Vous êtes sur la page 1sur 158

Adopter

le solaire
thermique et photovoltaïque

Mohamed Amjahdi
Jean Lemale
Conception de couverture : Jean-Christophe Courte
Maquette intérieure : Nord Compo
Illustrations intérieures : Raphaëlle Danet

© Dunod, Paris, 2011


ISBN 978-2-10-056923-6
Table
des matières
Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

Avant de commencer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
■ L’énergie solaire et la politique énergétique 13
■ L’origine de l’énergie solaire 15
■ Le rayonnement solaire 16
■ Le gisement solaire en France 23
■ Quelques conseils préalables

avant de réaliser un projet solaire 24

LE SOLAIRE THERMIQUE

Les différentes technologies


de capteurs solaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
■ Caractéristiques générales 32
■ Les capteurs plans vitrés 32
■ Les capteurs non vitrés 35
■ Les capteurs solaires sous vide 36
■ Le rendement des différents types de capteurs 38

La production d’eau chaude sanitaire . . . . . . 43


■ Les différents systèmes de CESI 44
■ Les systèmes d’appoint 48
■ Les équipements annexes du CESI 50
■ Les installations solaires collectives 53

Table des matières 5


Choisir et installer un chauffe-eau
solaire thermique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
■ Dimensionner son installation 64
■ Financer son installation 72
■ Mettre en œuvre son installation 73
■ Entretenir son installation 74

Se chauffer grâce au solaire thermique . . . . . 77


■ Le principe des systèmes solaires combinés 78
■ Le système d’appoint 79
■ Le dimensionnement du chauffage solaire 81

LE SOLAIRE PHOTOVOLTAÏQUE

La production d’électricité photovoltaïque. . .91


■ Un bref historique 92
■ Les différents équipements du photovoltaïque 99
■ Le montage des panneaux 103
■ L’installation des panneaux photovoltaïques 106

■ L’impact environnemental et le temps

de retour énergétique du photovoltaïque 110

Choisir et installer ses panneaux solaires


photovoltaïques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
■ Choisir son installation 116
■ Dimensionner son installation 119
■ Le coût de l’installation 129
■ Effectuer les démarches

et bénéficier des aides 129

L’installation électrique
raccordée au réseau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
■ Les enjeux et les perspectives 134
■ Principe d’une installation photovoltaïque

raccordée au réseau 135


■ Démarches et tarification 138

6
Annexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
■ Certifications 143
■ Pour en savoir plus 145
■ Bibliographie 145
■ Remerciements 145

Glossaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147
Avant-propos
La part de la facture énergétique pour satisfaire les besoins d’eau
chaude, de chauffage et d’électricité pèse de manière non négligeable
sur le budget des ménages. Pour l’alléger, il faut adopter des compor-
tements économes, entreprendre des travaux d’isolation, remplacer
les fenêtres…
L’énergie apportée par le soleil, abondante, inépuisable, non polluante,
permet de compléter efficacement cette démarche sous certaines
conditions qui sont développées dans cet ouvrage.
Les technologies solaires permettant le chauffage de l’eau chaude
ou la production d’électricité ont atteint un stade de maturité qui
permet d’envisager leur quasi-généralisation dans l’habitat neuf, et
dans la majorité des cas, dans les bâtiments existants.
Aujourd’hui plus de 800 000 logements sont équipés de systèmes
solaires.
Selon les objectifs fixés par le Grenelle de l’Environnement, ce sont
notamment 8 millions de logements qui devraient être équipés
en 2020 de chauffe-eaux solaires et contribuer ainsi au respect de
l’environnement et à la préservation des ressources énergétiques de
la planète.

Avant-propos 9
10
Avant de
commencer…
L’énergie transmise
à travers le rayonnement
solaire représente
la quasi-totalité
de l’énergie disponible
sur Terre.

Avant de commencer… 11
L’énergie solaire nous apporte la lumière et la chaleur, mais est aussi à
l’origine de la photosynthèse des plantes, du cycle de l’eau, et des vents.
Les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) que nous utilisons abondam-
ment ont également pour origine l’énergie de photosynthèse accumulée
durant des millions d’années.

« Gratuite » et immédiatement disponible, l’énergie issue du soleil


peut être utilisée pour de nombreuses applications en substitution
des énergies traditionnelles aux réserves limitées.
Siège On fait généralement la distinction entre les deux usages du solaire :
de Syracuse
le solaire thermique producteur de chaleur, et le solaire photovol-
200 ans avant J.-C, Archimède
taïque ou thermodynamique, qui produit de l’électricité.
fut le premier à utiliser
de manière « active » Š L’énergie solaire peut être transformée en chaleur à partir de capteurs
la formidable énergie émise solaires thermiques pour des usages de production d’eau chaude
par le soleil. Le savant grec avait
sanitaire (ECS), de chauffage de locaux et de l’eau des piscines…
mis au point des miroirs en
bronze poli avec lesquels Š La production d’électricité photovoltaïque est produite en conver-
il concentra les rayons du soleil tissant la lumière du soleil en électricité grâce à l’emploi de maté-
à une telle intensité que riaux semi-conducteurs.
les cibles visées s’enflammaient.
Les Grecs, grâce à ce système Š Le solaire thermodynamique consiste à concentrer les rayons du
redoutable, mirent en échec soleil afin de porter un fluide (air, eau, huile…) à des températures
la flotte romaine pendant trois élevées pour entraîner des turbines génératrices d’électricité. Cette
ans lors du siège de Syracuse.
Extrait de L’énergie du soleil,
technologie est réservée à des centrales de grande puissance dans
Construire aujourd’hui des régions bien ensoleillées.
l’environnement de demain, Outre ces modes de valorisation « active », il existe des possibilités
Maylis Gaillard, édition
de valorisation « passive » notamment dans la conception de bâti-
du Cherche Midi.
ments bioclimatiques. Le principe consiste à tirer le meilleur parti du
rayonnement solaire pour favoriser les apports thermiques en hiver et
limiter les apports calorifiques en été.
Rappel sur les unités utilisées en énergie
Puissance : l’unité légale de puissance est le watt (W) et ses multiples :
kilowatt (kW) = 1 000 W, mégawatt (MW) = 1 000 000 W
Consommation d’énergie : Le wattheure (Wh) est la consomma-
tion d’un équipement d’une puissance d’un watt pendant une heure.
Les multiples couramment utilisés sont le kilowattheure (kWh) et le
mégawattheure (MWh).

12
L’énergie solaire et la politique
énergétique
Sous l’impulsion des pouvoirs publics, les technologies citées précé-
demment se sont développées à grande échelle, mais d’autres sont
encore au stade de la démonstration, comme la climatisation solaire
ou l’utilisation du solaire dans les procédés industriels.
Le solaire thermique tient aujourd’hui en France une place relative-
ment marginale dans la production des énergies renouvelables. Depuis
2005, notamment sous l’effet du crédit d’impôt, ce secteur fait état
d’une forte croissance. Après une légère inflexion en 2009, le marché
devrait repartir à un rythme accéléré, sous l’effet des dispositions pré-
vues dans les réglementations thermiques à venir 2012 et 2020.

Avant de commencer… 13
D Évolution de la surface
solaire thermique installée
en France métropolitaine
(m²) et objectif Plan Soleil
(2000-2006)

Les différentes appellations


Bâtiment basse consommation (BBC)
Bâtiment bien isolé, il bénéficie de moyens de chauffage très performants (chaudières à condensation, pompes à
chaleur, ECS solaire). Un bâtiment neuf consomme 50 kWh/m2/an, une rénovation, entre 80 et 100 kWh/m2/an.
Ces règles s’appliquent dès
2012 à tous les bâtiments.
Bâtiment à énergie positive
Un bâtiment à énergie posi-
tive est un bâtiment conçu
pour consommer le minimum
d’énergie. Il est notamment
doté d’une isolation perfor-
mante, de doubles ou triples
vitrages, d’une ventilation
double flux ; il n’a presque plus
besoin de chauffage. Équipé
notamment de panneaux so-
laires photovoltaïques et de
capteurs thermiques, il pro-
duit en un an plus d’énergie qu’il n’en consomme.
En 2020, tous les bâtiments neufs devront être à énergie positive.

14
Comme le montre le graphique ci-après, les objectifs fixés pour le
solaire dans le cadre du Grenelle de l’environnement sont très ambitieux
puisque ce dernier prévoit d’ici 2020 d’équiper 8,4 millions d’habitations
principales de systèmes de production d’eau chaude sanitaire solaire.

J Objectifs fixés dans le


cadre du Grenelle de
l’environnement pour
les différentes formes de
chauffage

Pour le photovoltaïque, l’objectif est d’installer une puissance de


5 400 MW d’ici 2020, ce qui équivaut en puissance à 5 tranches de
centrales nucléaires.
Pour les logements construits après 2020, selon les objectifs du
Grenelle, l’ensemble des bâtiments seront à énergie positive. La pro-
duction d’électricité photovoltaïque pourra intervenir pour rendre le
bilan énergétique de l’habitation excédentaire.
G Objectifs en puissance
photovoltaïque installée
(2009-2020)
L’origine de l’énergie solaire
L’astre solaire est une étoile de 1 400 000 km de diamètre (110 fois
celui de la Terre) au sein duquel se produit une réaction de fusion
(fusion d’hydrogène en hélium) générant d’énormes quantités
d’énergie. Une toute petite partie de cette énergie arrive sur Terre, par
rayonnement électromagnétique.
Globalement, l’énergie reçue est néanmoins considérable (1 million de
téra wattheures). Elle est de l’ordre de 10 000 fois la consommation
énergétique annuelle de la population mondiale. La puissance maximale
moyenne délivrée sur Terre par mètre carré est d’environ 1 000 Watts.

Avant de commencer… 15
Le soleil
• Âge : estimé à 4,7 milliards d’années
• Durée de vie : estimée à 10 milliards d’années
• Diamètre : 1 391 000 km (110 fois celui de la Terre, 12 700 km)
• Masse : 2 × 1030 kg (1 300 000 fois celle de la Terre)
• Distance Terre-Soleil : 149 598 000 km
• Temps de transfert de la lumière : 8 mn 20 s.
• Composition : environ 90 % H2, 10 % He et traces d’autres éléments
(O, C, Fe, Ne, N, Si, Mg, S, etc.)
• Température : à la surface : environ 5 800 °C ; au centre : 15 millions
de degrés

Le rayonnement solaire
„ La longueur d’ondes
Le rayonnement solaire est composé principalement de trois types de
rayonnement :
Š ultraviolet,

Š visible,

Š infrarouge.

Ces trois rayonnements se distinguent dans des longueurs d’ondes


différentes.

16
J Échelle des longueurs
d’ondes

„ La trajectoire du soleil
Compte tenu de la rotation de la Terre autour du soleil, et de la Terre
sur elle-même, l’énergie solaire reçue en un point du globe dépend
de la latitude, de la saison et de l’heure. Elle dépend également des
conditions météorologiques locales, en particulier de la nébulosité
(nuages, brouillard…).
En hiver et sous nos latitudes, les rayons du soleil sont plus rasants,
traversent une couche de l’atmosphère plus importante et durent
moins longtemps dans la journée et donc délivrent une quantité
d’énergie plus faible.

J Positions saisonnières
du soleil

Pour un observateur situé sur la surface de la Terre, le soleil décrit une


trajectoire apparente qui dépend de la latitude et de la longitude du
lieu où il se trouve.
La latitude est la distance angulaire d’un point quelconque du globe
par rapport à l’équateur (de 0 à 90°). La longitude est l’angle mesuré
sur le plan équatorial du méridien du site considéré par rapport au
méridien de Greenwich.

Avant de commencer… 17
G Mesure de la latitude La position du soleil en un point donné et à un instant donné, est
et de la longitude exprimée par deux angles illustrés sur la figure ci-dessous :
Š la hauteur du soleil (h), ou encore l’altitude, est l’angle formé par
le plan horizontal du lieu considéré et la droite issue du point local
vers le soleil ;
Š l’azimut solaire (a) est l’angle horizontal formé entre l’axe
Nord-Sud (méridien du lieu) et la projection verticale de la droite
issue du point local vers le soleil.

D La trajectoire du soleil

En dehors de l’atmosphère terrestre, le rayonnement énergétique est


à peu près constant et égal à 1 370 W/m2.
Pour atteindre chaque point de la surface du globe terrestre, les
rayons solaires traversent l’atmosphère qui dissipe une partie de
l’énergie provenant du soleil. Le rayonnement solaire global arrivant
à la surface de la Terre est la somme des rayonnements direct et
diffus. L’énergie incidente sur la Terre dépend de l’épaisseur de l’at-
mosphère traversée, qui dépend-elle même de la latitude du lieu
considéré et des conditions météorologiques locales.
Une surface exposée reçoit ainsi du rayonnement direct et diffus,
mais elle reçoit en plus une partie du rayonnement global réfléchi
par les objets environnants, en particulier par le sol et/ou par des
objets environnants, dont le coefficient de réflexion est appelé
« albédo ».

18
Le rayonnement solaire global parvenant sur une surface horizon-
tale se mesure en W/m². Les niveaux de rayonnement sont élevés
lorsque le ciel est dégagé et peuvent atteindre 800 à 1 000 W/m² en
été, tandis que, par temps très couvert, la surface ne reçoit plus que
200 W/m², voire moins.

J Irradiation solaire en
fonction des conditions
météorologiques

„ Le diagramme solaire et les ombres


portées
Le diagramme solaire pour une latitude donnée permet de visualiser
l’azimut et la hauteur du soleil en fonction des heures de la journée
et suivant les saisons.

Lecture du diagramme solaire


Pour évaluer les conditions d’enso-
leillement à un moment donné, il
suffit de pointer sur le diagramme
relatif à la latitude du site, le point
représentant l’heure et la date.
Sur un site situé à une latitude de 48°
(Nord de la France) le 21 mars (ou
le 21 septembre), le soleil se lève à
6 heures et se couche à 18 h (heure
solaire). À 10 h 30, le soleil aura une
hauteur de 38° (par rapport à l’ho-
rizon) et son azimut sera -30° (vers
l’Est par rapport au Sud).
Ce diagramme permet de déterminer
les ombres portées par les obstacles
(arbres, immeubles) avoisinants.

Avant de commencer… 19
La superposition des masques à la trajectoire du soleil sur le dia-
gramme permet également de visualiser les périodes où des ombres
seront portées sur les capteurs.
Les ombres portées, ou masques solaires, peuvent avoir une forte
influence sur la production d’une installation solaire, notamment pour
les installations photovoltaïques. Une ombre, même très partielle sur
une cellule, peut réduire voire mettre à zéro le courant de toutes les
cellules montées en séries avec celle-ci. On veillera donc à connecter
les panneaux de manière à réduire au maximum l’effet d’un éventuel
masque solaire.
Pour réduire les risques liés aux masques, il est nécessaire d’évaluer
la projection d’ombres portées par la présence d’obstacles proches ou
lointains, comme les bâtiments, les arbres ou les montagnes.
Le relevé des ombres portées peut se mesurer à l’aide d’un clinomètre
qui permet de mesurer, en se plaçant au pied du capteur, les angles
que font les obstacles par rapport à l’horizontale. Le relevé se fait en
balayant le paysage d’est en ouest.

D Étude de l’ombre portée sur


un panneau solaire à l’aide
d’un clinomètre

Le diagramme solaire présenté ci-après permet de visualiser l’effet


de ces masques à un instant donné selon la saison et l’heure de la
journée.

20
G Effet des masques solaires sur le rayonnement G Analyseur solaire
et des ombres pour mesures
de l’exposition solaire,
relevée de masques, traçage
de la trajectoire du soleil…
(Doc Solmetric)

Dans ce diagramme, on note par exemple qu’entre septembre et mars,


le soleil n’atteindra pas le capteur avant 11 heures (temps solaire)
et sera de nouveau à l’ombre à partir de 14 heures en hiver et de
17 heures en été.

„ La variation du rayonnement solaire


en fonction de l’orientation
et de l’inclinaison
La quantité d’énergie captée sur une surface donnée sera fonction de Évaluer l’effet
son orientation et de son inclinaison par rapport à l’horizontale. des masques
Dans la mesure du possible, il est conseillé dans nos latitudes (Europe, Des logiciels permettent
hémisphère nord) d’orienter les modules vers le Sud. d’évaluer l’effet des masques
sur la productivité des capteurs,
L’inclinaison optimale dépend de l’usage de l’installation : en particulier les logiciels
Š soit en fonctionnement annuel, gratuits Carnaval, SIMSOL
ou encore CALSOL.
Š soit en fonctionnement saisonnier. Il existe également des appareils
L’inclinaison de 30° dans nos latitudes permet d’avoir la meilleure portatifs avec logiciel intégré
productivité annuelle moyenne en favorisant la productivité sur la permettant l’évaluation
des contraintes d’un site donné
saison estivale. et l’analyse des ombres portées.

Avant de commencer… 21
L’inclinaison « latitude + 10° » permet quant à elle d’avoir une
productivité annuelle moyenne moins élevée que la première, mais
de produire le maximum d’énergie possible au cours de la saison la
moins favorable, c’est-à-dire en hiver.
Dans le cas où l’installation fonctionne toute l’année, il faut opti-
miser la production en hiver, période moins ensoleillée. Pour ce faire,
il faut privilégier une inclinaison qui sera égale à la latitude du site
+ 10°.

Exemple
Rennes qui est à une latitude de 48° :
Inclinaison optimale : 48° + 10° = 58° avec une orientation Sud.

Le tableau ci-après donne les facteurs de correction à appliquer à la


D Facteurs de correction production en fonction de son orientation et de son inclinaison.
pour une inclinaison et une
orientation données (en
gras, les positions à éviter si Orientation
inclinaison du capteur
elles ne sont pas imposées du capteur
par une intégration
Horizontal Vertical
architecturale) 30° 60°
0° 90°
Est 0,93 0,90 0,78 0,55
Sud-est 0,93 0,96 0,88 0,66
Sud 0,93 1,00 0,91 0,68
Sud-ouest 0,93 0,96 0,88 0,66
Ouest 0,93 0,90 0,78 0,55

Ces chiffres n’incluent pas les possibles masques qui pourraient réduire
la production annuelle

22
G Variation du rayonnement solaire en fonction de l’orientation et de l’inclinaison

Le gisement solaire en France


De nombreuses cartes établies à partir de différentes sources d’in-
formations sont disponibles sur le rayonnement solaire ainsi que des
tableaux contenant les valeurs calculées des composantes directe,
diffuse et globale sur les surfaces inclinées.
La carte de France ci-après est établie pour une surface inclinée d’un
angle égal à la latitude et orientée vers le Sud.
Le gisement annuel solaire varie de 1 100 kWh/m²/an en région Nord,
à 1 700 kWh/m²/an en région Sud.
Avec une ressource moyenne de 1 300 kWh/m²/an, l’énergie solaire
est utilisable partout en France.

Avant de commencer… 23
D Carte du gisement solaire
en France

Quelques conseils préalables


avant de réaliser un projet solaire
Avant de se lancer dans une installation solaire, il est nécessaire de
faire une étude d’opportunité, qui doit vérifier que votre habitation
se prête bien à ce type de projet.
Il faudra s’assurer :
Š de l’existence d’une surface de toiture suffisante, bien orientée et
dégagée,
Š qu’iln’y a pas de contraintes réglementaire, urbanistique et archi-
tecturale particulières.
Le code de l’urbanisme (article R. 421-17) soumet à déclaration pré-
alable les travaux ayant pour effet de modifier l’aspect extérieur d’un

24
bâtiment existant. L’installation de panneaux solaires sur un toit de
maison entraîne une modification de l’aspect extérieur, elle est donc
soumise au régime de déclaration préalable. Ce régime de déclara-
tion préalable permet d’effectuer les travaux sauf si l’administration
s’y oppose de manière formelle. Néanmoins, les travaux autorisés au
titre des règles d’urbanisme doivent, le cas échéant, satisfaire aux
prescriptions relevant d’autres législations. Ainsi, le fait que cette ins-
tallation s’opère dans un périmètre de protection d’un monument
historique n’a pas d’incidence sur le type d’autorisation. Cependant,
en ce cas, la procédure d’instruction prévoit l’accord préalable de
l’architecte des Bâtiments de France.
Avant de vous lancer dans l’installation de panneaux solaires, vous
devez vous renseigner, pour ne pas enfreindre les lois, auprès de :
Š Votre mairie : votre commune peut exiger le respect de certains
aspects architecturaux particuliers (couleurs, matériaux, toits, etc.),
ce qui vous obligera à adapter votre choix d’installation. Le Plan
local d’urbanisme (PLU) précise les contraintes pour la pose de
panneaux solaires, selon les contraintes locales.
Š Votre copropriété : si vous souhaitez installer des panneaux dans
un immeuble, vous devez demander l’accord de l’assemblée géné-
rale des copropriétaires.
Š La Direction départementale des territoires (DDT) : elle vous
expliquera comment suivre le Plan local d’urbanisme (PLU), qui fixe
les règles d’utilisation des sols et d’aspect extérieur des bâtiments.
Dans tous les cas :
Š s’il
s’agit d’une construction neuve, vous devez mentionner la
pose des panneaux solaires dans votre permis de construire,
Š siles travaux concernent un bâtiment existant, une déclaration
de travaux ou d’autorisation sera nécessaire.
Une fois le projet décidé, il faudra faire appel à des professionnels
pour le valider et vous faire des propositions techniques et financières.
Il est recommandé à ce stade de faire faire des devis par plusieurs pro-
fessionnels. Avant de faire votre choix, prenez connaissance des avis
d’autres utilisateurs qui ont fait appel à ces solutions. Les espaces
Info → Énergie peuvent vous conseiller et vous orienter vers les pro-
fessionnels de la filière. Un projet réussi dépendra de la compétence
du professionnel. Si le projet concerne une installation importante ou

Avant de commencer… 25
complexe, il est recommandé de faire valider ces propositions par un
bureau d’études qui pourra de plus suivre la réalisation des travaux.
Espace Toute intervention dans le bâtiment et en particulier sur les toitures
Info → Énergie et les réseaux électriques est soumise à des normes qui encadrent les
L’Espace Info → Énergie a travaux et imposent des exigences sur la qualité de mise en œuvre.
pour mission de délivrer une
information de qualité et
Il faudra donc veiller à ce que l’installateur dispose des qualifications
conseiller gratuitement le grand nécessaires, notamment :
public sur les réflexes simples Š QualiPV et/ou Qualisol pour le solaire (voir annexe) ;
à adopter et les solutions à
mettre en œuvre afin de réduire Š Qualitoit ou Qualibat pour intervenir sur les toits.
sa consommation d’énergie et
de contribuer à la réduction des
émissions de gaz à effet de serre.

26
Le solaire
L’énergie solaire thermique est la transformation du rayonne-
ment solaire en énergie thermique.
En France métropolitaine, pour l’habitat individuel ou col-
lectif, il est possible d’utiliser cette énergie abondante et iné-
puisable, soit pour la fourniture d’eau chaude sanitaire, soit
pour le chauffage.
Pour bénéficier de cette énergie et la rendre utilisable pour
nos besoins, on utilise des capteurs où circule un fluide calo-
porteur réchauffé par le rayonnement solaire. L’énergie ainsi
récupérée est utilisée directement ou transite par un ballon
de stockage. Compte tenu de l’intermittence du rayonnement
thermique
à la fois journalière et saisonnière, un système d’appoint est
toujours nécessaire. La conception et plus particulièrement le
dimensionnement doivent être étudiés avec soin pour éviter
toutes contre-performances énergétique et économique.
Pour les nouvelles constructions, l’objectif est d’aboutir
rapidement à un concept de « maison à énergie positive ».
La conception devra intégrer une architecture bénéficiant au
maximum des apports solaires (orientation, disposition des
pièces et des parois vitrées, isolation, inertie…) et l’instal-
lation de capteurs solaires thermiques et photovoltaïques
pour la production d’électricité.
30
Les différentes
technologies
de capteurs
solaires
Les capteurs solaires
sont conçus pour
récupérer l’énergie
du rayonnement solaire
et doivent être adaptés
à l’usage souhaité.

Les différentes technologies de capteurs solaires 31


On distingue généralement trois types de capteurs : les capteurs plans
vitrés, les capteurs non vitrés (moquette, pavé de verre, etc.), et les
capteurs sous vide.

Caractéristiques générales
Un capteur solaire thermique doit avant tout avoir :
Š un bon rendement de conversion de l’énergie solaire en chaleur,
Š une bonne résistance aux agressions extérieures (poussières, neige,
grêle, vent…),
Š une bonne résistance aux températures élevées et basses,
Š un maintien des performances dans le temps (durée de vie de 20
à 30 ans),
Š une facilité de montage.
Ces caractéristiques sont celles exigées par les normes en vigueur et
par les certifications correspondantes.

Les capteurs plans vitrés


„ Principaux constituants
Les principaux éléments constituants un capteur plan sont :
Š un coffre, parfois désigné sous les termes de coque ou boîtier,
Š une plaque absorbante ou absorbeur,
Š un circuit de fluide caloporteur sous l’absorbeur,
Š un isolant thermique sur la face arrière,
Š un vitrage.

32
J Capteurs plans vitrés

Le vitrage au-dessus de l’absorbeur a plusieurs fonctions :


Š une fonction d’isolation en limitant les pertes thermiques par
convection de l’air extérieur,
Š la création de l’effet de serre en bloquant le rayonnement infra-
rouge émis par la surface absorbante.
L’espace entre la couverture transparente et l’absorbeur se situe dans
une fourchette de 25 à 40 mm. Un espace plus important favoriserait
les pertes thermiques par effet de convection.

La couverture généralement utilisée est le verre trempé à faible


teneur en oxyde de fer, d’une épaisseur de 3 à 5 mm.
La couverture transparente est caractérisée par un facteur de trans-
mission solaire qui se situe entre 85 et 92 % du rayonnement incident.

L’absorbeur capte le rayonnement solaire qu’il transforme en chaleur


et transfère cette dernière vers un fluide caloporteur (en général de
l’eau glycolée) qui circule dans une canalisation. L’absorbeur est en
général métallique (cuivre ou aluminium) et recouvert d’une couche de
peinture mate et foncée caractérisée par son coefficient d’absorption.
La chaleur évacuée par le fluide caloporteur s’échauffe en circulant
dans des tubes du capteur. Pour éviter les risques de gel, le fluide
caloporteur est généralement un mélange d’eau et de glycol. La cha-
leur est transmise au ballon de stockage grâce à un échangeur ther-
mique (serpentin).

Le ballon de stockage est une cuve métallique bien isolée consti-


tuant la réserve d’eau chaude sanitaire. L’eau chaude sanitaire

Les différentes technologies de capteurs solaires 33


soutirée est remplacée immédiatement par la même quantité d’eau
froide du réseau réchauffée à son tour par le liquide caloporteur du
circuit primaire.
L’air peut également être utilisé, il a l’avantage de ne pas avoir de pro-
blème de gel en hiver ou d’ébullition en été. L’air n’est pas adapté pour
le chauffage de l’ECS mais seulement pour le chauffage des locaux.

Le coffre être constitué d’un acier revêtu d’un alliage d’aluminium-


zinc, d’aluminium ou d’un matériau composite.

L’arrière du capteur nécessite d’être isolé par une ou plusieurs couches


d’isolant, polystyrène, mousse de polyuréthane, d’épaisseur de l’ordre
de 5 cm.

D Schéma de fonctionnement
d’un chauffe-eau solaire
thermique

34
Les capteurs non vitrés
Également appelé « capteur moquette », ce capteur consiste en un
réseau de tubes noirs, généralement en matière plastique souple de
type élastomère, l’EPDM (éthylène propylène diène monomère). Il est
utilisé pour des eaux ne nécessitant pas une température supérieure
à 30 °C – l’eau d’une piscine par exemple. Les capteurs peuvent se
raccorder directement sur le circuit de filtration. Ils sont posés soit à
même le sol, soit sur un toit à proximité de la piscine. Ils sont ainsi
directement irrigués par l’eau du bassin.
Le rendement du capteur moquette est très bon pour produire des
températures proches de la température de l’air ambiant. Ce type de
capteur permet d’élever la température de 5 °C en moyenne en com-
paraison à une même piscine non chauffée.

J Schéma d’installation
de capteurs moquettes
pour une piscine

J Moquette solaire
pour chauffer l’eau
d’une piscine

Les différentes technologies de capteurs solaires 35


„ Les capteurs en pavé de verre
Ces capteurs sont constitués de plaques de polycarbonate alvéo-
laire dans lesquelles circule l’eau de la piscine. Ces capteurs peu-
vent être intégrés dans une terrasse ou dans la pelouse de votre
jardin dans une partie ensoleillée. Le polycarbonate est un produit
à la fois résistant mécaniquement et chimiquement (sel, chlore,
etc.).

D Principe d’un capteur


pavé de verre

Les capteurs solaires sous vide


„ Tubes sous vide à flux direct
Un capteur solaire sous vide est constitué d’une série de tubes de
verre dans lesquels passe un tube collecteur de chaleur. La paroi des
tubes est double, comme celle d’une bouteille thermos, et on y fait le
vide afin de limiter les pertes thermiques par convection.
L’effet thermos obtenu permet d’obtenir un meilleur rendement.
Les capteurs sous vide ont un coefficient de l’ordre de 1 ; ils per-
dent environ 4 fois moins de puissance par convection et conduc-
tion qu’un capteur plan dans les mêmes conditions de température
extérieure.
Ces capteurs permettent en outre d’avoir des températures plus éle-
vées que les capteurs plans.

36
G Différents capteurs en pavés de verre

Source : Bonvarlet

Les différentes technologies de capteurs solaires 37


D Principe du capteur
sous vide à flux direct

G Principe du capteur sous vide


à caloduc „ Tubes sous vide à caloduc
Dans les tubes sous vide à caloduc, le tube de l’absorbeur contient une
petite quantité de liquide (fluide organique, alcool…). Sous l’action du
rayonnement solaire, le liquide se vaporise dans le tube, la vapeur
monte en haut du tube où elle se condense au contact de l’échangeur
et transfert la chaleur au fluide caloporteur.
Les tubes doivent impérativement être inclinés. Le principal avantage
d’un système à caloduc en regard du précédant est de pouvoir remplacer
un tube défectueux sans avoir à démonter l’ensemble du capteur.
D’un point de vue thermique, les capteurs sous vide ont l’avantage de
pouvoir fournir des températures élevées (au-delà de 100 °C) et de
monter en température rapidement. Ils présentent un meilleur rende-
ment, notamment du fait d’un coefficient k plus faible que pour les
capteurs plans.
Bien qu’ils soient plus chers à l’achat, leur domaine d’application est
plus large, notamment grâce à leur possibilité de produire du froid par
absorption.

G Le rayonnement solaire Le rendement des différents types


capté et perdu
de capteurs
Les capteurs vitrés sont caractérisés par :
Š leurs pertes optiques ;
Š leurs pertes thermiques.
Ces pertes permettent par ailleurs de calculer le rendement global du
capteur, pour une situation de fonctionnement donnée.
Les pertes optiques
En premier lieu, les capteurs sont caractérisés par leur rendement optique.

38
Le rendement optique du capteur représente le pourcentage de la puis- G Les pertes optiques
sance radiative du soleil qui sera réellement absorbée par le capteur.
Les pertes thermiques
Lorsque le fluide caloporteur qui circule dans le capteur s’échauffe,
une partie de la chaleur reçue est perdue par convection et par rayon-
nement vers l’extérieur.

Le rendement global d’un capteur est défini par la formule :


Pertes optiques - Pertes thermiques × (Tmf - Text)
Rendement global =
Rayonnement solaire
Le rayonnement solaire est à exprimer en W/m². Tmf est la température
moyenne du fluide dans le capteur (en °C), et Text est la température
ambiante extérieure (en °C).
Pour une puissance de rayonnement solaire donnée, le rendement
varie en fonction de la différence de température entre le fluide dans
les capteurs et la température ambiante.
Les différents types de capteurs ont des comportements très différents
et s’emploient chacun dans des applications précises. Le graphique ci-
après permet d’observer leurs caractéristiques de base.

J Rendement des différents


capteurs

Les différentes technologies de capteurs solaires 39


Il met en évidence l’influence sur le rendement de la différence de
température entre le capteur et le milieu ambiant (Tmf – Text) pour
chaque type de capteur évoqué plus haut et pour deux valeurs
d’ensoleillement de 400 et 1 000 W/m².
On peut noter que le capteur sous vide ne présente d’intérêt que
lorsque l’écart de température est important pendant une bonne
partie de l’année ; c’est le cas notamment dans les pays au climat
plus rigoureux (pays du nord de l’Europe). On constate par contre que
son rendement se dégrade moins vite qu’un capteur plan lors d’une
chute de l’ensoleillement.
Pour une différence de température de 60 °C la chute de rende-
ment d’un capteur plan entre un ensoleillement à 1 000 W/m² et
400 W/ m² sera de 57 %, alors que dans les mêmes conditions, la
chute pour des capteurs sous vide sera de 12 %.

D Gros plan sur des capteurs


sous vide pour une habitation
collective

40
42
La production
d’eau chaude
sanitaire
Chez les particuliers, l’eau
chaude sanitaire (ECS)
peut être produite par
un système de chauffe-
eau solaire individuel
(CESI).

La production d’eau chaude sanitaire 43


Le système de production d’ECS solaire est généralement constitué de
capteurs solaires, d’un ballon de stockage, d’un dispositif d’appoint, et d’un
système de circulation et de régulation. Dans certains cas particuliers, il est
possible de s’affranchir du système de circulation et du dispositif d’appoint.

Les différents systèmes de CESI


Quatre types d’installations de chauffe-eau solaire individuel sont
couramment installés en France métropolitaine :
Š le chauffe-eau thermosiphon monobloc ;
Š le chauffe-eau thermosiphon à éléments séparés ;
Š le chauffe-eau à circulation forcée ;
Š l’autostockeur.
Nous allons détailler chacune de ces installations.

Chauffe-eau
Chauffe-eau Chauffe-eau
thermosiphon Autostockeur
thermosiphon monobloc à circulation forcée
à éléments séparés

„ Chauffe-eau thermosiphon monobloc


La particularité de ce CESI est que les capteurs et le ballon sont
solidaires, tous deux situés sur le même châssis à l’extérieur. L’eau
réchauffée par les capteurs (moins dense) monte naturellement vers
le ballon de stockage situé au-dessus.

44
Il n’y a donc pas besoin de pompes de circulation, donc d’électri-
cité pour fonctionner. Le ballon placé à l’extérieur est soumis à des
pertes thermiques plus importantes en période froide que les autres
systèmes. Ce système est plutôt adapté aux régions très ensoleillées
ou pour une maison secondaire pendant la période estivale.

Ce système a pour avantage d’être simple dans sa conception, et il est


autorégulé. Il en résulte un risque de panne particulièrement faible.
Son poids peut être un facteur limitant pour une pose en toiture.
Sa mise en œuvre et son entretien restent relativement faciles.

La production d’eau chaude sanitaire 45


D Principe du chauffe-eau
thermosiphon monobloc

D Principe du chauffe-eau
thermosiphon à éléments
séparés

46
„ Chauffe-eau thermosiphon
à éléments séparés
Ce type de chauffe-eau fonctionne selon le même principe que le
monobloc. Le ballon est placé à l’intérieur du bâtiment, ce qui limite
les pertes thermiques lorsque la température extérieure est basse. Lors
de la mise en œuvre, il faut bien respecter le dénivelé capteurs/ballon.

„ Installation solaire thermique


à circulation forcée
C’est ce type d’installation qui est le plus utilisé aujourd’hui en
France. Elle se compose de capteurs solaires plans ou sous vide, situés
généralement sur la toiture ou en terrasse, et d’un ballon de stockage
pour l’eau chaude avec échangeur. Les différents éléments sont reliés
par des canalisations isolées thermiquement. Le liquide caloporteur
circulant entre les capteurs et l’échangeur (qui peut être soit intégré
au ballon soit situé à l’extérieur du ballon) est mis en mouvement
par une pompe (circulateur), pilotée par un système de régulation. La
circulation du liquide entre les capteurs et l’échangeur se fait lorsque
la différence de température entre le bas du ballon et les capteurs est
supérieure à un seuil de 6 à 9 °C.
Le fluide caloporteur est généralement de l’eau glycolée pour pouvoir
éviter le gel.

J Principe du chauffe-eau
à circulation forcée

L’installation peut être vidangeable automatiquement à l’arrêt de la


pompe, dans ce cas, le système présente le double avantage de fonc-

La production d’eau chaude sanitaire 47


tionner sans antigel et d’éviter les surchauffes en l’absence d’appel.
Lorsque le système ne peut capter d’énergie, les capteurs et les
tuyauteries sont vidés et la pompe arrêtée. Le fluide caloporteur est
alors recueilli dans un ballon. Le ballon de stockage ou accumulateur
est indispensable pour maintenir l’eau en température avant qu’elle
soit utilisée. Son dimensionnement doit être optimisé en fonction des
besoins, et une bonne isolation thermique est indispensable.

„ Autostockeur
Dans les zones géographiques à fort ensoleillement, notamment dans
les DOM, on utilise l’autostockeur solaire.
L’autostockeur solaire est une installation dans laquelle les fonctions
de captage et de stockage sont assurées par le même élément. Il est
constitué d’un réservoir cylindrique en acier inoxydable recouvert
d’un revêtement sélectif. Le réservoir est placé à l’intérieur d’un coffre
isolé et fermé par un vitrage simple.
Ce type de chauffe-eau est utilisé dans les pays à fort taux d’enso-
leillement. En France métropolitaine, leur utilisation est difficilement
envisageable. Leur emploi est plutôt limité aux DOM : Martinique,
Guadeloupe, Réunion.

Les systèmes d’appoint


Compte tenu des aléas du climat, le soleil ne pourra pas couvrir la
totalité des besoins en toutes circonstances, mais une part assez
importante, entre 50 et 80 % des besoins annuels. Une énergie
d’appoint est donc nécessaire pour palier au manque de soleil ou pour
satisfaire des besoins occasionnels plus importants.
Plusieurs configurations d’appoint peuvent être mises en place.

„ Ballon solaire biénergie avec appoint


intégré par échangeur ou résistance
électrique
On utilise un ballon multi-énergie (solaire/électrique par exemple) où
l’appoint chauffe uniquement la partie haute du ballon : on dit alors
que l’appoint est intégré au ballon solaire. Cette solution est un peu
moins coûteuse et réduit l’encombrement, mais son efficacité est un
peu moins bonne que lorsque l’appoint est séparé.

48
G Principe de l’échangeur d’appoint intégré au ballon solaire

„ Ballon en série avec un ballon d’appoint


(échangeur ou résistance électrique)
Cette solution nécessite deux ballons d’eau chaude : le premier
alimenté par les capteurs solaires, le second en série chauffé par
l’appoint. Ce deuxième ballon peut être un ballon existant (électrique
ou avec échangeur hydraulique raccordé à une chaudière à bois, au
gaz ou au fuel).

G Principe de l’échangeur d’appoint séparé

La production d’eau chaude sanitaire 49


„ Ballon solaire en série avec un appoint
séparé par chaudière
L’appoint d’eau chaude est assuré par une chaudière à gaz instan-
tanée, dont la puissance devra être modulable pour obtenir la tempé-
rature souhaitée.

G Principe de l’appoint séparé par chaudière

Les équipements annexes du CESI


G Circulateur „ Le circulateur
La circulation du fluide caloporteur peut être naturelle ou forcée. Dans
le second cas, on installe une petite pompe électrique qui assure la
circulation du liquide caloporteur qui est piloté en fonction de la diffé-
rence de température entre la sonde du capteur. Le débit circulant est
de l’ordre de 50 litres par heure et par m² de capteur. Le choix d’un
circulateur se fera en fonction des pertes de charge du circuit primaire,
qui sont fonction du diamètre et de la longueur des tuyauteries.

„ Le système de régulation
La régulation d’un CESI consiste à déclencher le fonctionnement du
circulateur en comparant la température à la sortie des capteurs et la
température dans le bas du ballon de stockage.
Si la température dans le capteur (T2) est supérieure à la température
du bas du ballon (T1), le circulateur est activé et permet ainsi le trans-
fert de l’énergie vers le ballon.
Lorsque la température des capteurs et celle du bas du stockage sont
proches, le circulateur s’arrête.

50
De même, le circulateur reste à l’arrêt tant que la température du
ballon est supérieure à celle des capteurs.
Un différentiel d’enclenchement et de déclenchement de quelques
degrés permet de limiter le nombre de démarrage et d’arrêt du circu-
lateur. La différence de température pour démarrer le circulateur est
de l’ordre de 6 à 9 °C et de 1 à 3 °C pour l’arrêter.
La mise en service de la fourniture d’énergie d’appoint doit être éga-
lement intégrée au dispositif, et doit tenir compte des spécificités du
système adopté.

J Principe du système
de régulation

„ Les tuyauteries

La production d’eau chaude sanitaire 51


G Valeur de la température Les canalisations qui relient les capteurs au ballon peuvent être en
de gel en fonction du taux cuivre ou en acier. Il est conseillé d’avoir le même matériau sur toute
de monopropylène glycol la longueur du circuit.
dans le liquide caloporteur
Les diamètres généralement utilisés pour un CESI sont de 12 à 14 mm.
Les tuyauteries doivent être bien isolées. Les parties extérieures
nécessitent d’être bien protégées des effets du temps, notamment
des UV. L’ensemble des tuyauteries du circuit primaire (même celles
qui remontent vers les capteurs avec une eau moins chaude) doit être
isolé sur toute sa longueur.
Le fluide circulant entre les capteurs et le ballon doit être protégé
contre le gel, il doit avoir une qualité alimentaire. On utilise de
manière générale du monopropylène glycol qui peut être livré prêt à
l’emploi (déjà dilué), ce qui évite des erreurs de dosage. Le graphique
ci-contre indique les niveaux de protection en fonction du pourcen-
tage d’antigel.

„ Échangeurs
Ces équipements ont un double rôle :
Š transférer l’énergie solaire vers l’eau sanitaire dans le ballon,
Š isoler le circuit primaire qui contient le fluide caloporteur du circuit
véhiculant l’eau chaude sanitaire.
Il existe deux types d’échangeurs, les échangeurs immergés et les
échangeurs externes, généralement à plaques.
G Échangeur immergé et échangeur externe à plaque

52
„ Comptage d’énergie
Il n’est pas obligatoire, mais peut être utile pour une bonne gestion
de l’installation. Il nécessite la prise de mesure de deux tempéra-
tures et d’un débit volumétrique. Il permet de calculer les économies
d’énergie réalisées et, si le cas se présente, de détecter rapidement
un dysfonctionnement de l’installation. De plus, le compteur d’eau
permet de connaître précisément la consommation d’eau chaude.

„ Systèmes de protection
Il existe un certain nombre d’appareillages nécessaires au bon fonc-
tionnement et à la sécurité d’une installation solaire :
Š vase d’expansion : il absorbe la dilatation du fluide caloporteur
et l’augmentation de la pression quelle que soit la température du
circuit primaire,
Š soupape de sécurité : équipement obligatoire pour faire face a
d’éventuelles surpressions. Elle est en général tarée entre 3 et 6 bar,
Š manomètre : organe de contrôle du niveau de pression dans le cir-
cuit. La pression doit être contrôlée régulièrement, ce qui permet
de prévenir certains dysfonctionnements. Il doit être placé de
manière à être consulté facilement,
Š purgeur d’air : à placer au point haut de l’installation. Il évacue
automatiquement l’air que contient le circuit dans les phases de
remplissage et de démarrage,
Š clapet anti-retour : dans un CESI à circulation forcée, il s’oppose à
une circulation par thermosiphon lorsque le ballon est plus chaud
que les capteurs (la nuit par exemple).

Les installations solaires


collectives
L’utilisation de l’énergie solaire pour la fourniture d’eau chaude sanitaire
n’est pas réservée uniquement aux maisons individuelles. De nombreux
bâtiments, immeubles d’habitation, hôpitaux, hôtels, etc. peuvent, sous
certaines conditions, satisfaire leurs besoins d’ECS à partir du solaire.
Pour le dimensionnement de l’installation solaire, la démarche est
globalement identique à celle de l’implantation d’un CESI.

La production d’eau chaude sanitaire 53


Š La première phase consiste à bien évaluer les besoins non seulement
en volume, mais également dans le temps (journée, semaine, saison…).
Š Les conditions architecturales du bâtiment et son environnement
doivent présenter des caractéristiques compatibles à une bonne
captation de l’énergie solaire.
Š Les capteurs nécessaires doivent pouvoir être disposés soit en toi-
ture, soit sur le sol :

G Implantation en terrasse ƒ en toiture terrasse, les capteurs sont disposés sur des supports
et sur sol (talus) inclinés en rangées, suffisamment écartées pour qu’elles ne se
fassent pas mutuellement de l’ombre,
ƒ en toiture inclinée, les capteurs peuvent être intégrés ou placés
en surimposition, dans la mesure ou l’orientation et l’inclinaison
sont acceptables (orientation sud voire sud est ou sud ouest),
ƒ dans certains cas où l’implantation en toiture est impossible, les
capteurs peuvent être disposés au sol sur un talus.
Dans tous les cas, il faudra essayer de limiter la distance entre le
ballon de stockage et les capteurs.
Il existe différents schémas de principe pour la production d’eau
chaude solaire collective.
La production peut être assurée soit de façon collective avec un
appoint centralisé et une répartition de l’eau chaude au niveau de
chaque point de consommation, soit produite de façon décentralisée
tant au niveau du dispositif solaire que de l’appoint.

54
Les schémas avec appoint individualisé sont plutôt utilisés pour les
bâtiments résidentiels.

„ Les différents systèmes


Production centralisée
Dans ce système de production d’ECS collective, on utilise un
échangeur à plaques entre les capteurs et le ballon solaire. L’eau
préchauffée par le solaire est stockée dans le ballon solaire puis
transférée dans le ballon d’appoint. La température de consigne (50
à 60 °C) est assurée dans ce dernier ballon, équipé soit d’une résis-
tance électrique soit d’un échangeur de chaleur alimenté par une
chaudière.
Production décentralisée
Il existe deux schémas d’installation possibles :
Š Chaque utilisateur est équipé d’un ballon d’ECS avec son appoint
intégré. Ces ballons sont alimentés à partir d’un ou de plusieurs
ballons solaires.

La production d’eau chaude sanitaire 55


Š Chaque utilisateur est équipé d’un ballon de stockage solaire,
directement derrière l’échangeur sans stockage centralisé inter-
médiaire. L’appoint est intégré au ballon individuel (électrique ou
hydraulique).

G Schéma de principe de la production centralisée

G Schéma de principe de la production décentralisée avec appoint individuel

56
G Schéma de principe de stockage individualisé avec appoint intégré

La production d’eau chaude sanitaire 57


D Points forts et points Atouts Inconvénients
faibles des deux
• Nécessité d’un local
systèmes collectifs
• Solution bien adaptée de stockage adapté
dans les cas
d’une installation • Répartition
d’ECS collective déjà et recouvrement
existante des charges d’eau
et d’énergie
• Stockage de l’ECS par le gestionnaire
centralisé, libérant (sauf dans le cas
Solaire
de l’espace dans particulier de la vente
collectif
les logements d’énergie répartie)
centralisé
(placards)
• Nécessité
• Gestion centralisée d’une boucle
de l’appoint de distribution d’ECS
(maintien
• Mesures en température,
de performances isolation du circuit,
facilitées dispositifs anti-
brûlures)
• Individualisation • Espace requis
(répartition dans les logements
et recouvrement) des pour les chauffe-eau
charges d’énergie et individuels
Solaire d’eau liées
à la production d’ECS • Nécessité
collectif
d’une procédure
individualisé • Gestion individuelle de d’équilibrage
l’appoint hydraulique rigoureuse
• Pas de boucle • Surcoût
de distribution d’ECS d’investissement

„ L’étude de faisabilité
La réalisation d’une opération solaire collective passe obligatoirement
par une étude de faisabilité (ou prédiagnostic solaire). Cette étude
doit être réalisée par un bureau d’études indépendant possédant
toutes les qualifications requises pour ce type de réalisation, l’objectif
étant de permettre au maître d’ouvrage de juger de l’opportunité de
s’engager à réaliser l’investissement en fonction des critères qu’il se
sera fixés. Les critères et motivations peuvent être à la fois écono-
miques, environnementaux et énergétiques.

58
Évaluation des besoins
La première étape consiste à bien évaluer les besoins d’eau chaude
(volumes et répartition temporelle). Pour les bâtiments existants, les
relevés disponibles permettent d’évaluer ces besoins.
Pour des projets neufs, il est possible d’évaluer les consommations à
partir de ratios comme ceux donnés à titre indicatif et figurant dans
les tableaux ci-dessous :
Nombre
1 2 3 4 5
de pièces
Consommation
d’ECS à 60 °C 40 55 75 95 125
en litres par jour

Avec des variations saisonnières suivantes :


Mois Jan. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.
Coefficient 1,15 1,10 1,05 1,10 1,03 1,02 0,91 0,77 0,92 0,95 1,03 1,07

(source : méthode ESIM)


Éléments de prédimensionnement de l’installation solaire
L’objectif est d’effectuer un prédimensionnement rapide de l’instal-
lation sur la base des critères de décision choisis et des contraintes.
Cette phase doit permettre de tester différentes configurations du
point de vue énergétique, environnemental et économique. Parmi les
éléments à prendre en considération :
Š la surface maximale disponible et les contraintes pour l’implanta-
tion des capteurs,
Š les type, performance et surface des capteurs,
Š le taux de couverture solaire annuel (en %) : de 40 à 60 %,
Š le taux de couverture solaire au mois le plus chaud : 90 % maximum,
Š l’emplacement disponible pour le ou les ballons de stockage,
Š l’impact environnemental.
Utilisation d’un logiciel de prédimensionnement d’une installa-
tion solaire
Il existe sur le marché un certain nombre de logiciels plus ou moins
élaborés qui permettent une meilleure définition des éléments d’une
installation et de ses performances.

La production d’eau chaude sanitaire 59


La méthode SOLO 2000 développée par le CSTB avec le soutien de
l’ADEME, permet de calculer la couverture solaire de l’eau chaude
Téléchargement sanitaire en fonction du lieu, des besoins, du type et du volume de
SOLO 2000 stockage, et de la surface de capteurs avec son inclinaison et l’orien-
La méthode est téléchargeable tation. Il permet de faire varier, mois après mois, les données relatives
gratuitement sur le site aux besoins d’eau chaude. La description technique des composants
du CSTB : utilise des grandeurs géométriques ou des paramètres tirés d’essais
http://software.cstb.fr/
normalisés. Ces données sont disponibles pour la plupart des produits
commercialisés.
Évaluation technico-économique
Une évaluation technico-économique doit permettre d’établir le degré
Critères de faisabilité de l’opération à partir de ratios économiques standards.
économiques Les éléments essentiels nécessaires à cette analyse sont :
Le temps de retour brut
Š le montant des investissements à réaliser pour la réalisation de
est le temps au bout duquel
la somme des économies l’installation solaire,
financières réalisées par Š les coûts annuels prévisionnels pour l’entretien, la maintenance et
la substitution de l’énergie solaire le suivi des performances des équipements solaires,
à l’énergie traditionnelle est égale
au montant des investissements. Š le bilan énergétique (énergie substituée, énergie d’appoint et
Il s’exprime énergie consommée par les auxiliaires),
en années.
Le calcul en coût global
Š l’évaluation de la solution de référence (énergie, exploitation),
actualisé consiste à cumuler Š le temps de retour brut (ou net avec subvention),
et actualiser les montants
Š le coût global actualisé sur la durée de vie de l’installation.
des coûts et des recettes
sur une période donnée qui peut
correspondre à la durée de vie
de l’investissement. L’avantage
de ce calcul par rapport
au temps de retour est qu’il
permet d’intégrer des scénarios
de dérive des prix
et notamment celui de l’énergie.
Pour évaluer un projet solaire,
il est intéressant de comparer
son coût global à des solutions
alternatives.

60
G Chauffe-eau et son ballon pour un CESI
62
Choisir
et installer
un chauffe-
eau solaire
thermique
Bien dimensionner
son système permet
d’établir un coût
prévisionnel précis
de l’installation
et de sa maintenance.

Choisir et installer un chauffe-eau solaire thermique 63


Pour une habitation existante, le choix pour la mise en place d’un CESI
devra tenir compte des installations existantes : la production d’ECS
(mode, énergie, âge), et le système de chauffage (mode, énergie : gaz,
fioul, électricité, etc.).

Toutes les combinaisons ne sont pas judicieuses ni même possibles.


Par exemple, pour une habitation déjà équipée d’un ballon d’ECS
récent, qu’il soit électrique ou alimenté par une chaudière, celui-ci
pourra être conservé et servir d’appoint. Si le ballon est plus ancien
(supérieur à 10 ans), il pourra être supprimé et remplacé par un CESI
avec appoint intégré (électrique ou hydraulique). Pour le neuf, toutes
les possibilités sont offertes.
Un système solaire peut aussi dans certains cas être combiné avec
une pompe à chaleur. L’apport solaire est privilégié lors des jours
d’ensoleillement pour réchauffer le ballon. Lorsque l’ensoleillement
est insuffisant, les capteurs prélèvent l’énergie dans l’air ambiant et
sont reliés à une PAC qui se met en route pour assurer l’appoint.

Dimensionner son installation


„ Évaluer ses consommations d’eau chaude
La première étape consiste à réaliser une bonne évaluation de ses
besoins en volume d’eau chaude sanitaire.
La consommation d’ECS dans l’habitat dépend de nombreux para-
mètres liés aux habitudes de vie des habitants. Elle peut donc varier
de manière importante, et les recettes pour réduire la consommation
d’eau chaude existent (voir encadré).
Lorsqu’on ne dispose pas de données mesurées sur les consomma-
tions réelles d’eau chaude sanitaire, les besoins journaliers peuvent
être estimés sur la base des quantités d’eau nécessaires pour les
principaux usages.
Une consommation journalière de l’ordre de 35 à 50 litres par per-
sonne peut être une base indicative pour le dimensionnement de
l’installation. À noter qu’au-delà des usages classiques, il est possible

64
dans certains cas d’alimenter à partir d’eau chaude solaire certaines
machines à laver le linge ou la vaisselle. Il faudra dans ce cas bien
estimer la quantité d’eau chaude nécessaire pour ces équipements
(informations données par les constructeurs).
Quelques conseils pour limiter
la consommation d’eau
• Installer un mitigeur thermostatique équipé de deux commandes.
L’une règle le débit, l’autre la température que l’on fixe selon l’usage.
Recommandé pour la douche et la baignoire, il limite les risques de
brûlures et permet des économies d’eau et d’énergie.
• Installer la production d’eau chaude le plus près possible de son lieu
d’utilisation.
• Limiter la température autant que possible. Une température plus
basse limite les pertes énergétiques et la formation de tartre.
• Avec des économiseurs d’eau (mousseurs, douchette éco, réducteur de
pression, robinets à fermeture automatique…) on peut économiser de
20 à 50 % ses besoins d’ECS et ainsi réduire sa consommation d’eau.
• L’économiseur d’eau : appelé aussi mousseur, il s’adapte à tous
les robinets. Il réduit le débit de 16 à 8 litres minute et permet donc
d’économiser jusqu’à 50 % d’eau et d’énergie.
• Douchette éco : elle fonctionne par mélange d’air sous effet Venturi,
et permet jusqu’à 50 % d’économie d’énergie.

G Mousseur et douchette éco

G Répartition
de la consommation
énergétique pour un habitat
basse consommation

„ Évaluer ses consommations d’énergie


La consommation d’énergie pour l’eau chaude sanitaire devient le poste
le plus important dans les nouvelles constructions, avant le chauffage.
Le graphique ci-dessous représente la répartition des besoins énergé-
tiques d’un habitat (BBC) tel que le prévoit la réglementation
thermique 2012 sur la base de 50 kWh/m². On constate que l’ECS
représente la moitié des besoins d’énergie de la maison.

Choisir et installer un chauffe-eau solaire thermique 65


Le recours à des énergies renouvelables comme le solaire ou l’ECS
thermodynamique sera donc un passage obligé pour répondre aux
exigences fixées par le label BBC.

„ Fixer des valeurs limites


pour la température
La température de l’eau chaude sanitaire ne doit pas être trop chaude
pour éviter les risques de brûlures. La température ne doit pas dépasser
50 °C au point de puisage (robinet ou douche) pour la salle de bains
et 60 °C dans les autres pièces. En outre, à plus de 60 °C, des dépôts
de tartre peuvent se former et obstruer peu à peu les canalisations.
Pour se prémunir contre les proliférations de microorganismes
La légionellose (comme les légionelles), il est nécessaire de porter l’eau du ballon à
une température supérieure ou égale à 60 °C pendant 4 à 5 minutes.
C’est une maladie provoquée
par une famille de bactéries,
les légionelles, qui prolifèrent „ Déterminer les besoins énergétiques
dans l’eau entre 25 et 45 °C. pour produire l’ECS
Elles sont rapidement détruites
dans de l’eau à 60 °C. On peut déterminer les besoins énergétiques journaliers d’ECS, en
Elles peuvent se développer kWh/jour, par la relation :
dans les ballons Š Tc et Tf sont les températures moyennes respectives de l’eau
et les canalisations d’eau.
La transmission se fait surtout
chaude délivrée aux usagers et de l’eau froide du réseau,
par inhalation d’eau contaminée Š levolume journalier moyen d’ECS est exprimé en m3 (à mesurer
diffusée en aérosol. La maladie ou à évaluer),
se traduit par des infections
pulmonaires aiguës. Si vous Š 1,16 est la chaleur spécifique de l’eau (la quantité d’énergie néces-
n’avez pas tiré d’eau chaude saire pour élever la température d’1 m3 d’eau d’un degré est égale
d’un robinet depuis un certain à 1,16 kWh).
temps (retour de vacances),
laissez-la couler quelques Plus l’eau prélevée dans le réseau est froide, plus il faudra d’énergie
minutes avant de l’utiliser pour la porter à une température donnée. La température de l’eau
et ne prenez pas de douche froide dépend à la fois de la situation géographique et de la saison
immédiatement. (voir tableau ci-dessous).

D Tableau de la température mensuelle de l’eau du réseau


de quelques villes

66
moyenne
Latitude

Février

Juillet

Août
Mars

Avril

Sept
Janv

Nov
Juin

Déc
Oct
Mai
Bastia

42,55° 12 12 13 14 16 18 19 19 18 16 14 12 15,25
Nice

43,65° 12 12 13 14 16 18 19 19 18 16 14 12 15,25
Bordeaux

44,80° 8,9 9,3 11 12 14 15 16 16 15 13 11 9,2 12,53


Grenoble

45,40° 6,2 7,1 9,3 11 13 14 16 15 14 11 8,7 6,6 10,99


Lyon

45,70° 6,9 7,6 9,7 11 13 15 16 16 14 12 9,2 7,4 11,48


Brest

48,45° 8,5 8,4 9,5 10 11 13 13 14 13 11 9,9 8,9 10,85


Strasbourg

48,55° 5,3 5,8 7,7 9,5 11 13 14 14 12 9,8 7,5 5,8 9,62


(Le Bourget)
Paris

48,97° 7 7,4 9,1 11 13 14 15 15 13 11 8,9 7,5 10,99


Lille

50,55° 6,2 6,5 8,1 9,5 11 13 14 14 13 10 8,1 6,7 10,01

Choisir et installer un chauffe-eau solaire thermique 67


Pour obtenir la même température d’une quantité d’eau chaude
donnée, il faudra consommer 9 % d’énergie en plus à Paris qu’à Nice.

„ Dimensionner le ballon de stockage


Après avoir déterminé les besoins moyen d’ECS journalier, il convient
de définir le volume du ballon de stockage. Ce volume peut être défini
en intégrant un certain nombre de paramètres thermiques (tempé-
rature, isolation…) et économiques (coût). Un bon compromis pour
le volume d’un ballon biénergie (avec appoint intégré) est entre 1
et 1,5 fois le volume de la consommation journalière moyenne de
l’habitation.
Le surdimensionnement du volume de stockage solaire a tendance à
diminuer le taux de couverture solaire (voir ci-après). Il n’a pas seule-
ment pour effet d’augmenter les pertes, il entraîne aussi des consom-
mations d’appoint supplémentaires.
Une bonne isolation du ballon est nécessaire pour une bonne
performance du système, l’épaisseur de l’isolant doit être au
minimum de 10 cm. Il faudra également tenir compte de l’encombre-
ment et des contraintes du local où il sera installé. On installera de
préférence un ballon vertical cylindrique plus favorable à la stratifi-
cation des températures. Enfin, il faudra veiller à la protection contre
les légionelles.

„ Taux de couverture des besoins


énergétiques
Le taux de couverture est la part des besoins annuels en énergie
apportée par les capteurs solaires. Au cours de l’année, les besoins en
énergie pour l’ECS varient : ils sont plus élevés en hiver qu’en été, où
la chaleur apportée par les capteurs peut être excédentaire. Compte
tenu du faible ensoleillement en hiver, il n’est pas possible d’assurer
la totalité des besoins d’ECS sur l’année.
Un dimensionnement optimal du système consiste à installer une
surface de capteurs permettant d’assurer une couverture légèrement
inférieure à 100 % des besoins pendant les mois d’été (juillet, août).
Pendant les autres mois de l’année, la fourniture d’énergie par les cap-
teurs solaires sera partielle et nécessitera la mise en œuvre d’un appoint.

68
J Taux de couverture
apporté par un système
solaire thermique

Le taux de couverture annuel reconnu comme optimum économique Calsol


se situe entre 40 et 70 % des besoins selon la situation géographique. Ce logiciel à vocation
Un surdimensionnement de la surface des capteurs générant une essentiellement pédagogique
a été développé par INES
production solaire supérieure aux besoins d’ECS en été peut cepen- Éducation pour permettre :
dant se concevoir dans le cas du chauffage d’une piscine par exemple. • d’effectuer des évaluations
simplifiées d’installations
utilisant l’énergie solaire,
„ Exemples de calcul • de fournir une estimation
À partir du modèle de calcul Calsol Ines, nous entrons les valeurs des avantages énergétiques,
économiques et
suivantes :
environnementaux de celles-ci,
Š Maison individuelle : 4 personnes • de comparer l’influence
des variations des paramètres
Š Consommation : 50 l/j/personne à 60 °C
principaux (ensoleillement,
Š Inclinaison du capteur : 45° surface des capteurs, montage
financier…)
(source INES)

Choisir et installer un chauffe-eau solaire thermique 69


Site n° 1 : Paris Le Bourget

Cas n° 1 : Surface des capteurs


de 4 m²

Volume d’ECS/j (litres) 200


Irradiation (kWh/m²) 1176
Tair moyenne (°C) 10,5
Teau moyenne (°C) 11
Besoins ECS (kWh) 4152
Apports solaires (kWh) 2174
Couverture (%) 52,4

Site n° 1 : Paris Le Bourget

Cas n° 2 : Surface des capteurs


de 8 m²

Volume d’ECS/j (litres) 200


Irradiation (kWh/m²) 1176
Tair moyenne (°C) 10,5
Teau moyenne (°C) 11
Besoins ECS (kWh) 4152
Apports solaires (kWh) 3077
Couverture (%) 74,1

70
Site n° 2 : Montpellier

Cas n° 3 : surface de capteurs


de 4 m²

Volume d’ECS/j (litres) 200


Irradiation (kWh/m²) 1639
Tair moyenne (°C) 13,9
Teau moyenne (°C) 14
Besoins ECS(kWh) 3898
Apports solaires (kWh) 2975
Couverture (%) 76,3

Site n° 2 : Montpellier

Cas n° 4 : surface de capteurs


de 2,4 m²

Volume d’ECS/j (litres) 200


Irradiation (kWh/m²) 1 639
Tair moyenne (°C) 13,9
Teau moyenne (°C) 14
Besoins ECS (kWh) 3 898
Apports solaires (kWh) 2 035
Couverture (%) 52,2

Sur ce site plus ensoleillé, on peut obtenir le même taux de couver-


ture qu’en région parisienne avec une surface 2,4 m² au lieu de 4 m².

Choisir et installer un chauffe-eau solaire thermique 71


Financer son installation
Le coût d’une installation solaire varie notamment en fonction de la
nature des équipements, des conditions d’installation des capteurs et
du ballon, et du type d’installation (lors d’une construction ou sur
maison existante).
L’investissement d’une installation solaire pour 4 m² de capteur équipé
d’un ballon de 200 à 300 litres varie entre 4 000 et 7 000 TTC pose
incluse. Des aides publiques directes ou indirectes sont actuellement
accordées aux particuliers : crédit d’impôt, aides complémentaires
accordées par certaines régions, départements ou communes, aides
Temps de retour de l’ANAH, prêts à taux zéro…

C’est le temps au bout duquel Le tableau ci-dessous donne des valeurs indicatives du temps de retour
la somme des économies sur investissement selon les 4 cas présentés dans le paragraphe précédent.
financières réalisées par la Hypothèses :
substitution de l’énergie solaire à
l’énergie traditionnelle est égale Š Coût de l’installation matériel et pose : 1 250 €/m²
au montant des investissements. Š Aide financière : crédit d’impôt de 45 % sur le matériel ;
Il s’exprime en années.
Des aides complémentaires Š énergie substituée : électricité.
peuvent être accordées dans de Les aides de l’État sont définies dans le cadre des lois de finances,
nombreuses régions.
publiées chaque année.

72
Temps de retour brut
Cas 1 : Paris 4 m² 14,1 ans
Cas 2 : Paris 8 m² 19,4 ans
Cas 3 : Montpellier 4 m² 10,3 ans
Cas 4 : Montpellier 2,4 m² 9,2 ans

Mettre en œuvre son installation


Š Les capteurs doivent être disposés de manière à capter le maximum
d’ensoleillement, donc être si possible orientés vers le Sud.
Š L’inclinaisonoptimale en France métropolitaine se situe autour de
30°. Le tableau ci-dessous indique la valeur du taux de couverture
pour un CESI installé en région parisienne (4 m² de capteurs, 4
personnes) en fonction des valeurs de l’inclinaison et de l’Azimut.

inclinaison du capteur
Orientation J Taux de couverture
du capteur horizontal d’un chauffe-eau solaire
30° 60° Vertical 90° individuel (en %)

Est 47,1 43,5 36,3 27,2
Sud-est 47,1 49,1 43,6 32,6
Sud 47,1 50,4 47,1 35,1
Sud-ouest 47,1 49,1 45,3 34,4
Ouest 47,1 44,9 38,7 29,5

Š Les capteurs peuvent être installés sur une toiture inclinée ou


sur un toit terrasse, voire sur le sol. Pour les capteurs posés au
sol, il faut s’assurer de l’absence de masques liés à la végétation
environnante. L’implantation en toiture des capteurs peut être en
surimposition ou intégrée. Un capteur est dit « intégré » lorsqu’il
assure les fonctions de clos et de couvert.
Š L’implantation sur une toiture à faible pente favorise légèrement la
couverture énergétique en période estivale (période ou la hauteur
du soleil est la plus haute).
Š L’implantation des capteurs sur une toiture doit être réalisée avec soin.
Il faut s’assurer que la structure portante est apte à supporter la charge
supplémentaire des capteurs. Les capteurs installés sur un toit terrasse
sont de plus soumis à l’action du vent, ils sont soit fixés, soit lestés.

Choisir et installer un chauffe-eau solaire thermique 73


G Capteur en surimposition et capteur intégré

Entretenir son installation


„ Les capteurs
La maintenance des panneaux solaires est réduite. La surface des
capteurs vitrés doit rester propre afin de préserver leur rendement.
Les capteurs peuvent être recouverts de poussières, de mousse, de
feuilles, de fientes d’oiseaux. Les précipitations peuvent éliminer une
partie des salissures mais certains dépôts doivent faire l’objet de
nettoyage. Un nettoyage à l’eau et à l’éponge une à deux fois par an
est recommandé. Selon l’accessibilité des capteurs, cette opération
de nettoyage peut être réalisée par le particulier ou par une société
spécialisée. Il faut également vérifier la bonne fixation des cap-
teurs et la présence éventuelle d’humidité sous le vitrage (défauts
d’étanchéité).

„ Les autres éléments


Les autres éléments du CESI demandent peu de maintenance si une
surveillance minimale de l’installation est réalisée par le propriétaire. Il
est néanmoins recommandé de faire intervenir un professionnel une
fois par an pour vérifier notamment les points suivants :
Š la pression dans le circuit primaire,
Š lesystème de régulation (seuils de déclenchement, affichage des
températures),

74
Š la densité et la qualité de l’antigel. Si un complément est néces-
saire, il faut le faire avec un fluide ayant les mêmes caractéristiques,
Š la formation de calcaire dans le ballon.
76
Se chauffer
grâce
au solaire
thermique
Les systèmes solaires
combinés et les systèmes
solaires thermiques
passifs ou bioclimatiques
permettent également
de chauffer sa maison.

Se chauffer grâce au solaire thermique 77


Les installations de capteurs solaires thermiques peuvent également être
utilisées pour le chauffage des habitations : on parle alors de « systèmes
solaires combinés ».

Le principe des systèmes solaires


combinés
Les systèmes solaires combinés sont des installations qui assurent en
même temps la production d’eau chaude sanitaire et le chauffage
des habitations. Ce type de système est bien adapté aux maisons
individuelles. Il est cependant plus simple à mettre en œuvre pour
de nouvelles constructions qui doivent être équipées de planchers
chauffants.
Compte tenu du décalage entre les besoins de chauffage et l’irradia-
tion solaire, l’adéquation ressource-besoin est plus difficile à réaliser
que pour un CESI.
En effet, c’est en général lorsqu’il y a le moins de soleil que les besoins
de chauffage se font le plus ressentir. Le graphique ci-après donne un
exemple des besoins de chauffage et l’apport solaire pour une habitation.

D Couverture solaire
des besoins de chauffage
et d’ESC

78
On note qu’une bonne partie du potentiel solaire n’est pas utilisée
l’été. Néanmoins, il est possible d’obtenir une bonne couverture
en mi-saison des besoins (ECS et chauffage), notamment dans les
régions ou les journées sont bien ensoleillées et les nuits relative-
ment fraîches. Il faut être très vigilant sur l’optimisation de ce type
d’installation, en trouvant le bon compromis entre le taux de couver-
ture solaire et le coût de l’installation.

Le système d’appoint
Pour l’aspect chauffage de ces installations, Il est nécessaire de pré-
voir un système de stockage d’énergie, ainsi qu’un système d’appoint,
devant assurer la totalité des besoins les jours les plus froids. Il ne
faut pas surdimensionner le système car le surplus d’énergie n’est
pas toujours utilisable l’été (sauf s’il existe des besoins particuliers,
comme le chauffage d’une piscine). Par ailleurs, une augmentation
de la surface conduit à une légère augmentation du taux de couver-
ture solaire, mais également à une augmentation du coût.
Le dimensionnement de l’installation et notamment la surface de cap-
teurs devront être déterminés en fonction des paramètres suivants :
Š lesbesoins à satisfaire : chauffage seul ou chauffage et eau chaude
sanitaire,
Š le système de stockage de l’énergie solaire,
Š les conditions météorologiques du site (ensoleillement, tempéra-
ture d’eau froide),
Š la surface disponible et les conditions pour l’implantation des
capteurs,
Š la nature des émetteurs de chauffage (planchers, radiateurs…).
Pour pallier à l’intermittence de l’énergie solaire, un dispositif de stoc-
kage est indispensable. Deux dispositifs peuvent être envisagés, ou
une combinaison des deux :
Š stocker l’énergie solaire directement dans le plancher chauffant
(dalle de sol appelée aussi Plancher solaire direct – PSD),
Š stocker l’énergie dans des ballons d’hydroaccumulation.
Dans le cas du stockage dans un ballon, pendant une journée enso-
leillée, l’excédant d’énergie solaire emmagasinée durant la journée est

Se chauffer grâce au solaire thermique 79


G Disposition des tubes dans déstockée la nuit en fonction des besoins. Le volume du ballon doit
la dalle et coupe de dalle être suffisamment important pour stocker l’énergie excédentaire.
à forte inertie
Dans le Plancher solaire direct, le fluide caloporteur, lorsque l’ensoleille-
ment est suffisant, est directement injecté dans le plancher, constitué
d’une dalle de béton dans laquelle sont noyés des tubes. La dalle chauf-
fante joue un double rôle, de stockage et d’émetteur de chaleur.
S’il n’y a pas de ballon tampon intermédiaire, le système gagne en rende-
ment. L’hiver, la majeure partie de l’énergie solaire est dirigée dans la dalle.
À la mi-saison, une partie va dans la dalle et le reste sert à préchauffer
l’eau chaude sanitaire. En été, toute l’énergie solaire sert à produire de
l’eau chaude sanitaire et l’excédant à chauffer une piscine si elle existe…

Quel que soit le système adopté, les émetteurs de chaleur devront


fonctionner à basse température (planchers chauffants, radiateurs de
grande surface, etc.). Il ne faut pas perdre de vue que le rendement

80
d’un système solaire quel qu’il soit sera d’autant meilleur que l’écart
de température entre les capteurs et le fluide distribué sera faible.
Pour éviter la surchauffe du fluide caloporteur en été, il est conseillé
de prévoir un système de vidange automatique.

G Principe d’une installation avec ECS et chauffage

Le dimensionnement
du chauffage solaire
Pour dimensionner de manière optimale un système de chauffage
solaire et compte tenu des nombreux paramètres à prendre en consi-
dération, une analyse technico-économique réalisée par un bureau
d’études compétant peut s’avérer judicieuse. La première démarche
consistera bien évidemment à évaluer les besoins de chauffage et sa
répartition dans le temps.
Il existe cependant des logiciels simples et gratuits qui permettent
de faire une première évaluation des principaux éléments à dimen-
sionner, comme SIMSOL ou CALSOL.

Se chauffer grâce au solaire thermique 81


Le logiciel CALSOL à vocation essentiellement pédagogique a été
développé par INES Éducation pour permettre :
Quelques valeurs Š d’effectuer des évaluations simplifiées d’installations utilisant
indicatives de G l’énergie solaire,
(W/m3.°C)
Š de fournir une estimation des avantages énergétiques, écono-
Maison existante mal isolée :
G > 1,5 miques et environnementaux de ces installations,
Maison existante avec isolation Š de comparer l’influence des variations des paramètres principaux
renforcée : (ensoleillement, surface des capteurs, coût…).
0,9 < G < 1,1
Maison neuve RT 2000 : Les résultats illustrés dans le tableau ci-dessous s’appliquent à une
G ~ 0,8 maison de 120 m² dont on fait varier sur un site donné, les besoins
Maison neuve BBC : de chauffage, et la surface des capteurs.
G ~ 0,5
Les besoins de chauffage sont caractérisés par le coefficient G : le
coefficient G est le coefficient de déperdition volumique d’un loge-
ment. Il est égal aux déperditions thermiques d’un logement pour un
degré d’écart de température entre l’intérieur et l’extérieur, divisées
par son volume habitable. Il s’exprime en W/m3.°C.
Ces graphiques mettent en évidence un certain nombre d’éléments qu’il
est bon de connaître avant de réaliser un système solaire combiné :
Š Un système solaire pour assurer uniquement le chauffage ne
présente que peu d’intérêt dans la mesure où les besoins de
G Variation de l’apport chauffage et apports solaires sont en décalage périodique.
solaire en fonction
de la surface des capteurs Les besoins d’ECS sont quant à eux quasiment constants toute
pour une maison de 120 m² l’année, et sont en général assurés par le solaire en totalité pen-
en région parisienne dant les 4 ou 5 mois les plus ensoleillés.
(G = 0,4) Š Pour les mêmes besoins thermiques, le doublement de la surface
de capteurs ne permet par de
doubler les apports solaires.
Par contre les investissements
sont quasiment proportionnels
à la surface de capteurs installés.
Il faudra être vigilant quant au
dimensionnement du système
pour éviter les surinvestissements.
Š Le taux de couverture solaire
sera d’autant plus élevé que la
maison sera isolée.

82
Se chauffer grâce au solaire thermique 83
G Exemples de dimensionnement :
Nord de la France – Maison individuelle de 120 m2 en région parisienne

Isolation moyenne G = 1
Besoins : 23 950 kWh/an en chauffage + ECS

Apport solaire : 4 610 kWh Apport solaire : 7 490 kWh


(capteurs de 10 m²) (capteurs de 20 m²)
Taux de couverture : 19 % Taux de couverture : 31,3 %

Isolation moyenne G = 0,4


Besoins : 12 070 kWh/an en chauffage + ECS

Apport solaire : 4 245 kWh Apport solaire : 6 311 kWh


(capteurs de 10 m²) (capteurs de 20 m²)
Taux de couverture : 35,2 % Taux de couverture : 52,3 %

84
G Exemples de dimensionnement :
Sud de la France – Maison individuelle de 120 m2 à Montpellier

Isolation moyenne G = 1
Besoins : 16 940 kWh/an en chauffage + ECS

Apport solaire : 5 785 kWh/an Apport solaire : 9 485 kWh/an


(capteurs de 10 m²) (capteurs de 20 m²)
Taux de couverture : 34 % Taux de couverture : 56 %

Isolation renforcée G = 0,4


Besoins : 9 115 kWh/an en chauffage + ECS

Apport solaire : 5,465 kWh/an Apport solaire : 7,745 kWh/an


(capteurs de 10 m²) (capteurs de 20 m²)
Taux de couverture : 60 % Taux de couverture : 85 %

Se chauffer grâce au solaire thermique 85


Le solaire thermique passif ou bioclimatique
Un habitat bioclimatique est un bâtiment dans lequel le chauffage et la climatisation sont réalisés
en tirant le meilleur parti du rayonnement solaire et de la circulation naturelle de l’air suivant les
moments de la journée et des saisons.
Sous nos latitudes en climat tempéré, pour réduire au maximum les besoins en énergie, il existe
deux grands principes :
Š en période froide, limiter les déperditions et favoriser les apports de chaleur gratuite,
Š en période chaude, se protéger des apports caloriques d’origine interne et externe.

En fonction du choix architectural d’une maison (volumes, orientation, enveloppe, matériaux, vitrages…)
une part plus ou moins importante des besoins de chauffage sera fournie uniquement par le solaire.
La forme du bâtiment a une importance car les déperditions sont proportionnelles à la surface
de l’enveloppe.
Pour récupérer le maximum d’énergie solaire l’hiver, il faut placer les parois vitrées sur la façade
sud où seront implantées préférentiellement les pièces à vivre, qui bénéficieront en plus d’un bon
d’éclairage naturel. Des volets permettront de limiter les déperditions la nuit et les apports solaires
pendant les journées très ensoleillées l’été. La construction d’une véranda favorise la captation de
l’énergie solaire l’hiver (effet de serre) et l’espace tampon créé accroît l’isolation de l’habitation.
Les murs à forte inertie thermique (briques pleines, béton…) permettent d’accumuler de la chaleur solaire
pendant le jour et de la restituer la nuit. Ce principe peut être amplifié par la mise en place d’un mur Trombe.
Si l’hiver, il faut tout mettre en œuvre pour récupérer le maximum d’énergie du soleil, il faut pou-
voir s’en protéger l’été pour éviter les surchauffes pendant les journées les plus ensoleillées. Des

G Les expositions sud et nord en hiver

86
dispositifs comme les casquettes, auvents, stores et volets extérieurs contribuent à améliorer le
confort d’été. Des plantations végétales bien disposées, par exemple des arbres à feuilles caduques
limitent l’ensoleillement de la façade Sud l’été et laissent passer le soleil l’hiver.
La mise en œuvre des principes présentés ci-dessus accompagnés d’une bonne isolation permet
dans certaines configurations de se dispenser de moyens de chauffage ou de se limiter à un insert
ou petit poêle à bois.
La construction d’une maison bioclimatique s’inscrit généralement dans une démarche HQE. La
performance énergétique est une cible majeure de la démarche, mais il ne faut pas oublier les
autres aspects, notamment ceux liés à l’intégration du bâtiment dans l’environnement et à la qua-
lité de vie des occupants (confort thermique, acoustique, qualité de l’air…).

Mur Trombe Démarche HQE


Le mur Trombe (du nom de son inventeur) La démarche HQE est un label qui permet
repose sur le principe de l’accumulation d’appliquer une politique environnementale
d’énergie. à la construction d’un bâtiment. Elle vise à
Il se compose d’une paroi vitrée derrière laquelle obtenir des bâtiments confortables, sains et
se situe un mur de briques ou de béton orienté plus respectueux de l’environnement que les
au sud. bâtiments de la même génération.
Entre les deux, l’air circule de bas en haut et
s’échauffe au contact du mur en reproduisant à
petite échelle, le principe de l’effet de serre.
Le solaire
L’énergie solaire photovoltaïque provient de la conversion directe du
rayonnement solaire en électricité. Cette conversion se fait par l’inter-
médiaire de cellules photovoltaïques constituées de semi-conducteurs qui
transforment les photons issus du flux lumineux en électrons. Il existe
trois catégories principales de cellules photovoltaïques fabriquées à base
de silicium. On peut les classer par ordre décroissant de rendement :
monocristallin, polycristallin, amorphe.
photovoltaïque
Il existe deux voies de valorisation : d’un côté, la production électrique
est injectée dans le réseau et rachetée par le distributeur d’électricité ; de
l’autre, l’électricité photovoltaïque alimente des sites isolés dont le raccor-
dement au réseau est trop onéreux. L’autonomie de ses sites nécessite un
dispositif de stockage (batteries) important.
90
La production
d’électricité
photovoltaïque
Le terme photovoltaïque
vient du mot grec photos
qui signifie lumière
et du nom du physicien
italien Volta ; ce dernier
fut l’inventeur de la pile
électrique en 1800
et donna également son
nom à l’unité de mesure
de la tension, le volt.

La production d’électricité photovoltaïque 91


Silicium, semi-conducteur, couche mince… Autant de termes liés au
photovoltaïque qui rendent le phénomène difficile à appréhender. Et
pourtant, la production d’électricité par l’énergie photovoltaïque est de
plus en plus fréquente et se retrouve dans tous les domaines.

L’effet photovoltaïque désigne le phénomène physique qui permet la


transformation directe de l’énergie solaire en énergie électrique. Cette
Semi-conducteur conversion est réalisée par des matériaux spécifiques appelés semi-
conducteurs. Le courant électrique est alors obtenu via des cellules
Le terme semi-conducteur
désigne un matériau cristallin photovoltaïques dites photoélectriques ou photopiles.
dont les propriétés Le semi-conducteur le plus connu et le plus utilisé est le silicium,
de conductibilité électrique abondamment présent à la surface de la Terre et dans le sable. Il est
sont intermédiaires entre
celle des métaux et celle
utilisé dans le photovoltaïque sous trois formes :
des isolants. Les semi- Š le silicium monocristallin,
conducteurs sont largement
Š le silicium polycristallin,
utilisés en électronique pour
réaliser des composants tels Š le silicium amorphe.
que des diodes, des transistors,
Le cristallin est utilisé aujourd’hui dans 90 % des panneaux produits
des thyristors, des circuits
intégrés. Tous nos équipements dans le monde, mais il existe d’autres technologies déjà industrialisées
électroniques sont aujourd’hui ou en phase de recherche, comme les couches minces.
équipés de ces composants.

Un bref historique
G Alexandre-Edmond Becquerel
Le principe de l’effet photovoltaïque a été découvert en 1839 par le
physicien français Alexandre-Edmond Becquerel. Malgré l’importance
de cette découverte, Il a fallu attendre la fin des années cinquante
pour voir apparaître les premières applications industrielles, en parti-
culier dans le domaine spatial.
Depuis, de nombreuses applications ont vu le jour pour répondre dans
un premier temps aux besoins des professionnels et dans un second
temps à ceux des particuliers.
Toutefois, il faut attendre encore une vingtaine d’années avant d’avoir
la première maison alimentée avec une installation photovoltaïque.
Cette installation située à l’université de Delaware aux États-Unis
fonctionne pour la première fois en 1973.

92
Le développement du photovoltaïque a démarré à partir des
années 90 au Japon et en Allemagne, puis en France depuis 2001,
essentiellement pour des programmes de toits photovoltaïques rac-
cordés au réseau.

„ La lente progression du photovoltaïque


Les premières utilisations terrestres du photovoltaïque sont dévelop-
pées dès le début des années 70 pour des sites isolés, c’est-à-dire qui
ne pouvaient pas être alimentés par le réseau électrique classique.
Cela concerne essentiellement l’alimentation :
Š des balises maritimes,
Š des stations météorologiques,
Š des stations de télécommunication et de radiodiffusion.

J La sonde martienne
Sojourner de la Nasa,
et une balise maritime

L’essor de la technologie photovoltaïque est boosté par le premier


choc pétrolier de 1973. En effet, la crise pétrolière a poussé les
pays occidentaux et les industriels à développer des programmes de
recherche dans le but de trouver des modes de production d’énergie
alternatifs aux produits pétroliers. Les énergies renouvelables ont
commencé à trouver leur place et notamment le photovoltaïque.
Ce qui est jusqu’alors réservé aux applications à très forte valeur
ajoutée comme le spatial, devient une alternative à la création des
réseaux électriques dans les zones soit très isolées soit non acces-

La production d’électricité photovoltaïque 93


sibles au réseau. Ce changement d’usage est rendu possible par le
développement et la commercialisation de modules solaires avec
des meilleurs rendements, ce qui entraîne une réduction des coûts.
Cependant, la baisse du prix du pétrole à la fin des années 1980
ralentit considérablement le marché et le développement de ces
technologies. Il faut alors attendre encore une dizaine d’années avant
le retour au-devant de la scène des énergies renouvelables, lié aux
perspectives de l’épuisement des énergies fossiles et à la volonté de
réduire les effets sur l’environnement.
Malgré les avantages offerts par cette technologie, le photovoltaïque
reste encore pendant de nombreuses années cantonné à des applica-
tions de niche. Les usages dans le bâtiment dans les pays occidentaux
se limitent aux sites isolés. Ces installations sont en très petit nombre
notamment en France car elles sont peu compétitives avec l’électri-
cité du réseau et soumises à des règles très strictes de la part d’EDF.
Leur développement repose essentiellement sur des mécanismes de

94
soutien des pouvoirs publics en vue de stimuler le marché et d’accé-
lérer ainsi la baisse des coûts pour rendre cette solution compétitive
par rapport à l’électricité du réseau.
L’industrie du photovoltaïque est surtout portée pendant de nom-
breuses années par le marché des pays en développement (dont les
moyens de production et les réseaux électriques sont par endroits
très peu développés), soutenus par les programmes d’aide au déve-
loppement mis en place par les pays occidentaux.
L’accès à l’électricité dans certaines de ces zones permet d’apporter le
minimum de confort nécessaire (pompage de l’eau, éclairage, centres
d’éducation à distance…), ce qui peut concourir à freiner l’exode rural
en créant de l’activité économique locale.

„ La situation en France
À la fin des années 80, la France réalise enfin que le photovoltaïque
peut avoir sa place dans le paysage énergétique. Toutefois, la stratégie
adoptée pour le développement de l’électricité solaire photovoltaïque
est tournée vers l’électrification des sites dits « isolés ». L’objectif
se limite, essentiellement pour des raisons économiques, à alimenter
les bâtiments n’ayant pas accès au réseau électrique. Un programme
d’électrification rural soutenu par l’ADEME et EDF est alors mis en G Puissance installée en 2009
place afin d’aider à financer des installations photovoltaïques sur des dans les pays de l’Europe
(en MW)
habitations éloignées du réseau électrique et des refuges de hautes
montagnes. Ce programme dure jusqu’au début des années 2000 ; les
projets aidés dans le cadre de ce programme sont restés modestes
(puissance inférieure à 2 kWc). Toutefois, il a permis de donner l’accès
à l’électricité à quelque 8 000 foyers français, essentiellement dans
les DOM-TOM.
En ce qui concerne l’utilisation de la technologie du photovoltaïque
raccordé au réseau, très peu d’installations ont été réalisées du
fait d’un cadre légal et financier peu incitatif. Comparativement à
l’Allemagne, on voit que la politique menée par la France n’a aucun
effet sur le marché.

La production d’électricité photovoltaïque 95


Les sites isolés

Les sites appelés « sites isolés » sont des bâtiments situés dans des zones et territoires qui ne
sont pas ou ne peuvent pas être alimentés par le réseau électrique classique :
Š il est techniquement compliqué de tirer le réseau dans ces zones (en zone montagneuse par
exemple), ou
Š les sites sont trop éloignés du réseau, ce qui fait que le coût de raccordement de ces sites est
très élevé.
Pour que ces sites puissent bénéficier des services de base comme l’éclairage ou la production de
froid pour la conservation des aliments, il existe peu de solutions hormis l’installation d’un groupe
électrogène fonctionnant au fioul ou à l’essence, ou un système solaire. Le groupe électrogène
présente l’inconvénient de nécessiter un approvisionnement régulier en fioul ainsi qu’une main-
tenance régulière, contrairement à la solution solaire qui nécessite que très peu d’entretien (une
visite par an en moyenne).
La France, à travers sa politique de soutien et sa réglementation, a limité durant une décennie
l’utilisation du photovoltaïque aux sites isolés. Ces installations sont composées :
Š de panneaux photovoltaïques,
Š d’un parc de batteries,
Š d’un onduleur,
Š parfois d’un groupe électrogène.

96
G Principe de l’installation photovoltaïque d’une maison isolée

Le fonctionnement de ces installations repose sur le principe suivant :


Š les capteurs produisent l’énergie le jour, qui est utilisée en journée en fonction des besoins.
L’excédent produit est stocké dans les batteries pour répondre aux besoins la nuit et durant
les jours moins ensoleillés,
Š les régulateurs de charge et de décharge gèrent les flux d’électricité afin d’éviter une surcharge
ou une décharge profonde des batteries,
Š l’onduleur permet de transformer le courant continu produit par les panneaux photovoltaïques
en courant alternatif utilisable par les appareils électriques domestiques,
Š le groupe électrogène sert d’appoint et de secours, il permet de recharger les batteries en cas
d’absence de soleil sur de longues périodes (hiver), et de répondre aux besoins de forte puis-
sance. Ce principe évite de surdimensionner les systèmes solaires pour répondre aux besoins
de pointe, donc d’optimiser le coût de l’installation solaire.
Équipements domestiques
La plupart des appareils électriques domestiques fonctionnent en courant alternatif. Ce courant
est caractérisé par sa fréquence exprimée en hertz (50 Hz en France). Pour fonctionner, ces appa-
reils nécessitent que l’installation solaire soit équipée d’un onduleur pour transformer le courant
continu produit par un champ photovoltaïque en courant alternatif, identique à celui du réseau de
distribution.
Il existe aussi des appareils spécifiques qui fonctionnent en courant continu. Dans ce cas, il n’est
pas nécessaire d’introduire un onduleur dans l’installation.

La production d’électricité photovoltaïque 97


„ L’arrivée des premières installations
photovoltaïques raccordées
au réseau en France
Le marché du photovoltaïque en France a démarré sa métamorphose
en 2000 grâce à de nombreuses avancées d’ordre technologique,
réglementaire, normatif et administratif, dont la mise en place :
Š d’une obligation d’achat de l’électricité produite à partir des
systèmes photovoltaïques raccordés au réseau dont le prix est de
15,25 c€/kWh en France continentale et 30,5 c€/kWh en Corse
et DOM (pour comparaison, le prix de l’électricité EDF est alors de
l’ordre 8 c€/kWh),
Š d’une politique de soutien apportée par l’État à cette filière,
notamment à travers le tarif d’achat qui a permis de multiplier par
plus de 3 la puissance installée entre 2002 et 2005.
Ainsi, en 3 ans, on aura installé plus d’installations raccordées au
réseau qu’en 20 ans sur les sites isolés.

D Évolution de la répartition
du parc raccordé au réseau
entre début 2007
et juin 2010 (720 MW
à fin 2010)

98
Les différents équipements
du photovoltaïque
Dans un système photovoltaïque, les photons qui composent la
lumière pénètrent la cellule photovoltaïque et arrachent des élec-
trons aux atomes de silicium du matériau qui la compose. Ainsi
libérés, ces électrons sont orientés par un champ électrique interne,
et leur mouvement génère un courant électrique. Plus il y a de pho-
tons qui traversent la cellule, plus la quantité d’électricité produite est
importante.
Les cellules sont connectées entre elles en modules photovoltaïques,
lesquels sont couplés à un récepteur de courant :
Š à un onduleur lorsque l’installation est connectée au réseau,
Š à des batteries dans le cas de sites isolés.

„ Les cellules photovoltaïques


Élaborée à partir de silicium à l’état cristallin, matériau semi-
conducteur, la cellule est épaisse d’une fraction de millimètres (0,15 à
0,20 mm). Elle se compose de cinq couches :
Š une couche antireflet,
Š deux couches de conduction électrique jouant le rôle d’anode et
de cathode de part et d’autre du silicium,
Š deux couches de silicium dopées pour générer le champ électrique
interne.

J Principe de fonctionnement
de l’effet photovoltaïque

La production d’électricité photovoltaïque 99


Les cellules ont une taille qui variée de 10 à 20 cm de côté ; elles
délivrent une tension comprise entre 0,5 et 0,6 V pour une puissance
de l’ordre 1,5 W dépendant du rendement du matériau et également
des conditions de température.
La cellule peut être utilisée seule dans des appareils qui nécessitent
une petite puissance, comme les calculatrices, les montres, les lampes
à jardin, etc. Pour des usages classiques du photovoltaïque dans le
G Cellules en silicium bâtiment, les cellules sont regroupées et montées en séries parallèles
polycristallin dans des modules ou panneaux pour avoir des puissances plus élevées.
Il existe plusieurs familles de cellules photovoltaïques. Les plus répan-
dues sur le marché sont les cellules fabriquées à partir du silicium cris-
tallin et les cellules en couches minces. D’autres en sont au stade de la
recherche et développement (cellules organiques, à concentration, etc.).
Š Cellules en silicium cristallin
Elles sont fabriquées à partir de lingots de silicium. Le silicium lui-
même est obtenu à partir d’un seul cristal ou de plusieurs cristaux :
on parle alors de cellules monocristallines et de cellules polycris-
tallines. Les cellules sont découpées en plaques extrêmement fines
de 0,15 à 0,2 mm, puis traitées et connectées en série les unes aux
autres pour former le panneau. Pour des raisons de sécurité, elles
sont collées et encapsulées dans un cadre et protégées par une vitre
G Lingot de silicium traitée et résistante aux chocs.
Les cellules en silicium cristallin ont un rendement de conversion
qui varie de 12 à 15 % pour le polycristallin et de 15 à 20 % pour
le monocristallin. La technologie silicium représente aujourd’hui plus
de 90 % du marché.
Les cellules cristallines sont très sensibles :
Š aux variations de l’ensoleillement : la puissance délivrée par une
cellule est directement proportionnelle à l’irradiation solaire reçue,
Š aux variations de température : la tension d’une cellule baisse
assez fortement avec l’augmentation de la température de cette
dernière. Pour réduire au maximum les éventuelles surchauffes, il
faut veiller à bien ventiler les panneaux.
Š Cellules couches minces
Elles sont fabriquées par la pose sous vide sur une base (verre, métal,
plastique, etc.) d’une fine couche uniforme composée d’un ou de plu-
sieurs matériaux semi-conducteurs et photosensibles. Le rendement

100
de cette technologie est inférieur à celui des cellules en silicium cris- G Cellule polycristalline
tallin, il varie de 5 à 13 %.
La technologie des cellules en couches minces connaît actuellement
un fort développement, elle représente aujourd’hui environ 10 % du
marché.
La technologie la plus connue pour les cellules en couches minces est
le silicium amorphe, dont le rendement est de l’ordre de 7 %.
Cette technologie est généralement utilisée essentiellement pour
des petites puissances, comme l’alimentation des appareils portables
(montres, calculatrices…). Depuis l’apparition des systèmes raccordés au
réseau, de nouveaux modules plus au moins souples sont fabriqués à
partir du silicium amorphe, que l’on voit notamment se déployer comme
matériaux de couverture sur les toitures terrasses de très grande taille.

La production d’électricité photovoltaïque 101


„ Les principaux panneaux existants
sur le marché
Le tableau ci-après présente les principales caractéristiques des diffé-
rentes technologies de modules photovoltaïques disponibles sur le
marché à la fin 2010.

Dimensions Puissance
Technologie Rendement
(en cm) W/m²
156×156
Polycristalline 16 % 120
125×125
156×156
Monocristalline 17 % à 22 % 105 à 155
125×125
Couche mince
en silicium 576×976 5% 50
amorphe (aSi)

„ Les onduleurs
G Différents modèles Le courant électrique produit par les modules photovoltaïques est
d’onduleur de forme continue et n’est pas compatible avec celui au réseau
public (EDF). Pour pourvoir injecter ce dernier sur le réseau, il faut le
convertir pour qu’il devienne identique à celui circulant sur le réseau
public. Cette transformation est opérée par un équipement appelé
« onduleur ». L’onduleur convertit donc le courant continu venant
des modules photovoltaïques en courant alternatif.
En plus de cette fonction, tous les onduleurs réseau doivent répondre
à un certain nombre de points de sécurité visant à protéger le réseau.
En effet, c’est l’onduleur qui est en liaison directe avec le réseau. Il doit
isoler l’installation solaire du réseau public, en cessant d’injecter le cou-
rant s’il détecte une baisse de tension trop importante sur le réseau EDF.

„ Les batteries
Les batteries sont nécessaires pour stocker l’énergie excédentaire pro-
duite par les panneaux photovoltaïques.
Il y a différentes technologies de batteries qui ont chacune leurs
caractéristiques propres : le nombre de cycles, la durée de vie, le coût
d’investissement…

102
Le nombre de cycles et la durée de vie d’une batterie sont très forte-
ment liés aux conditions d’utilisation et à la température du local de
stockage. Une température supérieure à 35 °C favorise le phénomène
de corrosion de la batterie, ce qui limite sa durée de vie.
La profondeur de la décharge influe également sur la durée de vie
de la batterie car le nombre de cycles est inversement proportionnel
à la profondeur de décharge. Si une batterie peut faire 100 cycles à
100 % de décharge, elle pourra alors faire 200 cycles à une décharge
de 50 % de sa capacité.

J Un parc de batteries
d’un site isolé

Le montage des panneaux


La puissance maximale que peuvent fournir les panneaux les plus
courants, dans des conditions de fonctionnement idéales, est de 40
à 200 W.
Pour avoir une puissance installée élevée, il est nécessaire d’assembler
les panneaux photovoltaïques entre eux. On distingue :
Š le branchement en série,
Š le branchement en parallèle.
Les cellules d’un même panneau solaire sont en général montées
en série (la borne positive d’une cellule est reliée à la borne néga-
tive de la cellule suivante), ceci pour obtenir la tension souhaitée.
On obtient ainsi des modules avec des tensions généralement de
6, 12 ou 24V.

La production d’électricité photovoltaïque 103


104
Ainsi, pour obtenir une installation avec une tension élevée, les pan- G Principe du montage
neaux photovoltaïques devront eux-mêmes être câblés en série. en série

„ Montage des panneaux en série


Le montage en série permet d’avoir des tensions plus élevées car les
tensions des panneaux s’ajoutent. L’intensité – le courant – qui tra-
verse chaque panneau reste la même ; elle est égale à l’intensité du
panneau le plus faible. Il faut alors veiller à ne monter en série que les
panneaux qui ont la même intensité. G Effet d’ombrage
sur une installation en série
Les modules photovoltaïques sont très sensibles à l’ombrage.
Lorsque les cellules d’un module photovoltaïque sont connectées
en série, la cellule la plus faible va déterminer et limiter la puis-
sance des autres cellules. L’ombrage de la moitié d’une cellule ou
de la moitié d’une rangée de cellule diminuera la puissance pro-
portionnellement au pourcentage de la surface ombrée d’une cel-
G Principe du montage
lule. L’ombrage total d’une rangée de cellules peut réduire à zéro la en parallèle
puissance du module.
Dans l’exemple ci-après, les deux premiers panneaux sont condamnés
à cause de l’ombrage. L’intensité totale du champ est égale à celle
délivrée par le panneau 3, qui est diminuée proportionnellement à la
surface ombrée.

„ Montage des panneaux en parallèle


Le montage est aussi appelé « montage en déviation ». Il n’est pos-
sible que si les panneaux ont la même tension de sortie car la tension
entre les bornes de l’ensemble est égale à la tension commune des
différents capteurs.
Par contre, l’intensité fournie par l’ensemble des panneaux est G Un montage mixte
égale à la somme des intensités fournies par chaque panneau.
C’est le montage qui convient quand on a besoin d’une intensité
importante.

„ Montage mixte série/parallèle


Afin d’avoir les meilleures valeurs pour notre installation, nous devons
jouer sur les deux types de montage.
Dans le cas d’un montage mixte, les intensités de chaque branche
parallèle s’additionnent. Les branches sans ombrage continuent de
produire à 100 %. Dans l’exemple ci-après, la branche ombrée a donc

La production d’électricité photovoltaïque 105


G Effet d’ombrage sur une influence limitée d’environ un tiers sur la baisse temporaire de
une installation en parallèle production.

L’installation des panneaux


photovoltaïques
Il existe principalement deux types d’installation des panneaux
photovoltaïques :
Š le photovoltaïque sur un bâtiment, qui peut être soit intégré,
à savoir que les modules viennent en remplacement d’éléments
de construction, soit non intégré, c’est-à-dire en surimposition
de toiture ou de façade. L’intégration au bâti est un système
davantage adapté aux bâtiments neufs ou aux réhabilitations
lourdes,
Š les centrales photovoltaïques au sol (dans un champ, un jardin,
Gisement solaire
français etc.), qui se subdivisent entre les centrales dites fixes, et celles
La France dispose du cinquième montées sur tracker, dispositif qui permet au panneau de suivre
gisement solaire européen. la course du soleil.
En moyenne, en France, 10 m² Pour les installations de petite taille chez les particuliers, les panneaux
de panneaux photovoltaïques
produisent chaque année
photovoltaïques peuvent s’installer à divers endroits. Le tableau ci-
1 030 kWh d’électricité, cette dessous donne les avantages et les inconvénients pour chaque
production variant de 900 kWh situation.
en Alsace à 1 300 kWh dans
la région Provence-Alpes-Côte
d’Azur.
Une maison individuelle
en France métropolitaine
disposant d’une installation
photovoltaïque de 3 kWc (soit
30 m²) sur son toit produira en
moyenne 3 000 kWh par an,
ce qui représente à peu près
la consommation d’électricité
(hors chauffage et eau chaude
sanitaire) d’une famille
de 4 personnes.
(source : SER).

106
Où les placer ? Avantages Inconvénients
• Mise en œuvre discrète des panneaux
• Risque d’endommagement
photovoltaïques
de la toiture lors de la pose des panneaux
• Valorisation d’espace non utilisé
(infiltration…)
• Sans impact sur l’espace de vie
• Aspect architectural modifié
• Sécurité des personnes
• Accessibilité difficile pour le petit
Sur le toit • Installation en sécurité
entretien (nettoyage…)
• Remplacement des éléments
• Productivité conditionnée par
de construction dans le cas
l’orientation et la pente de la toiture
d’intégration au bâti
• Aspect peu esthétique possible
• Tarif d’achat de l’électricité plus élevé
si les capteurs ne sont pas intégrés
dans le cas d’intégration au bâti
• Aspect architectural intéressant
• Valorisation d’espace non utilisé
• Sans impact sur l’espace de vie • Risque de casse par projection ou jet
• Économie d’investissement si d’objet
En façade remplacement d’éléments de • Production non optimisée
construction dans le cas d’intégration • Accessibilité difficile pour le petit
au bâti entretien (nettoyage…) et la maintenance
• Tarif d’achat de l’électricité plus élevé
dans le cas d’intégration au bâti
• Orientation et inclinaison optimales
donc meilleures productivité
• Aspect architectural intéressant
• Remplace un élément de construction • Accessibilité difficile pour le petit
En auvent
classique (brise-soleil, véranda…) donc entretien (nettoyage…) et la maintenance
économie d’investissement
• Tarif d’achat de l’électricité plus élevé
dans le cas d’intégration au bâti
• Nécessité d’une grande surface
et impact possible sur l’espace de vie
• Mise en œuvre plus facile • Risque de casse ou de vol
• Accessible pour le petit entretien • Risque d’électrocution
Au sol (nettoyage) • Risque d’ombres portées plus fréquents
• Orientation et inclinaison optimales • Peu esthétique
donc meilleure productivité • Tarif d’achat de l’électricité moins
avantageux car plus faible que dans le cas
d’intégration au bâti

La production d’électricité photovoltaïque 107


„ Le photovoltaïque non intégré au bâti
Le principe consiste à venir poser les modules photovoltaïques en
surimposition sur des surfaces existantes : les toitures ou les façades.
Cette technique est plus simple à mettre en œuvre car elle ne modifie
pas les structures (charpente, façades). Elle a pour avantage d’une
part de limiter l’intervention sur la toiture, et d’autre part d’avoir une
meilleure production électrique grâce à une ventilation plus impor-
tante sous les panneaux. Elle a aussi un coût d’installation moins
élevé. Par contre, elle peut parfois modifier l’aspect esthétique de la
toiture. Cette technique a aussi l’inconvénient d’avoir un tarif d’achat
d’électricité produite moins avantageux (voir le chapitre sur le raccor-
dement au réseau).
Les systèmes photovoltaïques non intégrés peuvent se décliner selon
les quatre modes de pose suivants.

Surimposition, toiture inclinée

Les modules photovoltaïques sont installés directement sur la couverture


existante. Cette technique est beaucoup plus simple à mettre en œuvre car elle
ne nécessite pas de découvrir la toiture.

Toiture-terrasse

Les panneaux solaires sont fixés sur un support incliné qui est soit placé sur
des plots en béton pour assurer son maintien, soit lesté sur la toiture-terrasse.

Pose au sol

Les panneaux sont placés au sol généralement dans le jardin dans un endroit bien
dégagé des ombres portées. Les panneaux sont fixés sur un support incliné avec
une orientation optimisée (sud).

Pose au sol avec Tracker

Les panneaux sont posés sur un support orientable qui permet de suivre la course
du soleil. Ce principe permet d’améliorer la production des panneaux d’environ
30 %. Le coût d’investissement et de maintenance de ce système est plus élevé
que celui d’un système fixe.

108
La production d’électricité photovoltaïque 109
„ Le photovoltaïque intégré au bâti
Dans ce cas, les panneaux photovoltaïques deviennent un matériau de
construction qui produit de l’électricité. Ils remplacent une toiture, une
façade, une verrière, des brise-soleil, des abris de parking… Différents
types de tuile ou d’ardoise photovoltaïque permettent également une
intégration plus aisée aux toits traditionnels.
L’intégration au bâti a été choisie en France comme axe de dévelop-
pement prioritaire pour les raisons suivantes :
Š lecoût d’investissement d’une toiture neuve classique ou d’une
verrière peut se soustraire (entièrement ou partiellement) au mon-
tant de l’investissement de l’installation photovoltaïque, ce qui
augmente donc la rentabilité des systèmes,
Š lesinstallations intégrées au bâti sont plus esthétiques et sont
mieux tolérées par les passants.
Le photovoltaïque intégré au bâtiment peut se décliner sur les diffé-
rentes surfaces présentées en page suivante.
Dans le cas des bâtiments existants, l’intégration en toiture est plus
difficile à mettre en œuvre car il faut parfois modifier la structure
de la charpente, ce qui peut engendrer un coût important et des
risques d’infiltrations. Il faudra être très vigilant quant à la com-
pétence de l’entreprise qui est chargée d’intervenir sur le toit, et
vérifier qu’elle dispose de toutes les qualifications et assurances
nécessaires.

L’impact environnemental
et le temps de retour
énergétique du photovoltaïque
La production des cellules photovoltaïques nécessite de l’énergie, et on
estime qu’un module photovoltaïque doit fonctionner environ deux à
trois ans suivant sa technique de fabrication pour produire l’énergie
qui a été nécessaire à sa fabrication (retour énergétique du module).
L’analyse du cycle de vie des différentes filières photovoltaïques
montre que c’est l’énergie consommée lors de la fabrication des
modules qui a le plus fort impact environnemental.
Pour la filière silicium cristallin, le temps de retour énergétique (le
temps mis par un module pour produire la même quantité d’énergie

110
G Le photovoltaïque intégré au bâti
Sur toiture inclinée

Système d’intégration au bâti le plus couramment utilisé.

Bardage en façade

Les modules sont placés sur la façade sous la forme de bardage vertical
ou directement comme élément constitutif d’un mur.

Brise-soleil

Dans ce cas, le brise-soleil doit permettre de protéger du soleil les ouvrants.

Verrière

Les panneaux solaires viennent en remplacement d’une verrière vitrée


classique.

Toiture-terrasse

Les panneaux photovoltaïques se présentent sous forme de longues bandes


placées sur des toitures plates. Cette technologie doit assurer l’étanchéité
de la toiture.

Tuiles ou ardoises photovoltaïques

Chaque tuile s’intègre parfaitement avec les autres, comme pour des tuiles
classiques. Des modules semi-transparents peuvent s’associer aux vitrages

La production d’électricité photovoltaïque 111


qu’il a fallu pour le fabriquer) est de l’ordre de 3 ans avec des rejets
de gaz à effet de serre de l’ordre de 70 g équivalent CO2 par kWh. Ce
PV Cycle temps pourrait être réduit de moitié dans les années à venir. Ce temps
Pour plus d’information sur de retour est à mettre en regard avec la durée de vie des modules qui
le sujet, se reporter au site de est de l’ordre 30 ans.
l’association européenne « PV
Pour la filière couche mince, son temps de retour énergétique est de
Cycle » qui regroupe l’ensemble
des industriels mondiaux de la l’ordre d’une année, mais certains composants servant à la fabrication
filière photovoltaïque. des cellules sont dangereux (cadmium, tellurium, induim arsenic…).
www.pvcycle.org En l’état actuel des choses, l’industrie est capable de récupérer et de
réutiliser 95 % du cadmium contenu dans les panneaux.

112
114
Choisir
et installer
ses panneaux
solaires
photovoltaïques
Le dimensionnement
de son installation
photovoltaïque doit
être réalisé avec minutie
car de multiples facteurs
entrent en jeu.

Choisir et installer ses panneaux solaires photovoltaïques 115


Le choix des différentes technologies, l’estimation des besoins jour-
naliers en énergie et le dimensionnement de l’installation sont autant
d’étapes primordiales avant de se lancer dans le photovoltaïque.

Choisir son installation


Puissance crête
„ Les modules photovoltaïques
La puissance crête Wc est une Le choix de la technologie des modules dépend des paramètres
donnée normative appliquée suivants :
aux cellules et modules Š la puissance nécessaire,
photovoltaïques. Elle correspond
à la puissance électrique Š le climat du site à équiper,
maximale que peut délivrer Š la surface disponible pour installer les modules,
un module sous
des conditions standards Š le budget disponible.
optimales d’ensoleillement Pour les installations qui nécessitent une puissance supérieure à
(1 000 W/m²) et de température
quelques dizaines de watts, les modules à silicium cristallin sont les
(25 °C). Elle est généralement
exprimée en watt crête (Wc) plus adaptés du fait de leur meilleur rendement. Du fait notamment
ou en anglais en watt Peak (Wp). de son faible rendement, la technologie amorphe est très rarement
utilisée à ce niveau de puissance demandée, car elle nécessite des
grandes surfaces à puissance égale.

D Rappel des rendements Surface


des différents capteurs Technologie silicium Rendement
(m²/kWc)
monocristallin 15 à 20 % 8
multicristallin 12 à 15 % 10
Amorphe (couche mince) 7à9% 20

Avant de choisir les panneaux, il est conseillé de vérifier si la techno-


logie est en adéquation avec les prérequis de l’installation. Pour cela,
il faudra passer en revue les paramètres suivants :
Š la tension des panneaux,
Š lagarantie de la puissance maximale (certains modules ne sont
garantis que pour 80 ou 90 % de leur puissance nominale),

116
Š la tenue aux éléments climatiques (vent, grêle…),
Š le système de fixation.

„ Les batteries
Les batteries doivent être dimensionnées pour permettre une auto-
nomie énergétique du site durant un certain nombre de jours sans
soleil, généralement une semaine dans le sud et 10 à 15 jours dans le
nord, pour une maison individuelle. Pour connaître le risque de non-
ensoleillement, on utilise une carte de nombre de jours consécutifs où
la durée d’insolation est inférieure à 1 heure, fournie par la météo.

J Carte de la France
du nombre d’heures
d’ensoleillement par an

Des batteries
de voiture ?
Le choix des batteries comme pour les panneaux dépend de différents
Il faut noter que les batteries
paramètres :
qui équipent les véhicules
Š l’autonomie souhaitée (capacité de la batterie), automobiles ne sont absolument
pas adaptées pour un système
Š la technologie de la batterie (batterie fermée, ouverte, gel, AGM…),
photovoltaïque. Ce type
Š le nombre de cycles, de batterie fonctionne à charge
constante et supporte mal
Š la durée de vie,
les nombreux cycles de charge
Š le coût d’investissement et/ou de remplacement. et décharge.

Choisir et installer ses panneaux solaires photovoltaïques 117


Les trois principaux types de batteries utilisées sont les batteries au
plomb ouvert, les batteries AGM et les batteries gel.
Š Les batteries au plomb ouvert, à électrolyte liquide, sont consti-
tuées avec des plaques épaisses ou avec des plaques tubulaires.
Elles sont adaptées pour les applications nécessitant un grand
nombre de cycles de charge/décharge (400 à 500 cycles).
Š Les batteries AGM « Absorbed Glass Mat Batteries » présen-
tent entre les plaques de plomb une fine feuille de fibre de
Boron-Silicate. Ce sont des batteries étanches, sans entretien,
qui supportent de fortes intensités en décharge et un nombre de
cycles de charge/décharge important (600 à 700 cycles).
Š Les batteries solaires à électrolyte gélifié (ou batterie gel) sont
très performantes dans la mesure où elles peuvent supporter de
800 à 900 cycles de charge/décharge. Les batteries gel ont un
faible taux d’autodécharge et peuvent être stockées plusieurs mois
sans recharge.

„ Les onduleurs
Rappelons que les appareils électriques domestiques fonctionnent majo-
G Onduleur chargeur signal ritairement en courant alternatif, alors que l’énergie produite par les
sinusoïdal panneaux photovoltaïques et stockée dans les batteries est sous forme
continue. Il est donc nécessaire de transformer via un onduleur ce courant
continu en alternatif pour faire fonctionner les appareils domestiques.
Le choix d’un onduleur repose sur plusieurs paramètres qui dépendent
des besoins et des usages de l’installation :
Š lapuissance maximale à délivrer, nécessaire pour alimenter les
équipements domestiques,
Š la tension de sortie,
Š le rendement de conversion,
Š les variations de la tension de sortie,
Š la protection contre les décharges et les surcharges,
Š la consommation à vide (en mode d’attente/standby).
Même lorsqu’il n’y a pas d’appel de puissance, un onduleur consomme
de l’énergie à hauteur d’au moins 1 % de sa puissance nominale.
Pour les installations modernes, il est conseillé d’utiliser un onduleur/
chargeur avec une pure sinusoïde. Les autres signaux sont à éviter

118
pour les appareils motorisés comme le réfrigérateur, ou le four à
micro-ondes, le téléviseur, etc.
À noter également que l’onduleur est nécessaire pour charger les
batteries.

Dimensionner son installation


Avant de passer commande à un installateur, il faut faire ou faire
faire une étude des besoins en énergie électrique. Cette étude
va permettre dimensionner son installation au plus juste, pour cela,
il est indispensable d’identifier l’ensemble des équipements élec-
triques qui devront être alimentés. Il faut donc relever dans un
tableau tous les équipements, leur puissance, leur nombre d’heure
de fonctionnement moyen par jour ainsi que le nombre de jours de
fonctionnement par an.

Choisir et installer ses panneaux solaires photovoltaïques 119


G Plaque signalétique La puissance est généralement reportée sur les plaques signalétiques
des appareils ou sur les notices de constructeur.
Il existe sur le marché des petits appareils qui permettent de mesurer
la puissance des équipements électriques, qui sont simples à utiliser
et d’un coût modique.
L’objectif de cette étude est de dimensionner les composants de l’ins-
tallation solaire :
Š Le champ de panneaux photovoltaïques,
Š Le parc de batteries,
Š L’onduleur, le chargeur et les équipements de sécurité.
Une installation bien dimensionnée permet d’avoir un coût d’investis-
sement optimisé, car n’oublions pas que certains composants (batte-
ries et panneaux) ont un coût élevé.

G Wattmètre „ Principe de dimensionnement


de l’installation
Le dimensionnement consiste à mettre en adéquation :
Š les besoins de l’usager,
Š l’énergie récupérable par les panneaux solaires, et
Š l’énergie stockable par les batteries.
L’usager ne pourra pas disposer de plus d’énergie que celle produite
par les panneaux au cours de la journée. Pour avoir une autonomie
suffisante en période de mauvais temps, les batteries sont généra-
lement dimensionnées pour avoir une autonomie d’environ une
semaine, voire plus en fonction des conditions climatiques.
L’installation sera alors conçue pour fournir l’énergie journalière néces-
saire pendant la période la plus défavorable (période hivernale). Mais
le dimensionnement doit trouver un compromis entre les besoins
d’autonomie et le coût de l’installation.

120
Optimiser ses besoins en énergie
On ne le dira jamais assez, mais avant de se lancer dans le dimensionne-
ment du champ de capteurs, du parc de batteries et de l’onduleur, il
est indispensable d’optimiser les besoins d’énergie nécessaires de
l’habitation. Le kWh solaire reste cher, il faudra alors privilégier les
équipements économes en énergie, même s’ils peuvent coûter plus
cher à l’achat. Le coût d’investissement sera moins important car on
aura besoin de moins de capteurs et de batteries.

„ Étapes à suivre pour dimensionner


l’installation
Les étapes suivantes sont détaillées par la suite.
Š Déterminer les besoins énergétiques journaliers dans le cas le plus
défavorable (la période où les besoins sont les plus importants).
Š Calculer le champ de panneaux photovoltaïques nécessaire pour pro-
duire les besoins journaliers en considérant l’énergie solaire disponible
le mois le plus défavorable, selon la situation géographique du site.
Š Définir des modules photovoltaïques (technologie, tension de
fonctionnement…).
Š Calculer le parc de batteries pour une autonomie donnée (une semaine).

Š Déterminer le ou les convertisseurs (onduleur, chargeur) pour


fournir la puissance nécessaire à l’installation.
Š Déterminer la puissance du groupe électrogène dans le cas où il y
a un besoin d’appoint de secours.
Š Déterminer le coût du système.

„ Estimation des besoins journaliers


en énergie
Les besoins seront déterminés à partir des équipements électriques
domestiques existants ou envisagés. Un travail de recensement des équi-
pements et d’identification des puissances ou des consommations nor-
malisées est alors réalisé. Puis les consommations – donc les besoins –
sont déterminées, soit par calcul à partir de la puissance des appareils
et de leur temps d’utilisation (éclairage, télévision, fer à repasser…), soit
par relevé des consommations normalisées forfaitaires journalières don-
nées par les constructeurs (réfrigérateur, machine à laver…). Ce travail
doit aboutir à la consommation journalière optimisée mois par mois.

Choisir et installer ses panneaux solaires photovoltaïques 121


G Exemple de bilan d’une habitation de trois pièces
Usages Pièces Type d’appareil

ampoules LBC
séjour
ampoules classiques
tube fluo
cuisine
ampoules LBC
ampoules LBC
chambre 1
lampe de chevet
Éclairage
chambre 2 ampoules LBC
ampoules LBC
salle de bain
lampe halogène
WC ampoules LBC
garage ampoules LBC
Jardin ampoules LBC
réfrigérateur
Froid domestique Cuisine
congélateur
télévision
salon lecteur DVD
chaîne hi-fi
Audio-vidéo
chambre 1 télévision
télévision
chambre 2
chaîne hi-fi
chambre 1 ordinateur bureau
Informatique/
ordinateur portable
téléphone chambre
imprimante
four à micro-ondes
D Ce tableau ainsi que aspirateur
les valeurs sont donnés Électroménager Cuisine
à titre indicatif. Il est à signaler cafetière
que certains équipements peu
économes sont à proscrire, grille-pain
comme les lampes classiques box internet
(à incandescence) où Divers
les appareils électroménagers téléphone
de classe supérieure à A.
NC : non communiqué

122
Temps Consommation
Nombre Puissance
de fonctionnement d’énergie par jour
d’équipements (watts)
(heures par jour) (wattheure)
3 18 2,0 108
2 60 1,0 120
1 36 2,0 72
2 15 2,0 60
1 15 1,0 15
1 40 1,0 40
1 15 1,5 23
1 15 1,0 15
2 25 1,0 50
1 13 0,5 7
2 15 0,2 6
5 18 2,0 180
1 NC NC 250
1 NC NC 200
1 200 3,0 600
1 30 0,2 6
1 50 0,2 10
1 100 1,5 150
1 50 2,0 100
1 50 0,5 25
1 120 2,0 240
1 20 3,0 60
1 50 0,1 5
1 300 0,2 45
1 150 0,1 8
1 100 0,3 33
1 300 0,2 45
1 30 24,0 720
2 5 24,0 240
Total 3 433 Wh/jour

Choisir et installer ses panneaux solaires photovoltaïques 123


„ Positionnement du champ de panneaux
photovoltaïques
L’énergie fournie par les panneaux dépend de leur rendement, de l’en-
soleillement du site et de la taille du champ donc de sa puissance
crête (voir plus loin).
L’orientation, l’inclinaison et l’ombre portée influent également
sur l’énergie qui sera produite par les panneaux. Il faut par consé-
quent être très vigilant sur la position des modules par rapport
au soleil.

G Orientation Orientation et inclinaison


Dans la mesure du possible, il est conseillé dans nos latitudes (Europe,
hémisphère nord) d’orienter les modules direction sud.
L’inclinaison optimale est fonction de l’usage de l’installation :
Š pour un fonctionnement annuel, ou
Š pour un fonctionnement saisonnier.
Sur les sites isolés où le besoin est annuel, il est conseillé de privilé-
gier la production d’électricité durant la période hivernale. Comme le
soleil est bas dans le ciel, une inclinaison des panneaux correspondant
à la « latitude du site + 10 ° » (par exemple à Paris : 49° + 10°
G Rappel des facteurs = 60°) permet de recevoir un maximum de rayonnement solaire en
de correction
pour une inclinaison hiver, tout en gardant une production « correcte » durant le reste de
et une orientation données l’année.
Pour une installation ne fonctionnant qu’en été, l’inclinaison optimale
sera de 20 à 30°.
Pour les bâtiments existants, l’orientation et l’inclinaison des toits est
généralement fixée. La section « La variation du rayonnement solaire
en fonction de l’orientation et de l’inclinaison » dans le chapitre
« Avant de commencer » peut aider à optimiser la production en
fonction de la situation réelle.

Ombres portées
Les ombres portées, ou masques solaires, ont une très forte influence
sur la production de l’installation. Une ombre même très partielle sur
une cellule peut réduire voire mettre à zéro le courant de toutes les
cellules montées en séries avec celle-ci. On veillera donc à connecter

124
les panneaux de manière à réduire au maximum
l’effet d’un éventuel masque solaire. Pour réduire
les risques liés aux masques, il est nécessaire
d’évaluer la projection d’ombres portées par la
présence d’obstacles proches ou lointains, comme
les bâtiments, les arbres, les montagnes…

„ Détermination de la puissance
des modules nécessaire
La puissance nécessaire au bon fonctionnement de A Ombre portée
l’installation, donnée en watt-crête, est obtenue à partir du rapport
de l’énergie nécessaire pour satisfaire les besoins quotidiens (établie
ci-avant et donnée en kWh) sur l’énergie solaire incidente journalière
reçue par les capteurs, et corrigé par un rendement de conversion.
Cette formule est valable pour des conditions standards d’ensoleille-
ment de 1 000 W/m².
Consommation journalière Puissance crête
Puissance crête =
Énergie solaire journalière × Rendement La puissance crête est
Le rendement d’une installation photovoltaïque prend en compte les généralement exprimée en watt
crête (Wc) ou en anglais en watt
rendements des batteries (85 %), de l’onduleur/chargeur (90 %) et Peak (Wp).
diverses pertes (météo, température, ombre, poussière, etc.) (85 %). En pratique, la puissance d’un
Pour déterminer cette puissance, la première étape consiste à définir capteur installé sur un site varie
en fonction de l’ensoleillement
le besoin moyen d’énergie électrique par jour en fonction de la nature
reçu par le capteur – qui dépend
et de l’utilisation des appareils électriques utilisés, comme indiqué du jour, de l’heure, de la météo,
dans le tableau des consommations ci-avant. de l’orientation du système,
etc. – et de sa température.
Ensuite, il faut caractériser l’ensoleillement moyen sur l’année en fonc-
Cette puissance crête est donc
tion du site d’implantation et éventuellement tenir compte des masques. une donnée essentiellement
Enfin, on détermine la puissance crête en fonction de son choix de indicative qui peut permettre
dimensionnement de l’installation : plutôt large ou juste (voir exemple de comparer des panneaux
entre eux.
en page 127).

G Production solaire mensuelle pour un mètre carré de capteur, donnée pour un site
en région parisienne (orientation Sud, inclinaison 60°, absence de masques)
Mois jan fév. mars avr. mai juin juil. août sept. oct. nov. déc. année
Production
kWh/m²/ 1,32 2 3,41 3,74 4,2 4,41 4,31 3,99 3,66 2,58 1,41 1,14 3,02
jour

Choisir et installer ses panneaux solaires photovoltaïques 125


Le calcul de la surface des capteurs s’obtient en multipliant cette
puissance par la valeur fournie dans le tableau suivant.

D Production annuelle Surface nécessaire pour 1 kWc en fonction


(kWh/an) fournie par un du type de capteur (en m²)
capteur de 1 kWc (30° Sud)
Polycristallin Monocristallin Amorphe
8,3 7,2 16,7

126
Exemples de dimensionnement des panneaux
On estime que l’on a un besoin journalier de 1,8 kWh/jour, et un rendement de conversion énergétique fixé à 65 %.
Cas n° 1 : Dimensionnement selon le mois le plus défavorable
Dans cette configuration, les besoins électriques sont en principe assurés toute l’année, sans systèmes de secours
et appoint (groupe électrogène). En contrepartie, une bonne partie du productible électrique n’est pas utilisée.
Dans ce cas, la puissance crête est calculée à partir du mois le plus défavorable (décembre dans l’exemple de
Paris). L’énergie solaire journalière est donc de 1,14 kWh/m2/jour.
La puissance crête vaut alors : Pc = 1,8/1,14 × 0,65) = 2,43 kWc
La surface nécessaire des modules monocristallins est donc de : 7,2 × 2,43 = 17,5 m²

Cas n° 2 : Choisir une puissance crête inférieure à celle assurant la fourniture de la totalité des besoins
dans un but d’optimisation des investissements
On pourrait par exemple choisir une puissance égale à la moitié du 1er cas : 1,25 kWc.
Dans cette configuration qui nécessite une surface de capteurs divisée par 2 (8,75 m²), les mois d’hiver ne sont pas
totalement couverts par le photovoltaïque. Il y a donc nécessité d’avoir un système d’appoint de fourniture électrique.
La rentabilité de cette configuration est en générale supérieure au 1er cas. Néanmoins, une analyse approfondie
doit être menée pour déterminer la puissance la mieux adaptée.

Choisir et installer ses panneaux solaires photovoltaïques 127


„ Calcul du parc batterie nécessaire
Les batteries doivent être dimensionnées pour permettre une auto-
nomie énergétique du site durant un certain nombre de jours sans
soleil, généralement une semaine dans le sud et 10 à 15 jours dans
le nord, pour une maison individuelle.
La capacité des batteries est proportionnelle aux besoins journaliers
(définis ci-avant) et au nombre de jours d’autonomie, que l’on divise
par un ratio.
Consommation journalière × Autonomie
Capacité batteries =
Ratio
Le ratio dépend de la profondeur de décharge maximale de la batterie
et du rendement de l’onduleur. On prend généralement une valeur
prise entre 70 et 85 %. Ces valeurs sont à adapter en fonction des
données constructeur des matériels.
On doit parfois parler de capacité de batterie non pas en wattheure,
mais en ampère-heure. Cette valeur est obtenue en divisant la capa-
cité en wattheure par la tension V aux bornes des batteries (en général
12, 24 ou 48 V, donnée par le constructeur).

Exemple de calcul de la puissance des batteries


Si on reprend les valeurs de l’exemple précédent (Paris, consommation
journalière de 1,8 kWh/jour), un ratio de 0,80, et que l’on désire une
autonomie de 7 jours, on a :
Capacité des batteries = 1 800 × 7/0,80 = 15,75 kWh
Pour des batteries de 12 V, la capacité en ampères-heures sera égale
à 1 310 Ah.

Les batteries sont indispensables pour assurer l’autonomie d’un site


isolé, mais leur utilisation pose des difficultés. Elles demandent une
attention particulière, surtout si elles sont à électrolyte liquide. Elles
nécessitent un entretien régulier, notamment la surveillance du niveau
de liquide (acide), et un local spécifique. Leur durée de vie est selon
les modèles de 5 à 12 ans.

128
Le coût de l’installation
Le prix d’une installation photovoltaïque non raccordée au réseau Capacité C100
dépend de nombreux paramètres :
Dans certaines fiches techniques
Š lataille de l’installation et le type de capteurs (monocristallin, de batterie, on pourra voir
polycristallin, etc.) ; apparaître la mention C100
(ou C/100) à côté de la capacité
Š son mode d’intégration au bâtiment (intégration en toiture, surim- donnée en Ah.
position, tuiles PV…) ; Ce paramètre fait apparaître
Š le choix du système de stockage et son dimensionnement. la notion de rendement ou
de perte de la batterie.
Le prix ramené à la puissance crête est le plus représentatif. Une batterie est plus ou moins
Les ordres de grandeurs de prix relevés sur des installations entre 1 et capable de restituer la totalité
de l’énergie qu’elle
10 kWc se situent entre 10 et 15 € le Wc. Le système de stockage a emmagasinée en fonction
(batteries) représente entre 30 à 40 % du coût total de l’installation. de la vitesse de décharge. Plus
la décharge est rapide, plus
la capacité réelle de la batterie
Effectuer les démarches sera faible. Une batterie de
68 Ah C/100 aura une capacité
et bénéficier des aides théorique de restituer 68 Ah en
100 heures, mais ne restituera
Š Dans le cas d’un bâtiment existant, la pose de modules solaires que 55 Ah en 20 heures
photovoltaïques en toiture n’est pas soumise à l’obtention d’un et seulement 50 Ah en 10 heures.
permis de construire. Par contre, il faut faire une déclaration de
travaux auprès de la commune.
Š Pour un bâtiment neuf, il est préférable d’intégrer les modules
solaires dans le dossier du permis de construire. Au-delà de
ces obligations, il est recommandé de se renseigner auprès de la
commune car il peut exister des dispositions urbanistiques et archi-
tecturales particulières.
Dans le cas d’une résidence principale, d’un bâtiment à usage pro-
fessionnel ou à usage touristique, il est possible de bénéficier d’une
aide pour la mise en place d’un système solaire photovoltaïque via les
dispositifs ou organismes suivants :
Š le
programme d’électrification national FACÉ (Fonds d’amortisse-
ment des charges d’électrification),
Š le crédit d’impôt pour la résidence principale des particuliers,
Š éventuellement dans certains cas, l’ADEME, la commune, le conseil
régional ou général.

Choisir et installer ses panneaux solaires photovoltaïques 129


Dans le cas d’une résidence secondaire, le système photovoltaïque
isolé ne peut bénéficier d’aucune aide et il doit faire l’objet d’une
déclaration de travaux auprès de la mairie.

„ FACÉ (Fonds d’amortissement


des charges d’électrification)
Pour bénéficier de cette aide, il est impératif d’avoir l’autorisation de
la mairie pour l’électrification du site.
Il faut que le coût de l’installation d’un système photovoltaïque soit
inférieur à celui d’un raccordement au réseau classique. Il faudra donc
À propos du FACÉ
avoir un devis pour l’installation solaire et demander à EDF un devis
Le Fonds d’amortissement des
de raccordement au réseau public.
charges d’électrification (FACÉ)
est un organisme placé sous Il reste ensuite trois conditions à respecter :
l’autorité du ministre chargé Š le propriétaire doit régler un minimum de 5 % du montant de
de l’Énergie (ministère
de l’Écologie, de l’énergie, l’installation,
du développement durable Š le maître d’ouvrage de l’installation est soit EDF, soit le syndicat
et de l’aménagement d’électrification (ou syndicat d’énergie),
du territoire MEEDDAT). Cette
aide s’applique aux bâtiments Š le système, une fois réalisé, est concédé à EDF qui en assure
non raccordés au réseau et vise l’entretien et l’exploitation en contrepartie d’une redevance. Un
les travaux d’électrification contrat entre EDF et le propriétaire du site définit les conditions
par énergie renouvelable.
de fourniture de l’électricité.

130
132
L’installation
électrique
raccordée
au réseau
Produire son électricité
et la revendre à EDF,
un des atouts majeurs
du photovoltaïque.

L’installation électrique raccordée au réseau 133


Une installation solaire photovoltaïque raccordée au réseau permet
d’aborder de deux manières différentes la question de la vente d’élec-
tricité : soit on désire vendre la totalité de son énergie produite, soit
seulement le surplus.

Si la production d’électricité photovoltaïque est durant des décennies


exclusivement réservée aux bâtiments n’ayant pas accès au réseau
éclectique classique, le premier toit photovoltaïque raccordé au réseau
en France, d’une puissance d’un kilowatt crête, a vu le jour en 1992.
L’énergie électrique produite est consommée sur place et le surplus
injecté sur le réseau.
Ce type d’installation n’a alors pas de cadre légal, car il n’est pas vrai-
ment autorisé ni interdit. Le raccordement se négocie avec EDF au cas
par cas. L’objectif principal est que le particulier puisse produire lui-
même de l’énergie renouvelable, dans une démarche d’optimisation
et de mutualisation grâce au réseau.
Les enjeux environnementaux, énergétiques et les politiques euro-
péennes, notamment en Allemagne, ont donné raison aux quelques
pionniers français. En une décennie, le photovoltaïque raccordé au
réseau a trouvé sa place dans la société moderne car il est aujourd’hui
au stade de banalisation, et il deviendra demain une nécessité pour
que les bâtiments puissent répondre aux exigences des réglementa-
tions (maison à énergie positive).
Le photovoltaïque dispose de deux grands atouts :
Š il
peut s’installer partout sur le territoire, aussi bien en centre-ville
qu’au milieu des champs,
Š il peut être utilisé comme matériau de construction (toitures, façades…).

Les enjeux et les perspectives


Dans le cadre du Grenelle de l’environnement, la France s’est engagée
à porter à 23 % la part des énergies renouvelables dans son bouquet
énergétique d’ici 2020. Pour le photovoltaïque, l’objectif est d’installer
à cet horizon de quoi fournir 5 400 MW.

134
Ces objectifs devront être atteints par deux catégories de systèmes G Objectifs en puissance
photovoltaïques raccordés au réseau : photovoltaïque installée
(2009-2020)
Š Le photovoltaïque sur un bâtiment, intégré ou non intégré,
Š Les centrales photovoltaïques au sol.

Type d’intégration Particularités


Sur le toit
Tarif d’achat plus élevé dans le cas d’une
En façade
intégration au bâti
En auvent
Tarif d’achat plus faible que dans le cas
Au sol
d’intégration au bâti

La stratégie de développement du photovoltaïque en France est clai-


rement orientée vers les installations intégrées aux bâtiments. Cette
stratégie des pouvoirs publics est confortée par la structure du tarif
d’achat de l’électricité produite à partir du photovoltaïque, qui prévoit
une « prime d’intégration » de 25 c€/kWh. Cette orientation pré-
pare l’échéance de 2020 qui prévoit que tous les nouveaux bâtiments
seront à énergie positive, c’est-à-dire qui produisent plus d’énergie
qu’ils n’en consomment.
Par ailleurs, grâce à ses surfaces disponibles (toitures, façades des
bâtiments, etc.), le milieu urbain offre un fort potentiel pour le déve-
loppement du photovoltaïque.
L’autre objectif, c’est de produire au plus près des centres urbains,
lieux de fortes demandes d’électricité. Une production décentralisée
près des consommateurs permet d’améliorer l’efficacité des systèmes
(distribution) car elle évite les pertes en ligne liées au transport tout
en sécurisant la fourniture.

Principe d’une installation


photovoltaïque raccordée au réseau
Il existe deux types d’installations raccordées au réseau :
Š Raccordée avec injection (vente) totale de la production : Ce
principe consiste à injecter la totalité de l’électricité produite par
l’installation solaire sur le réseau public. L’énergie injectée est
vendue à l’opérateur public (EDF) à un prix déterminé (voir plus

L’installation électrique raccordée au réseau 135


loin la section Démarches et tarification). Cette solution est avan-
tageuse aujourd’hui, car le prix de vente de cette électricité est
plus élevé que celle achetée à EDF ou à un autre opérateur.

Š Raccordée avec injection (vente) du surplus de production :


Dans ce cas, l’électricité produite est prioritairement consommée
sur place. L’éventuel surplus de production est injecté sur le réseau
public et vendu comme dans le premier cas. Dans cette situation,
la motivation principale n’est pas le gain financier, mais plutôt
l’intérêt d’avoir une autonomie énergétique et la sécurité d’appro-
visionnement dans des zones où les coupures de réseau peuvent
s’avérer fréquentes.
Quelle que soit l’option choisie, le mode de production d’électricité
reste le même :
Š Les modules photovoltaïques doivent être installés de manière à
exploiter au mieux le gisement solaire du site d’implantation.

136
J Système raccordé
avec vente totale (en haut)
et vente partielle (en bas)

Š Le courant continu produit ne peut pas être injecté sur le réseau


en l’état car il n’est pas compatible avec celui du réseau. Il est
donc nécessaire de le transformer via l’onduleur en courant alter-
natif pour le rendre compatible.
Š L’électricitéproduite est ensuite injectée sur le réseau public
d’ERDF (Électricité réseau de distribution de France) ou d’une ELD
(Entreprise locale de distribution).

L’installation électrique raccordée au réseau 137


Š Pour pourvoir facturer cette énergie au distributeur, il est néces-
saire d’installer un compteur d’énergie appelé compteur de pro-
duction. Ce dernier comptabilise la quantité d’énergie sortie de
l’onduleur, donc injectée sur le réseau. Ce compteur doit être ins-
tallé par le gestionnaire du réseau.
Dans le cas d’un module intégré au bâti, il existe deux types définis
de manière précise dans le cadre de la procédure de rachat de l’élec-
tricité issue de photovoltaïque :
Š système bénéficiant du tarif intégration complète : L’étanchéité
est assurée par les modules photovoltaïques eux-mêmes. Les
modules doivent par ailleurs se situer dans le plan de la toiture
et être installés sur des bâtiments clos et couverts sur toutes les
faces, assurant la protection des habitants.
Š système bénéficiant du tarif intégration simplifiée : Un écran
rigide ou semi-rigide est placé sous la toiture, et sur lequel les pan-
neaux reposent. Cet écran de sous-toiture assume en partie une
fonction d’étanchéité du système. La législation exige que ce type
de système soit parallèle à la toiture et soit situé sur un bâtiment
assurant la protection de ses habitants.

Démarches et tarification
„ Les démarches obligatoires
Pour installer et exploiter un système solaire photovoltaïque, il existe pour
le producteur certaines démarches administratives à accomplir. Ces der-
nières sont relativement complexes et longues à mener. Il faut compter
environ 6 mois minimum pour obtenir son contrat d’achat d’électricité.
Ces démarches administratives aboutissent à l’obtention de deux contrats :
Š contrat de raccordement, qui est délivré par votre agence ERDF
ou une Entreprise locale de distribution (ELD). C’est la signature
de ce contrat qui permet de raccorder l’installation sur le réseau
public. Le raccordement au réseau n’est pas gratuit et le prix varie
en fonction de la situation de l’installation.
Plus d’information Š contrat d’achat d’électricité produite à partir de l’installation pho-

Pour plus de détails sur les tovoltaïque. Ce contrat d’achat est délivré par EDF Agence obligation
démarches administratives, d’achat, ou une Entreprise locale de distribution. C’est l’organisme qui
veuillez consulter le site gère la relation contractuelle entre le producteur photovoltaïque et
www.photovoltaique.info. l’acheteur (le tarif, la durée…). Le contrat a une durée de vie de 20 ans.

138
„ Les aides financières
Les installations photovoltaïques raccordées au réseau d’une puis-
sance inférieure ou égale à 3 kWc et rattachées à la résidence princi-
pale bénéficient du dispositif national suivant :
Š taux de TVA réduit à 5,5 % si l’habitation a plus de 2 ans et
uniquement si l’installation est inférieure à 3 kWc,
Š crédit d’impôt de 25 % des coûts matériels TTC (hors
main-d’œuvre).
Les aides de l’État sont définies dans le cadre des lois de finances,
publiées chaque année.

„ Le tarif d’achat
La loi du 10 février 2000 instaure le principe du tarif d’achat d’électricité pro-
duite à partir du photovoltaïque et l’arrêté tarifaire du 1er septembre 2010
fixe le niveau du tarif ainsi que les conditions d’éligibilité et d’application.
Les conditions ainsi que le tarif d’achat sont fixés par décret.
Le tarif d’achat en vigueur distingue depuis 2006 (arrêté du 10 juillet
2006) les installations dites « intégrées » des solutions dites « non
intégrées » au bâtiment.

Système bénéficiant Système bénéficiant du tarif


du tarif intégration complète intégration simplifiée
Le concept repose sur le fait que l’étanchéité Ces systèmes reposent sur le principe qu’il
est assurée par les modules photovoltaïques existe un écran sous toiture rigide ou semi-
eux-mêmes. « Les modules doivent par ailleurs rigide sur lequel reposent les panneaux.
se situer dans le plan de la toiture, et être Cet écran de sous-toiture assume en partie
installés sur des bâtiments clos et couverts une fonction d’étanchéité du système. La
sur toutes les faces, assurant la protection législation exige que ce type de système
des personnes, des animaux, des biens ou des soit parallèle à la toiture et soit situé sur un
activités. » bâtiment assurant la protection des personnes,
des animaux, des biens ou des activités.

L’installation électrique raccordée au réseau 139


G Conditions d’achat de l’électricité raccordée au réseau à partir du 10 mars 2011
Tarif d’achat prévu
Type d’installation
dans le nouveau dispositif
0-9 kW 46,4 c€/kWh
Intégration au bâti
9-36 kW 40,6 c€/kWh
Résidentiel
Intégration simplifiée 0-36 kW 30,35 c€/kWh
au bâti 36-100 kW 28,85 c€/kWh
0-9 kW 40,6 c€/kWh
Intégration au bâti
9-36 kW 40,6 c€/kWh
Enseignement ou santé
Intégration simplifiée 0-36 kW 30,35 c€/kWh
au bâti 36-100 kW 28,85 c€/kWh
Intégration au bâti 0-9 kW 35,2 c€/kWh
Autres bâtiments Intégration simplifiée 0-36 kW 30,35 c€/kWh
au bâti 36-100 kW 28,85 c€/kWh
Tout type d’installation 0-12 MW 12,00 c€/kWh

Ce dispositif comporte d’une part des tarifs d’achat ajustés auto-


matiquement chaque trimestre en fonction des volumes de projets
déposés, et d’autre part des appels d’offres pour les grandes toitures
et les fermes solaires.
Des coefficients de dégressivité viendront s’appliquer à ces tarifs,
chaque trimestre, en fonction du nombre de demandes complètes de
raccordement au réseau effectuées durant les précédents trimestres
Pour connaître les tarifs en vigueur compte tenu de leur évolution
trimestrielle, on peut consulter le site www.photovoltaique.info ou le
site de la DGEC.

140
Exemples de réalisations raccordées au réseau
Prenons l’exemple de trois installations identiques construites dans des régions disposant d’un taux
d’ensoleillement différent (Mulhouse, Mont-de-Marsan et Sète), et regardons leur intérêt économique.
Le tableau ci-dessous récapitule les caractéristiques techniques de l’installation.

Modules PV Générique Silicium monocristallin


Puissance unitaire 217 Wc
Surface unitaire 1,5 m2
Orientation sud
Inclinaison 30° par rapport à l’horizontale
Surface utile 19,5 m2
Puissance crête 2,8 kWc

Hypothèses économiques
Le coût moyen d’une telle installation posée est de l’ordre de 6 000 €/kWc, soit dans notre exemple
un coût total de 16 800 €. À ce montant, il faut ajouter le coût du raccordement, qu’il faut régler
à ERDF et qui est de l’ordre de 1 200 €.
Le montant de l’investissement de l’installation (matériel, pose et raccordement) se monte donc à
18 000 €. Cette installation est éligible au crédit d’impôt de 25 % sur environ 80 % du coût de
l’installation, soit une aide de 3 600 €.
Certains éléments de l’installation nécessiteront d’être changés tous les 7 à 10 ans, comme l’ondu-
leur, le régulateur, etc. Il faut provisionner leur montant qui est de l’ordre de 1 000 à 3 000 € en
fonction de leur puissance.
Un droit d’accès au réseau est redevable tous les ans au gestionnaire du réseau (ERDF) ; ce montant
est fixé par la loi et correspond au Tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE).
Enfin, on estime que l’installation bénéficie d’un tarif de raccordement intégré de 58 c€/kWh.
Résultats
Lieu Production d’énergie Économie de dégagement Somme gagnée grâce
de l’installation (kWh/an) de polluants (kg de CO2/an) au raccordement
Mulhouse
2 560 920 1 448 €
(Alsace)
Mont-de-Marsan
3 083 1 110 1 788 €
(Aquitaine)
Sète
(Languedoc- 3 549 1 278 2 058 €
Roussillon)
Annexes
Certifications
Qualit’EnR gère quatre appellations qualité pour l’installation de
systèmes à énergies renouvelables chez les particuliers. L’entreprise
candidate à une des certifications suivantes s’engage à respecter la
charte de qualité mise en place par Qualit’EnR, à réaliser un minimum
d’installations par an et à être auditée sur un de ses chantiers par
l’organisme. Les certifications sont les suivantes :
Š QualiBois : appareils à bois indépendants et appareils à bois
raccordés au réseau hydraulique,
Š QualiSol : système solaire combiné et chauffe-eau solaire,
Š QualiPV : générateur photovoltaïque raccordé au réseau,
Š QualiPAC : pompe à chaleur géothermique et aérothermique.
Qualisol est une démarche qualité pour l’installation de systèmes
solaires thermiques effectuée par les professionnels du domaine. Elle
a été créée par l’ADEME en 1999 et fédère, 11 ans plus tard, près de
10 000 installateurs agréés. La charte Qualisol comporte 10 points à
respecter, dont voici quelques extraits :
Š L’adhérent Qualisol possède les compétences professionnelles
nécessaires. Il est à jour dans ses obligations sociales et fiscales
et dispose des assurances professionnelles couvrant les prestations
qu’il assure.
Š Il préconise des matériels solaires sélectionnés par l’ADEME et
assure le relais des informations, brochures et documents qu’elle
diffuse.
Š En amont, il assure auprès du client un rôle de conseil, l’assiste
dans le choix des solutions les mieux adaptées à ses besoins,
compte tenu du « gisement solaire » local, des contraintes du site,
de la taille du foyer, et des énergies d’appoint disponibles.
Š Après visite sur site, il soumet au client un devis descriptif écrit,
détaillé et complet, de l’installation solaire qu’il propose.

Annexes 143
Š Il informe précisément le client sur les démarches nécessaires,
relatives en particulier aux déclarations préalables de travaux, aux
conditions d’octroi des primes de l’ADEME et autres organismes, et
aux incitations fiscales en vigueur.
Š Une fois l’accord du client obtenu (devis co-signé), il réalise
l’installation commandée dans le respect des règles professionnelles.
Š Il
règle et met en service l’installation, puis procède à la réception
des travaux en présence du client. Il lui remet les notices et docu-
ments relatifs aux conditions de garantie et d’entretien/mainte-
nance du CESI.
Š Ilremet sans délai au client une facture détaillée et complète de
la prestation, conforme au devis, et lui fournit l’attestation signée
dont celui-ci a besoin pour faire valoir ses droits aux primes et
aides fiscales.
Š En cas d’anomalie ou d’incident de fonctionnement de l’installa-
tion signalé par le client, il s’engage à intervenir sur le site dans
des délais rapides, et procède aux vérifications et remises en état
nécessaires, dans le cadre de la garantie biennale.
Š Sur simple notification de l’ADEME, il se soumet à toute opération
de contrôle qu’elle ou son mandataire souhaiterait effectuer, aux
fins d’examiner les conditions de mise en œuvre et de réalisation
des prestations.
QualiPV est une appellation qui permet de valoriser les professionnels
du solaire photovoltaïque. Elle se décompose en deux modules :
« Elec » pour la partie électricité et « Bât » pour l’intégration au
bâtiment. Afin d’obtenir la certification et par conséquent le droit
d’utilisation de l’appellation, l’entreprise doit :
Š justifier de son activité d’installateur photovoltaïque,
Š fournir des assurances nécessaires pour les activités et travaux
réalisés,
Š prouver les compétences d’au moins un référent dans l’entreprise.
À ces conditions s’ajoutent naturellement celles de Qualit’EnR.

144
Pour en savoir plus
Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie : www.ademe.fr
Ministère de l’écologie : www.developpement-durable.gouv.fr
Crédit d’impôt développement durable : www.impots.gouv.fr
Institut National de l’Energie Solaire (INES) : www.ines-solaire.com
Enerplan : www.enerplan.asso.fr
Qualit’EnR : www.qualit-enr.org
Hespul : www.hespul.org
Outils solaire.com : www.outilssolaire.com
Syndicat des énergies renouvelables : www.enr.fr
Comité de Liaison des Energies Renouvelables : www.cler.org
Centre Scientifique et Technique du Bâtiment CSTB : www.cstb.fr

Bibliographie
Š L’énergie du soleil Maylis Gaillard Editions Le Cherche Midi
Š Énergie Solaire Photovoltaïque Anne Labouret Michel Villoz Editions
Dunod
Š Eau chaude sanitaire solaire FFB ADEME COSTIC Collection
Recherche Développement Métier
Š Énergie solaire Calculs et optimisation Jacques Bernard Editions
ellipses
Š Rénovez votre maison des solutions écologiques Mohamed Amjahdi
Jean Lemale Editions Dunod

Remerciements
Stefan Louillat, ingénieur à l’Ademe Île-de-France
Sébastien Decottegnies, ingénieur Société TECSOL
Glossaire
Absorbeur
Composant d’un capteur qui a pour fonction d’absorber le rayonne-
ment solaire incident, de le convertir en chaleur et de transmettre
celle-ci à un fluide caloporteur. Le coefficient d’absorption d’une sur-
face exprime par un nombre compris entre 0 et 1 le pourcentage de
l’énergie radiante incidente absorbée par cette surface.
Albédo
Fraction du rayonnement incident qui est réfléchie par une surface.
Azimut
Angle en un lieu donné, entre la direction Nord Sud et la projection
dans un plan horizontal de la direction Terre Soleil.
Capteur solaire intégré
Capteur solaire faisant office de toiture. Il est un élément du « clos
ou du couvert »
Cellule photovoltaïque
Élément semi-conducteur composé de silicium et générant de l’élec-
tricité lors d’une exposition aux rayons du soleil.
CESI
Abréviation de chauffe-eau solaire individuel.
Coefficient G
Coefficient de déperdition volumique d’un logement, exprimé en
W/m3.K utilisé en France avant que la RT 2000 soit en vigueur. Ce
coefficient était égal aux déperditions thermiques d’un logement pour
un degré d’écart de température entre l’intérieur et l’extérieur, divi-
sées par son volume habitable.
Couverture solaire
(ou fraction solaire) Proportion des besoins énergétiques totaux qui
sont couverts par le soleil.

Glossaire 147
CSTB
Acteur public indépendant. Centre Scientifique et Technique du
Bâtiment : Centre qui a pour but d’attester la conformité des condi-
tions de fabrication et le maintien des performances dans le temps.
Déclinaison solaire
Angle formé par la droite reliant la terre au soleil et le plan équatorial
(positif vers le nord). La déclinaison est égale à zéro aux équinoxes et
varie de + 23,45° (22 juin) à – 23,45° (22 décembre)
Héliostat
Instrument comportant un miroir plan ou légèrement concave qui
permet de réfléchir les rayons du Soleil dans une direction fixe
Heure solaire
Heure de la journée déterminée par le mouvement apparent du Soleil,
égale à 12h00 au midi vrai. Pour obtenir l’heure légale, il faut lui addi-
tionner l’équation du temps, la correction de longitude et éventuel-
lement l’heure d’été. Le midi vrai ou midi solaire est l’heure locale à
laquelle le soleil passe au méridien du point d’observation.
Kelvin (K)
Unité de mesure de température. Le degré Kelvin (K), est égal à l’unité
Celsius (°C)
Masque solaire
Cause des ombres portées qui réduisent les apports solaires sur des
capteurs.
Mur Trombe
Mur capteur-accumulateur qui comporte des orifices dans ses parties
basse et haute. Il se produit un phénomène de transfert de chaleur
vers l’intérieur grâce à un mouvement permanent de l’air.
Onduleur
Dispositif servant à convertir le courant électrique continu en courant
alternatif avec la fréquence souhaitée. La puissance « apparente » de
l’onduleur s’exprime en Volt-ampères (VA).
PSD
Abréviation de la technique de plancher solaire direct où la chaleur
du soleil est captée par des capteurs puis envoyée dans une dalle
chauffante

148
Puissance crête
Puissance électrique maximum que peut fournir une cellule dans les
conditions standards, c’est-à-dire à 25 °C et sous une puissance lumi-
neuse de 1 000 W/m2. Cette puissance est exprimée en Watt-crête (Wc).
QUALISOL/QUALIPV (voir Annexe)
Les qualifications solaires sont délivrées par l’association Qualit’EnR.
Cette association intervient pour la promotion de la qualité des pres-
tations des installateurs. Elle gère les qualifications QUALIPV pour le
photovoltaïque, QUALISOL pour le solaire thermique
Rayonnement diffus
Rayonnement solaire global à l’exception du rayonnement direct. Il
comprend la plus grande partie du rayonnement diffusé par l’atmos-
phère ainsi qu’une partie du rayonnement réfléchi par le sol, suivant
l’inclinaison de la surface réceptrice.
Rayonnement direct
Rayonnement solaire incident sur un plan donné, et provenant d’un
petit angle solide centré sur le disque solaire.
Rayonnement solaire global
Rayonnement émis par le soleil incident sur une surface donnée.
Solaire actif
Principe de captage, de stockage et de distribution solaire nécessi-
tant, pour son fonctionnement, l’apport d’une énergie extérieure (par
opposition au solaire passif).
Solaire passif
Principe de captage, de stockage et de distribution capable de fonc-
tionner seuls, sans apport d’énergie extérieure.
Stratification
Phénomène physique caractérisé par le fait qu’un fluide que l’on
échauffe à tendance à occuper les couches supérieures du récipient
qui le contient, du fait de la diminution de sa densité. Dans le cas
d’un chauffe-eau solaire, le puisage d’eau chaude se fait en partie
haute du ballon afin de bénéficier des couches d’eau les plus chaudes
et l’eau froide est introduite en partie basse

Glossaire 149
SSC – Système Solaire Combiné
Le Système solaire combiné est une installation qui utilise le rayonne-
ment solaire pour couvrir une partie des besoins en chauffage et en
eau chaude sanitaire d’une habitation.
Tracker solaire
(ou suiveur de soleil) Installation de production d’énergie solaire
qui utilise le principe de l’héliostat. C’est une structure qui permet
d’orienter des panneaux solaires tout au long de la journée afin de
capter le maximum d’ensoleillement.
Wafers
« Tranche » de silicium utilisée dans la fabrication d’un module
photovoltaïque

150
Index
A monobloc 44
Absorbeur 33 solaire individuel (CESI) 43
Achat d’électricité 139 Code de l’urbanisme 24
Aides financières 72, 129, 139 Coefficient de déperdition
Albédo 18 volumique 82
Autostockeur 48 Coffre 34
Compteur de production 138
B
Consommation d’eau chaude 64
Ballon de stockage 33 Contrainte réglementaire 24
Bâtiment
Contrat de raccordement 138
à énergie positive 14
Couche mince 100
basse consommation (BBC)
Coût 60, 72, 129
14
Couverture 33
Batterie 96, 102, 117
Crédit d’impôt 13, 72, 129, 139
Besoin énergétique 66
Cycle de vie 110
Besoins en électricité 121
Bioclimatique 86 D

C Démarches administratives 129,


138
Caloduc 38
Diagramme solaire 19
CALSOL 82
Dimensionnement 59, 64, 119
Capteurs
Durée de vie 32,112
non vitrés 35
pavé de verre 36 E
plans vitrés 32 Eau chaude sanitaire (ECS) 43
rendement 38 consommation 64
solaires sous vide 36 Échangeur 52
Cellule photovoltaïque 99 Entretien 74, 96, 107
CESI 43
Chauffage solaire 78 F
Chauffe-eau FACÉ (Fonds d’amortissement des
à circulation forcée 47 charges d’électrification) 130
à éléments séparés 47 Financement 72, 129

Index 151
G Polycristallin 100
Gisement solaire français 23, Production centralisée/
106 décentralisée 55
Groupe électrogène 96 Puissance crête 116, 125

I R
Impact environnemental 112 Raccordement au réseau
Inclinaison 21, 124 (photovoltaïque) 134
Installations solaires Rayonnement solaire 16
collectives 53 Régime de déclaration préalable 25
Intégration au bâti Régulation 50
(photovoltaïque) 108 Rendement 38

L S
Légionellose 66 Semi-conducteur 92
Législation 24 Série (montage en) 105
Silicium amorphe 101
M
Silicium cristallin 100
Maintenance 74, 96, 107
Site isolé 96
Masque solaire 20, 105, 124
Solaire photovoltaïque 12, 88
Monocristallin 100
Solaire thermique 12, 28
N Solaire thermique passif 86
Normes 26 Système d’appoint 48
Système solaire combiné 78
O
T
Ombre portée 19, 105, 124
Onduleur 96, 102, 118 Tarif d’achat d’électricité 139
Orientation 21, 124 Tarif d’utilisation des réseaux
publics d’électricité (TURPE 141
P
Taux de couverture 68
Parallèle (montage en) 105 Temps de retour énergétique
Pertes 110
optiques 38 TVA 139
thermiques 39
Piscine 35 V
Plancher solaire direct (PSD) 80 Vidange 47, 81
Plan local d’urbanisme (PLU) 25 Vitrage 33

152
Crédits photographiques
Photos de couverture : première – Maison solaire individuelle Riquewihr
68340. Vue de la véranda. Capteurs solaires photovoltaïques (20m2) et ther-
miques (8m2) véranda solaire. Région Alsace Juin 2009. Christian WEISS ©
ADEME ; seconde – © Frédéric Massard - Fotolia.com ; troisième – Maison
solaire comportant un gîte rural (panneaux photovoltaïques et thermiques)
à Groisy 74570 en Haute Savoie. Région Rhône-Alpes. Juillet 2008. Roland
Bourguet © ADEME ; quatrième – © Jean-Christophe Courte.

Pictogrammes des encadrés – © Beboy - Fotolia.com. Page 10 – Maison


solaire comportant un gîte rural (panneaux photovoltaïques et thermiques) à
Groisy 74570 en Haute Savoie. Région Rhône-Alpes. Juillet 2008. Roland
Bourguet © ADEME. Page 13 – Bergerie solaire Crouzet. Laparrouquial (81640).
Installateur SUNNCO GC. 376 modules photovoltaïques monocristallins sur
une surface de 546 m2. Puissance installée : 65,8 Kwc. Le toit photovoltaIque de
la Bergerie. Région Midi-Pyrénées. Juillet 2009. Christian WEISS © ADEME. Page
16 – © Cyril Comtat - Fotolia.com. Page 24 – © ADEME. Page 27 – HLM avec
panneaux solaires thermiques intégrés aux balcons à Saint-Jean d’Arvey-73230
en Savoie. Région Rhône-Alpes. Juillet 2008. Roland Bourguet © ADEME. Page
28 – © Olivier Tuffé - Fotolia.com. Page 30 – Capteurs solaires thermiques
installés en toiture. C.E.S.I : chauffe eau solaire individuel. S.S.C Plan soleil.
Habitat individuel. Saint Hostien. Haute Loire. Région Auvergne. E.N.R. Energies
renouvelables.Photo Roland Bourguet/ADEME. Page 35 – L’installation d’une
moquette solaire permet de chauffer l’eau de la piscine du stade nautique de
Castres. Tarn. Région Midi-Pyrénées. Energie solaire. Energies renouvelables.
E.N.R. Plan soleil. Photo Guillaume Fraysse/ADEME. Page 37 – © Bonvarlet.
Page 40 – Habitat collectif .Gestion HLM. Maison du CIL. Gros plan sur les
capteurs. Solaire Thermique. Production d’eau chaude. Saint Quentin 02100
Région Picardie. Octobre 2008. Roland Bourguet © ADEME. Page 41 – Habitat
collectif .Gestion HLM. Maison du CIL. Gros plan sur les capteurs. Solaire
Thermique. Production d’eau chaude. Saint Quentin 02100 Région Picardie.
Octobre 2008. Roland Bourguet © ADEME. Page 42 – Maison avec chauffe-eau
solaire individuel (CESI) installé dans le cadre du plan solaire. Région Haute
Normandie - Seine Maritime (76), Beaubec la Rosière, 2005. Photo Stéphane
LEITENBERGER/ADEME. Page 45 – © Prod. Numérik - Fotolia.com. Page 48 –
Ballon d’eau chaude dans une maison de Haute-Normandie, à Bois-Guillaume,
Seine Maritime (76), où a été installé un CESI (chauffe-eau solaire individuel)
dans le cadre du Plan Solaire, en 2005. Photo Stéphane LEITENBERGER/ADEME.
Page 51 bas – Chauffe-eau et son ballon d’eau chaude. Région Haute-
Normandie - Seine Maritime (76) - Rouen 2005. Photo Stéphane LEITENBERGER/
ADEME. Page 54 – Panneaux solaires thermiques pour la production d’eau
chaude sanitaire à la résidence OPAC le Pâtural à Gerzat (63360).Région
Auvergne. Juillet 2009. Roland Bourguet © ADEME. Page 55 – Centre aquatique
Marne et Gondoire (77400) Lagny-sur-Marne. Vue générale sur les panneaux

Crédits photographiques 153


solaires thermiques (140 m2 de capteurs vitrés solaires implantés en toiture
terrasse avec une orientation Sud 45°, destinés uniquement à la production
d’eau chaude sanitaire, par préchauffage à 35 °C. Région Ile-de-France. Avril
2009. Jacques Le Goff © ADEME. Page 61 – Chauffe-eau et son ballon d’eau
chaude, dans une maison individuelle de Haute-Normandie où a été installé un
chauffe-eau solaire individuel (CESI) dans le cadre du Plan Solaire (Pan Soleil -
Energie solaire thermique - eau chaude sanitaire -) Photo Stéphane
LEITENBERGER/ADEME. Page 62 – Maison avec chauffe-eau solaire individuel
(CESI) installé dans le cadre du plan solaire. Région Haute Normandie - Seine
Maritime (76), Rouen 2005. Photo Stéphane LEITENBERGER/ADEME. Page 72
– Maison avec chauffe-eau solaire individuel (CESI) installé dans le cadre du
plan solaire. Région Haute-Normandie - Seine Maritime (76) - Rouen 2005.
Photo Stéphane LEITENBERGER/ADEME. Page 75 – Énergie solaire thermique
en toiture à Clermont-Ferrand - Région Auvergne - Puy de Dôme 63 - 2007. Du
toit de la crèche municipale Saint Jacques, équipée d’une installation solaire
thermique, on aperçoit, à l’arrière plan, une grande barre d’immeubles HLM
(qu’on appelle la « muraille de Chine à Clermont ») dont le toit est également
recouvert de panneaux solaires pour la fourniture d’eau chaude sanitaire. Photo
Roland Bourguet/ADEME. Page 76 – Maison solaire à Sermange équipée de
capteurs solaires thermiques (au sol) et de panneaux solaires photovoltaïques
(en auvent) - Région Franche-Compté - Jura. Photo Laurent CHEVIET / ADEME.
Page 80 – © Frédéric Massard - Fotolia.com. Page 83 – Maison solaire (pan-
neaux thermiques) Les Déserts 73230 en Savoie. Région Rhône-Alpes. Juillet
2008. Roland Bourguet © ADEME. Page 88 – Hangars photovoltaïques de la
ferme du Furstweg. Jean-Luc Westphal Weinbourg 67340 Toitures photovol-
taïques 36 000 m2. Région Alsace Juin 2009 Christian WEISS © ADEME. Page 90
– Ferme des pensées sauvages 68610 Linthal. Panneaux photovoltaïques : 400
m2 sur les toits de l’étable, de la grange et de la maison. Élevage de vaches lai-
tières. Région Alsace Juin 2009. Christian WEISS © ADEME. Page 92 – scientific-
web.com. Page 93 gauche – © Nasa. Page 94 – Refuge de montagne alimente
en énergie solaire photovoltaïque - Hautes Pyrénées - Refuge des Oulettes de
Gaube au pied du Vignemale à 2151 m d’altitude - club alpin français ( CAF )
- 2006. Photo JL BERGEY/ADEME. Page 96 – Élevage de moutons à Bilhères
dans la Vallée d’Ossau (64 - Pyrénées Atlantiques - Région Aquitaine). Les pan-
neaux de cellules photovoltaïques assurent l’autonomie électrique de la ber-
gerie. Electrification en site isolé par énergie solaire. Energies renouvelables,
milieu rural et agriculture en site de montagne. Reportage de 2008. Photo
Stéphane LEITENBERGER/ADEME. Page 99 – © www.energiedouce.com. Page
100 haut – Solaire photovoltaïque : Détail de capteurs solaires photovoltaïque.
Cellules solaires photovoltaïques au silicium polycristallin. ENR énergies renou-
velables. Photo Roland Bourguet/ADEME. Page 101 bas – Lotissement des
Prairies Madame – LANGOUËT( 35630) - Ille-et-Vilaine – région Bretagne,
France - AEU – Approche Environnementale de l’Urbanisme – Bâtiment,
Logement, Habitat, Collectifs bois, Maisons en bois - arbre, plantes, végétation
– Biodiversité - Photovoltaïque - Solaire sur toits - 2009 - © photo Xavier
BENONY/ADEME. Page 103 – Énergies renouvelables. Bergerie de montagne en
vallée d’Ossau équipée de panneaux photovoltaiques assurant une autonomie
totale. Local technique. Batteries de stockage. Bilhères-en-Ossau. Pyrénées
Atlantiques. Région Aquitaine - octobre 2008 Stéphane Leitenberger © ADEME.

154
Page 104 – Maison solaire (panneaux photovoltaïques et thermiques) à Pugny-
Chatenod 73100 en Savoie. Toit intégré. Région Rhône-Alpes. Juillet 2008.
Roland Bourguet © ADEME. Page 106 – Pose de panneaux photovoltaïques sur
un toit chez un particulier dans la Manche. Région Basse-Normandie. Janvier
2009 Stéphane Leitenberger. Page 108 a – Ferme des pensées sauvages 68610
Linthal. Panneaux photovoltaïques : 400 m2 sur les toits de l’étable, de la grange
et de la maison. Élevage de vaches laitières. Région Alsace Juin 2009. Christian
WEISS © ADEME. Page 108 b – Capteurs solaires thermiques sur le toit de la
crèche municipale des vergers - Clermont-Ferrand - Région Auvergne - Puy de
Dôme 63 - 2007. La crèche est équipée d’une installation solaire thermique.
Photo Roland Bourguet / ADEME. Page 108 c – Élevage de moutons à Bilhères
dans la Vallée d’Ossau (64 - Pyrénées Atlantiques - Région Aquitaine). Les pan-
neaux de cellules photovoltaïques assurent l’autonomie électrique de la ber-
gerie. Electrification en site isolé par énergie solaire. Energies renouvelables,
milieu rural et agriculture en site de montagne. Reportage de 2008. Photo
Stéphane LEITENBERGER/ADEME. Page 108 d – © ginkoo. Page 109 – Maison
solaire individuelle Riquewihr 68340. Vue de la véranda. Capteurs solaires pho-
tovoltaïques (20m2) et thermiques (8m2) véranda solaire. Région Alsace Juin
2009. Christian WEISS © ADEME. Page 111 b – © Schüco. Page 111 c – Maison
solaire individuelle Riquewihr 68340. Vue de la véranda. Capteurs solaires pho-
tovoltaïques (20m2) et thermiques (8m2) véranda solaire. Région Alsace Juin
2009. Christian WEISS © ADEME. Page 111 d – © Clipsol. Page 112 – Résidence
du Cèdre Logements sociaux bioclimatiques. Capteurs solaires photovoltaïques.
Obernai 67340. 24 logements sociaux à basse consommation en composants
bois. Énergie solaire capteurs thermiques. Région Alsace Juin 2009. Christian
WEISS © ADEME. Page 114 – Pose de panneaux photovoltaïques sur un toit
chez un particulier dans la Manche. Notre-Dame de Cenilly 50210. Raccordement
au réseau EDF. Entreprise FACILASOL. Région Basse-Normandie. Mars 2009
Stéphane Leitenberger. Page 117 – © ma-meteo.overblog.com. Page 119 –
Maison solaire individuelle Riquewihr 68340. Vue de la véranda. Capteurs
solaires photovoltaïques (20m2) et thermiques (8m2) véranda solaire. Région
Alsace Juin 2009. Christian WEISS © ADEME. Page 126 – Vue de la grange.
André Ruher. Grange photovoltaïque 280 m2 de panneaux photovoltaïques.
Wahlbach 68130. Région Alsace Avril 2009 Christian WEISS © ADEME. Page
128 – Local de stockage des batteries pour alimentation électrique (solaire pho-
tovoltaïque) d’un site isolé. Reportage de 2008 en région Aquitaine. Photo
Stephane LEITENBERGER/ADEME. Page 131 – Maison avec chauffe-eau solaire
individuel (CESI) installé dans le cadre du plan solaire, région Haute-Normandie
- Seine Maritime (76) - Canteleu 2005. Photo Stéphane LEITENBERGER/ADEME.
Page 132 – Panneaux photovoltaïques et générateur photovoltaïque de
5 600 Wc raccordé au réseau EDF, au clos Ornasca, vignoble à Cauro (20117) à
proximité d’Ajaccio. Collectivité Territoriale de Corse. Juin 2009 Roland Bourguet.
Page 136 – © il-fede - Fotolia.com.

Toutes les images non mentionnées dans ces pages appartiennent à leur
auteur respectif. Nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir pour
obtenir les autorisations de reproduction nécessaires pour cet ouvrage. Toute
omission qui nous sera signalée se verra rectifiée dans la prochaine édition.

Vous aimerez peut-être aussi