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Chapitre 6

Le chômage et les politiques de l’emploi


Programme

THÈME NOTIONS CONTEXTE ET FINALITÉS


Thème 7 : Quelle est Les différentes Selon le BIT (Bureau international du travail)
l’influence de l’État sur formes de chômage. et l’Insee, le chômage peut prendre différentes
l’évolution de l’emploi formes en fonction des situations auxquelles il
et du chômage ? correspond (chômage de plein emploi,
chômage structurel / conjoncturel, chômage
7.1 Activité et volontaire / involontaire, etc.).
chômage Le taux de chômage Les deux mesures principales du chômage
et le taux d’emploi sont le taux de chômage et le taux d’emploi,
constitutifs du taux d’activité.

7.3 Politiques de Le plein emploi Pour lutter contre le chômage structurel, deux
l’emploi Le sous-emploi types de politique de l’emploi sont mis en
(notions de la partie œuvre : les politiques actives de l’emploi
7.2 L’offre et la visent à améliorer le fonctionnement du
demande de travail) marché du travail ; les politiques passives de
l’emploi ciblent la réduction des conséquences
Les politiques négatives du chômage sur la population,
actives et les comme l’avancement de l’âge de la retraite ou
politiques passives le développement des aides sociales pour les
de lutte contre le personnes durablement exclues du marché du
chômage. travail.
Face à un chômage conjoncturel, un État peut
s’engager dans des politiques de relance de la
demande en augmentant, par exemple, les
dépenses publiques ou en assouplissant la
politique monétaire (baisse des taux d’intérêt,
développement du crédit). Si cet État est dans
la zone euro, sa politique monétaire est
dévolue à la Banque centrale européenne, dont
le premier objectif est la stabilité des prix ; la
politique budgétaire fait l’objet d’une
surveillance permanente.

Capacités
L’élève est capable de :
– calculer le taux de chômage et le taux d’emploi ;
– décrire et d’interpréter l’évolution de ces [deux] taux en France à partir de courbes de tendance ;
– définir ce que sont une situation de plein emploi et une situation de sous-emploi ;
– identifier et interpréter les différentes sources d’imperfections du marché du travail ;
– définir les différentes formes de chômage ;
– identifier les différentes politiques de l’emploi et les catégoriser en politiques actives ou politiques
passives.

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© Nathan Chapitre 6 – Le chômage et les politiques de l’emploi


Réponses aux questions sur les documents

Avant la classe (p. 77)


Pourquoi le chômage n’a-t-il pas explosé pendant la crise sanitaire ?
Le chômage est resté contenu pendant la crise sanitaire grâce aux mesures mises en place dans le cadre
du « quoi qu’il en coûte », et notamment les aides directes aux entreprises et le dispositif de chômage
partiel qui a permis aux employeurs de sauvegarder les emplois lors de la baisse totale ou partielle de
leur activité, avec des salariés indemnisés par l’assurance chômage.

1. Calculer le taux de chômage et décrire son évolution


(p. 78-79)
1. À quoi sert la définition internationale du chômage ?
La définition du BIT permet de comparer les chiffres du chômage entre les pays, sur la base d’un
même outil de mesure.
2. Indiquez si les personnes suivantes sont comptabilisées dans les chiffres du chômage
au sens du BIT :
a. Une personne sans emploi, qui s’est découragée et ne cherche plus de travail : non.
b. Un individu inscrit à Pôle Emploi pour trouver un emploi à temps plein alors qu’il est
employé en CDD à temps partiel : non.
c. Une personne victime d’un licenciement économique ayant cessé son travail le mois dernier :
oui.
3. Calculez le taux de chômage en France métropolitaine au 2 e trimestre 2021 au sens
du BIT (population active en France métropolitaine : 30 millions de personnes).
Taux de chômage = 2,4 millions / 30 millions = 0,08 soit 8 %.
4. Comment le chômage a-t-il évolué depuis 1975 ?
Le chômage connaît une hausse continue entre 1975 et le milieu des années 1990, passant d’environ
3 % à plus de 10 % de la population active, puis il baisse pour atteindre un peu moins de 8 % au début
des années 2000, avant de connaître une nouvelle hausse en 2008-2009 et jusqu’en 2015. Depuis 2015,
les chiffres diminuent avec la reprise de l’activité et l’amélioration du contexte international. Note : on
note un rebond du chômage en 2020, au cœur de la crise sanitaire liée au Covid-19 qui a
considérablement réduit l’activité au deuxième trimestre, mais globalement le niveau de chômage se
stabilise en 2021 à son niveau d’avant crise autour de 8 %.
5. Comment expliquer la nouvelle hausse du chômage entre 2008 et 2015 ?
La crise financière de 2007-2008 née aux États-Unis et qui s’est étendue à l’économie mondiale
explique la remontée du chômage entre 2008 et 2015.

Allez plus loin ! (p. 79)


1. Indiquez les chiffres du chômage publiés respectivement par l’Insee et Pôle emploi.
L’Insee enregistrait 2,28 millions de chômeurs au 2 e trimestre 2021, alors que Pôle emploi en
dénombrait 3,75 millions, inscrits en catégorie A.
2. Expliquez les raisons de cette différence.
Les deux organismes n’utilisent pas le même mode d’évaluation : l’Insee comptabilise les chômeurs
sur la base de la définition du chômage du Bureau international du travail BIT alors que Pôle emploi
recense les inscrits dans les agences Pôle Emploi, plus nombreux car ils peuvent connaître des

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Chapitre 6 – Le chômage et les politiques de l’emploi © Nathan
situations intermédiaires qui ne répondent pas strictement aux critères du BIT (être en formation
courte, mais rechercher un emploi pour la suite par exemple).

2. Définir les situations de plein emploi et de sous-emploi


(p. 80-81)
6. Indiquez la signification du chômage frictionnel. À combien est-il estimé ?
Le chômage frictionnel résulte de la période de chômage correspondant à la transition entre deux
emplois (ou pour trouver un premier emploi). Il est estimé entre 3 et 5 % de la population active.
7. Caractérisez une situation de plein-emploi dans un pays.
Le plein emploi correspondrait à la situation où le chômage se limiterait au chômage frictionnel : ceux
qui souhaitent travailler trouvent un emploi.
8. Distinguez la situation des personnes connaissant le sous-emploi et celles appartenant
au halo du chômage. Quelles sont les personnes les plus touchées ?
Les deux catégories de personnes ne sont pas comptabilisées dans les chiffres du chômage au sens du
BIT. Cependant, leur situation est distincte : les personnes connaissant le sous-emploi ont un emploi
mais souhaitent travailler davantage ; les personnes qui se situent dans le halo du chômage ne sont pas
comptabilisées comme chômeurs car elles ne répondent pas aux trois critères du BIT. Ce sont
majoritairement les femmes qui se retrouvent dans ces deux situations (70 % du sous-emploi concerne
des femmes), mais aussi les jeunes et les moins diplômés.
9. Totalisez le nombre de personnes insatisfaites actuellement de leur situation vis-à-vis
de l’emploi fin 2020.
Au total, 7,2 millions de personnes sont insatisfaites par leur situation sur le marché du travail : 2,4
millions de chômeurs + 2,9 millions de personnes en situation de sous-emploi + 1,9 million de
personnes qui se trouvent dans le halo autour du chômage.
10. Quel est le niveau du chômage en Allemagne ?
Le chômage s’est élevé en Allemagne à 3,6 % fin aout 2021, un des taux les plus faibles de l’Union
européenne.
11. Indiquez l’autre indicateur mesurant la situation de l’emploi. Que signifie-t-il ?
Le taux d’emploi est un autre indicateur qui permet d’apprécier la situation sur le marché du travail. Il
traduit le potentiel productif d’un pays en mesurant la part des personnes en âge de travailler occupant
effectivement un emploi.
12. Comparez la situation de l’Allemagne et de la France.
L’Allemagne affiche un taux d’emploi plus élevé que celui de la France : 76 % des Allemands ont un
emploi, contre seulement 66 % des Français. Les Allemands créent donc davantage de richesses.
13. Expliquez en quoi le taux de chômage est un indicateur insuffisant pour caractériser
la situation du marché du travail.
Le taux de chômage est un indicateur purement quantitatif : il n’informe pas sur la qualité des emplois
(un pays peut avoir un faible taux de chômage avec de nombreux emplois précaires comme en
Allemagne), ni sur le niveau de rémunération.
De plus, le chômage (notamment suivant la définition du BIT) ne comptabilise pas toutes les situations
(sous-emploi, halo autour du chômage), et ne tient pas compte du nombre de personnes en âge de
travailler (avec le taux d’emploi et le taux d’activité). On observe par exemple que l’Allemagne, avec
un taux de chômage très faible (3,6 %) et un taux d’emploi élevé, voit de nombreuses personnes ayant
un travail à temps partiel subi ou des conditions de travail précaires (2 à 3 millions de personnes).

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© Nathan Chapitre 6 – Le chômage et les politiques de l’emploi


Enfin, un taux de chômage élevé peut coexister avec une situation de pénurie de main d’œuvre dans
certains secteurs d’activité, comme c’est le cas en France en 2021 où plus de 250 000 offres d’emploi
ne sont pas pourvues, faute de trouver les profils recherchés.

Allez plus loin ! (p. 30)


1. Comment peut-on définir le plein-emploi ?
Le plein-emploi désigne la situation où la totalité de la main-d’œuvre qui souhaite travailler le peut, en
excluant la part des personnes connaissant une période de chômage entre deux emplois (chômage
frictionnel).
2. Décrivez l’évolution du taux d’activité et du taux d’emploi aux États-Unis. En quoi ces
faits permettent-ils de relativiser leurs résultats en matière de chômage ?
Aux États-Unis, le taux d’activité (rapport entre la population active et la population en âge de
travailler) a diminué de 77 % à 73 % entre 2000 et 2016, ce qui réduit mécaniquement le taux de
chômage puisque moins de personnes souhaitent travailler. Dans le même temps, le taux d’emploi
(rapport entre le nombre de travailleurs et la population en âge de travailler) diminue légèrement. Ces
deux tendances permettent de relativiser les « bons » résultats des États-Unis en matière de chômage.
3. Expliquez pourquoi le taux de chômage apparaît comme un indicateur insuffisant pour
apprécier la réalité du marché du travail.
Le taux de chômage est un indicateur précieux mais insuffisant pour deux raisons : d’une part, il faut
tenir compte du nombre de personnes en âge de travailler (avec le taux d’emploi et le taux d’activité),
et d’autre part, il faut comptabiliser le halo du chômage, soit les personnes occupant un emploi mais
qui souhaiteraient travailler plus.

3. Définir les différentes formes de chômage (p. 82-83)


14. Quelle est l’explication du chômage selon Keynes ?
Pour Keynes, le chômage s’explique par une insuffisance de la demande qui s’adresse aux entreprises :
une production insuffisante n’incite pas à embaucher mais provoquera plutôt des destructions
d’emplois.
15. À quelle forme de chômage correspond-elle ?
Elle correspond au chômage conjoncturel : il résulte d’un ralentissement temporaire de l’activité.
16. Identifiez les deux causes principales du chômage structurel. En quoi affectent-elles
la demande des entreprises ?
Le chômage structurel a pour cause, d’une part, la concurrence des pays où la main-d’œuvre est peu
chère dans lesquels les entreprises délocalisent leur activité, avec pour conséquence la diminution de
la demande locale de travail, et d’autre part, l’inadéquation entre l’offre et la demande résultant des
évolutions technologiques (entraînant l’évolution des emplois) et modifiant la demande de travail.
17. Que signifie l’inadéquation entre l’offre et la demande de travail ? Illustrez par un
exemple.
Une inadéquation entre l’offre et la demande signifie que les compétences de certains individus ne
correspondent pas (ou plus) aux besoins des entreprises, du fait de l’évolution de l’environnement.
Par exemple, le déploiement de l’intelligence artificielle dans le secteur de la logistique supprime des
emplois peu qualifiés au profit d’emplois qui nécessitent davantage de compétences numériques.
18. Rattachez les situations de Paul, Lamyae et Étienne aux formes de chômage
auxquelles elles correspondent. Justifiez votre réponse.
a. Paul a été licencié par son entreprise qui se trouve en redressement judiciaire suite à une
baisse de l’activité de plus de 30 % en 2 ans : chômage conjoncturel, résultant d’un ralentissement
de l’activité économique.

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Chapitre 6 – Le chômage et les politiques de l’emploi © Nathan
b. Lamyae vient d’obtenir son master en sciences sociales, elle espère trouver rapidement son
premier emploi : chômage frictionnel, résultant de la période de prospection entre la fin des études et
le premier emploi.
c. Étienne, 53 ans, a démissionné il y plus d’un an de son emploi d’agent de voyage pour suivre
son épouse en région parisienne. Il ne trouve pas d’emploi dans ce secteur qui a profondément
évolué avec le développement des sites de voyage en ligne : chômage structurel résultant de
l’inadéquation entre l’offre et la demande de travail.
19. Repérez la position de la France en termes de coût du travail en Europe.
En France, le coût horaire du travail dans l’industrie et les services est le plus élevé d’Europe  : 37,50 €
de l’heure contre une moyenne de 28,50 € au sein de l’Union européenne en 2020.
20. Rappelez la définition de la compétitivité. Quel lien peut-on faire avec le coût du
travail ?
La compétitivité traduit l’aptitude d’un pays (ou d’une entreprise) à faire face à la concurrence.
Un coût élevé du travail (en raison de l’existence du Smic et du poids des charges sociales) augmente
le coût de production des entreprises, qui voient leur compétitivité-prix diminuer.
21. Montrez que le coût élevé du travail en France peut être une cause du chômage
structurel.
Le coût élevé du travail en France incite certaines entreprises à délocaliser leur production pour
bénéficier d’une main-d’œuvre moins chère, à substituer du capital au travail (mécanisation,
robotisation) pour augmenter leur productivité et à limiter les embauches, notamment pour les emplois
les moins qualifiés.

Allez plus loin ! (p. 83)


1. Dans quelle situation peut-on parler d’un chômage volontaire ?
Le chômage volontaire désigne la situation des personnes qui n’acceptent pas de travailler aux
conditions de rémunération proposées sur le marché du travail.
2. Qu’est-ce que le salaire de réserve ? De quoi dépend-il ?
Lorsqu’un individu cherche un emploi, il se fixe un salaire de réserve, soit un niveau de salaire à partir
duquel il acceptera de travailler.
Le niveau du salaire de réserve dépend principalement du niveau des différentes allocations versées
par l’État. Plus elles sont élevées, moins les individus seront incités à accepter un niveau de
rémunération modeste et plus le salaire de réserve est élevé.

4. Identifier les politiques de lutte contre le chômage


structurel (p. 84-85)
22. Parmi les missions de Pôle Emploi, distinguez celles qui relèvent de politiques actives
et de politiques passives ?
Pôle Emploi a deux missions principales :
– accompagner les demandeurs d’emploi dans leur recherche et aider les entreprises dans leur
recrutement : cette mission s’inscrit dans le cadre d’une politique active de l’emploi car elle permet
une meilleure adaptation entre l’offre et la demande ;
– indemniser les chômeurs : politique passive de l’emploi.
23. Quel type de politique de l’emploi est mise en œuvre dans le cadre du plan « 1 jeune,
1 solution » ? En quoi peut-on dire que c’est une politique « ciblée » ?
Il s’agit d’une politique active de l’emploi car ce plan vise à améliorer l’employabilité des jeunes et à
les former dans les métiers porteurs pour accroitre l’adéquation entre l’offre et la demande.

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© Nathan Chapitre 6 – Le chômage et les politiques de l’emploi


C’est une politique ciblée car elle est destinée à un public spécifique (dont beaucoup sont éloignés de
l’emploi), ici les jeunes.
24. Indiquez comment est financée l’assurance chômage. Les employeurs peuvent-ils s’y
soustraire ?
L’assurance chômage est financée par des cotisations sociales. Les employeurs ne peuvent pas s’y
soustraire, cette assurance est obligatoire.
25. Indiquez les conditions à remplir pour percevoir des indemnités de chômage. 
La personne doit avoir travaillé suffisamment longtemps (6 mois au cours des 24 derniers mois) et doit
avoir perdu son emploi de façon involontaire.
Remarque : la réforme de l’assurance chômage permet aux salariés démissionnaires ayant plus de
cinq ans d’ancienneté d’accéder à l’indemnisation chômage.
26. Identifiez la difficulté rencontrée par les PME en matière de recrutement.
Plus de la moitié des PME connaissent des difficultés pour recruter des profils hautement qualifiés,
principalement parce que les individus n’ont pas assez de compétences.
27. Indiquez la politique de l’emploi permettant de répondre à ce problème. En quoi
constitue-t-elle un élément majeur pour l’activation de l’emploi ?
Pour répondre à ce problème, il est nécessaire de proposer des formations destinées à améliorer le
niveau de compétences des individus. Cette politique agit sur l’offre de travail en améliorant
l’employabilité des individus pour faciliter leur retour à l’emploi.
28. En quoi peut-on dire que la formation professionnelle est une obligation pour
l’employeur et un droit pour le salarié ?
L’État rend la formation professionnelle obligatoire pour les employeurs, par le biais d’une
réglementation (Code du travail). Les obligations fixées par la loi sont ainsi des droits accordés aux
salariés : droit d’obtenir l’adaptation à l’évolution de son emploi et droit à un entretien professionnel
bisannuel par exemple.
29. Distinguez, parmi les mesures suivantes, celles qui relèvent de politiques actives ou
de politiques passives de l’emploi, et indiquez leur objectif.
a. La prime d’activité, mise en place le 1 er janvier 2016, a pour objet de rendre la reprise
d’emploi plus rémunératrice pour les individus bénéficiant déjà de différentes aides et qui ne
sont pas incités à travailler pour un salaire à peine supérieur : politique active (favorise le retour à
l’emploi par des incitations financières).
b. La réforme de l’assurance chômage applicable depuis le 1 er octobre 2021 modifie les droits à
indemnisation : politique passive (indemnisation des demandeurs d’emploi).
c. Les parcours emploi compétences (PEC), mis en œuvre depuis 2018, sont destinés aux publics
les plus éloignés du marché du travail et reposent sur un triptyque emploi-formation-
accompagnement continu par Pôle Emploi : politique active (favorise le retour à l’emploi).
d. Depuis le 1er janvier 2019, l’ACCRE (aide aux chômeurs créateurs d’entreprise) devient
l’exonération de début d’activité de création ou reprise d’entreprise : politique active (favorise le
retour à l’emploi de chômeurs par la création de leur propre emploi).

Allez plus loin ! (p. 85)


1. Qu’est-ce qu’un contrat d’apprentissage ?
Le contrat d’apprentissage permet une immersion professionnelle pendant un cursus de formation, en
alternant une activité professionnelle avec une formation préparant à un diplôme reconnu par l’État.
2. Quel est le montant de la prime versée par l’État aux entreprises qui recrutent des
apprentis ?
La prime accordée par l’État pour les entreprises recrutant des apprentis s’élève à 5 000 € pour

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Chapitre 6 – Le chômage et les politiques de l’emploi © Nathan
l’embauche d’un mineur et 8 000 € pour celle d’une personne majeure.
3. De quel type de politique de l’emploi s’agit-il ? Quel est son objectif ?
Il s’agit d’une politique active de l’emploi destinée à favoriser l’accès à l’emploi des jeunes.

5. Identifier les politiques de lutte contre le chômage


conjoncturel (p. 86-87)
30. Rappelez le lien entre la croissance et l’emploi.
La croissance traduit l’augmentation de la production des entreprises, qui ont alors besoin de
davantage de main-d’œuvre pour produire.
31. Donnez un exemple de mesure budgétaire de relance par la demande et expliquez
par quels mécanismes elle a des effets sur l’emploi.
La baisse des impôts prélevés sur les ménages (IR, impôts locaux comme la taxe d’habitation) a pour
effet d’augmenter leur pouvoir d’achat, et ainsi leur niveau de consommation, voire d’investissement.
Cette hausse de la demande incite les entreprises à produire plus pour répondre à la demande, donc à
recruter davantage.
32. Par quel mécanisme une politique monétaire expansionniste favorise-t-elle la
croissance et l’emploi ?
La baisse des taux directeurs par la Banque centrale européenne abaisse le coût du crédit et facilite le
recours à l’emprunt pour la consommation ou pour l’investissement. Cette hausse de la demande
entraîne une hausse de la production et de l’investissement, donc de l’emploi au sein des entreprises.
33. Rappelez le niveau du taux directeur de la Banque centrale européenne. Pourquoi la
politique monétaire européenne atteint-elle une limite en termes de relance ? 
Le taux directeur de la BCE est de 0 % : il est impossible d’aller plus bas.
34. En quoi les plans d’investissement sont-ils un outil de relance par la demande ?
Un plan d’investissement est une dépense publique, soit une demande qui donnera lieu à un
accroissement de la production de divers biens et services nécessitant de l’emploi. Il en résultera une
hausse des revenus distribués qui nourrira une nouvelle demande (consommation et investissement), et
ainsi de suite.
35. Rappelez les composantes du coût du travail. Pourquoi le dispositif des emplois
francs a-t-il permis à Antony Dao Njam de démarrer son activité ?
Le coût du travail correspond au salaire brut augmenté des charges sociales patronales.
Le dispositif des emplois francs constitue une aide à l’embauche qui limite le coût du travail et incite
les entreprises embaucher dans les quartiers prioritaires où le chômage est élevé.
36. Quels sont les objectifs des allègements de charges sociales ? Quels emplois ciblent-ils
en priorité ?
Les allègements de charges sociales permettent de réduire le coût du travail, jugé trop élevé en France
par rapport aux autres pays de l’Union européenne.
Les emplois ciblés en priorité sont ceux des personnes peu ou pas qualifiées, avec des bas salaires. Le
dernier dispositif d’allégement de charges mis en œuvre en 2019 prévoit une réduction de 6 points des
cotisations des employeurs à l’assurance maladie pour les salaires inférieurs à 2,5 SMIC. 
37. Exposez les limites de ce type de politique.
Ce type de politique de l’emploi est extrêmement onéreux et pèse sur le budget de la protection
sociale, d’autant que certaines entreprises profitent d’un effet d’aubaine en bénéficiant d’une réduction
de charges alors qu’elles auraient de toute façon recruté pour répondre à leurs besoins.

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© Nathan Chapitre 6 – Le chômage et les politiques de l’emploi


Allez plus loin ! (p. 87)

Vers le Grand oral

Les aides à l’embauche des jeunes


Principaux dispositifs d’aide à l’embauche existants (janvier 2022) :
– la réduction générale des cotisations patronales sur les bas salaires, appelée aussi zéro
cotisations Urssaf ou réduction Fillon, sur les salaires qui ne dépassent pas 2 564,99 € bruts par mois
(inférieurs à 1,6 fois le SMIC) ;
– l’aide exceptionnelle de 5 000 € ou 8 000 € pour le recrutement d'un jeune en contrat
d'apprentissage ou de professionnalisation est prolongée jusqu'au 30 juin 2022 (Plan 1 jeune 1
solution) ;
– l’aide à l'embauche d'un jeune en Contrat Initiative Emploi Jeunes (CIE Jeunes) dans le secteur
marchand, allant jusqu'à 47 % du Smic, versée aux employeurs qui recrutent un jeune âgé de moins de
26 ans ou un jeune reconnu travailleur handicapé jusqu'à 30 ans inclus ;
– l’aide à l'embauche d'un jeune en Parcours Emploi Compétences (PEC Jeunes) dans le secteur
non marchand : l'association qui recrute un jeune âgé de moins de 26 ans ou un jeune reconnu
travailleur handicapé jusqu'à 30 ans inclus en CDI ou en CDD d'une durée de 6 à 12 mois reçoit une
aide financière à hauteur de 65 % du Smic ou de 80 % lorsque le jeune réside en quartier prioritaire de
la ville (QPV) et zone de revitalisation rurale (ZRR).

Effet sur le coût annuel d’un salarié rémunéré au SMIC de la réduction de cotisations
patronales (première mesure présentés ci-dessus) :
Soit le SMIC mensuel brut au 1 er janvier 2021 de 1 554 €. Sur ce montant, l’entreprise doit payer des
cotisations dites « patronales ».
Les charges patronales sur le SMIC après abattement (Réduction Générale des cotisations patronales
sur les bas salaires) et avec une mutuelle maintenant obligatoire, s’élèvent à 4,50 % du salaire brut,
soit 70 € par mois.
Le coût total du SMIC « chargé » (charges patronales incluses) pour une entreprise est donc de
1 624 €.
Coût annuel : (1 624 × 12) – 4 000 = 19 488 – 4 000 = 15 488 €
L’aide à l’embauche lui permet de diminuer le coût du travail de ce salarié d’environ 20 %
(4 000 / 19 488).

80
Chapitre 6 – Le chômage et les politiques de l’emploi © Nathan
 Application 1  Testez vos connaissances ! (p. 88)
1. Le taux de chômage se mesure par le rapport entre le nombre de chômeurs et la
population totale.
 Vrai  Faux
2. Le taux d’emploi se mesure par le rapport entre le nombre d’individus ayant un
emploi et le nombre total d’individus en âge de travailler.
 Vrai  Faux
3. Le taux de chômage en France en 2021 est d’environ 8 %.
 Vrai  Faux
4. L’augmentation du chômage en période de crise économique est à l’origine d’un
chômage structurel.
 Vrai  Faux
5. Un individu en formation pour 2 mois est comptabilisé dans le chômage au sens du
BIT.
 Vrai  Faux
6. Le coût élevé du travail peut freiner l’embauche des personnes les moins qualifiées.
 Vrai  Faux
7. La formation professionnelle permet de lutter contre le chômage d’origine
conjoncturelle.
 Vrai  Faux
8. Une politique active de l’emploi vise à aider les chômeurs à retrouver un emploi.
 Vrai  Faux

 Application 2  Caractériser les facteurs d’inégalités face


au chômage (p. 88)
1. Retrouvez les principaux facteurs d’inégalités face au chômage à l’aide du document.
Les différents facteurs d’inégalités face au risque de chômage sont :
– l’âge : les jeunes (20,2 %) subissent davantage le chômage que les seniors (5,4 %) ;
– la catégorie socioprofessionnelle : les ouvriers (11,4 %) connaissent plus de chômage que les cadres
(3,7 %).;
– le niveau de diplôme : les individus diplômés bac + 2 ou plus connaissent moins le chômage (5,2 %)
que les personnes sans diplôme (13,9 %). Le diplôme est ainsi une bonne couverture contre le
chômage.
2. Quel pourrait être le profil des individus ayant le moins de risques de chômage ?
Les personnes de 25 à 49 ans, diplômées et ayant un statut de cadre présentent le moins de risques de
chômage.

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© Nathan Chapitre 6 – Le chômage et les politiques de l’emploi


 Application 3  Interpréter le taux d’emploi (p. 89)
1. Indiquez la variable étudiée sur le graphique. En quoi est-elle complémentaire au
taux de chômage ?
La variable étudiée est le taux d’emploi, qui permet également d’apprécier la situation sur le
marché du travail. Ce taux, qui permet de savoir comment sont mobilisées les ressources en main-
d’œuvre d’une nation (population en âge de travailler), se calcule par le rapport entre le nombre
d’individus ayant un emploi et le nombre d’individus en âge de travailler.
Ce taux est complémentaire à la mesure du chômage avec le taux de chômage, qui est davantage
un outil destiné à mesurer le déséquilibre du marché du travail (soit le chômage) que la capacité
productive d’une nation. En outre, le taux de chômage est un indicateur insuffisant puisqu’il ne
prend pas en compte l’ensemble des situations des individus recherchant un travail (personnes
appartenant au halo autour du chômage ou en situation de sous-emploi).
2. Indiquez l’objectif de l’Union européenne en termes de taux d’emploi. Comment se situe
la France ?
L’objectif fixé par l’Union européenne est d’arriver à un taux d’emploi de 78 % pour les
15 - 64 ans d’ici à 2030. La France enregistre un taux d’emploi très inférieur, à 71,4 % en 2020.
En effet, le chômage y est en moyenne plus élevé que dans le reste de l’UE, avec une partie plus
importante de la population qui n’est pas en activité (inactive ou au chômage).
3. Analysez l’évolution du taux d’emploi en France.
Le taux d’emploi en France est relativement stable depuis 1975, autour d’une moyenne de 65  %
pour la population âgée de 15 à 65 ans.
Si les 25-49 ans connaissent un taux d’emploi assez stable autour d’une moyenne de 80 % depuis
1975, l’évolution est plus contrastée aux deux extrémités de l’âge.
Les jeunes (15-24 ans) ont en effet vu leur taux d’emploi diminuer de 53  % en 1975 à moins de
30 % en 2020, en raison de l’allongement de la durée des études qui retarde leur entrée sur le
marché du travail. À l’inverse, la participation des seniors au marché du travail n’a cessé de
croître depuis le milieu des années 1990, avec les réformes des retraites et les restrictions d’accès
aux dispositifs de cessation anticipée d’activité. Leur taux d’emploi passe de moins de 45 % en
1992/1993 à plus de 60 % en 2020.

 Application 4  Se préparer au bac : Chômage : divergences


européennes depuis la crise (p. 90-91)
1. Définissez le chômage.
Le chômage est un déséquilibre entre l’offre et la demande sur le marché du travail. Sa mesure est
effectuée par le BIT, pour lequel un chômeur est une personne en âge de travailler (15 ans ou
plus) qui répond simultanément à trois conditions :
– être sans emploi, c’est-à-dire ne pas avoir travaillé, ne serait-ce qu’une heure, durant une
semaine de référence ;
– être disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours ;
– avoir cherché activement un emploi dans le mois précédent ou en avoir trouvé un qui
commence dans moins de trois mois.

2. Calculez le taux de chômage en 1975 et en 2020.


Taux de chômage (1975) = 782 000 / 22 974 000 = 3,4 %
Taux de chômage (2020) = 2 350 000 / 29 346 000 = 8 %
3. Relevez la cause principale du chômage de longue durée. Quel type de politique de
l’emploi est mise en œuvre par le gouvernement français pour y remédier ?

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Chapitre 6 – Le chômage et les politiques de l’emploi © Nathan
De plus en plus éloignés de l’emploi, les chômeurs de longue durée voient leur employabilité
diminuer au fil du temps en raison d’une perte progressive de compétences et d’expériences. Leur
réinsertion est d’autant plus difficile que le temps de chômage a été long.
Pour remédier à cette situation, le gouvernement mène une politique active de l’emploi en
proposant des actions de « remise en dynamique professionnelle », notamment par un dispositif
de formation ciblé sur les métiers en déficit de recrutement.
4. Caractérisez les différents types de politiques de l’emploi mises en œuvre en France.
Les politiques de l’emploi que la France met en œuvre sont principalement de deux types.
Les premières politiques de l’emploi ont été mises en oeuvre dans les années 1970 avec
l’apparition du chômage de masse. Il s’agissait de politiques passives tout d’abord, politiques qui
visent à réduire les conséquences négatives du chômage sur la population, par son indemnisation
notamment.
Progressivement, et à partir de cette date, se développent des politiques dites  « actives » axées sur
l’aide au retour à l’emploi, qui permettent de lutter contre le chômage structurel. Elles visent à
augmenter le volume d’emploi disponible dans l’économie et améliorer l’adéquation entre l’offre
et la demande de travail.
Ainsi, dès la fin des années 1970, elles concernent « l’accompagnement des restructurations
industrielles, la réduction de la population active avec le développement des pré-retraites et le
blocage de l’immigration et l’insertion des jeunes » (document 4).
Dans les années 1980, ce sont des politiques ciblées sur les personnes les plus éloignées de
l’emploi qui se développent, axées notamment sur l’insertion de jeunes avec par exemple le
développement des formations en alternance.
A partir des années 1990, une nouvelle logique d’intervention apparait, plus générale, avec les
exonérations de charges visant à diminuer le coût du travail et favoriser l’emploi, ainsi que des
politiques d’incitation au retour à l’emploi (exemples : la prime pour l’emploi en 2001, la prime
d’activité en 2016).
5. Quelles sont les politiques de l’emploi permettant de remédier à l’inadéquation entre
l’offre et la demande de travail ?
L’inadéquation entre l’offre et la demande de travail traduit un chômage d’origine
structurelle : des offres d’emploi sont insatisfaites faute de trouver sur le marché du travail les
individus possédant les compétences recherchées. Cela résulte des évolutions de l’environnement
économique et/ou technologique qui créent des mutations au sein du système productif (abandon
de certains secteurs d’activité au profit de nouveaux, évolution des emplois, dans le numérique
par exemple).
Les politiques de l’emploi permettant de remédier à l’inadéquation entre l’offre et la demande
de travail sont principalement des politiques de formation, politiques actives de l’emploi car elles
ont pour ambition de permettre le retour à l’emploi de ceux qui en seraient éloignés. Le
Danemark fait figure de modèle en la matière puisqu’il place la formation tout au long de la vie
(formation initiale puis formation continue) au centre de sa politique de l’emploi. C’ est
aujourd’hui le premier pays d’Europe pour la proportion d’adultes en formation  (document 5).
En outre, les programmes de formation sont élaborés en étroite collaboration avec les partenaires
sociaux et les établissements de formation professionnelle de manière à répondre aux besoins
locaux, grâce à un travail d’orientation et de prospective pour appréhender les besoins en emplois
des entreprises. Dans ce cadre, près de 400 nouveaux programmes sont établis chaque année au
Danemark. Il en résulte une forte mobilité du travail : près d’un tiers des Danois changent
d’emploi chaque année. Même les politiques passives de l’emploi (indemnisation du chômage)
sont assorties d’incitations au retour à l’emploi : les bénéficiaires de l’allocation chômage, au-
delà de neuf mois, doivent suivre une formation dans leur domaine ou pour une reconversion
professionnelle. Objectif : permettre aux individus d’améliorer et d’adapter en permanence leurs
compétences.

83

© Nathan Chapitre 6 – Le chômage et les politiques de l’emploi


Par ailleurs, pour mieux anticiper les besoins des entreprises en termes d’emplois, le
gouvernement peut mener un travail de prospection et d’anticipation sur les métiers d’avenir et
ainsi les offres de formation à développer, qui permettront de répondre aux besoins des
entreprises.

Synthèse à l’aide des mots clés (p. 92)


Rédigez votre synthèse personnelle à l’aide des mots-clés suivants : chômage au sens du
BIT ; taux d’emploi ; taux de chômage ; chômage conjoncturel ; plein-emploi ; chômage
structurel ; chômage frictionnel ; politique active de l’emploi ; sous-emploi ; politique
passive de l’emploi ; halo du chômage.
Le chômage traduit un déséquilibre sur le marché du travail. Il est mesuré par le BIT, qui définit
un chômeur comme une personne en âge de travailler (15 ans ou plus) qui répond simultanément
à trois conditions : être sans emploi, être disponible pour commencer un travail dans les 15 jours
et avoir cherché activement un emploi dans le mois précédent ou en avoir trouvé un qui
commence dans moins de trois mois. Il est mesuré par le taux de chômage, qui mesure la part
des chômeurs au sens du BIT dans la population active.
Une nation dont le chômage se limite au chômage frictionnel (périodes d’inactivité entre deux
emplois) est en situation de plein-emploi. Mais le plein-emploi ne peut se résumer à un taux de
chômage réduit, car celui-ci ne comptabilise pas toutes les situations (sous-emploi, halo du
chômage), ne donne aucune information sur la qualité des emplois et ne tient pas compte du
nombre de personnes en âge de travailler. Pour analyser la situation du marché du travail, il faut
compléter par le taux d’emploi, qui mesure la part des personnes en âge de travailler occupant
effectivement un emploi.
Les causes du chomage sont diverses : le chômage dit conjoncturel est causé par un
ralentissement temporaire de l’activité économique ; le chômage dit structurel résulte de
déséquilibres structurels de l’économie, comme l’inadéquation de l’offre à la demande de travail.
Face à ces causes multiples, diverses politiques de l’emploi répondent aux différentes
problématiques. On distingue les politiques actives, qui favorisent le retour à l’emploi (politiques
de formation, aide à la recherche d’emploi, création d’emplois aidés, etc.), et les politiques
passives, qui visent principalement l’indemnisation du chômage.

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Chapitre 6 – Le chômage et les politiques de l’emploi © Nathan
L’essentiel
Le chômage traduit un déséquilibre sur le marché du travail ; c’est un phénomène de société dont les
causes sont multiples.

1. Calculer le taux de chômage et décrire son évolution


A. La définition du chômage
L’Insee calcule chaque année le nombre de chômeurs, en appliquant la définition officielle du Bureau
international du travail (BIT) adoptée en 1982, utilisée pour effectuer les comparaisons internationales.
Au sens du BIT, un chômeur est une personne en âge de travailler (15 ans ou plus) qui répond
simultanément à trois conditions :
– être sans emploi, c’est-à-dire ne pas avoir travaillé, ne serait-ce qu’une heure, durant une semaine de
référence ;
– être disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours ;
– avoir cherché activement un emploi dans le mois précédent ou en avoir trouvé un qui commence
dans moins de trois mois.

B. La mesure du chômage


1. Le taux de chômage
Le taux de chômage s’exprime en pourcentage de la population active et se mesure comme suit :
Taux de chômage =
En moyenne, sur le 2 e trimestre 2021, le taux de chômage en France métropolitaine s’est établi à :
2,4 millions / 30 millions, soit 8,1 %.
2. L’évolution du chômage en France
Le chômage a fortement augmenté dans la plupart des pays développés à partir du début des années
1970. Son niveau record date de 1994, à plus de 12 %.
En France, à partir de 2005, le nombre de chômeurs connaît un recul historique pour s’établir en
France à 7,8 % en 2007, pour une moyenne européenne de 7,1 %. Avec la crise économique mondiale
de 2008, le chômage est remonté partout : plus de 10 % en France, 23 % en Grèce, 18 % en Espagne.
Depuis 2015, les chiffres du chômage diminuent avec la reprise d’activité et l’amélioration du
contexte international. Cependant, on note un rebond du chômage en 2020, au cœur de la crise
sanitaire liée au Covid-19 qui a considérablement réduit l’activité au deuxième trimestre, mais
globalement le niveau de chômage se stabilise en 2021 à son niveau d’avant crise autour de 8
%.

2. Définir les situations de plein-emploi et de sous-emploi


A. Plein-emploi et chômage frictionnel
Même en situation de plein-emploi, une économie ne peut pas connaître un taux de chômage nul, car il
existe un chômage frictionnel, inévitable, qui correspond aux périodes d’inactivité entre deux emplois
ou au délai pour trouver un travail à la fin des études. Le chômage frictionnel est estimé entre 3 et 5 %
de la population active.
Le plein-emploi correspond à la situation où le chômage se limiterait au chômage frictionnel : ceux qui
souhaitent travailler trouvent un emploi.

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© Nathan Chapitre 6 – Le chômage et les politiques de l’emploi


B. Les limites du taux de chômage comme indicateur de la situation
sur le marché du travail
Il n’est pas toujours facile de mesurer le nombre de chômeurs car les frontières entre emploi, inactivité
et chômage sont parfois très minces. Par exemple, le chômage au sens du BIT ne tient pas compte :
– des personnes en situation de sous-emploi : elles ont un emploi mais souhaitent travailler davantage ;
– des personnes qui se situent dans le halo du chômage : elles ne sont pas comptabilisées car elles ne
répondent pas aux trois critères du BIT (par exemple celles qui recherchent un emploi sans être
disponibles parce qu’elles sont en formation ou en stage ou celles qui n’effectuent pas de démarches
réelles parce qu’elles sont découragées).
Le plein-emploi ne peut ainsi se résumer à un taux de chômage réduit car celui-ci ne comptabilise pas
toutes les situations (sous-emploi, halo autour du chômage), ne donne aucune information sur la
qualité des emplois, et ne tient pas compte du nombre de personnes en âge de travailler.
Ainsi, le taux d’emploi, en complément du taux d’activité et du taux de chômage, permet d’affiner la
situation du marché du travail. Il mesure la part des personnes en âge de travailler occupant
effectivement un emploi. :
Taux d’emploi = Nombre d’individus ayant un emploi / Nombre total d’individus en âge de travailler

3. Définir les différentes formes de chômage


A. La diversité des formes de chômage
Il existe de nombreuses qualifications pour désigner les situations de chômage :
– le chômage volontaire désigne la situation des personnes qui n’acceptent pas de travailler aux
conditions de rémunération proposées sur le marché du travail ; le chômage involontaire désigne la
situation des personnes qui seraient disposées à travailler aux conditions de rémunération actuelles
mais qui ne parviennent pas à trouver un emploi ;
– le chômage de plein emploi : lorsque l’économie utilise pleinement le facteur travail, le chômage ne
disparaît pas pour autant. Il peut subsister un chômage volontaire et un chômage frictionnel ;
– le chômage conjoncturel et le chômage structurel, qui expliquent les causes du chômage.

B. Les causes du chômage


1. Le chômage conjoncturel
Le chômage conjoncturel est causé par un ralentissement temporaire de l’activité économique. Il est
donc lié à la situation économique à un moment donné (la conjoncture). En effet, une insuffisance de
la demande qui s’adresse aux entreprises freine l’offre des entreprises, qui n’auront pas intérêt à
produire plus que ce niveau de demande car elles n’écouleront pas leur production. Elles devront donc
réduire la quantité de facteur de production utilisé, notamment le facteur travail. À l’inverse, lorsque la
croissance repart, le chômage conjoncturel diminue.

2. Le chômage structurel
Le chômage structurel découle de déséquilibres structurels de l’économie. Il s’agit d’un chômage qui
perdure sur le long terme. Ses causes sont diverses ; on retiendra essentiellement deux explications :
– l’inadéquation qualitative entre l’offre et la demande de travail : des offres d’emploi demeurent
insatisfaites faute de trouver sur le marché du travail les individus ayant les compétences recherchées.
Par exemple, les périodes de mutation technologique peuvent entraîner le déclin de certains secteurs
au profit de nouveaux secteurs en développement nécessitant de nouvelles qualifications ;
– un coût élevé du travail : pour limiter leurs coûts, les entreprises peuvent être tentées de restreindre
leur effectif ou de substituer du capital au travail, voire de délocaliser tout ou partie de leur production
dans des pays à bas salaires.

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Chapitre 6 – Le chômage et les politiques de l’emploi © Nathan
4. Identifier les politiques de lutte contre le chômage structurel
L’intervention de l’État à travers diverses politiques de l’emploi peut permettre de réduire le chômage
et de rendre ses conséquences sociales plus supportables.

A. Les politiques actives de l’emploi


On parle de politique active pour désigner les politiques de l’emploi axées sur l’aide au retour à
l’emploi, qui permettent de lutter contre le chômage structurel. Elles visent à augmenter le volume
d’emploi disponible dans l’économie et améliorer l’adéquation entre l’offre et la demande de travail.
Les principales mesures mises en œuvre sont :
– le développement de l’employabilité des personnes à la recherche d’un emploi  pour permettre une
meilleure adéquation de l’offre et de la demande sur le marché du travail : certaines entreprises ne
trouvent pas les profils correspondant à leurs besoins ou bien les individus doivent faire évoluer leurs
compétences pour trouver du travail. La politique de formation, avec notamment le développement de
la formation professionnelle, est donc nécessaire pour répondre aux évolutions de l’environnement (le
développement du numérique, par exemple, et l’augmentation des emplois qualifiés) ;
– l’amélioration des services pour l’emploi : Pôle Emploi propose un interlocuteur unique qui
centralise les offres d’emploi, la gestion des allocations chômage et l’accompagnement des
demandeurs d’emploi, et permet aussi aux entreprises d’améliorer leur recrutement et de trouver les
compétences nécessaires grâce à la gestion des actions de formation ;
– le développement d’incitations au retour à l’emploi (prime d’activité, contrôle des démarches de
recherche d’emploi par exemple) ou la mise en place de contrats aidés ou subventionnés.
Certaines de ces politiques sont ciblées sur les personnes les plus éloignées de l’emploi (chômeurs de
longue durée, jeunes, faibles qualifications, etc.).
Une comparaison pour quelques économies montre que les mesures actives pour l’emploi représentent
une part plus importante des dépenses pour l’emploi dans les pays scandinaves.

B. Les politiques passives de l’emploi


Elles visent à réduire les conséquences négatives du chômage sur la population. Il s’agit
principalement de compenser la perte de revenu par l’indemnisation du chômage dans le cadre de la
protection sociale, ou de permettre aux individus qui le souhaitent de se retirer de la vie active
(avancement de l’âge de la retraite).

5. Identifier les politiques de lutte contre le chômage


conjoncturel
Si la hausse du chômage provient d’une contraction de l’activité économique, une politique
conjoncturelle contracyclique doit permettre d’amortir la hausse du chômage. L’État peut alors mettre
en œuvre des politiques de relance :
– budgétaire : politique d’inspiration keynésienne (baisse des impôts qui augmente le pouvoir d’achat,
subventions, investissements publics) permettant de stimuler la consommation et l’investissement, et
ainsi de favoriser la croissance et l’emploi ;
– monétaire : permet d’agir théoriquement sur les conditions de la demande globale en stimulant le
crédit, rendu moins cher par la baisse du taux directeur de la Banque centrale.
Par ailleurs, pour les entreprises, le coût élevé du travail (salaire net + charges sociales) peut être un
obstacle à la création d’emploi. En France, depuis une trentaine d’années, les gouvernements ont
diminué les charges patronales pour les salaires inférieurs à 1,6 Smic, voire 2,5 Smic.

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© Nathan Chapitre 6 – Le chômage et les politiques de l’emploi


Ressources numériques
 On pourra compléter l’étude du chapitre par des exercices interactifs proposés sur le site du Centre
national de documentation pédagogique :
http://www.statapprendre.education.fr/insee/chomage/default.htm

Vidéos :
1. Le marché du travail https://www.citeco.fr/le-march%C3%A9-du-travail

2. Y a-t-il un remède au chômage ? https://www.youtube.com/watch?v=s3cM2Kx-jUY

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Chapitre 6 – Le chômage et les politiques de l’emploi © Nathan

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