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MASTER 1 CCA

CONTENTIEUX FISCAL

DELAI DE REPRISE - MODALITES DE CONTROLE – PAIEMENT ET


RECOUVREMENT DE L'IMPOT

1. Le délai de reprise de l'administration fiscale


1.1. Définition

Le droit qui appartient à l'administration de réparer les omissions, insuffisances ou erreurs


commises dans l'établissement de l'impôt ne peut être exercé que pendant un certain délai,
appelé délai de reprise ou de prescription, à l'expiration duquel l'administration ne peut plus
établir d'imposition primitive ou supplémentaire.

Le délai de reprise est en règle générale de trois ans.

Le délai de reprise peut être interrompu.

Pour être valables, les impositions doivent être mises en recouvrement avant l'expiration du
délai de reprise.

1.2. Distinction avec droit de vérification

Celui-ci peut parfaitement porter sur des années prescrites, lorsque les opérations
correspondantes ont influencé les impositions d'une période postérieure, non couverte par la
prescription (les rectifications ne pouvant, bien entendu, être établies qu'au titre de cette
période).

1.3. Distinction avec action en recouvrement

Les comptables publics disposent d'un délai de quatre ans à compter de la mise en
recouvrement du rôle ou de l'envoi de l'avis de mise en recouvrement pour obtenir paiement
de la créance du Trésor.

1.4. Délais de reprise applicables aux différents impôts

1.4.1. Impôt sur le revenu et impôt sur les sociétés

1.4.1.1. Principe : Le délai de reprise de l'administration expire, en principe, à la fin de


la troisième année suivant celle au titre de laquelle l'imposition est due.

1.4.1.2. Par exception, le droit de reprise s'exerce jusqu'à la fin de la dixième année suivant
celle au titre de laquelle l'imposition est due (3 cas) :
- en cas d'activité occulte,
- lorsque l'administration a dressé un procès-verbal de flagrance fiscale,

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- lorsque les obligations déclaratives concernant les structures établies dans un pays à régime
fiscal privilégié, les comptes détenus à l'étranger et les contrats d'assurance-vie souscrits
auprès d'organismes établis à l'étranger ou encore les trusts n'ont pas été respectées.

1.4.1.3. Délais spéciaux : Le délai de reprise peut se trouver étendu par l'effet d'autres délais
spéciaux.

1.4.2. Taxes sur le chiffre d'affaires :


En matière de taxes sur le chiffre d'affaires (TVA, taxes assimilées...), le droit de reprise
s'exerce jusqu'à la fin de la troisième année suivant celle au cours de laquelle la taxe est
devenue exigible.

Par exception, le délai de reprise expire à la fin de la dixième année suivant celle de la
réalisation des opérations en cas d'exercice d'une activité occulte ou lorsque l'administration a
dressé un procès-verbal de flagrance fiscale au titre d'une année postérieure.

1.4.3. Impôts directs locaux


En matière de taxes foncières, taxe d'habitation et taxes annexes établies sur les mêmes bases,
le délai général de reprise expire le 31 décembre de l'année suivant celle au titre de laquelle
l'imposition est due.

En ce qui concerne la cotisation foncière des entreprises et la cotisation sur la valeur ajoutée
des entreprises, le délai de reprise expire en principe le 31 décembre de la troisième année
suivant celle au titre de laquelle l'imposition est due.

Par exception, ce délai expire à la fin de la dixième année suivant celle au titre de laquelle
l'imposition est due, en cas d'exercice d'une activité occulte ou illicite ou lorsque
l'administration a dressé un procès-verbal de flagrance fiscale au titre d'une année postérieure.

1.4.4. Droits d'enregistrement, IFI

Pour les droits d'enregistrement et l'impôt sur la fortune immobilière (IFI), l'action en reprise
de l'administration se prescrit :

- le 31 décembre de la troisième année suivant celle au cours de laquelle l'exigibilité des


droits ou taxes a été suffisamment révélée par l'enregistrement d'un acte ou d'une déclaration
sans qu'il soit nécessaire de recourir à des recherches ultérieures (même délai pour établir
l'insuffisance de prix ou de valeur d'un immeuble, d'un fonds de commerce ou d'un autre bien)

- dans les autres cas (absence de déclaration ou d'acte présenté à la formalité, ou nécessité de
recherches ultérieures), le 31 décembre de la sixième année suivant celle du fait générateur de
l'impôt, c'est-à-dire de l'événement donnant naissance à la créance d'impôt

1.4.5. Impôts et taxes divers

1.5. Prorogation des délais de reprise

1.5.1. Agissements frauduleux

Lorsque la découverte d'agissements frauduleux entraîne le dépôt d'une plainte en vue de

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l'application d'une sanction pénale, l'administration peut opérer des contrôles et procéder à des
rehaussements sur une période excédant de deux années la durée du délai ordinaire de
prescription.

1.5.2. Ouverture d'une enquête judiciaire pour fraude fiscale

Lorsque l'administration a, dans le délai de reprise, déposé une plainte ayant abouti à
l'ouverture d'une enquête judiciaire pour fraude fiscale dans les cas visés par la loi, les
omissions ou insuffisances d'imposition afférentes à la période couverte par le délai de reprise
peuvent, même si celui-ci est écoulé, être réparées jusqu'à la fin de l'année qui suit la décision
qui met fin à la procédure et, au plus tard, jusqu'à la fin de la dixième année qui suit celle au
titre de laquelle l'imposition est due.

1.5.3. Assistance administrative internationale

Lorsque l'administration a, dans le délai initial de reprise, demandé certains renseignements à


une autorité étrangère dans le cadre de l'assistance administrative internationale, les omissions
ou erreurs d'imposition correspondantes peuvent être réparées, même si le délai initial est
expiré, jusqu'à la fin de l'année qui suit celle de la réception de la réponse et, au plus tard,
jusqu'au 31 décembre de la troisième année suivant celle au titre de laquelle le délai initial est
expiré.

1.5.4. Omission ou insuffisance révélée par une instance juridictionnelle

Même si les délais de reprise sont écoulés, les omissions ou insuffisances d'imposition
révélées par une procédure judiciaire, par une procédure devant les juridictions
administratives ou par une réclamation contentieuse peuvent être réparées jusqu'à la fin de
l'année suivant celle de la décision qui a clos l'instance et, au plus tard, jusqu'à la fin de la
dixième année qui suit celle au titre de laquelle l'imposition est due.

1.6. Interruption de la prescription

Certains événements, lorsqu'ils interviennent avant l'expiration du délai de reprise, ont pour
effet d'interrompre la prescription et d'ouvrir à l'administration un nouveau délai pour mettre
en recouvrement les droits omis.

Une proposition de rectification notifiée au contribuable avant l'expiration du délai de reprise


interrompt la prescription dans la limite du montant des rectifications proposées (à moins
qu'elle ne soit irrégulière ou consécutive à une procédure irrégulière).
Il en est de même de la notification des bases d'imposition d'office.

La prescription peut également être interrompue par des déclarations ou notifications de


procès-verbaux, par tous actes comportant reconnaissance des redevables (versement d'un
acompte, demande de délai, de remise de pénalités, écritures comptables précises, etc.) ou par
tous autres actes interruptifs de droit commun (demande en justice, acte d'exécution forcée).

L'administration dispose alors d'un nouveau délai de même durée que celui interrompu,
compté du 1er janvier suivant, pour établir l'imposition.

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1.7. Adaptation des délais en période de crise sanitaire COVID-19 – Incidence en
matière de contrôle fiscal

L'état d'urgence sanitaire a été déclaré à compter du 24 mars 2020, afin de faire face à
l'épidémie de coronavirus (Loi 2020-290 du 23-3-2020 art. 4 : JO 24).
Dans ce cadre, de nombreuses dérogations aux délais et règles de procédure de droit commun
ont été prévues.

2. Modalités d'exercice du Contrôle

2.1. Personnes en charge du contrôle

Différents services de la direction générale des finances publiques sont chargés du contrôle
fiscal.
Entre ces différents services, la répartition des tâches s'opère en fonction de plusieurs critères
: emplacement géographique, montant du chiffre d'affaires ou du revenu imposable,
appartenance à un groupe de sociétés…..
Les agents compétents pour procéder aux vérifications et notifier les propositions de
rectification sont les agents :
- de catégorie A (inspecteurs des finances publiques, notamment)
- et les agents de catégorie B (contrôleurs des finances publiques).

2.2. Différentes formes de contrôle

Contrôle sur pièces :


Simple examen critique des déclarations souscrites, par l'agent chargé du contrôle, à l'aide des
renseignements et documents figurant au dossier (contrôle sur pièces).

Autres formes de Contrôle :


Il peut également s'agir d'un contrôle ponctuel effectué sur demande du contribuable.
Il peut enfin s'agir d'un contrôle approfondi impliquant des investigations plus importantes, à
savoir une vérification.

Lorsqu'elle concerne des bases d'imposition déterminées à partir d'une comptabilité, cette
opération prend la forme soit d'une vérification de comptabilité soit d'un examen de
comptabilité.

Lorsqu'elle porte sur l'exactitude du revenu global servant de base à l'impôt sur le revenu, elle
constitue un examen contradictoire de la situation fiscale personnelle.

2.3. Le droit de communication de l'administration vis-à-vis des tiers

Définition :
Alors qu'ils sont de leur côté, sauf cas précis, astreints à la règle du secret professionnel vis-à-
vis des tiers, les agents de l'administration fiscale ont le droit d'obtenir communication de
documents et de renseignements détenus par certaines personnes ou organismes, afin
d'effectuer le contrôle des déclarations souscrites par les contribuables.

Etendue du droit de communication :

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Les personnes ou organismes assujettis au droit de communication sont limitativement
énumérés par la loi.

L'administration peut adresser des demandes de renseignements à des personnes non soumises
au droit de communication (salariés, notamment), mais celles-ci ne sont pas légalement tenues
d'y répondre.

2.4. Le droit de communication de l'administration vis-à-vis du contribuable

Droit de communication général : article L10 du LPF :


L'administration peut demander aux contribuables tous renseignements, justifications ou
éclaircissements relatifs aux déclarations souscrites ou aux actes déposés.

Droit de communication spécifique : article L16 du LPF :


En matière d'IR - Demande d'éclaircissements ou de justifications

Lorsque l'intéressé ne répond pas dans le délai ou ne fournit aucune réponse écrite, il peut être
taxé d'office.

Distinction entre le droit de communication général (L10) et spécifique (L16)

2.5. L'examen contradictoire de la situation fiscale personnelle (ESFP) : le contrôle


sur place des personnes physiques

L'examen contradictoire de la situation fiscale des personnes physiques (en abrégé ESFP) a
pour but de vérifier la sincérité et l'exactitude de la déclaration d'ensemble des revenus.

Il consiste à contrôler la cohérence entre, d'une part, les revenus déclarés et, d'autre part, la
situation patrimoniale, la situation de trésorerie et les éléments du train de vie des membres du
foyer fiscal.

A cette fin, le vérificateur dresse la « balance de trésorerie » de l'intéressé en tenant compte du


total de ses ressources et de ses dépenses. Lorsque les dépenses sont supérieures aux
ressources, la différence est considérée comme provenant de revenus dissimulés, à moins que
l'intéressé ne réponde de façon satisfaisante à une demande d'éclaircissements ou de
justification.

L'ESFP se déroule, en règle générale, dans les locaux du service des impôts. Il peut également
avoir lieu chez le conseil du contribuable, au siège de son entreprise ou à son domicile si
l'intéressé en formule la demande.

Les contribuables qui font l'objet d'un ESFP bénéficient d'un certain nombre de garanties,
pour certaines d'entre elles analogues à celles prévues en matière de vérification de
comptabilité.

2.6. Collecte et analyse des données publiques sur les plateformes en ligne (Loi de
finances pour 2020)

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Afin de détecter certains comportements frauduleux, l'administration fiscale et
l'administration des douanes et des droits indirects sont autorisées à collecter et exploiter au
moyen de traitements informatisés et automatisés n'utilisant aucun système de reconnaissance
faciale les contenus librement accessibles sur les sites internet des opérateurs en ligne. Seuls
les contenus manifestement rendus publics par les utilisateurs sont visés.

Les manquements et infractions recherchés sont l'activité occulte et la fausse domiciliation à


l'étranger en matière fiscale, ainsi que la contrebande et la vente de produits contrefaits en
matière douanière.

3. Paiement et recouvrement de l'impôt


Le recouvrement des impôts autres que les contributions indirectes est assuré, à titre principal,
par les agents de la Direction générale des finances publiques (DGFiP).

Il est opéré au moyen de rôles ou par voie d'avis de mise en recouvrement. Le rôle et l'avis de
mise en recouvrement constituent des titres exécutoires émis par l'administration pour le
recouvrement de l'impôt.

Sont recouvrés par voie de rôle notamment les impôts suivants :


- impôt sur le revenu ;
- impôts directs locaux autres que la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises ;
- CSG et autres prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine ;
- impôt sur la fortune immobilière.

Sont recouvrés par voie d'avis de mise en recouvrement, à défaut de paiement spontané à
l'échéance, notamment les impôts et taxes suivants :
- l'impôt sur les sociétés ;
- les taxes sur le chiffre d'affaires ;
- les droits d'enregistrement et assimilés et les droits de timbre ;
- la taxe sur les salaires ;
- la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises.

3.1. Paiement de l'impôt

En ce qui concerne les impôts recouvrés par voie de rôle, le contribuable est informé du
montant de sa dette par un avis d'imposition.

En ce qui concerne les impôts recouvrés par voie d'avis de mise en recouvrement, le paiement
n'est pas précédé de l'émission d'un titre de perception : l'impôt, calculé par le contribuable
lui-même, doit être acquitté spontanément.

3.1.1. Délais de paiement

Sous réserve des cas d'exigibilité immédiate, les impôts recouvrés par voie de rôle sont
exigibles trente jours après la date de mise en recouvrement du rôle.

Les autres impôts doivent être payés au plus tard à leur date d'exigibilité, laquelle est
normalement prévue par les textes relatifs au paiement des impôts concernés.

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3.1.1.1. Délais supplémentaires de paiement

Les contribuables qui éprouvent ponctuellement des difficultés pour acquitter, dans les délais
légaux, leurs impôts autres que les droits d'enregistrement peuvent demander à bénéficier de
délais supplémentaires de paiement ; l'octroi des délais relève alors du pouvoir discrétionnaire
du comptable chargé du recouvrement de l'impôt.

-Délais accordés par une commission

Dans chaque département, une commission spéciale (commission des chefs des services
financiers) est chargée d'examiner la situation des débiteurs retardataires et peut, sur saisine
du débiteur, du comptable chargé du recouvrement ou d'une autre personne autorisée, établir
des plans de recouvrement échelonné des dettes fiscales du débiteur.

- Créanciers de l'état

Les particuliers et les entreprises, débiteurs d'impôts directs dus à l'État, qui justifient détenir
une créance certaine et exigible sur l'État ouvrant droit à paiement et dont l'échéance est
antérieure à celle de leur dette fiscale bénéficient automatiquement de délais de paiement à
hauteur du montant de leur créance et dans la limite du délai prévu pour que l'État règle sa
propre dette.

3.1.1.2. Cas de sursis de paiement

Le contribuable qui introduit une réclamation contentieuse d'assiette dans les délais légaux
peut demander à surseoir au paiement de la partie contestée de ses impôts.

3.1.2. Modes de paiement

La plupart des impôts doivent, sous peine d'une majoration de 0,2 %, être obligatoirement
acquittés par télérèglement, prélèvement ou virement.

3.1.3. Défaut de paiement à l'échéance

3.1.3.1. Pénalités

Le défaut ou le retard de paiement des impôts entraîne l'application de pénalités fiscales. Ces
pénalités diffèrent selon les impôts : majoration de 10 % pour les uns et intérêt de retard
auquel s'ajoute, sauf exception, une majoration de 5 % pour les autres.

3.1.3.2. Préliminaires aux poursuites

- Avis de mise en recouvrement

Lorsqu'un impôt devant être payé spontanément n'a pas été acquitté dans les délais prescrits,
le comptable public envoie au redevable un avis de mise en recouvrement.

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- Lettre de relance

Lorsque le redevable ne s'acquitte pas des sommes mentionnées sur l'avis d'imposition à la
date limite de paiement ou des sommes mentionnées sur l'avis de mise en recouvrement et n'a
pas formé une réclamation d'assiette assortie d'une demande de sursis de paiement, le
comptable public lui adresse une lettre de relance.

- Mise en demeure de payer

Lorsque le redevable n'a pas acquitté les sommes dues dans les trente jours suivant la
notification de la lettre de relance et n'a pas présenté une réclamation d'assiette assortie d'une
demande de sursis de paiement, le comptable public peut lui adresser une mise en demeure de
payer.

3.2. Poursuites

Lorsque la mise en demeure de payer n'a pas été suivie de paiement ou d'une demande de
sursis de paiement, le comptable public peut engager des poursuites.

3.2.1. Délai d'action de l'administration

Les comptables publics disposent d'un délai de quatre ans à compter du jour de la mise en
recouvrement du rôle ou de l'envoi de l'avis de mise en recouvrement pour obtenir paiement
de la créance du Trésor.

3.2.1.1. Interruption de la prescription

L'interruption a pour effet de substituer à la prescription en cours une nouvelle prescription de


même durée.
Sont notamment interruptifs de la prescription :
- la mise en demeure de payer ;
- le commandement de payer aux fins de saisie-vente ;
- les mesures conservatoires prises en application du Code des procédures civiles d'exécution
et les actes d'exécution forcée (saisie administrative à tiers détenteur, saisie-vente, saisie-
attribution…) ;
- la demande en justice ; l'effet interruptif de la demande se prolonge jusqu'à l'extinction de
l'instance ;
- la décision du juge pénal déclarant, en application de l'article 1745 du CGI, une personne
solidairement tenue, avec le redevable légal de l'impôt, au paiement des droits fraudés. Il en
va de même de la décision du juge judiciaire déclarant sur le fondement de l'article L 267 du
LPF un dirigeant de société solidairement responsable du paiement des impositions dues par
la société ; toutefois, en application de l'article L 111-4 du Code des procédures civiles
d'exécution, cette décision ouvre au comptable public un nouveau délai de dix ans (et non de
quatre ans) pour poursuivre le recouvrement ;
- la reconnaissance de dette (demande de délai de paiement, versement d'un acompte, etc.;
- la compensation fiscale de recouvrement ;
- la déclaration, par le comptable chargé du recouvrement, de ses créances à la procédure
collective.

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3.2.1.2. Suspension de la prescription

La suspension de la prescription en arrête temporairement le cours sans effacer le délai déjà


couru.
La prescription est suspendue lorsque le contribuable demande le bénéfice du sursis de
paiement, qu'il soit tenu ou non de présenter des garanties.

3.2.2. Saisie des créances de sommes d'argent

Les comptables publics peuvent saisir entre les mains des tiers les sommes d'argent dont ces
derniers sont débiteurs envers le contribuable.

3.2.2.1. Saisie administrative à tiers détenteur

Les comptables publics peuvent, pour le recouvrement de tous impôts, couverts ou non par le
privilège du Trésor, notifier une saisie administrative à tiers détenteur aux dépositaires,
détenteurs ou débiteurs de sommes d'argent appartenant ou devant revenir au contribuable.

La saisie administrative à tiers détenteur peut être utilisée pour faire opposition sur des
comptes bancaires ou postaux. Lorsqu'elle porte sur des salaires, des règles de saisissabilité
doivent être respectées.

Le tiers saisi est tenu de déclarer immédiatement par tous moyens l'étendue de ses obligations
à l'égard du redevable dans les conditions prévues à l'article L 211-3 du Code des procédures
civiles d'exécution.

Le tiers saisi doit verser, dans les trente jours suivant la réception de la saisie, les fonds qu'il
détient ou qu'il doit, à concurrence des sommes dues par le redevable.

3.2.2.2. Saisie des rémunérations

Les rémunérations dues par un employeur peuvent être saisies. Toutefois, la quotité
saisissable est limitée. Cette quotité est déterminée en appliquant à la rémunération annuelle
le barème prévu par le Code du travail.

3.2.2.3. Saisie sur les comptes de dépôt

Les saisies (saisie-attribution, saisie administrative à tiers détenteur ou saisie conservatoire)


pratiquées sur un compte bancaire ou postal obéissent à des règles particulières concernant les
modalités de prise en compte des opérations de débit ou de crédit en cours.

À condition de fournir des garanties suffisantes (consignation de sommes ou caution


bancaire), le contribuable peut obtenir du comptable la levée de l'indisponibilité de ses
comptes de dépôt.

3.2.3. Autres saisies


Les comptables publics peuvent, pour recouvrer l'impôt, recourir aux voies d'exécution de
droit commun qui permettent aux créanciers de saisir et faire vendre des biens appartenant à
leur débiteur. Il s'agit notamment :

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- de la saisie-vente (saisie des biens meubles corporels) ;
- de la saisie immobilière (saisie des immeubles) ;
- de la saisie des droits d'associés et des valeurs mobilières.

3.2.4. Frais de poursuites

Les poursuites entraînent à la charge des contribuables des frais de poursuites qui sont
calculés par application d'un pourcentage qui ne peut excéder 5 % du montant total des
créances (droits et pénalités) dont le paiement est réclamé, dans la limite de 500 €.

3.2.5. Opposition aux poursuites

Le redevable d'impôts ou la personne tenue solidairement ou conjointement avec lui peut faire
opposition aux poursuites dont il est l'objet en contestant :
- soit la régularité en la forme de l'acte de poursuite ;
- soit l'obligation au paiement, le montant de la dette compte tenu des paiements effectués ou
l'exigibilité de la somme réclamée.

3.3. Garanties de recouvrement du Trésor

Le recouvrement des créances fiscales est garanti par :


- des sûretés réelles sur les biens du contribuable : le privilège et l'hypothèque légale ;
- la responsabilité solidaire de certains tiers pour le paiement des impôts établis au nom du
contribuable.

3.3.1. Privilège

- Rang :
Le privilège du Trésor prime tous les privilèges mobiliers généraux ou spéciaux du Code
civil. Toutefois, des dispositions expresses en sens contraire peuvent déroger à ce principe.
- Durée :
Le privilège n'a d'autre limite dans le temps que la prescription de la créance à laquelle il est
attaché.

3.3.2. Hypothèque légale

Pour garantir le recouvrement des impositions de toute nature, le Trésor a une hypothèque
légale sur les biens immeubles du contribuable.

3.3.3. Responsabilité solidaire de certaines personnes

3.3.3.1. Dirigeants

LPF art. L 267

3.3.3.2. Autres cas de responsabilité solidaire

Précisions sur les conséquences de l'état d'urgence sanitaire sur le paiement et le


recouvrement de l'impôt :

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