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Édouard Balladur premier ministre depuis 1993, nomme Francois Léotard ministre de la défense cette meme année. Ainsi
avec Renaud Donnedieu de Vabres, il dirige le ministère de la Défense. tout deux sont chargés de superviser les contracts
d’armement avec les autres pays. A travers la branche commerce international de la DCN, la Direction des Constructions
Navales, ils cherchent à vendre 3 sous-marins au Pakistan c’est le contract Agosta, ainsi que 3 frégates, des bateaux, à l’Arabie
saoudite c’est le contract Sawari II.
Pour remporter l’appel d’offre, c’est s’assurer que le Pakistan et l’Arabie Saoudite achètent le matériel militaire Francais et non
des puissances concurrentes, la DCN fait appel à deux sociétés :
- La SOFMA, pour le contrat Agosta
- La SOFRESA pour le contrat Sawari II
Leur role est de faire du lobbying, d’organiser les réseaux de vente et de payer “des frais commerciaux exceptionnels” qui sont
en réalité des pts-de-vins qui sont à l’époque légaux.
Au printemps 1994 le ministère de la défense impose des intermédiaires supplémentaires : Ziad Takieddine et Ahmad
Al-Assir, deux ressortissants Libanais. Ils vont s’occuper des négociations Saoudienne pour le contrat Sawari II, pour lesquels
ils obtiennent une comission de 33 millions d’euros, dont 85% seront versés au cours de la première année et non de façon
progressive comme c’est le cas habituellement. ce qui est inédit. Les fonds vont transiter via une société écran
Luxembourgeoise “Heine SA” qui possèdent des parts d’ombres. ce qui va surtout poser problème, c’est l’aval donné par
Nicolas Sarkozy, à l’époque ministre du budget, c’est-à-dire qu’il cautionne le budget accordé et surtout la société par lequel il
transite.
Certains estiment que les 33 millions d’euros versés à travers la société écran ont en réalité servis à financer la campagne
(présidentielle) de Balladur en 1995.
Mais la présidence de 1995 n’est pas remporté par edouard balladur mais par jacques Chirac, après son élection, il va demander
au nouveau ministre de la défense Charles Millon de vérifier les contrats d’armements. celui-ci va lancer une enquête de la
DGSE, la Direction Générale de la Sécurité Extérieure, autour de Francois Léotard. Jacques Chirac va en plus demander au
secrétaire de l'Élysée Dominique de Villepin de stopper les commissions les intermédiaires Libanais, cela va être effectif dès
1996.
En mai 2002, des employés de la Direction des Constructions Navales présents au Pakistan dans le cadre du contrat Agosta
sont visé par un attentat à la voiture piégé qui va faire 14 morts, à Karachi, la plus grande ville Pakistanaise, capitale
économique et financière du pays. C’est de cet attentat que l’affaire Karachi tire son nom puisqu’il en est l’élément
déclencheur. En effet la lumière sur les rétrocommissions va être faite à la suite de l'enquête sur l'attentat.
L'enquête au sujet de l’attentat est d’abord confiée au juge anti-terroriste Jean-Louis Bruguière qui pense à un attentat
perpétrés par Al Qaïda. Mais en parallèle Claude thévenet, anciennement à la direction de la Surveillance de territoire, enquête
à compte privé, il fournit le rapport nautilus qui reste secret jusqu’en 2008, et qui pointe plutot vers un réglement de compte
politico-financier sur fond d'arrêt des commissions demandé par Jacques chirac . (Le juge Marc Trévidic remplace le juge
Jean-Louis Bruguière parti en retraite en 2007, s’approprie la thèse des réglements de compte formulé par Claude Thévenet. )
Le procès :
Pour cette affaire il y a deux procès distincts, l’un en Cour de justice républicaine, c’est la cour compétente pour juger des
délits commis par des ministres dans l’exercice de leurs fonctions. Ici c’est edouard balladur ancien 1er ministre et Francois
Léotard ancien ministre de la défense qui seront jugés par cette cour ainsi que Nicolas Sarkozy qui sera entendu comme
témoin. Les autres prévenus à savoir Ziad Takieddine, Ahmad Al-Assir (les deux intermédiaires libanais) ainsi que Thierry
Gaubert, Nicolas Bazire, Renaud Donnedieu de Vabres et Dominique Castellan seront jugés par un tribunal correctionnel.
Comme je l’ai précisé précédemment les faits datent des 1995 mais c’est seulement en 2019 soit presque 25 ans après les faits
que les deux anciens ministres sont invités à comparaitre dans un procès pour complicité d’abus de biens sociaux, procès qui a
débuté le 19 janvier 2021.
De meme c’est seulement en juin 2020 que les six accusés en correctionnelle sont condamnés à des peines de 2 à 5 ans de
prison, ils feront appel de cette décision.
Le procès aujourd’hui
Il a débuté le 19 janvier 2021, et les deux accusés sont déjà passés devant la cour. Ils semblent tout deux peu inquiétés et
tiennent des discours confiants voir meme provocant.
Par exemple François Léotard qui a commencé par rappeller qu’a son époque la pratique des commissions était légale. Puis qui
a déclaré face aux juges «Moi, ces questions d’argent ne m’intéressent pas» puis en s’adressant au président de la cour il dit je
cite “Ces affaires de contrats, excusez-moi d’avoir l’air désinvolte, mais c’était le cadet de mes soucis” il a continué en ajoutant
“Si c’est légal, j’assume tout. Si c’est pas légal, je n’assume rien”
Ensuite Edouard Balladur a rappelé qu’ en 1995 il avait fait voter une loi encadrant plus strictement les financement des
campagnes électorales. C’est assez ironique de rappeller cela dans un procès où il est accusé d’avoir financé sa campagne de
manière illicite. Il a meme ajouté “je serais d’une singulière perversité si j’avais, dans le même temps, prétendu assainir notre vie
publique et tenté de la polluer”
Ils encourent tous les deux une peine maximale de sept ans de prison et une amende de 500.000 euros. Edouard Balladur a
d’ores et déjà expliqué qu’il allait réclamer la relaxe, estimant, au surplus, que les faits qu’on lui reproche sont aujourd’hui
prescrits.