MA PREMIÈRE

MYTHOLOGIE
 MA PREMIÈRE

MYTHOLOGIE
Sophie Le Callennec
Illustré par
Laurent Audouin et François Vincent
 S O M M A I R E
et les déesses
Les dieux

Apollon, Râ… Zeus et Héra 10 Athéna et Arès 16 Cupidon et Hermès,

les dieux Soleil 8 Poséidon (Neptune) 12 Aphrodite et Héphaïstos 18 les dieux volants 22
Hadès et Perséphone 14 Artémis (Diane) 20
et les héroïnes
Les héros

Les 12 travaux Thésée et le Minotaure 46 La guerre de Troie 52 Le voyage d’Ulysse 58

d’Héraklès 42 Persée contre Méduse 48 Achille 54 Ulysse et Pénélope 60
Jason et la Toison d’or 50 Le cheval de Troie 56
Les héros
maudits

Dédale et Icare 78 Orphée Cassandre 84 Narcisse et Arachnée 88

Œdipe 80 et Eurydice 82 Prométhée, Sisyphe et Tantale 86
imaginaires
Les êtres

Les géants 104 Les lutins, les nains et les trolls 106 Les magiciens et les sorcières 108
fantastiques
Les animaux

Les monstres 120 Des serpents et des dragons 122 Des chiens et des loups 124 Des chevaux fantastiques 126
Imaginaires
Les lieux

Arbres et jardins 136 Le Ciel et les étoiles 138 L’Olympe 140

 Z OOM

et les déesses
Les dieux
Isis et Osiris 24 Odin 28 Épona et Lugh 34 Comment le monde
Seth et Horus 26 Thor 30 Quetzalcóatl ou a-t-il été créé ? 38
Loki 32 le Serpent à plumes 36

OOM
Z

et les héroïnes
Les héros
Romulus et Rémus 62 Merlin et la Dame du lac 66 Manco Cápac 72 Pourquoi les héros
Anigouran 64 Arthur et la Table ronde 68 sont-ils orphelins ? 74
La quête du Graal 70

Z OOM

Les héros
maudits
Le roi Midas 90 Gilgamesh et Enkidou 92 Sigurd et l’anneau maudit 96 Où sont les femmes ? 100
Gilgamesh contre la mort 94 Siegfried et l’or du Rhin 98

Z OOM

imaginaires
Les êtres
Les fantômes et les vampires 110 Les sirènes 114 Mi-humain, mi-animal 116
Les créatures 112

ZOOM

fantastiques
Les animaux
Des taureaux et des vaches 128 Les oiseaux 130 Les animaux et leurs chars 132

Imaginaires
Les lieux

L’Atlantide et les mondes Le royaume d’Osiris 144 Les Enfers d’Hadès 146
engloutis 142 Les séjours des Morts 148

Les mythologies
de la Mésopotamie
Durant l’Antiquité,
les populations qui vivaient
en Mésopotamie (Moyen-
Orient) ont inventé de
nombreuses mythologies.
‫׀‬ ‫׀‬
-3000 -2500
4
Les mythologies
dans le temps
et dans l’espace
U ne mythologie est un ensemble de croyances
que l’on se transmet de génération en génération
en étant persuadé qu’elles sont vraies. On en trouve
à toutes les époques et dans toutes les régions du monde.
La mythologie grecque
L’ancienne civilisation grecque
(sud de l’Europe) a donné naissance
à une mythologie dont la plupart des histoires
sont parvenues jusqu’à nous.
La mythologie égyptienne
À la même époque, dans le
nord-est de l’Afrique, l’Égypte
a développé une mythologie
impressionnante.
La mythologie celte
La civilisation celte (celle
des Gaulois et d’autres
peuples européens) est mal
connue mais très riche.
A N T I Q U I T É
‫׀‬ ‫׀‬ ‫׀‬ ‫׀‬
-2000 -1500 -1000 -500
 mythologie
celte mythologie
mythologie nordique mythologies
médiévale mésopotamiennes

mythologie
mythologies japonaise
amérindiennes

mythologie
océanienne
mythologie
romaine

mythologie
mythologie égyptienne
grecque mythologies
africaines

La mythologie romaine
La mythologie romaine
(sud de l’Europe) est
largement imprégnée
La mythologie
de la mythologie grecque. médiévale
Au Moyen Âge, des mythes
comme celui des chevaliers
de la Table ronde se sont
développés en Europe.

Les mythologies
amérindiennes
La mythologie nordique À leur arrivée
Née à la fin de la préhistoire, en Amérique (1492),
la mythologie nordique les Européens ont
(nord de l’Europe) s’est découvert les mythologies
développée jusqu’au Moyen Âge. des civilisations aztèque,
inca, maya…

D’autres mythologies
Toutes les régions du monde ont leurs propres mythologies :
le Japon, la Chine, l’Afrique, l’Australie…

M O Y E N Â G E
‫׀‬ ‫׀‬ ‫׀‬ ‫׀‬ ‫׀‬
1 500 1000 1500 2000

5
 Les dieux
et les déesses
Les mythologies parlent d’êtres surnaturels
(fantastiques), notamment des déesses
(féminines) et des dieux (masculins).
Certains ressemblent à des humains, d’autres
à des monstres. Certains sont éternels
(ils ne meurent jamais), tous ont des pouvoirs
extraordinaires :
sur le monde et
sur les humains.

6
7
 g ie grecq romaine ég
yptienn
lo u e
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Apollon, Râ…
Myth

érindienn nor
dique
am

les dieux Soleil

e

Pour expliquer l’alternance entre le jour et la nuit

et parce que le soleil est essentiel dans la vie des humains,
de nombreuses mythologies ont un dieu ou une déesse du Soleil.

Apollon
Chez les Grecs de l’Antiquité, mais Apollon est beau, jeune et musicien.
aussi chez les Romains, qui l’appellent Avec sa lyre (un instrument à cordes), il
 Le dieu Apollon Phébus (« le Brillant »), Apollon est le charme les dieux et les humains : il est
Fils de Zeus, Apollon dieu du Soleil et de la Lumière. Chaque également le dieu de la Musique et des
conduit chaque jour matin, il s’envole à bord d’un char tiré Arts. La sœur jumelle d’Apollon s’ap-
le char du Soleil dans
le ciel. par des chevaux ou par des cygnes pelle Artémis : c’est la déesse de la Lune.
Fresque du xIxe siècle, Italie blancs, et mène le soleil dans le ciel.

8
 Le s d ie u x e t le s d é e s s e s

Un Apollon
Pour désigner
un très beau jeune
homme, on le décrira
comme un « véritable
Apollon ».

Râ, Inti et Sól À quoi sert le dieu Soleil ?

Chez les Égyptiens, c’est le dieu Râ qui Autrefois, on ne savait pas que la Terre
guide le soleil dans sa course. Chaque tourne sur elle-même, ce qui donne
matin, il sort de la nuit avec le soleil à l’impression que le soleil se déplace
bord de sa barque. Il parcourt le ciel et, dans le ciel. Raconter que le soleil
le soir venu, descend dans les mondes voyage chaque jour d’est en ouest, sur  Le dieu Râ
souterrains. Il y vogue toute la nuit, pour une barque ou un char, puis se cache Debout sur sa barque,
avec une tête de bélier,
réapparaître au matin. pendant la nuit, permettait d’expliquer le dieu Râ porte
Dans la mythologie nordique, on ra- l’alternance entre le jour et la nuit. Cela le Soleil. Dans la nuit,
conte qu’un homme est si fier de la un serpent tente
permettait surtout de se rassurer en de dévorer l’astre
beauté de sa fille qu’il la nomme Sól affirmant que le jour se lèverait le len- pour l’empêcher
(comme Soleil). Pour punir ce père qui demain mais aussi de combattre la peur de revenir briller
au matin.
se vante trop, les dieux expédient Sól d’un soleil qui ne reviendrait pas, ce qui Fresque vers 1304 av. J.-C.,
dans le ciel pour qu’elle y conduise le jetterait une nuit sans fin sur le monde. Vallée des Rois, Égypte
char du Soleil. Elle dirige donc chaque
jour ce char tiré par deux chevaux :
Árvak (« levé tôt »), qui réveille le soleil,
et Alsvid (« rapide »), qui l’empêche de
rester dans le ciel et de brûler la terre.
Le char est poursuivi par un loup qui
veut dévorer le soleil. S’il y parvient, la
nuit et le froid tomberont sur la Terre.
Vite, Sól, dépêche-toi !
Chez les Incas (une civilisation d’Amé-
rique du Sud), Inti, le dieu du Soleil,
est le plus important des dieux. Il
voyage chaque jour dans le
ciel et plonge chaque soir
dans la mer. Les souverains
(rois) incas se disent les des-
cendants (fils, petits-fils…) d’Inti
et se font appeler « fils du Soleil ».

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Zeus et Héra
Myth

Dans la mythologie grecque, Zeus est le roi des dieux.

Maître de l’Univers, il partage sa puissance avec sa femme Héra.

Le plus puissant des dieux

Dieu du Ciel qui fait pleuvoir, gronder le La mère de Zeus, Rhéa, déesse du Temps,
tonnerre et s’abattre la foudre, Zeus (les a alors une idée. Elle cache le bébé et en-
 Zeus et Héra Romains l’appellent Jupiter) est le dieu veloppe à sa place, dans ses vêtements,
Zeus (Jupiter) frappe
avec la foudre, tandis
suprême : celui qui dirige les déesses, les une grosse pierre. Kronos l’engloutit
qu’Héra (Junon) lui autres dieux et le monde. Zeus est le fils sans même se rendre compte de la ruse.
désigne la cible. de Kronos (ou Saturne), le dieu créateur Caché sur une île, allaité (nourri de lait)
Chacun est représenté
avec son oiseau du monde. Comme pour ses frères et par une chèvre, Zeus grandit. Devenu
habituel. sœurs avant lui, son père Kronos a l’in- adulte, il combat son père et lui fait vo-
Tu veux en savoir tention de le dévorer à la naissance, car mir ses frères et sœurs : les dieux Hadès
plus sur Zeus : cherche
son nom dans l’index il craint qu’un de ses enfants prenne un et Poséidon, et les déesses Déméter,
page 150. jour sa place. Hestia et Héra.

10

Tonnerre
de Zeus
Quand, dans Tintin,
le capitaine Haddock
veut jurer sans dire de
grossièretés, il dit parfois
« Tonnerre de Zeus ! »
Maintenant, tu sais ce
que cela signifie.
Ensuite, Zeus partage le monde avec ses
frères, en oubliant ses sœurs : Poséidon
prend les mers, Hadès obtient les
mondes souterrains, et Zeus garde pour
lui le Ciel et le rôle de roi des dieux.
Finalement, Kronos avait bien raison
d’avoir peur de ses enfants !
Des femmes et des enfants
Zeus se marie avec sa sœur Héra (les Ro-
mains l’appellent Junon). Il règne avec
elle sur le Ciel et sur le monde. Héra est
une très belle déesse. Elle veille sur son
mari et s’occupe de ses enfants : elle est
la déesse du Mariage et de la Fécondité
(le fait de mettre au monde des enfants).
Le s d ie u x e t le s d é e s s e s
Héra est une femme douce et
tranquille… sauf quand elle dé-
couvre que Zeus a une maîtresse. Et
il en a beaucoup : des déesses et des hu-
maines (des « mortelles »). Terriblement
jalouse, Héra entre alors dans de redou-
tables colères. Ces scènes de ménage
font trembler l’Olympe (la demeure des
dieux) : on entend l’orage gronder dans
le ciel.
Pour éviter que sa femme le surprenne,
Zeus ruse et se cache pour séduire
les femmes. Il se déguise en taureau
doré pour approcher la princesse
Europe, en cygne pour charmer Léda,  Taranis
en aigle pour enlever Ganymède (Zeus Chez les Gaulois,
aime aussi les garçons). Il prend la forme le dieu de l’Orage
d’une pluie d’or pour parvenir jusqu’à s’appelle Taranis.
Il tient d’une main
Danaé, que son père a enfermée dans les éclairs et de l’autre
une chambre souterraine. une roue, dont le
roulement rappelle
Zeus et Héra ont trois enfants, parmi le tonnerre.
lesquels le dieu Arès. Mais Zeus en a Statuette gallo-romaine,
Ier siècle
aussi bien d’autres avec ses maîtresses.
Certains sont des déesses (Artémis)
et des dieux (Apollon, Dionysos, Her-
mès). Les autres sont des demi-déesses
et des demi-dieux (moitié déesses
ou dieux, moitié humains) : c’est le
cas de la belle Hélène et des héros
Héraklès, Persée, Castor et Pollux.
11
 g ie grecq romaine éanienne
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Poséidon
Myth

(Neptune)
La Grèce antique est bordée de toutes parts par la mer.
Aussi le dieu de la Mer est-il craint :
mieux vaut ne pas s’en faire un ennemi.

Un dieu coléreux
Dieu grec de la Mer, Poséidon (Neptune
( chez les Ro-
mains) vit dans un magnifique palais au fond de
l’Océan, en compagnie des dauphins, des hippo-
campes et des monstres marins, loin des autres
 Poséidon dieux et des humains.
Avec son trident, Car Poséidon est un dieu querelleur (il cherche
Poséidon (Neptune)
tantôt soulève, tantôt
les disputes), qui se met facilement en colère
calme les vagues, et peut se montrer violent. Qu’un autre dieu
représentées ici ou un simple « mortel » (un humain)
sous l’apparence
d’une femme. le provoque et il agite son trident
Sculpture d’Adam l’Ainé, (arme à trois dents) pour soulever
1757, musée du Louvre
à Paris
la mer, occasionnant tempêtes et
raz-de-marée, brisant les navires,
déchirant leurs voiles et provo-
quant les naufrages. Ulysse en fera la
douloureuse expérience : pour avoir fâ-
ché Poséidon, il devra errer dix années
durant sur la mer sans parvenir à ren-
trer chez lui, son navire étant rejeté à
chaque fois par les tempêtes.
La colère
Pour les Grecs, qui croyaient que les
de Neptune
terres flottaient sur l’Océan, Poséidon
Pour parler d’une était également responsable des tremble-
tempête en mer, ments de terre. Chacun veillait donc à ne
on peut dire que jamais provoquer sa colère. Et les marins
Neptune est en multipliaient les offrandes (cadeaux)
colère. dans l’espoir que Poséidon les
laisse revenir sains et saufs au port.
12

Une vie mouvementée
Comme ses frères et sœurs, Poséidon
est dévoré à la naissance par son père
Kronos, qui craint qu’un de ses enfants
prenne un jour sa place. Comme eux, il
est sauvé par Zeus, le plus jeune de ses
frères, avec lequel il partage le monde.
Il obtient les eaux : les mers, les rivières,
les lacs et les îles.
Avec sa femme Amphitrite et avec
d’autres déesses et des mortelles, le dieu
de la Mer a de nombreux enfants, dont
des êtres fantastiques  : les Cyclopes
(des géants avec un œil au milieu du
front), Triton avec son corps d’homme
et sa queue de poisson, et le cheval ailé
Pégase.
Le s d ie u x e t le s d é e s s e s
D’autres dieux de la Mer  Les chevaux
de la mer
Dans de nombreuses mythologies, on Les Grecs pensaient
trouve un dieu de la Mer. En Polynésie, que Poséidon avait
les Maoris racontent qu’autrefois, la créé les chevaux :
sans doute parce
Terre et le Ciel s’aimaient tant qu’ils res- que le bruit des
taient enlacés, empêchant leurs enfants vagues leur rappelait
le galop des chevaux.
à leurs côtés de voir la lumière. Un jour,
Walter Crane,
les enfants les poussèrent pour les sépa- Les chevaux de Neptune,
rer, ce qui fit tant de chagrin au Ciel qu’il 1893
se mit à pleurer : ce fut la pluie. Ému,
l’un des fils du Ciel et de la Terre attaqua
ses frères et les pourchassa. L’un d’eux,
Tangaroa, plongea dans l’Océan pour
s’y cacher et n’en ressortit jamais. Il de-
vint ainsi le dieu des Océans. Sa lente
respiration fait monter et descendre la
mer et provoque les marées.
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Hadès
Myth

et Perséphone
Dans la mythologie grecque, les trois principaux dieux
se sont partagé l’Univers : Zeus a pris la terre, Poséidon la mer,
et Hadès a reçu les mondes souterrains :
le royaume des Morts, également appelé « Enfers ».

Le dieu des Enfers

Comme son frère Poséidon et ses
sœurs, Hadès (Pluton chez les Romains)
a été avalé par son père Kronos et re-
jeté grâce à l’intervention de son frère
Zeus. Quand, ensuite, ses frères et lui
se sont partagé l’Univers, Hadès a reçu
les mondes souterrains : il est devenu le
dieu des Enfers.
Dieu sévère et cruel, Hadès règne sur
le royaume des Morts, une immense
caverne sous la terre, dans laquelle
règne l’obscurité. Il remplit fidèlement
sa mission : empêcher les vivants de
s’aventurer chez les morts, mais surtout,
empêcher les morts de retourner sur
Terre, car ils risqueraient de terroriser
les vivants.
Hadès est aidé dans sa tâche par des
monstres, dont Cerbère, le chien à trois
têtes, qui monte la garde devant la porte
des Enfers.

 Hadès et Perséphone
Au fond du royaume des Morts, Hadès et
sa femme Perséphone vivent heureux tout l’hiver.
Détail d’un vase grec, vers 430 av. J.-C.
Tu veux en savoir plus sur les Enfers :
cherche le mot « Enfer » dans l’index page 150.

14

La déesse des Enfers
Longtemps seul dans les profondeurs
de la Terre, Hadès tombe un jour amou-
reux de la belle Perséphone (Proserpine
chez les Romains). Convaincu qu’il n’a
aucune chance de la séduire et de l’atti-
rer dans les Enfers, il décide de l’enlever.
Alors qu’elle cueille des fleurs dans
la campagne, il surgit du sol sur son
char, la saisit et l’emporte. Affolée par
sa disparition, la mère de Perséphone,
Déméter, déesse de l’Agriculture, par-
court le monde à la recherche de sa fille.
– Je sais où elle se trouve, finit par lui
dire Apollon, le dieu du Soleil qui voit
tout dans la journée. Ta fille se trouve
dans les Enfers.
Effondrée, Déméter avertit les dieux :
Le s d ie u x e t le s d é e s s e s
 Le retour
du printemps
– Aussi longtemps que ma fille ne re- Après l’hiver,
viendra pas, je ne ferai plus pousser ni Perséphone remonte
blé ni fruit. chaque année sur
la Terre et ramène
Une terrible famine (absence de nourri- le printemps.
ture) dévaste la Terre.Très ennuyé, Zeus
part négocier avec Hadès. Les deux
frères trouvent un accord : Perséphone
passera une partie de l’année dans les
Enfers, avec son mari, et l’autre en de-
hors, sur la Terre.
Quand elle est dans le royaume des
Morts, Perséphone se montre aussi
cruelle et impitoyable que son mari.
Mais quand elle remonte sur Terre,
son arrivée marque la fin de l’hiver et
fait jaillir le printemps : elle devient la
déesse de la Fertilité.
15
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Athéna et Arès
Myth

Les Grecs de l’Antiquité étaient sans cesse

en guerre les uns contre les autres.
Il leur fallait donc un dieu et une déesse de la Guerre.

Sortie du crâne de Zeus La déesse guerrière

Zeus apprend un jour qu’une de ses
maîtresses va mettre au monde un en-
fant qui risque de prendre sa place. Le
roi des dieux va-t-il subir le même sort
que Kronos, son père autrefois chassé
par ses enfants ? Pour éviter cela, Zeus
dévore la femme et l’enfant qu’elle at-
tend.
Quelques mois plus tard, Zeus ressent
un violent mal de tête. Appelé à la res-
cousse, le dieu forgeron Héphaïstos
lui ouvre le crâne d’un coup de hache.
Une déesse armée en jaillit en poussant
un cri de guerre. Athéna, puisque c’est
elle, deviendra finalement la fille pré-
férée de Zeus et ne prendra jamais sa
place.
contre le dieu de la Guerre
Comme son frère, Arès (Mars pour les
Romains), Athéna est aussi et surtout
une déesse guerrière. Tous deux sont
très différents. Lui est grand, fort, rapide,
mais querelleur (il aime les disputes).
Il s’oppose si souvent aux autres dieux
et aux déesses que tous le détestent.
Imprudent, il se jette dans les batailles
et est souvent blessé. Au contraire,
Athéna est pleine de sagesse : elle
cherche d’abord des solutions aux
conflits et, si elle n’en trouve aucune, ré-
fléchit à la manière de gagner avant de
se lancer dans le combat. Elle l’emporte
donc presque toujours : même contre le
dieu Arès.

La déesse de la Sagesse
Déesse grecque de la Sagesse, Athéna
(Minerve chez les Romains) conseille
les humains. Elle leur apprend à fabri-
quer des tissus, des poteries, à naviguer
sur la mer, à travailler la terre avec un
râteau et à élever des animaux.

 Athéna et Arès
Qui l’emportera : Athéna
qui prend le temps de réfléchir,
ou Arès qui se jette dans la mêlée ?
16

La protectrice d’Athènes
On raconte qu’autrefois, Poséidon, dieu
de la Mer, et Athéna, déesse de la Sa-
gesse, voulaient l’un et l’autre devenir
les protecteurs de la plus grande et la
plus belle ville de Grèce. Ils deman-
dèrent aux déesses et aux dieux de les
départager. Ceux-ci décidèrent que ce-
lui qui ferait le cadeau le plus utile aux
habitants deviendrait le protecteur ou
la protectrice de la ville.
Poséidon fit jaillir une source
et un cheval noir. Athéna fit
pousser un olivier : un arbre
dont le fruit donne une huile
délicieuse et dont le feuil-
lage (le rameau d’olivier)
deviendra le symbole de
la paix. Les dieux choisirent
Athéna comme protectrice de
la ville, qui prit son nom : Athènes.
Le s d ie u x e t le s d é e s s e s
Sorti de la
cuisse de Jupiter
Si Athéna est sortie du
crâne de Zeus, son frère
Dionysos (Bacchus) est né de
sa cuisse. De quelqu’un qui se
prend pour un être supérieur,
on dit qu’il « se croit sorti
de la cuisse de Jupiter ».
17
 g ie grecq romaine
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Aphrodite
Myth

et Héphaïstos
La plus belle des déesses grecques est mariée
avec le plus vilain des dieux :
cela promet bien des histoires !

Aphrodite
Fille de Zeus, Aphrodite (Vénus chez les met du mont Olympe (la demeure des
Romains) naît en jaillissant de la mer. dieux). Son arrivée provoque l’admira-
Elle rejoint les autres dieux, au som- tion des dieux et la jalousie des déesses.

18
 Le s d ie u x e t le s d é e s s e s

Car Aphrodite, déesse grecque de la Dure vie de couple !

Beauté et de l’Amour, est magnifique.
Très amoureux, Héphaïstos offre des ca-
Sa peau, blanche comme le lait (critère
deaux somptueux à sa femme, comme
de beauté essentiel à l’époque), dégage
ce char en or tiré par des colombes. Mais
un parfum délicieux. Ses cheveux d’or
la belle a des amants. Qui peut résister
coulent comme une rivière et ses yeux
à son charme… Un jour, Héphaïstos
brillent comme des étoiles.
découvre (grâce à Apollon, dieu du  Héphaïstos
H éphaïstos Soleil, qui voit tout dans la journée)
qu’Aphrodite le trompe avec Arès, le
Le dieu des Forgerons
passe ses jours et
Aphrodite est mariée au dieu grec du Feu ses nuits à travailler
dieu de la Guerre. Il fabrique alors un en compagnie des
Héphaïstos (Vulcain chez les Romains). immense filet qui les prend au piège, Cyclopes.
Héphaïstos est si laid qu’à sa naissance, puis invite les déesses et les dieux à ve-
sa mère, la déesse Héra, l’a jeté du haut nir se moquer d’eux.
de l’Olympe. Il a survécu mais en est
resté boiteux.
Habile de ses mains et inventeur génial,
Héphaïstos se réfugie dans un volcan et
invente la métallurgie (le travail des mé-
taux). Il fabrique des armes, des outils et
des bijoux si remarquables que les dieux
lui demandent de revenir. D’abord,
le dieu forgeron refuse, mais quand Zeus
lui propose d’épouser Aphrodite, le vi-
lain dieu remonte sur l’Olympe. Depuis,
il y construit des palais, crée des trônes,
des chars, des armes, de la vaisselle et
toutes sortes de bijoux.
La boîte de Pandore
Zeus demande à Héphaïstos de fabriquer une boîte
et y enferme le chagrin, la misère, la maladie…
 La Naissance de Vénus Il confie la boîte à une femme nommée Pandore
Sortie des eaux, Aphrodite se réfugie qui, trop curieuse, l’ouvre… Les malheurs s’enfuient
sur un coquillage, que les vents (à
gauche) poussent vers la rive, tandis
et se répandent sur la Terre. « Ouvrir la boîte
que la déesse du Temps (à droite) de Pandore » signifie commettre une imprudence
accourt pour la couvrir. qui entraîne des catastrophes.
Botticelli, La naissance de Vénus, 1484
19
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Artémis (Diane)
Myth

Déesse grecque de la Chasse et de la Lune,

la sauvage Artémis vit surtout la nuit.

La déesse de la Lune La déesse de la Chasse

Pour échapper à la jalousie de la déesse
Héra et au serpent Python qu’elle a
lancé à ses trousses, Léto, enceinte
de Zeus, trouve refuge sur une île.
Poséidon jette un voile par-dessus
pour la cacher et Léto met au monde
deux enfants : les jumeaux Artémis et
Apollon. Ils sont beaux et éternellement
jeunes. Apollon est le dieu du Soleil,
Artémis (Diane chez les Romains) sera
la déesse de la Lune. Elle se promène
la nuit sur son char tiré par quatre
cerfs aux cornes en or.
Artémis est la déesse de la Chasse. Tan-
tôt protectrice des animaux sauvages
et de la nature, elle vit entourée de
cerfs, de sangliers et d’ours. Tantôt pro-
tectrice des chasseurs, elle court les
montagnes et les forêts, précédée de sa
meute de chiens et armée d’un arc en
or et de flèches en argent. Nul ne tire
mieux qu’elle. Malheur à celui qui ose
dire le contraire. Le roi Agamemnon,
qui se vante un jour d’être meilleur à la
chasse, devra tuer sa fille Iphigénie pour
obtenir le pardon de la déesse.

 Diane
chasseresse
À la fois chasseuse
et protectrice
des animaux,
Artémis, en compagnie
de ses chiens, s’appuie
sur un immense cerf.
Sculpture de 1549,
château d’Anet

20

Enfin, parce qu’à sa naissance, elle a
aidé sa mère à mettre au monde son
jumeau, Artémis est aussi la déesse des
Accouchements, qui protège les mères
et les nouveau-nés.
Une déesse farouche
Artémis obtient de Zeus l’autorisation
de ne pas se marier. Elle refuse de se
laisser approcher par les hommes. Le
chasseur Actéon en fait la douloureuse
expérience. Une nuit qu’il chasse dans
la forêt, il voit Artémis, nue, qui se baigne
Le s d ie u x e t le s d é e s s e s
dans la rivière. Il se cache pour mieux  La vengeance
l’observer. Quand elle le découvre, d’Artémis
Artémis entre dans une grande colère Actéon paiera cher
d’avoir épié Artémis
et le change en cerf, que ses chiens dé- pendant son bain…
vorent aussitôt.
Artémis peut se montrer sans pitié. Elle
découvre un jour que Callisto, une des
maîtresses de Zeus, se fait passer pour
elle. Furieuse, la déesse menace de la
tuer. Pour la sauver, Zeus transforme
Callisto en ourse et l’envoie dans le ciel,
où elle devient une constellation (un
groupe d’étoiles) : la Grande Ourse.
21
 g ie grecq romaine
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Cupidon et Hermès,
Myth

les dieux volants

Deux jeunes dieux grecs, Cupidon et Hermès,
La flèche possèdent des ailes. Ils sont pourtant bien différents.
de Cupidon
On peut dire de
quelqu’un d’amoureux
Cupidon, dieu de l’Amour
qu’il a été touché Fils d’Aphrodite, déesse de la Beauté, et
par « la flèche de son amant Arès, dieu de la Guerre,
de Cupidon ». Éros (plus connu sous le nom romain
de Cupidon) est le dieu de l’Amour. En-
fant charmant et espiègle, doté d’ailes et
armé d’un arc, il volette de-ci de-là.
Quand ils le voient pour la première fois,
les dieux et les déesses sont catastro-
phés. Il suffit au petit dieu de décocher
une flèche en plein cœur pour qu’un
 Cupidon
Le dieu de l’Amour
dieu ou un humain tombe amoureux
vise les cœurs. Et pan ! de la première personne qu’il voit. Cha-
dans le mille… cun imagine déjà combien de gens il va
rendre malheureux.
Cupidon sera victime de son propre jeu.
Jalouse de la grande beauté de la prin-
cesse Psyché, la déesse Aphrodite envoie
son fils Éros décocher une flèche dans
le cœur de la belle, avec l’espoir qu’elle
tombe amoureuse d’un homme très laid
et très méchant. Mais Cupidon se blesse
avec la flèche et… tombe éperdument
amoureux de Psyché.
Cupidon l’enlève et l’emporte dans un
palais d’or et de pierres précieuses. Il ne
lui rend visite que la nuit, quand il fait
noir, et lui fait promettre de ne jamais
chercher à savoir qui il est. Une nuit,
trop curieuse, Psyché allume une lampe
à huile et… ô merveille, découvre le ma-
gnifique dieu à ses côtés. Séduite, elle
approche la lampe pour mieux le voir…
Une goutte d’huile brûlante tombe
sur Cupidon et le réveille. Furieux, il
s’enfuit.
Psyché devra traverser bien des
épreuves pour retrouver et reconquérir
Cupidon. Les déesses et les dieux lui ac-
corderont alors de devenir immortelle
comme lui, pour pouvoir l’épouser et
vivre avec lui sur le mont Olympe, la de-
meure des dieux.

22

Hermès, messager des dieux
À sa naissance, Hermès crée la surprise :
le fils de Zeus parle et marche déjà. Il
bondit hors de son berceau et part sur
les routes. En chemin, il rencontre une
tortue dont il vole la carapace. Puis,
profitant que son demi-frère Apollon
est occupé à mener le char du Soleil,
il lui vole des bœufs et utilise leurs
boyaux pour fabriquer des cordes. Il
confectionne ainsi la première lyre
(un instrument de musique à cordes).
Content du résultat, il rentre chez lui et
se recouche dans son berceau.
Ne trouvant pas ses bœufs, Apollon
traque le voleur et remonte sa trace
jusqu’à arriver près d’Hermès.
– C’est toi qui as volé mes bœufs ?
Hermès prend son air le plus innocent :
– Regarde, je ne suis qu’un bébé. Je suis
incapable de voler des bœufs. Je ne sais
même pas ce qu’est un bœuf.
Apollon ne se laisse pas tromper. Il sai-
sit Hermès et l’emporte chez leur père.
Zeus s’amuse de ce bébé débrouillard.
Surtout quand, profitant du fait
qu’Apollon est occupé à raconter son
histoire, il lui dérobe son arc et ses
flèches.
Le s d ie u x e t le s d é e s s e s
– Mon fils, dit Zeus en prenant son
air le plus sévère, rends ses bœufs
à ton frère Apollon. Mais à partir
d’aujourd’hui, ajoute-t-il en riant,
tu seras le dieu des Voleurs !
Hermès commence alors à négo-
cier avec Apollon pour garder les
bœufs. Il finit par les obtenir en
échange de sa lyre. Zeus éclate de
rire et ajoute :
– Personne ne négocie aussi bien
que toi.Tu seras aussi le dieu des Mar-
chands.
Hermès (Mercure
Mercure chez les Romains)
est ainsi le dieu grec des Voyageurs,
des Marchands et des Voleurs. Bienfai-
sant, c’est lui qui apprend aux humains
l’écriture et la danse, et leur transmet
bien des inventions. Il se promène avec
des sandales munies de petites ailes qui
lui permettent de filer dans le ciel. Les
déesses et les dieux lui confient leurs
messages à transporter et il devient leur
messager.
 Hermès
Le messager des dieux parcourt
le monde grâce à ses sandales ailées.
Sculpture italienne du xvIe siècle
23
 ie égyp
og ti
ol

en

Isis et Osiris
h
M yt

ne

Dans la mythologie égyptienne,

Osiris et Isis, à la fois frère et sœur, et mari et femme,
ont bien du souci avec leur frère Seth, terriblement jaloux.

Un couple heureux
Un jour, le vieux dieu Geb décide qu’il
est temps pour lui de se retirer et partage
le monde entre ses deux fils. À Osiris,
sage et prudent, il donne l’Égypte et le
pouvoir : il sera pharaon (roi d’Égypte).
À Seth, coléreux et brutal, il cède
l’immense désert.
C’est un bon choix. Osiris maintient la
paix dans le royaume, il apprend aux
humains à cultiver la terre et à élever
les animaux. Il devient ainsi le dieu de la
Fécondité (le fait que les plantes
poussent et que les animaux fassent
des petits). Il épouse sa sœur Isis, qu’il
aime tendrement, et règne avec elle. Isis
est respectée et aimée des Égyptiens.
Quand son mari s’absente, elle veille
sur le royaume.

 Isis et Osiris
Assis sur le trône, Osiris,
habillé de blanc, porte la
couronne des pharaons (rois).
Derrière lui, Isis porte le soleil
sur sa tête.
Détail d’une fresque
du temple de Sethos à Abidos

24

Un dieu jaloux
Seth, dieu du Désert, est jaloux du bon-
heur et de la puissance d’Isis et Osiris.
Il rêve de devenir roi à la place d’Osi-
ris et de lui voler sa femme. Il imagine
une ruse. Il fait fabriquer un magnifique
coffre orné de pierres précieuses et
invite Osiris à un banquet (un grand dî-
ner). Tous les invités admirent le coffre,
et Seth promet de l’offrir à celui qui, as-
sez grand, pourra le remplir entièrement
avec son corps. Chacun essaye, mais
le coffre est trop grand. Quand arrive
son tour, Osiris entre dans le coffre : sa
taille est parfaite. Aussitôt, Seth et ses
complices se précipitent et ferment
le couvercle. Puis, traînant le coffre
jusqu’au Nil, ils le jettent dans le fleuve,
qui l’emporte au loin.
Les dieux et les humains sont catas-
trophés. Partout, on n’entend plus que
des pleurs et des gémissements. Même
Horus, le fils d’Osiris, qui n’est pas en-
core né, verse des larmes dans le ventre
de sa mère. Bouleversée, Isis part à la
recherche de son mari. Des semaines
durant, elle longe le fleuve, elle explore
alentour et regarde au fond. Quand elle
atteint la mer, toujours aucune trace du
coffre. Elle poursuit ses recherches dans
la mer et aux alentours, et arrive dans
un pays lointain, où elle découvre le
coffre : à l’intérieur, Osiris… mort. Elle
le ramène alors en Égypte.
Le s d ie u x e t le s d é e s s e s
Départ au royaume des Morts  Le coffre
de Seth
Profitant de leur absence, Seth a pris Seth capture Osiris
le pouvoir en Égypte. Furieux de leur dans un coffre et le
retour qui menace son autorité, il dé- jette dans le fleuve.
coupe le corps d’Osiris et en disperse
les morceaux dans tout le pays.
– Nul ne les retrouvera jamais, pense-
t-il.
C’est sans compter l’amour et la pa-
tience d’Isis. Un à un, elle retrouve les
morceaux, elle les réunit et les entoure
de bandelettes pour reformer le corps
d’Osiris. Puis, se transformant en oi-
seau, Isis magicienne vole tout autour
et le battement de ses ailes réveille
son mari.
Osiris est désormais éternel. Mais il ne
peut pas rester parmi les vivants : il doit
rejoindre le royaume des Morts, sous la
Terre. Il en deviendra le roi et se charge-
ra d’y juger les âmes.
25
 ie égyp
og ti
ol

en

Seth et Horus
h
M yt

ne

Après le meurtre de son frère Osiris,

le dieu Seth étend son pouvoir sur toute l’Égypte.
Il ne sait pas encore qu’Isis attend un enfant…

Un fils posthume Combats et ruses

Pleurant encore la mort de son mari Parvenu à l’âge adulte, le jeune dieu
Osiris, la déesse Isis se cache dans les Horus se présente devant Seth, le meur-
marais qui bordent le Nil et met au trier de son père, et réclame son trône.
monde un fils, qu’elle nomme Horus. Seth ne l’entend pas de cette oreille.
Apprenant son existence, Seth décide Commence alors un long affrontement
de l’éliminer, pour éviter que ce neveu entre les deux dieux. Partout, tout le
prenne un jour sa place. Il traque Isis temps et des années durant, Horus et
et Horus partout. La mère et l’enfant Seth se combattent, sans qu’aucun, ja-
changent sans arrêt de cachette. Mais mais, n’en sorte vainqueur.
toujours, Seth les retrouve. Il envoie
des scorpions, des serpents, et Horus
n’échappe à la mort que grâce aux ta-
lents de magicienne de sa mère et à
l’intervention des dieux. Parfois, Osiris,
son père, sort du royaume des Morts
pour entraîner son fils au combat et le
préparer à son destin : venger son père.

 Isis allaitant Horus

Statuette égyptienne en bronze,
26 vers 1000 av. J.-C.
 Le s d ie u x e t le s d é e s s e s

Une nuit, Seth surprend Horus endormi Le jugement des dieux

sous un arbre. Il se jette sur lui, lui ar-
Un jour, Seth et Horus décident de s’af-
rache les yeux et les place dans deux
fronter dans une course de bateau en
coffrets, qu’il part enterrer au loin.
pierre. Horus ruse : il fabrique un ba-
Devenu aveugle, Horus ne peut plus
teau en bois recouvert de plâtre. Après
combattre. Mais Anubis, le dieu chacal,
le naufrage de son bateau en pierre,
retrouve les yeux d’Horus et la vache
Seth se transforme en hippopotame et
divine verse deux gouttes de son lait
coule le bateau d’Horus. Les dieux inter-
magique pour rendre la vue au jeune
viennent pour mettre fin à cette rivalité.
dieu.
Horus leur rappelle que Seth a tué son
père et que c’est lui, fils d’Osiris, qui doit
devenir pharaon. Seth explique qu’il est
plus vieux, qu’il est plus fort et qu’il a
plus d’expérience pour diriger l’Égypte.
Les dieux veulent donner le trône à
Horus. Mais Râ, le dieu Soleil, préfère
Seth et menace, si on ne l’écoute pas, de
ne plus venir briller dans le ciel. La dis-
cussion s’éternise. Finalement, les dieux
envoient un messager dans le royaume
des Morts pour demander son avis à
Osiris. Évidemment, celui-ci donne rai-
son à son fils. Râ se laisse convaincre.
Depuis, aidé de sa mère Isis, Horus di-
rige le monde des vivants, tandis que
son père règne sur celui des morts.
Quant à Seth le coléreux, le cruel, il  Le combat
est invité par Râ sur sa barque et l’aide entre Horus et Seth
à combattre le serpent Apophis qui, Les dieux égyptiens
chaque nuit, tente d’avaler le Soleil. Fi- sont représentés
avec une tête d’animal.
nalement, c’est donc grâce à Seth, dieu Horus a la tête d’un
du Désert et du Chaos, que le Soleil ré- faucon, tandis que
Seth se reconnaît
apparaît chaque matin. à son museau allongé
et ses oreilles carrées.
27
 ie nor
log di
ho

Odin
qu
t
My

Dans la mythologie nordique, le dieu suprême

s’appelle Odin. Dieu du Ciel, du Temps et de l’Éternité,
il est aussi le dieu de la Sagesse.

Le créateur du monde
Il y a bien longtemps, alors que le monde
n’était encore qu’un immense vide, sur-
gissent un monde de glace et un monde
de feu.Tous deux grandissent jusqu’à se
toucher, ce qui provoque l’apparition
 La création
du monde de géants. Ceux-ci ont des enfants, par-
Après avoir tué le mi lesquels les dieux Odin, Vili et Vè.
géant Ymir, le dieu Les géants et les dieux se combattent
Odin et ses frères sans cesse. Odin et ses frères tuent le
utilisent son cadavre
pour créer le monde. géant Ymir et utilisent son cadavre
pour créer le monde : de son sang ils
font l’Océan ; ils transforment ses os en
montagnes, ses dents en rochers, ses
cheveux en arbres et utilisent son crâne
pour constituer le ciel. Ensuite, Odin et
ses frères prélèvent des étincelles dans
le monde de feu et les jettent dans le
ciel pour former le soleil, la
lune et les étoiles.
Quand ils ont terminé, les trois dieux
transforment les larves qui grouillent
sur le cadavre d’Ymir en nains et,
puisque les nains aiment creuser pour
trouver les métaux, ils les installent
dans le monde souterrain.
Puis, à partir de deux arbres morts, Odin
et ses frères créent le premier homme
et la première femme, et les installent
dans le « monde du milieu ».
Le dieu de la Sagesse
et de la Magie
Plus tard, déguisé en mendiant, Odin
voyage jusqu’à la fontaine du Savoir :
y boire permet de connaître toutes
choses. Le géant qui garde la fontaine au-
torise Odin à en boire l’eau à condition
d’y laisser un œil. Désormais borgne (il
n’a plus qu’un seul œil), Odin découvre
les malheurs et les souffrances dont les
humains seront victimes.

28
 Le s d ie u x e t le s d é e s s e s

Poursuivant sa route, il atteint Yggdrasyl,

l’Arbre du monde et, se transperçant de
sa propre lance, il y demeure suspen-
du pendant neuf jours et neuf nuits, le
temps de gagner d’immenses pouvoirs,
comme de faire de la magie et devenir
invisible.

Le dieu de la Victoire
Odin s’appelle aussi Wotan, dont le nom
signifie « fureur ». Il est le dieu de la
Guerre et de la Victoire : celui qui
conduit les guerriers sur le champ de
bataille et les mène au triomphe. In-
croyablement fort, exceptionnellement
courageux, il ne se déplace pas sans
Sleipnir, son cheval à huit pattes, et Gun-
gnir, sa lance qui tue ses ennemis rien
qu’en passant au-dessus de leurs têtes.

Le dieu suprême
Quand il n’est pas sur le champ de ba-
taille, Odin s’assied sur son trône de
pierre dans Asgard (le royaume des
dieux), trône gardé par ses fidèles loups
Geri (le glouton) et Freki (le vorace). Il
observe ce qui se passe dans les neuf
mondes, pendant que sa femme, la
déesse Frigg, file (transforme en fil) les
nuages.
Chaque matin, Odin envoie au loin ses  Le dieu Odin
deux corbeaux, Hugin (la pensée) et Odin, barbu et borgne,
Munin (la mémoire) : ils sont chargés chevauche Sleipnir, son
cheval à huit pattes.
d’observer et d’écouter ce qui se passe Manuscrit islandais, 1764
dans les neuf mondes, et de revenir tout
lui raconter. De cette façon, il est au cou-
rant de tout…
29
 ie nor
log di
ho

Thor
qu
t
My

Thor, dieu de la Foudre dans la mythologie nordique,

est aussi connu et aimé que son père, Odin.
Armé de son marteau magique, il protège le monde.

Combat contre le serpent

Maître des tempêtes et de la foudre,
Thor, dont le nom signifie « Tonnerre »,
est le plus puissant des dieux guerriers.
Monté sur son char tiré par
deux boucs, il combat sans
relâche les monstres et les
géants pour protéger le monde et les
autres dieux.
Un jour qu’il pêche avec un géant ami,
Thor jette dans l’eau un énorme appât :
une tête de bœuf accrochée à un gigan-
tesque hameçon. Il attire ainsi l’horrible
serpent Jörmungand, qui tente d’ava-
ler la Terre. L’hameçon planté dans la
gorge du serpent, Thor tire de toutes
ses forces pour hisser l’animal sur le
bateau. Celui-ci se débat tant qu’il peut.
Thor est sur le point de réussir quand le
géant, affolé, coupe
la ligne. Le monstre
disparaît pour tou-
jours au fond de
l’Océan. Là, il ru-
mine sa vengeance
et attend la fin du
monde pour af-
fronter et vaincre
le dieu Thor.

 Thor contre
le serpent
du monde
L’arme favorite de
Thor est son marteau
magique, qui ne rate
jamais sa cible
et revient toujours
dans sa main.
Manuscrit islandais, 1764

30
 Le s d ie u x e t le s d é e s s e s

Le vol du marteau
Thor combat les géants, ennemis des
dieux. Un matin, il découvre qu’on lui
a volé son marteau magique. Furieux, il
appelle le dieu Loki à l’aide. Revêtu du
manteau à plumes de la déesse Freyja,
Loki vole au-dessus des neuf mondes
et découvre que l’arme a été volée par
le géant Prymr. Mais Prymr refuse de le
rendre et réclame, en échange, la main
de la déesse Freyja. Comme la plupart
des dieux, des géants et même des hu-
mains, il est amoureux de la déesse de la
Beauté et de l’Amour.
De retour à Asgard, la demeure des
dieux, Loki raconte ce que réclame impatiente de se marier, qu’elle n’a rien  Les cheveux
Prymr. Freyja entre dans une terrible mangé depuis huit jours. de Sif
colère : jamais elle n’épousera le géant. – Et pourquoi boit-elle autant ? La femme de Thor
s’appelle Sif. Elle
Les dieux sont bien ennuyés  : com- – Elle est assoiffée ! Elle était si impa- est la déesse de la
ment récupérer le marteau magique ? tiente de se marier qu’elle n’a rien bu Fertilité. Une nuit, le
dieu Loki coupe ses
Ils imaginent donc une ruse. Ils font depuis huit jours. magnifiques cheveux.
croire à Prymr que la déesse est d’ac- – Pourquoi ses yeux lancent-ils des Thor est si furieux
cord et qu’ils arrivent pour le mariage. éclairs ? que Loki supplie deux
elfes de lui fabriquer
Thor enfile une robe et met le collier de – Elle est épuisée ! Elle était si impa- une chevelure en or
perles de Freyja : il se fera passer pour la tiente de se marier qu’elle n’a pas dormi capable de pousser
mariée. depuis huit jours. comme de vrais
cheveux.
Tout heureux, Prymr organise une Rassuré, Prymr envoie chercher le mar-
grande fête. Au cours du dîner, il se pose teau et le dépose amoureusement dans
pourtant des questions : les mains de sa fiancée, qui n’est en réa­
– Pourquoi Freyja mange-t-elle tant ? lité nul autre que Thor. Ce dernier s’en
– Elle est affamée ! répond Loki, lui- saisit et tue le géant. Depuis, son mar-
même déguisé en servante. Elle était si teau magique ne le quitte plus.
31
 ie nor
log di
ho
Loki
qu
t
My
Le dieu nordique Loki est amusant, joueur, rieur.
Mais à force de jouer des tours il se fâche
avec toutes les déesses et tous les dieux.
Loki le gentil
Loki est un géant beau, futé et drôle.
Il se métamorphose (se transforme) à
volonté en homme, en femme ou en
animal. Amusés, les déesses et les dieux
font de lui le dieu du Feu et de la Magie.
Plein de bonnes idées, Loki les tire de
bien des embarras (problèmes).
 Dieu gentil Loki le démoniaque
ou vrai démon ?
Mais Loki est rusé, agaçant, irrespon-
Loki porte le bonnet
d’un bouffon mais a, sable, parfois méchant. Il déteste le
ici, le visage d’un démon. calme et l’ordre. Quand il s’ennuie, il
Manuscrit islandais, 1764 invente des tours idiots, crée des catas-
trophes et sème la zizanie (les disputes).
Il vole son collier magique à la déesse
Freyja. Il fait disparaître la
déesse de la Jeunesse,
provoquant le vieillis-
sement des déesses et
des dieux. Par défi, il
livre les déesses et les
dieux aux géants, leurs
ennemis, ou provoque
les géants pour qu’ils at-
taquent Asgard, la demeure
des dieux. Pour se protéger,
les déesses et les dieux dé-
cident de construire une
muraille autour de leur do-
maine, mais Loki confie le
travail… à un géant.
32
Assez !
Un jour, au cours d’un banquet (un grand
dîner), Loki s’en prend à Balder, le dieu
de la Bonté et de la Beauté. Balder est in-
vincible : son père a fait jurer à toutes les
choses de la Terre de ne jamais causer
de tort à son fils. Les déesses et les dieux
s’amusent donc à lui lancer toute sorte
d’objets, sans jamais le blesser.
La beauté et la bonté énervent Loki. Or
il a appris par hasard que le gui, une pe-
tite plante empoisonnée, n’a pas prêté
serment. Il fabrique donc une flèche
dans du bois de gui et la donne au dieu
Hoder, qui est aveugle :
– Vas-y, toi aussi, joue. Prends cette
flèche, je vais guider ta main.
Amusé, Hoder se précipite avec la flèche
de gui. Mais à peine a-t-elle touché
Balder que celui-ci s’écroule, mort. Aus-
sitôt, la beauté et la bonté disparaissent
du monde, cédant la place à la laideur et
à la méchanceté.
C’en est trop ! Les déesses et les
dieux attrapent Loki, l’enchaînent
dans une caverne avec, au-dessus
de sa tête, un serpent venimeux qui lui
crache un venin brûlant au visage. Par
moments, la douleur est telle que Loki
hurle : ce qui provoque les tremble-
ments de terre.
 Les d ie u x e t le s d é e s s e s

 La mort
de Balder
Caché derrière Hoder,
aveugle, Loki guide
sa main pour quʼil
transperce le dieu
Balder.
Manuscrit islandais, 1764
Tu veux en savoir plus
sur Loki : cherche son
nom dans lʼindex,
page 150.

Le crépuscule des dieux

La mythologie nordique ne parle pas
seulement du passé : elle raconte aussi
le futur. Elle dit qu’à la fin des temps (le
« crépuscule des dieux »), une guerre
opposera les dieux et les géants. Alors
Loki brisera ses chaînes et combattra
auprès des géants. Il aura à ses côtés
ses enfants monstrueux : le loup Fen-
rir, le serpent cosmique Jörmungand et
Hel, la reine des Enfers. Tous les êtres
vivants, dieux, géants, nains et humains,
participeront à cet affrontement entre
le bien et le mal. Loki s’entretuera avec
Heimdall, le gardien d’Asgard, qui est
capable de voir à cent lieues de dis-
tance et peut entendre l’herbe pousser,
même dans un autre monde. Le monde
disparaîtra, avec tous les êtres vivants, et
Balder ressuscitera. Un nouveau monde
pourra commencer.
33
 logie ce
ho l
yt

te

Épona et Lugh
M

Nous savons peu de chose sur les dieux gaulois,

car nos ancêtres n’utilisaient pas l’écriture :
leurs histoires se sont donc perdues avec le temps.
Mais on en trouve des traces dans la mythologie celte.

Épona, la déesse gauloise

La plus célèbre des déesses gauloises
s’appelle Épona. Fille d’un homme
et d’une jument, elle est la déesse des
Chevaux, des Cavaliers et des Voya-
geurs. Elle est également la déesse de la
Fertilité (le fait que les plantes poussent
et donnent des fruits), celle des Champs
et des Maisons.
Très aimée des Gaulois, Épona accom-
pagne les morts dans leur dernier
voyage vers les mondes souterrains. Ils
y rencontrent Toutatis, le dieu guerrier,
qui décide s’ils méritent de vivre pour
toujours dans les jardins d’Avallon,
dont les pommiers donnent des fruits
en toutes saisons. Sinon, ils peuvent ob-
tenir le droit de se réincarner (revivre
dans un autre corps).

 La déesse Épona
La déesse monte en amazone
(les deux jambes du même côté
du cheval) à cause de sa jupe longue.
Bas-relief romain, Ier siècle,
découvert en Auvergne
34

Lugh, le grand dieu celte
Les Celtes racontent qu’autrefois, deux
familles de génies s’affrontaient : les
bons génies de la Croissance et de la Ci-
vilisation (la tribu de Dana, déesse de la
Lune et de la Nuit), et les mauvais et très
laids génies du Chaos, des Ténèbres et
de la Mort (les Fomoires).
Les Fomoires sont dirigés par le terrible
Balor (Éclair). Le dieu borgne (il n’a
qu’un seul œil) tue tout ce qu’il regarde
avec l’œil qui lui reste. Balor apprend
un jour qu’il aura un petit-fils et que
celui-ci le tuera. Pour échapper à son
sort, il enferme sa fille unique dans un
donjon.
Amoureuse d’un guerrier de la tribu
de Dana, celle-ci se retrouve enceinte
et met au monde des triplés (trois en-
fants). Balor ordonne de les noyer, mais
l’un d’eux survit : il s’appelle Lugh, dont
le nom signifie Lumineux.
Devenu adulte, Lugh décide de
rejoindre la tribu de Dana.
Il se présente donc à la
cour du roi Nuada un
jour de fête. Comme
le portier refuse de
le laisser entrer, Lugh
tente de se faire
passer pour un che-
valier, un charpentier,
un forgeron, un musi-
cien et poète, et même
un magicien.
Le s d ie u x e t le s d é e s s e s
Lassé, le portier finit par le laisser passer.
Le roi Nuada lui lance alors un défi, et
Lugh l’affronte dans une longue et dif-
ficile partie d’échecs. Quand finalement
il l’emporte, Nuada le nomme chef de
ses armées.
Sur le champ de bataille, Lugh est un
guerrier courageux et puissant. Lors
d’un combat contre les Fomoires, il
tue Balor avec sa fronde, réalisant ainsi
la prédiction. Il met ainsi fin au règne
des génies du Chaos et, après la mort
du roi Nuada, lui succède à la tête de la
tribu de Dana. Devenu roi des dieux et
du monde, Lugh est aussi le dieu de la
Lumière. Druide (prêtre celte) et inven-  Le dieu Lugh
teur, il apprend aux humains comment Qu’il est difficile,
même pour un dieu,
cultiver la terre. Avec sa harpe magique, de se faire accepter
il peut faire dormir, pleurer ou rire à par la tribu de Dana.
volonté.
35
 amér
gie in
lo

di
o

Quetzalcóatl ou
Myth

enn
e

le Serpent à plumes
Quel étrange dieu que ce Quetzalcóatl,
l’un des principaux dieux aztèques,
une ancienne civilisation
d’Amérique centrale.

Le mythe des cinq soleils

Dans la mythologie aztèque, les dieux
créent le monde et les humains par
quatre fois, et les éclairent avec le soleil.
Et par quatre fois, ils les font disparaître
dans une catastrophe.
Les dieux Quetzalcóatl et Tezcatli-
poca utilisent alors le corps d’un
monstre pour créer un cinquième
monde : les bras et les jambes forment
la terre, les yeux donnent les rivières
et la bouche forme des cavernes.
Quetzalcóatl part dans le royaume
des Morts pour en rapporter les os
d’êtres humains des créations pré-
cédentes. Mais le dieu des Morts est
furieux, et Quetzalcóatl s’enfuit en cou-
rant. Dans sa hâte, il fait tomber les os,
qui se brisent. C’est donc avec des os
cassés que les nouveaux êtres hu-
mains sont créés.

 Quetzalcóatl
Sous sa forme humaine,
Quetzalcóatl porte une carapace
de tortue et un masque d’oiseau.
36
 Le s d ie u x e t le s d é e s s e s

 Le Serpent à plumes
Sous sa forme animale, Quetzalcóatl
est un gigantesque serpent couvert
de plumes vertes.

Le maïs et la sagesse Tezcatlipoca, que l’on surnomme « Mi-

roir fumant » car il ne se promène
Un jour, Quetzalcóatl aperçoit une four-
jamais sans son miroir aux mille sorti-
mi qui transporte un grain jaune sur son
lèges, est jaloux de Quetzalcóatl, que les
dos. Curieux de savoir ce qu’elle en fait,
êtres humains aiment tant. Il décide de
le dieu se transforme en fourmi et la suit
se débarrasser de lui par la magie :
dans la fourmilière. Là, il voit la fourmi
– Bois ce vin, dit-il à Quetzalcóatl, et
et ses compagnes présenter les grains
tu deviendras immortel.
à des dieux, qui les mâchent longue-
Quetzalcóatl trempe ses lèvres
ment puis en nourrissent les humains.
dans l’alcool ensorcelé et ressent
Quetzalcóatl fend alors la montagne
aussitôt une irrésistible envie
et fait découvrir le maïs aux humains
de partir. Il détruit ses palais
pour qu’ils le cultivent eux-mêmes
d’or et de pierres précieuses,
et s’en nourrissent sans dépendre des
construit un radeau de serpents
dieux. Il devient ainsi le dieu de la Végé-
et part à la dérive sur la mer di-
tation et des Récoltes.
vine. Toujours plus pressé de fuir,
Conflit avec le dieu de la Nuit il fait un jour un immense feu sur
la plage et s’y jette pour mourir.
Quetzalcóatl a un ennemi : le dieu
Il se transforme alors en une lointaine
Tezcatlipoca, avec lequel il a autrefois
lumière dans le ciel : la planète Vénus.
créé le monde. À l’époque,Tezcatlipoca,
Tezcatlipoca prend le pouvoir et ap-
dieu du Soleil, conduisait l’astre dans le
prend aux humains à ne respecter ni
ciel. Mais les dieux lui ont retiré cette
les lois ni les dieux. Mais Quetzalcóatl a
responsabilité, si bien que Tezcatlipo-
promis de revenir un jour…
ca est devenu le dieu de la Nuit et de
la Guerre : il dirige le royaume des
Morts.

37
ZOOM
Comment le monde
a-t-il été créé ?
L es mythologies donnent des explications
sur le monde : d’où vient le soleil qui se lève
chaque matin, pourquoi il pleut… La plupart affirment
qu’autrefois, le monde n’existait pas : il n’y avait que
le vide, la nuit, le chaos ou, seulement, l’Océan infini…

 La Création
Chez les Grecs, les Romains
et dans bien d’autres mythologies,
les déesses et les dieux ont créé
la terre, la mer, les rivières,
les plantes, les animaux et
les êtres humains à partir de rien.

 Un grand éternuement
Pour les Égyptiens de l’Antiquité,
le dieu Soleil Râ a été le premier
à sortir de la nuit. Il a alors éternué,
ce qui a donné naissance
à l’air, à l’eau, aux plantes,
aux animaux et aux êtres humains.

38
 Un grand recyclage
Les dieux de la mythologie nordique
ont utilisé les différentes parties
du cadavre du géant Ymir pour créer
le monde et ses habitants.
Pour créer le monde, les dieux
aztèques (Amérique centrale)
aussi ont utilisé des restes :
ceux des mondes précédents.

 De la boue
Chez les Amérindiens d’Amérique
du Nord, une tortue qui plongeait
au fond de l’Océan en a rapporté
de la boue, avec laquelle
elle a créé la terre ferme :
c’est ainsi que le monde est né.

 Un œuf
Et si le monde venait d’un œuf, pondu
par une déesse ou par un animal spécialw
De cet œuf sortent le ciel et la terre,
la mer et les montagnes, les étoiles,
les rivières et tous les êtres vivants.

39
 Les héros
et les héroïnes
Les héroïnes et les héros sont des femmes
et des hommes qui surmontent des difficultés
incroyables pour réaliser des exploits remarquables.
Ils sont souvent – mais pas toujours – les filles
et les fils qu’une déesse ou un dieu a eus
avec un humain : cela fait d’eux des « demi-déesses »
et « demi-dieux », le plus souvent mortels
(ils peuvent mourir) mais avec des superpouvoirs.

40
41
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Les 12 travaux
Myth

d’Héraklès
Héraklès (Hercule chez les Romains)
est le plus célèbre héros de la mythologie grecque.
Il est connu pour avoir accompli douze exploits extraordinaires.

Le fils de Zeus
Zeus, le roi des dieux, décide un jour de
créer un héros chargé de protéger les
humains. Il choisit pour être sa mère la
belle Alcmène, reine de Thèbes, qu’il sé-
duit en se faisant passer pour son mari.
À la naissance d’Héraklès, Héra, la femme
de Zeus, jalouse, envoie deux serpents
tuer l’enfant. Les deux reptiles se fau-
filent et traversent en silence le palais
jusqu’au berceau. Mais le petit Héraklès,
malin et déjà puissant, les attrape et les
étrangle à mains nues.
Zeus décide de protéger son fils en le
rendant invincible : profitant du som-
meil d’Héra, il couche le bébé contre
elle et lui fait boire son lait qui rend im-
mortel.
Héraklès grandit et devient un guerrier
fort et courageux. Il combat les voleurs,
les tyrans (les rois cruels) et les monstres.
Il se marie, a des enfants et est heureux.
Mais Héra rumine sa jalousie. Un jour,
elle le rend fou : il tue alors sa femme et
ses enfants. Empli de douleur, Héraklès
demande aux dieux comment rache-

42

ter sa faute. Ceux-ci ordonnent qu’il se
mette au service du roi Eurysthée pen-
dant douze années. Malgré l’humiliation
que cela représente de servir un simple
mortel (qui peut mourir), Héraklès s’en-
gage à remplir fidèlement sa mission.
Mais Héra veille et suggère à Eurysthée
de confier à Héraklès douze exploits im-
possibles…
Le lion de Némée
1 Eurysthée commence par exiger
d’Héraklès qu’il lui rapporte la peau du
lion de Némée : un fauve qu’aucune
arme ne parvient à blesser. Héraklès
trouve le monstre et se jette à mains
nues sur lui. Après un long corps-à-
corps, il parvient à l’étouffer. Quand il
rapporte sa peau à Eurysthée, celui-ci
est si effrayé qu’il se cache dans une
jarre (un grand vase en terre), dont il ne
sortira plus jamais. C’est de cette ca-
chette qu’il commande les onze exploits
suivants à Héraklès.
Les h é r o s e t le s h é r o ïn e s
L’Hydre de Lerne
2 Héraklès combat l’Hydre de Lerne,
avec son corps de serpent et ses 9 têtes,
au souffle empoisonné. Chaque fois
qu’il lui coupe une tête, deux autres
poussent à sa place. Mais notre héros
brûle les cous pour empêcher les têtes
de repousser, puis trempe ses flèches
dans le venin de l’Hydre : ces flèches
empoisonnées seront bien utiles pour
ses exploits futurs.
Une biche, un sanglier…
3 Après une année entière de pour-
suite, Héraklès attrape la biche aux
sabots de bronze et aux cornes d’or.
4 Il capture l’horrible sanglier d’Éry-
manthe.  Les six
5 De ses flèches empoisonnées, il tue premiers travaux
de monstrueux oiseaux dans un lac. Le lion de Némée,
l’Hydre de Lerne,
6 Il détourne une rivière et nettoie la biche de Cérynie,
ainsi les écuries d’Augias, dans les- le sanglier d’Érymanthe,
les oiseaux du lac
quelles le fumier de milliers de chevaux Stymphale et les
s’entasse depuis trente ans. écuries d’Augias.
43
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e
Myth
Un taureau, des juments,
des Amazones, des pommes…
7 Héraklès capture le taureau de Crète,
qui court en furie dans toute la Grèce.
8 Pour attraper deux juments mons-
trueuses, qui crachent du feu et dévorent
les êtres humains, il leur offre à man-
ger… leur propre maître, Diomède.
9 Il tente d’amadouer la reine des
Amazones, ces redoutables guerrières à
cheval, pour obtenir sa ceinture, puis lui
livre combat et rapporte la ceinture à
Eurysthée.
10 Il enlève un troupeau de bœufs gar-
dé par un géant à trois corps.
11 Il cherche le jardin des Hespé-
rides, au bout du monde, et, par la
ruse, malgré le redoutable dragon
Ladon, y prend trois pommes
en or.
44
Voyage dans les Enfers
12 Douzième et dernière épreuve,
Héraklès doit ramener des Enfers son
terrible gardien : le chien Cerbère à trois
têtes. Il négocie longuement avec
Hadès, le dieu des Enfers :
– Tu m’impressionnes, Héraklès. Au-
cun vivant n’a trouvé l’entrée de mon
royaume avant toi. Et personne n’est
jamais ressorti vivant d’ici. Toi, plein de
courage, tu es venu jusqu’à moi. Je t’au-
torise à emmener Cerbère, à condition
que tu le captures sans arme et que tu
ne lui fasses aucun mal.
Héraklès parvient à éviter les mor-
sures des trois gueules sanguinaires,
saisit et ligote Cerbère, et le traîne chez
Eurysthée. Tremblant, le roi ordonne à
Héraklès de ramener le chien dans le
monde souterrain.

Une force
herculéenne
Pour désigner
quelqu’un de très fort,
on dit qu’il possède
une force
« herculéenne ».
Devant tant de courage, les déesses
et les dieux accordent leur pardon à
Héraklès pour sa faute et lui permettent
de retrouver la liberté. Il reprend sa
route pour lutter contre les malheurs et
les injustices.
Les h é r o s e t le s h é r o ïn e s
La tunique ensanglantée
Plus tard, Héraklès se remarie avec la
princesse Déjanire. Un jour qu’il veut
traverser un fleuve, un centaure (mi-
homme, mi-cheval) propose de porter
Déjanire sur son dos. Dès qu’Héraklès
accepte, le centaure tente d’enlever
la jeune femme. Héraklès le tue d’une
flèche empoisonnée. Avant de mourir, le
centaure conseille à Déjanire :
– Trempe la tunique de ton mari dans
mon sang. Quand il la portera, il t’aimera
pour toujours.
Malheur ! Le poison sur la flèche s’est  Les six
mélangé au sang du centaure. Quand derniers travaux
Héraklès enfile la tunique ensanglantée, Le taureau de Crète,
les juments de Diomède,
il ressent une brûlure si terrible qu’il la ceinture d’Hippolyté,
se jette dans un grand feu. Les dieux le les bœufs du géant
Géryon, les pommes du
sauvent alors et l’emmènent pour tou- jardin des Hespérides
jours sur le mont Olympe, leur demeure. et le chien Cerbère.
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Thésée
Myth

et le Minotaure
Un dédale Thésée est, après Héraklès, le héros grec le plus célèbre.
est un lieu dans Ses aventures sont si nombreuses qu’il est impossible
lequel il est facile de toutes les relater. Voici la plus connue !
de se perdre.

Le Minotaure monstre, moitié humain, moitié taureau :

Poséidon, dieu grec de la Mer, est en
 Le Labyrinthe colère : il a fait jaillir de l’Océan un ma-
Après avoir tué le gnifique taureau blanc et a demandé à
Minotaure, Thésée
retrouvera son chemin Minos, roi de Crète, de le sacrifier (le
grâce au fil dʼAriane. mettre à mort) en son honneur. Mais,
émerveillé par l’animal, Minos a préfé-
ré le garder. Furieux, Poséidon jette un
sort à la reine, la femme de Minos, qui
tombe amoureuse du taureau. Quelques
mois plus tard, elle met au monde un
le Minotaure. Celui-ci se nourrit de chair
humaine. Pour cacher ce malheur, le
roi demande à l’architecte Dédale de
construire un immense labyrinthe dont
personne ne peut trouver la sortie. Il y
enferme le Minotaure et, pour calmer la
bête, dont les rugissements effrayent les
habitants de la Crète, il lui donne régu-
lièrement à manger quelques-uns de ses
sujets.

46

Départ pour la Crète
Un jour, le roi Minos remporte une
grande bataille contre la cité (ville)
d’Athènes. Il oblige alors les Athéniens
à lui envoyer chaque année sept jeunes
hommes et sept jeunes filles, qui sont
livrés au Minotaure pour apaiser sa faim.
Une fois par an, Égée, roi d’Athènes, tire
donc au sort les 14 victimes qui parti-
ront pour la Crète. On entend alors les
cris déchirants des jeunes filles et des
jeunes gens terrorisés, et ceux des pa-
rents anéantis à l’annonce de l’horrible
condamnation de leurs enfants.
Le fils d’Égée, le prince Thésée, est un
guerrier puissant : ce héros affirme qu’il
peut vaincre le Minotaure. Une année,
il se porte volontaire pour partir en
Crète. Le vieux roi Égée tente de le faire
changer d’avis, puis, désespéré, lui fait
promettre :
– Quand le bateau reviendra, mon fils,
si tu es vivant, hisse une voile blanche.
Si la voile est noire, je saurai que tu es
mort.
Les h é r o s e t le s h é r o ïn e s
Le fil d’Ariane Cette histoire a une suite :
cherche « labyrinthe » dans
À leur arrivée en Crète, les jeunes Athé- l’index page 150.
niens sont reçus à la cour. Ariane, la fille
de Minos, tombe amoureuse de Thésée.
Avant qu’il parte pour le Labyrinthe,
elle se hâte de rendre visite à Dédale :
– Tu es le seul à connaître le plan du La-
byrinthe. Dis-moi comment en sortir.
– Hélas, chère enfant, même moi je ne
saurais pas trouver la sortie.
Ariane insiste. Dédale réfléchit lon-
guement et a soudain une idée :
– Donne un fil à Thésée et tiens l’autre
bout. Quand il voudra ressortir – s’il par-
vient à tuer le Minotaure –, il n’aura qu’à
le suivre pour retrouver son chemin.
Le lendemain,Thésée et ses compagnons
apeurés entrent dans le Labyrinthe en
déroulant le fil. Thésée surprend le Mi-
notaure dans son sommeil, se jette sur
lui et le tue d’un coup de massue. Grâce
au fil, il retrouve la sortie et fuit la Crète
sur son bateau. Mais il oublie de hisser
la voile blanche et son père, désespéré à
la vue de la voile noire, se précipite dans
la mer pour mourir.
Le fil d’Ariane
On appelle « fil
d’Ariane » une idée que
l’on suit de bout en
bout, sans dévier.
47
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Persée
Myth
contre Méduse
L’un des plus terribles monstres de la mythologie grecque
s’appelle Méduse, et c’est le jeune Persée
qui est chargé de rapporter sa tête.
Les Gorgones
Dans un pays lointain, par-delà l’Océan,
près de la nuit, vivent trois sœurs mons-
trueuses, repoussantes et redoutables :
les Gorgones. Elles possèdent des
oreilles de vache,des crocs longs comme
des défenses, une langue énorme, un
corps couvert d’écailles de dragon, des
ailes d’or et une immense chevelure
composée de vipères venimeuses. Les
deux aînées sont immortelles (elles ne
peuvent pas mourir), mais la plus jeune,
Méduse, est la plus dangereuse : celui
qui croise son regard est aussitôt pétri-
fié (transformé en pierre).
Persée
Loin de là, dans le royaume d’Argos, le
roi apprend que si sa fille unique, Danaé,
a un jour un fils, celui-ci le tuera. Pour
Rester se protéger, il emprisonne Danaé
médusé
dans un cachot souterrain, dont
Si l’on voit quelque les parois sont en bronze : aucun
chose d’incroyable homme ne parviendra à elle, et
qui nous laisse immobile elle n’aura donc jamais d’enfant !
et sans voix, on dira Mais le dieu suprême Zeus, amou-
qu’on en reste reux de la belle, se transforme en
« médusé ». pluie d’or et coule dans le sol jusqu’à
48
l’atteindre et la séduire. Quelques mois
plus tard, elle met au monde un fils :
Persée. Affolé, le grand-père enferme
la mère et l’enfant dans un coffre qu’il
jette dans la mer pour les noyer.
Ballotté par les flots, le coffre voyage et
s’échoue sur une île. Sains et saufs, ses
occupants y trouvent refuge.
Devenu adulte, Persée se vante un jour
devant le roi de l’île d’être capable de
tuer Méduse. Le roi le prend au mot et
lui ordonne :
– Prouve-le, et rapporte-moi donc la tête
de la Gorgone !
La victoire contre Méduse
Maintenant qu’il a fait le fanfaron,
Persée est bien ennuyé : la mission est
impossible ! Il supplie le dieu Hermès
de lui venir en aide. Celui-ci lui offre une
serpe coupante comme un rasoir, tandis
que la déesse Athéna lui donne un bou-
clier brillant comme un miroir. Persée
part pour le lointain pays des Gorgones.
En chemin, il obtient un casque d’invisi-
bilité, des sandales ailées et une grande
besace (sac) : il a un plan…
Après des mois de voyage, Persée atteint
 Les h é r o s e t le s h é r o ïn e s

une terre sauvage, couverte de pierres
en forme d’animaux : ce sont les mil-
liers de bêtes que Méduse a pétrifiées.
Prudent, le héros attend la nuit, que les
Gorgones s’endorment. Il enfile son
casque d’invisibilité et ses sandales ai-
lées. S’approchant en silence, il lève le
bouclier d’Athéna et regarde Méduse
dans le reflet : ainsi, il ne croisera pas son
regard et ne sera pas changé en pierre.
Avec la serpe d’Hermès, il lui tranche la
tête et la range dans sa besace. Il s’en-
vole aussitôt, avant que les deux autres
Gorgones l’attrapent.
Revenu dans son île, il découvre que le  Persée vainqueur
roi retient sa mère prisonnière. Il se pré- de Méduse
sente alors devant lui et brandit la tête Le héros ne doit pas
la regarder en face,
de Méduse, dont le regard, même mort, sous peine d’être
pétrifie instantanément le roi. transformé en pierre.
Cette histoire nous rappelle qu’il faut
éviter de fanfaronner, mais aussi que,
pour vaincre, l’intelligence vaut mieux
que la force…

S ur le chemin du retour
Sur le chemin du retour, Persée tue ac-
cidentellement un vieil homme, sans
savoir qu’il s’agit du roi d’Argos, son
grand-père : la prédiction se réalise.

49
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Jason
Myth
et la Toison d’or
Persuadé de pouvoir rapporter la célèbre Toison d’or,
Jason part à l’aventure. Bien des épreuves
attendent le héros grec en chemin…
Argo et les Argonautes
Chassé de son trône par son frère
Pélias, le roi d’Iolcos met tout en œuvre
pour protéger son fils Jason. À sa nais-
sance, il annonce que l’enfant est mort
et, en secret, le confie au centaure
 Le centaure Chiron. Celui-ci l’élève et lui enseigne
Chiron mille choses, dont l’art de se battre.
Moitié homme, Devenu adulte, Jason réclame le trône.
moitié cheval, Chiron Son oncle Pélias promet de le lui rendre
est connu pour sa
sagesse et son savoir.
s’il lui apporte la célèbre Toison d’or :
Il est donc chargé de la peau d’un bélier ailé qui se trouve
l’éducation de Jason et dans un pays lointain. Jeune et plein de
d’autres héros, comme
Achille et Héraklès. courage, Jason accepte. Il prépare un na-
vire, l’Argo, et recrute 50 hommes pour
l’accompagner, parmi lesquels le héros
Héraklès, les jumeaux Castor et Pollux,
et le jeune Orphée.
50
La Toison d’or
Après plusieurs années de voyage et de
nombreuses aventures, les Argonautes
(les marins de l’Argo) atteignent le pays
de la Toison d’or. Le roi du pays n’a au-
cune intention de céder la Toison d’or.
Il impose à Jason une série d’épreuves
impossibles : en une seule journée,
le jeune Grec doit dompter deux mons-
trueux taureaux qui crachent du feu, les
atteler à une charrue, labourer une terre
sauvage, y semer des dents de dragon,
attendre qu’elles donnent naissance à
des géants en furie et tous les massacrer.
Jason obtient le secours inattendu de
Médée, la fille du roi, magicienne, tom-
bée amoureuse de lui. Elle lui donne un
baume (une crème) qui rend invincible
(impossible à vaincre). Il peut alors cap-
turer les taureaux et les atteler. Elle lui
remet également une pierre qu’il jette
au milieu des géants à leur naissance.
Immédiatement, ceux-ci se jettent des-
sus pour la posséder et s’entretuent.
Jason n’a plus qu’à massacrer les sur-
vivants.
Jason part ensuite chercher la Toison
d’or. Suspendue à un arbre immense,

elle est protégée par un dragon aux
écailles dorées. Médée intervient une
fois encore et endort le dragon. Jason
le tue dans son sommeil, s’empare de
la Toison d’or et s’en retourne chez lui,
avec Médée et ses compagnons.
Mais Pélias refuse de céder le trône.
Médée montre alors aux filles de Pélias
qu’en découpant un bélier, en faisant
Les h é r o s e t le s h é r o ïn e s
bouillir les morceaux dans une potion  Jason
magique, puis en le reconstituant, il re- contre le dragon
vient à la vie, plein de jeunesse. Pour s’emparer
de la Toison d’or,
– Vous devriez faire la même chose avec Jason doit vaincre
votre vieux père, suggère-t-elle. le dragon qui la garde.
Naïves, les filles de Pélias découpent
leur père et font bouillir les morceaux…
mais Médée ne lui rend pas la vie et
Jason monte enfin sur le trône.
51
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La guerre de Troie
Myth
La plus célèbre guerre de la mythologie grecque
oppose des milliers de guerriers, de grands héros
et même les déesses et les dieux.
Pâris et Hélène
Une nuit, la reine de Troie, une ville
d’Asie mineure (Turquie), rêve qu’elle
met au monde une torche qui incen-
die et détruit la cité (ville). Craignant
qu’il ne s’agisse d’un avertissement, elle
ordonne qu’on tue son nouveau-né :
Pâris. Mais les soldats se contentent de
l’abandonner, et il est recueilli par des
bergers. Devenu adulte, Pâris retourne
à Troie, où, l’ayant reconnu, son père, le
roi Priam, l’accueille à bras ouverts.
À Sparte, une autre cité grecque, Zeus
séduit Léda en prenant l’apparence d’un
 Pâris abandonné cygne. Quelques mois plus tard, elle met
Abandonné par ses
parents qui ont appris
au monde deux œufs, d’où sortent les
le tort qu’il causera à jumeaux Castor et Pollux et deux filles,
la ville de Troie, dont Hélène, qui devient la plus belle
le jeune Pâris est
recueilli par des femme de la Terre. Elle épouse le roi de
bergers. Sparte, Ménélas.
52
L’enlèvement d’Hélène
Depuis que la déesse Aphrodite lui a
promis l’amour de la plus belle femme
du monde, Pâris la cherche partout. Il
voyage et arrive un jour à Sparte. Quand
il rencontre la belle Hélène, c’est le
coup de foudre immédiat entre eux. Il
s’enfuit avec elle en bateau et navigue
pour retourner à Troie.
Furieux, Ménélas demande à son frère
Agamemnon et à des milliers de Grecs
de se lancer avec lui à leur poursuite.
Une interminable guerre
Quand les bateaux grecs atteignent
Troie, la puissante armée des Troyens
(habitants de Troie) est prête : ils ne
rendront pas Hélène ! On discute, on
parlemente, on s’affronte, et bientôt,
les déesses et les dieux descendent
du mont Olympe et s’en mêlent.
Athéna, déesse de la Guerre, blesse
Ménélas d’une flèche. Aussitôt, les
armées se jettent l’une sur l’autre,
Aphrodite, Arès et Artémis aux côtés
des Troyens, Athéna et bientôt Zeus et
Poséidon soutenant les Grecs.
 Les h é r o s e t le s h é r o ïn e s

 L’enlèvement d’Hélène
On parle toujours de l’« enlèvement »
d’Hélène. En réalité, la belle suit Pâris
de son plein gré.
Bas-relief de l’Antiquité grecque

Athéna et Arès
sur leurs chars.
Le soir venu,
chacun regagne
son camp, les
Troyens dans la
ville, les Grecs
sous leurs tentes.
Ne reste qu’une
rivière de sang.
Chaque camp
soigne ses blessés
Chaque matin, au lever du soleil, les et compte ses morts. On entend les
Grecs attendent aux pieds de la muraille gémissements de ceux qui pleurent
de Troie. Soudain, les portes de la ville un père, un fils, un frère, un ami ou un
s’ouvrent et vomissent leurs guerriers compagnon. Dans la nuit, l’espoir d’une
qui se ruent sur leurs adversaires. Le reste victoire renaît et, au matin, les combats
de la journée n’est plus qu’une marée reprennent.
d’armures étincelantes, un fracas d’épées Mais les années passent, le découra-
et de cris : un immense chaos. Tantôt gement guette les Grecs, si loin de chez
les Grecs avancent, tantôt les Troyens eux. Le roi Agamemnon, qui les dirige,
triomphent. Certains jours, au milieu décide de demander de l’aide au coura-
des combattants, on aperçoit même geux Achille.
53
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Achille
Myth
(La guerre de Troie)
Une terrible guerre oppose les Grecs et les Troyens.
Le découragement gagne peu à peu les Grecs.
Une prédiction affirme qu’ils ne vaincront
qu’avec l’aide du grand héros : l’invincible Achille.
Le jeune Achille
La jeune Thétis se désole, car elle au-
rait voulu que son fils, Achille, soit
immortel. Aussi décide-t-elle de plonger
l’enfant dans les eaux du Styx, le fleuve
qui borde les Enfers, pour le rendre in-
 Le talon d’Achille vincible… Plus tard, Jason lui donne à
La mère d’Achille manger de la moelle de sanglier et de
le baigne dans le loup, ce qui le rend rapide comme le
Styx pour le rendre
invincible. Mais elle
vent et fort comme un lion. Achille de-
oublie qu’elle le tient vient le plus fort guerrier de toute la
par le talon… Grèce !
Quand les Grecs partent en guerre
contre Pâris et les Troyens,
Thétis, qui craint pour la
vie de son fils, le cache
en le déguisant en fille :
de cette façon, les Grecs ne
le reconnaîtront pas. Mais le rusé
Ulysse offre en cadeau aux filles
de la maison, parmi lesquelles le
courageux Achille, de beaux bi-
joux et… une magnifique épée. Les
filles se précipitent sur les bi-
joux, tandis qu’Achille ne
peut s’empêcher de saisir
l’épée : il est découvert !
54
Dispute et vengeance
Au pied de Troie, Achille est le meilleur
des guerriers, mais une violente que-
relle l’oppose un jour à Agamemnon.
Il l’accuse de lui avoir volé son butin
de guerre (ce qu’il a pris à l’ennemi).
Quand il voit qu’il ne parvient pas à ré-
cupérer ce qui lui revient, Achille monte
fièrement sur son navire avec ses guer-
riers et quitte le camp des Grecs : qu’ils
se débrouillent sans lui !
Les Grecs sont catastrophés. Ils savent
qu’ils ne gagneront pas sans Achille.
Les années passent, la guerre semble
sans fin. Agamemnon finit par accep-
ter de se réconcilier avec Achille. Il
lui envoie des messagers, il le supplie,
il lui fait mille promesses, mais Achille
refuse de revenir. Il faudra la mort au
combat de son fidèle ami Patrocle pour
qu’il change d’avis, s’arme et revienne à
Troie, bien décidé à se venger.
Dès son arrivée, les Grecs reprennent
confiance. Ils montent à l’attaque,
pressent les Troyens, les harcèlent, les
talonnent. Les Troyens reculent, certains
tombent dans le fleuve, tandis que les
autres courent se réfugier dans la ville.

La mort d’Hector
Devant les portes de la cité (ville), fier
combattant, le grand Hector, frère aîné
de Pâris, bataille sans relâche pour
laisser aux Troyens le temps d’entrer.
Arrive Achille : plus grand, plus fort,
plus impressionnant que tous les autres
guerriers. Un duel (combat entre deux
personnes) s’engage, les deux hommes
luttent des heures.
Finalement, Achille tue Hector. Il at-
tache son corps sans vie à son char
et parade sous les murs de la ville : il a
vengé Patrocle. Dans la ville, les Troyens
sont en pleurs. Priam, le père d’Hector
et de Pâris, vient en personne supplier
Achille de lui rendre le corps de son fils,
pour qu’il puisse l’enterrer.
Les h é r o s e t le s h é r o ïn e s
La mort d’Achille  Achille
contre Hector
La mort d’Hector et la présence d’Achille Détail d’un vase grec,
enflamment les Grecs, désormais prêts à vers 480 av. J.-C.
vaincre. Même l’arrivée des Amazones,
excellentes guerrières à cheval venues
de leur contrée lointaine, n’empêche
plus les Troyens de reculer. Bientôt, ils
accusent Pâris :
– Tu es la cause de nos malheurs. Rends
Hélène aux Grecs, pour qu’ils partent Le talon
et que nous retrouvions la paix. d’Achille
Pâris refuse. Apollon guide alors On parle du « talon
son bras, qui décoche une flèche d’Achille » de quelqu’un
sur… le talon d’Achille. Son point pour évoquer son point
faible ! Le héros crie de douleur, faible, celui qui peut le
chancelle, trébuche et s’effondre, perdre.
mort. Les Grecs sont anéantis : sans
lui, la guerre est perdue…
55
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Le cheval de Troie
Myth

(La guerre de Troie)

Après dix années de guerre, ni les Grecs

ni les Troyens ne parviennent à gagner.
Mais la déesse Athéna veille sur les Grecs…

Le désespoir des Grecs Le cheval

Quand ils ont l’avantage, les Grecs re-
prennent courage. Quand les Troyens
avancent, ils désespèrent. Les combats
sont interminables, la guerre semble
sans fin. Chaque soir, les envoyés du
dieu des Enfers ramassent par dizaines
 Le cheval
les morts sur le champ de bataille.
de Troie Un soir, un devin (un magicien qui pré-
Le cheval de bois est dit l’avenir) dit aux Grecs :
si grand et si lourd – Puisque vous n’arrivez pas à gagner
qu’il faut des centaines
d’hommes pour le tirer
par la force, n’est-il pas temps de chan-
dans la ville. ger de tactique et d’essayer la ruse ?
Toute la nuit, chacun tente d’imaginer
un piège. L’idéal serait d’entrer dans
Troie, mais comment ? Au matin, le hé-
ros Ulysse a une idée. On l’écoute, on
discute, on s’enthousiasme. Puis les
Grecs courent en tous sens et, dans les
forêts environnantes, abattent des cen-
taines d’arbres. Ils scient, ils coupent,
ils clouent, et fabriquent… un immense
cheval. Ses yeux sont faits de pierres
précieuses, sa crinière et sa queue de
fils soyeux (doux et brillants).

56

La victoire des Troyens ?
La nuit, quand le cheval est achevé, les
Grecs embarquent sur leurs navires et
prennent le large. Au matin, les Troyens,
stupéfaits, trouvent la plaine vide. Pas un
Grec, pas une tente, pas un bateau. Tout
a disparu. Ne reste qu’un gigantesque
cheval de bois. Les uns crient victoire,
les autres s’interrogent :
– Pourquoi les Grecs ont-ils abandonné
ce cheval ?
– Est-ce un cadeau fait aux dieux ?
– Il faut le mettre à l’abri dans la ville.
– N’y a-t-il aucun danger ?
– Tu vois bien qu’ils sont partis.
Les Troyens se décident, ouvrent les
portes de la cité et tirent le cheval à l’in-
térieur. Puis, pour célébrer leur victoire,
ils organisent une grande fête, jusque
tard dans la nuit. Là, épuisés et heureux,
ils partent se coucher…
Les h é r o s e t le s h é r o ïn e s
Un cheval
de Troie
Cette expression désigne
La fin de la guerre une ruse qui permet
Quand la dernière lumière d’entrer quelque part (dans
s’éteint, quand le dernier bruit un lieu, un groupe de gens,
s’arrête… une petite trappe un ordinateur) pour en
s’ouvre sous le cheval et, dans prendre le contrôle.
un silence total, conduits par
Ulysse, des guerriers grecs sortent.
Au loin, leurs navires reviennent à
grande vitesse. Profitant de l’obscurité,
Ulysse court ouvrir les portes de la ville.
Dès leur arrivée, les Grecs s’engouffrent
et tuent les Troyens dans leur sommeil.
Puis ils incendient la ville, qui disparaît
dans les flammes.
Au matin, vainqueurs, les Grecs re-
prennent la mer. Ménélas ramène
Hélène. La guerre de Troie est terminée.
Les Grecs peuvent enfin rentrer chez
eux.
57
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Le voyage d’Ulysse
Myth

La guerre de Troie s’achève enfin.

Ulysse a hâte de rentrer chez lui : dix ans qu’il n’a vu
ni son île natale, ni sa femme, ni son fils.

Le Cyclope
Ulysse est heureux : sur son bateau, il
vogue enfin pour rentrer chez lui, sur
l’île d’Ithaque. La navigation est diffi-
cile, les vents contraires, les tempêtes
terribles, les ennemis partout… Qu’im-
 La caverne porte : il veut rentrer au plus vite.
du Cyclope Un jour, il s’arrête pour se ravitailler
Fils du dieu Poséidon, (trouver de l’eau et de la nourriture) sur
les Cyclopes sont l’île des Cyclopes. Curieux de savoir à
de terribles géants,
avec un œil unique quoi ces monstres ressemblent, il s’ap-
au milieu du front. proche d’une caverne :
– Holà, Cyclope, je t’apporte une cruche
de bon vin.
Hélas, les Cyclopes sont sauvages. Et an-
thropophages : ils mangent des humains.
Celui qui vit là sort de son repaire, se
jette sur Ulysse et ses compagnons,
les saisit, en mange deux et enferme
les autres dans sa caverne. Au matin, il
en dévore deux autres puis, poussant
la grosse pierre qui ferme l’entrée de
sa caverne, fait sortir son troupeau de

58

moutons en prenant soin de ne pas lais-
ser sortir ses prisonniers. Le soir venu, il
revient et roule soigneusement la pierre
derrière lui pour refermer la caverne. Il
mange deux autres Grecs.
Ulysse, qui a réfléchi toute la journée,
propose du vin au Cyclope et lui en
donne tant à boire que celui-ci s’endort
profondément. Ulysse prend alors un
pieu qu’il a préparé et lui crève son œil.
Le monstre hurle de douleur et, toute
la nuit, cherche les Grecs à tâtons dans
son repaire, sans parvenir à les attraper.
Au matin, au moment de sortir avec son
troupeau, il touche une à une ses bêtes
pour s’assurer que les Grecs ne se fau-
filent pas parmi elles. Mais Ulysse, malin,
s’accroche sous le ventre d’un bélier
et, suivi par ses compagnons, sort de la
caverne. Les Grecs courent jusqu’aux
bateaux et prennent le large.
Les h é r o s e t le s h é r o ïn e s
Les vents contraires  L’Odyssée
Hélas, Poséidon, dieu de la Mer et père (voyage sans fin)
d’Ulysse
du Cyclope, veut venger son fils  : il
Poursuivi par la colère
fera tout pour empêcher Ulysse de re- de Poséidon, Ulysse
gagner son île. Chaque fois que notre échappe tour à tour
au dieu Soleil, à la
héros l’aperçoit, une tempête rejette magicienne Circé,
au loin son bateau. Pendant 10 années, aux sirènes et à la
Ulysse erre de mers en mers, d’îles en belle Calypso.
rivages inconnus, toujours en danger.
Il échappe au chant maléfique (dange-
reux) des sirènes. Il voit ses compagnons
périr un à un. Seul, à la dérive sur
L’Odyssée
un radeau, il est fait prisonnier
L’histoire d’Ulysse
par Calypso, qui veut l’obliger à
a été racontée dans un
l’épouser. Il s’enfuit encore et
livre appelé L’Odyssée.
fait à nouveau naufrage. Il est
On parle d’une véritable
alors recueilli par Nausicaa, fille
« Odyssée » pour évoquer
d’un roi, qui prépare son propre
un voyage long et plein
bateau et ordonne qu’on ramène
de mésaventures.
Ulysse dans son île. Est-ce enfin la
fin du chemin ?
59
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Ulysse et Pénélope
Myth

Cela fait maintenant dix ans qu’Ulysse

navigue sans parvenir à rentrer chez lui.
Un matin, des marins le déposent sur son île : Ithaque.
Sa femme Pénélope l’aura-t-elle attendu ?

Le sort de Pénélope La vengeance d’Ulysse

Vingt années de larmes et d’attente, d’es- En visite chez un ami de son père, le
poir et de désespoir. Vingt années que fils de Pénélope et d’Ulysse, Télémaque,
la reine Pénélope attend, qu’elle guette rencontre un jour un mendiant. C’est
le moindre navire, le moindre voyageur Ulysse, que, par précaution, la déesse
qui pourrait lui donner des nouvelles de Athéna a caché sous un déguisement.
son mari. Les autres guerriers grecs sont Ulysse révèle à son fils qui il est. Père et
rentrés de Troie depuis bien longtemps. fils tombent dans les bras l’un de l’autre.
Mais aucune trace d’Ulysse. Ensemble, ils imaginent un plan…
Pénélope attend dans son palais. Au fil
 La fidélité des années, de nombreux princes s’y
de Pénélope sont installés et la pressent de choisir
En attendant Ulysse, un nouveau mari, pour donner un roi
elle tisse sans fin… à Ithaque. Ils la supplient, la harcèlent,
la menacent. En attendant qu’elle choi-
sisse l’un d’entre eux, ils font la fête,
vident les greniers du roi, font rôtir ses
troupeaux, boivent son vin et dépensent
son argent.
Pénélope refuse de céder : elle attend
Ulysse. Pour les faire patienter, elle
met au point une ruse : elle affirme
qu’elle fera son choix quand elle aura
terminé de tisser une magnifique
toile pour le père d’Ulysse. Elle
passe ses journées à tisser et à
guetter la mer. Mais la nuit, en
secret, elle défait l’ouvrage de
la journée, pour que la toile ne
soit jamais terminée.

60
 Les h é r o s e t le s h é r o ïn e s

La toile
de Pénélope
Quand quelqu’un
Télémaque rentre au palais. Personne assez fort pour tirer avec l’arc fait une action
ne remarque le vieux mendiant qui le d’Ulysse. interminable, on parle
suit, de loin. Et, quand il entre dans la Les princes se bousculent : tous de sa « toile de
cour, personne ne comprend pourquoi veulent essayer. Et tous échouent, in- Pénélope ».
le vieux chien d’Ulysse se lève sou- capables de tirer la corde de l’arc, trop
dain, aboie joyeusement puis s’écroule, dure. Bientôt, il ne reste personne. Dans
mort. L’animal fidèle a attendu son un coin, le vieux mendiant demande
maître jusqu’au bout avant de se laisser alors à essayer. Tout le monde rit et se
mourir… moque, mais Ulysse saisit l’arc, le tend
Le soir venu,Télémaque cache les armes et tire, tuant un à un les prétendants dé-
 L’arc d’Ulysse
du palais puis prévient sa mère de ce sarmés. Ulysse est le seul
qui se passe. Pénélope cache sa joie et, C’est ainsi qu’il reprend sa place sur le à avoir la force
au matin, annonce : trône et le cours heureux de sa vie, aux nécessaire pour tendre
la corde de son arc.
– J’ai décidé de prendre un mari au- côtés de son épouse fidèle et de son fils Copie d’un vase grec,
jourd’hui, et je choisirai celui qui sera bien aimé. vIe siècle av. J.-C.

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 g ie romai
lo n
o

Romulus et Rémus
Myth

Dans l’Antiquité, Rome est la plus grande, la plus belle

et la plus puissante des villes de la Méditerranée.
Comment et par qui a-t-elle été fondée ?
Les Romains ont une réponse… mythique.

Les jumeaux et la louve

En prenant la place du roi sur le trône, le
méchant Amulius n’a qu’une peur : que
les descendants (enfants, petits-enfants)
de l’ancien roi réclament vengeance et
le chassent à leur tour. Comme le roi
n’a qu’une fille, il en fait une prêtresse
(une femme prêtre), ce qui lui interdit
de se marier et d’avoir des enfants. Mais,
séduite par le dieu de la Guerre, Mars
(Arès chez les Grecs), la prêtresse met
au monde des jumeaux.
Amulius ordonne alors qu’on les tue
et fait déposer leur berceau dans une
rivière, pour les noyer… Le courant
emporte le berceau et le dépose au
pied du mont Palatin. En les entendant
pleurer, une louve (la femelle du loup)
s’approche, s’émerveille de ces petits
humains et les cache dans sa tanière, où
elle les allaite (les nourrit de son lait). En
grandissant, les garçons sont recueillis
par des bergers.

 La louve romaine
Abandonnés et perdus,
les jumeaux Romulus et
Rémus sont sauvés par
une louve.
Sculpture du ve siècle av. J.-C.

62

La fondation de Rome
Devenus adultes, les jumeaux, qui
se nomment désormais Romulus et
Rémus, s’avèrent d’habiles et coura-
geux guerriers, dignes descendants de
Mars. Délaissant le métier de berger, ils
partent à l’aventure et, chemin faisant,
tuent Amulius, permettant ainsi à leur
grand-père de reprendre son trône. Pour
les remercier, celui-ci leur offre un terri-
toire, à l’endroit où la louve les a sauvés.
Les inséparables jumeaux décident d’y
fonder une ville.
Mais ils ne parviennent pas à tom-
ber d’accord sur le lieu où construire
la ville. Rémus voudrait la bâtir sur le
mont Aventin, Romulus préfère le mont
Palatin. Incapables de se mettre d’ac-
cord, ils demandent aux déesses et aux
dieux de leur envoyer un signe. Bien-
tôt, six vautours arrivent à tire-d’aile et
survolent le mont Aventin. Puis douze
autres vautours arrivent et survolent
le mont Palatin. Les dieux ont choisi : la
ville sera construite sur le mont Palatin.
Les h é r o s e t le s h é r o ïn e s
Déjà, Romulus s’active et creuse un fos-  La dispute
sé pour marquer les limites de la ville. Dans un coup de colère,
Romulus tue Rémus
Vexé d’avoir perdu, Rémus tournicote
pour s’être moqué,
autour de son frère et se moque : puis le regrettera toute
– Quelle ville ! Tu ne construis même sa vie.
pas un rempart pour la protéger : tu
creuses un simple fossé !
Et, riant, il bondit par-dessus le fossé.
Hors de lui, Romulus se jette sur son
frère et le tue. Il regrette aussitôt son
geste et pleurera son frère bien aimé
jour après jour, jusqu’à sa mort.
Mais il construira l’une des plus grandes
villes de tous les temps : la grande cité
de Rome, qui dominera le monde du-
rant l’Antiquité. Se
comporter
Des années plus tard, un jour qu’il
comme une louve
passe en revue ses troupes, un
gros orage survient, suivi d’une Pour parler d’une mère
éclipse. Quand le Soleil disparaît capable de tout pour
ainsi derrière la Lune, les dieux en sauver ses enfants, on
profitent pour enlever Romulus et parle d’elle comme
l’installent sur le mont Olympe, leur d’une « louve ».
demeure.
63
 logie afric
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Anigouran
My

ne

Anigouran est le plus célèbre héros de la mythologie

des Touaregs, un peuple voyageur du Sahara.

Anigouran le rusé Anigouran le jaloux

Cette histoire se déroule à une époque
où il pleut tant sur le monde que les
pierres sont molles et que le Sahara est
une vaste plaine dans laquelle on fait
paître les troupeaux.
Anigouran, chef d’une petite tribu de
Touaregs, voyage souvent pour trouver
de nouveaux pâturages pour ses bêtes.
C’est un homme grand, fort et surtout
 Un mythe très rusé. Son intelligence lui fait trou-
venu du désert ver des solutions à tous les problèmes
Dans le désert du et permet à sa tribu de vivre heureuse.
Sahara, les Touaregs,
éternels voyageurs,
Quand il part de chez lui, il a pris l’habi-
se déplacent avec tude de poser une énigme à ses proches.
leurs dromadaires. Une énigme si difficile que personne ne
peut la résoudre, si bien que tous ont
hâte qu’il rentre pour leur donner la
solution.
Anigouran n’a qu’une peur dans sa vie :
que sa sœur mette au monde un enfant
plus intelligent que lui. Alors, chaque
fois qu’elle a un bébé, il profite de
la nuit pour entrer en silence dans sa
tente et étouffer le nouveau-né. Sa sœur
finit par comprendre son manège et, à la
naissance suivante, elle échange son fils
avec celui de sa servante. La nuit venue,
Anigouran tue l’autre enfant, ignorant
que son neveu est toujours en vie.
En grandissant, le jeune Adelasegh se
montre exceptionnellement intelligent.
Tous l’admirent et Anigouran devient
fou de jalousie. Décidé à se débarrasser
de l’enfant, il l’envoie chercher trois
dromadaires qu’il dit perdus, espérant
qu’il tombera dans un ravin. Mais le soir
venu, Adelasegh revient sain et sauf :
– Où sont mes dromadaires ?
– Mon oncle, tous les trois sont là : le
dromadaire borgne (qui n’a qu’un œil),
le dromadaire galeux (qui a une maladie
de la peau) et celui sans queue.

64
 Les h é r o s e t le s h é r o ïn e s

– Comment sais-tu que j’avais perdu Au fil des années, Adelasegh, qui vit
ceux-là ? chez les bandits, gagne peu à peu leur
– J’ai suivi leur trace toute la journée. confiance. Il se promène autour du
J’ai vu des feuilles d’arbres mangées campement et s’éloigne chaque jour un
d’un côté du chemin, du côté de l’œil peu plus. Mais il ne sait par où s’enfuir
du dromadaire borgne, mais pas de pour rentrer chez lui. Un jour, il voit de
l’autre. J’ai vu des poils d’un dromadaire mystérieuses écritures sur un rocher.
qui s’est gratté sur le tronc des arbres. Après quelques jours, il parvient à les
Et il y avait des crottes en tas, comme déchiffrer et comprend ainsi le chemin
celles d’un animal qui ne les a pas dis- à suivre. La nuit venue, il plante un os
persées avec sa queue. dans le sabot du cheval du chef des bri-
Anigouran comprend qu’il aura bien du gands et met du piment dans les yeux
mal à se débarrasser de son neveu. des autres chevaux. Au matin, il saute  De mystérieuses
sur un cheval et s’enfuit au galop. écritures
Les messages secrets Aussitôt, les brigands s’élancent à sa
On trouve encore
de mystérieux écrits
Un jour, Anigouran aperçoit au loin des poursuite. Mais le cheval du chef, blessé sur des rochers, dans
au sabot, tombe, tandis que les autres, le Sahara. Mais il
bandits près d’un puits.
faudrait lʼintelligence
– Adelasegh, va me chercher de l’eau, avec leurs yeux qui pleurent, sont in- dʼAnigouran ou
dit-il. capables de trouver leur chemin. Les dʼAdelasegh pour
pouvoir les déchiffrer.
Le piège fonctionne : les bandits cap- brigands rentrent penauds.
turent Adelasegh et l’emportent au loin. Adelasegh galope pendant
Anigouran fait semblant de chercher sept jours et sept
son neveu partout, mais se réjouit en nuits et retrouve
secret. Pourtant, le temps passe et il le campement
commence à s’ennuyer : personne ne de son oncle.
l’affronte plus dans ses jeux, personne Il est ac-
ne résout plus ses énigmes. Il s’ennuie cueilli en
tant qu’il finit par partir à la recherche héros et,
d’Adelasegh. En chemin, il écrit sur les depuis,
pierres des messages secrets que seul Anigouran
son neveu saura déchiffrer : le traite
– Reviens, écrit-il, je t’attends ! Voilà le comme
chemin vers notre campement. son fils.

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 logie ce diévale
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My

Merlin
et la Dame du lac
Les légendes et la mythologie celtiques
racontent l’histoire de nombreux personnages,
parmi lesquels le magicien Merlin et la fée Viviane.

Merlin l’Enchanteur
On raconte qu’après 12 mois de gros-
sesse (au lieu de 9 mois), une douce
princesse met au monde un garçon
couvert de poils, dont le père n’est
autre que le prince des Ténèbres :
le Diable. Pour la punir, les juges
décident de la mettre à mort. Mais
son bébé prend la parole pour
la défendre. Stupéfaits, les juges
comprennent que l’enfant est un
magicien et, pour ne pas le fâcher, dé-
cident de laisser sa mère en vie.
Merlin est un enfant extraordinaire.
Il connaît tout du passé et voit tout
de l’avenir. Il est d’une sagesse remar-
quable et lit dans le cœur des humains.
Il devine les secrets les plus cachés. Il
comprend les rêves. Il fait des miracles
et est capable de voler et de se rendre
invisible.

66

La Dame du lac
Devenu le plus grand des
magiciens et le plus cé-
lèbre des enchanteurs,
Merlin se promène un
jour dans la forêt de Bro-
céliande et rencontre la
fée Viviane. Il en tombe
fou amoureux. Pour lui plaire, il fait sur-
gir de l’eau un palais de cristal, que nul
ne peut voir, hormis Viviane et ses ser-
viteurs : depuis, on l’appelle la « Dame
du lac ».
Amoureux, Merlin ne peut s’empêcher
de révéler ses secrets, ses magies et ses
enchantements à Viviane. Celle-ci, ja-
louse car Merlin voyage sans cesse pour
conseiller les chevaliers et les rois, lui
demande un jour de se transformer en
vieillard. Utilisant alors les secrets qu’il
lui a révélés, elle dessine un cercle ma-
gique autour de lui, créant ainsi une
prison d’air et de brume dont il ne peut
plus sortir : il est son prisonnier.
Depuis, les voyageurs qui traversent la
forêt de Brocéliande l’entendent par-
fois. Ils peuvent l’interroger mais pas le
voir.
Les h é r o s e t le s h é r o ïn e s
Lancelot du lac  Le Pont de l’Épée
Pour sauver la reine
Quelques années plus tard, Viviane Guenièvre, enlevée
découvre un bébé dans la forêt : c’est par le méchant
le fils d’un roi que sa mère a posé à prince Méléagant,
Lancelot traverse une
terre le temps de porter secours à son rivière sur une épée
mari en danger. Viviane enlève le petit tranchante comme
un rasoir, affronte
Lancelot et l’emmène dans son palais, deux lions et combat
où elle l’élève comme son fils. Elle lui Méléagant.
apprend tout ce qu’un chevalier doit sa- Miniature française, 1334
voir : le courage, l’art du combat, mais
aussi la sagesse, l’honnêteté, la générosi-
té et la pureté du cœur. Quand il atteint
l’âge adulte, Viviane l’adresse au grand
roi Arthur pour qu’il l’adoube : qu’il
le fasse chevalier. Lancelot vivra mille
aventures et combattra des chevaliers,
des rois, des magiciens, des monstres et
des dragons, avant de devenir l’un des
principaux chevaliers du roi Arthur.
67
 ogie médi
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év

Arthur
My

ale

et la Table ronde
Protégé par l’enchanteur Merlin, le sage et courageux
roi Arthur réunit autour de lui les meilleurs chevaliers
de son royaume et leur confie une importante mission.

Le royaume de Logres
 Le roi Arthur Dans le royaume de Logres, le roi, qui
Statue de Rubin Eynon,
Tintagel en Cornouailles se nomme Pendragon, demande un jour
l’aide de Merlin.
– En échange, tu devras me donner ton
fils.
Pendragon accepte. Il n’a pas d’enfant.
Alors quand Arthur naît, Merlin l’em-
porte et le confie à un chevalier, pour
qu’il en fasse un courageux et sage com-
battant.

Excalibur
À sa mort, Pendragon n’a pas eu
d’autre enfant et nul ne sait où se
trouve Arthur. À la cour, on s’in-
quiète : qui va lui succéder ? Merlin
explique :
– Vous connaissez Excalibur,
l’épée magique de Pendragon. Il
l’a plantée dans un rocher pour
son successeur. Celui qui par-
viendra à la tirer du rocher
deviendra roi de Logres.
Les rois et les chevaliers se
pressent alors par centaines
pour tenter de retirer l’épée
du rocher. On tire, on se-
coue, on tente d’arracher.
Mais, figée dans la roche,
Excalibur ne bouge pas
d’un millimètre.
68

Un jour, un jeune garçon passe près
du rocher et, sans aucun effort, tire
l’épée. Son père adoptif lui ordonne
de remettre l’épée en place et court au
château pour demander qu’on autorise
le jeune Arthur, puisque c’est lui, à reti-
rer Excalibur du rocher. Les chevaliers
se moquent du garçon :
– Ce n’est qu’un enfant, et même pas le
fils d’un grand chevalier.
Mais, à leur stupéfaction, Arthur tire
l’épée du rocher. Merlin apparaît alors
et révèle :
– Arthur est le fils de Pendragon. C’est
pour lui que son père a laissé l’épée
dans le rocher.
Ainsi, Arthur devient roi de Logres et
s’installe dans la ville de Camelot.
Les h é r o s e t le s h é r o ïn e s
La Table ronde  Les chevaliers
En ce temps-là, le royaume de Logres de la Table ronde
En plus du roi Arthur,
est menacé par des envahisseurs.Arthur la Table ronde réunit
fait appel aux meilleurs chevaliers de des chevaliers célèbres
son royaume : les plus courageux, les comme Lancelot et
Perceval.
plus nobles. Sur les conseils de Merlin, Image tirée de la série
il les réunit autour d’une immense table télévisée Kaamelott
ronde : de cette manière, tous ont le
même rang, la même importance, ce qui
évite les conflits et les jalousies.
Les chevaliers de la Table ronde font
serment de défendre Camelot, de res-
ter unis, de s’entraider et de se protéger
mu­tuel­lement. Si l’un d’eux vient à dis-
paraître, tous partiront à sa recherche. Et
surtout, les chevaliers de la Table ronde
font le serment de se mettre en quête
(en recherche) du Graal…
69
 ogie médi
ol
th

év

La quête du Graal
My

ale

La mythologie celte et la religion chrétienne se mêlent

dans cette grande aventure à laquelle participent
les chevaliers de la Table ronde.

Le Graal Perceval
Le magicien Merlin révèle un jour à Parmi les chevaliers de la Table ronde
Arthur que les chevaliers de la Table se trouve Perceval : un homme simple
ronde ont une importante mission à et naïf. Après la mort de son mari et de
remplir : retrouver le Graal. ses autres fils au combat, la mère de
– Un seul d’entre vous y parviendra : ce Perceval, reine d’un petit royaume dans
sera le chevalier le plus courageux, le le pays de Galles, l’a élevé au fond de la
plus fort, mais aussi celui qui a le cœur forêt. Son espoir est qu’il ne rencontre
le plus pur. jamais de chevaliers et n’en devienne ja-
Mais qu’est-ce que le Graal ? Nul ne mais un lui-même, de peur qu’il meure
sait vraiment. Certains prétendent qu’il à son tour.
s’agit du chaudron magique du dieu
celte Dagda : un chaudron
capable de redonner vie
aux morts. Pour d’autres, il
s’agit d’une coupe de grande
valeur, ornée de pierres pré-
cieuses, dans laquelle aurait
été recueilli le sang de Jésus
quand il a été tué sur la croix,
en Palestine, vers l’an 30.
Pour empêcher qu’on ne
vole la coupe, un homme se-
rait venu la cacher sur une île
lointaine : la Grande Bretagne.
Nul ne sait où.
Les chevaliers de la Table
 Le roi Pêcheur ronde se lancent donc dans
À son arrivée, Perceval l’aventure, à la recherche de
est accueilli par le roi cet objet si précieux et si
Pêcheur, qui lui offre
une épée. mystérieux.

70

Mais à l’âge de 15 ans, il aperçoit des
chevaliers au loin et tombe en admira-
tion devant leurs armures étincelantes.
Décidé à leur ressembler, il part sur les
routes et, après bien des aventures, ar-
rive au château du roi Arthur. Admirant
son courage, celui-ci l’adoube (le fait
chevalier) et lui offre une place à la
Table ronde. Avec les autres, lui aussi se
lance dans la quête du Graal.
Le roi Pêcheur
Perceval voyage partout, à la recherche
du Graal. Un jour, il arrive au château
Les h é r o s e t le s h é r o ïn e s
Un Graal
Si quelqu’un se
fixe un but très difficile
à atteindre et qu’il lui
consacre une grande
du roi Pêcheur. L’endroit semble partie de sa vie,
abandonné, les champs sont vides, on dira que c’est
la forêt sombre. En effet, depuis que son « Graal ».
le roi s’est blessé au combat, rien ne
pousse plus dans le royaume. Pour se
nourrir, le roi doit pêcher dans la rivière
voisine.
Le roi invite Perceval à dîner. Durant le
repas, la fille du roi arrive, portant un ob-
jet lumineux et suivie par de nombreux
serviteurs et servantes. Tous passent
devant Perceval qui, par peur d’être im-
poli, n’ose pas demander ce qu’est cet
objet.
Ayant quitté le châ-
teau, il comprend que
l’objet lumineux était
certainement le Graal.
Il ne sait pas que tous
attendaient qu’il en
parle : cela aurait suffi
à guérir le roi Pêcheur
de ses blessures et le
royaume de la désola-
tion. Comprenant son
erreur, Perceval tente,
sans succès, de retrou-
ver le château du roi
Pêcheur. Depuis, il erre
 Le Graal
sans fin dans la forêt. À
Pendant le dîner,
son tour, Galaad, le fils la fille du roi Pêcheur
de Lancelot, parvient passe avec un
mystérieux objet
au château mais, ayant lumineux en main.
regardé à l’intérieur du Miniature française, 1330
Graal, il serait mort de
ce qu’il y a vu… 71
 amér
gie in
lo

di
o

Manco Cápac
Myth

enn
e

Pour les Incas, anciens habitants du Pérou (Amérique du Sud),

la plus belle ville du monde a été créée par Manco Cápac,
le fils du Soleil, et sa femme.

Le voyage de Manco Cápac Le couple cherche des terres riches qu’il

Un jour, un grand déluge (une pluie
et une inondation monstrueuses) dé-
truit tout sur Terre. Tous les hommes,
toutes les femmes meurent. Ne restent
que quelques sauvages, qui vivent de la
chasse et de la cueillette, et n’ont pas
de lois.
Inti, le dieu Soleil, décide alors d’en-
voyer son fils Manco Cápac pour les
civiliser : leur apprendre à mieux vivre et
leur donner des lois. Manco Cápac part
avec sa sœur Mama Ocllo, avec laquelle
il est marié. L’un et l’autre sur-
gissent des eaux bleues
du lac Titicaca. Com-
mence alors un
long voyage,
empli de dan-
gers.
 Manco Cápac
Tableau péruvien
du xvIIIe siècle
72
pourra cultiver et sur lesquelles il pour-
ra s’installer. Chaque fois qu’ils arrivent
quelque part, Manco Cápac plante un
bâton d’or dans la terre. Chaque fois,
la terre, trop dure, rejette le bâton, et
Manco Cápac et Mama Ocllo reprennent
leur chemin.
La fondation de Cuzco
Manco Cápac et Mama Ocllo arrivent un
jour dans une grande et belle vallée, au
pied d’une immense montagne. Quand
ils plantent le bâton d’or dans le sol,
celui-ci s’enfonce profondément et dis-
paraît. Ils comprennent que la terre y est
bonne et s’y installent. Ils construisent
une maison, puis un temple pour hono-
rer le dieu Inti, puis d’autres maisons.
Intrigués, les habitants des alentours ob-
servent ces étrangers si bizarres. Au fil
des jours, certains s’installent dans les
maisons.
Manco Cápac apprend alors aux
hommes à cultiver la terre : la retourner,
semer, désherber, moissonner pour en
tirer de quoi se nourrir. Il leur montre
aussi comment fabriquer des armes
pour se protéger des autres tribus.
De son côté, Mama Ocllo montre aux
femmes comment fabriquer du fil et le
tisser, pour en faire des habits.

Les Incas
Bientôt, Manco Cápac transmet aux hu-
mains les lois que lui a confiées le dieu
Inti et leur apprend à les respecter. Il
devient leur empereur : un empereur
aimé et respecté par des sujets qui l’ad-
mirent et lui obéissent aveuglément.
Sous son règne, les Incas deviennent le
peuple le plus riche et le plus puissant
Les h é r o s e t le s h é r o ïn e s
 Le culte
du Soleil
d’Amérique, tandis que Cuzco devient Chaque année, les
la plus grande et la plus belle cité (ville) habitants de Cuzco
du continent : on la surnomme alors le rendent hommage
au dieu Soleil, ancêtre
« nombril du monde ». des Incas.
Après la mort de Manco Cápac, son fils,
son petit-fils, puis 10 autres « incas » ou
« fils du Soleil » lui succéderont et ré-
gneront sur Cuzco et son empire.
73
ZOOM
Pourquoi les héros
sont-ils orphelins ?
R omulus et Rémus, Thésée, Jason, Œdipe,
Sigurd… la liste n’en finit pas des héros,
et même des dieux qui, dès leur plus jeune âge,
se retrouvent sans parent : qu’est-ce que cela apporte
à leur histoire ?

 Des orphelins
Perceval, Horus, Sigurd…
de nombreux dieux et héros
sont orphelins : leurs parents
(ou l’un des deux) sont morts.

 Des enfants abandonnés ou cachés

Certains héros ont été abandonnés par leurs parents.
Ainsi, la déesse Héra jette son bébé, le dieu Héphaïstos,
en bas du mont Olympe tant elle le trouve laid.
Œdipe, Pâris, Romulus et Rémus survivent,
alors que leur famille a ordonné qu’on les tue.
Héraklès, Horus et Zeus sont cachés pour les sauver
d’une mort certaine. Merlin est éloigné de son père,
le Diable, pour éviter sa mauvaise influence.
74
  Des héros extraordinaires
Romulus et Rémus sont sauvés par une louve,
Zeus est nourri par une chèvre, Siegfried par une biche.
Très jeunes, tous se montrent courageux, forts,
intelligents. Ils sont d’autant plus extraordinaires
qu’ils n’ont pas reçu l’aide de leurs parents.

 Des héros libres

Sans famille, rien ne les retient :
ces héros partent facilement à l’aventure.

 Au-delà des mythologies…

Les dieux et les héros de la mythologie ne sont pas
les seuls à ne pas avoir de parents : Tarzan, Mowgli, la
Reine des Neiges, Superman, Harry Potter et Batman
aussi sont orphelins…

75
 Les héros
et les héroïnes
maudits
Les héroïnes et les héros ne sont pas tous heureux.
Certains font des erreurs et doivent en assumer
les conséquences. D’autres sont les victimes
de malédictions (malheurs
envoyés par quelqu’un).
Leur sort peut alors devenir
terrible.

76
77
 g ie grecq
lo u
o

Dédale et Icare
Myth

Un jour, le célèbre inventeur grec Dédale se trouve

pris au piège, avec son fils Icare,
par sa propre invention.

La condamnation
Dédale (dont le nom signifie « inventif »)
vit à Athènes, en Grèce, où il multiplie
les inventions : c’est lui, raconte-t-on,
qui a imaginé la hache, la vis, la colle,
la voile de bateau… Mais un jour, son
neveu, âgé de 12 ans, invente la scie.
 Le vol Dédale en est si jaloux qu’il le jette du
de Dédale et Icare haut d’une colline et le tue. Les Athé-
Tu veux en savoir niens le condamnent à l’exil (la vie loin
plus sur le Minotaure :
cherche son nom
de son pays). Dédale s’installe en Crète,
dans l’index page 150. une grande île au sud de la Grèce.
Le Labyrinthe
Dédale vit à la cour du roi Minos. Or la
reine a mis au monde un monstre ter-
rible, moitié humain moitié taureau,
qui terrorise les habitants et se nourrit
de chair humaine : le Minotaure. Le roi
Minos demande de l’aide à Dédale :
– Construis-moi un palais au plan si com-
plexe, qu’une fois dedans, le monstre ne
trouvera jamais la sortie.

78

Dédale imagine un immense labyrinthe,
avec des couloirs enchevêtrés, des
embranchements multiples, des salles
cachées, des détours en zigzag, des im-
passes imprévues… Hélas, Dédale ne
sait pas tenir sa langue. Il confie un jour
à la fille de Minos, Ariane, la solution
pour sortir du Labyrinthe : il suffit de
dérouler une pelote de fil au fur et à me-
sure que l’on s’y aventure puis, quand
on veut en sortir, de suivre le fil en sens
inverse. Furieux, Minos enferme Dédale
et son fils Icare dans le Labyrinthe, sans
leur laisser le temps de dérouler un fil
pour en trouver la sortie.
Les héros et les héroïnes maudits
La chute d’Icare
Jamais à court d’idée, Dédale fabrique
des ailes avec de la cire et des plumes.
– Nous allons nous enfuir par le ciel,
mon fils. Surtout, ne vole ni trop bas, au
risque que la mer mouille les plumes, ni
trop haut, de crainte que le soleil fasse
fondre la cire.
Dédale et Icare s’envolent. Dédale vole
droit et trace la route : il veut atteindre
rapidement la Grèce. Icare suit. Comme
c’est excitant ! Il fait une pirouette, puis
une autre et, oubliant les conseils de son Se brûler
père, va et vient dans le ciel, s’éloigne les ailes
de plus en plus, monte, descend, re- Quand on dit de
monte, s’approche du soleil et… quelqu’un qu’il s’est
Patatras ! La cire fond, les plumes « brûlé les ailes », on
se détachent, Icare tombe dans la fait référence à
mer et se noie. Impossible pour l’imprudence
Dédale de sauver son fils : en larmes, d’Icare.
il poursuit seul son vol.
79
 g ie grecq romaine
lo u
o

Œdipe
Myth

Héros de la mythologie grecque,

Œdipe met tout en œuvre pour échapper à son destin…
et court au-devant de son malheur.

Œdipe et le Sphynx
Quand le jeune Œdipe arrive à Thèbes
en Grèce, la ville est plongée dans la
terreur. Le Sphynx, monstre avec le
corps d’un lion, les ailes d’un aigle et
la tête d’une femme, terrorise la ville
et dévore ceux qui tentent d’entrer : les
paysans et les marchands qui approvi-
sionnent la ville, les voyageurs… Il ne
laissera Thèbes en paix que
le jour où quelqu’un
sera capable de
résoudre
l’énigme
qu’il
pose.
Le mieux, pour Œdipe, serait de passer
son chemin. Mais voilà, les habitants
de Thèbes ont promis : celui qui libé-
rera la ville épousera la reine, qui est
veuve (son mari est mort), et deviendra
roi. Œdipe sait qu’il risque sa vie mais,
n’écoutant que son courage, il se pré-
sente devant le Sphynx. Le monstre lui
pose la terrible question :
– Qu’est-ce qui marche à quatre pattes
le matin, à deux pattes le midi et à trois
pattes le soir ?
Œdipe réfléchit. Il réfléchit longuement.
Le temps presse, il doit trouver la ré-
ponse. Soudain, il a une idée :
– L’être humain. Car au matin de sa
vie, c’est un bébé et il marche à quatre
pattes. Au milieu de sa vie, c’est un
adulte qui marche sur ses deux jambes.
Et au soir de sa vie, c’est un vieillard, qui
s’appuie sur une canne.
Vaincu et humilié, le Sphynx pousse un
hurlement et se précipite dans un ravin.
Les habitants de Thèbes acclament le
héros et préparent le mariage. Œdipe
devient roi de Thèbes.

Œdipe face au Sphynx



Détail d’un vase grec du ve siècle av. J.-C.

80
 Les héros et les héroïnes maudits

Le destin d’Œdipe  Les trois âges

de la vie
Le jeune roi coule des jours heureux. Il prend pour un bandit et avec lequel il a
Au matin de sa vie,
aime sa femme, avec laquelle il a quatre une violente dispute. Il le tue, ignorant l’être humain marche
enfants, et est aimé de son peuple. Hé- qu’il s’agit de Laïos, roi de Thèbes : son à quatre pattes.
Au milieu de sa vie,
las, l’histoire se termine mal. Mais, pour père de naissance. Et la reine de Thèbes l’adulte marche
la comprendre, il faut remonter dans le qu’il épouse par la suite n’est autre que sur ses deux jambes.
temps. Jocaste, sa mère de naissance. Et au soir de sa vie,
le vieillard s’appuie
Œdipe est le fils d’un roi (Laïos) et d’une Quand la vérité éclate à Thèbes, Jocaste sur une canne.
reine (Jocaste­). Bien avant sa naissance, se tue, Œdipe s’arrache les yeux et part
le dieu Apollon a jeté sur eux une ma- mendier sur les routes.
lédiction : s’ils ont un fils, celui-ci tuera Pour les Grecs de l’Antiquité,
son père et épousera sa mère. cette histoire est la preuve
Horrifiés, Laïos et Jocaste abandonnent que notre vie est écrite à Le complexe
d’Œdipe
Œdipe à sa naissance, dans l’espoir qu’il l’avance et que l’on ne
meure. Mais le bébé est recueilli par un peut pas échapper à L’expression « complexe
berger, qui le confie au roi et à la reine son destin. D’ailleurs, d’Œdipe » désigne la période
de Corinthe, lesquels l’élèvent comme c’est en croyant fuir pendant laquelle, vers 3-5 ans, les
leur fils. son destin qu’Œdipe garçons cherchent à écarter leur
En grandissant, Œdipe apprend que son se précipite vers lui. père pour garder leur mère pour eux
terrible destin sera de tuer son père et Que se serait-il passé seuls. À cette occasion, les enfants
d’épouser sa mère. Il ignore que ses pa- s’il était resté tranquil- découvrent qu’il est interdit
rents l’ont adopté et, pour ne pas risquer lement chez lui et était d’épouser son père ou sa
de tuer son père, qu’il aime, il s’enfuit. devenu roi de Corinthe ? mère.
En chemin, il croise un voyageur qu’il
81
 g ie grecq
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o

Orphée
Myth

et Eurydice
Cette histoire raconte comment un mari va
jusqu’au fond des Enfers pour ramener sa bien-aimée.

Poète, musicien et veuf Orphée aux Enfers

 Orphée Orphée est poète et musicien. Avec sa Inconsolable, Orphée passe ses journées
charmant
voix « douce comme le miel » et sa lyre à chanter son amour perdu. Attendris,
les animaux
(un instrument à cordes), il charme les les dieux l’autorisent à descendre aux
Sa musique était
si belle que même humains, les animaux, les plantes et Enfers pour y retrouver sa bien-aimée.
les pierres en étaient même les pierres. Il est marié à Eurydice, Habituellement, nul n’est autorisé à s’y
charmées.
Mosaïque italienne
qu’il aime tendrement. Mais un jour, rendre. Le voyage est long et périlleux,
du IIe siècle mordue par un serpent, celle-ci meurt… les Enfers sont gardés par des monstres
terrifiants, dont le terrible Cerbère, un
chien à trois têtes. Orphée parvient à les
charmer avec sa musique et, arrivé en
bas, il se jette aux pieds d’Hadès, dieu
des Enfers, et le supplie de lui rendre
Eurydice. Pour l’amadouer, il tire de sa
lyre la plus douce des musiques.
 Les héros et les héroïnes maudits

Émue, Perséphone, l’épouse du terrible La morale de l’histoire  La sortie

des Enfers
dieu, implore son mari pour qu’il ré-
Cette histoire a plusieurs morales. Avec l’autorisation
ponde à cette demande. Hadès se laisse
Elle rappelle qu’on ne peut revenir du d’Hadès et de
fléchir et accorde à Orphée de repartir Perséphone, Orphée
royaume des Morts. Elle prouve que
avec sa femme, à condition qu’il marche et Eurydice remontent
l’on obtient plus par la douceur (et la vers la sortie.
devant, sans se retourner ni lui adresser
musique) que par la force. Enfin, elle
la parole jusqu’à ce qu’ils soient tous
montre qu’il faut savoir dominer son
deux sortis des Enfers. Le cœur battant,
impatience et toujours respecter la
Orphée remonte le dangereux sentier,
parole donnée.
sans un mot, sans un regard en arrière.
Le bruit des pas d’Eurydice le rassure :
elle est là, tout près. Au loin, il entrevoit
déjà la lumière du jour. Ils sont presque
arrivés quand, trop impatient, Orphée
se retourne… Eurydice disparaît à ja-
mais dans les profondeurs du royaume
des Morts.

La descente
aux Enfers
On parle de « descente
aux Enfers » pour
désigner une période
longue, difficile et
douloureuse.

83
 g ie grecq
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o

Cassandre
Myth

Pour avoir fait une fausse promesse au dieu Apollon,

l’héroïne grecque Cassandre vit une terrible malédiction…

L’amour d’Apollon Des prédictions

Cassandre est la fille du roi de Troie, la Cassandre devient donc devineresse
sœur des princes Hector et Pâris. La (devin femme). Chaque fois qu’elle a des
princesse est si belle qu’Apollon, le dieu visions de l’avenir, elle tombe à terre et
du Soleil, en tombe amoureux. Pour la se met à trembler. Quand elle se relève,
séduire, il lui promet : elle annonce ce qui va arriver : un en-
– Si tu me donnes ton cœur, belle fant qui va naître, un ami qui va mourir,
Cassandre, je t’offrirai le don de voir un voyageur qui arrive… Chaque fois, ni
l’avenir. son père, ni sa mère, ni aucun membre
Tu connaîtras le futur : tu sauras tout de sa famille, pas plus que ses amis ni
avant tout le monde, et tu pourras pré- aucun habitant de Troie ne la croient.
venir tes proches des dangers qui les Pourtant, ses prédictions (ce qu’elle an-
guettent. nonce de l’avenir) se réalisent toujours.
Imprudente, Cassandre promet son Pire encore, on commence à la prendre
cœur à Apollon et reçoit le don de voir pour une folle…
l’avenir. Mais aussitôt, elle éclate de rire
et dit :
– Tu es bien naïf, dieu Apollon, si tu
penses que mon cœur est pour toi.
Tiens, un simple baiser ! C’est tout ce
que tu auras de moi.
Pour se venger, Apollon, furieux,
lui jette un terrible sort :
– Chaque fois que tu diras
Jouer les l’avenir, personne ne te
Cassandre croira. Jamais !
On utilise cette
expression pour parler
d’une personne pessimiste,
qui pense toujours que
le pire va arriver.

84

La guerre de Troie
Quand son frère Pâris part en voyage,
Cassandre annonce qu’il reviendra avec
une femme qui causera le malheur de la
ville. Personne ne la croit.
Quand Pâris revient avec Hélène, Cas-
sandre annonce que la belle provoquera
la disparition de Troie. Personne ne la
croit.
Quand les Grecs arrivent pour récupé-
rer Hélène et se venger de Pâris, elle
annonce que la guerre va détruire Troie.
Personne ne l’écoute.
Pendant la guerre, elle annonce la mort
des uns et des autres, suppliant celui
dont elle prédit la fin de ne pas aller
combattre. À chaque fois, le guerrier
meurt dans la journée. Mais personne
ne la croit.
Les héros et les héroïnes maudits
 Personne
ne la croit…
Et quand, un matin, elle voit au pied Sur les remparts
de Troie un immense cheval de bois de la ville, Cassandre
et qu’elle supplie les Troyens de le dé- crie que le malheur de
Troie est en marche.
truire, tout le monde se moque. La nuit
venue, pourtant, sortant du cheval, Ulys-
se et ses guerriers détruisent la ville et
tuent les Troyens. Cassandre ne peut
que pleurer : elle savait ce qui allait se
passer, mais personne ne l’a crue.
– Ô Apollon, quelle douleur de voir les
miens disparaître sans pouvoir les pré-
venir ! Retire ce don maudit.
La pauvre Cassandre saura tout du futur,
jusqu’à connaître le jour et le lieu de sa
propre mort.
85
 g ie grecq
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o

Prométhée,
Myth

Sisyphe et Tantale
Mieux vaut ne jamais défier les dieux :
Prométhée, Sisyphe et Tantale n’auraient pas dû…

Prométhée
Au début des temps, le Titan (géant)
Prométhée mouille de l’argile avec ses
larmes et crée les humains. À les voir nus
et sans défense, il se prend de pitié pour
eux. Bravant l’interdit de Zeus, le dieu
suprême chez les Grecs, qui réserve le
feu aux déesses et aux dieux, Promé-
thée pénètre en douce dans l’Olympe,
la demeure des dieux, et y dérobe une
braise, qu’il donne aux humains.
 Prométhée
et l’aigle
Grâce au feu, les humains peuvent
s’éclairer, se chauffer et cuire les ali-
ments. Ils se protègent des bêtes
sauvages et trouvent comment faire
fondre le métal pour fabriquer des
armes et des outils. Ils font tant de pro-
grès qu’ils se croient bientôt les égaux
des dieux. Zeus découvre la trahison de
Prométhée et le fait enchaîner sur un
rocher, où, jour après jour, un aigle lui
dévore le foie : un supplice sans fin car,
chaque nuit, son foie re-
pousse…

Pousser
son rocher
de Sisyphe
signifie faire sans cesse
la même chose, avec
difficulté, sans jamais
 Le rocher de Sisyphe
parvenir à terminer.

86
 Les héros et les héroïnes maudits

S isyphe
Sisyphe est un homme rusé. Quand la
Mort se présente, il se montre plus ra-
pide qu’elle et, avant qu’elle ait le temps
de le saisir, il l’attrape et l’enchaîne. Pa-
nique dans l’Olympe : plus personne ne
meurt sur Terre. Zeus envoie un messa-
ger délivrer la Mort qui, aussitôt libre,
emmène Sisyphe dans les Enfers.
Arrivé là, Sisyphe explique à Hadès, dieu
de la Mort et des Enfers, qu’il faut le lais-
ser repartir sur Terre :
– Ma femme ne m’a pas bien enterré, je
dois aller la punir et m’occuper de mon
enterrement.
Pris de pitié, le dieu des Enfers le laisse
repartir, à condition qu’il revienne aussi-
tôt sa tâche achevée. Mais, de retour sur
Terre, Sisyphe reprend le cours de sa vie
et oublie sa promesse. Quand, des an-
nées plus tard, la Mort vient à nouveau
le chercher, Hadès se venge en le jetant
dans le Tartare, le lieu le plus sinistre
des Enfers, et le condamne à pousser
éternellement un énorme rocher vers
le sommet d’une montagne : un rocher
qui, chaque fois qu’il est sur le point
d’aboutir, lui échappe et dévale la pente,
l’obligeant à sans cesse recommencer.
Tantale
Ayant invité les déesses et les dieux à
dîner chez lui, Tantale leur sert comme
repas… son propre fils. C’est une idée
assez étrange.
Horrifiés, les déesses et les dieux le
condamnent à souffrir de la faim et
de la soif pour l’éternité. Il est plongé
dans une rivière, avec de l’eau jusqu’au
menton, mais ne parvient pas à en boire
une seule goutte. Et quand il tend la
main vers les pommiers chargés de Le supplice
fruits qui se trouvent sur la rive, les de Tantale
branches s’éloignent. Cette expression
signifie avoir à portée
de main ce que l’on
désire sans pouvoir
l’obtenir.

 Le supplice
de Tantale

87
 g ie grecq romaine
lo u
o

Narcisse
Myth

et Arachnée
Il ne fait pas bon se mesurer aux déesses et aux dieux :
trop orgueilleux, Narcisse et Arachnée
en paieront le prix fort.

Le trop beau Narcisse

À la naissance de Narcisse, un devin (un
magicien qui prédit l’avenir) annonce
à sa mère qu’il vivra aussi longtemps
qu’il ne verra pas son propre visage.
Aussi supprime-t-elle tous les miroirs de
sa maison, de façon que l’enfant ne se
voie jamais. Narcisse grandit et devient
un jeune homme d’une beauté excep-
tionnelle : un charme incroyable, une
grâce unique, une harmonie parfaite.

88
 Les héros et les héroïnes maudits

Quiconque, homme ou femme, le croise Arachnée

en tombe aussitôt amoureux.
Une jeune Romaine nommée Arachnée
Un jour qu’il chasse dans la forêt, il
tissait des toiles qu’elle estimait si par-
entend le doux murmure d’un ruisseau
faites que Minerve (Athéna) elle-même
et, assoiffé, court s’y désaltérer. L’eau
n’était pas capable de faire mieux. Sa
est pure, limpide, si transparente qu’en
vantardise (le fait de se vanter) arriva
se penchant pour boire, il aperçoit son
aux oreilles de la déesse qui, piquée au
reflet.
vif, lui lança un défi : laquelle des deux
– Qui est donc ce beau jeune homme ?
allait tisser le plus beau tissu ?
se dit-il.
Les adversaires se mettent à l’œuvre. Ça
Il en tombe éperdument amoureux et
va, ça vient, ça file et ça défile, ça passe
reste là des heures à se contempler dans
dans un sens, ça passe dans l’autre, tant
l’eau. Mais chaque fois qu’il approche
et si bien qu’à la fin, les concurrentes
la main pour se toucher, la surface de
achèvent leurs toiles.
l’eau se trouble et il disparaît. Et chaque
Minerve doit alors se rendre à l’évi-
fois qu’il se parle, l’inconnu dans l’eau
dence : la toile d’Arachnée est parfaite,
semble parler en même temps, se tai-
sans un seul défaut. Furieuse, elle détruit  Arachnée
sant ensuite quand il se tait.
l’œuvre de sa concurrente Condamnée à tisser
Désespéré, Narcisse, penché sur son sa toile…
et transforme la jeune
propre reflet, meurt
fille en araignée, la
de chagrin. Son
condamnant à tisser
corps se trans-
Narcissique sa toile pour le reste
forme en une
On dit des gens qui de sa vie.
belle fleur
s’intéressent trop à blanche au
eux-mêmes qu’ils sont cœur jaune :
« narcissiques ». le narcisse.

 Écho et Narcisse
Tandis que Narcisse se regarde dans l’eau,
Écho tente de lui déclarer son amour.
Mais la déesse Héra lui a jeté un sort
et elle ne peut plus que répéter le dernier
mot qu’on prononce devant elle.
Tableau de John William Waterhouse, 1903
89
 g ie grecq
lo u
o

Le roi Midas
Myth

Midas était un roi sot. Hélas pour lui !

Mais ses aventures faisaient bien rire les Grecs.

Le don de l’or
Le roi Midas découvre un
jour sur ses terres un satyre
(un homme avec des pattes,
une queue et des oreilles de
bouc) qui semble perdu. Il le
recueille, s’en occupe et, après
quelques jours, le ramène au
dieu Dionysos qui le cherche partout.
Pour le remercier, Dionysos lui accorde
un vœu : ce qu’il voudra. Imprudent,
Midas s’écrit :
– Que tout ce que je touche se trans-
forme en or !
Dionysos lui accorde son vœu. Fou
de joie, Midas court dans son palais et
touche les murs, les sols, les meubles et,
dans le jardin, les arbres, les fleurs, les
chevaux, les chiens…
Après quelques heures, fatigué, il s’al-
longe et demande qu’on lui apporte
son repas. À peine a-t-il saisi une cuisse
de poulet juteuse qu’elle se transforme
en or. Même chose avec une belle truite
grillée : de l’or. Viennent le tour des ga-
lettes, des fruits, des gâteaux… Tout
devient de l’or. Impossible de rien man-
ger. Et quand il tente de boire du vin,
du lait ou simplement de l’eau, il se re-
trouve avec de l’or liquide.
Affamé, assoiffé, il supplie Dionysos de
revenir :
– J’ai parlé sans réfléchir. La fortune
n’est pas la chose la plus importante au
monde. Je t’en supplie, annule mon vœu
qui va me faire mourir de faim et
de soif.
Dionysos revient
en riant et re-
tire le sort.

Riche comme Crésus

Pour retirer son sort à Midas,
Dionysos lui ordonne de se baigner dans
une rivière. Depuis, le fond en est tapissé d’or.
Pour parler de quelqu’un qui a beaucoup d’argent,
on dit qu’il est « riche comme Crésus », car la rivière
90 appartenait à un dénommé Crésus.
 Les héros et les héroïnes maudits

Les oreilles d’âne

Le dieu Apollon avec sa lyre et
le dieu Pan, avec sa flûte, sont
tous deux musiciens. Un jour,
ils se disputent pour savoir
lequel des deux joue la plus
belle musique. Ils demandent
à Midas de les départager. Le roi
écoute l’un puis l’autre et, après avoir
réfléchi, déclare que le son de la flûte
est plus joli que celui de la lyre.
– Tu as vraiment des oreilles d’âne, dit
Apollon, vexé.
Aussitôt, il lui plante deux oreilles d’âne
sur la tête. Midas est très ennuyé car il
craint d’être ridicule. Il cache donc ses
oreilles sous un bonnet pour que per-
sonne ne sache ce qui lui est arrivé. Quelques semaines plus tard, des ro-  Un secret
Quand son barbier (coiffeur) vient pour seaux poussent à cet endroit et, quand bien mal gardé
lui couper les cheveux, avant de retirer le vent les agite, ils commencent à répé-
son bonnet, il lui fait promettre : ter doucement :
– Jure-moi que tu ne révéleras mon se- – Le roi Midas a des oreilles d’âne…
cret à personne. Les entendant, les fleurs des prairies, les
Le barbier jure et le roi retire son bon- blés dans les champs, les arbres de la
net. Comme c’est difficile de garder un forêt et bientôt toute la végétation re-
si lourd secret ! Le barbier brûle d’en- prennent en chœur :
vie de le répéter. Il part donc creuser – Le roi Midas a des oreilles d’âne, le roi
un trou dans la terre et, se penchant au- Midas a des oreilles d’âne…
dessus, il murmure : En quelques jours, tout le royaume est
– Le roi Midas a des oreilles d’âne. au courant et le malheureux Midas mo-
Puis il rebouche le trou. qué de tous.
Bref, quand on a un secret important, il
ne faut pas le révéler à n’importe qui !
91
 e mésopot
gi
lo

Gilgamesh
am
Mytho

ienne

 Gilgamesh
Gilgamesh est si fort
et Enkidou
qu’il combat les lions.
Statue du vIIIe siècle av. J.-C.,
Irak
Il y a 4 000 à 5 000 ans, la ville d’Ourouk (Moyen-Orient)
est dirigée par un roi, dont les aventures mythiques
sont restées célèbres.

Gilgamesh contre Enkidou Gilgamesh contre Houmbaba

Le roi d’Ourouk est jeune, puissant
et cruel : il s’appelle Gilgamesh. Ter-
rorisés, ses sujets prient chaque jour
Anou, le dieu du Ciel et père de tous
les dieux, pour qu’il mette fin à leurs
souffrances. Pris de pitié, Anou de-
mande à la déesse Arourou de créer
un monstre capable de terrasser
Gilgamesh. Elle façonne alors le
plus terrible des monstres : moitié
animal, moitié humain, il est d’une
taille prodigieuse et d’une force
inouïe. Enkidou, car tel est son nom,
est brutal, violent et sans pitié.
Envoyé à Ourouk, il défie Gilga-
mesh. L’affrontement est terrible.
Les adversaires ont la même
taille impressionnante et la même
force exceptionnelle. Aucun ne
parvient à surpasser l’autre, et
personne n’arrive à les départager.
Impressionnés l’un par l’autre, ils se
prennent bientôt d’un immense res-
pect mutuel puis finissent par se jurer
une amitié éternelle.
Ensemble, Gilgamesh et Enkidou partent
à l’aventure, prêts à accomplir mille ex-
ploits et à affronter mille dangers. Ils
prennent la direction de la lointaine
Forêt des cèdres, pour y affronter le ter-
rible Houmbaba, un monstre avec des
pattes de taureau et une gueule de lion.
À leur approche, les horribles rugis-
sements d’Houmbaba les incitent à
demander l’aide du dieu Soleil. Quand
le combat s’engage, le dieu Soleil en-
voie sur Houmbaba les treize vents, ce
qui l’immobilise aussitôt. Enkidou et
Gilgamesh n’ont aucune peine à le tuer.
Tout heureux, nos deux amis s’en re-
tournent dans le royaume, où ils sont
accueillis en héros.
Prendre
le taureau
par les cornes
c’est affronter
les difficultés plutôt
que les fuir.

92

Gilgamesh contre Ishtar
Impressionnée par les exploits de
Gilgamesh, Ishtar, la déesse de l’Amour
et de la Guerre, lui demande de
l’épouser. Le roi d’Ourouk refuse. Pro-
fondément vexée, Ishtar fait descendre
sur Terre le Taureau céleste et le libère
dans la ville d’Ourouk. Celui-ci cause
tant de dégâts que la ville menace d’être
détruite. N’écoutant que leur courage,
Enkidou et Gilgamesh s’élancent contre
la bête. Après une longue lutte, Enkidou
la saisit par les cornes, tandis que Gilga-
mesh la tient par la queue, et enfonce
un poignard dans sa nuque. Le taureau
s’effondre enfin.
Les héros et les héroïnes maudits
Les deux amis sont acclamés par la foule  Combat contre
et jettent au visage de la déesse une patte le Taureau céleste
du taureau. C’en est trop ! Humiliée,
Ishtar réclame vengeance. Les déesses
et les dieux se réunissent. Tous ne sont
pas d’accord : certains veulent la mort
de Gilgamesh, d’autres préfèrent celle
d’Enkidou. Finalement, ils se mettent
d’accord et envoient une terrible mala-
die sur Enkidou, qui meurt en quelques
jours.
93
 e mésopot
gi
lo

Gilgamesh
am
Mytho

ienne

contre la mort
Bouleversé par la mort de son ami Enkidou,
le roi Gilgamesh décide de trouver un moyen
pour échapper lui-même à la mort.

Le voyage de Gilgamesh Le secret de la vie sans fin

Gilgamesh est triste. Il délaisse peu à Gilgamesh trouve un passeur et monte
peu son royaume et finit par partir pour dans sa barque pour une longue et
parcourir le monde. Il refuse de subir dangereuse traversée. Ensemble, ils at-
le même sort qu’Enkidou et veut ab- teignent l’île de Outa-Napisthim.
solument échapper à la mort. Il paraît Gilgamesh se jette aussitôt à
qu’un certain Outa-Napisthim a trouvé ses pieds et s’écrie :
le secret de l’immortalité (le fait de tou- – Je refuse de mourir.
jours rester en vie). Dis-moi quel secret te
Gilgamesh voyage longtemps. Il traverse permet de rester en
des forêts et des déserts, et marche tant vie.
et tant qu’il arrive au bout du monde : à Touché, l’im-
l’entrée des Enfers. mortel (celui
– N’entre surtout pas, ce n’est pas un qui ne meurt
monde pour les vivants, l’avertissent jamais) raconte
les gardiens scorpions qui se dressent à alors son his-
l’entrée. toire :
Gilgamesh pénètre quand même dans – Il y a bien longtemps,
le monde souterrain et descend le long dans un temps où les
du chemin obscur que, chaque nuit, le dieux se sont mis
Soleil remonte dans l’autre sens pour en colère contre
venir briller au matin. les humains, le dieu des
Gilgamesh marche des jours, des se- Eaux m’a ordonné de
maines, des mois peut-être, dans la plus construire un bateau,
totale obscurité. Il finit par atteindre le sur lequel je me suis ré-
rivage sombre de l’océan de la Mort. Là, fugié avec ma femme.
une vieille femme lui indique qu’Outa- Le dieu des Eaux a
Napisthim et sa femme vivent sur une alors déversé un
île lointaine, de l’autre côté de l’océan. déluge (une pluie
94
 Les héros et les héroïnes maudits

La sagesse
Sur la route du retour, un serpent, atti-
et une inondation monstrueuses) qui a ré par le doux parfum de la plante, s’en
détruit le monde et tué tous les humains. empare. C’est donc triste et les mains
Seuls ma femme et moi avons survécu. vides que Gilgamesh rentre à Ourouk :
Depuis, nous sommes immortels. cette longue aventure pour rien ! Il est
 Au-delà des
Gilgamesh le presse de questions : lui maudit. Du moins le croit-il. Car ses
eaux de la Mort
aussi veut devenir immortel. aventures lui ont apporté la sagesse.
Outa-Napisthim
– Je n’ai, malheureusement, aucune Puisqu’il ne peut échapper à la mort, désigne la plante
solution à t’apporter, lui répond Outa- il va au moins profiter de la vie. Il fait de longue vie, que
Gilgamesh cueille.
Napisthim. la paix avec ses ennemis et dirige son À droite, le passeur,
Avant de le laisser partir, l’immortel et royaume avec bonté, force et sagesse. avec des ailes, attend
sa femme conseillent cependant à Gil- Aimé de son peuple, il a un long règne pour prendre le chemin
du retour. Mais un
gamesh d’aller cueillir, au fond de la mer, paisible et heureux. Une jolie fin pour serpent rôde…
une plante capable de prolonger la vie. cette triste histoire… Illustration de 1924

95
 e
logi nord
ho

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Sigurd
t
My

ue

et l’anneau maudit
Grâce à son anneau magique, le nain Andvari possède tout l’or
qu’il désire. Aussi, quand les dieux le lui volent, il maudit l’anneau :
désormais, il causera la jalousie de ceux qui ne le possèdent pas
et la mort de ceux qui le possèdent.

Le dragon Fáfnir
Hreidmar, roi des nains et magicien, qui
a reçu l’anneau des mains du dieu Loki,
en est la première victime. Pour le lui
voler, son fils, le nain Fáfnir, le tue puis
se transforme en dragon et se couche
sur l’anneau pour le garder.
Le frère de Fáfnir, le forgeron Regin,
ordonne à Sigurd, un orphelin qu’il a re-
cueilli et élevé, d’aller dérober l’anneau.
Sigurd découvre la cachette du dragon
et, dissimulé dans les hautes herbes,
observe. Fáfnir ne quitte son repaire
que pour aller boire dans l’étang tout
proche. Sigurd creuse un grand trou sur
le chemin que le dragon emprunte et
s’y blottit. Quand Fáfnir passe au-dessus
de lui, il plonge son épée dans le cœur
de la bête et la tue. Ayant reçu quelques
gouttes de sang sur sa main, il se lèche
et se met à comprendre le langage des
oiseaux et les entend :
– Sigurd est bien naïf s’il croit que Regin
va le laisser en vie.
Car le forgeron a l’intention de tuer
Sigurd et de garder l’anneau pour lui
seul. Sigurd rentre donc dans sa maison
et tue Regin.

96

La belle Brunehilde
L’anneau à son doigt, Sigurd voyage par
les landes et les forêts, et après mille
exploits, devient le plus courageux et
le plus célèbre des chevaliers. Il arrive
un jour au pied d’une colline et voit à
son sommet des flammes qui grimpent
jusqu’au ciel. Plein de curiosité, il monte
avec son cheval au sommet de la col-
line et bondit à travers les flammes. Au
milieu, la Walkyrie (guerrière du ciel)
Brunehilde, piquée par l’aiguille du
sommeil, dort, comme morte.
Sigurd la réveille et ils tombent amou-
reux. Pour lui prouver son courage, une
nuit, Sigurd part combattre, non sans
avoir glissé l’anneau magique au doigt
de Brunehilde, comme pour lui pro-
mettre de revenir et de l’épouser. Est-ce
le chagrin ? Au matin, Brunehilde n’a
aucun souvenir de son amoureux. Seul
l’anneau à sa main lui indique qu’elle at-
tend celui qui sera capable de traverser
à nouveau les flammes pour elle.
Les héros et les héroïnes maudits
Le royaume des Brumes  Sigurd
contre le dragon
Sigurd arrive dans le royaume des Bru-
mes. La reine veut le marier à sa fille
Gudrun et lui donne à boire une potion
d’amour. La magie opère : Sigurd oublie
Brunehilde et épouse Gudrun.
Gunnar, le frère de Gudrun, entend par-
ler de la Walkyrie et décide de la sauver.
Accompagné de Sigurd, il parcourt le
long chemin jusqu’à la colline. Arrivé
sur place, il ne parvient pas à franchir le
mur de flammes. Il demande à Sigurd de
le faire pour lui. Sigurd franchit le cercle
de feu et, se faisant passer pour Gunnar,
demande sa main à Brunehilde. Celle-ci
ne reconnaît pas Sigurd : elle accepte et
lui donne son anneau.
Après son mariage, Brunehilde découvre
que ce n’est pas Gunnar mais Sigurd qui
a franchi le cercle de feu. C’est donc
lui qu’elle aurait dû épouser. Trom-
pée, humiliée, elle ordonne qu’on tue
Sigurd. Quand il meurt, Brunehilde
le reconnaît enfin et, se souvenant de
leurs promesses d’amour, se jette sur le
bûcher dans lequel brûle le corps de son
bien-aimé. Ainsi l’anneau aura tué tous
ceux qui l’ont possédé : Hreidmar, Fáfnir
puis Regin, Sigurd et Brunehilde…
97
 g ie europ
lo é
o

Siegfried
en
h
Myt

ne

et l’or du Rhin
 Dans le sang Inspirée de l’histoire de Sigurd dans la mythologie nordique,
du dragon la légende allemande de Siegfried met en scène un dragon,
une princesse et un puissant secret.

Le fils de Siegmund
Un jour, lors d’un combat, le roi de
Néerlande frappe un guerrier avec
son épée, capable de fracasser les
pierres. L’épée se brise en mille mor-
ceaux. Le roi comprend qu’il vient de
frapper le dieu Wotan (Odin), et meurt
aussitôt.
Apeurée, sa femme la reine ramasse les
morceaux de l’épée et s’enfuit au fond
de la forêt. Quelques mois plus tard,
elle met au monde un fils et meurt à
son tour. Une biche recueille et allaite
(nourrit de son lait) le bébé, jusqu’à ce
que le forgeron Mime trouve l’enfant et
l’élève. Il décide de l’appeler Siegfried.

Le sang du dragon
Devenu forgeron lui-même, Siegfried
rassemble les morceaux de l’épée de
son père et la reconstitue. Il s’entraîne
alors au combat et devient un redou-
table guerrier. Effrayé, Mime projette
de le faire disparaître. Il l’envoie dans
la forêt près du repaire d’un terrifiant
dragon, espérant que celui-ci le tue. Le
dragon attaque Siegfried mais, après un
rude combat, le monstre est terrassé.
Éclaboussée par le sang du dragon, la
main de Siegfried devient dure comme
de la corne. Siegfried décide alors de se
baigner dans le sang de la bête pour se
rendre invincible (impossible à vaincre).
Mais une feuille morte se pose sur son
dos : cet endroit restera sans défense.

98

Des voyages et des exploits
Siegfried se venge de Mime en le tuant
et part sur les routes. En chemin, il ren-
contre le dieu Wotan, qui lui offre un
cheval rapide comme l’éclair : Grani
(« Robe grise »).
Siegfried réalise mille exploits : il tue
7 géants puis 700 guerriers, il vole la
cape magique du nain Alberich et, grâce
à elle, se rend invisible et terrasse un
autre dragon, avant de lui voler son tré-
sor… Il arrive bientôt dans un royaume
dirigé par le roi Gunther et devient le
chef de ses armées.
Gunther veut se marier avec Brunhild,
une princesse islandaise. Elle a déclaré
qu’elle épousera le guerrier capable de
remporter trois dangereuses épreuves.
Gunther n’est ni un bon guerrier, ni un
homme courageux. Il demande l’aide
de Siegfried qui, avec sa cape magique,
combat à ses côtés sans être vu et lui
permet de remporter les épreuves.
Gunther épouse Brunhild et, pour re-
mercier Siegfried, lui donne sa propre
sœur, la princesse Kriemhild, en ma-
riage.
Les héros et les héroïnes maudits
La mort de Siegfried  La mort
de Siegfried
Un jour, Brunhild et Kriemhild se dis- Mieux vaut ne jamais
putent pour savoir laquelle a le meilleur confier ses secrets
mari : à personne…
– Gunther est roi, dit Brunhild, alors que
Siegfried n’est que chevalier.
– Oui, mais Siegfried est plus fort et plus
courageux, répond Kriemhild. C’est lui
qui, à la place de Gunther, a remporté
les épreuves pour obtenir ta main.
Apprenant la vérité, Brunhild entre dans
une terrible colère et réclame la mort de
Siegfried ! Hélas, Kriemhild, imprudente,
n’a pas gardé le secret sur le point faible
de son mari : pire, elle a cousu une croix
sur son habit pour indiquer à un che-
valier où le protéger des attaques. Lors
d’une chasse en forêt, Siegfried s’ar-
rête près d’une source. Quand
Siegfried se penche pour
boire, le chevalier
plante son épée
dans la marque,
tuant net notre
héros.
99
Z OOM
Où sont
les femmes ?
D éesses ou humaines, les femmes ne sont
généralement pas les personnages principaux
de la mythologie. Il est vrai que ces histoires ont,
le plus souvent, été imaginées par des hommes…

 Des belles
Dans les mythologies, les héroïnes
sont presque toujours décrites
comme incroyablement belles :
comme si la beauté était la qualité
la plus importante chez une femme.

 Des vilaines
Les mythologies présentent
également des femmes très laides :
souvent de vieilles femmes
méchantes ou des monstres.

100
 Des amoureuses…
La plupart du temps, les héroïnes
sont amoureuses des héros.
Comme Ariane et Médée, elles les aident
dans leur mission ou, comme Pénélope,
elles se contentent de les attendre.

 Des battantes
Plus rarement, les déesses et les héroïnes
accomplissent elles-mêmes de grandes choses.
La déesse grecque Athéna est une puissante
guerrière. La déesse égyptienne Isis prend
son destin en main après la mort d’Osiris.
Rares sont les femmes indépendantes et,
comme Cassandre, elles n’ont pas la vie facile.

 Moins importantes que les hommes

Dans toutes les mythologies, les déesses naissent
après les dieux, qui ne leur laissent que quelques
miettes de pouvoir, et les héroïnes ont peu de pouvoir.
Il est vrai que les mythologies datent d’époques
où l’on ne savait pas que les femmes
et les hommes sont égaux.

101
 Les êtres
imaginaires
Les mythologies ne parlent pas seulement
des déesses, des dieux et des héros.
Leur chemin croise celui d’êtres fantastiques :
des géants et des nains, des sirènes et toutes sortes
de créatures imaginaires, un peu humaines
et un peu animales.

102
NP
103 NP
 g ie grecq romaine nor
dique
lo u
o
Les géants
Myth
Dans la plupart des mythologies et des légendes,
on trouve des géants : des êtres incroyablement
grands et forts, souvent dangereux.
Les Titans
Dans la mythologie
grecque, les Titans,
gigantesques et terri-
fiants, sont les fils de
la Terre et du Ciel. Ils
existent bien avant les
déesses et les dieux
et se révoltent contre
eux quand ceux-ci
se mettent à diriger le
monde.
Entassant des rochers, ils
montent à l’assaut du mont
Olympe, la demeure des dieux.
Les déesses et les dieux
tentent de repousser
les Titans et appellent
le héros Héraklès à
l’aide. Celui-ci ren-
verse la montagne qu’ils
construisent et les écrase
sous les rochers. Les rares
survivants sont emportés par
Hadès, dieu des Enfers, dans le
Tartare : un désert glacé d’où ils
ne sortiront jamais.
 Le géant Atlas portant le Ciel
Sculpture romaine du
104
Seul le Titan Atlas obtient le droit de
rester sur Terre, à condition de porter
le Ciel sur ses épaules. Que c’est lourd !
Il ne fera qu’une seule pause dans sa
longue vie. Un jour, Héraklès s’approche
car il cherche à voler les pommes en or
qui se trouvent dans le magnifique jar-
din des Hespérides.
– Je peux aller te chercher trois pommes,
lui dit Atlas, car les gardiennes du jardin
sont mes filles. Porte le Ciel à ma place
pendant ce temps.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Atlas court au
jardin et cueille trois belles pommes
d’or. Mais à son retour, il refuse de re-
prendre le Ciel sur ses épaules. Héraklès
doit alors ruser :
– Ma prise est mauvaise. Soulève un ins-
tant le Ciel pour que je me repositionne.
Dès qu’Atlas reprend le Ciel sur son dos,
Héraklès s’enfuit avec les pommes.
Atlas aura encore moins de chance avec
le héros Persée, qui lui montre la tête
de Méduse, une monstrueuse créature
dont le regard le pétrifie (le transforme
en pierre). Depuis, Atlas est une mon-
tagne qui tient solidement le ciel.
IIe siècle
 Le s ê tr e s im a g in a ir e s

Les Cyclopes
Autres êtres gigantesques,les Cyclopes
sont dotés d’une force redoutable.
On les reconnaît à leur œil unique
au milieu du front. Certains sont
forgerons et travaillent avec le
dieu Héphaïstos, au fond
des volcans. Ils fabriquent
le casque qui rend Hadès
invisible, le trident (arme
à trois dents) que le dieu
des Mers Poséidon utilise
pour calmer les vagues, et
la foudre que jette Zeus, le roi
des dieux. D’autres sont des ber-
gers solitaires. Sauvages, ils vivent isolés
sur une île. Malheur aux marins qui s’y
 Un Cyclope
aventurent, car ces Cyclopes sont an- Les géants du Nord Géants avec un œil
thropophages (ils mangent de la chair Dans la mythologie nordique, les géants unique au milieu du
humaine) : ce sont des ogres ! et les dieux sont ennemis. Tout a com- front, les Cyclopes sont
bergers ou forgerons.
mencé quand le dieu Odin et ses frères
ont tué le géant Ymir, noyant les autres
dans une marée de sang. Deux géants,
mari et femme, survivent et donnent
naissance à de nouveaux géants. Ceux-
ci ne pardonneront jamais le crime et
Un travail combattent sans relâche les déesses et
de Titan les dieux. Ils se moquent souvent de
ou travail la petite taille des dieux. Quand deux
« titanesque » est d’entre eux croient dormir dans un
un travail énorme et palais, il s’agit en réalité du gant d’un
très difficile. géant. Et quand le dieu Thor frappe un
géant avec son marteau, celui-ci sent la
caresse d’une feuille morte.
105
 gie
nordiq opéenn
lo ue eur e
ho

Les lutins, les nains

Myt

et les trolls
Bien loin des géants, les mythologies sont pleines
de petits êtres minuscules, ressemblant à des humains.

 Les trolls
Tantôt tout petits,
tantôt énormes et
effrayants, les trolls
enlèvent les enfants
et font peur aux dieux
comme aux humains.
La princesse et les trolls,
aquarelle suédoise vers 1900
Les lutins
On les appelle lutins dans le nord de
la France, elfes en Islande, korrigans en
Bretagne, nains dans le nord de l’Europe.
Avec leurs petites oreilles pointues, ils
vivent dans les bois et les buissons, par-
fois tout près des maisons. Petits, rusés
et farceurs, ils savent se transformer ou
se rendre invisibles.
Certains, comme les fées, sont amicaux,
d’autres bien méchants. Tous sont sus-
ceptibles : attention de ne jamais les
vexer.Car leurs pouvoirs sont immenses :
en colère, ils se montrent redoutables et
provoquent des catastrophes. Impos-
sible alors de les amadouer : il ne reste
plus qu’à les chasser !

106
 Le s ê tr e s im a g in a ir e s

Les nains
Dans la mythologie nordique, les nains
habitent dans la terre, sous les rochers,
au fond des mers, dans les profondeurs
des forêts ou en haut des montagnes.
Seuls et toujours dans des lieux sombres :
car si les rayons du soleil les touchent,
ils meurent.
Le plus souvent masculins, les nains sont
intelligents, menteurs, voleurs, voire
méchants. Depuis toujours, ils sont en
conflit avec les déesses et les dieux.
Un jour, le nain Alvis a l’audace de de-
mander au dieu Thor la main de sa fille.
Celui-ci la lui promet, à condition qu’il
puisse résoudre une série d’énigmes.
Toute la nuit, Thor invente des énigmes
et Alvis cherche les réponses. Il est si
concentré qu’au matin, il en oublie le
jour qui pointe et se fait prendre par les
 Cauchemar
rayons mortels du soleil : il meurt pétri-
Dans la mythologie nordique, les cauchemars
fié (transformé en pierre). (ici, un cheval menaçant) sont causés par de méchants
Parfois, les nains et les dieux ont des elfes qui viennent s’asseoir sur les dormeurs.
relations plus tranquilles. Les nains, ha- Le cauchemar, tableau allemand de 1791

biles forgerons et magiciens, fabriquent

alors pour eux des objets merveilleux : la
lance d’Odin, qui ne rate jamais sa cible ;
le marteau de Thor, qui revient dans sa
main ; la chevelure en or de la déesse Sif ;
sans oublier la chaîne enchantée qui re-
tient le terrible loup Fenrir.
Le rocher de la Dame aux elfes
Les Islandais croient en l’existence des elfes. Un jour,
des ouvriers déplacent un rocher pour aménager une route.
Juste après, le lieu connaît de nombreux accidents.
Les habitants expliquent alors que le rocher abrite
la Dame aux elfes. Même le Premier ministre intervient,
et les ouvriers, qui ont eu peur de la vengeance des elfes,
remettent le rocher à son ancienne place.
107
 g ie grecq romaine ropéenne
lo u eu
o

Les magiciens
Myth

et les sorcières
Usant de chaudrons, de potions et de magie,
les magiciens et les sorcières voient l’avenir
ou jettent des sorts.
 Médée
sur son char
La magicienne se Les devins arriver. Quand le malheur ou le danger
déplace sur un char Les devins sont des femmes et des rôde, ils avertissent les humains. Dans
tiré par des dragons.
hommes qui ont reçu le don de voir l’Antiquité, un devin fait ainsi savoir aux
Détail d’un vase grec,
vers 400 av. J.-C. l’avenir : ils savent exactement ce qui va Grecs qu’ils ne gagneront la guerre de
Troie que si le héros Achille combat à
leurs côtés.
Ces avertissements sont souvent inu-
tiles, comme si on ne pouvait changer
de destin. Avertis que leur fils tuera son
père et épousera sa mère, le roi et la
reine de Thèbes abandonnent Œdipe,
mais il est recueilli par des bergers et
survit, et la prophétie se réalise. De son
côté, pauvre Cassandre, le dieu Apollon
lui a jeté un sort : personne ne la croit
quand elle annonce des événements
tragiques.

Magiciens et sorcières
Dans la plupart des mythologies, on
trouve des magiciens et des magi-
ciennes, des sorciers et des sorcières.
Dans la mythologie grecque, les magi-
ciennes sont souvent belles et terribles.
Elles fabriquent des potions qui rendent
les humains fous ou les transforment en
animaux.

108
 Le s ê tr e s im a g in a ir e s

Dans les mythologies européennes, les
sorciers et les sorcières sont des vieil-
lards effrayants, bossus, sans dents, qui
utilisent des chaudrons et des herbes
magiques pour fabriquer leurs potions.
En Russie, la vieille Baba Yaga, hideuse
et méchante, enlève les enfants pour
les faire rôtir et les dévorer. Elle vit au
bord d’une sombre forêt, à la limite
entre le royaume des Morts et celui des
Vivants. Elle voit tout, elle entend tout,
elle sait tout. Elle peut se transformer
en belle jeune femme ou provoquer des
tempêtes. Avec son balai magique, elle
efface toutes traces de son passage, si
bien qu’on ne sait jamais où la trouver.
Le plus célèbre des enchanteurs (ma-
giciens) vient de la mythologie celte et
médiévale et porte le nom de Merlin.
Fils du Diable et d’une princesse, il lit
dans les pensées, prédit l’avenir et est
capable de se transformer en toutes
sortes d’animaux. Fidèle conseiller du
roi Arthur, il disparaît régulièrement
dans la forêt de Brocéliande pour re-
trouver la fée Viviane.

 Baba Yaga
La méchante sorcière
vit dans une maison
faite d’os humains
et éclaire son jardin
avec des crânes
transformés en
lanternes…
Tu aimes les magiciens
et les sorcières :
découvres-en d’autres
à l’aide de l’index
page 150.

109
 ie romai ro p ée n
ne
lo
g n eu
o
Myth
 Un fantôme
Couverts d’un drap
blanc, les fantômes
sont freinés par
une chaîne et par un
boulet si lourd qu’ils
ne peuvent gagner le
royaume des Morts.
Alors ils viennent
hanter les vivants.
110
Les fantômes
et les vampires
Que se passerait-il si les morts revenaient
dans le monde des vivants ?
Les fantômes
Dans la plupart des mythologies, l’être
humain a un corps, qui meurt un jour, et
un esprit, qui continue d’exister après
la mort. Généralement, cet esprit part
dans le royaume des Morts, parfois ap-
pelé Enfer ou Walhalla. Mais il lui arrive
de rester dans le monde des vivants.
Si l’esprit qui apparaît est celui d’un
mort qu’on ne connaît pas, on parle de
« fantôme ». Le fantôme est flou, peu vi-
sible. Il demande de l’aide aux vivants
car il n’arrive pas à rejoindre le royaume
des Morts.
Il y a 2 000 ans, un Romain (habitant de
Rome) a raconté avoir vu dans sa mai-
son le fantôme d’un horrible vieillard,
avec les cheveux en bataille, des yeux
de fou, une longue barbe et des chaînes
aux pieds et aux poignets. Il marchait
difficilement et secouait ses chaînes en
faisant un bruit effrayant, et a subite-
ment disparu dans la cour. Le lendemain,
à cet endroit précis, le Romain aurait dé-
couvert un squelette avec des chaînes. Il
l’aurait fait enterrer et, depuis, n’aurait
plus jamais vu le fantôme.
Les revenants
À la différence des fantômes, les reve-
nants sont des morts que l’on connaît,
qui viennent « en chair et en os » (avec
leur corps) et se comportent comme
des vivants : ils mangent, ils boivent, ils
dorment… Mais leur corps mort est en
train de se décomposer, ce qui les rend
effrayants… surtout s’ils sont revenus
pour se venger !

Les vampires
et les morts-vivants
Dans de nombreuses mythologies, on
trouve des histoires d’êtres effrayants :
d’anciens vivants, pas réellement morts
mais plus vraiment vivants, bref, des
morts-vivants !
Parmi eux, les vampires, tantôt sem-
blables à des humains maigres, pâles,
avec des dents pointues et une bouche
ensanglantée, tantôt chauves-souris,
guettent les humains pour les mordre
au cou et boire leur sang. Les vampires
ont une force surhumaine et sont sans
pitié. Ceux qui sont mordus meurent…
et deviennent vampires à leur tour.
À la tombée de la nuit, les vampires se
mettent en chasse. Craignant les rayons
du soleil, qui les brûlent et les tuent,
ils s’arrêtent aux premières lueurs de
l’aube et courent se cacher dans leur
cercueil.
Pour reconnaître un vampire, rien de
plus simple : il suffit de le chercher
dans un miroir, car il n’y laisse aucun
Le s ê tr e s im a g in a ir e s
N’aie pas peur !
Toutes ces
histoires ont été
inventées pour
nous faire peur !
 Un vampire Dans la réalité,
Le plus célèbre des les fantômes, les
vampires s’appelle revenants, les
Dracula et habite morts-vivants,
dans les Carpates
(Europe de l’Est). les vampires et
les loups-garous
n’existent pas.
reflet. Mais attention de ne pas se faire
prendre ! Pour le faire fuir, il faudrait
alors l’effrayer avec de l’ail et une croix,
puis transpercer son cœur avec un pieu.
Les loups-garous
Dans de nombreuses mythologies,
certains humains se transforment en
loups-garous : à cause d’une malédic-
tion, parce qu’ils sont les fils et les filles
de loups-garous, parce qu’ils sont sortis
à la pleine lune ou encore parce qu’ils
ont mangé de la chair humaine.
Les loups-garous sont humains le jour,
loups la nuit, parfois en partie seule-
ment : avec un corps humain et une
tête de loup, par exemple. Ils vivent
dans les forêts mais, à la différence des
vrais loups, ils ne vivent pas en meutes
(groupes) : ils sont solitaires. Mons-
trueux, rapides, cruels, ils parcourent
la campagne à la pleine lune, à la re-
cherche de chair humaine à dévorer. Au
matin, quand ils redeviennent humains,
ils ne se souviennent même pas de ce
qu’ils ont fait durant la nuit.
111
 e pé
logi juive euro enne
ho
Les créatures
t
My
C’est un vieux rêve : fabriquer un être vivant
ressemblant à un être humain…
Le Golem
de la mythologie juive
Il y a des années de cela, dans la loin-
taine ville de Prague, un rabbin (chef
religieux juif) aurait fabriqué une forme
humaine avec de l’argile, et l’aurait ani-
mé grâce à une formule magique.
Gigantesque, d’une force prodigieuse, le
Golem (son nom signifie « incomplet »)
est obéissant, ce qui en fait un parfait
serviteur. Mais il est idiot : il ne faut
pas lui demander des choses difficiles.
112
Il est également muet : il ne peut pas
parler. Mais il a des pouvoirs magiques,
comme celui de se rendre invisible.
Pour le réveiller, le rabbin met dans sa
bouche un papier contenant une for-
mule magique. Pour l’arrêter, il retire le
papier de sa bouche.
Un jour, le Golem devient incontrôlable.
Il s’échappe et sème la terreur dans la
ville. Puis il attaque le rabbin et, quand
celui-ci veut lui retirer la formule ma-
gique de la bouche, le tue.
Les autres rabbins s’allient contre le
Golem et parviennent à le capturer.
Dans un premier temps, ils en prennent
le contrôle et le chargent de les pro-
téger. Finalement, ils le cachent dans
le grenier d’une vieille synagogue (un
temple juif) et l’oublient : il paraît qu’il
s’y trouve encore…
 Le Golem
Au début de leur histoire, comme le Golem,
la plupart des créatures mythologiques
sont gentilles. Mais la méchanceté des
hommes finit par les rendre dangereuses.
 Le s ê tr e s im a g in a ir e s

D’autres créatures humaines

Dans la mythologie médiévale, les
alchimistes sont à la fois savants et ma-
giciens : ils mélangent des expériences
scientifiques et des formules magiques.
Certains disent qu’ils savent transformer
le plomb en or. D’autres fabriqueraient
des pantins en bois à qui ils donneraient
vie grâce à du sang humain.
L’histoire la plus célèbre est celle du
savant Frankenstein, qui rassemble
des morceaux de cadavres humains et
les coud, puis profite d’un orage pour
donner vie au monstre ainsi fabriqué.
La créature hideuse ne fait pas de diffé-
rence entre le bien et le mal et commet
des crimes. Affolé, Frankenstein l’aban-
donne, ce qui plonge le monstre dans
un terrible désespoir et le rend incon-
trôlable. Les humains s’allient alors
contre lui, le traquent et finissent par le
détruire.

Le secret de l’humanité
Ces histoires ont toujours la même
morale : les êtres humains ne doivent
absolument pas fabriquer de créatures.
Celles-ci deviennent toujours dange-
reuses et finissent par se retourner
contre leur créateur. Seuls les déesses et
les dieux connaissent le secret de la vie
et de l’humanité.
 Pinocchio
Pour ne plus être seul, le vieux Geppetto fabrique
un pantin de bois, qu’une fée rend vivant.
Après bien des aventures, il obtiendra le droit
de devenir un vrai petit garçon.
Walt Disney, 1940
113
 g ie grecq romaine nor
dique
asi
atique
lo u
o

Les sirènes
Myth

Moitié femmes, moitié animales, ces créatures fantastiques

existent dans différentes mythologies.
Toutes n’ont pas une queue de poisson.

Moitié femme, moitié oiseau

 Femme-oiseau
Ulysse résistera-t-il
au chant des sirènes ?
Détail d’une mosaïque
romaine, vers 260
Dans l’Antiquité grecque et romaine,
les trois compagnes de Perséphone
auraient laissé Hadès, dieu des Enfers,
enlever la jeune fille. Pour les punir,
la mère de Perséphone, la déesse
Déméter, les aurait transformées en
sirènes : des monstres avec un corps
d’oiseau et une tête de femme. Musi-
ciennes, elles passent leur vie à jouer de
la lyre (un instrument à cordes) et de
la flûte, et à chanter. Pour avoir dit que
leur musique était plus belle que celle
des déesses des Arts (les Muses), elles
ont perdu leurs plumes et ne peuvent
plus voler. Depuis, les sirènes se sont ré-
fugiées sur une île et attirent les marins
par leur chant irrésistible, faisant se fra-
casser leurs bateaux sur le rivage.
Le héros grec Orphée est le premier
à surmonter le sortilège des sirènes. Il
navigue avec Jason quand le chant des
sirènes retentit soudain. Comme hyp-
notisés, les marins rament aussitôt dans
leur direction. Orphée couvre alors la

114
 Le s ê tr e s im a g in a ir e s

Le chant
des sirènes
Mieux vaut ne
« pas céder au chant
des sirènes », c’est-à-dire
ne pas naïvement
écouter les belles
promesses.

mélodie en jouant de sa lyre et sauve ses

compagnons d’une mort certaine.
Une autre fois, suivant les conseils de
la magicienne Circé, Ulysse bouche les
oreilles de ses compagnons avec de la
cire et se fait attacher au mât de son
bateau :
– Même si je vous supplie, ne me déta-
chez pas, prévient-il.
Il peut ainsi écouter le chant envoûtant
sans risque de se précipiter dans les
flots. Dépitées, les créatures se jettent  Femme-poisson
dans les profondeurs de la mer pour ne Tantôt belles, tantôt monstrueuses, rieuses ou dangereuses,
plus jamais en ressortir. les sirènes des contes ressemblent à celles de la mythologie
nordique.

Moitié femme, moitié poisson Décor pour l’opéra de Richard Wagner « Les filles du Rhin »

Dans la mythologie nordique, les sirènes

sont des femmes à queue de poisson :
Les mythologies ont souvent un fond de vérité.
elles attirent les pêcheurs et enlèvent
De nombreux marins affirment en effet entendre parfois
les enfants. Au Japon, les « ningyos » ont
des mélodies extraordinaires ou voir des queues de sirènes
un corps d’homme, une tête de singe,
dépasser de l’eau. Il s’agit en réalité du magnifique chant
une queue de poisson et une voix douce
des baleines et de leur queue quand elles ondulent
comme le chant d’une hirondelle, mais
et plongent à la surface de l’eau.
ils apportent toujours le malheur.
115
Z OOM
Mi-humain
mi-animal
L es mythologies parlent toutes d’êtres
imaginaires incroyables, en partie humains
et en partie animaux.

 Les sirènes
Les sirènes de la mythologie grecque
sont moitié oiseau, moitié humaine.
Celles de la mythologie nordique
possèdent une queue de poisson.
Attention à leur air doux : elles sont
en réalité très dangereuses.

 Les centaures, les satyres et les faunes

Les centaures de la mythologie grecque ont
un corps de cheval, un torse et une tête d’homme.
Les satyres ont des pattes, une queue, des oreilles
et des cornes de bouc.
Les faunes de la mythologie romaine leur ressemblent,
mais sont d’adorables petits musiciens.

116
  Des gardiens ailés
Dans la mythologie mésopotamienne,
les temples et les palais sont surveillés
par des gardiens ailés, à la fois taureaux,
aigles et humains.

 La femme-cygne
Dans la mythologie russe, la femme-cygne
ne peut plus voler depuis que son mari
lui a volé sa robe de plumes.

 Des monstres
Comme le Minotaure, Méduse ou encore le Sphynx,
les Harpies de la mythologie grecque sont
en partie humaines, en partie animales (vautours)
et effrayent tout le monde.

 Des déesses et des dieux

Dans la mythologie égyptienne,
les déesses et les dieux ont des corps
humains mais des têtes d’animaux.

117
 Les animaux
fantastiques
Les mythologies parlent toutes d’animaux
fantastiques : des monstres et des dragons,
des chevaux qui volent, des oiseaux qui parlent,
des chiens à plusieurs têtes, des chèvres
qui renaissent chaque jour…

118
119
 ie grecq romaine ro p ée n
ne
lo
g u eu
o

Les monstres
Myth

Le Minotaure, Cerbère… les mythologies sont pleines

de dangereux monstres, qui tuent ou dévorent les humains.
Dans la mythologie grecque, les plus étranges, les plus terrifiants
parmi ces monstres sont les enfants de Typhon.

La Chimère
Dans la mythologie grecque, l’horrible
Chimère a un corps de lion, une tête
de chèvre sur le dos et une queue se
terminant en serpent : de quoi vous gla-
cer le sang ! Vomissant des flammes, elle
dévaste les campagnes et terrorise les
 La Chimère
habitants.
Trois en un ?
Sculpture en bronze, Le roi des environs fait donc appel au
Italie, ve siècle av. J.-C. héros Bellérophon pour l’en débarras-
Pour trouver d’autres ser. Chevauchant le cheval ailé Pégase,
histoires de monstres,
cherche dans l’index Bellérophon tire des flèches de plomb
page 150. dans la gueule du monstre. Le feu fait
fondre le plomb, qui brûle la
gueule puis les en-
trailles de la
Chimère et la tue.
Typhon
Le père de la Chimère, Typhon, a tan-
tôt un corps de lion, tantôt cent têtes
de dragons, tantôt les jambes couvertes
de vipères, mais toujours des yeux cra-
chant des flammes. Un jour, il devient
si grand que sa tête touche le Ciel et
ses bras vont d’un bout à l’autre de
l’horizon.
Terrorisés, les déesses et les dieux
tentent de lui échapper en se transfor-
mant en animaux. Ni vu ni connu, ils
dégringolent du mont Olympe sur le-
quel ils vivent et courent se cacher sur
la Terre. Seuls les plus courageux, le dieu
Zeus et la déesse Athéna, restent pour le
combattre. La lutte est acharnée, mais
Zeus finit par foudroyer le monstre, ce
qui le précipite au fond d’un volcan. De-
puis, quand Typhon s’agite, on entend
le volcan gronder et on sent la terre
trembler.

Poursuivre
une chimère
signifie avoir un
projet impossible
à réaliser.

120
 Les an im a u x fa n ta s tiq u e s

Filles et fils de Typhon

Typhon est le père de la Chimère, mais Le dragon Ladon, qui a
aussi celui d’autres monstres : 100 têtes parlant des lan-
gues différentes, garde
L’Hydre de Lerne, le jardin des Hespérides
avec son corps et ses pommes d’or.
de serpent, ses 9 têtes qui repoussent
quand on les coupe et son souffle em-
poisonné, sera finalement vaincue par D’autres monstres
Héraklès. Pour en savoir plus sur Héraklès, Dans la mythologie grecque, on trouve
cherche son nom dans l’index page 150. d’autres monstres :

Méduse et ses sœurs, les

Gorgones, ont des corps Le Minotaure, moitié  Le monstre
du loch Ness
couverts d’écailles, des homme, moitié taureau,
Un vieux mythe
ailes d’or, des crocs gros terrorise la Crète. raconte qu’en Écosse,
comme des défenses, des oreilles de Pour en savoir plus sur le Minotaure, cherche le loch (lac) Ness
son nom dans l’index page 150. abrite un monstre,
vache, d’énormes langues et une cheve- qui ressemble à un
lure de vipères. De son regard, Méduse immense serpent
pétrifie (change en pierre) n’importe ou à un dinosaure. Il
Cerbère, chien à trois dévorerait les marins,
quel être vivant. Pour en savoir plus sur Mé- leurs bateaux et même
duse, cherche son nom dans l’index page 150. têtes, est chargé de gar- les promeneurs sur le
der l’entrée des Enfers. rivage. Les habitants
Pour en savoir plus sur Cerbère, cherche son scrutent le lac dans
Le Sphynx, avec son l’espoir de voir la bête
nom dans l’index page 150. émerger de la brume.
corps de lion, ses ailes
d’aigle et sa tête de
femme, terrorise la ville
de Thèbes jusqu’à l’arrivée du héros
grec Œdipe.

Les Harpies, avec

leurs corps de vautour
aux griffes acérées et
leurs têtes de femme,
enlèvent les enfants quand ils s’ap-
prochent des Enfers.

121
 g ie grecq romaine no
rdique
lo u
o

Des serpents
Myth

éanienne atique
oc asi

et des dragons
Les humains craignent les serpents
et leur morsure venimeuse. Plus encore, ils redoutent
d’être dévorés par eux ou par des monstres
d’
qui leur ressemblent : les dragons.

Les serpents
Dans la mythologie grecque
et romaine, un méchant
serpent mord au talon
Eurydice, la femme d’Or-
phée, lequel doit alors
descendre dans le
royaume des Morts pour
tenter de la retrouver.
Héra, la déesse jalouse de
Zeus, envoie un serpent
monstrueux empêcher la
naissance des jumeaux Apol-
lon et Artémis, et deux autres
tuer Héraklès, car ils sont
fils et fille de Zeus. Mais
ses plans échouent.
Dans la mythologie nordique, pour em-
pêcher qu’il ne mette le monde en péril,
le dieu Odin jette le terrible serpent
Jörmungand dans l’Océan. Mais la bête
continue de grandir et le dieu Thor ne
parvient pas à l’attraper. Tant et si bien
qu’à la fin, son corps fait le tour de la
Terre.
Un autre serpent, nommé Nídhögg, vit
sous l’arbre monde Yggdrasyl, dont il
ronge les racines. À la fin des temps (le
« crépuscule des dieux »), son poison
tuera le dieu Thor.
En Amérique, le dieu Quetzalcóatl
prend parfois l’apparence d’un Serpent
à plumes.

 Le serpent Apophis
Dans la mythologie égyptienne, le serpent Apophis
tente chaque nuit de dévorer le Soleil pour l’empêcher
de reparaître au matin.
Détail d’une peinture murale, Égypte, vers 1100 av. J.-C.
Pour trouver d’autres histoires de serpents et de dragons,
cherche les mots « serpent » et « dragon » dans l’index
page 150.
122
 Les an im a u x fa n ta s tiq u e s

 Dragon
Les dragons chinois
Avec leur peau couverte d’écailles, leur on les coupe. Jason tue celui qui garde Dans la mythologie
longue queue et leur démarche ram- la Toison d’or en dormant les yeux ou- chinoise, le dragon
cache dans sa barbe
pante, les dragons ressemblent tantôt verts. Et Sigurd transperce Fáfnir, qui une perle magique,
à des serpents, tantôt à des crocodiles. garde jalousement l’anneau magique. qui apporte le bonheur
Ils ont une ou plusieurs têtes, souvent Tous les dragons ne sont pas malfai- à celui qui la possède.
Toit du temple
des ailes, parfois des pattes griffues. Ils sants. Chez les Aborigènes d’Australie, de Pak Tai
crachent du feu ou ont un souffle mor- le serpent Arc-en-ciel combat le Soleil à Hong Kong
(Chine)
tel, et leur sang est un véritable poison. qui assèche les rivières et, caché dans
Il faut tout le courage de grands héros les puits, indique aux humains où trou-
pour les combattre. Le Grec Héraklès ver de l’eau. Ceux qui grimpent sur son
parvient ainsi à tuer Ladon, qui garde dos peuvent monter jusqu’au ciel pour
le jardin des Hespérides, et l’Hydre de atteindre la sagesse.
Lerne, dont les têtes repoussent quand
 g ie grecq romaine no
rdique
lo u
o

Des chiens
Myth

 Cerbère
Chien à trois têtes,
gardien des Enfers
Mais quand il est sauvage, il peut être monstrueux.
Détail d’un vase grec,
525 av. J.-C., musée
du Louvre à Paris
Pour trouver d’autres
histoires concernant
Cerbère, cherche son
nom dans l’index
page 150.
et des loups
Quand il est domestiqué, le chien est considéré
comme « le meilleur ami de l’homme ».
Et que dire des loups qui rôdent dans la nuit…
Cerbère
Chez les Grecs, la porte des Enfers est gardée par
le monstrueux Cerbère. Ses trois têtes lui per-
mettent de regarder dans toutes les directions
en même temps. Ses dents noires tranchantes
transpercent jusqu’à la moelle, et sa bave est em-
poisonnée. Sa voix est si sonore qu’on l’entend
jusqu’au plus profond des entrailles de la Terre.
À leur mort, quand ils se présentent devant
les Enfers, les humains lui apportent quelques
friandises pour l’amadouer. Mais Cerbère préfère
la chair des vivants. Aussi traque-t-il tous ceux
qui tentent d’entrer dans le royaume des Morts.
Rares sont ceux qui lui échappent. Venu
chercher sa femme Eurydice, Orphée devra
charmer Cerbère de sa musique. Et la belle
Psyché, qui doit aller dans les Enfers pour recon-
quérir l’amour de Cupidon,
donne à la bête un gâ-
teau trempé dans un Un
cerbère
puissant somnifère. Héraklès
parvient à l’immobiliser sans De quelqu’un qui
se faire mordre et le ramène se comporte comme
sur terre. Mais il terrorise un gardien très sévère
tant les vivants qu’il le recon- on dira qu’il est
duit aussitôt dans les Enfers. un véritable
« Cerbère ».

124
 Les an im a u x fa n ta s tiq u e s

Fenrir Des loups

Dans la mythologie nordique, le dieu Tous les loups ne sont pas mauvais, loin
Odin apprend que le loup Fenrir, fils du s’en faut. Dans la mythologie nordique,
dieu Loki, risque de détruire le monde. Il Geri (le glouton) et Freki (le vorace)
le capture quand il est encore petit et le veillent sur le trône du dieu Odin. Dans
confie au dieu Tyr, pour qu’il l’élève. En la mythologie celtique, Lugh, roi des
grandissant, Fenrir devient féroce et Tyr dieux et du monde, est toujours ac-
doit l’attacher avec une chaîne magique, compagné de deux loups. Et, dans la
faite de soie, de la barbe d’une femme, mythologie romaine, les jumeaux Ro-
de tendons d’ours, d’un souffle de pois- mulus et Rémus sont recueillis par une
son, de la salive d’un oiseau et du bruit louve (la femelle du loup),
de pas d’un chat. Les dieux font croire qui les nourrit de son lait et
au jeune loup qu’il s’agit d’un jeu pour les sauve de la mort.
tester sa force. Méfiant, Fenrir exige que
Tyr mette sa main dans sa gueule pen-
dant qu’on lui passe la chaîne. Quand il
comprend qu’il est prisonnier, il arrache
la main de Tyr.
Depuis, Fenrir vit attaché, une épée
coincée dans la gueule pour l’empê-
cher de mordre à nouveau. On
raconte qu’à la fin des temps
(le « crépuscule des dieux »),
il arrachera sa chaîne,
avalera le soleil, dévore-
ra le dieu Odin, avant  Fenrir
d’être mis à mort Le loup Fenrir tient
par l’un de ses dans sa gueule la main
arrachée de Tyr.
fils.
Manuscrit danois, 1760

125
 g ie grecq romaine no
rdique
lo u
o

Des chevaux
Myth

diévale
mé

fantastiques
Les dieux nordiques, la déesse Épona, les chevaliers de la Table
ronde : bien des personnages mythologiques vont à cheval.
Certains chevaux ont des pouvoirs magiques…

Pégase
Quand le héros grec Thésée terrasse s’échappe alors un magnifique cheval
 Pégase Méduse, le monstre attend un enfant de blanc avec des ailes : Pégase. Il s’envole
Le cheval ailé Poséidon, dieu de la Mer. De son sang dans le ciel vers les écuries de Zeus, le
de la mythologie
gréco-romaine est dieu du Ciel, qui le charge de transpor-
le fils du dieu Poséidon. ter les éclairs.
Sculpture du xvIIe siècle, Un jour, un jeune héros, Bellérophon,
Autriche
demande son aide à la déesse Athéna :
– Je suis chargé de tuer la Chimère, cet
horrible monstre qui crache du feu. Je
vais sûrement mourir rôti. Aide-moi, je
t’en supplie.
Au petit matin, Athéna lui apporte des
rênes en or :
– Tiens ! Avec ceci, attire Pégase. Il est
le seul capable d’aller plus vite que
les flammes de la Chimère.
Attiré par l’éclat des rênes, Pégase
se laisse charmer et monter. Après
sa victoire contre la Chimère, Bel-
lérophon ne rend pas Pégase : il
combat les Amazones, dont les flèches
ne peuvent l’atteindre. Plein d’orgueil, il
se met à faire des cabrioles en l’air. Aga-
cé, Zeus envoie un taon piquer Pégase.
Le cheval rue et Bellérophon s’écrase
sur la Terre, tandis que le cheval ailé re-
prend sa place dans le ciel.

126
 Les an im a u x fa n ta s tiq u e s

 La licorne
Qui est donc cette
mystérieuse femme ?
Pourquoi montre-t-elle
à l’animal son reflet
dans le miroir ?
Et pourquoi la
peureuse licorne lui
fait-elle confiance ?
Tapisserie française
du xve siècle, musée
de Cluny à Paris

S leipnir
Le plus extraordinaire des chevaux de la
mythologie nordique s’appelle Sleipnir,
dont le nom signifie « Glisseur ». Fils du
dieu Loki, il ne possède pas d’ailes mais
a huit pattes, ce qui lui permet de ga-
loper deux fois plus vite que les autres
chevaux : il est le plus rapide du monde
et glisse dans le ciel et au-dessus de la
mer.
On le voit souvent galoper dans les neuf
mondes, portant sur son dos un vieillard
borgne (qui n’a qu’un œil). C’est Odin,
le roi des dieux, qui a choisi ce cheval
pour le mener aux combats et qui, grâce
à lui, est le meilleur des combattants.
La licorne
Animal de la mythologie médiévale, la
licorne possède un corps de cheval, une
crinière et une queue douces comme
de la soie, une barbiche et des pattes de
bouc, et, sur son front, une longue corne
pointue.
Quand elle galope, la licorne semble
flotter au-dessus du sol. De ses sabots
jaillissent des étincelles.
Belle et douce, la licorne est sauvage et
très peureuse. Cachée au plus profond
de la forêt, elle est très difficile à aper-
cevoir : seule une jeune fille au cœur
pur parviendra peut-être à monter sur
son dos.
127
 opotamienn yptienn caine
és ég e a fr i
Mythologie m

gre
cque Des taureaux
et des vaches
Dans certaines mythologies,
d’effrayants taureaux terrorisent les populations,
tandis que des vaches sacrées se montrent bienveillantes.

Des taureaux effrayants

Dans la mythologie mésopotamienne,
parce que le roi Gilgamesh refuse de
l’aimer, la déesse Ishtar lâche le Taureau
céleste (du ciel) sur la ville. Les parents
 Le taureau
Quel héros parviendra
de la déesse tentent de l’en empêcher,
à dompter ce taureau car le puissant animal risque de détruire
furieux ? le monde. Mais Ishtar menace de réveil-
Le Taureau Farnèse,
sculpture grecque,
ler les morts et ses parents n’osent plus
IIe siècle av. J.-C. rien dire.
Ishtar fait descendre le taureau du ciel et
le lâche sur la ville d’Ourouk. Le taureau
commence par boire l’eau des rivières,
sans en laisser une seule goutte. Puis
de son souffle, il creuse d’énormes
trous, dans lesquels il fait tomber les
habitants. Ensuite, il se secoue, provo-
quant des tremblements de terre qui
détruisent la ville. Gilgamesh et son ami
Enkidou combattent ensemble l’animal
et sauvent ainsi la ville.
Dans la mythologie grecque, un énorme
et magnifique taureau blanc surgit des
flots : Poséidon, le dieu des Mers, en fait
cadeau à Minos, roi de Crète, pour qu’il
le sacrifie (le tue) en son honneur. Mais
Minos choisit de garder le taureau, et
l’animal dévaste la Crète, terrorisant la
population. L’île sera sauvée par le hé-
ros Héraklès, qui, sautant sur le dos de
la bête, la maîtrise en l’attrapant par les
cornes. Entre-temps, dans sa colère, le
dieu Poséidon jette un sort à la reine
de Crète qui donne naissance à un
monstre, moitié humain moitié tau-
reau : le Minotaure, qui dévastera
à son tour le pays.

128

Des vaches sacrées
Au contraire, les vaches mythologiques
sont des animaux bienfaisants, qui pro-
tègent les dieux et les humains, et les
nourrissent de leur lait. Dans la mytho-
logie égyptienne, fatigué de porter le
soleil toute la journée, le dieu Râ de-
mande l’aide de sa fille. La déesse Nout
se transforme alors en vache céleste.
L’après-midi, Râ s’installe sur son dos et
glisse doucement, emportant le soleil
vers l’horizon.
Les an im a u x fa n ta s tiq u e s
Chez les Peuls, un peuple d’Afrique de  La vache peule
l’Ouest, on raconte qu’un matin, un en- Comment
apprivoiser une
fant voit une magnifique vache sortir vache sortie de
de l’Océan et venir brouter l’herbe. Sa l’Océan ?
robe est brillante, ses cornes immenses Pour découvrir bien
et blanches. Sur les conseils de son père, d’autres histoires
de taureaux et de
l’enfant revient le lendemain et allume vaches, utilise l’index
un feu. Voyant cela, la vache craintive page 150.
s’enfuit. Le lendemain, l’enfant fait à
nouveau un feu et, poussée par la faim,
la vache sort de l’eau et se met à brou-
ter, aussi loin que possible du feu. Le
lendemain, l’enfant fait encore un feu,
et la vache s’approche un peu, et ainsi
de suite chaque jour. La vache finit par
venir près du feu et découvre qu’il peut
la réchauffer. Depuis, elle ne quitte plus
l’enfant, qui devient son berger. C’est
ainsi que les Peuls ont été les premiers
humains à élever des vaches…
129
 g ie grecq
u romaine eu
ropéenne érindienn
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Les oiseaux
Myth

rdique
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Les oiseaux mythologiques parcourent le monde.

Loin d’être des animaux fragiles,
beaucoup sont rusés et puissants.

L’oiseau de feu
Dans la mythologie russe,
un grand oiseau aux plumes rouges,
oranges et jaunes, qui brillent comme
l’or et le feu, s’envole chaque soir. Son
plumage étincelant éclaire la nuit et
permet aux humains de trouver leur
chemin. Au matin, l’oiseau se pose
pour dormir.
Un jour, le tsar (empereur de Russie)
découvre, furieux, que des pommes
d’or disparaissent la nuit de son jardin.
Il appelle Yvan, son serviteur, et lui dit :
– Garde mon jardin durant la nuit et
trouve le coupable.
La nuit venue, le jeune Yvan surprend
 L’oiseau de feu l’oiseau de feu en train de manger des
Pour montrer toute pommes. Il le capture mais, émerveillé,
sa beauté, les Russes il lui propose :
le représentent
– Donne-moi une plume et je te libère.
souvent sous la forme
d’un paon aux plumes L’oiseau lui offre une plume et son ami-
multicolores. tié. Depuis, Yvan a de la lumière la nuit
Journal russe, 1921
et un ami pour la vie.
130
Le corbeau et la lumière
En Amérique du Nord, les Amérindiens
racontent qu’il y a longtemps, Aigle gris
possédait le Soleil, la Lune, les étoiles
et le feu. Pour ne partager la lumière
avec personne, il les garde cachés sous
sa tente. Corbeau, qui est blanc comme
une colombe, lui rend visite et les dé-
couvre, émerveillé :
– Ce serait bien utile pour les pauvres
humains : ils pourraient s’éclairer la nuit,
et se chauffer.
Profitant d’un moment où Aigle gris ne
fait pas attention à lui, Corbeau saisit le
Soleil, s’envole par le trou en haut de
la tente et part l’accrocher dans le ciel.
Le soir venu, Corbeau revient chez Aigle
gris et vole la Lune, puis les étoiles, qu’il
accroche dans la nuit.
Le lendemain, il revient encore et vole
une étincelle de feu. Mais quand il sort
de la tente, le vent se lève. L’étincelle
dans son bec s’enflamme. Aveuglé par
la fumée, Corbeau blanc la lâche et elle
tombe sur le sol. Les humains se préci-
pitent pour la ramasser.
Depuis ce jour, les humains peuvent
s’éclairer et se chauffer… et les plumes
blanches de Corbeau sont noires de
fumée.
 Les an im a u x fa n ta s tiq u e s

La mythologie grecque et romaine

La mythologie grecque raconte l’histoire d’un berger qui
a 100 yeux. Ainsi, même la nuit, il en garde toujours un
ouvert. De cette manière, aucune bête ne
peut s’échapper de son trou-
peau. Un jour, la déesse
Héra, qui craint que son
mari Zeus soit amou-
reux d’une autre femme,
demande au berger de le
surveiller. Mais, le soir venu, le
dieu Hermès joue de la flûte,
ce qui charme et berce tant le berger,
qu’il s’endort profondément. Fermant
un à un tous ses yeux, il ne voit pas Zeus
qui rend visite à son amoureuse… Au matin, furieuse, Héra
confisque les yeux du berger et les offre au paon, qui en
orne sa queue.
Le coq n’est pas meilleur gardien ! Quand il est encore un
humain, le dieu Arès fait appel à lui :
– Fais le guet pendant que je rends visite à la belle Aphrodite.
Je ne veux pas que son mari Héphaïstos nous voie ensemble.
Soir après soir, Coq veille, mais une nuit, épuisé, il s’endort
et ne voit pas le jour se lever. En montant dans le ciel, le So-
leil qui voit tout dans la journée découvre Aphrodite et Arès
ensemble. Il prévient aussitôt Héphaïstos, qui entre dans
une terrible colère. Pour se venger, Arès transforme Coq en
oiseau et lui ordonne de chanter tous les matins, pour si-
gnaler que le jour se lève.

La mythologie nordique
 Lʼaigle dʼYggdrasyl
Dans la mythologie nordique, les fidèles corbeaux Hugin (la
Dans la mythologie nordique,
pensée) et Munin (la mémoire) aident Odin, le roi des dieux, un aigle gigantesque se tient
à veiller sur le monde. Chaque matin, ils prennent leur envol au sommet dʼYggdrasyl,
lʼarbre monde. Chaque
vers le lointain, pour aller observer les neuf mondes. À leur fois quʼil bat des ailes, il
retour, ils se perchent sur l’épaule d’Odin et murmurent à soulève le vent.
son oreille ce qu’ils ont vu et entendu. Manuscrit islandais, XVIIIe siècle
131
Z OOM
Les animaux
et leurs chars
Q uand ils se déplacent ou partent à la guerre,
les déesses et les dieux montent
sur des chars tirés par des animaux fantastiques.

 Des chevaux
Apollon, dieu grec du Soleil, Hadès, dieu des Enfers,
sa femme Perséphone, déesse du Printemps…
se déplacent sur des chars tirés par des chevaux.
Dans la mythologie nordique, le char du Soleil
est tiré par les chevaux Árvak (« levé tôt »),
qui réveille le soleil, et Alsvid (« très rapide »),
qui l’empêche de rester trop longtemps
dans le ciel, au risque de brûler la Terre.
Il est poursuivi par un loup
qui veut dévorer le soleil…

132
 Des boucs, des dauphins,
des chats et des loups…
Certains dieux préfèrent d’autres animaux
pour tirer leur char. Artémis, déesse grecque
de la Lune, choisit quatre cerfs aux cornes d’or.
Arès, dieu de la Guerre, opte pour des loups
et Dionysos, dieu du Vin, pour des tigres.
Freyja, déesse nordique de l’Amour,
a confié son char à de beaux chats bleus
et Poséidon, dieu grec de la Mer, navigue
sur l’Océan grâce à des dauphins ou
des hippocampes.

Quant à Thor, dieu de la mythologie nordique,

il voyage avec deux boucs : Tanngniost (dents
grinçantes) et Tanngrisnir (dents étincelantes).
Chaque soir, il les tue et les mange.
Et chaque matin, il les fait renaître de leurs os.
Mais un soir, le paysan avec lequel il partage
son dîner casse un os pour sucer la moelle.
Depuis, l’un des boucs boite.

 Des oiseaux
Le char d’Aphrodite, déesse grecque de la Beauté,
est tiré par des colombes, celui de son frère Hermès
par des coqs, tandis que leur père, Zeus, dieu suprême,
se déplace sur un char tiré par deux aigles noirs.
Quand il n’utilise pas des chevaux blancs, Apollon,
dieu du Soleil, confie son char à des cygnes blancs.

133
 Les lieux
imaginaires
Dans la plupart des mythologies, des lieux
qui existent réellement, comme le mont Olympe
ou le fleuve Nil, se mélangent à des lieux imaginaires
et plusieurs mondes existent : le monde terrestre (le nôtre),
un autre réservé aux déesses et aux dieux, un monde
souterrain où sont rassemblés les morts…

134
135
 g ie grecq romaine nordique
lo u
o

Arbres
Myth

et jardins
Les mythologies évoquent souvent
des arbres ou des jardins fabuleux,
qui abritent la sagesse, la connaissance,
différents mondes ou encore la vie.

Les neuf mondes L’arbre Yggdrasyl

 Yggdrasyl
Dans la mythologie
nordique, Yggdrasyl,
l’« arbre monde »,
porte les neuf mondes
et les relie entre eux.
Dans ses racines se
cache le dangereux
serpent Nídhögg.
de la mythologie nordique
Dans la mythologie nordique, l’Univers se
compose de neuf mondes : deux mondes
abritant les déesses et les dieux, le monde
des humains, le monde des géants, celui
des elfes sombres et celui des elfes lumi-
neux, le monde de feu, le monde de glace
et le monde des morts. Ces mondes sont
tous séparés. Par exemple, une rivière en
furie empêche les géants d’atteindre le
monde des dieux. Et malheur aux nains
qui s’aventureraient dans le monde des
humains en plein jour : le soleil les pé-
trifierait (les transformerait en pierre).
Mais certains connaissent des passages,
permettant d’aller d’un monde à l’autre
et de se rencontrer, tel l’arc-en-ciel qui
sert de passerelle entre les dieux et les
humains.
Les neuf mondes sont abrités par
un arbre immense : Yggdrasyl,
« l’arbre monde ». Ses ra-
cines accueillent les
mondes souterrains,
son tronc contient trois
autres mondes et ses
branches, dont les feuilles
ne meurent jamais et
couvrent l’Univers, portent
les trois derniers mondes. C’est
sur son tronc que le dieu Odin,
transpercé de sa propre lance,
est demeuré suspendu pendant
neuf jours et neuf nuits, le temps
d’acquérir la connaissance de tout
et d’immenses pouvoirs.

136
 Le s lie u x im a g in a ir e s

Le jardin des Hespérides

Dans la mythologie grecque, les Hespé-
rides sont les filles du géant Atlas. Elles
habitent dans un magnifique verger
(jardin planté d’arbres fruitiers), là où
le soleil se couche. Dans ce verger, on
trouve des pommiers merveilleux, qui
donnent des pommes en or. Le dragon
Ladon et ses cent têtes, dont chacune
parle une langue différente, veille sur
les pommes, de façon que personne
ne les vole. Cela ne facilite pas la tâche
du héros Héraklès, qui a pour mission
de rapporter trois pommes. Il devra de-
mander de l’aide à Atlas qui, seul, saura Pour en savoir plus sur
cette histoire, cherche
convaincre ses filles de le laisser prendre Atlas dans l’index
les trois pommes. page 150.

137
 ie grecq romaine a dique
g opot mien nor
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Le Ciel
Myth

yptienne érindienn éanienne

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et les étoiles
Comment le ciel tient-il au-dessus de nos têtes ?
Et d’où viennent les étoiles ?

La voûte du ciel Porter le ciel

Dans la plupart des mythologies, le ciel
forme une voûte au-dessus de nos têtes.
Sur les îles américaines d’Hawaï, la my-
thologie affirme qu’un dieu a coupé
une calebasse (fruit) en deux, utilisant
une moitié de sa coque pour former le
ciel, l’autre moitié pour former la Terre.
En Mésopotamie (Asie), le ciel et la Terre
proviennent des deux moitiés d’un dra-
gon découpé par un dieu.
Dans la mythologie nordique, le
dieu Odin et ses frères forment
le ciel à partir du crâne du
géant Ymir. Lequel ciel est
soutenu aux quatre coins
par quatre nains : Nordri,
Sudri, Austri et Westri, qui
donneront leur nom aux points
cardinaux (Nord, Sud, Est et Ouest).
Pour les Grecs de l’Antiquité, le Titan
(géant) Atlas est chargé de porter le ciel
sur ses épaules. Cela ne lui plaît guère,
et il cherche toutes sortes d’occasions
pour se débarrasser de son fardeau (sa
charge). Le héros Thésée met un terme à
ces histoires en brandissant la tête de la
Gorgone Méduse, dont le regard pétrifie
(transforme en pierre) Atlas. Depuis ce
jour, Atlas est une montagne (en Afrique
du Nord) qui soutient le ciel.
Les étoiles
Pour les Amérindiens d’Amérique du
Nord, les étoiles sont tantôt des lu-
mières volées par Corbeau blanc à Aigle
gris, tantôt des étincelles envolées d’un
feu allumé par le dieu du Feu. Dans la
plupart des autres mythologies, elles
sont d’anciens êtres vivants.

 La terreur des Gaulois

Au IVe siècle av. J.-C., espérant impressionner des Gaulois en visite,
Alexandre le Grand leur demanda ce qui leur faisait le plus peur sur Terre.
Il espérait que les Gaulois diraient son nom. Par orgueil, ceux-ci répondirent :
– La seule chose dont nous avons peur, c’est que le ciel nous tombe sur la tête !
René Goscinny et Albert Uderzo, Astérix gladiateur, 1964
138
 Le s lie u x im a g in a ir e s

Pour les Égyptiens de l’Antiquité, les

étoiles sont les âmes des déesses,
des dieux et des pharaons morts. Par
exemple, Sirius, la plus brillante des
étoiles, est l’âme de la déesse Isis.
Dans la mythologie nordique, les étoiles
proviennent du corps du demi-dieu
Aurvandil. Un jour qu’il traverse un
désert avec le dieu Thor, le froid est si
intense qu’un de ses orteils gèle. Thor
coupe l’orteil et le lance dans le ciel, où
il se transforme en étoiles. Pour d’autres,
elles sont les yeux du géant Thjazi,
qu’Odin a arrachés quand le géant a
cherché à entrer dans sa demeure.
Chez les Grecs, chaque étoile a son
histoire. Par exemple, la constellation
(groupe d’étoiles) du Chien est le vieux
chien d’Ulysse qui attendit 20 ans le re-
tour de son maître. Castor et Pollux sont  Le ciel romain
les célèbres jumeaux, fils de Zeus, qui Il suffit de lever la tête vers le ciel étoilé pour y retrouver
lui ont demandé de ne jamais être sé- des constellations (ensemble d’étoiles) qui évoquent
des personnages de la mythologie grecque et romaine :
parés. Et la constellation du Cancer est Héraklès, la Grande Ourse, un serpent, un sagittaire…
un crabe envoyé par Héra pour pincer Fresque au plafond du palais Farnèse, Italie, 1534
Héraklès quand il se bat contre l’Hydre
de Lerne et le déconcentrer. Mais
Héraklès écrase du pied l’animal,
qu’Héra accroche alors dans le ciel pour
le remercier de son aide.

139
 g ie grecq romaine
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o

L’Olympe
Myth

Les Grecs de l’Antiquité imaginent que le mont Olympe,

la plus haute montagne de Grèce,
abrite les déesses et les dieux.

Une vie de rêve

On raconte qu’au sommet de l’Olympe,
par-delà les nuages, se cache un jardin
fabuleux, domaine des déesses et des
dieux. Chaque matin, au lever du soleil,
les portes s’ouvrent et Athéna, Apollon,
Aphrodite, Artémis, Arès et les autres
quittent leurs magnifiques palais pour
se rendre chez Zeus. Lui siège sur son
trône en or, son épouse Héra à ses côtés.
Pendant qu’Apollon joue de la lyre, que
les déesses des Arts (les Muses) chantent,
les déesses et les dieux s’installent pour
un grand banquet (repas). Sur la table,
ils trouvent à manger et à boire en abon-
dance, notamment de l’ambroisie, une
herbe qui les rend immortels (ils ne
peuvent pas mourir) et éternellement
jeunes. Parfois, ils se penchent et ob-
servent le monde, se mêlent alors de la
vie des humains. Quand le soir tombe,
chacun regagne son palais, à moins qu’il
décide de faire un tour sur la Terre.

 L’Olympe
En haut de l’Olympe,
Héra, Zeus, Mercure,
et d’autres dieux
et déesses.
En bas, Poséidon,
reconnaissable à son
trident (arme à trois
dents), le cheval ailé
Pégase et Athéna la
guerrière.
Tableau italien du xvIIIe siècle
140
 Le s lie u x im a g in a ir e s

De terribles disputes
Tout n’est pas toujours paisible sur
l’Olympe. On entend de terribles
scènes de ménage quand Héra dé-
couvre les infidélités de son mari
(Zeus aime d’autres femmes). Il y a
aussi de violentes rivalités entre les
déesses et les dieux. Par exemple, pen-
dant la guerre de Troie, les dieux et
les déesses prennent parti : Arès lance
son javelot sur Athéna, qui répond en
l’étourdissant ; aussitôt, pour protéger La pomme
Chacune essaye alors de l’amadouer : de discorde
son amant, Aphrodite assomme Athéna
d’un coup de poing. Finalement, Zeus, – Si tu me choisis, je ferai de toi le On emploie cette
furieux, fait gronder le tonnerre et lance meilleur des guerriers, lui dit Athé- expression pour
la foudre, tandis que Poséidon, dieu des na. désigner le petit sujet
Mers, déchaîne les tempêtes… – Je ferai de toi le plus puissant des d’une grosse
rois, affirme Héra. dispute.
La pomme de discorde – Je t’offrirai le cœur de la plus belle
Le pire arrive quand Éris, la déesse des femmes, lui promet Aphrodite.
de la Discorde (dispute), s’en mêle. Le jeune Pâris choisit Aphrodite, qui lui
Elle jette sur la table une magnifique accorde alors le cœur de la belle, la très
pomme en or, sur laquelle elle a écrit : belle Hélène.
« À la plus belle ». Héra, déesse du Ma- Pour connaître la suite de cette histoire,
riage, Aphrodite, déesse de la Beauté cherche « Hélène » dans l’index page 150.
et de l’Amour, et Athéna, déesse de la
Sagesse et de la Guerre, persuadées cha-
cune d’être la plus belle, se précipitent
pour la saisir. S’ensuit une terrible dis- Asgard
pute. Zeus ne veut pas s’en mêler et
Dans la mythologie nordique, le monde des déesses
demande au dieu Hermès de trouver
et des dieux est sans cesse attaqué par les géants.
un humain pour trancher la question.
Pour le protéger, le dieu Loki demande à Hrimthour
Hermès file sur la Terre et demande
de construire une forteresse tout autour. Hélas, le bâtisseur
l’aide de Pâris, qui est bien flatté de
est lui-même un géant. Quand ils s’en rendent compte,
jouer l’arbitre. Mais quand il voit les
les dieux tuent Hrimthour et Asgard est sauvé.
trois déesses, il hésite.
141
 ie grecq ropéenn
lo
g u eu e
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L’Atlantide et
Myth

les mondes engloutis

Les mythologies parlent
de mondes inconnus, d’îles lointaines
et de villes noyées au fond des océans…

L’Atlantide
Selon la mythologie grecque, il y avait
autrefois, au milieu de l’océan Atlan-
tique, une île gigantesque : l’Atlantide.
 L’Atlantide Elle appartenait à Poséidon, dieu de la
Quelque part au Mer, qui l’avait reçue lors du partage du
fond de l’Océan… monde avec ses frères.
Poséidon y avait installé dix de ses fils,
les Atlantes, lesquels avaient créé dix
royaumes. L’Atlantide était une île mer-
veilleuse, incroyablement riche, sur
laquelle la vie était tranquille, grâce à
ses dix rois, sages et justes.

142

Mais après leur mort, leurs enfants, leurs
petits-enfants et leurs descendants,
moins sages, partent à la conquête des
autres mondes. Pour les punir, Zeus leur
envoie un tremblement de terre, puis
un tsunami : en un jour et une nuit, les
flots submergent l’Atlantide, qui dispa-
raît au fond de l’Océan.
Ys
Dans la mythologie celte, la ville d’Ys
en Bretagne est protégée de la mer par
une digue : un mur qui empêche l’eau
de l’atteindre. Seul le roi Gradlon en dé-
tient la clé. Quand la marée est basse, il
Le s lie u x im a g in a ir e s
ouvre les portes et laisse entrer et sortir  La cité engloutie
les bateaux. Quand la marée remonte, il Des pêcheurs bretons
affirment que, certains
ferme la digue. En ce temps-là, Ys est la soirs, on entend
plus belle et la plus heureuse de toutes sonner la cloche de
les villes du monde. l’église engloutie d’Ys.
Pour son malheur, Gradlon a une mé-
chante fille, qui se nomme Dahut. Une
nuit de tempête, elle reçoit la visite du
Diable.
– Donne-moi la clé, belle Dahut, donne-
moi la clé de la digue.
L’idée amuse Dahut, qui profite du som-
meil de son père pour voler la clé. Le
Diable ouvre alors la digue et la mer en
furie engloutit la ville.
Réveillé par le vacarme, Gradlon monte
sur son cheval de mer et s’enfuit,
emmenant Dahut avec lui. Mais la
mer déchaînée affole le cheval. Saint
Gwenolé, qui connaît la faute de Dahut,
dit alors à Gradlon :
– Ta fille est responsable du malheur de
la ville. Abandonne-la et fuis sans elle, si
tu veux sauver ta vie.
Le pauvre roi hésite longuement puis fi-
nit par jeter sa fille dans la mer, avant de
s’enfuir…
143
 e égyp
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Le royaume
n
My

ne

d’Osiris
Que devient-on après la mort ?
Selon les mythologies, l’âme voyage vers le ciel,
va vers un pays lointain, au-delà des mers,
ou, comme en Égypte, descend dans un monde souterrain :
le royaume des Morts.
 Le jugement
d’Osiris Sous la terre
De gauche à droite,
le mort (en blanc) et
Dans l’ancienne Égypte, l’âme du mort Pour franchir les épreuves qui l’at-
les dieux et déesses effectue un dangereux voyage pour tendent, le mort doit prononcer des
Anubis, Ammout, Thot, gagner le royaume souterrain (sous la prières magiques. S’il ne les a pas bien
Horus, Osiris et Isis.
Papyrus égyptien,
terre). Elle passe par sept passages com- apprises avant de mourir, ses proches
vers 1275 av. J.-C. portant chacun trois portes, protégées déposent dans sa main un papier avec
par de terribles gardiens. les formules à prononcer !

144
 Le s lie u x im a g in a ir e s

La salle du jugement Une histoire de momie

Quand le mort arrive dans la salle du Pour que le mort retrouve son corps
jugement, Anubis, le dieu à tête de cha- en bon état, il faut l’empêcher de pour-
cal, le prend par la main et l’emmène rir. Des spécialistes retirent les organes
pour peser son cœur. Thot, le dieu à (sauf le cœur, qu’Anubis doit peser).
tête d’ibis, note le résultat. La déesse Ils font sécher la peau. Ils entourent le
Ammout, avec son corps d’hippo- cadavre de bandes blanches (comme
potame, sa tête de crocodile et ses celles d’Osiris). Quand tout est terminé, Pour en savoir plus
sur le dieu Osiris,
pattes de lion, se tient prête : si le cœur ils mettent cette « momie » dans un sar- cherche son nom
est plus lourd qu’une plume, elle le cophage (cercueil) bien fermé. dans l’index page 150.
dévorera ! Mais si le mort a eu une
bonne vie et que son cœur est léger,
Horus, le dieu à tête de faucon, le
conduit à Osiris, le dieu des Morts,
tout de blanc vêtu, et à sa femme
Isis, debout derrière lui. Le mort,
sans doute tremblant, dira :
– Osiris, permets-moi de rester
près de toi.
Il retrouvera alors son corps et
restera là pour toujours.

145
 g ie grecq romaine
lo u
o

Les Enfers
Myth

d’Hadès
Chez les Grecs, le monde souterrain s’appelle les Enfers.
Il est dirigé par le terrible Hadès, dieu des Morts,
et par son épouse, Perséphone.

Aux portes de l’Enfer

L’entrée des Enfers se trouve bien
loin du monde des vivants, au-delà de
l’Océan. Pour le trouver, l’âme du mort
se fait accompagner par Hermès, le mes-
sager des dieux. Ensemble, ils voyagent
 La barque
longuement et atteignent finalement un
du vieux Charon
C’est sur cette
lieu sans vie.
barque que les morts Avant d’entrer dans le monde souterrain
traversent le Styx, et de descendre aux Enfers, l’âme doit
le fleuve qui sépare
le monde des morts franchir la porte, gardée par Cerbère, le
de celui des vivants. monstrueux chien à trois têtes. Féroce,
celui-ci laisse entrer les morts mais
dévore ceux qui tentent de s’échap-
per : seuls Orphée, Psyché, Thésée et
Héraklès parviendront à en ressortir.
Les Enfers sont une immense et sombre
caverne, une grotte gigantesque, sans
fond, dans les entrailles de la Terre.
L’obscurité y est totale. L’air est empli
de bruits effrayants : des cris, des mugis-
sements, des hurlements. Glaçant ! Le
chemin est long et parsemé de dangers.
Pour surmonter les obstacles, le mort a
intérêt à bien connaître les phrases ma-
giques à prononcer.

Un fleuve et deux chemins

Le royaume des Morts est séparé du
monde des vivants par le Styx, un fleuve
aux eaux marécageuses et nauséa-
bondes (qui sentent mauvais). Pour le
traverser, le mort monte sur la barque
du vieux passeur Charon. Celui-ci ne fait
pas monter les morts qui n’ont pas été
enterrés : ils devront errer pour toujours
dans ce lieu horrible. Pour les autres, la
traversée coûte une pièce  : espérons
que quelqu’un a pensé à la déposer
dans la bouche du mort.
146

De l’autre côté du Styx, assis sur leurs
trônes, le terrible Hadès et sa femme
Perséphone jugent les âmes. Autour
d’eux, une foule de chasseresses
traquent ceux qui tentent de fuir.
Après le jugement, certains morts vont
vers les Champs-Élysées­ : une vaste et
tranquille vallée, avec de l’herbe, des
arbres fruitiers, des sources argen-
tées, des papillons et des oiseaux qui
chantent, une sorte de paradis. Les
morts y mangent, y jouent de la mu-
Le s lie u x im a g in a ir e s
sique et y dansent, ou bien y festoient  Hadès
joyeusement. aux Enfers
Tableau de François
Les autres sont envoyés dans le Tartare : de Nomé, 1622
un lieu lugubre et froid, dans lequel Pour en savoir plus sur
les morts subissent un supplice (une le dieu Hadès, cherche
son nom dans l’index
souffrance envoyée par les dieux) sans page 150.
fin. On y retrouve Tantale qui n’arrive
pas à boire malgré une soif dévorante,
Sisyphe qui doit éternellement remon-
ter son rocher en haut d’une montagne,
les Danaïdes qui n’arrivent jamais à rem-
plir un tonneau percé de toutes parts.
147
 ogie nord
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th

qu

Les séjours
My

des Morts
Dans la mythologie nordique, il n’y a pas un
mais plusieurs séjours des Morts, selon la manière
dont les vivants ont achevé leur vie.

Le Walhalla
Le premier Enfer est le Walhalla. Odin,
le dieu suprême, y accueille les hé-
ros : les guerriers morts pendant les
combats. Après chaque bataille, les
Walkyries (guerrières
du ciel) passent
ramasser
les braves qui méritent d’entrer dans le
Walhalla. Dans un bonheur permanent,
les morts s’y entraînent pour être prêts
à participer au combat qui aura lieu à
la fin des temps (le « crépuscule des
dieux »). Chaque soir, ils sont invités au
grand banquet d’Odin.

Le domaine de Freyja
Les combattants ordinaires, les hommes
qui n’ont pas choisi de devenir guer-
riers mais se sont battus pour défendre
leurs familles ou leurs biens, sont em-
menés dans son domaine par Freyja.
La déesse de la Beauté et de l’Amour
vient les chercher sur son char tiré par
deux chats ou vêtue de son manteau de
plume qui la transforme en faucon.

 La Walkyrie
Envoyée par le dieu Odin, elle vient
récupérer les guerriers tombés
sur les champs de bataille.
Sculpture danoise de la fin du xIxe siècle
148
 Le s lie u x im a g in a ir e s

Le domaine de Hel  Hel et Balder

Chevauchant Sleipnir, le cheval à 8 pattes, l’envoyé des dieux
Contrairement au Walhalla et au do- vient supplier la déesse Hel de libérer le dieu Balder.
maine de Freyja, qui se trouvent à Manuscrit danois, 1760
Asgard, le monde des dieux, le troi- Pour savoir comment le dieu Balder est mort,
cherche son nom dans l’index page 150.
sième Enfer se situe sous la terre, dans
le monde de glace. Il accueille les autres
morts : morts de maladie, de vieillesse
ou à la suite d’un accident…
Cet enfer obscur et glacial, où règnent
les brouillards, est le domaine de Hel,
monstrueuse fille du dieu Loki et déesse
de la Mort. À moitié bleue, à moitié
noire, Hel a le visage et la poitrine d’une
belle femme mais les jambes puantes
d’un cadavre.
Dans cet enfer se trouve Balder, dieu de
la Bonté et de la Beauté, tué par la jalou-
sie du dieu Loki. Les déesses et les dieux
supplient Hel de libérer Balder et de
rendre au monde la Bonté et la Beauté :
– Tout le monde aime et regrette Balder,
nous ne pouvons vivre sans lui.
Hel hésite puis se décide :
– Si tous les êtres vivants le pleurent, s’il
n’est pas un dieu, pas un humain, pas un
géant, pas un nain, pas un animal, pas
même une plante pour ne pas le pleu-
rer, je l’autoriserai à retourner à Asgard.
Tous font alors savoir à quel point ils
pleurent et regrettent Balder. Tous…
sauf une géante, qui affirme qu’elle n’en
a que faire. C’est, bien sûr, le méchant
dieu Loki déguisé en géante. Balder
reste donc pour toujours enfermé dans
le monde des brouillards.
149
 Ind ex Mythologie mésopotamienne égyptienne grecque romaine celte nordique

A
Aphrodite 18-19 22 52 Avallon 34
131 133 140 141
■ aveugle 27 32 33
Apollon 8-9 15 19 20
23 55 81 84 85 91 108
Achille 50 53 54-55 132 133

B
108
Apophis 27 122
Actéon 21
Arachnée 88 89
Adelasegh 64 65
■ arbre 17 28 50 56 122
Agamemnon 20 52 54 131 136-137 Baba Yaga 109
■ aigle 11 80 86 121 131 ■ arc-en-ciel 123 136 Bacchus : voir Dyonisos
133
Arès 11 16-17 19 22 Balder 32 33 149
Aigle gris 130 138 52 53 62 63 131 133
140 141 Balor 35
Alberich 99
Argo et les Argonautes 50 ■ barque 9 94 146
■ alchimiste 113
Argos 48 49 ■ bélier 9 50 51 59
Alsvid 9 132
Ariane 46-47 79 101 Bellérophon 120 126
Alvis 107
Arourou 92 ■ berger 52 62 63 81 105
Amazone 44 55 126 108 129 131
Artémis 8 20-21 52
ambroisie 140 122 133 ■ biche 43 98
Ammout 144 145 Arthur 67 68-69 71 109 ■ bœuf 23 44
Amphitrite 13 Árvak 9 132 ■ borgne 28 29 35 64 65
127
Amulius 62 Asgard 29 31 32 141 149
■ bouc 30 116 127 133
Andvari 96 Athéna 16-17 48 49
52 53 56 60 89 101 Bretagne 70 106 143
Anigouran 64-65
120 126 140 141 Brocéliande 67 109
■ anneau 96 97 123
Athènes 17 47 78 ■ brume 67 121
Anou 92
Atlantide 142-143 Brunehilde 97
Anubis 27 144 145
Atlas 104 137 138 Brunhild 99
150
 médiévale juive amérindienne océanienne asiatique africaine européenne In d e x

A
B

C D C
■ chevalier 67 68 69 70 71
97 99
D
cheveux, chevelure 19 28
E
■

31 48 91 107 110 121

Callisto 21
■ chèvre 10 75 118 120
Dagda 70
F
Calypso 59
■ chien 14 44 45 61 82
Dahut 143
G
Camelot 69 121 124 139 146 Dame aux elfes 107
H
Cassandre 84-85 101 108 Chimère 120 121 126 Dame du lac 66-67
I
Castor 11 50 52 139 Chiron 50 Dana (tribu de) 35
J
centaure 45 50 116 Circé 59 115 Danaé 11 48
K
L
Cerbère 14 44 45 120 ■ coffre 25 48 Danaïdes 147
121 124
M
■ colombe 19 133 Dédale 46-47 78-79
■ cerf 20 21 133
N
■ constellation 21 139 ■ déluge 72 94
■ chacal 27 145
O
■ coq 131 133 Déméter 10 15 114
■ champ de bataille 16-17 29
corbeau 29 130 131 138
P
■ ■ demi-déesse, demi-dieu 11 40
35 56
créature 112-113 désert 24 64 104 139
Q
■ ■
Champs-Élysées 147
crépuscule des dieux 33 122 destin 26 80 81 108
R
■
■ chaos 38 53
125 148
devin 56 84 88 108
S
■
■ char 8 9 19 20 23 30
Crésus 90
108 132 133 148 Diable 66 74 109 143
T
■

Crète 44 45 46 47 78
Charon 146 Diane : voir Artémis
chasse 20 21 72 89
121 128
U
Dionysos 11 17 90 133
V
■
Cupidon 22 124
■ chaudron 70 108 109 dragon 44 50 51 67 96
W
■
Cuzco 72 73
97 98 108 118 120 121
■ cheval 8 9 13 17 29 34
43 44 50 84 85 99 107
Cyclope 13 19 58 59
105
122-123 137
X
118 126-127 132 133
140 143 149 ■ cygne 8 11 52 117 133
Y
cheval de Troie 56-57 Z
151
 Ind ex Mythologie mésopotamienne égyptienne grecque romaine celte nordique

E F G
Écho 88 89 Fáfnir 96 97 123 Galaad 71

■ éclair 11 31 126 ■ famine 15 Ganymède 11

■ elfe 31 106-107 136 ■ fantôme 110 111 gardien ailé 117

■ enchanteur 67 68 109 ■ faucon 27 145 ■ Gaulois 11 34 138

■ Enfer, Enfers 14 15 33 44 ■ faune 116 ■ géant 13 28 30 31 32

54 56 82 83 87 94 104 33 39 44 45 50 58 86
■ fée 66 67 106 109
110 121 124 146-147 99 102 104-105 136 138
148 149 Fenrir 33 107 125 139 141
■ énigme 64 65 80 107 ■ feu 28 37 44 45 50 86 ■ génie 35
97 120 123 126 129 130
Enkidou 92-93 94 128 Geri 29 125
136 138
■ épée 54 67 68 69 70 96 Gilgamesh 92-93 94-95
Fomoires 35
98 99 125 128
■ forgeron 16 19 96 98
Épona 34 126 ■ glace 28 136 149
105 107
Éris 141 Golem 112
■ foudre 10 30 105 141
Éros : voir Cupidon Gorgone 48-49 121
Frankenstein 113
■ étoile 21 28 39 130 Graal 69 70-71
Freki 29 125
138-139
Gradlon 143
Freyja 31 32 133 148
Eurydice 82-83 122 124
149 Grani 99
Eurysthée 43 44
Frigg 29 Gudrun 97
Excalibur 68 69
Guenièvre 67

Gungnir 29

Gunnar 97

Gunther 99

152
médiévale juive amérindienne océanienne asiatique africaine européenne In d e x

A
B

H
Horus 25 26-27 74 144
145 J C
D
Houmbaba 92
E
Hreidmar 96 97
Hadès 10 11 14-15 44 Jason 50-51 54 74 114
F
82 83 87 104 105 114 Hugin 29 131 123
132 146-147
Jocaste 81
G
Hydre de Lerne 43 121 123
Harpies 117 121 139
Jörmungand 30 33 122
H
Hector 55 84
■ jumeau, jumelle 8 20 21
I
Heimdall 33 50 52 62 63 122 139 J
Hel 33 149

Hélène 11 52 53 55 57
I ■ jument 34 44 45

Junon : voir Héra

K
L
85 141
Jupiter : voir Zeus M
Héphaïstos 16 18-19 74
105 131
Icare 78-79
N
Héra 10-11 19 20 42
■ immortel 37 42 48 54 94
95 140
O
43 74 89 122 131 139
140 141 Inti 9 72 73 K P
Q
Héraklès 11 42-43 ■ invincible 32 42 50 54 98
44-45 46 50 74 104
■ invisible, invisibilité 29 48 R
korrigan 106
S
121 122 123 124 128
49 66 99 105 106 112
137 139 146
Kriemhild 99
Hercule : voir Héraklès
Iphigénie 20 T
Kronos 10 11 13 14
Hermès 11 22 23 48
Ishtar 93 128
16 U
131 133 141 146 Isis 24-25 26-27 101 139 V
144 145
Hespérides 44 45 104 121 W
123 137 Ithaque 58 60
X
Hestia 10

Hoder 32 33
Y
Z
153
 Ind ex Mythologie mésopotamienne égyptienne grecque romaine celte nordique

L M
momie 145

■ monstre 12 14 30 36
42 46 48 58 78 80 82
92 98 100 113 114 117
labyrinthe 46 47 78 79 ■ magicien, magicienne 25 26 120-121 122 126 128
35 50 56 66 67 70 88
Ladon 44 121 123 137 ■ mortel 12 43 123
96 107 108-109 113 115
Laïos 81 ■ Morts (séjour, royaume des)
■ magie 28 29 32 37 97
14 15 25 26 27 36 37
Lancelot 67 69 71
Mama Ocllo 72 83 109 110 122 124 136
Léda 11 52 144 146 147 148-149
Manco Cápac 72-73
Léto 20 ■ morts-vivants 111
Mars : voir Arès
licorne 127 Munin 29 131
■ marteau magique 30 31
■ lion 43 54 67 80 92 107 Muses 114 140
120 121 145
Médée 50 51 101 108
loch Ness 121
Méduse 48-49 104 117

N
Logres (royaume de) 68 69 121 126 138

Loki 31 32-33 96 125 Méléagant 67

127 141 149
■ mendiant 28 60 61
■ loup, louve 9 29 33 62
Ménélas 52 57 nain 28 33 96 99 102
63 107 111 124 125 132 ■

133 Mercure : voir Hermès

106-107 136 138
Narcisse 88-89
Lugh 34 35 125 Merlin (l’Enchanteur) 66-
67 68 69 70 109 ■ naufrage 12 27 59
■ lune 8 20 28 35 63 111
130 133 Midas 90-91 Neptune : voir Poséidon
lutin 106 Mime 98 Nídhögg 122 136
■ lyre 8 23 82 91 114 Minerve : voir Athéna Nil 25 26 134
115 140
Minos 46 47 78 79 128 ningyos 115
Minotaure 46-47 78 117 Nout 129
120 121 128

154
 médiévale juive amérindienne océanienne asiatique africaine européenne In d e x

A
B

O P C
Poséidon 10 11 12-13
14 17 20 46 52 58 59
105 126 128 133 140 D
141 142 E
Odin 28-29 30 98 99 Palatin (mont) 62 63 ■ potion 51 97 108 109
F
105 107 122 125 127
131 136 138 139 148
Pan 91 ■ printemps 15
G
Odyssée 59
Pandore 19 Prométhée 86
H
Œdipe 74 80-81 108 121
■ paon 10 130 131 Proserpine : voir Perséphone
I
■ œil, yeux 13 19 27 28 35
Pâris 52 53 55 74 84
85 141
Prymr 31
J
K
36 56 58 59 65 81 105 Psyché 22 124 146
120 123 127 131 139 ■ passeur 94 95 146
L
Python 20
■ œuf 39 52 Pégase 13 120 126
■ oiseau 10 25 36 43 96
140 M
114 116 130-131 133 Pendragon 68 69 N
147
Olympe 11 18 19 22
Pénélope 60-61 101 Q O
45 52 63 74 86 87 104 Perceval 69 70 71 74 P
120 134 140-141 Persée 11 48-49 104
Quetzalcóatl 36-37 122
Q
R
■ orage 11 63 113 Perséphone 14-15 83
114 132 146 147 ■ queue de poisson 13 114
S
Orphée 50 82-83 114 122
115 116
124 146 pétrifier 48 104 107 121
T
■

■ orphelin 74 75 96 136 138

■ os 28 36 109 110 133 Phébus : voir Apollon U

Osiris 24-25 26-27 Pluton : voir Hadès V
144-145 ■ poison 45 122 123 W
Ourouk 92 93 95 128 Pollux 11 50 52 139 X
■ ourse 21 139 ■ pomme, pommier 34 44 Y
45 87 104 121 130 137
Outa-Napisthim 94 95
141 Z
155
 Ind ex Mythologie mésopotamienne égyptienne grecque romaine celte nordique

R T
■ serpent 9 20 27 30 32
33 37 42 43 82 95 120
121 122-123
Serpent à plumes 36-37 122
Râ 8-9 27 38 129 Table ronde (chevalier de la)
Seth 24-25 26-27
68-69 70 71 126
Regin 96 97
Siegfried 75 98-99
Tangaroa 13
Rémus 62-63 74 75 125
Sif 31 107
Tanngniost 133
■ revenant 110 111
Sigurd 74 96-97 98 123
Tanngrisnir 133
Rhéa 10
sirène 59 102 114-115
Tantale 86-87 147
■

roi Pêcheur 70 71 116

Taranis 11
Rome 62 63 110 Sisyphe 86 147
Tartare 87 104 147
Romulus 62-63 74 75 125 Sleipnir 29 127 149
■ taureau 11 44 45 46 50
Sól 9
78 92 93 117 121 128
■ soleil 8-9 15 19 20 23
Télémaque 60 61

S
24 27 28 36 37 38 59
72 73 79 92 94 107 ■ tempête 12 30 58 109
111 122 123 125 129 141
130 131 132 133 136
Temps (déesse du) 10 19
137
■ sagesse 16 17 28 37 50 Tezcatlipoca 36 37
■ sorcier, sorcière 108-109
66 67 95 123 136 141
Thèbes 42 80 81 121
Sphynx 80 117 121
sagittaire 139
Thésée 46-47 74 126 138
Styx 54 146 147
■ sandales ailées 23 48 49 146
■ sanglier 20 43 54 Thor 30-31 105 107 122
133 139
Saturne : voir Kronos
Thot 144 145
satyre 90 116
Titan 86 104 105 138
■ secret 50 60 65 91 94
98 99 113 Titicaca (lac) 72

Toison d’or 50-51 123

156
 médiévale juive amérindienne océanienne asiatique africaine européenne In d e x

A
B

Z C
■ tonnerre 10 11 30 141 ■ vampire 110 111

■ tortue 23 36 39 Vè 28 D
Toutatis 34 Vénus : voir Aphrodite E
■ tremblement de terre 12 Vili 28 Zeus 10-11 13 14 15
F
32 128 143 16 17 19 20 21 23 42
■ vipère 48 120
48 52 74 86 87 105 G
trident 12 105 140
H
■
Viviane (fée) 66-67 109 120 122 126 131 133
triplés 35 140 141 143
I
■
Vulcain : voir Héphaïstos
Triton 13

Troie 52-53 54-55 56-57

J
84 85 108 141 K
troll 106

Typhon 120 121

W L
M
Tyr 125 N
Walhalla 110 148 149

Walkyrie 97 148
O
P
U
Wotan : voir Odin
Q
R
S
Ulysse 12 54 56-57 58-59
60-61 85 114 115 139
Y T
U
■ yeux : voir œil V
W
V Yggdrasyl 29 122 131
136-137
X
Y
Ymir 28 39 105 138

Ys 143
■ vache 27 48 128 129 Z
Yvan 130
157
 Table des crédits

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 Iconographie : Hatier Illustration, Julie Sirdey

Conception graphique et réalisation : Sophie Malo

Relecture : Geneviève Miral

© Éditions Hatier – 8 rue d’Assas, 75006 Paris – 2020 – ISBN : 978-2-401-05053-2

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Les héros et les héroïnes

Les personnages de la couverture sont dessinés par Laurent Audouin. Graphisme couverture Jean-Marc Denglos
Les héros et les héroïnes maudits
Les êtres imaginaires
Les animaux fantastiques À PARTIR
Les lieux imaginaires DE 8 ANS
Neptune calmant les flots
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