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TSTT DROIT

FICHE 1 : L’ENTREPRISE INDIVIDUELLE


L’entreprise individuelle est une entreprise qui appartient à une personne physique, l’entrepreneur, qui a affecté
une partie des biens composants son patrimoine à l’exercice de son activité commerciale, artisanale ou libérale.

1. CARACTÉRISTIQUES JURIDIQUES

1.1 RAPPEL DE DEFINITIONS

• La personnalité juridique est l’aptitude d’une personne à être titulaire de droits et à assumer des obligations.

• La personnalité morale est l’aptitude d’un groupement de personnes à être titulaire de droits et à assumer des
obligations.

• Le patrimoine est l’ensemble des droits et des obligations d’une personne, présents et à venir.

1.2 ABSENCE DE DEFINITION JURIDIQUE

• L’entreprise individuelle est une réalité économique et sociale : elle sert de cadre pour l'exercice d’une activité
industrielle, commerciale, artisanale ou agricole.

• L’entreprise individuelle n’a pas d’existence juridique propre : elle appartient et est dirigée par un seul individu
appelé entrepreneur. Elle n’est reconnue que par certaines branches du droit (droit fiscal, droit social).

1.3 ABSENCE DE PERSONNALITE JURIDIQUE ET DE PATRIMOINE PROPRE :

Le patrimoine de l’entrepreneur est confondu avec celui de l’entreprise individuelle : les biens professionnels de
l’entreprise individuelle ne peuvent être isolés des biens personnels de l’entrepreneur.

2. LES CONSEQUENCES DE L'ENTREPRISE INDIVIDUELLE

2.1 CONSEQUENCES SUR LE PATRIMOINE DE L'ENTREPRENEUR

Les créanciers de l’entreprise peuvent saisir le patrimoine de l’entrepreneur en cas de difficultés de l’entreprise. On
dit que l’entrepreneur est responsable indéfiniment des dettes de son entreprise. S’il est marié sous le régime de la
communauté légale, les biens communs du couple (leur maison, leur voiture) pourront être saisis et vendus.

C’est pourquoi la Loi Madelin du 11 février 1994 a été adoptée, qui a pour objectif la protection de l’entrepreneur
individuel. Ainsi, si l’entrepreneur ne peut pas payer les fournisseurs de son entreprise, ces derniers devront saisir en
priorité les biens destinés à l’exploitation de l’entreprise (biens professionnels : machines, camionnette) avant les biens
personnels de l’entrepreneur (maison d’habitation, voiture).

2.2 CONSEQUENCES SUR LE STATUT SOCIAL ET FISCAL

• L'entrepreneur a le statut social des non - salariés, moins avantageux que le régime des salariés (aucunes
indemnités journalières en cas de maladie, aucun régime d’assurance chômage…). Il paye des cotisations
complémentaires qui sont toutes déductibles de ses bénéfices depuis la loi du 11 février 1994.

• Les bénéfices réalisés par l'entrepreneur sont soumis à l’impôt sur le revenu, le taux d'imposition peut donc
être plus élevé que pour les bénéfices des sociétés.

• La transmission de l’entreprise par héritage est fiscalement plus onéreuse que pour une société.

AUTEUR : KARINE PETIT 1


Malgré les inconvénients concernant la situation patrimoniale, sociale et fiscale de l'entrepreneur, l’entreprise individuelle
est une forme juridique souvent adoptée car elle est :

• Simple à créer :

o Formalités de création allégées : une déclaration au centre de formalités des entreprises (CFE) qui assure
l’immatriculation au greffe du tribunal de commerce, au centre des impôts et auprès des organismes sociaux.

o Pas de capital minimum exigé.

o Coût de création peu élevés : environ 700 F et gratuit pour les professions libérales.

• Souple à gérer (une seule personne prend les décisions).

LEXIQUE

Entrepreneur individuel Personne physique qui affecte des éléments de son patrimoine à l'exercice d'une activité
professionnelle.
Patrimoine Ensemble des biens et des obligations d'une même personne formant une universalité de
droit.

AUTEUR : KARINE PETIT 2


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FICHE 2 : LE CONTRAT DE SOCIETE
1. LES STRUCTURES JURIDIQUES

1.1 LA PERSONNALITE JURIDIQUE DE L’ENTREPRISE SOCIETAIRE

• L'entreprise sociétaire, à l’inverse de l'entreprise individuelle, a la personnalité juridique.

• La société devient une personne morale le jour de son immatriculation au registre du commerce et des sociétés.

• Elle a donc un patrimoine propre distinct de celui de ses propriétaires.

• Elle peut passer des contrats en son nom.

• Elle peut agir en justice.

1.2 L’IDENTIFICATION DE L'ENTREPRISE SOCIETAIRE

• Forme sociale : SA, SARL, SNC…

• Dénomination sociale : Nom de la société

• Siège social : Adresse de la société

• Nationalité

2. LES ELEMENTS DU CONTRAT DE SOCIETE

2.1 LES CONDITIONS GENERALES DE VALIDITE DES CONTRATS

• Consentement : accord des parties.

• Capacité : civile ou commerciale selon le type de société.

• Objet social : activité de la Société.

• Cause : raison pour laquelle les parties s’engagent.

2.2 LES ELEMENTS SPECIFIQUE DU CONTRAT DE SOCIETE DEFINIS PAR L’ARTICLE 1832 DU CODE CIVIL

• Contrat conclu entre deux ou plusieurs associés. La présence d'un seul est possible.

• Contrat qui prévoit la mise en commun d’apports qui peuvent être réalisés en nature (biens), en numéraire
(argent) et en industrie (savoir-faire).

L'ensemble des apports (sauf en industrie, dans les sociétés de capitaux) constitue le capital de la société.

• Chaque associé reçoit un titre de propriété représentant une part du capital, appelée part sociale dans les
SARL et actions dans les SA.

• Contrat qui prévoit la participation aux bénéfices ou à l'économie et en contrepartie aux pertes de chaque
associé. Les clauses prévoyant une répartition trop inégalitaire, dites clauses léonines, sont interdites.

• Contrat qui envisage une volonté commune de participer à l’exploitation sur un pied d’égalité, appelée affectio
societatis.

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3. LES STATUTS ET LES FORMALITES DE CONSTITUTION

Le contrat de société est matérialisé par la rédaction des statuts. Celui-ci est obligatoirement écrit et signés par tous les
associés. Ils peuvent être établis par acte sous seing privé ou par acte authentique (obligatoire en cas d’apport
d’immeubles).

3.1 LES MENTIONS LEGALES DES STATUTS

• Les apports de chaque associé

• La forme de la société (SARL, SA…)

• L’objet social

• L’appellation (raison sociale)

• Le siège social

• Le capital social

• La durée de la société

• Les modalités de son fonctionnement

3.2 LES FORMALITES DE PUBLICITE LEGALES

1. Dépôts des fonds en compte bloqué soit à la banque soit à la caisse des dépôts et consignation.

2. Rédaction et signature des statuts.

3. Publication d'un avis dans un journal d'annonces légales.

4. Enregistrement des statuts dans le délai d’un mois au centre des impôts.

5. Dépôt du dossier au C.F.E. (Centre de formalités des Entreprises) qui se charge de faire toutes les déclarations.

6. Immatriculation au registre du commerce.

7. Publication au B.O.D.A.C.C. (Bulletin Officiel des Annonces Civiles et Commerciales).

LEXIQUE
Associé Membre d'une société participant à la constitution du capital par des apports.
Affectio societatis Intention manifestée par les associés de collaborer ensemble sur un pied d'égalité à la
réalisation de l'objet de la société.
Apport Participation des associés à la constitution du capital social de l'entreprise, il peut être en
nature, en numéraire (argent) ou, dans certaines sociétés, en industrie (savoir-faire, activité,
etc.).
Contrat de société Acte juridique par lequel deux ou plusieurs personnes décident de mettre en commun des
biens ou leur industrie dans le but de partager les bénéfices, les économies ou les pertes qui
pourraient en résulter.

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FICHE 3 : LES SOCIETES COMMERCIALES
1. LA CLASSIFICATION DES SOCIETES COMMERCIALES : LES CARACTERISTIQUES ESSENTIELLES
DES PRINCIPALES

Une société est commerciale (par opposition à civile) :

• d'après son objet : est considérée comme commerciale toute société qui accomplit des actes de commerce (achat
en vue de la revente, opérations de banque ou de change).

• ou sa forme : est considérée comme commerciale, toute société qui se constitue sous l’une de ces 6 formes
juridiques : SNC (Société en Nom Collectif), SCS (Société en Commandite Simple), SA (Société Anonyme), SCA
(Société à Commandite par Actions), SARL (Société A Responsabilité Limitée), EURL (Entreprise Unipersonnelle à
Responsabilité Limitée).

On distingue traditionnellement les sociétés de personnes, les sociétés de capitaux et les sociétés mixtes dont voici à
travers 3 exemples les caractéristiques essentielles :

SNC SARL SA

SOCIÉTÉ EN NOM COLLECTIF SOCIÉTÉ A RESPONSABILITÉ SOCIÉTÉ ANONYME


LIMITÉE

EURL

ENTREPRISE UNIPERSONNELLE A
RESPONSABILITÉ LIMITÉE

Société de personnes Société mixte Société de capitaux

créée en considération des personnes présente des caractéristiques des créée pour faciliter la croissance de
(intuitu personae) qui la composent deux autres types de sociétés. l'activité et rentabiliser les apports en
et fondée sur un rapport de confiance limitant les risques.
entre les associés.

Responsabilité des associés illimitée. Responsabilité des associés limitée Responsabilité des associés limitée
au montant des apports. au montant des apports.
(solidaire et indéfinie)
Les associés ne sont pas Les associés ne sont pas
Les associés sont commerçants. commerçants. commerçants.

Société fermée car les parts sociales Société fermée car les parts sociales Société ouverte car les actions sont en
sont incessibles sans l'unanimité des sont incessibles aux tiers sans principe librement négociables.
associés. l’agrément des associés.

2 associés minimum. 2 à 50 associés. 1 seul si EURL. 7 actionnaires minimum.

Pas de capital minimum exigé. Capital minimum de 1 €. Capital minimum de 37 500 €.

225 000 € si appel public à l’épargne.

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2. LE FONCTIONNEMENT DE LA SARL ET DE LA SA

2.1 LA SOCIÉTÉ À RESPONSABILITÉ LIMITÉE

CONSTITUTION GÉRANCE STATUT DES ASSOCIES CONTRÔLE


- Capacité : les - Nomination : le gérant est - Ils ont droit aux dividendes en Par un commissaire
associés ne sont pas nommé soit par les statuts, soit par cas de distribution de bénéfices. aux comptes
commerçants, la une décision ultérieure de obligatoire si deux des
capacité civile suffit. l’assemblée générale des associés. - Ils ont droit à l’information trois seuils suivants
C’est une personne physique, (communication des documents sont dépassés :
- Dénomination associée ou non. comptables, droit de poser des
sociale : nom suivi de questions par écrit). - total du bilan
la mention SARL. - Fin des fonctions : arrivée du supérieur à
terme, décès, démission, - Ils ont un droit de vote aux 1 524 490 €
- Objet : certaines révocation (pour justes motifs sinon assemblées.
activités sont interdites versement de dommages et - C.A.H.T. supérieur à
(assurance, banque…), intérêts) par les associés s'ils - Dans le cadre de l'assemblée 3 048 980 €
d’autres leurs sont représentent plus de la moitié des générale ordinaire des associés
réservées (société parts sociales ou par décision de (approbation des comptes, - nombre moyen de
immobilière de justice si le gérant est majoritaire (+
affectation des résultats) : vote à la salariés supérieur à 50
gestion). 50 % des parts sociales). majorité des parts (1ère
convocation) ou à la majorité des Commissaire aux
- Nombre d’associés : - Pouvoirs : voix (2ème convocation). comptes facultatif dans
de 2 à 50. les autres cas.
. entre les associés, il accomplit - Dans le cadre de l’assemblée
- Capital : minimum de tous les actes de gestion conforme générale extraordinaire
50 000 F (7 500 €) à l’intérêt général sauf limite (modification des statuts) : à la
composé d’apports en statutaire. majorité des ¾ des parts.
numéraire et en nature.
Les apports en . A l’égard des tiers, il a les - Cession/transmission des parts
industrie sont interdits pouvoirs les plus étendus pour agir entre conjoints, descendants,
sauf pour les SARL en toute circonstance au nom de la ascendant : libre mais les statuts
entre époux. société. Les limites statutaires sont peuvent prévoir une clause
inopposables aux tiers. La société d’agrément.
- Responsabilité des est engagée même pour les actes
associés limitée au qui excédent les limites statutaires. - Cession à des tiers : soumise à
montant des apports. l’accord des associés représentant
- Il engage sa responsabilité civile les ¾ du capital.
et pénale (en cas d’infraction).

- Le gérant minoritaire a le statut


de salarié.

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2.2 LA SOCIÉTÉ ANONYME

GÉRANCE
CONSTITUTION Structure classique Structure nouvelle (conseil STATUT DES ASSOCIES CONTRÔLE
(Conseil d’administration de surveillance et
et PDG) directoire)
- Capacité : - Nomination : - Nomination : - Ils ont droit aux Commissaire
dividendes en cas de aux comptes
les associés ne L’AG élit les membres du CA L’A.G. élit un conseil de distribution de bénéfices. obligatoire
sont pas (de 3 à 24 membres). surveillance (CS) de 3 à 24 nommé par
commerçants, la membres en son sein pour - Ils ont droit à l’A.G. pour 6
capacité civile Le CA représente les une durée de 6 ans l’information exercices.
suffit. actionnaires et sont choisis (renouvelable). (communication des
parmi eux pour une durée de documents comptables et Il a une
- Objet : 6 ans (renouvelable) + des Le directoire est composé de droit de poser des mission
administrateurs salariés 1 à 5 membres (personnes questions). générale de
certaines activités élus. physiques pouvant ne pas contrôle et de
sont interdites, être associées) élus par le - Ils ont un droit de vote surveillance
d’autres leurs Le Président du CA (PDG) CS. Il ne peut y avoir cumul aux assemblées. exercée au
sont réservées est élu par le CA parmi lui. avec les fonctions de profit des
membre du CS. actionnaires et
(société L’assemblée générale
d’investissement). - Fin des fonctions : ordinaire des associés se des tiers.
- Fin des fonctions : réunit dans les 6 mois de
- Nombre la clôture de l’exercice Il a un large
Par révocation « ad nutum » pouvoir
d’associés : pour approuver les
(n’a pas à être justifiée) par Pour le CS : par révocation d’investigation.
minimum 7, qui l’AGO ; par démission ; par par l’AGO « ad nutum ». comptes, affecter les
ne sont la limite d’âge ; décès. résultats, nommer et
responsables des révoquer les Il a obligation
Pour le directoire :
dettes sociales révocation par l’AGO pour administrateurs. Vote à la de dénoncer
- Pouvoirs : doté des majorité simple des voix au procureur
qu’à concurrence
pouvoirs de gestion les plus justes motifs. présentes ou les faits
de leurs apports. étendus. Les statuts peuvent
représentées. Le quorum délictueux
les limiter. Le PDG est le - Pouvoirs : est du ¼ du capital social apparus dans
- Capital représentant légal de la pour la 1ère convocation et le cadre de
minimum : société. CS : contrôle permanent de
250 000 F pas de quorum pour la ses
(37 500 €) si pas
la gestion effectuée par le 2ème convocation. investigations.
- Rémunération : directoire.
d’appel public à
l’épargne et L’assemblée générale
1 500 000 F Les administrateurs sont Directoire : idem CA+PDG. extraordinaire vote les
(225 000 €) avec rémunérés par des jetons de modifications des statuts
appel public à présence, ils peuvent - Rémunération : (augmentation de capital,
l’épargne. cumuler avec un emploi de élargissement de l’objet
salarié. CS : idem PDG. social…). Les décisions
sont prises à la majorité
Le PDG bénéficie d’une des 2/3 des voix
Directoire : fixé par le CS.
rémunération particulière présentes ou
assimilable à un salaire. représentées. Le quorum
- Responsabilité : est de la ½ du capital à la
- Administrateur et PDG 1ère convocation et ¼ à la
peuvent engager leurs CS : n’engage leur 2ème convocation.
responsabilités : responsabilité civile et
pénale que pour les fautes - Droit de céder et de
de surveillance qu’ils transmettre ses actions
civile vis-à-vis de la société
commettent. librement sauf clause
et des tiers.
d’agrément prévue par les
Directoire : idem statuts (accord des
pénale s’ils commettent des administrateurs et PDG.
actionnaires) ou clause de
infractions (ex : publication
préemption (droit de
de bilans inexacts),
préférence conféré par
une convention à un
leur responsabilité en cas de cessionnaire).
procédure de redressement
ou de liquidation judiciaire et
ils peuvent être tenus au
paiement du passif social.

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2.3 LES ORGANES DE LA SARL ET DE LA SA

La gérance de la SARL est assurée par un gérant. C’est une personne physique associée ou non.

Il est désigné et révocable sur justes motifs par l'assemblée générale ordinaire des associés.

La gestion de la SA peut s'organiser selon deux structures distinctes :

Les pouvoirs des organes de gestion de la SARL et de la SA sont les plus étendus à l'égard des tiers.

Ils sont limités à l’objet social à l’égard des associés. La société est engagée même pour les actes qui excèdent les
statuts.

2.4 LE CONTROLE DE LA SARL ET DE LA SA

Le contrôle des décisions des organes de gestion appartient aux assemblées d’associés.

• Assemblée générale ordinaire

Son rôle est notamment :

ƒ d'approuver les comptes


ƒ de nommer et révoquer les administrateurs ou le gérant
ƒ de nommer les commissaires aux comptes
ƒ de répartir le bénéfice

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• Assemblée générale extraordinaire

Son rôle est notamment de modifier les statuts.

Chaque associé a un droit de vote représenté : dans une SARL par ses parts sociales. et dans une SA par ses actions
en principe proportionnel à sa part détenue dans le capital.

Le contrôle de la régularité des comptes appartient au(x) commissaires aux comptes.

Sa présence est obligatoire dans la SA et dans la SARL si 2 des 3 seuils sont dépassés (total du bilan > 10 000 000 F,
CAHT > 20 000 000 F, nombre moyen de salariés >50). Il est nommé par les associés et doit leur remettre un rapport à
chaque assemblée.

3. L’EURL

L'EURL est constituée par un associé unique. Elle a une autonomie juridique totale.

Ainsi l'entrepreneur peut :

• Distinguer son patrimoine de celui de l’entreprise


• Limiter sa responsabilité aux apports
• agrandir son entreprise en ouvrant son capital à d'autres associés et la transformer en SARL.

Toutefois, sa capacité financière reste limitée.

L'entrepreneur peut être obligé d'emprunter et la banque peut lui demander des garanties personnelles. L'associé unique
engage alors ses biens personnels pour son activité professionnelle.

4. LES CRITERES DE CHOIX D'UNE FORME D'ENTREPRISE

SNC SARL SA

La taille de
Petite et moyenne Petite et moyenne Grande
l’entreprise

La prise de risque Très grande limitée limitée

Relève de l’impôt sur le Relève en principe de l’impôt Soumise à l’impôt sur les
Le régime fiscal
revenu sur les sociétés sociétés

Défavorable car le gérant Varie selon le statut du gérant Favorable (les administrateurs
relève du régime des (le gérant minoritaire relève relève du régime des salariés)
Le régime social
travailleurs indépendants du régime des salariés et pas
le gérant majoritaire)

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LEXIQUE

EURL Entreprise Unipersonnelle à responsabilité limitée.

Société commerciale formée d'un seul associé dans laquelle il n'est tenu des dettes sociales
qu'à concurrence de ses apports.
SARL Société A Responsabilité Limitée

Société commerciale dans laquelle les associés ne sont tenus des dettes sociales qu'à
concurrence de leurs apports et dont le capital est divisé en parts sociales.
SA Société Anonyme

Société commerciale dans laquelle les associés ne sont tenus des dettes sociales qu'à
concurrence de leurs apports et dont le capital est divisé en actions.
Gérant Personne chargée d'assurer les affaires sociales de la SARL.
Conseil de surveillance Dans une société anonyme, organe collégial qui a pour fonction de contrôler la gestion de la
société assurée par le directoire.
Conseil d'administration Organe collégial de la société anonyme, composé d'administrateurs, investi de tous les
pouvoirs pour agir en toute circonstance au nom de la société dans les limites de l'objet
social et des compétences attribuées à l'assemblée générale.
Directoire Organe collégial de la société anonyme chargé de gérer la société.

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FICHE 4 : LE CONTRAT DE VENTE
La vente est un contrat par lequel un vendeur transfère la propriété d’une chose à un acheteur moyennant le
paiement d’un prix en argent (article 1582 du CC)

La vente sera commerciale si elle est faite par un commerçant dans le cadre de son activité professionnelle, l’acheteur
pouvant être aussi bien un particulier qu’un commerçant. En cas de litige, le tribunal compétent est le tribunal de
commerce.

La vente sera civile à chaque fois qu’elle met en relation deux particuliers. Lorsqu’un commerçant achète un bien à un
particulier pour ses besoins personnels (voiture d’occasion), il est considéré comme un particulier. Le tribunal compétent
sera, selon le montant du litige, le Tribunal d’instance (TI) ou le Tribunal de Grande Instance (TGI).

1. LA FORMATION DU CONTRAT DE VENTE

1.1 L’ECHANGE DES CONSENTEMENTS

La vente est conclue dès la rencontre entre l’offre du vendeur et l’acceptation de l’acheteur. De cette rencontre, le
contrat est formé, sans qu’un écrit soit nécessaire.

1.2 LES CONDITIONS DE VALIDITE DU CONTRAT DE VENTE

• Le consentement doit exister et être non vicié (erreur, dol, violence).

C’est la rencontre entre l’offre du vendeur et l’acceptation de l’acheteur.

• Les parties doivent avoir la capacité de contracter.

Le mineur (sauf s’il est émancipé) et le majeur incapable ne peuvent être engagés par un contrat de vente.

• L’objet doit être licite et être déterminé ou déterminable.

Il est à la fois le prix (pour le vendeur) et la chose (pour l’acheteur).

• La cause doit exister et être licite.

C’est la raison qui pousse les parties à contracter ne doit pas être contraire aux bonnes mœurs.

1.3 LES CARACTERES DU CONTRAT DE VENTE

• Contrat consensuel : valable par simple échange des consentements ; aucun écrit n’est nécessaire.

• Contrat synallagmatique : il créé des obligations réciproques à la charge de chacune des parties.

• Contrat à titre onéreux : chaque partie recherche un avantage.

• Contrat commutatif : chaque partie connaît l’étendue des prestations dès la conclusion du contrat.

• Contrat de gré à gré : chacune des parties discute librement des clauses du contrat.

• Contrat instantané : l’exécution des obligations est réalisée en une seule fois (même si le paiement est échelonné
dans le temps), le transfert de propriété est instantané.

• Contrat transitif : le contrat transmet à l’acheteur le droit de propriété sur la chose.

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2. LES EFFETS DU CONTRAT DE VENTE

2.1 LE TRANSFERT DE PROPRIETE

Article 1583 du code civil : « La propriété est acquise de droit à l’acheteur à l’égard du vendeur dès qu’on est
convenu de la chose et du prix, quoique la chose n’ait pas encore livrée et le prix payé ».

Principe général applicable à la vente d’un corps certain (objet individualisé : voiture immatriculée) :

• La propriété est transféré de plein droit à l’acheteur dès la conclusion du contrat ;

• Le transfert de propriété s’accompagne du transfert des risques. Ainsi, si la chose est détériorée avant ou au cours
de la livraison, l’acheteur devenu propriétaire en supporte les conséquences.

Exceptions :

• Lorsque la chose vendue est une chose de genre (objet interchangeable, non individualisé : voiture neuve), le
transfert de propriété et celui des risques n’aura lieu qu’à la livraison (c’est elle qui permet d’individualiser la chose) ;

• Le vendeur peut insérer dans le contrat une clause de réserve de propriété : dans ce cas, l’acheteur ne deviendra
propriétaire q’une fois le prix intégralement payé. Mais il est responsable des risques : il y a dissociation entre le
transfert des risques (immédiats) et le transfert de propriété (retardé).

2.2 LES OBLIGATIONS DE L’ACHETEUR

• Obligation de retirement : prendre livraison de la chose soit en la réceptionnant soit en la retirant au magasin.

• Payer le prix selon les modalités convenues.

2.3 LES OBLIGATIONS DU VENDEUR

• Obligation de délivrance : le vendeur doit livrer en respectant les délais prévus. A défaut de date précise, la
livraison doit avoir lieu dans un délai raisonnable.

• Obligation de conseil et de sécurité : informer le consommateur.

• Obligation contre les vices cachés qui sont les défauts non apparents à la vente et qui affectent l’usage normal de
la chose. En cas de vices cachés, l’acheteur peut demander dans un bref délai, le remboursement du prix total
(action rédhibitoire) ou partiel (action estimatoire).

• Garantie d’éviction : assurer une possession paisible à l’acheteur. Il garanti l’acheteur contre l’action engagée par
un tiers qui se prétendrait propriétaire de la chose vendue.

3. LES RECOURS EN CAS D’INEXECUTION

• Si une partie n’exécute pas ses obligations, l’autre peut demander la résolution du contrat.

• Chaque partie doit rendre ce qu’elle a déjà obtenu, car le contrat est censé n’avoir jamais existé. Il disparaît
rétroactivement.

• Le créancier peut aussi demander des dommages et intérêts en engageant la responsabilité contractuelle du
débiteur.

AUTEUR : KARINE PETIT 12


LEXIQUE

Clause de réserve de Clause incluse dans le contrat de vente permettant de retarder le transfert de propriété
propriété jusqu'au paiement complet du bien.
Contrat de vente Convention par laquelle le vendeur, dans le cadre de son activité professionnelle, s'engage à
commerciale livrer une chose à un acheteur en échange d'un prix déterminé.
Garantie d'éviction Obligation du vendeur de garantir son acheteur contre l'existence d'un droit de propriété
d'une autre personne sur le bien vendu.
Garantie contre les Obligation du vendeur de garantir son acheteur contre un défaut non apparent rendant le
vices cachés bien impropre à l'usage prévu.
Obligation de délivrance Obligation du vendeur de remettre la chose vendue à l'acheteur.

AUTEUR : KARINE PETIT 13


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FICHE 5 : LA PROTECTION ET L’INFORMATION DU CONSOMMATEUR
1. L’INFORMATION DU CONSOMMATEUR

1.1 INFORMATIONS OBLIGATOIRE

1.1.1 SUR LES PRIX

Obligation de les indiquer TTC en francs et en euros par voie d’affichage, de marquage ou d’étiquetage.

1.1.2 SUR LES PRODUITS

Obligation d’information et de conseils sur les caractéristiques des produits et services : composition, mode d’emploi,
qualité, date de péremption, son origine…

1.1.3 SUR LES CONDITIONS DE VENTE

Modalités de paiement, conditions de livraison.

1.2 PUBLICITE REGLEMENTEE

La publicité mensongère est une information fausse ou de nature à induire en erreur (portant sur les prix, l’origine, la
nature, la composition et les qualités de la chose).

Elle est sanctionnée pénalement : amende et emprisonnement, publication du jugement de condamnation, versement de
dommages et intérêts aux victimes (consommateurs et associations de consommateurs).

La publicité comparative est partiellement autorisée si elle est loyale et si elle porte sur des éléments objectifs.

2. LA PROTECTION DU CONSOMMATEUR

2.1 LES METHODES DE VENTE REGLEMENTEES

2.1.1 VENTES A DOMICILE

• Le contrat doit être écrit

• Il doit contenir un bordereau de rétractation qui permet à l’acheteur de revenir sur sa décision dans un délai de 7
jours. Pendant ce délai, aucune somme d’argent ne peut être réclamée.

2.1.2 VENTE A DISTANCE

2.1.2.1 Définition

Est considérée comme une technique de communication à distance " tout moyen qui, sans présence physique et
simultanée du fournisseur et du consommateur, peut être utilisé pour la conclusion du contrat entre ces parties " :

• imprimé non adressé ou imprimé adressé,

• lettre standardisée,

• publicité presse avec bon de commande,

• catalogue,

• téléphone avec intervention humaine ou téléphone sans intervention humaine (automate d'appel, audiotexte),

• radio,

• visiophone (téléphone avec image),


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• vidéotexte (micro-ordinateur, écran de télévision) avec clavier ou écran tactile,

• Internet,

• courrier électronique (spamming interdit),

• télécopieur, télévision (téléachat, télévente), interactive comprise,

• prospection directe.

2.1.2.2 Information du consommateur

Avant la conclusion de tout contrat à distance (art L121-18 du Code de la Consommation), le consommateur doit être
informé de :

• l'identité du fournisseur et, dans le cas de contrats nécessitant un paiement anticipé, son adresse

• les caractéristiques essentielles du bien ou du service

• le prix du bien ou du service, toutes taxes comprises

• les frais de livraison, le cas échéant

• les modalités de paiement, de livraison ou d'exécution

• l'existence d'un droit de rétractation, sauf si les parties en ont convenu autrement

• le coût de l'utilisation de la technique de communication à distance, lorsqu'il est calculé sur une base autre que le tarif
de base

• la durée de validité de l'offre ou du prix

• le cas échéant, durée minimale du contrat dans le cas de contrats portant sur la fourniture durable ou périodique d'un
bien ou d'un service

2.1.2.3 Communication de l'information

• sans équivoque.

• de manière claire et compréhensible par tout moyen adapté à la technique de communication à distance utilisée,
dans le respect, notamment, des principes de loyauté en matière de transactions commerciales et des principes qui
régissent la protection des personnes frappées d'incapacité juridique selon leur législation nationale, telles que les
mineurs dans le cas de communications téléphoniques, le fournisseur indique explicitement au début de toute
conversation avec le consommateur son identité et le but commercial de l'appel.

• Le fournisseur doit donner au consommateur, de manière claire et compréhensible, des informations préalables
(article L121-18 du code de la consommation).

2.1.2.4 Confirmation écrite

Le consommateur doit recevoir par écrit ou sur un autre support durable à sa disposition, confirmation de la plupart des
indications données au titre des informations préalables , lors de l'exécution du contrat et au plus tard au moment de la
livraison en ce qui concerne les biens non destinés à la livraison à des tiers (article L121-19 du code de la
consommation). Cette disposition n'est pas applicable si ces informations ont déjà été fournies au consommateur
préalablement à la conclusion du contrat.

La confirmation doit informer le consommateur :

• de ses droits et modalités d'exercice du droit de rétractation

• de l'adresse géographique de l'établissement du fournisseur où le consommateur peut présenter ses réclamations

• sur les services après-vente et les garanties commerciales existants

AUTEUR : KARINE PETIT 15


• les conditions de résiliation du contrat lorsque celui-ci est à durée indéterminée ou d'une durée supérieure à un an.

2.1.2.5 Exécution du contrat dans le délai de 30 jours

Un délai d'exécution du contrat à distance est prévu, sauf stipulations contraires des parties. Ainsi, le fournisseur doit
exécuter la commande au plus tard dans un délai de 30 jours à compter du jour suivant celui où le consommateur a
transmis sa commande au fournisseur.

En cas de défaut d'exécution du contrat par un fournisseur résultant de l'indisponibilité du bien ou du service commandé ,
l'article L121-20-3 du code de la consommation prévoit que le consommateur doit être informé de cette indisponibilité et
doit, le cas échéant, pouvoir être remboursé sans délai et au plus tard dans les 30 jours du paiement des sommes qu'il a
versées . Au-delà de ce terme, ces sommes sont productives d'intérêts au taux légal (se reporter aux "indices et taux"
pour connaître le taux d'intérêt légal).

2.1.3 VENTE A CREDIT

• Le contrat doit être écrit, mentionner le nom de l’organisme prêteur et le coût total du crédit.

• Il doit aussi contenir un bordereau de rétractation.

L’emprunteur peut ainsi renoncer au crédit dans un délais de 7 jours. Pendant ce délai, l’organisme de crédit ne peut
réclamer aucun paiement.

• Le contrat de crédit est lié au contrat principal. Ainsi, si le crédit est refusé, le contrat principal est nul.

2.1.4 VENTE AVEC PRIME

Le produit offert en prime doit être identique à l’objet de la vente ou de faible valeur.

2.1.5 SOLDES

Elles doivent avoir lieu pendant une période limitée. En dehors de cette période, elles sont soumises à l’autorisation
préfectorale.

2.2 LES METHODES DE VENTE INTERDITES

• Le refus de vente (sauf si motifs légitimes) : refuser la vente pour commande insuffisante).

• La vente liée : imposer avec un produit l’achat d’une quantité déterminée ou un autre produit.

• La vente à la boule de neige : proposer un produit gratuit ou des réductions de prix à conditions que l’acheteur
trouve d’autres clients.

• L’envoi forcé : adresser un produit qui n’a pas été commandé en imposant un délai de paiement.

• Les clauses abusives : clauses qui procurent au vendeur un avantage excessif. Elles sont réputées non écrites
(Exemple : clause excluant la garantie contre les vices cachés).

• Abus de faiblesse : profiter de l’état d’ urgence ou d’ ignorance pour imposer un achat. C’est un délit sanctionné
pénalement.

2.3 LA SECURITE DU CONSOMMATEUR

• Les produits industriels doivent être conformes à des normes de sécurité (norme NF, norme CE) : jouets, articles
de puériculture, appareils à gaz, aérosols…

• La vente de certains produits est réglementée : alcool, médicaments.

• La qualité des produits alimentaires doit être garantie (dates de péremption, contrôles vétérinaires et sanitaires,
additifs et pesticides).

AUTEUR : KARINE PETIT 16


3. LES MOYENS DE DEFENSE DU CONSOMMATEUR

3.1 LES POUVOIRS PUBLICS

• La Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF)


contrôle les prix et les produits.

• L’Institut National de la Consommation : informe et conseille les consommateurs.

3.2 LES ASSOCIATIONS DE CONSOMMATEURS

Elles conseillent les consommateurs et agissent en justice si elles sont agréées (ex : le journal Que Choisir).

3.3 LE JUGE

Il peut prononcer la nullité d’un contrat, mettre en jeu la responsabilité du vendeur, ordonner des sanctions pénales.

LEXIQUE
Délai de rétractation Période imposée par le législateur pendant laquelle le consommateur peut revenir sur son
engagement.
Délai de réflexion Période imposée par le législateur afin que le consommateur réfléchisse avant la conclusion
du contrat.
Publicité trompeuse Publicité qui cherche à induire en erreur le consommateur potentiel.
Vente à domicile Vente effectuée par un démarcheur.
Vente à crédit Vente d'un bien livrable immédiatement et dont le paiement est différé.
Clause abusive Avantage excessif accordé au vendeur dans un contrat.
Abus de faiblesse Délit commis par un vendeur professionnel pour forcer le consentement d'un acheteur,
profitant de son ignorance ou de l'urgence de la situation.

AUTEUR : KARINE PETIT 17


TSTT DROIT
FICHE 6 : LES MOYENS DE REGLEMENT
Le chèque et la carte de paiement sont les outils les plus modernes qui permettent de régler les transactions entre
consommateurs et commerçants.

La lettre de change est un moyen de paiement et de crédit réservé aux commerçants.

1. LE RÈGLEMENT PAR CHEQUE

Le chèque est donc un moyen de paiement écrit qui permet au titulaire d’un compte bancaire, le tireur, de donner
l’ordre à son banquier, le tiré, de payer immédiatement (à vue) une somme à un bénéficiaire ou à lui-même.

1.1 LES CARACTERISTIQUES DU CHEQUE

Le chèque met en relation 3 personnes :

• Le tireur : c’est le débiteur qui crée le chèque et le remet à un créancier pour éteindre son obligation de paiement ;

• Le tiré : c’est la banque gestionnaire du compte du débiteur ;

• Le bénéficiaire : c’est la personne au profit de laquelle le paiement doit être effectué.

Il est obligatoire pour certains paiements (cas des salaires > 10 000 F).

Le chèque sera civil ou commercial selon la nature de l’opération qu’il règle.

1.2 LES CONDITIONS DE VALIDITE DU CHEQUE

Conditions de fond : Le tireur doit avoir la capacité juridique (mais les banques délivrent des chéquiers à des mineurs de
16 ans au moins, sous réserve d’accord parental).

Conditions de forme : des mentions obligatoires doivent apparaître

1.3 L’EMISSION DU CHEQUE

Le chèque est rempli par le tireur puis remis au bénéficiaire en paiement d’une dette.

Pour payer par chèque, le tireur doit avoir de l’argent sur son compte le jour de l’encaissement. Cette somme s’appelle la
provision.

Elle doit être préalable, suffisante et disponible. Le chèque n’est donc pas un instrument de crédit.

AUTEUR : KARINE PETIT 18


1.4 LE PAIEMENT DU CHEQUE

1.4.1 Présentation au paiement

• Le bénéficiaire signe au dos du chèque et indique son numéro de compte, c’est l’ endossement. Il peut le remettre à
sa banque immédiatement.

• La banque du bénéficiaire demande le paiement au tiré qui après vérification paie le chèque en débitant le compte du
tireur. Le compte du bénéficiaire est crédité.

1.4.2 Les incidents de paiement

• Le tireur ne peut faire opposition au paiement (c’est-à-dire en interdire le paiement), sauf en cas de perte ou de vol.

• L’émission de chèque sans provision (loi du 30/12/91) : en cas d’absence ou d’insuffisance de provision, la banque
adresse au tireur une lettre d’injonction lui imposant de restituer tous chéquiers et lui donnant la possibilité de
régulariser la situation dans le délai d’un mois. A défaut de régularisation, le tireur est interdit bancaire….. . Toute
violation de cette interdiction est passible d’amende et d’emprisonnement.

2. LE RÈGLEMENT PAR CARTE BANCAIRE

La carte bancaire est donc un moyen de paiement, parfois de crédit utilisant les procédés informatiques (d’où son nom de
magnétique) délivré par un établissement de crédit.

2.1 LES CATEGORIES DE CARTES BANCAIRES

• Carte de retrait
• Carte de paiement national
• Carte de paiement international
• Carte prestige (VISA premier)

Les cartes privatives émises par certains commerçants (ex : carte Kangourou de La Redoute) ne sont pas des cartes
bancaires.

2.2 L’UTILISATION DE LA CARTE BANCAIRE

2.2.1 Les conditions pour être titulaire d’une carte bancaire

Il faut être titulaire d’un compte bancaire et demander une carte à son banquier qui la délivrera contre paiement. Elle peut
être refusée par le banquier.

2.2.2 Les conditions pour payer par carte bancaire

Pour payer, le porteur remet la carte au commerçant et signe manuellement ou grâce à un code.

2.2.3 Les obligations du commerçant

Le commerçant peut refuse le paiement par carte, sauf s’il est affilié au réseau carte bancaire. Il peut fixer un montant
minimum. Il verse une commission à la banque. Le paiement est garanti jusqu’à 600 F.

En cas de perte ou de vol de la carte, le titulaire doit faire opposition par téléphone puis par écrit.

Avant, l’opposition, le porteur est responsable, après c’est la banque.

AUTEUR : KARINE PETIT 19


2.3 L’EMISSION ET L’UTILISATION DE LA CARTE BANCAIRE REPOSENT SUR LA CONCLUSION DE 2 CONTRATS

• Contrat entre l’utilisateur de la carte et sa banque : contrat d’adhésion par lequel le titulaire s’engage à payer le
montant de la cotisation annuelle pour pouvoir utiliser la carte, et la banque à payer les factures ;

• Contrat entre l’organisme émetteur de la carte et le commerçant : le commerçant s’engage à accepter le


paiement par carte et à verser une commission sur le montant des achats ; l’émetteur s’engage à payer les factures
qui lui sont présentées par le commerçant.

3. LE RÈGLEMENT PAR LETTRE DE CHANGE

La lettre de change est un moyen de paiement et de crédit écrit par lequel un créancier, le tireur, donne l’ordre à
son débiteur, le tiré, de payer à l’échéance un bénéficiaire ou lui-même.

3.1 CARACTERISTIQUES DE LA LETTRE DE CHANGE

Elle met en relation 3 personnes :

ƒ Le tireur : c’est le créancier (fournisseur),

ƒ Le tiré : c’est le débiteur,

ƒ Le bénéficiaire : ce peut être le tireur ou un tiers.

C’est un effet de commerce : seuls les commerçants peuvent la créer, l’utiliser, la faire circuler.

C’est un titre négociable : elle représente une créance à court terme qui peut être cédée par son détenteur au profit d’un
nouveau bénéficiaire, et ce, jusqu’à l’échéance.

3.2 LE MECANISME DE LA LETTRE DE CHANGE

La lettre de change est remplie par le tireur. Il doit avoir une créance sur le tiré, appelée la provision.

(Par exemple, la créance peut être une livraison de marchandises).

La lettre de change est transmise par endossement : le tireur la remet à un créancier en paiement d’une dette. Le
créancier (porteur) en devient propriétaire et pourra transmettre à son tour jusqu’à l’échéance.

AUTEUR : KARINE PETIT 20


Mais le porteur peut préférer obtenir le paiement avant l’échéance : dans ce cas, il va faire escompter par sa banque
moyennant des agios.

3.3 LE PAIEMENT DE LA LETTRE DE CHANGE

Le jour de l’échéance, le porteur de la lettre la présente au tiré pour en obtenir le paiement.

Si la lettre a été acceptée par le tiré : le tiré ne peut pas refuser le paiement. L’acceptation fait présumer la provision.

Si la lettre a été avalisée : le porteur peut demander le paiement à l’aval qui a pris l’engagement de payer en cas de
défaillance du tiré.

Tout signataire de la lettre de change est solidairement responsable de son paiement : le porteur peut se retourner contre
n’importe lequel de ces signataires pour être payé.

LEXIQUE
Bénéficiaire Personne en faveur de qui est réalisé le paiement.
Carte bancaire Moyen de paiement permettant de retirer des billets dans les distributeurs automatiques
(carte de retrait) ou d'effectuer des paiements (carte de paiement).
Chèque Moyen de paiement par lequel le titulaire d'un compte en banque (tireur) donne l'ordre à sa
banque (tiré) de payer une certaine somme à un bénéficiaire.
Lettre de change Acte de commerce par lequel un créancier (tireur) donne l'ordre à son débiteur (tiré) de payer
une somme donnée à une date précise au profit d'un bénéficiaire.
Tiré Personne devant exécuter le paiement.
Tireur Personne qui ordonne le paiement.

AUTEUR : KARINE PETIT 21


TSTT DROIT
FICHE 7 : LE CREDIT ET SES GARANTIES
1. LE CONTRAT DE CREDIT

Le contrat de prêt est un contrat par lequel un prêteur remet une chose à un emprunteur qui doit la rendre.

Le contrat de crédit est un prêt d’argent. L’emprunteur rembourse le capital emprunté et le plus souvent des intérêts.

1.1 CARACTERES DU CONTRAT DE CREDIT

• Réel : entraîne l’accord des parties et la remise de la chose ;

• Unilatéral : seule le débiteur a l’obligation de payer ;

• A titre onéreux : entraîne des obligations de la part d’au moins une des parties ;

• Formel : obligatoirement écrit.

1.2 PROTECTION DES PARTIES

• Le législateur protège l'emprunteur :

o en obligeant le prêteur à maintenir son offre pendant 15 jours

o en lui accordant un délai de réflexion; en effet il peut revenir sur sa décision avant 7 jours.

• Le législateur protège aussi le prêteur :

o en lui accordant une garantie légale le droit de gage général

o en prévoyant des garanties contractuelles, appelées aussi privilèges ou sûretés lui permettant de devenir
créancier privilégié.

2. LA GARANTIE LEGALE : LE DROIT DE GAGE GENERAL

2.1 MISE EN ŒUVRE

Les créanciers d’un débiteur bénéficient d’un droit de gage général sur son patrimoine.

En cas de non-paiement, ils peuvent donc demander la saisie des comptes bancaires, des salaires, ou des biens
mobiliers ou immobiliers.

La saisie conservatoire empêche le débiteur de dilapider son patrimoine.

2.2 LIMITES

Toutefois, le droit de gage général est insuffisant car :

• Le patrimoine du débiteur peut être diminué lors de la saisie (certains biens sont insaisissables).

• Tous les créanciers sont en concurrence.

• Les créanciers ordinaires (chirographaires) sont payés après les créanciers privilégiés.

3. LES GARANTIES CONTRACTUELLES

3.1 GARANTIE PERSONNELLE : LE CAUTIONNEMENT

Le cautionnement est un contrat par lequel une personne (la « caution ») s’engage envers le créancier, à payer
au lieu et place du débiteur principal en cas de défaillance de celui-ci.
AUTEUR : KARINE PETIT 22
Le cautionnement est un acte grave. Le contrat de cautionnement est donc un contrat écrit.

3.2 DEUX SITUATIONS SONT POSSIBLES

• La caution non commerçante s’engage pour une somme déterminée : dans ce cas, la signature de la caution
doit être précédée de la somme en chiffres et en lettres pour laquelle elle se porte caution.

• La caution non commerçante s’engage pour une somme indéterminée : dans ce cas, la signature de la caution
doit être précédée de la mention explicite et non équivoque qu’elle a parfaitement connaissance de la nature et de la
portée de son engagement.

3.3 CARACTERES DU CONTRAT DE CAUTIONNEMENT

• Unilatéral : seule la caution a l’obligation de payer en cas de défaillance du débiteur principal ;

• Accessoire d’un contrat principal (de prêt par exemple) ;

• Soumis aux conditions générales des contrats (capacité civile ou commerciale, cause et objet licite,
consentement non vicié).

• Solennel : le contrat doit être obligatoirement établi par écrit. La caution doit rédiger une phrase spécifique « bon
pour cautionnement de … » qui témoigne de la compréhension de l’étendue de son engagement.

3.4 IL EXISTE 2 TYPES DE CAUTIONNEMENTS

3.4.1 Cautionnement simple

• Bénéfice de discussion : la caution peut demander au créancier de se retourner contre le débiteur principal d’abord.

• Bénéfice de division : en cas de pluralité de cautions, l’une des cautions peut demander au créancier qu’il
fractionne son recours entre toutes les cautions.

3.4.2 Cautionnement solidaire

• Pas de bénéfice de discussion ni de division. La caution doit payer l’intégralité de la dette.

• La caution qui a payé dispose d’un recours contre les autres cautions et contre le débiteur principal.

4. GARANTIE RÉELLE MOBILIÈRE : LE GAGE

4.1 DEFINITION

Le gage est un contrat par lequel un débiteur remet à son créancier un bien meuble, en garantie du paiement de
sa dette.

Lorsque la garantie est apportée par le fonds de commerce, on parle de nantissement.

4.2 CARACTERISTIQUE DU CONTRAT DE GAGE

Le contrat de gage peut être civil (écrit obligatoire) ou commercial (écrit non obligatoire).

Il est soumis aux conditions générales des contrats.

• Le gage est un contrat réel : il ne se forme qu’au moment de la remise de la chose entre les mains du créancier
(sauf cas du nantissement du fonds de commerce, des warrants, des gages sur véhicules qui sont des gages sans
dépossession et pour lesquels des formalités de publicité sont obligatoires).

• Le gage est un contrat accessoire : il n’existe que pour garantir une dette principale.

4.3 DEUX TYPES DE GAGES

• Le gage avec dépossession : le bien est remis au créancier (seul de le Crédit Municipal peut prêter sur gage) ;

AUTEUR : KARINE PETIT 23


• Le gage sans dépossession : le bien n’est pas remis au créancier ; il doit être publié (ex : à la préfecture pour les
véhicules).

4.4 LE CREANCIER BENEFICIE DE PLUSIEURS DROITS

• Un droit de rétention : le créancier gagiste peut conserver le bien tant que le débiteur n’a pas remboursé le prêt.

• Un droit de revendication : le créancier gagiste, dépossédé involontairement de son gage, peut, en principe, en
reprendre possession.

• Un droit de préférence : en cas de non remboursement à l’échéance, le créancier gagiste a le droit de faire vendre
le bien gagé et de se faire payer, par préférence aux autres créanciers, sur le prix de vente.

5. GARANTIE RÉELLE IMMOBILIÈRE : L'HYPOTHÈQUE

5.1 DEFINITION

L’hypothèque est une sûreté sans dessaisissement, portant sur un immeuble permettant au créancier de faire
saisir l’immeuble et de se faire payer sur le prix de vente en cas de défaillance du débiteur à l’échéance.

L’hypothèque est un contrat obligatoirement un écrit authentique (acte notarié). Il doit être publié à la Conservation des
hypothèques au greffe du TGI, pour informer les tiers.

5.2 LE CREANCIER BENEFICIE DE PLUSIEURS DROIT

• Un droit de saisie : en cas de non-paiement à l’échéance, le créancier hypothécaire peut demander l’expropriation
de l’immeuble aux fins de faire vendre et de se payer sur le prix.

• Un droit de suite : le créancier hypothécaire peut saisir l’immeuble en quelques mains qu’il se trouve.

• Un droit de préférence : en cas de non remboursement à l’échéance, le créancier hypothécaire a le droit de faire
vendre l’immeuble et de se faire payer, par préférence aux autres créanciers, sur le prix de vente.

LEXIQUE

Droit de gage général Prérogative reconnue par la loi à tout créancier de poursuivre son débiteur en paiement
d'une créance en saisissant l'ensemble ou une partie de ses biens.
Gage Contrat par lequel le débiteur remet un bien mobilier en garantie de paiement.
Hypothèque Droit réel portant sur un bien immobilier au profit d'un créancier en garantie du paiement de
sa créance.
Cautionnement Contrat par lequel une personne s'engage à payer pour une autre en cas de défaillance de
celle-ci.
Caution Personne qui s'engage envers le créancier à titre de garantie, à remplir l'obligation du
débiteur principal, pour le cas où celui-ci n'aurait pas satisfait lui-même ses obligations.
Créancier Personne titulaire d'une créance en argent ne détenant aucune garantie particulière pour en
chirographaire obtenir le paiement.
Créancier privilégié Personne titulaire d'une créance et d'une sûreté personnelle ou réelle en garantissant le
paiement.
Privilège Droit reconnu à un créancier d'être payé de préférence aux autres du fait de l'existence d'une
garantie (sûreté personnelle ou réelle).
Recouvrement Opération permettant l'encaissement de la créance.
Sûreté personnelle Garantie qui résulte de l'engagement d'une personne à remplacer le débiteur en cas de non-
paiement.
Sûreté réelle Garantie portant sur un bien mobilier ou immobilier.

AUTEUR : KARINE PETIT 24


TSTT DROIT
FICHE 8 : LE CONTRAT DE CREDIT-BAIL
Le crédit-bail est un moyen permettant à une entreprise, qui ne dispose pas des fonds nécessaires à
l’acquisition d’un bien, de l’acquérir par l’intermédiaire d’un tiers auquel elle le louera, avec la possibilité d’en
devenir propriétaire à la fin du contrat.

Le crédit-bail a été importé des USA sous le nom de leasing. Il est de plus en plus utilisé par les entreprises et par les
particuliers. Il peut porter aussi bien sur un meuble que sur un immeuble.

Le crédit-bail a été réglementé par la loi du 2 juillet 1966.

1. DEFINITION ET CARACTERES DU CONTRAT

1.1 DEFINITION

Le crédit-bail est un contrat par lequel une personne, le crédit-bailleur (entreprise de crédit-bail) achète un bien
et le met à la disposition d’une autre personne, le preneur (locataire), moyennant le paiement d’un loyer et avec
la possibilité pour le preneur, au terme de la période convenue, d’acheter le bien.

1.2 CARACTERES DU CONTRAT DE CREDIT-BAIL

• Formel : pour être valable, il doit être écrit.

• Synallagmatique : les parties ont des obligations réciproques.

• A titre onéreux : chaque partie attend une contrepartie de son obligation.

• Successif : l’exécution des obligations est échelonnée dans le temps.

• Commutatif : les parties connaissent dès la conclusion du contrat l’étendue de leurs obligations.

Il nécessite la rédaction d’un écrit, il crée des obligations réciproques à la charge de chacune des parties.

Le contrat de crédit-bail combine 3 contrats :

• un contrat de vente entre le fournisseur du bien et l’entreprise de crédit-bail qui achète le bien choisi par le preneur,

• un contrat de location entre l’entreprise de crédit-bail et le preneur,

• une promesse de vente entre l’entreprise de crédit-bail et le preneur.

AUTEUR : KARINE PETIT 25


2. LES EFFETS DU CONTRAT DE CREDIT-BAIL

Le contrat de crédit-bail crée des obligations à la charge du crédit-bailleur et à la charge du preneur.

2.1 LES OBLIGATIONS DU CREDIT-BAILLEUR

• Acheter le bien choisi par le preneur et en payer le prix.

• Effectuer les formalités de publicité nécessaires, destinées à avertir les tiers de son droit de propriété sur les biens en
possession du preneur. S’il s’agit d’un meuble, outre une plaque scellée sur le bien, la publicité consistera dans
l’inscription sur un registre tenu au greffe du tribunal de commerce. S’il s’agit d’un immeuble, il faudra effectuer une
inscription au bureau des hypothèques.

• Donner le bien en location au preneur et lui en laisser la jouissance.

• Effectuer les opérations d’entretien.

2.2 LES OBLIGATIONS DU PRENEUR

• Payer les loyers.

• Maintenir le bien en bon état et respecter les limites d’utilisation prévues par le constructeur (se comporter en bon
père de famille).

• Assurer le bien contre les risques habituels (incendie, vol).

• Supporter les charges liées au fonctionnement du bien.

3. LA FIN DU CONTRAT

A l’issue de la période de location, le preneur pourra choisir entre 3 possibilités :

• restituer le bien au crédit-bailleur (dans ce cas le contrat de location prend fin).

• renouveler le contrat de location pour une période déterminée.

• lever l’option d’achat, c’est-à-dire acheter le bien en versant la valeur résiduelle (en déduisant de sa valeur totale une
partie des versements effectués au titre des loyers).

4. L’INTERET DU CONTRAT DE CRÉDIT-BAIL

Ce contrat présente un certain nombre d’avantages, ce qui explique la généralisation de son utilisation malgré son coût.

4.1 AVANTAGES POUR LE PRENEUR

• Aucun versement initial, ce qui distingue le crédit-bail de l’achat à crédit.

• Possibilité pour le preneur de déduire fiscalement les charges dues aux loyers (avantage pour les entreprises, pas
pour les particuliers.

• Possibilité de choix en fin de contrat.

Ainsi, ce contrat permet à une entreprise de renouveler plus facilement son matériel que si elle l’achetait. Cet avantage
est notable pour les biens qui deviennent rapidement obsolètes, en particulier le matériel informatique. C’est un moyen
de financer les investissements fréquemment utilisé par les PME.

4.2 AVANTAGES POUR L’ENTREPRISE DE CREDIT-BAIL

• Elle reste propriétaire du bien loué.

• En cas de règlement judiciaire ou de liquidation des biens du preneur, elle pourra revendiquer le bien sur lequel elle a
conservé un droit de propriété et ne viendra donc pas en concours avec les autres créanciers.

AUTEUR : KARINE PETIT 26


LEXIQUE
Crédit-bail Convention par laquelle une entreprise achète un bien à la demande d'un client, en vue de
lui donner en location en contrepartie de loyers.
Crédit-bailleur Entreprise de crédit-bail.
Valeur résiduelle Somme restant à payer afin d'acquérir le bien à la fin d'un contrat de crédit-bail.

AUTEUR : KARINE PETIT 27


TSTT DROIT
FICHE 9 : LA FISCALITE DE L’ENTREPRISE
1. LES PRINCIPES GÉNÉRAUX DE FISCALITÉ

La fiscalité est l’ensemble des mesures relatives à l’impôt.

Elle permet de constituer les recettes qui alimenteront le budget de l’État et des collectivités locales.

Les prélèvements obligatoires sont constitués par l’ensemble des retenues obligatoires, c’est-à-dire aussi bien les
cotisations sociales que les impôts et taxes.

• Les cotisations sociales servent à verser les différentes prestations aux assurés sociaux.
• Les impôts et taxes financent les dépenses publiques, celles de l’État et celles des collectivités.

1.1 LES DIFFERENTS IMPOTS

On distingue entre impôts directs et impôts indirects, impôts d’État et impôts locaux, impôts sur la consommation, impôts
sur le revenu et impôts sur le capital.

1.1.1 IMPOTS DIRECTS ET IMPOTS INDIRECTS

• L’impôt direct est versé directement par le contribuable au Trésor Public.

Ex. : l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPP), l’Impôt sur les Sociétés (IS).

• L’impôt indirect est collecté auprès des contribuables par un tiers (commerçant, notaire) qui le reversera au
fisc.

Ex. : la TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée), les droits de succession et de mutation.

1.1.2 IMPOTS D’ÉTAT ET IMPOTS LOCAUX

• Les impôts d’État sont fixés par la Loi de finances votée chaque année par le Parlement.

Ex. : l’IRPP (Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques), la TVA.

• Les impôts locaux dépendent des besoins au niveau municipal, départemental ou régional.

Ex. : la Taxe foncière, la Taxe d’habitation, la Taxe professionnelle.

1.1.3 IMPOTS SUR LA CONSOMMATION, SUR LE REVENU, SUR LE CAPITAL

• L’impôt sur la consommation est perçu à l’occasion d’une dépense.

Ex. : la TVA, la Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers (TIPP).

• L’impôt sur le revenu concerne aussi bien les revenus des personnes physiques que les bénéfices des
entreprises.

Ex. : l’IRPP, l’IS.

• L’impôt sur le capital a pour fondement la valeur d’un patrimoine.

Ex. : l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF), la Taxe foncière, les droits de mutation.

1.2 LES MODALITES DE L’IMPOSITION

On distingue l’impôt progressif de l’impôt proportionnel.

AUTEUR : KARINE PETIT 28


1.2.1 L’IMPOT PROGRESSIF

L’impôt progressif résulte de l’application d’un barème qui prévoit des tranches successives auxquelles on applique un
taux de prélèvement qui s’accroît. C’est le cas de l’impôt sur le revenu des personnes physiques.

Tranche de revenu Taux d’imposition (en %) Barème des tranches d’imposition pour l’année 2004
De 0 à 4 334 € 0
De 4 334 € à 8 524 € 6,83 %
De 8 524 € à 15 004 € 19,14 %
De 15 004 € à 24 294 € 28,26 %
De 24 294 € à 39 529 € 37,38 %
De 39 529 € à 48 747 € 42,62 %
Au delà de 48 747 € 48,09 %

Si on prend l’exemple de 2 célibataires déclarant respectivement 22 500 € de revenu et 45 000 € de revenu (soit le
double) et que l’on calcule le montant de l’impôt que chacun devra verser, on obtient le résultat suivant :

• 1er célibataire : 4 334 x 0 % + (8 524 – 4 334) x 6,83 % + (15 004 – 8 524) x 19,14 % + (22 500 – 15 004) x 28,26 %
= 3 644,82 € soit 3 644 €

• 2ème célibataire : 4 334 x 0 % + (8 524 – 4 334) x 6,83 % + (15 004 – 8 524) x 19,14 % + (24 294 – 15 004) *
28,26 % + (39 529 – 24 294) * 37,38 % + (45 000 – 39 529) * 42,62 % = 12 178,39 soir 12 178 €

Constat : le 2ème célibataire paie 3 fois plus d’impôt que le 1er (pour un revenu deux fois supérieur).

L’impôt progressif croît plus vite que la base d’imposition.

L’objectif visé par l’impôt progressif est la justice sociale.

1.2.2 L’IMPOT PROPORTIONNEL

Ce type d’impôt se calcule par application d’un taux constant, quel que soit le montant de la base imposable.

Ainsi, le taux normal de la TVA est de 19,6 %. Ce taux s’applique quel que soit le prix du bien.

2. LA FISCALITE DES ENTREPRISES

Les revenus que les entreprises tirent de leur activité sont soumis à l’impôt. C’est l’imposition des bénéfices.

Par ailleurs, les entreprises collectent, pour l’État, la taxe à la valeur ajoutée.

2.1 L’IMPOSITION DES BENEFICES DE L’ENTREPRISE

La forme juridique de l’entreprise détermine le régime d’imposition auquel ses bénéfices seront soumis.

Le régime d’imposition des sociétés varie selon leur forme juridique ; certaines sont soumises à l’impôt sur le revenu, les
autres à l’impôt sur les sociétés.

Ex. : l’entreprise individuelle n’a pas la personnalité juridique, c’est donc l’entrepreneur individuel qui sera imposé au titre
de l’impôt sur le revenu.

AUTEUR : KARINE PETIT 29


2.1.1 LE REGIME DE L’IMPOT SUR LE REVENU (IRPP)

2.1.1.1 Les structures soumises à l’IRPP

• Les bénéfices des entreprises individuelles sont soumis à l’impôt sur le revenu : selon l’activité, l’entrepreneur
déclarera des BA (bénéfices agricoles), des BIC (bénéfices industriels et commerciaux : commerçant, artisan) ou des
BNC (bénéfices non commerciaux : profession libérale).

• Les sociétés de personnes relèvent de l’impôt sur le revenu : elles sont déclarées transparentes fiscalement
(SNC).

• L’EURL est en principe soumise à l’IRPP.

2.1.1.2 Les caractéristiques de l’IRPP

• Le revenu soumis à l’impôt est un revenu global : toutes les catégories de revenu s’ajoutent (salaires, bénéfices,
revenus fonciers, revenus mobiliers).

• C’est le foyer fiscal qui est imposable : époux, enfants et personnes à charge sont pris en compte pour déterminer
le quotient familial.

• C’est le revenu annuel qui est imposé : ensemble des revenus perçus au cours d’une année civile.

2.1.1.3 L’assiette de l’impôt (base de l’imposition)

La détermination du bénéfice imposable de l’entreprise dépend de son CA :

• les plus petites entreprises sont soumises au régime de l’évaluation forfaitaire des bénéfices, ce qui les
dispense de tenir une comptabilité détaillée ;

• les plus importantes sont soumises au régime de l’évaluation contrôlée (réel ou réel simplifié).

2.1.1.4 La liquidation de l’impôt (calcul)

• L’impôt est calculé par l’Administration sur la base de l’ensemble des revenus déclarés par le contribuable. Son
calcul s’effectue selon un taux progressif. Des abattements sont prévus (salariés : 10% puis 20%).

• L’impôt est acquitté par tiers ou mensuellement.

2.1.2 LE REGIME DE L’IMPOT SUR LES SOCIETES (IS)

2.1.2.1 Les sociétés soumise à l’IS

• Ce sont toutes les sociétés de capitaux (SA) ainsi que la SARL et la SARL de famille.

• Particularités :

o la SARL de famille peut opter pour l’IRPP,

o l’EURL soumise en principe à l’IRPP peut opter pour l’IS.

2.1.2.2 L’assiette de l’impôt

C’est le bénéfice fiscal, calculé à partir du bénéfice comptable.

2.1.2.3 La liquidation et le recouvrement de l’impôt

• Les sociétés doivent calculer et acquitter spontanément l’impôt.

• L’impôt sera payé sous forme de 4 acomptes calculés sur la base des exercices des 2 dernières années et d’un
solde qui devra être calculé en fonction du dernier exercice et qui sera versé dans les 3 mois qui suivent la clôture de
l’exercice.

AUTEUR : KARINE PETIT 30


• L’IS est un impôt proportionnel : un taux unique s’applique. Ce taux est en principe de 33,33%. Mais depuis 1996,
des contributions exceptionnelles ont été prévues portant l’IS au taux de 36,66% pour les PME et à 39,99% pour les
plus grandes sociétés.

• L’Impôt Forfaitaire Annuel (IFA) a été instauré pour lutter contre les déficits systématiques : c’est un impôt minimum à
payer (même en l’absence de bénéfices), calculé sur le CA.

2.2 LA TAXE A LA VALEUR AJOUTEE (TVA)

La TVA est perçue à tous les stades du circuit économique par les entreprises qui la collectent pour le compte du Trésor.
Elle est effectivement supportée par le consommateur final.

2.2.1 CARACTERES DE LA TVA

• C’est un impôt proportionnel : un taux constant s’applique à la matière imposable.

• Il existe actuellement 3 taux de TVA :

o 19,6 % : taux normal pour toutes les opérations de vente de biens et de services sauf exceptions ;

o 5,5 % : taux réduit (produits alimentaires, livres, opérations d’entretien et de rénovation de l’habitat) ;

o 2,1 % : taux super-réduit (médicaments remboursés par la Sécurité Sociale, presse).

• C’est un impôt sur la consommation : c’est au moment de la dépense que l’impôt est perçu.

• C’est un impôt indirect : la collecte en incombe aux entreprises qui la reversent à l’Etat. Mais, c’est le consommateur
qui la supporte.

2.2.2 MECANISME DE LA TVA

Les entreprises facturent la taxe sur la vente de biens et de services.

Elles versent au Trésor la différence entre la taxe ainsi collectée et celle qu’elles ont elles-mêmes acquittée au moment
de leurs achats.

On distingue ainsi TVA collectée (constituée sur le montant hors taxe des ventes), TVA déductible (payée à d’autres
intermédiaires) et TVA due (différence entre TVA collectée et TVA déductible).

AUTEUR : KARINE PETIT 31


LEXIQUE
Impôt C'est un prélèvement obligatoire pour couvrir les dépenses publiques.
Impôt direct Impôt directement versé par le contribuable.
Impôt indirect Impôt collecté auprès des contribuables par un tiers qui le reverse au Trésor.
Impôt progressif Impôt calculé par application d'un barème dont les taux augmentent progressivement avec la
matière imposable.
Impôt proportionnel Impôt calculé par application d'un taux constant quel que soit le montant imposable.
Impôt sur la dépense Impôt qui a pour base les dépenses de consommation et les investissements des ménages.
Impôt sur le revenu Impôt direct et progressif taxant les revenus de toute nature des personnes physiques.
(IRPP)
Impôt sur les sociétés Impôt direct taxant les bénéfices des sociétés (SARL, SA, etc.).
TVA Impôt indirect sur la dépense.
TVA collectée Taxe sur la valeur ajoutée due sur les recettes.
TVA déductible Taxe acquittée lors de l'acquisition des biens et services nécessaires à l'activité de
l'entreprise.
Assiette Somme prise en compte pour le calcul de l'impôt.
Liquidation Calcul de la somme exigible au titre de l'impôt.
Recouvrement Opération permettant l'encaissement de l'impôt.
Bénéfice fiscal ou Bénéfice comptable auquel on réintègre certaines charges non déductibles et duquel sont
imposable déduits certains produits non imposables.
Imposition forfaitaire Impôt minimum dû par les sociétés soumises à l'impôt sur les sociétés.
annuelle (IFA)

AUTEUR : KARINE PETIT 32


TSTT DROIT
FICHE 10 : LES CARACTERES ET LES SOURCES DU DROIT DU
TRAVAIL
Le Droit du travail est une branche du Droit privé qui régit les rapports entre employeurs et salariés.

1. LES CARACTERES SPÉCIFIQUES DU DROIT DU TRAVAIL

1.1 L’OBJET DU DROIT DU TRAVAIL

• Le Droit du travail a pour objet de régler les relations entre les employeurs et les salariés, en établissant un
équilibre entre ces 2 parties.

• Son domaine d’application est très large : il concerne toute relation née d’un contrat de travail. Ainsi, il s’applique
aux salariés des entreprises privées, comme à ceux des établissements publics et commerciaux (la SNCF), et des
entreprises nationalisées.

• En revanche, sont exclus de son domaine les fonctionnaires et agents des collectivités publiques (personnel
hospitalier) dont les relations de travail sont soumis au droit administratif car leur employeur est l’État.

1.2 L’ORIGINALITE DU DROIT DU TRAVAIL

• Droit protecteur : il protège le salarié en situation d’infériorité face à l’employeur (réglementation stricte des heures
supplémentaires, du licenciement).

• Droit impératif : Il comprend des règles obligatoires auxquelles l’entreprise ne peut déroger.

• Droit négocié : L’élaboration des règles de droit fait intervenir de plus en plus tous les partenaires sociaux.

• Droit répressif : Tout employeur qui ne respecterait pas une règle de droit du travail est passible d’une sanction
pénale.

• Droit parfois inappliqué : En raison de l’hostilité ou de l’ignorance des employeurs mais surtout des difficultés
économiques de certaines entreprises c’est un droit parfois inappliqué.

• C’est un droit évolutif : c’est un droit récent né à la fin du 19e siècle sous l’influence des luttes politiques et
sociales, et le contexte politique et économique a une incidence sur son contenu. Ainsi, les congés payés en 1936
sous le Front Populaire (objectif social), la semaine de 39 heures en 1982, celle de 35 heures en 2000 (objectif : la
lutte contre le chômage).

• C’est un droit individuel et collectif : il régit à la fois les rapports individuels entre le salarié et l’employeur (contrat
de travail) et les relations collectives (syndicats, grève).

• C’est un droit contractuel : une partie de plus en plus importante de ses règles résulte de la négociation collective
entre les partenaires sociaux (syndicats de salariés, employeurs et Etat) : les conventions collectives et les accords
collectifs.

2. LES SOURCES DU DROIT DU TRAVAIL

On distingue les sources traditionnelles des sources spécifiques.

2.1 LES SOURCES TRADITIONNELLES

2.1.1 LES SOURCES INTERNATIONALES

• Ce sont les Traités internationaux, le Droit européen, les recommandations de l’Organisation Internationale
du Travail (OIT).

Leur objectif est d’améliorer les conditions de travail des salariés de toutes les nations.

• Le Droit européen vise spécifiquement à l’harmonisation et à la mise en œuvre de règles communes au sein de
l’Union européenne, eu égard au principe de libre-circulation des travailleurs dans l’Union.
AUTEUR : KARINE PETIT 33
2.1.2 LES SOURCES NATIONALES

• La Constitution : c’est le recueil fondamental qui regroupe l’ensemble des règles relatives à l’organisation et à
l’exercice des pouvoirs (exécutif, législatif, judiciaire).

Certains principes de base du Droit du travail figurent dans le Préambule de la Constitution de 1958 : droit de grève,
droit syndical, droit au travail.

• Les lois et règlements : La loi est élaborée par le pouvoir législatif (Parlement), tandis que le règlement émane du
pouvoir exécutif (ministres, préfets, maires).

Ces textes (lois et règlements) sont regroupés dans le Code du travail. Ils fixent un « minimum social ».

• La jurisprudence : c’est l’ensemble des décisions rendues par les tribunaux.

Les différentes juridictions compétentes en matière de Droit du travail sont : le conseil de prud’hommes, les
chambres sociales de la Cour d’Appel, la chambre sociale de la Cour de Cassation.

2.2 LES SOURCES SPECIFIQUES

• Les usages et les coutumes : ce sont des règles non-écrites, souvent propres à chaque profession et fréquemment
utilisées dans le cadre du Droit du travail : durée de la période de préavis.

• Les conventions et accords collectifs : ces textes résultent de la négociation entre employeurs et salariés ou
syndicats d’employeurs et syndicats de salariés.

Ils ont pour but d’améliorer la situation des salariés par rapport au minimum prévu par la loi (congés annuels plus
longs que les 5 semaines légales).

• Le contrat individuel de travail : il ne peut pas contenir des dispositions moins favorables au salarié que celles de
la loi ou de la convention collective applicable à l’entreprise.

Mais, il peut accorder au salarié des avantages supplémentaires.

• Le règlement intérieur : élaboré par l’employeur, règle la marche de l’entreprise.

2.3 LA HIERARCHIE DES SOURCES

• Le contrat de travail doit être conforme aux règles prévues dans les conventions collectives.

• Les conventions collectives doivent respecter les dispositions de la loi.

• La loi ne doit comporter que des dispositions en accord avec les principes généraux contenus dans la Constitution
qui elle-même, doit être conforme aux Traités.

• Mais une règle contenue dans une source « inférieure » peut être différente de la règle de la source « supérieure » si
elle est plus favorable au salarié. Ainsi, la loi fixe à 35 heures la durée hebdomadaire du travail, mais une convention
collective peut limiter à 34 heures la semaine de travail des salariés de la branche.

• Et un contrat de travail, dans une entreprise concernée, pourra prévoir que cette durée est réduite à 33 heures.

AUTEUR : KARINE PETIT 34


LEXIQUE

Droit du travail Ensemble de règles régissant les relations individuelles et collectives entre employeur et
salariés du secteur privé.
Convention collective Accord conclu entre un employeur ou un groupement d'employeur et une ou plusieurs
organisations syndicales représentatives des salariés déterminant les conditions d'emploi et
de travail ainsi que les garanties sociales.
Règlement intérieur Document écrit à l'initiative de l'employeur qui présente les règles de discipline internes à
l'entreprise.
Usage Pratique professionnelle ancienne et constante qui est considérée comme obligatoire.

AUTEUR : KARINE PETIT 35


TSTT DROIT
FICHE 11 : LA PROTECTION DES RISQUES SOCIAUX
Dans leur existence, les individus sont soumis à des évènements qui peuvent provoquer une diminution de leurs revenus
et/ou un accroissement de leurs charges : maladie, maternité, accidents du travail, invalidité, vieillesse et décès.

On appelle ces évènements des risques sociaux.

A la suite du rapport Beveridge publié en 1942 en Grande Bretagne, des systèmes modernes de sécurité sociale ont été
progressivement institués dans les pays européens.

C’est l’Ordonnance du 4 octobre 1945 qui a mis en place, en France, un régime général de Sécurité Sociale destiné à
garantir les salariés et leur famille contre les risques sociaux.

1. ORGANISATION DE LA SECURITE SOCIALE

1.1 LES PRINCIPES DE COUVERTURE

L’organisation de la Sécurité Sociale est fondée sur un principe de solidarité nationale : tous les travailleurs y contribuent
(leur contribution est liée au niveau de leur revenu) ; certains en profitent plus que d’autres.

Un risque social est un événement qui :

• augmente les dépenses (ex : naissance d’un enfant).

• diminue les ressources (ex : perte d’emploi).

Chaque risque social est couvert par le versement de prestations.

• Immatriculation : inscription d’une personne sur la liste des assurés sociaux.

• Affiliation : rattachement d’un assuré à un régime et à une caisse.

• Assuré : personne immatriculée personnellement et qui cotise.

• Ayant droit : personne qui bénéficie des prestations en raison de ses liens avec l’assuré.

• Prestations en espèces : sommes versées à l’assuré pour compenser la diminution ou la perte de revenu
(indemnités journalières, pension de vieillesse).

• Prestations en nature : remboursement total ou partiel des frais médicaux, pharmaceutiques, d’hôpital.

• Ticket modérateur : part des frais restant à la charge de l’assuré.

1.2 LES REGIMES DE SECURITE SOCIALE

On distingue :

• le régime général (le plus important) : tous les salariés de l’industrie, du commerce ainsi que les étudiants ;

• les régimes spéciaux propres à certains salariés : fonctionnaires, SNCF, EDF-GDF ;

• le régime agricole : salariés et exploitants agricoles ;

• le régime des travailleurs non salariés non agricoles : industriels, commerçants, artisans, professions libérales.

AUTEUR : KARINE PETIT 36


1.3 L’ORGANISATION DU REGIME GENERAL

Le régime général est organisé en 3 branches autonomes :

• la branche maladie-maternité-invalidité-décès : gérée au niveau local par les Caisses Primaires d’Assurance
Maladie et au niveau national par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (la CNAM) ;

• la branche vieillesse gérée au niveau national par la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse (la CNAV) ;

• la branche prestations familiales gérée au plan local par les Caisses d’Allocations Familiales et au plan national
par la Caisse Nationale d’Allocations Familiales (la CNAF).

Chaque caisse est gérée par 2 organes : un Directeur et un Conseil d’administration composé paritairement de
représentants d’assurés sociaux et de représentants d’employeurs.

1.4 LE FINANCEMENT DU REGIME GENERAL

Il est assuré par les cotisations obligatoires des salariés et des employeurs calculées à partir du salaire brut.

Certaines cotisations sont prélevées sur la totalité du salaire, d’autres sont plafonnées.

C’est l’employeur qui est responsable du versement de l’ensemble des cotisations à l’URSSAF.

2. LES PRINCIPAUX RISQUES COUVERTS

La création de la sécurité sociale en 1945 a permis la prise en charge de certains risques personnels et professionnels :

• Le risque santé (maladie, maternité, invalidité, accident du travail et maladie professionnelle) est couvert par le
versement de prestation en nature (remboursement des médicaments) et en espèces (indemnités journalières pour
compenser la perte de salaire).

• Le risque vieillesse est couvert par le versement d’une retraite complète à partir de 60 ans pour une durée de
cotisation portée progressivement à 40 ans (en 2003).

• Le risque famille est couvert par le versement d’allocation avec ou sans conditions de ressources (allocations
familiales, allocation logement, allocation jeune enfant…).

Depuis la situation économique a rendu nécessaire la couverture contre d’autres risques :

• Le risque chômage est indemnisé selon 2 régimes :

o Le régime d’assurance

Ce régime est géré par l’UNEDIC et financé par les cotisations versées par les employeurs et les salariés.

Il permet aux salariés privés d’emploi de prétendre à une allocation dont le montant est dégressif et la durée de
versement variable (liée à la période d’activité antérieure). Pour la percevoir, il faut remplir certaines conditions
(chômage involontaire, période d’affiliation, inscription à l’ANPE)

o Le régime de solidarité.

Il est financé par la contribution de solidarité des fonctionnaires et par une subvention de l’Etat.

Il est destiné aux chômeurs qui n’ont pas droit au régime d’assurance chômage ou qui ont épuisé leurs droits à
ce régime. Il permet le versement de l’Allocation Spécifique de Solidarité (ASS).

• Le risque exclusion est pris en charge par l’Etat. Il est couvert par le RMI..... (Revenu Minimum d’Insertion).

C’est une allocation versée à toute personne de plus de 25 ans dont les ressources sont inférieures à un certain
niveau.

Le RMI est financé par l’Etat et par les départements.

AUTEUR : KARINE PETIT 37


Ce sont les Caisses d’Allocations Familiales qui sont chargées de son versement.

LEXIQUE

Protection sociale Ensemble des moyens permettant de couvrir les risques sociaux auxquels les personnes
peuvent être soumises.
Risque social Événement comme la maladie qui diminue les ressources d'une personne, ou comme la
fondation d'une famille, qui augmente les risques.
Droit social Il est composé du droit du travail et du droit de la sécurité sociale.
Prestations sociales Ce sont des prestations en nature et en espèces versées à un assuré social.
Cotisation sociale C'est une somme versée pour financer la protection sociale.
CSG C'est une contribution sociale généralisée sur les revenus du travail et du capital.
RDS C'est une contribution pour rembourser la dette sociale.

AUTEUR : KARINE PETIT 38


TSTT DROIT
FICHE 12 : LA REPRESENTATION ET L’ACTION COLLECTIVE DES
SALARIES
1. LES SYNDICATS

Un syndicat est un groupement de personnes qui peut se constituer librement pour défendre les intérêts
matériels et moraux des salariés, tant au niveau individuel qu’au niveau collectif.

Il agit au niveau individuel lorsqu’il défend devant les tribunaux un salarié arbitrairement licencié.

Il agit au niveau collectif lorsqu’il lance un appel à la grève.

C’est la loi du 21 mars 1884 qui a reconnu aux salariés le droit de constituer des syndicats.

1.1 LA LIBERTE SYNDICALE

La liberté syndicale est reconnue comme un droit fondamental : son principe est affirmé dans le Préambule de la
Constitution de 1946, repris par la Constitution de 1958.

1.1.1 LE PRINCIPE DE LA LIBERTE SYNDICALE

La liberté syndicale est reconnue par la Constitution :

• Au niveau individuel : tout salarié, quels que soient son âge (néanmoins plus de 16 ans), son sexe, sa nationalité,
peut librement adhérer au syndicat professionnel de son choix et en démissionner.

• Au niveau collectif : tout syndicat peut se constituer librement. Il suffit de rédiger les statuts (avec le nom des
dirigeants) et de les déposer à la mairie du lieu où se trouve son siège.

1.1.2 LES GARANTIES DE LA LIBERTE SYNDICALE

Toute entrave apportée à l’exercice du droit syndical est punie d’une peine d’emprisonnement et/ou d’amende (délit
d’entrave).

Par ailleurs, la loi interdit à l’employeur de prendre en considération l’appartenance à un syndicat pour arrêter ses
décisions en ce qui concerne l’embauche, la rémunération, la promotion, et le licenciement. Toute infraction à cette loi
constitue un délit sanctionné pénalement.

1.2 LES MOYENS D’ACTION DES SYNDICATS

1.2.1 LES MOYENS FINANCIERS ET MATÉRIELS

Les syndicats reçoivent des cotisations et des dons.

Ils ont un patrimoine propre car ils ont la personnalité juridique.

Le syndicat acquiert la personnalité juridique dès sa création, c’est-à-dire au moment du dépôt des statuts à la mairie de
son siège. Cette création n’est soumise à aucune autorisation, ni préalable, ni postérieure.

Cette personnalité juridique leurs permet de mener diverses actions :

• Revendiquer en distribuant des tracts, en organisant des manifestations, des grèves.

• Négocier avec les groupements d’employeurs et les conventions et accords collectifs.

• Agir en justice directement devant le TGI ou pour assister un salarié devant le conseil des prud’hommes.

• Acquérir des biens, de participer à la conclusion de contrats (notamment les conventions collectives).

• Percevoir des cotisations.


AUTEUR : KARINE PETIT 39
1.2.2 LES MOYENS D’ACTION DANS L'ENTREPRISE

1.2.2.1 L’information des adhérents

Le syndicat a un droit d’affichage dans l’entreprise (panneaux réservés à cet effet). Il peut diffuser des tracts, distribuer le
journal syndical.

Enfin le syndicat peut organiser des réunions sur le lieu de travail (en dehors des heures de travail).

1.2.2.2 Les moyens de revendication

Le syndicat peut présenter des demandes écrites ou orales au chef d’entreprise.

Il a le pouvoir de déclencher et d’organiser des grèves .

1.2.2.3 Les ressources financières

Elles proviennent pour l’essentiel des cotisations versées par ses membres.

Par ailleurs, les syndicats peuvent aussi recevoir des subventions des pouvoirs publics.

1.3 L’ACTION SYNDICALE

1.3.1 LE DOMAINE DE L’ACTION SYNDICALE

Les syndicats ont exclusivement pour objet la défense des droits et des intérêts matériels et moraux des salariés.

Certaines activités leur sont interdites : les activités commerciales ainsi que les activités politiques.

Mais on reconnaît aux syndicats le droit de prendre position sur des problèmes économiques et politiques.

1.3.2 LA REPRESENTATIVITE DES SYNDICATS

Tous les syndicats n’ont pas les mêmes pouvoirs : la loi accorde aux syndicats les plus représentatifs certaines
prérogatives.

1.3.2.1 La notion de représentativité

C’est la loi du 11 février 1950 qui a défini les critères de la représentativité. Ce sont :

• l’effectif : nombre d’adhérents.

• l’indépendance : elle s’apprécie par rapport à l’employeur.

• les cotisations : elles traduisent l’indépendance financière.

• l’expérience et l’ancienneté : cela vise l’efficacité.

• l’activité du syndicat dans l’entreprise et son audience lors des élections professionnelles.

Un arrêté ministériel de 1966 a reconnu comme représentatifs les syndicats de salariés affiliés aux 5 confédérations
suivantes :

• la CGT (Confédération Générale du Tavail),

• la CFDT (Confédération Française Démocratique du Travail),

• la CFTC (Confédération Française des Travailleurs Chrétiens),

• FO (Force Ouvrière)

• la CGC (Confédération Générale des Cadres).

AUTEUR : KARINE PETIT 40


Au niveau patronal, cette représentativité est reconnue au MEDEF (Mouvement Des Entreprise de France) et à la
CGPME (Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises).

Tout autre syndicat, s’il veut être considéré comme représentatif, doit faire la preuve de sa représentativité à partir de ces
mêmes critères.

1.3.2.2 Les prérogatives liées à la représentativité

Dans le cadre de l’entreprise, tout syndicat représentatif :

• a le droit de constituer une section syndicale.

• a le monopole de la présentation des candidats au 1er tour des élections des représentants du personnel.

• conclut les accords collectifs et participe à la négociation annuelle sur les salaires.

Au niveau national, tout syndicat représentatif négocie et conclut les conventions collectives, désigne des représentants
dans certains organismes (Conseil économique et social, Caisses de la sécurité sociale, UNEDIC).

2. LA REPRÉSENTATION DES SALARIES DANS L’ENTREPRISE

Les salariés ont acquis un droit d’expression par l’intermédiaire de leurs représentants : délégués du personnel,
représentants au comité d’entreprise, délégués syndicaux.

Parmi ces représentants, certains sont élus : les délégués du personnel ainsi que le comité d’entreprise.

Les délégués syndicaux sont nommés par leur syndicat.

Délégué syndical Délégué du personnel Comité d’entreprise


Institué par les Accords Matignon Crée depuis 1945.
Date de en 1936.
création

Seuil A partir de 50 salariés A partir de 11 salariés A partir de 50 salariés


Désigné par les sections - Élu par les salariés pour 2 ans. - Élu par les salariés pour 2 ans.
syndicales dans l’entreprise
- L’élection est une élection à 2 - Rééligible.
Mode de
tours (au 1er tour, seuls les
désignation
syndicats représentatifs - Présidé par le chef d’entreprise.
et durée
présentent des candidats).

- Rééligible.
Conditions Les salariés âgés de 16 ans et Les salariés âgés de 16 ans et
pour être travaillant dans l’entreprise depuis travaillant dans l’entreprise depuis
électeur 3 mois au moins. 3 mois au moins.
- Avoir plus de 18 ans. - Avoir plus de 18 ans. Chaque organisation syndicale de
travailleurs représentative dans
- Travailler dans l’entreprise - Travailler dans l'entreprise l'entreprise peut désigner un
depuis au moins 1 an. depuis au moins 1 an. représentant au comité.
Conditions
pour être
éligible - Ne pas avoir de privation de - Ne pas être parents du chef
droits civiques. d’entreprise.

- Ne pas avoir été déchus de leurs


fonctions syndicales.
Ils disposent d’un crédit d’heures - Crédit d’heures prises sur le - Il est doté de la personnalité
(entre 10 et 20 h par mois selon temps de travail et payées : 10 juridique.
l’effectif de l’entreprise). heures par mois dans les
entreprises de moins de 50 - Il se réunit une fois par mois
Prérogatives salariés, 15 heures par mois au- (entreprises > 150 salariés). Dans
delà. les autres, une fois tous les 2
mois.

AUTEUR : KARINE PETIT 41


- Pendant ces heures de - Il dispose de moyens financiers :
délégation payées comme des subvention de fonctionnement
heures de travail, les délégués (obligatoire) et contribution
peuvent se déplacer dans patronale (0,2 % des salaires
l’entreprise et communiquer avec bruts).
les salariés.
- Les représentants du comité
- Ils sont reçus collectivement une d’entreprise disposent d’un crédit
fois par mois. d’heures (20 heures par mois)
pour exercer leurs fonctions.
- Un local équipé d’un matériel
minimum et un panneau
d’affichage doivent être mis à leur
disposition.
- La section syndicale et les - Ils veillent à l’application des Attributions économiques et
délégués syndicaux ont un rôle règles et des droits acquis. professionnelles
revendicatif : ils ont compétence
pour proposer des modifications - Ils présentent à l’employeur les - Dans ce domaine le comité
des droits des salariés, auprès de réclamations individuelles ou d’entreprise a un rôle consultatif.
l’employeur. collectives relatives aux salaires, à
l’hygiène et à la sécurité, et à - Il est spécialement consulté sur
- Ils sont seuls compétents pour l’application des lois et des tout ce qui concerne le personnel :
négocier les accords collectifs de conventions collectives. introduction de nouvelles
travail. technologies, volume et structure
- Ils peuvent saisir l’inspection du de l’effectif, durée et
Travail de toute plainte ou aménagement du temps de travail,
observation concernant formation, évolution des
l’application du droit du travail rémunérations, licenciement
dans l’entreprise. collectif.

- Dans les entreprises de moins - Il reçoit en communication tous


Missions
de 50 salariés, donc en l’absence les documents comptables, peut
de comité d’entreprise, ils se faire assister d’un expert-
exercent les attributions comptable ; dans les entreprises
économiques et professionnelles de plus de 300 salariés il a
de ce comité. communication du bilan social.

Attributions sociales et culturelles

- Le comité d’entreprise a, en ce
domaine, un pouvoir de décision.

- Il gère les œuvres sociales


(cantines, colonies de vacances)
ainsi que les institutions
professionnelles et éducatives
(centre de formation,
bibliothèque).
de 50 à 999 salariés : 1 de 11 à 25 salariés : 1 de 50 à 74 salariés : 3
de 1000 à 1999 salariés : 2 de 26 à 74 salariés : 2 de 75 à 99 salariés : 4
de 2000 à 3999 salariés : 3 de 75 à 99 salariés : 3 de 100 à 399 salariés : 5
de 4000 à 9999 salariés : 4 de 100 à 124 salariés : 4 de 400 à 749 salariés : 6
au-delà de 9999 salariés : 5 de 125 à 174 salariés : 5 de 750 à 999 salariés : 7
de 175 à 249 salariés : 6 de 1000 à 1999 salariés : 8
Effectifs
de 250 à 499 salariés : 7 de 2000 à 2999 salariés : 9
de 500 à 749 salariés : 8 de 3000 à 3999 salariés : 10
de 750 à 999 salariés : 9 de 4000 à 4999 salariés : 11
+ de 1000 salariés : 1 par tranche de 5000 à 7499 salariés : 12
de 250 salariés supplémentaires de 7500 à 9999 salariés : 13
+ de 10 000 salariés : 15

AUTEUR : KARINE PETIT 42


3. PROTECTION

L’action des organes représentatifs est protégée : si l’employeur essaie de la gêner, il peut être sanctionné pénalement
pour délit d’entrave.

Les représentants des salariés sont protégés contre le licenciement qui ne peut intervenir qu’après autorisation de
l’inspecteur du travail.

LEXIQUE
Syndicat Groupement de personnes d'une même profession ayant pour but l'étude et la défense des
droits et des intérêts moraux et matériels, individuels et collectifs de leurs membres.
Syndicat représentatif C'est un syndicat apte à s’exprimer au nom d’une collectivité de travailleurs plus vaste que
celle de ses adhérents.
Liberté syndicale Liberté fondamentale reconnue par la Constitution a tout individu de défendre ses droits et
ses intérêts par l'action syndicale et d'adhérer au syndicat de son choix.
Délit d'entrave Infraction qui consiste à empêcher ou à rendre difficile l'action des représentant du
personnel.
Section syndicale Elle est constituée par les adhérents d’un même syndicat dans l’entreprise.
Délégué syndical Salarié représentant d'un syndicat chargé de présenter les revendications des salariés à son
chef d'entreprise.
Délégué du personnel Représentant élu du personnel chargé de présenter les réclamations des salariés au chef
d'entreprise.
Comité d'entreprise Organe de l'entreprise réunissant des représentants élus du personnel et le chef d'entreprise
qui le préside, permettant d'associer les salariés à la vie économique et sociale de
l'entreprise.

AUTEUR : KARINE PETIT 43


TSTT DROIT
FICHE 13 : LA NEGOCIATION COLLECTIVE ET LES CONFLITS
COLLECTIFS
1. LA NÉGOCIATION COLLECTIVE

La négociation collective est la recherche d’accords entre une ou plusieurs organisations syndicales
représentative de salariés et un employeur ou un groupement d’employeurs.

Ces accords ne peuvent contenir que des dispositions plus favorables aux salariés que celles de la loi en vigueur (Ex. : 6
semaines de congés payés annuels au lieu des 5 semaines prévues par la loi).

C’est en 1936 qu’ont été mises en place les premières conventions collectives.

1.1 LE CONTENU DES CONVENTIONS COLLECTIVES

Les conventions et accords collectifs, sources de droit, ont pour objectif de compléter et d’adapter la loi à un
secteur d’activité ou à une entreprise, dans un sens plus favorable aux salariés.

• La convention collective traite de l’ensemble des conditions de travail et des garanties sociales.

• L’accord collectif traite d’un point précis de cet ensemble : par exemple de l’aménagement du temps de travail, de la
retraite.

1.2 LES DIFFERENTS NIVEAUX DE CONVENTIONS COLLECTIVES

• Accords interprofessionnels négociés entre les confédérations nationales d’employeurs (CNPF, CGPME) et les
centrales syndicales de salariés (FO, CGT, CFDT, CFTC, CGC).

• Conventions et accords de branches négociés entre les fédérations d’employeurs de branche et les fédérations
syndicales salariales de la branche.

• Accords d’entreprises négociés entre employeurs et délégués syndicaux de l’entreprise.

1.3 CONDITIONS DE FORME ET DE PUBLICITE

• L’accord doit obligatoirement être écrit.

• Cet écrit doit préciser le champ d’application de l’accord, c’est-à-dire indiquer les entreprises qui y sont soumises,
tant sur le plan professionnel que sur le plan territorial. Il doit également préciser la durée d’application (jamais plus
de 5 ans).

• Une fois rédigé, le texte devra être publié au J.O. afin d’être porté à la connaissance de tous.

• Par ailleurs, il devra être déposé à la Direction Départementale du travail et de l’Emploi (DDTE) ainsi qu’au greffe du
Conseil de Prud’hommes.

1.4 LE CHAMP D’APPLICATION DES CONVENTIONS ET ACCORDS COLLECTIFS

Les conventions et accords précisent :

• leur champ d’application professionnel (plusieurs branches, une branche, une entreprise) ;

• leur champ d’application territorial (tout le territoire, une région, un département, une entreprise).

Les conventions collectives s’appliquent à tous les salariés, qu’ils soient ou non membres d’un syndicat signataire dès
que les conventions sont applicables à leur entreprise.

Une convention collective étendue est une convention étendue par le ministre du travail qui les rendent applicables à
toutes les entreprises de la branche ou même si l’employeur n’est pas membre d’une organisation patronale signataire.

AUTEUR : KARINE PETIT 44


Une convention collective élargie est une convention étendue qui peut être élargie par le ministre du travail à une autre
zone géographique ou à une branche professionnelle proche dans le cas où il n’y a pas de syndicats dans cette branche
ou il n’y a pas de convention collective.

1.5 LA NEGOCIATION COLLECTIVE DANS L’ENTREPRISE

La loi Auroux (13/11/1982) a rendu obligatoire, au niveau de l’entreprise, la négociation collective annuelle sur les
salaires, la durée et l’organisation du travail.

L’accord est négocié entre l’employeur et les organisations syndicales de salariés représentatives dans l’entreprise. Une
fois conclu, l’accord doit être déposé à la DDTE et s’impose à l’employeur comme un accord conclu au niveau
professionnel.

L’employeur qui ne le respecte pas engage sa responsabilité.

2. LES CONFLITS COLLECTIFS

Le Préambule de la Constitution de 1946 reconnaît le droit de grève comme un droit fondamental : « Le droit de grève
s’exerce dans le cadre des lois qui le réglementent ».

Mais aucun texte ne prévoit la réglementation du droit de grève, sauf pour les services publics.

La définition du droit de grève est donnée par la jurisprudence.

La grève est une cessation collective et concertée du travail pour des revendications professionnelles relatives à
l’amélioration des conditions de travail.

Trois conditions doivent donc être réunies pour que la grève soit licite :

• une cessation du travail : les tribunaux condamnent la pratique des « grèves perlées » (ralentissement des
cadences sans cessation totale du travail),

• une cessation collective et concertée : la grève doit concerner un ensemble de salariés, même si elle ne nécessite
pas la participation de tous,

• des revendications professionnelles : les revendications doivent être liées au travail ou à son exercice. La grève
politique est illicite.

Est donc illicite l’arrêt de travail d’une personne seule ou pour un motif politique ou pour motif illégitime.

2.1 LES FORMES DE GREVE

• Grève générale : tout le personnel ou plusieurs entreprises cesse le travail pour une durée déterminée.

• Grève sur le tas : les grévistes occupent les locaux et organisent des « piquets de grève ».

• Grève du zèle : les grévistes appliquent les règlements « à la lettre » et de façon tatillonne.

• Grève perlée : sans cesser le travail, les salariés ralentissent la production pour désorganiser l’entreprise.

• Grève tournante : consiste à arrêter le travail à tour de rôle par atelier ou service pour désorganiser la production.

• Grève surprise : la grève est déclenchée sans que l’employeur ait été préalablement saisi de revendications.

• Grève sauvage : la grève échappe totalement au contrôle des organisations syndicales.

• Grève bouchon : quelques salariés seulement se mettent en grève et bloquent totalement la production.

2.2 LES LIMITES AU DROIT DE GREVE

• Une grève peut être qualifiée d’abusive en raison des moyens mis en œuvre (ex : séquestration, occupation des
locaux, piquets de grève…) Le salarié qui y participe peut être licencié pour faute grave.

AUTEUR : KARINE PETIT 45


• La grève est interdite à certaines professions : magistrats, militaires, policiers, etc…

• Dans le secteur public, un préavis de 5 jours doit être déposé par les syndicats.

2.3 LE REGLEMENT DES CONFLITS COLLECTIFS

• La conciliation : Un conciliateur met en présence les parties au conflit (employeurs et salariés), dans l’espoir
d’aboutir à un accord.

• La médiation : Elle consiste à faire appel à une personnalité compétente qui soumet des propositions aux parties
pour mettre un terme au conflit.

• L’arbitrage : D’un commun accord, les parties adverses soumettent le conflit à un arbitre qu’elles choisissent
ensemble. La décision de l’arbitre (appelée sentence) est obligatoire.

2.4 LES CONSEQUENCES DE LA GREVE

2.4.1 A l’égard des salariés grévistes

• La grève suspend le contrat de travail, elle ne le rompt pas.

• Pendant toute la durée de la grève, le salarié gréviste ne perçoit pas son salaire.

• A l’issue de la grève les obligations nées du contrat de travail reprennent.

• C’est seulement si le salarié gréviste commet une faute lourde que le contrat de travail pourra être rompu.

2.4.2 A l’égard des non-grévistes

• La grève ne doit avoir aucun effet.

• L’employeur doit continuer à leur fournir du travail et à les rémunérer.

Dans certains cas, l’employeur peut fermer temporairement son entreprise : c’est le « lock-out » qui n’est admis que
dans des circonstances particulières (risques pour la sécurité).

LEXIQUE

Convention collective Accord conclu entre un employeur ou groupement d'employeurs et une ou plusieurs
organisations syndicales représentatives des salariés déterminant les conditions d'emploi et
de travail ainsi que les garanties sociales.
Accord collectif Accord entre employeurs et syndicats de salariés sur l’aménagement du temps de travail.
Accord Accord conclu par les organisations patronales nationales et les centrales syndicales.
interprofessionnel
Convention de branche Convention applicable aux entreprises d’un même secteur économique.
Convention étendue Convention rendue obligatoire par le ministre du travail à tous les employeurs d’une région
ou d’une profession.
Extension d'une Procédure permettant l'application d'une convention collective à toutes les entreprises,
convention collective même non signataires, dans son champ d'application professionnel et territorial.
Débrayage Arrêt de travail de courte durée et répétés pour appuyer des revendications professionnelles.
Grève Arrêt de travail collectif et concerté portant sur des revendications professionnelles.
Droit de grève Droit reconnu aux salariés, par la Constitution, d'arrêter le travail de façon concertée et
collective en vue d'appuyer des revendications professionnelles.
Crédit d'heures Temps mis à la disposition d'un représentant du personnel pour exercer son mandat.

AUTEUR : KARINE PETIT 46


TSTT DROIT
FICHE 14 : DEFINITION, FORMATION ET TYPES DE CONTRATS DE
TRAVAIL
L’embauche d’un salarié dans l’entreprise implique la conclusion d’un contrat de travail.

Dès lors, les règles du Droit du travail concernant la relation entre l’employeur et le salarié s’appliquent.

1. DÉFINITION ET CARACTÈRES DU CONTRAT DE TRAVAIL

1.1 DEFINITION

Le contrat de travail est une convention par laquelle une personne (le salarié) s’engage, en échange d’une
rémunération (le salaire), à fournir une prestation de travail pour le compte et sous la direction d’une autre
personne (l’employeur).

1.2 LES CARACTERES DU CONTRAT DE TRAVAIL

Le lien de subordination est l’élément caractéristique du contrat de travail : l’employeur exerce un pouvoir de
direction, de commandement et de contrôle sur le salarié. C’est ce lien de subordination qui permet de distinguer le
contrat de travail d’autres contrats qui en sont proches : contrat de mandat ou contrat d’entreprise.

• Synallagmatique : les parties ont des obligations réciproques.

• Contrat consensuel : valable par simple échange des consentements ; aucun écrit n’est nécessaire.

• Intuitu personae : conclu en considération de la personne.

• A titre onéreux : chaque partie attend une contrepartie de son obligation.

• A exécution successive : l’exécution des obligations est réalisée en plusieurs fois.

• Commutatif : les parties connaissent dès la conclusion du contrat l’étendue de leurs obligations.

• Successif : l’exécution des obligations est échelonnée dans le temps.

• D’adhésion : conclu entre 2 parties où l'une d'entre elles ne peut discuter les conditions du contrat.

• De gré à gré (la liberté de discussion des parties est limitée par la loi, les conventions collectives et le règlement
intérieur)

Depuis le 1er juillet 1993, un document écrit doit être remis au salarié (lettre d’engagement ou contrat).

1.3 LES MENTIONS DU CONTRAT DE TRAVAIL

Le contrat mentionne l’identité des parties, le lieu de travail, la catégorie d’emploi, le poste, le début du contrat, le salaire
de base, la durée normale du travail, des congés, la convention collective, la durée des congés payés.

Souvent le contrat prévoit des clauses particulières :

• Période d’essai qui permet à l’employeur de vérifier les aptitudes du salarié et au salarié de vérifier que l’emploi lui
convient. Les parties peuvent rompre le contrat à tout moment.

• Clause de non–concurrence qui interdit au salarié de travailler pour une entreprise concurrente à la fin de son
contrat. Elle n’est valable que pour certains emplois et doit être limitée dans le temps, dans l’espace et quant aux
activités.

AUTEUR : KARINE PETIT 47


2. LES CONDITIONS DE VALIDITE DU CONTRAT

2.1 LES CONDITIONS GENERALES DE VALIDITE DES CONTRATS

• Consentement exempt de vices ;

• Capacité de contracter : le mineur d’au moins 16 ans, même non émancipé, peut conclure seul un contrat de
travail ;

• Objet licite : conformes à l’ordre public et aux bonnes mœurs ;

• Cause licite : conformes à l’ordre public et aux bonnes mœurs.

2.2 LES CONDITIONS DE FORME

Le contrat de travail à durée indéterminée est valable même en l’absence d’écrit imposé à titre de preuve.

Les contrats précaires ou atypiques (contrat à durée déterminée, contrat de travail temporaire, contrat à temps partiel,
contrat de formation, contrat d’apprentissage) doivent obligatoirement être écrits pour être valablement formés.

3. LES OBLIGATIONS DES PARTIES

Le contrat de travail est un contrat synallagmatique : il crée des obligations réciproques à la charge de chacune des
parties.

3.1 LES OBLIGATIONS DE L’EMPLOYEUR

• Respecter les dispositions des textes et accords collectifs applicables au salarié.

• Respecter les clauses du contrat de travail.

• Fournir le travail prévu dans le cadre horaire établi.

• Verser le salaire convenu.

3.2 LES OBLIGATIONS DU SALARIE

• Respecter le règlement intérieur.

• Respecter le contrat de travail.

• Effectuer personnellement les tâches demandées en respectant les horaires et les instructions.

• Ne pas faire de concurrence déloyale à son employeur.

4. LES PRINCIPAUX TYPES DE CONTRATS DE TRAVAIL

Le contrat de droit commun est le contrat à durée indéterminée.

Cependant, au cours des dernières années, se sont développés les contrats précaires qui ont pour objet de pourvoir « un
emploi non durable et non lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise ».

Le législateur est intervenu pour réglementer et limiter le recours à ces contrats précaires.

4.1 LE CONTRAT DE TRAVAIL A DUREE INDETERMINEE

• Il n’a pas de terme fixé lors de sa conclusion.

• Le salarié est libre d’y mettre fin à son gré, en respectant certaines règles.

• Ce contrat prévoit, en général, une période d’essai initiale dont la durée est fixée par la convention collective
applicable à la profession.

AUTEUR : KARINE PETIT 48


• L’employeur, en dehors de la période d’essai, ne peut mettre fin au contrat que pour motif légitime (faute du salarié
ou raisons économiques), ce qui garantit au salarié la stabilité de l’emploi.

4.2 LES CONTRATS DE TRAVAIL PRECAIRES

On les appelle contrats précaires car ils ont un terme annoncé dont l’arrivée entraîne pour le salarié la perte de son
emploi. Ce sont le contrat de travail à durée déterminée et le contrat de travail temporaire.

4.2.1 DISTINCTION ENTRE LE CDD ET LE CTT

Le contrat à durée déterminée (CDD) est un contrat dont la durée est fixée à l’avance. Le terme peut être une date
précise ou un événement.

Le contrat de travail temporaire (CTT) est un contrat de travail conclu entre un salarié et une entreprise de travail
temporaire (agence d’intérim) par lequel le salarié va exécuter, pour le compte de cette agence, un travail au sein d’une
entreprise. Il implique en réalité 2 contrats :

• un contrat commercial ou « contrat de mise à disposition » entre l’agence d’intérim et l’autre entreprise ;

• un contrat de travail ou « contrat de mission » entre le salarié et l’agence d’intérim.

4.2.2 REGIME JURIDIQUE DU CDD ET DU CTT

Cas de recours :

• Remplacement temporaire d’un salarié.

• Surcroît temporaire d’activité.

• Emplois saisonniers.

• Emplois pour lesquels il est d’usage de ne pas recourir à un CDI.

Recours interdit :

• Travaux dangereux.

• Remplacement d’un salarié gréviste.

• Dans les 6 mois d’un licenciement économique.

Forme : contrat obligatoirement écrit avec mentions légales obligatoires, remis au salarié dans les 2 jours de l’embauche.

Durée maximale : 18 mois renouvelable 1 fois.

Droits des salariés : les mêmes que les autres salariés.

Indemnité de fin de contrat : égale à 6 % pour un CDD et 10 % pour un CTT de la rémunération brute.

Ces contrats répondent à l’objectif de flexibilité des entreprises mais conduisent à la précarité de l’emploi des salariés en
raison de leur courte durée.

AUTEUR : KARINE PETIT 49


LEXIQUE
Contrat de travail Accord par lequel une personne (le salarié) s'engage à fournir un travail sous la conduite et
la direction d'une autre (l'employeur) en échange d'une rémunération (le salaire).
Contrat de travail à Contrat de travail dont le terme est prévu.
durée déterminée
Contrat de travail Contrat de travail qui lie un salarié à une entreprise de travail temporaire.
temporaire
Contrat de mission Acte par lequel le salarié d'une entreprise de travail temporaire s'engage à travailler pour le
compte d'une entreprise utilisatrice.
Contrat de mise à Acte qui met à la disposition provisoire d'une entreprise les salariés d'une entreprise de
disposition travail temporaire.
Période d'essai Période du contrat de travail qui précède un engagement définitif et à laquelle chaque partie
peut mettre fin à tout moment. Elle permet aux parties d’apprécier si leur engagement leur
convient.
Contrat de travail à Contrat de travail dont le terme n’est pas fixé lors de la conclusion et qui peut être rompu par
durée indéterminée la volonté d’une partie.
Travail précaire Travail salarié qui ne s’accompagne pas de la sécurité de l’emploi et qui est utilisé par les
entreprises pour accroître leur flexibilité.

AUTEUR : KARINE PETIT 50


TSTT DROIT
FICHE 15 : LES EFFETS ET LA RUPTURE DU CONTRAT DE TRAVAIL
Différents évènements peuvent affecter l’exécution normale du contrat et provoquer soit sa suspension, soit sa
modification, soit enfin sa rupture.

1. LES EFFETS DU CONTRAT DE TRAVAIL

1.1 LES OBLIGATIONS DES PARTIES

Le salarié doit :

• exécuter le travail personnellement ;

• respecter le secret professionnel et les règles imposée par l’employeur.

L’employeur doit :

• procurer le travail convenu et les moyens de le réaliser ;

• payer les salaires et les cotisations ;

• respecter la réglementation du travail.

1.2 LA SUSPENSION DU CONTRAT DE TRAVAIL

C’est l’interruption momentanée du contrat de travail. Les parties sont dégagées de l’exécution de leurs obligations.

Le contrat cesse de produire ses effets pendant un certain temps (le salaire n’est pas dû).

La suspension peut être due :

• au salarié : en cas de maladie, maternité, grève, service national, accident du travail.

• à l’employeur : en cas de sanctions disciplinaires (mise à pied), chômage technique, force majeure.

1.3 LA MODIFICATION DU CONTRAT DE TRAVAIL

La modification unilatérale du contrat de travail est admise par le Droit : elle s’analyse comme une prérogative de
l’employeur directement rattachée à son pouvoir de direction.

Il arrive que l’employeur modifie le contrat de travail (lieu de travail, poste, horaires, salaire).

• Si la modification est substantielle (ex : rémunération, qualification, durée de travail, aggravation des conditions de
travail) : le salarié est libre de l’accepter ou de la refuser. S’il la refuse, il ne sera pas considéré comme
démissionnaire mais comme licencié : il aura droit à des indemnités.

• Si la modification n’est pas substantielle : le salarié doit l’accepter. Son refus constitue une cause légitime de
licenciement.

Le caractère substantiel de la modification est apprécié par les juges.

2. LA RUPTURE DU CONTRAT DE TRAVAIL

Les contrats précaires (CDD et CTT) prennent normalement fin à la date prévue. Leur rupture anticipée n’est admise que
dans 3 cas : accord commun des parties, faute grave du salarié, force majeure.

AUTEUR : KARINE PETIT 51


2.1 LES MOTIFS DE LA RUPTURE

La rupture peut être à l’initiative du salarié : démission, départ à la retraite.

La rupture peut être à l’initiative de l’employeur : c’est le licenciement.

2.2 LA RUPTURE PAR LE SALARIE : LA DEMISSION

La démission est une décision par laquelle le salarié exprime de façon claire et non équivoque sa volonté de rompre le
contrat de travail.

Le salarié doit respecter un délai de préavis. Aucune forme particulière n’est exigée par la loi, mais le plus souvent la
démission prend la forme d’une lettre recommandée. La démission n’a pas à être motivée.

2.3 LA RUPTURE PAR L’EMPLOYEUR : LE LICENCIEMENT

Pour licencier un salarié, l’employeur doit avoir un motif réel (reposer sur des faits objectifs) et sérieux
(suffisamment grave pour perturber l’entreprise). Si le motif n’est pas valable, le licenciement est abusif.

• Licenciement pour motif personnel dû à la personne du salarié en cas de faute ou de comportement préjudiciable à
l’entreprise.

• Licenciement pour motif économique dû à une baisse de l’activité, des problèmes financiers, une réorganisation de
l’entreprise ou des mutations technologiques.

Si le licenciement économique ne concerne qu’un seul salarié, il est individuel, au-delà, il est collectif.

2.3.1 LE LICENCIEMENT POUR MOTIF PERSONNEL

Le comportement du salarié est tel qu’il constitue une cause réelle et sérieuse de licenciement.

La jurisprudence a distingué 3 types de fautes :

• la faute légère qui ne constitue pas une cause réelle de licenciement sauf en cas de répétition (retard occasionnel) ;

• la faute grave qui rend impossible le maintien du salarié dans l’entreprise (altercation, alcoolisme) et qui entraîne la
rupture immédiate du contrat sans préavis ni indemnité,

• la faute lourde qui révèle l’intention de nuire du salarié (vols, bris de machines) et qui entraîne la rupture immédiate
du contrat sans aucune indemnité et l’éventuelle condamnation du salarié à des DI.

La procédure de licenciement se déroule en 3 phases :

• convocation du salarié à un entretien préalable (délai minimum de 5 jours),

• entretien de licenciement entre l’employeur et le salarié,

• notification du licenciement par lettre recommandée avec AR.

AUTEUR : KARINE PETIT 52


2.3.2 LE LICENCIEMENT POUR MOTIF ECONOMIQUE

Le licenciement doit être motivé par des difficultés économiques ou par la réorganisation de l’entreprise : suppression ou
transformation d’emplois liés à des difficultés économiques ou à des mutations technologiques.

2.3.2.1 Licenciement individuel

La procédure est la même que celle d’un licenciement pour motif personnel. Au cours de l’entretien, l’employeur doit
proposer au salarié une convention de conversion, que le salarié est libre d’accepter ou de refuser dans un délai de 21
jours.

AUTEUR : KARINE PETIT 53


2.3.2.2 Licenciement collectif de 2 à 9 salariés

Il faut prendre l’avis des représentants du personnel.

La procédure se déroule ainsi :

• information et consultation des délégués du personnel ou du comité d’entreprise,

• convocation du salarié à un entretien préalable au cours duquel une convention de conversion est proposée,

• délai de réflexion de 7 jours,

• notification des licenciements aux salariés et à la DDTE.

2.3.2.3 Licenciement collectif de plus de 10 salariés

L’employeur doit consulter les représentants du personnel et fournir un plan social, c’est-à-dire l’ensemble des
mesures qu’il entend mettre en œuvre pour les salariés licenciés.

La procédure se déroule ainsi :

• 1ère réunion des représentants du personnel pour les informer,

• notification du projet de licenciement à la DDTE,

• 2e réunion des représentants du personnel après avis de la DDTE (délai compris entre 14 et 28 jours),

• notification aux intéressés des mesures de licenciement avec indication des choix proposés par la Direction et délai
de réponse (21 jours).

AUTEUR : KARINE PETIT 54


2.4 LES MESURES POUR FAVORISER LE REEMPLOI

• Priorité de réembauche pendant 1 an.

• Convention de conversion proposée à tout salarié licencié.

• Plan social (plus de 10 salariés licenciés) : ensemble de mesures pour limiter les licenciements ou leurs
conséquences (temps partiel, préretraites…).

2.5 LES DROITS DU SALARIE LICENCIE

Entre la notification et le départ de l’entreprise, le salarié à droit à un délai-congé appelé préavis (sauf faute grave ou
lourde).

Le salarié a droit à diverses indemnités :

• Indemnité compensatrice de préavis si celui-ci n’est pas effectué.

• Indemnité compensatrice de congés payés si ceux-ci ne sont pas pris.

• Indemnité pour rupture abusive (si motif non réel et sérieux).

• Indemnité de licenciement : 1/10e de mois par année d’ancienneté + 1/15e après 10 ans.

A la fin du contrat, différents documents sont remis au salarié :

• Le reçu pour solde de tout compte.

• L’attestation ASSEDIC.

• Le certificat de travail.

LEXIQUE
Démission Rupture du contrat de travail à l'initiative du salarié.
Licenciement Rupture du contrat de travail à l'initiative de l'employeur.
Motif réel et sérieux Caractère que doit avoir la cause du licenciement personnel ; cette cause doit exister
réellement et être d'une gravité telle qu'elle empêche la continuation du contrat de travail.
Motif économique Cause de licenciement non lié à la personne du salarié mais motivé par des raisons
économiques.
Préavis Délai qui s'écoule entre la date de la rupture du contrat de travail et la fin effective du travail.
Rupture abusive Cessation du contrat de travail qui ne respecte pas les règles de procédure ou les motifs.
Reçu pour solde de tout Document remis au salarié en fin de contrat de travail qui constate que le salarié a reçu
compte l'intégralité des sommes dues.
Convention de Proposition faite à tout salarié en cas de licenciement économique en vue de son
conversion reclassement ou de sa conversion.
Suspension du contrat Arrêt de travail temporaire pour cause de maladie, chômage technique...
de travail
Plan social C'est l’ensemble des mesures prévues par l’employeur pour éviter ou limiter les
licenciements et faciliter le réemploi.

AUTEUR : KARINE PETIT 55


TSTT DROIT
FICHE 16 : LE ROLE DU CONSEIL DES PRUD’HOMMES
Le Conseil de Prud’hommes est la juridiction chargée de régler les conflits individuels entre salariés et
employeurs, relatifs à l’exécution du contrat de travail.

Il y a 270 Conseils de Prud’hommes en France.

Le Conseil de Prud’hommes présente des caractères spécifiques qui en font un tribunal particulier devant lequel la
procédure obéit à des règles différentes de celles des autres juridictions.

1. LES CARACTERISTIQUES DU CONSEIL DE PRUD’HOMMES

1.1 C'EST UNE JURIDICTION PROFESSIONNELLE

Le Conseil de Prud’hommes est une juridiction dont les juges ne sont pas des magistrats mais des représentants des
salariés et des employeurs qui sont élus respectivement par les salariés et par les employeurs, réunis en collèges.

Ces juges sont appelés « conseillers prud’hommes ».

1.2 C’EST UNE JURIDICTION PARITAIRE

Chaque Conseil de Prud’hommes est composé en nombre égal de salariés et d’employeurs : 2 conseillers salariés et 2
conseillers employeurs.

1.3 LA DESIGNATION DES CONSEILLERS PRUD'HOMMES

Les conseillers sont élus pour 5 ans et rééligibles. La dernière élection date de décembre 1997.

1.3.1 Les conditions pour être électeur

• Être âgé d'au moins 16 ans.

• Exercer une activité professionnelle ou être sous contrat d'apprentissage ou être involontairement privé d'emploi.

• Ne pas avoir subi de condamnations.

1.3.2 Les conditions pour être éligible

• Être âgé d'au moins 21 ans.

• Avoir la nationalité française.

• Être inscrit sur les listes électorales prud'homales ou avoir été inscrit pendant 3 ans au moins, à condition de ne pas
avoir cessé son activité professionnelle depuis plus de 10 ans.

1.4 LE STATUT DES CONSEILLERS SALARIES

• Les salariés conseillers prud’hommes bénéficient d’un statut protecteur (autorisation de l’inspection du travail en cas
de licenciement).

• L'employeur est tenu de leur laisser le temps nécessaire à l'exercice de leurs fonctions.

• Les absences du conseiller sont considérées comme temps de travail effectif, le salaire est donc maintenu et
l'employeur est remboursé par l'État.

• L'exercice de la fonction prud'homale ne peut être une cause de rupture du contrat de travail par l'employeur.

• Le fait de porter atteinte à l'exercice des fonctions de conseiller est sanctionné pénalement par un emprisonnement
d'un an au plus et/ou une amende de 25 000 F au plus. ces sanctions peuvent être doublées en cas de récidive.

AUTEUR : KARINE PETIT 56


1.5 L’ORGANISATION DU CONSEIL DE PRUD’HOMMES

• Chaque conseil de Prud’hommes est divisé en 5 sections spécialisées : commerce, industrie, agriculture,
encadrement, activités diverses.

• Chaque section peut comporter plusieurs chambres.

• Chaque Chambre comprend un bureau de conciliation et un bureau de jugement.

• La présidence du Conseil de Prud’hommes est assurée alternativement par un conseiller salarié puis par un
conseiller employeur.

1.6 LA PROCEDURE EST SIMPLE ET PEU COUTEUSE

Pour engager une action, il suffit de déposer sa demande au greffe du tribunal territorialement compétent. C’est le greffier
qui convoquera les parties.

Devant le Conseil de Prud’hommes, la présence d’un avocat n’est pas obligatoire. Le salarié peut se faire assister d‘un
autre salarié appartenant à la même branche d’activité, ou d’un délégué syndical, ou de son conjoint.

2. LA PROCÉDURE PRUD’HOMALE

Elle se déroule en deux phases successives : la conciliation et le jugement.

2.1 L’AUDIENCE DE CONCILIATION

Les deux parties doivent être obligatoirement présentes lors de cette audience dont l’objet est de tenter de trouver un
accord entre les parties et d’éviter un procès.

Le bureau de conciliation est composé d’un conseiller salarié et d’un conseiller employeur.

• Si un accord intervient : le bureau de conciliation établit un procès-verbal enregistrant l’accord qui devra être
respecté par les parties. Le procès est alors terminé.

• En l’absence d’accord : l’affaire est renvoyée devant le bureau de jugement à une date ultérieure.

2.2 L’AUDIENCE DE JUGEMENT

Cette phase se déroule devant le bureau de jugement réunissant 4 conseillers : 2 conseillers salariés et 2 conseillers
employeurs.

L’un de ces conseillers préside l’audience.

La décision doit être prise à la majorité des voix. S’il y a partage des voix, l’affaire est rejugée en présence du juge
départiteur (le juge d’Instance).

2.3 LE RÉFÉRÉ

Le conseil de prud’hommes possède une formation de référé pour régler les situations qui présentent un caractère
d’urgence.

2.4 RECOURS CONTRE LES DECISIONS PRISES PAR LE CONSEIL DE PRUD’HOMMES

• devant la cour d’appel si la demande est supérieure à 3 840 € ;

• devant la cour de cassation dans tous les cas.

AUTEUR : KARINE PETIT 57


LEXIQUE
Conseil de Juridiction composée de juges non professionnels et d'élus, chargée de régler les litiges
prud'hommes individuels nés à l'occasion du contrat de travail entre le salarié et son employeur.
Juridiction paritaire Caractéristique des conseils de prud'hommes composés à part égale de représentants
d'employeurs et de salariés.
Conciliation Phase obligatoire de la procédure de prud'hommes permettant de mettre d'accord les
parties.

AUTEUR : KARINE PETIT 58


TSTT DROIT
FICHE 17 : LA REGLEMENTATION DU SALAIRE ET DE LA DUREE DU
TRAVAIL
Une réglementation très précise encadre la durée du travail.

Cependant, depuis quelques années, la loi autorise une grande flexibilité de l’aménagement du temps de travail.

Le salaire est la contrepartie du travail fourni pour le compte de l’employeur. Son paiement est entouré d’un certain
nombre de garanties.

1. LA DUREE DU TRAVAIL

1.1 LA DUREE LEGALE

1.1.1 LA DUREE HEBDOMADAIRE

Elle est de 35 heures pour les entreprises de plus de 20 salariés, depuis le 01/01/2000.

Elle est passée de 39 heures à 35 heures le 01/01/2002 pour les entreprises dont l’effectif est de 20 salariés au plus.

1.1.2 LA DUREE JOURNALIERE

Elle est limitée à 10 heures, mais ramenée à 8 heures pour les salariés et apprentis de moins de 18 ans.

1.2 LES HEURES SUPPLEMENTAIRES

Le nombre d’heures supplémentaires est limité, leur rémunération est réglementée, elles donnent droit à un repos
compensateur.

1.2.1 LE NOMBRE D’HEURES SUPPLEMENTAIRES

Chaque employeur dispose d’un contingent annuel de 130 heures supplémentaires par salarié. Ces heures peuvent être
effectuées sans autorisation préalable de l’Inspection du travail.

Au-delà, leur mise en place est soumise à l’autorisation préalable de l’Inspection du travail après avis du comité
d’entreprise ou à défaut des délégués du personnel.

La durée maximale du travail avec heures supplémentaires est de 48 heures par semaine.

Mais si les heures supplémentaires sont effectuées pendant 12 semaines consécutives, la durée maximale du travail
sera limitée à 44 heures en moyenne sur ces 12 semaines.

1.2.2 LA REMUNERATION DES HEURES SUPPLEMENTAIRES

Les heures supplémentaires sont payées à un taux majoré : + 25% de la 36e à la 43e, + 50% à partir de la 44e.

1.2.3 LE REPOS COMPENSATEUR

Les salariés qui ont effectué des heures supplémentaires au-delà du contingent ont droit à des jours de congés
supplémentaires : « le repos compensateur ».

Sa durée est déterminée en fonction du nombre d’heures effectuées : 50% des heures supplémentaires dans les
entreprises de moins de 10 salariés, 100% dans les autres.

AUTEUR : KARINE PETIT 59


1.3 LES DIFFERENTS CONGES

1.3.1 LE DROIT AU REPOS HEBDOMADAIRE

Trois principes gouvernent le repos hebdomadaire (loi de 1906) :

• il est interdit d’occuper pendant plus de 6 jours par semaine un même salarié,
• le repos hebdomadaire doit avoir une durée minimale de 24 heures consécutives,
• il doit être donné le dimanche.

Mais des dérogations sont admises :

• repos hebdomadaire un autre jour que le dimanche (commerce alimentaire de détail, hôpitaux, cinémas),
• repos hebdomadaire différé (personnel d’entretien ou travaux saisonniers),
• repos hebdomadaire suspendu (travaux urgents ou surcroît exceptionnel de travail).

1.3.2 LE DROIT AUX JOURS FERIES

11 jours fériés :

• 1er janvier,
• lundi de Pâques,
• 1er mai,
• 8 mai,
• jeudi de l’Ascension,
• lundi de Pentecôte,
• 14 juillet,
• 15 août,
• 1er novembre,
• 11 novembre,
• 25 décembre.

1.3.3 LE DROIT AUX CONGES PAYES

Droit instauré par la loi du 20/07/1936.

Tout salarié, quel que soit son contrat de travail (CDI ou CDD, temps complet ou temps partiel) a droit à 2,5 jours de
congé par mois de travail (soit 5 semaines par an). La période de référence est celle qui va du 1er juin au 31 mai.

Le salarié ne peut prendre ses 5 semaines en une seule fois (obligation de fractionnement) mais l’employeur doit lui
accorder 12 jours en continu entre le 1er mai et le 31 octobre.

1.3.4 LE DROIT A D’AUTRES CONGES

Pour évènements familiaux (mariage du salarié, maternité, naissance) ou pour convenance personnelle (congé
sabbatique).

2. LE SALAIRE

C’est la rémunération versée à une personne qui effectue un travail pour le compte d’une autre personne dans le
cadre d’un contrat de travail.

2.1 LA FIXATION DU SALAIRE

En principe, le salaire est librement négocié entre l’employeur et le salarié.

Mais l’employeur est soumis à certaines contraintes : pas de rémunération inférieure au SMIC (pour un temps complet),
pas de discrimination hommes/femmes (à travail égal, salaire égal).

AUTEUR : KARINE PETIT 60


2.2 LE PAIEMENT DU SALAIRE

Le salaire est mensualisé. Un bulletin de paie qui est la preuve du versement du salaire doit être remis au salarié : il
comporte des mentions obligatoires.

Tout salaire supérieur à 1 500 € doit être payé par chèque, virement postal ou bancaire.

2.3 LA PROTECTION DU SALAIRE

Le salarié est protégé contre le risque d’insolvabilité de son employeur et contre ses propres créanciers.

2.3.1 PROTECTION DU SALARIE CONTRE LES CREANCIERS DE L’ENTREPRISE

La loi protège les salariés en cas de cessation de paiement de leur entreprise. Ils bénéficient d’un super privilège et d’un
privilège général.

Le super privilège garantit les salaires des 60 derniers jours. Il assure aux salariés le paiement de ces sommes avant
tous les autres créanciers.

Le privilège général garantit le paiement des 6 derniers mois de travail. Mais pour ces sommes, les salariés ne sont pas
payés en premier : les créances d’impôt et de frais de justice seront payées avant.

2.3.2 PROTECTION DU SALARIE CONTRE SES PROPRES CREANCIERS

La loi a limité la partie saisissable du salaire, afin que soit garanti au salarié un minimum pour vivre.

LEXIQUE
Travail effectif Temps pendant lequel le salarié est à la disposition de son employeur.
Repos compensateur Repos payé dû au salarié ayant effectué des heures supplémentaires.
Jour ouvrable Jour en principe réservé au travail.
Jour chômé Jour pendant lequel le travail est suspendu (jours fériés et repos hebdomadaire).
Modulation du temps de Variation de l'horaire hebdomadaire sur une période déterminée. La durée moyenne sur
travail cette période étant en moyenne conforme à la durée légale.
SMIC Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance.
Salaire brut Rémunération avant la déduction des cotisations sociales salariales.
Superprivilège Privilège reconnu par la loi aux salariés pour garantir le paiement des deux derniers mois de
travail en cas de défaillance de l'entreprise.
Heures supplémentaires Ce sont des heures effectuées au-delà de la durée légale du travail.
Aménagement du temps C'est l’adaptation des horaires aux besoins de la production.
de travail
Temps partiel C'est une durée du travail inférieure d’1/5e à la durée normale.
Flexibilité du travail C'est une adaptation de la quantité de travail aux besoins de l’activité.
Congés payés Ce sont des congés légaux annuels.

AUTEUR : KARINE PETIT 61


TSTT DROIT - LEXIQUE

A
Abus de faiblesse Délit commis par un vendeur professionnel pour forcer le consentement d'un acheteur,
profitant de son ignorance ou de l'urgence de la situation.
Accord collectif Accord entre employeurs et syndicats de salariés sur l’aménagement du temps de travail.
Accord Accord conclu par les organisations patronales nationales et les centrales syndicales.
interprofessionnel
Affectio societatis Intention manifestée par les associés de collaborer ensemble sur un pied d'égalité à la
réalisation de l'objet de la société.
Aménagement du temps C'est l’adaptation des horaires aux besoins de la production.
de travail
Apport Participation des associés à la constitution du capital social de l'entreprise, il peut être en
nature, en numéraire (argent) ou, dans certaines sociétés, en industrie (savoir-faire, activité,
etc.).
Assiette Somme prise en compte pour le calcul de l'impôt.
Associé Membre d'une société participant à la constitution du capital par des apports.

B
Bénéfice fiscal ou Bénéfice comptable auquel on réintègre certaines charges non déductibles et duquel sont
imposable déduits certains produits non imposables.
Bénéficiaire Personne en faveur de qui est réalisé le paiement.

C
Carte bancaire Moyen de paiement permettant de retirer des billets dans les distributeurs automatiques
(carte de retrait) ou d'effectuer des paiements (carte de paiement).
Caution Personne qui s'engage envers le créancier à titre de garantie, à remplir l'obligation du
débiteur principal, pour le cas où celui-ci n'aurait pas satisfait lui-même ses obligations.
Cautionnement Contrat par lequel une personne s'engage à payer pour une autre en cas de défaillance de
celle-ci.
Chèque Moyen de paiement par lequel le titulaire d'un compte en banque (tireur) donne l'ordre à sa
banque (tiré) de payer une certaine somme à un bénéficiaire.
Clause abusive Avantage excessif accordé au vendeur dans un contrat.
Clause de réserve de Clause incluse dans le contrat de vente permettant de retarder le transfert de propriété
propriété jusqu'au paiement complet du bien.
Comité d'entreprise Organe de l'entreprise réunissant des représentants élus du personnel et le chef d'entreprise
qui le préside, permettant d'associer les salariés à la vie économique et sociale de
l'entreprise.
Conciliation Phase obligatoire de la procédure de prud'hommes permettant de mettre d'accord les
parties.
Congés payés Ce sont des congés légaux annuels.
Conseil d'administration Organe collégial de la société anonyme, composé d'administrateurs, investi de tous les
pouvoirs pour agir en toute circonstance au nom de la société dans les limites de l'objet
social et des compétences attribuées à l'assemblée générale.
Conseil de surveillance Dans une société anonyme, organe collégial qui a pour fonction de contrôler la gestion de la
société assurée par le directoire.

AUTEUR : KARINE PETIT 62


Conseil de Juridiction composée de juges non professionnels et d'élus, chargée de régler les litiges
prud'hommes individuels nés à l'occasion du contrat de travail entre le salarié et son employeur.
Contrat de mission Acte par lequel le salarié d'une entreprise de travail temporaire s'engage à travailler pour le
compte d'une entreprise utilisatrice.
Contrat de mise à Acte qui met à la disposition provisoire d'une entreprise les salariés d'une entreprise de
disposition travail temporaire.
Contrat de société Acte juridique par lequel deux ou plusieurs personnes décident de mettre en commun des
biens ou leur industrie dans le but de partager les bénéfices, les économies ou les pertes qui
pourraient en résulter.
Contrat de travail Accord par lequel une personne (le salarié) s'engage à fournir un travail sous la conduite et
la direction d'une autre (l'employeur) en échange d'une rémunération (le salaire).
Contrat de travail à Contrat de travail dont le terme est prévu.
durée déterminée
Contrat de travail à Contrat de travail dont le terme n’est pas fixé lors de la conclusion et qui peut être rompu par
durée indéterminée la volonté d’une partie.
Contrat de travail Contrat de travail qui lie un salarié à une entreprise de travail temporaire.
temporaire
Contrat de vente Convention par laquelle le vendeur, dans le cadre de son activité professionnelle, s'engage à
commerciale livrer une chose à un acheteur en échange d'un prix déterminé.
Convention collective Accord conclu entre un employeur ou un groupement d'employeur et une ou plusieurs
organisations syndicales représentatives des salariés déterminant les conditions d'emploi et
de travail ainsi que les garanties sociales.
Convention de branche Convention applicable aux entreprises d’un même secteur économique.
Convention de Proposition faite à tout salarié en cas de licenciement économique en vue de son
conversion reclassement ou de sa conversion.
Convention étendue Convention rendue obligatoire par le ministre du travail à tous les employeurs d’une région
ou d’une profession.
Cotisation sociale C'est une somme versée pour financer la protection sociale.
Créancier Personne titulaire d'une créance en argent ne détenant aucune garantie particulière pour en
chirographaire obtenir le paiement.
Créancier privilégié Personne titulaire d'une créance et d'une sûreté personnelle ou réelle en garantissant le
paiement.
Crédit-bail Convention par laquelle une entreprise achète un bien à la demande d'un client, en vue de
lui donner en location en contrepartie de loyers.
Crédit-bailleur Entreprise de crédit-bail.
Crédit d'heures Temps mis à la disposition d'un représentant du personnel pour exercer son mandat.
CSG C'est une contribution sociale généralisée sur les revenus du travail et du capital.

D
Débrayage Arrêt de travail de courte durée et répétés pour appuyer des revendications professionnelles.
Délai de réflexion Période imposée par le législateur afin que le consommateur réfléchisse avant la conclusion
du contrat.
Délai de rétractation Période imposée par le législateur pendant laquelle le consommateur peut revenir sur son
engagement.
Délégué du personnel Représentant élu du personnel chargé de présenter les réclamations des salariés au chef
d'entreprise.
Délégué syndical Salarié représentant d'un syndicat chargé de présenter les revendications des salariés à son
chef d'entreprise.

AUTEUR : KARINE PETIT 63


Délit d'entrave Infraction qui consiste à empêcher ou à rendre difficile l'action des représentant du
personnel.
Démission Rupture du contrat de travail à l'initiative du salarié.
Directoire Organe collégial de la société anonyme chargé de gérer la société.
Droit de gage général Prérogative reconnue par la loi à tout créancier de poursuivre son débiteur en paiement
d'une créance en saisissant l'ensemble ou une partie de ses biens.
Droit de grève Droit reconnu aux salariés, par la Constitution, d'arrêter le travail de façon concertée et
collective en vue d'appuyer des revendications professionnelles.
Droit du travail Ensemble de règles régissant les relations individuelles et collectives entre employeur et
salariés du secteur privé.
Droit social Il est composé du droit du travail et du droit de la sécurité sociale.

E
Entrepreneur individuel Personne physique qui affecte des éléments de son patrimoine à l'exercice d'une activité
professionnelle.
EURL Entreprise Unipersonnelle à responsabilité limitée.

Société commerciale formée d'un seul associé dans laquelle il n'est tenu des dettes sociales
qu'à concurrence de ses apports.
Extension d'une Procédure permettant l'application d'une convention collective à toutes les entreprises,
convention collective même non signataires, dans son champ d'application professionnel et territorial.

F
Flexibilité du travail C'est une adaptation de la quantité de travail aux besoins de l’activité.

G
Gage Contrat par lequel le débiteur remet un bien mobilier en garantie de paiement.
Garantie contre les vices Obligation du vendeur de garantir son acheteur contre un défaut non apparent rendant le
cachés bien impropre à l'usage prévu.
Garantie d'éviction Obligation du vendeur de garantir son acheteur contre l'existence d'un droit de propriété
d'une autre personne sur le bien vendu.
Gérant Personne chargée d'assurer les affaires sociales de la SARL.
Grève Arrêt de travail collectif et concerté portant sur des revendications professionnelles.

H
Heures supplémentaires Ce sont des heures effectuées au-delà de la durée légale du travail.
Hypothèque Droit réel portant sur un bien immobilier au profit d'un créancier en garantie du paiement de
sa créance.

I
Imposition forfaitaire Impôt minimum dû par les sociétés soumises à l'impôt sur les sociétés.
annuelle (IFA)
Impôt C'est un prélèvement obligatoire pour couvrir les dépenses publiques.

AUTEUR : KARINE PETIT 64


Impôt direct Impôt directement versé par le contribuable.
Impôt indirect Impôt collecté auprès des contribuables par un tiers qui le reverse au Trésor.
Impôt progressif Impôt calculé par application d'un barème dont les taux augmentent progressivement avec la
matière imposable.
Impôt proportionnel Impôt calculé par application d'un taux constant quel que soit le montant imposable.
Impôt sur la dépense Impôt qui a pour base les dépenses de consommation et les investissements des ménages.
Impôt sur le revenu Impôt direct et progressif taxant les revenus de toute nature des personnes physiques.
(IRPP)
Impôt sur les sociétés Impôt direct taxant les bénéfices des sociétés (SARL, SA, etc.).

J
Jour chômé Jour pendant lequel le travail est suspendu (jours fériés et repos hebdomadaire).
Jour ouvrable Jour en principe réservé au travail.
Juridiction paritaire Caractéristique des conseils de prud'hommes composés à part égale de représentants
d'employeurs et de salariés.

L
Lettre de change Acte de commerce par lequel un créancier (tireur) donne l'ordre à son débiteur (tiré) de payer
une somme donnée à une date précise au profit d'un bénéficiaire.
Liberté syndicale Liberté fondamentale reconnue par la Constitution a tout individu de défendre ses droits et
ses intérêts par l'action syndicale et d'adhérer au syndicat de son choix.
Licenciement Rupture du contrat de travail à l'initiative de l'employeur.
Liquidation Calcul de la somme exigible au titre de l'impôt.

M
Modulation du temps de Variation de l'horaire hebdomadaire sur une période déterminée. La durée moyenne sur
travail cette période étant en moyenne conforme à la durée légale.
Motif économique Cause de licenciement non lié à la personne du salarié mais motivé par des raisons
économiques.
Motif réel et sérieux Caractère que doit avoir la cause du licenciement personnel ; cette cause doit exister
réellement et être d'une gravité telle qu'elle empêche la continuation du contrat de travail.

O
Obligation de délivrance Obligation du vendeur de remettre la chose vendue à l'acheteur.

P
Patrimoine Ensemble des biens et des obligations d'une même personne formant une universalité de
droit.
Période d'essai Période du contrat de travail qui précède un engagement définitif et à laquelle chaque partie
peut mettre fin à tout moment. Elle permet aux parties d’apprécier si leur engagement leur
convient.
Plan social C'est l’ensemble des mesures prévues par l’employeur pour éviter ou limiter les
licenciements et faciliter le réemploi.

AUTEUR : KARINE PETIT 65


Préavis Délai qui s'écoule entre la date de la rupture du contrat de travail et la fin effective du travail.
Prestations sociales Ce sont des prestations en nature et en espèces versées à un assuré social.
Privilège Droit reconnu à un créancier d'être payé de préférence aux autres du fait de l'existence d'une
garantie (sûreté personnelle ou réelle).
Protection sociale Ensemble des moyens permettant de couvrir les risques sociaux auxquels les personnes
peuvent être soumises.
Publicité trompeuse Publicité qui cherche à induire en erreur le consommateur potentiel.

R
RDS C'est une contribution pour rembourser la dette sociale.
Recouvrement Opération permettant l'encaissement de la créance.

Opération permettant l'encaissement de l'impôt.


Reçu pour solde de tout Document remis au salarié en fin de contrat de travail qui constate que le salarié a reçu
compte l'intégralité des sommes dues.
Règlement intérieur Document écrit à l'initiative de l'employeur qui présente les règles de discipline internes à
l'entreprise.
Repos compensateur Repos payé dû au salarié ayant effectué des heures supplémentaires.
Risque social Événement comme la maladie qui diminue les ressources d'une personne, ou comme la
fondation d'une famille, qui augmente les risques.
Rupture abusive Cessation du contrat de travail qui ne respecte pas les règles de procédure ou les motifs.

S
Salaire brut Rémunération avant la déduction des cotisations sociales salariales.
SA Société Anonyme

Société commerciale dans laquelle les associés ne sont tenus des dettes sociales qu'à
concurrence de leurs apports et dont le capital est divisé en actions.
SARL Société A Responsabilité Limitée

Société commerciale dans laquelle les associés ne sont tenus des dettes sociales qu'à
concurrence de leurs apports et dont le capital est divisé en parts sociales.
Section syndicale Elle est constituée par les adhérents d’un même syndicat dans l’entreprise.
SMIC Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance.
Superprivilège Privilège reconnu par la loi aux salariés pour garantir le paiement des deux derniers mois de
travail en cas de défaillance de l'entreprise.
Sûreté personnelle Garantie qui résulte de l'engagement d'une personne à remplacer le débiteur en cas de non-
paiement.
Sûreté réelle Garantie portant sur un bien mobilier ou immobilier.
Suspension du contrat Arrêt de travail temporaire pour cause de maladie, chômage technique...
de travail
Syndicat Groupement de personnes d'une même profession ayant pour but l'étude et la défense des
droits et des intérêts moraux et matériels, individuels et collectifs de leurs membres.
Syndicat représentatif C'est un syndicat apte à s’exprimer au nom d’une collectivité de travailleurs plus vaste que
celle de ses adhérents.

AUTEUR : KARINE PETIT 66


T
Temps partiel C'est une durée du travail inférieure d’1/5e à la durée normale.
Tiré Personne devant exécuter le paiement.
Tireur Personne qui ordonne le paiement.
Travail effectif Temps pendant lequel le salarié est à la disposition de son employeur.
Travail précaire Travail salarié qui ne s’accompagne pas de la sécurité de l’emploi et qui est utilisé par les
entreprises pour accroître leur flexibilité.
TVA Impôt indirect sur la dépense.
TVA collectée Taxe sur la valeur ajoutée due sur les recettes.
TVA déductible Taxe acquittée lors de l'acquisition des biens et services nécessaires à l'activité de
l'entreprise.

U
Usage Pratique professionnelle ancienne et constante qui est considérée comme obligatoire.

V
Valeur résiduelle Somme restant à payer afin d'acquérir le bien à la fin d'un contrat de crédit-bail.
Vente à crédit Vente d'un bien livrable immédiatement et dont le paiement est différé.
Vente à domicile Vente effectuée par un démarcheur.

AUTEUR : KARINE PETIT 67

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