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41-910

Encyclopédie Médico-Chirurgicale 41-910 (2004)

Hémorragies graves de la délivrance :


ligatures vasculaires, hystérectomie
ou embolisation ?
F. Sergent
B. Resch
E. Verspyck
Résumé. – Cet article est une mise à jour des connaissances sur les différentes méthodes de prise en charge
B. Rachet
de l’hémorragie du post-partum réfractaire au traitement médical et obstétrical. Les sources de données qui
E. Clavier
sont informatiques sont celles de PubMed, Medlinet limitées aux publications en langues anglaise et
L. Marpeau
française. L’atonie utérine et les anomalies d’insertion placentaire (placenta praevia ou accreta) sont les
causes le plus couramment impliquées dans cette situation. Pour préserver l’utérus, nous disposons soit de la
radiologie interventionnelle avec l’embolisation, soit de la chirurgie avec les ligatures vasculaires.
L’embolisation est une méthode peu invasive réalisable par simple cathétérisme sous anesthésie locale. Les
ligatures vasculaires nécessitent le plus souvent une laparotomie. Elles intéressent les pédicules utérins ou les
artères iliaques internes. Les plicatures et les cloisonnements utérins sont des méthodes chirurgicales
récentes, faciles à réaliser, mais pour lesquelles nous manquons de recul. Sur l’atonie, la réussite de
l’embolisation et des ligatures des pédicules utérins est proche de 100 %. La ligature des artères iliaques
internes est sans doute un peu moins efficace et plus difficile à réaliser sur le plan technique. Elle demeure
intéressante dans les lésions traumatiques obstétricales qui ne concernent pas l’utérus. Sur les hémorragies
provenant du segment inférieur lors d’une césarienne, la ligature basse des artères utérines s’impose. Toutes
ces méthodes sont d’autant plus efficaces qu’elles sont réalisées précocement, avant la survenue de troubles
majeurs de la coagulation. Auquel cas, la dévascularisation utérine doit également s’appliquer aux pédicules
lombo-ovariens. En présence d’un placenta accreta, la portion adhérente du placenta peut être laissée en
place et l’embolisation ou les ligatures vasculaires effectuées. Néanmoins, quelle que soit la technique, la
principale cause d’échec du traitement conservateur est liée au placenta accreta. Les méthodes les plus
simples et les moins morbides doivent être retenues. Après un accouchement par voie naturelle, il s’agit de
l’embolisation, sous réserve que l’état hémodynamique de la patiente soit stable et que le centre de radiologie
interventionnelle soit proche. En cours de césarienne, il s’agit de la ligature progressive des pédicules utérins
adaptée à l’étiologie de l’hémorragie. En cas d’échec d’un traitement conservateur, il serait dangereux de
multiplier les techniques. L’hystérectomie d’hémostase doit alors garder sa place.
© 2004 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : Embolisation radiologique ; Hémorragie du post-partum ; Hystérectomie d’hémostase ; Ligatures


vasculaires

Introduction considérable la mortalité des parturientes. L’OMS estime à 150 000


le nombre de décès annuel dans le tiers monde par HPP. [5] En
France, cette mortalité est évaluée approximativement entre un et
Les hémorragies du post-partum (HPP) sont un sujet de
deux décès annuels pour 100 000 naissances. [6] Pour autant, le récent
préoccupation constant pour les obstétriciens et les anesthésistes de
maternité. Elles intéressent 4 à 5 % des accouchements. [1] Malgré rapport Bréart-Puech-Rozé sur la périnatalité affirme que l’HPP
l’identification de certains facteurs de risque, [2, 3] les HPP sont le demeure la première cause de mortalité maternelle dans notre pays
plus souvent imprévisibles. [3, 4] Les mesures obstétricales et et que huit à neuf décès sur dix par hémorragie seraient évitables. [7]
médicales habituelles, à savoir révision utérine, examen de la filière Dans les pays développés, les services d’obstétrique sont
génitale sous valves, massage utérin, perfusion d’ocytociques et de régulièrement confrontés à des situations où la prise en charge
prostaglandines, sont le plus souvent efficaces pour contrôler l’HPP. médicale n’est plus en mesure de contrôler le syndrome
Cette prise en charge optimale a permis de faire reculer de façon hémorragique massif. Il y a 10 ans, la ligature des artères
hypogastriques ou l’hystérectomie d’hémostase constituaient les
solutions de référence dans ces situations. Depuis, l’embolisation
radiologique et de nouvelles techniques chirurgicales se sont
développées et répandues. Dans ce domaine, l’expérience d’un
F. Sergent, B. Resch, E. Verspyck
Clinique gynécologique et obstétricale, hôpital Charles-Nicolle, 1, rue de Germont, 76031 Rouen cedex, certain nombre d’équipes est régulièrement rapportée par la
France. littérature. Le but de ce travail est de faire une mise au point sur les
B. Rachet
Département d’anesthésie–réanimation, hôpital Charles-Nicolle, 1, rue de Germont, 76031 Rouen cedex, différentes méthodes qui sont disponibles en 2003 dans la gestion
France. ultime de l’HPP sévère, d’évaluer leurs avantages et leurs limites,
E. Clavier
Service de neuroradiologie et radiologie interventionnelle, hôpital Charles-Nicolle, 1, rue de Germont,
de définir une attitude pratique face à cette urgence obstétricale sans
76031 Rouen cedex, France. faire courir un risque vital inconsidéré aux patientes, tout en
L. Marpeau
Clinique gynécologique et obstétricale, hôpital Charles-Nicolle, 1, rue de Germont, 76031 Rouen cedex,
conservant quand c’est possible et raisonnable leur potentiel de
France. fertilité.
Hémorragies graves de la délivrance :
41-910 Techniques chirurgicales
ligatures vasculaires, hystérectomie ou embolisation ?
Patientes et méthode rétrograde jusqu’à la bifurcation aortique, puis successivement un
cathétérisme de chaque axe hypogastrique sont réalisés de façon à
Notre expérience est celle d’une équipe de gynécologues- dresser après injection de produit de contraste une cartographie
obstétriciens et d’anesthésistes exerçant dans une maternité artérielle pelvienne. [8] L’artériographie peut visualiser le saignement
régionale et universitaire de niveau III dont le volume annuel sous la forme d’une extravasation ou d’une flaque du produit de
d’activité est de l’ordre de 3 000 accouchements. Nous travaillons en contraste. Elle peut aussi objectiver la lésion causale, par exemple
collaboration avec des radiologues interventionnels en astreinte en présence d’une hyperhémie focalisée d’un placenta accreta ou
permanente. Depuis 10 ans environ, nous pouvons proposer aux bien en présence d’une plaie vasculaire extra-utérine. Dans l’atonie
patientes que nous suivons ou qui nous sont confiées toutes les utérine, les aspects sont moins spécifiques : hypertrophie artérielle
possibilités actuelles de prise en charge de l’hémorragie de la utérine bilatérale, grosses veines de drainage stagnantes avec un
délivrance réfractaire au traitement médical. utérus qui reste anormalement augmenté de volume. Quand l’artère
à l’origine de l’hémorragie est identifiée, son cathétérisme sélectif
Notre réflexion est fondée sur notre expérience clinique, sur nos est effectué. Le plus souvent, les artères utérines sont impliquées.
différentes publications et communications, sur les thèses et Celles-ci sont embolisées de façon bilatérale par des fragments
mémoires que nous avons dirigés sur le sujet. [8-15] Notre pratique est d’éponge de gélatine porcine de 1 à 3 mm (Curaspont), et ce
adaptée aux données les plus récentes de la littérature anglophone systématiquement pour minimiser le risque de revascularisation
et francophone. anastomotique de l’artère concernée à partir de l’artère utérine
Nous la confrontons régulièrement à la base de données du controlatérale. Même si aucune anomalie évidente n’est visualisée,
Medline–interface PubMed avec comme algorithme de recherche les c’est le cas notamment dans les atonies utérines, l’embolisation des
mots-clés suivants : angiographic embolization, emergency peripartum deux artères utérines est réalisée. [29] Parfois, l’artériographie
hysterectomy, postpartum haemorrhage, vascular ligations. retrouve un spasme artériel diffus ou bien la conformation
anatomique des artères est telle qu’elle rend impossible le
cathétérisme sélectif, auquel cas l’embolisation porte sur le tronc
Techniques, résultats et limites antérieur des artères iliaques internes, mais sans doute avec un taux
de succès moindre. [37] En fin de procédure, une aortographie globale
Deux conduites d’hémostase conservatrices peuvent être discutées est utile pour apprécier l’efficacité de l’embolisation, rechercher une
lorsque les saignements graves ne répondent pas rapidement aux cause moins habituelle de saignement, en particulier au niveau des
mesures médicales appropriées. Il s’agit surtout des ligatures artères ovariennes, vaginales ou honteuses internes. [15, 29, 38, 39] Une
vasculaires ou de l’embolisation par voie endovasculaire. embolisation complémentaire est alors entreprise. En moyenne, la
Leur but est de diminuer transitoirement la pression de perfusion procédure est réalisée en 1 heure. [29, 39] Après embolisation, le désilet
pour que les mécanismes physiologiques d’hémostase et de peut être laissé en place jusqu’à correction des troubles de
coagulation prennent le relais et stoppent le saignement. L’action coagulation pour minimiser le risque d’hématome au point de
temporaire de ces deux procédés préserve la fertilité des patientes. ponction, voire pour certains pour une période systématique de 24
Les particules pour l’embolisation ou les fils pour les ligatures sont heures, au cas où une nouvelle séance d’embolisation s’avérerait
résorbables. La reprise des cycles est le plus souvent normale et nécessaire du fait d’une reprise secondaire des saignements. [38, 39]
plusieurs cas de grossesses après embolisation ou ligatures Cette récidive correspond à une levée de spasme artériel ou à une
vasculaires ont été rapportés, même après exclusion des pédicules reprise en charge de l’hémorragie par des réseaux anastomotiques.
lombo-ovariens. [16-34] Il n’y a pas d’insuffisance utéroplacentaire L’efficacité de l’embolisation est évaluée entre 70 et 100 % selon les
constatée pour les grossesses ultérieures. Seul un auteur rapporte séries. [13, 29, 40-44] Les résultats des principales séries sont rapportés
un cas d’hypotrophie fœtale sévère après embolisation pour HPP dans le Tableau 1. L’embolisation paraît particulièrement efficace
lors d’une grossesse précédente. [35] dans les atonies utérines réfractaires au traitement médical. Elle est
Afin que l’hémostase soit de la meilleure efficacité, l’obstruction du certainement intéressante dans les plaies délabrantes ou les thrombi
vaisseau responsable de l’hémorragie doit être réalisée de la façon de la filière cervicovaginale, là où la chirurgie est difficile à mettre
la plus distale possible pour éviter la reprise en charge de ce même en œuvre. [8, 36, 39, 44]
vaisseau par les systèmes d’anastomoses artérielles particulièrement Les résultats de l’embolisation seraient moins bons dans les
riches au niveau pelvien. [ 3 6 ] Sauf situation d’hémorragie anomalies d’insertion placentaire, surtout en cas de placenta accreta,
cataclysmique, toute la difficulté de l’évaluation de cette situation première cause d’échec dans 50 % des cas, [13, 15, 38, 44, 45] en cas de
d’HPP est de savoir à quel moment intervenir : ni trop tôt pour coagulopathie associée tout en gardant à l’esprit que même dans
laisser le temps aux mesures obstétricales et médicales de produire cette situation l’embolisation reste à risque moins élevé que la
leurs effets, ni trop tard pour éviter l’apparition des troubles de chirurgie, ou en cas de délai long avant accès à l’embolisation qui
l’hémostase sévères rendant plus aléatoires les chances de succès des majore le volume transfusionnel total. [13]
actes radiologiques ou chirurgicaux. [1] L’embolisation nécessite d’une part un plateau technique
radiologique performant, d’autre part la présence permanente d’une
équipe de radiologues compétents dans le domaine du cathétérisme
EMBOLISATION artériel interventionnel. C’est sans doute le facteur limitant essentiel
Par abord artériel fémoral unilatéral, le plus souvent droit sous à la diffusion de la technique. Il est impératif que la patiente soit
anesthésie locale et sous contrôle radioscopique, un cathétérisme hémodynamiquement stable. Quand l’HPP survient dans un centre

Tableau 1. – Résultats de l’embolisation


Auteur Nombre de patientes Arrêt des saignements Hystérectomie Causes des échecs
nombre (%) d’hémostase
secondaire nombre (%)

Greenwood 1987 6 5 (83) 1 (17) Accreta


Gilbert 1992 10 10 (100) 0 (0)
Mitty 1993 7 6 (86) 1 (14) Lacération génitale
Yamashita 1994 15 15 (100) 0 (0)
Merland 1996 15 14 (93) 1 (7) Accreta
Pelage 1999 37 36 (97) 1 (4) Accreta
Vandelet 2001 15 11 (73) 4 (26) Accreta 50 % des cas

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Hémorragies graves de la délivrance :
Techniques chirurgicales 41-910
ligatures vasculaires, hystérectomie ou embolisation ?
Tableau 2. – Résultats de la ligature des artères hypogastriques
Auteur Nombre de Réussites Nombre d’échecs pour chaque pathologie concernée
patientes (%)
AT AIP RU DS LV

Evans 1985 14 6 (42) 3/6 (50) 5/5 (100)


Clark 1985 19 8 (42) 9/15 (60) 2/3 (67)
Thavarasah 1989 14 10 (72) 3/4 (75) 1/1 (100)
Chattopadhyay 1990 29 19 (65) 5/10 (50) 2/8 (25) 1/3 (33) 1/3 (33) 1/2(50)
Likeman 1992 12 12 (100)
Das 1998 15 14 (93) 1/4 (25)
Ledee 2001 49 44 (89) 2/18 (11) 2/12 (17) 1/3 (33)

AIP : anomalies d’insertion placentaire ; AT : atonie ; DS : déchirure segmentaire ; LV : lacération vaginale ; RU : rupture utérine.

ne disposant pas de l’embolisation, il faut tenir compte du temps de difficile la possibilité d’embolisation secondaire. [29, 38] Elle semble
transfert jusqu’à la salle de radiologie vasculaire. Celui-ci est encore apporter un bénéfice si elle est réalisée secondairement
rarement inférieur à 30 minutes [39] et s’additionne au temps consacré devant un saignement persistant après une hystérectomie
à la procédure. En moyenne, pour une patiente transférée, il ne faut d’hémostase. [23, 52]
pas compter obtenir une hémostase efficace en moins de 1 heure et
demie. Des cas d’arrêt cardiorespiratoire ont été rapportés pendant ¶ Ligature bilatérale des artères utérines
le transfert, voire pendant l’embolisation. [13] La présence d’un
Elle a été décrite dès 1952. [ 5 5 ] . Par voie abdominale après
anesthésiste–réanimateur et d’un obstétricien exclusivement alloués
décollement du péritoine vésico-utérin et traction vers le haut de
à la patiente pendant l’embolisation semble par conséquent
l’utérus, elle consiste à lier en masse en s’appuyant sur le myomètre,
nécessaire. Une salle d’opération à proximité du secteur
2 à 3 cm en dessous du niveau de l’hystérotomie, la branche
d’embolisation doit être disponible en permanence. Toutes ces
ascendante des artères utérines avec le paquet veineux qui
contraintes limitent bien sûr les possibilités de l’embolisation. Si les
l’accompagne en profondeur. [56] La procédure est possible par voie
conditions de sécurité ne sont pas réunies, l’option chirurgicale doit
vaginale après incision horizontale sur la lèvre antérieure du col
être privilégiée.
utérin, un centimètre en dessous du pli cervicovaginal juste sous la
Chez des femmes jeunes à artères saines, les complications de vessie, puis refoulement de celle-ci avec un tampon monté ou une
l’embolisation utérine pratiquée pour HPP sans ligature chirurgicale valve. [31, 57] Bien qu’elle évite une laparotomie chez une patiente
artérielle associée sont exceptionnelles. [39, 46] Une fièvre, des douleurs ayant accouché par voie basse, le risque urétéral n’est certainement
abdominales et un hématome du point de ponction sont les pas nul. [58, 59]
principales complications retrouvées. La nécrose utérine est
O’Leary rapporte une efficacité de 96 % sur une série de 265
exceptionnelle. Elle serait en relation avec l’emploi de particules
ligatures des artères utérines réalisées au cours d’une césarienne. [25]
d’embolisation inadaptées car trop petites en taille (50 à 1 000 µm)
L’atonie utérine était la principale indication. Il y a eu dix échecs en
et non résorbables comme le polyvinyl alcoolique (Ivalont). [37, 47]
rapport essentiellement avec des anomalies d’insertion placentaire
(placenta praevia, placenta accreta). Fahmy quant à lui rapporte une
LIGATURES VASCULAIRES efficacité de 80 % sur une série de 25 patientes. [20] Deux échecs
étaient liés à un placenta accreta, trois à une coagulopathie de
¶ Ligature bilatérale des artères hypogastriques consommation. Par voie vaginale, Hebisch et Huch rapportent une
efficacité de 92 % sur une faible série de 13 patientes pour laquelle
Son application dans l’hémorragie obstétricale remonte à plus de 40 l’étiologie principale de l’HPP était l’atonie utérine. [31] Le seul échec
ans. [48, 49] Après avoir extériorisé l’utérus en le tractant vers l’avant était consécutif à un placenta percreta.
et latéralement par rapport au côté concerné, la technique consiste à
La ligature bilatérale des artères et des veines utérines est une
aborder par voie transpéritonéale la bifurcation iliaque repérée au
technique simple, rapide, facilement reproductible. Elle est toujours
doigt. À gauche, la mobilisation du sigmoïde, le décollement
réalisable avant de pratiquer une hystérectomie ; elle constitue
colopariétal et du fascia de Toldt facilitent l’exposition des vaisseaux
d’ailleurs sa première séquence opératoire. Par conséquent, elle ne
iliaques. Les uretères sont impérativement identifiés. La chemise
saurait être tenue responsable d’une quelconque perte de chance
vasculaire des vaisseaux iliaques est largement ouverte et l’artère
dans le contrôle de l’hémorragie en différant le temps de
hypogastrique suffisamment disséquée pour minimiser le risque de
l’hystérectomie. Les anomalies d’insertion placentaire semblent être
plaie veineuse. La ligature est effectuée 2 cm sous la bifurcation pour
la principale cause d’échec de la technique, la faisant indiquer
éviter de lier les branches postérieures à destinée fessière. [50] La
préférentiellement dans les HPP d’origine corporéale par atonie.
ligature des artères hypogastriques peut être optimisée par la
ligature des pédicules lombo-ovariens et des ligaments ronds. [22]
¶ Triple ligature de Tsirulnikov
Son efficacité apparaît variable selon les auteurs. [1, 22, 23, 28, 51-53] Les
taux de succès sont de 42 à 100 % (Tableau 2). Les résultats seraient Cette technique est une variante de la ligature bilatérale des artères
meilleurs si elle était effectuée d’emblée et non pas après échec d’une utérines. Elle y associe de principe la ligature des ligaments ronds et
autre méthode. [1] La réalisation rapide de la ligature après la des ligaments utéro-ovariens (Fig. 1). Pour 24 patientes avec une
délivrance, minimisant le volume transfusionnel, semble être un HPP résistante au traitement médical, Tsirulnikov a obtenu 100 %
facteur pronostique essentiel à la réussite de la technique. [1, 23] Le de succès. [19] L’atonie utérine était la principale indication. Ses
caractère proximal de la ligature explique son efficacité inconstante limites sont celles de la ligature des artères utérines.
sur les hémorragies d’origine utérine (atonie, anomalies d’insertion
placentaire). Son intérêt réside dans la prise en charge des lésions ¶ Ligature étagée (« stepwise »)
délabrantes obstétricales telles les plaies cervicovaginales, les
Il s’agit d’une dévascularisation progressive des pédicules
thrombi vaginaux ou pelviens, là où les autres méthodes
vasculaires afférents de l’utérus. La procédure comprend cinq étapes
chirurgicales sont moins actives. Il s’agit d’un geste techniquement
facultatives. [24] Chaque étape n’est réalisée que si l’étape précédente
difficile car non pratiqué régulièrement et associé à une morbidité
n’assure pas dans un délai de 10 minutes l’arrêt de l’hémorragie :
certaine (plaie veineuse iliaque, ligatures urétérale ou de l’artère
iliaque externe, claudication fessière et lésion nerveuse – étape 1 : ligature unilatérale de la branche ascendante d’une seule
périphérique). [22, 36, 54] La ligature des artères hypogastriques rend artère utérine comme précédemment décrit ;

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Hémorragies graves de la délivrance :
41-910 Techniques chirurgicales
ligatures vasculaires, hystérectomie ou embolisation ?
Figure 1 Triple liga-
ture de Tsirulnikov : liga-
ture des ligaments ronds
(flèche continue), ligature
des artères utérines (flèche
interrompue), ligature des
ligaments utéro-ovariens
(flèche pointillée).

Figure 3 Compression myométriale en bretelles selon B-Lynch.


Figure 2 Ligature éta-
gée ou stepwise : ligature
unilatérale puis bilatérale
des artères utérines (1 + 2),
ligature basse des deux ar-
tères utérines (3), ligature
unilatérale puis bilatérale
des pédicules lombo-
ovariens (4 + 5).

– étape 2 : ligature de l’artère utérine controlatérale ; Figure 4 Capitonnage utérin en cadre selon Cho.
– étape 3 : ligature basse des deux artères utérines et de leurs transfixiantes peuvent précéder la compression utérine pour
branches cervicovaginales, 3 à 5 cm sous les ligatures précédentes contrôler un saignement en rapport avec une anomalie d’insertion
après décollement vésico-utérin obligatoire ; placentaire sur le segment inférieur. [62] Actuellement, dans la
– étape 4 : ligature unilatérale d’un pédicule lombo-ovarien ; littérature, les effectifs des patientes traitées selon ces procédés sont
faibles ; ils se limitent à dix cas publiés. [6, 61, 62]
– étape 5 : ligature du pédicule lombo-ovarien controlatéral (Fig. 2).
AbdRabbo a pratiqué avec 100 % de succès 103 ligatures. [24] L’atonie
CAPITONNAGE OU CLOISONNEMENT UTÉRIN
utérine était la principale indication. L’étape 3 a été nécessaire pour OU SUTURES MULTIPOINTS
les anomalies d’insertion placentaire. L’étape 5 a été nécessaire pour
les coagulopathies. Aucune lésion urétérale n’a été rapportée. La L’objectif est également d’assurer l’hémostase par compression en
ligature des vaisseaux ovariens a pour but de contribuer à la appliquant entre elles les parois antérieure et postérieure de l’utérus
dévascularisation utérine qui peut être insuffisante après ligature des soit par des points de suture simples transfixiants, [62, 63] soit par des
artères utérines seules. [20] Contrairement aux ligatures bilatérales des sutures multipoints en cadre [64] (Fig. 4). L’expérience, là encore, est
artères utérines, cette technique dévascularise le segment inférieur faible. Les indications sont l’atonie utérine (plusieurs points sont
et la partie haute du col. Elle permet donc de prendre en charge la alors nécessaires du fond utérin au segment inférieur), mais aussi
pathologie du segment inférieur. les anomalies d’insertion placentaire notamment au niveau du
segment inférieur. Dans ce dernier cas, cette technique pourrait
avantageusement compléter la ligature basse des artères utérines.
PLICATURES OU COMPRESSIONS UTÉRINES Cho et al. rapportent une série de 23 patientes traitées par cette
Cette technique décrite par B-Lynch [60, 61] consiste à réaliser une méthode. [64] Douze patientes avaient une atonie utérine, sept un
suture médiolatérale en bretelle autour du corps utérin ayant pour placenta accreta (dont cinq accreta praevia) et quatre un placenta
seul but de comprimer de façon durable l’utérus (Fig. 3). Une praevia simple. Il n’y a eu aucun échec. Une complication à type de
hystérotomie est nécessaire. Hayman a modifié la technique initiale pyométrie avec évolution ultérieure vers un syndrome d’Asherman
en substituant à la suture unique deux bretelles médiolatérales a récemment été décrite. [65]
verticales indépendantes sans recours à une hystérotomie. [62]
L’indication de choix du B-Lynch est l’atonie utérine. Préalablement EXÉRÈSE D’UN SEGMENT UTÉRIN
à la réalisation du geste, une compression bimanuelle de l’utérus Le succès de cette technique a été rapporté à propos d’un cas
active sur l’hémorragie augure de l’efficacité ultérieure de la d’atonie utérine localisée au site d’implantation placentaire. [66] Il a
technique. Des sutures cervico-isthmiques transversales été effectué une résection de la zone hypotonique puis une fermeture

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Hémorragies graves de la délivrance :
Techniques chirurgicales 41-910
ligatures vasculaires, hystérectomie ou embolisation ?
corporéale en trois plans. Nous avons nous-mêmes eu recours une l’autre. Cela tient au fait que les séries rapportées, aussi importantes
fois, également avec succès, à ce type de procédé dans un contexte soient-elles, affichent un nombre limité de patientes. Dans certaines
identique chez une primipare porteuse d’un utérus cloisonné après séries de ligatures vasculaires, les procédures ont parfois été
échec des ligatures vasculaires et du capitonnage. Un autre auteur a réalisées préventivement, selon des protocoles préétablis, voire de
utilisé cette méthode pour gérer le saignement d’une zone façon didactique, alors qu’il n’y avait pas de syndrome
d’accrétion placentaire. [67] hémorragique majeur ni de troubles de la coagulation. [1, 25] Les
atonies utérines n’ont pas toutes bénéficié de perfusion de
prostaglandines, ce qui pouvait majorer l’efficacité des ligatures. [24,
AUTRES ALTERNATIVES 25]

Elles ne peuvent se concevoir que comme des solutions d’attente Nous pensons que plusieurs paramètres doivent être intégrés dans
avant une embolisation ou des ligatures vasculaires chirurgicales qui le choix d’une technique conservatrice : le mode d’accouchement,
de toute façon devront être entreprises rapidement. Leur unique l’étiologie et la localisation de l’HPP, l’état hémodynamique de la
intérêt est de minimiser les pertes sanguines de la patiente et la patiente, la facilité et la rapidité du geste d’hémostase, les
survenue de troubles de l’hémostase. La cervicotorsion ou la possibilités du plateau technique.
forcipressure (traction sur le col utérin) ont pour effet de diminuer Si l’HPP est constatée en cours de césarienne, les ligatures
le débit sanguin dans les artères utérines. [9, 36] Les tamponnements vasculaires étant dans cette situation les plus rapides pour assurer
intra-utérins peuvent être utiles en cas d’anomalie d’insertion l’hémostase, ce sont elles qui doivent être entreprises en première
placentaire au niveau du segment inférieur. Ils sont réalisés avec les intention. Les ligatures des artères utérines sont les plus simples
ballonnets gonflés de sonde de Foley, Blakemore ou de Rüsch, voire techniquement à réaliser et les moins morbides. Nous considérons
avec des champs abdominaux ou de la gaze. [9, 68-72] que la ligature-section des ligaments ronds facilite l’exposition des
pédicules utérins. Pour une HPP provenant de l’utérus, la méthode
stepwise, par son caractère progressif, semble adaptée à la plupart
HYSTÉRECTOMIE D’HÉMOSTASE
des situations, que l’hémorragie soit corporéale, segmentaire
Dans les pays développés, en 30 ans son incidence a été divisée par inférieure ou cervicale. Cependant, il s’agit d’un stepwise modifié,
10. [36] Elle est aujourd’hui évaluée à 2/10 000 naissances. [36, 73] Ses les étapes 2 et 4 devant être supprimées dans un but d’efficacité et
principales causes se sont modifiées. Le placenta accreta est devenu de rapidité sur le contrôle de l’hémorragie. Si des troubles majeurs
son premier motif de réalisation (49 % des cas) devant l’atonie de la coagulation sont déjà présents, une dévascularisation avancée
utérine (29 %). [73, 74] La prise en charge plus satisfaisante de l’atonie de l’utérus avec ligature bilatérale des pédicules lombo-ovariens est
utérine par le traitement médical, la chirurgie ou la radiologie plus sécurisante (stepwise, étape 5). Quand l’origine pelvienne du
interventionnelle expliquent en partie ce constat. L’augmentation saignement est extra-utérine, en particulier dans les lésions
actuelle des taux de placenta praevia ou accreta liée à la modification traumatiques obstétricales, la ligature des hypogastriques reste la
de nos pratiques obstétricales (nous créons plus d’utérus cicatriciels technique de référence.
qu’il y a 10 ans) est une autre explication. [75-78] Les indications de Si l’HPP survient après un accouchement par voie naturelle, voire à
l’hystérectomie d’hémostase sont l’échec du traitement conservateur, distance d’une césarienne, et qu’une prise en charge médicale et
le délabrement utérin majeur notamment en cas de rupture utérine, obstétricale optimale est inefficace pour contenir l’hémorragie, avec
le placenta accreta étendu. Les ligatures vasculaires apparaissent parfois une réparation périnéale ou cervicovaginale difficile (plaie
discutables chez la femme plus âgée, multipare qui ne désire plus vaginale délabrante, plaie d’un cul-de-sac vaginal, plaie filante du
de grossesse ou qui aurait un utérus pathologique, en l’occurrence segment inférieur, thrombus pelvien extensif), il est préférable de
polymyomateux. L’hystérectomie d’hémostase doit conserver une s’orienter vers l’embolisation. La faible morbidité de l’embolisation,
place privilégiée dans ce cas et ce d’autant que le volume de même en présence de troubles de la coagulation, en est l’argument
l’hémorragie sera plus important si elle doit être réalisée après échec majeur. Dans ce cas, l’état hémodynamique de la patiente doit être
des ligatures vasculaires. [ 3 6 ] Si l’hémorragie persiste après impérativement stabilisé, le plateau d’embolisation proche.
hystérectomie, la ligature bilatérale des hypogastriques peut être Quand une option conservatrice a été retenue, celle-ci doit être
effectuée. En cas d’inefficacité, un tamponnement pelvien peut se rapidement efficace sur l’hémorragie ; un délai de 30 minutes semble
concevoir avec ablation des champs à distance de l’épisode aigu raisonnable. Il nous apparaît dangereux de multiplier les procédures.
(24 à 72 heures), quand les troubles de la coagulation sont L’échec d’une procédure est pour nous l’indication formelle à une
corrigés. [79] hystérectomie d’hémostase. Dans le cas précis d’une récidive des
La technique de l’hystérectomie d’hémostase quand elle est totale, saignements à distance d’une première embolisation efficace, une
hormis le fait qu’il y ait des plexus veineux importants, est la même ultime tentative n’apparaît pas déraisonnable.
que celle d’une hystérectomie classique extrafasciale. L’œdème des Les anomalies d’insertion placentaire sont un facteur de risque
tissus gravides facilite même le repérage des plans de dissection. d’échec des méthodes conservatrices. En présence d’un placenta
Après un accouchement par voie naturelle, l’identification du col praevia, si l’option chirurgicale a été retenue, les sutures multipoints
utérin est parfois difficile. On peut s’aider du positionnement par en cadre sur le lit d’insertion placentaire complètent efficacement un
voie basse, sur les lèvres antérieure et postérieure du col, de pinces- stepwise, étape 3. En présence d’un placenta suspecté d’être accreta,
repères atraumatiques. L’ablation du col utérin n’est pas une tentative douce de délivrance est effectuée afin de s’assurer de
indispensable si l’origine du saignement ne provient pas du segment la réalité de l’accrétion. La sensibilité et la valeur prédictive actuelles
inférieur. Certains auteurs considèrent que l’hystérectomie subtotale des examens complémentaires comme l’échographie même avec
est plus rapide, d’autres non. [ 8 0 ] De même, pour certains, emploi du doppler couleur ou l’imagerie par résonance magnétique
l’hystérectomie subtotale serait moins morbide avec moins de plaies ne sont pas toujours suffisantes pour affirmer le caractère accreta
vésicales ou urétérales ; [80] pour d’autres, il n’y aurait pas de d’un placenta. [36, 83, 84] Pour nous, comme pour d’autres auteurs, la
différence. [74] Cependant, l’hémostase de la tranche vaginale est partie accreta du placenta peut être laissée en place, le cordon
certainement plus efficace que celle d’un col utérin. [81, 82] L’ablation sectionné à son maximum. [11, 12, 84, 85] Ensuite, en fonction des
du col évite tout risque de pathologie cervicale ultérieure. circonstances, la patiente est orientée soit vers une embolisation, soit
vers une chirurgie de ligatures vasculaires avec exclusion d’emblée
des lombo-ovariens voire réalisation d’un stepwise, étape 5 s’il s’agit
Discussion et attitude pratique d’un accreta praevia. À distance, le reliquat placentaire, lorsqu’il
n’est pas expulsé spontanément, est traité par injection de
Nous ne disposons pas à l’heure actuelle d’étude comparative méthotrexate et curetage évacuateur ou par résection
apportant un niveau de preuve suffisant pour affirmer la supériorité hystéroscopique. [84, 85] Le risque d’endométrite est prévenu par une
en termes d’efficacité d’une méthode conservatrice par rapport à couverture antibiotique. Certains auteurs ont proposé une prise en

5
Hémorragies graves de la délivrance :
41-910 Techniques chirurgicales
ligatures vasculaires, hystérectomie ou embolisation ?
charge préventive des situations à haut risque hémorragique
repérées en anténatal, tels les placentas accreta, par une embolisation Tableau 3. – Prise en charge conservatrice de l’hémorragie du post-
partum réfractaire au traitement médical et obstétrical
artérielle prophylactique des utérines ou des hypogastriques. [15, 42,
86]
L’embolisation est réalisée après l’extraction fœtale si l’hémorragie Atonie utérine ou hémorragie provenant du corps utérin
est effective. L’autre alternative est la mise en place de ballonnets En cours de césarienne :
dans les artères hypogastriques par voie endovasculaire, qui ne sont ligature bilatérale des artères utérines et des ligaments ronds
gonflés que si la situation hémorragique se confirme. [45, 87] Cette si échec ou CIVD, ligature bilatérale des ligaments lombo-ovariens
AVB ou à distance de la césarienne :
prise en charge minimise les pertes sanguines et le taux des embolisation si hémodynamique stable
hystérectomies d’hémostase, mais pas toujours, illustrant les Hémorragie du segment inférieur (praevia, plaie)
difficultés pour prédire les artères qui doivent être En cours de césarienne
préférentiellement embolisées. [86] Par ailleurs, le risque de ligature basse des artères utérines + ligaments ronds ± ligaments lombo-ovariens
déplacement des cathéters ou des ballonnets d’embolisation existe ± sutures hémostatiques multipoints du segment inférieur (praevia)
et nous connaissons la valeur prédictive limitée du diagnostic de AVB ou à distance de la césarienne
embolisation ± ballonnet intra-utérin (praevia)
placenta accreta pouvant conduire à des gestes préventifs inutiles.
Lésions de la filière génitale (plaies périnéo-cervico-vaginales, thrombi vaginaux
En revanche, il apparaît licite d’envisager le transfert anténatal des ou pelviens)
situations à risque d’HPP graves vers les centres disposant de toutes réparation chirurgicale des déchirures vaginales complexes, tamponnement vaginal
les possibilités de prise en charge. Il est bien établi que les patientes des thrombi
avec un antécédent de placenta accreta ou bien porteuses d’un si échec, embolisation (hémodynamique stable)
sinon ligature des hypogastriques
utérus cicatriciel avec un placenta praevia antérieur ont un risque Placenta accreta
élevé de développer un accreta. [15, 84, 88] L’American College of placenta laissé en place
Obstetricians and Gynecologists (ACOG) souligne que le risque section maximale du cordon
d’être confronté à un accreta en cas de placenta antérieur sur utérus césarienne : ligature des artères utérines (basse si praevia) + ligaments lombo-
bicicatriciel est évalué à 40 %. [88] ovariens
AVB : embolisation
L’ensemble de ces réflexions est résumé sous forme d’un protocole
de service appliqué par notre équipe dans la gestion de l’HPP grave AVB : accouchement par voie basse ; CIVD : coagulation intravasculaire disséminée.

après échec des mesures médicales et obstétricales appropriées. Ce


protocole concernant le traitement conservateur de l’HPP est exposé dehors du cadre de la césarienne, l’embolisation est sans doute la
dans le Tableau 3. En cas d’inefficacité de cette prise en charge, méthode la plus satisfaisante, mais elle n’est envisageable que chez des
l’hystérectomie d’hémostase garde toute sa place. Actuellement, elle patientes hémodynamiquement stables et à proximité d’un centre
peut encore sauver la vie de parturientes. d’embolisation. Dans le cas contraire, le recours à la chirurgie s’impose.
La ligature progressive des vaisseaux utérins, qui est facilement
reproductible, est également efficace sur l’atonie. Reste le problème du
Conclusion placenta accreta, qui est devenu la première cause d’hystérectomie
d’hémostase et sur lequel les méthodes conservatrices quelles qu’elles
Les hémorragies graves de la délivrance sont trop souvent la soient sont moins actives, d’autant plus qu’un retard à la prise en
conséquence d’un retard ou d’une insuffisance thérapeutique. L’absence charge aura été pris. Il nous incombe à nous obstétriciens de diminuer
d’amélioration clinique doit conduire à une décision d’intervention l’incidence des utérus cicatriciels pourvoyeurs reconnus de placenta
vasculaire d’hémostase qu’il faut savoir prendre assez tôt avant accreta. L’évolution actuelle de l’obstétrique, avec l’augmentation des
l’installation de lésions viscérales multiples irréversibles, le plus taux de césariennes, ne semble pas nous y conduire.
souvent mortelles. Les anomalies d’insertion placentaire, notamment le
placenta accreta et les atonies utérines, sont les étiologies dominantes de
ces hémorragies. Des techniques simples et rapides à mettre en œuvre La version originale de cet article a été publiée dans Elsevier, Gynécologie Obstétrique Fertilité,
existent pour traiter l’atonie utérine résistante aux prostaglandines. En 32,2004 :320-9.

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