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Chapitre 5

Analyse modale théorique

L’expérience, c’est ce qui nous rend capables de reconnaı̂tre une erreur quand nous la recommençons.
F RANKLIN J ONES

5.1 Généralités
Considérons un système à Nddl holonome, conservatif (toutes les forces dérivent d’un potentiel et
toutes
 les liaisons sont sans pertes) et non amorti (matrice des amortissements nulle). Désignons par
q  , le vecteur des paramètres de configuration. L’équation du mouvement libre, après linéarisation
éventuelle, s’écrit :    

M  q̈ 
K  q   0  (5.1)
Intéressons-nous aux solutions particulières de cette équation dans laquelle tous les paramètres de confi-
guration du système vibrent en phase ou en opposition de phase. Ces solutions particulières peuvent se
mettre sous la forme :  
q  t  ψ  cos  ωt φ 
 
q̇  t  ψ  ω  sin  ωt φ  (5.2)
 
q̈  t  ψ  ω2  cos  ωt φ 

où ψ  est un vecteur qui décrit la forme de la vibration et ne dépend pas explicitement du temps. Si on
remplace ces différentes expressions
 dans l’équation  du mouvement (5.1), on aboutit à la relation :
  
 ω2 M  ψ  cos  ωt φ  K  ψ  cos  ωt φ  0  (5.3)
Cette dernière expression peut encore s’écrire
  :
 
 ω2 M  K  ψ  cos  ωt φ  0  (5.4)
Cette équation devant être valable t, celle-ci se réduit à l’équation algébrique :
  

 K  ω2 M  ψ  0  (5.5)
Ce système d’équations algébriques admet des
 solutions
 non triviales pour autant que :
det  K ! ω2 M "# 0  (5.6)
Soit λk $ ω2k une des racines de cette équation algébrique (λ k est une valeur propre et ωk une pulsation
propre). Si ψk est le vecteur propre associé
 à la valeur propre
 λ k , on peut écrire :
 
K  ψk % λk M  ψk  (5.7)

Compte tenu de la linéarité de l’équation (5.7), le vecteur propre ψk  est défini à une constante mul-
tiplicative près. ψk  représente la déformée selon laquelle les points vibrent en phase  ou en opposi-
tion de phase. L’ensemble valeur propre λ k , pulstaion propre ωk et vecteur propre ψk représente les
caractéristiques modales du système.

70
CHAPITRE 5. ANALYSE MODALE THÉORIQUE 71

5.2 Propriétés des valeurs propres


 
Nous allons démontrer dans cette section que si les matrices M  et K  sont définies positives, les
valeurs propres sont réelles positives.
Rappelons qu’une matrice A est définie positive si elle satisfait la condition suivante :

 T  
a  A a '& 0 a
 
Rappelons également que pour un système mécanique conservatif, les matrices M  et K  sont définies
 :
positives   
 T 
– M  est défini & 0 car T 1 ( 2 q̇  M   q̇ )& 0
– K  est défini & 0 car V 1 ( 2 q  T K  q *& 0 
Soit λ k la valeur propre correspondant au vecteur propre ψ k  et λk+ celle correspondant au vecteur
propre ψk+  . On a donc par définition :
 
 
K  ψk  λk M  ψk 
   (5.8)
 
K  ψk+ , λk+ M  ψk+ 
 
Multiplions respectivement à gauche les deux équations ci-dessus par ψ + k  T et ψk  T :
 
   
ψk+  T K  ψk , λk ψk+  T M  ψk 
   (5.9)
 T   T 
ψk  K  ψk+ , λk+ ψk  M  ψk+ 

La différence entre ces deux équations nous donne :



 T 
 λk  λk+  ψk+  M  ψk  0  (5.10)

La matrice M étant définie positive, on a donc


 
T 
ψk+  M  ψk )& 0

ce qui implique que λk λk+ . Par conséquent, λk est un nombre réel. 


D’autre part, en partant de l’équation (5.7) et en multipliant à gauche par ψk  T , on aboutit à l’équation :
 
   
ψk  T K  ψk - λk ψk  T M  ψk  ; (5.11)

qui peut s’écrire : 


 T

ψk  K  ψk 
λk    (5.12)
ψk  T M  ψk 
 déduit
On  donc de cette dernière expression que λ k est strictement positif étant donné que les matrices
M  et K  sont définies positives.
Si on définit la masse modale mk par
 
mk ψk  T M ψk 

.
ainsi que la raideur modale par 
 T

ψk  K  ψk  $ kk mk ω2k
on obtient 
 
ψk  T  K  ψk  kk
λk   ω2k  (5.13)
ψk  T M  ψk  mk

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CHAPITRE 5. ANALYSE MODALE THÉORIQUE 72

5.3 Propriétés des caractéristiques modales


5.3.1 Orthogonalité des vecteurs propres
Supposons que ωk et ωk. soient deux pulsations propres distinctes. On peut dès lors, à partir de
l’équation (5.7), écrire les relations suivantes :
 
 T
 2
 T

ψk.  K  ψk , ωk ψk .  M  ψk 
  (5.14)
   
ψk  T K  ψk. , ω2k ψk  T M  ψk. 
 
La différence entre ces deux équations conduit, en utilisant la symétrie des matrices M  et K  , à la
relation :
 
2
 T
 2
 T 
0 ωk ψk.  M  ψk / ωk. ψk  M  ψk. 

2 2
 T 
 ωk  ωk.  ψk  M  ψk.  (5.15)

 
Comme ωk 0 ωk. par hypothèse, on en déduit alors que ψk  T M  ψk. - 0.

 T 
D’autre part, on peut également montrer à partir des l’équations (5.7) et (5.15) que ψk.  K  ψk 1
0.
En effet, on a par définition :  
1
 
ω2k 
K  ψk , M  ψk 

1
  (5.16)
ωk 2 K  ψ k . ,
 M  ψ k . 
 
.
ou encore :  
1
 T K  ψ ,
  T M ψ 

2 ψ k .  k ψ k .  k
ωk  
1
    (5.17)
ω2k
ψk  T K  ψk. , ψk  T M  ψk. 
.
En faisant la différence entre ces deux dernières équations, on aboutit à la relation :

1 1  T

 2 2
 ψk.  K  ψk  0  (5.18)
ωk ωk .

 T

On en déduit donc que : ψk.  K  ψk - 0.
 

Les vecteurs propres ψk  sont donc orthogonaux par rapport aux matrices M  et K 

5.3.2 Matrice modale




La Matrice modale Φ est une matrice dont les colonnes correspondent aux vecteurs propres ψk  :
 
   
Φ $ ψ1 ψ2 ψ3 22 ψN 3

D’après les définitions et la propriété d’orthogonalité vues dans la section précédente, on a les relations
suivantes : 
 T 
ψk  M  ψk  $ mk

 T 
ψk  K  ψk  $ kk
  (5.19)
 
ψk  T M  ψk. , 0

 
ψk  T K  ψk. , 0

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CHAPITRE 5. ANALYSE MODALE THÉORIQUE 73

Ces différentes expressions permettent d’écrire les deux relations matricielles suivantes :
45 798
5 .. 8
5 . 8
   5 8
T
φ M  φ/ mk  (5.20)
6 :
..
.

et 45 798
5 .. 8
5 . 8
   5 8
φ T K  φ; kk  (5.21)
6 :
..
.

Il existe plusieures méthodes pour normaliser les vecteurs modaux ψk  étant donné que ceux-ci sont
définis à une constante multiplicative près :
< Normalisation avec une composante unitaire : on peut par exemple fixer la première composante

à 1 et diviser toutes les composantes du vecteur modal ψk  par cette première composante.
< Normalisation en divisant toutes les composantes par la masse modale m
k
< Normalisation en divisant toutes les composantes par la racine carrée de la masse modale = m
k

 ψk 
ψkn -  (5.22)
= mk

Si on utilise cette troisième méthode de normalisation, les relations d’orthogonalité deviennent(5.19) :



>?  T

ψkn  M  ψkn  1 n
 (5.23)
 
ψkn  T K  ψkn  ω2k n

Et :    
T
φn  M  φn ; I (5.24)
et 45 798
5 .. 8
5 . 8
   5 8
T
φn  K  φn ; ω2k (5.25)
6 :
..
.

5.3.3 Découplage des équations du mouvement


Considérons un système mécanique holonome, conservatif et non amorti en mouvement forcé. Le
comportement dynamique de ce système est décrit par le système d’équations différentielles :
   
!
M @ ẍ A K  x B C f  (5.26)
! 
Supposons que x0  et ! ẋ0  sont les conditions initiales.
Exprimons la solution x  de l’équation (5.26) comme une combinaison linéaire des différents vecteurs
modaux ψk  :    
x % c1 ψ1 ) c2 ψ2  D22 cN ψN E (5.27)
Les coefficients ci apparaissant dans cette équation sont appelés les coordonnées modales. Le développement
(5.27) peut s’écrire sous la forme condensée :

 
x % φ c # (5.28)

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CHAPITRE 5. ANALYSE MODALE THÉORIQUE 74

où K
c1 I
.. 
c G
. LH  $ FH (5.29)
M
 cN
HJ H
Etant
   que les composantes de Φ ne dépendent pas explicitement du temps, on peut écrire que
donné
ẍ N Φ c̈  . Le changement de base (5.28) permet de récrire l’équation du mouvement (5.26) de la
manière suivante :      

M  φ  c̈  K  φ c % C f  (5.30)

Si on multiplie cette équation à gauche par Φ T , on aboutit à la relation :
        

Φ T M  φ  c̈  Φ T K  φ c B Φ T f  (5.31)

Et 45 798 45 798
5 .. 8 5 .. 8
5 . 8 5 . 8
5 8 5 8  
 
mk  c̈  kk c B φ T f ) (5.32)
6 : 6 :
.. ..
. .
Les équations différentielles sont ainsi découplées et on peut déterminer les N coordonnées modales c i
en résolvant les N équations différentielles découplées suivantes :
 
m1 c̈1 k1 c1 ψ1  T f 

 T

m2 c̈2 k2 c2 ψ2  f

..
.
 T

mN c̈N kN cN ψN  f )

Les conditions initiales se rapportant aux coordonnées modales peuvent être exprimées à partir des
conditions initiales dans le domaine physique par
45 798
5 .. 8
5 . 8
5 8  
 T !
c0 - 1 ( mk Φ  M  x0  (5.33)
6 :
..
.
45 798
5 .. 8
5 . 8
5 8  
 
T
c˙0 - 1 ( mk Φ M  x˙0  (5.34)
6 :
..
.

5.4 Exemples d’application


5.4.1 Exemple 1 - Caractéristiques modlaes d’un système discret à 3 degrés de liberté
Considérons le système de la figure 5.1 avec m 1 m3 0  5, m2 1, k1 k2 k3 k3O 1 et k2O 2.
Soit f  t  la force d’excitation au niveau de la masse m 3 .

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CHAPITRE 5. ANALYSE MODALE THÉORIQUE 75

k'2 k'3

m1 m2 m3

k1 k2 k3 f(t)
F IG . 5.1 – Système à ressorts

L’équation du mouvement de ce système est donnée par :


45 798 K 45 798 K K
5 m1 0 0 88 ÿ1 5 k1 k2  k2 0 8 y1 0
5 5 8
I I I
0 m2 0 HFHH ÿ2 HHHL  k2 k2 k3 k2O  k3 FHH y2 HHLH FHH 0 HH (5.35)
6 : 6 : H H HL
M  k3 k3 k3O y3 M H M
0 0 m3 HH ÿ3 HH 0 HH HH HH F  t  HH
HJ H HJ HJ H
ce qui donne en remplaçant par les données numériques :
45 798 45 798 K
5 0 5 0 0 8 5 2  1 0 8 0
5 8 5 8
  I
0 1 0  ÿ   1 4  1  y  FHH 0 HH (5.36)
6 : 6 : H HL
0 0 0 5 0  1 2 M
HH F  t  HH
HJ H
Recherche des pulsations propres
Recherchons des solutions particulières de l’équation différentielle homogène décrivant le mouve-
ment libre (F  t # 0) où tous les points du système vibrent en phase ou en opposition de phase :
 
y ψ  cos  ωt φ 
  (5.37)
ÿ  ω2 ψ  cos  ωt φ 
L’équation différentielle du mouvement libre devient :
 
P 2

 ω M Q K "R ψ  cos  ωt φ  0 (5.38)

Cette dernière relation devant être vérifiée t, on aboutit à l’équation aux valeurs propres suivante :
  
P 2

K  ω M  R ψ  0
   ; (5.39)

 K  λ M  ψ  0

ce qui donne : 45 798


5 2  0  5λ  1 0 8
5 8
 
 1 4 λ  1 ψ   0  (5.40)
6 :
0  1 2  0  5λ
Ce système d’équations admet des solutions non triviales pour autant que son déterminant soit nul :
45 798
5 2  0  5λ  1 0 8
5 8
det  1 4 λ  1 0 (5.41)
6 :
0  1 2  0 5 λ

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CHAPITRE 5. ANALYSE MODALE THÉORIQUE 76

ce qui conduit à l’équation caractéristique :

 2  0  5λ S 0  5λ2  4λ 6 @ 0  (5.42)

dont les racines sont :


λ1 2
λ2 4
λ3 6
Ces racines correspondent respectivement aux pulsations propres :

ω1 = 2
ω2 2
ω3 = 6

Recherche des modes propres



 A partir des valeurs propres λ 1 , λ 2 et λ 3 , on peut retrouver les différents vecteurs propres ψ k  . Soit
ψ1  le vecteur propre associé à la valeur propre λ 1 2. Ce vecteur s’obtient à partir de l’équation
(5.40) : 45 798
5 1  1 0 8
5 8
 
 1 2  1 ψ1 % C 0  (5.43)
6 :
0  1 1
Si on détaille les composantes du vecteur modale par :
K
1U
ψ1T
 I FH HH
ψ1  HH 2U HHL 
H ψ1T

HH ψ1T 3 U M HH
HHJ HH
on aboutit au système linéaire suivant :
1U 2U
ψ1T  ψ1T 0
2U 3U
 ψ1T ψ1T 0 (5.44)
1U 2U 3U
 ψ1T 2ψ1T  ψ1T 0
Notons que ces trois équations ne sont pas linéairement indépendantes étant donné que le déterminant de
l’expression (5.41) est nul.

Une composante peut être choisie de façon arbitraire, par exemple la première égale à 1, ce qui
conduit à une solution du système (5.44), définie à une constante multiplicative près :
1U
ψ1T 1
2U
ψ1T 1 (5.45)
3U
ψ1T 1

On peut par exemple normaliser ce vecteur modal ψ1  en le divisant par la racine carrée de sa masse
modale. La masse modale vaut
45 798 Z\[
5 0 5 0 0 8 1 [[
 5 8
 T 
m1 ψ1  M  ψ1 - D 1 1 1  0 1 0 1 2 (5.46)
6 :WVX ]
X
0 0 0 5 XY 1

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CHAPITRE 5. ANALYSE MODALE THÉORIQUE 77

Et Z\[
1 ( = 2 [[

 ψ1
ψ1normalisé 1( = 2 (5.47)
= 2 VX ]
X
XY 1( = 2
 

Un raisonnement analogue permet de déterminer les deux autres vecteurs modaux ψ2  et ψ3  . On peut
dès lors en déduire la matrice modale Φ :
45 798
5 1( = 2 1 1 ( = 2 88
 5
Φ^ 1( = 2 0  1( = 2 (5.48)
6 :
1( = 2  1 1( = 2

1er mode

2eme mode

3eme mode

F IG . 5.2 – Représentation des trois modes



Cette matrice modale normalisée Φ permet d’aboutir aux équations différentielles découplées sui-
vantes : 45 798
5 .. 8
5 . 8
5 8  
 
 c̈  2
ωk c  φ T f  (5.49)
6 :
..
.
ou : K 45 798 Z\[
c̈1 2 c1 5 1( = 2 1( = 2 1 ( = 2 88 0 [
5 [
I
FHH c̈ 4 c HH 1 0  1 0 (5.50)
H 2 2 LH
6 :_VX ]
M X
HH c̈3 6 c3 HH 1( = 2  1( = 2 1( = 2 XY f  t 
HJ H
Les coordonnées modales ci sont donc solutions du système d’équations différentielles suivants :

c̈1 2 c1 ` 1 F  t
2
I
FHH c̈2 4 c2 a F  t   (5.51)
H
` 1 F  t
HH c̈3 6 c3
2
JH
auquel il faut ajouter les conditions initiales (les masses modales des vecteurs normalisés étant unitaires) ;
 
! !
c0 , Φ  T M  x0 
     (5.52)
c˙0 , T
Φ M  ẋ0 

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CHAPITRE 5. ANALYSE MODALE THÉORIQUE 78

x (t)
m 3
3
k
3

m x (t)
2 2
k
2
x (t)
m 1
1
x (t) k
S 1

F IG . 5.3 – Bâtiment de trois étages soumis à une excitation au niveau du sol

5.4.2 Exemple 2 - Vibrations latérales d’un bâtiment à trois étages


Soit le système composé d’un bâtiment de trois étages en mouvement horizontal soumis à une exci-
tation au niveau du sol. Les masses de chaque étage sont égales à m, et les raideurs interétages égales à
k. Les équations différentielles décrivant le mouvement libre latéral s’écrivent (cf. chapitre 4.4) :
45 798 K 45 798 K K
5 m 0 0 8 ẍ1 5 2k  k 0 8 x1 0
5 8 5 8
I I I
0 m 0 H F H ẍ H H  k 2k  K H F H x H H FHHH 0 HHHL (5.53)
6 : H 2 HL 6 : H 2 HL
0 0 m M 0  k k M M
HH ẍ3 HH HH x3 HH HH 0 HH
HJ H HJ H HJ H
2 k
En utilisant la pulsation de référence ω 0 définie par ω0 $ m , on peut réécrire les équations du mouvement
de la manière suivante :
45 798 45 798
5 1 0 0 8 5 2ω2  ω2 0 8
5 8 5 0 0 8
  
0 1 0  ẍ   ω20 2ω20  ω20  x   0  (5.54)
6 : 6 :
0 0 1 0  ω20 ω20

Recherche des pulsations propres


Si on recherche des solutions particulières de cette équation où tous les points vibrent en phase ou en
opposition de phase, on arrive à l’équation caractéristique :
 
det  λ M b K - 0 ; (5.55)
qui aboutit à : 45 798
5 2ω2  λ  ω20 0 8
5 0 8
det  ω20 2ω20  λ  ω20 0 (5.56)
6 :
0  ω20 ω20  λ
Les valeurs propres λk sont les racines de cette équation :
λ1 0  198 ω20

λ2 1  555 ω20 (5.57)

λ3 3  246 ω20 

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CHAPITRE 5. ANALYSE MODALE THÉORIQUE 79

Les trois pulsations propres ωk du bâtiment sont :

ω1 ω0 = 0  198

ω2 ω0 = 1  555  (5.58)

ω3 ω0 = 3  246

Recherche des modes propres



Si ψ  est un mode propre, on a par définition :
  

 λ M b K  ψ % 0  (5.59)

Pour le premier mode propre du bâtiment, cette dernière équation devient :


45 798
5 2ω2  0  198 ω2  ω 2 0 8
5 0 0 0 8
 
 ω20 2ω20  0  198 ω20  ω20 ψ1 B C 0 
  (5.60)
6 :
0  ω20 ω20  0  198 ω20
ou encore 45 798 K Z\[
5 2  0  198 8 1U
5  1 0 8 ψ1T 0 [[
I FH HH
 1 2  0  198  1 HH 2U HHL 0 ; (5.61)
6 : H ψ1T VX ]
X
0  1 1  0  198 HH ψ1T 3 U M HH XY 0
HHJ HH
ce qui conduit au système de 2 équations indépendantes :
1U 2U
 2  0  198  ψ1T  ψ1T 0
2U 3U  (5.62)
 ψ1T c  1  0  198  ψ1T 0

dont une solution est : K


1
 I
ψ1 % FHH 1  80 HH  (5.63)
H HL
M
HH 2  24 HH
HJ H
Si on refait un raisonnement analogue avec les autres valeurs propres, on trouve :
K K
1 1
 I  I
ψ2 , HFHH 0  45 HHHL et ψ3 , HFHH  1  25 HHHL  (5.64)

 0  80 M H
HH HH 0  55
M
HH
HJ HH HJ H
Les trois modes de vibration du bâtiment sont représentés dans la figure 5.4 :

5.5 Relation entre mouvement libre et caractéristiques modales


5.5.1 Cas d’un système non amorti
Un système mécanique non amorti en mouvement libre est décrit par le système d’équations différentielles
homogènes   
 
M   ẍ  K  x - D 0  (5.65)

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CHAPITRE 5. ANALYSE MODALE THÉORIQUE 80

1er mode 2eme mode 3ememode

F IG . 5.4 – Les modes propres du bâtiment


En passant dans le domaine modal par le biais de ma trice modale Φ ,

 
x - Φ c # (5.66)

et en multipliant à gauche par Φ T , l’équation (5.65), on arrive à :
       
T T 
Φ M  Φ  c̈  Φ K  Φ c - D 0  (5.67)

On obtient ainsi le système de N équations différentielles découplées :

m1 c̈1 k1 c1 0 avec les conditionsinitiales c10  ċ10


..
.

mk c̈k kk ck 0 avec les conditionsinitiales ck0  ċk0  (5.68)


..
.

mN c̈N kN cN 0 avec les conditionsinitiales cN0  ċN0

Si on note la transformée de Laplace de c k  t  par

L  ck  t 2* Ck  p  (5.69)

pour k variant de 1 à N, on obtient l’équation algébrique suivante pour chaque équation différentielle
(après division par la masse modale m k faisant apparaı̂tre le rapport kk ( mk  ω2k :

p2Ck  p ^ pck0  ċk0 ω2k Ck  p # 0; (5.70)

ou : P
p2 ω2k R Ck  p # pck0 ċk0  (5.71)
Cette dernière équation permet de déterminer la transformée de Laplace C k  p  de chaque coodonnée
modale :
p ċk0
Ck  p # 2
ck0  (5.72)
p ωk
2 p ω2k
2

Si on passe à la transformée de Laplace inverse, on obtient (cf. chapitre 3) :


ċk0
ck  t d ck0 cos  ωk t  sin  ωk t 
ωk

Ck cos  ωk t φk 

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CHAPITRE 5. ANALYSE MODALE THÉORIQUE 81

Par identification, on trouve :


ck0 Ck cos  φk 
; (5.73)
ċk0 ( ωk  Ck sin  φk fe
ce qui permet de déterminer l’amplitude Ck et la phase φk de l’évolution sinusoı̈dale de chaque coor-
donnée modale :
ċ2 ċk0 ( ωk
Ck g c2k0 k02 tan φk h  (5.74)
ωk ck0

Si on repasse dans le domaine physique, les paramètres de configuration physiques x sont obtenus par :

 i 
x  φ c , ∑ ck  t  ψk  (5.75)
k

∑ Ck ψk  cos  ωk t φk  (5.76)
k

5.5.2 Cas du mouvement libre soumis à un amortissement proportionnel


Considérons un système à Nddl holonome, conservatif et amorti. Supposons par ailleurs que l’amor-
tissement soit proportionnel, à savoir
 que la matrice des amortissements C  correspond à une combinai-
son linéaire des matrices M  et K  ( ce qui est généralement admissible dans le cas de structures où les
propriétés de masse, d’élasticité et d’amortissement interne sont répartis de façon analogue) :
  
C ; α M j β K  (5.77)

Écrivons la solution de l’équation du mouvement libre du système


    
!
M  ẍ E C  ẋ E K  x B 0  (5.78)

comme une combinaison linéaire des vecteurs propres du système non amorti Φ :

! !
x % Φ c  (5.79)

Ce changement de base permet de récrire l’équation du mouvement (5.78) de la manière suivante :


       

M  φi c̈ A C  Φi ċ A K  φ c % 0 (5.80)

Si on multiplie cette équation à gauche par Φ T , on aboutit à l’équation :
          
T T T !
Φ M  φ  c̈  Φ C  Φ  ċ  Φ K  φ c % 0  (5.81)

Lorsque la matrice C provient d’un amortissement proportionnel, les vecteurs propres du système non
amorti diagonalisent la matrice des amortissements. En effet,
        
T T T
Φ C  Φb α Φ M  Φj β Φ K  Φk

45 798 45 798 45 798


5 .. 8 5 .. 8 5 .. 8
5 . 8 5 . 8 5 . 8
5 8 5 8 5 8
α mk β kk α mk β kk 
6 : 6 : 6 :
.. .. ..
. . .

Par conséquent la matrice modale du système non amorti Φ découple les équations du mouvement
(5.81). La k-ème équation s’exprime par :
kk kk
c¨k l α β  c˙k ck 0 (5.82)
mk mk

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CHAPITRE 5. ANALYSE MODALE THÉORIQUE 82

qui peut se mettre sous la forme :


c¨k 2ξk ωk c˙k ω2k ck 0 (5.83)
si on définit
kk
2ξk ωk α β (5.84)
mk
On peut facilement montrer en revenant dans le domaine physique que la solution générale de cette
équation différentielle est (cf. chapitre 1) :

ξ k ωk t
ck  t * Ck e m cos nio ωk p 1  ξ2k q t φk r  (5.85)

La solution de l’équation différentielle (5.78) est par conséquent de la forme générale :


 
x - ∑ ψk  Ck e m ξ k ωk t
cos no ωk p 1  ξ2k q t φk r  (5.86)
k

où les coefficients Ck et φk dépendent des conditions initiales.


Cette expression est une relation fondamentale reliant les mouvements libres d’un système à ses ca-
ractéristiques modales. Elle montre que l’évolution d’un système correspond à une combinaison linéaire
de ses modes propres, chaque coordonnée modale décrivant la participation de chaque mode évoluant
selon une sinusoı̈de d’autant plus amortie que le degré d’amortissement ξ k est important ou que la pulsa-
tion ωk est élevée (la sinusoı̈de est en effet amortie selon l’exponentielle décroissante e m ξk ωk t . La réponse
libre d’un système amorti est de ce fait surtout dominée par les modes à basses fréquences, et ce d’autant
plus que le temps évolue.
Rappelons que ξk et ωk désignent respectivement le degré d’amortissement réduit et la pulsation
propre du mode propre k. Ceux-ci sont obtenus à partir des racines λ k de l’équation caractéristique :
  
P 2
det λ M b λ C j K "Rs 0  (5.87)
En effet, on peut montrer que ces racines peuvent se mettre sous la forme générale suivante :

λk a ξk ωk jωk p 1  ξ2k  (5.88)


Cette dernière relation permet donc de déterminer la pulsation propre ω k et le degré d’amortissement
réduit ξk associé au mode propre k :

ωk p I m2  λk  R e2  λk  (5.89)
 R e  λk 
ξk (5.90)
I m2  λk  R e2  λk 

5.6 Relation entre réponse fréquentielle et caracétristiques modales

 Plaçons nous dans le cas particulier d’un système conservatif non amorti soumis à une excitation
f  . Le système d’équations différentielles s’exprime par :
   
!
M   ẍ  K  x   f ) (5.91)

Supposons que les excitations f  soient sinusoı̈dales de même pulsation ω :
K K
K F e jθ1 e jωt F
F1 cos  ωt θ1  1 1

 I FHH F2 cos  ωt θ2  HH I FHHHH F2 e jθ2 e jωt HHHH I FHHHH F 2 HHHH


f t HH H H HHL HH H H HHL HHH HH e jωt R e (5.92)
.. . . HL
. .. ..
HH MH HH H HH H
HH FN cos  ωt θN  HHH HH F e jθN e jωt M HHH HH F M HHH
HJ H HH N HH HH N HH
HJ H HJ H
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CHAPITRE 5. ANALYSE MODALE THÉORIQUE 83

Si on passe aux substituts complexes,


 
f t D F  e jωt R e (5.93)

 
x  X  e jωt R e (5.94)

 
 ẍ u  ω2 X  e jωt R e (5.95)

En passant dans le domaine modal, grâce à la liaison assurée par la matrice modale Φ entre les substituts

complexes des paramètres de configuration X et les substituts complexes des coordonnées modales C
  
X t Φ C  (5.96)

l’équation du système (5.91) devient :


    
P 2
K  ω M "R Φ C v
 F Re (5.97)
     
2
K  Φ C N ω M  Φ C v F Re (5.98)

En multipliant à gauche par la matrice Φ T , on obtient :
         
T
Φ K  Φ C N ω Φ M  Φi C t Φ T F 
2 T
(5.99)
 
L’orthogonalité de la matrice modale Φ par rapport au xmatrices M  et K  implique
45 798
5 .. 8
5 . 8
   5 8
T
Φ K  Φ^ kk
6 :
..
.
et 45 798
5 .. 8
5 . 8
   5 8
T
Φ M  Φw mk 
6 :
..
.
le système d’équations algébriques (5.99) peut dès lors être découplé :
45 798
5 k1  ω2 m1 0 8
5 8
5 8
5 . 8
5 . . 8
5 8 
5 8  
5 8
5 kk  ω2 mk 8 C % Φ T F  (5.100)
5 8
..
.
6 :
0 k N  ω2 mk

Intéressons nous à la k ieme coordonnées modale :


P  T

kk  ω2 mk R C k ψk  F
P 2  T

1
ωk  ω2 R C k mk ψk  F (5.101)
 
Ck 1 1
ω2k ω2 mk
ψk  T F )
 
m
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CHAPITRE 5. ANALYSE MODALE THÉORIQUE 84

La relation entre substituts complexes des paramètres de configuration physique et substituts complexes
des coordonnées modales s’exprime par
 
   
X x φ c B C1  ψ1  C2 ψ2 ) D22y CN ψN  ; (5.102)

D’où :   
 1 1  
X f ∑ Ck ψk  z X x ∑ ω2  ω2 mk
ψk  ψk  T
F (5.103)
k k k
 
 1 ψk  ψk  T 
X ∑ F (5.104)
 k mk ω2k  ω2
Définissons la matrice des compliances B k  par :

1   T
Bk ; ψk  ψk 
mk
c’est-à-dire : 45 798
5 ψ T 1U 8
5 k 8
 5 8
1 5 2U 8
ψkT 1U 2U NU
Bk / ψkT ψkT 22 ψkT } (5.105)
mk ..
6 . :|{
NU
ψkT
45 798
5 ψ T 1 U ψ T 1 U ψ T 1 U ψ T 2 U 22 ψ T 1 U ψ T N U 8
5 k k k k k k 8
5 8
5 8
 5 ψ T 2U ψ T 1U ψ T 2U ψ T 2U 2U
ψkT ψkT
NU 8
1 55 k k k k 8
8
Bk / (5.106)
mk .. .. ..
. . .
6 :
NU 1U NU 2U NU NU
ψkT ψkT ψkT ψkT ψkT ψkT

On peut constater que les composantes du vecteur modal  ψk  sont proportionnelles aux éléments d’une
ligne ou d’une colonne de la matrice des compliances B k  :
K
B1 jk

 I FHHHH B2 jk HHH
H
ψk  ∝ HHH HH
HL (5.107)
..
.
HH M HHHH
HH B
HH N jk HH
HJ H
ou K
Bi1k

 I FHHHH Bi2k HHH


HH
ψk  ∝ HHH HHL  (5.108)
..
.
HH M HHHH
HH B
HH HH
 iNk
JH H
On peut à partir de la définition de la matrice des compliances B k  expliter la relation entre substituts
complexes des réponses et des excitations par :
  
   
B1  B2  BN 
X  $ H ~ F x o 2 D
2
 2
 y
 F  (5.109)
ω1  ω2 ω22  ω2 ω2N  ω2 q

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CHAPITRE 5. ANALYSE MODALE THÉORIQUE 85

ou
Bi j1 Bi j2 Bi jN
Xi Hi j F j o 22 Fj (5.110)
ω21  ω2 ω22  ω2 ω2N ω2 q
Cette équation permet d’expliciter le lien entre domaine fréquentiel et domaine modal :
Bi jk
Hi j  ω *
ω2
∑ ω2 
 (5.111)
k k
  
Dans le cas d’un amortissement proportionnel ( C~ α M  β K  ), on peut démontrer de manière
analogue que le lien entre la transmittance isochrone Hi j et les propriétés modales est donné par :

Bi jk
Hi j  ω * ∑ ω2  ω2 j2ξk ωk ω
(5.112)
k k

Rappelons que le degré d’amortissement réduit ξ k est lié aux coefficients α et β par la relation :

2ξk ωk α βω2k (5.113)

Soulignons par ailleurs que dans le cas d’un amortissement proportionnel, les éléments B i jk de la matrice
des compliances apparaissant dans l’expression (5.112) sont ceux du système non amorti (cf. équation
(5.106)).

5.7 Méthode approchée de détermination d’une pulsatio propre - Quo-


tient de Rayleigh
5.7.1 Définition du quotient de Rayleigh
Considérons un système holonome, conservatif et non amorti en mouvement libre. L’équation du
mouvement s’écrit :    
!
M   ẍ  K  x   0  (5.114)

Si ωk et ψk sont respectivement une valeur propre et son vecteur propre associé, on a la relation directe
suivante entre pulsation propre et vecteur modal :

 T 
ψk   K  ψk  kk
 T  ω2k (5.115)
ψk  M  ψk  mk
 
Si  ψq  est un vecteur approché du vecteur propre ψk  , la fraction  de l’équation précédente n’est plus
égale à ω2k . On définit le quotient de Rayleigh associé au vecteur  ψq  , par :

 T 
  ψq   K   ψq 
R  ψq  $  T  (5.116)
 ψq  M @ ψq 
 
Les vecteurs propres ψk  formant une base de l’espace des configurations, le vecteur  ψq  peut
être décomposé dans cette base :

    
 ψq € c1 ψ1 x22i ck ψk D22y cN ψN $ φ c  (5.117)

Le quotient de Rayleigh peut ainsi être explicité en fonction des coordonnées modales c k (on admettra
avoir normalisé les vecteurs propres de manière à ce que leur masse modale soit unitaire, ce qui a pu être

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CHAPITRE 5. ANALYSE MODALE THÉORIQUE 86

obtenu en divisnat les vecteurs propres initiaux par la racine carrée de leur masse modale) :
  
 T T 
 c   φ  K   φ c 
R  ψq  ! T T !
c  φ M  φ c 
45 2 798 K
5 ω 8 c1
5 1 8
5 .. 8 .
5 . 8 I HFH .. HH
‚ 5 8 H HH c HHH
c1 22 ck 22 cN ƒ ω2k H k HL
.. ..
6 . : .
H HH c M HHH
ω2N HH N HH
45 798 HJ K H
5 1 8 c
5 8 1
5 .. 8 .
5 . 8 I FHH .. HH
‚ 5 8 HH H
c1 22 ck 22 cN ƒ 1 HH ck HHHL
.. ..
6 . :
HH . M HH
1 HH cN HH
HHJ HH
c21 ω21 D22 c2k ω2k 22 c2N ω2N

c21 22 c2k D22y c2N

Or par hypothèse :
ω1 „ ω2 „ 22 „ ωN
ce qui conduit à l’inégalité suivante :

c21 ω21 D22 c2k ω21 D22y c2N ω21  c21 ω2N c22 ω2N D22y c2N ω2N
R  ψ q  (5.118)
c21 22 c2k D22y c2N … … c21 c22 D22y c2N
ou
∑i c2i ω21  ∑i c2i ω2N
2
R  ψq  
∑i ci … … ∑i c2i
Et 
ω21 R  ψq  (5.119) ω2N 
… …
Le quotient de Rayleigh permet donc d’avoir une majoration sur le carré de la première pulsation propre
du système.

5.7.2 Estimation de l’erreur commise sur la première pulsation propre


  
ON peut montrer que si le vecteur  ψq  est ”proche” de ψ1  (ordre1), alors R   ψq   est ”proche”
de ω21 (ordre2).
En effet,
   
 ψq  c1 ψ1 )  c2 ψ2 ) 22 cN ψN 
 c2  cN 
c1 o ψ1 ) ψ2 ) 22 ψN  q ;
c1 c1

ce que l’on peut encore écrire sous la forme condensée :

  N 
 ψq † c1 ‡ ψ1 ) ∑ εk ψk !‰x (5.120)
kˆ 2

εk étant un coefficient petit.

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CHAPITRE 5. ANALYSE MODALE THÉORIQUE 87

Le numérateur du quotient de Rayleigh peut être exprimé par :


 
 T   N   N 
 ψq  K @ ψq G c1 ‡ ψ1  T
∑ εk ψk  T ‰ K  c1 ‡ ψ1 ) ∑ εk ψk !‰
kˆ 2 kˆ 2

 
  N  
c21 Š ψ1 
T
K  ψ1 !‹† c21 ‡ ∑ εk ψk  T ‰ K  ψ1 
kˆ 2

 
 N  N  N 
c21 ψ1  T
K ‡ ∑ εk ψk !‰W c21 ‡ ∑ ε2k ψk  T
‰ K ‡ ∑ ξ2k ψk Q‰
kˆ 2 kˆ 2 kˆ 2

ou encore : 
  N
ψq T  K   ψq  c21 ω21 c21 ∑ ε2k ω2k  (5.121)
kˆ 2
 
 T
étant donné que ψk  K  ψkO x ω2k δkk. ( 1, si k k O , et 0 si k 0 k O .
Un raisonnement identique donne pour le dénominateur du quotient de Rayleigh :

 T  N
 ψq  M   ψq  c21 c21 ∑ ε2k (5.122)
kˆ 2

Le quotient de Rayleigh vaut donc :

 ω21 ∑Nkˆ 2 ε2k ω2k


R  ψq 
1 ∑Nkˆ 2 ε2k

N N
Π2
‡ ω1 ∑ ε2k ω2k ‰ ‡ 1 ∑ ε2k ‰
kˆ 2 kˆ 2

d’où on tire :  P
R  ψq * ω21 0 ε2k R (5.123)
Si le premier mode propre est approché à partir d’un vecteur d’essai dont les coordonnées modales
des autres modes correspondnet à une erreur de l’ordre 10%, l’implication de chacune des ces erreurs sur
le quotient de Rayleigh sera de l’ordre de 1%.

5.7.3 Interpretation énergétique du quotient de Rayleigh


Le quotient de Rayleigh peut être relié à l’énergie potentielle et à l’énergie cinétique du système.
En effet, l’énergie potentielle V et l’énergie cinétique T , dans le cas d’un système holonome-scléronome
linéaire ou linéarisé, s’expriment par :

1  T y
V q K q
2 
1  T 
T  q̇  M   q̇ 
2
Si on considère un mouvement oscillatoire de pulsation ω où tous les points vibrent en phase ou en
opposition de phase, le vecteur des paramètres de configuration x  s’écrit :
 
x -  ψq  cos  ωt φ 

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CHAPITRE 5. ANALYSE MODALE THÉORIQUE 88

L’énergie potentielle devient :



1  T

V ψq  cos  ωt φ  K  ψq  cos  ωt φ  (5.124)
2

1  T

ψq  K  ψq  cos2  ωt φ  (5.125)
2
L’énergie potentielle maximale du système où tous les points sont  en phase ou en opposition de phase
selon une déformée maximale correspondant au vecteur d’essai ψq correspond à :

1  T 
Vmax  ψq  K @ ψq ; (5.126)
2
D’autre part, l’énergie cinétique du système vaut :

1  T 
T   ψq  ω sin  ωt φ  M  ψq  ω  sin  ωt φ 2 (5.127)
2

1  T 
 ψq  M ~ ψq  ω2 sin2  ωt φ  (5.128)
2
Par conséquent, l’énergie cinétique maximale correspond à :

ω2  T 
Tmax  ψq  M   ψq   (5.129)
2

On peut alors exprimer le quotient de Rayleigh R  ψq  par :

 T 
  ψq   K   ψq  2Vmax Vmax
R  ψq *   (5.130)
T
 ψq  M @ ψq  2 Tmax ( ω2 Tmax ( ω2

Il est utile de remarquer que cette propriété pourra être utilisée pour déterminer un ordre de grandeur
de la première fréquence propre d’un système continu unidimensionnel. Ainsi par exemple, dans le cas
d’une poutre en flexion simple, l’énergie cinétique T et l’énergie potentielle V s’expriment par

L 2
1 dy
T ρS o dx (5.131)
2 0 dt q
2
1 L d2y
V EI o dx (5.132)
2 0 dx2 q
(5.133)

avec ρ : la masse volumique, S : la section, E : le module d’Young, I : le moment d’inertie géométrique


équatorial, L : la longueur de la poutre et y y  x  : la déformée.

5.7.4 Application du quotient de Rayleigh


Reprenons l’exemple du bâtiment à trois étages pour lequel dans la section 5.4.2, les trois pulsations
propres du système ont été déterminées :

ω21 0  198 ω20


ω22 1  555 ω20
ω23 3  246 ω20 
k
Rappelons qu’on avait défini ω20 m, k étant la raideur inter-étage, et m, étant la masse de chaque étage.

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CHAPITRE 5. ANALYSE MODALE THÉORIQUE 89

Nous avons par ailleurs démontré que les vecteurs propres associés à ces différentes pulsations
propres sont :

ψ1  T 1  1  80 2  24 

ψ2  T 1  0  45  0  80 

ψ3  T 1 / 1  25  0  55 

Recherchons une approximation de la première pulsation propre ω 1 en appliquant la méthode du quotient


de Rayleigh.
 T
1. Si le vecteur d’essai est  ψq  1 1 1  , on obtient :
7 4 K
  k 02k I 1
 T 
 ψq  K   ψq   1 1 1  6  k
2k  k : F 1 k
ML
 k k
0 1
J
4 7 K
 m 0 0 I 1
 T 
 ψq  M  ψq € C 1 1 1  6 0 m 0 : F 1 L 3m
M
0 0 m 1
J
Par conséquent, le quotient de Rayleigh vaut dans ce cas :

 T 
  ψq   K   ψq 
R  ψq   T 
 ψq  M  ψq 
k ω20
0  3333 ω20 & 0  198 ω20  valeur exacte 
3m 3
 T
2. Si le vecteur d’essai est  ψq  1 2 3  , on obtient :
4 7 K
 2k  k 0 I 1
 T 
 ψq  K   ψq † C 1 2 3  6  k 2k  k : F 2 L 3k
M
0  k k 3
J
4 7 K
 m 0 0 I 1
 T 
 ψq  M   ψq   1 2 3  6 0 m 0 : F 2 L 14m
M
0 0 m 3
J
Le quotient de Rayleigh vaut dans ce cas :

 T 
  ψq   K   ψq 
R  ψq   T 
 ψq  M  ψq 
3k 3 2
ω 0  21 ω20 & 0  198 ω20  valeur exacte 
14m 14 0

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