Explorer les Livres électroniques
Catégories
Explorer les Livres audio
Catégories
Explorer les Magazines
Catégories
Explorer les Documents
Catégories
Gynécologie
>e édition
J . LANSAC
P. LECOMTE
H . MARRET
111 | m à m MASSON
"-.v.* '
Gynécolog
''j
POUR LE PRATICIE
/
/
CHEZ LE MÊME ÉDITEUR
Du même auteur
PRATIQUE DE L'ACCOUCHEMENT, par J. LANSAC, G. BODY, F. PERROTIN, H. MARRET. Coltedion Gynécologie Obstétrique. 2006, 4 e édition,
576 pages.
OBSTÉTRIQUE, par J. LANSAC, 2003, 4e édition, 488 pages.
LA PRATIQUE CHIRURGICALE EN GYNÉCOLOGIE ET OBSTÉTRIQUE, p a r J. LANSAC. 2 0 0 4 , 2 E é d i t i o n , 5 2 0 p a g e s .
A M P , L'ASSISTANCE MÉDICALE À LA PROCRÉATION EN PRATIQUE, p a r J. LANSAC et F. GUÉRIF. 2 0 0 5 , 6 2 4 p a g e s .
J . LANSAC
Professeur de Gynécologie Obstétrique au CHU d
P. LECOMTE
Professeur d'Endocrinologie Métabolisme au CHU
H . MARRET
Praticien hospitalier en Gynécologie Obstétrique au C
7 e édition
Ce logo a pour objet d'alerter le lecteur sur la menace que représente
f DANGER pour l'avenir de l'écrit, tout particulièrement dans le domaine
universitaire, le développement massif du «photocopillage».
Cette pratique qui s'est généralisée, notamment dans les
établissements d'enseignement, provoque une baisse brutale des
achats de livres, au point que la possibilité même pour les auteurs
de créer des oeuvres nouvelles et de les faire éditer correctement
est aujourd'hui menacée.
Nous rappelons donc que la reproduction et la vente sans
autorisation, ainsi que le recel, sont passibles de poursuites.
Tous droits de traduction, d'adaptation et de reproduction par tous procédés réservés pour tous pays.
Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle par quelque procédé que ce soit des pages publiées
dans le présent ouvrage, faite sans l'autorisation de l'éditeur est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont
autorisées, d'une part, les reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une
utilisation collective, et d'autre part, les courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d'information
de l'œuvre dans laquelle elles sont incorporées (art. L. 122-4, L. 122-5 et L. 335-2 du Code de la propriété
intellectuelle).
Remerciements
Nous remercions tous ceux qui nous ont aidés dans la réalisa- - les docteurs J. Wagner-Ballon et H. Guyot, Maîtres de confé-
tion de ce livre, en particulier : rence de médecine générale, qui ont bien voulu revoir avec
nous les objectifs pédagogiques.
- les professeurs Y. Rochet et D. Dargent qui nous ont appris
la gynécologie et qui nous avaient encouragés et aidés pour Enfin, nous remercions notre ami le docteur Bernard Dupor-
la réalisation de la première édition ; tet, directeur de la SIMEP, son épouse et toute l'équipe des
- les professeurs A. Bouchet et J. Cuilleret qui nous ont permis Cahiers médicaux lyonnais qui ont pris le risque de réaliser la
d'utiliser les schémas d'anatomie de l'appareil génital; première édition du livre en 1981.
- Madame le docteur M.-C. Grangeponte et le professeur F.
La qualité et le succès de cet ouvrage doivent beaucoup à
Fetissof qui nous ont fourni l'iconographie d'anatomie
leurs conseils, à leur esprit d'innovation et à la qualité de leur
pathologique;
technique. Sans eux, toute la collection dés livres « pour le
- le professeur G. Lorette, professeur de dermatologie qui
Praticien » n'auraient pas vu le jour.
nous a aidés pour le chapitre de la pathologie vulvaire ;
- les docteurs J. Bertrand, F. Despert, R. Quentin, P. O'Byrne
qui nous ont aidés dans la rédaction de certains chapitres ;
Table des matières
Préface v C o m m e n t faire le diagnostic du cancer du col
clinique? 94
Remerciements VI Le bilan d'extension 96
Traitement 96
Surveillance post-thérapeutique 100
I LES EXPLORATIONS EN GYNÉCOLOGIE La prévention du cancer du col par le vaccin 102
18. Pathologie bénigne des seins 233 23. Aménorrhées secondaires 309
Rappel physiologique 233 E x a m e n clinique 309
Pathologie bénigne du m a m e l o n 236 Examens complémentaires 309
Les é c o u l e m e n t s 239 Diagnostic étiologique 310
Les a d é n o f i b r o m e s du sein 240
24. Algies pelviennes 321
Les dystrophies kystiques du sein 243
Déformations mammaires 246 E x a m e n clinique d ' u n e f e m m e algique 321
Les t r a u m a t i s m e s du sein 246 Recherche d ' u n e étiologie 323
La m a l a d i e de M o n d o r du sein 246 Le s y n d r o m e p r é m e n s t r u e l 334
Œ d è m e s cycliques idiopathiques 336
19. Cancer du sein 247
25. Procréatique 339
Épidémiologie 247
A n a t o m i e pathologique 249 Fertilité et infertilité 339
Histoire n a t u r e l l e du cancer du sein 250 Étiologie de la s t é r i l i t é 340
La stérilité de l ' h o m m e 341 La s t é r i l i s a t i o n 428
Examen clinique du couple stérile 346 Que c h o i s i r ? 430
Les s t é r i l i t é s inexpliquées 353 Les c o n t r a c e p t i o n s difficiles 431
Les grossesses après procréation
m é d i c a l e m e n t assistées 355 30. Interruption volontaire de grossesse 437
Les p r o b l è m e s é t h i q u e s 356 Modalités de l'IVG prévues par la loi 437
Peut-on choisir le sexe de l'enfant à naître? 356
La réalisation de l'IVG 439
26. La puberté et les problèmes Techniques d ' i n t e r r u p t i o n de grossesse
gynécologiques de l'adolescente 357 et c o m p l i c a t i o n s 439
Les c o m p l i c a t i o n s des IVG i n s t r u m e n t a l e s 443
Rappel physiologique de la p u b e r t é normale....357 Les c o m p l i c a t i o n s des IVG m é d i c a m e n t e u s e s . . 4 4 4
Clinique de la p u b e r t é n o r m a l e 358
Conduite à t e n i r devant une c o m p l i c a t i o n
27. Ménopause 367 d'IVG 447
L'avortement au 2 e t r i m e s t r e 447
Les p u b e r t é s p a t h o l o g i q u e s 360 La réduction e m b r y o n n a i r e 450
Définition 368
Physiologie de la m é n o p a u s e 369 31. Thérapeutiques en gynécologie 453
Les circonstances du diagnostic
Les e s t r o g è n e s 453
de la m é n o p a u s e 370
La p r o g e s t é r o n e et les progestatifs
La clinique 370
de synthèse 457
Les dosages h o r m o n a u x 370
Les i n d u c t e u r s de l'ovulation 462
Diagnostic d i f f é r e n t i e l 371
Les a n a l o g u e s de la GnRH (tableau 31.X) 467
T r a i t e m e n t de la m é n o p a u s e 372
La c h i m i o t h é r a p i e a h t i c a n c é r e u s e
Les nouveaux m é d i c a m e n t s d e l'ostéoporose
postménopausique 377 en gynécologie 467
C o m p l i c a t i o n s de la m é n o p a u s e (pl. 37] 381
32. Sexologie 473
IV ORTHOGÉNIE La d e m a n d e 473
C o m m e n t s'y p r e n d r e ? 473
28. Contraception 389 La prise en charge - 475
Écouter 475
Contraception h o r m o n a l e 389
Les t r o u b l e s les plus c o u r a n t s 476
Différents types de c o n t r a c e p t i o n h o r m o n a l e . . . 3 9 0
Conclusion 481
Le m o d e d'actiondes œ s t r o p r o g e s t a t i f s 392
Avantages et inconvénients
33. Rédaction des certificats
de la c o n t r a c e p t i o n h o r m o n a l e 394
médicaux en gynécologie 483
Les c r i t è r e s de choix 397
Surveillance de la c o n t r a c e p t i o n h o r m o n a l e Grands p r i n c i p e s de la rédaction
et ses p r o b l è m e s 402 des certificats 483
La c o n t r a c e p t i o n h o r m o n a l e m a s c u l i n e 408 A g r e s s i o n sexuelle 483
A u t r e s types de certificat 488
29. Contraception locale
et méthodes naturelles 411
CAHIER D'ÉVALUATION
Les s t é r i l e t s 411
Diaphragme 421
Les capes cervicales 422 Questions 494
Les s p e r m i c i d e s 422
Les préservatifs 424 Réponses 542
A u t r e s m é t h o d e s de c o n t r a c e p t i o n :
méthodes naturelles 425 Index 567
>
Objectifs pédagogiques
La rédaction des objectifs pédagogiques spécifiques ne doit Les «objectifs de rang B» répondent à des compétences
en aucune manière être vécue comme une limitation de fait importantes pour l'exercice de la médecine générale sans
mais, au contraire, comme une libération de l'enseignement, avoir pour autant une incidence directement vitale ou fonc-
libération dans la sécurité. En effet, les exigences minimales tionnelle grave pour le malade. L'étudiant doit montrer qu'il a
étant définies, l'enseignement peut être développé et illustré atteint ces objectifs au contrôle de fin d'enseignement de la
au gré des développements de l'actualité, progrès scientifi- discipline et les ayant atteintstrès complètement une première
ques constants, des thèmes d'intérêt du moment de la politi- fois, il pourra ensuite les rechercher dansca mémoire et dans
que de santé... ses documents.
La liste des objectifs d'un enseignement n'est en aucune Les «objectifs de rang C» répondent à des compétences utiles
manière une liste de questions d'examen. Elle doit être pour pour l'exercice de la médecine générale. Leur intérêt est plus
l'enseignant un moyen de contrôle permanent du contenu de explicatif, physiopathologique, culturel. Leur acquisition
son enseignement et de son efficacité, un moyen de te faire permet une pratique professionnelle et une formation conti-
évoluer, de l'orienter sans cesse vers l'objectif institutionnel nue élaborées.
du CHU, la formation des médecins de haut niveau. Elle doit
être pour l'étudiant un but à atteindre et un moyen d'auto- Le professeur J. Lansac et ses collaborateurs, dans le cadre
enseignement et d'autocontrôlé. de cet ouvrage de gynécologie pour l'étudiant et le praticien,
ont essayé de définir ainsi leurs objectifs pédagogiques et d'en
Les objectifs de l'enseignement de gynécologie proposés dans permettre le contrôle en proposant des exercices, tout en
cet ouvrage, définis par la Commission pédagogique du CHU sachant bien que des objectifs énoncés ne peuvent être atteints
de Tours, ont été classés. au fond qu'en cours de stage hospitalier.
Les «objectifs de rang A» répondent à des compétences indis- Ils ont, à notre sens, fait œuvre utile au plan de la discipline
pensables à l'exercice de la médecine générale. Le médecin d'abord, bien sûr, mais aussi, et c'est également important, au
qui ne les posséderait pas ferait courir un risque vital ou fonc- plan du CHU car la rédaction des objectifs des enseignements,
tionnel grave à ses malades. L'étudiant doit montrer qu'il a vécue comme moyen de contrôle permanent des enseigne-
atteint tous ces objectifs non seulement au contrôle de fin ments et de leur coordination crée, nous le savons maintenant,
d'enseignement de la discipline mais aussi au contrôle termi- un esprit collectif très favorable à la vie communautaire.
nal des études médicales.
Professeur A. GOUAZÉ
Doyen de la faculté de médecine de Tours
Un certain nombre de recommandations pour la pratique clinique, de guides de bonnes pratiques, ou de conférences de
consensus sont en ligne darfs certains sites. Nous recommandons aux lecteurs de les consulter pour mettre régulièrement
à jour leurs connaissances.
Nous recommandons particulièrement les sites suivants :
Collège national des Gynécologues Obstétriciens Français : http://www.cngof.asso.fr/
Agence Nationale pour L'Accréditation et l'Évaluation en Santé (ANAES) : http://www.anaes.fr
Royal College of Obstetricians and Gynaecologists : http://www.rcog.org.uk
American College of Obstetricians and Gynaecologists : http://www.acog.org/
Base de données Cochrane : http://www.cochrane.co.uk/
La Collaboration Cochrane offre de nombreux résultats d'essais randomisés et de méta-analyses dans la spécialité.
Textes législatifs : http://www.legifrance.fr
Le Ministère de l'emploi et de la solidarité publie les enquêtes sur la situation périnatale en France : http://www.sante.gouv.
fr/dress
LES EXPLORATIONS EN GYNÉCOLOGIE
Abréviations
A4A A 4 Androstènedione IA Insuffisance aortique
ABP Androgen binding protein IAC Insémination artificielle avec le sperme du conjoint
ACTH Corticotrophine IAD Insémination artificielle avec donneur
ADM Adriamycine ICSI Infection intracytoplasmique de spermatozoïdes
AF Année-femme IM Insuffisance mitrale
AMP Assistance médicale à la procréation ITT Incapacité temporaire totale
AT Arrêt de travail LDL Low density lipoprotéines
BBS Besnier-Boeck-Schaumann LH Luteinizing hormone
BSP Bromesulfonephtaléine LH-RH Gonadolibérine (GnRH)
BE Biopsie d'endomètre LS Lichen scléro-atrophique
BW Bordet-Wassermann ME Mestranol
C Carbone M PA Médroxy-progestérone acétate
CBG Cortisol binding globulin MTX Méthotrexate
CBU Examen cytobactériologique des urines N Node = ganglion (classification TNM)
CIV Communication interventriculaire NABP National Adjuvant Breast Project
CJ Corps jaune NFS Numération formule sanguine
CMF Cyclophosphamide méthotrexate 170HP 17 a hydroxy-progestérone
5FU 5fluoro-uracile OP.EP Œstroprogestatifs
CPA Cyprotérone acétate OPK Ovaire polykystique
17 CS 17-cétostéroïdes P Progestérone
CV Champ visuel PCA Persistance du canal artériel
DES Diéthylstilbœstrol PeV Poussée évolutive (classification TNM]
DHA Déhydroépiandrostérone PF Phase folliculaire
DHAS Sulfate de déhydroépiandrostérone PG Prostaglandine
DHT Dihydrotestostérone PGE Prostaglandine E
DIG Diagnostic immunologique de grossesse PGF Prostaglandine F
DIU Dispositif intra-utérin PIF Prolactin inhibiting factor
DOC 11-désoxycorticostérone PL Phase lutéale
DPI Diagnostic pré-implantatoire pN + Ganglion envahi histologiquement
DXM Dexaméthasone PR Récepteurs à la progestérone
E1 Estrone Prl Prolactin
E2 •Estradiol 17b PTH Parathormone
EE Ethinylestradiol RMO Références médicales opposables
EORTC European Organisation for Research and Treatment S Désoxycortisol
of Cancer SBG Sex binding globulin
ER Récepteurs aux estrogènes SBR Score de Scarff and Bloom
F Cortisol SCO Stroma cortical ovarien
FAC 5 fluoro-uracile adriamycine cyclophosphamide SGIU Sac gestationnel intra-utérin
FIGO Fédération internationale de T Testostérone
gynécologie-obstétrique TBG Thyroxin binding globulin
FIV Fécondation in vitro TEBG Testosterone estradiol binding protein
FO Fond d'œil THS Traitement hormonal substitutif
FSH Folliculo-stimulating hormone TPC Test post-coïtal
GIFT Gamète intra fallopian transfert TPHA Réaction d'agglutination passive pour le tréponème
GEU Grossesse extra-utérine TR Toucher rectal
GH Hormone de croissance TRH Thyréolibérine
GnRH Gonadotrophine releasing hormone TV Toucher vaginal
GUT Gonadotrophines urinaires totales UIV Urographie intraveineuse
HCG Gonadotrophine chorionique humaine VDS Vindésine
HDL High density lipoprotéines VLDL Very low density lipoprotéines
HMG Gonadotrophine ménopausique humaine : mélange VS Vitesse de sédimentation
FSH + LH ZIFT Zygote intra fallopian transfert
HSG Hystérosalpingographie
XI
Avant-propos
Qu'il me soit permis de remercier ici les étudiants de Tours, les • Qualité des résultats
praticiens, les collègues qui nous firent des critiques constructi-
ves pour les éditions précédentes de ce fascicule. 1. Résultats obtenus dans le cadre d'au moins un essai compa-
ratif convenablement randomisé.
Pour cette sixième édition nous avons revu tous les chapitres 2. Résultats obtenus dans le cadre d'essais comparatifs non
ainsi que les exercices en tenant compte de leurs remarques randomisés bien conçus.
mais aussi de l'évolution des connaissances en particulier des 3. Résultats obtenus dans le cas d'études de cohortes ou
explorations (échographie vaginale, hystéroscopie.J et des d'études analytiques cas témoins bien conçues, réalisées de
thérapeutiques (endoscopie opératoire, nouvelles molécu- préférence dans plus d'un centre ou par plus d'un groupe de
les...). Nous avons cependant laissé une certaine place à des recherche.
techniques un peu anciennes (hystérographie, ponction du h. Résultats découlant de comparaisons entre différents
Douglas, radios simples de l'abdomen...) car elles peuvent moments ou différents lieux, ou selon qu'on a ou non recours
rendre de grands services à des collègues qui nous font l'hon- à une intervention. Des résultats de première importance
neur d'apprendre la médecine en France mais exercent dans obtenus dans le cadre d'études non comparatives pourraient
des pays dont l'équipement est encore réduit ou ancien. Nous en outre figurer dans cette catégorie.
avons aussi intégré les recommandations du Collège des 5. Opinion exprimée par des sommités dans le domaine,
Gynécologues-Obstétriciens français, les propositions de fondées sur ¿'expérience clinique, études descriptives ou
l'Agence nationale d'accréditation et évaluation scientifique rapports d'experts. Le niveau de preuve sera indiqué dans le
(ANAES) qui ont le plus souvent servi de bases aux références texte, quand cela est possible sous la forme (Niveau de Preuve
médicales opposables. NP1...3).
Nous nous sommes également servi des standards options • Classification des recommandations
recommandations (SOR) publiés par la Fédération nationale
des centres de lutte contre le cancer et la Société française A. On dispose de données suffisantes pour appuyer la
d'oncologie gynécologique, des données de la Cochrane data recommandation.
base, des recommandations du Royal College of Obstetricians B. On dispose de données acceptables pour appuyer la
and Gynaecologists en Angleterre, de l'American College of recommandation.
Obstetricians and Gynaecologists, du Guide canadien de C. On dispose de données insuffisantes pour appuyer ou récu-
médecine clinique préventive édité par l'Association médicale ser une recommandation.
canadienne pour tout ce qui concerne la prévention. Enfin D. On dispose de données acceptables pour ne pas
nous avons essayé, sur tous les sujets objets de controverse, recommander.
d'apporter les résultats des conférences de consensus qui se E. On dispose de données suffisantes pour ne pas
sont tenues en France ou à l'étranger, ou de donner les réfé- recommander.
rences bibliographiques nécessaires. Le niveau de preuve a Nous espérons pour cette nouvelle édition la même confiance
été donné en fonction de la qualité des résultats disponibles des étudiants et des confrères. Qu'ils n'hésitent pas à nous
dans la littérature dont on trouvera ci-dessous la classifica- faire part de leurs suggestions, c'est pour nous un excellent
tion. Les recommandations sont faites aussi en fonction de la stimulant.
classification qui découle des résultats disponibles dans la
littérature. J. LANSAC, P. LECOMTE, H. MARRET
14 LES EXPLORATIONS EN GYNÉCOLOGIE
« Mode d'emploi »
Ce fascicule a un objectif global : apporter à l'étudiant de Il nous paraît en effet indispensable de faire un diagnostic
DCEM IV les connaissances nécessaires pour l'exercice de ta précis et de prescrire le traitement adapté à la cause de l'af-
médecine générale et lui donner les moyens de contrôler leur fection. La paresse intellectuelle qui consiste, dans l'igno-
acquisition, du moins sur le plan théorique. rance de la cause, à prescrire une association nous paraît
condamnable.
Il y a donc deux manières de lire ce livre.
Dans les exercices, nous demandons souvent la rédaction
• Pour celui qui découvre la gynécologie
d'une ordonnance car cela nous paraît un problème pratique
Il doit lire attentivement les objectifs à atteindre, précisés en très quotidien.
tête de chaque chapitre, lire le texte et essayer d'assimiler les
La réponse que nous fournissons n'a qu'une valeur d'exemple.
éléments importants en utilisant l'iconographie qui se veut
Elle est exempte de toute publicité et ne correspond qu'aux
didactique, puis contrôler l'acquisition de ses connaissances habitudes de prescription des auteurs. Toute autre rédaction
en essayant de faire les exercices proposés. de l'ordonnance, conforme à l'esprit thérapeutique indiqué au
• Pour celui qui veut réactualiser ses connaissances cours des chapitres, sera bien sûr considérée comme bonne.
Chaque fois que cela est possible, nous conseillons l'utilisa-
Il doit d'abord essayer de faire les exercices; s'il ne peut tion de produits génériques et, à qualité égale, ceux qui sont
répondre aux questions, il devra se reportera l'exposé didac- les moins chers. Le contrôle médicalisé des dépenses de
tique, après avoir relu les objectifs, li contrôlera ensuite, en santé étant pour nous un impératif éthique qui permettra,
faisant tes exercices, qu'il a atteint ces objectifs. nous l'espérons, l'accès de tous à des soins conformes aux
• La partie de thérapeutique médicale a été volontairement données acquises de la science. Un certain nombre des objec-
développée tifs proposés ne pouvant être atteint uniquement par l'étude
de cet ouvrage, il est évident qu'un stage dans un service de
Les médicaments sont cités sous la dénomination commune gynécologie-obstétrique est indispensable pour apprendre à
internationale (DCI] mais aussi selon l'usage français sous interroger, examiner les malades. Nous conseillons au débu-
leurs noms commerciaux, sans idée publicitaire. Nous recom- tant d'aller au bloc opératoire : il pourra ainsi examiner facile-
mandons cependant de prendre l'habitude de prescrire en ment des patients endormis et ensuite regarder la coelioscopie
DCI car la dénomination internationale permet au pharmacien ou la laparotomie pour voir les lésions. La méthode anatomo-
le choix tors de la dispensation en particulier des médica- clinique en somme.
ments génériques et à l'heure de l'Europe facilite la prescrip-
tion pour des patients qui se rendent dans les autres pays de Les auteurs seraient heureux de recevoir les critiques de
l'Union ou à l'étranger. leurs collègues, des médecins installés, des étudiants afin
d'améliorer objectifs, textes et exercices.
Nous n'avons exclu que les associations thérapeutiques (par
exemple un antifungique associé à un anti-trichomycide], ceci Leur seul but étant en fin de compte de servir les malades.
dans un but pédagogique.
LES EXPLORATIONS
EN GYNÉCOLOGIE
Chapitre 1 Examen gynécologique normal, 3
La prise de médicaments actuelle Tableau 1 .IV. États contre-indiquant la pose d'un stérilet.
Elle doit être recherchée étant donné la fréquence d'absorp- - infections récentes de l'appareil génital
tion de tranquillisants, des neuroleptiques et les problèmes - fibrome sous-muqueux
qu'ils peuvent poser tant dans l'apparition d'une pathologie - ménorragie
- u t é r u s mal formé
iatrogène (galactorrhée, aménorrhée secondaire) que par les
Examen gynécologique normal
k
Figure 1.1. S c h é m a r é c a p i t u l a t i f de
l'histoire des r è g l e s .
règles normales
J.1 J.H J.28
métrorragies
J.1 J.U J.28
menorragies
J.1 J.28
J.20
l polyménorhée
J.1 J.H
L'examen de l'abdomen
C'est un examen à ne pas escamoter. Il faut commencer par
observer l'abdomen en étudiant l'aspect de la pilosité de type
féminin ou androïde, en recherchant les cicatrices de cœlios-
copie, d'appendicectomie, de laparotomie que la malade aura
Tableau 1.V. M a t é r i e l nécessaire au généraliste pour l'exa-
peut-être oublié de vous signaler et on reprendra à ce moment-
men gynécologique.
là l'interrogatoire sur ces faits.
- table d'examen gynécologique + tabouret On fera préciser la topographie de la douleur, en demandant à
- l a m p e sur pied la malade d'indiquer avec le doigt le lieu de cette dernière et
- spéculum de Colin : 3 ou 4 de taille moyenne ses irradiations. L'inspection et l'interrogatoire faits, on
Hong. 80 mm, larg. 32 mm) selon activité palpera alors et alors seulement l'abdomen, en étudiant
- spéculum de Colin pour femmes vierges (larg. 18 mm) systématiquement les fosses lombaires, les flancs, l'hypo-
- pinces longuettes (3 ou 4 selon activité) gastre, l'hypochondre.
- pince tire-col de Pozzi |3 ou 4 selon activité) Combien de fois aura-t-on la surprise de retrouver un gros
- spatules d'Ayre en bois [1 boîte) foie, une grosse rate, un gros rein qui n'était pas du tout prévu.
- cotons montés pour la cytologie endocervicale On n'oubliera pas de palper les aires inguinales à la recherche
- doigtiers : 2 doigts usage unique
d'une adénopathie, d'une hernie.
- lames + lamelles
L'examen de la paroi abdominale (surtout si l'on pense à une
- microscope x 1 0 x 4 0 si possible pour examen extemporané des
hernie ou une éventration) pourra être repris en fin d'examen
sécrétions sur une malade debout en la faisant tousser ou pousser.
- flacon sérum physiologique
- flacon KOH 5 % L'examen vulvo-périnéal
- f l a c o n de Boum Rappelons que cet examen ne doit être fait qu'après avoir
- flacon d'un amonium quaternaire examiné le thorax et l'abdomen de la patiente.
- flacon de glycérolé d'amidon L'inspection permet d'apprécier :
- flacon de fixateur pour les frottis. - la pilosité;
- l'état des grandes lèvres et du clitoris qui sont des récep-
teurs des androgènes;
- les petites lèvres qui sont sensibles aux estrogènes;
• L'examen gynécologique proprement dit - l'état de l'hymen qui peut être complet ou au contraire
déchiré, voire même imperforé.
Là encore, bien qu'orienté sur l'appareil génital, l'examen On s'attachera à retrouver une anomalie du tégument, qui
gynécologique doit déborder ce cadre et être finalement un peut être modifié dans sa consistance, ou au contraire rouge,
examen complet. On commencera par : inflammatoire, porteur d'une tuméfaction ou atrophique.
21 LES EXPLORATIONS EN GYNÉCOLOGIE
On n'oubliera pas d'examiner les glandes annexes de la vulve, Il faut savoir qu'il faut éviter la zone sous-urétrale et le
en particulier les glandes de Skene dans l'orifice situé de clitoris qui sont très sensibles, la main gauche écartant les
chaque côté de l'urètre et dont la palpation peut faire sourdre petites lèvres ; on peut donc introduire le spéculum de deux
une petite goutte de pus; les glandes de Bartholin qui sont manières :
situées dans le tiers postéro-inférieur des grandes lèvres - soit en travers, en demandant à la malade de pousser ; chez
(fig. 1.4), en pinçant celles-ci entre un doigt vestibulaire et un
la multipare il se produit un déroulement de la face anté-
doigt génito-crural, on peut voir apparaître une petite goutte
de liquide séreux ou purulent, à l'orifice du canal excréteur qui rieure et postérieure du vagin, qui permet facilement l'in-
est situé dans le sillon nympho-hyménéal. Ce geste permet de troduction (fig. 1.5);
repérer l'orifice du canal excréteur de la glande. - soit en l'introduisant presque verticalement dans l'axe 7 h-
L'examen du périnée permettra de mesurer la distance ano- 1 h, en appuyant bien sur la fourchette et en tournant le
vulvaire (qui peut être très courte), rechercher une cicatrice, spéculum presque de 90°, en même temps qu'on l'enfonce
rechercher une lésion dystrophique du tégument, des cicatrices dans le vagin (fig. 1.5).
de mutilation sexuelle. On n'oubliera pas de regarder l'anus, à la
recherche d'une hémorroïde, d'une fistule, d'un écoulement.
clitoris
orifice
glandes
de Skene
urètre
petites
lèvres
orifice
glandes
Bartholin
*
é v i t e r la zone u r é t r a l e , a p p u y e r sur la f o u r c h e t t e .
L'examen du col
Il ne peut se faire qu'après avoir bien exploré et éclairé le col
et l'avoir débarrassé des sécrétions à l'aide d'une compresse
sèche. On examinera la glaire, limpide ou non, abondante ou
non. On repérera alors la zone de jonction squamocylindrique
(ci chapitre 6). On pratiquera les éventuels prélèvements
bactériologiques [cf. chapitre 20], surtout on réalisera le frot-
tis cervical.
Le but du touchervaginal
Le toucher vaginal se propose d'explorer, grâce à la pénétra-
tion digitale du vagin, la cavité pelvienne au moyen d'un ou
deux doigts, cavité dont on voudra bien revoir l'anatomie sché-
Figure 1.9. Le s p é c u l u m choisi est t r o p é t r o i t ; il faut en matique sur deux coupes Ifig. 1.10 et 1.11,1.12 et 1.13).
p r e n d r e un plus l a r g e .
Il ne prend de valeur qu'associé au palper abdominal.
10 LES EXPLORATIONS EN GYNÉCOLOGIE
F i g u r e 1.10. C o u p e s a g i t t a l e p a r a m é d i a n e du b a s s i n
chez la f e m m e , m o n t r a n t l'insertion u t é r i n e du liga-
ment large.
1. U r e t è r e d r o i t
2. L i g a m e n t l o m b o - o v a r i e n
3. O v a i r e
4. L i g a m e n t rond droit
5. T r o m p e g a u c h e
6. C a n a l d e l ' o u r a q u e
7. P a r o i a b d o m i n a l e a n t é r i e u r e
8. L i g a m e n t r o n d g a u c h e
9. U r e t è r e g a u c h e
10. V e s s i e
11. P u b i s
12. E s p a c e p r é v é s i c a l
13. P l e x u s v e i n e u x d e S a n t o r i n i
14. C a n a l d e l ' u r è t r e
15. C l i t o r i s
16. G r a n d e l è v r e
17. P e t i t e l è v r e
18. C a v i t é v a g i n a l e
19. S p h i n c t e r a n a l
20. Anus
21. A m p o u l e r e c t a l e
22. C u l - d e - s a c de D o u g l a s
23. U t é r u s
24. Gouttière péritonéale l a t é r o r e c t a l e
25. F o s s e t t e o v a r i e n n e de C l a u d i u s
26. Fossette o v a r i e n n e de K r a u s e
27. L i g a m e n t u t é r o - o v a r i e n g a u c h e
F i g u r e 1.11. V u e o p é r a t o i r e d u p e l v i s f é m i n i n .
1. V e s s i e
2. L i g a m e n t r o n d
3. Fond utérin
4. A i l e r o n a n t é r i e u r du l i g a m e n t l a r g e
5. C u l - d e - s a c d e D o u g l a s
6. O v a i r e
7. P a v i l l o n d e la t r o m p e
8. L i g a m e n t l o m b o - o v a r i e n
9. R e c t o s i g m o ï d e
Examen gynécologique normal
Les conditions du toucher vaginal et veiller à ce que le siège de celle-ci dépasse légèrement
La malade doit être suffisamment dévêtue. Le toucher vaginal l'aplomb de la table.
étant associé au palper abdominal, on ne peut accepter que la L'écartement et la hauteur des étriers seront éventuellement
femme conserve une gaine. La vessie doit être vide sauf en modifiés. Ceci agira sur la flexion jambe-cuisse et cuisse-
cas de prolapsus (l'examen comprend alors une poussée à bassin, et sur l'abduction des cuisses afin de trouver la posi-
vessie pleine). tion optimale en fonction des possibilités de la malade.
La malade étant installée sur une table gynécologique stable, L'éclairage sera dirigé sur la vulve grâce à un spot au support
il faut toujours insister pour qu'elle ne remonte pas trop haut très souple et maniable.
25 LES EXPLORATIONS EN GYNÉCOLOGIE
col.
des doigts.
bI
F i g u r e 1.18. La m a i n a b d o m i n a l e « r a m è n e » v e r s l e s
doigts v a g i n a u x le c o n t e n u v i s c é r a l p e l v i e n .
Latéralement
- en bas :
• le releveur (qui s'accroche au doigt recourbé),
• la paroi osseuse (région du cotyle),
• le tissu cellulaire du paravagin ;
- en haut :
• la partie basse du paramètre.
En arrière
- le cul-de-sac postérieur, profond, correspond au précieux
cul-de-sac péritonéal rétro-utérin (Douglas) riche d'ensei-
gnement en cas :
• d'épanchement intrapéritonéal (sang, pus, ascite),
• d'endométriose, etc.,
- le col sus-vaginal où s'insèrent les utéro-sacrés ;
- le rectum en arrière, hélas pas toujours vide !
F i g u r e 1.20. Le t o u c h e r v a g i n a l p e r m e t l ' e x p l o r a t i o n du
pelvis. Limites de l'examen
1. R e l e v e u r
2. P a r a m è t r e - p a r a v a g i n Dans de bonnes conditions, le doigt vaginal explore le contenu
3. U r e t è r e s d'une portion de sphère. En fait, cette portion de sphère est
U. A r t è r e u t é r i n e amputée :
5. Vessie
- par la moitié relative de l'ensemble de l'avant-bras-main de
6. R e c t u m
l'examinateur qui n'est pas nécessairement un acrobate ;
27 LES EXPLORATIONS EN GYNÉCOLOGIE
• Le toucher rectal
Le toucher rectal est, au cours de l'examen gynécologique, un
temps complémentaire le plus souvent indispensable. Il
faudra donc ne pas hésiter à le pratiquer en prévenant la
patiente de ce geste et en usant largement de lubrifiant
(fig. 1.23).
incomplète.
F i g u r e 2.5. H y s t é r o m é t r i e .
Matériel
Appréciation de la direction de l'utérus
Le matériel à utiliser peut être un hystéromètre métallique
gradué en cm, avec un curseur (hystéromètre de Meigs) ou un Normalement, l'utérus est en antéversion, l'hystéromètre a
hystéromètre flexible en gomme souple comme celui de une courbure concave du côté des chiffres gravés. Quand
Dalsace ou à usage unique (Laboratoire CCD). l'utérus présente une antéversion normale, l'hystéromètre
entre sans difficulté, et le manche s'abaisse au fur et à mesure
Technique vers le bas. En cas d'hyperantéflexion, il faut bien tirer sur la
pince, le col, et abaisser le manche plus que d'habitude vers le
Après avoir vérifié la propreté du c o l i t de sa glaire (l'infection bas pour le faire pénétrer dans la cavité utérine. En cas de
faisant renoncer à cet examen), on nettoiera le col avec une rétroflexion, il faut retourner l'hystéromètre, chiffre vers le
compresse sèche, puis on le badigeonnera avec un antisepti- bas, pour qu'il pénètre sans effort.
que type ammonium quaternaire. On saisit le col avec une
Lorsque l'hystéromètre ne pénètre pas dans la cavité utérine,
pince de Pozzi et on tire doucement sur celle-ci pour diminuer
il faut penser à une mauvaise technique, mais aussi à une
l'antéflexion de l'utérus. On présente alors l'hystéromètre
anomalie du col qui peut être oblitéré ou déformé en baïon-
sans toucher les parois du vagin à l'entrée du col, et on l'intro-
duit dans la cavité cervicale par des petits mouvements doux nette par une endométriose, ou enfin à un spasme. Il faudra
sans forcer. On le fait ainsi progresser pas à pas « persua- donc vérifier cette anomalie par une hystérographie pratiquée
sion » vers l'isthme puis le fond utérin (fig. 2A et 2.5). avec une canule à bout court.
Cette introduction ne doit rencontrer ni résistance, ni provo-
quer la moindre douleur. • La recherche d'une béance de l'isthme
Normalement, la longueur de la cavité utérine chez la nulli-
pare est de 70 à 75 mm et de 75 à 85 mm chez la multipare. La mesure du calibre de l'isthme peut être utile en cas de
On percevra dans cette manœuvre plus ou moins nettement fausse couche tardive au 2e trimestre avec fœtus vivant et
un arrêt au niveau de l'orifice interne du col permettant de poche des eaux rompue.
Investigations en gynécologie 33
L'examen pour la recherche de la béance cervico-isthmique filaments mycéliens ou des spores à l'aspect bourgeonnant,
sera fait 3 mois au moins après la fausse couche ou l'accou- toutes les autres cellules ayant été dissoutes (fig. 2.7).
chement. On commence par une hystérométrie qui, en prin- Si la lame n° 1 est propre et s'il n'y a pas de mycose après
cipe, ne perçoit pas le ressaut de l'isthme, puis on essaie la dissolution, on peut estimer que la leucorrhée dont se plaint
bougie de Hégard n° 8. Si elle passe sans difficulté, il s'agit
d'une béance sûre. On essaiera alors la bougie n° 10, qui, si
elle passe à son tour, signe une béance importante. S'il existe
un passage de la bougie n° 8 avec une certaine résistance, il
s'agit d'un cas limite et il faudra refaire la manœuvre en repé-
rant bien la direction de l'utérus pour voir si, à ce moment-là,
la sonde ne passe pas plus facilement. Il ne faut jamais essayer
d'emblée de bougie plus petite que la bougie n° 8.
vement endocervical strict ou le prélèvement au niveau de Le prélèvement sera fait avec une pince longuette 2 et entre
l'urètre avec ensemencement immédiat dans le milieu de ces 2 mors que l'on écarte, on appréciera la filance de la glaire
culture. puis on l'étalera sur une lame de microscope, on la laissera
Ces derniers prélèvements avec recherche de gonocoque et sécher et on l'examinera.
de chlamydiae seront faits plutôt au laboratoire. Dans une glaire normale, ily a très peu d'éléments cellulaires
Le « sniff test » ou test à la potasse est réalisé par un mélange et on aura du mal souvent à mettre au point dans le bon plan.
de sécrétions vaginales avec de la potasse à 10 %. Celui-ci est La cristallisation se fait en feuille de fougère, et au moment de
positif si une odeur de poisson avarié se dégage du mélange, l'ovulation, cette cristallisation est abondante avec des rami-
témoignant de la présence de bases aminées volatiles spécifi- fications de 2e ou 3e ordre. On pourra alors utiliser le score
que des vaginoses bactériennes (Gardnerella vaginalis et d'Insler [cf. tableau 6.I, p. 78) pour chiffrer de manière globale
anaérobies). la qualité de la sécrétion cervicale.
Cet examen extemporané dispensera de bien des prélève- Un score d'Insler entre 8 et 10 est correct. Entre .11 et 12, il est
ments bactériologiques aux laboratoires, onéreux et inutiles, excellent. Entre k et 7, il est insuffisant. Entre 0 et 3, il est nul
nous le reverrons au chapitre des leucorrhées [cf. (fig. 2.11 et 2.12).
chapitre 20). Cet examen sera confronté à l'étude de la courbe thermique
car il est évident qu'un test fait trop tôt chez une femme qui
ovule tard peut parfaitement expliquer un mauvais résultat.
L'étude de la glaire (fig. 2.9 et 2.10]
C'est un temps important dans les investigations d'une stéri-
lité. Il faut la faire en l'absence d'infection cervicale, en dehors
de toute exploration gynécologique (en particulier hystérogra-
phique) du 11e au 13e jour du cycle.
 i
F i g u r e 2.11. C r i s t a l l i s a t i o n m o y e n n e de la g l a i r e .
- m.WtÉm
I • • <». - , -.«.
• 1 i
J ; r'
j " . • * . *•
iV s •
•^SSSwWswi
F i g u r e 2.10. E x a m e n de la g l a i r e au^tnicroscope. • Y . ' *
Cristallisation débutante.
-b > - '
Après avoir mis en place un spéculum, on fera un premier F i g u r e 2.13. Test de H ü h n e r positif. La g l a i r e est p r o p r e
prélèvement dans le cul-de-sac postérieur de façon à s'assu- et l i m p i d e . Il y a de n o m b r e u x s p e r m a t o z o ï d e s qui é t a i e n t
rer que le frottis vaginal est propre, et qu'il ne contient pas de m o b i l e s à l ' e x a m e n direct ( g r o s s i s s e m e n t = x ¿00).
trichomonas ou de candida. Si ce prélèvement montrait une
parasitose ou une mycose, il faudrait bien sûr la traiter avant
de revoir le problème de la glaire.
Le test de Huhner (fig. 2.13)
Le prélèvement pour l'étude de la glaire sera fait après le
prélèvement dans le cul-de-sac postérieur. On commencera L'étude de l'ascension des spermatozoïdes dans la glaire
par moucher le col avec une compresse sèche puis on expri- cervicale à l'examen extemporané est un temps essentiel de
mera la glaire en pinçant le col entre les 2 valves du spécu- l'exploration du couple stérile. À notre avis, il doit être fait par
lum. Le spéculum sera ensuite rouvert et on appréciera la
béance cervicale et l'abondance de la sécrétion. 2. On peut a u s s i u t i l i s e r ['Aspigalire ( L a b o r a t o i r e I M V ; L'AigLe-61 J.
Investigations en gynécologie 33
La ponction du Douglas
C'est un geste facile à faire en consultation. Il a pour but de
recueillir du liquide péritonéal. Ce type de prélèvement peut
être utile dans le diagnostic d'un hémopéritoine.
La malade est mise en position gynécologique, le spéculum
bloquant la lèvre postérieure sous sa valve antérieure de façon
à bien exposer le cul-de-sac postérieur. S'il n'y a plus d'utérus,
il faut piquer un peu en arrière de la cicatrice vaginale.
On ponctionnera à 15 mm de l'insertion cervicale du vagin et
on fera pénétrer l'aiguille (recouverte d'un cathelon en plasti-
que] dans un plan horizontal sur 1 ou 2 cm (fig. 2.22].
p r é l è v e m e n t cytologique e n d o - u t é r i n .
che la lame et on l'étalé en donnant à cette dernière un mouve- • Les prélèvements anatomo-pathologiques
ment de translation sur le mamelon. Elle est fixée et adressée
en anatomopathologie. Le bistournage d'un polype du col
Devant un Paget du mamelon, on peut également faire une
Geste de consultation très simple qui consiste, après avoir
empreinte avec une lame qui sera frottée sur la lésion
désinfecté le col, à prendre le polype qui apparaît à l'orifice
eczématiforme.
cervical entre les deux mors d'une pince longuette et à tour-
La ponction cytologique du sein est un geste simple de
ner cette dernière sur elle-même, de façon à tordre le pédi-
consultation, pratiquement indolore. Le matériel nécessaire
cule du polype, ce qui permet de le séparer de son insertion et
est constitué par une seringue en verre de 10 à 20 cc, une
aiguille de diamètre de 7 à 9 dixièmes, de 40 mm de long. en même temps d'en faire l'hémostase. Le polype sera mis
Après avoir désinfecté la peau, on maintient entre l'index et le dans une solution de Bouin alcoolique et envoyé à l'anatomo-
médius la tuméfaction, et on introduit l'aiguille d'un coup sec pathologiste. Il ne faudra pas oublier que ce polype ne peut
dans le sein. Celle-ci en place, on aspire en imprimant au être qu'un polype sentinelle et ne peut pas être la cause du
piston des mouvements de va-et-vient (fig. 2.23 et 2.24). Cette saignement qu'il faudra savoir rechercher plus haut, en parti-
aspiration est facile s'il existe du liquide, elle doit être prolon- culier dans l'endomètre.
gée pendant une minute s'il s'agit d'une tumeur pleine. Avant
de retirer l'aiguille, on laissera revenir le piston sur lui-même La biopsie du col
de façon à ne pas faire passer le produit de ponction dans le Lorsqu'il existe une lésion néoplasique évidente du col, dure,
corps de la seringue, d'où on ne pourrait le retirer. Le piston friable, saignant au moindre contact, il est aisé d'en faire la
étant revenu sur lui-même, on retire l'aiguille puis on sépare biopsie, le prélèvement devant être fait en pleine tumeur.
l'aiguille de la seringue. On remplit la seringue d'air et on
Lorsqu'il n'y a pas de lésion évidente visible, c'est tout le
projette sur la lame le produit aspiré.
problème de la biopsie dirigée par colposcopie qui sera revu
au chapitre 7.
La biopsie de l'endomètre
Elle ne mérite qu'imparfaitement le nom de biopsie dans le
sens où elle n'est pas un prélèvement électif au niveau d'une
région reconnue suspecte et parfaitement localisée. C'est un
prélèvement partiel qui n'a donc d'intérêt que dans la mesure
où il s'adresse à une pathologie ou à un état de l'endomètre
supposé être assez étendu pour que la biopsie ait un minimum
de chance de recueillir un échantillon significatif.
Figure 2.23. Ponction d'un nodule m a m m a i r e avec une En France, elle est faite par la canule de Novak. Après avoir
seringue. R e m a r q u e z les m o u v e m e n t s de v a - e t - v i e n t de la nettoyé le col et pris celui-ci par une pince de Pozzi, la canule
s e r i n g u e (d'après Zadjela). de Novak est introduite dans l'orifice cervical et dans la
cavité.
On la ramène en retirant un fragment d'endomètre à l'inté-
rieur de la fenêtre dentelée. On peut aussi, comme dans la
technique originale, créer une dépression dans ta sonde avec
une seringue pour aspirer l'échantillon d'endomètre plus
important. Si l'introduction de la canule est facile, on peut
renouveler l'intervention deux ou trois fois afin de prélever
des lambeaux d'endomètre à plusieurs niveaux. Une bonne
manœuvre consiste avec la main abdominale à appuyer sur
l'utérus pour plaquer la paroi utérine antérieure contre la
Figure 2 . 2 4 . Ponction d'un nodule m a m m a i r e (photo canule, tandis que celle-ci est retirée, ce qui assure un
Zadjela). meilleur « rabotage » de la muqueuse corporéale. Actuelle-
ment, on utilise souvent un matériel à usage unique en polyé-
Si la tumeur est solide tout le produit de la ponction est situé thylène semi-rigide : ta pipelle de Cornier (fig. 2.25a à c). Cette
dans l'aiguille, rien ne doit se trouver dans le corps de la biopsie peut être utile pour apprécier un trouble fonctionnel
seringue. L'étalement se fera comme un étalement hémato- de l'endomètre, il sera alors fait habituellement en deuxième
logique. Si la ponction a ramené du liquide, celui-ci sera moitié de cycle et interprété en fonction de la date des règles,
envoyé directement au laboratoire. La ponction n'est pas et surtout en fonction de celle des règles suivantes qui seules
fiable s'il n'y a pas de tumeur palpable ou si l'image mammo- permettront de savoir si la biopsie a été faite moins de dix
graphique se résume à un foyer de microcalcification. jours avant les règles.
Le lieu de ponction sera comprimé immédiatement par le Elle est utilisée pour l'appréciation d'un état inflammatoire
médecin ou la malade de façon à éviter un hématome, la chronique, en particulier la tuberculose, deux fragments
patiente souvent un peu émue ne comprimant pas assez peuvent être adressés l'un en anatomopathologie, l'autre en
d'elle-même. bactériologie pour culture.
Investigations en gynécologie 33
Figure 2 . 2 5
b. Introduction de la pipelle de Cornier.
c. Extraction de la pipelle de C o r n i e r : on doit t r a v a i l l e r
avec les deux m a i n s (la main droite t i r e sur la c a n u l e et
la main gauche t i r e sur le piston en se d é p l a ç a n t deux fois
plus vite) (d'après J. B e r t r a n d ) .
La biopsie de vulve Les microbiopsies de sein sont faites par le radiologue après
anesthésie locale. Elles permettent de prélever une carotte
C'est un examen rarement pratiqué par le médecin alors qu'il de tissu d'un nodule palpable ou visible en échographie. Nous
^ est facile à faire en consultation et aussi simple qu'une biopsie le reverrons chapitre 17.
| de col et d'endomètre. Elle est très utile pour différencier une
'Ï lésion bénigne d'une lésion maligne. Sa technique est celle
| d'une biopsie cutanée comme le font les dermatologues.
• La courbe thermique
« Une anesthésie locale est nécessaire, on utilise la xylocaïne à C'est une méthode d'exploration gynécologique très précieuse
"7 1 % avec une aiguille très fine sous-cutanée ou de la crème pour le praticien et peu coûteuse pour la Sécurité sociale, à
< Emla. Par un point de piqûre unique, peu perceptible avec les condition de bien expliquer à la femme comment prendre sa
§ aiguilles fines à usage unique, on infiltre la zone où on veut température et réaliser la courbe.
1 faire la biopsie, puis on fait un prélèvement en pleine zone
! suspecte avec un bistouri en découpant un petit lambeau Le matériel
s losangique de peau. La fermeture est assurée par un fil de - il faut bien sûr un thermomètre médical rectal ;
§ vicryl, serti double 0 qui est en général suffisant pour assurer - mais surtout une feuille de température adaptée compor-
© l'hémostase (fig. 2.26a). tant un trait horizontal par dixième de degré, et un trait
38 LES EXPLORATIONS EN GYNÉCOLOGIE
vertical par jour, dont l'échelle va de 36,3 à 37,5 ou 38°, type Un plateau absent ou une courbe plate montre l'absence
agenda gynothermique (Jino) et non une feuille de tempéra- d'ovulation.
ture ordinaire dont l'échelle est trop petite. - L'importance du décalage ou son niveau au-dessous ou au-
dessus de 37° n'a pas d'importance.
La réalisation de la courbe - La prolongation du plateau au-delà de 16 jours signe le plus
souvent la grossesse.
La température rectale doit être prise au réveil avant le lever - Les rapports situés après 2 jours de plateau ne sont en
et si possible à la même heure. principe pas fécondants, nous le reverrons.
La température devra être portée sur la feuille en mettant le Le point bas
premier jour du cycle (1er jour des règles) à gauche et en chan- C'est le dernier point de la phase d'hypothermie avant le déca-
geant de feuille à chaque cycle, afin que, s'il y a un décalage, lage, il indique le moment de l'ovulation. Il varie dans le cycle,
celui-ci se trouve au milieu de la feuille. Les règles seront c'est à ce moment-là qu'il faut :
figurées par un rectangle proportionnel à leur abondance. Les - examiner la glaire;
dates du mois seront portées en haut du graphique. - faire un test de Huhner;
Les saignements (S), les douleurs (D), les pertes glaireuses (G), - avoir un rapport si on souhaite une grossesse.
les indispositions ou maladies (I), les réveils différents (0), les Le médecin doit donc essayer de repérer sur deux ou trois
médicaments (M) seront indiqués par un signe conventionnel. courbes :
Ces détails doivent être bien expliqués à la patiente avec un - le point bas;
modèle ¡fig. 2.27). - la durée de la phase folliculinique et hypothermique ;
- la durée de la phase progestative, hyperthermique.
Quels renseignements tirer de la lecture de la courbe
thermique? Qu'est-ce qui peut perturber la courbe thermique?
Le décalage thermique et le plateau seront facilement repé- La courbe thermique peut être perturbée par :
rés en cachant avec une feuille de papier la partie la plus - une maladie intercurrente provoquant une ascension ther-
basse de la courbe. mique (grippe, angine, incident dentaire ou autre) ;
- Ils signent l'existence d'un corps jaune et théoriquement - la prise de médicaments et en particulier de progestérone
l'ovulation. (ou de ses dérivés), de norstéroïde, d'hormones thyroïdien-
- Ils sont dus à l'effet de la progestérone sur le centre de nes, à doses excessives;
régulation de la température basale. Le plateau a normale- - le non-respect des règles de prise par une patiente peu
ment une durée fixe de U jours. Un plateau court inférieur docile;
à H jours signe un corps jaune insuffisant. - le travail de nuit, les horaires irréguliers.
plate.
* Jour du mois
du:
au:
Investigations en gynécologie 33
UTERUS 77? Sj
• 008 +18.2
F i g u r e 2 . 3 0 (suite)
j. E n d o m è t r e J 22.
k. G r o s s e s s e à 5 SA
l. G r o s s e s s e à 7 SA.
m . Ovaire G n o r m a l .
n. Ovaire p o l y k y s t i q u e .
o. Ovaire à J 8 avec un folicule dominant
p. Ovaire avec un f o l l i c u l e m a t u r e et un
cumulus oophorus.
q. C o r p s j a u n e ,
r. H y d r o s a l p i n x
s. S o n o h y s t é r o g r a p h g i e .
42 LES EXPLORATIONS EN GYNÉCOLOGIE
L'appareil génital normal Les estroprogestatifs à 50 y mettent les ovaires au repos. Il n'y
a pas de follicules visibles.
Il est étudié sur des coupes longitudinales et transversales
Les estroprogestatifs à 15, 20 ou 30 yet les microprogestatifs
exécutées tous les centimètres pour explorer le pelvis. On
ne bloquent pas complètement le cycle ovarien mais le pertur-
observe :
bent ; sous ces thérapeutiques, les ovaires sont fréquemment
L'utérus dont les dimensions sont rapportées dans le polykystiques. Il est même possible sous microprogestatifs
tableau 2.1. Il est ovoïde sur les coupes transversales; en de voir se développer des kystes fonctionnels de grande taille
massue sur les coupes longitudinales. L'épaisseur du myomè- (5 cm ou plus) ; dans l'immense majorité des cas, ces « kystes »
tre (2 à 3 cm) est homogène, faiblement échogène. La cavité « kystes » disparaîtront sous traitement médical.
virtuelle à l'état physiologique se traduit par un trait fin central Ce terme de kyste est mal compris des patientes qui pensent
échogène correspondant à l'accolement des deux faces de «cancer» ou intervention. Il faut donc bien expliquer le côté
l'utérus appelé ligne de vacuité. fonctionnel de ces images et préférer le terme de follicule à
celui de kystes.
Tableau 2.1. Taille moyenne de l'utérus au cours de la vie. Les trompes ne sont en général pas visibles à l'état normal en
raison de leur petit calibre. Si elles sont pathologiques (salpin-
Diamètre Diamètre
Âge Longueur antéro-postérieur transverse
gite, GEU) ou oblitérées et remplies de liquide (hydrosalpinx)
ou epaisseur ou largeur elles peuvent être visibles.
1 à 12 ans 2,8 cm 0,8 cm 0,8 cm
Année de la puberté 5 cm 2 cm 2,5 cm
La pathologie utérine
Un kyste fonctionnel est caractérisé par une image de diamè- - l'échographiste doit être compétent et avoir un matériel
tre inférieur à 6 cm, des parois minces, uniloculaire, l'absence adapté à l'étude demandée ;
de visualisation de végétations intrakystiques ou solide. - la prescription du médecin doit être précise et assortie de
Un kyste organique est caractérisé par une image d'un diamètre considérations diagnostiques : suspicion de GEU, masse
supérieur à 6 cm des parois épaisses, multiloculaire, la visuali- annexielle droite, fibrome en nécrobiose, recherche de
sation de parties solides ou de végétations intrakystiques. lésion intra-utérine, etc. ;
La malignité est évoquée s'il y a plusieurs végétations intra-
- il ne faut pas poserà l'échographiste une question à laquelle
ou extrakystiques, une composante solide importante, une
il ne peut répondre, par exemple sur la nature bénigne ou
ascite.
maligne d'une tumeur ovarienne, alors que la nature de la
Le Doppler couleur peut contribuer à distinguer le bénin du
lésion ne peut être précisée que par l'histologiste ;
malin. Une vascularisation périphérique, un index de résis-
tance élevée sont en faveur d'une lésion bénigne. Une vascu- - enfin, le généraliste se doit d'interpréter les informations
larisation centrale avec un index de résistance bas est en échographiques dans le contexte clinique et en intégrant les
faveur de la malignité. résultats des autres examens complémentaires : la même
La pathologie organique peut être appréciée en échographie, image échographique peut être en faveur d'une GEU ou
qu'il s'agisse de kystes séreux, mucoïdes, endométrioïdes, d'une fausse couche selon le résultat des HCG.
dermoïdes ou de cancer. Cependant aucun signe échographi- L'échographie, comme tout examen complémentaire, doit
que n'est formel, un kyste paraissant banal pouvant être un servir d'appoint à la clinique, et être interprétée dans son
cancer sur le plan anatomopathologique, inversement une contexte. Bien des erreurs attribuées à cet examen qui a
lésion suspecte en échographie pouvant être bénigne. C'est profondément bouleversé notre pratique gynécologique et
dire la nécessité de l'examen histologique de toutes les lésions obstétricale viennent en fait de son interprétation erronée.
ovariennes organiques opérées.
Enfin la mesure du volume ovarien est corrélée au nombre de La sonohystérographie (fig 2.30s)
follicules et permet chez la femme infertile d'appréhender la
réserve ovarienne, c'est-à-dire le nombre de follicules recru- Combinant échographie et instillation d'un liquide dans la
tés et d'ovocytes matures après stimulation. cavité utérine et les trompes, elle associe les avantages de
l'échographie et de l'hystérographie en permettant un bon
La pathologie tubaire examen de l'utérus (étude de la cavité et des parois), mais
aussi des trompes et des ovaires (Kim et al., 1998). Le taux
On peut voir en échographie un hydrosalpinx (fig. 2.30r], une
d'échec par sténose du col est de 3 %. Elle permet de bien
grossesse extra-utérine parfois avec un embryon au tube
faire les diagnostics des lésions intra-utérines : polypes,
cardiaque actif. Cependant, si la GEU est petite, on ne la voit
pas. Un examen échographique normal n'élimine pas le fibromes, hyperplasie, synéchie, cancer. Elle permet d'éviter
diagnostic. 25 % des hystéroscopies si elle montre une atrophie avec une
cavité vide chez une femme qui a des ménométrorragies.
Les épanchements péritonéaux
Physiologiquement, il peut exister un épanchement séreux • L'hystéro-salpingographie
dans le Douglas de quelques cm 3 à quelques dizaines de cm 3 .
C'est un examen radiotogique qui permet la visualisation du
Cet épanchement est fréquent en période ovulatoire mais ce
canal endocervical, de la cavité utérine, des trompes, par l'in-
même épanchement peut prendre de la valeur dans le contexte
d'une suspicion de GEU, d'infection pelvienne ou de cancer. jection par voie intracervicale d'un produit radio-opaque sous
faible pression.
Les indications de l'échographie en gynécologie
Les précautions à prendre avant de demander une
Elle sont multiples : hystérographie
- recherche d'une grossesse intfb- ou extra-utérine;
- recherche de l'étiologie de douleurs pelviennes (endomé- Avoir éliminé une grossesse
triose, torsion d'annexe, nécrobiose d'un fibrome) ; C'est-à-dire :
- recherche de l'étiologie de méno- et/ou métrorragies par - être dans les 10 premiers jours du cycle;
l'étude de l'endomètre et du myomètre des annexes ; - avoir une courbe de température plate ou un dosage d'HCG
- recherche de l'étiologie et de la nature bénigne ou maligne négatif.
d'une masse pelvienne; Avoir éliminé une infection
- examen pelvien difficile chez une femme vierge, obèse ou - ancienne (antécédents de salpingite) ;
pusillanime; - actuelle (leucorrhée, glaire purulente) voir NFS, CRP et VS
- étude de la réserve ovarienne et surveillance d'un traite- normale;
ment inducteur de l'ovulation. - en mettant éventuellement votre malade aux antibiotiques
par voies locale et générale.
Erreurs, pièges et limites de l'échographie Être sûr que cet examen est utile, c'est-à-dire avoir éliminé
Le généraliste doit les avoir bien présents à l'esprit pour inter- par l'examen clinique une lésion évidente du vagin, de l'exocol,
préter correctement les données de l'examen : de l'urètre, du rectum.
44 LES EXPLORATIONS EN GYNÉCOLOGIE
• Le scanner
N'est pas très utilisés en gynécologie étant donné les excel- Figure 2.39. Pet scan chez une f e m m e a y a n t un eu c a n c e r
lentes images fournies par l'échographie et maintenant l'IRM. de l ' e n d o m è t r e et suivie pour un gros ganglion l o m o -
On peut cependant le prescrire en cancérologie gynécologi- a o r t i q u e m é t a s t a t i q u e (flèche). Elle a par a i l l e u r s un
c a n c e r du sein non visible e n m a m m o g r a p h i e .
que pour le bilan d'une tumeur maligne de l'ovaire afin de
Investigations en gynécologie 33
résiduelle en fin de traitement d'un cancer du col ou de l'endo- Le toucher vaginal et l'échographie moins dangereux, gardent
mètre (SOR, 2003], toute leur valeur!
Le matériel comporte :
- un insufflateur à C0 2 qui permet la réalisation et le maintien
L'hystéroscopie du pneumopéritoine;
C'est l'exploration endoscopique de la cavité utérine grâce à - une optique et une source de lumière froide ;
une optique introduite dans l'orifice cervical. Elle peut se faire - une canule introduite dans le col utérin et permettant de
sans anesthésie s'il s'agit d'une hystéroscopie exploratrice. Il mobiliser l'utérus;
est nécessaire de faire une anesthésie en cas d'hystéroscopie - une caméra et un moniteur de télévision permettant à l'opé-
opératoire. La cavité est dilatée par l'injection de sérum rateur, à l'aide et aux panseuses de bien voir l'opération, d'y
physiologique, s'il s'agit d'une hystéroscopie panoramique, participer avec efficacité, voire de l'enregistrer pour l'ensei-
par du glycocolle pour des hystéroscopies opératoires, sinon gnement. L'apport des moniteurs de télévision a été décisif
l'optique est au contact des parois utérines (hystéroscopie de dans le développement de la cœliochirurgie ;
contact] (fig. 2.40). - des instruments adaptés permettant différentes interven-
tions gynécologiques sans laparotomie.
Cette exploration permet de voir :
- l'utérus;
- les deux annexes;
- le péritoine pelvien et le ligament large dans son
ensemble;
I viide optique - la région iléo-caeco-appendiculaire;
lumière froide - en retournant l'appareil, le reste de la cavité abdominale
(foie, vésicule...).
Figure 2 . 4 0 . P r i n c i p e de l ' h y s t é r o s c o p i e . Les principales indications peuvent être :
- diagnostiques:
Les principales indications de l'hystéroscopie sont : • suspicion de grossesse extra-utérine non rompue,
- la recherche de la cause d'un saignement : polype, fibrome, • suspicion de salpingite aiguë,
atrophie, hyperplasie, cancer; • bilan d'une stérilité pour rechercher une lésion tubaire,
- la recherche de la nature d'une image intra-utérine vue en juger de son opérabilité,
échographie ou à l'hystérographie; • recherche de l etiologie d'une algie pelvienne (recherche
- apprécier l'envahissement de l'endocol par un cancer de d'endométriose pelvienne, d'une déchirure du ligament
l'endomètre; large),
- préciser la présence d'un stérilet dont le fil n'apparaît
• préciser l'état des ovaires dans une aménorrhée à FSH,
plus;
LH, élevées,
- préciser la topographie d'une synéchie, d'une cloison pour
• contrôler le résultat d'une intervention tubaire
choisir la meilleure tactique opératoire.
restauratrice;
L'hystéroscopie opératoire permet :
- thérapeutiques:
- la biopsie d'une lésion suspecte;
- l'ablation d'un stérilet; • stérilisation,
- la résection d'une synéchie {cf. fig. 2.41, p. 36) d'une cloison • chirurgie de l'ovaire : kystectomie ou ovariectomie,
utérine; • chirurgie des trompes : fimbrioplastie, adhésiolyse,
- la résection d'un fibrome sous-muqueux, d'un polype, voire salpingectomie,
de l'endomètre. • chirurgie de l'utérus : myomectomie, hystérectomie,
Les contre-indications de l'hystéroscopie sont : • chirurgie du prolapsus ou de l'incontinence d'urine,
- la grossesse; •* • lymphadenectomie pelvienne ou lomboaortique dans le
- les infections génitales; cadre du traitement d'un cancer de l'utérus (col, endo-
- les métrorragiesabondantes; mètre) et d'un cancer de l'ovaire.
- les anomalies rendant le col inaccessible ou incathétérisable. Contre-indications
- les cardiopathies, les insuffisances respiratoires sévères,
les anomalies de la coagulation, l'obésité ;
• La cœtioscopie (fig. 2.42 et 2.43, p. 36) - tous les cas où une indication opératoire est formelle,
C'est l'exploration du pelvis et des organes génitaux grâce à hémopéritoine évident, masse abdominopelvienne volumi-
une optique introduite par une incision péri-ombilicale. Elle neuse, péritonite aiguë.
nécessite une anesthésie générale avec intubation, un pneu- Des contre-indications relatives peuvent venir :
mopéritoine et la mise en position de Trendelenburg. C'est - des antécédents de laparotomie qui font courir le risque de
dire qu'il s'agit d'une exploration chirurgicale dont on doit lésions digestives lors de l'introduction du trocart d'insuf-
peser les indications. Elle ne doit être à aucun prix une solu- flation ou de l'optique;
tion de facilité du fait des renseignements précieux qu'elle - de l'âge : femme très âgée posant des problèmes
apporte. anesthésiques.
48 LES EXPLORATIONS EN GYNÉCOLOGIE
Fond utérin
synéchie
paroi postérieure
* I • dBI» '
W f . m'' WÊËk 1 M
^ i l
Figure 2 . 4 4 . CIN III : aspect du col en colposcopie. Figure 2.45. Aspect du col a p r è s t r a i t e m e n t au laser.
Investigations en gynécologie 33
F i g u r e 3.1a. R é g u l a t i o n
hypothalamo-hypophysaire.
Norépinéphrine
Hypothalamus
Noyau arqué
ventro médian
F i g u r e 3.1b. Le s y s t è m e
K Î S S 1 - G P R 5 4 qui active l e s n e u r o -
nes s é c r é t a n t GnRH. GPR 54
Récepteur
à 7 DTM
1
Testostérone
Œstradiol
Figure 3.2.
Évolution des t a u x de
FSH et LH d u r a n t le cycle
menstruel.
La zone h a c h u r é e r e p r é -
sente la distribution
des v a l e u r s au cours de
15 cycles n o r m a u x et la
ligne en trait plein indi-
que la v a l e u r m o y e n n e .
La FSH est e x p r i m é e
en m U I / m L du s t a n d a r d
MRC 6 8 / 3 9 et la LH en
m U I / m L du s t a n d a r d
MRC 6 8 / 4 0 (d'après
P. F r a n c h i m o n t ) .
Les stéroïdes ovariens sont synthétisés par les cellules des continue de ce peptide, l'emploi d'agonistes à demi-vie plus
follicules en croissance (cellules de la granulosa qui aromati- longue ou d'antagonistes qui saturent le récepteur et empê-
sent les androgènes produits par la thèque interne stimulée chent immédiatement l'action de la GnRH.
par LH, l'enzyme aromatase étant stimulée par FSH] (fig. 3.9). L'accélération du rythme de la pulsatilité augmente les taux
En phase folliculaire, l'estradiol sécrété à des taux croissants de la LH circulante (cas du syndrome des ovaires micropoly-
parle follicule dominant va rétrocontrôlerFSH qui va progres- kystiques), la diminution du rythme augmente les taux de FSH
sivement s'abaisser, favorisant l'atrésie des autres follicules. (cas de l'anorexie mentale).
Lorsqu'un seuil est atteint, l'estradiol va déclencher le pic
ovulatoire de LH. La testostérone et la progestérone'freinent
l'hypothalamus puis l'hypophyse (feedback négatif). • L'hypotalamus
et la sécrétion de prolactine (fig. 3.3)
• L'hypothalamus L'hypothalamus intervient dans le contrôle de la sécrétion
et la sécrétion de prolactine de prolactine par un double mécanisme :
Par ailleurs, des peptides sont sécrétés par les cellules de la - un mécanisme d'inhibition par des prolactin inhibiting factor
granulosa et de la thèque interne pour moduler ou complé- ou PIF, le principal étant la dopamine sécrété par l'hypotha-
ter au niveau de l'ovaire l'action des gonadotrophines. Les lamus. Elle atteint l'hypophyse antérieure par le système
plus connus sont les inhibines qui freinent préférentielle- porte et inhibe la sécrétion de prolactine;
ment FSH : l'inhibine B est sécrétée par les cellules de la - la sécrétion de prolactine stimule la sécrétion de dopamine.
granulosa du follicule dominant et son taux circulant évolue L'hyperprolactinémie interagit avec les hormones gonadotropes :
parallèlement à celui de l'estradiol en phase folliculaire et - en diminuant la fréquence et l'amplitude de la pulsatilité du
en période ovulatoire ; l'inhibine A est sécrétée par les cellu- GnRH;
les de la granulosa lutéinisées du corps jaune et le taux - en abaissant les taux circulants de FSH et LH libérés par les
circulant évolue parallèlement à celui de la progestérone en cellules gonadotropes ;
phase lutéale. Les inhibines spécifiques (A et B), comme les - en empêchant la maturation folliculaire et en abaissant le
stéroïdes, peuvent maintenant être dosées dans le sang taux d'estradiol circulant. Correctement stimulés de façon
veineux périphérique. pulsatile, la cellule gonadotrope et l'ovaire peuvent fonc-
L'encéphale, relais d'une infinité de stimuli et intégrateur de tionner normalement malgré l'hyperprolactinémie.
multiples neuropeptides tient les noyaux hypothalamiques Ainsi une prolactine élevée va entraîner le plus souvent une
sous sa dépendance par l'intermédiaire de substance excita- galactorrhée et une aménorrhée. La bromocriptine ou Parlodel
trices (noradrénaline sérotonine) ou inhibitrices (dopamine, activera les récepteurs à dopamine, ce qui freine la sécrétion
opiacés) ce qui rend compte de la fréquence des perturbations de prolactine de la même manière que le fait la dopamine
du cycle d'origine psychologique. endogène ou d'autres PIF et bloque la libération hypophysaire
Il faut insister sur l'importance du fonctionnement discontinu de la prolactine en réserve.
de la stimulation hypothalamique sur les sécrétions des La TRH a une activité de stimulation de la sécrétion de prolac-
cellules gonadotropes hypophysaires. Des modifications du tine, en plus de celle de TSH.
rythme ou de l'amplitude de la pulsatilité sont capables de
modifier les taux circulants de FSH et LH avec deux
conséquences : • Le cycle ovarien
- la nécessité d'une stimulation discontinue pour induire
l'ovulation avec la GnRH; A la naissance la population de follicules primordiaux dans
- la possibilité d'empêcher la sécrétion'des gonadotrophi- l'ovaire humain est très variable (2 000 à 500 000) et il n'en
nes et donc la maturation folliculaire par administration reste que quelques dizaines à la ménopause.
53 LES EXPLORATIONS EN GYNÉCOLOGIE
c.lactotrope
lobe antérieur
de l'hypophyse
excès
de prolactine S
I — FSH + LH
••••••••••••••a
•
2
À 22 ans, il y a environ 6 000 follicules au repos et 3 000 folli- Les cellules de la granulosa sécrètent l'AMH apparenté à
cules en début de croissance. Cette différence s'atténuerait TGFp (anti-Mullerian hormone, celle qui sécrétée par les cellu-
vers 35 ans. On ne connaît pas les raisons de l'entrée en crois- les de Sertoli, inhibe in utero le développement des canaux de
sance des follicules qui ne dépend pas de l'action des gonado- Muller chez l'homme). Des souris femelles qui sont dépour-
trophines. La disparition desfolliculesprimordiauxcorrespond vues d'AMH ont des ovaires contenant moins de follicules
donc soit à l'entrée en phase de croissance, soit à l'atrésie. primordiaux mais plus de follicules en croissance. L'AMH joue
500 follicules primordiaux débutent une activité de croissance donc un rôle de blocage (protection) du stock de follicules
à chaque cycle; il s'écoule 2 à 3 mois entre le moment où un primordiaux. Les taux circulants (difficiles à mesurer actuel-
follicule quitte le stade quiescent [follicule primordial] et celui lement) diminuent avec l'âge et un taux bas est le témoin d'un
de l'ovulation (fig. 3.4). capital folliculaire (follicules antraux de 5 mm) faible, à l'op-
Le follicule préantral (150 |i) possède à la fois des récepteurs posé le taux d'AMH circulant est élevé dans le syndrome des
pour FSH et pour LH. Toutefois, dans l'ovaire humain, la
ovaires micropolykystiques où le nombre de petits follicules
croissance des follicules s'effectue jusqu'à un diamètre d'au
est augmenté, ce qui pourrait contribuer à expliquer l'anovu-
moins 2 mm, même en présence de taux d'hormones gona-
lation de ces patientes.
dotropes circulantes très faibles. C'est la croissance follicu-
laire basale indépendante des gonadotrophines. Le follicule FSH augmente la population de cellules de la granulosa et la
préantral atteindra le stade d'apparition de l'antrum en production d'estrogènes et d'inhibine, ce qui va freiner la
25 jours puis atteindra la taille d'environ 2 mm en 20 jours. sécrétion de FSH, arrêter le développement des follicules
En fin de phase lutéale, les plus grands follicules ont une taille les moins développés n'en épargnant qu'un ou deux : le folli-
de 2 à 5 mm, ce sont les follicules recrutables. La présence de cule dominant. Ce phénomène se produit au 5 e -7 e jour du
FSH va alors devenir indispensable. L'élévation pendant la cycle. On peut distinguer le follicule dominant sur des critè-
période menstruelle de la FSH va augmenter considérable- res morphologiques. La granulosa de ce follicule est le siège
ment l'activité mitotique des cellules de la granulosa. C'est la d'une multiplication cellulaire intense avec synthèse de
période de recrutement qui s'effectue en fin de phase lutéale l'estradiol.
et les tout premiers jours du cycle. Il s'agit alors d'une cohorte On a insisté récemment sur le rôle de modulation des facteurs
de follicules en croissance hormono-dépendante. de croissance, mais beaucoup d'inconnues demeurent. Parmi
Dosages biologiques en gynécologie
F i g u r e 3 . 4 . D u r é e de la c r o i s s a n c e
f o l l i c u l a i r e d a n s l'ovaire h u m a i n Taille ( m m )
depuis la d i f f é r e n c i a t i o n de la
t h è q u e i n t e r n e jusqu'à l'ovulation
(d'après Gougeon).
DPL : début de la phase lutéale. 2,0-5,0 -
F P F : fin de la phase folliculaire.
FPL : fin de la phase l u t é a l e .
1,0-2,0-
0,5-0,9- Préantral
classe 1
0,2-0,4-
0,15-
Après la ménopause, la disparition des follicules explique rappeler le principe et les indications. Le diagnostic biologique
l'absence de sécrétion de l'œstradiol et de la progestérone de la grossesse repose sur le dosage de l'hormone choriogo-
mais aussi la chute de l'inhibine B et de l'AMH. Il a été montré nadotrope ou HCG. Cette hormone est sécrétée dès l'implan-
récemment que le secteur androgénique de l'ovaire devenait tation de l'embryon dans l'utérus. L'HCG est une glycoprotéine
fibreux et que la sécrétion des androgènes s'effondrait malgré (comme LH) avec une sous-unité a commune et une sous-
l'élévation de la FSH (secondaire à un taux d'inhibine B nul) et unité a spécifique plus longue de quelques acides aminés que
de la LH. LH. Cette parenté de structure s'accompagne d'une parenté
Un certain nombre de gènes intervenant dans la folticulogé- d'action. Si LH permet le développement et stimule du corps
nèse ont été découverts récemment : jaune de cycle, HCG permet la non régression du corps jaune
- le gène F0XL2 qui joue un rôle très précoce dans la follicu- parapoptoseauboutdel à 16jourspourle prolonger et assu-
logénèse. Des mutations de ce gène expliquent les insuf- rer la production hormonale de début de grossesse. HCG est
fisances ovariennes prématurées avec blépharophimosis, donc un agent apoptotique pour les cellules du corps jaune.
aspect particulier des paupières; Lors du premier jour de retard des règles, soit 10 jours après
- le gène BMP15 Ibone morphogenic proteinj qui, lorsqu'il la fécondation, on la retrouve à un taux d'environ 50 Ul. Le taux
est muté, donne aussi un tableau d'insuffisance ovarienne double toutes les 36 heures et est à 200 Ul/l après 3 jours de
prématurée; retard.
- enfin, le gène WnT4 qui joue un rôle dans la différencia- Il existe actuellement deux sortes de dosages : les dosages
tion de la gonade féminine. Une mutation de ce gène a qualitatifs ou test de grossesse et les dosages quantitatifs,
été trouvée chez une femme de 18 ans avec aménor- beaucoup plus sensibles et plus précis.
rhée primaire, hyperandrogénie et absence d'utérus. Il
s'agit d'un gène qui peut expliquer certains syndromes de Les tests de grossesse ou dosage qualitatif
Rokitansky-Kuster-Hauser.
Ils utilisent comme détecteur des particules inertes recou-
vertes d'HCG ou d'anticorps et dont l'agglutination ou l'inhibi-
• Les dosages hormonaux tion de l'agglutination est observée à partir d'un certain seuil
de concentration d'HCG.
Ces tests sont très largement employés du fait de leur simpli-
• Généralités cité et de leur rapidité.
Deux types de dosage sont actuellement disponibles : les Ces tests de grossesse peuvent être pratiqués dans le sérum
dosages urina