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Still et la grippe

Voici, tirées de Ostéopathie Recherche et Pratique, quelques lignes décrivant comment A.T. Still
concevait et traitait la grippe. 1

770. Définition – Catarrhe épidémique ; forme aiguë de catarrhe généralement accompagné de


symptômes constitutionnels très nets, comme grande prostration, rhume, sécrétion excessive du
nez, du larynx et des voies bronchiales, toux, migraine, fièvre, oppression cardiaque, etc. La mala-
die est due à l’infection par un micro organisme, le bacille de Pfeiffer ou de la grippe. Elle appa-
raît généralement de façon épidémique et affecte un grand nombre de personnes vivant en
communauté. Sa durée varie de quelques jours à une semaine ou plus. Elle se manifeste sous
trois formes principales : cérébrale, gastro-entérique et pulmonaire, selon les systèmes les plus
gravement touchés. (Dunglison).

771. Étiologie – Les plus récents ouvrages médicaux donnent les mêmes vieilles théories que l’on
peut découvrir dans le monde médical sur la cause de la grippe. Dans notre exposé sur cette ma-
ladie, nous laisserons de côté toutes les « pathies » et leurs multiples théories pour examiner le
sujet comme un mécanicien examine la machine qu’il connaît bien et qui ne fonctionne plus, en
se demandant : « qu’est-ce qui ne va pas ? Pourquoi ne fonctionne-t-elle pas comme elle de-
vrait ? »

772. Lorsque vous examinerez vos patients atteints de grippe, d’influenza, de fièvre catarrheuse
ou de mauvais froid (appelez-la comme vous voudrez), vous les trouvez dans un état de contrac-
tion musculaire générale consécutif aux changements atmosphériques.

773. Pronostic – Il est favorable et s’oriente vers une guérison rapide lorsque l’ostéopathe a été
appelé suffisamment tôt.

774. Examen – Puisque j’ai évoqué la contraction musculaire, je vais maintenant tenter de décrire
au praticien le territoire dans lequel, au cours des nombreuses années de pratique, j’ai trouvé de
la rigidité. Il comprend tous les muscles du cou, de la trachée et de l’œsophage, ainsi que les sé-
vères contractions des muscles spinaux et intercostaux, en descendant jusqu’au diaphragme.
Cette exploration doit porter sur toute la région à partir de la neuvième côte et en remontant de
chaque côté de la colonne vertébrale.

775. J’examine attentivement toutes les côtes, de la neuvième à la première pour déceler la
moindre variation dans leurs articulations et m’assurer que chacune d’elle est dans sa position
normale, aussi bien au niveau du sternum que des articulations spinales. Je fais cet examen de fa-
çon très approfondie, parce que la rigidité des muscles spinaux et cervicaux soumis à l’action
spasmodique d’un refroidissement intense, rapproche les côtes si étroitement qu’elles empêchent
les approvisionnements sanguin et nerveux de l’ensemble du système thoracique.

776. Traitement – Que les patients soient jeunes ou vieux, je me tiens généralement face à eux

1. Still, Andrew Taylor, 2001. Ostéopathie, recherche et pratique. Sully, Vannes, 314 p., ISBN : 2-911074-29-7., pp.257-259.

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en leur demandant de placer les bras sur mes épaules, puis je commence à examiner, à partir des
dixièmes côtes et en remontant. J’examine soigneusement les côtes des deux côtés, à mesure que
je remonte pour vérifier si la côte est tirée vers le bas, au-dessous de l’apophyse transverse de la
colonne, ou si elle est poussée vers le haut, au-dessus d’elle. Quand je trouve la côte déplacée
vers le haut ou le bas, je m’arrête et je l’ajuste. Puis je continue ajustant tout ce que je trouve en
position anormale, jusqu’à ce que j’atteigne la première côte. Là, je m’assure que la clavicule n’est
pas fortement tirée contre la face antérieure du cou ; que la clavicule, la première ou la deuxième
côte ne sont pas tirées vers le bas et l’arrière, comprimant ainsi le ganglion cervical inférieur. Je
considère cela comme étant d’une importance capitale, parce que si nous réfléchissons, c’est ici
que nous trouverons un poids ou une pression irritant le système nerveux qui gouverne l’irriga-
tion artérielle et le drainage veineux.

777. Après avoir ajusté toutes les structures et obtenu une condition parfaitement normale dans
cette partie du thorax, j’ai dans tous les cas obtenu un premier soulagement. L’irritation stimule le
système artériel, le forçant à un degré d’action plus élevé, tout en gênant ou arrêtant le drainage
du sang veineux et des autres liquides qui devraient revenir au cœur. À partir de l’articulation
avec les vertèbres dorsales, je poursuis mes explorations sur toute la longueur du cou en remon-
tant jusqu’à l’occiput. Je trouve souvent l’atlas tiré vers l’avant et fermant presque l’espace qui le
sépare du maxillaire inférieur. Celui qui raisonne en mécanicien devrait l’ajuster soigneusement et
correctement avant de pouvoir obtenir quelque soulagement.

778. Les obstructions indiquées ici sont suffisantes pour convaincre mon esprit de mécanicien
que là se trouve la cause des troubles de l’estomac, du cœur, des poumons et des autres organes
au-dessus du diaphragme, rencontrés dans cette maladie. Je conseille au praticien de lire et de
relire dans les meilleurs ouvrages d’anatomie, la circulation sanguine et nerveuse, afin de garder
toujours présents à l’esprit les approvisionnements sanguin et nerveux des parties affectées. Là
réside votre espoir. Je suis tout à fait d’accord avec le médecin qui affirme que les drogues sont
quasiment inutiles pour cette condition. Enlevez l’obstruction, rétablissez la circulation vers et de-
puis les parties affectées et voilà votre satisfecit.

779. Pour les soins et le régime, je conseille généralement au patient de boire des gorgées de
soupe chaude plusieurs fois au cours de la journée et de la nuit, l’objectif étant de lubrifier la
bouche et le pharynx. Je n’utilise ni badigeons, ni gargarismes, mais autorise le patient à boire
toute l’eau qu’il désire, lorsque il en a envie. Quand à la température de la chambre, et à l’air frais,
ils doivent être tels que le patient soit à l’aise.

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