Vous êtes sur la page 1sur 38

Problèmes de forage

TABLE DE MATIERES

Les instrumentations ………………………………………………………3

Les outils de repêchage ………………………………………………….8

Les outils de fraisage ……………………………………………………17

Les coincements …………………………………………………………..18

Détermination du point de coincement ……………………….27

Dévissage de la garniture …………………………………………….29

Le surforage ………………………………………………………………….30

La déviation ………………………………………………………………….31

Outils spéciaux …………………………………………………………….32

Les pertes de circulation ……………………………………………..35

-2-
L

LES INSTRUMENTATIONS
L'instrumentation est l’ensemble des opérations nécessaires pour remettre un
puits en état après des incidents ou accidents techniques.
L’équipement resté dans le puits suite à ces incidents est appelé “poisson”.
On dit qu'il y a instrumentation lorsque:
- du matériel est tombé dans le puits (peigne de clé, molette d'un outil,
etc…),
- il y a rupture de la garniture de forage, tubage,…
- il y a coincement de la garniture de forage, tubage,…

Les causes peuvent être dues à :


La nature des terrains
Coincement par pression différentielle,
- retombées,
- éboulements,
- accumulations de déblais,
- inclinaison du puits,
- formation de trou de serrure,
- réduction du diamètre du trou,
- fluage ou gonflement des argiles,
- ...

La défaillance du matériel
Le matériel de fond ou de surface n'a pas la capacité requise pour supporter
les contraintes subies pendant les opérations de forage :
- traction,
- torsion,
- éclatement,
- écrasement,
- corrosion,
- …

Les erreurs et négligences humaines


- manque de formation,
- non-application des procédures,
- manque de vigilance,
- manque de rigueur,….

Un programme inadapté
- côtes des sabots de tubage mal choisies
- type et caractéristiques de la boue mal adaptés,
- …

-3-
L

1. Préventions
Matériel
Matériel de fond : le matériel descendu dans le puits doit être en bon état et
résister aux différentes contraintes attendues ; en plus, il doit avoir des
dimensions et des formes qui permettent son repêchage s'il reste dans le puits.
Pour les puits verticaux, une inspection doit être effectuée toutes les 800
heures de rotation pour les masse-tiges et tous les 6 mois pour les tiges. Cette
durée est réduite de moitié pour les puits dirigés et horizontaux. Après
inspection, seules les tiges de classes supérieure ou 2 seront conservées.
Un matériel ayant servi à une instrumentation (battage, dévissage à
l'explosif,…) doit être immédiatement remplacé et renvoyé à l'atelier pour
inspection.
En dehors de ces inspections, les filetages doivent toujours être nettoyés en
cours de la manœuvre de remontée, graissés avec une graisse adéquate et
bloqués au couple requis.

Matériel de surface : tous les équipements de levage doivent être inspectés


annuellement.

Personnel
Le personnel doit être formé et sensibilisé pour bien appliquer les consignes
de forage et de sécurité.
Le maître sondeur, par exemple, doit comprendre et admettre qu'il faut être
toujours prudent en manœuvrant dans le découvert, qu'il ne faut pas tirer
excessivement en cas d'accrochage, etc…
Pour cela, une procédure de travail doit exister et des consignes bien détaillées
doivent être communiquées au personnel.

Nature des terrains et programmes


Les programmes de forage, tubage et boue doivent être adaptés aux terrains
qui vont être forés.

2. Détection
Une surveillance doit être effectuée en permanence durant les opérations de
forage pour détecter un problème pouvant causer une instrumentation.
Des instruments étalonnés et en parfait état de fonctionnement doivent être
placés, pour permettre au chef de poste de détecter toute anomalie.
Ces instruments doivent indiquer la pression, le poids de la garniture de forage
ou tubage, le couple (torque).

-4-
L

Paramètres de forage
Paramètres de consignes
Ce sont les paramètres nécessaires pour forer : ce sont les consignes
transmises par le superviseur.
Ces paramètres sont le poids sur l’outil, la vitesse de rotation et la vitesse des
pompes.

Paramètres de surveillance
Ce sont les paramètres qui doivent être surveillés pour détecter une anomalie.
Ces paramètres sont la pression, le couple résistant (torque) et le poids de la
garniture de forage.

Valeurs limites
Le superviseur ou le chef de chantier doivent transmettre au chef de poste les
valeurs limites de pression, couple résistant et poids à ne pas dépasser.
Ces valeurs sont :
- la pression de refoulement maximale : c’est la valeur à ne pas dépasser
pour ne pas endommager les équipements (éclatement du flexible
d’injection par exemple),
- le poids maximal de la garniture de forage : c’est la traction maximale
appliquée à la tige de sommet pour ne pas la cisailler,
- le couple résistant (torque) maximal : il ne doit pas dépasser le couple de
torsion de la tige la moins résistante pour ne pas la cisailler.

3. Surveillance
Durant toutes les opérations, le chef de poste doit surveiller en permanence
les paramètres. Si la tendance d’un paramètre change, il faut arrêter
immédiatement pour ne pas aggraver la situation, analyser le problème et y
remédier.
Voici quelques exemples d’anomalie durant le forage :
Augmentation de la pression de refoulement :
- Bouchage de la garniture.
- Bouchage des duses de l’outil.
- Eboulement.
- Fluage ou gonflement des argiles.

Diminution brusque de la pression de refoulement :


- Diminution importante : rupture dans la garniture de forage, confirmée
par la chute du poids et du torque.
- Diminution faible : perte d’une duse de l’outil.

-5-
L

Diminution progressive de la pression de refoulement :


- Début de sifflure dans la pompe (chemise, garniture de piston, garniture
de clapet ou siège).
- Début de sifflure dans la garniture de forage.

4. Recommandations
Durant les opérations de forage, certaines règles sont à observer pour limiter
les risques d'instrumentation ou éviter d'aggraver une instrumentation déjà en
cours. Les règles principales sont :
- manœuvrer prudemment dans le découvert pour réduire les risques de
coincement et les surpressions,
- en cas d'accrochage en cours de remontée, ne pas tirer, mais plutôt
dégager vers le bas, et essayer de passer tout en gardant le mouvement
vers le bas, la rotation, et, surtout, la circulation. Si ça ne passe pas,
reforer vers le haut avec les bras de l'outil,
- ne jamais tirer plus que la tension à la limite élastique des tiges,
- durant la descente, se méfier des derniers mètres avant le fond : le trou
peut avoir un profil conique, laissé par l'outil précédent s'il a perdu du
diamètre ; si ça ne passe pas, ne pas hésiter à reforer, mais à paramètres
réduits pour éviter que le nouvel outil ne se déforme en épousant la forme
du puits,
- après un arrêt de la circulation de longue durée (durant une manœuvre
par exemple), il faut démarrer les pompes doucement pour casser les
gels de la boue et éviter ainsi les surpressions susceptibles de créer des
pertes,
- lorsqu'on décide d'arrêter la table de rotation après un couple résistant
(torque) important, il faut le faire lentement pour éviter le retour de la
table et ainsi le dévissage de la garniture de forage,
- limiter au maximum l'immobilisation de la garniture de forage dans le
découvert,
- si, pour un arrêt de courte durée (ajout de simple par exemple) on décide
de laisser la garniture de forage en rotation lente, surveiller le couple et
faire attention au retour au moment de son arrêt,
- pour éviter la chute de ferraille dans le puits, mettre systématiquement
la plaque sur la table de rotation ; la fermeture des obturateurs totales
n'est pas une solution.

5. Précautions
L'instrumentation est une opération coûteuse et risquée ; elle l'est davantage
si on perd du temps dans des opérations inutiles dans l'espoir de repêcher par
chance, parce que le phénomène s'aggrave en fonction du temps.
Pour réduire les dégâts, il faut réduire le temps d'intervention, mais il ne faut
jamais compter sur le hasard : le problème doit être bien connu, les méthodes
étudiées et le matériel adéquat et prêt à fonctionner.
En résumée, il faut faire vite et bien.

-6-
L

Pour cela, avant de se trouver face à l'instrumentation :


- il ne faut jamais descendre dans le puits un matériel qui ne peut pas être
repêché,
- le matériel de repêchage, ainsi qu'un lot de consommables, doit être en
permanence disponible et en bon état de fonctionnement,
- les éléments de la garniture de forage sont mesurés et les mesures
reportées sur un registre,
- la coupe lithologique doit être prête avec les côtes réelles mesurées
durant le forage,
- tous les problèmes rencontrés (accrochages, couples résistants, etc…)
doivent être consignés,
- les calculs nécessaires à une instrumentation (la réserve de traction par
exemple) doivent être à jour.

Si l'instrumentation survient, il faut commencer par des tentatives simples de


courtes durées ; sinon, il faut bien analyser le problème et dresser un arbre de
décision qui décrit la succession des opérations avec toutes les combinaisons
possibles.
Des calculs sont faits pour décider du moment de mettre en place un bouchon
de ciment et dévier le puits au lieu de continuer inutilement à essayer de
repêcher.

Exemple d’arbre de décision

-7-
L

LES OUTILS DE REPÊCHAGE

1. Outils pour repêchage de la ferraille


L’aimant [magnet]
C’est un aimant contenu dans un corps en acier non
magnétique.
Il est percé de trous permettant la circulation de la boue.
Il peut être équipé, à sa partie inférieure, d’un guide de
centrage ou un guide de fraisage lui permettant une
meilleure récupération de la ferraille.
Il est destiné à récupérer de petites quantités de ferraille.
Si le puits est propre, l'aimant peut être descendu au câble
en lui raccordant un adaptateur. Par contre, si le puits ne
permet pas cette solution, l'aimant est descendu avec la
garniture de forage, pour permettre la circulation. Dans
ce cas, il est accompagné d’un panier à sédiments placé
immédiatement au-dessus.

Dans le cas de la circulation avec de la ferraille dans le puits (pendant le


fraisage, par exemple), on pose quelques aimants en surface (dans la goulotte
si c’est possible ou le box des tamis vibrants) pour récupérer la ferrailla
remontée par la boue et l’empêcher de passer dans le circuit.
Lorsqu'il est stocké, il est protégé par une plaque pour conserver ses
caractéristiques magnétiques.
Mode opératoire
Si le terrain est dur, la ferraille s'accumule au fond et ne peut pas s'accrocher
aux parois. Dans ce cas, il suffit de circuler quelques minutes au-dessus du
fond puis poser légèrement ; dégager de quelques centimètres, tourner
légèrement puis reposer sur le fond ; répéter cette opération plusieurs fois
pour être sûr que toute la surface du fond a été balayée par l'aimant.
Remonter en surface sans dévisser à la table, en évitant de brusquer la
garniture de forage.
Si le terrain est tendre, la ferraille, surtout s'il s'agisse d'une mollette, se
détruit en petits morceaux qui s'accrochent aux parois sur une certaine
hauteur.
Lorsqu'on remonte un outil qui a perdu une molette, on peut constater en
surface cette hauteur grâce aux marques laissées sur les masse-tiges. Pour
cela, arrivé à cette côte, il est recommandé de continuer la descente de
l'aimant en circulant à plein débit et tournant à grande vitesse pour faire
tomber toute la ferraille au fond; cette opération est répétée plusieurs fois
avant de procéder au repêchage comme décrit précédemment.

-8-
L

Le panier à sédiments [junk Sub ou junk Basket]:


C’est un raccord qui comporte une jupe pour la
récupération de la ferraille de petite taille mais assez lourde
pour être remontée par la boue. Il est vissé directement
au-dessus d’un outil dusé.
Lorsqu'on circule, la vitesse de remontée de la boue
diminue juste au-dessus de la jupe facilitant ainsi la
retombée de la ferraille.
Ce panier est utilisé pendant le fraisage ou accompagnant
un aimant. Il peut être aussi descendu avec l'outil pour
récupérer la ferraille restée dans le puits avant la descente
d'un nouvel outil.
Cependant, le forage avec ce panier est risqué, du fait que
la restriction de son corps au niveau de la chemise présente
un point faible qui ne résiste pas aux contraintes
rencontrées dans le puits (couple résistant, tirage, poids
excessif sur l'outil, etc…).

Mode opératoire
- une fois arrivé à quelques centimètres du fond, circuler au débit maximal,
- arrêter la circulation pendant 1 ou 2 minutes,
- dégager de quelques mètres,
- redescendre au fond en reprenant la circulation et gratter le fond si
nécessaire,
- répéter l'opération plusieurs fois.

L’araignée [poor man]:


L’araignée est un morceau de tubage H40 ou J55 dont l'extrémité inférieure
est taillée en dents très longues (1.3 fois le diamètre du tube), comportant une
amorce de pliage vers l'intérieur.
Elle est utilisée pour repêcher de la ferraille.
L’inconvénient majeur de cet outil est le fait que les dents risquent de se plier
vers l’extérieur empêchant ainsi la remontée dans le tubage.

Mode opératoire
L’araignée est descendue avec la garniture de forage, en passant lentement
dans le découvert.
Une fois au fond :
- dégager de quelques centimètres et circuler,
- arrêter la circulation,
- poser 5 à 10 tonnes sans circulation, en tournant légèrement à droite
pour plier les dents vers l'intérieur.

-9-
L

Le carottier de repêchage à circulation directe [junk catcher]


Il est composé d’un tube, d’une fraise et de deux
anneaux porte-linguets, qui peuvent être remplacés par
un aimant.
Ce carottier est surtout utilisé pour repêcher les
molettes des outils.

Mode opératoire
- arrivé à quelques centimètres du fond, circuler pendant quelques
minutes,
- réduire le débit et descendre lentement jusqu'à coiffer la ferraille,
- carotter 30 à 60 cm du terrain,
- couper et remonter la carotte sans dévisser à la table.

La garniture de forage remonte pleine de boue du fait que la carotte au fond


obstrue le passage.

Carottier de repêchage à circulation inverse [reverse circulating junk


catcher]
Le carottier de repêchage à circulation inverse est composé
de :
- un tube intérieur solidaire d’un tube extérieur ; les deux
tubes tournent ensemble ; ils ne sont doublés que pour
permettre la circulation entre eux, et éviter la circulation
au-dessus de la carotte,
- une fraise dentée rechargée en carbure de tungstène,
- un anneau porte-linguets. Le tube intérieur est muni, à sa
partie supérieure, d’un siège recevant la bille qui sert à
rétablir la circulation inverse entre les deux tubes.
Empêchée par la bille sur son siège, la boue passe entre
les deux tubes, sort en bas par des trous du tube
extérieur, entre par le bas dans le carottier et sort par des
trous situés en haut du carottier. Cette circulation inverse
pousse la ferraille vers le centre du trou.

- 10 -
L

Ce carottier sert à récupérer des objets divers et, surtout, les molettes d'outils .
Il peut être muni d'un aimant.

Mode opératoire
- commencer par une circulation directe à quelques centimètres du fond
pour nettoyer le carottier et le trou,
- lancer la bille. Lorsque cette dernière arrive sur son siège, la pression
augmente progressivement jusqu'au cisaillement des goupilles pour
libérer le piston qui glisse vers le bas pour permettre la circulation par les
jets, ce qui provoque une dépression à l'intérieur du corps qui aspire la
ferraille à repêcher.
- carotter quelques centimètres,
- couper la carotte et remonter le carottier en évitant de dévisser à la table.

2. Outils de repêchage de la garniture


L’overshot
Si la garniture s'est simplement dévissée, on
essaye tout d'abord de la revisser si le filetage
est toujours en bon état. En général, on soude
un guide au bout du joint mâle pour faciliter son
guidage dans le joint femelle.
S'il y a eu rupture de la garniture, il faut
descendre un overshot, un taraud ou une cloche
taraudée, selon l'état et les dimensions de la tête
du poisson. Quelquefois, il est nécessaire de
fraiser la tête du poisson avant de la coiffer.
L’overshot est composé d’un corps dont
l’intérieur est usiné en hélices coniques pour
recevoir le système de prise. Ce dernier est
immobilisé en rotation par une bague d'arrêt.
Une garniture d’étanchéité permet la circulation
à travers le poisson après repêchage s'il n'est pas
bouché ; sinon, cette garniture éclate et permet
la circulation au-dessus du poisson.
Un guide de même diamètre que le corps est vissé au bas de l'overshot pour
faciliter la coiffe du poisson.
Pour chaque type d'overshot, il existe toute une gamme de spirales et de coins
dont le diamètre de prise varie de 1/8" en 1/8".
Une spirale ou un coin peut coiffer jusqu'à 1/8" de plus ou de moins que son
diamètre nominal pour les diamètres supérieurs à 6", et 1/16" pour les
diamètres inférieurs.

- 11 -
L

Le dispositif de prise peut être :


- à spirale, pour la prise de poissons de gros diamètre, s'approchant du
diamètre intérieur de l'outil. La spirale est torsadée à gauche et est
montée dans le corps avec l'ergot vers le bas;
- à coins, système plus robuste, mais la prise se fait sur des poissons de
plus petit diamètre. Ce sont des coins fendus à la partie supérieure pour
avoir une certaine élasticité et usinés extérieurement en hélices coniques.

Le guide peut être remplacé par un autre de diamètre plus gros lorsque le
diamètre du trou est très grand par rapport à celui du poisson ou par un crochet
redresseur si le puits est très cavé.
On peut même équiper l’overshot d'une fraise pour remettre en état la tête d u
poisson ou d'une extension entre le corps et le raccord dans le cas de prise
basse sur le poisson au cas où la tête du poisson est trop endommagée.

Guide évasé
[oversize guide] Crochet redresseur Fraise

- 12 -
L

Mode opératoire
- circuler à quelques centimètres au-dessus de la tête du poisson pour bien
la nettoyer,
- réduire le débit et descendre en tournant à droite lentement pour coiffer
le poisson; une augmentation de la pression indique la coiffe du poisson,
- à ce moment, arrêter la rotation et descendre pour engager
complètement le poisson,
- arrêter la descente et mettre en tension pour agripper le poisson,
- mettre en circulation (si le poisson n'est pas bouché) et dégager pour
s'assurer de la liberté du poisson, redescendre en donnant un coup de
frein brusque pour s'assurer de la bonne prise,
- si le poisson est coincé et on décide de le relâcher, donner quelques
secousses vers le bas pour décoincer le système de prise puis tourner à
droite en dégageant lentement.

La cloche taraudée [die collar]


La cloche taraudée est un cylindre conique comportant intérieurement un
filetage fin à 6 filets au pouce avec une conicité de 4°. Le filetage est durci par
traitement thermique pour pouvoir se visser sur l'extérieur du poisson dont le
matériau est plus tendre.
Elle sert à repêcher des poissons tubulaires fixes en rotation, ou à les dévisser
si on utilise une cloche taraudée à gauche.
Des rainures verticales sont taillées à l'intérieur afin de faciliter le dégagement
des copeaux.
Certaines cloches ont un filetage extérieur mâle en bas pour visser un guide.

Cet outil ne peut pas relâcher le poisson après la prise, ce qui nécessite de le
descendre accompagné d'un joint de sécurité.
Cet outil est utilisé s’il n’y a pas d’autres solutions, parce qu’il supporte peu la
traction.

- 13 -
L

Mode opératoire
- circuler au-dessus de la tête du poisson pour la nettoyer,
- descendre sans circulation, poser légèrement sur le poisson et visser
lentement jusqu’à augmentation du torque au maximum autorisé par les
tiges,

- 14 -
L

- maintenir le torque pendant quelques instants,


- remonter en faisant attention de ne pas trop tirer en cas de coincement.
Ne pas dévisser à la table durant la remontée.

Le taraud [pin tap]:


Le taraud a une conicité de 10% et un filetage fin durci
par traitement thermique sur toute sa longueur.
Il est muni d'un trou pour le passage de la boue et des
canaux sont taillés sur toute sa longueur pour
permettre l'évacuation des copeaux.
Il est destiné pour le repêchage du matériel tubulaire
dont le jeu entre le poisson et le trou ne permet pas
le passage d'un overshot ou une cloche taraudée.
Une fois vissé, le taraud ne peut relâcher le poisson
qu'en battant à la coulisse ou au joint coulissant. Il est
nécessaire d'intégrer un joint de sécurité dans ce train
de repêchage.

Mode opératoire
- circuler au-dessus de la tête du poisson pour la nettoyer,
- descendre lentement jusqu'à pénétration dans le poisson, qu'on détecte
grâce à une légère remontée de la pression,
- visser lentement jusqu’à augmentation du torque au maximum autorisé
par les tiges,
- tenir le torque un certain moment puis relâcher,
- remonter en faisant attention de ne pas trop tirer en cas de coincement.
Ne pas dévisser à la table durant la remontée.

3. Outil de repêchage de tubage [releasing ou casing spear]


L'outil de repêchage par l'intérieur est constitué d'un corps muni
d'un mandrin usiné en hélice gauche, d'une cage comportant 3
coins d'ancrage disposés à 120° et 3 ressorts de friction à lames
entre les coins.
Il est utilisé pour repêcher des poissons dont le diamètre
extérieur ne permet pas la coiffe par overshot et le diamètre
intérieur est suffisamment gros pour lui permettre de passer. Il
est généralement utilisé pour repêcher le tubage.

- 15 -
L

Mode opératoire
Les ressorts de friction à lames s'agrippent à l'intérieur du poisson immobilisant
ainsi la cage en rotation.
En tournant d'un sixième de tour à gauche, la cage porte- coins étant immobile,
le mandrin tourne et les rampes coniques viennent se positionner sous les
coins. En tirant, les coins glissent sur les rampes, sortent et viennent s'agripper
contre la paroi du poisson ; il ne reste plus qu’à tirer pour remonter le poisson,
en évitant de dévisser à la table.
Pour relâcher la prise, il suffit de poser légèrement, tourner d'un sixième de
tour à droite, et poser ou même battre vers le bas pour désancrer les coins.

4. Outils de repêchage du câble


Le harpon extérieur [Rope ou Wireline Spear]
Le harpon extérieur est une longue tige
munie de griffes et d’u filetage à sa partie
supérieure pour le raccordement à la
garniture. Il est utilisé pour repêcher un
câble cassé dans le tubage.
Sa partie supérieure est équipée d'une bague
cylindrique de diamètre égal au diamètre
intérieur du tubage pour éviter
l'accumulation du câble au-dessus du
harpon, ce qui peut causer son coincement.

Le harpon intérieur
Le harpon intérieur est composé de deux ou plusieurs supports verticaux sur
lesquels plusieurs griffes sont soudées intérieurement. Un raccord supérieur
solidarise les supports entre eux et permet le raccordement à la garniture. Il
est utilisé pour repêcher un câble cassé dans le découvert.

5. Composition d’une garniture de repêchage


Une garniture de repêchage type est composée de (de bas en haut) :
- un outil de repêchage (overshot, taraud, cloche taraudée,…), choisi en
fonction de l'état et des dimensions de la tête de poisson,
- un joint de sécurité destiné au dévissage en cas de difficulté,
- un joint coulissant (bumper sub) pour battre vers le bas et relâcher l'outil
de repêchage en cas d'échec,
- une coulisse hydraulique pour battre vers le haut en cas de coincement
du poisson,
- un nombre suffisant de masse-tiges pour assurer le battage.

- 16 -
L

Le joint de sécurité est toujours placé le plus bas possible, permettant ainsi de
récupérer le maximum de la garniture de repêchage au cas où le poisson ne
vient pas et l'outil de repêchage ne lâche pas sa prise; il est à éliminer si on
envisage un dévissage à l'explosif.
L'accélérateur de battage est recommandé si on utilise une coulisse
hydraulique dans des puits dont les frottements sont importants. Il est placé
au sommet des masse-tiges.

- 17 -
L

LES OUTILS DE FRAISAGE

Les fraises [junk mills] détruisent la ferraille non repêchable ou remettent en


état une tête de poisson endommagée.
Elles sont rechargées de carbure de tungstène et possèdent des trous pour
permettre le passage de la boue.
Elles sont toujours descendues accompagnées d'un panier à sédiments placé
immédiatement au-dessus.
Lorsque les grains actifs s'usent, la matrice se creuse pour exposer de
nouveaux grains. On peut aussi exposer une nouvelle couche de grains en
battant légèrement pour casser l'ancienne.

Une garniture de fraisage doit comporter au moins un panier à sédiments situé


directement au-dessus de la fraise et une coulisse pour pouvoir se dégager en
cas de coincement du a la retombée de débris métalliques sur les épaules de
la fraise ou du stabilisateur.
Elle doit aussi comporter 1 ou 2 stabilisateurs de même diamètre que la fraise
pour limiter les risques de déviation.
Durant le fraisage, il faut placer quelques aimants sur la goulotte si elle est
ouverte ou dans le box du tamis vibrant pour récupérer la ferraille fine arrivée
en surface, et l’empêcher de passer dans le circuit boue pour ne pas
l’endommager.
Il est recommandé, pendant le fraisage, d’utiliser une boue assez visqueuse
pour remonter la ferraille. Etant donné qu’il est difficile d’augm enter la
viscosité de la boue à base d’huile, il faut donc utiliser une boue à base d’eau.

- 18 -
L

LES COINCEMENTS
Lorsqu'on constate des difficultés dans les opérations de forage (traction,
reforage, coups de pression, variation du couple, etc...), il faut établir un
diagnostic, dont la résolution repose sur la précision et l'exactitude. Une
interprétation erronée des symptômes peut amener à une mauvaise réaction et
à une aggravation de la situation.
Ces difficultés peuvent avoir quatre grandes causes principales :
- nettoyage insuffisant de l'annulaire,
- mauvaise géométrie des parois,
- présence de zones fluantes,
- collage par pression différentielle.

A chacune de ces causes correspondent des:


- conditions nécessaires ou favorables,
- symptômes spécifiques,
- essais à faire sur le puits pour confirmer l'hypothèse faite,
- traitements préventifs et curatifs.

La bonne compréhension du phénomène repose sur une interprétation fine des


informations, donc de la qualité et la fiabilité des instruments de mesures.
Une fois la garniture coincée, il ne s'agit plus de chercher le responsable, mais
de bien analyser la situation et choisir la méthode la plus adaptée et la moins
onéreuse pour résoudre le problème..

1. Nettoyage insuffisant de l'annulaire


Pour qu'il y ait mauvais nettoyage, il suffit que la vitesse de sédimentation,
pour un déblai de taille donnée, soit supérieure à la vitesse de remontée de la
boue dans l'annulaire (débit divisé par la surface de l'annulaire).

La vitesse moyenne de remontée est fonction de


la géométrie de l'annulaire. Sa connaissance est
compliquée surtout dans les zones cavées, où
plusieurs profils de vitesse sont possibles.
A ceci s'ajoute l'effet de rotation de la garniture
dont l'axe n'est ni centré, ni même stable dans le
trou, en particulier pour les tiges, ce qui perturbe
la remontée des déblais.
En plus, si le puits est fortement incliné, il y a
accumulation des déblais dans la partie basse du
trou et l'écoulement de la boue est modifié.

- 19 -
L

La vitesse de sédimentation dépend de la taille, densité et forme des déblais.


Cette vitesse dépend également de la rhéologie de la boue, qui, pour la plupart
des boues, varie beaucoup avec la température et la pression surtout pour les
boues à l'huile.
La rhéologie dans les conditions de fond peut donc être très différente de celle
mesurée en surface.
Si le trou est très cavé ou très incliné (30° ou plus), la rhéologie e st trop faible
et le débit insuffisant, la vitesse de remontée des déblais va diminuer, ce qui va
causer une accumulation des déblais de grande taille dans l'annulaire au dessus
des masse-tiges.
La concentration excessive en déblais va entraîner une augm entation de la
densité moyenne de la boue et risque de provoquer des pertes, surtout dans un
forage très rapide en gros diamètre.
La boue ne peut pas transporter plus de 4% de déblais (en volume et
indépendamment de la teneur en solides de la boue).
Si les déblais sont des argiles collantes, ils vont se rassembler et coller sur la
garniture ou les parois du puits et former des bouchons qui bouchent l'annulaire.
Quelquefois, ces bouchons bouchent tout l'annulaire en formant un piston et se
mettent subitement à remonter aussi vite que la boue. Arrivés en surface, ils
peuvent éjecter les fourrures de la table de rotation et soulever le carré
d'entraînement, ce qui risque de blesser le personnel.

- 20 -
L

Aux difficultés causées par les déblais, s’ajoutent les retombées, qui, à la
différence des déblais, ont des tailles et des formes quelconques.
Ces retombées remontent bien avec la boue grâce à leur forme en plaquettes ou
en aiguilles, mais leur vrai problème est la création de caves de diamètre
croissant, qui vont perturber la vitesse de remontée de la boue et entraîner un
mauvais nettoyage.
Les retombées peuvent être initiées par l'éboulement d'un morceau de banc
compact et dur. Quels que soient le débit et la rhéologie de la boue, il est évident
qu'un tel pavé ne peut pas être remonté et doit être préalablement rebroyé par
le battage, les stabilos ou même les épaules de l'outil.
L’absence ou la faible quantité de déblais aux vibrateurs peut être un signe
avertisseur du mauvais nettoyage. Il faut cependant s’assurer que les déblais ne
soient pas dissous dans la boue (argiles), ce qui changerait ses caractéristiques
(densité, viscosité, teneur en solides), ou des sables fins peuvent traverser les
vibrateurs.
Il est à citer aussi que la traversée du sel massif avec une boue non salée saturée
va se traduire par une absence totale de déblais.
Un mauvais nettoyage de l'annulaire va se manifester par un déséquilibre
hydrostatique dans le puits qui va causer une surpression en tête des tiges et des
back-flows pendant les ajouts, risquant de boucher les duses de l’outil et
l’intérieur de la garniture de forage ; ce qui peut être évité si cette dernière est
munie d’une soupape de sécurité (float valve).

Méthodes préventives
Cavage
Le cavage du puits entraîne:
- une quantité supplémentaire de déblais à remonter,
- une diminution de la vitesse annulaire en face des zones cavées,
- la possibilité d'éboulement de bancs résistants déséquilibrés et fragilisé
parce qu'il est intercalé entre deux zones cavées,
- l'accumulation de déblais et de retombées dans les caves, puis leur remise
en circuit de façon imprévisible.

Tout ceci provoque des difficultés de nettoyage de l'annulaire.


Il faut donc essayer de forer un puits le plus calibré possible..
A noter également le risque accru de coincement après éboulement et les
difficultés croissantes des instrumentations en trou cavé pour coiffer un poisson.

Vitesse d'avancement
Une boue ne peut supporter plus de 4 % de déblais".
Exemple : pour un débit de 3 500 l/mn, 4% équivaut à 140 l/mn de déblais.
En prenant l'hypothèse que les déblais remontent 2 fois moins vite que la boue ,
la vitesse d'avancement doit donc être telle que l'apport de déblais doit rester
inférieur à 70 l/mn.
Pour un forage en 17"1/2 (155 l/mn), ceci donne une vitesse d'avancement
maximale de 0.5 m/mn, soit 30 m/h.

- 21 -
L

Caractéristiques de la boue
Il y a 2 cas fréquents où les caractéristiques de la boue peuvent se révéler
inadaptées à un bon nettoyage:
- le forage rapide en grand diamètre où on n'arrive pas à fabriquer assez vite
la boue nécessaire aux caractéristiques désirées. Il faut alors réduire
l'avancement et circuler pour conditionner la boue.
- en forage profond, les hautes températures peuvent détruire les
viscosifiants et réduire la viscosité de la boue. Cette chute devra être
compensée par un débit plus élevé.

Méthodes curatives
- circulation d’un bouchon visqueux,
- augmentation du débit,
- augmentation de la viscosité

2. Mauvaise géométrie des parois


Cavage
Peut-être causé par les vibrations de la garniture, un débit élevé, une boue
fluide, la dispersion des argiles, la dissolution du sel des bancs salifères si la
boue n’est pas salée saturée,…

Diminution du diamètre du trou


Peut-être causée par le passage de l'outil dans une formation abrasive qui use la
protection de son diamètre ou le carottage avec une couronne ayant un diamètre
légèrement inférieur à celui de l’outil.
Les risques de coincements sont importants lorsqu'on descend un outil neuf.
Il est alors important de mesurer l’usure sur le diamètre de l’outil remonté avant
de descendre un autre neuf et commencer le reforage, avec des paramètres
réduits pour ne pas endommager le nouvel outil, avant d’arriver au fond.

Trajectoire
Dans un puits vertical, les changements de trajectoire peuvent être provoqués
par une garniture mal choisie, des paramètres de forage non adaptés ou des
anomalies du terrain (pendage par exemple). Ceci entraîne la formation d’un
coude (dog-leg) du à la variation de l'inclinaison et/ou de l'azimut.
Si ce coude est assez important, il peut provoquer de très sérieuses difficultés au
passage de l'outil et des stabilisateurs, surtout suite au changement du BHA.

- 22 -
L

Quelquefois, les tiges en tension peuvent s'incruster dans le coude et y former


une gorge appelée trou de serrure (key-seat). Le diamètre de cette gorge est
celui des tiges et ne laisse donc pas passer ni les masse tiges, ni les stabilisateurs ,
ni l'outil. Le coincement est donc inévitable à la remontée de la garniture.

Parfois, en forant des alternances non homogènes, l'outil ripe vers la zone la plus
tendre et crée des micro dog-legs ou un trou en escalier.

- 23 -
L

3. Ferraille et objets divers


Il peut s'agir d'outils tombés dans le trou (marteau, outil, peigne de clé, …) ou
de matériel détruit en cours de forage (molette d'outil, picots, billes de roulement,
… ).
Ces objets vont causer des coups de torque et de traction. Les difficultés se
manifesteront surtout à la remontée.
Le reforage de ferraille peut être confirmé en récupérant la limaille avec un
aimant posé dans la goulotte. Il est quelquefois possible de détecter des marques
significatives sur les tool- joints, les épaules et les dents de l'outil.
Dans le cas de protecteurs de casing, des morceaux de caoutchouc peuvent
remonter aux vibrateurs.

4. Fluage et gonflement
Ce phénomène provoque un resserrement des parois du puits, entraînant des
difficultés en manœuvres.

Fluage des argiles


L'argile, étant une roche poreuse et imperméable, emprisonne l’eau sous une
pression anormalement élevée. Cette eau sous pression tend à faire fluer
l’argile dans le trou, si la contre-pression exercée par la colonne de boue est
insuffisante.

Fluage du sel massif


À haute pression et haute température, le sel devient plastique. Comme l’argile,
ce sel peut fluer dans le puits.

Argiles gonflantes
Ce sont des argiles qui gonflent au contact de l’eau et réduisent ainsi le diamètre
du trou. La meilleure solution pour éviter le gonflement de ces argiles est de les
forer avec une boue à base d’huile.

- 24 -
L

5. Procédures en cas de coincement


Coincement en cours de remontée
Le coincement en cours de remontée peut être du à :
- l'éboulement de formations mal consolidées,
- le rétrécissement du trou dû à la présence d’argiles gonflantes ou
fluentes,
- la formation d'un trou de serrure [key seat],
- le collage par pression différentielle,
- la chute d'objets métalliques dans le puits.

Dans tous les cas, il faut toujours essayer de se libérer vers le bas, même en
battant si la garniture de forage est munie d'une coulisse.
Si on se libère vers le bas, essayer de reforer vers le haut avec les épaules de
l'outil en appliquant une légère tension ; travailler au couple en surveillant la
pression de refoulement. Se dégager de temps en temps en bas pour garder
la rotation et le mouvement vers le bas.
S'il est impossible de se dégager vers le bas et la circulation est normale, il
s'agit probablement d'un coincement par pression différentielle. Essayer alors
de mettre en place des bouchons de décoinçant ou alléger la colonne
hydrostatique, sinon, il peut s'agir d'un éboulement ou d'un rétrécissement de
trou, il faut penser alors à battre (vers le bas de préférence en premier lieu) si
la coulisse existe, ou dévisser et établir un programme d'instrumentation avec
arbre de décisions pour la suite des opérations (battage, surforage, déviation).

Coincement en cours de descente


Le coincement en cours de descente peut être du à :
- la réduction du diamètre du puits (trou conique) due à la perte de
diamètre de l'outil précédent,
- la descente d'une garniture de forage plus rigide que la précédente,
- le changement du type de l'outil,
- le collage par pression différentielle,
- le rétrécissement du trou dû à la présence d’argiles gonflantes ou
fluentes,
- une descente trop rapide créant la formation de pont de déblais sous
l'outil.

Dans tous les cas, à part le collage par pression différentielle, il faut toujours
essayer de se dégager vers le haut, même en battant si la garniture de forage
est munie d'une coulisse, et, si on se libère, reforer le passage difficile à faible
poids pour ne pas déformer l'outil, surtout s'il s'agit d'un trou conique en
terrain dur.
S'il est impossible de se dégager vers le haut, il faut établir un programme
d'instrumentation avec arbre de décisions pour la suite des opérations
(battage, surforage, déviation).

- 25 -
L

Coincement en cours de forage


Le coincement en cours de forage peut être du à :
- l'éboulement de formations non consolidées, surtout à la suite d'une
perte,
- l'accumulation des déblais sur l'outil et les stabilisateurs, due au mauvais
nettoyage du puits,
- le fluage ou gonflement des argiles,
- le collage par pression différentielle.

Le signe précurseur d'un coincement pendant le forage est représenté par les
augmentations brusques du couple résistant.
Si la circulation existe et on n'est pas coincé par pression différentielle, il faut
essayer de regagner la rotation, avec l'indicateur de poids indiquant le poids
de la garniture de forage dans la boue. On essaye alors de reforer vers le haut
avec les épaules de l'outil. Il faut éviter de tirer vers le haut, ce qui ne fait
qu'aggraver la situation en tassant les retombées sur l'outil, entraînant ainsi le
blocage de la circulation.
Si la circulation n'existe pas, il faut essayer de la récupérer elle ou la rotation,
en pompant à très faible débit et en tournant jusqu'au couple maximal permis.
Surveiller la pression, parce qu'on risque de fracturer la formation.
Si on récupère la circulation même à faible débit, il faut essayer de reforer vers
le haut. Si on n'y arrive pas, il faut dévisser et établir un programme
d'instrumentation avec arbre de décisions pour la suite des opérations
(battage, surforage, déviation).

6. Le coincement par pression différentielle


Le coincement par pression différentielle est causé par la différence entre la
pression régnant dans une formation poreuse et perméable et celle de la
colonne de boue, et s'exerce généralement sur les masse-tiges si elles sont
immobilisées en face de cette formation.
Le cake qui s'est déposé sur la formation forme un joint qui empêche
l'égalisation des pressions entre les deux faces des masse-tiges. L'épaisseur
du cake augmente la surface de collage.
Le collage est plus sérieux si le puits est dévié, le filtrat est élevé et la
différence de pression est importante.

- 26 -
L

Ce coincement se traduit par l'absence totale de la rotation et des mouvements


de la garniture dans les deux sens ; seule la circulation reste normale.
Pour éviter ce problème, il est recommandé de diminuer la surface de collage
en évitant l'utilisation de masse-tiges surdimensionnées et en utilisant une
garniture stabilisée, des masse-tiges spiralées, ou mêmes des tiges lourdes
pour remplacer quelques masse-tiges. Il faut aussi utiliser une boue de densité
juste nécessaire pour maintenir les fluides de formation ou les argiles fluentes
en place et un faible filtrat lié à un faible pourcentage en solide. Une boue à
l'huile est conseillée dans cette situation.
Les signes précurseurs d’un collage par pression différentielle sont :
- torque lors du forage si la rotation est faible,
- tractions lors des ajouts.

Si ces signes sont détectés, il faut éviter d’arrêter la rotation de la garniture


longtemps, surtout lors des ajouts, jusqu’à ce que les masse-tiges sortent de
la zone de collage.

Remèdes
Si la garniture est coincée par pression différentielle, il faut poser le poids de
toute la garniture tout en essayant de tourner la table jusqu’au couple maximal
permis et en circulant avec un faible débit pour essayer de décoincer.
Si l’on tire au lieu de poser, la surface de collage augmente et ça ne fait
qu’aggraver la situation. Même le battage vers le haut ne servirait à rien, sinon
coller davantage la garniture.
Si la garniture est toujours coincée, il faut, selon le cas, pomper un bouchon
de décoinçant ou alléger la colonne hydrostatique en remplaçant la boue par
une autre plus légère ou en pompant un bouchon d’eau ou de gasoil (méthode
du tube en U), et cela tout en maintenant la garniture totalement posée avec
le couple appliqué à la table de rotation.
Si on craint une venue en allégeant la colonne de boue, il faut fermer
l’obturateur annulaire.
Si le résultat est négatif, il faut dévisser et dévier le puits.
Dans ce cas de coincement, il ne faut ni surforer le poisson, ni descendre un
train de battage.
Si on essaye de surforer, le risque de coller les tubes de surforage est très
important et on va laisser un deuxième poisson dans le puits ; si on desce nd
une coulisse pour battre vers le haut, c’est inutile parce qu’il faut une force de
traction très importante pour décoller la garniture.
On peut aussi dévisser la partie libre et descendre un train de test. Le packer,
une fois ancré, supporte la colonne de boue et déclenche une venue qui
dégagera la garniture coincée.

- 27 -
L

DETERMINATION DU POINT DE COINCEMENT


1. Mesure des élongations :
Cette méthode permet de calculer la côte approximative du point de
coincement en mesurant, en surface, l'allongement obtenu à partir de 2
tractions successives sur la garniture de forage.
L = 2.675 x p x l / (P2 - P1)

Avec :
L : longueur de la garniture libre, en m,
p : poids linéaire des tiges, en kg/m,
l : allongement en mm entre les tractions P 2 et P1,
P1 et P2 sont comprises entre le poids de la garniture et la traction maximale.

2. Mesure par extensomètre :


L’extensomètre [FPIT : free point indicator tool] est un capteur
qu’on descend à l'intérieur de la garniture de forage au moyen
d'un câble électrique pour mesurer le pourcentage des efforts de
tension et de torsion transmis au fond à partir de la surface.
Il est descendu accompagné d'un joint coulissant [bumper sub],
d'un détecteur de joints [CCL] et de quelques barres de charges
pour vaincre la poussée d'Archimède.
Si l’outil se trouve dans la partie coincée de la garniture, les
efforts de traction et de torsion appliqués en surface ne sont pas
transmis et aucune variation de résistance ou du champ
électromagnétique n'est enregistrée.
Pendant les mises sous contraintes de la garniture de forage, il
ne faut pas dépasser 80% de la tension à la limite élastique et
du couple de torsion maximal des tiges.

Remarque : une garniture coincée n'est plus soumise à la poussée


d'Archimède.

Si l’appareil n’est pas doté de top drive, il est recommandé d'utiliser la tige
d'entraînement et engager le carré d’entraînement dans la table de rotation
pour les opérations de décoincement (détermination du point de coincement,
dévissage, etc…).
Le coincement durant une manœuvre laisse une tige qui dépasse de la table
de rotation et il est difficile de placer la tige d'entraînement.
Pour la placer, procéder de la manière suivante :
- si le tool-joint de la tige est situé entre les mâchoires de l'obturateur et
la table, fermer l'obturateur à mâchoire sur tiges en appliquant le
maximum de pression, dévisser la tige et visser la tige d'entraînement ;
- si le tool-joint se trouve au droit des mâchoires de l'obturateur, poser une
partie du poids de la garniture de forage, poser sur les coins puis attacher
les poignées ensemble, dévisser ainsi la garniture de forage, remonter et
enlever la tige du haut, visser la tige d'entraînement, descendre et

- 28 -
L

revisser sur le reste de la garniture. Il est recommandé de dévisser le


plus haut possible et, si possible, dans le tubage pour faciliter le revissage
par la suite ;
- si le tool-joint se trouve quelques centimètres au-dessous des mâchoires
de l'obturateur, tirer jusqu'à ce que le tool-joint dépasse les mâchoires,
sans pour cela dépasser la traction maximale permise, fermer les
mâchoires et procéder comme décrit dans le premier cas.

Une fois la tige d'entraînement en place, enlever le bouchon du col de cygne


de la tête d'injection s'il existe, sinon enlever le col de cygne lui même pour
permettre le passage du câble électrique. Un guide en caoutchouc est placé
pour éviter le frottement du câble contre le tube d’usure de la tête d’injection.
Il faut préparer une cisaille pour couper le câble et fermer la kelly cock en cas
de venue.

- 29 -
L

DEVISSAGE DE LA GARNITURE
1. Dévissage mécanique
C’est une méthode peu précise, mais, parfois, nécessaire pour la poursuite de
l’instrumentation.
Dans le cas où la tige d’entraînement n’est pas placée, poser une partie du
poids de la garniture de forage et mettre les cales auxquelles il faut attacher
les poignées ensemble. Dévisser la garniture en tournant à gauche.
Si la tige d’entraînement est placée, commencer par bloquer la garniture en
tournant à droite et déplacer le point neutre sur toute la longueur de la
garniture de forage. Ensuite, placer le point neutre au droit du joint à dévisser
en tirant le poids de la garniture de forage à ce joint augmenté de 5 à 10
tonnes et tourner à gauche de 80% du couple de torsion maximal.
Le nombre de tours maximal est donné dans des tableaux du formulaire du
foreur.

2. Dévissage à l'explosif
Le dévissage à l’explosif consiste à faire sauter une charge explosive au droit
du joint qu’on a décidé de dévisser.
Le dévissage doit se faire au niveau du joint situé immédiatement au-dessus
du point de coincement.
Les charges explosives doivent être descendues par le câble électrique à
travers la tige d’entraînement (ou le top drive). Pour cela, il faut enlever le
bouchon de la tête d’injection ou le col de cygne.
Le carré d’entraînement doit être amarré à la table de rotation. Avant de
dévisser, il faut commencer par bloquer la garniture en tournant à droite 80%
du nombre de tours maximal et déplacer le point neutre en posant la garniture
puis en tirant vers le haut.
Les charges explosives sont descendues accompagnées d’un CCL pour détecter
les joints.
Pour dévisser, il faut tirer le poids de tiges au-dessus du joint à dévisser
augmenté d’une sécurité, tourner à gauche un nombre de tours correspondant
à 60 à 80% du couple transmis à droite, descendre les charges explosives en
face du joint à dévisser. L’intérieur de la garniture de forage doit être rempli
de boue pour éviter une chute du niveau dans l’espace annulaire au moment
du dévissage. Verrouiller la table et provoquer l’explosion. Remonter
immédiatement le câble électrique sur 200 à 300 mètres.
Si le dévissage a eu lieu, remonter le câble électrique au jour, dév errouiller la
table et compter le nombre de tours retournés pour s’assurer si le dévissage
s’est fait totalement ou partiellement. Tourner encore quelques tours pour
dévisser complètement et remonter la garniture au jour sans dévisser à la
table. Sinon, recommencer l’opération en augmentant le nombre de cordons.

- 30 -
L

LE SURFORAGE
Le surforage [washover] consiste à surforer le terrain autour d’un poisson
coincé pour le dégager. La partie du poisson dégagée est ensuite remontée
après être coupée ou dévissée.
Cette opération est déconseillée dans des terrains présentant des risques de
coincement, telles que les argiles fluentes ou gonflantes et la pression
différentielle, qui essayent de coincer les tubes de surforage eux mêmes.
Un train de surforage est composé d’une couronne vissée au bout de quelques
tubes raccordés à la garniture de surforage.

1. Couronnes de surforage
Les couronnes de surforage [washover shoes] utilisées dans le découvert sont
rechargées extérieurement (pour fraiser le terrain) et, éventuellement,
intérieurement, pour fraiser l'extérieur du poisson, tandis que celles destinées
pour le trou tubé ne sont pas rechargées extérieurement et sont stabilisées
pour ne pas abîmer le tubage.
Les couronnes de surforage pour terrains tendres possèdent des dents, tandis
que celles pour terrains durs ont un profil plat ou des ondulations.

2. Tubes de surforage [washover pipe]


Ces tubes ont une bonne résistance à la torsion et une section faible pour
permettre, d’une part, le passage du poisson à l'intérieur et, d’autre part, une
bonne remontée des déblais à l'extérieur. Ils sont munis soit de manchons
filetés, soit de filetages faits sur le corps du tube. Ces filetages se vissent et
se dévissent facilement et ne se survissent pas pendant le surforage.
Il est recommandé de visser et de dévisser ces tubes à l’aide d’une clé à chaîne
pour ne pas les écraser. Ces tubes sont reliés aux masse-tiges par
l'intermédiaire d'un raccord qui peut faire office de joint de sécurité.
Etant donné le risque important de coincement pendant le surforage, il est
recommandé de descendre une coulisse pour battre vers le haut.

3. Paramètres de surforage
Le poids est compris entre 1 et 3 tonnes pour éviter le flambage des tubes, la
rotation entre 50 et 100 tr/min et le débit entre 250 et 500 l/min pour réduire
les pertes de charge.

- 31 -
L

LA DEVIATION
Le but d'une déviation [side track] est d'abandonner une partie de puits
difficilement récupérable suite à une instrumentation, et de procéder à une
déviation en quittant l'axe du puits initial.

1. Déviation dans le découvert


On doit entamer la déviation dans une formation calibrée, bien consolidée,
présentant une bonne vitesse d'avancement. Il faut surtout éviter d’entamer
la déviation dans une formation argileuse, à cause des risques de cavage.
La distance minimale entre la tête de poisson et la côte de déviation doit ê tre
calculée en fonction de l’angle de déviation, à laquelle on ajoute une sécurité
minimale de 50%.
Par exemple, si on dévie dans un puits vertical de 12’’1/4 de diamètre, à raison
de 1°/10 mètres, la distance est de 17 mètres ; en ajoutant 50% de sécurité,
ça nous ramènera à une distance d’environ 24.5 mètres.

Une fois la décision de déviation est prise, il faut poser un bouchon de ciment
au niveau de la tête du poisson, ayant un volume suffisant pour arriver au-
dessus de la côte de déviation.
Une fois le ciment ait pris, il faut tester sa dureté en posant dessus, puis reforer
le ciment jusqu’à la côte de déviation.
Descendre ensuite une garniture de déviation, prendre une mesure de
l'inclinaison, et commencer la déviation.

2. Déviation en trou tubé


La déviation dans un tubage peut être ramenée à
une déviation en trou découvert, si on coupe et on
remonte la partie supérieure non cimentée de la
colonne de tubage.

On peut aussi ouvrir une section de tubage sur


toute sa circonférence avec un outil de coupe et
entamer la déviation.
L’outil de coupe [section mill] comporte des
couteaux qui s’ouvrent hydrauliquement.
Commencer par couper le tube sur toute sa
circonférence, puis fraiser le tubage sur quelques
mètres pour entamer la déviation dans le
découvert.

On peut aussi ouvrir une section de tubage sur


seulement une partie de sa circonférence avec une
fraise et un sifflet déviateur et entamer la déviation.

- 32 -
L

OUTILS SPECIAUX

1. Le joint coulissant [bumper sub]


Le bumper sub comprend un corps et un mandrin. Il est placé immédiatement
au-dessus de l'outil de repêchage pour lui permettre de relâcher le poisson en
battant vers le bas. En effet, si on coiffe un poisson coincé à l'aide d'un
overshot et, après un battage intensif vers le haut causant le collage de
l'overshot sur le poisson, on décide d'abandonner ce dernier, il est nécessaire
de battre vers le bas pour que l'overshot lâche prise.

Pour battre vers le bas avec le bumper sub, on commence par le fermer
complètement et faire une marque sur la tige d'entraînement. Ensuite, on
dégage pour l'ouvrir complètement avec une légère tension supplémentaire,
on relâche le frein, puis on freine brutalement à quelques centimètres au -
dessus de la marque faite sur la tige d'entraînement.
Ainsi, l'inertie de la garniture de forage provoquera un choc sur la partie placée
au-dessous du bumper sub, dont la force d'impact dépendra de la vitesse de
descente et du poids de la garniture au-dessus.

2. La coulisse hydraulique
La coulisse hydraulique de Bowen permet le battage vers le haut. Elle possède
un piston qui se déplace dans deux chambres successives de diamètres
différents, remplies d'huile.
Lorsqu'on tire, le faible jeu entre le piston et le cylindre inférieur retarde le
passage de l'huile de la chambre supérieure à la chambre inférieure. Lorsque
le piston atteint la chambre supérieure de diamètre plus grand, l'huile passe
vite, libérant ainsi le piston qui remonte rapidement et le mandrin tape sur le
corps de la coulisse.

C'est une coulisse à retardement : on la met en traction et on attend jusqu'à


ce que le piston passe dans la chambre supérieure, ce qui crée l'impact.
Pour la réarmer, il suffit de poser.
Il est recommandé de placer cette coulisse immédiatement au-dessus du
bumper sub (si existant). Si des masse-tiges sont intercalées entre cette
coulisse et l'outil de repêchage, la force d'impact est réduite.

3. Le joint de sécurité
Le joint de sécurité [safety joint] est descendu dans une
garniture de repêchage, de battage, de surforage ou de
fraisage. Il se dévisse facilement grâce à ses gros filets.
Au cas où l’outil d’instrumentation coince ou ne relâche pas le
poisson, on peut dévisser au niveau du joint de sécurité à
partir de la surface et remonter la partie supérieure. Le joint
de sécurité est placé immédiatement au-dessus de l’outil de
repêchage pour récupérer le maximum du train
d’instrumentation.
Son utilisation est déconseillée dans le cas où l'on envisage
un dévissage à l'explosif.

- 33 -
L

4. Outil de coupe intérieur


L’outil de coupe [pipe cutter] intérieur sert à couper
intérieurement un tube ou une tige.
Il est muni de couteaux dirigés vers l’extérieur et des coins
d’ancrage.
En tournant l’outil, les coins s’ancrent dans le tube à couper
pour empêcher l’outil de descendre lorsqu’on pose du poids.
En continuant la rotation tout en posant du poids, les
couteaux s’écartent du corps et viennent s’appuyer contre le
tube à couper.
Une fois la coupe terminée, qui se remarque par l’absence
du torque, dégager la garniture pour refermer les couteaux
et les coins d’ancrage. Tourner quelques tours à gauche pour
verrouiller l'outil avant de le remonter.

5. Outil de coupe extérieur :


L’outil de coupe extérieur sert à couper extérieurement un tube ou une tige
préalablement surforé dont l’intérieur est bouché ou ne permet pas le passage
d’un coupe tube intérieur.
L’outil comprend une souricière qui retient le poisson et un ensemble de
couteaux,.
Pour couper avec cet outil, commencer par engager la souricière sous un tool -
joint, puis tirer. Les couteaux sortent et en les tournant, ils coupent le tube.
Une fois l’opération de coupe terminée, il suffit de remonter le poisson, qui
reste retenu par l’outil3

6. Coupe-tubes par explosif :


Cette méthode consiste à couper un tube à l'aide d'une charge explosive
descendue au câble électrique.

7. L'outil de raccordement sur tubage


L'outil de raccordement sur tubage [casing patch] ressemble à un overshot qui
sert à raccorder une nouvelle colonne de tubage sur une autre colonne dont la
partie supérieure endommagée a été remontée. Il fera alors partie du tubage
et n’est plus récupérable.
Il comporte un guide pour coiffer le poisson, des coins d'ancrage glissant sur
une chemise à face intérieure conique et des garnitures qui assurent
l'étanchéité entre les deux colonnes de tubage.
Ces garnitures peuvent être en caoutchouc ou, dans le cas de puits à gaz, en
plomb qui, en tirant, s’écrase et assure l’étanchéité entre les deux colonnes.

8. Le redresseur de tubage
Le redresseur de tubage [casing roller] est utilisé pour redresser un tubage
écrasé ou ovalisé dans le puits. Il comprend un mandrin à axes excentrés sur
lesquels tournent des rouleaux. Un cône à l’extrémité inférieure facilite
l’introduction de l’outil dans la partie écrasée du tubage.

- 34 -
L

9. L’empreinte
C’est une masse de plomb fixée au bas d’un corps cylindrique.
Elle permet de prendre une empreinte de la tête du poisson pour
décider de la suite des opérations d’instrumentation.
L’empreinte est descendue de préférence au bout d’une
garniture stabilisée pour situer la tête du poisson par rapport à
l’axe du puits.

- 35 -
L

LES PERTES DE CIRCULATION


Pour qu'il y ait perte de boue il est nécessaire que les ouvertures de pores soient
plus grandes que les dimensions des particules de boue.
Les particules solides d'une boue n'entrent pas dans les pores des couches
ordinaires. Seule la phase liquide par filtration.

1. Formations à pertes
Les formations non consolidées ou très perméables
- les sables grossiers rencontrés le plus souvent à de faibles profondeurs,
- les graviers,
- les réservoirs gréseux,
- les dolomies

Les formations fracturées naturellement


Les couches calcaires sont souvent cassées ou fissurées naturellement. Ces
fractures naturelles apparaissent le plus souvent entre deux formations
chimiquement différentes.

Les formations fragiles


Elles sont sensibles aux fractures provoquées. Ce sont souvent des terrains de
faible structure comme les argiles.

Les formations caverneuses


Elles se présentent surtout en terrains calcaires par suite du phénomène de
dissolution. Dans ces zones, les chemins de passage du fluide sont généralement
de très grande surface et constituent soit des cavités, soit des crevasses, soit des
canaux. La capacité de ces cavernes peut être si grande qu'elle permet la perte
de très gros particules.

2. Types de pertes
Une perte partielle est une perte dont le débit est inférieur à celui de circulation.
Il y a donc retour de la boue en surface et le puits reste toujours plein.
Si le débit de perte est supérieur à celui de circulation, il n’y aurait pas de retour
et le niveau de la boue chute dans le puits et se stabilise au niveau statique.

Pertes par filtration


Si la perméabilité de la roche est faible, le liquide de la boue et les petites
particules entrent dans la roche (c’est le filtrat), et les grosses particules restent
sur les parois de la roche et forment une couche plus ou m oins épaisse (c’est le
cake).

Pertes par craquage


Ce sont des pertes qui surviennent dans les formations fragiles, à cause d’une
boue de densité excessive, ou de surpressions provoquées (pistonnage vers le
bas par exemple).

- 36 -
L

3. Recommandations
Réduire les pressions
- descendre la garniture de forage à une vitesse raisonnable pour ne pas
pistonner vers le bas ;
- briser d'abord le gel de la boue en mettant les tiges en rotation avant le
rétablissement de la circulation ;
- démarrer les pompes au ralenti ;
- veiller à la bonne remontée des déblais.

Surveiller les caractéristiques de la boue


- réduire la viscosité ;
- éliminer les gels ;
- utiliser la densité juste nécessaire.

4. Premières réactions
Lorsqu'il n'y a qu'une baisse lente du niveau des bassins, la première chose à
faire est de vérifier qu'il ne s'agit pas d'une perte en surface.
Si ce n’est pas le cas, diminuer d'abord le débit à la valeur minimale permettant
la poursuite du forage. La gravité des pertes partielles sera alors estimée en les
comparant à la cadence maximale de fabrication de la boue. Si les pertes sont
inférieures à cette cadence, il est possible de continuer à forer si le prix de revient
de la boue n'est pas jugé excessif. Il est recommandé de forer le maximum de
mètres dans la zone à pertes et de tenter le colmatage en une seule fois. Si elles
sont supérieures à cette cadence, le forage devra être arrêté avant d'avoir épuisé
le volume en surface, et procéder au colmatage de la perte.

5. Colmatage
Produits colmatants
Avant d’entrer dans une zone à pertes partielles, il est recommandé de traiter
tout le circuit par des colmatants fins (qui peuvent traverser les vibrateurs).
Si la perte survient, il faut pomper des bouchons de colmatants, différents de la
boue du circuit, ayant un très haut filtrat et une très haute teneur en solides, afin
de créer un cake épais. Les colmatants fins et moyens peuvent être circulés à
travers les duses d’un outil conventionnel, mais les grossiers doivent être mis en
place avec les tiges nues.

Bouchon de ciment
Utilisés dans le cas des pertes importantes par fracturation. Ils ont des temps
de prise plus rapides. Leur mise en place se fait avec les tiges nues placées au
droit de la zone à perte.

Gels ciments
Permettent d'obtenir des laitiers de faible densité mais de rhéologie assez
importante. Ils sont surtout utilisés pour colmater des pertes provoquées, et
sont inefficaces dans le cas de pertes par perméabilité, car ils ne sont pas assez
fluides. Ils sont mis en place à l’aide de tiges nues, mises en rotation lente
pendant l’injection du bouchon. Après la remontée des tiges au-dessus du
niveau théorique du bouchon, squeezer éventuellement si la pénétration n'a
pas été suffisante.

- 37 -
L

Ciments à prise rapide


Utilisés pour les pertes de surface.
Les temps de prise des ciments étant parfois trop longs, il faut ajouter des
accélérateurs pour les réduire.

- 38 -

Vous aimerez peut-être aussi