Focus sur le en 2001, pour aller se battre aux côtés du Parti des de plusieurs siècles : les habitants de Korba, au nord-
travailleurs du Kurdistan. A travers Al-Anfal, il s’est est de la Tunisie, se transmettent oralement les contes
documentaire suisse : attelé à décrire les massacres perpétrés contre le peu- autour de l’Ogresse, personnage mythique qui hante
un programme ple kurde par le régime Bass irakien. leur imaginaire et leur quotidien. Croisement des
cultures donc, à travers le conte oriental. Les Mille et
éclectique Dans la lignée du documentaire suisse en prise directe Une Nuits, Aladin, Sinbad le Marin ne constituent-ils
avec une réalité sociale spécifique, Sweeping Addis. pas le pan de littérature orientale le mieux ancré dans
Au premier abord cette poignée de documentaires suis- Corinne Kuenzli dresse quatre portraits, touchants et l’imaginaire collectif du monde occidental ?
ses sélectionnée au FIFOG semble éclectique, voir dé- délicats d’Ethiopiennes évoluant dans la pauvreté et Sofiane Bouchaïb
Coordinateur général du FIFOG
routante. Où est la ligne directrice ? Ce focus répond-il l’insécurité de la vie urbaine à Addis Abeba.
à une thématique ? La cohérence de cette sélection,
c’est justement tout l’esprit du Festival International Entre deux mondes : histoire d’une intégration réussie,
du Film Oriental de Genève. C’est le croisement des de Yusuf Yesilöz, écrivain et cinéaste kurde d’Anatolie
regards, des cultures et des destins qu’il tente de mettre centrale établi à Winterthur, retrace l’itinéraire de Güli
en relief. Dogan, originaire d’un village kurde de Turquie. Arri-
vée en Suisse à l’âge de 9 ans, cette dernière raconte
La Suissesse Paulette Magnenat, dans Abderazak avec ouverture et chaleur l’histoire parfois difficile de
Hamouda, filme le calligraphe tunisien et genevois sa migration et de son intégration.
d’adoption, A. Hamouda pendant que Mano Khalil,
cinéaste kurde de Syrie établi à Berne, retrace dans Enfin, L’Ogresse produit par la Télévision suisse ro-
Davîdê Tolhildan, le parcours du jeune Suisse David mande en 1977 et réalisé par le Suisse Pierre Barde et
Rouiller, abandonnant sa famille d’intellectuels aisée, le Tunisien Nacer Khémir, évoque une pratique vieille