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LA PROTEINURIE

Dr EDINGA Elodie

13/03/2019 1
PLAN
I- Physiopathologie

II- Détection et dosage des protéines urinaires:


étude qualitative d’une protéinurie

III- Classification et principales étiologies des


protéinuries

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Introduction
 La découverte d’une protéinurie peut
révéler une néphropathie cliniquement
muette qui serait restée méconnue
jusqu’au stade d’insuffisance rénale.

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I- Physiopathologie
 Chaque jour, chez l’adulte sain, 173 L environ de
plasma sanguin sont ultrafiltrés à travers la
membrane basale des glomérules

 A cette occasion, plusieurs grammes de protéines


filtrent ou diffusent dans l’urine primitive

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I- Physiopathologie
 Elles sont réabsorbées et dégradées sur place par les
cellules du tube contourné proximal ne laissant
subsister dans l’urine définitive qu’une infime
protéinurie physiologique de l’ordre de 50 mg/24
heures (30% d’albumine et 70% de β-globulines )

 A partir de 80mg/24h commence la protéinurie


pathologique, confirmée au- delà de 150 mg/24h

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I- Physiopathologie
 Il y a 2 sortes de protéinuries pathologiques
1- les protéinuries tubulaires par non –réabsorption
des petites protéines (PM 50 000) normalement
présentes dans l’ultrafiltrat glomérulaire.

Le rapport des concentrations U/P est d’autant plus


élevé que le PM est faible; il s’agit de:
- β microglobuline
- Chaines légères des gamma globulines

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I- Physiopathologie
2- les protéinuries glomérulaires
 Dont le débit apprécie le pourcentage

de de surface filtrante affectée par


l’augmentation de la perméabilité
 Les protéines de PM > à celui de
l’albumine passent dans l’urine

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II- Détection et dosage des protéines
urinaires: étude qualitative d’une
protéinurie
A- diagnostic Positif et estimation quantitative
d’une protéinurie
 Au lit du malade, ou l’occasion d’un examen systématique,
les bandelettes imprégnées de tétrabromophénol colorant
jaune, virent au vert, puis au bleu de plus en plus foncé au
contact de l’urine
 Permet un dépistage et une estimation grossière
 Limite de sensibilité: 50 mg environ sur des urines claires
fraiches et acides
 Tout résultat positif doit être confirmer par des méthodes
précises
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A- Diagnostic Positif et estimation
quantitative d’une protéinurie

 Causes d’erreur les plus fréquentes:


 Sang (prélever à distance des règles et de
toute hématurie)
 Cylindres: si nombreux; centrifuger
 Pus: avoir les résultats de l’examen
cytobactériologique des urines

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A- diagnostic Positif et estimation
quantitative d’une protéinurie

 Le dosage des protéines urinaires est difficile du


fait de la complexité, de la variabilité du milieu
(ions pigments, substances médicamenteuses)

 Les méthodes colorimétriques (biuret, réaction de


Lowry) ne sont pas applicables aux urines du fait
de l’interférence sur l’intensité de la coloration
des métabolites divers, surtout l’acide urique

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A- diagnostic Positif et estimation
quantitative d’une protéinurie
 La méthode de choix reste la microprécipitation des
protéines en milieu acide, suivie d’un dosage
turbidimétrique (néphélémétrie ou opacimétrie)
o 2 agents précipitants utilisés:

 Acide trichloroacétique ou

 Acide sulfosalicylique

Auquel on ajoute des substances capables d’assumer


l’homogéneicité et la bonne dispersion des micelles en
suspension (eg: polyéthylène-glycol)
 Autres méthodes: méthodes colorimétriques avec bleu de
coomassie et surtout rouge de pyrogallol
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B- Analyse fine de la
protéinurie
 Domaine de la recherche: injection du dextran marqué de
PM variant de 5000 à 200 000; les rapports U/P des
radioactivités urinaires et plasmatiques mesurent
directement la quantité et la sélectivité du passage
transglomérulaire des macromolécules.

 En pratique: dosage par immunochimie des protéines


spécifiques dans le sérum et l’urine. Eg: albumine, IgG.
Connaissant le rapport U/P de chaque fraction, on calcul la
pente de la droite de sélectivité en portant en ordonnées le
log des rapports U/P et en abscisses le log des PM des
fractions étudiées
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B- Analyse fine de la
protéinurie
 Pour les dosages dans le sérum dilué ou l’urine on
utilise des antisérums spécifiques vis-à-vis de
protéines de PM connu

 Les principales méthodes sont:


 L’électrodiffusion
 L’immuno néphélémétrie
 Mesure turbidimétrique de la précipitation antigène-
anticorps en milieu liquide

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B- Analyse fine de la
protéinurie
 La plupart des méthodes d’électrophorèse des
protéines urinaires nécessite souvent la concentration
préalable des urines

 Les protéines urinaires sont analysées


qualitativement et les résultats systématiquement
comparés à ceux obtenus sur sérum dilué

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B- Analyse fine de la
protéinurie
 Ces méthodes d’électrophorèse sont:
 Electrophorèse sur acétate de de cellulose:

repère une éventuelle protéine de Bence-Jones (devoir),


identifie une protéinurie tubulaire; ne mesure pas la
sélectivité.

 Immunoélectrophorèse:
Analyse la protéinurie physiologique et la sélectivité d’une
protéinurie glomérulaire. N’est pas adaptée au diagnostic de
protéinurie tubulaire.

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B- Analyse fine de la
protéinurie
 Electrophorèse sur gel de polyacrylamide-agarose:
Associée à d’autre méthodes d’électrophorèse;
interprétation délicate, souvent mal reproductible

 Electrophorèse sur gel de polyacrylamide en présence


de dodécylsulfate de Na: sépare les fractions
protéiques en fonction de leur dimension,
indépendamment de leur charge. Simple et rapide, la
technique évite la concentration préalable des
protéines

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B- Analyse fine de la
protéinurie
CAS PARTICULIER: MICROALBUMINURIE
 Premier signe d’alarme de la microangiopathie rénale chez
le diabétique
 Se définit comme l’excrétion urinaire d’albumine isolée
entre 30 et 300 mg/24h
 Méthodes de dosage: on dispose d’un Ac anti-albumine
humaine qui réagit directement avec la prise d’essai. Il y a
microprécipitation détectée par immunonéphélémétrie ou
immunoturbidimétrie
 Sujet sain: < 25 mg/24H
 Risque d’atteinte rénale dès 30 mg/24h
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Rapport albuminurie
/créatininurie

o Détection de l’excrétion urinaire de protéine


sur échantillon d’urine (mg/mmol ou mg/g )
 Protéinurie /créatininurie (P/C)

 Albuminurie/créatininurie (A/C)

o Recueil des urines des 24 heures n’est pas


nécessaire

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Échantill
24 h minuté on
du matin

ALBUMINE ALBUMINE/CREATINI
NE
mg/24h µg/ min mg/L mg/mmo mg/g
l

Normal ˂ 30 ˂ 20 ˂ 20 H ˂ 2,5 ˂ 20

F ˂ 3,5 ˂ 30
Microalbu- 30-299 20-199 20-199 H 2,5- 25 20-200
minurie

F 3,5-35 30-300
Macroalbu ˃ 300 ˃ 200 ˃ 200 H ˃ 25 ˃ 200
-
minurie
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III- Classification et principales
étiologies des protéinuries

A- extension de la notion de protéinurie


physiologique dans un contexte clinique
évident
 Protéinuries fonctionnelles:
 Tout sujet sain élimine des protéines dans l’urine pendant
quelques heures après un effort physique important (flux
sanguin rénal modifié entraine diffusion augmentée dans la
chambre glomérulaire)
 Toute affection fébrile, une poussée d’insufisance
cardiaque, polyglobulie peut provoquer une protéinurie
fonctionnelle.
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B- Protéinurie intermittente de
l’adolescent longiligne et lordotique
 Elle est modérée <1g/24h
 Apparait en orthostatisme et à l’exercice
 Disparait au repos total allongé de 12 h
 Si elle persiste après 25 ans , faire ponction-
biopsie du rein pour exclure une
néphropathie débutante,

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C- Protéinuries permanentes
 Parfois isolées ou intégrées dans une situation
clinique
 Dès la découverte compléter le bilan: ECBU, urée
créatinine, acide urique, Ca2+ , phosphates glucose
plasmatique et urinaire, VS, NFS, EPPS, si possible
glycérides et cholestérol plasmatiques, faire des tests
immunologiques
 3 catégories de protéinuries permanentes:

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C- Protéinuries permanentes
1-Protéinuries « pré-rénales »
 Le plasma contient en quantité pathologique des

protéines filtrables qui passent dans l’urine. Eg:


gammapathies monoclonales du myélome

2- Protéinuries glomérulaires:
 Diagnostic ponction-biopsie rénale, visualisation par

immunofluorescence indirect des dépôts d’IgG, IgA,


IgM

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C- Protéinuries permanentes
3- Protéinuries post glomérulaires
a- toutes les tubulopathies
b- Protéinuries
 Cause urologique ou malformative

 Cas particulier de la femme enceinte:

Avant 3 mois c’est souvent une néphropathie préexistante


Après 3 mois: pyelonéphrite gravidique,
 Cas particulier du transplanté rénal

Persistance ou apparition rapide après la greffe d’une


protéinurie à débit élevé est le signe le plus précoce de la
récidive sur le transplant de la glomérulonéphrite initiale
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