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Presses Universitaires du Midi

PAYSAGES RURAUX ET HISTOIRE RURALE EN ITALIE ROMAINE


Author(s): Jean GRANET
Source: Pallas, HORS SERIE: MELANGES OFFERTS A MONSIEUR MICHEL LABROUSSE (1986),
pp. 23-40
Published by: Presses Universitaires du Midi
Stable URL: https://www.jstor.org/stable/43606313
Accessed: 10-09-2022 13:53 UTC

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PAYSAGES RURAUX ET HISTOIRE RURALE
EN ITALIE ROMAINE

par Jean GRANET *

Il y avait en Italie, sous l'Empire, deux sortes de paysages


déterminés par la manière de limiter les propriétés :
Les terres de centuriation ont surtout retenu l'attention, t
sont un témoignage original de l'emprise romaine sur le sol. L
seaux de Kardines et de Decumani, en quadrillage géométrique,
fois laissé des traces qui peuvent se lire aujourd'hui encore sur la te
Mais il y avait aussi d'autres terroirs, et autrement délimité
mites entre domaines y étaient tout à fait irrégulières, comme
hasard. Cependant, ces limites étaient, elles aussi, inscrites su
Certes elles n'ont pas laissé de traces durables par delà les sièc
pendant toute la durée de l'Empire, et sans doute jusqu'à Th
ces limites irrégulières ont gardé la même immobilité que les
et les Decumani, et on les respectait avec le même religieux sc
S'il nous est impossible de les observer directement, il s'est tro
l'Empire, de l'époque des Flaviens jusqu'au Vème siècle, des obs
professionnels qui les ont utilisées, décrites, et expliquées. Ce
«Agrimensores», experts géomètres, et arpenteurs. Le précieu
qui nous est parvenu sous le nom de «Corpus agrimensorum»
compilation de brefs manuels, de définitions et conseils à l'usa
prentis, d'extraits de documents officiels, le tout dans le p
désordre.

Les Centuriations, par leur régularité même, renvoient à une étape


de l'histoire rurale et rappellent ce qu'il y avait de régulier et d'officiel
dans l'occupation romaine des terres. Les limites irrégulières renvoient à
un autre aspect de la même histoire. Elles aussi conservent, sous le Bas-
Empire, le souvenir d'une origine. C'est cet accord entre un certain pay-
sage et une certaine histoire qu'on voudrait examiner.
*

* *

*Maftre de Conférences à l'Université de Toulouse-Le Mirail.

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24 JEAN GRANET

Si les délimitations entre dom


tent la trace d'un très ancien p
fixées pour l'éternité. Elles écha
ques, et au temps qui efface tou
Coulanges signalait cette surpre
de siècle en siècle, gardaient mê
partages ou regroupements (1).
le quart, le «douzième» (unité f
ne demeurait, devenu une unité
domaines primitifs étaient délim
ces signes divers, nul n'avait le d
mesures sévères se répètent, de
principale est celle de Nerva, agg
Elle punit de rélégation les pe
forcés les «Humiliores», coupab
Paul V, 22). Il y avait certes, à c
même le sol, des raisons religieu
techniques : ces délimitations m
seul véritable cadastre officiel,
loi ne manquaient pourtant pa
(Formae). Il y en avait dans cha
rium Caesaris. (Hygin - L. 202-2
nes qui ne sont pas dans les terr
res, les cartes peuvent bien être
pas de valeur officielle. C'est ce

«Certains ont , il est vrai, conf


leurs possessions, mais qui ne
car c'est là chose purement fac

On comprendra aussi que, dè


quadrillage géométrique, les arp
vraie carte à grande échelle, suffi

Aussi les terroirs formés de p


étaient-ils parsemés de signes a
ques, mais plus difficiles à repérer
de centuriation lui-même était
droites «rigores», fossés ou levées
leur pérennité. En général de simp
réguliers, suffisaient pour jalon
juger par le soin avec lequel les A
lire, ces pierres, il faut croire qu

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PAYSAGES RURAUX 25

immédiatement visibles sur le so


coup de science et de pratique po
nes hors-centuriation. Démêler d
autres signes qui avaient valeur -of
parmi tant d'autres arbres ou pierr
des métiers, de l'Agrimensor. Le
penteurs-géomètres ( Gromatici
des opérations d'assignation, et à
nes de séparation ; c'est, par exem
que comment il a été de la sorte
Mais, et surtout a l'époque où no
lés commes experts pour reconn
Quand il y avait litige en ces mat
l'homme de métier. Il y avait alor
litiges tout au moins, ils ne se co
pert : leur sentence faisait loi, et
procédé à la «demonstratio finiu
une chose tout à fait exceptionn
emploie, pour évoquer juges et
situation assise : sedere, sessiones
preuves après le passage de l'agrim
tériellement visibles sur le sol, é
d'un domaine. Voici pourquoi les
tions de ces signes. Et il est vra
chose que quelques séparations e
nous pouvons l'entrevoir ...

Ces territoires hors de toute dé


le le plus souvent Agri occupatom
vraiment de «mensura» ( qui nu
mais des délimitations capricieus
qui séparent les divers domaines
le plus ancien et le plus classique
vécu à l'époque de Domitien à qu
cieux, il s'occupe exclusivement
ment ces terres «arcifinales» aux
plus de place aux premiers (L.
165).

Deux domaines sont souvent séparés par des arbres, «arbores ante
missae » que les agriculteurs ont volontairement laissés intacts quand ils
ont par ailleurs enlevé tout le manteau forestier : Cunctis excisis arbo -

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rum generibus onum tantum ge


Frontin fait aussi allusion à ces a
quunt» (L. 41, 11) ... et il faut b
défrichement. Ces arbres témoin
ge, il est interdit de les utiliser
tail. Lorsque ces arbres finissent
cés par d'autres exactement semb
ainsi, semblent éternels (L. 143,

Pour que nul ne s'y trompe, ce


qués d'un signe : arbores , notata
ma Y quand ils sont à un angle
croisement de limites. Certains s
voisins, mais les espèces ne sont
cyprès qui est choisi comme arbr
etc ... C'est là un trait de toute c
régions savent bien que dans tell
sier, mais, dans la commune voi
d'arbre-limite entre les champs.

En d'autres régions on utilisai


buissonneuses (dumi), des fossés
toute l'habileté de l'agrimensor
avaient valeur juridique avec ceu
rer l'écoulement des eaux : canab
agrimensores évoquent le paysag
causses qui sont une part import

ent desent
Elateaux murs
desdemurs
pierre sèche,de maceriae
troués de pierre. dolines
Ces murettes de pierre
sèche, entre peuvent
maceriae lac Fucin . Ces et murettes vallée de l' de Aterno) pierre peuvent : ils par-
servir simplement -comme aujourd'hui- à retenir le sol. Dans certains cas
seulement, elles servent de limites entre deux domaines, et celles-là, il ne
faut pas y toucher. D'autres protègent vergers, vignes, ou olivettes (L.
150). Des tas de pierres appelés «Scorpiones» jalonnent aussi les limites
de propriété. Est-ce un hasard si nos paysans du Gers appellent «arai-
gnées», des monticules de pierres de même nature ? De simples pierres
aussi, mais jamais choisies au hasard : chaque région a les siennes pour cet
usage, et le plus souvent on utilise non pas des pierres du pays, mais des
pierres apportées de loin pour bien montrer qu'elles sont posées là tout
exprès (L. 139, 13).

Il y avait enfin les Termini, les vraies bornes terminales, faites de


main humaine, pour rendre évidentes les limites de propriété : Quod ter-
rae mensuras distinguunt atque declarant (Isodore L. 366). Certaines

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PAYSAGES RURAUX 27

sont relativement récentes et furent im


pour marquer des oeuvres de bonifica
ches. Mais d'autres remontent «aux p
sées, de toutes dimensions, de toutes
d'angles, de croisement etc ... marqué
res, casae litterarum) qui avaient une
connu des agrimensores. Elles indiqua
té d'une rivière, d'une source, et dans
nes étaient marquées de signes incrus
de verre, marques de feu ... Toute un
et en même temps éternelle. C'est
avaient l'immobilité des choses religi
page a décrit ce que fut -tel qu'il rim
Terme : le sacrifice qui a précédé, dan
tée/la borne terminale, les offrandes d
cendres chaudes, les couronnes et les
cérémonie, plus émouvante, du «Trif
gnaient (3).

Ce paysage immuable des pierres et des arbres qui se distingue mal


du paysage vivant, quand prit-il naissance ? Quelle est cette haute anti-
quité que les arpenteurs évoquent avec respect ?
*

* *

Les Agrimensores sont cer


occupations pratiques. Mais i
limites qu'ils décrivent. Ils f
toujours le même. On le re
Frontin (L. 6), Hygin (L. 1
des auteurs d'époque classiqu
te notice «de l'examen des T
ressemble beaucoup au célèb
aborde l'histoire rurale roma
riche, mais abstraite, qui pr
d'histoire rurale. Or dans les

f>art erentes
erentes : la manières
manières conquête
de répartir de (deentre
ces terres répartir l'Italie), ces: vente-assi-
les vainqueurs les terres spoliations entre les de terres vainqueurs ennemies, : vente-assi- les dif-
gnation-occupation ... Il faut croire que ces auteurs puisent à une source
commune, et on sait bien qu'Appien n'est que l'abréviateur d'Asinius
Pollion. Tout de même, il est remarquable que les Agrimensores attri-
buent à Varron l'étymologie-jeu de mots de «Arcifinalis».

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28 JEAN GR ANET

Ce que disent les Agrimensores,


décrivent sont certes immuables ;
n'a pas toujours été ainsi. Il fut un
tes furent chose mouvante, et
voyons sous l'Empire, c'est un abo
Mais, jadis, que s'est-il passé ? Qua
elles pris leur forme définitive ?

Entre la conquête de la terre, e


blions et ... la stabilisation des lim
historiens connaissent bien sous l
l'histoire rurale, proprement rom
non pas seulement une main mise b
conquête par les paysans, la mise e
donnée ou inculte. Siculus Flaccus
pien. Sans doute, ce qu'il dit nous
phénomène humain qu'on devine
reste qu'en histoire -ancienne surt
sont parmi ceux qui ont laissé le m

«On appelle Agri occupatorii des


cifinales. C'est l'occupation par
ce nom . En effet , après les guer
rent Domaine Public toutes les ter
cus.

- De manière générale ... ils fixèrent les limites à l'intérie


les s'exercerait leur juridiction.
- Puis ... chaque particulier, au fur et à mesure qu'il en
une partie, par une mise en culture effective, en repoussant
nage farcendo vicinum), forma un «Ager Arcifinalis» (L.

Ainsi à l'intérieur d'un périmètre délimité, Ager Publicus, T


disent les Agrimensores, chaque occupant se réserve une cert
déployer son activité. Mais il lui appartient, à l'intérieur de c
ve» (l'expression est Silucus Flaccus), de créer lui-même son
par son travail :

praemensumque quod uniuersis suffecturum uidebatur so


tis fugatisque inde hostibus, territoria dixerunt.
singuli deinde terram, nec tantum occupauerunt quod c
tuissent, sed quantum in spem colendi reseruauere.

La notion de «Spes Colendi », le projet de mise en culture, est

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PAYSAGES RURAUX 29

essentielle pour caractériser ce que


Et il s'agit bien d'agriculture et
grand élevage extensif, et transhu
tinguent soigneusement de l'agricult

La «Spes Colendi» explique que


chose mouvante, aux frontières tou
me comment, peu à peu, ces doma
délimitations : ce fut chose tout em
occupatorius, ou arcifinalis, n'avait
sion s'étendait, partout où pouvait
et arator ierit ê Mais les domaines
finissaient pas se rejoindre. Un acc
signis inter se dividebant, .fossis m
Mais le plus souvent il y avait proc
après avoir expliqué qu'au sens pro
mitation, ajoute qui postea intervent
minos accipere coepit ... (5) Un jour
leurs terroirs mis en culture, se so
tières imprécises se sont enfin sta
cord était conclu. Une histoire éta
les «bornes terminales» étaient tou
toire très ancienne.

* *

Ce schéma, tel qu'on peut l'e


rement abstrait mais il n'est p
temporel.
En ce qui concerne les origines et le développement même des
«Agrioccupatorii» on ne reprendra pas évidemment l'histoire même de
l'Ager Publicus, connue autant qu'il est possible, c'est-à-dire fort peu.
Rappelons cependant que dans sa première étape, l'occupation, aventure
individuelle, se situe pour l'essentiel dans les premières décennies du
Illème siècle. C'est à ce moment que la tradition annalistique permet
d'imaginer ces guerres, cruelles et dévastatrices, suivies de l'implantation
de nouveaux venus, « Territis fugatisque hostibus» ... La deuxième étape
de 1 occupation de terres vides ou désertées fut, comme on sait, la pério-
de qui suivit la deuxième guerre punique, et c'est sans doute peu de
temps avant les Gracques que s'est vraiment constitué le paysage rural
qui seul, ici, nous intéresse.

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30 JEAN GRANET

Mais en sa période finale, l'histoir


l'histoire politique de l'Italie. La sta
propriétés marque la fin de ce qui
terres agricoles. C'est un événemen
d'autres, et qui dépasse l'histoire pro
ture politique de l'Italie qui est bou
République. Il est sans doute malais
dans la géographie les «agri occupa
les situer parmi les diverses commu
quel espace, non plus géographique,

«L'occupatio» des terres s'est dér


terre romaine, «in agro romano », ma
cé des munícipes. Les agri occupator
non sans loi, du moins hors de la s
C'est que la notion de munícipe n
des citoyens et certaines formes pr
seulement les hommes qui y sont «o
mais aussi les terres, objet de prop
contraire l'Ager Publicus, et donc
droit rigoureux, le «droit des Quiri
boration d'un autre droit. Le droit
concepts juridiques précis, aux arêt
autre monde : non plus la propriété
sion» toujours précaire et incertaine
sition, par achat ou héritage, mais
de fait, par le long usage ; enfin, non
une délimitation toujours mouvant
les les propriétés privées «selon le m
sont inscrites au registre du censeu
donner le statut «d'Agri Privati» au
leur confère cette suprême consécra
cens (ligne 8). Il restera alors bien p
le cadre municipal.

Où se trouvent-elles donc, ces ter


cus le dit en une simple phrase. On
bien connue et énigmatiques= les Pr

Terras omnes ex quibus victos eje


liter territorium dixerunt intra qu

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PAYSAGES RURAUX 31

En d'autres termes, Rome délim


de ce périmètre se déroulera la lib
nition même des Préfectures, et
définition de Festus :

Eae appellabantur in Italia in


bus, praefecti mittebantur quo

Il s'agit, dans l'un et l'autre cas


par Rome. On reconnaît encore c
lex judiciaria de 123 qui qualifie
lie. In terra Italia, in oppideis
praeesse soient ...
Il paraît y avoir ainsi une Italie
des Munícipes (ou des colonies
type, mais le plus important : l
ploie cette expression : p. 166 et
Mais cette notion de «Préfectu
troversée qu'il faut bien en préc

La célèbre définition de Fest


contient une curieuse contradictio
res comme des territoires purem
en propre, mais elles n'ont pas
tions y sont des lieux de march
que des manières de cités : quae
série d'exemples concrets, et ces
pas du tout à la définition géné
Campanie, cas très particulier, m
mitative ( Complura alia dit Fes
d'être des districts ruraux, sont
Arpinum était une vraie ville, p
un vrai gouvernement et des vrai
Cicéron (7). On en conclut que l
une circonscription politique ou
englobe d'autres catégories : mu
posée» selon l'heureuse expressi
comme disait Rudolph. Et certe
existe d'autres préfectures, les
tout autre chose. Qu'est-ce donc

Il faut se souvenir d'abord que


général qui, dans un premier te

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32 JEANGRANET

pas une région. Lorsque Cicéron, p


mission à Chypre à son douteux am
une «Praefectura» : un brevet de m
pouvoir de délégation que possède
«Praefectura», c'est la mission con
gué, pour assurer, au nom de Rome,
sort plus ou moins étendu. Ces d
«Praefecti jure dicundo» chargés de
notion romaine de juridiction dépa
ridique de la justice : dire le Droit
Dans un second temps le mot s'ét
l'intérieur duquel elle s'exerce. Le
désigner un premier groupe de ci
par Rome. C'est un cas très particu
Praefecti sont des quasi-magistrats

Une Praefectura peut aussi s'exe


aux autorités locales qu'une autono
amoindrie. Il n'y avait parfois d'a
pour motiver ce recours à une sorte
Le Praefectus délégué par le Préteu
était «Justice retenue» comme on
Praefectura de ce type pouvait englo
pes et des colonies, dès lors que m
dans sa plénitude la «juris-dictio»,
croire que c'était le cas général c
n'est pas le moment de l'examiner
qualifiés de Préfectures dans nos t
ment : le terme de municipe, qua
un autre prestige. Le terme de Pra
il souligne un manque. Il rappelle q

? ectura» propre
son cherjustice
municipe d'Arpinum,
son cher qui a tousCicéron
locale. municipe les caractères d'unene qualifierait qui certainement a tous les caractères pas de «Prae- d'une
d'Arpinum,
cité : une authentique Res Publica ... et pourtant il figure sur la Uste
indiscrète de Festus (et nulle part ailleurs). Il en va de même pour les
neuf autres exemples de la Uste de Festus : des municipes où la justice est
sous le contrôle d'un Praefectus, donc du Préteur urbain, mais municipes
tout de même.

Ce ne sont pas là de «vraies» Préfectures. Il existe, en effet, d'autres


Préfectures, purement rurales celles-là, et qui bien loin de se confondre
avec Municipes et colonies, forment un monde à part, tout à fait étran-
ger à la «civiUsation municipale». Lorsque nos textes, Uttéraires ou offi-

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PAYSAGES RURAUX 33

ciels, veulent énumérer toutes


compose l'Italie, dans un ordre h
en 3ème position (Table d'Héra
municipae et colonies, et bien d
Praefectura paraît bien englobe
dans le texte, et comme un déve
Fora et Conciliabula (table d'H
Rubria, plus soucieuse d'énuméra
le Territorium . Mais Cicéron pen
tive de l'Italie, en citant ces troi
l'une l'autre dans le texte fameu

Postea totam Italiam ut in animo ac memoria tributim


descriptam comprensamque habes , ne quod municipium , coloniam,
praefecturam , locum denique Italiae etc ...

Voici une Italie bien différente de l'Italie des municipes. La préfecture y


est tout au plus superposée à des formes très rudimentaires d'organisa-
tion : le Forum, création de Rome sur les grandes routes et à mi-distance;
le conciliabulum, agglomération plus spontanée. -Un degré encore : et
la Préfecture n'est superposée à plus rien du tout ... Ce sont les seules
vraies préfectures car elles ne sont rien d'autre que cela. Nous pénétrons
dans le monde purement rural des Pagi et des Vici : une Italie profonde,
celle des cantons ruraux et des populations pastorales, non des villes et
des bourgeoisies de propriétaires ; l'Italie des querelles de bergers et des
révoltes d'esclaves ; l'Italie des montagnes, des Saltus, l'Italie des Préfec-
tures, non l'Italie des municipes : ... et c'est la plus étendue sans doute,
car l'Italie est bien loin d'être tout entière prise dans le réseau serré et
continu des municipes.

Terres d'occupation, Domaines publics, Préfectures, sont trois no-


tions apparentées, et qui partiellement se recouvrent. Un Ager Publicus,
territoire d'administration sommaire, est normalement une Préfecture,
ou partie d'une Préfecture. C'est le cas de l'Ager Teuranus dans le Brut-
tium. Une terre d'occupation est une notion beaucoup plus étroite que
celle d'Ager Publicus. C'est que l'Ager Publicus comprend aussi des terres
ouvertes au grand élevage transhumant, et pour cette raison l'Ager Publi-
cus, bien loin de disparaître après la loi de 111, constitue une part impor-
tante du paysage italien à l'extrême fin de la République. En intégrant le
domaine des Agri Privati les terres d'occupation évoluent séparément des
autres terres.

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34 JEAN GRANET

* *

Cet ensemble, qui s'est déve


un même moment et par une
toire de l'Italie à l'époque césa
se fixent au moment où les P
seul événement.

Les Agrimensores opposaien


riode de formation et de mou
stabilisation définitive. Or, l'a
mites longtemps empiriques,
gnent eux-mêmes sous fe nom
Fabia ... plus simplement (et
des hésitations la critique a sit
venu, sans aucune indication,
Quatre de ses auteurs sont con
richs a démontré de manière
plus important de la liste, ne
célèbre que mythique. Aucun
s'agirait en réalité d'un Aemil
qui eut le destin que l'on sait.
de cinq tribuns mais de cinq
des difficultés, mais, dans un
(9).

Cette loi, qu'on appellera donc Aemilia Roscia ..., contient deux
éléments : une partie inconnue, suggérée par de simples références et allu-
sions {Is qui hac lege etc ...), devait traiter de «colonies à créer», et de
«municipes, et préfectures, à réorganiser», et on n'en sait pas davantage
sur ce point. Cette partie inconnue était, dit-on, la partie la plus impor-
tante du texte. Quant à la partie connue de la loi, réduite à trois articles,
elle est très claire, mais on s'accorde à penser qu'il s'agit de dispositions
accessoires et sans importance, bonnes tout au plus à intéresser des
arpenteurs-géomètres. C'est pourtant celle-ci qui nous retiendra d'abord .

Des trois articles qui nous sont parvenus, le second (KL. IV) est, en
effet, d'une grande banalité. Il prescrit de bien entretenir Decumani et
Limites, de ne pas les laisser disparaître sous la végétation, et de veiller à
ce que les fossés ne soient pas obstrués. On retrouve cet article à peu près
dans les mêmes termes dans la «lex coloniae genetivae», loi de la colonie
d'Urso en Espagne. Le premier article (KL. III) est déjà plus remarqua-

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PAYSAGES RURAUX 35

ble : il fait obligation aux proprié


res, Forum, conciliabul um, de d
d'établir des bornes là où elles n'
gistrats locaux. Mais le dernier ar
simples particuliers, mais ce perso
chargé, à la fois de créer des colon
Préfectures et autres communautés. C'est évidemment un très haut ma-
gistrat, investi d'une mission extraordinaire, et il parle au nom de Rome.
Il doit d'abord veiller à ce que Limites et Decumani soient tracées. Pour
les créations de colonies, cela va de soi. Il est bien évident que le créa-
teur d'une colonie ( qui hac lege coloniam deduxerit) doit mettre en place
le réseau habituel des Decumani et Kardines : Limites decumanique ut
fiant , terminique statuant ur curato .
En revanche, en ce qui concerne les domaines non plus des colo-
nies, mais relavant des préfectures et autres, voici qui est nouveau : Les
agrimensores nous ont averti que les limites établies aux temps anciens
étaient chose tout empirique, qu'elles résultaient d'accords entre particu-
liers, que c'était du reste là chose toute facultative, et qu'enfin l'Etat
n'avait rien à y voir. (Silicus Flaccus L. 138 et ci-dessus). C'est même par
là qu'ils expliquaient l'aspect capricieux de ces limites. Or voici mainte-
nant qu'un Haut -Commissaire, parlant au nom de Rome, donne aux li-
mitations un caractère très officiel. Mieux, ce délégué du pouvoir est
chargé d'une mission redoutable et souveraine : il doit en quelque sorte
reconnaître les délimitations, les « fonder», et ce qu'il aura décidé aura
force de droit, et pour toujours :
Quos que fines ita statuent ii fines eorum sunto .
Cette décision est sans appel. Ceux qui déplaceront les limites décidées
«hac lege» seront passibles de très lourdes pénalités après un procès en
bonne et due forme avec constitution de jurés selon la procédure classi-
que. C'est bien cette loi qui a donné aux limites jusqu'ici privées un
caractère définitif, officiel ... et intangible. Bien loin d'être accessoire, cet
article de la loi est celui qui a conféré aux limites de propriétés, matéria-
lisées sur le sol de diverses manières et en particulier par des bornes ter-
minales, ce caractère intangible qui apparaît chez les Agrimensores. On
comprend qu'ils l'aient pieusement conservé dans leur manuel : c'est le
fondement juridique de leur travail (10).

Tournons-nous maintenant vers la partie cachée de la loi : -La lex


Aemilia Roscia prévoit la création de colonies et la réorganisation des
Munícipes ... et préfectures. Réorganisation ? Sur le petit mot «consti-
tuer» on a beaucoup discuté : H. Rudolph jadis, dans son célèbre «Stadt
und Staat ... » attribuait à César une refonte complète de toutes les for-
mes d'organisation politique en Italie. Plus précisément, toutes deve-

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36 JEAN GRANET

naient de vraies cités autonome


place des anciennes préfectures,
entière. Il s'agissait bien d'une c
cette thèse, en ce qu'elle a d'exc
mot «constituere», ici utilisé, év
que «lex data» fondatrice. Mais e
bien vrai que, sous l'Empire, le m
on le retrouve dans une dizaine
communautés que mentionne,
chose, elle, a disparu : toutes son
il n'y a plus de Rraefecti jure
qu'une Praefectura sans Praefect
Préfectures, pour nous limiter à
ce, et c'est l'essentiel de leur déf
eu César. Sa loi de réorganisatio
térieuse. On sait qu'elle existe ; ma
on déceler sa trace, et son esprit
Aemilia Roscia est-elle un de ceu
Si ce n'est pas elle, elle lui est fo
le les Praefectura aux munícipes
clairement qu'elles sont dotées d
dit, qu'elles ont disparu en tant q

Idque maģistrātus qui in colonia


foro, conciliábulo, jure dicundo

Quant à dire si la lex Aemilia est


taire, ce n'est pas le lieu d'en dis
notre propos.

En revanche il est bien remarq


et leur assimilation aux Munícip
miter exactement les propriétés f
le. Il s'agit dans l'un et l'autre c
nes, hommes, gouvernements lo
droit romain, la véritable égalité
romain n'est vraiment citoyen que
ses trois noms, le nom de sa tribu
terre romaine n'est vraiment une
mo jure», que si elle est inscrite
tée par des bornes et limites qui
regard de la loi. En dotant ces p
plus de convenance personnelle,

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PAYSAGES RURAUX 37

romaine. Dans un autre texte où


nicipale, la Table d'Héraclée, un
trats de toutes les cités italienne
civium romanorum» de procéde
et de le transmëttre au Censeur
tions sur les personnes et les règl
esprit : recenser, délimiter, offici
Il reste à savoir par quel lien l
peut bien se raccorder à la créat
nant qu'une seule loi, et jusque
opérations contradictoires : cré
sessions ou expropriations ... et
surtout préfectures, avec le souci
priétés enserrées dans leurs limi
Peut-être cependant pourra-t-on
possibles de la loi pourraient s'e
le, à quoi la réduisait Rudolph, o
tion de Hinrichs ? Suétone assur
à ses vétérans en Italie eut pour
expropriations forcées, mais d'a
49 est, comme le veut F.T. Hi
qu'une promesse de distribution
moins garantir contre toute attein
pas dans le territoire des colonie
priété et prend des mesures ras
des grands désordres. Mais cela
contentons, plus modestement,
type de paysage qui n'est pas se
des limites qui enserrent chaque
lisation rurale, marque surtout
aux conséquences graves. Ces pay
privées qu'il faut bien les enclo
civilisations rurales. Il y a certes
les. Mais le vrai village est surto
parce que les propriétés foncièr
celles et entremêlées. Et Italie au
sarienne, c'est le Fundus qui est
l'époque césarienne le paysage ru
des bornes terminales.

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38 JEAN GRANET

NOTES

(1) Fustel de Coulanges, Le domaine rural chez les Romains, in R.D.D.M


page 323...

(2) Le petit traité «Casae Litterarum» L. 310-325.

(3) Si cuius Flaccus. L. 141.- L'agrimensor insiste sur le caractère purement privé de
cette cérémonie. Deux propriétaires voisins, domini inter quos fines dirime ban-
tur , décidaient de mettre en place un «Terme», là où ils le jugeaient bon, et
s'ils en tombaient d'accord, ex convenientia...

(4) Occupatomi autem dicuntur agri quos quidam arcifinales uocant, [hi autem
arcifinales dici debent.] quibus agris nictor populus occupando nomen dédit,
bellis enim gestis uictores populi terras omnes ex quibus uictos eiecerunt publi-
cauere, atque uniuersaliter territori urn dixerunt intra quos fines ius dicendi
esset, deinde ut quisque uirtute colendi quid occupauit, arcendo uicinum arci-
finalem dixit.

(5) Frontin - «De agrorum qualitate». L. 5.

Ager est arcifinius qui nulla mensura continetur. finit ur secundum antiquam
obseruationem, fluminibus, fossis, montibus, uiis, arboribus ante missis, aqua-
rum diuergiis, et siqua loca a uetere possessore potuerunt optineri. nam ager
arcifinius, si cut ait Varro, ab arcendis hostibus est appellatus : qui postea inte-
ruentu litium, per ea loca quibus finit, terminos acci pere coepit.

(6) Praefecturae eae appellantur in Italia, in quibus et ius dicebatur et nundinae


agebantur ; et erat quaedam ear um res publica, ñeque tarnen maģistrātus suos
habebant. in quas his legibus praefecti mittebantur quotannis, qui ius dicerent.
quarum genera fuerunt duo : alterum, in quas solebant ire pracfecti quattuor,
qui vigintisex virum numero populi suffragio creati erant, in haec oppida :
Capuam, Cumas Casilinum, Volturnum, Liternum, Puteólos, Acerras, Sues-
sulam, Atellam, Calatiam : alterum, in quas ibant, quos praetor urbanus quo-
tannis in quaeque loca miserat legibus, ut Fundos, Formias, Caere, Venafrum,
Allifas, Privernum, Anagniam, Frusinomen, Reate, Saturniam, Nursiam, Arpi-
num, aliaque co m plu ra.

(7) Arpinum, Fuindi, et Formiae, ont toutes trois l'organisation «à trois Ediles»,
reçue vraisemblablement de Rome. Pour Arpinum, Cicéron signale cette organi-
sation : ad fam. 13, 11, 3. cf. Rudolph, p. 47 sq...

(8) A l'existence des Praefecti il y avait sans doute une autre raison : la Campanie
fournissait à Rome un important revenu sous forme de redevances de la terre.

(9) Les préteurs de 491^ core présents à Rome, ont promulgué d'autres lois : celle
de L. Roscius qui accorde le droit de cité aux Transpadans, celle du même
Lèpide qui fait désigner César comme dictateur... (Hinrichs. o.e. p. 534 - n. 49).

(10) A. Il faut bien distinguer cette loi Aemilia Roscia... dite Mamilia Ros eia... de
la vénérable «lex Mamilia» citée aussi par les Agrimensores (L. 11, 74, 37, 169,

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PAYSAGES RURAUX 39

etc...) et par Cicéron (de Legibus I, 5


de cinq pieds entre deux domaines.
et l'obscurité : periti

sunt. L. 37. Son nom leur était familier, et on co


ait lu «Mamilia» au lieu de «Aemilia», en copiant l
Quant au Mamilius Limetanus, tribun de 109, il a f
teur de notre loi.

B. La pénalité imposée par cet article n'a rien à voir avec la pénalité imposée
pour déplacement frauduleux de bornes. Il s'agit ici de tout autre chose : l'en-
voyé de Rome a pris, un jour, une décision, pour déterminer la délimitation...
et l'appartenance des propriétés. Celui qui contestera cette décision sera pour-
suivi. Il s'agit, non pas d'un banal vol de terre, mais d'atteinte au pouvoir dis-
crétionnaire d'un magistrat que Rome vient d'investir d'une exceptionnelle
mission.

(11) Cette expression «qui... jure dicundo praeerit» ferait son entrée dans l'histoire
avec César. Telle était du moins l'opinion que soutenait jadis H. Rudolph Désor-
mais le petit sigle J.D. serait utilisé pour qualifier les hauts magistrats dans les
muni ci pes italiens. Dire qu'il était absolument absent auparavant est sans doute
exagéré ; et c'est là que péchait la thèse excessive de Rudolph. On le trouve par
exemple dans l'inscription ILS 6358 (Pompéi) dès l'époque syllanienne.

REFERENCES

L'édition «moderne» des Agrimensores remonte à 1848 : F. Blume , K


A. Rudolph , Die Schriften der römischen Feldmesser.
Le volume I est le Corpus Agrimensorum (ou Gromatici Veteres).
Le volume II contient, entre autres, l'étude de A. Rudorff , Gromatisc
nen (p. 277-464).

HINRICHS F. T., Geschichte der gromatischen Institutionen. Unte


Landverteilung, Land Vermessung, Bodenverwaltung und Bodenrecht
Reich : Wiesbaden Steiner 1974 x & 252 p. 5 cartes 3 ill.

RUDOLPH H., Stadt und Staat im römischen Italien. Untersuchungen ü


wicklung des Munizipal wesens in der republikanischen Zeit, Göttingen

Mais sur les Préfectures voir aujourd'hui et surtout : M. Humbert , Mun


tas sine suffragio. Rome, coll. Ec. Fr. 36, 1978.
Aussi :
Sherwin-White , The Roman Citizenship p. 167
Les deux articles «Praefectus Jure dicundo» dans la R.E. de :
- Ensslin - R.E. vol XXII - 2 - col. 1 309 - 1 31 3
- Sachet - R.E. vol. XXII - 2 - Nachträge - col. 2378-2390

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40 JEAN GRANET

KAHRSTEDT U., Die wirtschaftliche


Historia Einzclschr. IV
Wiesbaden Stei
qui -entre autre- permet de saisir d
dans le sud de l'Italie.
HINRICHS F. T., Dos legale Landversprechen im Bellum civile : Historia XVIII 1969
521-544.

LEX MAMILIA ROSCIA

i Schriften der römischen Feldmesser 1, 263 L. ; Bruns n. 15 c. 53.


Quae colonia lege deducía quodve municipium praefectura forum con
constitutum reit , qui ager intra fines eorum erit, qui termini in eo agro st
quo in loco terminus non stabit, in eo loco is, cuius is ager erit, terminům
dum curato, uti quod recte factum esse volet ; idque maģistrātus, qui in
municipio praefectura foro conciliábulo iure dicundo praeerit, f acito ut fi
c. 54. Qui limites decumanique hac lege deducti erunt, quaecumque fo
mítales in e o agro erunt, qui ager hac lege datus adsignatus erit, ne quis
decumanosque obsaeptos neve quid in eis molitum neve quid ibi opsaeptum
neve eos arato, neve eis fossas opturato neve obsaepito, quominus suo itiner
fluere possit. Si quis adversus ea quid fecerit, is in res singólas, quotiensc
cerit, HS UH colonis municipibusve eis, in quorum agro id factum erit, d
esto, eiusque pecuniae qui volet petitio hac lege esto.
c. 55. Qui hac lege coloniam deduxerit, municipium praefecturam for
ciliabulum constituent , in eo agro qui ager intra fines eius coloniae mun
conciliaboli praefecturae erit, limites decumanique ut fiant terminique stat
rato : quosque fines ita statuerit, ii fines eorum sunto, dum ne extra agr
cum territoriumve fines ducat. Quique termini hac lege statuti erunt, ne q
quem eicito neve loco moveto sciens dolo malo. Si quis adversus ea fecerit
minos singulos, quos eiecerit locove moverit sciens dolo malo, HS V m(ilia
mum) in publicum eorum, quorum intra fines is ager erit, dare damnas e
ea re curatoris qui hac lege erit iuris dictio reciperatorumque datio addict
Cum curator hac lege non erit, tum quicumque maģistrātus in ea colonia
praefectura foro conciliábulo iure dicundo praeerit, eius maģistrātus de e
dictio iudicisque datio addictio esto.
(Suivent des dispositions sur l'organisation du procès)
Au lieu de lire K.L. Ill etc ... Mommsen lisait, semble-t-il à juste titre, KL
pitulum tertium). L'article passait ainsi de la 53ème place où il était re
début de la loi.
Importance d'un simple point.

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