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Trafic de cocaïne en

Côte d’Ivoire : Interpol


s’invite dans l’enquête
L’organisation internationale mène des
investigations au côté des autorités
ivoiriennes sur le vaste réseau de cocaïne.
Une affaire sensible également suivie de
près par les influents relais des suspects à
Abidjan.
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10 juin 2022 à 12:47
Par Jeune Afrique
Mis à jour le 10 juin 2022 à 13:04

Diomandé Vagondo, ministre de la sécurité, à Abidjan, le 3 mars 2020 ©


Issam Zejly pour JA
Alors qu’elles tentent de localiser trois suspects
potentiels ayant quitté précipitamment le pays après
la saisie record de deux tonnes de cocaïne en avril,
les autorités ivoiriennes en appellent aujourd’hui à la
coopération internationale.

Selon nos informations, Jürgen Stock, le secrétaire


général d’Interpol, a téléphoné début juin au
général Youssouf Kouyaté, le directeur général de
la police ivoirienne, pour l’assurer de la pleine
coopération de son organisation. Il s’est engagé à
mettre à disposition des enquêteurs des moyens aussi
bien humains que technologiques, y compris au
niveau transfrontalier.

Pressions sur le ministre

La Côte d’Ivoire entretient en effet de très bonnes


relations avec Interpol, dont le siège régional en
Afrique de l’Ouest est basé à Abidjan. Youssouf
Kouyaté a d’ailleurs activement participé, en
novembre 2021, en Turquie, à l’élection de
l’Émirati Ahmed Naser Al-Raisi à la présidence de
l’organisation internationale. Les services de police
italiens et français ainsi que les Américains de la Drug
Enforcement Administration (DEA) ont aussi répondu
à l’appel des autorités ivoiriennes.

À LIRETrafic de cocaïne en Côte d’Ivoire : quels


hommes d’affaires sont visés par l’enquête ?

À Abidjan, plusieurs hommes d’affaires en vue à ont


été placés en détention provisoire, comme l’Ivoiro-
libanais Richard Ghorayeb, propriétaire d’une
entreprise de transport de produits pétroliers ou
encore Hussein Taan, le fondateur de la chaîne de
pâtisserie Des gâteaux et du pain. Mais leurs influents
relais dans les milieux économiques et politiques
tentent d’obtenir leur libération conditionnelle. Le
général Vagondo Diomandé, ministre de l’Intérieur
et de la Sécurité, et Youssouf Kouyaté subissent
ainsi des pressions en ce sens. Certains frères francs-
maçons de la Grande loge de Côte d’Ivoire (GLCI)
proches du ministre et du patron de la police ont
également plaidé en faveur des suspects. Aucune de
ces ingérences n’a toutefois abouti et les deux
hommes demeurent inflexibles.

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