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Introduction
Au Maroc, la fiscalité s’impose comme une préoccupation majeure de l’Etat et des
entreprises. En effet, depuis le début du 20ème siècle, l’impôt est la source principale
de financement de l’Etat et l’instrument essentiel de la politique économique
et sociale. L’impôt permet de couvrir les dépenses publiques et d’assurer une certaine
redistribution de la richesse pour maintenir la paix sociale et favoriser le
développement humain.
Pour l’entreprise, la fiscalité occupe aussi une place de choix en raison de son
implication dans la quasi-totalité des décisions de gestion et de son incidence sur la
compétitivité, d’où l’intérêt d’appréhender cette discipline.
C’est, en partie, l’objet du cours de ce semestre relatif à la fiscalité de l’entreprise qui
va porter, après avoir clarifié les concepts clés de cette discipline (partie 1), sur
l’Impôt sur les Sociétés (Partie 2) et la Taxe sur la Valeur Ajoutée (partie 3).
ENCG-FES/Fiscalité de l’entreprise S4/ Professeur H. BENYAMNA 3
Partie I
Concepts de base de la fiscalité
I) Définition de l’impôt
II) Les variantes de l’impôt
1- La taxe
2- La redevance
3- La taxe parafiscale
III)La classification des impôts
1- Le critère économique
2- Le critère fonctionnel
3- Le critère administratif
4- Le critère technique
IV) La technique fiscale
1- Le champ d’application de l’impôt
2- L’assiette de l’impôt
3- La liquidation de l’impôt
4- Le recouvrement de l’impôt
ENCG-FES/Fiscalité de l’entreprise S4/ Professeur H. BENYAMNA 4
3- Rôle de la fiscalité
Plusieurs rôles sont assignés à la fiscalité :
Pour apprécier l'intérêt de la fiscalité pour l'entreprise, parmi les critères qu’on peut
retenir : le cycle de vie de l'entreprise. Ce cycle s’étend selon trois phases :
Outre les aspects financiers, et économiques, les promoteurs de tout projet de création
d'entreprise s'intéressent aux aspects fiscaux comme les exonérations possibles et les
démarches obligatoires sans lesquelles, il y a risque de sanctions.
Une fois l'entreprise prend son élan, les responsables du dossier fiscal doivent
s'intéresser à l'impact de la charge fiscale sur les paramètres clés de l'activité tels que
les prix de vente, les bénéfices, les prix de revient, etc… Ainsi qu'au suivi des
déclarations fiscales, les relations avec l'administration fiscale…etc.
Même quand une entreprise montre les signes de difficultés et les risques de cessation,
le volet fiscal y est présent : les conditions d'avoir le quitus fiscal pour les associés, la
radiation des registres du fisc, les conditions de taxation de certains éléments tels que
les plus-values…Etc.
Revenu agricole IA
Pour dépasser ces inconvénients, une réforme fiscale dont les principes ont été
énoncés par la loi cadre du 23 avril 1984 a été adoptée.
Cette réforme fiscale structurelle s’est fixée pour principaux objectifs :
ENCG-FES/Fiscalité de l’entreprise S4/ Professeur H. BENYAMNA 7
Concrètement, l’application de cette réforme a débuté en 1986 par la TVA qui s’est
substituée à la taxe sur les produits et la taxe sur les services (TPS).
En 1987, la loi de finances a instauré l’impôt sur les sociétés en remplacement de :
Par contre en 1989, un Dahir vient d’instituer l’impôt général sur le revenu à la place
de prélèvement sur traitement et salaire, la taxe urbaine pour les revenus locatifs,
l’impôt agricole, la contribution complémentaire, la participation à la solidarité
nationale et la taxe sur les produits des actions et parts sociales et revenus assimilés.
- D’une part, elle est globale par le fait de la réforme de 1984 introduisant les
impôts synthétiques à savoir la TVA, l’IS et l’IR.
- D’autre part elle est cédulaire par le fait de la persistance de certaines
catégories de revenus ou opérations tels que : l’impôt des patentes, taxe
d’habitation, taxe des services communaux et les droits de conservations
foncières…etc.
3) Le champ de la fiscalité marocaine
Les prélèvements à caractère fiscal recouvrent un champ assez vaste compte tenu de
l'entité qui bénéficie des recettes procurées par ces prélèvements, qu'elles soient de
type direct ou indirect. A ce titre trois niveaux peuvent être mis en relief :
ENCG-FES/Fiscalité de l’entreprise S4/ Professeur H. BENYAMNA 8
Ce volet concerne les grandes catégories d'impôts telles que l'impôt sur les sociétés,
l'impôt sur le revenu, les droits de douanes, etc.…
Pour donner les moyens aux collectivités locales, le législateur leur a consacré la
possibilité de bénéficier de prélèvements fiscaux. Il s’agit des taxes telles que :
- La taxe d’habitation,
- La taxe des services communaux,
- La taxe sur les terrains non bâtis,
- La taxe sur les spectacles…etc.
-
c- Fiscalité au profit de certaines entités publiques
CHAPITRE II
ETUDE TECHNIQUE DE L’IMPÔT
I) Définition de l’impôt
« L'impôt est un prélèvement pécuniaire opéré auprès des contribuables, par voie
d'autorité, à titre définitif, et sans contrepartie, en vue de la couverture des charges
publiques. »
L’appellation d’impôts varie selon la raison ayant occasionné son paiement. Ainsi on
peut parler de :
1. La taxe
A la différence de l’impôt qui n’a pas de contrepartie direct, la notion de taxe a trait à
une somme perçue lors de la fourniture du service. Les recettes des taxes sont affectées
au budget communal afin de réaliser des investissements sociaux tel que la taxe
d’habitation et celle des services communaux.
2. La redevance
Contrairement à l’impôt, la redevance s’apparente à un prix. Elle peut être définie
comme étant le prix demandé directement à l’usager en contrepartie du service qui lui
est personnellement rendu tel que la redevance téléphonique.
3. La taxe parafiscale
Les taxes parafiscales sont des prélèvements perçus dans un intérêt économique ou
social au profit d’une personne morale de droit public ou privé autre que l’Etat et les
collectivités locales. C’est un prélèvement dont le revenu est réservé au budget de
certains organismes pour mener une action précise tel que la taxe de la formation
professionnelle.
1- Le critère économique :
a. Impôt sur le revenu : la matière imposable est le revenu acquis par le
contribuable. En effet, tout salarié, toute personne exerçant une activité
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2- Le critère fonctionnel:
3-Critère administratif :
4- Le critère technique :
a- L’impôt réel/personnel
Impôt réel : (neutre) c’est un impôt qui ne prend pas en considération la situation
personnelle du contribuable. Il tient compte exclusivement de la matière imposable
(ou nature des opérations). Exemple : TVA, droit de douane…Ainsi, c’est un
impôt objectif car il s’attache à l’objet et non pas au sujet ;
Impôt personnel : c’est impôt subjectif qui prend en considération la faculté
contributive et la situation personnelle (familiale) des contribuables.
Exemple : L’I.R.
Impôt proportionnel :C’est un impôt dont le taux est fixé alors que la base
imposable est variable. Il est obtenu par l’application d’un taux fixe à la base
d’imposition. Exemple : IS = B x T.
Impôt progressif : le taux de cet impôt varie en fonction de la base imposable tel
que L'I..R.
c- L’impôt spécifique/ad valorem
Impôt spécifique : il est établi en fonction de la valeur de la matière imposable, en
fonction de la quantité de celle-ci. Il est exprimé par rapport à l'unité la plus
commode de la matière imposable concertée.L’unité de mesure peut être le
nombre, le poids, la surface, la longueur des objets soumis à l’impôt ou le volume.
Exemple : X DH par tonne exportée, X DH par Hectolitre d’huile …
L’impôt ad valorem : Il atteint la matière imposable, non dans son unité, mais
dans sa valeur et se traduit par un pourcentage de cette valeur(qui est une base
d’imposition). La base de l’impôt ad valorem est exprimée en valeur
monétaire.L’impôt ad valorem est un impôt assit sur la valeur (DH) de la matière
imposable.
Exemples :l’IS et l’IR.
IV : La technique fiscale
Il s’agit ici d’examiner la procédure d’imposition. En effet, pour déterminer et payer le
montant de l’impôt, il faut passer par 4 étapes essentielles d’une façon successive à
savoir : la définition du champ d’application, le calcul de l’assiette, la liquidation de
l’impôt et enfin son recouvrement.
1- Le champ d’application
Définir le champ d’application consiste à définir:
Les personnes imposables;
Les opérations imposables;
Les règles de territorialité.
2- L’assiette :
Il s’agit de déterminer la base qui sert pour la liquidation de l’impôt. Pour ce faire,
trois méthodes sont généralement utilisées :
La méthode directe: l’assiette est déterminée avec le maximum de précision
en utilisant les principes comptables et fiscaux tel que l’IS ;
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3- La liquidation de l’impôt :
Il s’agit de calculer le montant de l’impôt dû. On applique le plus souvent à la base:
- Un taux (calcul de la TVA et de l’impôt sur les sociétés)
- Un barème en cas d’impôt progressif (calcul de l’impôt sur le revenu)
-
4- Le recouvrement de l’impôt:
C’est le paiement de l’impôt à l’administration fiscale. Généralement trois méthodes
sont utilisées :
Le versement spontané des redevables. C’est le cas des impôts où les
redevables ont eux-mêmes calculé le montant (Exemple : TVA);
La retenue à la source : L’impôt est prélevé à la source du revenu ;
Le recouvrement par voie de rôle : Le "Recouvrement par voie de rôle"
désigne le fait qu'une liste de contribuables est établie préalablement au
recouvrement de l'impôt. Exemple : La taxe professionnelle.
Il s’agit donc de l’émission par le trésor d’un avis d’imposition établi aux
redevables à partir des « rôles » administratifs.
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Partie II
L’impôt sur les sociétés :
L’IS
CHAPITRE I
Champ d’application de l’Impôt sur les sociétés
Remplaçant l’impôt des bénéfices professionnels (IBP), l’impôt sur les sociétés (l’IS)
a été instauré au Maroc par la loi n° 24-86 promulguée par le Dahir n° 1-86-239 du 31
Décembre 1986 et publiée au bulletin officiel (B.O.) n° 3873 du 21 Janvier 1987.
Ces trois sociétés peuvent opter pour l'I.S dès leur constitution ou au cours de leur
existence1. Cette option est irrévocable. Donc elle est définitive.
1
Ces sociétés ne sont pas soumises à l'impôt sur les sociétés sauf si elles optent expressément pour cet
impôt soit au moment de leur constitution soit après. Dans le 1 er cas elles doivent le mentionner sur
leur déclaration d'existence. Dans le 2ème elles doivent faire une demande à l'administration locale des
impôts directs et taxes assimilées du lieu de leur siège social ou de leur principal établissement dans
les trois premiers mois de l'exercice à partir duquel elles décident d'opter pour l’IS.
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Les exonération et réductions temporaires en matière d’IS prévu par l’article 6 du CGI
concernent :
CHAPITRE II
La base imposable de l’IS
I) Mécanismes du passage du résult1at comptable au résultat fiscal
II) Analyse fiscale des charges
1- Conditions générales de déductibilité fiscale des charges
2- Analyse des différentes charges
III) Analyse fiscale des produits
IV) Le report déficitaire
V) Les amortissements différés
CAS de synthèse
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Cas de synthèse
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CHAPITRE II
La base imposable de l’IS
Le résultat fiscal constitue la base imposable de l’IS. Il est établi à partir du résultat
comptable auquel on applique certaines règles fiscales qui sont, théoriquement,
indépendantes des règles comptables. Il en résulte que le résultat comptable et le
résultat fiscal sont différents dans la majorité des cas.
La tenue d’une comptabilité régulière est obligatoire en vue d’établir le compte produit
et charges qui fait dégager le résultat avant impôt (le résultat comptable).
2- Application :
Exercice N°1
Une société anonyme a réalisé au titre de l’exercice 2019 un résultat avant impôt de
600 000 DH. L'analyse des produits et charges comptabilisés, fait ressortir les
renseignements suivants:
TAF : Quel est le montant du résultat fiscal de cette société pour l’exercice 2019 ?
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Pour que les charges soient déductibles fiscalement, il faut qu’elles remplissent
certaines conditions :
Les charges qui ne respectent pas ces règles sont appelés non déductibles et donc
sont reprises extra-comptablement comme réintégrations.
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b- Application
Exercice n°2
La Société « Media » a réalisé en N un bénéfice comptable avant impôt
de 310 000 DH. Les produits comptabilisés et non imposables s’élèvent à
55 000 DH. Parmi les dépenses comptabilisées, les éléments suivants sont soumis à
votre appréciation :
1. Marchandises reçues non encore payées à la fin de l’exercice 120 000
TAF :
1- Analyser, sur le plan fiscal, chacune des dépenses présentées dans le tableau
ci-dessus (réponses brièvement et clairement justifiées).
2- Calculer le résultat fiscal de la société « MEDIA » pour l’exercice N ?
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a) Conditions de déduction
Les rémunérations directes et indirectes sont admises en déduction des résultats dans
la mesure où elles correspondent à un travail effectif, et qu’ellesne soient pas
excessivespar rapport travail rendu.
Remarque1 : Les rémunérations allouées aux dirigeants des sociétés soumises à l’IS
sont déductibles du résultat fiscal à condition qu’elles n'excèdent pas la rétribution
normale des fonctions exercées par les intéressés.
Remarque 2 : Les sommes versées, avant l’impôt sur les sociétés, et correspondant à
une « Participation aux bénéfices de la société », 2 cas peuvent se présenter :
Les sommes distribuées au personnel dirigeant (donc non salarié) ne sont pas
déductibles car elles ne sont pas considérées comme charges;
Les sommes distribuées à un salarié sont déductibles car elles sont considérées
comme charges salariales(En effet, il s’agit d’un complément de salaire
imposable en matière d’IR).
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c) Application
Exercice N°3
Vous êtes assistant comptable d’une société soumise à l’IS. Il vous est demandé
d’étudier différentes dépenses (montants en DH) qui sont susceptibles d’entraîner des
réintégrations pour pouvoir déterminer le résultat fiscal de cette société :
Nature et montants (en DH) des charges
1- Salaire de gérant unique d ’une SARL : 120 000
2- Salaire du fils du directeur (stage de 2 mois) : 6000
3- Salaire de l’épouse du directeur qui se présente rarement dans la société : 80 000
4- Salaire d’un agent de sécurité non déclaré : 24 000
5- Frais du stage à l’étranger des cadres de l’Entreprise : 150 000
6- Cotisations patronales à la CNSS : 35 000
TAF : Quel est le sort fiscal des charges ci-dessus ? (réponses brèves et claires)
Impôts déductibles
Taxe professionnelle ;
Taxe d’habitation ;
Taxe des services communaux ;
Taxe de voirie : pour ceux qui utilisent les voies publiques, exemple : café,
restaurant…
Vignettes automobiles ;
Droits de timbres ;
Droits de douanes : sauf s’il s’agit DD/immobilisation ;
Droits d’enregistrement si comptabilisés parmi les charges.
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Remarque :
Les droits de douane relatifs à l’importation d’une immobilisation sont à ajouter
au coût d’acquisition de ladite immobilisation. Donc ces droits ne sont pas
déductibles.
b-Application
Exercice N°4
1. TVA du quatrième trimestre
2. Droits d’enregistrement relatifs à l’acquisition d’un dépôt (immobilisés)
3. Pénalité fiscale
4. Amende pour retard de paiement de la TVA du troisième trimestre
5. Pénalités relatives au non-respect de la réglementation des prix
6. Contravention au code de la route
7. La taxe professionnelle (TP)
Complément :
Les amendes, pénalités et majorations fiscales : Ne sont pas
déductibles
Amendes pénales : Déductibles du résultat fiscal de l'exercice
au cours duquel le jugement définitif est intervenu.
Ne sont pas déductibles : Les amendes, pénalités et
majorations mises à la charge des sociétés pour infractions à :
La législation du travail
La réglementation de la circulation
Le contrôle des changes ou des prix
Code de de commerce SAUF
MAJORATIONS ET PENALITES
CONTRACTUELLES POUR
CAUSES DE RETARD DE
PAIEMENT
a- Transports et déplacements
b- Les loyers
Les loyers des locaux professionnels, des terrains, du matériel et des locaux affectés au
logement du personnel de la société constituent des charges déductibles.
A noter que les loyers versés d’avance au bailleur à titre de garantie, sont inscrits au
compte « 3491 : charges constatées d’avance » et ne constituent pas de ce fait des
charges déductibles.
c- Redevances crédit-bail
Ces frais sont déductibles s’ils sont destinés à maintenir (entretien) et remettre
en l’état normal(réparation) l’utilisation des immobilisations de l’entreprise;
Ils ne seront pas déductibles s’ils augmentent la valeur de l’immobilisation.
Ces charges sont déductibles du résultat fiscal de l’exercice concerné lorsqu’elles sont
engagées pour les besoins de l’activité.
f-Primes d’assurance
Il y’a lieu de comprendre parmi des charges déductibles dans l’exercice, les primes
d’assurance payées en vue de garantir les risques courus par le personnel de
l’entreprise et par ses divers éléments d’actif (incendie, responsabilité civile)
Les primes d’assurance sur la vie ne sont déductibles que si elles sont contractées au
profit du personnel et non au profit de la société 3. Dans ce dernier cas, les primes
d’assurance vie sont assimilées à des placements de fond (actif et non des charges).
Si l’une de ces conditions n’est pas respectée, la valeur totale des cadeaux est à
réintégrer.
Sont déductibles comme charges courantes, les frais engagés pour l'achat de timbres
postaux ainsi que les frais se rapportant aux recommandés, téléphone, Internet et colis
postaux…Etc.
2
En règle générale, l’assurance-vie ici a pour objet de compenser le préjudice qui résulterait pour la
société en cas du décès de la personne visée au contrat.
3
Les primes d’assurance vie au profit de la société sont contractées sur la tête du personnel
dirigeant : chef d'entreprise, administrateur ou gérant de société, directeur.
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i- Les dons :
Le CGI a prévu trois catégories de dons : les dons déductibles sans aucune limitation,
les dons déductibles, mais avec limitation et les dons non déductibles.
Habous publics
Entraide nationale
Associations reconnues d’utilité publique
Etablissements publics qui dispensent des soins de santé (hôpitaux,
dispensaire) ou qui assurent des actions culturelles, cd’enseignement
ou de recherche
Comité olympique marocain
Fédérations sportives
…Etc.
Il s’agit des dons octroyés aux œuvres sociales des entreprises publiques ou
privées.
Tous les autres dons (non cités ci-dessus) sont non déductibles.
Ils sont des sommes allouées aux membres de conseil d’administration (et de conseil du
surveillance) par l’assemblé générale (ordinaire) sont assimilés fiscalement aux salaires
(donc déductibles).
Ils sont versés aux membres du conseil d’administration pour des missions accomplies
dans l’intérêt de la société. Ils sont fiscalement déductibles.
4
Voir annexe 1 pour la suite de ces organismes.
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2-4-2) Application
EXERCICE N°5
Précisez le sort fiscal des charges suivantes relatives à l’exercice N d’une société de
textile installée à Fès. Justifiez brièvement vos éléments de réponse ?
1. Dons en argent de 60 000 DH versés comme suit :
30 000 DH à la fondation Mohammed V pour la solidarité ;
10 000 DH pour une association culturelle de la ville de Fès ;
20 000 DH à l’Ecole Supérieure de Technologie de Fès ;
2. Frais de restauration et d’hébergement d’un consultant qui a réalisé une mission de
5 jours de consulting informatique à la société : 10 000 DH ;
3. Loyer d’un atelier situé à la zone industrielle : 5000 DH ;
4. Honoraire d’un commissaire aux comptes : 3000 DH ;
5. Frais de connexion internet : 2 400 DH ;
6. Le loyer d’un nouveau point de vente de la société, versé d’avance à titre de
garantie : 10 000 DH ;
7. Impôt sur le Revenu des salariés de la société : 22 000 DH ;
8. Cotisations salariales à la CNSS : 45 000 DH ;
9. Charges relatives à un contrat de crédit bail (Machine): 7 000 DH ;
10. Indemnité de rachat du matériel ayant fait l’objet de leasing : 28 000 DH ;
11. Rénovation d’une machine de confection automatique programmable : 7 000 DH ;
12. Réparation d’une machine de repassage : 500 DH ;
13. Prime d’assurance d’accident de travail couvre la période du 1er juillet 2016 au 30
juin 2017.
14. Prime d’assurance vie contractée au profit de la société au nom du dirigeant
principal : 12 000 DH ;
15. Frais de réception d’un client étranger : 15 000 DH ;
16. Cadeaux pour les clients :
Cinquante tee-shirts blancs unis : valeur unitaire : 90 DH ;
Vingt Agendas portant le sigle de la société. Valeur unitaire 120 DH ;
Solution Exercice 5
1) -30 000 DH à la fondation Mohammed V pour la solidarité : déductibles car
cette institution figure dans la liste des organismes pour lesquels les dons sont
déductibles sans limitation ;
-20 000 DH à l’EST de Fès : déductibles (même justification précédente) ;
-10 000 DH pour une association culturelle de la ville de Fès : Non déductibles
car cette association ne figure pas dans la liste précitée.
2) Les Frais de restauration et d’hébergement du consultant sont déductibles car
la mission s’est faite dans l’intérêt et le cadre d’exploitation de l’entreprise;
3) Le loyer de l’atelier est relatif à local professionnel : Donc c’est une charge
déductible.
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4) Honoraire d’un commissaire aux comptes est une charge engagée dans l’intérêt
de la société donc déductible.
5) Les frais de connexion internet sont des frais de communication donc
déductibles.
6) Le Loyer versé d’avance à titre de garantie est une créance immobilisée et non
une charge donc non déductible.
7) L’IR salarial est retenu à la source et l’entreprise joue le rôle de « Tiers
payeur ». Il s’agit d’impôt personnel du salarié et non une charge pour
l’entreprise. Donc les 22000 DH sont non déductibles.
8) Les cotisations salariales à la CNSS sont à la charge des salariés et non de
l’entreprise. Donc non déductibles.
9) Les redevances de crédit-bail sont déductibles car fiscalement, elles sont
assimilées à des loyers.
10) L’indemnité de rachat du matériel ayant fait l’objet de leasing est une
immobilisation (actif) et non une charge. Donc non déductible.
11) La rénovation de cette machine a pour effet l’augmentation de sa durée de vie.
Donc cette charge est non déductible (condition de l’incidence).
12) La réparation a pour objet de maintenir en l’état Immobilisation concernée.
Donc, il s’agit d’une charge déductible.
13) Les primes d’assurance d’accident de travail couvrent la période du 1er juillet
2016 au 30 juin 2017, donc :
- la partie déductible au titre de l’exercice 2016, est celle qui correspond à la
période du 01/07/2016 au 31/12/ 2016 ;
- la partie non déductible est celle qui correspond à la période de 01/01/2017 au
30 juin 2017
14) Primes d’assurance-vie contractée au profit de la société au nom du dirigeant
principal ne sont pas une charge déductible car ces primes sont assimilées
fiscalement à des placements des fonds qu’il faudrait porter en actif et non pas
en charge.
15) Les frais de réception de ce client constituent une charge engagée dans l’intérêt
de la société. Donc, c’est une charge déductible ;
16) Cadeaux pour les clients :
- Cinquante tee-shirts blancs unis : valeur unitaire : 90 DH : Non déductibles car
il n’est pas mentionné qu’ils portent le nom ou le sigle de la société. Donc le
montant non déductible est 50 x 90 = 4 500 DH ;
- Vingt Agendas portant le sigle de la société. Valeur unitaire 120 DH : La valeur
unitaire de l’agenda est supérieure au maximum autorisé à savoir 100 DH. Donc
le montant non déductible : 120 x 20= 2400 DH.
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a- Intérêts des emprunts : Les intérêts des emprunts sont déductibles à condition que
la dette soit contractée pour les besoins de la société et s’ils sont payés aux
organismes financiers.
b- Escomptes accordées aux clients : déductibles.
c- Pertes des changes : Lorsqu'un règlement se traduit pour la société par une
augmentation de la dette ou une diminution de la créance par rapport aux montants
comptabilisés, pour cause de fluctuation monétaire, l'opération entraîne la
constatation d'une perte de change déductible.
d- Intérêts des comptes courants créditeurs :Les intérêts relatifs aux sommes
avancées par les associés à la société pour les besoins de l'exploitation ne sont
déductibles qu’à 3 conditions :
Le capital social soit entièrement libéré ;
Tout le montant total des sommes portant intérêts déductibles ne peut excéder le
montant du capital social : En effet, les sommes prêtées par les associés à la
société, et portant intérêts déductibles ne peuvent excéder le montant du capital
social ;
Le taux des intérêts déductibles ne peut être supérieur à un taux fixé annuellement,
par arrêté du Ministre chargé des finances.
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2-5-2) Application
EXERCICE N°6
Une société donnée a un capital social de 1000 000 DH intégralement libéré en
2018. Les intérêts servis aux associés et relatif au compte courant s’élèvent à
144 000 DH. Ces intérêts rémunèrent une avance en c/c de 1 200 000 DH.
Informations complémentaires :
SOLUTION EXERCICE 6
Condition 1) Le capital est entièrement libéré.
Condition 2) Le montant de l’avance en compte courant des associés> montant capital
Donc: Montant à réintégrer du fait de la limitation du capital:
(1 200 000 – 1 000 000) x12% = 24 000 DH
Condition 3) Le taux servi>taux règlementaire
Donc: Montant à réintégrer du fait de la limitation du taux :
1000 000 x (12% - 6%) = 60 000 DH
Montant total à réintégrer : 84 000 DH
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Solution:
Dotations d’amortissement à appliquer en 2017 = 12 000 DH
Ultérieurement
Année 2018 = 12.000 DH
Année 2019 = 12.000 DH
Année 2020 = 12.000 DH
Année 2021 = 12.000 DH
Remarque:
En cas d’acquisition de l’immobilisation en cours de l’exercice, il faut appliquer le
prorata temporis. Cependant, on considère que chaque fraction de mois est égale
à 1 mois.
Exemple :
-Le 28-04-19 : achat d’une machine à 100 000 DH. Durée d’amortissement : 5ans.
Annuité 2019 = 100 000 x 20% x 9/12 = 20 000 x 3/4 = 15 000 DH
Mais si l’on considère que la machine n’a été mise en service que le 01-07-19 :
La base d’amortissement
L'amortissement se calcule sur la valeur d'origine (càd le prix de revient) hors TVA
déductible sur immobilisation, telle que cette valeur est inscrite à l'actif immobilisé.
Toutefois, il faut tenir compte de la valeur d’origine TTC, lorsque la TVA n’est pas
déductible (exemple : voiture du tourisme).
La base d’amortissement est constituée par :
-Le coût d'acquisition qui comprend le prix d'achat augmenté des autres frais de
transport, frais d'assurance, droits de douanes et frais d'installation ;
-Le coût de production pour les immobilisations produites par l'entreprise pour elle-
même ;
-La valeur d'apport stipulée dans l'acte d'apport pour les biens apportés ;
-La valeur contractuelle pour les biens acquis par voie d'échange.
Remarque Importante :
Les amortissements fiscalement déductibles relatifs aux voitures de tourisme sont
calculés sur une base MAXIMUM TTC de 300 000 DH par véhicule amortissable
sur 5ans
.
ENCG-FES/Fiscalité de l’entreprise S4/ Professeur H. BENYAMNA 38
Exercice n°8
Une société a acheté Le 01/01/N une voiture de tourisme à 600 000 DH HT, TVA 20%
non déductible.
TAF :
1. Calculer dotations comptables des amortissements.
2. Calculer le montant fiscalement déductible.
3. Calculer le montant des dotations à réintégrer.
Prix de revient TTC x 20% = (600 000 x 1,20) x 20% = 144 000 DH
600 000 300 000 donc on prend 300 000 DH comme base :
Par ailleurs, la société qui n'inscrit pas en comptabilité la dotation aux amortissements
se rapportant à un exercice comptable déterminé perd le droit de déduire la dite
dotation du résultat dudit exercice et des exercices suivants et ce conformément aux
dispositions du 11ème alinéa de l’article 10(I-F-1°-b) du C.G.I.
ENCG-FES/Fiscalité de l’entreprise S4/ Professeur H. BENYAMNA 39
Pour qu’une provision soit fiscalement déductible, elle doit répondre à certaines
conditions de fond et de forme :
Conditions de fond
Les conditions de fond sont au nombre de trois :
La provision doit être destinée à faire face à une dépréciation, à une perte
ou à une charge déductible :Une provision n'est pas déductible si les dépenses
auxquelles elle est destinée ne sont pas elles-mêmes déductibles.
Les pertes et charges doivent être nettement précisées quant à leur nature :
c'est-à-dire qu'il y ait individualisation soit de l'élément d'actif susceptible de
faire l'objet de la dépréciation ou de perte, soit de la nature de la charge à
prévoir. Le montant de cette perte ou de cette charge doit être susceptible d'être
évalué avec une approximation suffisante.
Les pertes et charges doivent trouver leur origine dans l'exercice en cours :
La probabilité des pertes ou charges susceptibles de justifier la constitution de
provisions, doit être appréciée à la date de clôture de l'exercice.
Conditions de forme
Pour qu’elles soient déductibles, les provisions doivent être effectivement constatées
dans les écritures comptables de l’exercice.
Les produits financiers sont imposables à l’exception des revenus financiers perçus par
la société en sa qualité d’associée d’une autre société qui bénéficient de l’abattement de
100 % (Il s’agit, entre autres, des dividendes. Donc, ne sont pas imposables).
2) Application
Exercice d’application n° 12
Une société a réalisé au titre de l’exercice 2019, un bénéfice avant impôt de
500 000 DH.
- Les charges comptabilisées mais non déductibles fiscalement sont300 000 DH.
- Parmi les produits figurent les éléments suivants (montants en dirhams) :
1. Dégrèvement lié à l’IS de 2018 : 25 000 DH.
2. Transports facturés aux clients : 20 500
3. Jetons de présence perçus : 21 200
4. Intérêts bancaires reçus : 42 000
5. Dividendes reçus : 15 000
6. Profit de change : 12 400
7. Avances clients sur commandes non encore livrées : 15 000
8. Subventions d’exploitation reçue à l’exercice 2014:34 000
9. Dégrèvement d’un impôt déductible (taxe professionnelle) :15 000
10. Produits de cession des Immobilisations : 300 000
1. Le dégrèvement d’un impôt non déductible (IS) est un produit non imposable.
Donc, on déduit25 000 DH.
2. Le transport facturé aux clients est un produit accessoire imposable.
3. Jetons de présence perçus sont des produits imposables.
4. intérêt bancaire sont des produits financiers imposables.
5. Les dividendes reçus bénéficient d’un abattement de 100%. Donc, il faut déduire
15 000 DH de la base imposable.
6. Le profit de change est un produit imposable.
7. Avances clients sur commandes non encore livrées : Une avance client est une
dette et non pas d’un produit : donc on déduit 15 000 DH de la base imposable.
8. Subventions d’exploitations : Produits imposable
9. Le dégrèvement d’un impôt déductible (c’est le cas de la taxe professionnelle ici)
est un produit imposable.
10. La vente d’immobilisations par une entreprise constitue une opération non
courante et lui procure une recette à caractère exceptionnel qui rentre dans la base
imposable.
5
Calcul du résultat net fiscal:
Résultat net fiscal: Résultat brut fiscal - Reports déficitaires imputés.
ENCG-FES/Fiscalité de l’entreprise S4/ Professeur H. BENYAMNA 45
pas imposables au Maroc, leurs déficits subis hors du Maroc ne peuvent pas
être également imputés sur les bénéfices réalisés au Maroc.
La réalisation de cette perte dans le cadre de la même société :
Les sociétés ne peuvent imputer sur leurs bénéfices que les déficits qu'elles
ont elles-mêmes subis.
Exemple : En cas de cession d'une entreprise déficitaire, la société
cessionnaire ne peut imputer sur ses propres bénéfices le déficit subi par la
société cédante6.
D’abord, la part des déficits, hors amortissements, dont le report est limité
dans le temps (4 ans) ;
Ensuite, la part du ou des déficits correspondant aux amortissements, dont
le report n'est pas limité dans le temps. Donc, la limitation des 4 ans ne
s’applique pas au déficit ou fraction de déficit correspondant à des
amortissements régulièrement comptabilisés et compris dans les charges
déductibles de l’exercice. (voir complément suivant).
6
Dans une opération de vente de tout ou d'une partie du capital d'une entreprise, le cédant est celui qui
vend les titres. Le cessionnaire est, lors de cette opération, celui qui achète les titres.
ENCG-FES/Fiscalité de l’entreprise S4/ Professeur H. BENYAMNA 46
Exemple 1 :
Une société a réalisé au titre de l’exercice 2019 un déficit de 100 000 DH.
Exemple 2 :
• Déficit 2014: 60 000 DH dont amortissements : 10 000 DH
• Déficit 2015 : 30 000 DH dont amortissements : 7 000 DH
• Bénéfice 2019 : 120 000 DH
Donc, si l’entreprise décide de déduire tous les déficits précédents (On suppose
que le taux est X%):
Remarques importantes :
Remarque 1:
Le taux de l’IS est fixé à 20% à la tranche dont le montant du bénéfice net est
supérieur à un 1000 000 DH pour certains contribuables telles que :
Remarque 2 :
Pour les sociétés exerçant une activité industrielle, à l’exclusion de celles dont le
bénéfice net est égal ou supérieur à 100 000 000 DH, le taux du barème de 31% est
ramené à 28%.
Remarque 3 :
Un taux d’IS de 37% est fixé pour les établissements de crédit, Bank Al Maghrib, la
Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), les sociétés d’assurance et de réassurance, et les
sociétés de crédit-bail
CM = Base x Taux
1-La base de la CM
CAHT ;
Autres produits d’exploitation (Voir plan comptable) ;
Produits financiers (Exception faite pour les dividendes !) ;
Subventions.
Remarque :
Les subventions d’exploitation et celles d’équilibre sont imposables à 100%
pour l’IS ainsi que pour la CM, alors les subventions d’investissement ne sont
imposables qu’à concurrence de 1/5 chaque exercice.
2-Le taux de la CM
Taux normal : 0,5% 7
Taux réduit : 0,25% en faveur des sociétés de distribution de produits
énergétiques, celles de vente de produits de première nécessité et de certains
médicaments.
Remarque importante :
Le montant de la CM ne peut être inférieur à 3000 DH.
Exemple:
Suite au calcul de son IS, une société donnée obtient les renseignements
suivants :
Cette société doit retenir la plus grande valeur, donc celle de la CM qui égale à
1 200 DH. Or, cette somme reste est inférieure à 3000 DH. Donc la société doit
payer 3000 DH qui est la somme minimale exigée par la loi.
7
ce taux est porté à 0,60%, lorsqu’au-delà de la période d’exonération, le résultat courant hors amortissement
est déclaré négatif par l’entreprise, au titre de deux exercices consécutifs
ENCG-FES/Fiscalité de l’entreprise S4/ Professeur H. BENYAMNA 49
3) L’exonération de la CM
4) Application
Exercice n° 13
Les produits réalisés par une société de textile en l’année N sont les suivants :
CAHT 12500 000
Produits financiers 320 000
Subventions d’exploitation 160 000
Revenus des immeubles non affectés à 300 000
l’exploitation
Conformément aux dispositions de l’article 20-I du C.G.I., les sociétés, qu’elles soient
soumise à l’I.S. ou qu’elles en soient exonérées, sont tenues de souscrire leur
déclaration du résultat fiscal.
La déclaration du résultat fiscal doit être souscrite dans les trois (3) mois qui suivent la
date de la clôture de chaque exercice comptable.
2- Destinataire de la déclaration
L’IS doit être versé spontanément selon un système d’acomptes trimestriels avec
régularisation, une fois que le résultat fiscal est définitivement connu.
L’Etat exige aux sociétés de payer l’IS avant même son calcul, en se basant sur le
résultat de l’exercice précédent, sous forme de 4 acomptes.
2) Les régularisations:
Exemple d’illustration:
L’exercice comptable d’une SA coïncide avec l’année civile :
Ø IS définitif de 2017 =82000 DH
Acomptes provisionnels à verser en 2018
1er acompte (31/03/18) : 82000/4= 20500 DH
2eme acompte (30/06/18) : 82000/4= 20500 DH
3eme acompte (30/09/18) : 82000/4= 20500 DH
4eme acompte (31/12/18) : 82000/4= 20500 DH
Cas de « T&A »
Constituée par 4 actionnaires, « T&A », une SARL au capital de 2 000 000 DH
entièrement libéré, est spécialisée dans la fabrication et la commercialisation des
produits alimentaires biologiques.
Après des débuts difficiles où elle a réalisé 4 résultats comptables déficitaires
successifs, non encore imputés fiscalement, la société a réalisé en N un chiffre
d’affaires (HT) de 8 000 000 DH et un résultat comptable de 250 000 DH.
Informations complémentaires:
L’évolution du résultat comptable de « T&A » est fournie par le tableau suivant
(Montants en DH):
N-5 N-4 N-3 N-2 N-1 N
Résultat Comptable -200 000 -150 000 -100 000 -110 000 300 000 250 000
Amortissements* 50 000 50 000 60 000 55 000 - -
*Régulièrement comptabilisés
Solution
Or la société a décidé de n’imputer que la fraction des reports déficitaires qui risque
d’être perdue, donc on ne déduit que le déficit hors amortissements de l’année N-4, car
on ne dispose que de 4 années pour opérer cette déduction (les amortissements différés
restent reportables sans limitation dans le temps).
2- liquidation de l’IS :
L’IS (théorique) = 172 000 x 10%= 17 200 DH
On doit calculer la CM pour la comparer à l’IS théorique et ce afin de déterminer
l’IS effectif (ou exigible):
Calcul de la base de la CM :
CAHT + Produits Financiers + Autres pts d’exploitation + Subventions
8 000 000 + (30 000 + 14 500 ) + 0 + 0
Base de la CM= 8 044 500 DH
CM= 8 044 500 x 0,5% = 40 222,5 DH > 17 200 DH
Donc l’IS effectif de l’exercice N = 40 222,5 DH DH
3. Paiement de l’IS
L’IS de N-1 = 31 400 DH.
l’IS de N = 40 222,5 DH DH
Montant de la régularisation est: 40 222,5 DH - 31400= 8822,5 DH
Ce montant est à payer au trésor public avant le 31.03.N+1
Le paiement de l’IS de N sera payé sous forme de 4 acomptes provisionnels selon
l’échéancier suivant :
• Le 31/03/N+1 : 25% de l’IS de N, soit 10055,62 DH
• Le 30/06/N+1 : 25% de l’IS de N, soit 10055,62 DH
• Le 30/09/N+1: 25% de l’IS de N, soit 10055,62 DH
• Le 31/12/N+1: 25% de l’IS de N, soit 10055,62 DH
ENCG-FES/Fiscalité de l’entreprise S4/ Professeur H. BENYAMNA 56
Partie III
La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA)
La TVA est un impôt général indirect. Elle est perçue à chaque étape de
transformation ou négociation d'un produit par l'entreprise concernée, pour le compte
de l'Etat, même si c'est le consommateur qui paie réellement l'impôt, au bout du
processus.
I) Territorialité de la TVA
La TVA s'applique aux opérations réalisées ou exploitées à l'intérieur du territoire
du Royaume Marocain.
Selon l’article 88 du CGI, les opérations sont réputées faites au Maroc :
s'il s'agit d'une vente, lorsque celle-ci est réalisée aux conditions de livraison
de la marchandise au Maroc (à l’exception de la Zone d’accélération
industrielle du port de Tanger) ;
s'il s'agit de toute autre opération, lorsque la prestation fournie, le service rendu,
le droit cédé ou l'objet loué sont exploités ou utilisés au Maroc.
Complément
INTERET DE L'OPTION
Pour les commerçants exportateurs
L'option leur permet, soit de s'approvisionner en suspension de la TVA en vertu de
l’article 94 du C.G.I , soit d'obtenir le remboursement prévu à l’article 103 du C.G.I
de la taxe ayant grevé les achats de biens et services ouvrant droit à déduction.
Pour les petits fabricants, les petits prestataires et les revendeurs en
l'état
La position d'assujetti à la TVA leur permet de déduire la taxe ayant grevé leurs
achats de biens et services déductibles
PORTÉE DE L'OPTION
L'option peut être globale ou partielle et peut porter sur tout ou partie des ventes ou
des prestations. C'est ainsi que lorsqu'un contribuable exerce deux ou plusieurs
activités exonérées ou situées en dehors du champ d'application de la taxe, l'option
peut porter sur une seule de ses activités professionnelles. De même, l'option peut
concerner une seule opération ou un seul client. Toutefois, ladite option est maintenue
pour une période d’au moins trois années consécutives.
MODALITES DE L'OPTION
L'option s'exerce sur simple demande de la personne intéressée. La déclaration doit
être adressée sous pli recommandé au service local des impôts dont le contribuable
dépend. L'option devient effective dans un délai de 30 jours à compter de la date de
l'envoi de la demande et s'exerce à toute époque de l'année. Toutefois, pour les
contribuables déjà identifiés au service en tant qu’exportateurs de produits ou de
services, l’option s’exerce du seul fait d’avoir réalisé des opérations d’exportation.
CONSEQUENCES DE L'OPTION
La personne qui a opté pour l'assujettissement volontaire à la TVA, est soumise à
toutes les obligations déclaratives et comptables prévues par le CGI. Bien entendu, en
cas de renonciation, le contribuable est tenu de procéder aux régularisations prévues
par la loi pour les entreprises qui cessent leur activité
Les opérations citées ci-dessus regroupent les opérations exonérées sans droit à la
déduction de la TVA grevant les inputs utilisés pour obtenir le produit ou le service.
ENCG-FES/Fiscalité de l’entreprise S4/ Professeur H. BENYAMNA 60
3) Le régime suspensif
Le régime de la suspension de taxe prévu par l’article 94 du C.G.I, a pour objet
d'éviter de faire payer la taxe que le bénéficiaire aurait dû normalement régler à
l'occasion de ses achats taxables de biens et services. Il vise par le biais de la
détaxation au niveau même de l'approvisionnement à encourager certains secteurs de
l'économie.
Au Maroc, le bénéfice dudit régime est limité aux seules entreprises exportatrices
des produits et services. Ainsi, ces entreprises peuvent, à leur demande, être autorisées
à recevoir en suspension de la TVA, les marchandises, matières premières et
emballages irrécupérables, nécessaires aux opérations d’exportations.
ENCG-FES/Fiscalité de l’entreprise S4/ Professeur H. BENYAMNA 61
CHAPITRE II
Les règles d’assiette de la TVA
1- Le régime d’encaissement:
C’est un régime de droit commun. Selon le régime d’encaissement, la déclaration de la
TVA exigible doit être faite après le règlement du client (encaissement) quelle que soit
la date de facturation. Cela veut dire que pour le redevable ayant opté pour ce régime,
la TVA devient exigible dès l’encaissement de la vente, de la livraison, ou de la
prestation.
Il s’agit donc de toutes les sommes réellement perçues au titre des opérations
imposables à la TVA, quelle que soit leur nature (Prix de marchandises vendues,
avances acomptes, arrhes, règlement des factures antérieures…).
Ne sont donc pris en considération que les montants effectivement réglés par les
clients au comptant sous formes d’espèces ou de chèques honorés et figurant sur les
relevés bancaires de l’entreprise pour les opérations réglés à terme ou payable par
effets de commerce. L’entreprise n’est tenue de déclarer la TVA correspondante qu’à
l’expiration du terme et l’encaissement effectif des sommes dues. Lorsqu’ une traite
est remise à l’escompte avant sa date d’échéance, l’entreprise n’est tenue de déclarer la
TVA correspondante qu’à l’échéance.
Notons que pour la livraison à soi-même, le fait générateur est constitué par la
livraison des produits.
La TVA, bien que figurant sur la facture, La TVA, facturée par le fournisseur ne
ne sera exigible qu’à la réception du pourra être récupérée qu’après le paiement
paiement: c’est-à-dire à l’encaissement. effectif de la dette.
ENCG-FES/Fiscalité de l’entreprise S4/ Professeur H. BENYAMNA 62
A retenir !
Le régime des encaissements consiste que la tva devient exigible dès l’encaissement de
la vente, de la livraison de la présentation de service.
La TVA est exigible dès l’émission La TVA, facturée par le fournisseur ne pourra
de la facture être récupérée qu’après le paiement effectif de
la dette
Remarque
Selon les dispositions de l’article 96 du CGI, la base de taxation est constituée par le
chiffre d'affaires imposable qui comprend le prix des marchandises, des travaux ou
des services et les recettes accessoires qui s'y rapportent. En effet, la base imposable se
compose de tous les éléments facturés au client à savoir:
Le chiffre d’affaires est constitué à titre d’exemple pour les ventes:
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Exercice 1
Un marchand revend au détail des jouets dont une partie est importée par lui et l'autre
est achetée localement. Son chiffre d'affaires réalisé est de 1.000.000DH dont 350 000
DH provient de la vente locale.
TAF : Quelle est la base imposable à la TVA pour ce marchand ?
Exercice 2
Un revendeur du sanitaire et de la quincaillerie importe une partie de ses produits, une
partie de ses ventes concerne du matériel agricole importé. Le chiffre d'affaires réalisé
est de l'ordre de 8000000 DH dont :
ventes de produits importés = 3 500 000
ventes de matériel agricole importé = 500 000
ventes de produits achetés localement = 4 000 000
Exercice 3
Un commerçant a réalisé, en 2008, les opérations suivantes:
Revente à des revendeurs de produis taxables= 500 000 DH
Reventes au détail de produits taxables= 500 000 DH
Revente de produits exonérés = 250 000 DH
Revente de produits hors champ=1000000 DH
C.A. total= 2 250 000
Les ventes réalisées au cours du mois d'avril 2009 se répartissent comme suit :
Ventes en gros et au détail de produits taxables=.120 000
Ventes de produits exonérés= 160 000
Ventes de produits hors champ.= 200 000
C.A. total = 480 000
TAF : Ce commerçant est-il assujetti à la TVA ? Si oui en quelle année et quelle est
le montant de la base imposable ?
ENCG-FES/Fiscalité de l’entreprise S4/ Professeur H. BENYAMNA 64
CHAPITRE III
La liquidation de la TVA
I) Les taux de la TVA
1) taux « Ad-valorem »:
Le taux normal de 20%: il s’applique à toutes les opérations imposables, sauf
celles pour lesquelles un autre taux ci-dessous est prévu par la loi.
Le taux de 7% : ce taux s’applique avec ou sans droit à déduction :
7% avec droit à déduction: Les produits concernés par l'application de ce
taux sont des produits réputés de "première nécessité". Ce dit taux s’applique
au ventes et les livraisons portant sur :
Produits alimentaires :
Produits destinés à l'alimentation humaine :
Huiles fluides alimentaires: sont concernées par ces dispositions à
l'exception de l'huile d'olive exonérée, toutes les huiles végétales,
extraits de graines et de fruits oléagineux ainsi que les
importations de graines, fruits oléagineux et huiles végétales
utilisés pour la fabrication des huiles alimentaires ;
Aliments composés pour enfants ;
...Etc ;
2) Taux spécifiques:
Exemple :Les livraisons et les ventes de tous ouvrages ou articles, autres que
les outils, composés tout ou en partie d'or, de platine ou d'argent sont soumises
à la TVA fixée à: 5 Dh / gramme d’or et de platine et 0,10 DH par gramme
d’argent.
1) Le principe de déduction :
Par contre les entreprises effectuant simultanément des opérations taxables et des
opérations situées en dehors du champ d’application de la taxe, le montant de la taxe
déductible ou remboursable est affecté d’un prorata.
Donc les entreprise partiellement assujetties sont les entreprises soumises à la TVA
sur une partie de leur chiffre d’affaires dans ce cas, le droit a déduction ne peut
être que partiel.
Cette déduction partielle est calculée par l’application à la taxe ayant grevé les biens et
les services un pourcentage unique dit prorata de déduction.
a) Intérêt du prorata :
Lorsque le contribuable utilise simultanément des biens et services pour la réalisation
d'opérations imposables et d'opérations exonérées sans droit à déduction ou hors
champ, il est dans l'obligation d'appliquer la règle du prorata. La règle du prorata a
pour objet de permettre aux assujettis partiels de bénéficier de la déduction
proportionnellement au montant de leurs opérations passibles de la taxe sur la valeur
ajoutée.
b) mode de calcul du prorata :
Le pourcentage général de déduction applicable au cours d’une année civile résulte des
opérations de l’année civile précédente. Le prorata applicable à l’année 2020 par
exemple, est celui dégagé à partir des résultats de 2019 et ce quelle que soit
l’importance de la variation des données en 2020.
Ce prorata est un coefficient ou un rapport, dont les termes sont déterminés comme
suit :
Le numérateur : composé de :
du chiffre d’affaires(CA) Taxable ;
le CA exonéré avec droit à déduction.
Remarque importante !: Ces CA doivent être entendus Taxe comprise
ENCG-FES/Fiscalité de l’entreprise S4/ Professeur H. BENYAMNA 68
Le dénominateur : composé de :
le total figurant au numérateur
le CA exonéré sans droit à déduction
le CA des opérations situées en dehors du champ d’application de la Taxe.
Le prorata de déduction P peut s’écrire ainsi :
Remarques importantes :
Cas des personnes déjà assujetties
Le prorata applicable est annuel. En effet, il est déterminé par l'assujetti à la fin de
chaque année civile à partir des opérations réalisées au cours de ladite année. Ce
prorata est retenu pour le calcul de la taxe à déduire au cours de l'année suivante.
Cas des nouveaux assujettis
Les dispositions de l'article 104 du C.G.I impliquent, pour les nouveaux assujettis
tels que les nouvelles entreprises, la détermination d’un prorata « provisoire » à
partir de leurs prévisions d’exploitation. Ce prorata est applicable jusqu'à la fin de
l’année qui suit celle de la création d’entreprise.
Si le prorata dégagé à la fin de cette période ne marque pas une variation de 10
points par rapport au prorata provisoire, il est définitivement retenu pour la période
écoulée. Dans le cas contraire, une régularisation s’impose pour les
immobilisations. (voir chapitre IV).
Complément Prorata
L’intérêt du prorata ?
la règle du prorata de déduction est une méthode de déduction réservée aux assujettis
mixtes c.-à-d. des activités exonérées, imposables et hors champs d'application à la
fois, dans laquelle les taxes grevant les biens et les services utilisés pour l'ensemble de
l'activité ne sont déductibles que selon un pourcentage. Le prorata est un pourcentage
appliqué uniquement par les entreprises qui exercent des activités mixtes
Exemple ?
Une société qui exerce des activités mixtes, reçoit la facture de téléphone : montant
2400 DH TTC. La question qui se pose: Est-ce que la société a le droit de déduire la
totalité de la TVA correspondant aux frais de téléphone ?
Réponse : tout simplement non car ces frais se sont servis dans des activités qui sont
hors champs d'application et qui sont exonérées sans droit à déduction. Alors la
société doit calculer un prorata ou autrement dit un pourcentage qui lui permettra de
savoir la partie déductible et la partie non déductible. supposant que :
Le prorata = 70%
tva récupérable sur frais de téléphone: 2000 * 20% = 400
lasociété n'a le droit de récupérer que 70% soit 280 DH
tva récupérable sur les combustibles :
2600 * 7% = 182 mais
la société n'a le droit de récupérer que 70% soit 127.4
ENCG-FES/Fiscalité de l’entreprise S4/ Professeur H. BENYAMNA 69
Exercice 4:
Une entreprise assujettie à un taux de TVA de 20 %, a réalisé pendant l’année 2019 un
chiffre d’affaires total de 8.000.000 H.T réparti comme suit :
2.000.000 de Dhs Ventes de produits hors champ
1.500.000 de Dhs Ventes de produits exonérés sans droit à déduction
1.000.000 de Dhs Ventes de produits exonérés avec droit à déduction
3.500.000 de Dhs Ventes de produits taxables
TAF : Quelle est le prorata de déduction de la TVA pour cette entreprise
Exercice 5
Une Sté X a réalisé au titre de l’année 2019, le chiffre d’affaires suivant :
- Ventes soumises à la TVA au taux de 20% : 780.000 dhs (HT)
- Ventes des produits taxables mais destinés à l’export (exonéré) :200.000 dhs
- Ventes exonérés : 100.000 dhs
- Ventes liées à des opérations hors champs de la TVA : 50.000 dhs
COMPLEMENT :
1- Le taux appliqué pour le calcul d la TVA "Théorique" est le taux normale de 20%
2- La location des appartements sans meubles est hors champs d'application de la
TVA.
L’imputation ;
Le remboursement(ou la restitution) ;
Le transfert(ou de transmission).
6-1) L’imputation
total, sans limitation de délai. Autrement dit, l’excédent n’ayant pas été
imputée est reporté de façon indéfinie sur les déclarations suivantes.
La loi prévoit des situations où l’excédent des taxes récupérables peutfaire l’objet d’un
remboursement. C’est le cas des entreprises exonérées et bénéficiant du droit à
déduction qui se trouvent structurellement dans une situation de crédit de TVA.
Le remboursement se justifie par le fait que leur produit étant exonéré, l’entreprise ne
peut pas pratiquer son droit à déduction, dans la mesure où elle ne collecteaucune taxe
à la vente.
Le transfert du droit de déduction est une procédure qui permet dans certains cas, au
titulaire d’un droit à déduction de le déléguer à une autre personne.
1-Modalités de déclaration
a- La déclaration mensuelle :
Sont obligatoirement imposés sous ce régime :
Les redevables dont le chiffre d’affaires taxable, hors taxe réalisé au cours
de l’année précédente atteint ou dépasse 1 000 000 DH.
Toute personne n’ayant pas d’établissement au Maroc et effectuant des
opérations taxables.
b- La déclaration trimestrielle :
Sont imposés sous le régime de la déclaration trimestrielle :
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Les redevables dont le chiffre d’affaires taxable hors taxe réalisé au cours
de l’année écoulée, est inférieur à 1 000 000 DH
Les redevables exploitants des «établissements saisonniers », ainsi que ceux
exerçant uneactivité périodique ou effectuant des opérations occasionnelles.
Les nouveaux redevables pour la période de l’année civile en cours.
NB : Si la TVA facturée est égale à la TVA récupérable (cas très rare), il n'y a ni crédit
de TV A ni TV A due.
Exercice 6:
Afin d’établir la déclaration de TVA, d’une entreprise donnée ; du mois de février N,
on détient les informations suivantes:
TVA récupérable sur charges de février N : 25.000 DH ;
TVA récupérable sur immobilisations de février N : 30.000 DH ;
TVA facturée durant le mois de février N: 50.000 DH ;
TVA payée suite à la déclaration de janvier N: 15.000 DH.
TAF : Calculer la TVA du mois de février
Exercice 7 :
Pour l’établissement de la déclaration du mois de mars N de la même entreprise, les
données sont les suivantes :
TVA récupérable sur charges de mars N : 12.000 DH ;
TVA facturée au cours de mars N : 50.000 DH ;
TVA récupérable sur immobilisations de mars 2000 :10.000 DH.
CHAPITRE IV
Le paiement de la TVA
I) Le recouvrement de la TVA
1) Déclaration mensuelle :
Les contribuables imposés sous le régime de la déclaration mensuelle doivent déposer
avant le 20 de chaque mois auprès du receveur de l’administration fiscale, une
déclaration du chiffre d'affaires réalisé au cours du mois précédent et verser, en même
temps, la taxe correspondante.
Toutefois, pour les contribuables qui effectuent leur déclaration par procédé
électronique, ils doivent souscrire avant l’expiration de chaque mois une déclaration
du chiffre d’affaires réalisé au cours du mois précédent et verser, en même temps, la
taxe correspondante.
Le montant de la TVA récupérée constitue une créance sur le trésor à soustraire des
TVA facturées au même titre qu’une TVA récupérable.
Le reversement représente une dette envers le trésor, il doit être rajouté aux TVA
facturées de la période.
Remarque:
Toute régularisation suite à un changement de prorata doit intervenir au titre du mois
de janvier de chaque année, car c’est au courant de ce mois que les entreprises
déterminent le prorata réel qui devrait être appliqué.
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Illustration
Une société X, a acheté en 2019, un matériel de bureau pour 20.000 HT
En 2019 :
TVA déduite sur ce matériel est de ; 20.000 *20%*89% = 3560dhs
En 2020:
Le taux de prorata en 2020, calculé sur les éléments du chiffre d’affaires de
2019, est de 75%.
Donc en 2020, le taux du prorata enregistre une baisse de 89-75=14% (donc
mois que 5%), donc il aura lieu à un reversement de Tva
de :1/5(20.000*20%*14%= 112 DH
Exercice 8
Une entreprise est assujettie partiellement à la TVA. En juin N, elle a acquis un micro-
ordinateur pour une valeur HT de: 30.000 Dh.
Le prorata de déduction calculé sur la base du chiffre d’affaires de l’année N-1
s’est fixé à 72%.
Le prorata de déduction calculé sur la base du chiffre d’affaires de l’année N
s’est fixé à 84%.
Le prorata de déduction calculé sur la base du chiffre d’affaires l’année N+1
s’est fixé à 62%
Le prorata de déduction calculé sur la base du chiffre d’affaires l’année N+2
s’est fixé à 69%
3) autres régularisations:
C’est la note qu’établit le fournisseur en cas de retour de marchandises, sur cette note
d’avoir figure la TVA rendue par le fournisseur, si cette TVA a déjà fait l’objet d’une
déduction, elle doit être reversée à l’Etat.
Exercice 1
Un marchand revend au détail des jouets dont une partie est importée par lui et l'autre
est achetée localement. Son chiffre d'affaires réalisé est de 1.000.000DH dont 350 000
DH proviennent de la vente locale.
TAF : Quelle est la base imposable à la TVA pour ce marchand ?
Solution
En vertu des dispositions légales ledit marchand doit être assujetti pour ses ventes de
produits importés. Pour les ventes de jouets acquis localement, étant détaillant, cette
activité est exonérée de la T.V.A.
Exercice 2
Un revendeur du sanitaire et de la quincaillerie importe une partie de ses produits, une
partie de ses ventes concerne du matériel agricole importé. Le chiffre d'affaires réalisé
est de l'ordre de 8000000 DH dont :
ventes de produits importés = 3 500 000 DH
ventes de matériel agricole importé = 500 000 DH
ventes de produits achetés localement = 4 000 000 DH
Solution
Le chiffre d'affaires à imposer est :
(4 000 000 + 3 500 000 ) = 7 500 000 DH
L'assiette de la taxe pour les importateurs négociateurs est constituée par toutes les
recettes afférentes à la vente des produits importés
Exercice 3
Un commerçant a réalisé, en 2008, les opérations suivantes:
Revente à des revendeurs de produis taxables= 500 000 DH
Reventes au détail de produits taxables= 500 000 DH
Revente de produits exonérés = 250 000 DH
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Exercice 4:
Une entreprise assujettieà un taux de TVA de 20 %,a réalisé pendant l’année 2010 un
chiffre d’affaires total de 8.000.000 H.T réparti comme suit :
2.000.000 de DH Ventes de produits hors champ
1.500.000 de DH Ventes de produits exonérés sans droit à déduction
1.000.000 de DH Ventes de produits exonérés avec droit à déduction
3.500.000 de DH Ventes de produits taxables
Solution
Prorata de déduction pour l’année 2011.
EXERCICE 5
Une Sté X a réalisé au titre de l’année 2012, le chiffre d’affaires suivant :
- Vente soumis à la TVA au taux de 20% : 780.000 DH (HT)
- Ventes des produits taxables mais destinés à l’export (exonéré) :200.000 DH
- Ventes exonérés : 100.000 DH
- Ventes et recettes en provenances desopérations hors champs de la TVA: 50.000 DH
Prorata=(780.000*1.2+200.000+(200.000*20%))/(780.000*1.2+200.000*1.2+100.000
+50.000)=0.89=89%
Donc, le taux du prorata à retenir en 2013, est 89%
Exercice 6:
Afin d’établir la déclaration de TVA, d’une entreprise donnée ; du mois de février N,
on détient les informations suivantes:
TVA récupérable sur charges de février N : 25.000 DH ;
TVA récupérable sur immobilisations de février N : 30.000 DH ;
TVA facturée durant le mois de février N: 50.000 DH ;
TVA payée suite à la déclaration de janvier N: 15.000 DH.
Solution:
Comme il y a eu paiement pour le mois de janvier N, il n’y a pas de crédit TVA à
répercuter sur la déclaration de février N :
TVA à déclarer = 50.000 – (25.000 + 30.000) = - 5.000 DH<0
Il s’agit donc d’un crédit TVA à reporter sur la déclaration de mars N.
Exercice 7
Pour l’établissement de la déclaration du mois de mars N de la même entreprise, les
données sont les suivantes :
TVA récupérable sur charges de mars N : 12.000 DH ;
TVA facturée au cours de mars N : 50.000 DH ;
TVA récupérable sur immobilisations de mars 2000 :10.000 DH.
Solution:
TVA à déclarer = 50.000 – (5.000 + 12.000 + 10.000) = 23.000 DH>0
Il s’agit donc d’une TVA due que l’entreprise se doit de verser au trésor au plus tard le
20 avril N.
Exercice 8
Une entreprise est assujettie partiellement à la TVA. En juin N, elle a acquis un micro-
ordinateur pour une valeur HT de: 30.000 DH.
Le prorata de déduction calculé sur la base du chiffre d’affaires de l’année N-1
s’est fixé à 72%.
Le prorata de déduction calculé sur la base du chiffre d’affaires de l’annéeN
s’est fixé à 84%.
Le prorata de déduction calculé sur la base du chiffre d’affaires l’année N+1
s’est fixé à 62%
Le prorata de déduction calculé sur la base du chiffre d’affaires l’année N+2
s’est fixé à 69%
TVA initialement déduite par l’entreprise:(30 000 × 20%) × 72% = 4 320 DH
Solution