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I. LES REGIMES DE TRANSIT.

- BASES JURIDIQUES ET GENERALITES.


Code des douanes : articles 155 à 158.
Décret d’application : articles 163 à 172.

a- Définition.

Le transit est un régime permettant le transport de marchandises sous douane d’un


bureau ou d’un entrepôt de douane à un autre bureau ou à un autre entrepôt (art.
155-1° code).

b - Effets du régime du transit.

Les marchandises en transit bénéficient de la suspension des droits et taxes, des


prohibitions et restrictions normalement applicables.

Dans la réalité, il faut distinguer plusieurs cas :


- Marchandises provenant de l’étranger qui traversent le territoire assujetti, d’un
bureau d’entrée à un bureau de sortie frontières : pour ces marchandises il y a, à
l’entrée, suspension des droits, taxes, prohibitions et restrictions d’importation ; à
la sortie du territoire, non application des droits, taxes, le cas échéant, prohibitions
et restrictions d’exportation ;
- Marchandises provenant de l’étranger acheminées sous le régime du transit d’un
bureau d’entrée vers un entrepôt de douane ou un bureau intérieur : suspension
des droits, taxes, prohibitions et restrictions d’importation jusqu’audit bureau
intérieur ou à l’entrepôt. Si, à la sortie d’entrepôt, ces marchandises sont
acheminées sur l’étranger sous le régime du transit, les droits, taxes, prohibitions
et restrictions d’exportation ne leur sont pas applicables dans la mesure où
l’origine étrangère desdites marchandises peut être établie sans équivoque ;
- Marchandises nationales en libre pratique acheminées sous douane d’un bureau
douanier, dit bureau de départ, jusqu’au bureau frontière par où l’exportation
effective a lieu : les droits et taxes de sortie, le cas échéant, les prohibitions et
restrictions d’exportation, les formalités du contrôle du commerce extérieur et des
changes sont accomplies dès le bureau de départ qui est le bureau de
dédouanement ;

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- Marchandises produites localement, soumises à taxes intérieures de
consommation, acheminées sous le régime du transit, d’un lieu à un autre du
territoire assujetti (par exemple, du lieu de production à un entrepôt de stockage)
: suspension des seules taxes intérieures de consommation et des autres droits et
taxes calculés en fonction desdites TIC ;
- Produits compensateurs obtenus sous le régime de l’admission temporaire pour
perfectionnement actif, objets, matériels, produits ou animaux sous admission
temporaire, acheminés sous le régime du transit du lieu soit de fabrication, soit
d’utilisation jusqu’au bureau frontière d’exportation. À ce bureau : non
application des droits, taxes, le cas échéant, prohibitions ou restrictions
d’exportation ; ceux de ces droits, taxes, prohibitions ou restrictions pouvant être
exigibles ayant été, soit réglés, soit observés lors de l’apurement du compte
d’admission temporaire pour perfectionnement actif ou d’admission temporaire
et la souscription simultanée de l’acquit-à-caution de transit.

c - Marchandises admises au bénéfice du transit.

Sont admises au bénéfice du transit :


- Toutes les marchandises en provenance de l’étranger, autres que celles visées
par décision réglementaire.
- Toutes les marchandises nationales destinées à l’exportation ou soumises à des
taxes intérieures de consommation, acheminées sous ledit régime du transit soit,
depuis le bureau de départ (bureau de dédouanement), soit depuis le lieu de
production ou d’extraction jusqu’au bureau de passage frontière ou jusqu’à
l’entrepôt de stockage.

Il permet le transport de marchandises sous contrôle douanier entre deux points


donné s à l’intérieur du pays et ce en suspension des droits et taxes et de mesures
de restriction (contingentement, prohibition). En contrepartie de cette suspension
le déclarant doit déposer une caution garante des droits et taxes suspendus.

I.1.Champ d’application.

Le transit concerne la circulation de marchandises passibles de mesures


douanières entre deux points du pays.
Il s’applique au transport terrestre et par chemins de fer.

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Il ne s’applique pas aux marchandises transportées sous couvert d’un carnet TIR,
d’un carnet ATA.

I.2.Transit interne et transit externe.

Le titre de transit, souscrit auprès du bureau de douane de départ, a une double


fonction :
 C’est un document de transit couvrant le transport entre
deux points donnés du territoire.
 Il précise la situation douanière des marchandises.

I.2.1. Le transit interne.

Le transit est interne pour les marchandises d’origine nationale soumises au


paiement de la TIC. Elles circulent sous couvert d’un acquit à caution.

I.2.2. Le transit externe.

Le transit est externe pour les marchandises d’origine étrangère n’ayant pas
acquitté les droits et taxes dûs. Elles circulent sous couvert d’un acquit-à-caution.
Il s’applique aux marchandises en provenance ou à destination de l’étranger.

I.3. Le TIF.

Les marchandises transportées par voies ferroviaires bénéficient d’un régime


simplifié dans la mesure ou le document de transport ferroviaire « La lettre de
voiture internationale » LVI vaut titre de transit.

I.4. Les documents.

I.5. Le transport international routier.

CONVENTION DOUANIERE RELATIVE AU TRANSPORT


INTERNATIONAL DE MARCHANDISES SOUS COUVERT DE
CARNETS TIR (CONVENTION TIR).

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- Objet de la Convention TIR.

La Convention vise les transports de marchandises effectués sans rupture de


charge, à travers une ou plusieurs frontières, d’un bureau de douane de départ
d’une partie contractante à un bureau de douane de destination d’une autre partie
contractante, ou de la même partie contractante dans des véhicules routiers, des
ensembles de véhicules ou dans des conteneurs, à condition qu’une partie du
trajet, entre le début de l’opération TIR et son achèvement, se fasse par route.
A ce propos, on ne saurait trop insister sur l’exigence du transport sans rupture de
charge, sans laquelle le régime TIR perd tout son intérêt.

I.5.1 - Définitions.

Au sens de la Convention, on entend par :


a - “bureau de douane de départ”, tout bureau de douane d’une partie contractante
où commence, pour tout ou partie du chargement, le transport international, sous
le régime TIR ;
b - “bureau de douane de destination”, tout bureau de douane d’une partie
contractante où prend fin, pour tout ou partie du chargement, le transport
international sous le régime TIR ;
c- “bureau de douane de passage”, tout bureau de douane d’une partie contractante
par lequel un véhicule routier, un ensemble de véhicules ou un conteneur est
importé ou exporté au cours d’une opération TIR ;
d - “droits et taxes à l’importation ou à l’exportation”, les droits de douane et tous
autres droits, taxes, redevances et impositions diverses qui sont perçus à
l’importation ou à l’exportation, ou à l’occasion de l’importation ou de
l’exportation de marchandises à l’exception des redevances et impositions dont le
montant est limité au coût approximatif des services rendus ;
e - “véhicule routier” tout véhicule routier à moteur, ainsi que toute remorque ou
semi-remorque conçue pour y être attelée ;
f - “ensemble de véhicule”, des véhicules couplés qui participent à la circulation
routière comme une unité;
g - “conteneur”, un engin de transport (cadre, citerne amovible ou autre engin
analogue) :
- Constituant un compartiment, totalement ou partiellement clos, destiné à
contenir des marchandises ;

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- Ayant un caractère permanent et étant, de ce fait, suffisamment résistant pour
permettre son usage répété ;
- Spécialement conçu pour faciliter le transport de marchandises, sans rupture de
charge, par un ou plusieurs modes de transport ;
- Conçu de manière à être aisément manipulé, notamment lors de son
transbordement d’un mode de transport à un autre ;
- Conçu de façon à être facile à remplir et à vider ; et
- D’un volume intérieur d’au moins un mètre cube.
Les “ carrosseries amovibles “ sont assimilées aux conteneurs (on entend par
carrosserie amovible un compartiment de chargement qui n’est doté d’aucun
moyen de locomotion et qui est conçu, en particulier, pour être transporté sur un
véhicule routier, le châssis de ce véhicule et le cadre inférieur de la carrosserie
étant spécialement adaptés à cette fin) ;
h - “ marchandises pondéreuses ou volumineuses “, tout produit pondéreux ou
volumineux qui, en raison de son poids, de ses dimensions ou de sa nature, n’est
en général transporté ni dans un véhicule routier clos, ni dans un conteneur clos.

Pour faire en sorte que les marchandises puissent être transportées avec le
minimum d’interférences pendant le transport, tout en offrant le maximum de
garantie aux autorités douanières de tous les pays de transit, le régime TIR fixe
des exigences fondamentales permettant aux marchandises décrites sur le
manifeste du carnet TIR :
- De ne pas être assujetties au paiement ou à la consignation des droits et taxes à
l’importation ou à l’exportation aux bureaux de douane de passage ;
- De ne pas être, en règle générale, soumises à la visite par la douane à ces mêmes
bureaux.
Toutefois, en vue d’éviter des abus, il peut être procédé, exceptionnellement et
notamment lorsqu’il y a soupçon d’irrégularité, à la visite des marchandises aux
bureaux de passage et ce, sur décision des chefs locaux (Chef de Circonscription
ou Ordonnateur) du bureau concerné.
Par ailleurs, les exemptions de paiement visées ci-dessus ne font obstacle ni à
l’application des restrictions et contrôles dérivant des réglementations nationales
et basées sur des considérations de moralité publique, de sécurité publique,
d’hygiène ou de santé publique ou sur des considérations d’ordre vétérinaire ou
phytopathologique, ni à la perception des sommes exigibles du fait de ces
réglementations.

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- CONDITIONS POUR BENEFICIER DES DISPOSITIONS DE LA
CONVENTION TIR.

Pour bénéficier des dispositions de la Convention, les transports doivent être


effectués :
- par des véhicules routiers, des ensembles de véhicules ou de conteneurs
préalablement agréés ou par d’autres véhicules routiers, d’autres ensembles de
véhicules ou d’autres conteneurs s’ils se font conformément aux dispositions
relatives aux transports de marchandises pondéreuses ou volumineuses.
- les transports doivent avoir lieu sous la garantie d’associations agréées et doivent
être effectués sous le couvert d’un carnet TIR.

a - Agrément des véhicules et des conteneurs.

Les véhicules et conteneurs destinés à être utilisés pour des transports sous régime
TIR doivent répondre à certaines normes de construction afin de permettre leur
scellement par capacité.
En sus des normes techniques homologuées par le Ministère des Transports, les
véhicules et conteneurs doivent répondre aux normes, prévues par la convention
TIR, visant à interdire tout chargement ou déchargement de colis ou de
marchandises, en cours de transport, ailleurs qu’aux bureaux de départ ou de
destination ainsi que toute substitution éventuelle.
C’est donc un objectif purement douanier qui est poursuivi, à savoir la lutte contre
la fraude. C’est en ce sens que le contrôle de la conformité des véhicules et
conteneurs a été confié à l’Administration des Douanes et Impôts Indirects.
L’agrément des véhicules et conteneurs nationaux est accordé par la commission
d’agrément relevant de cette Administration.
Dans ce cadre :
- les véhicules routiers peuvent être agréés soit individuellement, soit par type de
construction (série de véhicules routiers).
- pour ce qui est des conteneurs, ils peuvent être agréés soit au stade de fabrication
par type de construction, soit à un stade postérieur à la fabrication,
individuellement ou pour un nombre déterminé de conteneurs d’un même type.

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I.5.1. Définition.

Le régime TIR a été mis en place en 1975, par la convention « TIR » de Genève
afin de faciliter le transport des marchandises par route et les formalités
douanières aux différentes frontières.
Il s’applique aux transports de marchandises effectués sans rupture de charge,
entre Etats ayant adhéré à la convention, dans des véhicules routiers ou modes de
transport (ex. conteneurs) agrées par l’administration des douanes. Une partie du
trajet doit obligatoirement effectuée par route.

I.5.2. Conditions.

Les véhicules utilisés sous un régime TIR doivent être agrées et répondre à
certaines normes de construction, l’agrément étant accordé pour une durée de 2
ans.
D’autre part, ils doivent avoir à l’avant et à l’arrière une plaque « TIR ».
En fin, ils sont scellés au départ et descellés à l’arrivée par la douane et donc, la
marchandise n’est en principe pas contrôlée durant le transport.

I.5.3. Le carnet TIR.

Le carnet TIR accompagne la marchandise transportée sous régime TIR.


Un carnet TIR est établi pour chaque véhicule routier ou conteneur et il n’est
valable que pour un seul voyage depuis le premier bureau de départ jusqu’au
dernier bureau de destination, selon un itinéraire précis.
Il comporte à l’intérieur des feuilles détachables retirées successivement au
bureau de départ, au passage des différents postes frontières et au bureau de
destination.
Les véhicules routiers circulant avec un carnet TIR bénéficient donc d’un passage
aux frontières sans rupture de charge et sans contrôle physique des marchandises.
Le contrôle s’effectue dans le pays de départ et dans celui de destination.
Toutefois, en raison de la multiplication des fraudes, l’union internationale des
transports routiers a mis en vigueur au 1er sept 1995 de nouvelles dispositions,
avec notamment l’intervention de la Sté Générale de Surveillance (SGS)
spécialisée dans l’inspection des marchandises.
Désormais, le carnet TIR a une durée de validité de 45 jours et la procédure se
déroule selon les modalités suivantes :

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Le chargement des marchandises doit se faire sous contrôle de la douane, qui
vérifie l’expédition, appose les plombs sur le camion, tamponne les parties
prévues à cet effet et détache la souche départ.
A chaque point frontière, le plomb est contrôlé par la douane qui appose son
cachet sur les parties prévues à cet effet et détache le volet relatif au point contrôlé.
A destination, la douane appose son cachet sur les parties prévues à cet effet,
détache le volet destination et brise les plombs.
La douane locale perçoit les droits et taxes exigibles.
Le chauffeur doit se présenter au bureau SGS et lui remettre le carnet apuré, la
lettre de voiture CMR, ou tout autre document équivalent, la copie de document
douanier apurant le régime TIR. L’agent SGS pourra alors apposer un label de
sécurité garant de la conformité du carnet TIR.

I.5.4. Le carnet ATA.

La convention douanière sur le carnet ATA vise à faciliter l’accomplissement des


formalités relatives notamment, à l’admission temporaire des marchandises
importées en suspension des droits de douane et taxes exigibles à l’importation,
pour ouvraison, transformation ou un complément de main d’oeuvre, sous couvert
d’un document douanier international matérialisé par le carnet ATA.
Pour l’application de la Convention, les territoires des Parties Contractantes qui
forment une union douanière ou économique peuvent être considérés comme un
seul territoire.
Pour les opérations d’admission temporaire de marchandises couvertes par la
convention, les carnets ATA doivent, dans les conditions précisées ci-après, être
acceptés :
- au lieu et place des déclarations en douane des marchandises (DUM) ;
- et en garantie des droits et taxes exigibles ou mis en jeu par ces opérations
(pénalités).
Il demeure entendu que les opérations de l’espèce restent soumises, le cas échéant,
à l’accomplissement des formalités prévues par les législations et les
réglementations particulières requises par ailleurs (répression des fraudes,
contrôle vétérinaire, accord de l’A.N.R.T., du C.C.M., etc.).
Au sens de la convention et pour l’application de ses dispositions, on entend par :
- droits à l’importation : les droits de douane et tous autres droits et taxes perçus
à l’importation ou à l’occasion de l’importation, ainsi que toutes les taxes
intérieures dont sont passibles les marchandises importées, à l’exclusion,

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toutefois, des redevances et impositions qui sont limitées au coût approximatif des
services rendus et qui ne constituent pas une protection indirecte des produits
nationaux ou des taxes de caractère fiscal à l’importation ;
- admission temporaire : l’admission temporaire en suspension des droits et taxes
à l’importation, aux conditions fixées par les conventions visées à l’article 3 de la
convention ATA ou par les lois et règlements du pays d’importation ;
- carnet ATA (Admission Temporaire – Temporary Admission) : le document
douanier international d’admission temporaire établi dans le cadre de la
convention ATA ;
- bureau d’entrée : le bureau de douane par lequel les marchandises sont
importées.

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