Bienvenue mes chers copromos en chirurgie, nous vous annonçons avec bonheur qu'il y aura un
petit « contrôle de connaissance » avant chaque TD de chirurgie : ceux qui réussissent participent,
les autres regardent mais ne touchent pas (vieux vicieux!).
Asepsie et antisepsie
Prophylaxie de l’infection chirurgicale
Historique :
Pendant les guerres napoléoniennes, les blessés étaient dans le meilleur des cas amputés, sinon
c’était la mort. Ils ne connaissaient pas les techniques d’asepsie et d’antisepsie.
On a cherché à connaître l’ennemi et ses modes de contamination, on peut désormais mieux lutter
contre lui. Mais l’infection chirurgicale reste encore aujourd’hui un fléau : elle peut compromettre
la chirurgie ou la survie du patient. Malgré des protocoles drastiques, 5% des chirurgies sont
touchées par des infections.
L’infection chirurgicale a pour définition un envahissement de la plaie opératoire par des agents
microbiens (qui sont souvent des bactéries). Elle a des conséquences à différents niveaux :
- Locales : inflammation entraîne une désunion des sutures et des abcès
- Loco-régionales : le drainage par le système lymphatique entraîne adénite, lymphangite
voire arthrite, selon la localisation de la plaie.
- Générales : septicémie, tétanos (qu'on approfondira en Equine), mort (par choc septique).
Il y a préjudice pour le patient mais également responsabilité du véto qui s'engage face au
propriétaire en assurant la meilleure asepsie.
Pour prévenir l’infection, il faut connaître l’agent de l’infection (l’ennemi), les modes de
transmission et les mécanismes.
Flore exogène :
- Equipe chirurgicale :
o Flore cutanéo-muqueuse : squames, mains, cheveux, poils… qui dispersent des
bactéries dans l'environnement clos qu'est le bloc opératoire.
Chirurgie –Prophylaxie de l'infection chirurgicale – page 1/5
o Flore respiratoire et bucco-nasale : toux, salive, éternuements
- Environnement :
o Locaux
o Matériel (anesthésie, mobilier, instruments)
o Revêtements et surfaces (sols, murs, paillasses)
Mécanismes de la contamination
Prophylaxie
Il y a deux grands outils disponibles : l’asepsie et l’antisepsie
Antisepsie : éliminer, désactiver et détruire l’ennemi déjà présent. Ce sont des mesures curatives.
Asepsie : sur la plaie où il n’y a plus d’ennemi, mise en place d’un système de défense empêchant
l’introduction de nouveaux agents pathogènes. Ce sont des mesures préventives.
1) Antisepsie générale :
2) Préparation du patient
Elle commence par la douche, surtout si l’animal est sale (incontinent, boue…). Pour limiter
l’infection fécale (l'anesthésie étant responsable d'un relachement des sphincters, il y a un risque de
défécation sous le champ), on peut réaliser une suture en bourse (compresse dans l’anus puis suture
pour faire occlusion). Ne Pas Oublier De La Défaire.
La préparation du site chirurgical commence par la détermination de la zone à opérer (ex: CT 15x15
cm pour une hystérectomie ; centrée si opération sur le corps, ¼ de l’animal si opération sur un
membre). L’ablation des poils se fait préférentiellement à la tondeuse plutôt qu'au rasage (plus
abrasif et risque de faire monter des germes), à contresens des poils. Il faut aspirer les poils pendant
la tonte si possible pour éviter la dispersion des germes dans la pièce. Il faut de plus réaliser la tonte
dans la salle de préparation, différente de la salle d’opération.
Chirurgie –Prophylaxie de l'infection chirurgicale – page 4/5
Pour l’antisepsie de la peau, on utilise un savon (ou une solution) antiseptique qui est à base soit de
chlorhexidine (utilisée à l’école) soit de polyvidone iodée (Vétédine®). Il ne faut jamais mélanger
les deux principes actifs, leurs effets s’annulent. Ils ont un rôle mécanique, il faut frotter pour
éliminer les bactéries.
En pratique, on nettoie avec le savon, depuis le centre (l’incision) vers la périphérie. Quand la
compresse touche les poils, on la jette. On rince au Na Cl stérile de la même manière. Le temps de
contact doit être supérieur à 5 min (généralement on dit 5 cycles d’une minute). Pour finir, on
applique la solution. Pour éviter la contamination, on recouvre avec des champs stériles (tissus ou
papiers jetables) en laissant une ouverture pour l’intervention.