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ENCYCLOPÉDIE MÉDICO-CHIRURGICALE 31-100-D-10

31-100-D-10

Affections acquises de la pathologie


vertébrale non traumatique
L Pittet-Barbier R é s u m é. – Les affections acquises du rachis, en dehors des traumatismes, sont
variées, mais ont en commun la possibilité de se révéler par un tassement vertébral.
Les différentes méthodes d’imagerie et l’intérêt de chacune d’elles sont décrites pour
les pathologies suivantes : l’ostéoporose, l’ostéomalacie, l’hyper- et
l’hypoparathyroïdie, l’ostéonécrose vertébrale, la maladie de Paget, le myélome et le
plasmocytome, les métastases, les lymphomes, les infections et les tumeurs
primitives.
Une deuxième partie traite de la conduite à tenir devant un tassement vertébral sur le
plan de l’imagerie en fonction des données cliniques et biologiques.
© 1999, Elsevier, Paris.

Introduction augmentation du risque de fracture. La première étiologie est l’origine


postménopausique (environ 30 % des femmes en postménopause
Les circonstances de découverte d’une pathologie vertébrale acquise, développent une ostéoporose ; 16 % sont atteintes au niveau du rachis
qu’il s’agisse d’une origine tumorale, trophique, dégénérative, lombaire).
infectieuse, inflammatoire ou autre sont très diverses. Il peut s’agir de Puis, vient l’ostéoporose sénile et ensuite les autres causes : les
douleurs avec ou sans irradiation radiculaire, de radiculalgie ou plus traitements par corticothérapie, l’hyperthyroïdie, l’hyperparathyroïdie,
rarement de tableau neurologique pouvant aller jusqu’à la compression l’énolisme et l’immobilisation. De plus, de nombreux facteurs de risques
médullaire. Parfois, les manifestations cliniques sont peu parlantes et la entrent en ligne de compte.
découverte est systématique dans le cadre d’un bilan fait pour une autre L’ostéopénie est le terme souvent utilisé pour caractériser l’aspect
raison. radiologique d’une diminution de la densité osseuse. L’ostéoporose en
Les méthodes d’imagerie que sont la radiographie standard, la est la cause principale, mais d’autres étiologies existent (par exemple le
tomodensitométrie, la scintigraphie et l’imagerie par résonance myélome).
magnétique (IRM) ont des valeurs variables selon la pathologie En radiographie standard, l’ostéopénie se manifeste par une
considérée. Le premier temps est toujours celui de la radiographie augmentation globale et homogène de la transparence osseuse. C’est une
standard. Selon ses résultats, l’orientation de la suite du bilan d’imagerie méthode très peu sensible puisqu’il faut une perte osseuse d’au moins
se fera en fonction de la pathologie suspectée. 30 % pour être visualisée en radiographie conventionnelle.
Nous traitons un certain nombre de pathologies acquises dans la La méthode actuelle la plus fiable de détection de l’ostéoporose est la
première partie. La seconde partie est consacrée à la conduite à tenir mesure par absorptiométrie biphotonique en double énergie. Elle permet
devant un tassement vertébral : en effet, bon nombre de ces pathologies d’étudier la colonne lombaire (de L1 à L4) et le col du fémur. Les
acquises peuvent se révéler par un tassement vertébral. résultats sont très bien corrélés au risque de fractures, en particulier pour
le site mesuré. Cette méthode est donc un bon indicateur de la résistance
mécanique de l’os.
Ostéoporose [12, 19, 20, 48, 52, 57, 59] La méthode de mesure par tomodensitométrie est actuellement
abandonnée car trop irradiante malgré certains avantages (mesure de
L’ostéoporose se définit comme une diminution de la masse osseuse et volume représentant une vraie densité, étude du seul os spongieux,
des anomalies architecturales du tissu osseux menant à une affranchissement des calcifications extraosseuses).
augmentation de la fragilité osseuse et, en conséquence, à une
Radiographie standard
Il existe au début une raréfaction des travées horizontales non porteuses
et de la corticale, les travées verticales étant respectées. Les signes
Laurence Pittet-Barbier : Praticien hospitalier, service central de radiologie et imagerie radiologiques associent donc une augmentation de la transparence
médicale du Pr M Coulomb, centre hospitalier universitaire de Grenoble, 38707 osseuse, difficile à apprécier sur un cliché simple, un amincissement des
La Tronche cedex, France. corticales antérieures qui apparaissent nettes et fines alors que les
© Elsevier, Paris

plateaux vertébraux sont plus denses. La vertèbre prend aussi un aspect


Toute référence à cet article doit porter la mention : Pittet-Barbier L. Affections « cerné ». La striation verticale est un signe de grande valeur car il n’est
acquises de la pathologie vertébrale non traumatique. Encycl Méd Chir (Elsevier, pas lié aux erreurs techniques (fig 1). Cette atrophie osseuse fragilise les
Paris), Radiodiagnostic - Neuroradiologie-Appareil locomoteur, 31-100-D-10, 1999,
16 p.
vertèbres dont la résistance devient insuffisante pour les contraintes
subies et des fractures surviennent alors pour un faible traumatisme. Ces
31-100-D-10 AFFECTIONS ACQUISES DE LA PATHOLOGIE VERTÉBRALE NON TRAUMATIQUE Radiodiagnostic

A B
1 Ostéoporose. Radiographie stan- 2 Ostéoporose. Radiographies standards : il s’agit de deux patients présentant
dard : aspect globalement raréfié de la des tassements vertébraux étagés de la région dorsolombaire et lombaire sur fond de
trame osseuse portant essentiellement déminéralisation osseuse diffuse et homogène. Dans l’observation A, on retrouve
sur les travées horizontales avec res- des corticales fracturées au niveau de L3. Les tassements sont par ailleurs de type
pect relatif des travées verticales. biconcave et cunéiforme.

tassements vertébraux sont un signe majeur de l’ostéoporose-maladie.


Ils prédominent à la charnière dorsolombaire entre D8 et L4. Ils
surviennent les uns après les autres faisant alterner des vertèbres
normales et des vertèbres tassées ce qui est très caractéristique de la
maladie (fig 2). Les tassements sont de plusieurs types :
– les tassements cunéiformes se situent surtout entre D8 et D11, siège
de la cyphose physiologique. La corticale antérieure très amincie se
fracture alors que le bord postérieur reste indemne ;
– les tassements biconcaves qui prédominent à la charnière
dorsolombaire où le tassement se faisant au centre, la vertèbre s’évase
vers le haut et vers le bas, et il existe souvent des hernies
intraspongieuses de petite taille à ce niveau ;
– les tassements en « galette » sont plus rares. 3 Ostéoporose. Tomodensitométrie : on retrouve dans ce tassement ostéoporo-
Devant ces tassements vertébraux, le diagnostic d’ostéoporose se fait sur tique l’aspect en « puzzle » correspondant aux corticales fracturées ; il existe de plus
les arguments suivants : un recul du coin postérieur et des fractures s’étendant au niveau de l’os spongieux.

– tassements multiples et disséminés ;


– pour une population de même âge et de même sexe : c’est le Z-score ;
– siège à la charnière dorsolombaire ou en lombaire ;
– pour une population d’adulte jeune de même sexe : c’est le T-score.
– aspect de déminéralisation osseuse diffuse et homogène ;
La classification actuelle de l’Organisation mondiale de la santé (OMS)
– aspect symétrique de face en dehors des troubles de statique ; est la suivante : les sujets normaux ont un T-score supérieur à -1. On
– respect de l’arc postérieur et, en particulier, bonne visualisation des parle d’ostéopénie lorsque le T-score est compris entre -2,5 et -1,
pédicules. d’ostéoporose lorsque le T-score est inférieur à -2,5 ; l’ostéoporose
Chez les patients sous corticothérapie, l’ensemble des travées osseuses sévère correspond à un T-score inférieur à -2,5 associé à des fractures.
subit un amincissement ; ainsi, les vertèbres prennent un aspect évidé. Le T-score est le nombre d’écarts types par rapport à une valeur moyenne
Cet os fragilisé peut se fracturer et les tassements s’accompagnent d’une de la population d’adulte jeune du même sexe.
bande de condensation sous le plateau fracturé. Il s’agirait du cal
hypertrophié. Tomodensitométrie
En cas de problème diagnostique, elle peut apporter des éléments d’aide
Absorptiométrie biphotonique au diagnostic (fig 3) :
L’expression des résultats, en g/cm2 , est comparée à des valeurs – corticales fracturées mais non effacées : aspect de « puzzle » ;
normales de référence : – recul d’un coin vertébral ;

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Radiodiagnostic AFFECTIONS ACQUISES DE LA PATHOLOGIE VERTÉBRALE NON TRAUMATIQUE 31-100-D-10

4 Ostéoporose. Imagerie par réso-


nance magnétique en pondération T1 :
bandes d’hyposignal au contact des
plateaux supérieurs de L1 et L2. Tas-
sement très marqué de D12 avec recul
du coin postérosupérieur et du coin
postéro-inférieur.

6 Hyperparathyroïdie. Radiogra-
phie standard : aspect de vertèbre
« sandwich » avec ostéocondensation
en bande sous les plateaux vertébraux
séparés par une bande centrale plus
claire.

Ostéomalacie [59]

Elle se définit comme une diminution de la minéralisation osseuse : il


s’agit d’un déficit quantitatif et non plus qualitatif. Les signes cliniques
sont marqués par des douleurs sourdes plus fréquentes que lors de
l’ostéoporose (en dehors des tassements). L’atteinte axiale est associée
à une atteinte périphérique qui souvent prédomine, et permet de faire le
diagnostic qui sera étayé par le bilan biologique.
En radiographie standard, l’augmentation de la transparence osseuse est
inconstante mais les travées osseuses sont floues, grossières, mal
visibles. Les tassements qui résultent d’un ramollissement diffus et
5 Ostéoporose. Imagerie par résonance magnétique en pondération T1 : recul du homogène de l’os atteignent tous les corps vertébraux de façon
coin postérosupérieur de D11 responsable d’une contrainte médullaire ; absence équivalente. Ces tassements sont de type biconcave, donnant à toutes les
d’anomalie de signal témoignant d’un tassement ancien ; bande d’hyposignal paral- vertèbres la même forme. En effet, il s’agit de déformation et non de
lèle au plateau inférieur de D12. fracture : les tassements cunéiformes ou en « galette » sont donc rares.
La densitométrie osseuse est normale, augmentée, ou plus souvent
– fractures du spongieux ; diminuée. Les autres méthodes d’imagerie sont de peu d’apport au
– discrète tuméfaction des parties molles de siège circonférenciel. diagnostic qui doit être évoqué sur les radiographies standards et
confirmé par le bilan biologique.
Imagerie par résonance magnétique
C’est aussi une bonne méthode de discrimination entre un tassement Hyperparathyroïdie [59]
bénin et un tassement malin. Les tassements anciens (supérieurs à 4 ou
5 mois) présentent un signal tout à fait normal et des anomalies
morphologiques semblables à celles rencontrées en radiographie Qu’elle soit primitive ou secondaire, elle peut s’accompagner d’une
standard. Les tassements plus récents présentent des anomalies de augmentation diffuse de la transparence osseuse. Elle fait partie des
morphologie (fig 4, 5) : causes d’ostéoporose et peut donc évoluer vers des tassements
vertébraux. Le diagnostic est fait par la biologie. Dans
– recul d’un coin postérieur ; l’hyperparathyroïdie secondaire de l’ostéodystrophie rénale, le rachis
– petit hématome circonférenciel ; peut prendre un aspect très caractéristique d’ostéocondensation en
– atteinte du pédicule mais aussi des anomalies de signal ; bandes sous les plateaux vertébraux séparées par une bande centrale plus
claire : c’est la vertèbre « sandwich » (fig 6). La trame osseuse est floue
– bande d’hyposignal parallèle aux plateaux vertébraux ; et épaissie. Les tassements, lorsqu’ils existent, sont plutôt biconcaves et
– hyposignal T1 et hypersignal T2 localisés à une partie du corps uniformément répartis sur la colonne vertébrale. Les tumeurs brunes
vertébral. sont exceptionnelles sur le rachis.

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Hyperthyroïdie [59]

Les tassements vertébraux peuvent être révélateurs, ils n’ont aucune


caractéristique particulière par rapport aux tassements ostéoporotiques.
Les signes cliniques n’apparaissent pas toujours au premier plan et
l’hyperthyroïdie doit donc être recherchée devant des tassements
vertébraux et une altération de l’état général chez une femme âgée.

Ostéonécrose vertébrale ou vide


intrasomatique [10, 17, 23, 29, 32, 33]
Cette pathologie rare se rencontre essentiellement chez les sujets âgés
de plus de 50 ans avec une prédominance féminine. Il est à noter qu’il
existe une grande similitude avec les tassements vertébraux
ostéoporotiques.
Le tableau clinique est d’ailleurs souvent identique à celui d’un
tassement brusque d’une vertèbre ostéoporotique. Les complications
neurologiques sont possibles, à type d’atteinte radiculaire ou même de
compression vertébrale avec paraparésie ou paraplégie et/ou troubles
sphinctériens.
A B
Il existe toujours une ostéoporose, le plus souvent déjà connue, d’origine 8 Ostéonécrose vertébrale. Imagerie par résonance magnétique : pondération T1
postménopausique. Des facteurs favorisants tels que la corticothérapie (A) et T2 (B) : le vide intrasomatique apparaît sur les deux séquences sous forme
et la radiothérapie sont aussi retrouvés. Plus rarement, on note un diabète d’une image linéaire en hyposignal.
ou un trouble lipidique. Un traumatisme même minime peut être
révélateur.
Le siège préférentiel est la jonction dorsolombaire (T12-L1-L2).
Radiographie standard
Il existe constamment une hypertransparence osseuse. La vertèbre
tassée est le siège d’une fracture mais non d’une lyse. L’arc postérieur
est respecté. Les parties molles sont normales.
Au sein du tassement, le vide intrasomatique apparaît comme une image
claire, linéaire traversant toute la vertèbre de face et occupant la moitié
antérieure sur le profil (fig 7).
Des clichés en hyperextension facilitent la visualisation de cette image.
Cet aspect caractéristique et quasi pathognomonique du vide discal
intrasomatique ne se rencontre qu’exceptionnellement dans d’autres 9 Maladie de Paget. Radiographie
pathologies comme le myélome ou en contexte néoplasique (il faut standard : augmentation de la taille du
souligner que les biopsies faites dans ces contextes n’ont pas permis de corps vertébral et de l’arc postérieur de
retrouver de cellules malignes). L3 ; aspect en « cadre » avec trame
fibrillaire.
Un autre diagnostic différentiel possible est l’infection, mais l’image
claire est plus bombée et le contexte clinique en général différent ; une
biopsie peut cependant être parfois nécessaire. Imagerie par résonance magnétique (fig 8)
Scintigraphie En pondération T1 on observe un hyposignal au centre du corps
On note une hyperfixation de la vertèbre tassée. vertébral.
En pondération T2 on peut noter, soit un hyposignal persistant qui
Tomodensitométrie correspond à la clarté aérique visualisée en radiographie standard, soit
On retrouve les mêmes images qu’en radiographie standard. Le scanner un hypersignal : il s’agirait du remplacement du gaz par du liquide,
permet une meilleure analyse du mur postérieur. favorisé par la position couchée plus ou moins prolongée.

Maladie de Paget [31, 41, 42, 46]


Cette maladie qui atteint 3 à 4 % de la population de plus de 40 ans est
caractérisée par un remodelage osseux anormal et excessif. En phase
active, formation et résorption osseuse s’associent tandis que la phase
quiescente est marquée par des remaniements qui sont de type scléreux.
La localisation vertébrale est fréquente (un tiers des patients)
prédominant en lombosacrée. Les atteintes cervicales et dorsales sont
plus rares. Souvent, la maladie est asymptomatique ou se manifeste par
des douleurs ou des troubles de la statique à type de cyphose ou de
scoliose. Parfois, l’évolution se fait jusqu’à des radiculalgies, voire des
compressions médullaires, ces dernières pouvant être liées à une
hématopoïèse extramédullaire, une fracture pathologique, un hématome
épidural, ou encore une dégénérescence sarcomateuse.

7 Ostéonécrose vertébrale. Radio- Radiographie standard


graphie standard : tassement du corps
vertébral au sein duquel apparaît une Le diagnostic est souvent évoqué devant des anomalies de structure, de
image claire linéaire occupant la moitié forme et de densité (fig 9) :
antérieure du corps vertébral.
– atteinte du corps vertébral et de l’arc postérieur ;

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les séquences, et peuvent même redessiner les travées épaissies vues par
d’autres méthodes d’imagerie. Tous ces éléments permettent en général
le diagnostic différentiel avec, en particulier, le lymphome, les
métastases ou encore l’infection. L’IRM n’a en général pas sa place dans
le bilan diagnostique d’une maladie de Paget. Il est intéressant d’en
connaître les différents aspects car ils peuvent se rencontrer de façon
fortuite sur un bilan rachidien fait pour une autre raison. Le seul intérêt
de l’IRM réside dans le bilan en cas de compression médullaire.

10 Maladie de Paget. Tomodensito-


métrie : aspect fibrillaire et grossier de Myélome [3, 11, 22, 26, 27, 28, 30, 31, 44, 45, 50, 51, 56, 59, 60]
la trame osseuse touchant le corps ver-
tébral mais aussi l’arc postérieur. Il s’agit de la tumeur maligne primitive de l’os la plus fréquente (35 %).
Il représente 10 à 15 % des hémopathies malignes. Il atteint dans 90 %
des cas des sujets de plus de 40 ans avec un pic pour la septième
décennie. La prédominance masculine est nette (70 %). Les
localisations rachidiennes sont très fréquentes (70 %).
Cliniquement, il se manifeste par des douleurs osseuses, en particulier
rachidiennes. Des fractures-tassements des corps vertébraux peuvent
être révélatrices, cela pouvant être à l’origine de compression
médullaire. Il s’y associe une altération de l’état général.
Le diagnostic est fait sur la plasmocytose médullaire et le pic
d’immunoglobuline monoclonale. L’atteinte osseuse conditionne le
pronostic et la surveillance (stade III de Durie et Salmon).
11 Maladie de Paget. Imagerie par
résonance magnétique en pondération Radiographie standard
T1 : on retrouve l’élargissement du
corps vertébral de L4 ; le signal reste L’aspect typique est celui de lacunes arrondies ou ovalaires, à l’emporte-
élevé de type graisseux mais on dis- pièce, multiples, à limites nettes, de siège médullaire avec respect relatif
cerne quelques travées épaissies au des corticales. Ces images sont surtout observées sur les os longs, le
sein de ce corps vertébral. pelvis, le crâne et les côtes. Sur le rachis, des aspects microlacunaires
peuvent se rencontrer.
– augmentation de taille de la vertèbre comparativement aux vertèbres Les formes déminéralisantes prédominent sur le rachis dorsolombaire
adjacentes ; (fig 12). Elles atteignent les corps vertébraux respectant souvent l’arc
– caractère fibrillaire de la trame osseuse à travées grossières ; postérieur. Les corticales sont amincies, les travées osseuses raréfiées,
– aspect en « cadre » avec une trame fibrillaire laissant le centre de la et l’aspect peut simuler une ostéoporose banale, d’où la règle d’évoquer
vertèbre plus clair ; le myélome devant une déminéralisation importante chez un sujet âgé,
d’autant plus que les tassements sont possibles (fig 13). Ceux-ci peuvent
– un certain degré de bombement du mur antérieur. prendre un aspect biconcave ou cunéiforme et peuvent être révélateurs
Des formes atypiques peuvent cependant se voir : du myélome. À noter que l’amylose osseuse peut donner des lésions
– forme ostéolytique : rare sur le rachis, elle peut se compliquer de géodiques ou une déminéralisation diffuse comparables à celles du
tassement et pose parfois de difficiles problèmes de diagnostic myélome.
différentiel ; Les aspects ostéolytiques avec gommage et flou des contours osseux se
– forme pseudoangiomateuse où l’accentuation de la trame prédomine rencontrent en particulier sur le sacrum. Sur le rachis, les lésions lytiques
sur les travées verticales. La tomodensitométrie peut aider au diagnostic posent des problèmes de diagnostic avec les métastases. L’atteinte
si elle permet la mise en évidence de l’accentuation de la trame verticale pédiculaire est plus tardive dans les myélomes que dans les localisations
mais aussi horizontale ; secondaires (15 % versus 95 %).
– forme condensante massive avec « vertèbre ivoire » posant des Les lésions expansives et soufflantes sont plus rares au rachis que sur le
difficultés de diagnostic avec une métastase ou une maladie de Hodgkin, squelette périphérique.
et pouvant nécessiter une biopsie si la vertèbre n’est pas agrandie ; Les formes condensantes rares s’intègrent souvent dans le cadre d’un
– aspect de vertèbre « poisson », biconcave qui peut évoluer vers un syndrome POEMS (polyneuropathie, organomégalie, endocrinopathie,
tassement. protéine monoclonale, anomalies cutanées).

Scintigraphie Scintigraphie
Elle est hyperfixante sur les lésions pagétiques et cela peut être un Elle est peu employée dans le diagnostic en raison de nombreux faux
élément du diagnostic, d’autant plus que d’autres localisations peuvent négatifs.
se manifester.
Tomodensitométrie
Tomodensitométrie Elle est elle aussi rarement réalisée. L’indication principale est la
Elle retrouve l’aspect fibrillaire et grossier de la trame osseuse et montre découverte d’une forme pseudotumorale. Le scanner fait l’analyse
mieux que les radiographies simples l’atteinte de toute la vertèbre, y précise des lésions, le bilan d’extension aux parties molles et peut guider
compris l’arc postérieur (fig 10). Le scanner peut être utile en cas de une biopsie à visée diagnostique.
problème de diagnostic différentiel, en particulier avec un angiome ou La tomodensitométrie peut aussi être indiquée devant des rachialgies
dans les formes ostéolytiques. avec tassement vertébral ou s’il existe un doute diagnostique, à la
recherche de microlacunes, d’ostéolyse du spongieux sans atteinte
Imagerie par résonance magnétique (fig 11) corticale ou encore de masse des parties molles paravertébrales (fig 14).
La corticale épaissie est en hyposignal sur toutes les séquences. L’aspect Imagerie par résonance magnétique
en « cadre » et l’élargissement du corps vertébral sont retrouvés. La
moelle osseuse reste en hypersignal T1, mais elle est souvent réduite en Elle est devenue l’imagerie de référence de la moelle et présente un
volume par l’épaississement cortical ou par des zones d’os en grand intérêt dans le myélome, tant par sa valeur diagnostique,
transformation fibreuse qui apparaissent alors en hyposignal sur toutes pronostique mais aussi pour le suivi évolutif.

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A B
12 Myélome. Radiographies standards du rachis lombaire et du bassin : forme déminéralisante diffuse dont l’aspect est proche de l’ostéoporose banale.

14 Myélome. Tomodensitométrie : microlacunes et lacunes disséminées au sein


des corps vertébraux et des pédicules.

– les lésions diffuses qui sont de deux types :


13 Myélome. Radiographie standard : tassements vertébraux étagés siégeant
dans la région dorsolombaire mais aussi dans la région dorsale moyenne. Par – hyposignal T1 homogène égal inférieur à celui des disques et
ailleurs, déminéralisation osseuse diffuse.
hypersignal T2* homogène ou hétérogène intéressant toute la moelle
osseuse. Cet aspect n’est pas spécifique du myélome car il peut
Deux types d’anomalies se rencontrent : correspondre aussi à une infiltration tumorale diffuse en particulier
– les lésions focales : elles se présentent sous forme d’images en dans d’autres hémopathies ;
hyposignal T1, en hypersignal T2 et après injection de gadolinium. Il
s’agit soit de lésions de type nodulaire ne déformant pas les corps – aspect « poivre et sel » : la juxtaposition de multiples petits nodules
vertébraux, soit de masse tumorale volumineuse pseudométastatique tumoraux (en hyposignal T1 et hypersignal T2) et de nodules
atteignant tout ou une grande partie de la vertèbre (fig 15) ; graisseux (en hypersignal T1 et hyposignal T2) donne cet aspect

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15 Myélome. Imagerie par réso- A B


nance magnétique en pondération T1 : 17 Plasmocytome. Radiographies standards : tassement de l’hémicorps vertébral
lésions focales ; images arrondies en droit de D10 qui est le siège d’une ostéolyse respectant relativement les corticales et
hyposignal visualisées sur plusieurs les pédicules (A). Lyse sacrée découverte dans le cadre d’un bilan de sciatique S1 (B).
corps vertébraux ; lésions diffuses de
type « poivre et sel ». Par ailleurs, pré-
sence de deux tassements vertébraux Plasmocytome [16, 22, 26, 58]
avec bande d’hyposignal au contact
des plateaux supérieurs.
C’est une tumeur plasmocytaire isolée. Il peut représenter un stade de
passage vers le myélome.
Cliniquement, il se révèle par des douleurs, une fracture-tassement d’un
corps vertébral, des radiculalgies ou des signes neurologiques de
compression médullaire.
Le rachis est fréquemment atteint avec une prédominance
dorsolombaire (34 %). Les localisations sacrées ne sont pas rares.

Radiographie standard
On peut mettre en évidence une ostéolyse géographique par destruction
étendue de l’os spongieux qui peut donner à la vertèbre ou aux pédicules
un aspect « évidé », selon le siège de l’atteinte, en raison du respect
relatif des corticales. Ces aspects seraient relativement caractéristiques
du plasmocytome et permettraient le diagnostic différentiel avec les
métastases.
Toutefois, les vertèbres peuvent être soufflées ou au contraire tassées
(fig 17), d’aspect homogène ou avec cloisonnement : dans cette forme,
16 Myélome. Imagerie par résonance magnétique en pondération T1 et T2 : les foyers d’ostéolyse sont ovalaires, ils sont séparés par des zones d’os
piqueté « poivre et sel » lié à la juxtaposition de multiples petits nodules tumoraux et
de nodules graisseux. dense. Les plateaux vertébraux sont fréquemment conservés, mais les
murs latéraux de la vertèbre sont souvent effacés. L’atteinte pédiculaire
est très fréquente. L’aspect est plus rarement condensant.
d’autant plus caractéristique qu’il est retrouvé en T2*. En effet, en T1
il peut être difficile à différencier de l’hétérogénéité normale de la Tomodensitométrie
moelle osseuse du sujet âgé (fig 16). Elle montre mieux l’aspect évidé et permet une meilleure étude de la
Le signal de la moelle osseuse peut aussi être tout à fait normal, y corticale. Elle fait par ailleurs le bilan d’extension dans les parties molles
compris dans un myélome avec atteinte osseuse à distance. et l’espace épidural.
Ces constatations ont un intérêt pronostique majeur ; la constatation de
lésions en IRM ayant une valeur plus péjorative. Imagerie par résonance magnétique
L’IRM permet aussi de détecter des lésions susceptibles de menacer Certains critères sémiologiques particuliers sont retrouvés. Pour des
l’axe médullaire, parfois à un stade infraradiologique. lésions nodulaires de plus de 2 cm de diamètre ou des tassements
L’IRM permet aussi d’étudier les tassements vertébraux : dans le vertébraux, un aspect homogène du signal est évocateur de lésion
myélome, certains sont de type « malin », d’autres de type « bénin », les plasmocytaire alors qu’une hétérogénéité du signal, en particulier en T2
deux pouvant être associés chez un même patient. Souvent ces et après injection, est plus en faveur d’une métastase ostéolytique. De
tassements sont d’origine mixte, ostéoporotique et tumorale. même le respect relatif des corticales osseuses malgré une destruction
importante de l’os spongieux qui réalise, comme en radiographie
Dans le suivi évolutif, l’IRM peut aussi avoir sa place ; en effet il existe standard, un aspect de vertèbre « évidée » est lui aussi assez
une bonne corrélation entre l’évolution du signal et la réponse au caractéristique des lésions plasmocytaires. Toutefois, ces signes ne sont
traitement. pas constamment retrouvés et le plus souvent les images sont non
Enfin, devant une gammapathie monoclonale où les données cliniques, spécifiques (fig 18). L’IRM, comme dans les autres pathologies
biologiques, radiologiques et cytologiques sont discordantes, l’IRM vertébrales, permet un excellent bilan de l’éventuelle extension
peut aider au diagnostic d’éventuelles transformations en myélome. épidurale et des risques de compression médullaire.

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31-100-D-10 AFFECTIONS ACQUISES DE LA PATHOLOGIE VERTÉBRALE NON TRAUMATIQUE Radiodiagnostic

19 Métastase ostéo-
lytique. Radiographie
standard : tassement
asymétrique du corps
vertébral de L4 avec
lyse du pédicule droit et
du bord droit de la
vertèbre.

18 Plasmocytome. Imagerie par réso-


nance magnétique en pondération T1 :
diminution de signal homogène du corps
vertébral sans destruction corticale
majeure.

Métastases vertébrales [21, 24, 26, 31, 40, 59, 61]


Les localisations les plus fréquentes des métastases se situent sur le 20 Métastase. Radiographies standards : de face on retrouve un tassement très
asymétrique du corps vertébral de L4 avec disparition du pédicule droit et de tout
squelette axial et sur le rachis, prédominant en région thoracique et l’hémicorps droit ; de profil ce tassement présente une structure très hétérogène.
lombaire, en raison à la fois de la présence de moelle hématopoïétique et
du drainage veineux, vertébral et épidural de la plupart des cancers
abdominothoraciques.
Cliniquement il s’agit le plus souvent de douleurs, évocatrices
lorsqu’elles sont tenaces et résistantes aux antalgiques habituels. Les
compressions médullaires peuvent être révélatrices.
Le diagnostic sera facilité si le cancer primitif est connu ; il sera plus
difficile si la métastase est révélatrice.
Soixante-dix pour cent de l’ensemble des métastases sont de type
ostéolytique, 10 % sont condensantes, les autres sont mixtes. 21 Métastase ostéolytique. To-
La sensibilité de l’exploration en radiologie standard étant faible, surtout modensitométrie : zone d’ostéolyse
pour les lésions lytiques, la scintigraphie a été longtemps l’examen de limitée à l’os spongieux du corps
vertébral ; ces images ne peuvent
choix dans la détection des métastases en raison de la possibilité de être détectées par les radiographies
l’exploration en corps entier et de sa bonne sensibilité (même si sa standards.
spécificité est médiocre). La mise en évidence de fixation
scintigraphique pourra permettre de compléter le bilan en radiographie
standard. Il existe toutefois un certain nombre de faux négatifs, qui peut Une extension dans les parties molles périvertébrales est toujours à
atteindre, selon certaines séries, 10 à 20 % ; en effet, un minimum de 5 à rechercher car très évocatrice.
10 % de remodelage osseux est nécessaire pour une détection par la
scintigraphie ; il existe de plus un certain nombre de faux positifs. Les tableaux de compression médullaire font suspecter un
L’IRM est donc actuellement le meilleur examen pour l’exploration de envahissement épidural.
la moelle osseuse et en particulier pour l’exploration du rachis ; cette
technique supplante actuellement la scintigraphie. Tomodensitométrie
Elle permet de mieux mettre en évidence des ostéolyses limitées sur la
Métastases ostéolytiques corticale comme dans le spongieux qui ne peuvent être détectées en
radiographie standard (fig 21). Le scanner explore mieux le mur et l’arc
Les cancers du sein et du poumon sont les premiers pourvoyeurs de postérieur, mais aussi les parties molles à la recherche d’une
lésions secondaires lytiques, puis viennent le rein, la thyroïde et d’autres tuméfaction, évocatrice si asymétrique (fig 22). L’exploration épidurale
cancers. Les foyers sont en général multiples, atteignant le squelette nécessite en général une injection intraveineuse de produit de contraste.
axial dans trois quarts des cas.
Imagerie par résonance magnétique
Radiographie standard
Il s’agit de lésions destructrices de type « géographique » à limites nettes Sur l’étude du signal et de la morphologie, c’est l’examen le plus adapté
ou plus souvent floues et irrégulières effaçant les contours vertébraux. à la détection des métastases et au diagnostic différentiel des tassements
On peut parfois noter une pseudosoufflure de la corticale avec coque vertébraux. Les métastases réalisent des nodules ou des images en
périostée fine et discontinue. Le corps vertébral comme l’arc postérieur « mottes », en hyposignal T1, en hypersignal T2 et après injection de
peuvent être atteints : la vertèbre borgne par lyse d’un pédicule est produit de contraste, d’aspect plus ou moins hétérogène. La constatation
caractéristique de la localisation secondaire (fig 19). En dehors des de lésions multiples et disséminées oriente le diagnostic (fig 23).
lésions expansives, on peut observer des tassements vertébraux avec Devant un tassement vertébral, la mise en évidence d’un bombement du
effondrement des plateaux d’aspect biconcave ou cunéiforme, sans mur postérieur, d’une extension périvertébrale épidurale (fig 24) ou à
spécificité. Une fracture angulaire du plateau supérieur, un tassement l’arc postérieur est une aide au diagnostic, qu’il s’agisse d’une lésion
asymétrique de face (fig 19, 20) (en dehors de troubles de la statique) ou nodulaire ou d’une atteinte complète du corps vertébral en hyposignal
un tassement en « galette » sont plus spécifiques de localisation T1 et en hypersignal hétérogène en T2, et après injection de produit de
secondaire, d’autant plus que le siège est au-dessus de D6 ou D7. contraste.

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Radiodiagnostic AFFECTIONS ACQUISES DE LA PATHOLOGIE VERTÉBRALE NON TRAUMATIQUE 31-100-D-10

22 Métastase ostéolytique. Tomodensitométrie : ostéolyse de l’hémicorps gauche


du corps vertébral s’étendant à la corticale antérieure, au mur postérieur, ainsi qu’au
pédicule gauche ; en fenêtre tissulaire on retrouve une tuméfaction très modérée
mais asymétrique des parties molles antérolatérales gauches.

25 Métastase. Radiographie
standard : on note une condensa-
tion du corps vertébral de D9 ainsi
qu’un tassement très important et
asymétrique du corps vertébral de
L1.

23 Métastases diffuses. Imagerie par résonance magnétique en pondération T1 :


on met en évidence un tassement en hyposignal du corps vertébral de L5 avec
bombement du mur postérieur ; au niveau des vertèbres sus-jacentes on retrouve des
hyposignaux nodulaires ou en « motte »; en pondération T2 ces images apparaissent
en hypersignal.
26 Métastase. Imagerie par réso-
nance magnétique en pondération T1 :
même patient que sur la figure 25 : la
lésion dorsale condensante apparaît
en hyposignal très marqué ; le tasse-
ment de L1 est retrouvé en hyposignal
avec bombement du mur postérieur ;
on note de plus une atteinte de D11.

Radiographie standard
Il s’agit de taches denses, arrondies ou ovalaires, à contours mal définis.
Elles peuvent confluer et se localiser sur un pédicule, ou sur le corps
vertébral en lui donnant un aspect de vertèbre « ivoire » (fig 25).
Dans le cancer de prostate on peut observer une ostéosclérose diffuse
qui, modérée, peut passer inaperçue et, plus franche, peut simuler une
myélofibrose.

Tomodensitométrie
24 Métastase. Imagerie par réso- Elle retrouve mieux ces images et on en découvre en général un nombre
nance magnétique en pondération plus grand sur les radiographies standards.
T2-TSE : on retrouve le bombement
du mur postérieur mais surtout l’ex-
tension épidurale, responsable Imagerie par résonance magnétique
d’une compression médullaire.
Ces lésions sont en hyposignal T1, et d’aspect variable en T2 après
injection de produit de contraste : l’hyposignal peut persister (fig 26),
ou plus souvent on note une prise de contraste centrale. L’association
des deux aspects en T2 et après injection est fréquente et donne un aspect
« tigré » au rachis.
Métastases condensantes
Le cancer de prostate est le plus grand pourvoyeur de métastases Métastases mixtes
condensantes, mais 15 à 20 % des métastases du cancer du sein le sont
aussi. Il s’agit surtout du cancer du sein et du poumon.

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31-100-D-10 AFFECTIONS ACQUISES DE LA PATHOLOGIE VERTÉBRALE NON TRAUMATIQUE Radiodiagnostic

28 Lymphome malin non hodgkinien. Tomodensitométrie : en fenêtre osseuse on


retrouve la lyse de l’aileron sacré droit ; en fenêtre tissulaire, on met en évidence le
paquet ganglionnaire au contact duquel s’est produit la lyse.

27 Lymphome malin non hodgki-


nien. Radiographie standard : lyse
de l’aileron sacré droit surtout mar-
quée par la disparition du premier
trou sacré.

Les deux types de lésions s’associent de façon variable donnant un


aspect hétérogène parfois pagétoïde aux os atteints.
Tomodensitométrie et IRM retrouvent aussi les deux types d’images
précédemment décrits.

Lymphome non hodgkinien et maladie 29 Hémopathie. Imagerie par résonance magnétique : infiltration massive de la
de Hodgkin [2, 14, 26, 37, 49] moelle osseuse sous forme d’un hyposignal T1 et d’un hypersignal T2.

L’atteinte osseuse révélatrice du lymphome malin non hodgkinien


Scintigraphie
(LMNH) est le plus souvent associée à d’autres localisations qui sont
découvertes dans la suite du bilan. Le LMNH primitif osseux est rare Elle permet de rechercher d’autres localisations éventuelles.
(5 % des LMNH extraganglionnaires). Dans la maladie de Hodgkin,
l’atteinte osseuse révélatrice est rare (moins de 5 % des cas) et Tomodensitométrie
pratiquement isolée. Une atteinte osseuse unique place le patient en
stade IE alors que des localisations osseuses multiples ou associées à des Elle peut préciser les lésions vues en radiographie standard, en
atteintes ganglionnaires ou extraganglionnaires le placent en stade IV. particulier au niveau de la corticale osseuse et de l’os spongieux ; elle
permet une biopsie à visée diagnostique (en l’absence de ganglions
L’atteinte osseuse au cours des lymphomes peut se faire soit par
facilement accessibles). En revanche, l’envahissement éventuel des
contiguïté avec envahissement par des adénopathies de voisinage, soit
parties molles et l’extension épidurale sont moins bien visualisées qu’en
par voie hématogène.
IRM. Le scanner permet par ailleurs de faire un bilan d’extension de la
Dans les atteintes primitives, le rachis est atteint dans 13 % des cas avec maladie, en particulier à la recherche d’adénopathies (fig 28).
une prédominance lombaire. Dans les LMNH avec localisation
ganglionnaire ou parenchymateuse, l’atteinte osseuse est beaucoup plus Imagerie par résonance magnétique
fréquemment retrouvée avec une prédominance pour le squelette axial
(75 %). Dans la maladie de Hodgkin, l’atteinte osseuse révélatrice est L’aspect est tout à fait non spécifique à type d’hyposignal T1 et
rare (moins de 5 % des cas) et pratiquement jamais isolée, l’atteinte d’hypersignal T2 ; à noter que dans certains lymphomes osseux
vertébrale est le plus fréquemment vue au rachis dorsal ou lombaire primitifs, il existe un hyposignal T1 et T2 qui serait en rapport avec une
qu’au reste du squelette. fibrose intratumorale.
Les signes cliniques révélateurs sont le plus souvent des douleurs de type L’IRM permet de façon remarquable le bilan d’extension aux parties
inflammatoire, rebelles aux antalgiques ainsi qu’aux anti- molles et surtout en épidural ; en effet, ces atteintes épidurales sont
inflammatoires. Des signes neurologiques peuvent se rencontrer à type relativement fréquentes et contrastent souvent avec une très bonne
de compression radiculaire ou médullaire, voire d’atteinte épidurale. tolérance clinique.
Par ailleurs, l’IRM permet de rechercher une infiltration massive qui
Radiographie standard apparaît sous forme d’un hyposignal T1 atteignant la totalité des pièces
Elle peut être normale alors qu’il existe une localisation osseuse en osseuses explorées. À noter cependant que cette recherche est rendue
phase de début et c’est l’IRM qui permet de la mettre en évidence. Les difficile pour les sujets jeunes chez lesquels la moelle reste encore
anomalies radiologiques sont de type lytique (fig 27) ou mixte associant hématopoïétique (fig 29).
des images de lyse et de condensation. L’aspect de vertèbre « ivoire » L’IRM, de par son extrême sensibilité, permet de plus de mettre en
est très classiquement décrit dans la maladie de Hodgkin plutôt que dans évidence des anomalies de signal de la moelle osseuse, alors que les
les LMNH. Cet aspect très évocateur n’est cependant pas radiographies sont encore normales.
pathognomonique. Une érosion du bord antérieur ou antérolatéral d’une
vertèbre est très évocatrice d’un lymphome : elle se produit au contact
d’une adénopathie. Infections [1, 15, 31, 53, 54, 55]
En général, une seule ou très peu de vertèbres sont touchées. Lorsque
l’arc postérieur est atteint, des signes neurologiques sont plus L’atteinte isolée du corps vertébral est en général le premier temps de la
fréquemment rencontrés. spondylodiscite par voie hématogène, mais le diagnostic n’est souvent

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Radiodiagnostic AFFECTIONS ACQUISES DE LA PATHOLOGIE VERTÉBRALE NON TRAUMATIQUE 31-100-D-10

31 Hémangiome. Radio-
graphie standard : aspect
peigné du corps vertébral de
L3 avec travées verticales
grossières.

30 Spondylite infectieuse. Imagerie par résonance magnétique en pondération


T1 : on retrouve un hyposignal du corps vertébral et un hypersignal en pondération
T2.

fait qu’au stade d’atteinte discovertébrale, d’autant plus que les signes
radiologiques sont retardés par rapport à la clinique. L’IRM a permis des
diagnostics plus précoces, parfois au stade de spondylite (fig 30).
Cliniquement, il existe en général un syndrome douloureux rachidien
associé à un syndrome infectieux plus ou moins marqué, ce qui permet
d’évoquer le diagnostic. Une grande raideur rachidienne est souvent
retrouvée, certains tableaux plus bâtards rendent le diagnostic difficile.
32 Hémangiome. Tomodensitométrie : aspect pointillé correspondant aux travées
Radiographie standard grossières visualisées sur les radiographies standards.

Elle est le plus souvent normale au début. Les signes de destruction


osseuse apparaissent après le pincement discal. On est alors déjà au stade Pathologies tumorales primitives
de spondylodiscite et non plus de spondylite. L’atteinte primitive se
situe au bord antérieur de la vertèbre, mais il est exceptionnel de mettre
en évidence des anomalies de minéralisation ou des lésions destructrices Hémangiome [6, 18, 25, 39, 46, 47]
en dehors de la forme focale des spondylites brucelliennes où l’on note
une érosion du coin antérosupérieur de la vertèbre (souvent L4) puis une L’hémangiome vertébral représente 28 % de la totalité des
sclérose, une petite image gazeuse au contact et une réaction hémangiomes. Dans certaines séries autopsiques, la fréquence est de
ostéophytique. La tuberculose qui atteint plutôt le rachis 10 % ; 90 % siègent en dorsal, ou en lombaire haut, l’atteinte cervicale
médiothoracique que la région lombaire peut se manifester par un ou est très rare.
plusieurs tassements vertébraux ; les destructions osseuses sont plus Le plus souvent la découverte est fortuite car ils sont en général
importantes, avec déformation en gibbosité, souvent associées à un ou asymptomatiques. Certains sont dits agressifs et se manifestent par des
des abcès des parties molles ; l’évolution peut se faire vers un tassement compressions radiculaires, médullaires ou des fractures pathologiques
important sans atteinte majeure du disque et pouvant donc poser des quand l’extension se fait à l’arc postérieur.
problèmes de diagnostic différentiel avec des lésions malignes.
Radiographie standard
Scintigraphie
L’aspect est le plus souvent typique. Le corps vertébral, déminéralisé,
Elle montre une hyperfixation mais celle-ci est sans spécificité. présente des travées verticales grossières, plus épaisses que celles de
l’ostéoporose, lui donnant un aspect peigné ou grillagé (fig 31). Il n’y a
Tomodensitométrie jamais d’élargissement de la vertèbre comme dans la maladie de Paget.
Les travées horizontales ne sont pas épaissies comme dans
Elle permet de façon plus fine de rechercher des lésions lytiques l’hyperparathyroïdie secondaire. L’extension peut se faire à l’arc
débutantes d’un coin vertébral ou des atteintes des parties molles. postérieur. Parfois, l’atteinte est partielle et prend un aspect en « rayons
de miel ». L’extension vers les parties molles ou le canal rachidien est
Imagerie par résonance magnétique exceptionnelle. Les tassements sont rares.
C’est l’examen de choix dans le diagnostic des spondylites débutantes
(fig 30). En pondération T1, on note un hyposignal de tout ou une partie Scintigraphie
du corps vertébral et un hypersignal en T2, après injection ou en On note une hyperfixation non spécifique.
suppression de graisse. L’IRM permet mieux que les autres méthodes
d’imagerie d’explorer les parties molles et l’espace épidural. Les Tomodensitométrie
modifications de signal focalisées à la partie antérieure du corps
vertébral et au niveau des coins sont plus évocatrices du diagnostic L’aspect est celui d’un pointillé correspondant aux travées verticales
qu’une atteinte diffuse pour laquelle plusieurs autres hypothèses denses vues en coupes (fig 32). La tomodensitométrie permet un bilan
diagnostiques sont envisageables. En effet, ces dernières images d’extension à l’arc postérieur et/ou aux parties molles. Les angiomes
manquent de spécificité et peuvent faire envisager les diagnostics de asymptomatiques sont de type graisseux tandis que les angiomes
métastase, lymphome ou myélome en particulier. symptomatiques sont de densité tissulaire et hypervascularisés.

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31-100-D-10 AFFECTIONS ACQUISES DE LA PATHOLOGIE VERTÉBRALE NON TRAUMATIQUE Radiodiagnostic

Environ 85 % des patients ont moins de 20 ans au moment du diagnostic.


Cette tumeur est rare après 50 ans.
L’atteinte rachidienne est retrouvée dans environ 12 à 20 % des cas,
essentiellement à l’étage dorsal. Le corps vertébral est rarement atteint,
la tumeur siège le plus souvent sur l’arc postérieur.
Cliniquement, la découverte peut se faire devant un trouble de statique à
type de scoliose ou de cyphose, des radiculalgies sont souvent
rencontrées.
Radiographie standard
Le kyste anévrysmal réalise une ostéolyse de l’arc postérieur, excentrée,
volumineuse, soufflante, bien limitée, avec une coque périostée très fine
qui n’est parfois visible qu’au scanner. À un stade un peu plus évolué,
33 Hémangiome. Imagerie par réso- les limites sont plus nettes. L’atteinte du corps vertébral peut être
nance magnétique en pondération T1 : primitive, mais elle est le plus souvent secondaire par contiguïté et
on retrouve l’aspect grillagé du corps ver- entraîne un tassement volontiers latéral, asymétrique.
tébral dont le contenu par ailleurs reste
relativement graisseux. Scintigraphie
Elle montre une hyperfixation plutôt périphérique, mais cela est non
Imagerie par résonance magnétique (fig 33) spécifique.
En T1, l’intensité du signal varie de bas à élevé en fonction du degré de Tomodensitométrie
graisse contenu dans la vertèbre. En pondération T2, les zones
d’hypersignal correspondent aux composants vasculaires de la lésion et Elle permet de rechercher la fine coque périostée, de noter l’extension
alternent avec des zones graisseuses de signal plus bas. L’IRM permet vers les parties molles ainsi qu’au corps vertébral et en intracanalaire.
un excellent bilan d’extension aux parties molles et au canal rachidien. La présence de niveaux liquides ne peut être détectée qu’après une
immobilisation du patient de quelques minutes. Le liquide, déclive,
hyperdense est de nature hémorragique ou séreuse, le surnageant est peu
Chordome [5, 34] dense. Ce signe n’est cependant pas spécifique et peut se rencontrer dans
d’autres tumeurs.
Il s’agit d’une tumeur rare (4 % des tumeurs malignes primitives)
atteignant l’adulte de 40 à 60 ans. Imagerie par résonance magnétique
La clinique est marquée par des douleurs, des radiculalgies, des atteintes Elle peut montrer, comme la tomodensitométrie, les niveaux liquides,
médullaires mais aussi des signes de compression des organes génitaux de signal variable selon les séquences et le type de liquide. Ces niveaux
et urinaires. sont mieux vus qu’au scanner en raison de la durée plus prolongée du
Les sièges préférentiels sont le sacrum (57 %) et la jonction cervico- décubitus nécessaire à la réalisation de l’IRM. Cette tumeur apparaît
occipitale (10 %). L’atteinte lombaire est rare (4 %). bien limitée par un liseré en hyposignal sur toutes les séquences et
comporte des cloisons qui se rehaussent après injection.
Radiographie standard L’IRM est l’examen permettant le meilleur bilan d’extension
Il s’agit d’une lésion ostéolytique à contours mal limités, atteignant intracanalaire.
souvent la partie médiane du sacrum et de façon plus ou moins Le principal diagnostic différentiel se pose avec l’ostéoblastome, plus
symétrique. Il existe très souvent une volumineuse masse des parties rarement avec la tumeur à cellules géantes qui atteint plutôt le corps
molles. Les calcifications intratumorales sont retrouvées dans 50 à 60 % vertébral.
des cas des localisations sacrées et 30 % des autres localisations
vertébrales. Le diagnostic peut être difficile à faire en raison des gaz Ostéoblastome [8, 43, 46]
digestifs, ce qui explique les découvertes souvent tardives.
Les atteintes vertébrales sont diagnostiquées plus tôt et donnent lieu à Cette tumeur bénigne, rare, présente des similitudes avec l’ostéome
des lésions hétérogènes, mixtes, lytiques et condensantes en périphérie ostéoïde, mais sa taille est supérieure à 2 cm.
avec volumineuse masse des parties molles. Les atteintes contiguës sont Plus de 90 % des patients ont moins de 30 ans au moment du diagnostic.
possibles, posant un problème de diagnostic avec une spondylodiscite. Le rachis est atteint de façon très fréquente (42 %). Le rachis lombaire
est le plus souvent touché, puis viennent le rachis dorsal, le rachis
Scintigraphie cervical et le sacrum. Deux tiers des lésions atteignent l’arc postérieur et
un tiers l’arc postérieur et le corps vertébral. L’atteinte isolée du corps
On note une zone d’hypofixation entourée par un halo hyperfixant. vertébral est rare.
Cliniquement, la douleur nocturne calmée par l’Aspirinet est moins
Tomodensitométrie habituelle que pour l’ostéome ostéoïde. Les localisations rachidiennes
Elle permet de mieux explorer le sacrum et les parties molles et fait le peuvent provoquer des scolioses douloureuses avec contractures
bilan diagnostique et d’extension de façon supérieure à la radiographie musculaires et parfois compression médullaire.
standard. Elle s’avère particulièrement performante sur les calcifications Radiographie standard (fig 34)
difficiles à voir sur les clichés conventionnels.
Une scoliose attire l’attention dans 30 % des cas, et il faut rechercher la
Imagerie par résonance magnétique tumeur dans la concavité de la scoliose.
La lésion est ostéolytique, bien limitée, expansive, soufflant la corticale
Elle reste toutefois l’examen de choix pour le bilan d’extension de l’os, qui peut même disparaître et, comme dans le kyste anévrysmal, il faut
des parties molles et du canal, même si les calcifications sont moins bien rechercher la fine coque d’os sous-périosté. Cette tendance soufflante est
détectées qu’en tomodensitométrie. nette sur les épineuses et les transverses. La lacune peut être le siège de
calcifications contrairement au kyste anévrysmal.
Kyste anévrysmal [7, 38, 46] Scintigraphie
Il s’agit d’une tumeur bénigne qui peut se développer sur une lésion Elle doit être réalisée devant toute scoliose douloureuse chez l’enfant, à
préexistante, telle une dysplasie fibreuse, une tumeur à cellules géantes, la recherche d’une hyperfixation qui guidera le scanner si les
un chondroblastome ou un ostéoblastome. radiographies sont non contributives.

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Radiodiagnostic AFFECTIONS ACQUISES DE LA PATHOLOGIE VERTÉBRALE NON TRAUMATIQUE 31-100-D-10

35 Ostéoblastome.
Tomodensitométrie :
lésion à contours bien
limité par un liseré de
sclérose intéressant
l’hémiarc postérieur
gauche de D10 (collec-
tion du Pr P Baudain).

La douleur est habituelle et souvent associée à une contracture et à une


raideur. Des troubles de statique sont possibles. En général il n’existe
pas de signe neurologique.

Radiographie standard
34 Ostéoblastome. L’aspect typique est celui de la vertebra plana. Il s’agit du tassement
Radiographies stan- antérieur d’une vertèbre déminéralisée qui déborde de l’alignement des
dards : lésions ostéoly- autres corps vertébraux. L’aspect peut se compléter par une
tiques soufflantes du
pédicule et de l’hémiarc condensation linéaire horizontale, centrale. Plus tard, le corps vertébral
postérieur gauche de se réduit à une mince bande de 2 à 3 mm de hauteur, dense, qui dépasse
D10 (collection du Pr P l’alignement antérieur des corps vertébraux. Mais le mur postérieur
Baudain). garde une certaine hauteur et dessine ainsi une image triangulaire. Dans
ces aspects typiques, il n’y pas d’atteinte de l’arc postérieur, les disques
Tomodensitométrie (fig 35) sont respectés et il n’y a pas non plus d’atteinte des parties molles.
Elle a l’avantage de mieux apprécier la matrice, les limites de la lésion, Dans les formes atypiques, le tassement est incomplet avec déformation
la réaction périostée et l’extension que ne peuvent le faire les asymétrique du corps vertébral ; si l’arc postérieur est atteint le
radiographies standards. diagnostic de granulome éosinophile doit être discuté. Des lésions
géodiques bien circonscrites à limites nettes se rencontrent assez
Imagerie par résonance magnétique (fig 36) fréquemment.
Elle montre un signal non spécifique, bas ou intermédiaire en T1 et Autres techniques
augmenté en T2. Elle permet l’exploration des parties molles et le bilan
intracanalaire. Comme dans les autres tumeurs, la tomodensitométrie et l’IRM
Le principal diagnostic différentiel est le kyste anévrysmal qui peut contribuent plus au bilan d’extension qu’au diagnostic.
présenter un aspect analogue. Les principaux diagnostics différentiels se posent avec les tassements
d’origine lymphomateuse : maladie de Hodgkin, LMNH.
Granulome éosinophile [13, 36]
Tumeur à cellules géantes [9, 35]
Il fait partie des histiocytoses X qui touchent surtout l’enfant. Un ou
plusieurs os peuvent être atteints. Il s’agit d’une tumeur rare touchant essentiellement l’épiphyse des os
L’atteinte rachidienne est retrouvée dans 15 à 30 % des localisations longs. Le rachis est rarement atteint avec une prédominance pour le
diffuses et 10 à 15 % des granulomes éosinophiles isolés. sacrum (6 à 7 %).
Le rachis dorsal est le plus fréquemment touché (54 %) puis le rachis Cliniquement, la tumeur se révèle par des douleurs radiculaires parfois
lombaire (35 %) et le rachis cervical (11 %). associées à des troubles moteurs déficitaires.

36 Ostéoblastome. Imagerie par réso-


nance magnétique en pondération T1 : la
coupe frontale et la coupe sagittale montrent
le retentissement sur la moelle (collection du
A B Pr P Baudain).

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31-100-D-10 AFFECTIONS ACQUISES DE LA PATHOLOGIE VERTÉBRALE NON TRAUMATIQUE Radiodiagnostic

Radiographie standard Tableau I. – D’après Laredo.


Il s’agit d’une lésion lacunaire, soufflante, volumineuse, à bords mal En faveur de la bénignité En faveur de la malignité
définis, pouvant présenter des septa et parfois des calcifications. – Tassements multiples et disséminés – Tassement unique
L’atteinte des parties molles est fréquente et la tumeur peut franchir
l’interligne sacro-iliaque. Sur le rachis, l’ostéolyse siège sur le corps – Siège lombaire et à la charnière dor- – Siège au dessus de D7
solombaire
vertébral mais la tumeur peut franchir le disque et envahir les parties
molles. Un tassement vertébral peut être noté. – Déminéralisation diffuse homogène – Absence de déminéralisation diffuse
ou déminéralisation hétérogène.
Scintigraphie – Texture osseuse normale en dehors – Ostéolyse ou condensation non expli-
de la zone d’os tassé qui est modéré- quée par le tassement (souvent à dis-
Une hyperfixation est retrouvée en périphérie de la tumeur. ment condensée (impaction des tra- tance)
vées - cal)
Tomodensitométrie – Tassement diffus avec déformation – Tassement localisé avec déformation
Elle permet de mieux repérer les limites de la tumeur, de visualiser les concave des plateaux vertébraux de angulaire des plateaux vertébraux de
profil profil
cloisons et les calcifications.
– Aspect symétrique de face (sauf si – Tassement asymétrique de face (sauf
scoliose) si scoliose)
Imagerie par résonance magnétique
– Corticales parfois fracturées mais non – Effacement des corticales
Elle est, comme chaque fois, l’examen de choix du bilan d’extension. effacées (plateaux, mur postérieur,
bords latéraux, pédicules). Fracture
d’un coin postérosupérieur ou postéro-
Sarcome d’Ewing [48] inférieur basculé ou déplacé dans le
canal
L’atteinte rachidienne est rare (7 %) avec une prédominance pour le
– Arc postérieur respecté (notamment – Ostéolyse de l’arc postérieur (notam-
sacrum (3 %). Quatre-vingt-dix pour cent des patients ont entre 5 et 30 pédicules) ment pédicules)
ans au moment du diagnostic ; il existe par ailleurs une prépondérance
masculine. – Tuméfaction des parties molles para- – Tuméfaction des parties molles
vertébrales absente ou symétrique et d’épaisseur importante unilatérale
Cliniquement, de violentes douleurs sont révélatrices avec déficit d’épaisseur réduite
neurologique rapidement évolutif.
– Vide intrasomatique
Radiographie standard
Tableau II. – D’après Laredo.
La tumeur siège sur le corps vertébral qui est atteint dans son ensemble
avec ostéolyse et destruction partielle ou totale de la vertèbre. Parfois le En faveur de la bénignité En faveur de la malignité
corps vertébral est densifié, à contours irréguliers. L’extension aux Morphologie
parties molles paravertébrales et l’envahissement de plusieurs vertèbres
sont fréquents. Un tassement vertébral peut se produire à l’occasion d’un – Recul d’un coin postérosupérieur ou – Bombement du mur postérieur (fig 4)
traumatisme minime. postéro-inférieur dans le canal (fig 1)

Ces aspects ne sont cependant pas spécifiques et peuvent faire évoquer – Parties molles normales ou petit hé- – Extension prévertébrale ou/et épidu-
un lymphome, une métastase ou même une ostéomyélite en cas de fièvre matome circonférenciel rale (fig 5)
associée. – Atteinte pédiculaire possible – Extension à l’arc postérieur
(œdème) (fig 2A)
Scintigraphie
Signal
Elle est hyperfixante, mais a surtout pour intérêt de rechercher d’autres
localisations. – Bande d’hyposignal parallèle aux pla- – Lésion nodulaire - atteinte complète
teaux vertébraux (fig 3) du corps vertébral (fig 4, 5, 6)
Tomodensitométrie – Hyposignal T1 localisé (fig 3) – Hyposignal T1 diffus (fig 4, 5)
Hypersignal T2 Hypersignal T2 (fig 5, 6)
Elle étudie mieux l’atteinte de la corticale et du spongieux. Vertèbre redessinée après injection Hétérogénéité y compris après injection
(fig 7)
Imagerie par résonance magnétique Atteinte incomplète du corps vertébral
(fig 1, 2B, C)
Elle permet de mieux explorer les parties molles et l’espace épidural, et
est utile au suivi sous chimiothérapie. – Signal normal (tassement ancien)

Tableau III. – D’après Laredo.


Conduite à tenir devant un tassement Corticales fracturées mais non effa-
vertébral (tableaux I, II, III) cées : aspect en « puzzle »
Corticales lysées, effacées

Recul d’un coin vertébral Ostéolyse du mur postérieur


Faire le diagnostic différentiel entre un tassement bénin et un tassement
malin est un problème courant, parfois délicat et lourd de conséquences. Fractures du spongieux obliques Lyse du spongieux
Le plus souvent, l’histoire de la maladie, la connaissance des ou circulaires Aspect hétérogène
antécédents, l’examen clinique, le bilan biologique et la radiographie Atteinte de l’arc postérieur (pédicules ++)
standard suffisent pour faire le diagnostic. Lorsque des investigations
complémentaires sont nécessaires, l’IRM est la méthode de choix pour Tuméfaction circonférencielle Tuméfaction asymétrique des parties
des parties molles ne dépassant molles
explorer la moelle osseuse et les pathologies qui s’y développent. pas 8 mm d’épaisseur
Les radiographies standards qui doivent toujours être pratiquées Atteinte épidurale
permettent d’orienter le diagnostic sur un certain nombre de critères
rappelés dans le tableau I. Nombre et siège des tassements, aspect de la
trame osseuse et type de tassement, des corticales, atteinte ou non de
l’arc postérieur.
La scintigraphie analyse le remodelage osseux et les anomalies qui sont de spécificité puisqu’un tassement bénin ostéoporotique récent fixe tout
présentes avant la survenue d’altérations structurales importantes. Dans comme un tassement malin ou évolutif ; en revanche, la sensibilité est
le cas des tassements, une fixation scintigraphique manque totalement excellente. La présence de foyers d’hyperfixation multiples sur le

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Radiodiagnostic AFFECTIONS ACQUISES DE LA PATHOLOGIE VERTÉBRALE NON TRAUMATIQUE 31-100-D-10

Clinique - Biologie

Radiographie standard

+/ - scintigraphie

Tassement d'origine indéterminée

IRM

37 Ostéoporose. Imagerie par résonance magnétique.


A. On met en évidence un tassement modéré du corps vertébral de D12 avec
hyposignal en bande au contact du plateau vertébral supérieur. Discriminative Non Discriminative
B. Cliché réalisé 4 mois plus tard, le tassement s’est accentué, il apparaît un
recul postérosupérieur net mais le signal de la vertèbre est redevenu quasiment
normal.

Stop TDM Contrôle Biopsies


squelette axial, comme sur le squelette périphérique, constitue un IRM
argument pour le diagnostic de métastases. Une hyperfixation isolée ne
permet pas de faire un diagnostic étiologique. 38 Arbre décisionnel. IRM : imagerie par résonance magnétique ; TDM :
tomodensitométrie.
L’IRM apparaît donc comme l’examen de choix car elle permet
d’étudier un grand segment de rachis (contrairement au scanner) et
montre de façon remarquable la moelle osseuse, l’espace épidural et les recherche de lyse ou de fracture, siège des anomalies de densité, aspect
parties molles paravertébrales. C’est l’analyse de la morphologie et du des parties molles antérieures et, à un moindre degré, de l’espace
signal des tassements vertébraux rapportée dans le tableau II qui permet épidural.
le diagnostic : aspect du mur postérieur et des parties molles, extension Au terme de ce bilan, la biopsie vertébrale est de moins en moins
des anomalies de signal sur la vertèbre intéressée et à distance, fréquemment réalisée à visée de diagnostic différentiel entre tassement
hyposignal en bande ou nodulaire, homogénéité ou hétérogénéité du malin et tassement bénin.
signal.
Au total, devant le lourd problème diagnostique d’un tassement
Les principales séquences à réaliser sont T1 et T2 en écho de gradient ; vertébral, quand le contexte clinique et biologique ainsi que les
l’injection de gadolinium peut parfois apporter des éléments radiographies standards et éventuellement la scintigraphie ne permettent
supplémentaires au diagnostic, de même que les séquences en pas de résoudre le problème, l’examen à réaliser est une IRM qui, le plus
suppression de graisse. souvent, permet de trancher. Une tomodensitométrie en deuxième
Le problème essentiel est celui des tassements récents. En effet, après 4 intention pourra être une aide au diagnostic dans les cas (rares) difficiles.
à 6 mois d’évolution, le signal de la vertèbre ostéoporotique redevient Au terme de ce bilan, la nécessité d’une biopsie apparaît de moins en
normal (fig 37). L’IRM, grâce à l’analyse combinée du signal et de la moins fréquemment nécessaire. En dehors de la nécessité d’obtenir une
morphologie, permet dans la quasi-totalité des cas de faire le diagnostic certitude anatomopathologique avant d’engager un traitement dans
étiologique du tassement vertébral. certains cas, on pourra même, en fonction du contexte, se contenter d’un
La tomodensitométrie a pour inconvénient de n’explorer qu’un champ contrôle IRM quelques semaines ou mois plus tard.
vertébral restreint. Elle peut être réalisée quand, après l’IRM, un doute L’arbre décisionnel devant un tassement vertébral peut se présenter
persiste à la recherche de signes qui sont consignés dans le tableau III : comme sur la figure 38.

Références ➤

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31-100-D-10 AFFECTIONS ACQUISES DE LA PATHOLOGIE VERTÉBRALE NON TRAUMATIQUE Radiodiagnostic

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