La Police Nationale est intervenue ce matin sur le campement du parc de l’étoile
sans que la Ville ne soit prévenue ni associée. Nous nous réjouissons que l’État s’intéresse enfin aux cent femmes, hommes et enfants qui depuis des semaines n’ont eu d’autres choix que de s’installer sur ce site municipal dans des conditions précaires. Nous demandons la transparence quant aux objectifs de cette intervention et sur les intentions de la Préfecture quant à l’avenir de ces personnes. La Ville, qui subit de plein fouet les conséquences de décisions nationales aux logiques comptables et déshumanisées, a saisi tous les leviers à sa disposition pour tenter d’améliorer les conditions de vie de ces personnes aggravées par un été caniculaire : elle a assuré l’accès à l’eau potable, aux toilettes, à l’aide alimentaire ; elle a organisé la collecte des déchets, a distribué des boîtes de rangement afin de sécuriser les aliments et prévenir la présence des rongeurs. Les services de la collectivité, en lien avec les associations, sont pleinement mobilisés pour assurer un suivi, un accès aux droits, un accompagnement social et une scolarisation des enfants. Cela n’est évidemment pas suffisant et la tâche de rendre digne l’indigne est immense. Malgré une politique volontariste, la Ville de Strasbourg n’a pas les moyens de se substituer à l’État. Au-delà de la situation du parc de l’Etoile, un dialogue interinstitutionnel associant les acteurs de la solidarité est plus que jamais nécessaire pour trouver ensemble des solutions permettant la mise à l’abri pérenne et l’accès aux droits des personnes.