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Évidemment, dans la pratique, IFRS 4 a plus d'importance pour les assureurs que
pour les entreprises d'autres secteurs. Aussi, les normes LAS 32, IAS 39 et IFRS 7
sur les instruments financiers ont plus d'importance pour les banques mais sont
également applicables pour d'autres types d'entreprises.
Section 2
LES ÉLÉMENTS DES ÉTATS FINANCIERS IFRS
31. - IAS 1, § 7 stipule que « Les états financiers sont une représentation structurée
de la situation financière et de la performance financière d'une entité ». Des états
financiers complets comprennent (IAS 1, § 8) :
- un bilan ;
- un compte de résultat ;
- un état des variations des capitaux propres ;
- un tableau des flux de trésorerie ; et
- des notes contenant un résumé des principales méthodes comptables et les autres
notes explicatives.
Ces éléments - traités plus en détail dans les sections suivantes de cet ouvrage -
sont bien connus en droit comptable français.
32. - Toutefois, on constate l'absence d'un rapport de gestion (et du rapport sur le
contrôle interne et le fonctionnement des organes de direction) par rapport aux
obligations françaises en la matière. L'introduction d'un tel rapport, appelé
management commentary, en IFRS est actuellement à l'étude. Les entreprises
françaises établissant leurs comptes consolidés selon les IFRS doivent néanmoins
joindre un rapport de gestion pour remplir les exigences de droit comptable français
et européen. Comme ce rapport est en dehors du champ d'application des IFRS (cf.
IAS 1, § 10), il convient d'appliquer les règles françaises (ou nationales).
33. - À ce sujet, IFRS 7, Instruments financiers : Informations à fournir, crée une
situation inédite. Dans son annexe B, guide d'application, § 6, elle stipule que les
informations sur les risques liés aux instruments financiers peuvent être données
dans les états financiers IFRS ou un autre « état », par exemple le rapport de
gestion, en indiquant l'emplacement de l'information dans les états financiers. Ainsi,
une information obligatoire se trouve hors du champ d'application des IFRS.
34. - IAS 1 et le cadre conceptuel énumèrent un certain nombre d'hypothèses et de
principes (comptables) à respecter dans les états financiers. Ces éléments forment
avec d'autres réflexions le cadre général dans lequel les normes IFRS se situent.
Afin d'obtenir une présentation pertinente et cohérente de ce cadre, il est présenté
dans son ensemble au chapitre suivant.
Section 3
LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DES IFRS
§ 1. - Introduction
35. - La réglementation comptable dans un pays donné est le résultat d'influences
de l'environnement de ce pays : mode de financement des entreprises, lien de la
comptabilité avec la fiscalité et le droit des sociétés, propriété privée ou publique,
économie de marché ou planifiée, etc. En fonction de ces influences, leur
importance, leur évolution, chaque pays a développé une normalisation comptable
adaptée à son environnement spécifique. Pour cette raison, par exemple, les états
financiers dans l'Union européenne ne sont pas comparables malgré un certain
rapprochement. Étant donné que l'IASB a la vocation d'édicter des normes
applicables au niveau mondial, il se pose la question de savoir dans quel «
environnement » le Board situe ses normes.
36. - Les réponses se trouvent principalement dans le cadre de préparation et
présentation des états financiers, aussi appelé cadre conceptuel ou simplement
cadre, et dans IAS 1, Présentation des états financiers. L'intitulé de cette dernière
norme ne doit pas tromper : les points qu'elle évoque ne sont pas seulement
importants pour la présentation, mais aussi en général pour la comptabilisation et
l'évaluation dans les états financiers IFRS. Il convient également de souligner le
positionnement du cadre conceptuel. Normalement, un cadre limite des éléments et
tout se passe à l'intérieur du cadre ; appliqué aux IFRS on pourrait penser que le
cadre conceptuel entoure les normes individuelles qui ne le dépassent pas. Mais la
situation est différente. En effet, le cadre stipule lui-même (§ 2) que rien dans le
cadre ne supplante une norme individuelle et même en cas de conflit entre le cadre
et une norme, c'est la norme qui prévaut (§ 3). Ainsi, afin de trouver la solution pour
un nouveau problème comptable, il convient d'abord de chercher dans les normes
individuelles et seulement après dans le cadre.
INFORMATION FINANCIÈRE EN IFRS
37. - Toutefois, lors de l'élaboration des nouvelles normes, l'IASB tient compte des
dispositions du cadre. Nous verrons ci-dessous que le cadre n'est pas un texte
normatif (cadre, § 2), mais ressemble à plusieurs endroits plutôt à un catalogue de
ce qui est théoriquement faisable en comptabilité. Ceci s'explique aussi par son âge :
adopté en 1989, et non modifié depuis. Par conséquent, son utilité pratique est
fortement limitée.
38. - Selon le cadre, § 12 et IAS 1, § 7, l'objectif des états financiers est de fournir
des informations sur la situation financière et sa variation ainsi que la performance
financière d'une entreprise. L'IASB ne se préoccupe donc ni de la détermination du
résultat distribuable ni d'un lien éventuel avec la fiscalité. Ces deux domaines sont du
ressort du droit national dans les différents pays et ne peuvent être traités par le
Board.
39. - Les informations mises à disposition par les états financiers doivent être utiles
à un large éventail d'utilisateurs pour prendre des décisions économiques (cadre, §
12 et IAS 1, § 7 ; concept de décision usefulness). Les utilisateurs en question
comprennent les investisseurs (ce qui veut dire actionnaires ou propriétaires), le
personnel, les prêteurs, les fournisseurs et autres créanciers, les clients, les États et
leurs organismes publics ainsi que le public
(cadre, § 9). Comme ces multiples groupes d'utilisateurs n'ont pas les mêmes
besoins d'informations, il n'est pas possible de les satisfaire tous avec un seul jeu
d'états financiers. Pour cette raison, l'IASB cible les actionnaires (investisseurs)
puisque l'information répondant « à leurs besoins répondra également à la plupart
des besoins des autres utilisateurs » (cadre, § 10).
40. - Le cadre de préparation et présentation des états financiers distingue les
hypothèses de base, les caractéristiques qualitatives des états financiers et les
contraintes à respecter pour que l'information soit pertinente et fiable. Ces éléments
sont présentés dans les chapitres suivants.
est expressément permis par une norme. Selon IFRS 7, § 20, par exemple, les
profits et pertes liés aux différentes catégories d'instruments financiers doivent être
publiés en nets au compte de résultat ou en annexe.
C. - La fiabilité
51. - Une autre condition de l'utilité d'une information est sa fiabilité, qui est remplie
quand elle ne contient ni erreurs, ni biais significatifs. L'utilisateur peut ainsi lui faire
confiance pour présenter une image fidèle de la situation et performance financière
de l'entreprise (cadre, § 31). Pour éviter de publier une information trompeuse,
l'entreprise ne doit pas divulguer des données pertinentes mais peu fiables (par
exemple dans le cadre des provisions). Il existe donc une juxtaposition entre
pertinence et fiabilité (V. aussi cadre, § 45) et il faut soupeser pour les différents
événements quelle notion est plus importante. L'illustration parfaite de ce conflit est
la discussion autour de la juste valeur par rapport au coût historique : la première est
plus pertinente (dans certains domaines), mais moins fiable que le second.
62. - Selon le Cadre conceptuel, § 49, « Un actif est une ressource contrôlée par
l'entité du fait d'événements passés et dont des avantages économiques futurs sont
attendus » alors qu'« un passif est une obligation actuelle de l'entité résultant
d'événements passés et dont l'extinction devrait se traduire pour l'entité par une
sortie de ressources représentatives d'avantages économiques ». Par rapport à la
terminologie française, le terme « passif » englobe les dettes et provisions, mais pas
les capitaux propres. Ces derniers sont définis comme « l'intérêt résiduel dans les
actifs de l'entité après déduction de tous ses passifs » (cadre, § 49).
63. - Les éléments suivants sont donc constitutifs d'un actif :
- ressource contrôlée : la ressource peut être matérielle (immeubles, machines,
etc.) ou immatérielle (licences, brevets, etc.). Le contrôle est avéré quand l'entreprise
« a le pouvoir d'obtenir les avantages économiques futurs découlant de la
ressource... et... peut également restreindre l'accès des tiers à ces avantages » (IAS
38, § 13). Le Cadre conceptuel, § 57, confirme ici son principe fondamental de
prééminence de la substance sur la forme (V. supra, n° 52) puisqu'il convient de
prendre en compte le contrôle économique et pas seulement juridique des
ressources ;
- événement passé : achat, production, troc, don. Des événements attendus pour le
futur, par exemple l'intention d'acheter une machine, ne remplissent pas ce critère
(cadre, § 58) ;
- avantages économiques futurs : un tel avantage se manifeste dans le potentiel
de contribuer à un influx de trésorerie ou équivalent de trésorerie (cadre, § 53). Ces
avantages peuvent se réaliser en utilisant l'actif pour la production de biens et
services destinés à être vendus ou pour le règlement d'une dette (cadre, § 55).
64. - Les éléments suivants sont constitutifs d'un passif :
- obligation actuelle : elle correspond à « un devoir ou une responsabilité d'agir ou
de faire quelque chose d'une certaine façon » (cadre, § 60). Ici encore, on ne prend
pas seulement en compte les obligations juridiques, mais également celles plus
commerciales, par exemple la réparation de défauts de fabrication au-delà du délai
de garantie ;
- événement passé : l'intention de contracter un crédit ne constitue pas un passif
(cadre, § 61 et 63). La dette correspondante est comptabilisée au moment de l'octroi
du crédit ;
- sortie de ressources représentatives d'avantages économiques : cette sortie
peut se manifester de manière différente (cadre, § 62) : paiement de trésorerie,
transfert d'autres actifs, fourniture de services, substitution par une obligation ou
conversion en capitaux propres.
65. - Deux critères supplémentaires doivent en outre être remplis pour qu'un actif ou
passif (correspondants à la définition ci-dessus) soit comptabilisés (cadre, § 83) :
- il doit être probable que l'avantage économique futur lié à l'actif ou passif ira à
l'entreprise ou en proviendra. Ce critère tient compte de l'incertitude qui est liée à
toute estimation du futur. Les IFRS ne demandent donc pas de certitude - sinon il n'y
aurait probablement jamais rien à comptabiliser - mais seulement une probabilité.
Étant donné que les IFRS ne fixent pas de seuil à partir duquel la probabilité est
jugée satisfaisante pour une comptabilisation (ni de méthodes de calcul), il existe
une marge d'appréciation. On retient généralement la formule (pratique ?) suivante :
la probabilité que les avantages surviennent est plus élevée que celle qu'ils ne
surviennent pas ;
- l'actif ou passif doit avoir un coût ou valeur qui peut être évalué avec fiabilité.
Étant donné que la fiabilité fait partie des caractéristiques qualitatives (V. supra, n°
45), il n'est pas étonnant qu'elle soit réclamée pour les valeurs comptables des actifs
et passifs. Dans certains cas, le coût ou la valeur doivent être estimés comme, par
exemple, pour les provisions. Si ces estimations ne peuvent pas être faites avec
fiabilité, il est interdit de comptabiliser l'actif ou le passif en question. Ceci est
nécessaire pour assurer la pertinence de l'information financière.
66. - Au cas où un élément remplit les critères d'actif ou de passif mais n'est ni
probable ni évaluable avec fiabilité, il n'est pas comptabilisé. Néanmoins, en fonction
de l'élément, des circonstances, etc., il peut être approprié de mentionner cet
élément dans les notes, textes explicatifs ou tableaux supplémentaires (cadre, § 88).
§ 2. - Les règles générales d'évaluation
67. - Les règles d'évaluation applicables aux différents types d'actifs et passifs se
trouvent dans les normes individuelles consacrées à ceux-ci. Le Cadre conceptuel
donne cependant une énumération des conventions d'évaluation couramment
utilisées (cadre, § 100) :
- le coût historique : il s'agit du montant de trésorerie ou d'équivalents de trésorerie
LE BILAN
payé ou la juste valeur de la contrepartie donnée pour acquérir un actif au moment
de la transaction. Similairement, pour un passif il s'agit du montant reçu ou du
montant qu'on s'attend à payer pour éteindre le passif. La composition du coût
historique est précisée dans différentes normes : LAS 2 pour les stocks, IAS 16 pour
les immobilisations corporelles, etc. ;
- le coût actuel : il correspond au montant qu'il faudrait débourser si on achetait le
même actif actuellement ou si on éteignait une obligation liée à un passif
actuellement ; concernant les passifs, il est souligné qu'il s'agit d'un montant non
actualisé. Par sa définition, le coût actuel est un coût de remplacement ;
- la valeur de réalisation (de règlement) : elle est égale au montant qui pourrait
être obtenu actuellement en vendant l'actif volontairement (pas de vente forcée) ou,
en ce qui concerne les passifs, le montant non actualisé pour payer un passif dans le
cours normal de l'activité ;
- la valeur actuelle : cette valeur correspond au montant actualisé d'entrées ou de
sorties nettes futures de trésorerie générées par l'actif en question ou nécessaires
pour éteindre le passif en question dans le cours normal de l'activité.
68. - Ces différentes approches peuvent souligner un manque de cohérence du
Cadre conceptuel. Cependant, le cadre dit clairement qu'à l'époque de sa rédaction,
le normalisateur international n'a pas voulu choisir une seule conception (cadre, §
110). Ainsi, en regardant les normes individuelles, on s'aperçoit que des règles très
différentes sont proposées et parfois laissées au choix de l'entreprise (par exemple,
IAS 16 : option de l'entreprise d'évaluer les immobilisations corporelles au coût
historique ou à la juste valeur). De plus, les IFRS proposent même des valeurs
complémentaires et non mentionnées dans le Cadre conceptuel à retenir pour
l'évaluation comme :
- la juste valeur (notamment IAS 39) ;
- la valeur d'utilité (par exemple, IAS 36 et IFRS 5) ;
INFORMATION FINANCIÈRE EN IFRS
- la valeur recouvrable (par exemple IAS 16) ;
- la valeur nette de réalisation (IAS 2) ; et
- le coût amorti (IAS 39).
Ces notions seront expliquées dans les différents chapitres traitant les actifs et
passifs concernés.
§ 3. - La présentation du bilan
69. - Contrairement au droit comptable français, les IFRS ne prévoient pas de
modèle de bilan obligatoire mais la présentation de celui-ci est laissée à
l'appréciation de chaque entreprise. Cette approche permet certainement d'obtenir
une information financière plus pertinente puisque, en fonction de sa situation
individuelle, l'entreprise peut montrer au bilan les éléments ou informations
appropriés et les plus utiles. Par contre, l'absence d'un modèle unique nuit à la
comparabilité. Des entreprises opérant dans le même secteur peuvent ainsi
présenter des activités semblables de manière différente dans leur bilan.
70. - IAS 1, § 68 et 68 A, prescrivent seulement les informations à présenter
obligatoirement au minimum au bilan, à savoir :
- les immobilisations corporelles ;
- les immeubles de placement ;
- les immobilisations incorporelles ;
- les actifs financiers (à l'exclusion des participations mises en équivalence, des
créances clients et de la trésorerie) ;
- les participations mises en équivalence ;
- les actifs biologiques ;
- les stocks ;
- les clients et autres débiteurs ;
- la trésorerie et les équivalents de trésorerie ;
- les fournisseurs et autres créditeurs ;
- les provisions ;
- les passifs financiers (à l'exception des dettes fournisseurs et des provisions) ;
- les passifs et actifs d'impôt exigible selon IAS 12, Impôts sur le résultat ;
- les passifs et actifs d'impôt différé selon IAS 12, Impôts sur le résultat ;
- les intérêts minoritaires, présentés au sein des capitaux propres ;
- le capital émis et réserves attribuables aux porteurs de capitaux propres de la
société mère ;
- le total des actifs classés comme étant détenus en vue de la vente et les actifs
inclus dans des groupes destinés à être cédés qui sont classés comme détenus en
vue de la vente selon IFRS 5, Actifs non courants détenus en vue de la vente et
activités abandonnées ; et
- les passifs inclus dans des groupes destinés à être cédés qui sont classés comme
détenus en vue de la vente selon IFRS 5, Actifs non courants détenus en vue de la
vente et activités abandonnées.
71. - À ces exigences d'IAS 1, peuvent se greffer des dispositions d'autres normes.
Par exemple, IFRS 7, § 8, prévoit la présentation des différentes catégories
d'instruments financiers (instruments détenus jusqu'à l'échéance, instruments
disponibles à la vente etc. ; V. infra, n° 329) au bilan ou en annexe.
72. - Des éléments complémentaires doivent être présentés au bilan lors qu’ils sont
nécessaires à la compréhension de la situation financière (IAS 1, § 69). IAS 1, § 73,
donne comme exemple le fait que des actifs du même type (immobilisations
corporelles) mais évalués différemment ont probablement des fonctions différentes et
devraient être présentés séparément.
73. - Le bilan contenant les éléments énumérés ci-dessus peut être présenté en
format horizontal ou vertical, IAS 1 ne donnant pas de consigne à ce sujet. Par
contre IAS 1, § 51, exige une distinction entre les éléments courants et non courants
des actifs et passifs, sauf lorsqu'une classification selon le critère de liquidité procure
des informations fiables et plus pertinentes. Ceci est notamment le cas des
établissements de crédit. Traditionnellement, dans ce secteur, les actifs sont
présentés en ordre décroissant de liquidité en commençant avec la trésorerie et en
finissant avec les immobilisations et les passifs en ordre décroissant d'exigibilité en
commençant avec les dettes court terme envers d'autres banques et en finissant
avec les capitaux propres.
74. - Quel que soit le modèle de présentation du bilan, pour chaque poste
comprenant des montants à recouvrer ou à régler au plus tard dans les douze
prochains mois ou au-delà des douze mois, il convient d'indiquer ce deuxième
montant (IAS 1, § 52). Cette information se trouve généralement en annexe.
75. - À l'exception du secteur bancaire et de l'assurance, les entreprises adoptent
généralement le découpage courant et non courant pour la présentation du bilan.
Selon IAS 1, § 57, un actif est « courant » lorsqu'il satisfait à l'un des critères
suivants:
- il sera réalisé ou est destiné à être vendu ou consommé dans le cadre du cycle
normal de l'exploitation de l'entreprise ;
INFORMATION FINANCIÈRE EN IFRS
- il est détenu principalement aux fins d'être négocié ;
- il sera réalisé dans un délai de douze mois après la date de clôture ; ou
- c'est un élément de trésorerie ou un équivalent de trésorerie (sauf s'il est bloqué
pendant au moins douze mois).
Les critères sont identiques pour les passifs courants (IAS 1, § 60), sauf le dernier
qui est ainsi formulé : « L'entreprise ne dispose pas d'un droit inconditionnel de
différer le règlement du passif pour au moins douze mois à compter de la date de
clôture ».
76. - Une notion importante dans ce contexte est le cycle normal de l'exploitation qui
englobe la période entre l'acquisition d'actifs (matières premières, etc.) et leur
réalisation sous forme de trésorerie (IAS 1, § 59). Le délai de douze mois, cité plus
haut, correspond seulement à une durée présumée du cycle normal de l'exploitation
au cas où celui-ci ne peut pas être clairement identifié. Pour une entreprise dont le
cycle de l'exploitation est clairement identifié, les créances clients seront toujours
classées en actifs courants même si leur recouvrement se situe dans un délai
supérieur à douze mois mais toujours à l'intérieur du cycle de l'exploitation (IAS 1, §
59).
77. - Un actif ou passif qui ne remplit pas les critères ci-dessus doit être classé en
tant qu'actif ou passif non courant. D'autre part, la distinction de courants et non-
courants ne s'applique pas seulement à un actif entier, mais aussi à des composants
d'actifs. Par exemple, pour un prêt à long terme (dix ans), normalement classé en
actif non-courant, il convient d'identifier les montants dus dans les douze prochains
mois (les remboursements et intérêts courus à recouvrer l'année prochaine) et de les
classer en actif courant.
78. - Dans son rapport annuel 2006, Vinci publie un bilan conforme à IAS 1, présenté
horizontalement et selon l'approche courant - non courant. Cette présentation est
relativement proche de ce que les normes françaises exigent.
Actif Passif
Actifs non courants Capitaux propres
Goodwill Capital social
Autres immobilisations incorporelles Primes liées au capital
Immobilisations incorporelles du domaine Titres auto-détenus
concédé
Immobilisations corporelles Autres instruments de capitaux propres
Immeubles de placement Réserves consolidées
Participations dans les sociétés mises en Réserves de conversion
équivalence
Autres actifs financiers non courants Résultat net part du groupe
Impôts différés actifs Résultat enregistré directement en capitaux
propres
Total actifs non courants Capitaux propres part du Groupe
Intérêts minoritaires
Actifs courants Total capitaux propres
Stocks et travaux en cours
Clients et autres créances d'exploitation Passifs non courants
Autres actifs courants Provisions non courantes
Actifs d'impôt exigible Emprunts obligataires
Autres actifs financiers courants Autres emprunts et dettes financières
Actifs financiers de gestion de trésorerie Autres passifs non courants
Disponibilités et équivalents de trésorerie Impôts différés passifs
Total actifs courants Total passif non courants
Passifs courants
Provisions courantes
Fournisseurs
Autres passifs courants
Passifs d'impôt exigible
Dettes financières courantes
Total passifs courants
79. - Unilever publie en 2006 un bilan conforme à IAS 1, dont le format est inhabituel
en France mais est proche des normes comptables anglaises. C'est une approche
financière du bilan avec une présentation du besoin en fonds de roulement (BFR ; ici
appelé actifs (passifs) courants nets) et du capital employé.
Goodwill
Immobilisations incorporelles
Immobilisations corporelles
Actifs dédiés au financement de régimes de retraites en surplus
Clients et autres créances dus après plus d'un an
Impôts différés actifs
Total actifs non courants (1)
Stocks
Clients et autres créances courantes
Actifs d'impôt exigible
Trésorerie et équivalents de trésorerie
Autres actifs financiers
Actifs détenus en vue de la vente
Total actifs courants (2)
Total actif moins passifs courants (5) = (1) + (4) ou (1) + (2) - (3)
Capital social
Primes liées au capital
Autres réserves
Résultats non distribués
Capitaux propres part du groupe
Intérêts minoritaires
Capitaux propres totaux (7)
LE BILAN
Total capital employé (8) = (6) + (7) = (5)
Section 2
LES IMMOBILISATIONS INCORPORELLES
§ 1. - Les règles de comptabilisation et d'évaluation initiale des
immobilisations incorporelles
A. - Présentation générale
80. - IAS 38, Actifs incorporels, s'applique à la comptabilisation des immobilisations
incorporelles, à l'exception :
- du goodwill dont la comptabilisation est prévue par IFRS 3 ;
- des droits miniers, des dépenses au titre de la prospection, du développement et de
l'extraction de minerais, de pétrole, de gaz naturel et autres ressources non
renouvelables similaires, dont la comptabilisation est prévue par IFRS 6 ;
- des immobilisations incorporelles traitées par une autre norme, tels que les contrats
de location entrant dans le champ d'application d'IAS 17.
81. - IAS 38, § 8, définit un actif incorporel comme un « actif non monétaire
identifiable sans substance physique », les actifs monétaires désignant le montant en
numéraire détenu et les actifs à recevoir en numéraire pour des montants fixes ou
déterminables. Il n'est pas toujours aisé d'identifier les actifs incorporels. En effet,
certains actifs sont clairement identifiables, c'est le cas par exemple des logiciels ou
des brevets, tandis que d'autres se confondent avec le fonds de commerce de
l'entreprise.
82. - Selon le Cadre conceptuel, un actif - en général - ne peut être comptabilisé que
s'il constitue une ressource contrôlée par l'entreprise dont on attend des avantages
économiques futurs probables et dont le coût peut être estimé de façon fiable (V.
supra, n° 62). Lorsque des immobilisations incorporelles sont produites en interne,
telles que les marques, les fichiers clients, la réalisation d'un nouveau produit.., il est
souvent difficile de distinguer les charges qui ont contribué à la création de
l'immobilisation, de celles nécessaires au maintien du fonds de commerce ou aux
activités opérationnelles de l'entité. La notion de contrôle exercé par l'entité est
également difficile à appréhender. Enfin, la date à partir de laquelle l'actif est
INFORMATION FINANCIÈRE EN IFRS
susceptible de générer des avantages économiques futurs peut aussi être délicate à
déterminer.
83. - Selon IAS 38, § 12, un actif incorporel est considéré comme identifiable s'il
répond à l'une des deux conditions suivantes :
- être séparable de l'entité, c'est-à-dire qu'il peut être vendu, concédé, loué u
échangé soit seul, soit dans l'ensemble formé par cet incorporel et un contrat, un
actif ou un passif lié ;
- il résulte de droits (contractuels ou légaux), que ces derniers soient séparables ou
non de l'entité ou d'autres droits ou obligations.
84. - II est parfois difficile de séparer une immobilisation incorporelle de m support
physique qui constitue une immobilisation corporelle. C'est le cas d'un logiciel dont le
support physique est un disque compact, d'une licence ou d'un brevet (la
documentation juridique constituant le support physique) ou d'un film. Dans ce cas, il
faut déterminer si l'actif doit être imputabilité en immobilisations incorporelles ou en
immobilisations corporelles en faisant preuve de jugement pour apprécier lequel des
éléments est plus important (IAS 38, § 4). Par exemple, un logiciel destiné à une
machine-outil à commande numérique qui ne peut fonctionner sans ce logiciel, fait
partie intégrante du matériel et est traité en tant qu'immobilisation corporelle. Il en va
de même pour le système d'exploitation d'un ordinateur. Lorsque le logiciel ne fait
pas partie intégrante du matériel, il est traité en tant l'immobilisation incorporelle.
85. - Une immobilisation incorporelle doit être décomptabilisée lors de sa sortie ou
lorsqu'aucun avantage économique futur n'est attendu de sa sortie i de son utilisation
(IAS 38, § 112). Comme pour les sorties d'immobilisa-ms corporelles, les gains ou
pertes réalisés lors de la décomptabilisation correspondent à la différence entre
l'éventuel produit net de la cession et la leur nette comptable de l'actif. Ils doivent être
comptabilisés en résultat au cours de l'exercice de la décomptabilisation. Les gains
réalisés ne doivent pas e classés en produits des activités (IAS 38, § 113).
B. - Les immobilisations incorporelles acquises séparément par l'entité
86. - Lorsqu'une immobilisation incorporelle est acquise séparément, elle répond
toujours aux conditions préalables à la comptabilisation d'un actif incorporel (IAS 38,
§ 25) :
- elle est toujours identifiable ;
- son coût peut être évalué de façon fiable ;
- la probabilité que les avantages économiques futurs bénéficieront à l'entreprise est
reflétée dans son coût d'acquisition.
87. - Une immobilisation incorporelle doit être comptabilisée à son coût qui
comprend (IAS 38, § 27 et 28) :
- son prix d'achat, y compris les droits de douane et autres taxes non remboursables,
après déduction des remises et rabais commerciaux ;
- tout coût directement attribuable à la préparation de cet actif en vue de son
utilisation. Les coûts directement attribuables comprennent par exemple :
- les coûts des avantages du personnel résultant directement de la mise en état de
fonctionnement de l'actif,
- les honoraires résultant directement de la mise en état de fonctionnement de l'actif,
- les coûts des tests de bon fonctionnement de l'actif ;
- les charges financières liées à l'actif si l'actif est éligible selon IAS 23 (V. infra, n°
178).
88. - Les dépenses suivantes sont exclues du coût d'une immobilisation
incorporelle (IAS 38, § 29) :
- les coûts de lancement d'un nouveau produit ou service (y compris les coûts de
publicité et de promotion) ;
- les coûts d'exploitation d'une activité dans un nouveau lieu ou avec une nouvelle
catégorie de clients ;
- les frais administratifs et autres frais généraux ;
- les coûts encourus alors qu'un actif capable de fonctionner de la manière prévue
par la direction reste à mettre son service ;
- les pertes opérationnelles initiales.
89. - II existe également des dépenses qui ne peuvent pas constituer des
immobilisations incorporelles. Il en est ainsi des dépenses suivantes (IAS 38, §
69), même si elles sont engagées pour générer des avantages économiques futurs :
- les dépenses de formation ;
- les dépenses de publicité et de promotion ;
- les dépenses engagées au titre des activités en démarrage (qui peuvent par
exemple inclure les frais susceptibles d'être comptabilisés en frais d'établissement
selon le PCG) ;
- les dépenses de délocalisation ou de réorganisation de tout ou partie d'une entité ;
LE BILAN
- les dépenses relatives à un actif incorporel et antérieurement comptabilisées en
charges.
90. - Si le paiement d'une immobilisation incorporelle est différé des durées
normales de crédit, son coût est l'équivalent du prix au comptant (IAS 38, § 32). La
différence entre les paiements effectués et le prix au comptant est comptabilisée en
charges financières sauf si elles sont incorporées au coût de l'actif selon IAS 23.
91. - Exemple.
Une entité acquiert en janvier N une licence d'exploitation dans les conditions
suivantes : Versement initial : 50 000 €
Redevance annuelle : 10 % du chiffre d'affaires généré par la licence d'exploitation,
pendant cinq ans, payable le 31 décembre de chaque année. Les estimations de
chiffre d'affaires sont les suivantes :
N N+1 N+2 N+3 N+4
200 000 300 000 400 000 400 000 400 000
Le taux d'actualisation retenu est de 8 %.
Le coût d'acquisition de la licence d'exploitation (182 616) correspond à la valeur
actualisée des redevances augmentée du versement initial soit :
50 000 + 20 OOO:/ 1,08 + 30 000 / 1,08 2 + 40 000 / 1,083 + 40 000 /1,084 + 40 000 /
1,085 = 182 616.
On comptabilise :
Janvier N
Licence 182 616
Banque 50000
Fournisseurs 132 616
On suppose maintenant que le chiffre d'affaires de l'année N s'élève effectivement à
200 000 €. La redevance à verser est donc de 20 000 €, dont 132 616 x 8 % = 10
609 € d'intérêts.
Décembre N
Fournisseurs 9391
10609
Intérêts
Banque 20 000
93. - Les dépenses ultérieures sont très rarement considérées comme venant
augmenter la valeur de l'actif incorporel (IAS 38, § 20). La nature des immobilisations
incorporelles est telle qu'il y a rarement des ajouts ou des remplacements d'une
partie de l'actif. Par ailleurs, il est souvent difficile d'attribuer les dépenses ultérieures
à un actif incorporel plutôt qu'à l'ensemble de l'activité.
94. - Les immobilisations incorporelles acquises par voie d'échange doivent être
évaluées à la juste valeur de l'actif donné à moins que l'évaluation de la juste valeur
de l'actif reçu ne soit plus fiable (IAS 38, § 45). Si l'actif ne peut pas être évalué à la
juste valeur, soit parce que l'échange manque de substance commerciale, soit parce
que la juste valeur de l'actif reçu ou de l'actif abandonné ne peut pas être
déterminée, il est évalué à la valeur nette comptable de l'actif donné en échange.
95. - Les immobilisations incorporelles acquises au moyen de subventions publiques
sont comptabilisées selon les règles requises par IAS 20 (V. infra, n° 811) :
- soit l'actif incorporel est comptabilisé à sa juste valeur, la subvention est
comptabilisée en produits différés. La subvention est ensuite reprise en produits sur
la durée d'amortissement (produits différés) ;
- soit l'actif incorporel est comptabilisé à sa juste valeur diminuée du montant de la
subvention.
C. - Les immobilisations incorporelles générées en interne 1° La problématique
96. - II n'est pas toujours aisé de déterminer si un actif incorporel généré en interne
peut être comptabilisé comme immobilisation incorporelle car :
- il est difficile de déterminer à partir de quelle date l'actif est susceptible de générer
des avantages économiques futurs ;
- il est difficile de déterminer le coût de l'actif.
97. - Le goodwill généré en interne ne doit pas être comptabilisé comme actif
incorporel car il ne s'agit pas d'une ressource contrôlée par l'entité dont le coût est
identifiable (IAS 38, § 48). Les marques, notices, titres de journaux et de magazines
et listes de clients générés en interne ne doivent pas être comptabilisés comme des
actifs incorporels car les dépenses engagées pour les générer ne peuvent pas être
distinguées du coût de développement de l'activité dans son ensemble (IAS 38, §
63).
98. - Les compétences complémentaires acquises par le personnel d'une entité suite
à une formation sont susceptibles de générer des avantages économiques
supplémentaires pour l'entité. Cependant, en l'absence de véritable contrôle sur ces
avantages économiques futurs, aucun actif incorporel lié au potentiel humain ne peut
être reconnu (IAS 38, § 15).
2° Le cas des frais de recherche et développement
99. - Pour apprécier si un actif satisfait aux critères de comptabilisation à l'actif,
l'entité doit en plus pouvoir distinguer dans le processus de production une phase de
recherche et une phase de développement (IAS 38, § 52). Si la distinction n'est pas
possible, les dépenses sont considérées comme relevant uniquement de la phase de
recherche. En pratique, la distinction entre phase de recherche et phase de
développement n'est pas toujours aisée, comme en témoigne l'illustration suivante.
100. - Illustration.
Extrait du rapport annuel EADS 2005
« Les coûts liés aux activités de recherche et développement (lancées en interne)
sont estimés afin de déterminer s'ils peuvent être comptabilisés comme des
immobilisations générées en interne (...)
En vue de satisfaire à ces critères, seuls les coûts correspondant uniquement à la
phase de développement d'un projet lancé en interne sont capitalisés (...)
Les coûts de développement capitalisés sont, d'une façon générale, amortis sur le
nombre estimé d'unités produites si aucune procédure ne reflète le schéma de
consommation de manière plus appropriée (...)
Coûts de développement
EADS a capitalisé un montant de 462 M € au 31 décembre 2005 (169 M € au 31
décembre 2004) en immobilisations incorporelles générées en interne
essentiellement au titre du programme Airbus A380 ».
101. - Les dépenses des activités recherche doivent toujours être comptabilisées en
charges de l'exercice au cours duquel elles sont encourues
(IAS 38, § 54). Il en va de même des dépenses de la phase de recherche d'un projet
interne puisqu'à ce stade, l'entité est dans l'incapacité de démontrer l'existence d'une
immobilisation incorporelle qui générera des avantages économiques futurs. IAS 38,
§ 56, donne les exemples suivants d'activité de recherche :
- les activités visant à obtenir de nouvelles connaissances ;
- la recherche d'application de résultats de la recherche ;
- la recherche d'autres matériaux, dispositifs, produits, procédés, systèmes ou
services ;
- la formulation, la conception, l'évaluation et le choix final retenu d'autres produits,
matériaux, dispositifs, procédés systèmes ou services nouveaux ou améliorés.
102. - La phase de développement se situe à un stade plus avancé que la phase de
recherche et correspond en fait à la mise en application de découvertes réalisées ou
de connaissances acquises, préalablement au démarrage de la production
commercialisable. Les frais de développement doivent être inscrits à l'actif si et
seulement si une entité peut démontrer (IAS 38, § 57) :
INFORMATION FINANCIERE EN IFRS
- le fait que la durée d'utilité de l'actif dépende (ou non) de la durée d'utilité d'autres
actifs de l'entreprise.
Lorsque la durée d'une immobilisation incorporelle a été qualifiée d'indéterminée, elle
doit être réexaminée à chaque période pour déterminer si la durée d'utilité peut
effectivement continuer à être considérée comme indéterminée.
122. - Lorsqu'une immobilisation incorporelle à une durée d'utilité finie, le montant
amortissable doit être systématiquement réparti sur sa durée de vie (IAS 38, § 97).
Le montant amortissable correspond au coût de l'immobilisation incorporelle diminué
de son éventuelle valeur résiduelle.
123. - La valeur résiduelle d'un actif incorporel à durée d'utilité finie est considérée
comme nulle (IAS 38, § 100) sauf si :
- un tiers s'est engagé à racheter l'actif à la fin de sa durée d'utilité ;
- il existe un marché actif pour cette immobilisation incorporelle permettant de
déterminer la valeur résiduelle, et il est probable qu'un marché actif existera toujours
à la fin de la durée d'utilité de l'immobilisation incorporelle.
Une valeur résiduelle différente de zéro implique que l'entité compte sortir
l'immobilisation incorporelle avant la fin de sa durée de vie économique.
124. - Compte tenu de la rapidité de l'évolution technologique constatée, de
nombreuses immobilisations incorporelles, telles que les logiciels, ont des durées
d'utilité très courtes. Aussi, la durée d'utilité d'une immobilisation qui résulte de droits
contractuels ou légaux ne doit pas, sauf exception, excéder la période de droits
légaux ou contractuels, mais elle peut lui être inférieure.
b) Le mode d'amortissement
125. - Le mode d'amortissement doit refléter le rythme de consommation des
avantages économiques futurs générés par l'actif. Lorsque ce rythme ne peut pas
être déterminé avec suffisamment de fiabilité, le mode linéaire doit être retenu.
L'amortissement commence dès que l'actif est prêt à être mis en service. La dotation
aux amortissements est comptabilisée en charges au compte de résultat, sauf si une
autre norme autorise ou impose son incorporation à la valeur comptable d'un autre
actif (IAS 38, § 97). Ainsi, l'amortissement d'un brevet ou d'une licence utilisée pour
le développement d'un actif incorporel généré en interne entre dans le coût de cet
actif.
INFORMATION FINANCIÈRE EN IFRS
- Une entité minière possède une desserte ferroviaire pour ses activités d'exploitation
Minière. Cette desserte ferroviaire ne pourrait être vendue que pour sa valeur à la
casse et I ne génère pas d'entrées de trésorerie indépendantes des entrées de
trésorerie générées par les autres actifs de la mine. La valeur recouvrable de la
desserte ferroviaire ne peut pas être estimée et est très probablement différente de
sa valeur a la casse. L'entité devra donc, dans ce cas, estimer la valeur recouvrable
de l'UGT à laquelle appartient la desserte ferroviaire, c'est-à-dire la mine dans son
ensemble.
- Une société de transports par autocars travaille sous contrat avec une municipalité
qui impose un service minimum sur ses 5 lignes. Les actifs affectés à chaque ligne
et les flux de trésorerie générés par chaque ligne peuvent être identifiés séparément.
L'une des lignes étant déficitaire, un test de dépréciation doit être mis en place.
L'entité n'ayant pas la possibilité de réduire son activité sur aucune des lignes, les
entrées de trésorerie générées par une ligne ne peuvent pas être considérées
comme largement indépendantes des entrées de trésorerie générées par les autres
lignes. L'UGT pour chaque ligne est donc la société de transport dans son ensemble.
- Soit une entité comprenant 3 usines, A, B et C fonctionnant ainsi :
• l'usine A fabrique un produit intermédiaire vendu à l'usine B et sur un marché
extérieur actif;
• l'usine B transforme le produit intermédiaire fabriqué par A et approvisionne l'usine
C. Il n'existe aucun marché extérieur pour le produit intermédiaire fabriqué par B ;
• l'usine C transforme le produit intermédiaire fabriqué par B en produit fini et assure
sa commercialisation.
A constitue une UGT séparée car elle peut générer des entrées de trésorerie
largement indépendantes des entrées de trésorerie générées par les autres actifs
tandis que B et C ensemble constituent une deuxième UGT.
- Soit une entité dont l'activité est la distribution de vêtements pour femmes. Elle
détient plusieurs boutiques et points.de vente. Dans la mesure où ii est probable que
chaque boutique et point de vente génère des entrées de trésorerie indépendantes, il
faut constituer une UGT par boutique et point de vente.
- Soit une société d'éditions détenant plusieurs titres de presse. Dans la mesure où
chaque titre de presse génère des revenus publicitaires propres et que les décisions
d'abandon et de cession sont prises par titre, chaque titre constitue une UGT.
134. - Illustration
135. - Lorsqu'un actif ou groupe d'actifs a été affecté à une UGT, il reste en principe
affecté à cette UGT au cours des périodes suivantes, mais un changement justifié
reste possible.
2) Le test de déprédation
136. - Le test de dépréciation réalisé sur une UGT consiste à déterminer sa valeur
recouvrable puis à la comparer à sa valeur comptable. Ce test est réalisé lorsqu'il
existe un indice qu'un actif isolé affecté à l'UGT ait pu se déprécier ou lorsqu'il existe
un indice que l'UGT ait pu perdre de la valeur ou lorsque des actifs incorporels à
durée de vie indéterminée ont été affectés à l'UGT (tel que le goodwill par exemple).
Une perte de valeur est constatée lorsque la valeur recouvrable de l'UGT est
inférieure à sa valeur comptable.
137. - La valeur comptable de l'UGT inclut (IAS 36, § 76) la valeur comptable de
tous les actifs qui génèrent ou sont utilisés pour générer les flux de trésorerie et qui
peuvent être affectés sur une base cohérente et raisonnable à l'UGT. Certains actifs,
tels que le goodivill et les actifs de support, sont utilisés pour générer des flux de
trésorerie mais ne peuvent pas être affectés aux UGT sur une base raisonnable,
cohérente et permanente. IAS 36 prévoit donc un mode d'affectation particulier pour
ces actifs. En revanche, la valeur comptable de l'UGT n'inclut pas les passifs
comptabilisés, sauf si ces dettes devraient être assumées par un éventuel acquéreur
en cas de cession de l'UGT (IAS 36, § 78). La composition de l'UGT est ainsi
cohérente avec le mode de détermination des flux de trésorerie dans la
détermination de la valeur d'utilité.
138. - La valeur recouvrable d'une UGT est la valeur la plus élevée entre la juste
valeur diminuée des coûts de vente de l'UGT et sa valeur d'utilité, ces deux valeurs
étant déterminées selon les modalités prévues pour les actifs isolés. Afin de
déterminer la valeur d'utilité de l'UGT, il est donc nécessaire d'estimer les flux de
trésorerie futurs générés par l'UGT. Lorsque les entrées de trésorerie sont affectées
par la fixation de prix de cession interne, la valeur d'utilité est calculée en utilisant la
meilleure estimation possible des prix pouvant être obtenus lors de transactions dans
des conditions normales. Dans certains cas, pour des raisons pratiques, la valeur
recouvrable est déterminée en prenant en compte des actifs ne faisant pas partie de
l'UGT (des créances par exemple) et des passifs comptabilisés (des dettes
fournisseurs par exemple). Dans ce cas, la valeur comptable de l'UGT doit être
majorée de la valeur comptable de ces actifs et diminuée de la valeur comptable des
passifs (IAS 36, § 79).
139. - Lorsqu'il existe une perte de valeur sur une UGT, en l'absence de goodwill la
perte de valeur est affectée aux actifs de l'unité au prorata de leur valeur comptable
(IAS 36, § 104). Cependant, suite à cette affectation de la perte de valeur, la valeur
comptable ne doit pas être inférieure au plus élevé de ces trois montants (IAS 36, §
105) :
- la juste valeur de l'actif diminuée des coûts de vente (si elle peut être déterminée) ;
- la valeur d'utilité de l'actif (si elle peut être déterminée) ;
- zéro.
Si tel était le cas, le montant de perte de valeur excédentaire affecté à l'actif doit être
réparti au prorata entre les autres actifs de l'UGT. Les réductions de valeur
constatées sont comptabilisées comme des pertes de valeurs d'actifs isolées.
Une usine constitue une UGT comprenant différents actifs ayant les valeurs comptables
suivantes au 31/12/N : - actif 1 : 20 millions d'euros ; - actif 2 : 50 millions d'euros ; ; -
actif 3 : 30 millions d'euros.
' La valeur recouvrable de ces différents actifs ne peut pas être estimée. La durée d'utilité de
l'usine (à compter de N) est estimée à dix ans. La valeur résiduelle à l'issue de la durée
d'utilité est supposée nulle. La juste valeur nette des coûts de vente de l'usine A peut être
estimée à 80 millions d'euros.
Production estimée de l'usine et marge unitaire estimée
N+1 N+2 N+3 N+4 N+5
Production 1 000 000 1 200 000 1 400 000 1 500 000 1 500000
(en unités)
Prix de vente 20 € 21€ 23 € 23 € 24 €
estimé
Sorties de 14000000 15000000 16 000 000 18000000 20 000 000
trésorerie (1)
(1) Elles correspondent aux achats de matières premières consommées, coût de la
main-d'œuvre, une quote-part des frais généraux de production ainsi que les
dépenses de maintenance de l'usine.
Le taux d'imposition de l'entité est de 34 %. Le taux d'actualisation utilisé pour déterminer la
valeur d'utilité est de 10 %.
II en résulte les flux de trésorerie estimés suivants :
N+1 N+2 N+3 N+4 N+5
Production 1 000 000 1 200 000 1 400 000 1 500 000 1 500 000
Prix de vente 20 21 23 23 24
Entrées trésorerie 20 000 000 25 200 000 32 200 000 34 500 000 36 000 000
Sorties trésorerie 14000000 15000000 16 000 000 18000000 20 000 000
Flux nets de 6 millions 10,2 16,2 16,5 16 millions
trésorerie millions millions millions
Les flux de trésorerie doivent être estimés sans prise en compte de l'impôt sur le résultat.
Pour le calcul de la valeur d'utilité, les flux de trésorerie prévisionnels sont estimés sur cinq
ans, à partir des prévisions de la direction et sont ensuite extrapolés sur la durée d'utilité de
l'actif.
On rappelle que l'extrapolation se fait en appliquant un taux de croissance stable ou
décroissant aux flux de trésorerie estimés sur la période de cinq ans. Les flux de trésorerie
sont estimés ici en appliquant un taux de croissance nulle au flux de N+5 (les flux de
trésorerie de N+6 à N+10 sont donc de 16 000 000 €, aucun flux de trésorerie
supplémentaire n'étant prévu en N+10 pour la sortie de l'actif).
Valeur d'utilité = Somme des cashf/ows actualisés au taux de 10 %, soit 84 920 546 €
arrondie à 85 000 000 €.
140. - Exemple. INFORMATION FINANCIÈRE EN IFRS
141. - Les actifs de support incluent les actifs du groupe ou des divisions tels que
l'immeuble du siège social de l'entité ou d'une division, les équipements
informatiques ou le centre de recherche (IAS 36, § 100). Lorsqu'il existe un indice
qu'un actif de support ait pu perdre de la valeur, un test de dépré ciation doit être
réalisé. Cependant, ces actifs ne générant pas d'entrées de trésorerie distinctes, la
valeur recouvrable est déterminée pour l'UGT ou le groupe d'UGT auquel l'actif de
support appartient et est comparée à la valeur comptable de cette UGT ou de ce
groupe d'UGT.
142. - Ainsi, lorsqu'un test de dépréciation est réalisé sur une UGT et qu'il existe un
ou des actifs de support, deux cas peuvent se présenter :
• premier cas : l'actif de support peut être affecté sur une base raisonnable,
cohérente et permanente à une UGT, le test est réalisé dans les mêmes conditions
que pour les immobilisations corporelles et incorporelles ne générant pas de flux de
trésorerie distincts (V. supra, n° 130) ;
• deuxième cas : l'actif de support ne peut pas être affecté sur une base raisonnable
cohérente et permanente à l'UGT. Il faut alors suivre la démarche suivante (IAS 36, §
102) :
• comparer la valeur comptable de l'UGT, à l'exclusion de l'actif de support, àLE sa BILAN
valeur recouvrable et comptabiliser toute perte de valeur selon les modalités décrites
précédemment,
• identifier le plus petit groupe d'UGT comprenant l'UGT examinée à laquelle tout ou
partie de l'actif de support peut être affecté sur une base raisonnable, cohérente et
permanente,
• comparer la valeur comptable de ce groupe d'UGT, y compris la part de la valeur
comptable de l'actif de support affecté à ce groupe d'UGT, à la valeur recouvrable de
ce groupe d'UGT. Si une perte de valeur est constatée, elle est répartie au prorata de
la valeur comptable de chaque actif dans le groupe d'UGT.
143. - Exemple
144. - Exemple.
Une entité F est composée de deux UGT : X et Y. Aucun goodwill ne figure au bilan
de F. Un test de dépréciation doit être réalisé, suite à des évolutions technologiques
défavorables. L'entité F dispose d'un centre de recherche dont la valeur comptable,
égale à 300 millions d'euros, ne peut pas être allouée sur une base cohérente et
raisonnable aux UGT. La valeur recouvrable des UGT et de F a pour base la valeur
d'utilité.
UGT A UGTB Centre de Entité f
recherche
Valeur 1 000 millions 2 000 millions 300 millions 3 300
comptable millions
Valeur d'utilité 900 millions 1 600 millions N/A 3 150
millions
L'actif de support (le centre de recherche) ne pouvant pas être alloué sur une base
cohérente et raisonnable aux UGT, il est alloué au plus petit groupe d'UGT, ici l'entité
F.
- Dans un premier temps, les pertes de valeur propres aux UGT doivent leur être
affectées (chiffres en millions d'euros) :
UGT A UGTB
Valeur comptable 1 000 2 000
Valeur d'utilité 900 1 600
Perte de valeur (100) (400)
Valeur comptable après perte de valeur 900 1 600
- Dans un deuxième temps, la valeur recouvrable de F, plus petit groupe d'UGT, est
comparée à la valeur comptable des UGT après pertes de valeur additionnée à ta
valeur comptable du centre de recherche (chiffres en millions d'euros).
LE BILAN
149. - Lorsque des pertes de valeur ont été constatées, des informations
spécifiques doivent être fournies selon IAS 36. Lorsqu'une perte de valeur ou une
reprise de perte de valeur significative a été constatée sur une unité génératrice de
trésorerie, les informations complémentaires suivantes doivent être communiquées
(IAS 36, § 130) :
- une description de l'UGT (par exemple s'il s'agit d'une ligne de produits, d'une
usine, d'une activité, d'une zone géographique...) ;
- le montant de la perte de valeur comptabilisée ou reprise par catégorie d'actifs, et si
l'entité communique des informations selon IAS 14, par secteur primaire ;
- en cas de changement du regroupement d'actifs composant l'UGT depuis la
dernière estimation de la valeur recouvrable de l'UGT, une description du mode
actuel et du mode antérieur de regroupements d'actifs et des raisons ayant conduit à
un changement.
150. - Lorsque la valeur comptable du goodwill ou des immobilisations
incorporelles ayant une durée d'utilité indéterminée allouées à une UGT (ou à un
groupe d'UGT) est importante par rapport à la valeur totale des goodwill et des
immobilisations incorporelles à durée de vie indéterminée de l'entité, les informations
suivantes sont communiquées (IAS 36, § 134) :
- valeur comptable du goodwill et des immobilisations incorporelles à durée d'utilité
indéterminée allouées à l'UGT ;
- la base sur laquelle la valeur recouvrable de l'UGT a été déterminée (valeur d'utilité
ou juste valeur diminuée des coûts de vente) ;
- lorsque la valeur recouvrable est basée sur la valeur d'utilité :
- une description des hypothèses clés sur lesquelles sont fondées les projections de
flux de trésorerie en justifiant l'approche retenue,
- la période sur laquelle les flux de trésorerie ont été estimés et lorsque cette période
excède cinq ans, une justification de ce choix d'une période plus longue ainsi que le
taux de croissance utilisé pour extrapoler les flux de trésorerie au-delà de cinq ans,
- le taux d'actualisation appliqué au flux de trésorerie ;
- lorsque la valeur recouvrable est fondée sur la juste valeur diminuée des coûts de
vente : une description des hypothèses clés sur lesquelles est fondée l'estimation de
la juste valeur, ainsi qu'une justification de l'approche retenue ;
- tout changement raisonnablement possible d'une hypothèse clé sur laquelle la
direction a fondé son estimation de la valeur recouvrable pouvant conduire à ce que
LE BILAN
la valeur comptable d'une UGT (ou groupe d'UGT) excède sa valeur recouvrable en
précisant dans ce cas :
- le montant pour lequel, selon les hypothèses clés actuelles, la valeur recouvrable
de l'UGT concernée excède sa valeur comptable,
- la valeur attribuée à l'hypothèse clé susceptible d'être modifiée,
- le montant pour lequel l'hypothèse clé doit changer pour que la valeur comptable
de l'UGT excède sa valeur recouvrable.
151. - Lorsque la valeur comptable des goodwill et immobilisations incorporelles à
durée d'utilité indéterminée, allouées à des UGT (ou un groupe d'UGT) n'est pas
significative par rapport à la valeur comptable totale des goodwill et immobilisations
incorporelles à durée d'utilité indéterminée de l'entité, ce fait doit être signalé en
indiquant la valeur totale des goodwill et immobilisations incorporelles à durée
d'utilité indéterminée allouées à ces UGT (ou groupe d'UGT).
152. - Lorsque des immobilisations incorporelles ont été réévaluées, les informations
suivantes doivent être fournies (LAS 38, § 124) :
- par catégorie d'immobilisations : la date d'entrée en vigueur de la réévaluation, la
valeur comptable des immobilisations réévaluées, la valeur comptable qu'auraient eu
ces immobilisations si elles avaient été évaluées selon le modèle du coût ;
- le montant de l'écart de réévaluation à la clôture et à l'ouverture de l'exercice;
- les méthodes et hypothèses importantes retenues pour estimer la juste valeur.
153. - Les informations suivantes doivent également être fournies de manière
obligatoire (IAS 38, § 122 et 126) :
- la valeur comptable des immobilisations ayant une durée de vie indéterminée et les
raisons justifiant l'appréciation d'une durée de vie indéterminée ;
- une description, la valeur comptable et la durée d'amortissement restant à courir de
toute immobilisation incorporelle significative ;
- une information spécifique pour les immobilisations incorporelles acquises
au moyen de subventions publiques ;
- l'existence et la valeur comptable des immobilisations dont la propriété est soumise
à restriction, ou qui ont été données en nantissement de dettes ;
- le montant des engagements contractuels en vue de l'acquisition d'immobilisations
incorporelles ;
- le montant global des dépenses de recherche et développement comptabilisées en
charges de la période.
154. - Enfin, une entité est encouragée, mais sans obligation, à communiquer les
informations suivantes (IAS 38, § 128) :
- une description de toute immobilisation incorporelle entièrement amortie mais
toujours utilisée ;
- une brève description des immobilisations incorporelles importantes contrôlées par
l'entité mais non inscrites à l'actif car elles ne répondent pas aux critères de
comptabilisation d'un actif incorporel ou ont été acquises ou générées avant l'entrée
en vigueur de la norme IAS 38 publiée en 1998 (révisée en 2004).
155. - Illustration.
LE BILAN
Section 3
LES IMMOBILISATIONS CORPORELLES (Y COMPRIS LES
IMMEUBLES DE PLACEMENT)
§ 1. - Les immobilisations corporelles à l'exception des immeubles de
placement
157. - Selon le Cadre conceptuel, un actif est une ressource contrôlée par
l'entreprise du fait d'événements passés et dont des avantages économiques futurs
sont attendus par l'entité et dont le coût peut être estimé de façon fiable.
158. - IAS 16, Immobilisations corporelles, définit une immobilisation corporelle
comme un actif contrôlé par l'entité qui peut :
- être utilisé dans la production de biens ou services (c'est le cas d'un matériel
industriel par exemple) ;
- être utilisé à des fins administratives (un photocopieur par exemple) ;
- ou être loué à des tiers (un immeuble locatif par exemple).
159. - La norme IAS 16 s'applique à la comptabilisation des immobilisations
corporelles sauf lorsqu'il existe une autre norme comptable internationale imposant
ou autorisant un traitement différent :
- les biens acquis par un contrat de location-financement doivent être comptabilisés
à l'actif en application du principe comptable de substance over form (prééminence
de la réalité économique sur l'apparence juridique) et conformément à IAS 17,
Contrats de location ;
- selon IAS 40, Immeubles de placement, les immeubles de placement peuvent être
évalués selon le modèle du coût ou selon le modèle de la juste valeur ;
- les actifs destinés à être vendus doivent faire l'objet d'une présentation sur une
ligne distincte à l'actif du bilan (IFRS 5).
170. - Illustration.
171. - Des dépenses ultérieures comme les coûts d'entretien et de réparation (ou
maintenance) constituent en principe des charges de l'exercice au cours duquel elles
sont encourues et ne doivent donc pas être intégrées au coût de l'actif (IAS16, § 12).
Certaines dépenses peuvent cependant être ajoutées au coût de l'actif, au moment
où elles sont effectuées. Il s'agit des dépenses augmentant la valeur de l'actif, c'est-
à-dire qui améliorent son niveau de performance tel que défini à l'origine et génèrent
ainsi des avantages économiques futurs.
Une entité construit en N une centrale nucléaire dont la durée d'utilité est estimée à
quarante ans. Le coût de production de cette centrale est de 800 millions d'euros. À
l'issue de la période d'exploitation, la centrale devra être démantelée et le site remis
en état. Les coûts de démantèlement et de remise en état sont estimés à 45 millions
d'euros.
Le coût de cette centrale nucléaire à l'actif est de 845 millions d'euros. Une provision
de 45 millions d'euros doit être constituée. Les écritures suivantes peuvent être
comptabilisées :
N
Constructions 845 millions
Provisions 45 millions
; : Banque 800 millions
La provision sera ensuite progressivement augmentée pour tenir compte du temps
(effet de l'actualisation). Elle sera intégralement reprise sur l'exercice au cours
LE BILAN
duquel se produira la dépense de démantèlement et de remise en état.
176. - Illustration.
Extrait du rapport annuel du groupe EDF (31 déc. 2005)
« Le coût des installations réalisées en interne comprend tous les coûts directs de
main-d'œuvre, de pièces et tous les autres coûts directs de production incorporables
à la construction de l'actif (...)
Par ailleurs, des actifs ont été comptabilisés en contrepartie des provisions
constituées au titre d'obligations liées à la déconstruction des centrales et des coûts
de derniers cœurs des centrales nucléaires. À la date de mise en service, ces actifs
sont évalués et valorisés aux mêmes conditions que la provision dont ils sont la
contrepartie. »
182. - Lorsque les fonds sont empruntés de façon générale, le montant des coûts
d'emprunt affectés au coût de l'actif est obtenu en appliquant un taux de
capitalisation aux dépenses relatives à l'actif. Ce taux de capitalisation correspond à
la moyenne pondérée des coûts d'emprunts applicables aux emprunts de l'entreprise
au cours de l'exercice, autres que les emprunts contractés spécifiquement dans le
but d'acquérir ou produire l'actif concerné (IAS 23, § 17).
183. - Exemple.
Courant N, une entité a construit pour son propre usage un bien immobilier pour un
montant de 1 200 000 €. Les travaux ont débuté le 1 er janvier et sont terminés fin
décembre. Aucun emprunt spécifique n'a été contracté pour financer cette
acquisition, mais les différents emprunts contractés par l'entité pendant l'intégralité
de l'exercice N ont été les suivants :
- Emprunt moyen terme : 500 000 € à 5 %
- Découvert : 100 000 € à 10 %
- Crédit spot : 300 000 € à 6 %
Le taux de capitalisation est donc de :
(500 000 x 5 %) + (100 000 x 10 %) + (300 000 x 6 %)/ 900 000 = 5,88 % Les coûts
d'emprunt à incorporer au coût de l'immeuble s'élèvent à : 1 200 000 x 5,88 % = 70
560 €.
LE BILAN
184. - Illustration.
185. - L'incorporation des coûts d'emprunt au coût d'un actif doit cesser au cours
Le coût d'acquisition d'un matériel industriel est de 300 000 €, payable dans deux
ans, sans intérêts. Le taux d'intérêt est de 4 %. L'immobilisation est inscrite pour sa
valeur actuelle, soit :
N
Matériel industriel 277 366
Charges financières 22 634
Banque 300 000
Si l'actif est éligible et si l'entité avait opté pour l'autre traitement autorisé par IAS 23,
le coût du matériel aurait été de 300 000 €.
N ; 20 000 unités
N+1 : 80 000 unités
N+2 : 60 000 unités
La base amortissable est de 140 000 € (= 200 000 - 60 000). On obtient le tableau
d'amortissement suivant :
Années Calcul de la dotation Dotation de l'année
N (140 000 x 20 000) / 160 000 17 500
N+1 (140 000 x 80 000) / 160 000 70 000
N+2 (140 000 x 60 000) / 1 60 000 52 500
212. - Lorsque le test de dépréciation conclut à une perte de valeur, celle-ci doit
immédiatement être comptabilisée en résultat, sauf si l'actif est comptabilisé pour son
montant réévalué (V. infra, n° 226). Après la comptabilisation de la perte de valeur, la
dotation aux amortissements est calculée sur la nouvelle valeur nette comptable de
l'actif.
213. - Exemple basé sur les données de l'exemple précédent.
.
En décembre N+2, le directeur financier de Matind réalise que les prévisions de flux de
trésorerie établies fin N+1 étaient très pessimistes quant au montant de la marge sur
coût variable unitaire du produit P1. En effet, une marge sur coût variable unitaire de 3
€ a été retenue en N+1, alors que la marge sur coût variable unitaire effective de
l'année N+2 est de 4€. Il décide de revoir le test de dépréciation effectué en N+1 sur le
matériel. Il dispose pour cela des informations suivantes :
N+3 N+4
Nombre d'unités PI produites (prévisions) 40000 30000
Marge prévue sur coût variable unitaire 4€ 4€
Frais d'entretien du matériel 5 000 € 3 000 €
Le taux d'actualisation utilisée par Matind est toujours de 12 % et la juste valeur
diminuée des coûts de vente au 31/12/N+2 est estimée à : 170 000 €.
L'augmentation de la marge sur coût variable unitaire constitue un indice externe
devant conduire à la réalisation d'un nouveau test de dépréciation afin de vérifier si la
perte de valeur constatée en N+1 doit ou non être remise en cause. La nouvelle valeur
d'utilité au 31/12/N+2 se détermine comme suit :
Flux de trésorerie prévisionnels :
N+3= 155 000 €
N+4= 117 000 €
Valeur d'utilité = (155 0007 1,12) + (117 000 / 1,122) = 231 664 € arrondi à 231 000€.
- La valeur recouvrable est donc de 231 000 € (valeur la plus élevée entre valeur
d'utilité et juste valeur diminuée des coûts de vente).
- La valeur recouvrable excède la valeur nette comptable du matériel qui est de 185
333 € (278 000 * 2/3). On peut donc reprendre une partie de la perte de valeur
constatée en N+1. Suite à cette reprise, ta valeur nette comptable du matériel ne doit
pas excéder 220 000 € (550 000 * 2/5), c'est-à-dire la valeur nette comptable qu'aurait
eu le matériel en l'absence de dépréciation. La reprise de dépréciation à effectuer est
donc de : 220 000 - 185 333 = 34667€.
31/12/N+2
Dépréciations d'actifs Reprise sur 34667 34667
dépréciations
La dotation aux amortissements comptabilisée en N+3 et N+4 sera de 110 000 € (= 220
000/2).
2° L'évaluation selon le modèle de la réévaluation
219. - Si l'entité opte pour le modèle de la réévaluation, les immobilisations
concernées doivent être évaluées à leur montant réévalué, c'est-à-dire à leur juste
valeur à la date de réévaluation, diminuée des éventuels amortissements cumulés et
dépréciations ultérieurs (IAS 16, § 31). Les réévaluations ne sont pas
systématiquement effectuées chaque année, mais doivent être réalisées avec une
périodicité suffisante. En pratique, la fréquence des réévaluations dépend des
fluctuations de la juste valeur des immobilisations concernées. Une
réévaluation annuelle peut être suffisante lorsque les fluctuations sont importantes,
tandis qu'une réévaluation tous les trois ou cinq ans peut être suffisante dans les
autres cas.
220. - La juste valeur des immobilisations corporelles est en principe une valeur de
marché, déterminée à partir d'évaluations d'experts (IAS 16, § 32). Lorsqu'il s'agit
d'une immobilisation pour laquelle il n'existe pas de valeur de marché, la juste valeur
peut être déterminée en utilisant l'approche par le résultat ou l'approche par le coût
de remplacement net d'amortissement (IAS 16, § 33).
a) Le traitement des écarts d'évaluation
221. - L'écart de réévaluation positif est porté en capitaux propres. Si un écart de
réévaluation négatif est constaté, il est comptabilisé en charges au compte de
résultat, sauf si un écart de réévaluation positif avait déjà été constaté sur
l'immobilisation corporelle concernée. Dans ce cas, l'écart de réévaluation négatif est
imputé en priorité sur l'écart de réévaluation positif comptabilisé antérieurement en
capitaux propres, le solde éventuel étant porté en charges. À l'inverse, si un écart de
réévaluation positif est constaté suite à une réévaluation négative, il est comptabilisé
en produits au compte de résultat à concurrence de l'écart de réévaluation
antérieurement comptabilisé en charges (IAS 16, § 39 et 40).
LE BILAN
222. - Exemple.
Une entreprise acquiert en N un terrain au prix de 100 000 €. Elle opte pour le
modèle de la réévaluation pour l'ensemble des terrains qu'elle possède. En N+1, la
juste valeur du terrain est de 130 000 €. Elle est de 90 000 € en N+3.
En N+1, un écart de réévaluation doit être constaté en capitaux propres.
N+1
223. - Exemple.
Une construction est acquise en janvier N au prix de 300 000 €. Elle est amortie en
linéaire sur vingt ans. Elle est ensuite évaluée selon le modèle de la réévaluation. Au
31/12/N+1, sa juste valeur est de 351 000 € (il n'y a eu aucune réévaluation entre
temps). Toujours au 31/12/N+1, les amortissements cumulés s'élèvent donc à : (300
000 / 20) x 2 = 30 000 € (après comptabilisation de la dotation aux amortissements de
l'année N+1).
- Première possibilité : ajustement de la valeur brute et des amortissements.
La valeur nette comptable avant réévaluation est de 270 000 €. Le coefficient de
réévaluation utilisé est donc de : 1,3 (351 000 / 270 000).
Après réévaluation, la construction est comptabilisée somme suit :
Valeur brute Amortissements cumulés Valeur nette comptable
390 000 39000 351 000
N+1
Constructions 90 000
Amortissements 9000
Écart de réévaluation 81 000
LE BILAN
N+1
Constructions 81 000
Écart de réévaluation 81 000
226. - Une immobilisation réévaluée continue à être amortie sur sa durée d'utilité et
peut faire l'objet d'une dépréciation. Dans l'exemple précédent (V. supra, n° 225),
après la réévaluation de la construction, la dotation aux amortissements annuelle est
égale à : 351 000/18 ans = 19 500 €.
C. - Les Informations à fournir
227. - Les états financiers doivent comporter les informations suivantes pour chaque
catégorie d'immobilisations corporelles (IAS 16, § 73) :
- les conventions d'évaluation utilisées pour déterminer la valeur brute comptable ;
- les modes d'amortissement utilisés ;
- les durées d'utilité ou les taux d'amortissement utilisés ;
- la valeur brute comptable et le cumul des amortissements à l'ouverture et à la
clôture, le montant de la dotation aux amortissements comptabilisée au cours de
l'exercice et le cumul des amortissements et des éventuelles pertes de valeur à
l'ouverture et à la clôture ;
- un rapprochement entre la valeur comptable à l'ouverture et à la clôture de
l'exercice montrant :
• les entrées,
• les sorties,
• les acquisitions par voie de regroupements d'entreprises,
• les augmentations ou les diminutions durant l'exercice résultant des réévaluations
et des pertes de valeur comptabilisées ou reprises directement en capitaux propres
selon IAS 36 (s'il y a lieu),
• les pertes de valeur comptabilisées dans le compte de résultat durant l'exercice
selon IAS 36 (s'il y a lieu),
• les pertes de valeur reprises dans le compte de résultat durant l'exercice selon IAS
36 (s'il y a lieu),
• les amortissements,
• les différences de change nettes provenant de la conversion des états financiers
d'une entité étrangère ; et
• les autres mouvements.
228. - Lorsque des immobilisations corporelles ont été réévaluées, les
informations suivantes doivent être fournies (IAS 16, § 77) :
- la date de la réévaluation ;
- le recours ou non à un évaluateur indépendant ;
- les méthodes et hypothèses importantes retenues pour estimer la juste valeur des
immobilisations corporelles ;
- la mesure dans laquelle les justes valeurs ont été déterminées soit par référence
directe à des prix observables sur un marché actif, ou dans des transactions
récentes sur le marché dans des conditions de concurrence normale, soit estimées
par d'autres techniques d'évaluation ;
- la valeur comptable de chaque catégorie d'immobilisations corporelles qui aurait
figuré dans les états financiers si les actifs correspondants n'avaient pas été
réévalués ;
- l'écart de réévaluation en indiquant les variations de la période ainsi que toute
restriction sur la distribution de cet écart aux actionnaires.
229. - Lorsque des immobilisations corporelles ont été dépréciées, une
information spécifique doit être fournie :
- pour chaque catégorie d'actifs, l'entité doit fournir (IAS 36, § 126) :
• le montant des pertes de valeur comptabilisées dans le compte de résultat et les
postes du compte de résultat dans lesquels ces pertes de valeur sont incluses,
• le montant des reprises de pertes de valeur comptabilisées dans le compte de
résultat et les postes du compte de résultat dans lesquels ces reprises de pertes de
valeur ont été comptabilisées,
INFORMATION FINANCIÈRE EN IFRS
• le montant des reprises des pertes de valeur sur des actifs réévalués
comptabilisées directement en capitaux propres au cours de la période ;
• pour chaque perte de valeur significative, l'entité doit également communiquer (IAS
36, § 130) :
• les événements et circonstances qui ont conduit à comptabiliser ou reprendre la
perte de valeur,
• le montant de la perte de valeur comptabilisée ou reprise,
• la nature de l'actif, et le secteur auquel il appartient selon IAS 14,
• la nature de la valeur recouvrable : juste valeur diminuée des coûts de vente ou
valeur d'utilité,
• si la valeur recouvrable est la valeur d'utilité, le taux d'actualisation utilisé dans
l'estimation actuelle et dans l'estimation antérieure (éventuelle) de la valeur d'utilité ;
• les informations suivantes concernant le total des pertes de valeur et le total des
reprises comptabilisées au cours de la période doivent également être fournies (IAS
36, § 131) :
• les principales catégories d'actifs affectées par les pertes de valeur, et les
principales catégories affectées par les reprises de pertes de valeur,
• les principaux événements et circonstances ayant conduit à comptabiliser ces
pertes et reprises de pertes de valeur.
230. - Tout changement dans une estimation comptable portant sur les valeurs
résiduelles, les coûts de démantèlement estimé, les durées d'utilité ou les modes
d'amortissement, doit être mentionné, conformément à IAS 8, Méthodes comptables,
changements d'estimation et erreurs (IAS 16, § 76).
231. - D'autres informations nécessaires aux utilisateurs doivent être mentionnées
dans les états financiers parmi lesquelles (IAS 16, § 79) :
• la valeur comptable des immobilisations corporelles temporairement inutilisées ;
• la valeur brute comptable de toute immobilisation corporelle complètement amortie
et encore en usage ;
• la valeur comptable des immobilisations corporelles mises hors service et détenues
en vue de leur sortie ;
LE BILAN
• lorsque le modèle du coût est utilisé, la juste valeur des immobilisations corporelles
lorsque celle-ci diffère significativement de la valeur comptable.
232. - Illustration.
méthode choisie permet d'obtenir une présentation plus appropriée des états
financiers de l'entité. Cependant, IAS 40 (§ 31) précise qu'« il est hautement
improbable que l'abandon du modèle de la juste valeur pour le modèle du coût
permette une présentation plus appropriée ».
241. - Le modèle du coût d'IAS 40 est le même que celui s'appliquant aux
immobilisations corporelles selon IAS 16 (V. supra, n° 190). Les immeubles de
placement évalués selon le modèle du coût doivent donc être amortis sur leur durée
d'utilité. Ils sont évalués au coût diminué du cumul des amortissements et des
éventuelles pertes de valeur. Lorsque le modèle du coût est retenu, la juste valeur
des immeubles de placement doit être mentionnée en annexe.
Le modèle du coût s'applique obligatoirement lorsqu'il n'est pas possible de
déterminer la juste valeur de façon fiable et continue (IAS 40, § 53).
242. - Dans le cadre du modèle de la juste valeur, les immeubles de placement
doivent apparaître à la date de clôture au bilan à leur juste valeur. Ils ne doivent pas
être amortis. Les variations de juste valeur sont comptabilisées en résultat de
l'exercice au cours duquel elles se produisent (IAS 40, § 35).
243. - Selon IAS 40, « La juste valeur d'un immeuble doit refléter les conditions de
marché à la date de clôture » (IAS 40, § 38). La juste valeur est donc le prix le plus
probable pouvant être obtenu sur le marché à la date de clôture. La meilleure
indication de la juste valeur est fournie par les prix actuels sur un marché actif d'un
bien immobilier similaire (IAS 40, § 45). Lorsque cette information n'est pas
disponible, d'autres informations doivent être prises en compte, parmi lesquelles on
peut citer :
- les prix actuels sur un marché actif de biens immobiliers différents, corrigés afin de
refléter les différences ;
- des prix récents sur des marchés moins actifs, corrigés afin de refléter les
changements de conditions économiques intervenus depuis la date des dernières
transactions ;
- des projections de flux de trésorerie futurs actualisés et déterminés en fonction des
termes du contrat de location et des loyers négociés sur le marché pour des biens
immobiliers similaires.
244. - Exemple.
245. - Illustration.
Section 4
LES INSTRUMENTS FINANCIERS
§ 1. - Introduction et définitions
A. - Introduction
247. - II existe trois normes IFRS qui traitent des instruments financiers : IAS 32,
Instruments financiers : Présentation, IAS 39, Instruments financiers :
Comptabilisation et évaluation, et IFRS 7, Instruments financiers : Informations à
fournir. Le fait qu'un sujet soit discuté dans trois normes différentes témoigne de sa
complexité et de sa difficulté. Il convient également de se rappeler que les travaux
sur les instruments financiers au sein de l'IASB ont déjà commencé il y a vingt ans et
que des discussions sur des modifications éventuelles des normes précitées
ressurgissent régulièrement.
248. - IAS 32 contient quelques définitions fondamentales liées au sujet d'instrument
financiers et des dispositions relatives à la présentation de ces instruments au bilan
et au compte de résultat, notamment dans des cas spécifiques : les actions propres,
les obligations convertibles, etc. IAS 39 traite les questions de la première
comptabilisation, de l'évaluation et de la décomptabilisation des instruments
financiers. Cette norme avec ses 300 pages (en incluant les textes
d'accompagnement) est la plus volumineuse des IFRS. IFRS 7 est la norme la plus
récente (juin 2005) sur ce sujet ; elle donne la liste des informations à publier
(principalement) en annexe concernant notamment les risques liés aux instruments
financiers.
B - Les définitions
249. - Selon IAS 32, § 11, un instrument financier est un contrat qui constitue pour
une entité (l'investisseur) un actif financier (défini ci-dessous) et pour une autre entité
(l'émetteur) un passif financier (défini ci-dessous) ou un instrument de capitaux
propres. Cette définition s'applique bien entendu également à IAS 39 et IFRS 7 qui
font référence à IAS 32, § 11.
250. - Dans le même paragraphe, IAS 32 donne la définition d'actif et passif
financier. Ainsi, un actif financier est un actif constituéINFORMATION
: FINANCIÈRE EN IFRS
« - de la trésorerie ;
- d'un instrument de capitaux propres d'une autre entité ;
- d'un droit contractuel :
• de recevoir d'une autre entité de la trésorerie ou un autre actif financier ; ou
• d'échanger des actifs ou des passifs financiers avec une autre entité à des
conditions potentiellement favorables à l'entité ;
- d'un contrat qui sera ou pourra être réglé en instruments de capitaux propres de
l'entité elle-même » sous une forme non dérivé ou dérivé et sous des conditions
spécifiées dans 1AS 2>1, § 11.
251. - Un passif financier constitue : « - une obligation contractuelle :
• de remettre à une autre entité de la trésorerie ou un autre actif financier ; ou
• d'échanger des actifs ou des passifs financiers avec une autre entité à des
conditions potentiellement défavorables à l'entité ; ou
- un contrat qui sera ou pourra être réglé en instruments de capitaux propres de
l'entité elle-même » sous une forme non dérivé ou dérivé et sous des conditions
spécifiées dans IAS 32, § 11.
252. - Enfin, un instrument de capitaux propres est tout contrat représentant « un
intérêt résiduel dans les actifs d'une entité après déduction de tous ses passifs »
(IAS 32, § 11). Font partie de cette catégorie : les actions ordinaires, éventuellement
les actions de préférence et/ou les options et bons de souscription sur les actions de
l'entité en question.
253. - La définition d'instruments financiers étant très large, elle inclut aussi bien des
instruments « traditionnels », tels que les actions, obligations et créances, que des
instruments dérivés ou innovants, tels que les options, futures et swaps. Ainsi, et ceci
constitue une différence majeure entre les IFRS et les normes comptables
françaises, les instruments dérivés sont comptabilisés au bilan et non pas en hors-
bilan. En utilisant la terminologie du PCG, les éléments suivants font partie des
instruments financiers :
éventuelles d'une catégorie ont été remplies. Les placements détenus jusqu'à
l'échéance constituent une exception puisque, comme évoqué ci-dessus, les
conditions de cette catégorie (capacité et intention de détention jusqu'à l'échéance)
doivent être vérifiées au moment de l'acquisition de l'instrument, mais également à
chaque clôture d'exercice.
276. - Après cette classification initiale, il est en principe possible de la modifier.
Toutefois, IAS 39 contient quelques interdictions et restrictions à ce sujet :
- IAS 39, § 50, stipule qu'il est interdit de classer postérieurement à l'acquisition un
instrument financier dans la catégorie « évalués en juste valeur en contrepartie du
résultat » ou de le déclasser de cette catégorie ;
- il est interdit de transférer des prêts et créances dans la catégorie « disponible à la
vente » et inversement. En effet, IAS 39, § 9, permet de classer des actifs financiers
remplissant les critères des prêts et créances « à la date de leur comptabilisation
initiale » en actifs disponibles à la vente, mais pas après. Inversement, cette même
règle interdit d'intégrer dans les prêts et créances des instruments préalablement
classés en actifs disponibles à la vente.
277. - Au final, il est possible de transférer à tout moment, à condition que les
exigences respectives soient remplies, des actifs financiers entre :
- les prêts et créances et les placements détenus jusqu'à l'échéance ainsi qu'entre ;
- les actifs disponibles à la vente et les placements détenus jusqu'à l'échéance.
B. - L'évaluation à la clôture de l'exercice 1° Les différentes valeurs à
retenir
278. - IAS 39, § 46, stipule qu'après leur comptabilisation initiale les actifs financiers
sont évalués à leur juste valeur, exception faite des :
- prêts et créances et placements détenus jusqu'à l'échéance, évalués au coût amorti
en application de la méthode de taux d'intérêt effectif ;
- les instruments de capitaux propres acquis qui ne font pas l'objet d'une cotation sur
un marché actif et dont la juste valeur ne peut être estimée de façon sûre doivent
être évalués au coût.
Par conséquent, les actifs financiers évalués en juste valeur en contrepartie du
résultat et les actifs financiers disponibles à la vente sont évalués à leur juste valeur.
279. - En ce qui concerne les passifs financiers, ils sont en principe évalués au coût
amorti (IAS 39, § 47), à l'exception des passifs financiers évalués en juste valeur en
contrepartie du résultat et de certains autres cas particuliers (contrats de garantie
financière, etc.).
280. - Étant donné que la juste valeur est la valeur de référence en normes IFRS, sa
définition est fondamentale (IAS 39, § 9) : « La juste valeur est le montant pour
lequel un actif pourrait être échangé ou un passif réglé, entre des parties bien
informées et consentantes dans le cadre d'une transaction effectuée dans des
conditions de concurrence normale ». Par sa formulation, cette définition renvoie à
une valeur de marché, première référence d'évaluation. Pour autant, elle ne renvoie
pas nécessairement au cours de marché, ce qui apparaît par l'emploi du conditionnel
(il n'existe en effet pas toujours un marché) et de l'expression « concurrence normale
». Par ailleurs, de nombreux instruments financiers ne font pas l'objet d'un marché ou
celui-ci peut ne pas être actif et liquide. Dans ce cas, IAS 39, § 48A, indique que la
juste valeur doit être déterminée par un calcul financier telle que la valeur actualisée
des flux de trésorerie futurs.
281. - L'autre valeur à retenir à la clôture de l'exercice pour les prêts et créances, les
placements détenus jusqu'à l'échéance ainsi que certains passifs financiers est le
coût amorti. Il ne s'agit pas ici de l'amortissement au sens comptable du terme, mais
plutôt de l'amortissement dans son acception financière. Le coût amorti est le coût
d'acquisition :
- moins les remboursements éventuels ;
- plus ou moins la répartition (cumulée) d'une prime de remboursement (ou
d'émission) sur la durée de l'instrument financier selon la méthode du taux d'intérêt
effectif ;
- moins les dépréciations éventuelles.
2° L'évaluation des actifs et passifs financiers évalués en juste valeur en
contrepartie du résultat
282. - Ces instruments financiers (instruments de transactions, dérivés, etc.) sont
évalués à leur juste valeur et toutes les variations de juste valeur sont enregistrées
directement en tant que produit ou charge au compte de résultat. Cette
comptabilisation est évidemment dérogatoire par rapport au principe de prudence du
droit comptable français (mais pas par rapport à la prudence énoncée au Cadre
conceptuel, § 37) puisqu'elle conduit à constater non seulement les pertes, mais
aussi les gains latents dans le résultat.
INFORMATION FINANCIÈRE EN IFRS
283. - Cette approche peut être justifiée pour les instruments financiers de
transaction car ceux-ci sont destinés à être vendus à brève échéance. D'ailleurs, le
même traitement comptable existe déjà depuis 1990 pour les banques françaises en
ce qui concerne les titres de transaction cotés. L'approche est moins évidente pour
les dérivés et ne semble pas du tout adéquate pour les instruments qui ont été
simplement « désignés » dans cette catégorie.
3° L'évaluation des placements détenus jusqu'à l'échéance et des prêts et
créances
284. - Les instruments financiers détenus jusqu'à l'échéance ainsi que les prêts et
créances sont évalués au coût amorti, à savoir au coût d'acquisition diminué des
remboursements et dépréciations éventuelles. Concernant ces dernières, il convient
d'analyser la cause de la dépréciation. Si celle-ci est due à une hausse des taux
d'intérêt du marché, elle n'est pas comptabilisée. En effet, puisque l'entreprise prévoit
de garder l'instrument financier jusqu'à son échéance (y compris pour les prêts et
créances), les variations de valeur suite à des changements de taux n'impacte pas le
montant remboursé.
285. - En revanche, la dépréciation peut être la conséquence d'une dégradation de
la faculté du débiteur de rembourser l'instrument financier comme prévu
contractuellement. Dans ce cas, l'investisseur risque une perte même en détenant
l'instrument financier jusqu'à l'échéance. En application du principe de prudence, il
convient de constater une dépréciation pour ce risque de crédit. Elle correspond à la
différence entre la valeur comptable de l'actif et la valeur actuelle des flux de
trésorerie futurs estimés, actualisée au taux d'intérêt effectif initial (IAS 39, § 63). Si
la situation de la contrepartie s'améliore objectivement, il convient de reprendre la
dépréciation. Les dépréciations et les reprises sont comptabilisées au compte de
résultat.
286. - IAS 39, § 59, fournit une liste d'« indications objectives de dépréciation »
(impairmeni) qui (seules) déclenchent une dépréciation de la valeur comptable, parmi
lesquelles on trouve :
- des difficultés financières importantes de l'émetteur ou du débiteur ;
- une rupture de contrat tel qu'un défaut de paiement des intérêts ou du principal ;
- l'octroi par le prêteur à l'emprunteur, pour des raisons économiques ou juridiques
liées aux difficultés financières de l'emprunteur, d'une facilité que le prêteur n'aurait
pas envisagée dans d'autres circonstances ;
- la probabilité croissante de faillite ou autre restructuration financière de
l'emprunteur, etc.
287. - En corollaire, IAS 39, § 60, décrit des situations qui ne sont pas
(nécessairement) considérées comme une indication objective de dépréciation, telles
que :
- la baisse de la notation d'une entité ;
- la baisse de la juste valeur d'un actif en deçà de son coût amorti (notamment pour
les instruments de dette en cas de hausse de taux d'intérêts), etc.
288. - Quand il existe une prime de remboursement (ou d'émission) liée à un tel
placement, par exemple une obligation ou une créance, il convient de la répartir sur
la durée de l'instrument selon la méthode du taux d'intérêt effectif.
Dans ce cas, les intérêts versés chaque année augmentés (ou diminués) de
l'amortissement de la prime font apparaître au compte de résultat le coût effectif de
l'obligation (= taux effectif x capital restant dû). Le taux effectif dont il est question se
calcule comme un taux de rentabilité interne en incluant tous les paiements
(remboursement, intérêts, frais, etc.) liés à l'instrument concerné.
289. - Exemple.
Au 1/1/N, l'entité achète des obligations d'une valeur nominale de 100 000 €, d'un taux
d'intérêt nominal annuel de 4 %, payable le 31/12 de chaque année, et remboursables
in fine dans quatre ans (31/1 2/N3). Au moment de l'acquisition, une prime de
remboursement de 6 % s'applique (c'est-à-dire que le prix d'émission des obligations
acquises se monte à 94 000 €). Il n'y a pas d'autres paiements ; par conséquent, le taux
effectif de cette obligation est de 5,72 %. La comptabilisation de l'obligation se fait
comme suit :
(1) (2) (3) (4)
Chiffres en € Produit d'intérêt Intérêts Répartition de Valeur au bilan
effectif 5,72 % x nominaux la prime (4) de l'année
(4) de l'année (D-(2) précédente + (3)
précédente
1/1/N - - - 94000
31/12/M 5377 4000 1 377 95 377
31/12/N+1 5456 4000 1 456 96833
31/12/N+2 5 539 4000 1 539 98 372
31/12/N+3 5627 4000 1 627 100000
Une entreprise a acheté des titres classés dans la catégorie « disponibles à la vente »
en N. Le coût d'acquisition est de 10 000 € et !a juste valeur des titres au 31/12/N
(date de clôture) est de 12 500 €. En N+1, les titres sont cédés pour 12 000 €.
N
Titres disponibles à la vente Banque 10000 10000
Titres disponibles à la vente Capitaux propres 2 500
- réserve de réévaluation 2 500
N+1
Capitaux propres - réserve de réévaluation 2500
Produits sur titres « Recyclage » lors de la 2 500
cession de la plus-value latente enregistrée en
N
Banque Produits sur titres Titres disponibles à 12000
la vente Enregistrement de la cession et de 500
l'effet sur le résultat net de ta perte par rapport 12 500
à la valeur comptable des titres
En N, une entreprise a acheté des obligations pour 50 000 € ; celles-ci sont classées
dans les titres disponibles à la vente. À la fin de N, les taux d'intérêt du marché ayant
augmenté, la juste valeur baisse à 45 000 €. En N+1, ils existent des indications
objectives de perte de valeur et, par conséquent, la juste valeur s'élève à 39 000 €. La
situation de l'émetteur s'étant objectivement améliorée, la juste valeur augmente à
41 000 € à fin N+2.
N
Titres disponibles à la vente 50 000 50000
Banque
Capitaux propres - réserve de réévaluation 5 000
Titres disponibles à la vente 5000
N+1
Dotations aux dépréciations d'actifs 11000
Titres disponibles à la vente 6000
Capitaux propres - réserve de réévaluation 5000
Commentaire : IAS 39, § 68, demande que la perte cumulée soit comptabilisée au
compte de résultat. En conséquence, il convient de recycler la réserve de réévaluation.
N+2
Titres disponibles à la vente 2 000
Reprise de dépréciation 2000
Commentaire : les reprises de dépréciation doivent être comptabilisées au compte de
résultat, sauf si l'actif financier concerné est un instrument de capitaux propres.
INFORMATION FINANCIÈRE EN IFRS
- l'entreprise n'a pas d'obligation de payer si elle ne recouvre pas des montants
équivalents sur l'actif initial ;
- l'entreprise ne peut pas vendre ou donner l'actif financier en nantissement, sauf au
bénéficiaire du pass through arrangement ;
- l'entreprise doit remettre sans délai les flux recouvrés au bénéficiaire et il est
notamment interdit de placer les flux (sauf pour une courte durée entre le
recouvrement et la date contractuelle de transfert des flux).
304. - Afin de pouvoir traiter une transaction comme un transfert, il convient de
procéder à des vérifications selon un ordre bien défini (IAS 39, §20):
- vérification du transfert de la quasi-totalité des risques et avantages ;
- vérification du transfert du contrôle.
305. - Concernant le transfert des risques et avantages :
- si l'entreprise transfère la quasi-totalité des risques et avantages inhérents à la
propriété de l'actif financier, il convient de décomptabiliser celui-ci. Toutefois, les
risques (obligations) et avantages (droits) restants doivent être comptabilisés
séparément au passif et à l'actif. Le transfert se juge au vue de l'exposition de
l'entreprise au risque de l'actif financier, notamment la variabilité des montants et le
calendrier des flux de trésorerie, avant et après la transaction ;
- si l'entreprise conserve la quasi-totalité des risques et avantages, l'actif financier
reste comptabilisé dans son bilan. Aussi, le montant reçu et l'obligation de
l'entreprise dans le cadre de la transaction doivent être comptabilisés ;
- si on n'arrive pas à établir une des deux situations ci-dessus, donc ni transfert, ni
conservation de la quasi-totalité des risques et avantages, l'entreprise doit vérifier si
le contrôle de l'actif financier a été conservé.
306. - La conservation ou pas du contrôle de l'actif financier transféré s'évalue en
fonction de la capacité du cessionnaire à vendre l'actif. Lorsque le cessionnaire peut
vendre l'actif unilatéralement à un tiers et sans restrictions supplémentaires, IAS 39,
§ 23, considère que l'entreprise a perdu le contrôle. Dans tous les autres cas,
l'entreprise a conservé le contrôle.
307. - Si l'entreprise a perdu le contrôle de l'actif financier, il doit être décomptabilisé.
Au cas contraire, l'actif reste comptabilisé dans le bilan de l'entreprise ; la valeur
comptable de l'actif dépendant de l'implication continue (continuing involvement) de
l'entreprise. IAS 39, § 30, stipule que cette implication continue est quantifiée en
mesurant l'exposition de l'entreprise aux variations de la valeur de l'actif transféré.
INFORMATION FINANCIÈRE EN IFRS
Par exemple, pour une cession de créance accompagnée d'une garantie pour un
montant minimum, l'implication continue (et la valeur comptable) est le plus faible du
montant de la créance et du montant de la garantie. Il convient également de
comptabiliser un passif correspondant.
308. - Au moment de la décomptabilisation, la différence entre, d'un côté, la valeur
comptable de l'actif (ou passif) et, de l'autre, la contrepartie reçue (ou payée) et les
plus ou moins-values cumulées comptabilisées directement clans les capitaux
propres est constatée en résultat.
§ 5. - La comptabilité de couverture
A. - Introduction et définitions
309. - La notion de « couverture » désigne une relation entre un élément couvert,
soumis à des risques, et un instrument de couverture qui sert à couvrir ou
compenser ces risques. Pour cette raison, la couverture consiste à prendre des
positions (achats ou ventes) qui connaissent une variation en termes de valeur ou
flux de trésorerie en cas de changement des conditions de marché contraire à la
variation de l'élément couvert. Une entreprise possédant des actions peut ainsi se
protéger contre des baisses de valeur en engageant un contrat de vente à terme ou
en achetant une option de vente. Si la valeur de l'action baisse effectivement, la
perte sera compensée par une hausse de valeur de l'instrument de couverture.
310. - Si on appliquait à l'élément couvert et l'instrument de couverture les règles
habituelles d'évaluation, le bilan et le compte de résultat donneraient une image peu
pertinente, voir erronée, de la situation de l'entreprise. Ceci est la conséquence des
règles d'évaluation distinctes dans IAS 39 pour les différents instruments financiers.
L'instrument de couverture, en général un dérivé, est (presque) toujours évalué à la
juste valeur en contrepartie du résultat ; ses hausses et baisses de valeur impactent
donc directement le résultat.
311. - La situation est différente pour les éléments couverts dont l'évaluation dépend
de la catégorie d'instrument financier à laquelle ils appartiennent. S'il s'agit d'un actif
ou passif évalué en juste valeur en contrepartie du résultat, le traitement comptable
est cohérent puisque les hausses et baisses de valeur passent aussi directement
dans le résultat, et cela de manière opposée à l'instrument de couverture. Ainsi, une
baisse de l'élément couvert et une hausse de l'instrument de couverture se
compensent en terme de résultat; l'effet sur ce dernier (en cas de couverture
parfaite) est nul, ce qui correspond au risque global de la position de couverture.
312. - Par contre, si l'élément couvert appartient à une des quatre autres catégories,
par exemple celle des actifs financiers disponibles à la vente, l'effet compensatoire
de la couverture ne se réalise pas automatiquement. L'élément couvert est évalué au
juste valeur en contrepartie des capitaux propres, l'instrument de couverture en
contrepartie du résultat. Dans cette situation et pour éviter une image erronée du
résultat, il faut des règles spécifiques de comptabilisation. On parle alors de
comptabilité de couverture.
313. - Puisque ces règles spécifiques divergent des règles générales, leur
application est fortement encadrée par IAS 39. Tout d'abord, IAS 39 définit ce qu'un
instrument de couverture et un élément couvert. Ensuite, la norme précise les
différents types de couverture et leur traitement comptable.
314. - De manière générale, IAS 39, § 9, stipule qu'on s'attend d'un instrument de
couverture que sa juste valeur ou ses flux de trésorerie compensent les variations de
juste valeur ou de flux de trésorerie d'un élément couvert. Tous les instruments
financiers dérivés peuvent être désignés comme un instrument de couverture (IAS
39, § 72). Les actifs et passifs financiers non dérivés peuvent uniquement être
désignés comme instrument de couverture dans le cadre d'une couverture du risque
de change. Ainsi, une créance client en dollars peut « couvrir » une dette en dollars.
Par déduction, les actif et passifs non financiers ne constituent jamais un instrument
de couverture.
315. - II existe en plus quelques restrictions complémentaires (IAS 39, Annexe A,
Guide d'application, § 94 à 97) concernant les instruments de couverture :
- les options émises (vendues) sont seulement admises pour couvrir des options
achetées ;
- un investissement dans un instrument de capitaux propres non coté qui n'est pas
évalué au juste valeur parce que celle-ci ne peut pas être déterminée de façon fiable
ou un dérivé lié à un tel instrument et qui consiste à en livrer ne peut pas constituer
un instrument de couverture ;
LE BILAN
- les actions propres d'une entreprise ne peuvent pas être désignées comme
instrument de couverture.
316. - Selon IAS 39, § 9 et 78, un élément couvert est un actif ou un passif
comptabilisé, un engagement ferme non comptabilisé, une transaction prévue
hautement probable ou un investissement net dans une activité étrangère qui :
- expose l'entité à un risque de variation de juste valeur ou de variation de flux de
trésorerie futurs ; et
- est désigné comme étant couvert.
Ces éléments sont souvent couverts individuellement. Néanmoins, IAS 39, § 78,
permet également une couverture pour un groupe de ces éléments si le groupe
présente des caractéristiques de risque similaires ou, dans le cas de la couverture du
risque de taux d'intérêt d'un portefeuille, une partie du portefeuille est soumis à ce
même risque.
317. - En ce qui concerne les éléments couverts, des restrictions complémentaires
suivantes se trouvent dans IAS 39, § 79, 82 et Annexe A, Guide d'application, § 98 à
101 :
- un placement détenu jusqu'à l'échéance ne peut être un élément couvert quant aux
risques de taux d'intérêt ou de remboursement anticipé. Par contre, il peut constituer
un élément couvert en ce qui concerne les risques de change et de crédit ;
- un engagement ferme d'acquérir une entreprise dans le cadre d'un regroupement
d'entreprises ne peut pas être un élément couvert, sauf pour les risques de change ;
- un investissement comptabilisé selon la méthode de mise en équivalence ou dans
une filiale consolidée ne peut pas être un élément couvert contre les variations de la
juste valeur ;
- un actif ou passif non financier peut être un élément couvert contre les risques de
change ou contre tous les risques parce qu'il peut s'avérer difficile d'isoler et
d'évaluer la partie appropriée des variations des flux de trésorerie ou des variations
de juste valeur attribuable aux risques spécifiques autres que les risques de change.
B. - Les conditions d'application de la comptabilité de couverture
318. - Les règles comptables pour les couvertures remplacent les règles
généralement applicables. Pour pouvoir bénéficier de cette dérogation, l'entreprise
doit remplir cinq conditions (IAS 39, § 88) :
INFORMATION FINANCIÈRE EN IFRS
N+1
Instruments dérivés (actif) : 500
Produits financiers : 500
Enregistrement de la plus-value latente du dérivé
au 3 1/1 2 dans le résultat
Produits financiers 500
Titres de transaction 500
Enregistrement de la moins-value latente de
l'obligation au 31/12 dans le résultat
Commentaires :
- il y a comptabilisation symétrique totale au niveau du compte de résultat ;
- nous proposons d'utiliser le même compte « produits financiers » pour la charge et le
produit du fait de la symétrie. IAS 39 ne dit rien à ce sujet mais si la norme IAS 1 prévoit
la non-compensation, elle ne s'applique qu'aux états financiers eux-mêmes ; et sur
ceux-ci le résultat financier peut figurer sur une seule ligne.
N+2
Banque Titres de transaction Produits 10 700 10 500
financiers Enregistrement de la vente de 200
l'obligation
Banque 300
Produits financiers 200
Instruments dérivés (actifs) 500
Enregistrement de la vente du dérivé
Commentaires :
- les comptabilisations sont symétriques (mais distinctes) ;
- l'effet sur le résultat total est nul sur N+1 et N+2 puisque par hypothèse de l'exemple
l'obligation était exactement couverte. En N apparaît le résultat de 1 000 € lié à cette
opération.
LE BILAN
323. - Exemple.
Nous reprenons l'exemple ci-dessus, à la seule différence que cette fois-ci l'obligation est
classée dans la catégorie « actifs financiers disponibles à la vente ».
N
Titres disponibles à la vente 10000 10 000
Banque
Titres disponibles à la vente 1 000 1 000
Capitaux propres - réserves de réévaluation au 31/12
Enregistrement de la plus-value latente dans les
capitaux propres
N+1
Instruments dérivés (actif) Produits financiers 500 500
Enregistrement de la plus-value latente du dérivé au
31/12 dans le résultat
Produits financiers Titres disponibles à la vente 500 500
Enregistrement de la moins-value latente de
l'obligation au 31/12 dans le résultat
Commentaires :
- en N, la plus-value latente, en absence d'une opération de couverture, figure en capitaux
propres ;
- mais en N+1, et vu l'opération de couverture, la plus-value et la moins-value du dérivé et
de l'obligation sont enregistrées, de façon symétrique, dans le résultat. Ainsi, elles se
neutralisent.
N+2
Banque 10700 10500 200
Titres disponibles à la vente
Produits financiers
Enregistrement de la vente de l'obligation
Banque 300 200 500
Produits financiers
Instruments dérivés (actifs)
Enregistrement de la vente du dérivé
Capitaux propres - réserve de réévaluation 1 000 1 000
Produits financiers
« Recyclage » de la plus-value latente dans le
résultat
Commentaires : dans cet exemple, le résultat de 1 000 lié à cette opération n'apparaît
qu'en N+2 par le « recyclage » de la plus-value latente comptabilisée enN.
2° La couverture de flux de trésorerie
324. - Pour rappel : la couverture de flux de trésorerie consiste à couvrir un élément
dont les flux de trésorerie sont exposés à des variations qui sont attribuables à un
risque particulier et qui pourraient affecter le résultat. L'objet de la couverture n'est
donc pas la juste valeur mais les flux de trésorerie. Un placement à taux variable est,
par exemple, exposé au risque d'une baisse des taux d'intérêt avec la conséquence
d'une baisse des intérêts perçus. En contractant un swap où l'entreprise paie un taux
variable et reçoit un taux fixe, le placement à taux variable peut être transformé en
placement à taux fixe. Un autre exemple est une situation dans laquelle un chiffre
d'affaires futur (contrat de vente signé mais pas encore livré) en devise, soumis au
risque de taux de change, est couvert par la vente à terme de cette même devise.
325. - IAS 39, § 95, édicté que le gain ou la perte sur la couverture doivent être
comptabilisés en capitaux propres pour la partie efficace de la couverture (V. supra,
n° 318, les conditions d'efficacité qu'une couverture doit remplir) et en résultat pour la
partie inefficace. Ce traitement est logique : par définition, la couverture porte sur une
opération destinée à générer des résultats futurs, l'impact sur le résultat doit donc
être concomitant à la comptabilisation des résultats de l'opération elle-même. Par
ailleurs, dans ce type d'opération, les couvertures sont rarement totales, il s'agit
seulement de limiter le risque mais non de l'éliminer totalement ; c'est ce à quoi fait
référence la mention des parties efficace (résultat couvert) et inefficace (résultat non
couvert) de la couverture.
INFORMATION FINANCIÈRE EN IFRS
326. - Exemple.
N+1
Banque 9 100 9 100
Chiffre d'affaires
Enregistrement du chiffre d'affaires au 15 mars
Banque 900 500 400
Instruments dérivés (actif)
Chiffre d'affaires
Enregistrement du règlement-livraison du dérivé au 15
mars
Capitaux propres - couverture des flux de trésorerie 500 500
Chiffre d'affaires
« Recyclage » de la plus-value latente dans le résultat
- actifs financiers (et idem pour les passifs) évalués en juste valeur en contrepartie
du résultat en distinguant les instruments désignés comme tels et ceux détenus à
des fins de transaction ;
- les placements détenus jusqu'à leur échéance ;
- les prêts et créances ;
- les actifs financiers disponibles à la vente ; et
- les passifs financiers évalués au coût amorti.
b) Actifs ou passifs financiers en juste valeur en contrepartie du résultat
332. - II y a des informations à fournir si des prêts ou créances ou un passif financier
ont été classés dans cette catégorie, par exemple : le montant du changement de la
juste valeur de ces types d'instruments financiers pendant l'année et cumulé qui est
lié aux changements du risque de crédit, l'exposition maximale au risque de crédit du
prêt ou de la créance à la date de clôture, la différence entre la valeur comptable et
le montant à payer à l'échéance pour les passifs financiers, etc.
c) Reclassement
333. - Les montants et les motifs d'éventuels reclassements entre les instruments
financiers évalués à la juste valeur et ceux évalués au coût (amorti).
d) Décomptabilisation
334. - En cas de transfert d'actif financier qui ne remplit pas toutes les conditions de
décomptabilisation (V. supra, n° 303), il convient d'indiquer, entre autres, la nature
des actifs et la nature des risques et avantages de ces actifs auxquels l'entreprise
reste exposée.
e) Instruments de garantie
335. - Les informations à fournir concernent les garanties donnés et reçues : la
valeur comptable des actifs financiers donnés en garantie et la juste valeur des
garanties détenues ; les termes et conditions des garanties accordées et de
l'utilisation des garanties obtenues, etc.
f) Compte de correction de valeur pour pertes de crédit
336. - Lorsqu'une dépréciation sur un actif financier en raison d'un risque de crédit
est comptabilisée dans un compte de correction distinct et non pas directement en
réduction de l'actif concerné, un rapprochement des variations de ce compte pendant
l'exercice doit être fourni.
INFORMATION FINANCIERE EN IFRS
Section 5
LES ACTIFS COURANTS (HORS INSTRUMENTS
FINANCIERS)
350. - Les actifs courants (hors instruments financiers) comprennent ;
- les stocks et travaux en cours ;
- les créances clients et autres créances.
- la trésorerie et les équivalents de trésorerie.
§ 1. - Les stocks
351. - Les stocks font l'objet d'une norme spécifique, IAS 2, Stocks. Selon IAS 2, §
6, les stocks sont :
- des actifs destinés à être vendus dans le cours d'une activité normale ;
- des encours de production pour une telle vente ;
- ou des matières premières ou fournitures devant être consommées dans le
processus de production ou de réalisation de prestations de service.
352. - Par contre, IAS 2 ne s'applique pas :
- aux encours de production liés aux contrats à long terme. IAS 11 précise les modes
de comptabilisation des contrats de construction dont la réalisation excède douze
mois dans la plupart des cas ;
- aux instruments financiers qui sont comptabilisés selon IAS 32 et 39 (V. supra, n°
247) ;
- aux actifs biologiques comptabilisés selon IAS 41, Agriculture.
A. - L'évaluation initiale des stocks
353. - Un stock entre à l'actif à son coût et doit ensuite être évalué au plus faible du
coût et de la valeur nette de réalisation. Les règles françaises concernant l'évaluation
et la comptabilisation des stocks sont très proches d'IAS 2.
1° Le coût d'un stock
354. - Le coût d'un stock doit comprendre le coût d'acquisition, les coûts de
transformation et les autres coûts encourus pour amener le stock à l'endroit et dans
l'état où il se trouve.
355. - Le coût d'acquisition d'un stock comprend (IAS 2, § 11) :
- le prix d'acquisition net de toute remise ;
- les droits de douane et autres taxes non récupérables ;
- les frais de transport et de manutention ;
- tous les autres frais directement attribuables à l'acquisition du stock.
356. - Les coûts de transformation sont les coûts liés aux unités produites, tels
que (IAS 2, § 12) :
- la main-d'œuvre directe ;
- les frais généraux fixes encourus pour transformer la matière première en produits
finis : il s'agit de l'amortissement et de l'entretien des matériels industriels et des
bâtiments, des frais de gestion et d'administration de l'usine. Les frais généraux fixes
de production sont affectés aux coûts de transformation en fonction de la capacité
normale de production (IAS 2, § 13). Dans le cas d'une baisse de production portant
celle-ci en-dessous du seuil de la production normale, le montant des frais généraux
affectés à chaque unité produite ne doit pas augmenter. Les frais généraux fixes de
production non affectés au coût des stocks sont comptabilisés en charges de
l'exercice (V. infra, n°360);
- les frais généraux variables encourus pour transformer la matière première en
produits finis : matières premières indirectes et main-d'œuvre indirecte.
357. - Les autres coûts inclus dans le coût d'un stock ne peuvent être que des
coûts encourus pour amener les stocks à l'endroit et dans l'état où ils se trouvent
(IAS 2, § 15). Il peut s'agir par exemple de coûts de production à l'usage de clients
spécifiques. Les coûts d'emprunt doivent également être incorporés aux coûts des
stocks qui nécessitent une longue période de préparation et qui répondent ainsi à la
définition d'actifs éligibles d'après IAS 23 (V. supra, n° 178).
358. - Certains coûts sont obligatoirement exclus du coût des stocks car ils ne sont
pas consommés au cours de la période de production ou sont liés à une
consommation anormale (IAS 2, § 16) :
- consommations anormales de matières premières de main-d'œuvre ou d'autres
frais de production ;
- les frais généraux administratifs qui ne contribuent pas à mettre les stocks à
l'endroit et dans l'état où ils se trouvent ;
- les frais de commercialisation ;
- les coûts de stockage, à moins que ces coûts soient nécessaires au processus de
production préalablement à une nouvelle étape de production.
359. - Le coût des stocks d'un prestataire de service se compose essentiellement
des frais de personnel directement engagés dans la production du service, y compris
le personnel d'encadrement et les frais généraux attribuables. Les coûts relatifs aux
ventes et au personnel administratif général sont comptabilisés en charges de
l'exercice au cours duquel ils sont encourus.
360. - Exemple.
Une entité fabrique un produit X dont le cycle de production est d'un mois. Au 1/12/N, il
n'existe aucun stock de produit X. La production de décembre a été de 90 000 unités. La
production normale est de 100 000 unités par mois.
Les coûts affectés à la production de décembre N par le contrôle de gestion (en euros)
sont les suivants :
Consommation de matières premières 500 000
Frais de main-d'œuvre directe 400000
Autres frais variables de production 100000
Amortissement des matériels et bâtiments industriels 60000
Quote-part de frais administratifs 30000
Coûts de distribution 20000
Quote-part de frais de recherche fondamentale 10000
Coût de stockage 15 000
Coût total 1 135 000
Le coût du stock au 31/12/N est de :
500 000 + 400 000 + 100 000 -t- (90 % x 60 000) = 1 054 000 €.
L'entité A est une enseigne de distribution multi-produit. Elle utilise la méthode du prix
de détail pour déterminer le coût de ses stocks de marchandises. À la fin de l'année N,
les informations concernant le rayon 1 sont les suivantes :
- Stock au 1er janvier N : 300 000 € (en prix de vente) ; taux de marge : 55 % ;
- Achats de l'année : 100 000 € en prix de vente et 40 000 € en prix de revient ;
- Ventes de l'année N : 165 000 € ;
- Démarque connue (remises de fin d'année accordées aux clients) de l'année N : 15
000 € (en prix de vente).
On obtient le coût d'achat (ou prix de revient) des produits vendus en N, la marge
réalisée en N et la valeur du stock en coût d'achat à fin N suivants :
Prix de vente Prix de revient Taux de marge Profit
Stock initial 300 000 135 000 55,00 % 165000
début N
Achats de (a 100 000 40000 60,00 % 60000
période
Disponible de 400 000 56,25 % 225 000
la période
Ventes de la 165000 72 187 56,25 % 92 812
période
Stock final fin N 235 000 102812 56,25 % 132 187
365. - Illustration.
Extrait du rapport annuel 2005 PPR
« 2.8 Stocks
La méthode de détermination du coût est identique pour les stocks ayant une nature
et un usage similaires dans une même entité. Les stocks sont évalués selon la
méthode du prix de détail retail method, du Premier Entré Premier Sorti (PEPS) ou
du coût moyen pondéré selon les différentes activités du groupe. »
Au cours de l'année N, une entité a acquis des marchandises destinées à la vente pour un
montant de 2 000 000 €. Il n'existait aucun stock au 31/12/N-l. Au 31/12/N, les ventes de
marchandises réalisées durant l'année se montent à 3 200 000 €. Les frais de
commercialisation de l'année N ont été de 39 000 € (se décomposant en charges de
personnel pour 35 000 € et en frais de transport pour 4 000 €), Par ailleurs, il reste des
marchandises en stock dont le coût est de 100 000 €. Les frais de commercialisation sont
estimés à 2 000 €. La valeur de marché de ce lot de marchandises est estimée à 80 000
€. L'entreprise a cependant conclu un contrat de vente ferme à l'export pour ce lot de
marchandises, au prix de 85 000 €.
La valeur nette de réalisation du stock est de : 85 000 - 2 000 = 83 000 €. Une
dépréciation de 17 000 € doit donc être enregistrée. Cette dépréciation est présentée
différemment dans un compte de résultat par nature ou par fonction.
Extrait du compte de résultat N présenté par nature de charges
Charges Produits
Achats de marchandises Ventes de marchandises 3 200 000
Vendues 2 000 000
Variation du stock - 100000
Charges externes 4 000
Charges de personnel 35 000
Dépréciation des stocks 17000
Impact sur le résultat N : + 1 244 000 €
Extrait du compte de résultat N présenté par fonction
Charges Produits
Coût des marchandises vendues Ventes de marchandises 3 200 000
1 917 000
Frais de commercialisation 39 000
Impact sur le résultat N : + 1 244 000 €
369. - Exemple.
Une entité utilise une matière première Ml pour fabriquer un produit PT.
Au cours de l'année N, anticipant une hausse de M1, elle en a acquis un stock
important, Courant N+1, le prix de la matière Ml chute, entraînant une chute du prix
de vente du I produit P1. Au 31/12/N+1, tes informations concernant les stocks sont
les suivantes :
• stock de matières premières :
• coût d'achat : 50 000 €
• valeur de remplacement : 40 000 €
• stock de produits finis :
• coût de production : 600 000 €
• valeur nette de réalisation : 510 000 €.
Le stock de produits finis doit être déprécié de 90 000 €.
Le stock de matières premières doit être déprécié de 10 000 € : en effet, les matières
premières sont incorporées à des produits finis dont le coût de production excède la
valeur nette de réalisation.
La dépréciation du stock de matières premières conduira à diminuer te coût de
production des produits finis fabriqués au cours de l'année N+2.
373. - Illustration.
Une entité détient une créance de 100 000 € sur son client A Le client connaissant des
difficultés de trésorerie, la valeur recouvrable est estimée à 60 000 € au 31/12/N.
Une dépréciation de 40 000 € doit être comptabilisée.
Première possibilité : utilisation d'un compte de perte de valeur
31/12/N
Dotations aux dépréciations d'actifs 40000
Perte de valeur sur 40000
créances clients
Deuxième possibilité : imputation directe sur la créance client
31/12/N
Dotations aux dépréciations d'actifs 40000 40000
Créances clients
382. - Illustration.
Extrait du rapport annuel EADS 2005
« Créances clients - Les créances clients comprennent les créances résultant de la
reconnaissance du chiffre d'affaires qui ne sont pas réglées par le débiteur ainsi que
les créances se rapportant à la reconnaissance du chiffre d'affaires en fonction de
l'achèvement des travaux. Les créances clients sont initialement comptabilisées à la
juste valeur et, sous réserve qu'elles ne soient pas susceptibles d'être réalisées dans
le délai d'un an, sont ultérieurement évaluées au coût amorti selon la méthode du
taux d'intérêt effectif. S'il est probable que le Groupe n'est pas en mesure de
recouvrer toutes les sommes dues conformément aux conditions initiales des
créances, une dépréciation doit être constatée. Le montant de la dépréciation est
égal à la différence entre la valeur comptable de l'actif et la valeur actuelle des flux
de trésorerie futurs estimés, actualisés au taux d'intérêt effectif initial, à savoir le taux
qui actualise exactement le flux attendu de paiements en espèces futurs jusqu'à
l'échéance ou la prochaine date de préfixation du prix fondée sur le marché, à la
valeur comptable nette actuelle de l'actif financier. La valeur comptable de la créance
client est réduite en utilisant un compte de provision pour dépréciation. La dotation
aux provisions pour dépréciation est comptabilisée dans le compte de résultat
consolidé. »
Commentaires : EADS considère que les créances clients dont l'échéance n'excède
pas un an ne sont pas actualisées, comme IAS 39 le permet. Les dépréciations
éventuelles sont comptabilisées selon le schéma comptable du droit comptable
français (utilisation d'un compte « Provisions pour dépréciations »).
Section 6
LES CAPITAUX PROPRES
§ 1. - La notion de capitaux propres
387. - II n'existe pas de norme internationale spécifique pour les capitaux propres.
Selon les explications générales du Cadre conceptuel, § 49, les capitaux propres
sont définis comme l'intérêt résiduel dans les actifs de l'entreprise après déduction de
tous ses passifs. Une définition analogue se trouve dans LAS 32, Instruments
financiers : informations à fournir et présentation, § 11 concernant les instruments de
capitaux propres. Le montant des capitaux propres dépend donc indirectement de la
définition des actifs et passifs et de leur évaluation (V. supra, nos 62 et s.).
388. - La définition des capitaux propres donnée par la norme IAS 32, § 16, est la
suivante : un instrument financier émis par une entreprise est un instrument de
capitaux propres si et seulement si :
- l'instrument ne contient pas d'obligation contractuelle :
• de verser de la trésorerie ; ou
• de remettre un autre actif financier ou d'échanger des actifs ou passifs financiers à
des conditions potentiellement défavorables ; et
- l'instrument doit ou peut être remboursé en actions de l'émetteur, il doit
obligatoirement être :
• soit un instrument non dérivé qui n'inclut aucune obligation contractuelle pour
l'émetteur de délivrer un nombre variable d'actions propres,
• soit un instrument dérivé qui sera réglé uniquement par l'échange d'un montant fixe
de trésorerie ou d'un autre actif financier contre un nombre fixe d'actions propres.
Si l'une des deux conditions présentées ci-dessus n'est pas remplie, l'instrument
n'est pas considéré comme un instrument de capitaux propres mais comme une
dette.
389. - Ces conditions sont à l'origine de différences de classement en droit
comptable français et en IFRS. Par exemple :
- les obligations remboursables en actions (ORA) classiques portant intérêts seront
classées en dettes en IFRS alors qu'elles constituent des autres fonds propres
consolidés en normes françaises ;
INFORMATION FINANCIÈRE EN IFRS
- les titres subordonnés à durée indéterminée (TSDI) seront aussi classés en dettes
en IFRS et en autres fonds propres consolidés en normes françaises.
Par contre, les bons de souscription d'actions (BSA) classiques (droit à recevoir un
nombre fixe d'actions pour un montant fixe de trésorerie) seront classés en capitaux
propres en normes IFRS et en normes françaises.
390. - Cependant, ce n'est pas seulement la forme juridique, mais surtout la
substance sous-jacente et la réalité économique qui est décisive pour la
classification d'un élément en actif, passif ou capitaux propres (Cadre conceptuel, §
51 et IAS 32, § 18). Parfois, des instruments financiers émis peuvent avoir des
caractéristiques de capitaux propres et de passifs (exemple : obligations convertibles
en actions) ; on parle alors d'instrument composé. Pour comptabiliser les
instruments composés, il faut identifier leur élément capitaux propres et leur
élément passif et les classer séparément (IAS 32, § 28 ; split accounting).
Contrairement au droit comptable français, il n'existe pas de rubrique intermédiaire
du type « Autres fonds propres consolidés » en normes IFRS.
391. - Exemple.
Une entreprise émet une obligation convertible en actions, échéance dans quatre
ans, taux d'intérêt fixe de 4 % annuel. Chaque obligation (valeur nominale 1 000 €)
peut être échangée en 100 actions ordinaires de l'entreprise émettrice pendant la
durée de quatre ans. Le taux d'intérêt de marché pour une obligation équivalente
(échéance, risque de l'émetteur) sans possibilité de conversion en actions est de 6 %
annuel au moment de l'émission. Le volume de l'émission s'élève à 3 000 000 €.
L'IAS 32, § 31 prescrit comme solution de calculer la partie « dette » de cette
émission en actualisant le montant à rembourser dans quatre ans (3 000 000 €) et
les intérêts à payer pendant quatre ans (4 % sur 3 000 000 = 120 000 € annuel), le
taux de marché équivalent étant le taux d'actualisation. Ainsi, la partie « dette »
s'évalue à 2 792 094 € et la partie « capitaux propres » est la différence entre le
volume d'émission et la valeur de la dette : 207 906 € (= 3 000 000 - 2 792 094). Par
conséquent, un montant de 207 906 € sera comptabilisé en capitaux propres et un
montant de 2 792 094 € en dettes financières.
394. - Illustration.
une option, mais pas une obligation de remboursement (IAS 32, § 18 et Guide
d'application, § 25).
397. - À ce sujet, il convient de souligner que la même approche économique
s'applique aux passifs, en particulier aux titres hybrides. Par exemple, si le
remboursement d'une obligation dépend d'événements futurs incertains, qui sont
hors du contrôle tant de l'émetteur que du détenteur (exemple : remboursement en
fonction d'un indice boursier ou d'un taux d'intérêt), celle-ci doit être classée en
capitaux propres si la probabilité d'un remboursement est faible. Alors, elle sera
présentée en (autres) réserves.
398. - En ce qui concerne les actions propres, donc les actions qui ont été rachetées
par l'émetteur (ou une entreprise du groupe), IAS 32, § 33 demande qu'elles soient
déduites des capitaux propres et ceci, contrairement aux règles françaises en la
matière, indépendamment de l'intention du rachat (annulation ou régularisation du
cours de bourse par exemple). La déduction doit figurer clairement au bilan ou en
annexe. Il existe trois possibilités de présentation :
- le coût total peut apparaître comme une ligne d'ajustement des capitaux propres ;
- la valeur nominale peut, le cas échéant, être présentée comme une déduction du
capital social, les primes positives ou négatives étant imputées sur les autres
catégories de capitaux propres ;
- chaque catégorie des capitaux propres peut être ajustée (proportionnellement par
exemple).
399. - Illustration.
400. - Illustration.
Rapport annuel de Novartis 2006
Novartis 2006 (p. 167) a choisi la deuxième possibilité.
« Propres actions. Les propres actions sont déduites des capitaux propres à leur
valeur nominale de CHF 0,50. La différence entre ce montant et le prix d'acquisition
ou le prix obtenu de la vente de propres actions tenues est comptabilisée dans les
résultats non distribués. »
401. - La première possibilité, que l'on observe souvent, peut perturber une bonne
information lors des exercices futurs si les actions propres ont été vendues. Une
revente ultérieure des actions propres (ou d'autres instruments de capitaux propres
de l'entreprise) ne doit générer ni un profit ni une perte pour l'entreprise (IAS 32, §
33). Les différences entre le prix d'acquisition et le prix de vente sont donc à
comptabiliser directement en capitaux propres. Si l'entreprise a opté pour la première
possibilité, un poste d'ajustement positif (en cas d'une plus-value lors de la vente) ou
négatif (moins-value) restera au bilan alors même que l'entreprise ne détient plus ces
titres. Il faudrait, lors d'une écriture complémentaire, imputer ce poste à un autre
poste des capitaux propres. Ce problème peut aussi être résolu en ajustant
directement (et de manière non visible au bilan) les réserves. Dans le cas de la
deuxième ou troisième possibilité ce problème n'apparaît pas, puisque les plus-
values ou moins-values seront affectées directement à différents postes des capitaux
propres qui existaient avant le rachat et qui ont toujours leur raison d'être après une
revente.
LE BILAN
402. - Exemple.
Une entreprise présente un capital souscrit de 20 000 000 € et des primes d'émission
de 50 000 000 €. Pendant l'exercice N, la société rachète pour la première fois ses
propres actions avec une valeur nominale des actions rachetées de 500 000 € et un
coût d'acquisition de 1 900 000 €. Au 31/12/N, les capitaux propres se présentent
comme suit :
Selon la première possibilité :
Capital souscrit 20 000 000
Primes d'émission 50 000 000
(Actions propres) (1 900 000}
Total 68 100 000
Selon la deuxième possibilité
Capital souscrit Primes d'émission Total
01/01/N 20 000 000 50 000 000 70 000 000
Rachat d'actions - 500 000 - 1 400 000 - 1 900 000
propres
3 1/1 2/N 19 500000 48 600 000 68 100000
En N+1 les actions propres sont vendues selon deux hypothèses distinctes à 1 700
000 € ou à 2 500 000 € ; il n'y a pas d'autres changements des capitaux propres. Au
31/12/N+1, les capitaux propres se présentent comme suit : :
Selon la première possibilité :
Capital souscrit 20 000 000
Primes d'émission 50 000 000
Actions propres (200 000)* ou 600 000**
Total 69 800 000 ou 70 600 000
INFORMATION FINANCIÈRE EN IFRS
Le chiffre de 9,5 apparaît dans les capitaux propres au bilan (V. supra, n°LE
394) .
BILAN
421. - Illustration.
Section 7
LES PASSIFS NON FINANCIERS
§ 1. - Présentation générale
A. - L'objectif d'IAS 37 et IAS 10
422. - L'objectif d'IAS 37 « Provisions, passifs éventuels et actifs éventuels » est
d'assurer une homogénéité dans le raisonnement préalable à l'établissement des
états financiers permettant de prendre une des décisions suivantes :
- faut-il comptabiliser une provision et comment faut-il l'évaluer ?
- faut-il ne rien comptabiliser mais communiquer aux actionnaires le risque éventuel
grâce à une note d'information, à l'annexe des états financiers ?
- faut-il ne rien communiquer ?
L'utilisateur des états financiers doit pouvoir comprendre la nature, l'échéance,
le montant des provisions, passifs éventuels et actifs éventuels.
423. - Un projet de révision de la norme IAS 37 a été publié le 30 juin 2005. La
norme révisée devrait s'intituler « Passifs non financiers ». L'adoption de la norme
révisée est prévue pour le deuxième semestre 2008. L'objectif de cette révision est la
convergence de la norme IAS 37 avec la norme américaine PAS 146 «
Comptabilisation des coûts associés à la sortie ou aux abandons d'activités ». Le
projet de révision de la norme IAS 37, s'il est adopté, modifiera le raisonnement sur
les questions liées à la comptabilisation et modifiera également l'évaluation de la
provision. Dans l'ensemble, le projet aurait pour conséquence de retarder la
constatation du passif. Le projet prévoit également la suppression du terme « passif
éventuel » afin que seules les obligations actuelles donnent lieu à un passif.
424. - Pour répondre aux questions ci-dessus, il peut être utile de consulter
également la norme IAS 10, Événements postérieurs à la clôture. Son objectif est de
préciser les situations où une entreprise doit ajuster ses états financiers en fonction
d'événements postérieurs à la date de clôture, ou quand une entreprise doit fournir
des informations concernant la date de publication des états financiers et des
événements postérieurs à la date de clôture. La norme IAS 10 impose également à
une entreprise de ne pas établir ses états financiers sur uneFINANCIÈRE
INFORMATION base de continuité
EN IFRS
d'exploitation si des événements postérieurs à la date de clôture indiquent que
l'hypothèse de continuité d'exploitation n'est pas appropriée.
B. - Le champ d'application d'IAS 37 et IAS 10 1° Le champ d'application
d'IAS 37
425. - IAS 37, § 1, précise que la norme doit être appliquée pour la comptabilisation
des provisions, des passifs éventuels et des actifs éventuels. IAS 37 s'applique aussi
aux opérations de restructuration, y compris dans le cadre d'un abandon d'activité.
Mais il faut aussi se référer à IFRS 5, Actifs non courants détenus en vue de la vente
et activités abandonnées, cette dernière imposant des informations complémentaires
à fournir à l'annexe des états financiers. Le projet de révision d'IAS 37, s'il est
adopté, ne traiterait plus des opérations de restructuration dans leur ensemble.
Chacun des coûts serait analysé et traité individuellement, afin de vérifier qu'ils
répondent aux critères d'IAS 37, pour être enregistrés au passif.
426. - Le projet de révision de la norme IAS 37, s'il est adopté, ferait entrer dans son
champ d'application tous les passifs financiers n'entrant pas dans le champ
d'application d'IAS 32, Instruments financiers : Informations à fournir et présentation.
La notion de passif et d'actif éventuels disparaîtrait. En revanche, comme le
caractère probable ne serait plus retenu comme critère de comptabilisation, mais
comme critère d'évaluation, les actifs ou passifs éventuels entreraient dans le champ
de IAS 37 révisé. Le passif éventuel remplirait deux obligations distinctes : ce devrait
être une obligation inconditionnelle et une obligation subordonnée à la réalisation
d'un événement futur ou à l'absence de réalisation d'un tel événement. Ainsi, seules
les obligations actuelles et non les obligations potentielles donneraient lieu à des
passifs. Les actifs éventuels répondant à la définition d'un actif seraient traités par
IAS 38, Immobilisations incorporelles. Ils répondraient également à un droit
inconditionnel.
427. - D'autres normes spécifiques traitent en particulier des provisions ou des
dépréciations. C'est la raison pour laquelle IAS 37 ne s'applique pas :
- aux dépréciations d'actifs : amortissement, dépréciation d'actifs et de créances
douteuses car les provisions définies par IAS 37 sont des passifs dont l'échéance ou
le montant est incertain ;
- aux instruments financiers ;
- aux contrats non (entièrement) exécutés, sauf dans le cas où il s'agit d'un contrat
LE BILAN
déficitaire ;
- aux contrats passés avec les assurés dans les entreprises d'assurance ;
- aux contrats de construction traités par IAS 11, Contrats de construction (V. infra,
n° 787) ;
- aux impôts sur le résultat traités par IAS 12, Impôts sur le résultat (V. infra, n° 639);
- aux contrats de location traités par IAS 17, Contrats de location, sauf pour le
traitement des contrats de location simple devenus déficitaires (V. infra, n° 513) ;
- aux avantages du personnel traités par IAS 19, Avantages du personnel (V. infra,
n° 525) ;
- aux provisions liées à la comptabilisation des produits, IAS 18, Produits des
activités ordinaires, traitant cette situation ;
- et plus généralement aux cas prévus par une autre norme comptable
internationale.
2° Le champ d'application d'IAS 10
428. - IAS 10 s'intéresse aux événements postérieurs à la clôture, c'est-à-dire aux
événements favorables ou défavorables qui se produisent entre la date de clôture et
la date à laquelle la publication des états financiers est autorisée (IAS 10, § 2). IAS
10 traite aussi bien la prise en compte des passifs que la prise en compte des
dépréciations d'actifs, il suffit que les événements confirment ou modifient des faits
qui existaient à la date de clôture.
429. - La date à laquelle la publication des états financiers est autorisée
correspond le plus souvent à celle du conseil d'administration qui examine les états
financiers et autorise leur publication. C'est donc cette date qui sert de date butoir
pour l'application d'IAS 10 et non la date de l'assemblée générale approuvant les
comptes.
430. - Pour les entreprises avec directoire et conseil de surveillance (les membres
du conseil de surveillance n'ayant pas de fonctions décisionnelles), c'est la date à
laquelle la direction a autorisé la communication des états financiers au conseil de
surveillance qui sert de date butoir pour l'application d'IAS 10.
431. - Illustration.
432. - Exemple.
L'établissement des états financiers de la XYZ SA pour l'exercice 2007 (clôture le 30
juin) a été terminé le 28 juillet 2007. Le directoire les a étudiés lors de sa réunion du
30 juillet ; les a approuvés et soumis le 2 août au conseil de surveillance. Celui-ci a
approuvé tes états financiers le 16 août et a autorisé leur publication le 30 octobre.
L'assemblée générale de la XYZ SA a eu lieu le 10 octobre 2007 ; les actionnaires
ont également approuvé les états financiers. Ensuite, les états financiers ont été
publiés au BALO le 20 novembre 2007.
La date d'autorisation de publication dépend ici de la composition du conseil de
surveillance.
- Si celui-ci est composé de personnes qui interviennent dans la gestion de la XYZ
SA, cet organe est considéré comme interne. Les états financiers mis à sa
disposition ne sont pas présumés « publiés ». Par conséquent, c'est le 30 octobre,
date à laquelle le conseil de surveillance a donné l'autorisation de publication (et non
pas la date de l'assemblée générale quand elle a approuvé les comptes annuels).
Ainsi, selon l'IAS 10, tous les événements entre le 30 juin 2007 et le 30 octobre 2007
doivent être considérés en ce qui concerne leur impact sur les comptes de 2007.
- Par contre, si le conseil de surveillance est composé de personnes qui
n'interviennent pas dans la gestion de la XYZ SA, il est considéré comme « extérieur
» et lui rendre les comptes annuels correspond à une « publication ». En
conséquence, la date d'autorisation est le 2 août quand le directoire soumet les états
financiers au conseil de surveillance. Ainsi, selon l'IAS 10, tous les événements entre
le 30 juin 2007 et le 2 août 2007 doivent être considérés en ce qui concerne leur
impact sur les comptes de 2007.
C. - Les définitions
433. - Un passif est une obligation actuelle, résultant d'événements passés et dont le
règlement devrait se traduire pour l'entreprise par une sortie de ressources
représentatives d'avantages économiques au bénéfice d'un tiers, sans contrepartie
au moins équivalente attendue de celui-ci (IAS 37, § 10). Cette obligation actuelle
peut provenir de la loi, des statuts, des contrats ou des usages. Le projet de révision
de la norme IAS 37, s'il est adopté, retiendrait le terme de « passif non financier ». Il
correspondrait seulement à une obligation actuelle et indépendante des actions
INFORMATION FINANCIÈRE EN IFRS
Pour un projet de remise en état d'une installation ou d'un site, si tes détails d'une
nouvelle proposition de loi ne sont pas finalisés, l'obligation naîtra lorsque le
décret d'application sera publié, aucune provision ne sera alors comptabilisée,
mais une information sera portée en annexe des états financiers. En revanche,
l'entreprise comptabilisera une provision si elle crée une obligation implicite
445. - Selon IAS 37, § 10, une obligation implicite est une obligation qui découle
des actions d'une entreprise lorsque :
- elle a indiqué aux tiers, par ses pratiques passées, par sa politique affichée ou par
une déclaration récente suffisamment explicite, qu'elle assumera certaines
responsabilités ;
INFORMATION FINANCIÈRE EN IFRS
- et qu'elle a, en conséquence, créé chez ces tiers une attente fondée qu'elle
assumera ses responsabilités.
446. - L'obligation implicite est liée au respect des usages ou de la volonté de
conserver de bonnes relations d'affaires, ou encore des pratiques passées de
l'entreprise. Par cet engagement professionnel, l'entreprise accepte certaines
responsabilités qui l'engageront financièrement et qui généreront des passifs. Aussi,
la société décharge la partie adverse de tout passif éventuel et fait naître une attente
légitime chez un tiers.
447. - Exemple.
sont ceux qui existent à la date de clôture et qui aboutissent à une obligation
actuelle.
451. - Exemples selon IAS 37, § 19.
- fait générateur résultant d'un événement passé et qui aboutit à une obligation
actuelle : dommages illicites causés à l'environnement qui entraîneront des
réparations pour la remise en état du site et des pénalités. Il résulte dans ce cas une
sortie de ressources représentatives d'avantages économiques indépendamment
des actions futures ;
- fait générateur résultant d'un événement passé mais qui n'aboutit pas à une
obligation actuelle : une entreprise, face aux pressions de la concurrence ou de la
réglementation envisage des dépenses futures pour limiter la pollution de l'air et de
l'eau. Mais, si elle modifiait son mode de fonctionnement futur, ces investissements
futurs ne seraient plus nécessaires. L'entreprise ne doit donc comptabiliser aucune
provision.
Une décision de la direction non annoncée, ne crée pas d'obligation envers les tiers
concernés, qui n'ont alors aucune attente. Pour savoir si la provision peut être
comptabilisée, il faut se placer à la date de clôture de l'exercice, et vérifier si, à
cette date, il existe des informations claires et disponibles prouvant qu'une
obligation est née envers des tiers à cette date.
455. - Exemple.
LE BILAN
468. - La provision est évaluée avant impôt. Les incidences fiscales des provisions
et de leurs changements sont traitées par IAS 12, Impôts sur le résultat (V. infra, n°
639).
B. - La valeur actuelle
469. - Les sorties de trésorerie se produisant le plus souvent peu après la date de
clôture, sont - pour le même montant nominal - plus onéreuses que celles ayant une
échéance lointaine. Lorsque l'effet est significatif, les provisions sont actualisées.
Alors que l'actualisation est obligatoire en IFRS, elle n'est pas prévue dans le
référentiel français et dans la fiscalité française.
470. - Les taux d'actualisation doivent être des taux avant impôt, sans risque,
majoré du risque spécifique de la provision IAS 37, § 45 à 47) reflétant les
appréciations actuelles par le marché et les risques spécifiques à ce passif (V. infra,
n° 494).
471. - Illustration.
Rapport annuel 2005 d'EDF
« Les provisions constituées pour dépenses de fin de cycle des combustibles
nucléaires, pour charges liées à la déconstruction des centrales et aux derniers
cœurs... sont estimées en appliquant aux montants des décaissements prévus un
indice d'inflation prévisionnel à long terme, et sont actualisées à partir des taux
représentant la meilleure estimation d'un taux de rendement à long terme sur les
marchés obligataires... pour la France, le groupe retient un taux d'actualisation sur la
base de séries longues d'un échantillon d'emprunts obligataires.... L'effet
d'actualisation, généré à chaque arrêté pour refléter l'écoulement du temps, est
comptabilisé en charges financières dans la ligne « charge d'actualisation », soit 1
323 millions d'euros pour l'exercice 2005. »
472. - L'IFRIC 1, Changements affectant les passifs existants relatifs aux coûts de
démantèlement et de remise en état des sites et assimilés (V. infra, n° 494), confirme
qu'un taux d'actualisation s'appuyant sur les données du marché les plus récentes
doit être utilisé pour cette actualisation. Dans le cas du groupe suisse Novartis (V.
supra, n° 448, illustration), l'actualisation porte sur des frais futurs de remise en état
des sites sur les trente prochaines années. Mais l'impact de l'actualisation n'est pas
mentionné.
C. - Les événements futurs
473. - Les événements futurs pouvant avoir un effet sur l'obligation actuelle doivent
être pris en compte lors de l'évaluation de la provision. Mais il faut qu'il existe des
indications objectives suffisantes indiquant que ces événements se produiront (IAS
37, § 48).
474. - Une obligation de remise en état d'un site pourra par exemple être facilitée
grâce à la mise au point de techniques plus performantes. Dans cette hypothèse, le
coût futur sera plus faible et la provision diminuée d'autant. Cette position n'est
acceptable que lorsque l'hypothèse retenue sera objectivement applicable lors de la
remise en état du site. Il n'est pas possible de diminuer la valorisation d'une telle
provision en s'appuyant sur des technologies très nouvelles, n'ayant objectivement
pas encore fait leur preuve. La prise en compte d'événements futurs peut aussi
conduire à réévaluer une provision dans la mesure où les technologies devenant
plus sophistiquées deviennent également plus onéreuses.
LE BILAN
475. - Les profits résultant de la sortie attendue d'actifs ne sont pas pris en compte
dans l'évaluation d'une provision. À la place, l'entreprise comptabilise les profits
attendus d'actifs à la date spécifiée par la norme IFRS traitant des actifs concernés.
476. - IAS 37, § 53 prévoit la comptabilisation d'un actif probable lié à l'obligation
actuelle, si, et seulement si l'entreprise a la quasi-certitude de recevoir le
remboursement si elle règle son obligation. Le remboursement est un actif distinct,
c'est-à-dire qu'il ne peut pas être compensé avec le passif. Son montant ne peut
toutefois pas dépasser le montant de la provision. Dans le compte de résultat, la
charge correspondant à une provision peut être présentée nette du montant
comptabilisé au titre d'un remboursement.
477. - Le projet de révision de la norme IAS 37, s'il est adopté, retient les mêmes
termes en précisant toutefois que le droit à remboursement détenu par l'entité est un
droit inconditionnel. Selon les normes françaises, il n'y a pas de comptabilisation d'un
actif distinct. Le compte de résultat ne retiendra que la charge liée à la provision.
§ 4. - L'évaluation des passifs non financiers à la clôture de l'exercice
478. - Les provisions doivent être revues à chaque date de clôture et ajustées pour
refléter la meilleure estimation à cette date. Si une sortie de ressources
représentatives d'avantages économiques nécessaires pour régler l'obligation n'est
plus probable, la provision doit être reprise.
479. - Lorsque les provisions sont actualisées, la valeur comptable d'une
provision augmente à chaque fin d'exercice pour refléter l'écoulement du temps.
Cette augmentation est comptabilisée en charges financières.
480. - Comme présenté ci-dessus, IAS 37, § 30, impose que les passifs éventuels
soient évalués de façon continue pour déterminer si une sortie d'avantages
économiques est devenue probable. Il sera alors nécessaire de comptabiliser une
provision. Un passif éventuel correspond à une obligation conditionnelle résultant
d'événements passés qui pourraient aboutir à une sortie de trésorerie future ou
INFORMATION FINANCIÈRE EN IFRS
d'autres avantages économiques, en fonction (ou non) d'un ou plusieurs événements
futurs incertains qui ne sont pas totalement sous le contrôle de l'entreprise.
481. - Également, un actif éventuel correspond à des droits conditionnels résultant
d'événements passés qui pourraient aboutir à une entrée de trésorerie future ou
d'autres avantages économiques, en fonction (ou non) d'un ou plusieurs événements
futurs incertains qui ne sont pas totalement sous le contrôle de l'entreprise. IAS 37, §
35, impose que les actifs éventuels soient évalués de façon continue pour déterminer
si une entrée d'avantages économiques est devenue probable. Il sera alors
nécessaire de comptabiliser un actif et un produit. L'entreprise fournit alors une
information sur l'actif éventuel en annexe (IAS 37, § 89).
482. - Exemple.
483. - Si l'événement pour lequel la provision a été constituée se réalise et, par
conséquent, la provision est utilisée, seules les dépenses liées à la provision à
l'origine sont imputées sur celle-ci.
§ 5. - Quelques cas d'application
A. - Les restructurations
484. - La provision pour restructuration concerne l'arrêt ou la vente d'une branche
d'activité, les changements apportés à la structure de direction ou une réorganisation
fondamentale, ayant un effet significatif sur la nature et le recentrage d'une activité.
En ce qui concerne la revente d'une branche d'activité, l'obligation de restructuration
n'existe pas jusqu'à un accord de vente irrévocable. Si ce fait générateur n'existe pas
à la date de clôture, aucune provision ne sera comptabilisée.
1° Les conditions de comptabilisation
485. - IAS 37, § 72, a introduit des conditions précises et formelles. La provision doit
être formalisée par un plan détaillé de la restructuration précisant :
- l'activité ou la partie concernée ;
- les principaux sites affectés ;
- la localisation, la fonction et le nombre approximatif de membres du personnel
qui seront indemnisés au titre de la fin de leur contrat de travail ;
- les dépenses qui seront engagées ; et
- la date de mise en œuvre du plan de restructuration.
486. - La restructuration crée chez les personnes concernées une attente fondée,
soit par la mise en œuvre du plan de restructuration, soit par une annonce publique,
claire avec suffisamment de détails sur les principales caractéristiques du plan. Le
projet de révision de la norme IAS 37, s'il est adopté, ne retiendrait plus l'obligation
d'un plan détaillé, formel et annoncé, permettant à l'ensemble des coûts inhérents à
la restructuration d'être comptabilisés en provision. Il faudrait au contraire que
chacun des coûts représente une « obligation inconditionnelle » à laquelle l'entité ne
peut pas se soustraire. Ce changement aurait pour conséquence de retarder la
comptabilisation des provisions.
487. - Pour qu'un plan soit suffisant pour créer une obligation implicite, la mise en
œuvre doit être programmée le plus rapidement possible, ainsi que l'achèvement,
rendant ainsi improbable toute modification importante du plan. Si les délais sont très
importants, le plan ne crée plus une attente fondée chez les tiers et l'entreprise
modifiera vraisemblablement ses plans. Le projet de révision de la norme IAS 37, s'il
est adopté, repousserait la date de comptabilisation en exigeant pour les indemnités
de fin de contrat de travail pour départ involontaire, non plus une mise en œuvre
programmée à la date de clôture, mais un plan de restructuration engagé et annoncé
aux employés concernés.
488. - Si la formalisation du plan intervient après la date de clôture, il s'agit
d'une éventualité ou d'un événement survenant après la date de clôture. IAS 37, §
76, interdit alors la comptabilisation d'une provision, car l'annonce d'un plan de
restructuration ne crée pas, à elle seule, une obligation de restructurer. IAS 10 peut
imposer en revanche que des informations soient fourmes en annexe des états
financiers pour la bonne information des utilisateurs.
489. - Exemple.
2° L'évaluation
490. - Une provision pour restructuration ne doit inclure que les dépenses
directement liées à la restructuration, sans tenir compte des charges liées aux
activités poursuivies par l'entreprise. La provision pour restructuration n'inclut pas les
coûts :
- de reconversion ou une délocalisation du personnel conservé ;
INFORMATION FINANCIÈRE EN IFRS
- de marketing ; ou
- de charges liées à la conduite future de l'activité.
491. - De même, les pertes futures identifiables jusqu'à la date de restructuration ne
peuvent pas faire l'objet de provision, sauf si elles concernent un contrat déficitaire.
Les profits attendus sur la sortie des actifs ne sont pas pris en compte dans
l'évaluation d'une provision pour restructuration, même s'ils correspondent à
l'aboutissement de la restructuration.
492. - Exemple.
Une société décide de vendre une branche d'activité. Le repreneur envisage une
restructuration dès la reprise, avec la suppression de trois ateliers de production.
Les dirigeants actuels, ne peuvent pas comptabiliser de provision pour
restructuration pour les arrêts d'activité décidés, car l'obligation de restructuration
n'existe pas jusqu'à la signature du contrat de vente.
B. - L'opération de démantèlement
1° Les provisions pour démantèlement
493. - À chaque clôture, la valeur de la provision, pour faire face à l'obligation de
démantèlement, doit correspondre à la meilleure estimation du coût futur. IFRIC 1,
Changements affectant les passifs existants relatifs aux coûts de démantèlement et
de remise en état et assimilés, est une interprétation publiée en mai 2004. Elle porte
sur les obligations ayant donné lieu à la comptabilisation d'un composant d'actif
corporel selon IAS 16 « Immobilisations corporelles » et à la comptabilisation d'un
passif conformément à IAS 37.
494. - IFRIC 1 confirme qu'un taux d'actualisation s'appuyant sur les données du
marché les plus récentes, doit être utilisé pour cette actualisation. En revanche, la
contrepartie de l'accroissement du passif créé en raison de l'écoulement du temps et
calculé sur le taux d'actualisation antérieurement utilisé, est une charge financière
(IFRIC 1, § 8).
495. - Illustration.
Rapport annuel 2005 d'Air Liquide
« Les coûts de démantèlement, d'enlèvement ou de remise en état du site sur lequel
un actif est situé doivent être intégrés dans le coût d'acquisition et assortis, en
contrepartie de l'obligation encourue constatée sous forme de provision... La
reconnaissance de ces coûts futurs de démontage et de démantèlement amène à
constituer une provision complémentaire de 80 millions d'euros après actualisation,
par contrepartie d'un actif corporel... L'amortissement cumulé de cet actif génère un
impact sur les capitaux propres d'ouverture après constatation des impôts différés
correspondants de 12,4 millions d'euros. »
LE BILAN
497. - Exemple.
Au 01/01/N, une entreprise doit constituer une provision pour démantèlement d'une
unité de production, prévue pour N+20. Le coût estimé est de 2 000 M€. Le taux
d'actualisation est de 5 %. À la clôture de l'exercice N, la provision sera ainsi évaluée
: 2000/1,0520 soit : 754 M€. Il convient de passer les écritures suivantes :
Enregistrement de la provision au 1/1/N
Immobilisations 754
Provisions 754
Enregistrement de l'incrémentation de la provision au 31/12/N : 754*5% = 38
Charges financières 38
Provisions : 38
Au 31/12/N le montant de la provision correspond à 2000/1,05 = 754 + 38 = 792M€.
19
503. - Exemple.
Une société de travaux publics a établi pour chacun de ses chantiers l'état
d'avancement des travaux par rapport aux coûts engagés, et constate
qu'un chantier dégagera des pertes. La société doit comptabiliser une
provision pour pertes à terminaison car les coûts inévitables liés à
l'accomplissement de l'obligation du contrat excèdent les avantages
économiques attendus. L'obligation actuelle, résultant d'un contrat
déficitaire, sera comptabilisée et évaluée comme une provision.
504. - Le projet de révision de la norme IAS 37, s'il est adopté, retarderait le fait
générateur permettant de comptabiliser ce type de passif. En effet, le fait générateur
ne serait plus la constatation d'obligations qui seront supérieures aux avantages
économiques attendus, mais la réalisation des actions constatant une obligation
inconditionnelle.
§ 6. - Les provisions interdites
A. - Les pertes opérationnelles futures
505. - Ces pertes ne répondent pas aux critères généraux de comptabilisation. En
particulier, il n'existe pas d'obligation actuelle résultant d'un événement passé. Il n'est
donc pas possible d'enregistrer une provision pour pertes opérationnelles
futures. Si ces pertes entraînent une perte de valeurs à l'actif du bilan, la norme IAS
36, Dépréciation des actifs, sera alors applicable (V. supra, n° 196).
506. - Exemple.
507. - Exemple.
510. - Exemple.
Au 31/1 2/N, une entreprise doit constituer une provision pour grosse réparation, prévue
jour N+5. La dépense prévue est de 1 000 et le taux sans risque à cinq ans est de 5 %.
N N+1 N+2 N+3 N+4
Provision début d'année 164,54 345,54 544,22 761,90
Charge de l'exercice 164,54 172,77 181,41 190,48 200,00
Coût financier 8,23 17,28 27,21 38,10
Charge totale 165,54 180,99 198,68 217,69 238,10
Provision de fin d'année 164,54 345,54 544,22 761,90 1 000,00
La charge de l'exercice N est égale à (1000/5)71 ,05" ou 200/1,05"= 164,54.
La charge de l'exercice IM+1 est égale à 200/1 ,05 3= 172,77.
Le coût financier en N+1 est de 164,54*5% = 8,23.
La charge de l'exercice N+2 est égale à 200/1,05 2= 181,41.
Le coût financier en N+2 est de 345,54*5%= 17,28. etc.
À la fin de l'année N+4, la provision sera reprise pour un montant de 1 000 et les
dépenses d'entretien engagées seront comptabilisées en charge pour ce même
montant.
INFORMATION FINANCIÈRE EN IFRS
511. - Les modifications d'estimation auront un impact sur les charges futures. Les
dotations enregistrées sur les exercices antérieurs ne sont jamais retraitées,
conformément à IAS 8.
512. - Exemple.
La provision au début de l’année N+3 n’est plus de 544.22 mais de 600*1.07 Il faut
tenir compte de l’impact du changement de taux sur la provision existant au début de
l’année :-20.15.
La charge de l’exercice N+3 est égale à 200*1.07*) 186.92
Le cout financier de N+3 est de 524.07 *7%=36.68
513. - Dans le cadre de contrats de location simple, une obligation de remise en état
en fin de bail, stipulée dans le bail entre dans le champ d'application d'IAS 37,
puisque la méthode par composant ne peut pas être appliquée. La provision au bilan
reflétera le degré de dégradation du bien.
514. - Lorsque le contrat de location (simple) inclut des charges li ées à la remise
en état, le preneur au début de la période de location enregistre cette obligation
comme composant spécifique de l'équipement. Il enregistre ainsi un actif
représentant le coût estimé de la remise en état, avec comme contrepartie une dette
vis-à-vis du bailleur. Lors du paiement des loyers, le preneur doit isoler dans sa
comptabilité les loyers purs (paiements minimaux résultant du bail) et le
remboursement de la dette initiale. L'actif est parallèlement amorti. Le preneur ne
peut pas « linéariser » la charge.
515. - Dans le cadre de contrats de location-financement, le bien figure à l'actif du
preneur. Les dépenses de grosse réparation sont alors enregistrées selon l'approche
par composant. Aucune provision ne peut être enregistrée.
LE BILAN
520. - Illustration.
521. - Les informations à fournir sur la nature des actifs éventuels sont du même
type que les informations pour les provisions. Une estimation de leur effet financier
est souhaitée par IAS 37, § 90.
522. - Si une entreprise est dans l'incapacité de donner des informations sur une
provision, un passif éventuel ou un actif éventuel, elle doit alors signaler ce fait dans
l'annexe. Aussi, si la publication d'une information peut porter préjudice à l'entreprise,
celle-ci peut alors fournir des informations plus générales, sur le fait que ces
informations n'ont pas été fournies, ainsi que la raison pour laquelle elles ne l'ont pas
été.
523. - Selon IFRIC 5, une entreprise contributrice dans des fonds de démantèlement
doit indiquer la nature de sa participation dans un tel fonds.
Si l'entreprise n'enregistre pas en passif l'obligation potentielle de faire des
contributions additionnelles, elle fournit des informations imposées par IAS 36, § 86,
à savoir :
- une estimation de l'effet financier de l'obligation potentielle ;
- l'indication des incertitudes concernant le montant et l'échéance de toute sortie de
trésorerie ; et
- toute possibilité de remboursement.
524. - Si l'entreprise enregistre en passif l'obligation potentielle de faire des
contributions additionnelles selon IAS 37, elle doit indiquer le montant des
remboursements attendus de la part du fonds et le montant des actifs comptabilisés
au titre de ce remboursement attendu.
Section 8
LES AVANTAGES DU PERSONNEL ENGAGEMENTS EN
MATIÈRE DE RETRAITE (IAS 19)
§ 1. - Présentation générale
A. - L'objectif d'IAS 19
525. - L'objectif de la norme IAS 19, Avantages du personnel, est de prescrire le
mode de comptabilisation et de présentation des avantages du personnel. IAS 19, §
7, les définit comme toute forme de contrepartie donnée par une entreprise au titre
des services rendus par son personnel.
526. - Dans ce chapitre, nous nous concentrons notamment sur la détermination du
coût des prestations de retraite dans les états financiers des employeurs ayant des
régimes de retraite, question largement traitée par IAS 19.
527. - L'objectif de la norme IAS 26, Comptabilité et rapports financiers des régimes
de retraite, en revanche, complète la norme IAS 19 en traitant de la comptabilisation
et de la présentation des rapports financiers à l'ensemble des adhérents considérés
comme un groupe. Elle ne traite pas des informations données aux adhérents
individuels au sujet de leurs droits aux prestations de retraite.
B. - Le champ d'application
528. - La norme IAS 19 identifie deux catégories d'avantages du personnel : les
avantages à court terme et les avantages à long terme.
1° Les avantages à court terme
529. - Les avantages à court terme regroupent les salaires, les rémunérations, les
cotisations sociales, les congés payés, les congés maladie, l'intéressement et les
primes, les congés payés, les avantages en nature ou encore l'assistance médicale
qui sont dus intégralement dans un délai de douze mois à compter du service rendu.
Leur comptabilisation est pratiquée tout au long de la période d'activité du salarié.
2° Les avantages à long terme
530. - Les avantages à long terme regroupent les avantages postérieurs à l'emploi
et les autres avantages à long terme.
531. - Les avantages postérieurs à l'emploi regroupent les indemnités de départ à
LE BILAN
la retraite, les pensions et autres prestations de retraite, les couvertures d'assurance-
vie qui sont payables postérieurement à la cessation de l'emploi. Ils sont classés
soit dans les régimes à cotisations définies, soit dans les régimes à prestations
définies.
532. - Avec l'application d'un régime à cotisations définies, l'employeur paie des
cotisations fixes à une entité distincte (un fonds, ou un assureur) et n'aura aucune
obligation juridique ou implicite de payer des cotisations supplémentaires si le
fonds n'a pas suffisamment d'actifs Ces cotisations sociales versées tout au long de
la période d'emploi sont enregistrées régulièrement en charges, sans hypothèse
actuarielle ou écarts actuariels. Une actualisation sera calculée si les cotisations sont
exigibles plus de douze mois suivant la clôture de l'exercice (IAS 19, § 45). Les
risques de placement n'incombent pas à l'entreprise. Cette catégorie de régimes
n'est pas traitée dans ce chapitre, car aucun engagement de retraite n'est à calculer.
533. - Tous les autres régimes d'avantages postérieurs à l'emploi sont des régimes
à prestations définies. Les risques de placement incombent alors à l'entreprise, car
elle a pris un engagement sur les prestations futures. La norme IAS19 impose à
l'entreprise l'enregistrement de ces obligations et des risques actuariels liés. Ce
régime concerne l'évaluation des passifs de retraite, objet de ce chapitre.
534. - Les autres avantages à long terme regroupent les congés liés à
l'ancienneté ou congés sabbatiques, les jubilés et autres avantages liés à
l'ancienneté, les indemnités pour invalidité de longue durée, l'intéressement, les
primes et les rémunérations différées, s'ils sont payables douze mois ou plus après
la fin de l'exercice.
535. - Illustration.
550. - Suivant IAS 19, § 58, l'entreprise doit évaluer l'actif généré par un sur
financement en retenant le plus faible entre :
- sa valeur calculée comme présentée ci-dessus (= obligation +/- écart actuariel -
coût des services passés non comptabilisés - juste valeur des actifs du régime) ; ou
INFORMATION FINANCIÈRE EN IFRS
552. - IAS 19, § 62, souligne que d'autres IFRS imposent d'incorporer certains coûts
relatifs aux avantages du personnel dans les coûts d'actif tels que I les stocks ou les
immobilisations.
C. - Les incidences sur le compte de résultat
553. - Une entreprise doit comptabiliser en charges ou en produits le total des
montants ci-après, (sauf si une autre norme comptable internationale impose ou
permet de l'incorporer dans le coût d'un actif) :
- le coût des services rendus au cours de l'exercice ;
- le coût financier ;
- le rendement attendu des actifs du régime ;
- les écarts actuariels ;
- le coût des services passés ; et
- impacts des diminutions ou liquidations de régimes.
554. - IAS 19, § 7, définit le coût des services rendus au cours de l'exercice comme
l'accroissement de la valeur actuelle de l'obligation au titre des prestations définies
résultant des services rendus au cours de l'exercice. Le coût des services rendus
sera corrigé par des hypothèses actuarielles démographiques (V. infra, n° 587).
555. - Le coût financier est défini comme l'accroissement au cours d'un exercice de
la valeur actualisée de l'obligation au titre des prestations définies résultant du fait
que l'on s'est rapproché d'un exercice de la date de règlement des prestations (IAS
19, § 7). Le coût financier est obtenu en multipliant le taux d'actualisation déterminé
au début de l'exercice par la valeur actualisée de l'obligation à l'ouverture de
l'exercice au titre des prestations définies (V. infra, n° 589).
556. - Le rendement attendu des actifs du régime et de tous les droits au
remboursement est une composante de la charge comptabilisée dans le compte de
résultat (IAS 19, § 105). IAS 19, § 106, précise que le rendement attendu des actifs
du régime est établi sur la base des attentes du marché, au début de l'exercice, pour
des rendements sur toute la durée de vie de l'obligation correspondante. Le
rendement attendu des actifs du régime traduit l'évolution de la juste valeur des actifs
du régime détenus au cours de l'exercice, résultant des cotisations effectivement
versées au fonds et des prestations effectivement prélevées sur le fonds.
557. - La différence entre le rendement attendu et le rendement effectif est un écart
actuariel. Les écarts actuariels résultent de la différence entre les hypothèses
actuarielles antérieures retenue et celle qui s'est effectivement produite.
558. - Illustration.
561. - La charge ou le produit net représente le coût des services rendus au cours
de l'exercice ainsi que le coût financier et les coûts actuariels, auxquels on
retranchera le rendement attendu de tous les actifs du régime.
562. - Illustration.
567. - IAS 19, § 67, édicté qu'il faut affecter les droits à prestations aux périodes de
services en vertu de la formule de calcul des prestations du régime, à moins que les
services rendus lors des exercices ultérieurs aboutissent à un niveau de droits à
prestations sensiblement supérieur à celui des exercices antérieurs.
568. - IAS 19, § 67 et 70, prévoient la situation où les services rendus au cours
d'exercices ultérieurs aboutiraient à un niveau de droits à prestations supérieur de
façon significative à celui des exercices antérieurs. L'entreprise doit alors affecter les
droits à prestations sur une base linéaire entre :
- la date à laquelle les services rendus par un membre du personnel ont commencé
à générer des droits à prestations en vertu du régime (que ceux-ci soient ou non
conditionnés par des services ultérieurs) ; et
- la date à laquelle les services supplémentaires rendus par le membre du personnel
ne généreront pas un montant significatif de droits à prestations supplémentaires en
vertu du régime.
569. - Pour que le niveau de droits à prestations soit sensiblement supérieur à celui
des exercices antérieurs, il faudrait que l'acquisition des droits se calcule sur des
périodes de service plus courtes au fur et à mesure de l'ancienneté, ou par un droit
acquis plus important comme par exemple : deux mois de salaire acquis entre vingt-
cinq et trente ans de service au lieu d'un mois acquis pour cinq ans d'ancienneté.
C. - Les estimations par des hypothèses actuarielles
570. - IAS 19, § 69, énonce que l'entreprise doit évaluer son obligation au titre des
prestations définies, en envisageant la probabilité que certains membres du
personnel ne réunissent pas les conditions requises pour l'acquisition des droits.
571. - Étant placé dans un avenir incertain, il faut calculer des hypothèses
actuarielles pour évaluer l'obligation et donc la charge correspondante. Dans le cadre
des régimes à prestations définies pour les avantages postérieurs à l'emploi, l'entité
doit calculer le montant des avantages accumulés par les membres du personnel en
contrepartie des services rendus pendant l'exercice et les exercices antérieurs. IAS
19, § 73, précise que les hypothèses actuarielles portent sur les variables
démographiques et sur les variables financières.
572. - IAS 19, § 75, prescrit que les hypothèses actuarielles doivent être
mutuellement compatibles, ce qui est le cas si elles traduisent les rapports
économiques existant entre certains facteurs comme l'inflation, les taux
d'augmentation des salaires, le rendement des actifs du régime et les taux
d'actualisation.
573. - Les hypothèses démographiques relatives aux caractéristiques futures
du personnel ancien et actuel ainsi que des personnes à leur charge portent sur les
éléments suivants :
- la mortalité, pendant et après l'emploi ;
- la rotation du personnel, l'incapacité, le départ en retraite anticipé, la démission ;
- la composition de la famille des ayants droit, et
- les taux de demandes d'indemnisation en vertu de régimes médicaux.
574. - Les droits acquis par un salarié généreront des sorties de ressources si les
conditions requises sont respectées, ainsi que sa présence dans l'entreprise au
moment de son départ en retraite. C'est la raison pour laquelle les variations
démographiques diminueront le montant de l'engagement.
575. - Les variables financières portent sur les éléments suivants (IAS 19, § 73) :
- le taux d'actualisation ;
- les niveaux futurs des salaires et avantages du personnel ;
- dans le cas de prestations médicales, les coûts médicaux futurs et notamment, s'ils
sont importants, le coût d'administration des demandes et du versement des
prestations ; et
- le taux attendu de rendement des actifs du régime.
576. - Toutes les hypothèses qui sont fonction d'un taux d'inflation particulier
(comme celles relatives aux taux d'intérêt et aux augmentations de salaires et
d'avantages du personnel) sur un exercice futur donné, supposent le même niveau
d'inflation pendant cet exercice. Dans les économies hyper inflationnistes, il faudra
se référer à IAS 29 « Information financière dans les économies hyper
inflationnistes».
577. - Les obligations sont évaluées sur une base actualisée car elles peuvent être
réglées de nombreuses années après que les membres du personnel ont effectué
les services correspondants. IAS 19, § 78, prescrit que le taux d'actualisation doit
être déterminé par référence à un taux de marché à la date de clôture fondé sur les
obligations d'entreprises de première catégorie. Dans les pays où ce type de marché
n'est pas actif, il faut prendre le taux (à la clôture) des obligations d'Etat. La monnaie
et la durée des obligations d'entreprises ou des obligations d'État doivent être
cohérentes avec la monnaie et la durée estimée des obligations au titre des
INFORMATION FINANCIÈRE EN IFRS
acquis ainsi calculés doit ensuite être modulé en fonction de l'espérance de vie, du
turn-over de l'entreprise et de la politique salariale.
583. - IAS 19, § 83, prescrit que les obligations au titre des avantages postérieurs à
l'emploi doivent être évaluées sur une base tenant compte :
- de la projection du salaire en fin de carrière, intégrant l'inflation, l'ancienneté, la
promotion, etc. ;
- des droits à prestations selon les termes du régime à la date de clôture ; et
- des changements futurs estimés du niveau des prestations payées dans le cadre
de tout régime général et obligatoire affectant les prestations à payer au titre d'un
régime à prestations définies, si et seulement si :
- soit ces changements ont été adoptés avant la date de clôture,
- soit l'expérience passée ou d'autres indications fiables démontrent que ces
prestations payées dans le cadre d'un régime général et obligatoire évolueront d'une
manière prévisible.
584. - L'intégralité de l'obligation au titre des avantages postérieurs à l'emploi est
actualisée, même pour la partie venant à échéance dans les douze mois de la date
de clôture.
585. - Illustration.
589. - Le coût financier défini par IAS 19, § 7, est l'accroissement au cours d'un
exercice de la valeur actuelle de l'obligation au titre des prestations définies résultant
du fait que l'on s'est rapproché d'un exercice de la date de règlement des
prestations. IAS 19, § 82, précise que le coût financier est obtenu en multipliant le
taux d'actualisation déterminé au début de l'exercice par la valeur actualisée de
l'obligation de l'exercice au titre des prestations définies, en tenant compte
d'éventuels changements importants de l'obligation. La valeur actuelle de l'obligation
différera du passif enregistré au bilan parce que ce dernier s'entend net de la juste
valeur des actifs du régime et que certains écarts actuariels et certains coûts au titre
des services passés ne sont pas comptabilisés immédiatement.
590. - Exemple.
mesure où les sommes provenant du contrat ne peuvent être utilisées que pour
payer ou financer des avantages du personnel sous un régime à prestations définies.
595. - Le rendement des actifs du régime désigne les intérêts, dividendes et
autres produits tirés desdits actifs ainsi que les profits ou pertes réalisés ou latents,
relatifs à ces actifs, après déduction des coûts d'administration du régime et de
l'impôt à payer par le régime.
596. - Illustration.
La stratégie d'allocation des actifs des plans de retraite est déterminée dans e but de
dégager des performances qui, avec les cotisations, suffisent à assurer une maîtrise
adéquate du risque de placement. »
597. - Juste valeur. Les actifs du fonds, couvrant les régimes de retraite à
prestations définies doivent être évalués à la juste valeur. IAS 19, § 7, définit la juste
valeur comme le montant pour lequel un actif pourrait être échangé ou un passif
éteint entre parties bien informées, consentantes et agissant dans des conditions de
concurrence normales. Selon IAS 19, § 102, lorsqu'on ne dispose pas de valeur de
marché, on estime la juste valeur des actifs du régime en actualisant par exemple les
flux de trésorerie futurs attendus par application d'un taux d'actualisation traduisant à
la fois le risque associé aux actifs et l'échéance ou la date de cession prévue desdits
actifs (ou, en l'absence de date d'échéance, la durée prévue jusqu'au règlement de
l'obligation correspondante).
LE BILAN
598. - IAS 19, § 54, précise que la juste valeur des actifs du régime est déduite de la
valeur actualisée de l'obligation pour déterminer le montant comptabilisé au bilan.
Les actifs détenus par un trust sont également présentés dans les états financiers
consolidés de manière compensée avec l'obligation qu'ils financent et dans les états
financiers individuels de l'initiateur du régime. Ainsi, les autres régimes d'avantages
en nature entrent dans le cadre d'IAS 19.
G. - La détermination du montant total des écarts actuariels
599. - Selon IAS 19, § 61, le rendement effectif du régime doit être réparti entre :
- le rendement prévisionnel des actifs comptabilisés en résultat ;
- l'écart actuariel.
1° La détermination des écarts actuariels
600. - Les écarts actuariels sont comptabilisés à compter de l'exercice qui suit leur
constatation. Ils résultent :
- des différences entre les hypothèses actuarielles retenues et ce qui s'est
effectivement produit ;
- des effets des changements des hypothèses actuarielles. Nous pouvons citer, à
titre d'exemple :
- une évolution différente du taux de rotation du personnel (pour les hypothèses
démographiques) ;
- un taux de rendement différent (pour les hypothèses financières) ; ou
- une évolution des salaires différente (pour les hypothèses économiques).
601. - Exemple de variation des taux de rendement.
603. - Exemple.
609. - Avec la méthode rétrospective, l'entreprise doit reconstituer chaque année les
écarts actuariels cumulés, depuis le commencement de chaque régime jusqu'à la
date de transition en ventilant les écarts comptabilisés ou non. Pour éviter ce travail
de reconstitution important, les entreprises peuvent choisir la méthode suivante, qui
consiste à enregistrer les écarts actuariels directement en capitaux propres.
610. - Aussi, avec la méthode du corridor tous les écarts actuariels sont - de
manière étalée dans le temps - comptabilisés au compte de résultat et ont un impact
sur le résultat ; ils sont donc « recyclés ». L'avantage de la comptabilisation directe
dans les capitaux propres est l'absence de recyclage ; ainsi, les écarts actuariels
n'apparaissent jamais au compte de résultat.
611. - Illustration.
Section 9
LES IMPÔTS SUR LE RÉSULTAT (IAS 12)
§ 1. - Présentation générale
A. - L'objectif et le champ d'application d'IAS 12
639. - L'objectif d'IAS 12 est de mettre en évidence les conséquences fiscales
actuelles et futures :
- du recouvrement futur de la valeur comptable des actifs ou passifs inscrits au
bilan. S'il est probable que le recouvrement ou le règlement d'une valeur comptable
augmentera ou diminuera les paiements futurs d'impôt par rapport à ce qu'ils
auraient été si le recouvrement ou le règlement n'avait pas eu de conséquence
fiscale, la norme IAS 12 impose à l'entreprise de comptabiliser un passif ou actif
d'impôt différé, avec certaines exceptions limitées ;
- des transactions et autres événements de l'exercice en cours, qui sont
comptabilisés dans les états financiers d'une entreprise.
640. - IAS 12 s'applique à tous les impôts sur le bénéfice, y compris les impôts
nationaux et étrangers dus sur la base des bénéfices imposables. IAS 12, § 2,
précise que les impôts sur le résultat incluent aussi les impôts tels que les impôts de
distribution payables par une filiale, une entreprise associée ou une coentreprise, sur
ses distributions de dividendes à l'entreprise présentant ses états financiers.
641. - IAS 12 ne traite pas des méthodes de comptabilisation des subventions
d'investissement, traitées par IAS 20, Comptabilisation des subventions publiques
et informations à fournir sur l'aide publique (V. infra, n° 814). De même, la norme IAS
12 ne traite pas des crédits d'impôts à l'investissement. En revanche, IAS 12
indique comment doivent être comptabilisées les différences temporelles résultant
des subventions ou des crédits d'impôts à l'investissement.
642. - Les impôts de distribution correspondent aux impôts versés par l'entreprise
LE BILAN
directement aux administrations fiscales pour le compte des actionnaires, lors de la
distribution de dividendes. Ces versements sont comptabilisés dans les capitaux
propres car ils font partie des dividendes (IAS 12, § 65 A). Aucun impôt différé n'est
à comptabiliser (IAS 12, § 5).
B. - Les définitions
643. - Le résultat comptable correspond au résultat économique avant déduction
de la charge d'impôt. Il permet de calculer la charge ou le produit d'impôt. Le résultat
fiscal (ou résultat imposable) est le résultat comptable de l'entreprise déterminé
dans le respect des règles fiscales du pays. Il permet de calculer le montant de
l'impôt exigible ou recouvrable.
644. - La base fiscale d'un actif ou d'un passif est le montant attribué à cet actif
ou à ce passif à des fins fiscales (IAS 12, § 6). La base fiscale d'un actif représente
le montant qui sera fiscalement déductible des résultats fiscaux des exercices futurs,
par exemple lors de la cession ou des amortissements futurs. Si ces avantages
économiques ne sont pas imposables, la base fiscale de l'actif est égale à sa valeur
comptable (IAS 12, § 7). La base fiscale d'un passif représente sa valeur comptable,
moins tout montant qui sera fiscalement déductible au titre de ce passif au cours des
exercices ultérieurs. Dans le cas de produits perçus d'avance, la base fiscale du
passif qui en résulte est la valeur comptable moins tout élément de produits qui ne
sera pas imposable au cours des exercices ultérieurs (IAS 12, § 8).
645. - L'impôt exigible est le montant de l'impôt sur le bénéfice payable ou
récupérable au titre du bénéfice imposable ou de la perte fiscale d'un exercice. La
charge ou le produit d'impôt est égal au montant total de l'impôt exigible ou
recouvrable et de l'impôt différé inclus dans la détermination du résultat net de
l'exercice.
646. - Les différences temporelles sont les différences entre deux évaluations de la
valeur comptable d'un actif ou d'un passif au bilan et sa base fiscale. Elles génèrent
des écritures d'impôt différé. Les différences temporelles peuvent provenir :
- de différences temporaires ;
- d'actifs évalués à la juste valeur (IAS 16, Immobilisations corporelles, ou IAS 40,
Immeubles de placement ; V. supra, n° 219) ;
- de la comptabilisation initiale d'un actif ou d'un passif ;
- de regroupement d'entreprises ; ou
- d'écarts d'évaluation.
647. - Les différences temporelles imposables correspondent à des différences
temporelles qui sont source d'imposition future lorsque la valeur comptable de l'actif
ou du passif sera recouvrée ou réglée. Les différences temporelles déductibles
correspondent à des charges non déductibles aujourd'hui mais qui le seront dans les
années futures. Dans cette situation, la charge comptabilisée est « en avance » sur
la fiscalité.
648. - Les différences temporaires sont des différences temporelles qui
représentent des opérations ayant un impact comptable sur un exercice et un impact
fiscal sur un autre exercice. Toutes les différences temporaires sont des différences
temporelles, mais :
- certaines différences temporelles ne génèrent pas de différences temporaires. IAS
12 cite par exemple, en introduction, les actifs réévalués sans aucun ajustement
équivalent à des fins fiscales ;
- certaines différences temporelles ne sont pas des différences temporaires, comme,
par exemple, les différences temporelles générées lorsque la comptabilisation initiale
d'une valeur comptable d'un actif ou d'un passif diffère de sa base fiscale initiale.
649. - Les différences permanentes représentent un écart constaté (charge
ou produit) définitif. Les charges sont définitivement non déductibles et les produits
définitivement non imposables.
650. - Exemple de charges définitivement non déductibles.
651. - Exemple.
653. - Exemple.
Il y a un passif d'impôt différé dans le cas où la valeur comptable d'un actif est
supérieure à sa base fiscale. Les frais de développement inscrits à l'actif sont de 100
€, mais ils ont été déduits immédiatement de la base fiscale pour 100 €.
La valeur comptable de 100 € est supérieure à la base fiscale de 0 €. Nous avons
une différence temporelle imposable de 100 €. En N+1, si nous comptabilisons une
dotation aux amortissements pour 20 €, la valeur comptable (100-20) est supérieure
à la base fiscale de 0 €. La diminution de cette différence temporelle générera une
diminution de l'impôt différé passif.
656. - La valeur comptable d'un actif d'impôt différé doit être revue à chaque
date de clôture (IAS 12, § 56). Une entreprise doit réduire la valeur comptable d'un
actif d'impôt différé dans la mesure où il n'est plus probable qu'un bénéfice
imposable futur suffisant sera disponible pour permettre d'utiliser l'avantage de tout
ou partie de cet actif d'impôt différé (V. infra, n° 695). Une telle réduction doit être
reprise dans la mesure où il devient probable que des bénéfices imposables
suffisants seront disponibles.
Une entreprise comptabilise une provision pour retraite de 1 000 € en N. Elle sera
déduite du bénéfice imposable lors du versement de la somme correspondante à un
organisme financier (N+1). Le taux d'impôt est de 30 %. L'entreprise en retire un
avantage économique, par le biais d'une réduction du bénéfice imposable.
Année N:
- Sur le plan fiscal : pas de déduction fiscale de la charge ;
- Sur Je plan économique : charge dans l'année de constatation de la charge :
1 000€. ;
- Écart temporaire : 1 000 € ;
- Impôt différé actif : 300 €, comptabilisé en contrepartie d'un produit d'impôt au
compte de résultat.
Année N+1 :
- Sur le plan fiscal : économie d'impôt : 300 € ;
- Annulation de l'impôt différé actif : 300 €, comptabilisé en contrepartie d'une charge
d'impôt au compte de résultat.
INFORMATION FINANCIÈRE EN IFRS
676. - Illustration.
677. - De même, IAS 12, § 65, précise que lorsqu'un actif est réévalué fiscalement
et que cette réévaluation est relative à une réévaluation comptable d'un exercice
antérieur, ou que l'on s'attend à comptabiliser lors d'un exercice ultérieur, les effets
fiscaux résultant à la fois de la réévaluation de l'actif et de l'ajustement de la base
fiscale n'impactent pas le résultat mais les capitaux propres, car ils sont liés à une
réévaluation d'actifs ayant généré une augmentation des capitaux propres (écart de
réévaluation). Toutefois, si la réévaluation à des fins fiscales n'est pas relative à une
réévaluation comptable d'un exercice précédent ou qu'il est prévu de réaliser au
LE BILAN
cours d'un exercice ultérieur, les effets comptables de l'ajustement de la base fiscale
sont comptabilisés dans le compte de résultat.
678. - L'ajustement du solde d'ouverture des résultats non distribués
résultant soit d'un changement de méthodes comptables appliqué de façon
rétrospective, soit de la correction d'une erreur fondamentale selon IAS 8, Méthodes
comptables, changement d'estimations comptables et erreurs, a un impact sur les
capitaux propres. La contrepartie de l'impôt différé sera ainsi en capitaux propres.
679. - Les montants générés par la comptabilisation initiale de la composante
capitaux propres d'un instrument financier composé selon IAS 32 (V. supra, n° 388)
ont un impact sur les capitaux propres. La contrepartie de l'impôt différé sera ainsi en
capitaux propres (IAS 12, § 61). En revanche, les changements ultérieurs du passif
d'impôt différé sont comptabilisés dans le compte de résultat.
680. - Exemple.
IAS 12, § 23, cite une obligation convertible. L'émetteur enregistre cette obligation en
respectant sa composante passif et sa composante capitaux propres. Lorsque
certaines administrations fiscales retiennent comme base fiscale de la composante
passif la composante passif et la composante capitaux propres, la composante
capitaux propres, lors de sa comptabilisation initiale, génère une différence
temporelle taxable. L'impôt différé sera imputé directement sur la valeur comptable
de la composante « capitaux propres » (IAS 12, § 61). En revanche, conformément
à IAS 12, § 58, les changements ultérieurs d'impôt différé seront comptabilisés en
charge ou en produit différé.
Après IAS 12, § 68 : le goodwill positif à ta date d'acquisition s'élève à 500 €. Des
différences temporelles déductibles sont identifiées pour une valeur de 300 €. Le
taux d'imposition est de 30 %.
L'actif d'impôt différé résultant des différences temporelles déductibles est donc de
300 * 30 % = 90 €. Le goodwill finalement comptabilisé est de 410 € (= 500 - 90).
LE BILAN
691. - Exemple.
IAS 12, § 33, cite ('exemple d'une subvention publique non imposable liée à un
actif qui est déduite pour arriver à la valeur comptable d'un actif mais qui, pour
des raisons fiscales, n'est pas déduite du montant amortissable de l'actif
(autrement dit de sa base fiscale). Cet actif d'impôt différé est généré lors de la
comptabilisation initiale d'un actif. La valeur comptable de l'actif est inférieure à sa
base fiscale, d'où une différence temporelle déductible. Si la subvention publique
est comptabilisée en produits différés, la différence entre le produit différé et sa
base fiscale égale à zéro est une différence temporelle déductible. Quelle que soit
la méthode de présentation retenue, une entreprise ne comptabilise pas l'actif
d'impôt différé en résultant, conformément à IAS 12, § 22. Par ailleurs, une
entreprise ne comptabilise pas les changements ultérieurs d'un actif ou passif
d'impôt différé non comptabilisé lorsque l'actif est amorti.
699. - Exemple.
Éléments favorables :
- l'existence de carnet de commandes fermes et génératrices de bénéfices futurs ;
- l'existence d'un historique de résultats bénéficiaires réguliers dans lesquels les
pertes éventuelles étaient attribuables à des événements exceptionnels.
Éléments défavorables :
- l'existence de pertes lors d'exercices précédents. Il est alors présumé qu'un
bénéfice n'est pas probable, sauf à apporter des preuves contraires convaincantes ;
- un historique de pertes fiscales reportables, non encore utilisées et venant à
expiration ;
- des comptes prévisionnels en pertes ;
- des événements en cours ou transactions en cours de dénouements défavorables
et pouvant affecter de façon significative les résultats futurs.
700. - Illustration.
Rapport annuel 2004 de Nestlé
« Les pertes fiscales sont comptabilisées à hauteur de 224 millions USD, alors que
les pertes fiscales non comptabilisées s'élèvent à 1 020 millions USD. Elles sont
comptabilisées dans la mesure où il est probable que l'on disposera de bénéfices
imposables futurs sur lesquels ils pourront être imputés. »
701. - La base fiscale d'un actif représente le montant qui sera fiscalement
déductible de tous avantages économiques imposables qui iront à l'entreprise
lorsqu'elle recouvrera la valeur comptable de cet actif. Si ces avantages
économiques ne sont pas imposables, la base fiscale de l'actif est égale à sa valeur
comptable (IAS 12, § 7). LE BILAN
702. - Exemple.
IAS 12, § 26, donne des exemples de différences temporelles déductibles qui
génèrent des actifs d'impôt différé :
- les coûts relatifs aux prestations de retraite peuvent être déduits du bénéfice
comptable des années de service de l'employé mais déduits du bénéfice imposable,
soit lorsque l'entreprise verse ses cotisations à un fonds, soit lorsqu'elle paye les
retraites. La différence entre la valeur comptable du passif et sa base fiscale, qui est
généralement nulle, est une différence temporelle. Cette différence temporelle
déductible donne Heu à un actif d'impôt différé lorsque l'entreprise en retire des
avantages économiques par le biais d'une réduction de son bénéfice imposable lors
du versement des cotisations ou du paiement des retraites ;
- les frais de recherche sont comptabilisés en charges dans le bénéfice comptable
de l'exercice au cours duquel ils sont encourus, mais peuvent ne pas être
fiscalement déductibles avant un certain temps. La différence entre la base fiscale
des frais de recherche, qui est le montant dont la déduction sera autorisée par
l'administration fiscale au cours d'exercices ultérieurs, et sa valeur comptable de zéro
est une différence temporelle déductible qui donne lieu à un actif d'impôt différé (V.
supra, n° 644) ;
- dans un regroupement d'entreprises qui est une acquisition, le coût de l'acquisition
est affecté aux actifs et aux passifs comptabilisés par référence à leur juste valeur à
la date de l'opération d'échange. Lorsqu'un passif est comptabilisé à la date
d'acquisition, mais que les coûts liés ne sont fiscalement déductibles qu'au cours
d'exercices ultérieurs, une différence temporelle déductible apparaît, qui donne lieu à
un actif d'impôt différé. De même, un actif d'impôt différé apparaît lorsque la juste
valeur d'un actif identifiable acquis est inférieure à sa base fiscale. Dans les deux
cas, l'actif d'impôt différé qui en résulte affecte le goodwill.
703. - IAS 12, § 34, précise qu'un actif d'impôt différé doit aussi être
comptabilisé pour le report en avant de pertes fiscales et de crédits d'impôt non
utilisés si l'entreprise évalue des bénéfices imposables futurs probables sur
lesquels ces pertes fiscales et crédits d'impôt non utilisés pourront être imputés.
704. - Les critères sont les mêmes que ceux retenus pour la comptabilisation des
actifs d'impôt différé résultant de différences temporelles déductibles. Toutefois,
l'existence de pertes fiscales non utilisées indiquent une faible probabilité que
l'entreprise disposera de bénéfices imposables suffisants. Dans ce cas, IAS 12, § 35,
permet la comptabilisation d'un actif d'impôt différé au titre de ces pertes fiscales ou
crédits d'impôt non utilisés s'il est probable que l'entreprise disposera suffisamment
de différences temporelles imposables auprès de la même autorité fiscale et la
même entité imposable. Si la société est en perte, le climat paraît défavorable et
l'entreprise doit avoir des indications convaincantes, détaillant les éléments
favorables. Ceux-ci seront étayés à l'annexe du bilan. L'entreprise indiquera alors le
montant de l'actif d'impôt différé et la nature des éléments probants justifiant sa
comptabilisation.
705. - Illustration.
709. - Les bénéfices non distribués par les filiales sont imposables lors qu’ils seront
distribués ou si les titres de participations seront vendus. IAS 12, § 15 et 39
prescrivent alors qu'un impôt différé passif doit être comptabilisé.
710. - Néanmoins, pour les impôts payables sur des bénéfices non distribués de
filiales et entreprises associées, IAS 12, § 39, interdit la comptabilisation de passifs
d'impôt différé (et ceux générés par tout écart de conversion cumulé lié) si :
- la mère, l'investisseur ou le coentrepreneur est capable de contrôler la date à
laquelle la différence temporelle s'inversera ; et
- il est probable que la différence temporelle ne s'inversera pas dans un avenir
prévisible.
Ainsi, les différences temporaires relatives aux participations sous contrôle conjoint
ou sous influence notable, (dans la mesure où il n'y a pas de contrôle sur la politique
de distribution), doivent être comptabilisées.
711. - Si aucun passif d'impôt différé n'est comptabilisé, IAS 12 impose que
l'entreprise fournisse une information sur le montant global des différences
temporelles concernées en annexe.
C. - Les taux d'imposition à retenir
712. - Les taux d'imposition retenus seront les taux adoptés ou quasi adoptés par la
législation fiscale nationale du pays concerné à la date de clôture. Les impositions
différées antérieures et subsistantes sont corrigées des nouvelles règles en vigueur
à la date d'arrêté des comptes (méthode du report variable). Lorsque des taux
différents s'appliquent en fonction des niveaux différents de résultats, les actifs et les
passifs d'impôts différés sont évalués en utilisant les taux moyens (IAS 12, § 46 à
49). Les changements de taux d'imposition votés par le législateur national après la
date de clôture ne peuvent pas être pris en compte dans l'évaluation des impôts
différés. Si les changements de taux d'imposition sont votés avant la date d'arrêté
des comptes, une information sera fournie en annexe.
713. - Illustration.
714. - Exemple.
Une société avait une perte fiscale de 20 000 € en N-1. Le taux d'imposition qui était
de 33 % en N-1, est de 30 % en H.
L'évaluation de l'impôt différé actif au 31/12/N-l était de 20 000 x 33 % = 6 600 €.
L'évaluation de l'impôt différé actif au 31/12/N est de 20 000 x 30 % = 6 000 €.
La variation due au changement de taux est donc de 6 600 - 6 000 = 600 €. On réduit
l'impôt différé actif pour ce montant en contrepartie d'une charge. La variation a un
impact de - 600 € sur le résultat N.
717. - Selon IAS 12, § 61, l'impôt différé supplémentaire généré par la
réévaluation n'impacte pas le résultat mais les capitaux propres (V. supra, n°
INFORMATION FINANCIÈRE EN IFRS
671). En effet, il est lié à une réévaluation d'actifs ayant généré une augmentation
des capitaux propres. On comptabilise (en plus de la réévaluation) une augmentation
de l’impôt différé passif pour 675 € ; en contrepartie, la réserve de réévaluation est
diminuée pour ce montant.
718. - En France, le règlement CRC n° 99-02 (§ 3151) énonce que les impacts des
changements de taux doivent, dans tous les cas, être enregistrés en résultat, même
si ces variations proviennent d'éléments antérieurement comptabilisés en capitaux
propres.
719. - L'actualisation des impôts différés est interdite (IAS 12, § 53). Il faudrait en
effet que la société soit capable d'établir un planning détaillé indiquant les dates
auxquelles chaque différence temporelle s'inversera. Devant la complexité de ce
travail, qui aboutirait à des traitements différents selon les entreprises, la norme
interdit l'actualisation. Pour le règlement CRC n° 99-02 (§ 3150) en revanche,
les impôts différés doivent être actualisés lorsque les effets de l'actualisation sont
significatifs et qu'un échéancier fiable de reversement peut être établi. Dans les faits,
cette divergence a peu de conséquences, car les cas où la différence est significative
sont rares.
729. - Illustration.
Le taux d'imposition français est constitué du taux normal de l'impôt sur les sociétés
(33,33 %) augmenté des contributions additionnelles en vigueur en 2005, qui portent
le taux global d'imposition des bénéfices à 34,93 % (35,43 % en 2004).
Les différences permanentes sont principalement dues aux dépréciations
d'acquisition, aux dividendes des sociétés non consolidées ainsi qu'à l'impact des
modalités de fiscalisation propres à certaines activités et au régime du bénéfice
consolidé.
INFORMATION FINANCIÈRE EN IFRS
730. - Exemple.
IAS 12, § 85, permet la présentation de la preuve d'impôt par regroupement des
rapprochements qui ont été effectués en appliquant les taux nationaux d'imposition
pour chaque juridiction. Par cette méthode, l'effet des différences entre les taux
d'imposition n'apparaît Pas. Nous avons alors le tableau suivant en prenant les
mêmes donnés que dans l'exemple ci-dessus :
20N
Bénéfice comptable avant impôt des deux entreprises 3500
Impôt aux taux nationaux : (1 500 x 30 %) + (2000 x 20 %) 850
20N
Impact fiscal des dépenses définitivement non déductibles 30
(différences permanentes) : 100 x 30 %
Charge d'impôt effective 880