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MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR, BURKINA FASO

DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET ………….


DE L’INNOVATION Unité-Progrès-Justice
….…..………………………
UNIVERSITÉ JOSEPH KI-ZERBO
………………………………
UNITÉ DE FORMATION ET DE RECHERCHE
EN SCIENCES HUMAINES
…………………………………
DÉPARTEMENT DE GÉOGRAPHIE

MÉMOIRE DE MASTER DE RECHERCHE

Option : Gestion des ressources naturelles

PROBLEMATIQUE DE LA DYNAMIQUE
SPATIALE DE LA DEGRADATION DES TERRES
AUTOUR DU BARRAGE DE SAMANDENI

Présenté par : TRAORE Dramane

Sous la codirection de :

Dr OUEDRAOGO Lucien Dr ROUAMBA Jérémi


Maître de Recherche Maître-Assistant

Année académique : 2021- 2022

I
SOMMAIRE

SOMMAIRE ........................................................................................................................... I

DEDICACE............................................................................................................................ II

REMERCIEMENTS ........................................................................................................... III

SIGLES ACRONYMES ET ABREVIATIONS ............................................................... IV

RÉSUMÉ ................................................................................................................................ V

SUMMARY.......................................................................................................................... VI

INTRODUCTION GENERALE .......................................................................................... 1

PREMIÈRE PARTIE ............................................................................................................ 4

CADRE THÉORIQUE, MÉTHODOLOGIQUE ET GÉOGRAPHIQUE DE LA ZONE


D’ÉTUDE ................................................................................................................................ 4

CHAPITRE 1 : LE CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE LA


RECHERCHE ........................................................................................................................ 5

CHAPITRE 2 : CARACTERISTIQUES PHYSIQUES ET HUMAINES DE LA ZONE


D’ETUDE .............................................................................................................................. 29

Conclusion partielle.............................................................................................................. 38

DEUXIEME PARTIE .......................................................................................................... 39

DYNAMIQUE PROSPECTIVE DE L’OCCUPATION DES TERRES AUTOUR DU


BARRAGE DE SAMANDENI ............................................................................................ 39

CHAPITRE 3 : ANALYSE DE LA DYNAMIQUE DE DEGRADATION DES TERRES


AUTOUR DU BARRAGE DE SAMANDENI................................................................... 40

CHAPITRE 4 : MODELISATION DE LA DYNAMIQUE D’OCCUPATION


DES TERRES PAR AUTOMATES CELLULAIRES ..................................................... 74

Conclusion partielle.............................................................................................................. 92

CONCLUSION GENERALE ............................................................................................. 93

ANNEXE ............................................................................................................................... 98

TABLE DES ILLUSTRATIONS ...................................................................................... 106

I
DEDICACE

Ma regrettée mère, TRAORE Mariam pour tous les sacrifices consentis,

Mon regretté père, TRAORE Pié Siaka, qui nous a quitté au moment où nous entamions cette
présente étude. Que vos séjours là-haut, soit notre source d’inspiration et notre lumière ici-
bas pour guider nos pas incertains. Reposez en paix !

Mes grandes sœurs, Minata, Fatoumata, Sali, Orokia et mon petit frère Daouda, ce mémoire
est aussi le fruit de votre soutien et de votre patience à mon égard. J’espère maintenant vous
rendre l’ascenseur !

II
REMERCIEMENTS
L’aboutissement de ce travail est aussi l’accompagnement et le soutien de personnes et
d’institutions auxquelles nous tenons à manifester nos sincères remerciements. Nous
adressons nos remerciements à l’ensemble du corps enseignant du département de
Géographie. Nous disons un merci particulier à nos directeurs de mémoire, Dr
OUEDRAOGO Lucien et Dr ROUAMBA Jérémi pour avoir accepté de nous encadrer et de
nous accompagner dans cette aventure. Malgré leurs calendriers chargés ils ont bien voulu
accepter diriger ce travail. Nous espérons avoir été à la hauteur de la confiance placée en
nous.

Nous adressons notre profonde reconnaissance au programme GMES & AFRICA à travers le
projet GDZHAO pour l’appui financier, matériel et technique qui nous a permis de réaliser
cette étude. A cet effet nous disons merci à l’ensemble de l’équipe de recherche du projet. Ces
mêmes remerciements vont l’endroit de M. Oumar SANON point focal du projet et Directeur
de la Prestation et de la Recherche à l’IGB pour son appui sans faille et ses orientations. Nous
disons également merci à notre maître de stage à l’IGB, M. Stanislas OUEDRAOGO, Géo
informaticien pour son aide. Au Doyen Moucharaf PADONOU, spécialiste des zones
humides, nous adressons notre profonde gratitude pour ses orientations et les conseils. A tous
ceux qui nous ont apporté leur aide lors de la collecte des données sur le terrain nous disons
merci. Ainsi nous avons une pensée spéciale pour M. BAMOUNI et M. TOUGOURI qui ont
été d’un soutien inestimable sur le terrain. A tous les responsables des services techniques,
des CVD et les populations des villages traversés nous adressons nos remerciements.

Nous adressons aussi nos remerciements à M. Dieudonné KINI, Analyste de Programme


Gouvernance au PNUD pour son soutien pendant ces longues années. Vos efforts dans notre
formation ne seront pas vains. Merci du fond du cœur ! Merci à ma tante Maimouna
TRAORE pour son soutien et encouragement dans le cadre de ce Master. Nous disons merci à
nos ainés COULIBALY Rokia et KUSIELE DABIRE Jean-Baptiste qui nous ont devancés
dans cet exercice et dont nous avons bénéficié de l’accompagnement. A la promotion 2017 du
Master de recherche, j’adresse mes vifs remerciements pour l’esprit de camaraderie, de
solidarité et de partage.

A toutes celles et ceux qui d’une manière ou d’une autre a contribué à la réalisation de ce
travail de recherche, nous vous disons merci.

III
SIGLES ACRONYMES ET ABREVIATIONS

BUMIGEB : Bureau des Mines et de la Géologie du Burkina Faso


BUNASOL : Bureau National des Sols
CCD : Convention to Combat Desertification.
CVD : Conseil Villageoise de Développement
DGRE : Direction Générale des Ressources en Eau
DRRAH : Direction Régionale des Ressources Animales et Halieutiques
FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et
l’Agriculture
FIT : Front Intertropical
GIEC : Groupement d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du
Climat
GMES & Africa : Global Monitoring for Environment and Security & Africa
GPS : Global Position System
Ha : Hectare
IGB : Institut Géographique du Burkina
INSD : Institut National de la Statistique et de la Démographie
IRD : Institut de Recherche et de Développement
ISRIC : International Soil Reference and Information Center
MEEVCC : Ministère de l’Environnement, de l’Économie Verte et du
Changement Climatique
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PNGT : Programme National de Gestion des Terroirs
PNZH : Politique Nationale sur les Zones Humides
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
REEB : Rapport sur l’Etat de l’Environnement au Burkina Faso
RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat
SP /GIRE : Secrétariat Permanent/ Gestion Intégrée des Ressources en Eau
UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature

IV
RÉSUMÉ
La dégradation des terres est un phénomène qui affecte les pays du monde mais encore plus
les pays sahéliens. À l’image des autres pays sahéliens, le Burkina Faso fait face au problème
de déséquilibre entre les ressources naturelles et les besoins d’une population qui croît à un
taux de 2,93% selon les résultats du recensement général de la population de 2019. La
présente étude consistait à faire une analyse de la dynamique de dégradation des terres autour
du barrage de Samandéni. Pour ce faire, l’approche méthodologique de l’analyse multi dates a
été utilisée à travers le traitement des images satellitaires Landsat (30 m de résolution) qui a
permis de voir l’évolution des unités d’occupation des terres de 1990 à 2017. Aussi, les
enquêtes et les observations directes sur le terrain combinées à l’analyse des paramètres
climatiques ont-elles permis de déterminer les facteurs qui influencent cette dynamique.
Enfin, il s’agissait d’utiliser le logiciel SpaCelle pour la modélisation des processus de
conversion des unités d’occupation des terres à l’horizon 2037 suivant deux scénarios
(pessimiste et optimiste). La méthodologie adoptée a permis d’aboutir aux résultats suivants :
i) une régression de la végétation naturelle et ii) une progression des sols nus, des zones de
cultures et des habitats au détriment des formations végétales naturelles. En effet, la forêt
galerie, la savane arborée et la savane arbustive et herbeuse sont passées respectivement de
1,11% à 0,63%, de 3,86% à 2,98% et de 73,71% à 26,73% entre 1990 et 2017, soit un taux de
régression globale de 32,42%. On a noté aussi que les cultures annuelles et permanentes
étaient passées de 20,27% à 66,37% entre 1990 et 2017.Durant cette même période, on
enregistre une hausse de la superficie des eaux de surface due à la mise en eau du barrage en
2017. De cette étude, il ressort également que les facteurs anthropiques à savoir les mauvaises
pratiques agricoles (utilisation des produits chimiques, les défrichements, le manque de
jachère, …), les activités pastorales, la construction du barrage sont les principaux facteurs de
dégradation des terres dans la zone d’étude. Le scénario pessimiste de l’analyse prospective
prévoit que les zones de cultures continueront de s’étendre au détriment des formations
végétales naturelles à l’horizon 2037. Le scénario optimiste montre que les formations
végétales, seront dans un état de régression ou de progression très peu sensible. Quel que soit
le scénario mis en œuvre, on constate une progression des zones de cultures au dépend de la
végétation naturelle à l’horizon 2037. Les résultats issus de cette étude vont aider à la prise de
décision notamment pour les collectivités territoriales en vue d’une gestion durable des
ressources naturelles dans la zone de recherche. Elle offre aussi à la communauté scientifique
une batterie d’information et de données sur la zone d’étude.

Mots clés : Dégradation des terres, Dynamique d’occupation des terres, SpaCelle
Barrage de Samandéni, Burkina Faso.
V
SUMMARY
Land degradation is a phenomenon that affects countries around the world, but even more so
in the Sahelian countries. Like other Sahelian countries, Burkina Faso faces the problem of
imbalance between natural resources and the needs of a population that is growing at a rate of
2.93% according to the results of the 2019 general population census. The present study
consisted of an analysis of the dynamics of land degradation around the Samandéni Dam. To
do so, the methodological approach of multi-date analysis was used through the processing of
Landsat satellite images (30 m resolution) which allowed to see the evolution of land use units
from 1990 to 2017. Also, surveys and direct field observations combined with the analysis of
climatic parameters made it possible to determine the factors influencing these dynamics.
Finally, the SpaCelle software was used to model the conversion processes of land use units
by 2037 according to two scenarios (pessimistic and optimistic). The methodology adopted
led to the following results: i) a regression of natural vegetation and ii) an increase in bare
soil, cultivated areas and habitats at the expense of natural vegetation formations. Indeed,
gallery forest, wooded savannah and shrub and grass savannah decreased respectively from
1.11% to 0.63%, from 3.86% to 2.98% and from 73.71% to 26.73% between 1990 and 2017,
i.e. an overall regression rate of 32.42%. It was also noted that annual and permanent crops
increased from 20.27% to 66.37% between 1990 and 2017, and that the surface water area
increased due to the impoundment of the dam in 2017. The study also shows that
anthropogenic factors such as poor agricultural practices (use of chemicals, land clearing, lack
of fallow land, etc.), pastoral activities and the construction of the dam are the main factors of
land degradation in the study area. The pessimistic scenario of the prospective analysis
predicts that cultivated areas will continue to expand to the detriment of natural vegetation
formations by 2037. The optimistic scenario shows that the vegetation formations will be in a
state of regression or very little increase. In all scenarios, there is an increase in cultivated
areas at the expense of natural vegetation by 2037. The results of this study will help in
decision-making, particularly for local authorities, with a view to the sustainable management
of natural resources in the research area. It also provides the scientific community with a
wealth of information and data on the study area.

Key words: Land degradation, Land use dynamics, SpaCelle Samandéni dam, Burkina
Faso.

VI
INTRODUCTION GENERALE
Les zones humides ont longtemps été considérées par les spécialistes du développement rural
comme des milieux stériles et insalubres, des foyers de maladies et un paradis pour les
moustiques et les crocodiles (UICN, 1994). Cependant, cette perception sur les zones humides
a beaucoup évolué depuis plusieurs décennies. Aujourd’hui, l’importance de ces zones dans la
survie de l’humanité est reconnue à l’échelle mondiale. L’Homme a toujours été attiré par ces
milieux pour les biens (sol agricole riche, bois énergie, eau potable, ressources
halieutiques…) et les services (stockage de l’eau, transport, épuration de l’eau, l’élevage...)
qu’ils lui procurent (WETLANDS International, 2003 cités par Coulibaly, 2019). Les
énormes potentialités (terres agricoles riches, eaux, ressources fauniques, ressources
halieutiques, bois énergies, etc.) dont regorgent ces zones humides font qu’elles sont des lieux
de fortes concentrations humaines. Les zones humides sont des lieux de collecte et de
redistribution des eaux, des reposoirs biologiques et des milieux de hautes potentialités (UICN
2006). Ces milieux sont des écosystèmes remarquables dont dépendent plusieurs aspects de la
vie socio-économique d’un pays et de ses populations (PNZH, 2013). Le 2 février 2019, à
l’occasion de la journée mondiale sur les zones humides, Martha ROJAS-URREGO
Secrétaire Général de la Convention de Ramsar sur les zones humides déclarait ceci : « Les
Zones Humides sont considérées comme les puits de carbones les plus efficace de la planète.
L’accord de Paris sur le climat reconnait que les zones humides limitent la quantité de
carbone atmosphérique. Elles sont l’une des solutions naturelles dans la lutte contre le
réchauffement climatique. »

En dépit de leur rôle vital pour la survie de l’humanité, les zones humides subissent diverses
pressions qui engendrent leur dégradation. À l’échelle globale, on assiste à une dégradation et
à une diminution de ces zones à causes des fortes pressions anthropiques exercées sur ces
milieux et aux effets du changement climatique. Selon la note d’information Ramsar 2015,
partout dans le monde, le déclin des zones humides se poursuit, aussi bien en superficie qu’en
qualité. On estime qu’au XXème siècle, l’étendue mondiale des zones humides a diminué de
l’ordre de 64 à 71 % et que la perte et la dégradation des zones humides se poursuivent
partout dans le monde selon la même source. À l’échelle mondiale, 35% des zones humides
ont disparu entre 1975 et 2015, un rythme trois fois plus supérieur à celui des forêts
(convention Ramsar sur les zones humides, 2018).
La sous-région ouest africaine est une zone riche en ressources en eaux mais fortement
handicapées dans sa partie sahélienne (partie Nord) par des pluviométries faibles et des
1
sècheresses récurrentes. L’Afrique de l’ouest compte environ 180 sites Ramsar, sur les 386
reconnus sur le continent dont l’étendue est estimée à 201 377 km2.
En Afrique de l’ouest, singulièrement dans les pays du Sahel, les décennies 1970 et 1980 ont
été marquées par des déficits pluviométriques très prononcés. Cette situation combinée à
l’action de l’Homme a eu des répercussions sur l’environnement. Cela se manifeste par la
perte de la biodiversité, de la dégradation des écosystèmes et des terres agricoles des zones
humides.

Il est donc clair que les zones humides ont une importance particulière dans les pays sahéliens
comme le Burkina Faso aux ressources en eau limitées et soumis aux caprices climatiques. De
par son positionnement géographique et son climat de type sahélien, le Burkina Faso regorge
de nombreuses zones humides naturelles et artificielles. Il dispose de 1794 retenues d’eau
(DGRE, 2011 cités par PNZH 2013). En 2020, le pays comptait 25 sites dont le barrage de
Samandéni, inscrits sur la liste des zones humides d’importance internationale, avec une
superficie totale de 19 404, 81 km2. Cependant, ces zones subissent les effets conjugués des
changements climatiques, de la croissance démographique, de la pauvreté et des activités
anthropiques telles que l’agriculture, l’exploitation minière et forestière, etc. Ce constat
explique la perte de terres qu’enregistre le pays au fil des années. Selon la FAO, la
dégradation des terres au Burkina Faso a une progression de 360 000 hectares par an. Aussi,
le pays perd-il chaque année en moyenne 243 450 hectares de formations végétales
(MEEVCC, 2019).

La région des Hauts-Bassins est l’une des plus drainées du Burkina Faso et regorge une
biodiversité assez riche comparativement au reste du pays. Selon le MEEVCC, 2016 cités par
le REEB IV, 2017, cette région compte 3531 ha d’eau de surface et 7383 ha de zones
humides.

Au regard des nombreuses menaces qui pèsent sur elles, la gestion durable des zones humides
s’impose dès lors comme un impératif de développement durable.
Fort de ce constat, les États, le secteur privé, les ONG, les associations, les sociétés civiles
entreprennent des actions pour la protection, la conservation et la gestion durables de ces
milieux vitaux pour l’Homme en vue de lutter contre la dégradation des terres. C’est dans
cette vision que s’inscrit le projet « Gestion Durable des Zones Humides pour le renforcement
de la Sécurité Alimentaire et la Résilience des écosystèmes en Afrique de l'Ouest (GDZHAO)
». Ce projet vise à développer et promouvoir un portefeuille de produits et services basés sur

2
l’exploitation des données d’Observation de la Terre, afin d’améliorer les connaissances et les
prises de décisions sur les zones humides ouest africaines.

Le barrage de Samandéni est l’une des zones d’intervention dudit projet au Burkina Faso. Ce
barrage est une zone humide artificielle continentale. Le projet a permis l’inscription du
barrage de Samandéni comme site Ramsar en octobre 2020. Cette infrastructure dont la
construction a débuté dans les années 2010 a été mise en eau officiellement en 2017.
Construit sur le bassin versant du fleuve Mouhoun, qualifié comme le plus grand barrage de
l’ouest et le troisième du pays, il a une capacité de 1,5 milliard de m3 d’eau. Ce plan d’eau
s’étend sur plus de 53 kilomètres avec une superficie inondée de 153 km2. Cette retenue
d’eau alimentera une centrale d’une capacité de 18 gigawatt-heures et servira à l’irrigation
pour la culture de contre-saison sur une superficie de 21 000 hectares. Le barrage se situe à
cheval entre les provinces du Houet et du Kénédougou et couvre cinq communes (Bama,
Banzon, Karangasso-Sambla, Somogogouan et Kourouma). Avec la réalisation d’un tel
ouvrage, il est donc opportun de poursuivre les réflexions, afin de mieux cerner l’évolution
spatio-temporelle des terres et les éventuels impacts de cet important aménagement sur la
zone. C’est dans ce contexte global, que s’inscrit le thème de la présente recherche «
Problématique de la dynamique spatiale de la dégradation des terres autour du barrage
de Samandéni ».

Ce mémoire est subdivisé en deux parties. La première partie traite du cadre théorique
conceptuel, méthodologique et géographique de l’étude. La seconde partie est consacrée à la
dynamique, aux facteurs de dégradation et l’analyse des processus de conservation des unités
d’occupation des terres.

3
PREMIÈRE PARTIE

CADRE THÉORIQUE, MÉTHODOLOGIQUE ET


GÉOGRAPHIQUE DE LA ZONE D’ÉTUDE
Cette partie est constituée de deux chapitres. Le premier chapitre est consacré au cadre
théorique et à l’approche méthodologique de la présente recherche. Le second chapitre traite
des caractéristiques physiques et humaines de la zone d’étude.

4
CHAPITRE 1 : LE CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE
LA RECHERCHE
Ce premier chapitre est consacré : i) à la revue de littérature sur la thématique ; ii) à la
problématique de la dynamique de dégradation des terres ; iii) aux objectifs et aux hypothèses
de recherche ; iv) la méthodologie mise en place pour mener cette étude.

1.1 Cadre théorique de la recherche


1.1.1 La revue de la littérature
La revue de la littérature est une étape indispensable de la recherche. Elle a permis de faire le
point des connaissances sur le thème de la présente étude et de cerner tous les aspects liés à
cette thématique. La revue de littérature nous a orientés dans le choix de la méthodologie à
adopter dans le cadre de cette étude. À la lumière des documents (mémoires, thèses, rapports,
articles) consultés, il ressort que nombre d’auteurs se sont intéressés à la question de la
dégradation des terres au Burkina Faso. Les résultats de leurs écrits ont été regroupés en trois
grandes thématiques à savoir :

 Les impacts de la construction des barrages et des aménagements hydro-agricoles


sur l’environnement physique
Les aménagements hydro-agricoles et la construction des barrages entrainent d’énormes
impacts sur l’environnement. Ainsi plusieurs chercheurs se sont intéressés à cette question.

C’est le cas de Karambiri 2011, qui a mené une étude sur les impacts environnementaux et
socio-économiques des aménagements dans la vallée du Sourou. Cette recherche a concerné
principalement les localités de Di, Niassa et Debe. La méthodologie utilisée a été l’approche
systémique combinée à la collecte des données qualitatives et quantitatives sur le terrain. De
cette étude, il ressort que les aménagements ont été à l’origine de la dégradation des sols, de la
destruction du couvert végétal, de la disparition progressive de la faune et de la pollution des
eaux. L’analyse de l’occupation a montré une dégradation du milieu naturel entre 1992, 2002
et 2007 et une régression du plan d’eau au profit de la zone inondable.

Bazyomo 2011, a quant à lui, étudié les impacts de la construction du barrage de Ziga sur son
environnement physique et socio-économique dans son mémoire de maitrise. Les résultats
issus de ce mémoire montrent que l’érosion hydrique s’est accentuée dans la zone et est due à
la création de la cuvette.
5
On note également une modification du régime hydrologique originel du cours d’eau
notamment à l’aval du barrage et la disparition de 4 708 ha de végétation. Selon l’auteur, les
principaux impacts environnementaux de la construction du barrage de Ziga sont entre autres
la destruction du couvert végétal, la dégradation du sol, et la perte de certaines espèces
fauniques.

Dans son mémoire intitulé « Évaluation des impacts environnementaux de la construction du


barrage de Gaskaye (Province d’Oubritenga) », Yaméogo 2007, a fait un diagnostic
environnemental de la construction du barrage à Gaskaye. Les enquêtes terrain auprès des
populations, les entretiens, les focus group combinées aux observations directes sur le terrain
ont été la méthodologie adoptée par l’auteur dans le cadre de cette étude. De son travail, il
ressort que d’importantes espèces végétales ont été détruites au détriment du plan d’eau. Ce
qui a entrainé la dégradation des galeries forestières et la destruction des habitats de la faune
terrestre aux abords du cours d’eau.

 Les impacts socio-économiques et sanitaires de la construction des barrages


Coulibaly 2018, a mené une étude sur la dynamique spatio-temporelle des activités socio-
économiques et effet induit autour du barrage de DOUNA. L’approche systémique a été
privilégiée dans sa démarche méthodologique. De cette étude, on retient que les activités
socio-économiques, ont des effets négatifs sur le sol, le couvert végétal et le barrage de
Douna. Par contre, l’aménagement du barrage de Douna a engendré une double récolte, voire
trois par an, permettant une amélioration au niveau de la sécurité alimentaire.

Sanou 2015, à analyser les impacts socio-économiques et les risques sanitaires autour du
barrage de Boura. Il résulte de son analyse que l’aménagement hydro-agricole a sensiblement
améliorée les conditions des populations à Boura. Néanmoins, l’irrigation n’est pas une
garantie contre l’insécurité alimentaire à Boura, les ménages irrigants enregistrent plus
d’enfants souffrant de déficit alimentaire. La pratique de l’irrigation améliore les revenus
agricoles pour une meilleure prise en charge des frais de santé.

Karambiri 2011, a mis aussi l’accent sur les impacts socio-économiques des aménagements
dans la vallée du Sourou. Dans cette étude, l’auteur stipule que la mise en place du périmètre
irrigué a favorisé le flux migratoire en direction de la vallée. Il révèle que la population de la
commune de Di est passée de 7 736 à 25 829 habitants entre 1985 et 2006. Cette dynamique
démographique a engendré l’émergence de certains fléaux sociaux. Cependant, les
6
aménagements ont favorisé le développement des activités agro-sylvio-pastorales. On note
une augmentation de la production grâce à l’introduction des semences améliorées,
l’utilisation des technologies et des intrants et à l’application des techniques culturales. Mais
l’auteur pense que l’incidence négative liée aux aménagements prend de l’ampleur en dépit
des progrès enregistrés dans l’amélioration des conditions de vie des populations. Pour ce
faire, il préconise entre autres la formation et la sensibilisation des populations.

Dans le même ordre d’idée Bazyomo 2011, a porté aussi un regard sur les impacts socio-
économiques de la construction du barrage de ZIGA. Il ressort de son analyse que les impacts
socio-économiques de la construction du barrage se manifestent par l’augmentation des sites
de maraîchage, la perte du patrimoine foncier et le développement des activités économiques.
Par ailleurs, l’auteur pense que les impacts socio-économiques de la construction du barrage
sont pour la plupart positif.

Yaméogo 2007, a quant à lui dans son étude sur le diagnostic environnemental de la
construction du barrage de Gaskaye, insisté sur les impacts socio-économiques. Pour lui, la
construction du barrage provoquera un retour massif des jeunes et l’augmentation de la
population de la localité. Cette situation aura pour conséquence l’insuffisance des terres
autour du plan d’eau. Cependant, le développement des cultures maraîchères va améliorer les
conditions de vie des ménages. Pour aboutir à ces résultats YAMEOGO, s’est basé sur les
enquêtes terrain auprès des populations, les entretiens, les focus group et des observations
directes sur le terrain.

 SIG, télédétection et modélisation


La télédétection est une technique d’acquisition de données spatiales. C’est une science qui
permet de suivre la dynamique d’un espace. Au Burkina Faso, plusieurs auteurs l’on utilisée
dans le cadre de leurs travaux de recherche pour analyser l’évolution des terres.

C’est ainsi que Kekele 2011, s’en est servi pour analyser la dégradation des terres dans un
sous bassin versant du Nakambé. Pour appréhender au mieux l’ampleur de la dégradation des
terres, l’auteur s’est basé sur la télédétection. Pour ce faire, l’image satellitaire SPOT de 10 m
de résolution a été choisie. Dans cette étude il ressort que la dégradation des terres présente
quatre niveaux : faible, moyen, fort et très fort. Selon l’auteur, cette dégradation des terres a
pour conséquence la baisse importante de la production agricole et une paupérisation de la
population locale. Pour limiter ce processus de dégradation, il préconise une mise en œuvre
adéquate des techniques de lutte antiérosive et la conservation des eaux et des sols.

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Ouédraogo 2013, a analysé l’occupation du sol dans le sous-bassin versant de Loumbila à
travers les techniques de la Télédétection et du SIG utilisées avec les outils de simulation, les
automates cellulaires. Cette méthodologie a permis d’analyser les changements intervenus
dans l’occupation du sol de la zone d’étude et de faire des projections. À l’issue de cette
étude, on note que l’espace du sous- bassin versant a subi une forte anthropisation avec une
prédominance des zones de cultures et des agglomérations. Selon les projections faites par de
l’auteur, 77% du sous-bassin versant sera occupé par des zones de cultures, et moins de 1%
par les savanes à l’horizon 2025.

Ramdé 2019, a analysé les enjeux et modélisation de l’utilisation des terres dans le complexe
PONASI. Dans le cadre de cette recherche, l’auteur a mis l’accent sur l’utilisation du modèle
Land Change Modeler sous le logiciel Idrisi. Les images satellitaires Landsat TM de
résolution 30 m ont été utilisées pour les traitements des images. Les dates des images
retenues pour l’étude sont respectivement de 1996, 2006 et 2016 pour mieux appréhender
l’évolution de l’utilisation des terres pendant les deux décennies. Le traitement des images
Landsat TM et les analyses cartographiques à l’aide des outils SIG et télédétection ont abouti
à la modélisation des processus de conversion des unités d’utilisation des terres. Le modèle
dynamique LCM utilisé pour la simulation permet d’observer des changements dans
l’occupation du sol en fonction du scénario utilisé. Cependant, selon l’auteur, quel que soit le
scénario, la superficie des champs est en augmentation alors que celle des pâturages est en
baisse. Il y a donc une détérioration progressive de l’environnement. Si des mesures
correctives ne sont pas prises, la situation s’aggravera d’ici à 2030 et pourrait devenir
irréversible conclu ainsi l’auteur.

En 2017, Guelbéogo s’est appesanti sur la dynamique des ressources naturelles dans le bassin
versant du Lac Bam. Pour ce faire, il s’est basé sur une analyse diachronique avec,
l’utilisation d’images Landsat de 30 m de résolution. Il a aussi combiné des enquêtes sur le
terrain et fait des projections. Les simulations effectuées grâce au logiciel SpaCelle, ont
permis d’aboutir à deux scenarios. Un scenario pessimiste qui montre que les zones de culture
continueront d’évoluer, les formations végétales et les plans d’eau se dégraderont davantage à
l’horizon 2025. À contrario, le scenario optimiste préconise une recolonisation de la
formation naturelle et une restauration des plans d’eau. Il ressort de cette étude que la
péjoration climatique, les défrichements, la coupe abusive du bois, les feux de brousse et le
surpâturage sont les facteurs de dégradations des ressources naturelles du bassin versant. À

8
ces facteurs, s’ajoute l’occupation des berges par les activités agricoles, notamment le
maraîchage contribuant au comblement des plans d’eau par érosion.
Les formations végétales et les plans d’eau ont subi une régression importante entre 1986 et
2014 au profit des sols nus/rocheux et surtout des zones de cultures. À travers cette étude,
Guelbéogo a souligné l’importante contribution de la géomatique dans le suivi et l’évolution
des ressources naturelles.

À la lumière de cette revue de littérature, on constate qu’aucune étude prospective sur la


dynamique des terres autour de la zone humide du barrage de Samandéni n’a été menée.
La présente étude se penche sur la dynamique et les facteurs de dégradation des terres. Elle
met aussi l’accent sur l’analyse prospective des terres. Ce qui a permis d’élaborer une
cartographie prospective des unités d’occupation des terres à l’horizon 2037.

1.1.2 La clarification des concepts


 Zones humides
La première définition internationale acceptée est celle établie lors de la convention de
Ramsar en 1971. Les zones humides y sont définies comme : « Des étendues de marais, de
fagnes, de tourbières ou d'eaux naturelles ou artificielles, permanentes ou temporaires, où
l'eau est stagnante ou courante, douce, saumâtre ou salée, y compris des étendues d'eaux
marines dont la profondeur à marée basse n'excède pas six mètres ».
Les experts scientifiques du Programme Biologique International (PBI), définissent la zone
humide comme « Toute zone de transition entre les systèmes terrestres et aquatiques où la
nappe phréatique est proche de la surface du sol, où dans laquelle cette surface est
recouverte d'eau peu profonde, de façon permanente ou temporaire. Une zone humide est une
zone dominée par des plantes herbacées particulières, dont la production se situe surtout au-
dessus du niveau de l'eau tandis qu'elles reçoivent des quantités d'eau qui seraient excessives
pour la plupart des végétaux supérieurs présentant des organes aériens ». Dans le cadre de
cette étude, c’est la première définition qui est retenue (celle de la convention de Ramsar).
Selon Rapinel (2012) cette définition reste la référence à l’échelle mondiale car reconnue par
un grand nombre d’États.
 Bassins versants
Selon Brunet et al. (2005), le bassin versant est la désignation technique et précise de tout ou
partie d’un bassin hydrographique : c’est toute l’étendue qui est en amont d’une station de
mesure et dont les eaux « versent » en ce point. Pour Ouédraogo (2012), le bassin versant
correspond au territoire sur lequel l’ensemble des eaux (cours d’eau, ruissellement) s’écoulent
et finissent par rejoindre un plan d’eau (zone la plus basse du territoire).
9
Pour cette étude, on retient qu’un bassin versant est un espace drainé par un cours d’eau et ses
affluents où toutes les eaux de cet espace s’écoulent et convergent vers un même point de
sortie appelé exutoire.
 Terres
Selon la Convention des Nations Unies sur la Lutte Contre la Désertification (CNULCD le
terme ’’terres’’ désigne le système bio-productif terrestre qui comprend le sol, les végétaux,
les autres êtres vivants et les phénomènes écologiques et hydrologiques qui se produisent à
l’intérieur de ce système. Pour la FAO, le concept de « terre » est plus large que celui de « sol
». Le terme « terre » est défini comme la « Partie de la surface terrestre qui englobe toutes
les composantes naturelles, normalement stables ou ayant une dynamique cyclique prévisible,
qui sont situées au-dessus et au-dessous de cette surface. Ces composantes sont le sol,
l’atmosphère et le climat, les formes du modelé, le matériau original du sol, l’eau, la faune, la
végétation, les résultats d’activités humaines présentes ou passées, dans la mesure où elles
ont des conséquences significatives sur l’utilisation actuelle et future du terrain par l’Homme
».
Dans la cadre de la présente étude, le concept de terre renvoie à l’ensemble des ressources
naturelles que sont le couvert végétal, le sol, les ressources en eau de surface et les ressources
fauniques.
 Dégradation
La dégradation est un processus qui réduit ou détruit la capacité des terres pour la production
agricole, végétale et animale, et pour la production forestière (FAO, 2008). Pour notre part, la
dégradation, c’est lorsqu’on assiste à une réduction quantitative et qualitative des ressources
naturelles due à des facteurs naturels et /ou anthropiques. Cette dégradation peut être d’ordre
physique, chimique et biologique.
 Dégradation des Terres
La Convention des Nations Unies sur la Lutte Contre la Désertification (CNULCD) définit la
dégradation des terres comme étant «la diminution ou la disparition, dans les zones arides,
semi-arides et subhumides sèches, de la productivité biologique ou économique et de la
complexité des terres cultivées non irriguées, des terres cultivées irriguées, des parcours ,
des pâturages, des forêts ou des surfaces boisées du fait de l’utilisation des terres ou de
plusieurs phénomènes, notamment de phénomènes dus à l’activité de l’homme et à ses modes
de peuplement ». Quant à la FAO (2008), le concept de dégradation des terres a une portée
plus large que celle de l’érosion des sols et la dégradation du sol car il englobe, en plus du sol
proprement dit, le paysage, la végétation, l’eau, l’air, les organismes vivants et les impacts
possibles sur la vie humaine. Elle recouvre tous les changements négatifs dans la capacité de
10
l’écosystème à fournir des biens et services. C’est cette dernière définition qui est retenue
dans la présente recherche.
 Dynamique
Selon le dictionnaire français Larousse la dynamique est un « Ensemble de forces qui
entrainent, provoquent un mouvement, une évolution à l’intérieur d’une structure en
développement ». La dynamique est le changement résultant d’un jeu de force, Brunet et al.
(2005). Quant à Guelbéogo, (2017) la dynamique est un changement (progressif, régressif ou
stable) d’une unité d’occupation des terres d’un temps t1 à un autre t2. Pour cette étude, la
dynamique est l’ensemble des modifications qu’a subi le milieu naturel et humain d’un espace
donné et au cours d’une période donnée.
 Barrage
« Un barrage est une barrière sous forme de digue, érigée à l’extérieure d’un bassin collecteur
appelé le bassin versant. Il est destiné à stocker les eaux de ruissellement ou celle d’un cours
d’eau en amont de la digue » Dipama (2005). Selon le dictionnaire français Larousse, un
barrage est un obstacle artificiel au moyen duquel on crée une retenue d’eau, généralement en
coupant un cours d’eau. Dans le dictionnaire de géographie (George P ,1974) définit le
barrage comme un ouvrage destiné à retenir et orienter l’eau d'un cours d'eau vers un canal de
dérivation alimentant, soit un système d’irrigation, soit un bief industriel, soit un canal de
navigation à écluses.
 SIG
La société française de photogrammétrie et télédétection, 1989 définie le SIG comme
un « Système informatique permettant, à partir de diverses sources, de rassembler et
d’organiser, de gérer, d’analyser et de combiner, d’élaborer et de présenter des informations
localisées géographiquement, contribuant notamment à la gestion de l’espace ». Dans le
dictionnaire français Larousse le SIG y est défini comme un système informatisé associant des
bases de données géographiques et des logiciels pour assurer leur gestion (stockage, mise à
jour) et la production de représentations visuelles, cartes et graphiques notamment, issues de
leur traitement.
 Occupation des terres
Le concept d’occupation des terres est aussi connu sous l’appellation d’occupation du sol. Ce
concept désigne l’existence de composantes biophysiques à la surface de la terre (Kaboré,
2013). Pour la FAO l'occupation des terres désigne « la couverture physique de la surface des
terres émergées » et donc le type d'usage fait des terres par l'Homme. Ce concept distingue
plusieurs catégories biophysiques, les zones de végétation, les sols nus, les surfaces dures, les
surfaces humides et les plans d’eau.
11
 Utilisation des terres
La FAO définit le concept d’utilisation des terres comme « étant une gestion des terres visant
à satisfaire les besoins de l’homme ». Selon Di Gregorio A. et Jansen J.L.M., 1998 cité par
Ramdé 2019, l’utilisation des terres est caractérisée par des arrangements, les activités
introduites par l’homme sur un type d’occupation du sol pour produire, le changer ou le
maintenir.

1.1.3 La problématique de la recherche


L’amélioration de la sécurité alimentaire dans le monde est un enjeu qui dépend des
ressources en terres et en eau et de la façon dont elles sont utilisées (FAO, 2011). Cependant,
on assiste à une régression des terres agricoles ce qui met en péril la question de la sécurité
alimentaire dans bon nombre de pays du monde. Lors du troisième symposium scientifique
international de Ouagadougou (2021) sur la gestion durable des terres, il y est dit que près de
12 millions d’hectares de terres disparaissent chaque année dans le monde. Selon IRD (2008),
la superficie de terre cultivable par habitant dans le monde est passée de 0,36 hectare en 1972
à 0,31 hectare en 1982 et à 0,26 en 1992. La surface arable par habitant dans le monde ne sera
que de 0,16 hectare en 2026 et celle des terres, dont le degré de dégradation rend une
utilisation agricole impossible, s’accroît de 50 000 à 70 000 km2 par an (FAO / ISRIC, 1996)
cité par IRD, 2008. La perte annuelle moyenne des ressources en terres arables dans le monde
a été de 120 000 à 160 000 km2 par an durant la période 1975 à 2000, du fait de dégradations
diverses, précise la même source. Cette dynamique régressive des terres cultivables risque
encore de perdurer si rien n’est fait pour inverser cette tendance. En effet selon le GIEC,
(2007) cité par Yanogo (2012), la superficie des terres arides et semi-arides pourrait
augmenter de 5 à 8 % d’ici 2080.

À l’image du monde entier, l’Afrique de l’ouest fait également face à cette situation de
dégradation des terres. Les ressources naturelles dans les pays en développement en général et
celles de l’Afrique de l’ouest en particulier enregistrent de fortes perturbations (Guelbéogo,
2017). Pourtant, les économies et les moyens de subsistances de ces pays sont fortement
tributaires des ressources de la terre, de l’eau et de la végétation. Pour Ouoba (2013), la
végétation naturelle est une ressource très importante dans l’économie des pays sahéliens.
Ainsi ces pays subissent les effets de la dégradation des terres qui se traduisent par la baisse
de productivité agricole et l’accroissement de la pauvreté. La dégradation des écosystèmes a
pour principale raison les importants déficits pluviométriques enregistrés dans toute la région
depuis les années 1970 jusqu’au début des années 1990 (CCD, 2005) et aussi par les fortes
pressions anthropiques exercées sur les ressources.
12
Le Burkina Faso vit à l’instar des autres pays sahéliens le phénomène de déséquilibre entre les
disponibilités des ressources et des besoins, avec une agriculture qui occupe près de 90% de la
population active (Lengani, 1992). Il n’est donc pas épargné par le phénomène de la perte des
terres cultivables et on assiste au fil des décennies à une dégradation générale des ressources
naturelles du pays. Selon le quatrième rapport sur l’état de l’environnement au Burkina Faso
(REEB IV, 2017) la superficie totale des formations forestières (forêt claire, forêt galerie,
savane arbustive, savane arborée, steppes) du Burkina est passée de 14 410 288 ha en 1992,
soit 52,55% du territoire national, à 13 305 238 ha en 2002, soit une diminution de 7,67% en
10 ans. L’analyse des cartes de dégradation des sols entre 2002 et 2012 indique une tendance
générale à la hausse des taux de dégradation stipule le même rapport. Selon la FAO un tiers
du territoire, soit plus de 9 millions d’hectares de terres productives, est désormais dégradé,
avec une progression estimée à 360 000 hectares en moyenne par an.

Au regard de ce constat, les pays entreprennent des mesures en vue d’inverser la tendance.
C’est dans cette optique que depuis plusieurs décennies, de nombreux pays à travers le monde
accordent une priorité à la conservation, à l’utilisation et à l’aménagement durable des
ressources des bassins versants pour répondre aux demandes d’une population croissante
(FAO, 2008). Ainsi au Burkina Faso, depuis la grande sécheresse de la décennie 1960-1970,
les autorités ont compris que la maîtrise de l'eau est un préalable à toute politique
d'autosuffisance alimentaire (Lengani, 1992). Cette vision a été suivie par la construction d’un
grand nombre de barrages et la réalisation d’aménagement hydro-agricoles de grandes
envergures dans les bassins versants des différents cours d’eau du pays. Il s’agit entre autres
du barrage de la Kompienga en 1985, de Bagré en 1992, de Ziga en 1999, et celui de
Samandéni en 2017 qui a été construit dans le bassin versant du fleuve Mouhoun. Ces
aménagements ont pour but d’assurer une exploitation rationnelle des ressources naturelles,
d’améliorer la déserte des populations en eau potable, d’accroître la production agricole et
énergétique. Les bassins versants constituent, au Burkina Faso, des zones d’intérêts
économiques regroupant une diversité de ressources (Ouédraogo, 2012). Ce sont des milieux
favorables pour la mobilisation, la gestion et la protection des ressources naturelles. Toutefois,
en dépit de leurs effets bénéfiques, ces aménagements engendrent parfois des problèmes
environnementaux et humains.

À travers le monde, la mise en valeur des terres a des conséquences sur le climat, les sols, les
ressources en eau, la biodiversité et les écosystèmes (Ramdé, 2019). Pour Dipama (1997),

13
toute action d'aménagement laisse toujours des empreintes de quelque nature que ce soit sur le
milieu dans lequel elle est menée. Il est donc clair que la construction des barrages est parfois
source de problèmes environnementaux et sociaux. « La construction d’un barrage et la
création d’un réservoir d’eau ont des conséquences importantes sur l’environnement. »,
renchérit (Yaméogo, 2007, p8). Au vu des modifications du paysage causées par la
construction de ces barrages au Burkina Faso, il est primordial de suivre et de mettre à jour les
données sur l’occupation des terres dans les zones d’intérêts économiques comme les zones
humides. Avec la construction du barrage de Samandéni, il est donc nécessaire de porter un
regard sur l’évolution des terres dans cette zone, de déceler les éventuels impacts
environnementaux de cet aménagement, afin d’aider à la prise de décision pour une gestion
durable. C’est ainsi que la question principale de la présente recherche est la suivante :
Comment appréhender la dynamique de dégradation des terres autour du barrage de
Samandéni ?
De cette question principale découlent trois questions spécifiques :
1. Quel est le niveau de la dégradation des terres autour du barrage de Samandéni ?
2. Quels sont les facteurs qui expliquent la dynamique de la dégradation des terres autour
du barrage de Samandéni ?
3. Comment orienter la prise de décision pour une gestion durable des terres dans la zone
d’étude à l’horizon 2037?

1.1.4 Les hypothèses et les objectifs de recherche


 Les hypothèses de recherche

L’hypothèse principale de recherche stipule qu’une analyse prospective permet une meilleure
lecture de la dynamique de dégradation des terres autour du barrage de Samandéni. Cette
hypothèse principale permet de formuler trois hypothèses secondaires.
1. Les terres autour du barrage de Samandéni se trouvent dans un état de dégradation
avancée.
2. Les activités anthropiques et les variations climatiques sont les facteurs qui expliquent
la dynamique progressive de la dégradation des terres dans la zone d’étude.
3. La modélisation des processus de conversion des unités d’occupation des terres peut
contribuer à une gestion durable des terres autour du barrage de Samandéni.

 Les objectifs de recherche

L’objectif principal de la présente recherche est d’analyser la dynamique de dégradation des


terres autour du barrage de Samandéni. Cet objectif principal se subdivise en trois objectifs
secondaires :
14
1. Déterminer le niveau de dégradation physique des terres autour du barrage de
Samandéni.
2. Analyser les facteurs impliqués dans la dégradation des terres autour du barrage de
Samandéni.
3. Simuler la dynamique de l’occupation des terres à l’horizon 2037 dans la zone d’étude.

15
Tableau 1 : Cadre opératoire

Question principale : Comment appréhender la dynamique de dégradation des terres autour du barrage de Samandéni ?
Hypothèse principale : Une analyse prospective permet une meilleure lecture de la dynamique de dégradation des terres autour du barrage de
Samandéni
Objectif principal : Analyser la dynamique de dégradation des terres autour du barrage de Samandéni.
Questions spécifiques de Hypothèses spécifiques de Objectifs spécifiques Variables Indicateurs
recherche. recherche. de recherche.
Quel est le niveau de la Les terres autour du barrage de Déterminer le niveau -les superficies des unités -les changements
dégradation des terres autour Samandéni se trouvent dans un de dégradation d’occupation des terres d’occupation du paysage
du barrage de Samandéni ? état de dégradation avancée. physique des terres -Le couvert végétal -Tendance régressive du
autour du barrage de -Les types de sols couvert végétal et des sols
Samandéni. -Ressources en eau -évolution régressive des
-Superficie des zones de habitats naturels et de la
cultures (champs) biodiversité
-Taux de pollution des eaux
Quelles sont les facteurs qui Les activités anthropiques et les Analyser les facteurs -les précipitations -les tendances d’évolution
expliquent la dynamique de la variations climatiques sont les impliqués dans la - les températures des pluies
dégradation des terres autour facteurs qui expliquent la dégradation des terres - les vents -tendances thermiques
du barrage de Samandéni ? dynamique progressive de la autour du barrage de -Les pratiques agricoles -évolution de la vitesse des
dégradation des terres dans la Samandéni. -la pratique de la pêche vents
zone d’étude. -L’occupation de l’espace -évolution des superficies
-La démographie des champs
-Accroissement de la
population
Comment orienter la prise de La modélisation des processus Simuler la dynamique -variables spatiales -dynamique d’utilisation des
décision pour une gestion de conversion des unités de l’occupation des -les unités d’occupation terres
durable des terres dans la zone d’occupation des terres peut terres à l’horizon des terres. -répartition de la population
d’étude à l’horizon 2037 ? contribuer à une gestion durable 2037 dans la zone -les variables socio-
des terres autour du barrage de d’étude. économiques et
Samandéni. environnementales.

16
1.2 Méthodologie de la recherche
1.2.1 Présentation de la zone d’étude
La zone d’étude est située dans le bassin supérieur du fleuve Mouhoun qui couvre une
superficie de 20 978 km2 et qui va de sa source (dans la partie Nord de la falaise de Banfora
à 500 m d'altitude) jusqu'à la confluence du Sourou, avec comme principaux affluents : le
Plandi, le Kou et le Voun Hou. La zone humide du barrage de Samandéni est située entre
5°6’ et 4°18’ de longitude ouest, et entre 11°6’ et 11°42’ de latitude nord. Le bassin versant
du barrage de Samandéni est à cheval entre les provinces du Houet et du Kénédougou dans
la région des Hauts-bassins. Son espace géographique est partagé entre les communes de
Bama, de Karangasso-Sambla, de Banzon, de Kourouma et de Samogogouan. La carte 1 est
une présentation de la zone d’étude.

Carte 1 : Présentation de la zone d’étude

1.2.2. Choix de la zone d’étude

Le choix de la zone de la présente étude s’est imposé car elle s’inscrit dans le cadre du projet
GDZHAO. En effet, le bassin versant du barrage de Samandéni et le bassin de la Nouhao
sont les deux zones d’intervention du projet au Burkina Faso. Le choix de la zone de cette
recherche devrait se faire entre ces deux sites.

17
C’est ainsi que le site du barrage de Samandéni a été retenu comme la zone de cette étude.
Le choix porté sur cette zone est dû en partie à la réalisation de cette importante retenue
d’eau. Cet important aménagement peut provoquer des perturbations environnementales. Et
aussi, cela pourrait engendrer une dynamique nouvelle dans la gestion et l’utilisation des
terres. En plus, c’est une région qui regorge d’énormes potentialités naturelles mais sont
soumises à la pression démographique et aux aléas climatiques.

1.2.3. L’approche méthodologique


Dans la présente recherche, c’est l’approche systémique qui a été adoptée. C’est une
approche qui consiste en une analyse globale et intégrée. Elle insiste sur l'importance des
interactions entre les phénomènes de nature diverse qui forment la spécificité d'un espace
(Dipama, 1997). Encore appelée approche globale ou environnementale, c’est une approche
beaucoup utilisée par les géographes dans l’étude des problèmes environnementaux. C’est
une approche dans laquelle, l’environnement est considéré comme un système où il existe
une corrélation entre ses différentes composantes (naturelles, humaines, sociales et
économiques). Ce système fonctionne de telle sorte qu’une dégradation d’une des
composantes a des répercussions sur les autres éléments et partant du système. Dans le cadre
de cette étude, l’approche systémique a permis de faire le lien entre les facteurs naturels,
humains et socio-économiques dans la dynamique des terres autour du barrage de
Samandéni.
1.2.4. La collecte des données
Cette collecte des données a été faite en deux étapes que sont la recherche documentaire et les
travaux de terrain.

1.2.4.1. La recherche documentaire


Elle a consisté à collecter et consulter les documents qui ont un lien direct ou indirect avec le
thème de la présente recherche. Ainsi, des documents ont été consultés dans les différentes
bibliothèques que sont :
 la bibliothèque centrale de l’Université Joseph KI-ZERBO ;
 la bibliothèque du département de géographie ;
 la bibliothèque de l’IRD ;
 le centre de documentation du SP/GIRE ;
 la documentation sur la zone d’étude auprès de l’IGB.
Il s’est agi aussi de collecter les données auprès des institutions et services que sont :
 les données shapefiles sur la zone d’étude auprès de l’IGB ;

18
 les données sur les sols de la zone auprès du BUNASOLS ;
 les donnes sur la géologie au niveau du BUMIGEB ;
 les données météorologiques de la zone d’étude auprès de l’agence nationale de la
météorologie (ANAM-BF) ;
 les données sur la population de la zone d’étude auprès de l’INSD.

1.2.4.2. Les travaux de terrain


Ces travaux se sont déroulés du 10 Août au 05 Septembre 2020. Ces travaux ont consisté à
la réalisation d’enquêtes auprès des ménages et aussi à des observations directes sur le
terrain. Ces enquêtes ont été réalisées sur la base d’un sondage aléatoire simple.
Un questionnaire a donc été adressé aux ménages dans le but de recueillir leurs perceptions
sur la dynamique des ressources naturelles, l’impact de la construction du barrage, les
facteurs de dégradation des terres et les stratégies d’adaptation. Ainsi, un guide d’entretien a
été administré aux différentes mairies, aux responsables des services déconcentrés de l’État
(service de l’environnement, l’agriculture, de l’élevage) et aux CVD des différents villages.

À l’issu des enquêtes, des observations directes sur le terrain ont été faites. Ces observations
ont permis de toucher du doigt la dynamique environnementale de la zone d’étude et les
facteurs qui sous-tendent cette dynamique. Elles ont également permis d’avoir une vue
d’ensemble sur la zone d’étude et d’apprécier les unités d’occupation des terres. Afin de
mener à bien ces travaux de terrain, il a été opportun de déterminer l’échantillonnage spatial
et démographique de cette étude.

 L’échantillonnage spatial
La collecte des données s’est déroulée dans les cinq communes qui avoisinent le barrage et
couvrent la zone d’étude que sont la commune de Bama, de Banzon, de Karangasso-Sambla,
Kourouma et de Samogogouan. Ces communes relèvent de la région des Hauts-bassins et
sont reparties entre la province du Houet et du Kénédougou. Dans chacune des communes,
un village a été choisi comme site d’enquête selon les critères démographiques, de proximité
et la position du village par rapport au plan d’eau. Les villages retenus par communes sont :

 Natéma pour la commune de Bama. Le choix de Natéma s’explique par sa


population relativement importante et il est situé en aval du plan d’eau.
 Le village de Banakorosso a été retenu pour la commune de Karankasso-Sambla
parce c’est un village riverain situé en amont du barrage.

19
 Quant à la commune de Banzon, c’est le village de Nablo-diassa qui a été choisi.
C’est un village riverain du plan d’eau et on note la présence d’un point d’intérêt touristique
(Mare aux hippopotames de Banzon) dans les environs.
 Le village de Ngana a été choisi pour la commune de Samogogouan ; il a été
impacté par les travaux de construction du barrage.
 Le village de Kokoro est retenu comme site d’enquête dans la commune de
Kourouma car il est riverain au barrage.

 L’échantillon démographique
L’enquête a été faite par sondage aléatoire simple. C’est une méthode qui permet d’enquêter
un sous ensemble représentatif de la population de base. L’échantillon est composé de 10 %
de la population initiale. Sur cette base ce sont 179 chefs de ménages qui ont été enquêtés
repartis sur les cinq (05) villages retenus. En plus des guides d’entretien ont été adressés aux
mairies, aux CVD de chaque village et aux responsables des services déconcentrés de l’État
(Environnement, agriculture, élevage). Le tableau 2 montre l’échantillonnage
démographique.

Tableau 2 : Répartition de l’échantillonnage démographique par village

Communes Villages Nombre de ménages Ménages


enquêtés
(10%)
Bama Natéma 388 39
Banzon Nablo-diassa 153 15
Karangasso- Banakorosso 272 27
Sambla
Kourouma Kokoro 496 50
Samogogouan Ngana 478 48
Total 1787 179

Source : Projection 2016, IGB et données terrain aout 2020

1.2.4.3. Les bases d’occupation et d’utilisation des terres


Des bases de données sur l’occupation/utilisation des terres ont été collectées auprès de
l’Institut Géographique du Burkina Faso (IGB) pour les années 1990, 2003 et 2017. Ces
bases ont été obtenues par une classification supervisée d’images satellitaires de type
Landsat avec l’algorithme maximum de vraisemblance. La classification a été faite par
l’IGB lors de l’étude de caractérisation du bassin versant de la zone humide du barrage de

20
Samandéni dans le cadre du projet GDZHAO. La précision globale et le Kappa sont de
l’ordre de 98,20% et 0,98% pour l’image de 1990, de 97,40% et 0,97% pour 2003, et de
98,70% et 0,99% pour l’image de 2017. Les caractéristiques des images satellitaires
classifiées sont consignées dans le tableau 3. Ces bases permettront de faire une analyse
multi-date sur la dynamique de l’occupation des terres dans la zone d’étude. Les classes
d’occupation et d’utilisation des terres retenues sont les suivantes : savane arbustive et
herbeuse, culture annuelle, savane arborée, forêt galerie, surface en eau, culture permanente,
habitat, sols nus (sols nus dégradés ; affleurements rocheux ; buttes cuirassées et cuirasses
latéritiques), verger et plantation forestière

Tableau 3: Caractéristiques des données satellitaires


Type de Capteurs/WRS Date Résolution Précision Coefficient
données spatiale globale Kappa
Image
Landsat TM/ 197-052 10/10/1990 30 m 98,20% 0,98%
4-5
Image
Landsat ETM+/ 197- 08/02/2003 30 m 97,40% 0,97%
7 052
Image
Landsat OLI/TIRS 197- 20-10-2017 30 m 98,70% 0,99%
8 052
Source : Base de données à référence spatiale de la caractérisation de la zone humide du
barrage de Samandéni
1.2.5. Les outils de collecte, de traitement et d’analyse des données
Les outils de collecte des données sont composés d’un :
 GPS pour la collecte des coordonnées géographique sur le terrain ;
 smartphone contenant les questionnaires ;
 appareil photo numérique et d’un smartphone pour les prises de vue ;
 guide d’entretien.
Les outils de traitement et d’analyse des données sont :

21
 le logiciel ENVI a servi pour le traitement des images satellitaires Landsats. Ce qui a
permis d’identifier les unités d’occupation des terres et de voir la dynamique
environnementale de la zone ;
 l’application kobocollecte a été utilisée pour la réalisation des enquêtes terrain et
pour le traitement des données recueillies ;
 le logiciel Excel a permis le traitement des données et la réalisation des différents
graphiques ;
 les logiciels QGIS 2.18 et ARCGIS 10.4 ont été utilisés pour la réalisation des
différentes cartes et la représentation des unités d’occupation des terres ;
 le logiciel SpaCelle a été utilisé pour la simulation des unités d’occupation des
terres ;
 le logiciel Word a servi pour la rédaction du mémoire.

1.2.6. Calcul du taux moyen annuel d’expansion spatiale


Le calcul du taux moyen annuel d’expansion spatiale permet de mieux percevoir la
dynamique des unités d’occupation (COULIBALY, 2018). Le taux de changement s’évalue
à partir de la formule de Bernier (1992) couramment employée pour mesurer la croissance
des agrégats macroéconomiques entre deux périodes données (KPEDENOU et al, 2017). La
formule du taux moyen annuel d’expansion spatiale se présente de la façon suivante :

Avec S1 la superficie d’une classe d’unité de surface à la date t1 ; S2 la superficie de la


même classe d’unité de surface à la date t2 ; ln le logarithme népérien ; e la base des
logarithmes népériens (e = 2,71828).

1.2. 7. Processus de simulation par automate cellulaire

1.2.7.1. Définition des automates cellulaires


Un Automate Cellulaire est défini par un domaine qui est partitionné en éléments de surface
appelés cellules. Il comprend un ensemble d’états, de règles de transition des états et un
mécanisme d’évolution temporelle gérant les transitions d’états des cellules. Il peut être
défini aussi comme un objet mathématique (abstrait dans ce cas) ou un objet physique (réel
dans ce cas) manifestant un certain nombre de comportements variables. Son changement de

22
comportement est conditionné par un ensemble de lois ou de règles qui le gouvernent. Pour
Langlois P. « Un automate cellulaire (AC) est une organisation structurée de cellules
interconnectées qui dépendent ainsi les unes des autres. En ce sens, elles forment un système
cellulaire. Ce système cellulaire n’est pas forcément spatialisé. Chaque cellule est aussi un
élément d’une organisation spatiale. Cette organisation peut être linéaire, les cellules
forment alors une ligne et chaque cellule possède (dans les cas les plus simples) deux liens :
un vers la cellule précédente et un vers la suivante ».

1.2.7.2 Description du modèle spacelle


SpaCelle est la contraction de Système de Production d’Automate Cellulaire
Environnemental. Comme son nom l’indique c’est un logiciel qui produit un automate
cellulaire. Ainsi, il est défini par :
- un domaine D, partitionné en cellule ;
- un ensemble d’états ;
- un ensemble de règle de transition des états ;
- un mécanisme M d’évolution temporelle gérant les transitions des états des cellules. (P.
Langlois).
SpaCelle est un logiciel qui a été programmé dans le but de répondre à une problématique
semblable à celle sur laquelle il est appliqué dans la présente recherche c’est-à-dire la
dynamique des unités d’occupation des terres.

1.2.7.3. Principes de fonctionnement des automates cellulaires


La durée de vie des individus est régie par une fonction aléatoire gaussienne définie par une
espérance de vie et un écart-type qui est propre à sa classe. Une cellule dans un état donné
peut être considérée comme un agent qui possède une certaine durée de vie (définie par une
règle de vie propre à cet état). L’âge de l’agent conditionne sa « force de vie » qui vaut 1 à
sa naissance, et décroît linéairement jusqu’à 0 à sa mort naturelle. Comme cette force
diminue au cours du temps, l’agent subit de plus en plus la concurrence des « forces
environnementales » exercées par les agents voisins. Si, à un instant donné, une force
environnementale dépasse sa propre force de vie, l’agent « meurt », c’est-à-dire subit une
transition vers l’état défini pour sa mort dans sa règle de vie. Lorsqu’une cellule prend un
nouvel état, cela correspond à la naissance d’un agent cellulaire qui est alors affecté d’une
durée maximale de vie (dans cet état) qui dépend de sa classe (DI : durée infinie, DF : durée
fixée, DA : durée aléatoire selon une espérance de vie et un écart-type.) Si l’agent atteint
l’âge de sa mort naturelle, il change d’état et prend l’état de mort défini dans la règle de vie

23
de sa classe (Dubos-Paillard et Langlois, 2018). À chaque instant, un individu possède une
force de vie (lui permettant de conserver son état X à l'instant suivant) définie par F (X > X)
= 1− Age /AgeMax. Si la force de vie d'un individu est épuisée, celui-ci meurt et se
transforme dans un autre état Z qui est propre à sa classe.

1.2.7.4. Les hypothèses de bases des projections


 Hypothèses de base du scénario pessimiste ou socioéconomique
Ce scenario est basé sur les considérations socio-économiques dans lesquelles s’est opérée la
dynamique de l’occupation des terres jusqu’en 2017. Ainsi, les hypothèses suivantes ont été
considérées :
 la population de la zone d’étude continue de croître ;
 la présence du barrage va renforcer le phénomène migratoire vers le secteur d’étude ;
 les mauvaises pratiques agricoles (agriculture extensif, élevage extensif, utilisation
exagérée de substances chimiques...) s’accentuent ;
 la dépendance des populations locales vis-à-vis vis des ressources de la terre est
maintenue.
 le rythme d’occupation et de dégradation des terres demeure le même qu’entre 1990
et 2017.
Les hypothèses de base du présent scenario contribueront à la réduction de la durée de vie
des formations végétales, car ces dernières subiront des pressions anthropiques occasionnant
leur dégradation.

 Hypothèse de base du scénario optimiste ou écologique ou stabilité


environnementale.

 Les activités agricoles s’intensifient (réduction des superficies champs, élevage


intensif) ;
 Les bonnes pratiques agricoles sont vulgarisées (utilisation de fertilisant biologique,
utilisation contrôlée de produits chimiques) ;
 Les stratégies de protections et de conservations des terres sont développées et
renforcées ;
 Vulgarisé les activités non agricoles ;
 La croissance démographique de la zone d’étude a baissé
Les hypothèses émises par rapport au scénario optimiste permettent un changement dans la
procédure de simulation. Ce qui aboutit à la transformation de la durée de vie des cellules.

24
1.2.7.5. Génération des grid
La simulation nécessite certaines opérations préalables. En effet, les résultats de la
classification au format vecteur ont été convertis en raster dans ArcMap : Dans ArcToolbox,
conversion tools_to raster_feature to raster. Ensuite, le fichier raster obtenu a été utilisé
pour générer les grid : conversion tools_from raster_raster to ASCII. Le résultat est un
fichier texte dans lequel les unités d’occupation de terre sont représentées par des codes (des
chiffres). Le fichier grid obtenu est ouvert dans Excel puis les valeurs « no data »
représentées par « -9999 » ont été remplacées par « 255 », valeur maximale acceptée dans le
logiciel SpaCelle.

1.2.7.6. Choix du modèle SpaCelle


Pour la simulation des unités d’occupation des terres, il existe plusieurs modèles. Ces
modèles sont entre autres CA_Markov, LCM, Dinamica ECO, CLUE-S et SpaCelle. Dans le
cadre de cette étude, c’est le modèle SpaCelle qui a été utilisé. Ce choix s’explique par le
fait que :
 SpaCelle est un logiciel libre donc facilement accessible ;
 Son utilisation est simple ;
 Ce modèle a été utilisé par plusieurs auteurs et a donné des résultats satisfaisants.
Le logiciel contient deux types de topologie. Il y a une première à quatre voisins (cellules
des quatre points cardinaux) appelée voisinage de Von Neumann. Et une deuxième à huit
voisins (cellules des quatre points cardinaux plus celles intermédiaires), appelée voisinage
de Moore. La figure 1 est une présentation du voisinage d’un automate cellulaire.

25
Figure 1 : Voisinage d’un automate cellulaire

Source : DUBOIS et LANGLOIS, 2008

1.2.7.7. État et durée de vie des cellules


Les états cellulaires correspondent aux unités d’occupation des terres retenues dans cette
étude. Ces unités sont : les habitats, les Sols nus, la forêt galerie, les cultures permanentes,
les cultures annuelles, la savane arborée, la Savane arbustive et herbeuse, les plantations
forestières, les Surfaces en eau et les vergers. Concernant la durée de vie des cellules, elle
peut être fixe, infinie ou aléatoire. La durée de vie aléatoire est régie par une espérance de
vie et un écart type. La formule de calcul de l’espérance de vie des espèces en écologie, a
permis de calculer ces paramètres en considérant le taux d’extinction t de chaque unité
d’occupation des Terres impliqué dans le scénario. Soit N1 le nombre de cellules d’une
classe d’occupation des terres au temps T0 et N2 le nombre de cellules à T1.
N1-N2
Le taux d’extinction s’obtient par t= et la durée de vie D =1 /t.
T1-T0xN1

Le taux d’extinction s’exprime en cellule /cellule/an. La durée de vie a été calculée pour
chaque unité d’occupation des terres entre 1990 et 2003, entre 2003 et 2017 et entre 1990 et
2017. Par la suite, la moyenne de la durée de vie de chaque unité a été déterminée de même
que l’écart-type. Le tableau 4 donne le nombre de cellule des unités d’occupation.

26
Tableau 4: Evaluation du nombre de cellules par unités d’occupation des terres

Nombre de cellules par année


Unités d’occupation des terres
1990 2003 2017
Habitat 10 56 332
Sol nu 21 39 27
Forêt galerie 514 469 296
Culture permanente 1783 2208 2299
Culture annuelle 7777 16116 28990
Savane arborée 1784 1427 1406
Savane arbustive 34887 26701 12678
Plantation forestière 4 26 4
Surface en eau 459 161 1173
Verger 0 36 34
Source : A partir des cartes d’occupation de 1990, 2003 et 2017

Le taux d’extinction et la durée de vie des cellules sont récapitulés sur le tableau 5.

27
Tableau 5: Taux d'extinction et durée de vie des cellules

Taux d’extinction Durée de vie des cellules


Unités
d’occupati 1990- 2003- 1990- 1990- 2003- 1990- Durée de Ecart type
on des 2003 2017 2017 2003 2017 2017 vie
terres moyenne
Habitat -0,35 -0,35 -1,19 3 3 1 2 1
Sol nu -0,07 0,02 -0,01 15 46 95 52 57
Forêt 0,01 0,03 0,02 148 38 64 83 59
galerie
Culture -0,24 0,00 -0,01 4 340 113 152 77
permanen
te
Culture -0,08 -0,06 -0,10 12 18 10 13 1
annuelle
Savane 0,02 0,00 0,01 65 951 127 381 44
arborée
Savane 0,02 0,04 0,01 55 27 115 66 42
arbustive
Plantation -0,42 0,06 -0,20 2 17 5 8 2
forestière
Surface 0,05 -0,45 -0,06 20 2 17 13 2
en eau
Verger 0,00 0,00 0,00 0 252 0 84 0
Source : À partir des cartes d’occupation de 1990, 2003 et 2017

1.2.8. Les difficultés rencontrées


La réalisation de cette étude ne s’est pas faite sans difficultés. L’une des difficultés
rencontrées au cours de ce travail est liée à la pandémie à Corona virus qui a ébranlé tout le
monde entier. L’avènement de cette pandémie a entrainé un retard dans le déroulement des
activités de cette étude. Aussi, la situation sécuritaire délétère du pays dans son ensemble,
les tensions sociales et les déceptions issues pour le moment de la construction du barrage
ont-elles entrainé des difficultés lors de la collecte des données sur le terrain. Ces différentes
situations ont provoqué la méfiance et la réticence des populations à répondre aux questions.
De plus, la collecte des données s’est déroulée durant la saison hivernale ce qui n’a pas
facilité la disponible des paysans à se prêter au questionnaire. À cela s’ajoute
l’indisponibilité de données démographiques récentes surtout à l’échelle village. D’où
l’utilisation des données projetées de 2016 de l’IGB. Au moment de la phase terrain de cette
étude, les données du cinquième RGPH de 2019 de l’INSD n’avaient pas encore été
publiées.

28
CHAPITRE 2 : CARACTERISTIQUES PHYSIQUES ET HUMAINES
DE LA ZONE D’ETUDE

2.1. Les caractéristiques physiques


2.1.1. Le climat
La zone d’étude est soumise au régime de climat tropical de type soudanien, compris entre
les isohyètes 800 mm et 1 100mm. Cette zone est caractérisée par une alternance de deux (2)
saisons bien distinctes à savoir une saison sèche s’étendant de novembre à mai et une saison
pluvieuse de juin à octobre. Cependant cette division de la saison des pluies est perturbée
aujourd’hui par les changements climatiques. La température moyenne varie entre 17°C et
26°C pendant les mois frais (novembre à février) et de 33°C à 40°C pour les mois chauds
(mars, avril et mai). L’évaporation est relativement importante. Les moyennes varient entre
7 et 8 mm/jour pendant la saison sèche et chaude, et entre 5 et 6 mm/jour en saison fraîche.
L’humidité relative oscille entre un maximum de 85 % en saison des pluies et un minimum
de 25 % en saison sèche. La zone d’étude fait partie des zones les plus arrosées du pays. Ce
qui rend favorable la pratique de l’élevage et de l’agriculture. L’intensité des pluies peut, par
conséquent, provoquer l’érosion des sols surtout lorsque le couvert végétal y est dégradé.

2.1.2. La végétation
La région des Hauts-Bassins se caractérise par la végétation de type soudanien. La zone
d’étude appartient au domaine phytogéographique Soudano-Guinéen tel que défini par
Guinko, 1984. Ce territoire phytogéographique est marqué par la présence d’importantes
espèces ligneuses. Les formations végétales rencontrées sont les savanes boisées, les savanes
arbustives, les savanes parcs, les forêts claires, les forêts galeries et les plantations
forestières. La zone d’étude bénéficie d’un couvert végétal assez dense ce qui offre
d’énormes potentialités sur le plan agro-sylvo-pastoral. Les principales espèces vegétales
rencontrées sont entre autres Vitellaria paradoxa, Parkia biglobosa, Lannea microcarpa,
Mangifera indica ; Faidherbia albida ; Anacardium occidentale, Tectona grandis,
Eucalyptus camaldulensis. Par contre, cette couverture végétale est beaucoup menacée de
nos jours à cause surtout des mauvaises pratiques agricoles. Les exploitations agricoles
gagnent du terrain au détriment de la végétation. On assiste donc à la montée du phénomène
de déforestation qui entraine la disparition de certaines espèces végétales et animales.

29
2.1.3. Les vents
Le régime des vents est tributaire de la position du FIT. En saison des pluies, ce sont les
vents de directions Sud-Ouest à Sud qui dominent. Ces vents de mousson sont d’intensités
relativement faibles, sauf en début et en fin d’hivernage où ils ont une vitesse relativement
élevée. Mais en saison sèche, les vents dominants sont les alizés continentaux ou Harmattan
qui soufflent sur la région. Ce sont des vents chauds et secs de vitesse relativement forte (en
moyenne 2,5 m/s à 10 m du sol) et de directions Nord-Ouest à Est. L’activité de ces deux
types de vents a des impacts sur le milieu physique principalement sur les sols et la
végétation de la zone d’étude.

2.1.4. Les unités géomorphologiques


Tandis que le centre, le nord et l’est du Burkina Faso se présentent comme étant une plaine à
relief monotone et plat, l’ouest et le sud-ouest burkinabè nous révèlent un aspect assez
différent. C’est en effet une région de plateau et de plaine possédant un relief mouvementé
dû à la présence de chaines et collines birrimiennes « se mêlant » à la « pseudo-falaise » et
aux buttes gréseuses qui tranchent nettement avec le relief (Sanou, 1984). Le relief de la
zone d’étude est fonction de la structure géologique en place. Il est constitué d’une
succession de pénéplaines et de plateaux auxquels s’ajoutent des buttes et collines dont les
altitudes peuvent varier de 250 et 700 mètres. Il faut noter également que le relief présente
d’importants bas-fonds offrant des possibilités d’aménagements agricoles dans la région
comme celles de Bama, de Banzon, de Niena et de Dionkelé. La carte 2 présente les
différentes formations géomorphologiques de la zone d’étude.

30
Carte 2 :Géomorphologie de la zone d'étude

2.1.5. Les unités géologiques


La région des Hauts-Bassins est constituée par des éléments du socle précambrien supérieur.
Elle repose principalement sur le bassin de Taoudéni. On y rencontre des roches
sédimentaires (grès), des roches magmatiques (granites, rhyolites, andésites, basaltes,
gabbro, dolérites, tonalites) et des roches métamorphiques (PRD, 2018). Du point de vue
géologique, on distingue dans la région des Hauts-Bassins, globalement trois grands
ensembles que sont le socle avec des formations cristallines et métamorphiques, le bassin
sédimentaire avec des formations à dominance gréseuse, les formations récentes (Tertiaire et
Quaternaire. Dans la zone d'étude proprement dite, on note essentiellement les calcaires-
dolomies des formations sédimentaires de la vallée du Mouhoun, qu'encadrent de part et
d'autre les diverses formations gréseuses. La carte 3 représente les formations géologiques
de la zone d’étude.

31
Carte 3: Géologie de la zone d'étude

2.1.6. Les types de sols


La répartition des différents types de sols est le reflet du climat, de la géomorphologie et de
la nature du substrat d’altération. En se référant à la base de données du Bureau National des
Sols (BUNASOLS), les types de sols rencontrés dans la zone d’étude sont les sols
sesquioxydes et matières organiques (61,3%), les sols peu évolués (19,5%), les sols
fersiallitiques (7,6%), les sols hydromorphes (6,45%), les sols à mull (3,3%), les sols
minéraux bruts (1,4%), les vertisols (0,4%). La carte 4 est une illustration de la répartition
géographique des différents types de sols de la zone d’étude.

32
Carte 4: Types des sols de la zone d'étude

2.1.7. Le réseau hydrographique


Le réseau hydrographique de la zone d’étude est assez fourni. On y distingue des eaux de
surface et des eaux souterraines. Les eaux de surface sont constituées par les cours d’eau
naturels, les plans artificiels et les mares naturelles. C’est une zone qui compte plusieurs
plans d'eau représentés par les retenues d'eau, les barrages mixtes, les mares et les micros
dépressions. Le principal fleuve est le Mouhoun et est constitué de ses affluents dont les
principaux sont la Dienkoa, le Guenako, le Kou et le Plandi. Le barrage le plus important est
celui de Samandéni situé sur le bassin versant du fleuve Mouhoun qui couvre une superficie
de 91 036km2. À ce jour, la région dispose de trente-neuf (39) barrages, vingt-un (21)
retenues d'eau (lacs, mares, boulis) avec une superficie aménageable de 739 ha. On peut
citer les barrages mixtes de dérivation de Diaradougou sur le Kou et Dienkoa dans le
Banzon. Cela contribue beaucoup au développement des activités agro-sylvo-pastorales et
en particulier le maraîchage. Mais, le caractère intermittent de la plupart des cours d'eau
couplé à leur pollution et ensablement continu due aux pratiques agricoles, rendent difficiles
l'abreuvement du bétail et la pratique du maraîchage en saison sèche.
La carte 5 présente le réseau hydrographique de la zone d’étude.

33
Carte 5: Réseau hydrographique de la zone d'étude

2.2. Les caractéristiques humaines


2.2.1. Les caractéristiques démographiques de la zone d’étude

2.2.1.1. La répartition spatiale de la population de la zone d’étude


La population de la région des Hauts bassins est inégalement répartie selon les provinces et
les communes. En 2019, la région comptait 2 238 375 habitants (RGPH, 2019). Parmi les
cinq communes de la zone d’étude Bama est la plus peuplées avec 85 798 habitants soit
3 ,83% de la population régionale. Elle est suivie respectivement par les communes de
Kourouma 51 231 habitants soit 2,29 % et de Samogogouan 45 410 habitants soit 2,03% ; de
Karankasso–Sambla 29 887 habitants, soit 1,34% et de Banzon 20 045 habitants soit
0,90% de la population régionale (RGPH, 2019). Le tableau 6 est une illustration de la
répartition de la population des cinq communes situées autour du barrage de Samandéni.

34
Tableau 6 : Répartition de la population dans les cinq communes de la zone d’étude
Communes Effectifs Poids de la commune (%) dans la région.
Bama 85 798 3 ,83%
Banzon 20 045 0,90%
Karangasso –Sambla 29 887 1,34%
Kourouma 51 231 2,29 %
Samogogouan 45 410 2,03%
Total 232 371 10,39%
Source : INSD, RGPH 2019

Aujourd’hui, les cinq communes situées autour de la zone humide du barrage de Samandéni
comptent 232 371 habitants soit 10,39% de la population régionale (RGPH, 2019). Cette
population riveraine du plan d’eau, relativement importante constitue une pression sur le
barrage. Cela peut présenter des risques de dégradation de la ressource (ensablement,
pollution) si des mesures adéquates ne sont pas prises.

2.2.1.2. La migration
Les caractéristiques du phénomène migratoire montrent que la région des hauts bassins est
une zone d’accueil. Les résultats de la présente étude montrent que 16,48% des personnes
enquêtées sont des allochtones. Selon le RGPH 2006, le solde migratoire de la région était
positif. Aussi, 24,4% des résidents de la région ne sont pas des natifs, mais plutôt des
migrants (PRD, 2018). Ces migrants viennent surtout de l’intérieur du pays. Ils viennent
essentiellement des régions du Nord, du plateau central, de la Boucle du Mouhoun et du
Centre-Ouest. Cette attraction pour la région s’explique par les potentialités agronomiques
dont regorgent la zone et les conditions naturelles plus ou moins favorables. Cette situation
de zone d’accueil a pour conséquence l’accentuation de la pression démographique sur les
ressources naturelles. Ce qui engendre la réduction de la superficie de la végétation naturelle
au profit des exploitations agricoles.

2.2.2. Les activités socio-économiques

2.2.2.1. L’agriculture
L’agriculture est la principale activité économique de la zone d’étude. Selon l’enquête
réalisée dans le cadre de la présente recherche 96,7% des personnes interrogées affirment
que l’agriculture est leur principale activité économique quand bien même le système de
production reste rudimentaire et de type pluvial. C’est une agriculture extensive car elle
utilise de grandes superficies et beaucoup d’intrants chimiques. Cette pratique agricole
contribue fortement à la dégradation du milieu naturel de la zone d’étude.

35
En effet, cette forme d’agriculture a pour conséquence la réduction du couvert végétal,
l’érosion des sols, l’ensablement et la pollution des bas-fonds et des cours d’eaux. Les
productions vivrières sont le maïs, le riz, le mil le sorgho blanc, le niébé, le voandzou,
l’igname, la patate. Les principales cultures de rentes sont par ordre d’importance le coton,
l’arachide, le sésame et le soja.

2.2.2.2. La culture maraîchère


La culture maraîchère est aussi développée dans la région. Elle est pratiquée aux abords des
nombreux cours d’eaux et petits barrages qui jalonnent la région. Les espaces aménagés
constituent donc des opportunités pour la production des produits de contre saison pour les
populations. Elle occupe ces dernières pendant la saison sèche. Les résultats de cette étude
montrent que 20,88% des enquêtés pratiquent la culture maraîchère comme leur activité
économique secondaire. Le haricot vert, l’oignon, l’aubergine, la tomate, la pomme de terre,
le chou, la pastèque, le piment, le gombo, la carotte, l’ail, le poivron et la laitue sont les
différentes spéculations produites. Le tarissement de la majorité des plans d’eau survient très
souvent avant fin avril (PRD, 2018). Cette situation constitue une menace pour la filière.

2.2.2.3. L’élevage
L’élevage est une activité essentielle dans la région des Hauts-Bassins. C’est une des
principales sources de revenus de la population. Les enquêtes de la présente étude révèlent
que 50,55% des personnes pratique l’élevage comme activité secondaire.
Avec 16,6 % des effectifs nationaux en bovins, la région, malgré les conditions climatiques
(présence de trypanosomiases) peu favorables, est classée parmi les grandes régions
d’élevage du Burkina Faso. Le cheptel de la région est composé de bovins, d’ovins, de
caprins, d’asins, de porcins, d’équins et de la volaille. Selon la DRRAH en 2019, la région
comptait 1 666 602 têtes de bovins, 985 878 têtes d’ovins, 942 328 de caprins et 6 248 953
têtes de volailles (poules, canards, pintades, pigeons, dindons). Néanmoins, les systèmes de
production dominants sont restés traditionnels avec pour conséquence une faible
productivité des animaux. Les types d’élevage dominant pratiqués sont l’élevage de
transhumance et l’élevage sédentaire extensif. Ces pratiques pastorales ont des effets
néfastes sur l’environnement car elles provoquent le tassement du sol, la destruction de la
galerie forestière aux abords des cours d’eau. Le tableau 7 est une estimation du cheptel
dans la zone d’étude.

36
Tableau 7 : Estimation du cheptel dans la province du Houet et du Kénédougou en
2019
Provinces Asins Bovins Caprins Ovins Volailles Porcins
Houet 68 602 892 938 728 828 682 404 4 478 575 668 108
Kénédougou 29 899 482 915 63 735 135 507 857190 15 740
Total 98 501 1 375 853 792 563 817 911 5 335 765 683 848
Source : DRRAH des Hauts Bassins, 2019

2.2.2.4. La pêche
Le sous-secteur de la pêche occupe une place importante dans l’économie de la région
d’étude au regard de sa contribution dans le développement économique et social. Elle
procure de l’emploi et des sources de revenus aux populations. La région produit environ
4000 tonnes de poissons par an. Ce qui la classe au 2e rang dans la production halieutique
du pays. C’est une activité qui est pratiquée au niveau des nombreux cours d’eau et barrages
de la région. Mais le tarissement et l’asséchement des plans d’eau constituent un frein pour
le développement du secteur. Néanmoins avec la construction du barrage de Samandéni,
c’est une activité qui prend de l’ampleur. En effet, la mise en eau du barrage a entrainé une
arrivée massive de pêcheur venu de la Kompienga et du Mali. Cette situation engendre aussi
une pression sur les ressources naturelles car elle nécessite une utilisation importante de bois
pour la transformation du poisson.

2.2.2.5. L’artisanat
L’artisanat occupe une place très importante dans l’économie de la région. La place de ce
sous-secteur en tant que pourvoyeur d’emplois et créateur de richesses, n’est plus à
démontrer. En effet, l’artisanat permet la mise en valeur des ressources locales, la
production de biens et services, la promotion et la conservation du patrimoine culturel.
L’artisanat est un domaine qui utilise beaucoup de ressources naturelles (bois, eau, sol) pour
la confection des œuvres d’arts. Il constitue donc un moyen de pression sur les ressources
environnementales.

37
Conclusion partielle
Cette première partie, qui est subdivisée en deux chapitres, a permis de présenter le cadre
théorique, méthodologique, les caractéristiques physiques et humaines de la zone d’étude.
Le premier chapitre a fait la part belle au cadre théorique de la recherche. Il a mis en exergue
la revue de littérature, la définition des concepts, la problématique, les objectifs, les
hypothèses de recherche. La démarche méthodologique a permis de décliner les techniques
d’échantillonnage spatial et démographique, les techniques de collecte et de traitement des
données. Au terme de ce chapitre, il ressort que plusieurs auteurs ont travaillé sur la question
de la dégradation des terres sous différents angles et dans des espaces géographiques
différents. Toutefois, la question continue de mobiliser la communauté scientifique vu que le
phénomène de la dégradation des terres persiste. Le second chapitre, lui, a abordé les
caractéristiques physiques et humaines du milieu d’étude. Il y ressort que l’environnement
naturel de la zone regorge d’énormes potentialités (sols relativement riches, ressources
végétales et fauniques, ressource en eau.). Sur le plan topographique, c’est une région de
plaine et de plateau avec la présence de collines et de buttes gréseuses. Au niveau humain, la
région est une zone d’accueil avec une population qui croît continuellement. L’agriculture
est la principale activité économique.

38
DEUXIEME PARTIE

DYNAMIQUE PROSPECTIVE DE L’OCCUPATION DES


TERRES AUTOUR DU BARRAGE DE SAMANDENI

Cette partie est composée des chapitres trois (03) et quatre (04). Le chapitre trois (03) est
consacré d’une part à l’évolution spatio-temporelle des unités d’occupation des terres et
d’autre part aux facteurs de dégradations. Quant au chapitre (04) quatre, il aborde la
simulation par automates cellulaires en vue d’avoir une cartographie prospective sur
l’évolution des terres à l’horizon 2037.

39
CHAPITRE 3 : ANALYSE DE LA DYNAMIQUE DE DEGRADATION
DES TERRES AUTOUR DU BARRAGE DE SAMANDENI
Dans le présent chapitre, il est question de l’évolution des terres et des causes qui sous-
tendent cette évolution.

3.1. Dynamique des unités d’occupation des terres en 1990, 2003 et 2017
Le traitement des images Landsat de 1990, 2003 et 2017 a permis d’établir une cartographie
de l’occupation des terres de la zone d’étude. Dans le cadre de cette étude, les unités
d’occupation des terres sont : les cultures annuelles, les cultures permanentes, la forêt
galerie, la savane arborée, la savane arbustive et herbeuse, les habitats, les plantations
forestières, les sols nus, les vergers et les surfaces en eau. La planche cartographique
suivante permet de percevoir la dynamique des unités d’occupation en 1990, 2003 et 2017.
La planche cartographique 1 représente les unités d’occupation des terres en 1990, 2003 et
2017.

40
Planche cartographique 1: occupation et utilisation des terres en 1990, 2003 et 2017 autour du barrage de Samandéni

41
L’observation de la planche cartographique permet de tirer les conclusions suivantes :

 En 1990, on observe une domination de la savane arborée et de la savane arbustive et


herbeuse. Les zones de cultures, les eaux de surfaces et les habitats sont moins présents.
 En 2003, on constate une légère diminution de la savane au profit des zones de cultures.
On assiste à une réduction des eaux de surface et une augmentation des zones
d’habitations.
 En 2017, on remarque que la savane et la forêt galerie ont beaucoup reculé au profit des
zones de cultures et des habitations. Dans le même temps, on note que les surfaces en
eau ont gagné du terrain.
Les proportions des unités d’occupations permettent de mieux percevoir cette dynamique.

3.1.1. Occupation des terres autour du barrage de Samandéni en 1990, 2003 et 2017
L’analyse diachronique à partir des images satellitaires de 1990, 2003 et 2017 a permis de
mieux appréhender la dynamique des terres autour du barrage de Samandéni.
Tableau 8 : Superficie et proportion des unités d’occupation des terres en 1990, 2003 et
2017

1990 2003 2017


Unités Superficie Pourcentage Superficie Pourcentage Superficie Pourcentage
(ha) (%) (ha) (ha) (ha) (%)
Culture 71225,48 16,53 146 254,09 33,94 264 933,28 61,48
annuelle
Culture 16 107,95 3,74 20 061,62 4,66 21 066,58 4,89
permanente
Forêt 4 784,75 1,11 4 360,66 1,01 2 696,55 0,63
galerie
Habitat 101,49 0,02 477,88 0,11 2 879,05 0,67
Plantation 33,55 0,01 247,30 0,06 33,55 0,01
forestière
Savane 16 652,04 3,86 13 075,72 3,03 12 836,51 2,98
arborée
Savane 317 635,49 73,71 244 259,20 56,68 115 180,28 26,73
arbustive et
herbeuse
Sol nu 190,56 0,04 364,85 0,08 260,23 0,06
Surface en 4 211,36 0,98 1 503,19 0,35 10 706,85 2,48
eau
Verger 0 0 338,81 0.08 350,46 0,08
Total 30 943,14 100 430 943,34 100,00 430 943,34 100,00
Source : Données statistiques des traitements des images Landsat 1990, 2003 et 2017

42
 Occupation et utilisation des terres en 1990

En 1990, les formations végétales naturelles (la savane arbustive et herbeuse, savane
arborée, forêt galerie) occupaient plus de 3/4 (78,68%) de la zone d’étude. La savane
arbustive et herbeuse était l’unité la plus importante avec 73,71% d’occupation. Les zones
de cultures (culture permanente et annuelle) n’occupaient que 20,27% des superficies en
1990. Les surfaces en eau ne comptaient que 0,98%. Les habitats, les sols nus et les
plantations forestières occupaient, quant à eux, 0,07% de la superficie de la zone d’étude.

 Occupation et utilisation des terres en 2003

En 2003, on note que les zones de cultures ont connu une augmentation significative de leur
superficie par rapport à l’année 1990. Elles sont passées de 20,27% en 1990 à 38,6% en
2003. Soit une hausse de 18,33%. De 1990 à 2003, les habitats, les sols nus et les plantations
forestières ont connu de légères augmentations passant respectivement de 0,02 % à 0,11%,
de 0,04% à 0,08% et de 0,01 % à 0,06%. Par contre, les formations végétales naturelles et
les surfaces en eau sont en baisses par rapport à l’année 1990. Les formations végétales
naturelles sont estimées à 60,72% en 2003 soit une réduction de 17,96% comparativement à
1990.Quant aux surfaces en eau, elles sont passées de 0,98% à 0,35% soit une perte de
0,6%.

 Occupation et utilisation des terres en 2017

En 2017, on observe une augmentation vertigineuse des zones de cultures. À cette date, ces
unités occupaient plus des 2/3 (66,37%) des superficies alors qu’elles n’occupaient que
seulement 20,27% en 1990. Les habitats et les surfaces en eau sont en hausse. Ils occupaient
respectivement 0,67% et 2,48% en 2017. La végétation naturelle, quant à elle, occupait 30,
34%.

À la lecture des évolutions, il ressort de façon globale que la couverture végétale de la zone
d’étude diminue au profit des zones de cultures et des habitats et une légère hausse des sols
nus. Ce qui dénote une dégradation de la végétation dans le milieu d’étude du fait des
actions anthropiques, de la croissance démographique et des facteurs naturels. Cependant les
ressources en eau de surfaces sont en hausse du fait de la mise en eau du barrage en 2017.
Le graphique 1 illustre la synthèse de l’évolution des unités d’occupation des terres en 1990,
2003 et 2017.

43
Graphique 1: Synthèse des unités d'occupation des terres en 1990, 2003 et 2017

80,00

70,00
Unité d'occupation des terres en%

60,00

50,00

40,00

30,00

20,00

10,00

-
1 990 2003 2017

Culture annuelle Culture permanente Forêt galerie


Habitat Plantation forestière Savane arbrée
Savane arbustive Sol nu Surface en eau
Verger

Source : Traitement des images Landsat de 1990, 2003 et 2017

3.1.2. Évolution du taux moyen annuel d’expansion spatiale des unités d’occupations
des terres entre 1990 et 2017
L’analyse des valeurs du taux de changement montre que les valeurs positives indiquent une
progression et les valeurs négatives une régression. Les valeurs proches de zéro indiquent
que la classe est relativement stable (Kpedenou et al, 2017). Le tableau 9 est une synthèse
des taux d’expansions spatiales des unités d’occupation des terres.

44
Tableau 9 : Taux d'expansion spatiale de l'occupation des terres de 1990 à 2017

1990 et 2003 2003 et 2017 1990 et 2017


Unités
% Évolution % Évolution % Évolution
Culture 5,53 Progressive 4,24 Progressive 4,87 Progressive
annuelle
Culture 1,69 Progressive 0,35 Progressive 1,00 Progressive
permanente
Forêt galerie -0,71 Régressive -3,43 Régressive -2,12 Régressive
Habitat 11,92 Progressive 12,83 Progressive 12,39 Progressive
Plantation 15,41 Progressive -14,27 Régressive 0,00 Stable
forestière
Savane -1,86 Régressive -0,13 Régressive -0,96 Régressive
arborée
Savane -2,02 Régressive -5,37 Régressive -29,34 Régressive
arbustive et
herbeuse
Sol nu 5,00 Progressive -2,41 Régressive 1,15 Progressive
Surface en -7,92 Régressive 14,02 Progressive 3,46 Progressive
eau
Verger 44,81 Progressive 0,23 Progressive 21,70 Progressive
Source : Données statistiques des traitements d’images Landsat de 1990, 2003 et 2017
 Expansion moyenne annuelle des unités d’occupation entre 1990 et 2003

De 1990 à 2003, on remarque que les zones de cultures, les habitats, les plantations
forestières, les sols nus et les vergers ont connu une progression dans leur évolution. Les
unités qui ont connu d’importantes progressions spatiales sont les vergers, les plantations
forestières et les habitats avec respectivement 44,81%, 15,41% et 11,92% de taux
d’expansion par an. Cet état de fait peut s’expliquer par les processus de reboisement,
l’introduction de l’arboriculture fruitière dans la zone d’étude et aussi par la croissance
démographique. Les zones de cultures ont connu dans leur ensemble une progression de
7,22% par an, soit 5,53% pour les cultures annuelles et 1,69% pour les cultures permanentes.

45
Durant cette période, les sols nus ont vu leur superficie croître en moyenne de 5%
annuellement. La progression des zones de cultures et des sols nus est la conséquence des
mauvaises pratiques agropastorales. Entre ces deux dates, d’autres unités d’occupations ont
vu leur superficie régressée. Ce sont la forêt galerie, la savane arborée, la savane arbustive et
herbeuse et les surfaces en eau.

La forêt galerie a connu une régression annuelle moyenne de 0,71% contre une régression
de 1,86% pour la savane arborée et de 2,02% pour la savane arbustive. Les surfaces en eau
ont, quant à elles, régressé de 7,9 % par an. Ce constat atteste de la preuve de la pression
anthropique sur les ressources naturelles dans le secteur d’étude. À cela s’ajoute les
variations climatiques marquées par l’irrégularité des précipitations et l’augmentation des
températures entrainant une réduction de la capacité de rétention des cours d’eau. Le
graphique 2 présente les taux moyens d’expansion entre 1990 et 2003.

Graphique 2: Taux moyen d'expansion annuelle des unités d'occupation des terres
entre 1990 et 2003

Source : Données statistique des traitements d’image de 1990 et 2003

 Expansion moyenne annuelle des unités d’occupation entre 2003 et 2017

De 2003 à 2017 le constat est que la plupart des unités d’occupation des terres ont poursuivi
leur dynamique de progression et de régression. C’est le cas de l’ensemble des zones
cultures avec une expansion spatiale moyenne de 4,59 % par an. Mais, on note une légère
baisse dans la progression par rapport à la période écoulée (1990-2003). Il en est de même
au niveau des habitats, la tendance progressive de cette unité s’est accentué durant cette
période avec taux de 12,83%. Ce taux était de 11,92% entre 1900 et 2003.

46
Les vergers également sont restés dans leur situation de progression. Néanmoins, on note un
ralentissement dans le rythme de progression. En clair, le taux d’expansion moyen annuel
est passé de 44,81% à la période précédente (1990-2003) à 21,70% par an entre 2003 et
2017.

Cette situation pourrait s’expliquer par le ralentissement des activités de reboisement et la


persistance des pratiques agricoles néfastes pour l’environnement. Le graphique 3 présente
le taux moyen d’expansion annuelle entre 2003 et 2017.

Graphique 3: Taux moyen d'expansion annuelle des unités d'occupation des terres
entre 2003 et 2017

Source : Données statistiques des traitements d’images de 2003 et 2017

 Expansion moyenne annuelle des unités d’occupation entre 1990 et 2017

Entre 1990 et 2017, on remarque une progression des zones de cultures (5,87%), des habitats
(12,39%), des sols nus (1,15%) des surfaces en eau (3,46%) et des vergers (21,70%). Au
même moment, on constate une régression moyenne de 32, 42% de la végétation naturelle
dans son ensemble. Plus spécifiquement, la forêt galerie, la savane arborée et la savane
arbustive et herbeuse ont connu une régression moyenne annuelle respectivement de 2,12%,
0,96% et de 29,34% durant ces vingt-sept ans.

47
Durant cette période, seules les plantations forestières sont restées dans une situation de
stabilité. Le graphique 4 est une illustration du taux moyen d’expansion annuelle entre 1990
et 2017.

Graphique 4: Taux moyen d'expansion annuelle des unités d'occupation des terres
entre 1990 et 2017

30
Taux moyen annuel en %

20
10
0
-10
-20
-30
-40
Savane
Plantatio
Culture arbustiv
Culture Forêt n Savane Surface
permane Habitat e et Sol nu Verger
annuelle galerie forestièr arborée en eau
nte herbeus
e
e
1990-2017 4,87 1 -2,12 12,39 0 -0,96 -29,34 1,15 3,46 21,7

Source : Données des traitements d’images de 1990 et 2017

De l’analyse globale du tableau, il ressort que la végétation naturelle a régressé, les sols nus
ont progressé au profit des zones de cultures et des habitats. Ce qui traduit une dégradation
des ressources naturelles dans la zone d’étude. Cette dégradation des terres s’explique à la
fois par les actions anthropiques (mauvaises pratiques agropastorales, …), la croissance
démographique et les facteurs naturels marqués par l’irrégularité des précipitations et
l’augmentation des températures. Néanmoins, parmi les ressources naturelles, on note que
les surfaces en eau ont connu une progression due principalement à la construction du
barrage de Samandéni.

3.1.3. Détection des types de changement des unités d’occupation des terres entre 1990
et 2017
L’analyse des changements des unités d’occupation des terres entre les différentes dates
s’est faite à partir des matrices de transition. La matrice de transition est un tableau qui
permet de mettre en évidence les différentes formes de conversions subies par les unités
d’occupation du sol entre deux dates t1 et t2, et de décrire les changements intervenus
(Kpedenou et al, 2017). Elle présente trois situations d’analyses. Il s’agit d’une situation de
gain, de stabilité et de perte.

48
Les unités d’occupation des terres situées sur de la diagonale sont celles dont les superficies
sont restées stables c’est-à-dire que leurs superficies n’ont subi aucun changement entre les
deux dates. Par contre, les unités d’occupations situées au-dessus et en dessous de la
diagonale de la matrice sont celles qui ont connu des changements dans leurs superficies.
Ainsi les unités situées au-dessus de la diagonale sont celles qui ont connu une augmentation
(gain) de leur superficie, tandis que celles en dessous sont celles qui ont subi des pertes. La
lecture de la matrice se fait des lignes vers les colonnes.

 Changement entre 1990 et 2003

Tableau 10: Matrice de transition entre 1990 et 2003

Unités Ca Cp Fg Ha Pf Sa Sab Sn Se Vg Total


1990
Ca 55271 605 256 126 25 327 14373 135 6 102 71225
Cp 978 13320 365 27 73 1096 185 63 16108
Fg 289 1369 1865 0 193 971 1 62 34 4785
Ha 1 0 101 0 101
Pf 1 0 1 32 34
Sa 2288 344 431 3 35 4856 8651 20 24 16652
Sab 87332 2736 1294 220 171 7357 218052 39 361 74 317636
Sn 1 190 191
Se 95 1688 150 15 270 1115 870 9 4211
Total 146254 20062 4361 478 247 13076 244259 365 1503 339 430943
2003
Source : Traitement des images Landsat de 1990 et 2003

Ca = Culture annuelle ; Cp = Culture permanente ; Fg= Forêt Galerie ; Ha = Habitat ;


Pf= Plantation forestière ; Sa= Savane arborée ; Sab = Savane arbustive et herbeuse ; Sn =
Sol nu ; Se = Surface en eau ; Vg = Verger

Entre 1990 et 2003, 294525 hectares d’unité d’occupation des terres n’ont pas subi de
changements dans leurs superficies, soit un taux de 68,34%. La savane arbustive est l’unité
d’occupation qui a le plus conservé sa superficie durant la période soit 218052 hectares. Elle
est suivie respectivement par les cultures annuelles (55271 ha), les cultures permanentes
(13320 ha), des savanes arborées (4943 ha) et la forêt galerie (1946 ha). Au même moment,
28178 hectares d’unités d’occupation ont connu une augmentation de leur superficie. Ce qui
correspond à 6,54% du territoire d’étude. La savane arbustive et herbeuse est l’entité qui a
connu le plus de gain en termes de superficie (14373) au détriment des cultures annuelles,
des cultures permanentes, de la forêt galerie et de la savane arborée.

49
L’un des faits marquants entre 1990 et 2003 est l’apparition de 339 hectares de verger en
2003 alors cette unité était absente dans la zone d’étude en 1990. La présence de verger en
2003 est due à l’introduction de l’arboriculture fruitière (manguiers, orangers, …) dans la
zone d’étude. Aussi, note-t-on une augmentation de 174 hectares des sols nuls sur la période
au détriment surtout des cultures annuelles et des savanes arbustives.

Cette situation pourrait s’expliquer par la coupe abusive du bois, la destruction de la


végétation naturelle, les pratiques agricoles non contrôlées et l’augmentation de l’habitat
(153 hectares) au détriment des zones de cultures. Durant ces treize années, la végétation
naturelle (savane arbustive, savane arborée et foret galerie) a perdu 89 909 hectares au profit
des zones de cultures (culture annuelle et permanente) et des habitats. Au cours de cette
décennie, les surfaces en eau ont enregistré 2 708 hectares de perte en superficie.

 Changement entre 2003 et 2017

Tableau 11: Matrice de transition entre 2003 et 2017


Unités Ca Cp Fg Ha Pf Sa Sab Sn Se VgTotal
2003
Ca 130168 1510 187 2028 2 301 9813 37 2031 177 146254
Cp 2915 14766 228 150 231 350 17 1384 20 20062
Fg 1661 395 1336 14 1 240 164 0 542 9 4361
Ha 92 4 335 8 39 478
Pf 120 41 10 3 3 3 68 247
Sa 5478 930 146 12 3818 2022 644 26 13076
Sab 124084 2903 764 339 1 8186 102771 16 5096 101 244259
Sn 172 1 1 190 365
Se 148 403 26 12 914 1503
Vg 96 115 23 2 27 24 4 29 18 339
Total 264933 21067 2697 2879 34 12837 115180 260 10707 350 430943
2017
Source : Traitement d’image Landsat de 2003 et 2017

Entre 2003 et 2017, 254 319 hectares d’unité d’occupation des terres de la zone d’étude
sont restés stables. Les unités d’occupations qui sont restées stables sont les cultures
annuelles (130168 hectares) suivies respectivement des savanes arbustives (102771
hectares), des cultures permanentes (14766 hectares), des savanes arborées (3818 hectares)
et des forêts galeries (1336 hectares). On note également que 27 446 hectares, d’unités
d’occupation ont connu des gains de superficie au détriment d’autres d’unités sur la même
période. La culture annuelle est l’unité d’occupation qui a connu plus d’augmentation de sa
superficie (16086 ha) au profit surtout de la savane arbustive, des habitats, et des surfaces en

50
eau. Les surfaces en eau ont progressé de 1503 ha à 10707 au profit des zones de cultures et
des savanes. Cela s’explique surtout par la mise en eau du barrage en 2017. Sur la même
période on note que 140 131 hectares d’unités d’occupation des terres ont connu des pertes
de superficies.

La savane arbustive est l’entité qui a perdu plus de superficie soit 136 277 ha au profit de
124 084 ha de culture annuelle, de 2903 ha de culture permanente et de 339 ha d’habitats.
Elle est suivie respectivement de la savane arborée qui a perdu 6 566 ha, des cultures
permanentes (2915 hectares) et de la forêt galerie (2056 hectares). Il faut noter que 5478
hectares de savane arborée, 2915 de culture permanente et 1795 hectares de forêt galerie ont
été convertis en culture annuelle. Dans le même temps, les sols nus sont passés de 365 ha à
260 ha.

 Changement entre 1990 et 2017


Tableau 9 : Matrice de transition entre 1990 et 2017

Unités Ca Cp Fg Ha Pf Sa Sab Sn Se Vg Total


1990
Ca 64315 715 109 1466 8 245 3172 28 1069 97 71225
Cp 2325 12057 141 238 127 178 1024 17 16108
Fg 1295 1364 1174 7 1 212 127 0 598 7 4785
Ha 0 0 101 101
Pf 1 4 6 0 23 34
Sa 7478 1069 266 12 1 4311 3000 496 19 16652
SAb 189003 4037 954 1055 17 7842 108586 42 5893 206 317636
Sn 0 1 190 191
Se 516 1824 48 99 117 0 1604 4 4211
Total 264933 21067 2697 2879 34 12837 115180 260 10707 350 430943
2017
Source : Traitement d’image Landsat de 1990 et 2017

Entre 1990 et 2017, on remarque que 192 344 ha d’unité d’occupation sont restés stables.
Au cours de cette période, on observe une régression des superficies de la végétation
naturelle au profit des zones de cultures. En effet, la savane arborée est passée de 16652
hectares en 1990 à 12 837 hectares en 2017 soit une perte de 3 815 hectares. La savane
arbustive et herbeuse a perdu 202 456 hectares, soit une perte de 46,98% de sa superficie
durant ce temps. La forêt galerie a connu aussi une forte régression en passant de 4785 ha à
2697 hectares, soit 2088 hectares de perte. La régression de la végétation naturelle
s’explique par l’extension des zones de cultures et des habitats. Les cultures annuelles et les

51
cultures permanentes sont passées respectivement de 71225 hectares à 264933 et de 16108 à
21067 hectares entre 1990 et 2017. Ce qui représente une augmentation de 193 708 ha de
culture annuelle et de 4959 ha de culture permanente. Aussi durant la période d’étude, on
enregistre une augmentation des superficies des sols nus, des habitats et des surfaces en eau.
Les sols nus ont augmenté de 191 hectares à 260 hectares.

Cet état de fait se traduit par l’expansion des mauvaises pratiques agropastorales (coupe du
bois, feux de brousse, piétinement du bétail...). Tandis que les habitats ont connu une
augmentation de 2778 hectares au détriment surtout des zones de cultures et de la savane
arbustive et herbeuse. Ce constat dénote de la croissance démographique dans la zone
d’étude et de la pression anthropique sur les ressources naturelles. Quant aux eaux de
surface, elles ont gagné aussi du terrain sur les zones de cultures et la végétation naturelle.
Elles sont passées 4211 ha à 10707 ha. Cela est dû à la construction du barrage qui a
engendré un déboisement important d’arbres et d’arbustes et la colonisation des espaces
boisées par des champs.

De l’analyse des différents tableaux, il ressort d’une manière générale que durant vingt-sept
(27) ans la végétation naturelle a régressé, les sols nus ont gagné du terrain. Par contre, les
habitats et les zones de cultures ont connu une progression. Ce constat sous-tend une
dégradation des ressources naturelles dans la zone d’étude. À l’inverse on note une nette
progression des eaux de surface du fait de la mise en eau du barrage et aussi des vergers.
Comment les populations perçoivent-elles l’évolution de leur environnement ?

1.2.7. Perception des populations sur la dynamique des terres

 Perception sur la dynamique du couvert végétal

Il ressort des entretiens que les populations constatent une dégradation de leur
environnement. 100% des enquêtés reconnaissent que la végétation naturelle de leurs
localités a régressé. Parmi ces derniers 80% estiment que cette régression est forte contre
20% qui la jugent moyenne. Aussi les populations signalent-elles la diminution voire la
disparition de certaines espèces d’arbres et d’herbes Comme : Trichilia emetica, Detarium
microcarpum, Afzélia africana, Kaya senegalensis. Le graphique 5 est une présentation la
perception des populations sur l’ampleur de la dégradation spatiale de la végétation
naturelle.

52
Graphique 5 : Perception de l’ampleur de dégradation spatiale de la végétation
naturelle

Source : Enquête terrain, Août 2020, TRAORE Dramane

La dégradation du couvert végétal a des répercussions sur les sols.

 Perception sur la dynamique des sols

En ce qui concerne la dynamique des sols, les populations perçoivent aussi une dégradation.
La totalité des enquêtés affirment que les sols connaissent une dégradation en termes de
qualité. Cette situation se manifeste par la baisse des rendements agricoles selon 63 ,19 %
des enquêtés. Par contre 36,80% d’entre eux estiment que l’apparition des sols nus atteste de
cette dégradation. Pour ce qui est de l’ampleur de la dégradation des sols 56,82% des
personnes interrogées qualifient cette dégradation de forte tandis que 43,18 % la qualifie de
moyenne. Le graphique 6 matérialise les proportions de l’ampleur de la dégradation des sols.

Graphique 6: Perception de l'ampleur de la dégradation spatiale des sols

Source : Enquête terrain, Août 2020, TRAORE Dramane

53
Les populations de la zone d’étude sont conscientes de la dégradation des sols dans leurs
localités. Cette dégradation se fait de façon chimique et mécanique et impacte fortement les
productions agricoles.

 Perception sur la dynamique des eaux de surface

Les populations de la zone d’étude perçoivent différemment la dynamique des eaux de


surface. En effet, 60,25% d’entre elles affirment avoir constaté une dégradation de cette
ressource au cours de la dernière décennie. Néanmoins, l’ampleur de la dégradation est
diversement perçue. Plus de la moitié (53,51%) estime que cette dégradation est forte.
Pendant ce temps, 42,11% pensent que l’ampleur est moyenne. Par contre, seulement 4,39%
la qualifie de faible. Le graphique 7 illustre la perception des enquêtés sur l’ampleur de la
dégradation des surfaces en eaux.

Graphique 7: Perception de l’ampleur de la dégradation spatiale des surfaces en eaux

4,39%

Forte
42,11% 53,51% Moyenne
Faible

Source : Enquête terrain, Août 2020, TRAORE Dramane

Il ressort des entretiens que cette dégradation est aussi marquée par les phénomènes de
tarissements, d’assèchement et d’ensablement des points d’eaux dans les localités de la zone
d’étude. Mais, on note que 35,75% des enquêtés affirment que les eaux de surfaces n’ont pas
connues de dégradation. Quels sont donc les facteurs qui sont à la base de la dégradation des
terres autour de la zone humide du barrage de Samandéni ?

3.2. Les facteurs de dégradation des terres autour du barrage de


Samandéni
Les terres (eau, sol, végétation) de la zone d’étude connaissent une évolution régressive au
fil des années. Cette situation de dégradation des terres dans la zone a été perceptible à
travers les différentes enquêtes et entretien effectués auprès des populations.

54
Les observations directes sur le terrain ont permis également de pointer du doigt cette
réalité. De ces travaux, il ressort que plusieurs facteurs d’ordre naturels et anthropiques sont
la cause de la dégradation des terres autour de la zone humide du barrage de Samandéni.

3.2.1. Les facteurs naturels


L’étude de l’implication des facteurs naturels dans la dégradation des terres s’est faite sur la
base de deux tendances. La première s’est basée sur la perception des populations locales.
La seconde sur l’analyse de l’évolution des différents paramètres climatiques que sont les
précipitations, les vents et les températures. Ce qui a permis de réaliser des graphiques pour
illustrer l’évolution de ces paramètres.

3.2.1.1. Les variations pluviométriques


À l’instar de l’ensemble du pays, l’ouest du Burkina Faso enregistre des perturbations
pluviométriques. On observe une variation de la pluviométrie en fonction des années. Les
résultats issus des enquêtes de la présente étude illustrent bien cet état de fait. En effet,
85,16% des personnes interrogées estiment que la pluviométrie a régressée contre 8,24% qui
pensent que cette dernière a connu une hausse tandis que 6,59% des enquêtés jugent que la
pluviométrie est restée stable. Cette baisse tendancielle de la pluviométrie a pour
conséquence la dégradation des ressources naturelles. Ainsi cette situation entraine une
dégradation du couvert végétal et des ressources en eaux de surface respectivement de
31,81% et de 18,13% selon les informations collectées auprès des enquêtés. Dans cette
même logique, les travaux sur le terrain révèlent aussi une variation au niveau de la durée
des saisons pluvieuses. Ainsi, les données recueillies auprès des ménages montrent que
58,79% ; 35,71% et 5,49% trouvent que la saison des pluies est devenue respectivement
moins longue, plus longue et inchangée. Les pluies connaissent aussi une variation dans leur
intensité.

50% des personnes enquêtées estiment que les pluies sont devenues plus intenses alors que
46,7% affirment qu’elles sont devenues moins intenses. La forte intensité des pluies
accentue le phénomène de l’érosion des sols principalement là où le couvert végétal y est
fortement dégradé. Dans ces conditions, l’eau décape la couche arable du sol et emporte les
éléments nutritifs de celui-ci. 41, 76% des personnes interrogées attribuent la dégradation
des sols à l’érosion hydrique dans la zone d’étude. La photo 1 illustre l’impact de l’érosion
hydrique sur les sols.

55
Photo 1 : Phénomène de l’érosion hydrique

Cliché : TRAORE Dramane, Enquête terrain, Août 2020

Les données pluviométriques viennent appuyer celles des enquêtes terrain. Le graphique 8
illustre ce fait.
Graphique 8 : Évolution de la pluviométrie de la station de Bobo Dioulasso de 1990 à
2018

Source : Agence Nationale de la Météorologie

L’analyse de la courbe montre que c’est en 2018 que la pluviométrie est la plus élevée et que
l’année 2017 a été la moins arrosée. L’allure de la courbe laisse percevoir des périodes
d’abondances et de déficit pluviométriques. Ainsi, les périodes de 1990 à 1995, de 2006 à
2009, 2014 à 2016 et l’année 2018 correspondent aux périodes d’excédents pluviométriques.

56
On constate que durant ces périodes la pluviométrie se situe au-dessus la droite de tendance
et de la moyenne mobile d’ordre 5. Par contre de 1996 à 2005, de 2010 à 2013 et l’année
2017 on observe un déficit pluviométrique car les précipitations sont inférieures à la droite
de tendance et à la moyenne mobile d’ordre 5. L’analyse de ces paramètres pluviométriques
corrobore celle des enquêtes terrains.

3.2.1.2. Les variations de température


À l’image des précipitations et des vents, la température est aussi un facteur naturel qui
détermine la disponibilité des ressources naturelles. La zone d’étude tout comme le reste de
la planète connait une augmentation de la température. L’analyse des données primaires et
secondaires confirme cette situation. 79,67 % des enquêtés affirment que les températures
augmentent et qu’il fait de plus en plus chaud. 59,34% de ces derniers estiment avoir
constaté une hausse des températures depuis moins de dix ans par contre 37,36% l’on
observée il y a plus de dix ans. Cette hausse de la température engendre le tarissement des
cours d’eau plus tôt que prévu pendant la saison sèche.

Ainsi 34, 62% des personnes interrogées ont répondu que les cours d’eau s’assèchent et
tarissent plus vite qu’avant. Ceci est dû au phénomène de l’évaporation. Elle a aussi pour
conséquence la dessiccation des sols. Lors des enquêtes un paysans affirme ceci
« Aujourd’hui l’eau ne dure plus dans la rivière dès que la saison des pluies finit, la rivière
aussi tarit. Ce qui n’était pas le cas avant ». Des résultats similaires ont été obtenus par
Yangouliba (2016) lors de ses travaux dans la commune de Tiébélé au sud du pays. Pour lui
l’augmentation de la température favorise une grande évaporation des retenues d’eau et une
dessiccation des sols laissés à nus pendant la saison sèche. Aussi, cette augmentation de
température entraine-t-elle une forte insolation, accentuant le phénomène d’oxydo-réduction
qui n’est qu’un prélude au processus de cuirassement. Le graphique 9 est une illustration de
la variation de la température.

57
Graphique 9: Variation interannuelle de la température de la station de Bobo-
Dioulasso de 1990 à 2018

Source : Agence Nationale de la Météorologie

L’analyse de la courbe montre une évolution en dents de scie des températures car on
observe des périodes de pics et de creux. De 1990 à 1997 et de 2008 à 2013 ainsi que les
années 1999 et 2018, on constate une baisse des températures. À contrario, la période 2000 à
2007, 2014 à 2017 et l’année 1998 correspondent aux périodes chaudes car les températures
sont supérieures à la droite des tendances. D’une manière générale la droite de tendance
montre que la tendance est à la hausse des températures. Cette hausse des températures
influe sur la dynamique des eaux de surface et des sols. Selon Daboné (2020), elle a pour
conséquence l’accroissement de la mortalité des arbres surtout de faibles diamètres.

3.2.1.3. La variation des vents


Le vent est un facteur non négligeable qui influe sur la dynamique des terres notamment du
couvert végétal et des sols. Dans la zone d’étude, l’action du vent est relativement faible
dans l’ensemble. Toutefois, on assiste à l’arrivée de vents violents au début et à la fin la
saison hivernale pour ce qui est de la mousson. L’harmattan, quant à lui, est beaucoup plus
fort et sévit durant la saison sèche. C’est pendant la saison hivernale qu’on enregistre plus de
déracinement des grands arbres par les vents. Parmi les personnes enquêtées, 91,21%
affirment que les vents sont devenus plus violent au fil des années. Ces vents violents
agissent négativement sur les grands arbres et entrainent leur destruction. Cet état de fait est
possible lorsque ces arbres sont fragilisés par le phénomène de l’érosion hydrique et ne
peuvent donc plus résister à la violence des vents car leurs racines sont mises à nu. Les
résultats des échanges avec les ménages montrent que 14,84% de ces derniers estiment que
les vents constituent un facteur de dégradation de la végétation.

58
Quant aux sols, ils subissent l’action des vents lorsque la couverture végétale n’y existe plus.
La photo 2 est illustration de l’impact des vents sur le couvert végétal.
Photo 2: Un arbre déraciné par le vent à Banakorosso

Cliché : TRAORE Dramane, Enquête terrain, Aout 2020

L’analyse des données sur la vitesse des vents vient renforcer les résultats des enquêtes
terrains. Le graphique 10 illustre cet état de fait.
Graphique 10: Variation interannuelle de la vitesse des vents de la station de Bobo-
Dioulasso à 2016

Source : Agence Nationale de la Météorologie

L’observation du graphique montre une tendance à la hausse de la vitesse des vents. On note
cependant des périodes de pics et de creux. De 1990 à 1995, la vitesse des vents est
inférieure à la droite de tendance. Par contre, de 1996 à 2006 on assiste à une augmentation
de la vitesse des vents car ils sont au-dessus de la droite de tendance. À partir de 2006
jusqu’à 2007, on constate une stabilisation de la vitesse.

59
3.2.2. Les facteurs anthropiques
En dehors des facteurs naturels, les actions anthropiques expliquent aussi la dégradation des
terres autour de la zone humide du barrage de Samandéni. Les Hommes de par leur mode de
vie, de production et de consommation portent atteintes à la disponibilité et la pérennisation
des ressources naturelles. À travers ses actions l’Homme, constitue donc un catalyseur dans
le processus de dégradation des terres.

3.2.2.1. La croissance démographique


L’augmentation vertigineuse de la population constitue un des facteurs explicatifs de la
dégradation des terres dans la zone d’étude. La population de la région des Hauts-Bassins
dont fait partie la zone d’étude est passée de 744 003 habitants en 1975 à 1031 377 habitants
en 1996, 1 469 604 habitants en 2006. Selon le dernier recensement (RGPH, 2019), elle
compte 2 238 375 habitants. En ce qui concerne les communes riveraines au barrage, la
population est passée de 133 383 habitants en 1996 à 180 066 en 2006 pour atteindre
232 375 en 2019 (RGPH, 2019). Le graphique 11 illustre de cet état de fait.

Graphique 11: Évolution de la p1opulation autour de la zone humide du barrage de


Samandéni

Source : INSD (RGPH 1996, 2006 et 2019)

L’observation du graphique 15 montre que la population des communes situées autour de la


zone humide du barrage de Samandéni a augmenté progressivement entre 1996 et 2019.

60
Cette situation s’explique par le fait que l’aménagement des plaines à (Banzon et à Bama)
où l’on pratique essentiellement la riziculture a entrainé un flux massif de population venue
du nord, du centre nord et du plateau central. Aussi, la construction du barrage accentue-t-
elle ce phénomène de migration. En effet, on note l’arrivée de pêcheurs communément
appelé « bosso » venu de l’Est (Kompienga) et aussi du Mali voisin. Lors des entretiens, il
ressort que 16,48% des personnes interrogées sont des allochtones. De même, 89,56% des
enquêtés pointe du doigt la croissance démographique comme une des causes de la
dégradation du couvert végétal. Les populations elles-mêmes sont conscientes de cet état de
fait. Un paysan du village de Nabla-diassa affirme ceci : « Quand je suis arrivé ici il y a
environ trente ans il n’y avait pas assez de famille. Nous étions juste quelques-uns et il y
avait la brousse partout. Mais aujourd’hui toute cette brousse a disparu parce que les gens
sont devenus nombreux. Tout est devenu des champs et des habitations ». Guelbéogo, (2017)
a fait le même constat lors de son étude dans le bassin versant du lac Bam au centre nord. Il
conclut que la forte extension des zones de culture est imputable à la croissance
démographique que connait le bassin. Les populations autour de la zone humide du barrage
de Samandéni incriminent aussi cette croissance démographique comme étant un facteur
dégradation des terres.

Ces dernières estiment qu’elles ne peuvent plus réaliser la technique de la jachère à cause de
la réduction des terres cultivables dues à la pression démographique. « Nos sols sont devenus
pauvres parce que nous ne pouvons plus les laisser se reposer comme à l’époque de nos
parents. La population a trop augmenté. Si tu laisses ton champ se reposer quelqu’un
d’autre viendra l’exploiter. D’ailleurs il n’y en a même plus! » Dixit un paysan dans le
village de Natéma dans la commune de Bama.

3.2.2.2. Les activités agricoles


Les pratiques agricoles sont l’ensemble des méthodes et des outils utilisés par les
agriculteurs dans le but d’accroitre la production. Cependant ces méthodes et ces outils
peuvent être parfois sources de dégradation des ressources naturelles s’ils ne sont pas
maitrisés. En effet, 69,78% des personnes enquêtées mettent en cause les pratiques agricoles
dans la dégradation du couvert végétal.
Aussi, 89,1% d’elles attribuent la dégradation des sols à ces pratiques. Alors que 59,89% de
ces personnes estiment que les pratiques agricoles sont sources de dégradation des
ressources en eaux de surfaces.

61
Ces pratiques sont entre autres le labour, le défrichement, la jachère, l’utilisation des
produits chimiques, les feux de brousse, le maraîchage.

3.2.2.2.1. Le labour et l’utilisation des produits chimiques


Le labour est une technique qui consiste a remué le sol en début de saison pluvieuse afin de
semer. Il se fait par le biais de la daba, de la charrue et des tracteurs. C’est une pratique qui
fragilise le sol et l’expose au phénomène de l’érosion hydrique. L’utilisation des produits
chimiques est l’une des principales pratiques agricoles beaucoup prisé par les agriculteurs.
Elle consiste à utiliser des produits chimiques comme les engrais et les pesticides
(insecticides, fongicides, herbicides, parasiticides). Les engrais chimiques sont utilisés en
vue d’améliorer la fertilité des sols. Quant aux pesticides, leur utilisation vise à tuer les
insectes et les mauvaises herbes dans les champs afin d’avoir de meilleurs rendements. Par
ailleurs, l’utilisation de ces produits rend les travaux champêtres moins pénibles car ils
permettent de réduire les superficies de champs à désherber à l’aide de la daba. Ce sont les
raisons pour lesquelles ces substances chimiques sont beaucoup prisées par les paysans.
Cependant, l’utilisation excessive et la qualité douteuses de ces produits entrainent la
dégradation des sols et la pollution des ressources en eaux. En effet, les pesticides détruisent
les organismes et les microorganismes qui contribuent à la fertilisation des sols. Les travaux
sur le terrain révèlent que 75,27% des enquêtés considèrent que ces produits sont à la base
de la dégradation des sols.

De plus, 13,74% de ces personnes amputent la pollution des eaux à ces dits produits. Selon
le chef de poste forestier de la commune de Kourouma « On assiste à une utilisation abusive
des substances chimiques dû au fait que c’est une zone cotonnière. Malheureusement ces
substances ne sont pas parfois homologuées et les producteurs ne respectent pas les doses.
Ce qui accroit les risques de dégradation. » La photo 3 est une illustration de l’utilisation
des produits chimiques.

62
Photo 3 : Utilisation des pesticides

Cliché : TRAORE Dramane, enquête terrain, Aout 2020

À gauche : dépôt des emballages de pesticides jeté dans la nature après usage.
À droite : un producteur entrain de pulvériser son champ de coton à l’aide de
pesticide.

3.2.2.2.2. Le défrichement et la coupe du bois


L’une des pratiques agricoles qui est la base de dégradation des terres autour des la zone
humide du barrage de Samandéni est le défrichement et la coupe du bois. Le défrichement
est une pratique qui consiste à couper volontairement la forêt ou un espace boisé afin de le
transformer en une zone de culture. Il se pratique généralement juste avant le début de la
saison pluvieuse. Selon le code forestier du Burkina Faso, le défrichement désigne l’abattage
systématique ou ciblé des arbres, arbustes, et autres formations végétales d’une forêt en vue
d’utiliser l’espace ainsi déboisé à d’autres fins. C’est une pratique beaucoup répandue dans
la zone à cause de la production cotonnière qui exige de grandes superficies de cultures et de
la pression démographique. Pour le chef de poste forestier de Banzon, à chaque début de
saison hivernale, il délivre beaucoup d’autorisations de défriche aux paysans. La demande
est de plus en plus forte à chaque entame de saison pluvieuse selon le chef de poste. Par
ailleurs, la question foncière a accentué le phénomène ces dernières années.

63
Il ressort des entretiens avec les services techniques que certains paysans s’adonnent au
défrichement, pas forcément pour cultiver mais pour sécuriser leur terrain, pour que
quelqu’un d’autre ne vienne l’exploiter. La photo 4 est une illustration du phénomène de
défrichement dans la zone d’étude.
Photo 4 : Le défrichement

Cliché : TRAORE Dramane, enquête terrain, Aout 2020

3.2.2.2.3. Le manque de jachère et la pratique des feux de brousse


À ces facteurs anthropiques s’ajoutent aussi le manque de jachère et les feux de brousse
comme cause de la dégradation des terres dans la zone de recherche. La jachère est une
pratique qui consiste à laisser reposer un sol pendant plusieurs années. C’est une technique
qui permet la reconstitution du sol afin de le rendre plus fertile. Malheureusement cette
technique est très peu pratiquée de nos jours dans la zone d’étude. On assiste donc à une
exploitation continue et excessive des terres cultivables. Ce qui a pour conséquence la
dégradation mécanique et chimique des sols qui deviennent moins productifs. C’est ainsi
que 21,98% des enquêtés attribuent la dégradation des sols au manque de jachère.

En ce qui concerne les feux de brousse c’est une pratique qui est en régression grâce à la
répression des services forestiers. Les populations estiment qu’elles ne mettent plus le feu à
la brousse car ayant compris que c’est une pratique qui dégrade fortement leur

64
environnement. Mais, certains d’entre elles continuent de pratiquer cette méthode. Cet état
de fait a été perceptible lors des observations terrain aux environs de Banakorosso.

3.2.2.2.4. Le maraîchage
Cette activité est capitale dans l’amélioration des conditions de vie des populations, mais
elle contribue à la dégradation des terres. Elle se pratique durant la saison sèche aux abords
des cours d’eau du milieu d’étude. Ainsi, elle porte surtout atteinte de façon quantitative et
qualitative aux ressources en eau de surface. En effet, le labour des zones de maraîchage et
l’utilisation intensive des intrants chimiques a pour conséquence l’ensablement et la
pollution des cours d’eau. Pour Yangouliba (2016), cela est aggravé par l’emploi des
motopompes, qui utilisent d’énormes quantités d’eau. Ces prélèvements d’eau aux fins
agricoles ne sont pas réglementés. On note aussi que cette pratique engendre la dégradation
des berges et de la galerie forestière. La situation est d’autant plus grave car les maraîchers
ne respectent pas la bande de servitude de 100 m de distances avec les cours d’eau. Ce qui
entraine souvent de vives tensions entre ces derniers et les services de l’environnement.

3.2.2.3. Les pratiques pastorales


L’activité pastorale se présente comme un des facteurs anthropiques de la dégradation des
terres autour de la zone humide du barrage de Samandéni. En effet dans cette zone, l’élevage
est pratiqué de façon extensive dans la majeure partie des cas. C’est une pratique qui
consiste à faire paître et abreuver le bétail dans la nature. Cette forme d’élevage a pour
conséquence le piétinement du sol, l’ensablement des cours d’eau et la dégradation de la
forêt galerie. Aussi en saison sèche, par manque de pâturage, les éleveurs coupent-ils les
branches des arbres pour alimenter leurs troupeaux. C’est une pratique qui occasionne une
réduction de la densité du couvert végétal. Parmi les personnes interrogées 64,84% et
20,88% attribuent respectivement la dégradation des sols et l’ensablement des cours d’eaux
aux pratiques pastorales. La photo 5 est illustration des pratiques pastorales.

65
Photo 5: Les pratiques pastorales

Cliché : TRAORE Dramane, Enquête terrain, Aout 2020

3.2.2.4. La construction du barrage


La construction du barrage constitue un des facteurs de dégradation du couvert végétal. En
effet les activités de la mise en place du barrage ont engendré de vaste opération de
déboisement même si cela a fait l’objet d’une étude d’impact environnementale. Aussi la
construction du barrage a provoqué le déguerpissement de dix-sept (17) villages. Les
populations de ces villages ont été relogées dans des sites d’accueils. La mise en place de
ces sites d’accueil et la création de nouveaux champs par les populations a nécessité
d’important déboisement d’où une réduction des superficies forestières. Les enquêtes ont
révélé que 38,46% des enquêtés attribuent la dégradation du couvert végétal à la
construction du barrage. Dipama (1997) a fait le même constat lors de ses travaux sur le
barrage de la Kompienga. Pour lui, la responsabilité directe du barrage dans la dégradation
du couvert végétal est évidente. Il mentionne que « Le démarrage du chantier de
construction du barrage a nécessité des travaux préalables : ouverture de routes et de pistes
d’accès pour l’acheminement du matériel et la ligne de transport ; construction de
logements pour ouvriers et cadres. Ces travaux ont directement porté préjudice à la
végétation naturelle ». De plus, il faut signaler que la construction du barrage de Samandéni
a modifié le régime hydrologique de certaines rivières de la zone. Ce qui a pour
conséquence l’inondation des terres cultivables en saison hivernale. Ces situations ont été
observés dans les villages de Natéma, N’gana et Nablo-diassa.

66
Le constat serait le même en saison sèche ce qui rend difficile la pratique des cultures de
contre saisons aux abords des cours d’eaux aux dires des paysans.

Des résultats similaires ont été obtenus par Yanogo (2006), dans son étude sur le barrage de
Bagré. Selon Yanogo, « La montée des eaux a entraîné l’inondation de 25 500 ha de terres,
de la digue à l’amont supérieur. Une partie des terres de culture est donc noyée en
permanence ou temporairement par la retenue. Cela s’est traduit par une perte de terres
cultivables pour les riverains qui exploitaient les terrasses fertiles de la vallée ». La photo 6
est illustre une vue du barrage.
Photo 6: Une vue du barrage de Samandéni

Cliché : TRAORE Dramane, Enquête terrain, Aout 2020

67
De façon globale, il ressort que les facteurs anthropiques sont les principaux facteurs de
dégradation des terres dans la zone d’étude. Le graphique 12 montre les proportions des
facteurs anthropiques et naturels dans la dégradation spatiale des terres.
Graphique 12: Répartition des facteurs de dégradation des terres

21%
Facteurs
anthropiques
79% Facteurs naturels

Source : Enquête terrain, Aout 2020, TRAORE Dramane

De l’analyse des données récoltées sur le terrain, on retient que les actions anthropiques
que sont la croissance démographique, les mauvaises pratiques agricoles et pastorales, les
défrichements et la construction du barrage sont les principales causes de la dégradation des
terres dans la zone d’étude. Cependant, les facteurs naturels tels que la variation de la
température, des précipitations et la vitesse viennent aggraver cette dégradation.

Conscientes de la dégradation qualitative et quantitative de leur terre, les populations locales


entreprennent des mesures en vue d’inverser la tendance. Pour ce faire, elles développent
plusieurs stratégies de protection et de lutte contre la dégradation de la couverture végétale,
des sols et des ressources en eau de surface.

3.3. Les stratégies de lutte contre la dégradation des terres


3.3.1. Stratégies contre la dégradation du couvert végétal

3.3.1.1. Le reboisement
L’une des stratégies de lutte contre la dégradation du couvert végétal est le reboisement.
C’est une pratique qui consiste à planter des arbres sur un espace où le couvert végétal a
régressé. Les espèces végétales qui sont mises en terres sont principalement eucalyptus
camadulensis, anacardium occidentale, mangifera indica. Eucalyptus camadulensis par
exemple est utilisé dans la récupération des sols dégradés et de la construction des haies
vives pour la délimitation/protection des champs contre le vent. Mais, lorsque ces espèces
atteignent une certaine croissance elles sont coupées pour être commercialisées. C’est une
stratégie qui prend de l’ampleur dans les villages traversés.

68
Ainsi, 60,44% des personnes interrogées estiment qu’elles pratiquent le reboisement comme
moyen de lutte contre la dégradation du couvert végétal. La photo 7 montre une plantation
d’eucalyptus camaldulensis.

Photo 7 : Une plantation d’eucalyptus camaldulensis

Cliché : TRAORE Dramane, Enquête terrain, Aout 2020

3.3.1.2. La protection et la conservation de certaines espèces


En dehors du reboisement il y a la technique de protection de certaines espèces végétales
comme stratégie de lutte contre la dégradation de la couverture végétale. En effet lors des
activités de défrichement les paysans épargnent certaines espèces végétales. Parmi les
enquêtés, 82,97% d’entre eux affirment qu’ils pratiquent cette technique comme stratégie de
protection de la végétation. Ces espèces sont conservées et entretenues dans les champs. Les
principales espèces conservées sont Parkia bigloosa, Vitellaria paradoxa, Tamarindus
indica, adansonia digitata, lannea microcarpa. Faidherbia albida. Ces espèces sont
utilisées dans la vie quotidienne des populations. Certaines d’entre elles sont utilisées pour
la consommation alimentaire et la commercialisation. Ces espèces contribuent à la
fertilisation des sols, à l’alimentation du bétail et sont utilisées aussi dans la pharmacopée
traditionnelle.

69
En plus, elles constituent des sources d’énergies et les troncs de ces arbres sont utilisés dans
l’artisanat et la construction. La photo 8 est une illustration de la conservation de Vitellaria
paradoxa.

Photo 8: Parc agroforestier à Vitellaria paradoxa

Cliché : TRAORE Dramane, Enquête terrain, Aout 2020

3.3.1.3. La sensibilisation, la répression et les bois sacrés


La sensibilisation, le paiement des taxes et les bois sacrés sont les autres formes de stratégies
de protection du couvert végétal. La sensibilisation est une stratégie qui est mise en œuvre
par les services techniques de l’État notamment ceux de l’environnement et de certains
acteurs tels les ONG auprès des populations. Elle consiste à expliquer aux populations le
bienfondé de la protection de la végétation et à les accompagner dans la lutte. Les enquêtes
sur terrain révèlent que 35,16% des personnes interrogées ont mentionné la sensibilisation
comme stratégie de lutte contre la dégradation du couvert végétal. En dehors de la
sensibilisation, il y a la répression selon le chef de poste forestier de Kourouma. Cette
situation peut aboutir au paiement des taxes par les personnes qui portent atteintes aux
ressources végétales.

70
Ainsi 6,59% des enquêtés ont affirmé que le paiement des taxes peut être vu comme moyen
de protection de la végétation. Enfin, les bois sacrés constituent une forme de protection de
la végétation. En effet, ce sont des lieux de cultes traditionnels où il est interdit de couper
les arbres et de cultiver. Cette pratique ancestrale concourt à la protection du couvert végétal
selon 3,85% des répondants.

3.3.2. Stratégies de lutte contre la dégradation des sols

3.3.2.1. L’utilisation de la matière organique


Au regard de la dégradation qualitative des sols autour de la zone humide du barrage de
Samandéni, les populations développent des stratégies en vue d’inverser la tendance. Ces
stratégies sont entre autres l’apport de fumure organique (80% des enquêtés), d’ordures
ménagères (70%), la mise en place de fosses fumières (35%), le paillage (9%). Ce sont des
techniques basées sur l’utilisation des débris végétaux, des résidus de récoltes et aux
excrétas des animaux qui permettent de restaurer la fertilité des sols. Cependant la non-
maîtrise des techniques, l’élevage extensif qui ne permet pas d’avoir les excrétas de façon
suffisantes, l’immensité des aires de cultures sont les difficultés auxquelles les producteurs
sont confrontés dans la mise en œuvre de cette stratégie. La photo 9 est un tas de fumure
organique qui sera utilisée dans les champs.
Photo 9 : Fertilisation des sols par la fumure organique

Cliché : TRAORE Dramane, Enquête terrain, Aout 2020

3.3.2.2. L’utilisation de l’engrais chimique


Hormis ces stratégies, on note aussi l’apport d’engrais chimique par les paysans. C’est une
pratique qui consiste à amender les sols avec des substances chimiques afin d’accroitre leur

71
productivité. Cette pratique est très répandue dans la zone d’étude surtout dans les localités à
forte production cotonnière. 66% des enquêtés affirment qu’ils utilisent les engrais
chimiques comme fertilisant. Néanmoins, l’utilisation incontrôlée de ces substances a des
effets néfastes sur les sols et l’environnement.

3.3.2.3. L’assolement et l’association de culture


L’assolement et l’association de culture font partie des stratégies mises en place afin de
limiter la dégradation des sols. L’assolement est une technique culturale qui consiste à faire
la rotation des cultures dans les mêmes champs. Quant à l’association de culture, elle
consiste à cultiver sur un même champ plusieurs spéculations différentes. Ce sont des
techniques qui favorisent le maintien de la fertilité des sols. Afin de protéger les sols et
d’espérer avoir de meilleurs rendements, les producteurs font appel à ces techniques. Ainsi,
ils alternent et associent de différents types de spéculations sur le même sol au fil des
années. 52% et 5% des personnes questionnées affirment qu’elles pratiquent respectivement
l’assolement et l’association de culture. Yangouliba G. (2016), a aussi montré le rôle de ces
techniques dans la protection des sols lors de son étude à Tiébbelé. Selon ce dernier
« L’association des cultures permet d’une part une meilleure utilisation des ressources du
sol, exploitées à diverses profondeurs et à des périodes échelonnées, compte tenu des
différences de cycle et de comportement des plantes présentes dans l'association. D’autre
part, elle permet une meilleure protection du sol contre les agents climatiques qui sont
particulièrement agressifs en culture pure ».

3.3.2.4. La construction d’ouvrages antiérosifs


La construction d’ouvrages antiérosifs est aussi l’une des méthodes développées par les
paysans dans le but de réduire la dégradation mécanique et chimique des sols. Parmi ces
ouvrages, on a les cordons pierreux et les bandes enherbées utilisées surtout dans les
rizières. Il faut noter que ces techniques ne sont pas beaucoup utilisées dans les stratégies de
lutte contre la dégradation des sols. Seulement 13% des enquêtés disent pratiquer les
cordons pierreux comme méthode de restauration des sols. Cela pourrait s’expliquer par le
fait que le phénomène de l’érosion des sols est relativement moins important car la
couverture végétale reste encore assez présente dans la zone d’étude.

Cette situation est due aussi au manque de formation dans ce sens car les paysans affirment
avoir été initiés à cette technique par le PNGT depuis le début des années 2000. Depuis cette
période elles n’ont plus bénéficié de formation et d’encadrement allant dans ce sens.

72
3.3.3. Stratégies de protection des ressources en eau
Pour ce qui est de la lutte contre la dégradation des ressources en eau de surface, les
populations développent très peu de stratégies. 68,68% des enquêtés ont affirmé qu’ils
n’appliquent aucun mécanisme de lutte contre la dégradation des ressources en eau. Cette
situation s’explique par le manque de structure d’accompagnement et le manque
d’implication de la population selon les enquêtés. Toutefois, 31,12 % des personnes
interrogées estiment qu’elles appliquent des mesures contre la dégradation des ressources en
eau. Ces mesures sont principalement la sensibilisation et la protection des berges des cours
d’eau à travers la plantation d’arbres aux abords. Il ressort que ces mesures s’avèrent
inefficaces dans la lutte contre la dégradation des eaux de surface car, elles manquent
d’adhésion et d’accompagnement.

Malgré ces stratégies, on assiste à une dégradation continue des terres dans la zone d’étude.
Il est donc opportun de proposer un modèle afin de gérer de façon plus efficace les
ressources naturelles du milieu d’étude et de contrer le phénomène de dégradation. Ainsi la
modélisation des unités d’occupation des terres apparait comme un moyen d’aide à la prise
de décision en vue d’une gestion durable des terres. Elle donne une idée sur l’évolution
future des terres et permet donc aux décideurs de prendre mesures anticipatives qui
protègent aux mieux l’environnement.

73
CHAPITRE 4 : MODELISATION DE LA DYNAMIQUE
D’OCCUPATION DES TERRES PAR AUTOMATES CELLULAIRES
Le terme « Simulation Géo prospective » a commencé à être employé au milieu des années
2000 pour qualifier une démarche de recherche géographique, appliqué à des
problématiques de prospective environnementale ou de prospective territoriale (Fopa, 2019).
C’est un ensemble de pratiques visant à anticiper à moyen et/ou long terme, les devenirs des
espaces, soit en explorant leurs futurs plausibles soit en simulant les évolutions les
conduisant à une situation considérée comme possible à un horizon donné, dans le but
d’éclairer les décisions dans la gestion des ressources naturelles et d’aménagement des
territoires. Elles permettent de proposer différentes alternatives qui servent de support à la
réflexion et à la concertation.

Dans le cadre de la présente étude, la simulation des unités d’occupation s’est faite sur un
pas de temps de vingt (20) ans. La superficie totale à aménager autour du barrage de
Samandéni est d’environ 25 180 hectares dont 21 660 seront irrigués. Cet aménagement va
s’étaler sur une période de 20 ans à un rythme d’exécution de 1130 hectares par an. Ces
aménagements seront réalisés au début de la dernière année de la construction du barrage.
C’est ce qui justifie ce pas de temps car il serait opportun de voir comment les unités
d’occupation des terres pourraient évoluer au fil des années avec les aménagements qui vont
suivre.

4.1. Les règles de transitions


En se basant sur l’analyse de la matrice de probabilité, les transitions majeures entre les
unités d’occupation ont été identifiées. La figure 2 est une illustration les transitions
majeures entre les unités d’occupation des terres.

74
Figure 2 : Synthèse des transitions entre les classes d’occupation

Sa Fg Cp

Se
Ca
Sab

Pf

Sens de transition
Sa = Savane arborée ; Sab = Savane arbustive ; Fg = Forêt galerie ; Cp = Culture
permanente ; Ca = Culture annuelle ; Se = Surface en eau ; Pf = Plantation forestière
Pour la simulation des unités d’occupation onze (11) transitions majeures ont été identifiés.
CP> Ca = DA (152 ; 77) : La culture permanente a une durée de vie de 152 ans et un écart
type de 77 ans avant de se transformer en culture annuelle.
Fg > Ca = DA (83 ; 59) : La forêt galerie a une durée de vie de 83 ans et un écart type de 59
ans avant de se transformer en culture annuelle.
Fg > Cp = DA (83 ; 59) : La forêt galerie a une durée de vie de 83 ans et un écart type de 59
ans avant de se transformer en culture permanente.
Fg > Se = DA (83 ; 59) : La forêt galerie a une durée de vie de 83 ans et un écart type de 59
ans avant de se transformer en surface en eau.
Pf> Fg = DA (8 ; 2) : La plantation forestière a une durée de vie de 8 ans et un écart type de
2 ans avant de se transformer en forêt galerie.
Pf > Se= DA (8 ; 2) : La plantation forestière a une durée de vie de 8 ans et un écart type de
2 ans avant de se transformer en surface en eau.
Sa > Ca = DA (381 ; 44) : La savane arborée a une durée de vie de 381 ans et un écart type
de 44 ans avant de se transformer en culture annuelle.

Sa > Sab = DA (381 ; 44) : La savane arborée a une durée de vie de 381 ans et un écart type
de 44 ans avant de se transformer en savane arbustive.

75
Sab > Ca = (66 ; 42) La savane arbustive a une durée de vie de 66 ans et un écart type de 42
ans avant de se transformer en culture annuelle.

Se> Ca = DA (13 ; 2) : La surface en eau a une durée de vie de 13 ans et un écart type de 2
ans avant de se transformer en culture annuelle.

Se > Cp = DA (13 ; 2) : La surface en eau a une durée de vie de 13 ans et un écart type de 2
ans avant de se transformer en culture permanente.

C’est sur la base de ces différentes transitions que la simulation des unités d’occupation des
terres à l’horizon 2037 a été réalisée.

4.2. Simulation des unités d’occupation des terres par automates


cellulaires

4.2.1. Validation du modèle SpaCelle


La validation du modèle a pour but de mesurer la précision et la validité des résultats
obtenus. La validation est réalisée selon plusieurs types :
– la validation Visuelle qui permet d’évaluer si les hypothèses faites sur la dynamique
reflètent bien la situation observée et sinon d’analyser les différences significatives ;
– la validation statistique qui consiste à la comparaison des effectifs de cellules ayant
changé d’état (7% d’écart entre l’observé et le simulé) ;
– la validation spatiale qui est la comparaison des localisations exactes ou approchées
dans un voisinage.
Le logiciel SpaCelle a permis d’avoir la cartographie simulée des classes d’occupation des
terres de 2003 et 2017 à partir des données de 1990 et 2003. La planche cartographique 2
présente la situation observée et simulée des unités d’occupation en 2003.

76
Planche cartographique 2: Situation observée et simulée en 2003

77
La situation simulée montre que la savane arbustive et herbeuse demeure l’unité dominante
en 2003 suivie des cultures annuelles et permanentes. On constate une légère régression des
surfaces en eau par rapport à la situation observée. Le tableau 12 représente les proportions
réelles et simulées en 2003.
Tableau 12: Proportions réelles et simulées en 2003

Unités d’occupation Proportion Proportion Différence de


réelle en simulée en proportion de 2003
2003 2003
Culture annuelle 33,94 37,07 -3,13
Culture permanente 4,66 3,68 0,98
Forêt galerie 1,01 0,74 0,27
Savane arborée 3,03 3,52 -0,49
Savane arbustive et herbeuse 56,68 54,01 2,67
Habitat 0,11 0,02 0,09
Sol nu 0,08 0,04 0,04
Plantation forestière 0,06 - -
Verger 0,08 - -
Surface en eau 0,35 0,92 -0,57
Source : Image Landsat 1990 projetée

Les comparaisons entre les résultats ne présentent pas de grandes différences. La savane
arbustive et herbeuse ainsi que les cultures annuelles sont restées dominantes. L’absence des
vergers s’explique par le fait qu’il n’en existait pas en 1990. Celles des plantations
forestières s’expliquent par les actions de reboisements. Cependant les grandes tendances
observées ont été maintenues ce qui permet de valider le modèle. La planche cartographique
3 représente les situations simulées et observées en 2017.

78
Planche cartographique 3: Situation observée et simulée de 2017

79
L’observation de la carte montre que le changement notable se situe au niveau des eaux de
surface qui ont considérablement diminué. Cela s’explique par le fait que c’est l’image de
2003 qui a permis d’obtenir la situation simulée alors que la mise en eau du barrage s’est
effectuée en 2017. Cependant, les tendances majeures sont similaires à celles de la situation
observée. Le tableau 13 représente les proportions observées et simulées en 2017.
Tableau 13 : Proportions réelles et simulées en 2017

Unités d’occupation Proportions Proportions Différence de


réelles en simulées en proportion de
2017 2017 2017
Culture annuelle 61,48 % 57,91 % 3,57 %
Culture permanente 4,89 % 4,31 % 0,58 %
Forêt galerie 0,63 % 0,69 % -0,06 %
Savane arborée 2,98 % 2,80 % 0,18 %
Savane arbustive et 26,73 % 33,57 % -6,84 %
herbeuse
Habitat 0,67 % 0,11 % 0,56 %
Sol nu 0,06 % 0,08 % -0,02 %
Plantation forestière 0,01 % - -
Verger 0,08 % 0,07 % 0,01 %
Surface en eau 2,48 % 0,46 % 2,02 %
Source : Image Landsat 2003 projetée
À l’image du tableau 13, on constate que la comparaison des résultats ne donne pas de
différences majeures. Les écarts entre les proportions restent relativement faibles. C’est au
niveau des cultures annuelles et des surfaces eau que la différence de proportion est
sensiblement élevée. Pour ce qui est des eaux de surface, elles s’expliquent par la mise eau
du barrage en 2017. Néanmoins, la situation réelle de 2003 et de 2017 restes similaires à
celles simulées ce qui permet de valider le modèle et de procéder à la simulation des classes
d’occupation des terres. La simulation des unités d’occupation des terres s’est faite en
suivant deux scénarios.
4.2.2. Projection des unités d’occupation des terres à l’horizon 2037 : scénario
pessimiste
La projection des unités dans ce présent scénario se base sur les facteurs socio-économiques
dans lesquelles s’est opérée la dynamique d’occupation et d’utilisation des terres jusqu’en
2017. La carte 6 présente l’occupation des terres à l’horizon 2037.

80
Carte 6: Simulation des unités d'occupation des terres à l'horizon 2037 : scénario pessimiste

81
L’observation de la carte montre qu’à l’horizon 2037 :

4. les zones de cultures (culture annuelle et permanente) continueront de progresser, le


secteur d’étude sera dominé par ces dernières ;

5. la savane arborée et la savane arbustive ainsi que la forêt galerie verront leurs
superficies régressées considérablement ;

6. les plantations forestières seront amenées à disparaitre ;

7. les surfaces en eau vont diminuer au profit des cultures permanentes ;

8. les habitats, les sols nus et les vergers ne subiront pas d’évolutions majeures.

Les proportions permettent de mieux percevoir ces différentes évolutions. Le graphique 13


présente les proportions des unités d’occupations des terres en 2037.

Graphique 13 : Proportion des unités d’occupation des terres à l’horizon 2037 :


scénario pessimiste

Source : Image Landsat 2017 projetée

Ce graphique montre qu’à l’horizon 2037, les zones de cultures occuperont plus de ¾ de la
zone d’étude. Soit 74,94% pour les cultures annuelles et 5,39% pour les cultures
permanentes. Les formations naturelles n’occuperont que seulement 17,65% de l’aire
d’étude.

82
Ainsi donc, la forêt galerie, la savane arborée et la savane arbustive représenteront
respectivement 0,33%, 2,63% et 14,69% de la zone d’étude. Quant aux surfaces en eau,
elles occuperont 1,26% des unités d’occupations des terres. Au regard de ces chiffres on
peut déduire aisément que les ressources naturelles notamment le couvert végétal autour de
la zone humide du barrage de Samandéni se dégraderont davantage au cours des prochaines
années. Par conséquent, il est plus que nécessaire d’entreprendre de nouvelles mesures et
d’améliorer celles déjà existantes afin d’inverser ou à défaut atténuer l’impact de ces
prévisions. Le graphique 14 représente la simulation des trajectoires d’évolutions des unités
d’occupation des terres entre 2017 et 2037.

Graphique 14: Trajectoire d’évolution des unités d’occupation des terres à l’horizon
2037 : Scénario pessimiste

Source : Projection à partir des données de 2017

L’analyse de la courbe tendance montre un accroissement de façon graduelle des zones de


cultures à l’horizon 2037. Les cultures annuelles sont passées de 264933,28 hectares en
2017 à 322641,31 hectares en 2037. Ce qui correspond à une hausse de 57708,03 hectares.
Quant aux cultures permanentes, elles passeront de 21066,58 hectares en 2017 à 23200,71
hectares en 2037. Cette situation conduira à une réduction drastique voire à un manque
criard de terres cultivables. Dans un tel contexte, la pratique de la jachère sera quasiment
impossible et on assistera à une surexploitation des terres.

83
Ce qui aura pour conséquences l’accentuation de la dégradation mécanique et chimiques de
ces dernières, d’où la baisse des productions agricoles dans la zone. En ce qui concerne les
différentes formations végétales naturelles on note une régression de leur superficie. La forêt
galerie occupait 2696,55 hectares en 2017 tandis qu’en 2037 elle occupera 1399,78 ha. Dans
le même temps, la savane arborée passera de 12836,51 ha à 11341,94 ha. Sur la même
période, la savane arbustive et herbeuse est la formation qui subira plus de perte de sa
superficie. De 115180, 28 hectares en 2017, elle ne comptera que 63 244,51 hectares en
2037. Cette réduction de la superficie des formations végétales naturelles aura d’énormes
répercussions sur les pratiques agropastorales, sur la faune sauvage et sur les conditions de
vies des populations. En effet, cette situation va compromettre la pratique de l’élevage car il
n’y aura plus assez de pâturages pour les animaux, les sols seront de plus en plus pauvres car
le phénomène de l’érosion va s’accentuer. Aussi, la dégradation de la végétation va-t-elle
provoquer la migration et la disparition des animaux sauvages dans la zone du fait de la
destruction de leur biotope. En plus, on assistera à la raréfaction voire l’extinction de
certaines espèces végétales utile dans la vie quotidienne (sanitaire, alimentaire,
construction,) des populations. À l’horizon 2037, les plantations forestières pourraient
disparaitre alors qu’elles étaient estimées à 33,55 ha en 2017. Cela peut s’expliquer par le
manque de reboisement et l’exploitation incontrôlée à des fins économiques et sociales de
celles déjà existantes. Cette situation qui va contribuer à la réduction de la couverture
végétale de la zone d’étude. Pour ce qui est des surfaces en eau, elles ont également connu
une évolution de 2017 jusqu’à l’horizon 2037. En fait, elles vont passer de 10706,85 ha en
2017 à 5411,11 ha en 2037. On constate une réduction de sa superficie presque de moitié.
Cette situation va mettre en cause la pratique des cultures de contre saison aux abords des
cours d’eaux. L’extension des zones de cultures conjuguées à la réduction des formations
végétales et des ressources en eau de surfaces auront de lourdes conséquences sur la survie
des populations autour du barrage de Samandéni. Ces conséquences peuvent être la baisse
des revenus des ménages car ces derniers sont dépendants des ressources de la terre,
l’accentuation de la pauvreté, la naissance des conflits pour l’accès aux ressources
naturelles, la migration. La diminution du couvert végétal aura aussi pour conséquences
l’exacerbation des caprices climatiques tels l’irrégularité des précipitations, la hausse des
températures et de la vitesse des vents.

Pour éviter de tendre vers une situation de « catastrophe » à l’horizon 2037, des mesures de
protection et de conservation des ressources naturelles doivent être prises en synergie avec

84
les différents acteurs y compris les populations elles-mêmes. Les résultats de ce scénario
interpellent les décideurs sur la nécessité de mettre en place des politiques structurelles de
gestion durable des ressources naturelles et d’aménagement rationnel du territoire. Il ressort
de ce qui précède que le modèle a permis de faire une analyse futuriste sur l’évolution des
terres autour du barrage de Samandéni dans les deux prochaines décennies suivant un
scénario pessimiste. Ce modèle a abouti à la réalisation d’une cartographie prospective de la
zone d’étude à l’horizon 2037. Les résultats issus de cette projection montrent que les
superficies agricoles vont s’étendre et domineront toute la zone. À contrario les superficies
des formations végétales naturelles et les surfaces en eau subiront d’importantes
diminutions. Les résultats obtenus dans le cadre de la présente étude sont semblables à ceux
obtenus par certains auteurs au Burkina Faso et ailleurs dans le monde. Au Burkina Faso,
Ouédraogo (2013), Guelbéogo (2017), Coulibaly (2018) et Kusiele (2019) ont utilisé ce
modèle dans leurs travaux. Ouédraogo (2013) a prévu, à travers un scénario pessimiste, que
les zones de cultures vont continuer de s’étendre au détriment des savanes dans le sous
bassin versant de Loumbila à l’horizon 2025. Guelbéogo dans le scénario socio-économique
de son étude dans le bassin versant du lac Bam prédit que les plans d’eau, les forêts galeries
et les savanes connaîtront une régression de leurs superficies en 2025. Lors de ses travaux
dans la commune de Douna, Coulibaly (2018) a prédit la progression des champs au
détriment des ressources naturelles. Les projections de Kusiélé (2019) montrent que les
zones de culture, les sols nus vont continuer à s’étendre au détriment de la formation
végétale et des plans d’eau dans la province de la Bougouriba. Au Bénin, Oloukoi (2013)
prévoit dans le scénario socio-économique de son étude que les formations végétales vont
quasiment disparaître au profit des champs et jachères et des agglomérations.

Le présent scénario va mettre à rude épreuve les conditions de vie des populations dans un
contexte où la survie des ressources naturelles se pose. Il est donc important de proposer une
autre formule qui augure de lendemain meilleur en termes de développement à la population
de la zone d’étude.

4.2.3. Projection des unités d’occupation des terres à l’horizon 2037 : scénario
optimiste ou écologique
Par opposition au scénario précèdent, il est proposé un autre, dit scénario optimiste ou
écologiste. Encore appelé scénario environnemental, il a pour objectif la protection et la
gestion optimale des ressources naturelles. Ainsi, dans ce scénario les hypothèses énoncées
ont abouti à une nouvelle écriture de la simulation avec un changement dans la durée de vie

85
des cellules. Étant donné que ces hypothèses mettent l’accent sur la préservation de
l’environnement, pour Oloukoi (2013) et Guelbéogo (2017), il est supposable que certaines
unités de l’occupation des terres pourraient voir leur durée de vie doubler ou tripler. Ainsi le
scénario développé en vue de projeter la dynamique de l’occupation des terres à l’horizon
2037 se présente comme suit :

CP>Ca=DA (456 ; 231) : Les cultures permanentes ont une durée de vie de 456 ans et un
écart type de 231 ans avant de se transformer en culture annuelle.

Fg>Ca=DA (249 ; 177) : La forêt galerie a une durée de vie de 249 ans et un écart type de
177 ans avant de se transformer en culture annuelle.

Fg>Cp=DA (249 ; 177) : La forêt galerie a une durée de vie de 249 ans et un écart type de
177 avant de se transformer en culture permanente.

Fg>Se =DA (249 ; 177) : La forêt galerie a une durée de vie de 249 ans et un écart type de
177 ans avant de se transformer en culture surface en eau.

Pf>Fg=DA (24 ; 6) : La plantation forestière a une durée de vie de 24 ans et un écart type de
6 ans avant de se transformer en forêt galerie.

Pf >Se =DA (24 ; 6) : La plantation forestière a une durée de vie de 24 ans et un écart type
de 6 ans avant de se transformer en surface en eau.

Sa>Ca=DA (1143 ; 132) : La savane arborée a une durée de vie de 1143 ans et un écart type
de 132 ans avant de se transformer en culture annuelle.

Sa>Sab =DA (1143 ; 132) : La savane arborée a une durée de vie de 1143 ans et un écart
type de 132 ans avant de se transformer en savane arbustive.

Sab>Ca=DA (210 ; 135) : La savane arbustive a une durée de vie de 210 ans et un écart type
de 135 ans avant de se transformer en culture annuelle.

Se> Cp=DA (39 ; 6) : La surface en eau a une durée de vie de 39 ans et un écart type de 6
ans avant de se transformer en culture permanente.
Se>Ca=DA (39 ; 6) : La surface en eau a une durée de vie de 39 ans et un écart type de 6 ans
avant de se transformer en culture annuelle.
La carte 7 présente les résultats de la simulation du scénario optimiste à l’horizon 2037.

86
Carte 7: Simulation des unités d'occupation des terres à l'horizon 2037 : Scénario optimiste

87
De l’observation de la carte 11 il ressort que :
9. les cultures annuelles vont croitre, mais vont régresser légèrement par rapport au
scénario précédent ;
10. les cultures permanentes seront dans une situation de stabilité ;
11. la forêt galerie va régresser, mais sera légèrement en hausse comparativement au
scénario pessimiste ;
12. la savane arborée restera stable dans l’ensemble
13. La savane arbustive et herbeuse a connu une baisse, cependant comparer au scénario
précédent il a sensiblement gagné du terrain ;
14. La plantation forestière a réapparu mais a connu une réduction de sa superficie
par rapport à 2017.

15. La surface en eau tend vers une situation de stabilité.

Graphique 15: proportion des unités d’occupation des terres à l’horizon


2037 : scénario optimiste

80,00
Unité d'occupation des terres en %

70,00

60,00

50,00

40,00

30,00

20,00

10,00

0,00

Source : Image Landsat 2017 projetée

88
Le graphique ci-dessus montre qu’en 2037 la zone d’étude comptera 68,37% de culture
annuelle et 4,54% de culture permanente. Les formations végétales naturelles occuperont
24,24% de l’espace d’étude. Plus spécifiquement la galerie forestière aura 0,41%. La savane
arborée et la savane arbustive et herbeuse auront respectivement 2,70% et 21,13%. La
plantation forestière sera présente dans ce présent scénario mais sa superficie sera
insignifiante. Les eaux de surface occuperont 2,08% des unités d’occupation des terres dans
la zone d’étude. Les habitats occuperont 0,65%, tandis que les sols nu et vergers auront
chacun 0,05%. Ces chiffres montrent qu’entre 2017 et 2037 certaines unités telles que les
cultures annuelles vont s’accroître. Par contre, certaines unités comme la forêt galerie et la
savane arbustive régresseront. Pendant ce temps les cultures permanentes, la savane arborée
et les surfaces en eau seront dans un état de stabilité. Le graphique 16 représente la
simulation des trajectoires d’évolutions des unités d’occupations des terres de 2017 à 2037.

Graphique 16 : Trajectoire d’évolution des unités d’occupation des terres à l’horizon


2037 (scénario optimiste)

Source : projection à partir des données de 2017

La lecture de la courbe ci-dessus prévoit que les cultures annuelles passeront de 264933,28
ha en 2017 à 294327,32 hectares en 2037. Soit une hausse de 29394,04 ha en 20 ans. Quant
aux cultures permanentes elles ont évolué passant de 21066,58 hectares à 19556,45 hectares
sur la même période. Ce qui correspond à une réduction de 1510,13 hectares.

89
Dans l’ensemble, les zones de cultures (cultures annuelle et permanente) sont de 285999,86
ha en 2017 à 313883,77 ha en 2037. Ce qui sous-entend une progression des zones de
cultures dans ce scénario. Toutes les formations végétales naturelles ont vu leurs superficies
reculer entre 2017 et 2037. En effet, la forêt galerie est passée de 2696 ha en 2017 à 1759 ha
en 2037, soit une réduction de 937 ha. La savane arborée et la savane arbustive sont passées
respectivement de 12836 à 11622 hectares et de 115180 à 90960 ha. Quant aux plantations
forestières, elles passeront de 33 ha à 21 ha. En ce qui concerne les surfaces en eau, elles
connaitront également une légère baisse car elles évolueront de 10076 ha à 8975 ha. D’une
manière globale, il ressort de ce scénario que les zones de cultures continueront de
progresser et que les formations végétales naturelles et les ressources en eau de surface
verront leur superficie se réduire. Mais, la situation sera moins ‘’catastrophique’’ que celle
du scénario précèdent. Néanmoins, la question de la dégradation des ressources naturelles et
de la survie des populations de la zone d’étude sera encore d’actualité. Au départ présenté
comme un scénario écologique visant une réduction des pressions sur les ressources
végétales, ce scénario s’est transformé en un scénario de stabilité environnementale car la
plupart des unités d’occupation des terres, notamment les formations végétales, ont présenté
un état de régression ou de progression très peu sensible.

Les résultats obtenus dans le présent scénario de cette étude sont similaires à ceux d’Oloukoi
(2013). En effet, dans la projection optimiste de ses travaux, la végétation naturelle va
régresser ou resteront dans une situation de stabilité à l’horizon 2034. Les résultats de ce
scénario sont également proches de ceux de Ramdé (2019) qui a utilisé le modèle de
prédiction Land Change Modeler (LCM) implémenté dans le logiciel Idrisi. Dans son étude,
il est parvenu à la conclusion que peu importe le scénario, la superficie des champs
continuera d’accroitre et celle de la savane va diminuer à l’horizon 2030. Par contre, les
conclusions de ce scénario optimiste de cette étude diffèrent de celles de Guelbéogo (2017).
Dans son scénario environnemental, il ressort qu’on assistera à une reprise de la végétation
qui occupera plus de la moitié de la zone d’étude en 2030.

4.3. Recommandations
L’analyse de l’occupation des terres de 1990 à 2017 a montré une dégradation de façon
continuelles des formations végétales naturelles au profit des zones de cultures. Les
simulations pessimistes et optimistes à l’horizon 2037 ont révélé que les zones de cultures
continueront de croitre et que les formations naturelles vont régresser ou au meilleur des cas
se stabiliser.

90
Fort de ces constats, il est important d’orienter les décideurs locaux et les acteurs de
développements afin d’inverser cette tendance. Ces orientations que nous recommandons
sont entre autres :

 la mise en place d’un plan de gestion efficace du barrage de Samandéni en synergie avec
les services déconcentrés de l’État (environnement, élevage, agriculture), les acteurs
privés (ONG, Associations, Projets), les collectivités territoriales (Mairies) riveraines au
barrage et les comités villageois de développement ;

 la vulgarisation de l’agro-écologie auprès des paysans de la zone d’étude. C’est une


agriculture qui réduit l’utilisation des intrants chimiques d’où la protection de
l’environnement ;

 le renforcement de la formation, la sensibilisation des populations sur l’utilisation des


techniques de conservation des eaux et des sols et des techniques de défense et
restauration des sols ;
 le passage du système agropastoral extensif à un système intensif. Cela favorisera la
réduction des superficies des zones de cultures, la pratique de la jachère et restauration
du couvert végétal ;
 la dotation des communes de services de gestion et d’exploitation des données
d’observation de la Terre. Ce qui va permettre le suivi de la dynamique des ressources
naturelles de façon périodique et de la gestion durable de ces dernières.
 la mise en place des plans communaux de gestion durable des ressources naturelles et
d’aménagement rationnel du territoire par l’utilisation des SIG. Toute chose qui
permettra de mieux orienter les prises de décisions en vue d’un développement durable
et d’actualiser les bases de données.

91
Conclusion partielle
Cette seconde partie subdivisée en deux chapitres a présenté les résultats de la présente
recherche. La dynamique des unités d’occupation des terres autour de la zone humide du
barrage de Samandéni de 1990 à 2017 révèle que les formations végétales naturelles ont
régressé au profit des zones de cultures et des habitats. Cependant sur la même période on a
observé une augmentation des superficies des surfaces en eau due à la mise en eau du
barrage en 2017. Dans l’ensemble les zones de cultures (annuelles et permanentes) sont
passées de 87332 ha en 1990 à 258999 en 2017. Soit une progression de 198667 ha en 27
ans. Au même moment, les formations végétales naturelles (forêt galerie, savane arborée,
savane arbustive et herbeuse) ont évolué, passant de 339 071 ha en 1990 à 130712 ha en
2017. Ce qui correspond à une réduction 208359 ha sur la période. Estimés à 101 ha en
1990, les habitats sont passés à 2879 ha en 2017. Quant aux surfaces en eau, elles sont
passées de 4211 ha en 1990 à 10706 ha en 2017.

Il ressort que la croissance démographique, les mauvaises pratiques agricoles et pastorales,


la construction du barrage, la coupe abusive du bois combiné aux facteurs naturels tels que
les variations pluviométriques, la hausse des températures et la violence des vents sont les
causes qui expliquent la dynamique des ressources naturelles autour du barrage de
Samandéni. Conscientes de cette situation les populations à la base développent des
stratégies dans le but de changer la dynamique. Ces stratégies sont entre autres le
reboisement, l’utilisation de la fumure organique, l’assolement, la protection des berges et la
sensibilisation.

La cartographie prospective par l’utilisation du modèle SpaCelle a permis d’avoir une idée
sur le devenir des ressources naturelles à l’horizon 2037 suivant un scénario pessimiste et
optimiste. La simulation pessimiste a montré qu’en 2037 la superficie des zones de cultures
va continuer par croître, par contre celle de la végétation naturelle et les eaux de surface va
diminuer. Dans le second scénario dit optimiste ou écologique les tendances seront
presqu’identiques mais certaines unités tendront vers un état de stabilité. Des mesures
doivent être donc prises par les décideurs afin de changer la dynamique en cours et celle à
venir.

92
CONCLUSION GENERALE
La présente étude a permis d’analyser la dynamique des terres autour de la zone humide du
barrage de Samandéni à travers une analyse multi dates de 1990 à 2003, de 2003 à 2017 et
de 1990 à 2017. Elle a permis également de déterminer les facteurs qui engendrent cette
dynamique et de se projeter sur l’évolution future des ressources naturelles à l’horizon 2037
par l’utilisation des automates cellulaires à travers deux scénarios. On retient de l’analyse
diachronique que les zones de cultures et les habitats ont connu une progression
exponentielle de leur superficie au désavantage des formations végétales naturelles entre
1990 et 2017. Les cultures annuelles et permanentes occupaient 20,27% des unités
d’occupations des terres en 1990 contre 38,60% en 2003 et 66,37% en 2017. Les habitats
sont passés de 101,49 ha en 1990 à 2879,05 ha en 2017. Entre 1990 et 2003, les eaux de
surface ont régressés de 4211,36 ha à 1503,19 ha. Mais elles ont connu une hausse en 2017
(10706,85 ha) due à la mise en eau du barrage. En ce qui concerne la forêt galerie, elle est
passée de 4784,75 ha en 1990 à 2879,05 ha en 2017. Dans l’ensemble, les formations
végétales naturelles (forêt galerie, savane arbustive et herbeuse, savane arborée) sont passées
d’un taux d’occupation de 78,68% en 1990 à 30,34% en 2017. Pour ce qui est des sols nus,
on observe une hausse de leur superficie. Au regard de ce qui précède on peut affirmer que
la première hypothèse spécifique intitulé « les terres autour du barrage de Samandéni se
trouvent dans un état de dégradation avancée » est confirmée.

Les enquêtes terrain auprès des ménages, les observations directes sur le terrain combinées à
l’analyse des paramètres climatiques ont permis de déterminer les facteurs qui expliquent la
dégradation des terres autour du barrage de Samandéni. Ainsi, il ressort que la croissance
démographique, la construction du barrage, l’élevage extensif et les mauvaises pratiques
agricoles telles que l’utilisation des intrants chimiques, les défrichements incontrôlés, le
maraîchage constituent les facteurs anthropiques de la dégradation des terres. À cela se
greffent les facteurs naturels que sont les variations pluviométriques, de la température et
des vents. Ces facteurs sont marqués par l’irrégularité et la forte intensité des précipitations,
la hausse des températures et de la violence des vents. Selon les enquêtes, les facteurs
anthropiques (79%) sont les principaux facteurs de dégradation des terres suivies des
facteurs naturels (21%). Tous ces facteurs cumulés ont pour conséquences, la dégradation
mécanique et chimique des sols et de la végétation, la pollution et l’ensablement des cours
d’eau. Ce qui engendre, par ricochet, la baisse des productions agricoles et la dégradation
des conditions de vies des populations.

93
Ces résultats permettent d’affirmer que la deuxième hypothèse spécifique qui stipule que
« Les activités anthropiques et les variations climatiques sont les facteurs qui expliquent la
dynamique progressive de la dégradation des terres dans la zone d’étude » est confirmée.

Les simulations par automates cellulaires ont permis de faire une cartographie prospective
des unités d’occupation des terres à l’horizon 2037 selon un scénario pessimiste et optimiste.
Ce qui a permis d’avoir une vision sur le devenir des ressources naturelles dans les deux
prochaines décennies dans la zone de recherche. Dans le scénario pessimiste, on retient que
les zones de cultures continueront d’occuper la majeure partie de l’espace au détriment de la
végétation naturelle qui va diminuer davantage. Le deuxième scénario (optimiste) a donné
des résultats pratiquement similaires au premier car les formations végétales ont présenté un
état de régression ou de progression très peu sensible. Pourtant présenté au départ comme un
scénario visant une restauration des ressources végétales, il a tourné à un scénario de
stabilité environnementale. Néanmoins, c’est un scénario qui offre tout de même des
perspectives de développement car il montre des signes d’espoir. Ces résultats issus de la
simulation attirent non seulement l’attention des décideurs mais permettent de mieux
orienter les prises de décisions en matière de gestion durable des ressources naturelles, de
protection de l’environnement et d’aménagement du territoire. Ainsi, la troisième hypothèse
spécifique stipulant que la modélisation des processus de conversion des unités d’occupation
des terres peut contribuer à une gestion durable des terres autour du barrage de Samandéni
est confirmée.

D’une manière générale cette étude a mis évidences les problèmes environnementaux en
cours dans la zone d’étude et se projette sur la dynamique future. Cependant, les réflexions
doivent se poursuivre car la lutte pour le développement durable est loin d’être résolue.
Ainsi, la dégradation des terres demeure toujours une problématique qui mobilise davantage
les chercheurs et les différents acteurs de développements. Elle offre divers champs
d’investigation pour la communauté scientifique. De ce fait, les résultats issus de la présente
étude suscitent de nouvelles questions sur l’impact socioéconomique, la dynamique
territoriale en cours dans la zone du fait de la construction du barrage et de son inscription
en tant que site Ramsar. Ainsi la prochaine étude pourrait s’orienter sur la dynamique
territoriale et les perspectives de développements socioéconomiques autour du barrage de
Samandéni dans un contexte de dégradation des terres et de variabilité climatique.

94
BIBLIOGRAPHIE

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https://fr.m.wikipedia.org
https://www.larousse.fr

101
ANNEXE

Annexe1 : QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX MENAGES


Date de collecte : *

Commune*
BAMA BANZON KARANGASSO-
SAMBLA KOUROUMA SAMOGOGOUAN
VILLAGE*
Nablo-diassa Banakorosso Kokoro Ngana Natéma

Nom de l'enquêteur
I- IDENTITE DE L'ENQUETE
1-Age :
2-Sexe :
Masculin Féminin
3-Quel est votre statut ?
Autochtone Allochtone
5-Niveau d'instruction
Aucun Alphabétisation Primaire Secondaire Supérieur
6-Quelle est votre principale activité économique (Profession)?
Agriculture Maraicher Pêche Elevage Commerce Autre
8- Quelles sont vos activités économiques secondaires ?
Cochez 3 réponses maximum
Aucune Agriculture Elevage Pêche Maraicher Artisan commerce
Autre
II-PERCEPTION DES POPULATIONS LACALES SUR LA DYNAMIQUE DU
COUVERT VEGETAL.
1- Est ce que vous avez constaté une évolution (changement) du couvert végétal dans votre
village ?
Oui Non
2- Si oui, comment ce couvert végétal va-t-il évolué ?
Progressive Régressive
3-Si progressive pourquoi ?
Reboisement Verger Naturel Autre :
4- Si autre précisez
5- Si régressive, quelles sont les causes de la dégradation du couvert végétal selon vous ?

98
Cochez au maximum 4 réponses.
Baisse de la pluviométrie Coupe abusive du bois Activités agricoles Activités
pastorales Feu de brousse Action du vent Construction du barrage Croissance
démographique Autre :
6- Si autre à préciser
7-Avez-vous connaissance des espaces boisées qui n'existe plus aujourd'hui ?
Oui Non
8-Connaissez des espèces d'arbres ou d'arbustes qui ont disparu ou diminuer ?
Oui Non
9- Si oui, pouvez-vous donnez des noms de quelques espèces disparues que vous connaissez
?
10- Connaissez-vous des espèces d'herbes qui ont disparu ?
Oui Non
11- Si oui, pouvez-vous donnez des noms de quelques espèces d’herbes disparues que vous
connaissez ?
12- Comment voyez- vous l'évolution du couvert végétal de votre village dans l’avenir ?
Dégradé Amélioré Inchangé

III-PERCEPTION DES POPULATIONS LOCALES SUR LA DYNAMAIQUE DES


SOLS.
1- Avez-vous constaté une dégradation des sols dans votre village ?
Oui Non
2- Si oui, dite ce qui atteste de cette dégradation ?
Baisse de la production agricole apparition de sol nu réduction du couvert
végétal autre :
3-Si autre à préciser :
4-Depuis quand avez-vous remarqué cette dégradation ?
Il y a plus de 10 ans Il y a moins de 10 ans
6- Quelles sont les causes de cette dégradation des sols selon vous ?
Cochez au maximum 4 réponses
Erosion hydrique Erosion éolienne Erosion thermique (soleil) Feux de
brousse Activités agricoles Activités pastorales Utilisation de produits
chimiques Autre :
7- Si autre à préciser :
8- Comment voyez-vous l'évolution des sols de votre village dans l'avenir (dans 10 ans) ?
Dégradé Amélioré Inchangé
IV-PERCEPTION DES POPULATIONS LOCALES SUR LA DYNAMIQUE DES
RESSOURCES EN EAU DE SURFACE

99
1- Quelles sont vos sources d'approvisionnement en eau de boisson ?
Puits Forage Barrage Rivière Robinet
2-Quelles sont vos sources d'approvisionnement en eau pour vos activités (agriculture,
construction, élevage, …) ?
Puits Barrage Forage Rivière Robinet
3- Avez-vous constaté une dégradation au niveau des eaux de surface ?
Oui Non
4- Si oui, Qu'est ce qui atteste de cette dégradation ?
Comblement Tarissement Assèchement Pollution Ensablement
6- Si oui, quelle est l'ampleur de cette dégradation selon vous ?
Forte Faible Moyenne
7- Selon vous quelles sont les causes de cette dégradation ? Cochez au maximum 4 réponses
Baisse de la pluviométrie Elevage Forte évaporation Activités
minières Maraichage Pratiques agricoles Autre :
8-Si autre précisez.

9- Depuis combien de temps aviez-vous constaté cette dégradation ?


Il y a plus de 10 ans Il y a moins de 10 ans

10 Comment voyez-vous l'évolution des eaux de surface de votre village dans l'avenir (dans
10 ans) ?
Dégradé Amélioré Inchangé

V-PERCEPTION DES POPULATIONS LOCALES SUR LA DYNAMIQUE


PLUVIOMETRIQUE

1-A-t-il bien pluie l'année passée selon vous ?


Oui Non
2-Comment la pluviométrie a-t-elle évoluée ces dernières années ?
Augmenté Régressé Stable
3-comment l'intensité des pluies a-t-elle évoluée selon vous ?
Plus intense Moins intense Stable
4-Comment les saisons de pluies ont évoluées ?
Plus longue Moins longue Inchangé
5-Quelles est le principal facteur qui explique cette évolution selon vous ?
Facteur naturel Facteur anthropique
6-Selon vous comment les vents ont-ils évolué ces dernières années ?
Plus violents Moins violent Inchangé

100
VI-PERCEPTION DES POPULATIONS LOCALES SUR LA DYNAMIQUE DES
TEMPERATURES
1-Comment trouvez-vous la dynamique (l'évolution) des températures ?
Augmentation Diminution Stable
2- Depuis combien de temps avez-vous observé cette évolution ?

Il plus de 10 ans Il y a moins de 10 ans


3-Quelles est le principal facteur qui explique cette évolution selon vous ?
Facteurs Naturels Facteurs anthropiques

VII-PERCEPTION DES POPULATIONS LOCALES SUR LA CONSTRUCTION DU


BARRAGE DE SAMANDENI

1- Connaissiez-vous le site avant l'implantation du barrage ?


Oui Non
2-Si Oui, quels constats faites-vous aujourd'hui sur l'état du milieu physique du site ?
Dégradé Amélioré Inchangé
3-Si dégradé, quels sont les potentialités (différentes catégories de ressources) les plus
touchés ?
Couvert végétal Sol (terres agricoles) Faune Ressource en eau
4-Quelles sont les opportunités que vous offre le barrage ?
Maraichage Elevage pêche approvisionnement en eau Autre Aucune
5- Si autre à préciser
4-Quelles sont les opportunités que vous offre le barrage ?
Maraichage Elevage pêche approvisionnement en eau Autre Aucune
5-Si autre précisez
6-Selon vous est ce que la construction du barrage a contribué à améliorer les conditions de
vies des populations ?
Oui Non

VIII- STRATEGIES DE PRSERVATION ET DE RESTAURATION DES TERRES

1-Est ce qu'il existe des mécanismes de lutte contre la dégradation du couvert végétal dans
votre village ?
Oui Non
2. Si oui, quelles sont ces mécanismes de lutte et de protection du couvert végétal ?
Reboisement protection de certaines espèces Paiement de
taxe Sensibilisation Formation Autre
3- Si autre à préciser
4-Pensez-vous que les techniques/mécanismes appliquées en ce moment sont efficaces dans
la lutte contre la dégradation du couvert végétal ?

101
Oui Non

5. Si non, qu'est ce qui explique cela ?


Absence de formation/sensibilisation manque d'implication de la population pas
de structure d'accompagnement Autre
6- Si autre à préciser
7. Pensez-vous qu'on puisse retrouver (restaurer) le couvert végétal qu'il y avait avant (Il y a
20 ans) ?
Oui Non
8. Avez-vous des techniques de lutte contre la dégradation des sols dans votre village ?
Oui Non
9. Si oui, Quelles sont vos techniques de lutte et de conservation ou de restauration des sols
? Cochez au maximum 5 réponses.
Jachère paillage pâture du bétail assolement association de
cultures apport d'engrais chimique fosse fumière apport de fumure
organique apport d'ordures ménagères construction d'ouvrages antiérosifs
10- si autre à préciser
11-Si non, qu'est ce qui explique cela ?
Pas structure d'accompagnement manque d'implication de la population absence
de formation/sensibilisation Autre
12- si autre à préciser
13- Appliquez-vous des mécanismes de lutte contre la dégradation des ressources en eau de
surface ?
Oui Non
14-Si oui, Quelles sont vos techniques de protection des eaux de surface ?
Paiement de taxe Sensibilisation Formation Plantation d'arbres pour protéger
les berges Autre
15-Si autre à préciser
16-Si non, pourquoi ?
Manque de structure d'accompagnement Manque d'implication de la
population Absence de sensibilisation/formation Autre :
17- Si autre à préciser

18-Etes-vous associé à la préservation ou la conservation des terres par les structures


déconcentrées ou autres structures ?
Oui Non
19- Selon vous est-ce que la population locale s'implique véritablement dans la gestion des
ressources naturelles dans votre village ?

102
OUI NON
20- Que pensez-vous de la gestion des ressources naturelles (terre agricole, les ressources
pastorales, ressources hydriques, ressources fauniques…) actuellement ?
Bonne Mauvaise Assez bonne

Annexe 2 : Guide d’entretien adressé aux mairies (maire, SG, Agents technique).
Date………………

Nom : ………………….. Prénom ……………………….

Fonction : ……………………. Sexe : ……………………………..

1-Quelle est votre perception sur l’évolution des ressources des terres (sol, végétation, eau,
…) dans votre commune ?

2-Pensez-vous que les ressources naturelles de votre commune se sont dégradées ?

3-Selon vous quelles sont les facteurs qui expliquent la dégradation des terres dans votre
commune ?

4- Selon vous Est ce que la construction du barrage de samandeni a entrainé une dégradation
des terres dans votre commune ?

5-Quelles sont les opportunités qu’offre la construction de ce barrage pour la commune ?

6-Quelles est selon vous la principale cause de dégradation (Naturelle ou anthropique) des
terres dans le bassin versant du barrage de Samandéni ?

7-Selon vous quelles sont les ressources naturelles qui subissent plus de dégradation ? Et
pourquoi ?

8-Quels sont les mécanismes de gestion des terres par la commune ?

9-Que préconisez-vous pour une meilleure gestion des terres dans votre commune ?

10- Quelles sont les mesures prises par la mairie afin de lutter contre la dégradation des
terres dans la commune ?

11-Est-ce que les populations s’impliquent dans la lutte contre la dégradation des terres ?

Annexe 3 : Guide d’entretien adressé aux CVD


Date………………………

Nom : …………………… Prénom………………. ………. Village……………………….

Sexe : ……………………………….. Age…… ; Profession…. …………………………..

1-Pouvez-vous nous présenter votre village en quelques mots ?

103
2-Quelle est votre perception sur l’évolution des terres (végétation, sol, eau,) dans votre
village ?

3-Pensez-vous que les terres (ressources naturelles) de votre village se dégradent au fil des
années ?

4- Si oui quels sont les facteurs qui expliquent cette dégradation selon vous ?

5-Quelle est votre perception sur la construction du barrage de Samandéni ?

6-Selon vous la construction du barrage a-t-elle été un facteur de dégradation des terres ?

7-Quelles sont opportunités que vous offre ce barrage ?

8-Quelles sont les principales activités socio-économiques pratiquées dans votre village ?

9-Quelles sont les actions que mène votre structure pour une bonne gestion des terres dans le
village ?

10-Bénéficiez-vous ou aviez-vous bénéficie par le passé d’une formation dans le cadre de la


gestion des terres ? Si oui par quelle structure ?

O ONG O Commune O Association O Etat O autre…. (À préciser)

11-Que préconisez-vous pour une bonne gestion des terres dans votre village ?

Annexe 4 : Guide d’entretien adressé aux responsables des services déconcentrés


(Environnement, Agriculture, élevage)
Date…………………………..

Nom : …………………… Prénom……………….

Village………………………. Fonction…………… ; Profession……

Sexe : ……………………………….. Age………………………………..

1-Pouvez-vous nous présenter votre service ?


2-Quelle est votre perception sur l’évolution des terres (végétation, sol, eau, …) dans votre
zone d’intervention ?
3-Selon vous est qu’on assiste à une dégradation des ressources naturelles dans la zone au fil
des années ?
4- Si oui quels sont les facteurs qui expliquent cette dégradation selon vous ?
5-Quel est le principal facteur (naturel ou anthropique) de dégradation des terres selon vous?
6-Quel est l’ampleur de cette dégradation ?
7-Quelle est votre appréciation de la construction du barrage de Samandéni dans la localité ?
8-Selon vous la construction du barrage a-t-elle été un facteur de dégradation des terres ?
104
9- Si oui pourquoi ? (Pouvez-vous nous donner des éléments appréciation).
10-Quelles sont opportunités qu’offre ce barrage pour les populations ?
11- Quelles sont les actions que vous menez pour aider les populations locales à lutter contre
la dégradation des terres (préservation des ressources) ?
12-Que préconisez-vous pour une bonne gestion (gestion durable) des terres autour du
barrage de Samandéni

105
TABLE DES ILLUSTRATIONS

Liste des cartes


Carte 1 : Présentation de la zone d’étude ............................................................................... 17
Carte 2 :Géomorphologie de la zone d'étude ......................................................................... 31
Carte 3: Géologie de la zone d'étude ..................................................................................... 32
Carte 4: Types des sols de la zone d'étude ............................................................................. 33
Carte 5: Réseau hydrographique de la zone d'étude .............................................................. 34
Carte 6: Simulation des unités d'occupation des terres à l'horizon 2037 : scénario pessimiste
................................................................................................................................................ 81
Carte 7: Simulation des unités d'occupation des terres à l'horizon 2037 : Scénario optimiste
................................................................................................................................................ 87

Planche cartographique
Planche cartographique 1: occupation et utilisation des terres en 1990, 2003 et 2017 autour
du barrage de Samandéni ....................................................................................................... 41
Planche cartographique 2: Situation observée et simulée en 2003 ........................................ 77
Planche cartographique 3: Situation observée et simulée de 2017 ........................................ 79

Liste des tableaux


Tableau 1 : Cadre opératoire .................................................................................................. 16
Tableau 2 : Répartition de l’échantillonnage démographique par village ............................. 20
Tableau 3: Caractéristiques des données satellitaires ............................................................ 21
Tableau 4: Evaluation du nombre de cellules par unités d’occupation des terres ................. 27
Tableau 5: Taux d'extinction et durée de vie des cellules...................................................... 28
Tableau 6 : Répartition de la population dans les cinq communes de la zone d’étude .......... 35
Tableau 7 : Estimation du cheptel dans la province du Houet et du Kénédougou en 2019... 37
Tableau 8 : Superficie et proportion des unités d’occupation des terres en 1990, 2003 et
2017........................................................................................................................................ 42
Tableau 9 : Taux d'expansion spatiale de l'occupation des terres de 1990 à 2017 ................ 45
Tableau 10: Matrice de transition entre 1990 et 2003 ........................................................... 49
Tableau 11: Matrice de transition entre 2003 et 2017 ........................................................... 50
Tableau 12: Proportions réelles et simulées en 2003 ............................................................. 78
Tableau 13 : Proportions réelles et simulées en 2017 ............................................................ 80

106
Liste des graphiques
Graphique 1: Synthèse des unités d'occupation des terres en 1990, 2003 et 2017 ................ 44
Graphique 2: Taux moyen d'expansion annuelle des unités d'occupation des terres entre
1990 et 2003 ........................................................................................................................... 46
Graphique 3: Taux moyen d'expansion annuelle des unités d'occupation des terres entre
2003 et 2017 ........................................................................................................................... 47
Graphique 4: Taux moyen d'expansion annuelle des unités d'occupation des terres entre
1990 et 2017 ........................................................................................................................... 48
Graphique 5 : Perception de l’ampleur de dégradation spatiale de la végétation naturelle ... 53
Graphique 6: Perception de l'ampleur de la dégradation spatiale des sols ............................ 53
Graphique 7: Perception de l’ampleur de la dégradation spatiale des surfaces en eaux ........ 54
Graphique 8 : Évolution de la pluviométrie de la station de Bobo Dioulasso de 1990 à ...... 56
Graphique 9: Variation interannuelle de la température de la station de Bobo- Dioulasso de
1990 à 2018 ............................................................................................................................ 58
Graphique 10: Variation interannuelle de la vitesse des vents de la station de Bobo-
Dioulasso à 2016 .................................................................................................................... 59
Graphique 11: Évolution de la p1opulation autour de la zone humide du barrage de
Samandéni .............................................................................................................................. 60
Graphique 12: Répartition des facteurs de dégradation des terres ......................................... 68
Graphique 13 : Proportion des unités d’occupation des terres à l’horizon 2037 : scénario
pessimiste ............................................................................................................................... 82
Graphique 14: Trajectoire d’évolution des unités d’occupation des terres à l’horizon 2037 :
Scénario pessimiste ................................................................................................................ 83
Graphique 15: proportion des unités d’occupation des terres à l’horizon ............................. 88
Graphique 16 : Trajectoire d’évolution des unités d’occupation des terres à l’horizon 2037
(scénario optimiste)................................................................................................................ 89

107
Liste des photos
Photo 1 : Phénomène de l’érosion hydrique .......................................................................... 56
Photo 2: Un arbre déraciné par le vent à Banakorosso .......................................................... 59
Photo 3 : Utilisation des pesticides ........................................................................................ 63
Photo 4 : Le défrichement ...................................................................................................... 64
Photo 5: Les pratiques pastorales ........................................................................................... 66
Photo 6: Une vue du barrage de Samandéni .......................................................................... 67
Photo 7 : Une plantation d’eucalyptus camaldulensis ........................................................... 69
Photo 8: Parc agroforestier à Vitellaria paradoxa ................................................................. 70
Photo 9 : Fertilisation des sols par la fumure organique ........................................................ 71

Liste des figures


Figure 1 : Voisinage d’un automate cellulaire ....................................................................... 26
Figure 2 : Synthèse des transitions entre les classes d’occupation ........................................ 75

108
TABLES DES MATIERES

SOMMAIRE ............................................................................................................................I

DEDICACE ........................................................................................................................... II

REMERCIEMENTS .......................................................................................................... III

SIGLES ACRONYMES ET ABREVIATIONS................................................................ IV

RÉSUMÉ ............................................................................................................................... V

SUMMARY .......................................................................................................................... VI

INTRODUCTION GENERALE .......................................................................................... 1

PREMIÈRE PARTIE ............................................................................................................ 4

CADRE THÉORIQUE, MÉTHODOLOGIQUE ET GÉOGRAPHIQUE DE LA ZONE


D’ÉTUDE................................................................................................................................ 4

CHAPITRE 1 : LE CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE LA


RECHERCHE ........................................................................................................................ 5

1.1 Cadre théorique de la recherche ..................................................................................... 5


1.1.1 La revue de la littérature .......................................................................................... 5

1.1.2 La clarification des concepts ....................................................................................... 9


1.1.3 La problématique de la recherche .......................................................................... 12
1.1.4 Les hypothèses et les objectifs de recherche.................................................... 14

1.2 Méthodologie de la recherche ...................................................................................... 17


1.2.1 Présentation de la zone d’étude ............................................................................. 17
1.2.2. Choix de la zone d’étude ..................................................................................... 17

1.2.3. L’approche méthodologique ................................................................................. 18

1.2.4. La collecte des données ........................................................................................... 18


1.2.4.1. La recherche documentaire ................................................................................ 18
1.2.4.2. Les travaux de terrain ........................................................................................ 19
1.2.4.3. Les bases d’occupation et d’utilisation des terres ............................................. 20

109
1.2.5. Les outils de collecte, de traitement et d’analyse des données ............................... 21

1.2.6. Calcul du taux moyen annuel d’expansion spatiale ................................................. 22

1.2. 7. Processus de simulation par automate cellulaire ..................................................... 22


1.2.7.1. Définition des automates cellulaires .................................................................. 22
1.2.7.2 Description du modèle spacelle ......................................................................... 23
1.2.7.3. Principes de fonctionnement des automates cellulaires ................................... 23
1.2.7.4. Les hypothèses de bases des projections ........................................................... 24
1.2.7.5. Génération des grid ............................................................................................ 25
1.2.7.6. Choix du modèle SpaCelle ................................................................................ 25
1.2.7.7. État et durée de vie des cellules ......................................................................... 26

1.2.8. Les difficultés rencontrées ....................................................................................... 28

CHAPITRE 2 : CARACTERISTIQUES PHYSIQUES ET HUMAINES DE LA ZONE


D’ETUDE.............................................................................................................................. 29

2.1. Les caractéristiques physiques .................................................................................... 29


2.1.1. Le climat .............................................................................................................. 29
2.1.2. La végétation ........................................................................................................ 29
2.1.3. Les vents ............................................................................................................... 30
2.1.4. Les unités géomorphologiques ........................................................................... 30
2.1.5. Les unités géologiques......................................................................................... 31
2.1.6. Les types de sols .................................................................................................. 32
2.1.7. Le réseau hydrographique .................................................................................... 33

2.2. Les caractéristiques humaines .................................................................................... 34


2.2.1. Les caractéristiques démographiques de la zone d’étude ..................................... 34
2.2.1.1. La répartition spatiale de la population de la zone d’étude ........................... 34
2.2.1.2. La migration ................................................................................................... 35
2.2.2. Les activités socio-économiques .......................................................................... 35
2.2.2.1. L’agriculture .................................................................................................. 35
2.2.2.2. La culture maraîchère .................................................................................... 36
2.2.2.3. L’élevage........................................................................................................ 36
2.2.2.4. La pêche ......................................................................................................... 37
2.2.2.5. L’artisanat ...................................................................................................... 37

110
Conclusion partielle ............................................................................................................. 38

DEUXIEME PARTIE ......................................................................................................... 39

DYNAMIQUE PROSPECTIVE DE L’OCCUPATION DES TERRES AUTOUR DU


BARRAGE DE SAMANDENI ........................................................................................... 39

CHAPITRE 3 : ANALYSE DE LA DYNAMIQUE DE DEGRADATION DES


TERRES AUTOUR DU BARRAGE DE SAMANDENI ................................................. 40

3.1. Dynamique des unités d’occupation des terres en 1990, 2003 et 2017....................... 40
3.1.1. Occupation des terres autour du barrage de Samandéni en 1990, 2003 et 2017 .. 42
3.1.2. Évolution du taux moyen annuel d’expansion spatiale des unités d’occupations
des terres entre 1990 et 2017 .......................................................................................... 44
3.1.3. Détection des types de changement des unités d’occupation des terres entre 1990
et 2017 ............................................................................................................................ 48
1.2.7. Perception des populations sur la dynamique des terres .................................. 52

3.2. Les facteurs de dégradation des terres autour du barrage de Samandéni .................... 54
3.2.1. Les facteurs naturels ............................................................................................. 55
3.2.1.1. Les variations pluviométriques ...................................................................... 55
3.2.1.2. Les variations de température ........................................................................ 57
3.2.1.3. La variation des vents .................................................................................... 58
3.2.2. Les facteurs anthropiques ..................................................................................... 60
3.2.2.1. La croissance démographique ........................................................................ 60
3.2.2.2. Les activités agricoles .................................................................................... 61
3.2.2.2.1. Le labour et l’utilisation des produits chimiques .................................... 62
3.2.2.2.2. Le défrichement et la coupe du bois...................................................... 63
3.2.2.2.3. Le manque de jachère et la pratique des feux de brousse ....................... 64
3.2.2.2.4. Le maraîchage ............................................................................................ 65
3.2.2.3. Les pratiques pastorales ................................................................................. 65
3.2.2.4. La construction du barrage............................................................................. 66

3.3. Les stratégies de lutte contre la dégradation des terres .............................................. 68


3.3.1. Stratégies contre la dégradation du couvert végétal ............................................. 68
3.3.1.1. Le reboisement .............................................................................................. 68
3.3.1.2. La protection et la conservation de certaines espèces ................................... 69

111
3.3.1.3. La sensibilisation, la répression et les bois sacrés ........................................ 70
3.3.2. Stratégies de lutte contre la dégradation des sols ........................................... 71
3.3.2.1. L’utilisation de la matière organique ......................................................... 71
3.3.2.2. L’utilisation de l’engrais chimique ................................................................ 71
3.3.2.3. L’assolement et l’association de culture ........................................................ 72
3.3.2.4. La construction d’ouvrages antiérosifs .......................................................... 72
3.3.3. Stratégies de protection des ressources en eau .................................................... 73

CHAPITRE 4 : MODELISATION DE LA DYNAMIQUE D’OCCUPATION


DES TERRES PAR AUTOMATES CELLULAIRES ..................................................... 74

4.1. Les règles de transitions .............................................................................................. 74

4.2. Simulation des unités d’occupation des terres par automates cellulaires .................... 76
4.2.1. Validation du modèle SpaCelle ........................................................................... 76
4.2.2. Projection des unités d’occupation des terres à l’horizon 2037 : scénario
pessimiste........................................................................................................................ 80
4.2.3. Projection des unités d’occupation des terres à l’horizon 2037 : scénario optimiste
ou écologique .................................................................................................................. 85

4.3. Recommandations ....................................................................................................... 90

Conclusion partielle ............................................................................................................. 92

CONCLUSION GENERALE ............................................................................................. 93

ANNEXE ............................................................................................................................... 98

Annexe1 : QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX MENAGES ..................................... 98

Annexe 2 : Guide d’entretien adressé aux mairies (maire, SG, Agents technique). ........ 103

Annexe 3 : Guide d’entretien adressé aux CVD .............................................................. 103

Annexe 4 : Guide d’entretien adressé aux responsables des services déconcentrés


(Environnement, Agriculture, élevage) ............................................................................ 104

TABLE DES ILLUSTRATIONS ..................................................................................... 106

Liste des cartes ................................................................................................................. 106

Planche cartographique .................................................................................................... 106

112
Liste des tableaux ............................................................................................................. 106

Liste des graphiques ......................................................................................................... 107

Liste des photos ................................................................................................................ 108

Liste des figures ............................................................................................................... 108

113

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