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7.3 Politiques de Le plein emploi Pour lutter contre le chômage structurel, deux
l’emploi Le sous-emploi types de politique de l’emploi sont mis en
(notions de la partie œuvre : les politiques actives de l’emploi
7.2 L’offre et la visent à améliorer le fonctionnement du
demande de travail) marché du travail ; les politiques passives de
l’emploi ciblent la réduction des conséquences
Les politiques négatives du chômage sur la population,
actives et les comme l’avancement de l’âge de la retraite ou
politiques passives le développement des aides sociales pour les
de lutte contre le personnes durablement exclues du marché du
chômage. travail.
Face à un chômage conjoncturel, un État peut
s’engager dans des politiques de relance de la
demande en augmentant, par exemple, les
dépenses publiques ou en assouplissant la
politique monétaire (baisse des taux d’intérêt,
développement du crédit). Si cet État est dans
la zone euro, sa politique monétaire est
dévolue à la Banque centrale européenne, dont
le premier objectif est la stabilité des prix ; la
politique budgétaire fait l’objet d’une
surveillance permanente.
Capacités
L’élève est capable de :
– calculer le taux de chômage et le taux d’emploi ;
– décrire et d’interpréter l’évolution de ces [deux] taux en France à partir de courbes de tendance ;
– définir ce que sont une situation de plein emploi et une situation de sous-emploi ;
– identifier et interpréter les différentes sources d’imperfections du marché du travail ;
– définir les différentes formes de chômage ;
– identifier les différentes politiques de l’emploi et les catégoriser en politiques actives ou politiques
passives.
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Chapitre 6 – Le chômage et les politiques de l’emploi © Nathan
situations intermédiaires qui ne répondent pas strictement aux critères du BIT (être en formation
courte, mais rechercher un emploi pour la suite par exemple).
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b. Lamyae vient d’obtenir son master en sciences sociales, elle espère trouver rapidement son
premier emploi : chômage frictionnel, résultant de la période de prospection entre la fin des études et
le premier emploi.
c. Étienne, 53 ans, a démissionné il y plus d’un an de son emploi d’agent de voyage pour suivre
son épouse en région parisienne. Il ne trouve pas d’emploi dans ce secteur qui a profondément
évolué avec le développement des sites de voyage en ligne : chômage structurel résultant de
l’inadéquation entre l’offre et la demande de travail.
19. Repérez la position de la France en termes de coût du travail en Europe.
En France, le coût horaire du travail dans l’industrie et les services est le plus élevé d’Europe : 37,50 €
de l’heure contre une moyenne de 28,50 € au sein de l’Union européenne en 2020.
20. Rappelez la définition de la compétitivité. Quel lien peut-on faire avec le coût du
travail ?
La compétitivité traduit l’aptitude d’un pays (ou d’une entreprise) à faire face à la concurrence.
Un coût élevé du travail (en raison de l’existence du Smic et du poids des charges sociales) augmente
le coût de production des entreprises, qui voient leur compétitivité-prix diminuer.
21. Montrez que le coût élevé du travail en France peut être une cause du chômage
structurel.
Le coût élevé du travail en France incite certaines entreprises à délocaliser leur production pour
bénéficier d’une main-d’œuvre moins chère, à substituer du capital au travail (mécanisation,
robotisation) pour augmenter leur productivité et à limiter les embauches, notamment pour les emplois
les moins qualifiés.
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l’embauche d’un mineur et 8 000 € pour celle d’une personne majeure.
3. De quel type de politique de l’emploi s’agit-il ? Quel est son objectif ?
Il s’agit d’une politique active de l’emploi destinée à favoriser l’accès à l’emploi des jeunes.
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Effet sur le coût annuel d’un salarié rémunéré au SMIC de la réduction de cotisations
patronales (première mesure présentés ci-dessus) :
Soit le SMIC mensuel brut au 1 er janvier 2021 de 1 554 €. Sur ce montant, l’entreprise doit payer des
cotisations dites « patronales ».
Les charges patronales sur le SMIC après abattement (Réduction Générale des cotisations patronales
sur les bas salaires) et avec une mutuelle maintenant obligatoire, s’élèvent à 4,50 % du salaire brut,
soit 70 € par mois.
Le coût total du SMIC « chargé » (charges patronales incluses) pour une entreprise est donc de
1 624 €.
Coût annuel : (1 624 × 12) – 4 000 = 19 488 – 4 000 = 15 488 €
L’aide à l’embauche lui permet de diminuer le coût du travail de ce salarié d’environ 20 %
(4 000 / 19 488).
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Application 1 Testez vos connaissances ! (p. 88)
1. Le taux de chômage se mesure par le rapport entre le nombre de chômeurs et la
population totale.
Vrai Faux
2. Le taux d’emploi se mesure par le rapport entre le nombre d’individus ayant un
emploi et le nombre total d’individus en âge de travailler.
Vrai Faux
3. Le taux de chômage en France en 2021 est d’environ 8 %.
Vrai Faux
4. L’augmentation du chômage en période de crise économique est à l’origine d’un
chômage structurel.
Vrai Faux
5. Un individu en formation pour 2 mois est comptabilisé dans le chômage au sens du
BIT.
Vrai Faux
6. Le coût élevé du travail peut freiner l’embauche des personnes les moins qualifiées.
Vrai Faux
7. La formation professionnelle permet de lutter contre le chômage d’origine
conjoncturelle.
Vrai Faux
8. Une politique active de l’emploi vise à aider les chômeurs à retrouver un emploi.
Vrai Faux
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De plus en plus éloignés de l’emploi, les chômeurs de longue durée voient leur employabilité
diminuer au fil du temps en raison d’une perte progressive de compétences et d’expériences. Leur
réinsertion est d’autant plus difficile que le temps de chômage a été long.
Pour remédier à cette situation, le gouvernement mène une politique active de l’emploi en
proposant des actions de « remise en dynamique professionnelle », notamment par un dispositif
de formation ciblé sur les métiers en déficit de recrutement.
4. Caractérisez les différents types de politiques de l’emploi mises en œuvre en France.
Les politiques de l’emploi que la France met en œuvre sont principalement de deux types.
Les premières politiques de l’emploi ont été mises en oeuvre dans les années 1970 avec
l’apparition du chômage de masse. Il s’agissait de politiques passives tout d’abord, politiques qui
visent à réduire les conséquences négatives du chômage sur la population, par son indemnisation
notamment.
Progressivement, et à partir de cette date, se développent des politiques dites « actives » axées sur
l’aide au retour à l’emploi, qui permettent de lutter contre le chômage structurel. Elles visent à
augmenter le volume d’emploi disponible dans l’économie et améliorer l’adéquation entre l’offre
et la demande de travail.
Ainsi, dès la fin des années 1970, elles concernent « l’accompagnement des restructurations
industrielles, la réduction de la population active avec le développement des pré-retraites et le
blocage de l’immigration et l’insertion des jeunes » (document 4).
Dans les années 1980, ce sont des politiques ciblées sur les personnes les plus éloignées de
l’emploi qui se développent, axées notamment sur l’insertion de jeunes avec par exemple le
développement des formations en alternance.
A partir des années 1990, une nouvelle logique d’intervention apparait, plus générale, avec les
exonérations de charges visant à diminuer le coût du travail et favoriser l’emploi, ainsi que des
politiques d’incitation au retour à l’emploi (exemples : la prime pour l’emploi en 2001, la prime
d’activité en 2016).
5. Quelles sont les politiques de l’emploi permettant de remédier à l’inadéquation entre
l’offre et la demande de travail ?
L’inadéquation entre l’offre et la demande de travail traduit un chômage d’origine
structurelle : des offres d’emploi sont insatisfaites faute de trouver sur le marché du travail les
individus possédant les compétences recherchées. Cela résulte des évolutions de l’environnement
économique et/ou technologique qui créent des mutations au sein du système productif (abandon
de certains secteurs d’activité au profit de nouveaux, évolution des emplois, dans le numérique
par exemple).
Les politiques de l’emploi permettant de remédier à l’inadéquation entre l’offre et la demande
de travail sont principalement des politiques de formation, politiques actives de l’emploi car elles
ont pour ambition de permettre le retour à l’emploi de ceux qui en seraient éloignés. Le
Danemark fait figure de modèle en la matière puisqu’il place la formation tout au long de la vie
(formation initiale puis formation continue) au centre de sa politique de l’emploi. C’ est
aujourd’hui le premier pays d’Europe pour la proportion d’adultes en formation (document 5).
En outre, les programmes de formation sont élaborés en étroite collaboration avec les partenaires
sociaux et les établissements de formation professionnelle de manière à répondre aux besoins
locaux, grâce à un travail d’orientation et de prospective pour appréhender les besoins en emplois
des entreprises. Dans ce cadre, près de 400 nouveaux programmes sont établis chaque année au
Danemark. Il en résulte une forte mobilité du travail : près d’un tiers des Danois changent
d’emploi chaque année. Même les politiques passives de l’emploi (indemnisation du chômage)
sont assorties d’incitations au retour à l’emploi : les bénéficiaires de l’allocation chômage, au-
delà de neuf mois, doivent suivre une formation dans leur domaine ou pour une reconversion
professionnelle. Objectif : permettre aux individus d’améliorer et d’adapter en permanence leurs
compétences.
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L’essentiel
Le chômage traduit un déséquilibre sur le marché du travail ; c’est un phénomène de société dont les
causes sont multiples.
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2. Le chômage structurel
Le chômage structurel découle de déséquilibres structurels de l’économie. Il s’agit d’un chômage qui
perdure sur le long terme. Ses causes sont diverses ; on retiendra essentiellement deux explications :
– l’inadéquation qualitative entre l’offre et la demande de travail : des offres d’emploi demeurent
insatisfaites faute de trouver sur le marché du travail les individus ayant les compétences recherchées.
Par exemple, les périodes de mutation technologique peuvent entraîner le déclin de certains secteurs
au profit de nouveaux secteurs en développement nécessitant de nouvelles qualifications ;
– un coût élevé du travail : pour limiter leurs coûts, les entreprises peuvent être tentées de restreindre
leur effectif ou de substituer du capital au travail, voire de délocaliser tout ou partie de leur production
dans des pays à bas salaires.
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4. Identifier les politiques de lutte contre le chômage structurel
L’intervention de l’État à travers diverses politiques de l’emploi peut permettre de réduire le chômage
et de rendre ses conséquences sociales plus supportables.
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Vidéos :
1. Le marché du travail https://www.citeco.fr/le-march%C3%A9-du-travail
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