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L’expérience, c’est ce qui nous rend capables de reconnaı̂tre une erreur quand nous la recommençons.
F RANKLIN J ONES
5.1 Généralités
Considérons un système à Nddl holonome, conservatif (toutes les forces dérivent d’un potentiel et
toutes
les liaisons sont sans pertes) et non amorti (matrice des amortissements nulle). Désignons par
q , le vecteur des paramètres de configuration. L’équation du mouvement libre, après linéarisation
éventuelle, s’écrit :
M q̈
K q
0 (5.1)
Intéressons-nous aux solutions particulières de cette équation dans laquelle tous les paramètres de confi-
guration du système vibrent en phase ou en opposition de phase. Ces solutions particulières peuvent se
mettre sous la forme :
q t ψ cos ωt φ
q̇ t ψ ω sin ωt φ (5.2)
q̈ t ψ ω2 cos ωt φ
où ψ est un vecteur qui décrit la forme de la vibration et ne dépend pas explicitement du temps. Si on
remplace ces différentes expressions
dans l’équation du mouvement (5.1), on aboutit à la relation :
ω2 M ψ cos ωt φ K ψ cos ωt φ 0 (5.3)
Cette dernière expression peut encore s’écrire
:
ω2 M K ψ cos ωt φ 0 (5.4)
Cette équation devant être valable t, celle-ci se réduit à l’équation algébrique :
K ω2 M ψ 0 (5.5)
Ce système d’équations algébriques admet des
solutions
non triviales pour autant que :
det K ! ω2 M "# 0 (5.6)
Soit λk $ ω2k une des racines de cette équation algébrique (λ k est une valeur propre et ωk une pulsation
propre). Si ψk est le vecteur propre associé
à la valeur propre
λ k , on peut écrire :
K ψk % λk M ψk (5.7)
Compte tenu de la linéarité de l’équation (5.7), le vecteur propre ψk est défini à une constante mul-
tiplicative près. ψk représente la déformée selon laquelle les points vibrent en phase ou en opposi-
tion de phase. L’ensemble valeur propre λ k , pulstaion propre ωk et vecteur propre ψk représente les
caractéristiques modales du système.
70
CHAPITRE 5. ANALYSE MODALE THÉORIQUE 71
.
ainsi que la raideur modale par
T
ψk K ψk $ kk mk ω2k
on obtient
ψk T K ψk kk
λk ω2k (5.13)
ψk T M ψk mk
D’après les définitions et la propriété d’orthogonalité vues dans la section précédente, on a les relations
suivantes :
T
ψk M ψk $ mk
T
ψk K ψk $ kk
(5.19)
ψk T M ψk. , 0
ψk T K ψk. , 0
Ces différentes expressions permettent d’écrire les deux relations matricielles suivantes :
45 798
5 .. 8
5 . 8
5 8
T
φ M φ/ mk (5.20)
6 :
..
.
et 45 798
5 .. 8
5 . 8
5 8
φ T K φ; kk (5.21)
6 :
..
.
Il existe plusieures méthodes pour normaliser les vecteurs modaux ψk étant donné que ceux-ci sont
définis à une constante multiplicative près :
< Normalisation avec une composante unitaire : on peut par exemple fixer la première composante
à 1 et diviser toutes les composantes du vecteur modal ψk par cette première composante.
< Normalisation en divisant toutes les composantes par la masse modale m
k
< Normalisation en divisant toutes les composantes par la racine carrée de la masse modale = m
k
ψk
ψkn - (5.22)
= mk
Et :
T
φn M φn ; I (5.24)
et 45 798
5 .. 8
5 . 8
5 8
T
φn K φn ; ω2k (5.25)
6 :
..
.
où K
c1 I
..
c G
. LH $ FH (5.29)
M
cN
HJ H
Etant
que les composantes de Φ ne dépendent pas explicitement du temps, on peut écrire que
donné
ẍ N Φ c̈ . Le changement de base (5.28) permet de récrire l’équation du mouvement (5.26) de la
manière suivante :
M φ c̈ K φ c %C
f (5.30)
Si on multiplie cette équation à gauche par Φ T , on aboutit à la relation :
Φ T M φ c̈ Φ T K φ c B Φ T
f (5.31)
Et 45 798 45 798
5 .. 8 5 .. 8
5 . 8 5 . 8
5 8 5 8
mk c̈ kk c B φ T
f ) (5.32)
6 : 6 :
.. ..
. .
Les équations différentielles sont ainsi découplées et on peut déterminer les N coordonnées modales c i
en résolvant les N équations différentielles découplées suivantes :
m1 c̈1 k1 c1 ψ1 T
f
T
m2 c̈2 k2 c2 ψ2
f
..
.
T
mN c̈N kN cN ψN
f )
Les conditions initiales se rapportant aux coordonnées modales peuvent être exprimées à partir des
conditions initiales dans le domaine physique par
45 798
5 .. 8
5 . 8
5 8
T !
c0 - 1 ( mk Φ M x0 (5.33)
6 :
..
.
45 798
5 .. 8
5 . 8
5 8
T
c˙0 - 1 ( mk Φ M x˙0 (5.34)
6 :
..
.
k'2 k'3
m1 m2 m3
k1 k2 k3 f(t)
F IG . 5.1 – Système à ressorts
Cette dernière relation devant être vérifiée t, on aboutit à l’équation aux valeurs propres suivante :
P 2
K ω M R ψ
0
; (5.39)
K λ M ψ
0
ω1 = 2
ω2 2
ω3 = 6
HH ψ1T 3 U M HH
HHJ HH
on aboutit au système linéaire suivant :
1U 2U
ψ1T ψ1T 0
2U 3U
ψ1T ψ1T 0 (5.44)
1U 2U 3U
ψ1T 2ψ1T ψ1T 0
Notons que ces trois équations ne sont pas linéairement indépendantes étant donné que le déterminant de
l’expression (5.41) est nul.
Une composante peut être choisie de façon arbitraire, par exemple la première égale à 1, ce qui
conduit à une solution du système (5.44), définie à une constante multiplicative près :
1U
ψ1T 1
2U
ψ1T 1 (5.45)
3U
ψ1T 1
On peut par exemple normaliser ce vecteur modal ψ1 en le divisant par la racine carrée de sa masse
modale. La masse modale vaut
45 798 Z\[
5 0 5 0 0 8 1 [[
5 8
T
m1 ψ1 M ψ1 -D 1 1 1 0 1 0 1 2 (5.46)
6 :WVX ]
X
0 0 0 5 XY 1
Et Z\[
1 ( = 2 [[
ψ1
ψ1normalisé 1( = 2 (5.47)
= 2 VX ]
X
XY 1( = 2
Un raisonnement analogue permet de déterminer les deux autres vecteurs modaux ψ2 et ψ3 . On peut
dès lors en déduire la matrice modale Φ :
45 798
5 1( = 2 1 1 ( = 2 88
5
Φ^ 1( = 2 0 1( = 2 (5.48)
6 :
1( = 2 1 1( = 2
1er mode
2eme mode
3eme mode
c̈1 2 c1 ` 1 F t
2
I
FHH c̈2 4 c2 a F t (5.51)
H
` 1 F t
HH c̈3 6 c3
2
JH
auquel il faut ajouter les conditions initiales (les masses modales des vecteurs normalisés étant unitaires) ;
! !
c0 , Φ T M x0
(5.52)
c˙0 , T
Φ M ẋ0
x (t)
m 3
3
k
3
m x (t)
2 2
k
2
x (t)
m 1
1
x (t) k
S 1
λ3 3 246 ω20
ω1 ω0 = 0 198
ω2 ω0 = 1 555 (5.58)
ω3 ω0 = 3 246
0 80 M H
HH HH 0 55
M
HH
HJ HH HJ H
Les trois modes de vibration du bâtiment sont représentés dans la figure 5.4 :
En passant dans le domaine modal par le biais de ma trice modale Φ ,
x - Φ c # (5.66)
et en multipliant à gauche par Φ T , l’équation (5.65), on arrive à :
T T
Φ M Φ c̈ Φ K Φ c -D
0 (5.67)
pour k variant de 1 à N, on obtient l’équation algébrique suivante pour chaque équation différentielle
(après division par la masse modale m k faisant apparaı̂tre le rapport kk ( mk ω2k :
ou : P
p2 ω2k R Ck p # pck0 ċk0 (5.71)
Cette dernière équation permet de déterminer la transformée de Laplace C k p de chaque coodonnée
modale :
p ċk0
Ck p # 2
ck0 (5.72)
p ωk
2 p ω2k
2
Ck cos ωk t φk
ξ k ωk t
ck t * Ck e m cos nio ωk p 1 ξ2k q t φk r (5.85)
ωk p I m2 λk R e2 λk (5.89)
R e λk
ξk (5.90)
I m2 λk R e2 λk
Plaçons nous dans le cas particulier d’un système conservatif non amorti soumis à une excitation
f . Le système d’équations différentielles s’exprime par :
!
M ẍ K x
f ) (5.91)
Supposons que les excitations
f soient sinusoı̈dales de même pulsation ω :
K K
K F e jθ1 e jωt F
F1 cos ωt θ1 1 1
x
X e jωt R e (5.94)
ẍ u ω2
X e jωt R e (5.95)
En passant dans le domaine modal, grâce à la liaison assurée par la matrice modale Φ entre les substituts
complexes des paramètres de configuration X et les substituts complexes des coordonnées modales C
X t Φ
C (5.96)
La relation entre substituts complexes des paramètres de configuration physique et substituts complexes
des coordonnées modales s’exprime par
X x φ c B C1 ψ1 C2 ψ2 ) D22y CN ψN ; (5.102)
D’où :
1 1
X f ∑ Ck ψk z
X x ∑ ω2 ω2 mk
ψk ψk T
F (5.103)
k k k
1 ψk ψk T
X ∑
F (5.104)
k mk ω2k ω2
Définissons la matrice des compliances B k par :
1 T
Bk ; ψk ψk
mk
c’est-à-dire : 45 798
5 ψ T 1U 8
5 k 8
5 8
1 5 2U 8
ψkT 1U 2U NU
Bk / ψkT ψkT 22 ψkT } (5.105)
mk ..
6 . :|{
NU
ψkT
45 798
5 ψ T 1 U ψ T 1 U ψ T 1 U ψ T 2 U 22 ψ T 1 U ψ T N U 8
5 k k k k k k 8
5 8
5 8
5 ψ T 2U ψ T 1U ψ T 2U ψ T 2U 2U
ψkT ψkT
NU 8
1 55 k k k k 8
8
Bk / (5.106)
mk .. .. ..
. . .
6 :
NU 1U NU 2U NU NU
ψkT ψkT ψkT ψkT ψkT ψkT
On peut constater que les composantes du vecteur modal ψk sont proportionnelles aux éléments d’une
ligne ou d’une colonne de la matrice des compliances B k :
K
B1 jk
I FHHHH B2 jk HHH
H
ψk ∝ HHH HH
HL (5.107)
..
.
HH M HHHH
HH B
HH N jk HH
HJ H
ou K
Bi1k
ou
Bi j1 Bi j2 Bi jN
Xi Hi j F j o 22 Fj (5.110)
ω21 ω2 ω22 ω2 ω2N ω2 q
Cette équation permet d’expliciter le lien entre domaine fréquentiel et domaine modal :
Bi jk
Hi j ω *
ω2
∑ ω2
(5.111)
k k
Dans le cas d’un amortissement proportionnel ( C~ α M β K ), on peut démontrer de manière
analogue que le lien entre la transmittance isochrone Hi j et les propriétés modales est donné par :
Bi jk
Hi j ω * ∑ ω2 ω2 j2ξk ωk ω
(5.112)
k k
Rappelons que le degré d’amortissement réduit ξ k est lié aux coefficients α et β par la relation :
Soulignons par ailleurs que dans le cas d’un amortissement proportionnel, les éléments B i jk de la matrice
des compliances apparaissant dans l’expression (5.112) sont ceux du système non amorti (cf. équation
(5.106)).
Le quotient de Rayleigh peut ainsi être explicité en fonction des coordonnées modales c k (on admettra
avoir normalisé les vecteurs propres de manière à ce que leur masse modale soit unitaire, ce qui a pu être
obtenu en divisnat les vecteurs propres initiaux par la racine carrée de leur masse modale) :
T T
c φ K φ c
R ψq ! T T !
c φ M φ c
45 2 798 K
5 ω 8 c1
5 1 8
5 .. 8 .
5 . 8 I HFH .. HH
5 8 H HH c HHH
c1 22 ck 22 cN ω2k H k HL
.. ..
6 . : .
H HH c M HHH
ω2N HH N HH
45 798 HJ K H
5 1 8 c
5 8 1
5 .. 8 .
5 . 8 I FHH .. HH
5 8 HH H
c1 22 ck 22 cN 1 HH ck HHHL
.. ..
6 . :
HH . M HH
1 HH cN HH
HHJ HH
c21 ω21 D22 c2k ω2k 22 c2N ω2N
c21 22 c2k D22y c2N
Or par hypothèse :
ω1 ω2 22 ωN
ce qui conduit à l’inégalité suivante :
c21 ω21 D22 c2k ω21 D22y c2N ω21 c21 ω2N c22 ω2N D22y c2N ω2N
R ψ q (5.118)
c21 22 c2k D22y c2N
c21 c22 D22y c2N
ou
∑i c2i ω21 ∑i c2i ω2N
2
R ψq
∑i ci
∑i c2i
Et
ω21 R ψq (5.119) ω2N
Le quotient de Rayleigh permet donc d’avoir une majoration sur le carré de la première pulsation propre
du système.
N
ψq c1 ψ1 ) ∑ εk ψk !x (5.120)
k 2
N
c21 ψ1
T
K ψ1 ! c21 ∑ εk ψk T K ψ1
k 2
N N N
c21 ψ1 T
K ∑ εk ψk !W c21 ∑ ε2k ψk T
K ∑ ξ2k ψk Q
k 2 k 2 k 2
ou encore :
N
ψq T K ψq c21 ω21 c21 ∑ ε2k ω2k (5.121)
k 2
T
étant donné que ψk K
ψkO x ω2k δkk. ( 1, si k k O , et 0 si k 0 k O .
Un raisonnement identique donne pour le dénominateur du quotient de Rayleigh :
T N
ψq M ψq c21 c21 ∑ ε2k (5.122)
k 2
N N
2
ω1 ∑ ε2k ω2k 1 ∑ ε2k
k 2 k 2
d’où on tire : P
R ψq * ω21 0 ε2k R (5.123)
Si le premier mode propre est approché à partir d’un vecteur d’essai dont les coordonnées modales
des autres modes correspondnet à une erreur de l’ordre 10%, l’implication de chacune des ces erreurs sur
le quotient de Rayleigh sera de l’ordre de 1%.
Il est utile de remarquer que cette propriété pourra être utilisée pour déterminer un ordre de grandeur
de la première fréquence propre d’un système continu unidimensionnel. Ainsi par exemple, dans le cas
d’une poutre en flexion simple, l’énergie cinétique T et l’énergie potentielle V s’expriment par
L 2
1 dy
T ρS o dx (5.131)
2 0 dt q
2
1 L d2y
V EI o dx (5.132)
2 0 dx2 q
(5.133)
Nous avons par ailleurs démontré que les vecteurs propres associés à ces différentes pulsations
propres sont :
ψ1 T 1 1 80 2 24
ψ2 T 1 0 45 0 80
ψ3 T 1 / 1 25 0 55