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Différents types d'alimentation par convertisseur statique

Généralités
Pour étudier les principes de réglage des machines électriques alternatives , il faut
considérer les diverses structures de convertisseurs statiques nécessaires pour réaliser les
sources d'alimentation à fréquence variable. Celles-ci doivent permettre d'implanter, sur
l'entraînement, les stratégies de commande et de régulation.
L'autopilotage des machines et la commande du couple à vitesse variable doivent
permettre d'obtenir des fonctionnements analogues à ceux de la machine à courent continu
avec tous ses avantages spécifiques. Les diverses fonctions assumées par le collecteur de
cette dernière sont à l'origine de ses performances à vitesse variable.
Il est donc logique de chercher à réaliser un organe statique qui, appliqué aux
machines électriques alternatives, permette de réaliser les diverses fonctions du collecteur
mécanique de la machine à courant continu:

- alimentation des phases (ou des sections) de l'induit de la machine à une fréquence
asservie à la vitesse de rotation;
- détection de la position relative du rotor et du stator, de manière à imposer la direction de
la f.m.m. de réaction d'induit par rapport à celle du flux inducteur;
- commutation des grandeurs électriques aux bornes des enroulements de la machine.

Cet organe statique appelé collecteur électronique est constitué d'un dispositif de
détection de la position du rotor, qui permet d'assurer la fonction de détection du collecteur
mécanique, associé à un dispositif déphaseur, s'il est nécessaire de faire varier le déphasage
des f.m.m., et à un convertisseur statique qui assure la commutation des grandeurs
électriques aux bornes de l'induit.
Les contacts lames-balais du collecteur mécanique sont remplacés, dans son
équivalent électronique, par des semi-conducteurs. Les mécanismes de commutation dans le
collecteur mécanique ont toujours constitué un problème électrotechnique complexe; il en est
de même pour le collecteur électronique. Ainsi, pour déterminer les structures des dispositifs
électroniques à adopter, il est intéressant d'analyser, dans un premier temps, les mécanismes
de commutation avec les semiconducteurs par comparaison avec la commutation dans le
collecteur mécanique.

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ANALYSE DU MÉCANISME DE COMMUTATION
Rappel sur le collecteur mécanique
- Le collecteur mécanique réalise la distribution du courant fourni par la source
d'alimentation dans les sections de l'induit en rotation. La commutation est le
renversement du courant I dans les sections de l'induit. Elle fait intervenir un court-
circuit de la section et met en jeu, en première approximation, l'inductance l et la tension
e de cette section (fig. 1).

Fig.1: Commutation dans le collecteur mécanique

On peut déduire de cette analyse succincte les caractéristiques spécifiques de la


commutation dans le collecteur mécanique :
- c'est une commutation de courant;
- elle met en jeu une variation d'énergie magnétique stockée dans les inductances de la
machine;
- la commutation mécanique, imposée par le défilement des lames sur les balais, est
étroitement liée à la durée de l'inversion du courant dans les sections.
Pour que la commutation se passe correctement, il faut que la durée de l'inversion du
courant coïncide avec la durée du passage des lames sous les balais, durée qui est imposée par
la vitesse. Pour parvenir à ce résultat (cf., dans ce traité, article Machines hétéropotaires à
courant continu, on peut agir sur la polarité et sur la valeur de la tension e dans la section en
commutation de deux manières :

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- en décalant les balais en sens inverse du sens de rotation (pour un fonctionnement en
moteur), ce qui conduit à ne plus travailler au couple maximal;
- en utilisant des pôles de commutation, pour agir localement sur le flux dans la section en
commutation.
Le mécanisme de commutation par collecteur mécanique présente les limitations
suivantes:
- la commutation ne peut pas être instantanée;
- il existe une limite maximale du gradient de courant à commuter qui se
traduit par une limite de fonctionnement de la machine à collecteur dans le plan couple-
vitesse; c'est en fait une limite en puissance commutable puisque est homogène au couple
moteur, alors que est homogène à la vitesse.

Commutation électronique

Le lecteur pourra utilement se reporter, dans ce traité, aux articles Electronique de puissance
et, notamment, à Commutation dans les convertisseurs statiques.
Alors que la structure du collecteur mécanique est relativement figée et unique, il est
possible, pour le collecteur électronique, d'envisager différentes structures. Elles
correspondent d'ailleurs aux deux structures typiques de convertisseurs statiques:
- commutateur de courant qui assure la commutation d'un courant;
- onduleur de tension qui assure la commutation de tension.

Commutation de courant

Pour simplifier l'étude, on considère une phase isolée d'une machine que l'on modélise
en première approximation par une f.é.m. sinusoïdale e en série avec une inductance .
L'alimentation à fréquence variable par l'intermédiaire d'un collecteur électronique à
commutation de courant s'effectue à partir d'une source de courant continu par modification
du sens d'aiguillage de ce courant dans l'enroulement au moyen d'interrupteurs électroniques
unidirectionnels (KI, K2, K3, K4), comme indiqué sur la figure 2; le courant a alors une forme
trapézoïdale.

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Fig.2 : collecteur électronique à commutation de courant.

L'inversion du courant dans l'enroulement, correspondant au passage de la


séquence 1 à la séquence 2, représentées sur la figure 2, ne peut pas se produire
instantanément en raison du caractère inductif de la machine. Cette inversion du courant met
donc en jeu systématiquement les quatre interrupteurs et s'accompagne obligatoirement d'une
mise en court-circuit de la source, d'une part, et de l'enroulement d'autre part au cours de
laquelle il y a un transfert de l'énergie stockée dans l'inductance. Ce principe de
fonctionnement est relativement proche de celui du collecteur mécanique .
Le schéma équivalent de la machine au cours de sa mise en court-circuit est identique
à celui donné sur la figure 1b et il faut distinguer deux cas :

- la machine fonctionne avec un courant déphasé en avance sur la f.é.m. (fig. 2a); dans
ce cas, le signe et l'amplitude de la f.é.m. sont tels qu'ils favorisent l'annulation et
l'inversion du courant dans l'enroulement; à la fin de celle-ci, la f.é.m, e peut être, en
outre, utilisée pour polariser en inverse les interrupteurs; le convertisseur peut, dans ce
cas, être constitué de thyristors fonctionnant en commutation assistée (par la tension de
la machine);

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Fig.2 : commutation de courant

- la machine fonctionne avec un courant déphasé en arrière sur la f.é.m. (fig. 2 b); il
faut alors insérer dans le circuit un condensateur pour transférer l'énergie stockée dans
l'inductance, puisque la polarité de la f.é.m. n'est pas adéquate; ce condensateur, comme
on le verra par la suite (fig. 7), constitue une partie du dispositif de commutation forcée
du commutateur de courant.
Commutation de tension

Dans ce cas, l'alimentation à fréquence variable de la machine s'effectue à partir d'une


source de tension continue Vc et par modification périodique de la tension aux bornes de la
machine.
Les interrupteurs électroniques utilisés sont alors des interrupteurs bidirectionnels en
courant et unidirectionnels en tension, réalisés en associant un interrupteur commandé K à une
diode D montée en antiparallèle (fig. 3). Ces diodes en antiparallèle, dites diodes de roue
libre, assurent la continuité du courant dans l'enroulement de la machine au cours de
l'inversion de tension. Elles se mettent à conduire spontanément lorsque l'on ouvre les
interrupteurs K de la branche complémentaire (passage de la séquence 1 à la séquence 2 sur la
figure 3). Si le courant évolue jusqu'à zéro après l'inversion de tension et change de signe, il y
a commutation spontanée des diodes sur les interrupteurs K qui sont en antiparallèle, et qui
doivent alors être commandés. Mise à part cette commutation, l'inversion de tension et le
renversement du courant dans la machine ne mettent en jeu simultanément que deux
interrupteurs (K ou D).

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Fig.3 : Collecteur électronique à commutation de tension

Fig.4 : Commutation de tension

Ce fonctionnement est radicalement différent de celui qui intervient dans le collecteur


mécanique. L'inversion de tension et le renversement éventuel du courant dans la machine se
produisent sans mise en court-circuit de l'enroulement de la machine.
Dans le collecteur électronique à commutation de tension, les interrupteurs doivent
seulement assurer l'ouverture des branches dans lesquelles ils se trouvent, indépendamment de
l'énergie magnétique emmagasinée dans l'inductance de la machine, puisque, avec ce
mécanisme de commutation, la continuité du courant est assurée. Dans cette configuration, il
n'est pas utile de prévoir un dispositif particulier pour transférer l'énergie stockée dans
l'impédance interne de la machine.

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Comparaison des deux types de commutation : - Les caractéristiques spécifiques de la
commutation de courant et de la commutation de tension peuvent se résumer de la manière
qui suit :
1. Pour la commutation de courant, l'impédance interne de la machine et les circuits de
commutation associés aux interrupteurs interviennent en même temps au cours du
phénomène de commutation.
Quelle que soit la rapidité des interrupteurs, la durée de la commutation et les
surtensions aux bornes des enroulements sont liées à l'impédance interne de la
machine et aux capacités de commutation (cas du commutateur à commutation
forcée). Il est nécessaire de trouver un compromis entre la surtension et la durée de la
commutation pour dimensionner l'ensemble convertisseur-machine.
Ce type de commutation utilise des interrupteurs à fermeture commandée. Il est
inutile d'employer des interrupteurs également commandables à l'ouverture, puisque
cette possibilité ne peut pas a priori être exploitée sans risque de surtension.
- Dans le cas de la commutation de tension, l'impédance interne de la machine
n'intervient pas directement dans le processus de commutation, qui se limite à
l'intervention des interrupteurs et de leurs circuits de commande associés. En
particulier, la durée de la commutation de tension est négligeable par rapport aux
constantes de temps électriques de la machine, et on peut considérer que la tension
instantanée aux bornes des enroulements de la machine est imposée par la stratégie
d'amorçage des interrupteurs commandés.
- Il est, en particulier, possible d'effectuer la commutation de tension à fréquence élevée
en employant diverses méthodes de modulation adéquates, afin de contrôler
efficacement l'amplitude et la forme des courants.
- De plus, la commutation de la tension n'est pas directement liée à l'inversion des
courants dans l'enroulement de la machine.
- Ce type de commutation n'est possible qu'avec des interrupteurs commandés à
l'ouverture et à la fermeture, associés à des diodes montées en antiparallèle.

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DIFFÉRENTES STRUCTURES DE L'ALIMENTATION ÉLECTRONIQUE

En tenant compte des remarques et des conclusions des paragraphes précédents, il est
possible de définir les différentes structures d'alimentation à fréquence variable des machines
synchrones par convertisseur statique. Conformément aux principes dégagés, ces
alimentations utilisent soit une commutation de courant, soit une commutation de tension.

Alimentation par convertisseurs à commutation de courant :


Il est possible de distinguer deux structures qui réalisent ce mode d'alimentation; elles
se différencient par la façon dont elles font intervenir la source d'alimentation; ce sont : le
commutateur de courant et le cyclocommutateur.

UTILISATION D'UN COMMUTATEUR DE COURANT


La figure 4a donne le schéma de principe de ce type d'alimentation dans le cas d'une
machine triphasée. Il comporte un commutateur alimenté par une source de courant,
généralement réalisée au moyen d'un convertisseur statique contrôlé en courant (redresseur
contrôlé ou hacheur, ... ), associé à une inductance de lissage.
Les interrupteurs du commutateur aiguillent le courant délivré par la source de courant
dans les enroulements de la machine, avec la séquence, indiquée sur la figure 4b, qui est
définie à partir de la détection de la position du rotor. L'amplitude des courants dans les
enroulements de la machine et leur déphasage par rapport aux f.é.m. (fig. 4 c) sont donc
imposés et on réalise bien l'alimentation à courant , imposé., décrite au paragraphe
précédent.
Pour les interrupteurs de ce commutateur, les deux modes de commutation évoqués au
paragraphe précédent peuvent être utilisés : commutation assistée et commutation forcée.

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Fig.4.: Alimentation par commutateur de courant : principe

Commutation assistée et commutation forcée


- Dans le cas d'un commutateur à commutation assistée, on utilise les tensions de la
machine pour assurer la commutation des interrupteurs du commutateur. Le
commutateur employé est alors un simple pont de Graêtz à thyristors (fig. 5 a).

Néanmoins, la commutation assistée n'est possible que si le courant est en avance sur
la tension. Cela limite les possibilités de stratégie de réglage du couple. Dans ce cas, on
adopte une stratégie qui consiste à maintenir le facteur de puissance le plus proche possible de
l'unité tout en remplissant les conditions nécessaires à la commutation, c'est-à-dire un
déphasage avant, juste suffisant pour assurer:
- la commutation du courant;

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- la polarisation en inverse des thyristors, indispensable à leur blocage.
La figure 5b représente les formes d'ondes du courant et de la tension dans ce type de
fonctionnement.

Fig.5: Commutateur à commutation assistée.

Les possibilités de commutation dépendent des tensions développées par la machine,


qui sont essentiellement variables sur toute la plage de fonctionnement.
En particulier, à la vitesse nulle et aux très basses vitesses, les tensions développées
par la machine ne sont pas suffisantes pour assurer la commutation assistée. Il est alors
nécessaire d'utiliser un dispositif de commutation forcée du courant dans les enroulements de
la machine.

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Dans la configuration de commutateur de courant, et comme dans le collecteur
mécanique, les commutations du courant dans la machine et les commutations des
interrupteurs sont imbriquées et indissociables. Ce mode de commutation présente, en outre,
des analogies avec le collecteur mécanique, notamment en ce qui concerne l'indispensable
déphasage courant-tension, que l'on peut assimiler au décalage des balais pour obtenir la
tension de commutation.
 Lorsque la condition de déphasage avant du courant par rapport à la tension n'est
pas tolérable et que l'on veut privilégier la stratégie de commande à couple
maximal, il faut introduire une tension auxiliaire de commutation à l'aide de
condensateurs.

Diverses structures de commutateurs à commutation forcée sont alors disponibles avec


six, trois ou un seul condensateur de commutation (fig. 6).

Fig 6.:Structures de commutateur à commutation forcée

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Les mécanismes de commutation mis en jeu dans ces trois structures sont analogues;
le choix du dispositif s'effectue suivant le compromis adopté entre le coût des condensateurs
et le nombre de composants.

Réversibilité et freinage :
 Dans ce dispositif, l'inversion du sens de rotation s'obtient conformément aux
explications données au paragraphe précédent , en agissant sur le calage de la
séquence de fonctionnement du commutateur par rapport aux f.é.m. de la machine.
 De même, le passage en générateur, indispensable au freinage, s'obtient au niveau
de la commande: le commutateur fonctionne alors en redresseur, mais il faut
prévoir de traiter l'énergie fournie par la machine, par exemple en la récupérant
dans la source d'énergie. Comme le commutateur utilise des interrupteurs
unidirectionnels, celle récupération n'est possible que si la source de courant est
réalisée au moyen d'un convertisseur réversible en tension (redresseur contrôlé par
exemple).

Alimentation par convertisseurs à commutation de tension

La structure typique qui réalise ce mode d'alimentation est l'onduleur de tension;


mais on peut également utiliser un cycloconvertisseur.

UTILISATION D'UN ONDULEUR DE TENSION :

La figure 7a donne le principe général de ce type d'alimentation, dans le cas d'une


machine triphasée: il comporte un onduleur de tension alimenté à partir d'une source de
tension. L'onduleur de tension permet d'appliquer de façon séquentielle la tension de la source
aux bornes des enroulements de la machine suivant les ordres du dispositif d'autopilotage.

Les interrupteurs commandables de cet onduleur peuvent être, suivant l'application,


des transistors, des GTO ou des thyristors associés à des circuits de commutation forcée.
Un exemple de séquence de commande des interrupteurs est donné sur la figure 7b. La
forme d'onde de la tension aux bornes de la machine qui lui correspond est donnée sur la
figure 7c.

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Fig..: Alimentation par onduleur de tension du type 180° : principe


Fig 7.: Alimentation par onduleur de tension de type 180 °: principe

Il s'agit là d'un cas particulier et il faut distinguer, avec cette même structure, plusieurs
cas qui se différencient par les manières d'élaborer la séquence de commande des
interrupteurs et de régler la valeur de la tension appliquée à la machine.

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Différente types de séquences de commande :

- La séquence définie sur la figure 7b a pour particularité le fait que la commande de


fermeture d'un interrupteur coïncide avec la commande d'ouverture de l'interrupteur
situé sur la même branche. On parle souvent, dans ce cas, d'onduleur du type 1 80°.
La tension aux bornes de la charge est alors parfaitement déterminée et ne dépend que
de la commande (fig. 7c).

- Il existe un deuxième type de séquence de commande qui est représenté sur la figure 8.
La commande de fermeture d'un interrupteur ne coïncide plus avec la commande
d'ouverture de l'interrupteur placé sur la même branche. Dans ce cas, pendant les
intervalles où aucun des interrupteurs n'est commandé, la tension aux bornes de la
machine va dépendre des conditions de fonctionnement. En effet, pendant ces
intervalles, les diodes de roue libre peuvent conduire, ce qui fixe le potentiel aux
bornes de la phase à , ou ne pas conduire et, dans ce cas, ce potentiel
est compris entre et dépend de la f.é.m. et des tensions induites par
les courants circulant dans les autres phases.

La séquence de commande qui est représentée sur la figure 8 est la plus usuelle : elle
correspond à une durée de commande des interrupteurs égale à 120°. La forme d'onde
obtenue avec cet onduleur, souvent appelée onduleur du type 120°, comporte des zones où la
tension n'est pas fixée par la commande et dépend des conditions de fonctionnement de la
machine. La tension ne peut être assimilée à un créneau de 120° de largeur que lors de
fonctionnements à très basse vitesse (f.é.m. négligeable) et avec une machine de petite
constante de temps.

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Fig.8: Onduleur du type 120° : séquence de commande et formes d'onde.

Réglage de la tension appliquée à la machine :

- L'étude du paragraphe précédent a montré que le réglage du couple est possible dans
une alimentation à tension imposée, à condition de lier cette tension à la fréquence de
fonctionnement. Dans une alimentation avec onduleur de tension, deux types de
réglages sont possibles suivant la nature de la source de tension continue à l'entrée de
l'onduleur (fig. 9).

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Fig.9: Modes de réglage de la tension appliquée

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à la machine avec onduleur
Si cette source est réalisée au moyen d'un convertisseur statique contrôlé, on peut
faire varier la valeur de la tension appliquée à la machine en faisant varier la tension à l'entrée
de l'onduleur (fig. 8 a). Celui-ci fonctionne alors simplement en onde entière, en suivant la
séquence de commande des interrupteurs définie à partir de la détection de position du rotor.
La figure 8b montre les formes d'ondes obtenues dans ce cas avec un onduleur du type 180°.

Dans le cas où la source d'alimentation a une valeur constante, on peut régler la


valeur efficace de la tension appliquée à la machine en utilisant (fig. 8c) le procédé de
modulation de largeur d'impulsion (MLI). Ce procédé consiste à ne pas appliquer à la
machine la tension de la source pendant toute la durée de la période définie par la commande
d'autopilotage (fonctionnement à onde entière), mais à hacher cette tension pendant cette
période comme on peut le voir sur la figure 8d.

Cela s'obtient par superposition, aux commandes d'autopilotage précédemment


définies (180 ou 120°), d'un signal de modulation à fréquence élevée. La variation du
rapport cyclique du signal de modulation permet alors de faire varier la valeur efficace de la
tension appliquée à la machine. La figure 9a illustre ce mode de réglage dans le cas
particulier d'un onduleur du type 120°.

Réversibilité et freinage :
- Dans une alimentation par onduleur de tension fonctionnant en commande de tension,
l'inversion du sens de rotation s'obtient en agissant sur le calage de la séquence issue de
la détection de la position du rotor.
- Pour le freinage, l'action au niveau de la commande des interrupteurs permet le passage
en générateur qui se traduit par une conduction des diodes de récupération plus importante
que la conduction des interrupteurs commandés. Il y a inversion du courant moyen à
l'entrée de l'onduleur par rapport au fonctionnement en moteur. Pour que le freinage soit
effectif, il faut donc assurer la circulation de ce courant à l'entrée de l'onduleur:
- si la source d'alimentation peut absorber ce courant (batterie d'accumulateurs, par
exemple), le montage est naturellement réversible;
- si la source d'alimentation est réalisée avec un convertisseur statique unidirectionnel en
courant (redresseur par exemple), on doit utiliser un freinage dissipatif dans une résistance
ou rendre le convertisseur bidirectionnel en courant en l'associant à un deuxième
convertisseur unidirectionnel en courant, monté en antiparallèle sur le premier.

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-
ALIMENTATION PAR ONDULEUR DE TENSION CONTROLE EN COURANT

Il est possible aussi de réaliser une alimentation à partir d'un onduleur de tension.

DIFFERENTES STRATEGIES DE CONTROLE DES COURANTS

On peut dire qu'il existe deux grandes familles de stratégie de contrôle des courants :
- la première utilise des régulateurs de type tout ou rien: la plus simple est le contrôle par
hystérésis;
- la seconde utilise des régulateurs linéaires ou des observateurs d'état : le contrôle par
régulateur linéaire et modulation de largeur d'impulsion est la plus classique.

CONTRÔLE DES COURANTS PAR HYSTÉRÉSIS

Le principe de ce contrôle consiste à maintenir les courants réels à l'intérieur d'une


bande, de largeur donnée, centrée autour des courants de référence. En pratique, on utilise la
technique schématisée sur la figure 10; le signal image de la différence, pour la phase i, entre
le courant de référence et le courant réel mesuré est appliqué à l'entrée d'un
comparateur à hystérésis dont la sortie fournit directement l'ordre de commande des
interrupteurs de la branche correspondante de l'onduleur.
Dans ce système de contrôle, la fréquence de commutation des tensions est libre et
essentiellement variable.
La mise en couvre de cette stratégie est relativement simple et ne nécessite pas a priori
une connaissance précise des caractéristiques de la machine. Il faut néanmoins que la
fréquence de commutation des interrupteurs, qui dépend en particulier de la valeur de
l'inductance de fuites de la machine reste compatible avec les possibilités de l'onduleur. En
raison de l'indépendance des comparateurs, des phénomènes particuliers interviennent comme
par exemple le changement de pente du courant à l'intérieur de la bande d'hystérésis ou le
dépassement des limites de la bande .
De plus, les contraintes de commutation au niveau de l’onduleur sont importantes et la
variation de la fréquence de commutation peut être la source de bruits acoustiques gênants.

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CONTRÔLE DES COURANTS PAR MODULATION DE LARGEUR D'IMPULSION
(MLI)
Ce contrôle met en couvre un régulateur linéaire suivant le schéma de principe donné sur la
figure 11.
Le signal d'erreur du courant correspondant à la phase i est appliqué à l'entrée d'un
régulateur linéaire, dont le signal de sortie est traité par la technique de modulation de largeur
d'impulsion classique. Sa comparaison à une dent de scie à fréquence élevée (égale ou
supérieure à 5 kHz) permet de générer les ordres de commande des transistors de la branche
correspondante de l'onduleur.

Fig.9 : Contrôle des courants par hystérésis : principe

Fig. 10: Contrôle des courants par modulation de la largeur d'impulsion : principe

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Il est intéressant de souligner que, en régime permanent de fonctionnement dans la zone
linéaire du régulateur ainsi créé, les signaux de sortie des trois régulateurs forment une image
très proche du fondamental des tensions appliquées à la machine.

Dans ce système de contrôle, la fréquence de commutation des tensions est fixe, le


réglage s'effectuant par variation du rapport cyclique des signaux de commande.
Par principe, cette stratégie permet de mieux contrôler le régime des commutations des
interrupteurs de l'onduleur et l'enchaînement des séquences de fonctionnement que le contrôle
par hystérésis. Néanmoins, elle nécessite une mise au point du régulateur linéaire, dont le
fonctionnement dépend étroitement des caractéristiques de la machine et qui doit prendre en
compte plusieurs exigences contradictoires:

 d'une part, chacun des trois régulateurs doit assurer le plus parfaitement possible, le
suivi d'une référence sinusoïdale à fréquence et amplitude variables; pour cela,
l'asservissement doit présenter une bande passante suffisamment étendue; dans le cas
contraire, le suivi des courants de référence par les courants réels n'est plus assuré, ni
en amplitude, ni en phase, ce qui se traduit par une diminution du couple;
 d'autre part, le fonctionnement de la régulation ne doit pas être perturbé par
l'échantillonnage du signal de commande à la fréquence de modulation.

Le compromis entre ces deux exigences peut amener à augmenter cette fréquence, ce
qui pose des problèmes de faisabilité ou du moins de surdimensionnement et de mauvais
rendement de l'onduleur.
Ainsi, pour une machine à aimants sans enroulements amortisseurs, il est nécessaire
de maintenir un rapport entre la fréquence de modulation et la fréquence maximale de
fonctionnement de la machine supérieur à quinze pour obtenir un fonctionnement correct.

COMPARAISON ET STRATÉGIES PLUS ÉVOLUÉES.

La comparaison des stratégies de régulation des courants doit être menée à deux niveaux:
- au niveau du contrôle du couple,
- au niveau des contraintes de fonctionnement de l'onduleur

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En ce qui concerne le contrôle du couple, la limitation des performances du procédé
par MLI, qui introduit une atténuation et un déphasage des courants réels, se traduit par une
diminution du couple, lorsque la vitesse augmente, cela peut conduire, dans certaines
applications, à surdimensionner l'onduleur.
En revanche, avec la commande par hystérésis, on peut exploiter, à couple constant,
pratiquement toute la plage de vitesse, entre la vitesse nulle et la vitesse correspondant au
fonctionnement en onde entière de l'onduleur.

Les contraintes de fonctionnement de l'onduleur concernent la fréquence de sollicitation


des interrupteurs, qui est directement liée aux pertes de commutation et au rendement.
La commande par hystérésis se traduit par un nombre de commutations très élevé; cela
provient notamment du fait que les commutations de tension sont imposées à partir d'un
contrôle indépendant sur chacune des phases . Ainsi, la facilité de mise en œuvre de cette
stratégie a pour contrepartie l'apparition de contraintes de fonctionnement sur l'onduleur, qui
peuvent nécessiter son surdimensionnement.
De plus, le fonctionnement à fréquence variable conduit à l'excitation de nombreux modes
vibratoires de la machine et peut conduire, pour certains régimes, des niveaux de bruit
importants.

Dans le contrôle des courants par MLI, les contraintes sur l'onduleur sont plus faibles et
surtout plus facilement maîtrisables, en raison du fonctionnement à fréquence fixe; le niveau
sonore est généralement plus faible et on peut adopter une fréquence de découpage plus
élevée, moins sensible à l'oreille humaine, pour autant que l'on parvienne à limiter les pertes
dans les interrupteurs à un niveau raisonnable. Le principal inconvénient de ce mode de
contrôle concerne la difficulté de mise au point des régulateurs et la médiocrité de leur
performance aux vitesses élevées, qui peut entraîner une chute du couple.

 Pour remédier aux inconvénients respectifs des deux familles de contrôle des
courants, des stratégies plus évoluées, menant souvent en œuvre des
microprocesseurs, sont actuellement proposées. Elles ont pour but d'améliorer:
- la gestion des interrupteurs dans un contrôle du type à hystérésis, de façon à diminuer les
contraintes appliquées à ceux-ci;

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- le fonctionnement des régulateurs dans un contrôle du type MLI, en réalisant par
exemple la transformation de Park et en reportant la régulation au niveau des courants
continus isd et isq, que génère cette transformation.

Elle consiste à appliquer la transformation de PARK aux courants réels et à effectuer


la régulation sur les courants issus de cette transformation (figure 11).
La mise en oeuvre des régulateurs est alors plus simple puisque ces courants sont
continus en régime permanent. La transformation inverse de Park est ensuite appliquée aux
signaux à la sortie du régulateur pour obtenir les trois signaux attaquant le dispositif de
modulation.

Fig.:11 : Principe du contrôle des courants par transformés

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