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Réalisé par :
Yassmine BENHAYOUN
Encadré par :
YOUSRA EZZAOUYA
Mr. Badr Zaher ALAZRAK
SARA BARNAK
Chadi QUARQORI
Hassan MAKIK
Ibrahim SALHI
2021-2022
Remercîment
A notre professeur Badr ZAHER ALAZRAK
Nul mot ne saurait exprimer à sa juste valeur le
profond respect et la considération que nous avons pour vous.
2
Sommaire
Remercîment ............................................................................................................................. 2
Introduction : ............................................................................................................................ 4
Conclusion ............................................................................................................................... 18
3
Introduction :
Parmi tous les problèmes qui se présentaient au gouvernement du Maroc à l’époque où
l’indépendance du pays fut acquise, celui de l’unification des juridictions du royaume et de la
législation applicable devant ces juridictions devait retenir toute son attention.
Les régimes antérieurs avaient, en effet, entraîné une triple organisation judiciaire, dans l’ex-
protectorat espagnol, dans l’ex-zone de Tanger et dans l’ex-protectorat français où des
législations différentes étaient appliquées.
Cet ensemble complexe avait, sous l’ongle de la compétence, pour effet d’attribuer la
connaissance des litiges dans lesquels un étranger était partie à des juridictions constituées
par des juges étrangers, qui dépendaient de leur gouvernement, la compétence des tribunaux
chérifiens étant limitée aux procès qui intéressaient exclusivement des Marocains.
Là ne se bornait pas l’intervention des puissances étrangères. C’est ainsi que les justices dites
« makhzen » et dites « coutumières » étaient soumises dans l’ex-zone sud au contrôle d’un
organisme étranger, et le ministre de la justice marocain ou vizirat n’avait pour attributions
que la surveillance et l’organisation des juridictions de cadis uniquement chargées de
connaitre du statut personnel ou successoral musulman et de certaines questions
immobilières.
D’autre part, sur l’ensemble du territoire, avaient été instituées des juridictions rabbiniques
auxquelles compétence était donnée pour régler conformément au droit hébraïque les
différends relatifs au statut personnel ou successoral des israélites marocains.
Enfin, les pachas et caïds statuaient en matière pénale, à l’égard de certaines infractions,
cumulant ainsi les fonctions d’administrateurs et de juges.
Cette œuvre de longue haleine ne devait cependant être entreprise qu’avec toutes les
précautions et tout le soin désirable. Dans le but d’éviter des heurts, des risques de
4
déséquilibre, il convenait de procéder par étapes dont chacune ne devait être franchie que
lorsque toutes conditions requises se trouveraient remplies.
C’est à l’organisation et au fonctionnement des juridictions que devaient être destinées les
premières réformes.
Au moyen de ces deux textes, se trouvaient dès lors assurées l’indépendance des magistrats
vis-à-vis des pouvoirs publics, la suppression de la dualité des attributions des pachas et caïds
et, en conséquence, l’institution d’une justice nationale, libérée de toute sujétion étrangère
et de toute contrainte intérieure.
Le ministère de la justice était, dans le même temps, organisé par un dahir du 30 novembre
1956 et il recouvrait ainsi toutes les responsabilités qui devaient lui incomber.
Toute une série de textes a été ensuite publiée pour réglementer le fonctionnement des
nouvelles juridictions de droit commun et, parmi ces textes, un dahir du 21 septembre 1957
a supprimé le Haut Tribunal chérifien pour le rattacher à la cour d’appel de Rabat, de même
qu’un dahir du 27 septembre 1957 a créé la Cour suprême, en sorte que, si la fusion des
diverses juridictions inférieures ne pouvait être envisagée dans l’immédiat, l’unité de la
jurisprudence était désormais assurée.
En vue de parfaire l’unification judiciaire du royaume, il est, en outre, apparu que les
juridictions de cadis et les juridictions rabbiniques devaient, elles aussi, être rattachées aux
tribunaux de droit commun.
Ces diverses intégrations sont depuis un an dans leur phase d’expérimentation pratique et
deviendront effectives lorsque cette phase aura, dans les prochains mois, donné les résultats
escomptés. Cette phase est déjà très avancée en ce qui concerne le rattachement des
5
juridictions modernes dans les circonscriptions judiciaires de Fès, Marrakech, Meknès et
Oujda.
L’unification des juridictions posait bien entendu, dans toute son acuité, le problème de
l’unification de la législation. Le Maroc s’est attaché à faire en sorte, s’inspirant du droit
moderne et des codes les plus récents, que les diverses législations dispersées sur l’ensemble
du territoire soient en toutes matières unifiées et que disparaisse la diversité des textes
applicables suivant la nature des juridictions.
L’évolution du système judiciaire marocain a connu trois grandes étapes à savoir : la justice d’avant le
protectorat, pendant protectorat, et celle après l’indépendance qui feras l’objet de ce sujet et plus
précisément entre l’indépendance et la loi 26-01-1965, la question qui se pose à ce niveau est la
suivante :
- Qu’est ce qui caractérise l’organisation judiciaire dans cette période entre l’indépendance et
la loi 26-01-1965 ?
Dans notre sujet on va s’intéresser à deux voler essentielle, Les principales réformes
législatives -1956-1964-(chapitre 1), L’organisation judicaire au temps de l’indépendance
(chapitre 2).
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Chapitre I : Les principales réformes législatives (1956-1964)
Section 1 : Les caractéristiques du cadre juridique régissant le système judiciaire
avant 1956
Cette étape a commencé à la veille du protectorat, période pendant laquelle le système judiciaire était
pluraliste ; plusieurs tribunaux existaient en même temps. Elle a été également à l’origine de la mise
en œuvre du droit judiciaire privé dans sa conception moderne, particulièrement devant les
juridictions françaises du Protectorat. L’organisation judiciaire de l’époque a donc connu trois sortes
de tribunaux : les tribunaux makhzen, les tribunaux coutumiers, et les tribunaux modernes (français
ou espagnols).
Ils englobent les tribunaux de caïds et de pachas, les tribunaux du chrâa (tribunaux de cadis) et les
tribunaux rabbiniques. Les tribunaux makhzen étaient compétents en matière civile, commerciale et
pénale pour juger les litiges nés entre les marocains et sanctionner les infractions et délits commis par
les marocains. 4 Au sommet de ces juridictions, on trouvait le Haut Tribunal Chérifien (la cour de
cassation actuelle).
1
https://efaculty.fsjes-agadir.org/piecesJointes/1002_cours%20d'organisation%20judiciaire%20.pdf – consulté
le 03/02/2022 vers 17h
7
B- Les tribunaux coutumiers
Créés en 1930 dans la campagne berbère dite (tamazgha). Ils avaient pour but de soustraire une partie
de la population marocaine à la justice musulmane rendue par les Cadis. Ces juridictions qui
appliquaient la coutume locale à la place de la loi musulmane (charia) avaient été contestées par le
mouvement national qui revendiquait l’indépendance du pays.
Dans la zone sud, sous protectorat français, l’ordre juridictionnel comportait les tribunaux de paix, les
tribunaux de première instance et par la cour d’appel de Rabat. Les pourvois en cassation étaient
portés devant la cour de cassation de Paris. Ils appliquaient le droit moderne d’inspiration française,
mis en application par dahirs (lois) du Sultan sous forme de codes spéciaux datés pour la plupart du 12
août 1913 (Code de procédure civile, Code des obligations et contrats, Code de commerce). Certains
de ces codes sont toujours applicables. Dans la Zone Nord du Maroc, sous protectorat espagnol, les
tribunaux hispano-khalifiens comportaient les tribunaux de paix, les tribunaux de première instance et
la cour d’appel de Tétouan. Les pourvois en cassation étaient portés devant le Tribunal suprême de
Madrid. On appliquait le droit d’inspiration espagnole. La compétence de ces tribunaux modernes était
quasi générale (civile, pénale, commerciale et administrative) et 5 concernait aussi bien les
ressortissants des deux pays (français et espagnols), les étrangers n’ayant pas de privilège
juridictionnel au Maroc, que les marocains protégés des deux pays. La zone internationale de la ville
de Tanger avait sa propre organisation judiciaire fixée par la convention de Tanger du 18 décembre
1923.
Il s'agit d'une échéance d'autant plus cruciale qu'elle s'inscrit dans un processus inédit de
réformes institutionnelles et politiques devant mettre le Maroc en phase avec les mutations
qu'ont connues la société et le paysage politique national, ainsi que les changements profonds
8
intervenus aux plans régional et international. L'enjeu de cette consultation législative est
donc de secréter de nouvelles institutions reflétant l'esprit et la lettre de la Loi fondamentale
et incarnant l'ambition collective de la nation de voir émerger des instances parlementaires
et exécutives efficientes2.
Après l’entrée en vigueur de la nouvelle constitution, beaucoup d’eau a coulé sur les ponts.
La théorie de la séparation des pouvoirs a connu, depuis son origine, certaines vicissitudes ayant
perdu beaucoup de sa signification, ne rendant plus compte de l’aménagement actuel des
pouvoirs. En effet, la séparation des pouvoirs classique telle qu’elle était imaginée par ses pères
fondateurs John Locke et Montesquieu cède davantage la place à une nécessaire collaboration
des pouvoirs, plus particulièrement du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif.
Au Maroc, il convient de souligner que la constitution de (1996), comme celles qui l’ont
précédé, a posé dans son article 82 que « l’autorité judiciaire est indépendante du pouvoir
législatif et du pouvoir exécutif ». Le principe de la séparation des pouvoirs se déduit, par
ailleurs, de la définition que fait la constitution dans des chapitres séparés des principaux
organes de l’Etat tout en déterminant les rapports entre les pouvoirs, notamment entre l’exécutif
et le législatif. La séparation des pouvoirs est considérée d’ailleurs comme un principe structurel
fondamental de la constitution. Il a été introduit dans le système constitutionnel marocain par
la constitution de 1962.
2
Le Maroc, 1959-1962 / ETAT DES TRAVAUX / JEAN-LOUIS MIEGE et VIVIANE MICHEL.
3
Muḥammad al-Makkî al-Nâṣirî, Mawqif al-umma al-maghribiyya min al-ḥimâya al-faransiyya: kayfa kharaqat
faransâ jamî‘ al-ta‘hudât al-dawliyya al-khâṣa bi-l-maghrib, ḥaraka al-waḥda al-maghribiyya, 1946, p. 42
9
coloniale flanque le vieux Makhzen d’une administration technique, dirigée pratiquement par
des Français, mais gouvernant au nom du Sultan. À son côté demeure le Makhzen comme
ensemble de fonctions et d’autorités relevant de ce qui est relegué à l’« Ancien régime »
Le 3 mars 1961, à la mort de son père, le prince Moulay Hassan est proclamé roi du Maroc sous
le nom de Hassan II. Les années 1960 sont marquées par un climat politique particulièrement
tendu et se sont constitués les fondements mêmes du Maroc contemporain4.
Constitution, adoptée par référendum le 7 décembre 1962, et qui fonde une culture politique
axée sur la prééminence royale – tous les pouvoirs, constitutionnels, politiques, militaires,
judiciaires, diplomatiques, sont concentrés et hiérarchisés autour du roi –, un rapport de force
inégal et une négociation permanente, dans un système où les règles du jeu sont très sévèrement
et très étroitement contrôlées. Dès lors, le partage du pouvoir entre le roi et les partis et entre
l'exécutif et le législatif domine la vie politique marocaine. Il faudra, en 35 ans, pas moins de 5
moutures de la Constitution et autant de trains d'élections pour modifier, sans le changer
fondamentalement, le rapport des forces et apaiser les contentieux. Il fut approuvé à une très
forte majorité (3 733 816 « oui », soit 80,10 % des votes7) et fut promulgué le 14 décembre. Ce
texte, qui entra vraiment en vigueur le 18 novembre de l'année suivante, lorsque s'ouvrit la
première session du parlement à la suite d'élections législatives5.
4
https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_Maroc – consulté le 04/02/2022 vers 9h45min
5
https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Maroc_vie_politique_depuis_1961/187075 – consulté le
04/02/2022 vers 13h
10
nation qui l’exerce directement par voie de référendum et indirectement par l’intermédiaire des
institutions constitutionnelles » (art. 2)6
Toute une série de textes a été publiée pour réglementer le fonctionnement des nouvelles
juridictions de droit commun et, parmi ces textes, un dahir du 21 septembre 1957 a supprimé le
Haut Tribunal chérifien pour le rattacher à la cour d’appel de Rabat, de même qu’un dahir du
27 septembre 1957 a créé la Cour suprême, en sorte que, si la fusion des diverses juridictions
inférieures ne pouvait être envisagée dans l’immédiat, l’unité de la jurisprudence était
désormais assurée.
Sous-section 1 : L´unification
Une fois l´indépendance retrouvée, en ce qui concernait le domaine de la justice, plus que
tout autre, il avait été nécessaire de mettre immédiatement en place une administration et une
6
Bulletin officiel
7
https://www.monde-diplomatique.fr/1962/06/BOUCETTA/24777– consulté le 03/02/2022 vers 14h
11
organisation judiciaire totalement nouvelles sur tout le territoire, sans moyens et sans
pratiquement aucun héritage du Protectorat.
C’est à l’organisation et au fonctionnement des juridictions que devaient être destinées les
premières réformes.
La première réforme connue à cette période c’est celle de 26 janvier 1965, elle avait été votée
par le parlement marocain à l’unanimité. Elle avait pour but d’unifier les juridictions du
Royaume dans un seul ordre judiciaire comprenant les tribunaux de sadad (de paix), les
tribunaux régionaux et les cours d’appel sous l’autorité de la Cour suprême. C’est dans ce sens
que dispose l’article premier de la loi d’unification votée le 26 janvier 1965 : « sont unifiées en
vertu de la présente loi sur l’ensemble du territoire du Royaume, toutes les juridictions
marocaines, à l’exception du tribunal militaire et de la Haute Cour de Justice mentionnée au
titre VII de la Constitution ». Par l’effet de cette loi, les tribunaux modernes, iles tribunaux
rabbiniques et les tribunaux du chrâa (loi coranique) étaient supprimés. D’autre part l’article 4
de la même loi dispose. « Nul ne peut exercer les fonctions de magistrat auprès des juridictions
marocaines, s’il n’est pas de nationalité marocaine ».
8
https://www.monde-diplomatique.fr– consulté le 03/02/2022 vers 01h33min
12
à la place du français dans les écoles, les bureaux, et la littérature. N'ayant jamais oublié
l'infériorité que le Maroc a sentie pendant l'occupation, c'est compréhensible qu'il ait voulu
supprimer les vestiges de son colonisateur. Certes, dès le début, une volonté d'arabisation s'est
manifestée et a été officiellement affirmée, dans le sens de la revendication d'une décolonisation
culturelle.
L’article 5 de la loi d’unification dispose : « seule la langue arabe est admise devant les
tribunaux marocains, tant pour les débats et les plaidoiries que pour la rédaction des
jugements ».
Une plainte majeure des Marocains, à propos de l'échec de l'arabisation, est que le
gouvernement n'est pas assez engagé à trouver une solution. On voit que, historiquement, c'est
vrai. Le sultan Hassan II, on sait, parle avec la presse et ses conseillers en français, mais il
s'adresse à son public en arabe classique.
(1) l'unification d'éducation en fermant toutes les différentes sortes d'écoles développées
pendant le Protectorat, et en mettant les étudiants dans un type d'école nationale ;
(3) la généralisation de l'enseignement, pour faire l'éducation obligatoire pour les enfants de
sept à treize ans ;
(4) la marocanisation pour adapter des cours pour qu'elle puisse être assortie au Maroc9.
9
Histoire du Maroc depuis l´indépendance -Pierre Vermeren-
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matière de statuts personnels pour les musulmans et leurs homologues, les tribunaux
rabbiniques10.
Au moyen de ces deux textes, se trouvaient dès lors assurées l’indépendance des magistrats vis-
à-vis des pouvoirs publics, la suppression de la dualité des attributions des pochas et caïds et,
en conséquence, l’institution d’une justice nationale, libérée de toute sujétion étrangère et de
toute contrainte intérieure.
Le ministère de la justice était, dans le même temps, organisé par un dahir du 30 novembre
1956 et il recouvrait ainsi toutes les responsabilités qui devaient lui incomber.
Toute une série de textes a été ensuite publiée pour réglementer le fonctionnement des nouvelles
juridictions de droit commun et, parmi ces textes, un dahir du 21 septembre 1957 a supprimé le
Haut Tribunal chérifien pour le rattacher à la cour d’appel de Rabat, de même qu’un dahir du
27 septembre 1957 a créé la Cour suprême, en sorte que, si la fusion des diverses juridictions
inférieures ne pouvait être envisagée dans l’immédiat, l’unité de la jurisprudence était
désormais assurée.
Les tribunaux de sadad : sont Au nombre de vingt-sept , Siège (trois) à Casablanca parmi
eux Deux compétents pour connaitre des affaires civiles et commerciales et le troisième
compétent pour connaitre des affaires pénales Comprennent des annexes réparties à travers le
royaume Compétents ,en premier ressort en matière de statut personnel et successoral des
marocains musulmans et des marocains israélites ‘ (section Chraâ: section rabbinique section
civile, commerciale et administrative et section pénale) Se composent d’un président, une ou
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DAHIR du 15 juillet 1974 modifié et complète par la loi du 10 septembre 1993
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plusieurs juges titulaires ou juges suppléants, un ou plusieurs représentants du ministère public
et un greffe.
Les tribunaux de sadad Siègent à juge unique En matière pénale, la présence du ministère public
et du greffe est obligatoire mais En matière civile et commerciale, le ministère public peut,
lorsqu’il le juge utile, assister aux audiences
- un greffe
Elles Statuent également, en dernier ressort sur les appels des jugements rendus en premier
ressort par les tribunaux de sadad de leur ressort Siègent aves trois magistrats.
Elle Statuait en matière pénale pour : les délits punie d’emprisonnement d’un maximum
supérieur à deux ans et les faits qualifiés de crime.
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• Les cours d’appel :
A côté des juridictions de première instance, il existe des cours d’appel, juridictions de
second degré, dont le rôle est d’examiner les recours en appel des décisions rendues par les
juridictions inférieures c'est-à-dire les tribunaux de première instance. Elle comprend :
Toutefois, toute chambre peut valablement instruire et juger, quelle qu’en soit la nature des
affaires soumises à ces cours, à l’exception des affaires relevant des sections de la famille qui
relèvent de la compétence exclusive de la chambre de statut personnel et successoral. Le
ministère public est représenté aux audiences des cours d’appel par le procureur général et ses
substituts. Elles comportent également un ou plusieurs magistrats chargés de l’instruction, un
ou plusieurs magistrats chargés des mineurs, un greffe et un secrétariat du parquet général. En
toute matière, l’audience est tenue et les arrêts rendus par un collège de trois Conseillers assistés
d’un greffier, sauf si la loi en dispose autrement. Ainsi, la chambre criminelle siège, en raison
de la gravité des affaires qui lui sont confiées, avec cinq Conseillers, un président de chambre
et quatre conseillers.
➢ Attributions :
Les cours d’appel, juridictions du second degré, examinent une seconde fois les
affaires déjà jugées en premier ressort par les tribunaux de première instance. Elles
connaissent donc des appels des jugements rendus par ces tribunaux ainsi que des appels
des ordonnances rendues par leurs présidents. La cour d’appel exerce son contrôle en droit
et en fait. Les chambres criminelles des Cours d’appel constituent des formations
particulières, compétentes pour juger des crimes en premier et dernier ressort.
16
code de procédure pénale et du code de justice militaire. Organisation : La cour suprême est
présidée par un premier président. Le ministère public y est représenté par le procureur général
du roi assisté d’avocats généraux. La cour suprême comprend des présidents de chambre et des
conseillers, elle comprend également un greffe et un secrétariat du parquet général.
En vertu de I ‘article 94 de la Constitution marocaine du l0 mars L972la Cour suprême s'est vu ajouter
une nouvelle chambre : la Chambre constitutionnelle dont la présidence est confiée au Premier Président
de la Cour suprême 11
Attributions :
11
Cf. ; actuellement I ‘article premier, chapitre premier du dahir N" l-94-124 du 14 Ramadan l4I4 (25 février
1994) portant promulgation de la loi organique No 29-93 relative au conseil constitutionnel
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Conclusion
À la suite des problèmes liés à la politique linguistique française imprégnée par la période
d'indépendance, le Maroc a essayé d'instaurer un régime d'arabisation et de marocanisation de
l'enseignement, de l’Administration et de la législation.
Sous l’impulsion de Sa Majesté le roi Hassan Il, de nombreuses commissions siègent sans
désemparer pour accomplir ce travail de codification et d’unification.
Dans un autre ordre d’idées, le gouvernement marocain s’est préoccupé du recrutement des
magistrats, car la nouvelle organisation nécessitait des effectifs accrus. Un statut de la
magistrature a instauré un Conseil supérieur de la magistrature et a défini les règles à observer
dans la nomination des magistrats et pour tout ce qui concerne l’exercice de leur profession.
D’autre part, des conventions judiciaires signées avec des pays étrangers ont permis la mise à
la disposition du gouvernement marocain de magistrats et d’auxiliaires de justice étrangers,
au titre de l’aide technique.
Nous noterons, dans ce domaine, le rôle éminent que jouent de grands magistrats de France,
qui, en plus de leurs fonctions de juges compétents et avisés, remplissent celles de maîtres
pour la formation des magistrats marocains.
Tel est, dans les lignes essentielles, le chemin parcouru dans l’unification de la législation et
des juridictions du Maroc. Il n’est pas douteux que, sur le point de parvenir à leur terme, les
réformes entreprises permettent déjà au pays de trouver la certitude réconfortante d’une
justice moderne, indépendante, unifiée et égale pour tous.
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Bibliographie
Ouvrages :
- Bulletin officiel
Webographie :
https://efaculty.fsjes-
agadir.org/piecesJointes/1002_cours%20d'organisation%20judiciaire%20.pdf
https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_Maroc
https://www.monde-diplomatique.fr
https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Maroc_vie_politique_depuis_1961/187075
https://www.monde-diplomatique.fr/1962/06/BOUCETTA/24777
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L'organisation judiciaire désigne l'ensemble des tribunaux et des cours du Royaume chargés de statuer
sur les différents litiges, et de réprimer l'infraction sous toutes ses formes.
Synthèse :
INTRODUCTION
L’organisation judiciaire est une œuvre lente qui nécessite le respect des traditions d'un pays, le
respect des principes formels hérités du passé et de la propre conception de la justice.
L’évolution du système judiciaire marocain a connu trois grandes étapes à savoir : la justice d’avant le
protectorat, pendant protectorat, et celle après l’indépendance qui feras l’objet de ce sujet et plus
précisément entre l’indépendance et la loi 25-01-1965, la question qui se pose à ce niveau est la
suivante :
- Qu’est ce qui caractérise l’organisation judiciaire dans cette période entre l’indépendance et
la loi 25-01-1965 ?
Une fois l'Indépendance retrouvée, en ce qui concernait le domaine de la justice, plus que tout
autre, il avait été nécessaire de mettre immédiatement en a une administration et une
organisation judiciaire totalement nouvelles sur le territoire, sans moyens et sans pratiquement
aucun héritage du Protectorat
Deux grandes phases qui se sont apparait à ce niveau : La phases d’après l’indépendance (1956-
1964) (1), jusqu’à la promulgation de la loi d’unification, marocanisation, et arabisation en
1965 (2).
1
I- Les premières réformes après l'indépendance, acquise en 1956, ne mit pas
immédiatement fin à cet état de choses.
2
Mais il ne s'agissait pas à proprement parler du tribunal régional tel qu'il résultait de la
transformation antérieure des juridictions makhzen.
En fait, c'est le tribunal moderne, ancien tribunal français de première instance, qui allait
désormais intégrer le tribunal régional, dont il recevait la dénomination, et fonctionner selon
les mêmes principes et avec la même procédure qu'auparavant, mais avec des juges marocains
utilisant obligatoirement l'arabe comme langue judiciaire.
Il en fut de même aussi bien au niveau inférieur où le tribunal du sadad succédait au tribunal de
paix, qu'au niveau supérieur où les cours d'appel, comme la Cour suprême, conservaient leur
dénomination et leur structure générale, le changement n'affectant que le personnel et la langue.
On peut donc écrire, en raccourci, que la loi de 1965 marocanisait et arabisait l'ancienne
française du protectorat et en faisait le système judiciaire unique pour l'ensemble du pays.
Cette réforme, très profonde, s'accomplit avec une certaine précipitation dont les conséquences
se font encore sentir aujourd'hui.
Les nouveaux tribunaux régionaux durent, d'un coup, assumer le contentieux auparavant réparti
entre les différentes juridictions dont ils prenaient la suite. Les magistrats qui recevaient cette
charge, insuffisamment nombreux, n'avaient pas toujours bénéficié d'une formation qui les y
eût convenablement préparés.
Enfin, la procédure du Code de 1913, qui laissait au juge une part importante dans la conduite
du procès, supposait des juges expérimentés, peu encombrés, assistés de greffiers efficaces et
diligents, et donc des moyens matériels et intellectuels que l'Etat n'était pas en mesure de mettre
à leur disposition en quantité suffisante. De nouvelles modifications allaient donc, rapidement,
apparaître nécessaires.