Explorer les Livres électroniques
Catégories
Explorer les Livres audio
Catégories
Explorer les Magazines
Catégories
Explorer les Documents
Catégories
Rapport Final
Présenté par
Mai 2013
1
SOMMAIRE
RESUME EXECUTIF 4
1ère Partie 8
Problématique 13
Approche méthodologique 14
2ème Partie 18
Evolution des paramètres climatiques 19
Insolation 18
Température 20
Humidité de l’air 24
Vent et Pression atmosphérique 27
Pluie 29
Pluviométrie et durée de la saison sèche 35
Evaporation et déficit hydrique 36
Indice d’aridité de Budyko-Lettau 40
Impacts du changement climatique sur les productions agricoles 41
Productions végétales 42
Produits de rente 42
Cacao
Café
Palmier à huile
Coton
Hévéa
Anacarde
Canne à sucre
Coco
Rocou
Papaye
Mangue
Produits vivriers 49
Igname
Manioc
Banane Plantain
Taro
Maïs
Riz
Sorgho
Arachide
Banane douce, Ananas
Patate douce
Cultures Légumières et Maraichères 68
Tomate
Oignon, Piment
Aubergine
Gombo,
2
Productions Animales et Halieutiques 70
Bétails
Production de Volailles 73
Productions Halieutiques 74
Productions Forestières 76
Initiatives d’Adaptation des Paysans aux Changements Climatiques
Techniques d’Adaptation à vulgariser
REFERENCES 87
ème
3 Partie 91
ANNEXES 92
3
4
RESUME EXECUTIF
L’étude de Vulnérabilité de Secteur Agricole aux Changements Climatiques en Côte d’Ivoire a été
initiée par le Ministère de l’Environnement, de la Salubrité Urbaine et du Développement Durable en
collaboration avec le PNUD et conduite par 3 experts consultants nationaux d’octobre 2012 à juin
2013.
L’objectif principal est d’évaluer les impacts actuels et futurs des changements climatiques sur
l’agriculture en Côte d’Ivoire et de proposer des mesures d’adaptation pour une aide à la décision.
Les objectifs spécifiques sont : (1) Evaluer la vulnérabilité des risques climatiques actuels
physique, socio-économique sur le secteur de l’agriculture ; (2) Evaluer et décrire les risques
climatiques futurs sur l’agriculture à partir des scenarios pertinents ; (3) Décrire toutes les
initiatives nationales impliquant la Côte d’Ivoire en matière d’adaptation aux changements
climatiques dans le domaine de l’agriculture ; (4) Proposer des techniques d’adaptation du
secteur agricole aux changements climatiques en cohérence avec les politiques nationales ;
(5) Estimer le coût de la mise en œuvre des techniques d’adaptation proposées.
PRINCIPALES CONSTATATIONS
L’analyse de l’évolution des paramètres climatiques suivants durant les 50 dernières années
a permis d’attester le changement climatique en Côte d’Ivoire : (1) l’Insolation augmente
dans la zone forestière du sud (Zones Agroclimatiques 1 et 2) mais évolue très peu dans la
moitié nord du pays (Zones Agroclimatiques 3 et 4) avec des moyennes d’insolation en 2010
de 2400 heures/an à Abidjan, 2000 heures/an à Gagnoa, 2000 heures/an à Bouaké et 2600
heures/an à Korhogo. L’augmentation de l’insolation au sud serait liée à une réduction de la
nébulosité associée aux nuages ;
(2) de 1960 à 2010, la température de toutes les localités étudiées a cru avec un taux moyen
de 1,6 °C soit une augmentation de 3,2 °C/siècle. Les températures moyennes en 2010 sont
de 27,5 °C à Abidjan, 26,2 °C à Gagnoa, 26,5 °C à Bondoukou et Bouaké et 27,5 °C à Korhogo.
L’augmentation de la température serait le résultat de l’accroissement des concentrations
5
des gaz à effet de serre. La situation particulière d’Abidjan pourrait s’expliquer par la très
forte concentration des industries dans et autour de la ville ;
(3) durant la même période, l’Humidité de l’air a augmenté dans les Zones Agroclimatiques
1 et 4 et diminué dans les Zones Agroclimatiques 2 et 3 mais la tendance est très faible dans
les deux cas. En général, l’humidité relative moyenne en 2010 décroit naturellement du sud
vers le nord de la Côte d’Ivoire avec 82% à Abidjan, 78% à Gagnoa, 70% à Bondoukou et
Bouaké et 63% à Korhogo ;
(4) La vitesse moyenne des vents dominants fluctue entre 2 et 6 m/s dans toutes les localités
étudiées et son évolution dans le temps n’apparait pas nette. Cependant, la majorité des
paysans enquêtés reconnaissent que les vents qui accompagnent les orages et les tornades
sont maintenant plus forts et plus violents qu’avant. Ces vents impactent négativement les
habitations et les cultures par la casse et la chute des toits et des plantes. Les populations
paysannes considèrent ces vents forts comme un des indicateurs du changement
climatique ;
(5) Sur près de 70 ans d’observation, la pluviométrie interannuelle fluctue avec souvent une
succession d’années tantôt déficitaires, tantôt excédentaires mais la tendance générale est à
la baisse dans l’ensemble des localités étudiées. Ainsi on enregistre de 1940 à 2010 une
réduction de la pluviométrie de 28,9% à Abidjan, 23,5% à Soubré (Zone 1), une baisse à
peine perceptible à Gagnoa et Abengourou (Zone 2), 12,5% à Bondoukou et Bouaké (Zone 3)
et 7,7% à Korhogo (Zone 4). Les plus fortes baisses sont ainsi observées dans la zone
forestière humide du sud proche de la côte et qui pourraient être en partie liées à la
destruction du couvert forestier par l’agriculture extensive et l’exploitation anarchique des
grumes de bois.
(6) l’Indice d’Aridité de Budyko-Lettau (IABL) en 2010 est inférieur à 1 dans les Zones
Agroclimatiques 1 et 2 indiquant bien leur appartenance à la zone guinéenne couverte par la
forêt tropicale dense humide. Les Zones 3 et 4 ayant en 2010 un 1 <IABL< 2 appartiennent à
6
la zone soudano-guinéenne avec une couverture de forêts moins humides et des savanes
humides. La projection de l’IABL en l’an 2110 suggère que seule la Zone 2 restera dans la
zone guinéenne alors que la Zone Agroclimatique 1 rejoindra la 3 comme zone soudano-
guinéenne quand la Zone Agroclimatique 4 avec son IABL> 2 deviendrait une zone sahélo-
soudanaise, plus aride et à risque.
Les cultures de rente majoritairement pratiquées par les populations paysannes (Cacaoyer,
Hévéa, Palmier, Caféier) seront mises en place plus tardivement à partir d’avril avec
beaucoup plus de pertes de jeunes plants du fait des plages sèches prolongées durant la
saison pluvieuse.
La mise en place des cultures vivrières (manioc, riz, igname, banane plantain, maïs, taro) sera
de plus en plus retardée en fonction de l’installation des pluies. Les plages sèches arrivant en
période de floraison des cultures telles que le maïs et le riz pourraient réduire
significativement leurs rendements. La méthode d’adaptation paysanne pour le manioc est
le planting des boutures de manioc totalement couvertes en janvier et février durant la
période de fortes chaleurs et de moins d’eau dans le sol alors qu’habituellement la
bouture est émergée en partie et inclinée.
Les vents forts et violents qui accompagnent certaines précipitations pourraient constituer
un handicap pour les bananiers, les céréales (riz et maïs) et l’hévéa à travers la casse et la
chute des plantes. L’utilisation de rangées de Teck en bordure de parcelles comme brise-
vents permettrait de réduire l’effet du vent comme c’est le cas pour l’hévéa chez des
paysans d’Abengourou.
Les cultures de rente pratiquées dans cette zone par la majorité des paysans sont : le
cacaoyer (plus de 80%), l’hévéa (plus de 45%) et le caféier (plus de 17%). La mise en place
des cultures est souvent décalée à cause du retard des pluies. Beaucoup de jeunes plants
desséchés du fait des longues plages sèches sont remplacés grâce à des plants en sachets
provenant de pépinières arrosées, créés à dessein pour cet effet.
Les vivriers majoritairement cultivés sont : l’igname, le manioc, la banane plantain, le maïs,
le riz, le taro.
Les feux de brousse seront plus fréquents et détruiraient les pâturages et les plantations.
Les feux de brousse seront plus fréquents et détruiraient les pâturages et les plantations.
RECOMMANDATIONS
9
- Mettre en place un système d'alerte agrométéorologique en vue de fournir aux
producteurs des informations fiables sur la prévision des saisons pluvieuses ;
- Sensibiliser les producteurs sur la réalité des changements climatiques pour un éveil des
consciences et une bonne prise de décisions ;
- Promouvoir des activités de diversifications des sources de revenus durables telles que
l'élevage et les transformations agroalimentaires ;
- Promouvoir le crédit agricole pour faciliter le financement à temps les activités des
producteurs.
- Inscrire au rang de priorité les questions des changements climatiques dans leurs
programmes d'actions ;
- Etudier dans une perspective d'approche participative, les possibilités de vulgariser des
systèmes d'agroforesterie à base d'essences fruitières en vue de permettre aux producteurs
de pouvoir limiter l'amenuisement de leur revenu en raison de la baisse de rendement des
cultures vivrières induit par les changements climatiques ;
- Assurer une franche collaboration avec les services de vulgarisation et d'encadrement afin
de tirer profit des savoirs exogènes promus par ces structures ;
A l'endroit de la recherche
- Mettre au point dans une perspective d'approche participative qui intègre les conditions
socio-économiques des producteurs, des variétés à cycle court adaptées aux conditions
climatiques actuelles ;
- Mettre au point de variétés rustiques de cultures pouvant mieux supporter les ruptures de
pluies en cours de saison pluvieuse ;
10
- Améliorer et moderniser les initiatives paysannes d’adaptation aux changements
climatiques existantes afin de les rentabiliser.
Au terme de cette étude sur les perceptions des producteurs et des stratégies d'adaptation
mises en œuvre pour faire face aux changements climatiques d'autres perspectives
s'ouvrent. La durabilité socio-économique et écologique des différentes mesures/stratégies
développées par les producteurs devra être étudiée. Il en est de même pour l'impact des
changements climatiques sur la mobilisation et la gestion de la main d'œuvre agricole. Les
relations entre les changements climatiques et les stratégies de sortie d'agriculture telles
que les migrations et l'exode rural pourrait aussi servir de piste pour de nouvelles
recherches.
11
12
PROBLEMATIQUE
Depuis deux décennies, la Communauté Internationale dans son ensemble accorde une
importance de premier plan aux problèmes d’environnement avec une attention particulière
aux changements climatiques. La dégradation progressive de l’environnement se manifeste
au niveau du continent africain par des phénomènes tels que la sécheresse et la
désertification qui, à court, moyen et long termes, réduisent la productivité agricole dans
nos pays malgré le travail acharné des populations.
En effet, nous assistons depuis les années 1970 à une modification des régimes
pluviométriques dans la sous-région ouest-africaine, signe du changement climatique. Une
des raisons de ce changement réside certainement dans le réchauffement climatique global
lié à l’effet de serre ; mais l’action de l’homme sur son environnement local y contribue
significativement par la déforestation, les feux de brousse, la pollution atmosphérique avec
l’émission des gaz à effet de serre. Les productions agricoles au sens large subissent alors
une importante chute de rendement.
La Côte d’Ivoire dont l’économie repose essentiellement sur l’agriculture, n’est pas à l’abri
de telles calamités naturelles si le processus de réchauffement se poursuit.
Sur le plan éco-climatique, la Côte d’Ivoire est divisée en quatre zones qui sont du Sud au
Nord : une zone forestière côtière très humide ; une vaste région forestière vers l’intérieur
des terres, fortement atteinte par le défrichement et connaissant une pluviométrie variable
pouvant atteindre 2500 mm/an, repartie en 2 saisons (de Mars à Juillet et de Septembre à
Novembre) ; une zone de savane arborée et enfin une zone méridionale de savane herbeuse
plus chaude et plus sèche avec 900 mm/an de pluies en une seule saison de Juillet à
Octobre.
13
APPROCHE METHODOLOGIQUE
L’Agriculture au sens large comprend les productions végétales, les productions animales et
halieutiques et les productions forestières. Une Approche « Bottom-up » ; c’est-à-dire de la
base au sommet, a été utilisée dans la collecte de l’information pour cette étude durant :
- La Recherche documentaire et bibliographique
- La Recherche de rapports et publications scientifiques spécialisés
- Les visites de Centres de Recherche Agronomique (CNRA, SODEXAM), des ministères
(MINAGRI, ANADER, MIRAH, MINEF, MINEDD, MINCOM, DR et DD) et toutes les
sociétés d’exploitations industrielles (SAPH, SOGB, PALMCI, PALMAFRIQUE, SUCAF,
SUCRIVOIRE, CIDT, ANACARDE, Café-Cacao)
- Les Entretiens avec les responsables des divers services et surtout avec les
communautés villageoises.
I. METHODOLOGIE
Trois communautés villageoises par localité et 20 à 30 paysans par communauté ont été
retenus par les responsables locaux des ministères pour participer à l’entretien et répondre
aux questionnaires. Un entretien a également été organisé avec les responsables des divers
services déconcentrés des ministères et des structures sous tutelle (MINAGRI, MIRAH, MEF,
MINEDD, ANADER, OCPV, CNRA et autres privés) afin de collecter des informations et de
répondre à un questionnaire.
Le choix des spéculations étudiées par zone est fait, en tenant compte des priorités de l’Etat,
lors d’une séance de travail avec la participation des ministères de l’Agriculture, des
Ressources Animales et Halieutiques, de l’Environnement et du Développement Durable, des
Eaux et Forêts.
Les principales spéculations végétales, animales, halieutiques et forestières de la Côte
d’Ivoire sont listées et ont été prises en compte en fonction des réactions des paysans aux
questionnaires.
14
Ferké
Localités d’étude
SOUBRE
Le modèle mathématique statistique (SPSS) a été utilisé pour les projections. Toutefois, le
modèle agro-météorologique (DSSAT) n’a pu être appliqué pour des raisons de détail de
données exigées notamment les données sur le sol.
15
I-4 Mode de collecte des Données
16
17
18
EVOLUTION DES PARAMETRES CLIMATIQUES
INSOLATION
Les figures 2 et 3 présentent l’évolution de la durée d’insolation dans différentes localités de
la Côte d’Ivoire de 1950 à 2010 et les projection en 2060 et 2110. Il ressort de l’analyse que
la durée d’insolation augmente dans le sud forestier notamment à Abidjan et Gagnoa
(Figures 3a, 3b) au-dessus de 1900 heures/an. L’insolation à Korhogo est naturellement la
plus élevée soit 2657 heures/an mais évolue très peu (Annexes). Ce résultat est en
concordance avec l’évolution baissière de la pluviométrie, mettant ainsi en évidence une
réduction des formations nuageuses. Nul n'ignore l'importance de l'énergie solaire dans
l'évaporation de l'eau, dans l'échauffement de l'air et bien sûr dans l'activité
photosynthétique.
Figure 3. Durée Annuelle d’Insolation en Côte d’Ivoire en 2010 et son évolution probable
en 2060 et en 2110
19
TEMPERATURE
La température moyenne annuelle fluctue d’une année à l’autre mais la régression linéaire
appliquée aux données de 1961 à 2010 donne une augmentation régulière avec un taux
absolu de 1,6 °C au cours des 50 dernières années (Figures 4). Si la tendance actuelle se
maintient, la projection sur un siècle donnerait une élévation de la température moyenne
de 3,2 °C en Côte d’Ivoire.
La projection en 2060 et 2110 (Figure 6) donnent des températures moyennes de l’air 30,7
°C à Abidjan, 28,9 °C à Gagnoa, 29,9 °C à Bondoukou, 30,5 °C à Bouaké et Korhogo.
20
21
1960-1969
Températures
1990-1999
Températures
22
Figure 6. Température moyenne (°C) de l’air en Côte d’Ivoire en 2010 et son évolution
probable en 2060 et 2110
HUMIDITE DE L’AIR
La figure 7 présente l’humidité relative moyenne interannuelle enregistrée à Abidjan,
Gagnoa, Bondoukou, Bouaké et Korhogo durant la période 1961-2010. D’une manière
générale, l’humidité relative de l’air décroit régulièrement dans l’espace du sud au nord de la
Côte d’Ivoire de 82% à Abidjan sur la côte, à 63% à Korhogo dans le nord ; et dans le temps
elle décroit à Gagnoa, Bondoukou, Bouaké ; mais croit à Abidjan et Korhogo. Les projections
en 2060 et 2110 sont présentées sur la figure 8.
Figure 7. Evolution de l’Humidité Relative Moyenne (%) dans les 4 Zones Agroclimatiques
de la Côte d’Ivoire de 1961 à 2010
23
Figure 8. Humidité Relative (%) de l’air en Côte d’Ivoire en 2010 et son évolution probable
en 2060 et 2110
VENT
L’analyse de la vitesse des vents dominants enregistrée à Abidjan, Bouaké et Korhogo (Figure
9) montre que la vitesse moyenne varie entre 2 et 5 m/s à Abidjan, 3 et 5,5 m/s à Bouaké et
entre 2,5 et 6 m/s à Korhogo. Sur la période 1961 – 2000, on note une légère diminution de
la vitesse du vent à Abidjan et Bouaké alors qu’à Korhogo on observe une légère
augmentation (Annexes). Il faut noter que la vitesse des vents violents d’orages et de
tornades n’est pas prise en compte. Ces vents forts de vitesse parfois supérieure à 60 m/s
sont souvent dévastateurs pour certaines cultures comme le bananier, le maïs, le riz et
l’hévéa. Il est donc nécessaire de mener une étude approfondie de ces vents afin de
déterminer leur impact réel sur les différentes productions agricoles. La projection en 2060
et 2110 de la vitesse du vent est présentée sur la figure 10.
24
Figure 10. Vitesse moyenne du vent (m/s) en Côte d’Ivoire en 2010 et son évolution
probable en 2060 et 2110
PLUIE
L'analyse des séries chronologiques des données pluviométriques annuelles obtenues pour
des postes situés dans les 4 zones agroclimatiques de la Côte d’Ivoire présentent une grande
variabilité interannuelle (Figures 11a et 11b). Malgré d’importantes oscillations, on note
qu’un groupe d'années globalement humides par rapport à la normale succède à un groupe
d'années globalement sèches.
La régression linéaire sur les données d’Abidjan, Soubré, Gagnoa, Abengourou, Bondoukou,
Bouaké et Korhogo, montre qu'il y a une décroissance régulière de la pluviosité. Ce résultat
est une évidence de l'existence d'une tendance au dessèchement (ELDIN, 1984).
25
Figure 11a. Evolution de Pluviométrie annuelle dans la Zone 1 à Abidjan et Soubré et en
Zone 2 à Abengourou et Gagnoa de 1940 à 2010
Figure 12. Pluviométrie Annuelle (mm/an) en Côte d’Ivoire en 2010 et son évolution
probable en 2060 et 2110
26
NOMBRE DE JOURS DE PLUIE
Le nombre de jours annuels de pluie fluctue d’une année à l’autre mais décroit globalement
dans la zone forestière du Sud (Figures 13a et 13b). Cependant cette décroissance en elle
seule n’explique la forte baisse de la pluviométrie dans la Zone Agroclimatique 1. La figure
14 présente la projection en 2060 et 2110 du nombre moyen de jours de pluie par an dans
les différentes localités étudiées.
200
200
ANNEES
ANNEES
Figure 13a. Nombre de jours de pluie dans la Zone Sud Côtière (Abidjan et Soubré) de 1940
à 2010 et dans la Zone Sud-Centre (Abengourou et Gagnoa) de 1940 à 2000
180
140
Nombre de Jours de Pluie
140
100
120 y = 0,1872x + 89,006 Korhogo
R² = 0,0586
80 Ferké
100 y = 0,385x + 84,118
R² = 0,2998 Linear (Korhogo)
Bondoukou 60
80
y = -0,3007x + 112,83 Bouaké Linear (Ferké)
R² = 0,0852 Linear (Bondoukou) 40
60
Linear (Bouaké)
40 20
20 0
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
ANNEES ANNEES
Figure 13b. Nombre de jours de pluie dans la Zone Centre-Nord (Bouaké et Bondoukou) de
1940 à 2010 et dans la Zone Nord (Korhogo et Ferké) de 1970 à 2000
27
Figure 14. Nombre de jours de pluie en Côte d’Ivoire en 2010 et son évolution probable
en 2060 et 2110
28
11
Hauteur de
10
pluie (mm)
Odienné
Korhogo 2200
2100
9
2000
1900
Touba
Bondoukou 1800
8 Seguela
Bouaké 1700
Man 1600
Bouaflé 1500
7 Daloa Yamoussoukro
Dimbokro Abengourou 1400
Guiglo
1300
Gagnoa
1200
6 Agboville
Divo
1100
1000
Abidjan Adiaké
900
5
San-Pédro
4
-9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2
Le déficit hydrique mensuel est plus élevé dans le sud-est que dans le sud-ouest. Les mois à
fort déficit vont de décembre à mars pour le premier et de janvier à février pour le second.
Contrairement à la grande saison sèche (Harmattan), la petite saison sèche de juillet-août
présente un faible déficit hydrique. Les mois de mai à juillet sont excédentaires en eau. Les
informations enregistrées à La Mé depuis 1930 démontrent bien que la pluviosité est
globalement en déclin alors que le déficit hydrique est en constante hausse (Annexes).
L’augmentation du déficit hydrique annuel n’est pas due à une aggravation du mois le plus
déficitaire (Janvier) mais plutôt à un allongement de la période déficitaire accusant des
déficits plus importants en décembre, février et mars. Les isodéficits migrent à la fois vers le
sud-ouest et le sud-est, aboutissant à une zone centrale du pays de plus en plus sèche
(Annexes). La position actuelle de l’isodéficit 500 mm constituant la limite nord de la zone
favorable à la production du palmier à huile prouve bien la gravité du phénomène de
dessèchement en Côte d’Ivoire (Yao et al, 1995).
29
Durée de saison sèche annuelle maximale et de la saison culturale
La figure 16 suivante présente le nombre de mois secs successifs en Côte d’Ivoire durant la
période 1971-2001. Ce sont les mois successifs pendant lesquels le bilan hydrique est
négatif. La saison sèche annuelle en Côte d’Ivoire varie entre 3 mois à Tabou et 8 mois à
Bouaké et Korhogo. Elle évolue selon un gradient croissant qui part du Sud vers le Nord. La
particularité de la ville de Sassandra (six mois de saison sèche) est due à la géomorphologie
de la région en particulier l’orientation de la côte par rapport aux vents dominants (Avenard
et al, 1971).
Selon les travaux de GOULA et al., la durée de la première saison culturale varie entre 60 et
280 jours et la durée maximale de la saison culturale va de 140 à 280 jours dans l’année. Les
débuts précoces de la première saison culturale vont du 11 au 21 mars à Abidjan, Soubré,
Gagnoa, Abengourou, Bondoukou et Bouaké ; les débuts tardifs vont du 30 avril au 15 mai
pour Abidjan et Abengourou ; du 15 mai au 1 juin pour Soubré, Gagnoa, Bondoukou et
Bouaké. Les enquêtes de terrain confirment ces différentes dates.
11
Durée de saison
sèche (mois)
10
Odienné
Korhogo
8
9 7.5
Bondoukou
6.5
8
Bouaké
6
Man
5.5
7 Daloa Yamoussoukro
Dimbokro 5
4.5
Gagnoa
6 4
3.5
Abidjan Adiaké
Sassandra 3
5 San-Pédro
Tabou
4
-9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2
Figure 16 : Durée de saison sèche annuelle maximale sur la période 1971-2001 (Ohouo,
2011)
30
Tableau 1. Durée de la première saison culturale en Côte d’Ivoire (GOULA et al., 2010)
Les calculs à partir des données collectées permettent d’évaluer l’évolution de l’aridité dans
les différentes zones agroclimatiques de la Côte d’Ivoire (Annexe). Ainsi en 2010, Abidjan et
Gagnoa ayant un IABL <1 appartiennent bien à la zone guinéenne avec la forêt tropicale
humide ; Bondoukou, Bouaké et Korhogo ayant un IABL >1 appartiennent à la zone soudano-
guinéenne avec des forêts peu humides ou des savanes humides. Dans 50 ans en 2060, la
situation demeurera similaire à la situation actuelle avec toutefois une augmentation de
l’Indice d’Aridité. Dans 100 ans en 2110, l’IABL à Korhogo sera supérieur à 2 (Figure 17)
correspondant à la zone sahélo-soudanaise et deviendrait alors une zone semi-aride et
particulièrement à risque car l’érosion des sols pourrait être irréversible ; la zone d’Abidjan
avec un IABL>1 sera une zone de forêt tropicale plus sèche et serait comparable aux zones
actuelles de Bouaké et Bondoukou.
31
2,5
1,5
IABL2010
1
IABL2060
IABL2110
0,5
Figure 17. Indice d’Aridité de Budyko-Lettau dans différentes régions de la Côte d’Ivoire
en 2010 et son évolution possible dans 50 ans (2060) et 100 ans (2110)
32
Forêts Humides Aquaculture, mm/an mm/an
- Forêts
N°3 - Café, Cacao, Hévéa, Palmier à Huile, Rocou, T moyenne = T moyenne =
Anacarde, Canne à sucre, Coton, Cola, Coco, 26 – 27 °C 29 – 30 °C
CENTRE-NORD Agrumes, Ananas, Banane Plantain, Banane douce,
Igname, Manioc, Riz, Maïs, Arachide, Papaye, Taro, Pluie Pluie
Tomate, Aubergine, Gombo, Piment, Pastèque,
annuelle = annuelle =
Chou, Concombre, Patate douce, Soja, Pomme de
Forêts Sèches terre, Mangue, Tabac, Avocat, Sorgho, Mil, Fonio, 1000 – 1400 770 – 1200
et Savanes - Bovins, Caprins, Ovins, Porcins, Volailles, Pêche, mm/an mm/an
Aquaculture, miel
- Forêts : Karité, Néré
N°4 - Anacarde, Coton, Canne à sucre, Soja, Sorgho, T moyenne = T moyenne =
Mil, Fonio, Igname, Manioc, Riz, Maïs, Tabac, 26 – 28 °C 29 – 31 °C
NORD Oignon, Arachide, Papaye, Tomate, Aubergine,
Gombo, Piment, Pastèque, Chou, Concombre, Pluie Pluie
Savanes Patate douce, Pomme de terre, Mangue,
annuelle = annuelle =
- Bovins, Caprins, Ovins, Porcins, Volailles, Pêche,
Aquaculture, Miel 900 – 1400 700 - 1200
- Forêts : Karité, Néré mm/an mm/an
Le tableau 2 présente les spéculations végétales et animales rencontrées dans les différentes
zones agroclimatiques de la Côte d’Ivoire. Les enquêtes de terrain réalisées en mai et juin
2013 ont permis de classer les cultures pratiquées par les paysans dans les localités étudiées
comme présentées dans les tableaux 3 et 4. En terme de cultures de rente la majorité des
paysans cultivent le cacaoyer, l’hévéa, le palmier à huile et le caféier au sud ; l’anacardier, le
cotonnier et le manguier au nord. Les populations de la zone de transition au centre du pays
cultivent à la fois les spéculations du sud et du nord dans des conditions climatiques
relativement marginales.
33
Tableau 3. Classement des cultures de rente dans les localités en fonction du pourcentage de paysans
Tableau 4. Classement des cultures vivrières dans les localités en fonction du pourcentage de paysans
34
PRODUITS DE RENTE (Cash Crops)
120
100
Abidjan
80 Soubré
60 Gagnoa
Abengourou
40
Bondoukou
20 Bouaké
Korhogo
0
Ferké
Les principales cultures de rente des populations paysannes selon notre enquête sont le
cacaoyer, l’hévéa, le palmier à huile, le caféier dans la moitié sud du pays ; l’anacardier, le
cotonnier, le rocouyer et le manguier dans la moitié nord du pays.
CACAO (Cocoa)
Le seuil minimal annuel de pluviométrie supportable par le cacaoyer en Côte d’Ivoire est de
1200 mm/an. Pour que le cacaoyer cultivé ait une croissance régulière, des poussées
foliaires bien reparties au cours de l’année, une floraison et une fructification abondante, il
faut :
35
Figure 20. Verger de cacaoyers et séchage des fèves sur claie
En Côte d’Ivoire, le cacaoyer (Theobroma cacao L.) est cultivé essentiellement par de petits
planteurs sur une superficie de plus de deux millions d’hectares produisant annuellement,
1,2 million de tonnes de cacao marchand (Figure 21). Durant les 2 dernières décennies, la
production nationale a doublé passant de 700.000 tonnes en 1990 à 1.400.00 tonnes en
2005 avant de chuter autour de 1.200.000 tonnes. Le développement de la cacaoculture
s’est fait au détriment de la forêt participant ainsi à la dégradation de l’environnement et au
changement climatique local. La crise socio-politique a négativement impacté la production
entre 2001 et 2003 (Figures 21). Si l’importance des précipitations affecte localement les
productions, l’augmentation constante des superficies et l’étendue des zones de
production permettent de combler au plan national l’effet du déficit hydrique.
36
Figure 21. Evolution des Superficies de cacaoyers et de la production de fèves en Côte
d’Ivoire de 1990 à 2011 et les estimations pour 2060 et 2110
CAFE (Coffee)
Figure 22. Verger de Caféiers en fleurs et séchage des fruits sur claie
37
La caféiculture en Côte d’Ivoire est constituée de petites exploitations caractérisées par une
taille qui varie entre 1,5 et 5 ha, par des rendements faibles (0,35 tonne/ha de café
marchand) et par une production sujette à de fortes fluctuations annuelles du fait d’un repos
végétatif très marqué. Cependant, un rendement moyen de 2 à 3 tonnes/ha obtenu en
station avec des variétés de Robusta aurait pu permettre d’atteindre en milieu paysan des
rendements de 1 à 1,5 tonne/ha.
Figure 23: Evolution des superficies de caféiers et de la production de café de 1990 à 2011
et la projection de la production à l’horizon 2025
La production annuelle de café en Côte d’Ivoire, après s’être située plus d’une décennie
entre 250.000 et 300.000 tonnes, a atteint une valeur de 380.000 tonnes en 2000 avant de
baisser jusqu’à 64.000 tonnes en 2008 et même 32.000 tonnes en 2011 suite à une grave
crise entraînant un net déclin de la production (Figure 23). Cette situation s’explique par : le
vieillissement et une conduite extensive du verger ; une faible pluviométrie causant un
important déficit hydrique ; un désintérêt des producteurs de café au profit du cacao en
raison de son prix de vente plus élevé et de ses itinéraires techniques moins contraignants,
et surtout de l’effondrement du prix de vente du café descendu, à un moment donné, à 50 F
CFA/kg bord champ. La situation la plus critique est le remplacement des vergers de
caféiers par de nouvelles plantations d’hévéa, de palmiers à huile et même d’anacardiers
surtout dans l’Est du pays.
Si aucune mesure vigoureuse n’est prise pour réhabiliter les anciens vergers de caféiers ou
en créer de nouveaux, la production de café va totalement disparaitre dans moins de 20 ans
c’est-à-dire vers 2030.
38
PALMIER A HUILE (Oil Palm)
Le palmier à huile est une plante de lumière à croissance et production continues avec des
contraintes climatiques particulières (Figure 24). La production optimale n’est obtenue que
dans des situations de pluviométrie (1.800 mm/an, soit 150 m/mois), de température
(moyenne de 26°C), d’humidité relative (HR>75%) et d’ensoleillement (2.000 heures/an soit
165 heures/mois) aussi proches que possible de l’optimum pendant toute l’année. Tout
écart par rapport aux conditions optimales entraîne une baisse de production (Surre et
Coomans, 1972 ; Yao et al, 1995 ; Koné, 2010). Le palmier à huile est plastique par rapport
aux sols. Il demande néanmoins des sols profonds ; meubles et perméables.
39
Régimes (Tonnes)
5000000
Production de régimes
4000000 Régi
mes
3000000 (Ton
nes)
2000000
1000000
0
2010 2060 2110 A
Figure 25. Evolution de la Production de Régimes de palme en Côte d’Ivoire de 1990 à 2011
et son estimation en 2060 et 2110
COTON (Cotton)
40
Figure 26. Champ de cotonniers et du coton sur tige
Le coton constitue le pivot d’un ensemble cultural comprenant le coton en culture pure en
rotation avec le riz, le maïs, l’arachide, le mil, le sorgho. Le rendement moyen de ces vivriers
est plus élevé grâce à l’effet résiduel des engrais appliqués au cotonnier. Le coton dans le
nord du pays est appelé l’or blanc à cause de sa contribution dans le revenu des populations
des régions de savanes.
Figure 27. Evolution de la production de coton graine en Côte d’Ivoire de 1990 à 2011
HEVEA (Hevea)
De la famille des Euphorbiacées, l’hévéa (Hevea brasiliensis L.) est un arbre de forêt qui peut
atteindre 25 à 30 m de hauteur (Figure 28). Il se développe en milieu équatorial ou tropical
humide avec une température moyenne annuelle de 25°C, une pluviosité moyenne annuelle
de 1.500 mm, une bonne capacité de rétention des sols, un ensoleillement élevé et des sols
humifères et profonds.
41
L’hévéa a été introduit en Côte d’Ivoire en 1955 mais avant, l’extraction de caoutchouc se
faisait sur des lianes telles Landolphia heudelotii et Funtumia elastica ou d’autres essences
laticifères comme le Ficus vogelii. L’exploitation de l’hévéa a débuté en 1961 avec la mise en
saignée des arbres plantés en 1956 par la SAPH (Société Africaine de Plantation d’Hévéa) et
la CCP (Compagnie du Caoutchouc du Pakidié).
Les plantations d’hévéa qui étaient au départ créées dans la zone forestière côtière se
retrouvent aujourd’hui dans toute la moitié Sud du pays, dans des zones climatiquement
marginales dont la pluviométrie est souvent inférieure à 1.200 mm/an.
42
Figure 29. Evolution des Superficies d’hévéa (ha) et de la Production de caoutchouc
(Tonnes) de 1990 à 2011 et la projection (Tonnes) en 2060 et 2110
ANACARDE (Cashew)
Introduit en Côte d’Ivoire vers 1957, l’anacardier a surtout servi au départ à faire du
reboisement dans les régions de savanes du Nord et du Centre du pays. A partir de 1972, les
noix de cajou sont achetées et exportées vers l’Inde. Avec la disparition des vergers de
caféiers et de cacaoyers des forêts sèches de l’intérieur du pays, l’anacardier s’est étendu
vers le Sud prenant la place laissée par le café et le cacao. Les vergers existants sont très
43
hétérogènes avec de très fortes densités de population. Les techniques de culture sont mal
maitrisées et les parcelles mal-entretenues. Les producteurs sont composés d’une multitude
de petits planteurs qui ne sont pas regroupés en coopératives. Les quantités de noix
exportées se sont accrues très rapidement atteignant 400.000 tonnes en 2011 (Figure 31).
NOIX DE CAJOU
450000 NOIX
400000 y = -1,549x5 + 79,60x4 - 1392,x3 + 10719x2 - DE
29873x + 30445
Production (Tonnes)
350000 CAJOU
R² = 0,992
300000 Poly.
250000 (NOIX
200000 DE
150000 CAJOU)
100000
50000
0
ANNEE
Figure 31. Evolution de la production de noix de cajou en Côte d’Ivoire de 1990 à 2011
De la famille des Graminées et originaire de l’Inde, la canne à sucre est cultivée pour ses
tiges qui contiennent un jus sucré dont on tire le sucre (Figure 32). Le genre Saccharum
comprend 6 espèces. La canne à sucre (Saccharum officinarum) est une plante des régions
44
tropicales ensoleillées qui supporte des températures élevées. Les températures optimales
varient entre 26 et 33 °C. Les besoins en eau au stade végétatif sont de 100 à 170 mm/mois
suivant les conditions climatiques soit 1000 à 2000 m/an avec une saison sèche marquée de
4 à 5 mois. La canne craint les vents forts et desséchants. En général, la culture de la canne
dure 4 à 8 ans. Les rendements sont de 100 tonnes/ha pour la canne vierge irriguée de 12
mois, 150 tonnes/ha pour la canne vierge irriguée de 18 mois. En culture industrielle sèche,
le rendement moyen économique est de 65 tonnes/ha.
Des plantations villageoises ont été créées autour des complexes sucriers de Borotou,
Zuenoula, Ferké I et Ferké II et ont permis d’installer plus de 1000 planteurs en 1999/2000
sur 1500 ha.
45
Figure 32. Parcelle de canne à sucre Figure 33. Production et Superficie de canne
ROCOU
Le rocou est une teinture alimentaire rouge orangée obtenue à partir de la graine du
rocouyer (Bixa orellana), arbuste de 4 à 5 m de hauteur (Figure 34) de la famille des
Bixacées. La culture du rocouyer, malgré l’absence d’un programme national de
développement, connaît un essor remarquable dans plusieurs régions du pays notamment à
Tanda où la production est surtout écoulée vers le Ghana voisin. Le rocouyer souvent utilisé
comme haie vive se développe dans des milieux écologiquement différents et s’adapte bien
aux climats à 4 saisons caractéristiques de la zone forestière de la Côte d’Ivoire. C’est une
plante à croissance rapide qui rentre en production seulement après une année.
46
Les paysans ont développé la culture du rocouyer en remplacement du caféier et du
cacaoyer dans des régions de plus en plus climatiquement défavorables à ces cultures
traditionnelles comme c’est le cas dans la région de Tanda. Les planteurs semblent s’occuper
réellement de la récolte du rocou quand les prix sont élevés. Ainsi dans le département de
Tanda par exemple la production de rocou a varié entre 707 et 7.463 tonnes entre 2005 et
2011 (Figure 35) et semble relativement liée au prix d’achat (Tableau 4).
8000
7000
Production de Rocou (Tonnes)
6000
5000 Rocou
(Tonnes)
4000
Prix (F
3000
CFA)
2000
1000
ANNEE
47
Figure 35. Evolution de la production et du prix du rocou dans le département de Tanda
Corrélations de Pearson
MANGUE (Mango)
L’exploitation des manguiers régie au départ par le système de cueillette est de plus en plus
considérée comme une culture de diversification avec l’exportation des mangues vers le
marché européen. Le manguier est surtout cultivé dans la zone Nord de la Côte d’Ivoire où
48
les conditions climatiques naturelles se prêtent à ses exigences, particulièrement autour de
Korhogo et Ferkéssédougou.
La production de mangues en Côte d’Ivoire est faite pour les ¾ par des petits producteurs
dont les superficies varient entre 2 et 3 ha. La tendance actuelle est à la plantation des
variétés Keitt et Kent qui s’exportent bien et bénéficient d’une forte demande sur le marché
intérieur. La récolte de mangue s’étale sur 5 mois allant de mars à juillet grâce à une gamme
variée de variétés. La production de mangues de 2000 à 2010 a varié 25.000 à 45.000
tonnes (Figure 37) sur une superficie de 5.000 à 7.000 ha. La majeure partie des vergers se
situe aux environs des grandes villes et gros villages et le long des axes routiers ou des pistes
praticables. La densité de plantation varie entre 100 et 200 arbres/ha. Les rendements
varient entre 10 et 20 tonnes/ha. L’exportation des mangues vers l’Union Européenne a
augmenté très fortement dans les années 1990 à 1999 faisant de la Côte d’Ivoire le
deuxième exportateur africain de mangues sur le marché européen après l’Afrique du Sud.
Pour accroître les quantités exportées, il faut satisfaire des normes de qualité de plus en plus
rigoureuses : caractéristiques variétales, fruits colorés, calibrage, homogénéité, état de
maturation et délais de livraison. Les conditions climatiques défavorables entrainent une
baisse de la production.
Figure 36. Un manguier local portant des fruits et des mangues greffées mûres
49
Figure 37. Evolution des productions de Mangues, Papayes et Avocats en Côte d’Ivoire de
2001 à 2011
50
Tableau 5. Corrélations de PEARSON entre la pluviométrie des zones agroclimatiques et les productions de rente en Côte d’Ivoire
Abidjan Gagnoa Bondoukou Korhogo Cacao Café Palme Caoutchouc Canne Coton Cajou Coco Karité Cola
Abidjan Pluie 1
Coton Graine -0,41 -0,36 -0,29 -0,30 0,16 0,35 -0,38 -0,31 -0,01 1
** ** ** ** ** ** *
Noix de Cajou 0,25 0,62 0,15 -0,35 0,56 -0,57 0,85 0,97 0,65 -0,48 1
*
Noix de Coco -0,01 0,39 -0,14 -0,46 0,78
**
-0,13 0,15 0,50 0,56
*
0,30 0,36 1
** * * *
Noix de Karité 0,05 0,36 -0,01 0,02 0,65 0,01 0,39 0,53 0,27 0,12 0,45 0,50 1
** * *
Noix de Cola -0,06 -0,71 -0,23 0,88 0,08 0,56 -0,21 -0,38 0,46 0,69 -0,37 0,14 0,70 1
** Corrélation de Pearson significative à la probabilité de 0,01
* Corrélation de Pearson significative à la probabilité de 0,05
La pluviométrie de la Zone agroclimatique 2 comprenant Gagnoa et Abengourou a les meilleures corrélations avec les productions des cultures
de rente en Côte d’Ivoire.
51
PRODUITS VIVRIERS (Food Crops)
120
100
Abidjan
80 Soubré
Gagnoa
60
Abengourou
40
Bondoukou
20 Bouaké
Korhogo
0
Ferké
Les principales cultures vivrières pratiquées par la majorité des populations paysannes des
localités de Côte d’Ivoire étudiées sont l’igname, le manioc, la banane plantain, le maïs, le
riz, le taro, le mil, le sorgho et l’arachide (Figure 38).
IGNAME (Yam)
52
Les variétés les plus répandues en Côte d’Ivoire sont Kponan, Krenglè et Lokpa (D.
cayenensis rotundata) et Florido et Bètè-bètè (D. alata).
L’igname est le centre d’un système de culture incluant d’autres cultures vivrières (taro,
maïs, manioc, piment, gombo, aubergine, tomate, ananas) et même avec des cultures
pérennes (cacaoyer, caféier, anacardier). Cette association culturale offre plusieurs
avantages : - une couverture maximale de l’espace qui réduit l’érosion et l’enherbement ; -
des cultures diversement affectées par les perturbations climatiques conduisant à une
production globale supérieure à celle qui aurait été obtenue en culture pure. De 3.122.822
tonnes e 1990, la production ivoirienne d’igname a évolué pour atteindre 6.000.000 tonnes
en 2008 (Figure 40).
L’augmentation de la durée des saisons sèches et l’apparition de périodes sèches (dry spells)
affectent significativement la mise en place des cultures d’igname et réduit les rendements.
Le changement climatique est tel qu’au nord-est l’igname précoce Krenglè autrefois utilisée
dans les rituelles lors de la fête des ignames en septembre n’est souvent pas disponible et le
Kponan acheté sur le marché est alors utilisé. Ceci est dû au retard de plus en plus important
pris dans la mise en place des cultures suite au décalage du début de la saison des pluies.
L’incertitude est telle que souvent la production d’igname de toute une zone est nul et les
paysans sont obligés d’aller de village à village à la recherche de semences.
53
Figure 39. Champ d’igname et claie verticale de conservation de l’igname
Figure 40: Evolution des Superficies (ha) et des Productions d’Igname en Côte d’Ivoire de
1990 à 2011 et la projection en 2060 et 2110
MANIOC (Cassava)
De la famille des Euphorbiacées, le manioc est une plante (Figure 41) d’une grande plasticité
sur le plan climatique et pédologique. On le retrouve donc largement répandu dans le pays
avec une prédominance en zone forestière. L’optimum de rendement est obtenu avec des
pluies annuelles de 1.200 à 1.500 mm, une température moyenne entre 23 et 24°C et une
saison sèche de 2 à 3 mois. Le sol idéal pour la culture de manioc est sablo-argileux, profond,
bien drainé. La récolte intervient à 10-12 mois pour le manioc en légume frais et à 18-24
mois pour la féculerie.
Le manioc est au centre d’un système de culture où il est associé avec les céréales (maïs)
dans l’Ouest et l’igname, la banane plantain et les légumes dans le Centre et l’Est. La
54
productivité du manioc chute fortement en passant de la zone forestière (12 tonnes/an) à la
zone de savane (4 tonnes/an).
Deuxième production vivrière en Côte d’Ivoire (plus de 2.500.000 tonnes) après l’igname et
devant la banane plantain, le manioc (Manihot esculenta Crantz) constitue autant un
aliment de base qu’une culture de rente. Le manioc est la culture ivoirienne qui fournit la
plus grande variété de produits alimentaires, parmi lesquels figure l’attiéké. Dans les zones
rurales, le manioc constitue un aliment de soudure qui intervient quand il n’y a plus
d’igname, de banane plantain, de riz ou de maïs. La production qui était de 1.393.000 tonnes
en 1990 est passée à 2.539.000 tonnes en 2008 (Figure 42).
Le manioc est cultivé majoritairement par les femmes dans certaines régions comme à l’Est
du pays. Il est de plus en plus associé à la banane plantain et à l’igname dans la confection
des mets tels que le foutou.
Chez le manioc, le stock hydrique disponible dans le sol influence la vitesse d’émission et la
sénescence foliaires, la taille des feuilles et la production de matière sèche. L’efficience
hydrique (EH) suit les mouvements de la réserve hydrique utilisable avoisinant 1 g/kg d’eau
en période de sécheresse mais pouvant atteindre 8 g/kg d’eau en conditions hydriques
favorables, et avec un indice foliaire optimal de 3 (Yao et al, 1989). L’augmentation de la
sécheresse liée au changement climatique non seulement réduit les rendements mais
accroît les difficultés de récolte à cause de la dureté du sol.
55
Figure 42: Evolution des Superficies (ha) et des Productions de Manioc en Côte d’Ivoire de
1990 à 2011 et la projection en 2060 et 2110
Le bananier plantain (Musa acuminata L.) a connu un grand développement en Côte d’Ivoire
grâce à sa complantation avec le caféier et le cacaoyer en zone forestière (Figure 43). Les
besoins en eau du bananier sont couverts avec un régime pluviométrique de 125 à 150
mm/mois. La demande en eau d’environ 6 mm/jour est plus élevée en régions sèches et
chaudes ou en situation de vents forts. La température optimum est de 28 °C. Les vents
violents au- dessus de 60 km/h entrainent la casse et la chute des bananiers. Une
hygrométrie supérieure à 90% est très favorable au développement du bananier. Il réagit à
une période de sécheresse par un dépérissement plus ou moins accentué et cela a des
répercutions à long terme sur la production. Cependant, une inondation produit une
asphyxie du système racinaire entrainant le jaunissement suivi du pourrissement et de la
mort du bananier.
La récolte s’échelonne normalement sur toute l’année bien que l’on constate un déficit
saisonnier d’avril à septembre du fait de sa sensibilité au déficit hydrique. Avec une
production annuelle qui depuis 1998 fluctuent entre 1.500.000 et 1.700.000 tonnes, la
banane plantain est le troisième plus important vivrier de la Côte d’Ivoire en termes de
volume (Figure 44). La production ivoirienne de banane plantain au départ autoconsommée
à plus de 60%, fait de plus en plus l’objet d’un commerce interne entre les régions de
production et les centres urbains du pays. Aujourd’hui, la production est également
exportée vers les pays de la sous-région en particulier vers le Ghana et le Burkina Faso et à
l’international. Les productions attendues en 2060 et 2110 sont respectivement de
2.405.580 tonnes et 3.195.280 tonnes (Figure 45).
56
Figure 43. Bananier plantain et régimes de banane plantain
Figure 44: Evolution des Superficies (ha) et des Productions de Banane Plantain en Côte
d’Ivoire de 1990 à 2011
57
Figure 45. Evolution comparative des 3 grandes productions vivrières de la Côte d’Ivoire
TARO (Cocoyam)
De la famille des Aracées, il existe deux genres différents de taro : Colocasia antiquorum
originaire d’Inde et Xanthosima sagitifolium originaire d’Amérique. Le taro est une plante
rhizomateuse à tubercules (Figure 46). Il existe deux sortes de tubercules : la souche
principale et les petits tubercules latéraux. D’une manière générale, les Xanthosima sont
plus grands, plus hâtifs et plus productifs que les Colocasia. Ce sont des plantes de la zone
équatoriale humide avec une température moyenne variant entre 20 et 25°C et des sols
humides et légers. Le taro est une plante vivant à l’ombre ou mi-ombre et est très sensible à
la sécheresse.
58
Figure 46. Plante de taro et tubercules de taro
Figure 47. Evolution des Superficies (ha) et de la Production de Taro en Côte d’Ivoire de
1990 à 2011 et la projection en 2060 et 2110
MAïS (Maize)
De la famille des graminées, le maïs (Zea mays L.) est la céréale la plus répandue en Côte
d’Ivoire (Figure 48). Il est exigeant en eau avec des besoins de 5,2 à 5,5 mm/jour avant la
floraison, 6 mm/jour pendant la floraison et 4 mm/jour après ; soit plus de 600 mm pour un
cycle de 120 jours. Il est présent dans toutes les zones rurales ; cependant, les grandes
régions productrices sont : le Nord, le Centre et le Centre-Ouest. Les périodes de culture
correspondent aux saisons des pluies ce qui donne la possibilité de 2 cycles dans certaines
régions du Sud. Généralement, les rendements en culture traditionnelle varient entre 500 et
800 kg/ha ; en station de 6 à 7 tonnes/ha et en culture intensive de 3 à 4 tonnes/ha. Les
rendements en Côte d’Ivoire peuvent varier entre 1,2 à 4,3 tonnes/ha selon les conditions du
milieu (Yeboua et, 1996).
L’importance du maïs sur le plan alimentaire est très inégale selon les régions. Consommé
plus volontiers en épi frais dans la zone côtière, il représente plus du tiers de la ration
calorique dans le Nord du pays, sous forme de farine servant à la fabrication du « tô ». On
l’utilise également dans la fabrication du « tchapalo », une boisson locale. D’autres
débouchés existent sous forme de farine panifiable, dans l’alimentation infantile et dans
l’alimentation animale, l’aviculture notamment.
Le maïs apparaît comme une culture de rente dans le Sud mais largement autoconsommée
dans le Nord. La consommation per capita est 4 fois plus élevée au Nord qu’au Sud. Le
niveau de la production annuelle a dépassé les 500.000 tonnes depuis 1992 grâce à la
diffusion de variétés à cycle intermédiaire (105-115 jours) telles CJB, Ferké 7928, Ferké 8128.
La diffusion de nouvelles variétés composites à haut potentiel a permis de palier la réduction
59
de production liée aux irrégularités pluviométriques et de maintenir des chiffres de
production annuelle de 640.000 tonnes (Figures 49). Les productions de maïs attendues en
2060 et 2110 sont respectivement de 959.901 tonnes et 1.288.246 tonnes.
60
Figure 49. Evolution des Superficies (ha) et des Productions (Tonnes) de maïs en Côte
d’Ivoire de 1990 à 2011 et la projection en 2060 et 2110
RIZ (Rice)
Il existe de nombreuses variétés de riz (CNRA, 2011) provenant essentiellement des espèces
Oryza glaberrima originaire d’Afrique et Oryza sativa originaire d’Asie (Figure 50). Elles sont
cultivées selon trois techniques : - la riziculture pluviale, de pratique ancestrale et la plus
importante avec plus de 90% des surfaces cultivées ; - la riziculture de bas-fonds ; - la
riziculture irriguée réalisée sur des périmètres aménagés, avec une maîtrise totale ou
partielle de l’eau, permettant la possibilité de deux cycles de cultures dans l’année et qui ne
représente qu’environ 5% des superficies emblavées.
La culture pluviale de riz nécessite 160 à 300 mm/mois d’eau soit 1.000 à1.800 mm pendant
tout le cycle. La floraison exige une humidité relative entre 70 et 80%. La température
optimale pour la production du riz varie entre 28 et 30°C et les températures supérieures à
40°C sont nuisibles. Le riz est plastique en ce qui concerne les sols.
Avec plus de 600.000 ha cultivés et une production annuelle de riz paddy variant entre
586.000 et 787.000 tonnes de 1990 à 2010, le riz constitue une des cultures vivrières les plus
importantes en Côte d’Ivoire (Figure 51). Aliment de base de la zone forestière de l’Ouest et
d’une partie de la zone de savane, le riz est un élément clé dans la réalisation de
l’autosuffisance alimentaire du pays. Sa consommation est devenue très importante dans les
centres urbains au détriment des féculents locaux que sont l’igname et le manioc, entraînant
un déficit de la production intérieure équivalent à près de 700.000 tonnes de riz blanchi,
comblé par les importations. Les besoins de la population ivoirienne sont estimés à
1.400.000 tonnes de riz blanchi. Les productions de riz attendues en 2060 et 2110 sont
respectivement de 1.053.269 tonnes et 1.410.799 tonnes.
61
Dans leur majorité les riziculteurs estiment que le changement climatique a un effet négatif
sur la production du riz pluvial car il occasionne une mauvaise levée qui nécessite de
resemer d’après deux exploitants sur trois. Le riz talle moins, souvent sèche sur pieds avant
l’épiaison et enfin de compte donne des rendements bas. Les riziculteurs pensent que
l’impact du changement climatique n’est pas uniforme sur toutes les variétés. Selon eux, les
variétés à cycle court sont les plus touchées par rapport aux cycles moyen et long. Dans leur
perception, plus le cycle du riz est long moins il est touché par les perturbations climatiques.
La première stratégie d’adaptation pour 70% des exploitants est de procéder à des semis
tardifs pour coïncider avec le démarrage tardif des pluies. La deuxième stratégie pour 2/3
des exploitants est de diversifier leur production par l’introduction de nouvelles cultures
telles le manioc (40%), le maïs (22%), l’igname (15%) et la banane plantain (13%). Ils
associent également dans de très faibles proportions, le cacao, l’hévéa et le palmier à huile.
La troisième stratégie est l’abandon pur et simple pour les personnes vulnérables de plus de
de 54 ans d’âge moyen (CNRA, 2011).
62
900000
Production (Tonnes) / Superficies 800000
Riz
700000
(Tonnes)
600000
500000
400000
300000
Riz (ha)
200000
100000
0
ANNEE
Figure 51. Evolution des Superficies (ha) et des Productions (Tonnes) de Riz Paddy en Côte
d’Ivoire de 1990 à 2011
Figure 52. Projection de la production de riz paddy (Tonnes) de la Côte d’Ivoire en 2060 et
2110
Principalement cultivées en zone de savane, le sorgho, le mil et le fonio sont de la famille des
Graminées. Ces trois céréales ont une importance économique et alimentaire limitée aux
départements du septentrion de la Côte d’Ivoire. Le mil (Pennisetum typhoïdes) et le sorgho
(Sorghum bicolor L. ; Sorghum vulgare) sont le plus souvent cultivés en association avec le
maïs sur près d’un tiers des surfaces. Dans un cas sur cinq on les trouve exploités en culture
pure alors que pour le fonio ceci constitue une pratique généralisée.
63
De nombreuses variétés de sorgho sont photosensibles et sont de jours courts comme les
variétés candatum et guineensis. Les besoins en eau du sorgho sont 20% moins que ceux du
maïs et la consommation en eau d’une culture de sorgho varie entre 550 et 600 mm.
La température moyenne pour le développement du mil est de 28°C. Son cycle végétatif est
court (60 à 90 jours) et atteint rarement 120 jours. Le mil a un faible besoin en eau. Ainsi 200
mm d’eau suffisent parfois pour boucler le cycle ; mais les besoins optimum varient entre
400 et 700 mm. Les pluies de plus de 1.200 mm entrainent le développement du charbon.
Les variétés locales de sorgho ont des rendements de 910 kg/ha comparativement à la
variété améliorée Framida qui donne 1.270 kg/ha et est résistante au striga, aux maladies et
aux insectes (Sivakumar, 1986).
Les rendements moyens du mil varient entre 600 et 800 kg/ha mais peuvent descendre à
300 kg/ha ou dépasser 1.500 kg/ha. Certaines variétés améliorées de mil donnent des
rendements qui varient entre 1.870 et 1.930 kg/ha.
Les productions ivoiriennes de sorgho et de mil sont strictement liées aux superficies
emblavées (Figures 53 et 54) et sont en croissance régulière atteignant 45.000 tonnes pour
le sorgho et le mil en 2010. Ces productions sont faiblement corrélées négativement avec la
pluviométrie de la zone productrice de Korhogo avec r2 = -0,186 pour le sorgho et -0,233
pour le mil. Les productions de sorgho et de mil attendues en 2060 et 2110 sont
respectivement de 78.288/65.578 tonnes et 116.536/88.683 tonnes (Figures 54, 55 et 56).
64
Figure 54. Evolution des superficies (ha) et des productions (Tonnes) de sorgho de 1990 à
2011 et la projection en 2060 et 2110
Figure 55. Evolution des superficies (ha) et des productions (Tonnes) de mil de 1990 à 2011
et la projection en 2060 et 210
Les productions de toutes les céréales (maïs, sorgho, mil, fonio) sauf le riz sont
significativement corrélées négativement à l’évapotranspiration potentielle de Korhogo dans
la zone nord du pays. Partout ailleurs, même s’il existe une faible corrélation elle n’est pas
significative (Tableau 6).
65
Figure 56. Evolution comparative de la Projection de production des céréales en Côte
d’Ivoire
66
Tableau 6. Corrélations de Pearson entre l’ETP et la Production des Céréales
L’arachide (Arachidis hypogaea L.) (Figure 57) est surtout cultivée dans les régions du Nord
et du Centre de la Côte d’Ivoire. L’arachide peut être récoltée sur un ou deux cycles de
culture selon le régime des pluies. Près de 40% de la superficie est consacrée à la culture
pure. Les associations les plus courantes se font avec les céréales à hautes tiges comme le
maïs, le mil et le sorgho. La complantation avec les féculents reste exceptionnelle. Le
rendement moyen de l’arachide en zones tropicales semi-arides est de 800 kg/ha ;
cependant en station certaines variétés peuvent donner 6.500 à 7.000 kg/ha.
L’arachide est produite essentiellement par les zones de Bouaké, Katiola, Mankono,
Dabakala et Séguéla d’une part, et Korhogo, Boundiali et Odienné d’autre part. En 1997/98,
sa production annuelle a été de 145.000 tonnes ; mais à cause de la crise que la Côte d’Ivoire
a traversé, la production a chuté fortement est 90.000 tonnes. Les projections en 2060 et
67
2110 donnent 130.000 et 180.000 tonnes (Figure 58). L’arachide est consommée sous forme
de graines crues, cuites ou grillées et sous forme de farine, de pâte ou d’huile incorporée
dans les sauces.
Figure 58. Evolution des Superficies (ha) et des Productions (Tonnes) d’arachide en Côte
d’Ivoire de 1990 à 2011 et la projection en 2060 et 2110
La culture intensive de la banane dessert : Banane Corne (Musa corniculata), Banane Poyo
(Musa sinensis), Banane Gros Michel (Musa sapientum) (Figure 59), s’est surtout implantée
dans le Sud-Est du pays autour d’Abidjan. Cependant, la banane douce est généralement
associée au cacaoyer et caféier au cours des premières années de culture pour une
autoconsommation et la vente sur les marchés locaux. Pour l’exportation, la banane poyo
est la plus fréquemment cultivée pour sa grande résistance aux maladies et au transport.
68
Son cycle végétatif est de 9 à 10 mois. La culture intensive de la banane dessert occupe une
superficie de 5.000 ha, essentiellement aux mains de gros et moyens exploitants de type
industriel. La production totale se situe autour de 200.000 tonnes/an (Figure 60).
Comme le bananier plantain, le bananier dessert est exigeant en eau, est très sensible au
déficit hydrique, à la sécheresse, aux vents violents, aux basses températures et aux
inondations. Les besoins en eau du bananier varient entre 120 et 150 mm/mois et au-delà
de 2 mois consécutifs déficitaires, l’irrigation est nécessaire.
69
Figure 60. Evolution de la Production de Banane douce en Côte d’Ivoire de 1990 à 2011
ANANAS (Pineapple)
Les principales zones de production pour l’exportation sont l’Est du fleuve Comoé (Bassam,
Bonoua, Adiaké, Aboisso) où 70 à 80% de l’ananas est produit ainsi que les zones de Dabou,
Tiassalé, Azaguié et Agboville avec 20 à 30% de la production. Dans l’ensemble du pays et
70
surtout dans la partie forestière l’ananas autoconsommé est associé aux cultures vivrières.
Les produits sont également vendus sur les marchés locaux.
Figure 62. Evolution des Superficies et des Productions d’ananas en Côte d’Ivoire de 1990
à 2011
De la famille des Convolvulacées, la patate douce (Ipomea batatas) est une plante vivace
mais annuelle en culture. C’est une plante plastique cultivée aussi bien en zone tempérée
qu’en zone tropicale. Les besoins en eau sont de l’ordre de 600 mm pour un cycle de 120 à
210 jours. La température moyenne optimale varie entre 22 et 30°C. Aliment de soudure
71
initialement limité au Nord et à l’Ouest, la patate douce est aujourd’hui cultivée dans
l’ensemble du pays. La production est d’environ 40.000 tonnes/an et est concentrée dans les
régions d’Odienné, Korhogo, Séguéla et Man. La patate douce est souvent cultivée en
association avec le manioc et le maïs.
Figure 63. Evolution des Superficies et des Productions de Patates douces de 1990 à 2011
TOMATE (Tomato)
De la famille des Solanacées, la tomate (Lycopersicum esculentum) est une plante originaire
d’Amérique. Sa multiplication se fait par graine. Les températures optimales varient entre 13
et 20°C pour la nuit et entre 20 et 27°C pour le jour. Les besoins en eau de la culture sont de
5 mm/jour de la plantation à la floraison, puis 10 mm/jour de la floraison à la récolte. Les
meilleurs résultats sont obtenus pendant la saison sèche en irrigation.
72
Figure 64. Fruits de tomate
OIGNON (Onion)
De la famille des Liliacées, l’oignon (Allium cepa), originaire d’Asie, s’est bien adapté dans la
zone soudano-sahélienne pour les variétés qui bulbent en condition de jours courts. Il est
pratiquement hors de la zone équatoriale sauf en altitude. En zone intertropicale, il faut des
jours de 12 – 13 heures pour déclencher la formation de bulbe.
Figure 67. Evolution des Productions maraichères en Côte d’Ivoire de 2000 à 2011
AUBERGINE (Eggplant)
De la famille des Solanacées, l’aubergine (Solanum melongena) doit être irriguée 1 à 2 fois
par semaine. La récolte des fruits intervient 2 mois après repiquage et pendant 2 à 3 mois
(Figure 66). La culture d’aubergine occupe le terrain pendant 4 à 5 mois et donne des
rendements de 15 à 40 tonnes/ha.
GOMBO (Okra)
74
De la famille des Malvacées, le gombo (Hibiscus esculentus) est une plante annuelle de 50
cm à 1,5 m de hauteur qui résiste bien à la chaleur. Les fruits sont récoltés très jeunes
(Figure 68). L’irrigation pendant la saison sèche se fait 2 fois par semaine. La récolte
intervient 60 à 80 jours après le semis et dure 25 à 30 jours avec un rendement de 5
tonnes/ha.
La production ivoirienne de gombo a varié entre 92.000 et 142.500 tonnes de fruits frais de
2000 à 2011 (Figure 67 ; Tableau 20).
Figure 68. Parcelles de gombo (a) non fertilisée, (b) fertilisée et fruits de gombo.
75
Abidjan Gagnoa Bondkou Korhogo Ananas Arachide Avocat Banane Plantain Fonio Igname Maïs Mangue Manioc Mil Papaye Patate Riz Sorgho Taro
Abidjan 1
Gagnoa 0,025 1
Bondoukou 0,253 0,080 1
Korhogo 0,009 -0,261 0,008 1
Ananas -0,085 -0,215 -0,112 -0,525 1
Arachide 0,382 0,403 0,156 -0,153 -0,647** 1
Avocat 0,668* -0,370 -0,256 -1,000** -0,035 0,383 1
Banane 0,144 0,391 -0,194 -0,149 0,088 0,221 -0,135 1
Plantain 0,232 0,149 -0,130 0,140 -0,127 0,425* 0,547 0,675** 1
** ** ** **
Fonio 0,180 0,328 -0,008 -0,100 -0,576 0,770 0,166 0,657 0,651 1
Igname 0,144 0,540* -0,011 -0,101 -0,488* 0,626** -0,182 0,752** 0,652** 0,90** 1
** ** ** ** **
Maïs 0,195 0,349 0,076 0,023 -0,326 0,559 -0,235 0,641 0,669 0,69 0,853 1
Mangue 0,481 0,268 0,407 .a -0,944** 0,862** 0,95** -0,339 0,122 0,83** 0,836** ,197 1
Manioc 0,281 0,429 0,011 0,023 -0,405 0,652** 0,095 0,743** 0,845** 0,90** 0,930** 0,81** 0,786** 1
** ** ** ** * ** **
Mil 0,359 0,324 0,198 -0,233 -0,663 0,924 0,248 0,104 0,304 0,77 0,551 0,45 0,792 0,560 1
Papaye 0,327 0,485 0,451 1,000** -0,941** 0,838** -0,004 -0,300 -0,019 0,87** 0,840** 0,165 0,973** 0,843** 0,82** 1
** ** ** * * **
Patate 0,204 0,032 -0,202 -0,091 0,023 0,226 0,315 0,684 0,811 0,60 0,509 0,452 -0,192 0,676 0,270 -0,316 1
Riz 0,248 0,161 0,391 0,084 0,003 0,148 -0,334 -0,207 -0,292 -0,145 -0,033 0,184 0,415 -0,111 0,196 0,433 -0,368 1
* ** ** ** ** ** ** ** ** ** ** *
Sorgho 0,318 0,423 0,060 -0,186 -0,513 0,903 0,251 0,564 0,621 0,92 0,800 0,71 0,778 0,830 0,90 0,801 0,519 -0,007 1
Taro -0,142 0,097 0,279 -0,347 -0,431 0,245 0,128 -0,249 -0,333 0,243 0,157 -0,109 0,694* 0,031 0,372 0,717** -0,212 0,015 0,202 1
76
PRODUCTIONS ANIMALES ET HALIEUTIQUES
BETAILS (LIVESTOCK): Bovins (Cattle), Ovins (Sheep), Caprins (Goats), Porcins (Pigs)
60
50 Volaille
40
Bovin
30
Ovin
20
10 Porcin
0 Caprin
Halieutique
Forêt
Figure 69. Pourcentage de paysans menant une activité d’élevage ou une activité
forestière
Au cours de la décennie 2000- 2010 marquée notamment par l’occupation de la zone Nord
du pays par la rébellion, le secteur de l’élevage a subi de très fortes perturbations qui ont
freiné son élan. En dépit des investissements réalisés, depuis environ quatre décennies, le
pays est un importateur net de viande. Le secteur des ressources animales contribue pour
environ 2% au PIB national et joue un rôle important dans l'économie nationale en termes
d'équilibre interrégional, de sécurité alimentaire, de gestion de l'espace et de création
d'emplois.
Aujourd’hui il n’existe plus de ranch en tant que tel, ni de véritable structure d’encadrement
pouvant assurer l’appui nécessaire aux éleveurs et aux potentiels candidats à l’élevage. Les
stations de recherche-développement, notamment le ranch de la Marahoué et le Centre
national Ovin de Béoumi, spécialisées dans la production de géniteurs et de matrices ont été
détruites. Certaines fermes privées modernes à caractère industriel ont elles aussi été
quasiment décimées, conduisant ainsi le pays dans une dépendance totale vis-à-vis de
l’extérieur en matière de viande rouge.
Les filières avicoles et porcines n’ont pas échappé aux aléas des crises successives à savoir la
grippe aviaire, la peste porcine africaine, les effets néfastes des importations massives de
volaille et de porcs congelés et la crise sociopolitique. Ces crises ont occasionné un
affaiblissement du potentiel de production.
78
d’approvisionnement de nos marchés et assure environ 50 % des besoins de viande de
volaille et 100% pour les œufs.
Le secteur des pêches et de l’aquaculture occupe une place stratégique dans l’économie
ivoirienne au regard de la problématique de la sécurité alimentaire. Le poisson est en effet,
la principale source de protéines animales du consommateur ivoirien (50%) et la
consommation per capita se situe entre 11 et 14 kg/hab/an. La pêche procure près de
70 000 emplois directs et fait vivre plus de 400 000 personnes. La production de la pêche
maritime est de 46 880 tonnes en 1997, celle de la pèche continentale et lagunaire de
20 000 tonnes. La demande nationale en produits halieutiques est forte et soutenue, mais,
les eaux maritimes ivoiriennes sont naturellement pauvres, notamment en raison de
l’étroitesse du plateau continental.
Durant les années 1990, la Côte d’Ivoire était la vitrine du développement de l’aquaculture
en Afrique de l’Ouest, grâce aux résultats obtenus des projets appuyés par les partenaires
techniques et financiers. Des opérateurs privés avaient même mis en place des élevages de
79
poissons (Tilapia-Oréochromis niloticus) en cages dans les lagunes et l’Etat appuyait un
programme en faveur de la pisciculture en milieu rural et même en milieu péri-urbain dans
le Centre et le Nord du pays.
Figure 73. Evolution des Captures de Pêche en Côte d’Ivoire de 1990 à 2000
Les captures de pêche sont globalement décroissantes durant les deux dernières décennies. Les
Causes de la Baisse Constante des Captures de Pêche en Côte d’Ivoire sont nombreuses :
80
PRODUCTIONS FORESTIERES
Les résultats d’étude sur la déforestation en Afrique tropicale montrent que la Côte d’Ivoire
(90%) et le Nigeria (61%) détiennent les taux les plus importants (Yao, 2005). Si en 1900, la
Côte d’Ivoire disposait de 16 millions d’hectares de forêts denses humides et forêts denses
sèches confondues, ces massifs forestiers ont diminué très rapidement sous l’action de
l’exploitation de grumes d’essences nobles comme le sipo (Entandrophragma utile),
l’assamela (Periscopsis elata), l’iroko (Chlorophora africana L.), l’acajou (Kahya ivorensis L.)
etc. ; de l’agriculture itinérante sur brulis ; le surpâturage et la dégradation de
l’environnement liée au changement climatique et aux feux de brousse.
Ainsi les superficies forestières ivoiriennes sont passées successivement à 12 millions d’ha en
1955, 9 millions en 1966, 7 millions en 1970, 6 millions en 1987, 2,5 millions en 2000, moins
de 2 millions en 2005 (Figure 74). La déforestation est ralentie mais demeure largement
supérieure à la régénération naturelle de la forêt (Ohouo, 2011).
18
16
Superficie en millions d’ha
14
12
10
8
6 superficie en
4 millions d'ha
2
0
Années
Le zonage agroclimatique de quelques essences de reboisement (Figure 75) montre que les
zones actuelles favorables sont très réduites par rapport aux zones phytogéographiques
naturelles (Ohouo, 2011) et ceci est dû à la réduction de la pluviométrie d’une part et à la
durée de plus en plus grande de la saison sèche d’autre part.
81
Figure 75. Zonage agroclimatique du Samba (Triplochiton scleroxylon)
3
Spéculations Tendance Volumes (m /an)
82
Figure 76. Evolution des Volumes de Bois en Côte d’Ivoire de 2005 à 2008
Abidjan
Soubré
Gagnoa
Abengourou
Utilisation de pépinière en sachets arrosée pour le caféier, le cacaoyer et l’hévéa
84
Semis direct avec remplacements par des plants en sachets pour le cacaoyer en cas
de non germination
Semis direct du cacao sur le sommet des buttes d’igname contre semis entre les
buttes anciennement pratiqués
Association de cultures sur une même parcelle (igname, taro, piment, tomate,
arachide, aubergine, etc.)
Adaptation des périodes des calendriers culturaux en fonction des saisons
climatiques (Décalage de la mise en place des cultures en fonction de l’installation
des pluies)
Planting de boutures de manioc sur buttes entièrement couvertes lors de la récolte
de l’igname en période sèche
Utilisation d’herbicides sélectifs
Utilisation de produits phytosanitaires pour traiter le cacaoyer
Pas de 2ème sarclage pour protéger les jeunes plants de cacaoyer contre la sécheresse
Usage de nouvelles variétés de cacao (cacao Mercedes du CNRA)
Fourniture aux paysans de cabosses sélectionnées de cacao
Formation pratique des paysans par l’ANADER à travers des champs écoles (Alépé)
Pratique de l’agroforesterie Utilisation de semences sélectionnées de maïs
Pépinières d’hévéa et cacaoyers réalisées près de rivières, ruisseaux ou retenues
d’eau
Irrigation motorisée Utilisation de rejets agricole pour amendement des terres
Semences de maïs mélangées à décis pour lutter contre les oiseaux
Production de maraîchers à contre saison Amélioration des techniques culturales par
un planting en ligne à une densité recommandée
Pépinière et greffage d’hévéa près d’un point d’eau avant le transport des plants
Echange entre paysans de boutures de manioc, taro, banane plantain
Lignes de teck autour de parcelles d’hévéa pour réduire la casse par les vents
Bondoukou
Bouaké
Korhogo
Les populations ivoiriennes dans leur ensemble reconnaissent qu’il y’a un changement
climatique surtout en terme de variation dans les quantités de pluie tombées et la
distribution de ces pluies. Les populations rencontrées sont unanimes pour dire qu’il fait de
plus en plus sec et de plus en plus chaud ces 30 dernières années. Elles affirment que les
pluies démarrent tardivement, s’arrêtent précocement et qu’il apparaît des plages sèches au
cours de la période pluvieuse. Les paysans confirment sur le terrain qu’ils observent un
glissement du début des pluies et une réduction de la durée de la saison des pluies.
Diverses initiatives d’adaptation aux changements climatiques ont été recensées à travers le
pays.
- La délocalisation des activités qui fait par exemple que la boucle du cacao s’est déplacée du
Centre-Est au Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire. Il y’a un exode des bras valides vers les régions
du pays encore humides et plus favorables aux cultures.
Les riziculteurs de la région de Gagnoa par exemple disent que les variétés de riz de cycle
long semblent plus adaptées aux changements climatiques que les variétés de cycle moyen
87
ou court. Les paysans ignorent malheureusement que l’utilisation des variétés à cycle court
dans un programme de calage du cycle végétatif peut permettre d’éviter les effets négatifs
du changement climatique sur la production.
- La multiplication des activités. C’est le cas de l’exploitant agricole qui associe plusieurs
vivriers sur la même parcelle ou fait également de l’embouche villageoise. Les différentes
cultures associées varient suivant les régions du pays.
- Agroforesterie (Arbres à croissance rapide pour régénérer la forêt pour favoriser les
cultures sous forêt) ;
- Maitrise d’eau à l’aide de retenues d’eau et l’irrigation : construction de barrages
agropastoraux ;
- Politiques d’investissement agricole et politique forestière ;
- Développement et intensification de l’élevage et la pisciculture ;
- Les pluies provoquées.
Si nous ne voulons pas arriver à une situation climatique fatale nous devons contrôler
la destruction des écosystèmes forestiers tout en maintenant notre production
agricole. Pour cela, il faut améliorer le taux de boisement régional. Cet objectif est
fort heureusement une des grandes préoccupations des autorités du Ministère des
Eaux et Forêts de notre pays.
Dans les zones où la végétation est déjà détruite, il faut un reboisement qui doit
mobiliser le maximum d'eau, lutter contre le vent et présenter une lisière aussi
fermée que possible, pour créer un microclimat plus favorable sous le couvert ; le
88
reboisement doit enfin laisser sur place le plus possible de résidus. L'association de
plusieurs espèces parait améliorer la stabilité du boisement et la protection des sols.
Les variétés de cycle court sont plus économes en eau et surtout elles procurent
davantage de souplesses dans le calendrier cultural et de sécurité des rendements
(DANCETTE, 1984). Certes lors des années pluvieuses, on peut perdre en rendement
potentiel, avec une variété de cycle court par rapport à une variété de cycle plus
long. C’est le cas par exemple de l'arachide.
FOREST et DANCETTE (1982) ont démontré que l'on peut gagner en sécurité sur les
conditions d'alimentation hydrique des cultures de cycle court, en se préservant des
"faux départs" de la saison des pluies et en ne semant qu'après une date bien
déterminée, faisant cadrer le cycle de la culture, avec le cœur de l'hivernage et le
maximum de chances d'avoir des pluies suffisantes.
Le mode de semis: on peut pratiquer un semis en sec effectué à une date opportune
et jouer aussi sur la profondeur du semis.
Lutte contre les adventices: il est important de savoir qu'une jeune culture transpire
peu (2 mm/j) alors que une jachère d'herbes peut consommer 6 à 7 mm/j (BALDY,
1986). D'où la nécessité du sarclage ou de l'utilisation d'herbicide.
Le travail du sol permet d'économiser l'eau: directement en réduisant les pertes par
évaporation et par ruissellement, indirectement en supprimant toute végétation
indésirable. Le labour permet une meilleure utilisation de l'eau par les cultures grâce
à un enracinement plus performant. L'engrais épandu en surface induit un
enracinement plus superficiel que lorsqu'il est enfoui par le labour (CHOPART, 1984).
89
Le paillage permet de réduire l'évaporation du sol nu, comme avec les travaux du sol
: cependant, l'intérêt du paillage est moindre lorsque les sols eux-mêmes sont
"automulchants" (cas des sols sableux).
Les associations culturales sont intéressantes pour mieux valoriser l'eau mais
certainement pas pour l'économiser.
Dans les zones semi-arides comme au Sahel, les brise-vent doivent être
recommandés pour mieux lutter contre la sécheresse. On peut avoir recours à des
haies brise-vent mortes ou vives. C'est aussi l'utilisation judicieuse, sous diverses
formes d'associations de plantes hautes et de plantes basses
* Recours à l'irrigation
Il s'agit d'un mode de lutte contre la sécheresse très efficace, mais aussi très contesté en
raison surtout de son coût et la technicité qu'elle implique. Sans parler forcement des grands
aménagements ou installations coûteuses. Il est certain que les possibilités ne sont pas
négligeables dans le domaine de la petite hydraulique et surtout dans l'optique d'un meilleur
aménagement des terroirs avec récupération maximale de l'eau pluviale. Si le maraîchage
parait surtout valoriser l'irrigation, les cultures vivrières et les grandes cultures de rente
pourraient aussi en bénéficier sans trop de frais par l'irrigation de complément.
90
*Recours à Prévisions des évènements climatiques
En Côte d’Ivoire, les quantités de pluies annuelles sont relativement élevées (>1000
mm). Le problème se situe surtout au niveau de la répartition des précipitations au
cours de l’année. Le développement et la modernisation de l’agriculture ivoirienne
nécessitent donc la maîtrise de l’eau aussi bien dans son stockage que dans son
utilisation d’où la nécessité des construire des barrages agropastoraux qui vont servir
à l’agriculture et à l’élevage.
CONCLUSIONS
REFERENCES
1. Ambri, A. I. 1985. Effet de différents niveaux d’irrigation sur la croissance et le rendement de la culture du
maïs. In : Les Besoins en eau des cultures. Conférence internationale. Paris, 11-14 sept. 1984. INRA, Paris.
Pages 285-290.
2. Feddes, R. A. 1985. Crop water use and dry matter production: State of the art. In: Les Besoins en eau des
cultures. Conférence Internationale. Paris, 11-14 Sept. 1984. INRA, Paris. Pages: 221-234.
3. Howell, T. A. and J. T. Musick, 1985. Relationship of dry matter production of field crops to water
consumption. In: Les Besoins en eau des cultures. Conférence Internationale. Paris, 11-14 sept. 1984. INRA,
Paris. Pages 247-269.
91
4. Monteny, B. A. 1983. Estimation des besoins en eau d’une culture de canne à sucre durant sa période de
croissance. Rapport ORSTOM. 15 p.
6. Willey, R. W., M. Natarajan, M. S. Reddy and M. R. Rao. 1986. Cropping Systems with groundnut: resource
use and productivity. In Agrometeorology of Groundnut. Proceedings of an International Symposium.
Niamey, Niger 21-26 August 1985. Pages 193-205.
7. MONTENY, B., ZELLER, B., YAO, N. R. et GOUE, B., 1985. Bilan radiatif et échanges énergétiques des
cultures. In EAU ET DEVELOPPEMENT AGRICOLES. Centre ORSTOM d’Adiopodoumé.13 – 20.
8. ZELLER, B., MONTENY, B., YAO, N. R. et GOUE, B., 1985. Modélisation du bilan hydrique à l’échelle de la
parcelle: Application au cas du manioc dans les conditions édapho-climatiques de Adiopodoumé. In EAU ET
DEVELOPPEMENT AGRICOLE. Centre ORSTOM d’Adiopodoumé. 59 – 62.
9. GOUE, B., YAO, N.R. et ZELLER, B., 1985. Bilan hydrique sous manioc. In EAU ET DEVELOPPEMENT
AGRICOLE. Centre ORSTOM d’Adiopodoumé 63 – 69.
10. YAO, N. R., GOUE, B., MONTENY, B. et ZELLER, B., 1985. Effet du déficit hydrique du sol sur le
développement foliaire et sur la production de matière sèche chez le manioc (Manihot esculenta
CRANTZ). In EAU ET DEVELOPPEMENT AGRICOLE. Centre ORSTOM d’Adiopodoumé. 74- 77.
11. YAO, N. R. et GOUE, B., 1986. Besoins en eau et production du manioc (Manihot esculenta CRANTZ).
Proceedings du séminaire national sur l’Assistance de l’Agrométéorologie et de la Climatologie à
l’Agriculture. Bouaké, Côte d’Ivoire ; 16-17 Octobre 1986. 184-207.
12. YAO, N. R. ; FARGETTE, D ; et FAUQUET, C., 1986. Influence du vent sur la dispersion des maladies virales
transmises par Aleurodes. Proceedings du symposium international sur l’Agrométéorologie et la protection
des cultures dans les zones semi-arides, Niamey, Niger ; 8-12 Décembre 1986. 35-55.
13. YAO, N. R., FARGETTE, D. et FAUQUET, C., 1987. Microclimat d’un couvert de manioc. Proceedings du
séminaire international thématique sur la mosaïque africaine du manioc et son contrôle. Yamoussoukro,
Côte d’Ivoire ; 4 – 8 Mai 1987. 83 – 94.
14. GOUE, B., YAO N.R. et JANEAU, J. L., 1987. Consommation en eau d’une culture de manioc (Manihot
esculenta CRANTZ) à l’échelle de la parcelle. Bull. GFHN 21 : 85–103
15. GOUE, B., ZELLER, B. et YAO, N.R., 1987. Modélisation du bilan d’énergie à la surface d’un sol nu au cours
d’un cycle de dessèchement. Document ORSTOM. 18 pages.
16. YAO, N.R., GOUE, B., ZELLER, B. et MONTENY, B., 1988. Effect of drought on leaf development and dry
matter production of cassava (Manihot esculenta CRANTZ) plant. Tropical Agriculture 65: 84 – 88.
17. AMADOU, O et YAO N.R., 1988. Détermination in situ de la capacité au champ d’un sol ferrallitique au
moyen de la sonde à neutrons. Bull. DU GFHN 23 : 11 – 24.
18. YAO, N.R. et AMADOU, O., 1988. Humidité du sol le long de la toposéquence du lac de Kossou. Profils et
variation des stocks hydriques d’un sol ferrallitique. Bull. du GEHN 23 : 39 – 52.
92
19. GOUE, B. et YAO, N.R., 1988. Quelques aspects agronomiques de la recherche sur le manioc (Manihot
esculenta CRANTZ) en Basse Côte d’Ivoire. Proceedings du séminaire international thématique sur la
mosaïque africaine du manioc et son contrôle. Yamoussoukro, Côte d’Ivoire ; 4 – 8 Mai 1987. 251 – 253
20. YAO, N.R. et MONTENY, B., 1988. Données climatiques recueillies à la station
19. YAO, N.R. YEBOUA, K. and GOUE, B., 1988. Growth and yield components of groundnut as affected by plant
density and soil water conditions. Report of the People to People peanut delegation to the People’s
Republic of China. 21 July – 6 August 1988.
20. GOUE, B., RAFFAILLAC, J.P.et YAO, N.R., 1989. Paramètres hydrodynamiques sous culture de manioc en
Basse Côte d’Ivoire après un travail de sol. Agronomie Africaine (2): 83 – 91.
21. YAO, N. R., GOUE, B., et ZELLER, B., 1989. Consommation en eau et efficience hydrique d’une culture de
manioc dans le Sud de la Côte d’Ivoire. L’Agronomie Tropicale 44: 27 – 34.
22. YAO, N. R., 1989. Les changements climatiques en Côte d’Ivoire : Tentative d’explication et esquisse de
solutions. Proceedings du séminaire national sur l’Agrométéorologie et la Bioclimatologie. Abidjan, Côte
d’Ivoire. 4 – 6 Décembre 1989.
23. ASSIENAN, A.B. et YAO, N.R., 1989. Influences de quelques éléments du climat sur la production de matière
sèche de Panicum maximum. Proceedings du séminaire national sur l’Agrométéorologie et la
Bioclimatologie. Abidjan. Côte d’Ivoire. 4 – 6 Décembre 1989.
24. YAO, N. R., GOUE, B., KOUADIO, K. J. et HAINNAUX, G., 1990. Effects of plant density and soil moisture on
growth indices of two upland rice varieties. Agronomie Africaine 2 (1) : 7 – 14.
25. AMADOU, O et YAO, N. R. 1990. Comportement et rendement du maïs et du riz cultivés dans la zone de
marnage du lac de Kossou (Région Centre de la Côte d’Ivoire). Agronomie Africaine 2 (2) : 57 – 71.
26. YAO, N. R., YEBOUA K. et KAFROUMA, A., 1990. Effect of defoliation intensity and timing on growth, yield
components and grain yield of maize. Expl. Agric. 27 : 137-144.
27. YAO, N.R., 1991. Effet du déficit hydrique sur la croissance et la production de trois types de vivriers
tropicaux. In : Le rôle de la biologie dans la solution de la crise alimentaire en Afrique II. Actes du
Symposium International de Yamoussoukro, Côte d’Ivoire. 25- 29 Juillet 1989. PP.301 – 308.
28. YAO. N. R., 1991. Irrégularité des régimes pluviométriques et le calage des cycles culturaux en région de
savane. In : La Productivité des savanes de Côte d’Ivoire. Actes du séminaire international sur la Productivité
des savanes de Côte d’Ivoire, la conservation et le développement des aires protégées. Korhogo, Côte
d’Ivoire. 6–13 Mai 1990. PP.101–111
29. GOUE, B. et YAO, N. R, 1991. Caractéristiques hydrodynamiques et termes du bilan hydrique d’un sol
sableux de Basse Côte d’Ivoire. In : Bilan hydrique en zone soudano-sahélienne. Proceedings de l’atelier
international de Niamey, Niger. IAHS Publ. N° 199: 241 – 248.
30. YAO, N. R., and GOUE, B., 1992. Water use efficiency of a cassava crop as affected by soil water balance.
Agricultural and Forest Meteorology 61: 187 – 203.
93
31. YAO, N.R., 1992. « Agronomie Africaine » la revue scientifique et technique de l’AISA : bilan 4 années après
sa création et perspectives. Séminaire International sur la gestion des résultats de la recherche en Afrique.
Yamoussoukro, Côte d’Ivoire. 6-9 Mai 1992.
32. BLIZOUA BI, P. Z., YAO, N. R., et BABACAUH, K. D. 1992. Contribution à l’analyse des pertes de récolte chez
l’arachide sous l’effet d’une défoliation. Agronomie Africaine 4: 131 – 137.
33. YAO, N. R. and KNIEVEL, D. P., 1993a. Kernel site accumulation in maize (Zea mays L.) as affected by air
temperature. Agronomie Africaine 5 (1) 15 –24.
34. YAO, N. R. and KNIEVEL, D. P., 1993b. Temperature effect on kernel filling of two maize hybrids grown in the
field. Agronomie Africaine 5 (2): 99 – 106.
35. YAO, N. R. and AMADOU, O., 1994. Available water of a ferrallitic soil along the Kossou Lakeside slope as
affected by soil texture. Hydrological Sciences Journal 39 (2): 95 – 108.
36. YAO, N.R. ; ORSOT- DESSI, D. S. ; BALLO, K. et FONDIO, L. 1995. Déclin de la pluviosité en Côte d’Ivoire et
son impact éventuel sur la production du palmier à huile. Sécheresse 6: 265-271.
37. YAO, N.R. et YEBOUA K., 1995. Etude des possibilités de développement de la pomme de terre dans les
régions de savanes de Côte d’Ivoire. Actes des Journées de Restitution des Projets d’Etudes Participatives
(PEP) de l’AISA. Pages 71 – 83.
38. YAO, N.R. et YEBOUA K., 1995. Comment faire une exploitation rentable de pomme de terre en Côte
d’Ivoire. AISA Développement 2 : 9 – 16.
39. YEBOUA, K; YAO, N.R.; DEA, G. B. et COULOUD, J.Y., 1996. Effet de l’apport d’engrais et de matière
organique sur le rendement en grains chez le maïs (Zea mays L.). Cahiers Agricultures 5 : 189 -193.
40. YAO, N.R., GOUE, B. FARGETTE, D., FAUQUET, C. and FISHPOOL. L., 1996. Wind profiles within a cassava
field as affected by plant height and leaf area index. Agronomie Africaine VIII : 1 - 9.
41. YAO, N.R., OUATTARA A., KELI Z.J. and ORSOT-DESSI D.S., 1996. Combining traditional and modern
technologies for sustained food security in high potential rain fed areas: The example of perennial cash
crops and annual food crops intercropping in Côte d’Ivoire. FAO Multilateral Cooperation Workshops for
Sustainable Agriculture, Forestry and Fisheries Development. 21 – 24 January 1997, Tokyo, Japan
(GCP/INT/JPN). 56 – 63
42. YAO, N.R. et KAMAGATE D.K., 2010. Production du palmier à huile (Elaeis guineensis JACQ.) et taux
d’extraction dans des conditions climatiques marginales au Nord-est de la Côte d’Ivoire. Agronomie
Africaine 22(2) : 149 – 161.
43. SARA 1999. L’Agriculture Ivoirienne à l’aube du XXIème Siècle. Publication du Salon de l’Agriculture et des
Ressources Animales d’Abidjan. Dialogue Publication.
44. GES-CI, 1995. Inventaire : Emissions et Puits de Gaz à Effet de Serre en Côte d’Ivoire : Contribution de
l’Agriculture. La Cellule de Coordination de GES-CI.
45. CNRA, 2012. Le CNRA en 2011. Centre National de Recherche Agronomique, Côte d’Ivoire.
94
47. GALA BI, Trazié J., 2000. Détermination des caractéristiques physiques et hydrodynamiques des sols sous
pivots en vue de l’optimisation de l’irrigation en culture de canne à sucre. (Cas du Complexe Sucrier d
Zuenoula). Mémoire de Fin d’Etudes.
48. CISSOKO, Souleymane, 1995. Sélection des paramètres locaux et synoptiques associés à l’occurrence des
précipitations sur le Golfe de Guinée (Côte d’Ivoire). Agron. Afr. VII(2) : 87 – 107.
49. KONE, D. et J. L. CHOPART, 1995. Risque climatique et intensification de la culture de maïs en zone Centre
de la Côte d’Ivoire. Agron. Afr. VII(2) : 109 – 116.
50. PENE, B. and K. EDI, 1995. Sugarcane yield response to deficit irrigation at two growth stages. Agron. Afr. VII
(2): 117 – 126.
51. SANKARE, Y. et V. N’DOUBA, 1995. Inventaire faunistique, distribution et variation saisonnière des larves de
crustacés d’importance économique d’une lagune tropicale (Lagune Aby – Côte d’Ivoire). Agron. Afr. VII(2) :
153 – 165.
52. DJAHA, Akadié, 1995. A la découverte du mangoustanier. AISA Développement n°1 : 19 – 22.
53. Projet PNUD IVC/88/008-SODEFEL, 1995. Itinéraire Technique de la Culture de l’Oignon. AISA
Développement n°1 : 3 – 6.
54. FONDIO, Lassina, 2005. Contribution au développement du gombo dans le Centre de la Côte d’Ivoire.
Analyse socio-économique et amélioration de la productivité d la variété Tomi : Abelmoschus caillei (A.
Chev.) Stevels, par l’arrosage et la fertilisation, selon les périodes de semis. Thèse de Doctorat de
l’Université de Cocody-Abidjan. 162 pages.
55. Coordination SUD. 2012. Guide de bonnes pratiques : Intégrer l’adaptation au changement climatique dans
les projets de développement
56. RAPPORT CI CTF / GROUPE D’EXPERTS. Juillet 2006. Projet « SYSTEME DE SUIVI DU TRAVAIL DES ENFANTS
DANS LA CACAOCULTURE »
57. Läderach, Peter (International Center for Tropical Agriculture). September 2011. Predicting the Impact of
Climate Change on the Cocoa-Growing Regions in Ghana and Cote d’Ivoire. Final report
58. ECOFYS and IDS. 20 September 2011. Guiding climate compatible development: User-orientated analysis of
planning tools and methodologies. Appendices to analytical report. Final Report
59. GOULA, B.T.A., B. SROHOUROU, A.B. BRIDA, K.A. N’ZUÉ and G. GOROZA. 2010. Determination and variability
of growing seasons in Côte d’Ivoire. International Journal of Engineering Science and Technology Vol. 2(11) :
5993-6003
60. GOULA, B.T.A., B. SROHOUROU, A.B. BRIDA, B.I. KANGA, K.A. N’ZUÉ and G. GOROZA. 2010. Zoning of rainfall
in Côte d’Ivoire. International Journal of Engineering Science and Technology Vol. 2(11) : 6004-6015
95
ANNEXES
Tableau 1. Evolution de la Durée d’Insolation en Côte d’Ivoire
96
ZONE Tendance Valeurs (heures/an)
Agroclimatique Régression Linéaire
97
1 Fluctuation/Equilibre/ Diminution
2
Abidjan/ Y = - 0,175X + 142,55 R = 0,0452 182 - 107
Soubré 2 140 - 36
Y = - 0,4251X + 113,68 R = 0,0844
2 Fluctuation/Equilibre/Augmentation
2
Gagnoa/ Y = - 0,1248X + 142,13 R = 0,0172 178 - 89
Abengourou 2 65 - 159
Y = 0,1952X + 106,77 R = 0,0435
3 Fluctuation/ Forte Diminution
2
Bouaké/ Y = - 0,3007X + 112,83 R = 0,1667 155 - 46
Bondoukou 2 140 - 52
Y = 0,1872X + 89,006 R = 0,0832
4 Fluctuation/Légère Augmentation
2
Korhogo/ Y = 0,0365X + 100,59 R = 0,0007 70 - 124
Ferké 2 75 - 105
Y = 0,385X + 84,118 R = 0,2998
1 Abidjan/Soubré Fluctuation/Equilibre 75 - 87
2
Y = 0,0233X + 82,18 R = 0,015
2 Gagnoa/Abengourou Fluctuation/Légère baisse 75 - 82
2
Y = - 0,0135X + 79,56 R = 0,016
3 Bouaké/Bondoukou Fluctuation/ Diminution 64 - 72
2
Y = - 0,1041X + 74,51 R = 0,214
4 Korhogo/Ferké Fluctuation/Augmentation 58 - 67
2
Y = 0,051X + 61,37 R = 0,038
99
ZONE Agroclimatique Tendance Valeurs (m/s)
Régression Linéaire
100
CULTURE TENDANCE PRODUCTION (Tonnes/an)
Tableau 10. Matrice des Corrélations entre les Productions de Rente en Côte d’Ivoire et la
Pluviosité des 4 Zones agroclimatiques
CULTURES x Pluie Zone 1 x Pluie Zone 2 x Pluie Zone 3 x Pluie Zone 4
Abidjan Gagnoa Bondoukou Korhogo
IABL = Rn/LEp
Les zones les plus à risque sont celles pour lesquelles IABL est entre 2 et 7.
Quand la pluviométrie annuelle est zéro alors IABL ∞
Quand IABL ≤2 alors la végétation est suffisamment importante pour recoloniser les sols
dénudés. L’érosion du sol n’est pas irréversible.
Quand IABL ≥2 on a une zone aride (désert, savanes, forêt sèche).
Le déficit hydrique du sol a été calculé avec la méthode simplifiée du Bilan Hydrique (BH) du
Sol.
BH = P + R – E
Où P = pluviométrie de la période considérée en millimètres, R = réserve en eau du
sol d’une période à l’autre (limitée à 30 mm au nord, Korhogo et
Ferkessédougou ; 60 mm au centre, Bondoukou, Bouaké, Abengourou et
Gagnoa ; 100 mm au sud, Abidjan et Soubré), E = Evapotranspiration maximale
(ETM) pour chaque situation ou spéculation.
102
Il y a déficit quand BH est négatif. Le déficit hydrique (DH) s’exprime alors sous la
forme : DH = - BH
103
Tableau 13. Matrice des Corrélations entre les Productions Vivrières en Côte d’Ivoire et la
Pluviosité des 4 Zones Agroclimatiques
CULTURES x Pluie Zone 1 x Pluie Zone 2 x Pluie Zone 3 x Pluie Zone 4
Abidjan Gagnoa Bondoukou Korhogo
104
La pluviométrie de la Zone agroclimatique 2 comprenant Gagnoa et Abengourou a aussi les
meilleures corrélations avec les productions des cultures vivrières en Côte d’Ivoire. Ce
résultat permet d’affirmer que l’estimation des productions agricoles ivoirienne a partir des
données pluviométrique de Gagnoa ou d’Abengourou devrait être la plus fiable
Tableau 15. Situation des Productions Animales en Côte d’Ivoire de 1990 à 2010
Spéculations Tendance et nombre de Taux (%) de Régression linéaire
têtes croissance
2
Bovins Croissance régulière 52,8 Y = 22156X + 855524 R = 0,9991
1 035 000 – 1 581 582
E 2
Ovins Croissance régulière 51,1 Y = 28360X + 1 +06 R = 0,9987
1 120 000 – 1 692 181
E 2
Caprins Croissance régulière 50,5 Y = 27733X + 1 +06 R = 0,9995
880 000 – 1 324 377
2
Porcins Croissance régulière 43,9 Y = 7545,2X + 241282 R = 0,9728
242 204 – 348 590
E 2
Volailles Croissance 86,9 Y = 773687X + 2 +07 R = 0,7643
régulière/forte
24 100 000 – 45 051 530
105