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Encyclopédie Médico-Chirurgicale 33-005-A-10

33-005-A-10

Apport de l’échodoppler en pathologie


hépatique et portale
P Legmann
O Vignaux
J Augui
Résumé. – L’échodoppler permet de déterminer la vitesse du sang et le sens du flux sanguin. Cette méthode
C Delin
est basée sur la rétrodiffusion d’une onde acoustique par des objets en mouvement. La fréquence d’émission
A Clément
est voisine de la fréquence de la sonde échographique.
A Bonnin
En pathologie hépatique et portale, le doppler pulsé est utilisé de façon fréquente. La porte d’écoute
électronique peut être réglable et sélectionnée au sein du vaisseau.
L’analyse spectrale permet de donner en temps réel la gamme des vitesses ou fréquences contenues dans le
signal doppler. Les facteurs techniques qui influencent le spectre concernent la taille de la fenêtre, sa position
et le seuil de filtration. Cette méthode permet d’évaluer les résistances périphériques et l’indice de pulsatilité.
D’autres modes doppler peuvent être appliqués à l’étude du parenchyme hépatique et des vaisseaux
hépatiques : le doppler à codage couleur, le doppler puissance, le doppler en mode convergent et l’imagerie
d’harmonique. La fréquence de répétition du tir doppler doit être adaptée à la profondeur du vaisseau et à sa
vitesse circulatoire, faute de quoi un phénomène d’« aliasing » peut apparaître.
Les applications essentielles de cette méthode concernent l’étude de l’hypertension portale, avec la recherche
de voies de dérivation portosystémiques, la mesure du flux sanguin portal et surtout le sens de circulation.
D’autres applications intéressent la transplantation hépatique, à la fois dans le bilan pré- et postopératoire,
pour dépister une éventuelle complication vasculaire : sténose ou thrombose artérielle, sténose ou thrombose
portale, état des veines sus-hépatiques.
L’échodoppler est également une méthode indispensable pour le diagnostic du syndrome de Budd-Chiari,
pour le contrôle des shunts mésentérico- ou portosystémiques qu’il soit chirurgical ou radiologique.
Enfin, l’effet doppler peut être également appliqué à l’étude des masses parenchymateuses hépatiques,
hyperplasie nodulaire focale ou hépatocarcinome.
© 2001 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : échographie doppler, hypertension portale, transplantation hépatique, syndrome de


Budd-Chiari.

Effet doppler – Si l’émetteur ou le récepteur sont en mouvement, la fréquence F’


perçue par le récepteur est différente de la fréquence d’émission Fe.
La vibration d’un émetteur selon une période T (en secondes) Les ultrasons se définissent comme des vibrations mécaniques de la
donnée provoque dans un milieu de propagation l’apparition matière à des fréquences supérieures à celles que peut percevoir
d’ondes mécaniques d’ébranlement (vagues) régulièrement l’oreille humaine, soit supérieures à 20 000 Hz. En ultrasonographie
espacées ; l’espace entre deux vagues (fréquence en Hz) est diagnostique, les fréquences sont comprises entre 2 et 10 MHz.
proportionnel à la période de vibrations (1/T). La longueur de
l’onde exprimée en mètres est égale à cT (c : vitesse de propagation
de l’onde dans le milieu). DÉFINITION DE L’EFFET DOPPLER
La fréquence des ondes d’ébranlement ou acoustiques est différente Cette méthode ultrasonore est basée sur la rétrodiffusion d’une onde
selon que l’émetteur ou le récepteur sont immobiles ou en acoustique par des objets en mouvement. Les particules en
mouvement. mouvement sont les globules rouges présents dans le sang.
– Si l’émetteur et le récepteur sont immobiles, la fréquence F’ perçue La sonde émettrice est immobile. Elle envoie un signal de fréquence
par le récepteur est égale à la fréquence d’émission Fe. Fe, le récepteur est le globule rouge en mouvement avec la vitesse v.
Le globule rouge réfléchit le signal reçu vers la sonde doppler ; il
devient l’émetteur en mouvement d’un signal de fréquence F’. La
Paul Legmann : Professeur des Universités, praticien hospitalier. fréquence de l’onde reçue par le cristal récepteur est différente de
Olivier Vignaux : Praticien hospitalier universitaire. celle émise par le cristal émetteur. Le récepteur est la sonde
Joëlle Augui : Chef de clinique-assistant des Hôpitaux.
Cyril Delin : Chef de clinique-assistant des Hôpitaux. immobile : elle perçoit un signal de fréquence Fr qui est fonction de
Anne Clément : Attaché-consultant des Hôpitaux. la vitesse de propagation du signal dans l’organisme :
André Bonnin : Professeur des Universités, praticien hospitalier.
Hôpital Cochin, 27, rue du Faubourg-Saint-Jacques, 75679 Paris cedex 14, France. C = 1500 m•s−1

Toute référence à cet article doit porter la mention : Legmann P, Vignaux O, Augui J, Delin C, Clément A et Bonnin A. Apport de l’échodoppler en pathologie hépatique et portale. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales
Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Radiodiagnostic - Appareil digestif, 33-005-A-10, 2001, 16 p.
33-005-A-10 Apport de l’échodoppler en pathologie hépatique et portale Radiodiagnostic

La fréquence doppler Fd est la différence entre la fréquence de ANALYSE SPECTRALE


l’onde reçue Fr et la fréquence de l’onde émise Fe : ¶ Représentation spectrale
Fd = Fr − Fe
Le signal est restitué sous la forme d’un spectre de fréquence.
L’effet doppler utilisé en médecine permet de déterminer la vitesse Celui-ci donne en temps réel la gamme des vitesses ou fréquences
du sang et le sens du flux sanguin. contenues dans le signal doppler.
Lorsque le flux sanguin se rapproche de la sonde, Fd est positive ; Cette restitution est possible grâce à la transformation de Fourier,
lorsque le flux sanguin s’éloigne de la sonde, Fd est négative. application mathématique qui permet d’analyser tout phénomène
Le flux sanguin ne se déplace pas dans la direction de propagation périodique en le décomposant en constituants simples : la
des ultrasons : les deux directions font un angle h. Fd et la vitesse v composante continue traduit le débit sanguin à travers les
d’écoulement du fluide s’expriment alors en introduisant un facteur résistances artérielles ; la composante oscillatoire résulte de l’activité
correctif cosinus h : périodique du cœur.
Le spectre de fréquence se présente comme un ensemble de lignes
Fd = 2Fe x vcos θ verticales juxtaposées.
C
L’axe horizontal correspond à l’échelle du temps, l’axe vertical
DIFFÉRENTS MODES DOPPLER correspond à l’échelle des fréquences ou vitesses. Sur chaque ligne
verticale apparaît la répartition des fréquences ou vitesses dans le
La fréquence d’émission est toujours voisine de la fréquence de la
vaisseau à l’instant donné, avec pour chaque point une brillance qui
sonde échographique ; l’émission des ultrasons peut être continue
correspond à la densité de globules à l’origine de cette valeur de
ou discontinue.
fréquence. En dessous de la courbe spectrale se situe le domaine où
Il existe deux types de mode doppler : le doppler continu et le les mesures de vitesses sont possibles sans ambiguïté.
doppler pulsé.
¶ Facteurs technologiques influençant le spectre
¶ Doppler continu
Les facteurs technologiques qui vont affecter le spectre de fréquence
Il s’agit de l’émission continue d’ultrasons par la sonde émettrice. sont :
En doppler continu, il n’y a pas de résolution spatiale car les échos – la taille de la porte : plus le volume est grand, plus la gamme de
reviennent en permanence vers le cristal récepteur. Il est donc vitesse échantillonnée dans la lumière du vaisseau est importante ;
impossible de déterminer la profondeur du réflecteur. De plus, si
plusieurs réflecteurs en mouvement se trouvent sur la trajectoire du – la position de la porte : la gamme de vitesse échantillonnée près
faisceau ultrasonore, on ne peut déterminer celui qui a réfléchi le de la paroi est différente de la gamme de vitesse échantillonnée au
signal. centre du vaisseau ;
– le seuil de filtration : un filtre de paroi passe-haut élimine les
¶ Doppler pulsé basses fréquences liées aux mouvements des parois vasculaires mais
Entre deux impulsions de courte durée, le capteur en situation également liées aux fréquences les plus basses d’origine circulatoire.
d’écoute reçoit l’onde réfléchie par les particules en mouvement
dans un volume défini d’exploration. Une porte électronique ÉVALUATION DES RÉSISTANCES PÉRIPHÉRIQUES
d’écoute réglable permet de sélectionner le volume Il est possible d’évaluer les résistances périphériques (R) à partir de
d’échantillonnage. la valeur relative de la vitesse télédiastolique et de la vitesse
Les problèmes posés par le doppler pulsé sont : systolique.

– la profondeur maximale d’exploration ; il faut que pendant la ¶ Index de résistance (IR)


période d’écoute, l’onde émise atteigne les réflecteurs contenus dans C’est le rapport de la différence entre la vitesse maximale systolique
le volume d’échantillonnage ou porte, et que l’onde réfléchie par ces et diastolique sur la vitesse systolique maximale :
derniers revienne au capteur ; il existe donc une profondeur
IR = S - D
maximale d’exploration définie par : d max = C/2PRF, PRF étant la S
fréquence de répétition du tir doppler ; ¶ Indice de pulsatilité (IP)
– la fréquence maximale ; Fd est la vitesse théorique maximale
mesurable et répond à la limite de Nyquist ; cette limite découle du C’est le rapport de l’amplitude totale pic à pic du tracé sur la
théorème d’échantillonnage de Shannon, selon lequel, pour moyenne temporelle de la vitesse établie sur un nombre entier de
caractériser un phénomène périodique, il faut nécessairement utiliser cycles cardiaques :
une fréquence d’échantillonnage au moins égale au double de la IP = P/M
fréquence propre du phénomène analysé : PRF > 2Fd.
Le phénomène d’aliasing est un phénomène qui apparaît en doppler EFFETS DES RÉSISTANCES PÉRIPHÉRIQUES
pulsé lorsque la profondeur maximale d’exploration et/ou la vitesse Au repos, R est élevé dans les territoires musculaires et bas dans les
maximale analysable sont dépassées. On parle de phénomène territoires parenchymateux (artères carotides internes, rénales).
d’ambiguïté en fréquence ou en vitesse. Dans ce cas : Fd > PRF/2. Dans les vasoconstrictions, R est élevé : le pic systolique diminue en
Le principal problème de l’examen doppler pulsé des vaisseaux est amplitude et en durée ; le flux diastolique est faible, voire nul ; IP et
de trouver un compromis entre une PRF maximale pour éviter IR augmentent.
l’ambiguïté en fréquence et une PRF minimale pour éviter Dans les vasodilatations, R est bas : le pic systolique s’accroît ; le
l’ambiguïté spatiale. temps de décélération postsystolique s’atténue ; le flux diastolique
est important ; IP et IR diminuent.
¶ En pratique
– En doppler pulsé : le repérage est aisé et permet une sélection SÉMIOLOGIE SUIVANT LE PROFIL D’ÉCOULEMENT
rigoureuse de la zone d’exploration. La PRF est fixée, aboutissant à
¶ Écoulement laminaire
une limitation des vitesses analysables et de la profondeur
d’exploration. Profil plat
– En doppler continu : il n’existe pas de repérage en profondeur et Les globules cheminent tous à la même vitesse ; la gamme des
donc de sélection de la zone d’exploration. La PRF est infinie ; il n’y vitesses calculées à partir de la Fd est réduite. Cela se traduit par
a pas de limitation des vitesses analysables, ni de la profondeur une bande très étroite assimilable à un trait : l’enveloppe spectrale.
d’exploration. Il existe une fenêtre sombre sous-systolique.

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Profil parabolique Les échos stationnaires apparaissent en blanc et noir. Seuls les échos
en mouvement sont codés en couleur. Les teintes allant vers les
Toutes les valeurs des vitesses sont représentées au sein du vaisseau.
couleurs les plus claires correspondent aux vitesses les plus élevées.
La bande des vitesses est large ; la brillance spectrale est répartie sur
Le doppler couleur est un progrès. Il facilite et raccourcit la durée
toute la hauteur du spectre. Il n’existe pas de fenêtre sombre
de l’examen, permet une cartographie dynamique bidimensionnelle.
sous-systolique.
Cependant, il amène une diminution de la cadence d’images et
¶ Conditions pathologiques apparaît également moins performant pour les vitesses les plus
basses. Il demeure sensible aux phénomènes d’aliasing.
Sténoses
¶ Doppler puissance ou doppler énergie
Il s’agit d’une résistance additionnelle en série.
Le codage de signal ne se fait pas par analyse spécifique des
En amont, l’amplitude du tracé diminue surtout au détriment de la différentes fréquences qui composent le signal doppler mais en
vitesse diastolique. La décélération systolique est très marquée. intégrant la totalité de l’amplitude du signal.
Au niveau de la sténose, on observe une augmentation de la vitesse Le signal résultant a donc une intensité plus élevée que le signal
axiale. doppler fréquentiel. Toute notion d’hémodynamique est cependant
En aval se produit une diminution de la pression motrice due à la perdue.
réduction du débit d’écoulement : il existe un effondrement de la Comparativement au doppler couleur, le doppler puissance offre
composante oscillatoire par rapport à la composante continue. IR et plusieurs avantages :
IP diminuent. Les circulations collatérales jouent un rôle important
pour préserver un flux diastolique. – absence totale d’aliasing ;
– faible dépendance vis-à-vis de l’angle incident ;
Anévrismes et fistules – sensibilité plus élevée au flux, mais cependant limite persistante
Il se produit une diminution des résistances périphériques, ce qui en profondeur ;
entraîne une augmentation de la composante continue. – bonne résolution spatiale.
En amont : l’amplitude du tracé augmente surtout au profit des Le mode puissance apparaît plus adapté pour l’étude vasculaire que
vitesses diastoliques ; la décélération systolique est lente. le mode couleur car il va détecter naturellement une quantité
Au niveau de la malformation : on observe une diminution de la d’échos résonnants plus importante avec une meilleure sensibilité
vitesse et l’apparition de turbulences. pour les petits vaisseaux. Ce mode doppler peut être utilisé
également pour l’étude de la microvascularisation des parenchymes
et des tumeurs car il permet d’obtenir une visualisation continue
Application : échodoppler hépatique favorisée par un fond de persistance de l’arborisation vasculaire.

¶ Mode doppler convergent [14]

RAPPEL DES PRINCIPES Il s’agit d’une combinaison du doppler couleur et du doppler


puissance regroupant une bonne sensibilité, la faible dépendance à
∆ F = 2F x v cos θ
C l’angulation et la réduction de l’aliasing.
v : vitesse des hématies ; h : angle entre le faisceau incident et le Sur le plan abdominal et hépatique, les applications vont donc
sang circulant ; F : fréquence d’émission ; C : vitesse de propagation concerner essentiellement le dépistage des nodules tumoraux
des ultrasons dans le milieu. hypervasculaires, des vaisseaux circulants à vitesse lente, des
Cette équation montre que la sensibilité d’enregistrement augmente vaisseaux situés en profondeur ou dont l’angle d’insonation est
avec une sonde de fréquence élevée (F) et un angle h faible. proche de 90°.
Il existe donc une correction indispensable a posteriori de l’angle du ¶ Imagerie d’harmonique
faisceau incident pour calculer la vélocité.
L’interaction des ultrasons avec les microbulles de gaz adhérant aux
particules d’un produit de contraste injecté par voie intraveineuse
TECHNIQUES DOPPLER APPLIQUÉES AU FOIE lente permet d’obtenir, à côté de la fréquence nominale émise et
rétrodiffusée, des fréquences multiples d’intensité décroissante dites
¶ Doppler avec émission pulsée harmoniques émises par les microbulles en mouvement, et donc
Il s’agit d’ondes émises par impulsion discontinue. issues des seules structures circulantes [2, 22].
Deux paramètres entrent alors en jeu : la fréquence du transducteur Cette imagerie est destinée à développer le dépistage de nodules
et la PRF. hépatiques peu vascularisés (métastases) ou à mieux visualiser les
vaisseaux hépatiques, quelles que soient leur vitesse ou leur
Il existe un problème de discrimination à distance qui nécessite de
situation anatomique.
sélectionner le volume de mesure du plan d’insonation du tir
doppler, dont le siège et la largeur doivent être réglables.
CONDITIONS PRATIQUES
Le doppler pulsé autorise une analyse spectrale et donne une
information sur le régime d’écoulement, le sens du flux et estime les Le patient doit être à jeun. L’examen se déroule en apnée. Les sondes
vitesses maximales et moyennes. utilisées possèdent des fréquences de 2 à 5 MHz, soit 3 à 4 MHz
pour l’exploration habituelle et 5 MHz pour les vitesses très lentes.
¶ Doppler duplex La PRF doit être adaptée à la profondeur du vaisseau et à sa vitesse
circulatoire. Il faut l’augmenter pour les vaisseaux superficiels et en
Il existe une représentation d’images parallèle à l’analyse spectrale. cas de vitesse rapide. Le filtrage doit être adapté à la vitesse
Cependant, on observe alors une diminution du rapport circulatoire. Pour les faibles vitesses, il convient de diminuer le
signal/bruit. filtrage à 100, voire 50 Hz [19].
¶ Doppler à codage couleur ¶ Aliasing ou ambiguïté de fréquence
Il s’agit de l’analyse en temps réel de tout un plan exploré donnant Il s’agit d’une limite du doppler pulsé donnant un codage inversé
une image bidimensionnelle. des fréquences élevées après un certain seuil. Lorsque la fréquence

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33-005-A-10 Apport de l’échodoppler en pathologie hépatique et portale Radiodiagnostic

d’échantillonnage est inférieure au double de la fréquence analysée, de l’artère mésentérique supérieure. Elle se joint à la veine
il se produit un repliement du spectre avec une inversion des mésentérique inférieure pour former le confluent splénomésaraïque.
couleurs ou du pic en doppler pulsé. La veine mésentérique inférieure draine la partie gauche du côlon et
L’inversion de la couleur se produit au centre du vaisseau, après un le rectum et se jette dans la veine splénique.
éclaircissement, ce qui correspond à l’inversion du pic et non à un Le tronc de la veine porte naît à la hauteur de L2, en arrière de
reflux. La baisse de la PRF aboutit à une diminution du seuil de l’isthme du pancréas. Il possède un trajet oblique en haut et à droite
repliement, à une échelle de couleurs plus basse, ce qui augmente et suit le ligament hépatoduodénal (petit épiploon). Son trajet
les phénomènes d’aliasing. mesure environ 10 cm ; son calibre doit rester inférieur à 12 mm.
L’augmentation de la PRF donne une échelle plus large réduisant Le canal cholédoque est placé en avant et à droite, l’artère hépatique
les phénomènes d’aliasing. en avant et à gauche.
Les moyens pour réduire l’ambiguïté en fréquence sont nombreux : La veine porte rejoint le hile du foie avec en avant le lobe carré, en
abaisser la ligne de base 0, augmenter la PRF et/ou l’échelle des arrière le lobe caudé.
vitesses, diminuer la profondeur du champ, augmenter l’angle h,
À proximité du hile du foie, la veine porte se divise en une branche
diminuer la fréquence d’émission.
droite et une branche gauche. La branche droite irrigue le foie droit,
la branche gauche le foie gauche.
¶ Ambiguïté en profondeur
Ces branches de division sont séparées par la scissure principale
Avec une PRF plus élevée (HPRF), les échos arrivent en profondeur dans laquelle circule la veine hépatique médiane qui va de la fossette
après le départ de l’impulsion suivante. Il se produit alors la vésiculaire au bord gauche de la veine cave inférieure. Elles
détection d’un flux superficiel paradoxal qui est en réalité profond, délimitent des secteurs anatomiques hépatiques, eux-mêmes divisés
formant une image de flux « fantôme ». Il faut alors diminuer la PRF en huit segments.
et utiliser des sondes avec les plus basses fréquences d’émission. Au contact de la veine cave inférieure arrive la scissure droite, qui
part de son bord droit et se dirige vers l’extrémité droite du foie,
¶ Mesure des vitesses déterminant ainsi les secteurs antérieur et postérieur du foie droit.
La mesure des vitesses circulatoires est donnée en valeur absolue en Le secteur antérieur est constitué par un segment antérosupérieur
centimètre par seconde. La moyenne spatiale instantanée est calculée (segment VIII) et un segment antéro-inférieur (segment V). Le
sur le spectre de fréquence. Il est ainsi possible de connaître la secteur postérieur du foie est lui-même divisé en segments
moyenne spatiale des vitesses et le profil d’écoulement. postérosupérieur (segment VII) et postéro-inférieur (segment VI).
Cependant, pour calculer la vitesse moyenne, il est nécessaire de La scissure gauche correspond au début de l’incision du ligament
connaître l’angle d’incidence et/ou de le corriger et de bénéficier rond, puis se dirige vers le récessus de Rex et sépare le foie gauche
d’un échantillonnage le plus long possible, allant jusqu’à 6 secondes, en un secteur médian et latéral.
de façon à permettre un calcul de la moyenne temporelle. Le secteur médian est situé en avant de la plaque hilaire qui se
prolonge à gauche par la scissure du ligament rond. Le secteur
¶ Artefacts en codage couleur médian ou paramédian gauche (segment IV) est divisé en segment
IV supérieur et IV inférieur. Le secteur latéral gauche est constitué
Il s’agit de structures mobiles mais non circulantes : parois des
du segment latéral supérieur (segment II) et latéral inférieur
vaisseaux, tissus périvasculaires. Une fréquence basse avec une
(segment III).
amplitude élevée amène à rendre ces structures échogènes. Il existe
parfois un nuage de points de couleurs dans une zone hypo- ou Le lobe caudé est un secteur distinct, délimité à droite par la veine
anéchogène. Le spectre est alors nul. cave inférieure, à gauche par le canal d’Arantius, le lobe caudé
figurant le segment I.
Le filtrage doit éliminer les amplitudes les plus basses, pour ne
s’intéresser qu’aux fréquences hautes.
Les artefacts périvasculaires sont dus aux vibrations transmises par ARTÈRE HÉPATIQUE
des turbulences avec mosaïque de couleurs donnant une fausse L’artère hépatique propre est une branche terminale de l’artère
image de sténose ou de shunt. Les mouvements péristaltiques hépatique commune. Elle monte en avant de la veine porte jusqu’au
peuvent également donner des vibrations plus importantes. hile et se divise en une branche droite et une branche gauche, avec
D’autres bruits, gaz, jet urétéral, mouvements des parois des organes des ramifications qui suivent celles des voies biliaires dont elle
pulsatiles, donnent des images parasites. Il faut alors baisser le gain assure la vascularisation proximale et distale, et dans une moindre
doppler. mesure les branches de la veine porte.

Étude du système porte et des VEINES SUS-HÉPATIQUES

vaisseaux hépatiques Les veines sus-hépatiques assurent le drainage du foie vers la veine
cave inférieure. Il en existe trois principales :
– la veine sus-hépatique droite, séparant les secteurs postérieur et
SYSTÈME PORTE
antérieur du foie droit, cheminant dans la scissure hépatique droite ;
La veine porte est un système veineux placé entre deux réseaux
– la veine hépatique médiane, drainant les secteurs antérieur et
capillaires.
médian, cheminant dans la scissure hépatique principale ;
La veine porte draine le tube digestif, le pancréas et la rate.
– la veine hépatique gauche, drainant les secteurs médian et latéral,
La veine mésentérique supérieure assure le drainage de l’intestin
cheminant dans la scissure gauche.
grêle et de la moitié droite du côlon. Elle circule dans la racine du
mésentère et est placée à droite de l’artère mésentérique supérieure,
en avant du troisième duodénum. Elle arrive en arrière de la tête du
pancréas et de l’isthme pour rejoindre la veine splénique et donner Technique d’exploration
naissance au tronc de la veine porte. échographique du système porte
La veine splénique draine la rate, l’estomac, le duodénum et le
pancréas. À partir du hile de la rate, elle se situe sous l’artère L’examen débute par une étude d’ensemble de l’abdomen, puis
splénique, circulant en arrière du corps du pancréas puis en avant explore systématiquement les branches portales droite et gauche, la

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Radiodiagnostic Apport de l’échodoppler en pathologie hépatique et portale 33-005-A-10

*
A

*
A

*
B

*
B

*
C
*
C 2 Échodoppler hépatique.
1 Échodoppler hépatique normal. A. Flux veineux triphasique (veine sus-hépatique droite).
A. Échodoppler hépatique. Échodoppler du tronc porte : vitesse maximale 20 cm/s. B. Artère hépatique gauche. Elle est repérée en avant de la branche portale gauche.
B. Échodoppler de l’artère hépatique : vitesse maximale systolique 40 cm/s). C. Artère hépatique droite. Elle est repérée en avant ou parfois en arrière de la
C. Échographie d’une veine sus-hépatique médiane. Aspect triphasique. branche portale droite.

ASPECTS NORMAUX ET ARTEFACTS


veine porte, la veine mésentérique supérieure, la veine splénique
Le tronc de la veine porte est oblique en haut et à droite, sa structure
dans son trajet rétropancréatique.
est anéchogène, sa paroi est fine. La veine splénique est visible sur
Cette exploration nécessite : une coupe horizontale en arrière du pancréas, en avant de l’aorte et
– un décubitus dorsal ; de l’artère mésentérique supérieure.
La veine mésentérique supérieure est visible sur une coupe sagittale,
– un décubitus latéral ; en avant de l’aorte, à droite de l’artère mésentérique supérieure.
– la position assise ou debout. Le calibre de la veine porte, à l’état normal, est de 11 ± 2 mm.
Les coupes sont transversales, sagittales, récurrentes [1] (fig 1, 2, 3, 4, La veine coronaire stomachique, lorsqu’elle est visible, possède un
5, 6). calibre inférieur à 5 mm.

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33-005-A-10 Apport de l’échodoppler en pathologie hépatique et portale Radiodiagnostic

3 Échodoppler couleur. Aspect mosaïque de la veine porte : phénomène d’aliasing,


accélération des vitesses.

5 Échodoppler couleur. Mesure du débit veineux sanguin portal : 600 mL/min.

4 Échodoppler couleur. Flux veineux sus-hépatique : aspect triphasique.

6 Échodoppler couleur de la veine porte. Flux central hépatofuge avec flux inversé
Le flux est hépatopète, situé au-dessus ou au-dessous de la ligne de le long des parois (signal artériel hépatique gauche).
base, rouge ou bleu en fonction du positionnement de la sonde.
Des turbulences existent au contact des parois. Seule la partie Ce signal est reconnu dans la veine splénique et dans la veine
centrale de l’écoulement sanguin reste harmonieuse dans le mésentérique supérieure de façon moins intense. Plus la sonde est
vaisseau, donnant un aspect de flux parabolique à large bande, positionnée éloignée du tronc principal, plus les modulations
variable avec les mouvements respiratoires. Cet écoulement suit les diminuent, pour disparaître en périphérie du foie.
variations respiratoires et, de façon moindre, le cycle cardiaque. L’étude de la veine splénique est pratiquée par voie antérieure
Le phénomène de Flip témoigne d’une inversion rapide du flux épigastrique.
donnant l’impression d’une circulation à double sens : cet élément Une approche latérale gauche avec un angle d’incidence favorable
est dû à un mauvais placement de la sonde ou à l’existence de de façon à mesurer le débit dans la veine splénique est possible.
vaisseaux anatomiquement sinueux ou à des difficultés techniques Les collatérales portosystémiques les plus fréquentes sont la veine
liées à l’existence d’un flux portal lent de l’ordre de 0,2 à 0,3 cm/s. paraombilicale circulant dans la scissure gauche et le ligament rond,
la veine gastrique gauche ou coronaire stomachique repérée à la
jonction entre veine splénique et veine porte et sur les coupes
TECHNIQUE D’ENREGISTREMENT
échographiques effectuées dans le plan sagittal paramédian gauche
Le tronc de la veine porte est abordé par un angle oblique, sinon passant par l’aorte et le corps du pancréas.
par voie latérale intercostale droite. Enfin, les dérivations splénorénales supérieure ou indirecte vers la
Par voie axillaire, le tronc porte est prolongé par sa branche droite. veine du pilier gauche, ou inférieure et directe vers la veine rénale
Il est donc abordé sous un angle favorable. gauche peuvent également être observées.
L’examen doit comporter l’étude de la veine porte et de ses branches
de division, rechercher la présence ou l’absence de flux, objectiver le MESURE DU DÉBIT VEINEUX PORTAL
sens normalement hépatopète ou inversé de l’écoulement, mesurer
la vitesse et préciser l’existence de dérivations veineuses collatérales Le tir doppler doit couvrir la totalité de la lumière du vaisseau avec
portosystémiques. une fenêtre large et une correction d’angle permettant la mesure de
la vélocité en cm/s. La pression portale est mesurée par la loi de
Le codage couleur permet le repérage rapide du flux. La fenêtre
Poiseuille, étudiant la pression d’un flux circulant :
d’échantillonnage doit être placée au centre du vaisseau. L’angle de
tir doit être de 40° à 60°. Q × R (débit × résistance)
La veine porte donne un signal continu, avec de discrètes La section du vaisseau est mesurée au même niveau avec la
modulations respiratoires qui sont abolies par une apnée volontaire. formule :
Chez le sujet normal, les modulations sont peu marquées, le signal A = 0,25 p D1 D2
est presque continu, facile à différencier de la veine cave ou des D1 et D2 étant les diamètres orthogonaux de l’ellipse, l’angle
veines sus-hépatiques dont les modulations triphasiques sont nettes. d’insonation étant inférieur à 60°.

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Radiodiagnostic Apport de l’échodoppler en pathologie hépatique et portale 33-005-A-10

La vélocité veineuse portale moyenne (VM) est calculée d’après la Le signal dans la veine cave inférieure haute rétrohépatique est
méthode : fortement modulé par les mouvements respiratoires et l’activité
VM = 0,57 V auriculaire droite.
Le débit portal en mL/min utilise la formule : La manœuvre de Valsalva peut modifier le signal. Ce signal peut
Q = 60 VMA s’arrêter en inspiration bloquée ou en apnée et reprendre en
expiration.
Le flux à l’état normal est hépatopète, le débit est compris entre 10
et 20 mL/min/kg.
¶ Effets hormonaux et pharmacologiques [7, 20]
Le débit de la veine porte, chez le sujet sain, rapporté à sa masse
corporelle, est de l’ordre de 14 mL/min/kg. Après injection de glucagon ou de sécrétine, on observe une
Il existe une augmentation du débit en période postprandiale, avec augmentation de la vitesse circulatoire et du débit de la veine porte
une diminution lors de l’exercice physique en position couchée ou pouvant atteindre 120 %.
[10, 18, 28, 30]
débout . L’accélération de la vitesse du flux porte à diamètre Après injection d’insuline, il n’y a pas de modification sur le débit
constant en période postprandiale est habituelle : le débit de la veine veineux portal.
porte passe alors de 600 mL/min à 1 200 mL/min. Après vasopressine ou somatostatine, on observe une baisse de 50 %
de la vitesse circulatoire et du débit porte.
ÉTUDE DU DÉBIT Enfin, l’étude après injection de bêtabloquants retrouve une
Il existe un certain nombre de problèmes pour les mesures de débit. diminution du débit des varices œsophagiennes, de la veine azygos,
du débit cardiaque et du débit portal.
– Les vitesses circulatoires peuvent être calculées à partir de la Fd
et de l’angle d’incidence du faisceau d’ultrasons sur le vaisseau.
– La surface de section est calculée à partir du diamètre en Méthode d’examen
supposant que la section du vaisseau est circulaire. Une erreur de
mesure de la surface de section élevée au carré modifie L’examen comporte de façon systématique :
significativement l’évaluation du débit.
– l’étude du tronc de la veine porte et de ses affluents, la veine
– La détermination de l’angle d’incidence est importante : une splénique, la veine mésentérique supérieure, le tronc cœliaque,
erreur entre 0° et 30° donne une erreur de débit de 6 %, une erreur l’artère hépatique, l’artère splénique, l’artère mésentérique
de 5° entre 80° et 85° donne une erreur de 100 %. La mesure doit supérieure, les veines sus-hépatiques, la veine cave inférieure ;
donc s’effectuer avec un angle inférieur à 70°.
– la recherche de vaisseaux collatéraux du système porte : veine
– La moyenne spatiale et temporelle des vitesses circulatoires est paraombilicale, dérivation splénorénale, veine coronaire
[35, 40]
estimée car les vitesses ne sont pas identiques en tout point du stomachique .
vaisseau. Cette représentation n’est exacte que si le vaisseau est L’examen doppler doit recueillir plusieurs informations :
complètement couvert par le faisceau des ultrasons.
– Le filtrage des basses Fd est destiné à éviter les déplacements liés – présence ou absence de signal sur le vaisseau ;
aux mouvements des parois vasculaires : cette amputation du signal – sens de circulation : hépatopète, hépatofuge ;
peut conduire à une sous-estimation de la moyenne. – présence d’un flux anormal ;
Ainsi, la mesure du débit portal ne conduit qu’à une estimation dont
les résultats ne peuvent donner lieu à un diagnostic précis que – existence de collatérales.
rapportés à d’autres éléments sémiologiques.
VARIANTES ANATOMIQUES (fig 7)
¶ Artères
Elles sont retrouvées dans 15 à 20 % des cas.
L’artère hépatique commune est visible à son origine. Son trajet est
horizontal, ce qui rend l’obtention d’un angle d’incidence correct ¶ Absence de segment horizontal de la branche portale
difficile. L’enregistrement peut se faire par voie épigastrique gauche
antérieure [29] ou plus facilement par voie intercostale latérale ou
antérieure, et notamment après repérage par doppler couleur. Il persiste alors une fine bande échogène en regard du trajet du
L’artère hépatique bifurque en deux branches rapidement et la segment horizontal de la branche portale gauche, la veine porte
branche droite s’insinue entre le tronc porte en arrière et la voie
biliaire principale en avant. Les branches artérielles intrahépatiques
sont repérables au contact des branches droite et gauche de la veine
porte.
Le flux est hépatopète biphasique, avec un pic systolique et une
phase diastolique positive indiquant un écoulement laminaire avec
des résistances faibles.
La mesure de l’IR est donnée par la formule :
IR = S − D/S
S : vitesse systolique maximale ; D : vitesse télédiastolique.
IR est compris entre 0,6 et 0,8.

¶ Veines sus-hépatiques
Le signal est plus intense, plus nettement modulé par l’activité
auriculaire droite, donnant un aspect triphasique. La fréquence
sonore objective un premier pic positif, la diastole auriculaire, qui
diminue pour remonter jusqu’à un deuxième pic positif, le
remplissage ventriculaire, puis la contraction auriculaire amène un
ressaut négatif. Il existe des modulations plus amples liées aux 7 Échographie en mode B. Trifurcation de la bifurcation portale : variante anatomi-
mouvements respiratoires. que.

7
33-005-A-10 Apport de l’échodoppler en pathologie hépatique et portale Radiodiagnostic

*
A
8 Tronc porte. Augmentation du calibre de la veine porte avec présence d’un throm-
bus mural échogène.

gauche et la vascularisation du foie et du lobe gauche sont assurées


par un rameau antérieur naissant de la branche antérieure de la
branche droite de la veine porte.

¶ Absence de branche portale droite


Dans certains cas, il existe alors une trifurcation de la veine porte
donnant une branche antérieure postérieure et une branche gauche.
Dans d’autres cas, la branche postérieure assurant la vascularisation
du secteur latéral ou postérieur du foie droit naît directement du
tronc de la veine porte.

¶ Autres possibilités *
B

Les rameaux antérieurs et postérieurs destinés au foie droit naissent 9 Échographie en mode B. Thrombose veineuse portale liée à un hépatocarcinome :
thrombose de la branche portale droite (A, B).
de la branche portale gauche.
Lorsque la vascularisation du foie gauche est assurée par une
l’apparition d’un cavernome. Il se produit alors une augmentation
branche naissant du rameau antérieur de la branche portale droite,
de la vascularisation collatérale de suppléance, circulant avec un flux
ou lorsque le rameau antérieur du réseau portal droit naît de la
hépatopète. Le cavernome se développe aux dépens des vasa
branche portale gauche, une hépatectomie droite ou une lobectomie
vasorum, des veines cholédociennes et vésiculaires. Une
gauche ne peuvent être envisagées.
hypertension portale d’amont peut se produire, en regard des
vaisseaux du grand épiploon, vers les varices gastriques, avec
¶ Diagnostic différentiel
l’apparition d’autres voies de dérivations, d’une splénomégalie.
Il se pose avec la thrombose portale cruorique. À un stade précoce, Le doppler pulsé est efficace en présence de thrombose complète
il persiste une lumière veineuse échogène ou anéchogène. Plus avec absence de signal, plus délicat en cas d’occlusion partielle, car
tardivement, la rétraction fibreuse de la veine porte thrombosée il existe alors des flux turbulents résiduels.
réduit son calibre. Le doppler couleur confirme le diagnostic de thrombose complète
La persistance d’une structure canalaire plus ou moins échogène ou de thrombose partielle en montrant un flux turbulent
associée à des voies de dérivations collatérales périportales permet marginalisé, venant mouler le caillot [15, 16].
d’affirmer qu’il s’agit d’un cavernome et donc d’une thrombose
portale. ¶ Hypertension portale [12, 21, 30, 32]
(fig 10, 11)
L’échographie complète l’évaluation de l’hypertension portale par
ASPECT PATHOLOGIQUE une étude morphologique des veines sus-hépatiques, du
parenchyme hépatique, de la veine porte préhépatique.
¶ Thrombose portale (fig 8, 9) Les signes précoces sont avant tout une inversion du flux dans la
veine coronaire stomachique dont le calibre dépasse 7 mm ; les
Étiologies veines périvésiculaires sont élargies.
Dans 50 % des cas, la thrombose portale apparaît idiopathique. Le flux apparaît stagnant, diminue progressivement et peut
D’autres étiologies sont connues en dehors du carcinome primitif : s’inverser progressivement à partir de la branche gauche de la veine
infection, traumatisme, cirrhose, syndrome myéloprolifératif, porte puis, plus tardivement, devenir hépatofuge dans le tronc
grossesse, prise de contraceptifs oraux, troubles de l’hémostase, principal, laissant alors apparaître une circulation collatérale.
congénitale. Aux stades I, II et III de l’hypertension portale, le doppler montre
une diminution de la vélocité de la veine porte, une absence de
Physiopathologie modulation respiratoire, une absence de flux télédiastolique, un flux
En cas de thrombose récente, le caillot peut parfois apparaître de va-et-vient, puis un flux porte stagnant. Au stade IV, on observe
hypoéchogène et est difficile à voir en mode B. Typiquement, la une inversion du flux porte.
thrombose devient rapidement échogène ; le calibre est d’abord La circulation portale hépatofuge se fait grâce à la formation de
normal mais la cinétique respiratoire a disparu. Puis le caillot shunts artérioportes. Le flux porte intrahépatique provient alors de
présent devient fibreux, provoquant une rétraction du vaisseau et l’artère hépatique : il se produit une artérialisation du foie [37].

8
Radiodiagnostic Apport de l’échodoppler en pathologie hépatique et portale 33-005-A-10

• Blocs infrahépatiques
8 10 Hypertension portale.
Voies de dérivations porto- Il s’agit d’un obstacle siégeant sur le territoire mésentéricoportal ou
7 systémiques. 1. Veine pa- splénoportal.
raombilicale ; 2. veine cave Le groupe de dérivation antérieur paraombilical n’est pas concerné :
inférieure ; 3. mésentérique
6 il se produit un cavernome par l’intermédiaire des veines cystiques.
II inférieure ; 4. veine rénale
I III gauche ; 5. splénorénale di- En cas de compression veineuse splénique, il existe une
IV
VII recte ; 6. splénorénale indi- hypertension portale segmentaire où seules les varices gastriques,
VI VIII recte ; 7. coronaroazygos ; 8. les dérivations mésentérique inférieure et splénorénale sont
V région œsocardiale.
1 présentes.
Les étiologies de l’hypertension portale pour les blocs
infrahépatiques comportent : compression, obstruction,
2
malformation congénitale, cancer de la région duodénopancréatique,
3 de l’estomac, pancréatite chronique, adénopathies.
5 Les obstructions endoluminales de la veine porte sont liées à un
envahissement endovasculaire : bourgeon tumoral, carcinome
hépatocellulaire, métastase ou cholangiocarcinome, voire thrombose
4
cruorique.

• Blocs intrahépatiques
– Blocs sinusoïdaux : l’obstacle se situe au niveau des veinules
portes. Les étiologies possibles sont : la schistosomiase, la fibrose
hépatique congénitale, l’hyperplasie nodulaire régénérative, certains
lymphomes.
– Bloc postsinusoïdal : ces hypertensions portales sont dues à des
cirrhoses classiques. Le bloc se situe sur la circulation portale
intrahépatique, au niveau des veinules sus-hépatiques et liées à des
compressions dues aux nodules de régénération.

• Hypertensions portales suprahépatiques


Elles sont liées au syndrome de Budd-Chiari et au foie cardiaque [17].

¶ Shunts portosystémiques
11 Hypertension portale. Anévrisme de l’artère splénique : flux d’aspect mosaïque Shunts chirurgicaux
avec phénomène d’aliasing dû à l’accélération des vitesses.
Il en existe plusieurs types : mésocave, splénorénal, mésoatrial,
L’existence d’une ascite, d’une splénomégalie, d’une circulation portocave, mésotronc veineux innominé.
veineuse collatérale, le calibre de la veine porte qui dépasse 14 mm, Ces shunts sont destinés au traitement chirurgical de l’hypertension
sont les signes classiques de l’hypertension portale. portale. L’intérêt de l’échodoppler consiste à préciser la perméabilité
L’évolution se fait peu à peu vers la réduction du calibre de la veine des shunts, dépister d’éventuelles complications : thrombose,
porte, la constitution d’un flux hépatofuge, le développement d’une sténose avec modification des flux.
circulation collatérale. Les signes indirects de perméabilité comportent : la persistance d’un
flux porte hépatofuge, la modulation portale du signal cave à
Dérivations portocaves (fig 10) proximité de la dérivation, et l’augmentation de l’amplitude
respiratoire du flux mésentérico- ou splénoportal dans la zone
Elles comprennent : anastomotique.
– le territoire supérieur : varices œsophagiennes, veines Les signes directs et indirects d’une thrombose d’un shunt portocave
cardiotubérositaires postérieures, veine coronaire stomachique ; sont : l’absence de visualisation de la prothèse, l’apparition de voies
– le territoire paraombilical : la branche gauche de la veine porte de dérivations collatérales et/ou d’un flux porte hépatopète, la
donne une voie paraombilicale qui emprunte le ligament rond ; réapparition d’une hypertension portale.

– le territoire inférieur : territoire de la veine mésentérique inférieure Shunts intrahépatiques (« transjugular intrahepatic portosystemic
qui dérive le sang vers les veines hémorroïdales supérieures, les shunts » [TIPS]) (fig 12, 13, 14, 15, 16)
veines pelviennes et la veine cave inférieure ;
– les dérivations splénorénales : • Rappel technique (fig 12)
Après ponction de la veine jugulaire interne droite, un cathéter et
– dérivation splénorénale postérieure ou directe : les voies de une aiguille sont mis en place pour opacifier la veine sus-hépatique
dérivations partent du hile splénique, franchissent la capsule de droite ou médiane et vérifier le gradient de pression porto-sus-
la rate et se dirigent vers le rétropéritoine, puis la veine rénale hépatique, en règle supérieur à 10 mmHg.
gauche ;
Après un court trajet transhépatique, la veine porte est ponctionnée
– dérivation splénorénale indirecte : les varices et la prothèse métallique mise en place après dilatation du trajet au
cardiotubérositaires postérieures et les varices gastriques se ballonnet assurant une dérivation intrahépatique porto-sus-
dirigent vers la veine du pilier gauche du diaphragme, puis le hépatique avec diminution rapide du gradient de pression et
réseau surrénalien gauche, puis la veine rénale gauche. réduction des voies de dérivations.

Localisation des blocs • Indications


L’analyse de l’hypertension portale peut s’envisager sur le plan Les indications essentielles de cette technique de dérivation porto-
physiopathologique en fonction du site du bloc. sus-hépatique sont les suivantes :

9
33-005-A-10 Apport de l’échodoppler en pathologie hépatique et portale Radiodiagnostic

12 Mise en place d’une


prothèse trans-porto-sus-
hépatique par voie jugulaire
interne droite. « Transjugu-
1
lar intrahepatic portosyste-
mic shunt » (TIPS). 1. Ca-
6 théter ; 2. veine sus-
hépatique ; 3. veine porte ;
2
4. varices ; 5. estomac ; 6.
cœur.

3 4

– hémorragie par rupture de varices cardiotubérositaires ou


coronaires stomachiques, après échec de la sclérothérapie ;
– ascite réfractaire ; 15 Portographie. Opacification de la prothèse portoveineuse sus-hépatique médiane.

– patient en attente de transplantation hépatique ; • Contre-indications


– plus rarement : syndrome de Budd-Chiari, maladie Les contre-indications majeures de cette technique sont les
veino-occlusive. suivantes :

*
A *
B
13 A. Échographie en mode B. Visualisation de la prothèse dans l’axe portal droit. B. Échographie couleur.

14 A. Échodoppler hépatique.
Mesure des vitesses en re-
gard de la prothèse : flux
et débit rapides.
B. Échodoppler couleur.
« Transjugular intrahepa-
tic portosystemic shunt »
(TIPS) : aspect mosaïque
avec phénomène d’« alia-
sing » dû à des vitesses ra-
pides.

*
B
*
A

10
Radiodiagnostic Apport de l’échodoppler en pathologie hépatique et portale 33-005-A-10

*
A *
A

*
B *
B
16 A. « Transjugular intrahepatic portosystemic shunt » (TIPS) porto-sus-
hépatique droit.
B. Ralentissement des vitesses circulatoires : thrombose du TIPS (vitesse <
20 cm/s).

– thrombose étendue de la veine porte ;


– encéphalopathie sévère ;
– carcinome hépatocellulaire ;
– sténose du tronc cœliaque.
Le bilan échographique, dans un premier temps, permet de vérifier
le débit veineux portal, l’abondance de l’ascite. Il permet également
un repérage transpariétal des rapports entre la branche portale
droite ou un de ses rameaux et la veine sus-hépatique droite et/ou
médiane.
Après la mise en place d’une prothèse métallique porto-sus-
hépatique, on observe :
– une augmentation de la pression de la veine cave inférieure et du
débit cardiaque droit ;
– une augmentation du flux sanguin portal avec une accélération
des vitesses allant de 60 à 200 cm/s ; il existe un phénomène
d’aliasing fréquent dans le shunt lié à une vélocité élevée. *
C
Le flux portal est hépatopète. La branche porte intrahépatique 17 Échographie doppler : syndrome de Budd-Chiari.
gauche peut être le siège d’un flux inversé, hépatofuge, se dirigeant A. Thrombose partielle de la veine hépatique médiane.
vers la prothèse. B. Thrombose totale de la veine hépatique droite.
En regard des veines sus-hépatiques, on observe un flux continu, C. Hépatomégalie hétérogène, ascite, artérialisation hépatique.
turbulent, et non plus triphasique.
Quelques mois après, on peut observer une hyperplasie intimale, à ¶ Pathologie des veines sus-hépatiques [5, 8]
(fig 17, 18)
l’origine d’une sténose possible.
Il se produit alors une réduction du flux avec une vitesse inférieure Syndrome de Budd-Chiari
à 30 cm/s, la réapparition de varices œsophagiennes ou Il s’agit de l’ensemble des manifestations consécutives à un obstacle
cardiotubérositaires et d’une ascite. sur le trajet des veines sus-hépatiques ou sur le segment terminal de
L’échographie doppler couleur apparaît comme un examen fiable, la veine cave inférieure. Il peut être en rapport avec une obstruction
non invasif, susceptible d’assurer une surveillance correcte de endoluminale par un caillot, un bourgeon tumoral, une compression
l’hémodynamique portale et des shunts intrahépatiques [11, 12, 27]. extrinsèque. L’étiologie des obstructions veineuses est multiple :

11
33-005-A-10 Apport de l’échodoppler en pathologie hépatique et portale Radiodiagnostic

19 Échodoppler couleur.
Thrombose de la veine
porte : le flux couleur vient
mouler le caillot. Coupe
axiale (A), sagittale (B)

*
A
L’obstruction du flux porte favorise une stase, le développement
d’une hypertension portale, puis d’une thrombose porte (fig 19).
La recherche d’une thrombose portale est essentielle dans le bilan
préthérapeutique d’un syndrome de Budd-Chiari. La présence d’un
thrombus porte fait renoncer à certains types d’anastomoses
chirurgicales, amenant à proposer dans certains cas une dérivation
mésoatriale, voire un TIPS [11, 27, 38].

¶ Transplantation hépatique

Surveillance des vaisseaux


Leur étude constitue l’essentiel de la surveillance du greffon. Cette
analyse bénéficie du doppler pulsé et couleur qui permet d’apprécier
les flux, leur direction, de dépister d’éventuelles zones de
turbulences, de déterminer la perméabilité des anastomoses
*
B artérielle, portale et cave inférieure [34, 36].
18 Échographie en mode B. Hépatocarcinome : envahissement de la veine cave infé-
rieure à sa terminaison. Coupe axiale (A), coupe sagittale (B). • Visualisation des flux
L’échographie doppler couleur et doppler puissance facilite la
syndrome myéloprolifératif, troubles de l’hémostase, collagénose, visualisation des artères hépatiques, notamment dans leur trajet
connectivite, membrane, carcinome hépatocellulaire, tumeur rénale, intrahépatique et permet de positionner dans de meilleures
kyste, abcès. conditions le tir doppler.
Sur le plan clinique, le syndrome de Budd-Chiari se manifeste par L’artère hépatique doit être explorée au niveau du pédicule et de ses
une hépatomégalie, une ascite, des douleurs de l’hypocondre droit branches de division droite et gauche, au contact des branches
et des signes d’hypertension portale. portales. Le doppler couleur facilite le repérage des vaisseaux et
permet une analyse rapide du sens du flux et des zones de
Au stade chronique, le tableau est celui d’une hépatopathie
turbulences.
chronique, sans ictère, peu différente de la cirrhose [4].
La situation de l’artère dans le pédicule peut être variable.
À l’échographie, les signes sont nombreux : ascite, dysmorphie
L’anastomose artérielle et la pathologie périanastomotique
hépatique, hypertrophie du lobe caudé, atrophie du segment
(pseudoanévrisme) sont mal visualisées par l’échographie doppler
intéressé par la thrombose avec hypertrophie compensatrice des
pulsé.
segments non atteints.
L’artère hépatique à l’état normal donne un flux biphasique de type
Les anastomoses inter- et sus-hépatiques se développent, assurant laminaire avec un signal caractéristique comprenant un flux
un drainage veineux du segment thrombosé vers le segment non systolique apparaissant sous la forme d’un pic avec une faible
thrombosé ou vers la veine cave inférieure : présence de multiples impédance et un flux diastolique positif élevé. La perception du
structures canalaires anéchogènes avec un aspect serpigineux. signal artériel hépatique lors de l’examen en doppler pulsé, dans le
L’image directe du thrombus endovasculaire est rarement observée. pédicule et au niveau des branches de division, permet d’affirmer la
Parfois, à la phase aiguë, la veine est élargie, siège d’un thrombus perméabilité de l’anastomose artérielle. La présence d’un
échogène. Rapidement, la thrombose évolue vers un aspect filiforme pseudoanévrisme, d’une sténose anastomotique, ne peut être
échogène de la veine sus-hépatique thrombosée. Au stade chronique, affirmée par le seul examen doppler, sur la présence de zones de
le signe essentiel est constitué par l’absence de visibilité de la veine turbulences et d’un flux démodulé avec des résistances basses
sus-hépatique normale et l’existence de dérivations inter-sus- inférieures à 0,5.
hépatiques circulant à contre-courant. Une confirmation angiographique, surtout en cas de pathologie
Le doppler permet de distinguer les thrombi occlusifs des thrombi annexe intéressant les voies biliaires, est indispensable.
partiels. Le doppler couleur facilite le repérage de la topographie du
thrombus, avec l’inversion de flux en amont d’une thrombose • Mesure de l’index de résistance
veineuse sus-hépatique.
La surveillance du spectre doppler comporte la mesure de l’IR [33].
La présence d’un remplissage couleur au niveau de la veine sus-
IR supérieur à 0,75, avec une systole conservée :
hépatique pathologique témoigne de la persistance d’un flux. Une
absence totale de flux témoigne d’un thrombus occlusif. Un flux sans – à la phase précoce post-transplantation, l’aspect peut être
modulation cardiaque apparaît en cas de membrane cave. considéré comme physiologique ;

12
Radiodiagnostic Apport de l’échodoppler en pathologie hépatique et portale 33-005-A-10

*
A

20 Échodoppler couleur. Transplantation hépatique. Sténose artérielle hépatique : ac-


célération des vitesses avec démodulation de la courbe systolodiastolique.

– lorsque cet aspect intervient au-delà de 30 jours, il est évocateur


d’une pathologie du parenchyme hépatique et incite à faire pratiquer
une ponction-biopsie hépatique.
Lorsque la systole est diminuée, il peut s’agir d’une thrombose
artérielle à la phase précoce ou d’une pathologie du parenchyme.
IR inférieur à 0,5 :
– si la systole est diminuée, il faut alors évoquer une sténose
proximale de l’artère et faire pratiquer une artériographie
hépatique ;
– si la diastole est augmentée, il peut s’agir soit de phénomènes de
shunt avec anomalie de la perfusion hépatique, soit d’altération du
parenchyme hépatique, indiquant également une ponction-biopsie
hépatique.
La veine porte se caractérise par un flux continu avec de faibles
variations liées au cycle respiratoire. L’anastomose portoporte est en
règle bien visible. Il existe de façon constante une réduction de
calibre au niveau de l’anastomose, avec des turbulences, laissant
néanmoins un flux d’aval satisfaisant.
*
B
L’analyse du système porte doit donc vérifier les segments pré-, péri-
et postanastomotiques, en sachant qu’une pathologie sténosante 21 Échodoppler couleur.
A. Transplantation hépatique. Sténose porte avec aspect « mosaïque ».
anastomotique comporte, outre une variation de calibre nette entre B. Artériographie mésentérique supérieure. Retour veineux portal : sténose por-
segment d’amont et segment d’aval, des phénomènes de turbulences tale.
bien visibles en doppler couleur et en doppler pulsé sur le segment
immédiatement postanastomotique. Seul un retentissement
hémodynamique, avec des varices œsophagiennes saillantes, voire 22 Échodoppler trans-
hémorragiques, peut permettre d’évoquer une sténose plantation hépatique sté-
anastomotique à caractère pathologique. nose porte : accélération des
vitesses (veine porte
Les branches portales intrahépatiques droite et gauche doivent être 44 cm/s, aspect mosaïque en
également explorées, à la recherche de possibles thromboses échodoppler couleur).
partielles périphériques où, là encore, le doppler couleur en facilite
le diagnostic.
L’analyse des veines sus-hépatiques et de la veine cave inférieure, en
échographie doppler pulsé et en doppler couleur, doit permettre de
confirmer leur perméabilité.
L’analyse spectrale objective un flux caractéristique triphasique
superposable à celui de l’oreillette droite. Les modifications
éventuelles de ce flux veineux sus-hépatique, l’existence d’une
démodulation, peuvent témoigner d’une pathologie
parenchymateuse du greffon. La présence éventuelle de thromboses,
de zones de turbulences ou de sténoses doit être considérée comme • Thrombose de l’artère hépatique
pathologique.
La thrombose de l’artère hépatique est la plus fréquente. Son
incidence est plus élevée chez l’enfant (14 à 25 %) que chez l’adulte
Complications vasculaires (fig 20, 21, 22)
(4 à 8 %). Elle survient le plus souvent pendant les 2 premières
Les complications vasculaires constituent une cause majeure de semaines postopératoires. Elle peut être suspectée devant une fièvre
morbidité et de mortalité après transplantation hépatique. Leur ou une hémoculture positive à bacille à Gram négatif. Le tableau est
fréquence est estimée à 9 % [3, 4]. parfois celui d’une insuffisance hépatique aiguë ou d’une

13
33-005-A-10 Apport de l’échodoppler en pathologie hépatique et portale Radiodiagnostic

complication biliaire (sténose, fistule). Le diagnostic doit être fait aux dépens des artères diaphragmatiques et capsulaires hépatiques,
précocement, grâce à la pratique régulière d’échographie doppler. donnant un signal artériel perceptible au doppler alors que le tronc
En cas de doute, l’angiographie en urgence peut confirmer le de l’artère hépatique est thrombosé.
diagnostic.
De nombreux facteurs prédisposent à la thrombose de l’artère Sténoses de l’artère hépatique
hépatique : rejet précoce, déficit en protéine C, ischémie froide Elles sont rarement responsables de la perte du greffon. Elles sont
prolongée, artère de calibre inférieur à 3 mm, petit poids du receveur parfois dépistées au doppler par une accélération poststénotique du
(inférieur à 10 kg) ou du donneur, utilisation d’un greffon pour flux et une diminution de la diastole en aval.
l’anastomose, retransplantation. La présence d’un éventuel shunt
Seules les formes symptomatiques imposent une résection-
portocave ou de larges voies de dérivations collatérales en
anastomose. Lorsqu’elles sont révélées par des complications
préopératoire sont des facteurs favorisants. Le tableau clinique est
biliaires, le traitement est alors celui des lésions biliaires [42].
variable : insuffisance hépatique sévère, fistule biliaire et/ou
dysfonctionnement du greffon. Le diagnostic est parfois porté lors Leur diagnostic repose essentiellement sur l’angiographie. Elles
de la pratique systématique d’un examen par échographie doppler. peuvent bénéficier de gestes d’angioplastie endovasculaire.
– Thrombose précoce. Pseudoanévrismes de l’artère hépatique
Dans le cas des thromboses précoces, l’absence de circulation
collatérale expose le greffon à une nécrose massive. La Ils surviennent dans environ 1 % des cas après transplantation. Ils
retransplantation est la solution radicale, au prix d’une forte peuvent être découverts fortuitement lors d’un bilan radiologique.
mortalité. La désobstruction chirurgicale, éventuellement associée à Ils doivent être évoqués devant une hémorragie digestive ou
l’injection d’un thrombolytique dans l’artère désobstruée, peut éviter intrapéritonéale qui traduit leur rupture. En l’absence d’infection
la retransplantation, mais impose une surveillance prolongée des intra-abdominale, les lésions de découverte fortuite doivent être
voies biliaires à la recherche d’une ischémie biliaire séquellaire. traitées par résection et reconstruction.
Lorsque la thrombose est révélée par des complications biliaires ou C’est un diagnostic difficile car le plus souvent il s’agit d’un
infectieuses, c’est l’évolution des signes cliniques et biologiques qui anévrisme situé sur le site anastomotique non vu en doppler ni en
fait décider ou non d’une retransplantation. scanner. La rupture de cet anévrisme peut être révélatrice, donner
Seul le doppler pulsé, montrant l’absence de signal artériel au hile un tableau de choc gravissime, de sombre pronostic. Cette
hépatique, mais également sur les branches de division pathologie est favorisée par la survenue de complications septiques
intrahépatiques, peut faire évoquer le diagnostic. L’examen attentif sur le pédicule hépatique (abcès, fistules biliaires), incitant à faire
par échographie peut également retrouver l’existence de zones pratiquer une angiographie de contrôle dans les suites d’un
d’échostructure hétérogène sur le parenchyme hépatique, problème septique [31].
témoignant de la présence de plages d’ischémie, parfois associée à
une dilatation des voies biliaires. ¶ Complications veineuses
Cependant, un tir doppler mal réglé, une fenêtre trop large, peuvent
masquer une éventuelle thrombose de l’artère hépatique. La Thromboses portales
conduite diagnostique comporte donc l’échographie doppler et, au Elles ne représentent que 1 % des complications postopératoires chez
moindre doute ou en cas d’échec dans un contexte clinique le transplanté hépatique. Elles sont favorisées chez l’enfant par
évocateur, la pratique d’une angiographie hépatique. l’hypoplasie de la veine porte, fréquente au cours de l’atrésie des
Le scanner en mode hélicoïdal, avec maximum intensity projection voies biliaires. Le tableau clinique est dominé par le
(MIP), est une technique non invasive, fiable, qui permet de dysfonctionnement du greffon. Plus rarement, il s’agit d’une
démontrer la perméabilité ou de dépister une thrombose de l’artère insuffisance hépatique sévère, favorisée par une hypoplasie de la
hépatique chez le transplanté, et aussi d’évaluer le parenchyme veine porte, une dérivation portosystémique ou une splénectomie
hépatique pour apprécier l’extension de la nécrose hépatique afin antérieure. La thrombose de la veine porte doit être suspectée devant
de décider entre hépatectomie partielle et retransplantation. La l’apparition d’une hémorragie digestive ou d’une ascite abondante.
présence de vaisseaux opacifiés au scanner hélicoïdal avec MIP peut Le traitement dépend de la date de survenue des symptômes
permettre d’éviter, en cas de doute sur une thrombose au doppler, associés. Le diagnostic est parfois porté au cours du dépistage
de pratiquer une angiographie. systématique par échographie doppler.
– Thrombose secondaire de l’artère hépatique. Le signe direct à l’examen échographique est la présence d’un
thrombus intraluminal plus ou moins étendu, associé à une
Découvertes après le premier mois, elles sont révélées par des
circulation collatérale réalisant un cavernome. Le scanner objective
nécroses biliaires ou des complications infectieuses. C’est l’évolution
également le thrombus intraluminal sur les coupes réalisées après
des signes cliniques et biologiques qui fait décider ou non d’une
injection. Ces deux examens permettent de faire un diagnostic de
retransplantation.
certitude. Le doppler et l’angiographie confirment ce diagnostic en
Les tentatives de désobstruction artérielle chirurgicale semblent montrant l’absence de flux portal intrahépatique et en objectivant la
inutiles à ce stade. circulation collatérale, le cavernome, les signes d’hypertension
La surveillance échographique et biologique recherche l’apparition portale.
de complications biliaires secondaires. Dans certains cas, il s’agit d’une thrombose portale survenant plus
Le traitement des complications biliaires associe drainage percutané, tardivement, se révélant par un tableau d’hypertension portale. Le
cholangioplastie, hépaticojéjunostomie, voire résection hépatique diagnostic est porté à l’échographie doppler [35].
partielle, pour éviter une retransplantation [24, 26]. Thromboses artérielles hépatiques et thromboses veineuses portales
Les thromboses découvertes après le premier mois, lorsqu’elles ne peuvent être associées et seraient favorisées par le rejet aigu ou
s’accompagnent pas de signes cliniques et biologiques ou de chronique. Ce tableau est celui d’une insuffisance hépatique majeure
dysfonction hépatique, justifient l’abstention chirurgicale dans de sombre pronostic.
l’attente du développement d’un réseau collatéral suffisant. Lorsque l’échodoppler permet un diagnostic précoce, la
Un faux diagnostic de thrombose est possible, en cas de tir doppler thrombectomie avec reconstruction portale peut être efficace. Pour
mal réglé (fenêtre trop large ou lorsque la vitesse de circulation de les formes révélées par une insuffisance hépatique aiguë, la
l’artère hépatique est ralentie, en particulier en cas de rejet). retransplantation est seule possible. L’abstention peut être proposée
Dans d’autres cas, c’est un diagnostic de thrombose qui n’est pas dans les formes asymptomatiques de découverte tardive. Dans les
porté en raison du développement de la collatéralité, en particulier formes tardives, une dérivation portosystémique peut être pratiquée.

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Radiodiagnostic Apport de l’échodoppler en pathologie hépatique et portale 33-005-A-10

Sténoses portales Si les veines sus-hépatiques sont intéressées par la thrombose et/ou
la sténose, une décision urgente doit être prise devant l’aggravation
Ce sont les complications vasculaires les moins graves après
des fonctions hépatiques, en raison du risque de rejet par le greffon.
transplantation [36].
D’autres traitements percutanés sont possibles, tels que
Elles sont rares, moins de 1 %, et probablement secondaires à une l’angioplastie transluminale [45].
fibrose cicatricielle anastomotique postchirurgicale.
Ces sténoses portales se révèlent par la survenue de signes ¶ Pathologie tumorale hépatique [13]
d’hypertension portale, et en particulier par la rupture de varices
œsophagiennes avec hémorragie digestive. – En cas d’hémopathie (leucémie myéloïde chronique, leucémie
Le diagnostic est évoqué par l’échographie qui montre une sténose lymphoïde chronique, lymphome malin, ostéomyélofibrose,
serrée de la veine porte sur le site anastomotique, ainsi que la polyglobulie), on observe une augmentation du débit de la veine
présence caractéristique de turbulences et d’une accélération du flux porte avec un débit de la veine splénique passant de 230 à
portal au doppler en aval du montage. 1 280 mL/min.
L’angiographie est alors utile pour apprécier l’importance de la – Une tumeur maligne primitive telle qu’un hépatocarcinome
sténose et le développement de la circulation collatérale. primitif donne un aspect d’hypervascularisation avec un signal
Le cathétérisme transhépatique de la veine porte peut mettre en doppler dont la fréquence maximale dépasse 3 kHz [23, 25]. Il existe
évidence un gradient de pression transsténotique significatif un flux systolodiastolique intense, artériel, et une composante
lorsqu’il est supérieur à 5 mmHg. veineuse.
– En présence de métastases, souvent, il n’y a pas de flux significatif
Complications intéressant la veine cave inférieure [3, 43] en péritumoral, mais une augmentation significative du débit de
La survenue d’une thrombose, d’une sténose postopératoire, l’artère hépatique [9, 44].
représente une complication inhabituelle s’observant surtout en cas – En cas de tumeur bénigne (hyperplasie nodulaire focale), il existe
d’incongruence entre la veine cave du receveur et celle du donneur, un spectre artériel de 1,8 kHz. Il existe parfois un flux veineux
ou lorsqu’un greffon trop volumineux comprime la veine cave continu associé aux structures artérielles [39].
inférieure rétrohépatique. Parfois, il s’agit d’un montage cavocave
particulier. – L’adénome hépatique donne un aspect de spectre veineux continu
Les manifestations cliniques sont essentiellement : signes à 0,8 kHz, parfois triphasique [6].
d’hypertension portale, d’insuffisance hépatocellulaire, – L’hémangiome possède un flux plus lent.
d’entéropathie exsudative avec œdèmes des membres inférieurs. Au total, l’apport de l’échodoppler est surtout intéressant pour la
Le diagnostic est fait par échographie doppler et cavographie dans pathologie tumorale hépatique bénigne, notamment l’hyperplasie
les cas douteux. nodulaire focale, avec un signal couleur artériel central parfois radié
Un traitement chirurgical est indiqué si la complication est détectée et périphérique et un pic systolique sur les vaisseaux artériels
précocement : thrombectomie et/ou cavoplastie. centraux.

Références ➤

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33-005-A-10 Apport de l’échodoppler en pathologie hépatique et portale Radiodiagnostic

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