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Programme 2009
e
histoire
géographie
éducation civique
LIVRE DU PROFESSEUR
Tous les renvois aux numéros suivis d’un astérisque ont été corrigés dans les exemplaires réimprimés.
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Code pénal.
© Éditions Belin, 2009 ISBN-978-2-7011-5190-8
HISTOIRE
CHAPITRE 1 Humanisme et Renaissance 4
CHAPITRE 2 Voyages et découvertes, du 16e au 18e siècle 18
e e
CHAPITRE 3 Le premier empire colonial français, du 16 au 18 siècle 32
CHAPITRE 4 Les Lumières, la Révolution française et l’Europe 46
GÉOGRAPHIE
CHAPITRE 5 Nourrir les hommes 60
CHAPITRE 6 L’enjeu énergétique 74
CHAPITRE 7 Le développement inégal 88
CHAPITRE 8 Les sociétés face aux risques 102
ÉDUCATION CIVIQUE
Dossier 1 Les instances de la vie lycéenne 116
Dossier 2 Le lycée, un atelier de démocratie 118
Dossier 3 Le règlement intérieur 120
Dossier 4 Contre l’esclavage, le combat continue ! 122
Dossier 5 Agir pour la planète 124
Dossier 6 L’égalité favorisée par… l’inégalité ? 126
Dossier 7 La liberté d’expression en images 128
Dossier 8 Les biocarburants en débat 130
Dossier 9 Internet… clé du développement ? 132
1
3 Humanisme et Renaissance
Ouverture de chapitre pages 10-11
Érasme et l’Europe
La controverse de
représentation
représentation
Situation 2 L.
sa révolution
de Vinci et la
Grand Angle
Savoir-faire
Sciences en
Situation 1
Situation 3
Valladolid
Ouverture
du corps
Atlas
Plan de L’essentiel
Lancement + +
pages 12-13
■ Érasme propose aux souverains de faire « preuve de dis- ■ Érasme est un symbole fort pour l’Europe d’aujourd’hui.
cernement », c’est-à-dire d’œuvrer en faveur de la paix D’une part, il représente l’humanisme et la constitution
en Europe et non pour leur profit personnel. Ils ne doi- d’un savoir érudit qui peuvent correspondre à l’Europe
vent plus participer à la division politique de l’Europe des universités [5]. D’autre part, il a voyagé dans l’Eu-
[Atlas 2]. Pour cela, ils doivent se mettre « au service du rope entière et a appris à connaître et comprendre dif-
peuple », arrêter de s’enrichir à son détriment, et surtout férents pays [3 et 6]. Il a enfin essayé de convaincre
avoir des sentiments altruistes pour leurs sujets. D’après les souverains européens de cesser se battre et a voulu
Érasme, cette paix apportera prospérité et bonheur à imposer une vision pacifiste de l’Europe [4]. Toutes ces
tous les habitants, à toutes les nations, donc à l’Europe valeurs sont mises en avant par l’Union européenne, et
entière [1]. Une telle vision est donc novatrice. plus particulièrement par le programme Erasmus.
4. Informations
complémentaires
En histoire :
Effectuer des recherches sur Internet pour identifier
tous les domaines dans lesquels Léonard de Vinci s’est
illustré.
pages 16-17
10
En français :
2. Réponse à la problématique Travail de français sur :
■ La découverte du Nouveau Monde pousse les Euro- – J.-C. Carrière, La Controverse de Valladolid, récit,
péens à s’interroger sur l’humanité. La confronta- Le Pré aux Clercs, 1992.
tion avec les nouveaux peuples est un choc pour les – J.-C. Carrière, La Controverse de Valladolid, théâ-
conquistadors. Certaines interrogations sont portées tre, GF Flammarion, 2003.
par les humanistes et les religieux. La controverse
– J.-D Verhaeghe, La Controverse de Valladolid, télé-
de Valladolid, réunie en Espagne, doit déterminer le
film, France 3, 1992.
statut des Indiens d’Amérique. Las Casas n’emporte
qu’une victoire théorique puisque sa voix reste très
minoritaire en Espagne, comme en Amérique. Bien
Bibliographie :
que supprimé dès 1526, l’esclavage existe clandesti-
nement. Pire, à partir des années 1560, Philippe II – L’Histoire, « spécial Amérique Latine », n° 322,
d’Espagne interdit de publication les œuvres de Las juillet-août 2007.
Casas et légitime l’exploitation et la colonisation de – L’Histoire, « Pour Dieu et les Indiens ! », n° 271,
l’Amérique. Les intérêts politiques et économiques de décembre 2002.
l’Espagne priment sur le débat philosophique. – L’Histoire, « Dieu, le diable et le bon sauvage »,
n° 243, mai 2000.
– B. de Las Casas, Très brève relation de la destruc-
3. Démarche proposée tion des Indes (1542), La Découverte, 2004.
– B. Lavallé, L’Amérique espagnole de Colomb à Boli-
1. Les conséquences de la conquête espagnole (la
var, Belin, 2004.
mort de millions d’Indiens) [1 et 2]
– C. Baudez et D. Lavallée, Civilisations amérindien-
2. Les enjeux de la controverse de Valladolid (les nes, Documentation photographique, n° 7022, avril
Indiens sont-ils des hommes comme les autres ou 1994.
non ?) [3, 4, 8 et bio 17 et 22]
Sciences en représentation
Lire et confronter des images pages 18-19
12
14
16
3. Informations
Question 4 : L’imprimerie permet la diffusion d’idées nouvelles complémentaires
en Europe [3, 5]
Rappeler le planisphère animé du Rabat A sur le site Dès le 11e siècle, les navigateurs savent déterminer la
compagnon. latitude (mais pas la longitude) en mesurant la hauteur
de l’étoile polaire ou du soleil au-dessus de l’horizon.
L’astrolabe, inventé en 1501 par le Portugais Zaçuto,
1. Commentaire du sommaire est principalement utilisé pour la prise de mesures sur
Le chapitre montre comment les voyages maritimes la terre ferme et l’arbalète (appelée aussi bâton astro-
effectués par les Européens entre le 16e et le 18e siècle nomique) pour les observations en mer.
ont bouleversé leurs connaissances et leur rapport au ■ Colomb sous-estime la circonférence terrestre (on situe
monde. Il souligne le caractère exceptionnel de cha- le Japon à environ 90° à l’ouest de Lisbonne alors qu’il
cune de ces aventures et ce qui les relie dans un même est deux fois plus éloigné). Il pense qu’une « toute petite
mouvement d’expansion qui engage l’histoire cultu- mer » sépare la fin de l’Occident de la fin de l’Orient et
relle, sociale et économique mondiale. Les documents qu’on peut atteindre l’Asie en une trentaine de jours en
proposés (cartes anciennes, gravures et récits d’épo- naviguant vers l’Ouest.
que) insistent sur le rôle des acteurs, la diversité des
motivations, les avancées scientifiques et techniques Document 2 : Carte-portulan du Monde connu par les Européens
qui alimentent voyages et découvertes ; ils permet- en 1470, British Library, Londres
tent de saisir des moments déterminants de l’histoire ■ La carte-portulan est contemporaine de la Géographie
du Monde. Cette première mondialisation renforce la
de Ptolémée, imprimée en 1475. Elle reflète l’état des
richesse et la puissance de l’Europe.
connaissances géographiques à la veille de la décou-
verte de l’Amérique. Le monde est représenté dans un
2. Analyse des documents cercle qui en indique les limites. L’océan entoure la
Terre (les indications renvoient aux points cardinaux).
Document 1 : Colomb lors de ses voyages, fresque
de G. da Sangiovanni, Palais Pitti, Florence, vers 1636
La figure ronde est signe de perfection, elle montre
l’ordre du monde, organisé en trois continents.
■ La fresque appartient à un ensemble qui célèbre les
progrès de l’astronomie et les découvertes de la fin du La précision des tracés est déterminée par la connais-
15e siècle. Située au palais Pitti, résidence des Médicis à sance qu’en ont les Européens :
partir de 1550, elle représente le navigateur Christophe – relevé fidèle pour l’Europe (moins précis pour la
Colomb faisant le point lors d’un de ses voyages. Des Scandinavie) et la Méditerranée ;
membres de l’équipage ont accosté avec lui sur une terre – Afrique mieux connue au Nord qu’au Sud, à l’Ouest
découverte (présence de la caravelle à l’arrière-plan et qu’à l’Est ; importance particulière accordée à la côte
du canot). Ils ont débarqué armés (épée). La scène se occidentale (îles et ports indiqués) ; carte élaborée
passe de nuit (étoiles, lanterne sur la table…), ce qui au moment où les Portugais découvrent l’Afrique et
rend les observations astronomiques plus aisées. apprennent la maîtrise de l’Atlantique par la naviga-
tion côtière (rôle d’Henri le navigateur, installation
■ À l’époque de Colomb, la navigation est davantage
aux Canaries, à Madère, aux Açores, au Cap Vert…) ;
un art qu’une science. On ne peut encore faire le point
avec précision, on navigue « à l’estime » en observant le – Asie représentée de manière dilatée ; tracé
vent, les flots, le sillage, les algues, le vol des oiseaux. approximatif des côtes (les Européens ont utilisé
Dans les mers intérieures, on peut s’orienter en posant les routes terrestres pour se rendre en Asie) ;
une boussole sur une carte marine. En plein océan, l’as- – Amérique, Australie, Pacifique ignorés ;
tronomie se révèle indispensable. Le compas permet de – représentation assez exacte des contours des
connaître la direction. On calcule l’heure avec le cadran continents mais intérieur moins connu ; on trouve
solaire le jour et le nocturlabe la nuit (en notant la pro- les indications nécessaires à la circulation : les fleu-
gression de certaines étoiles). ves et les montagnes.
18
tions fantasmagoriques de créatures mythiques, de traité dans son intégralité en prenant appui sur les autres doubles-pages
(voir tableau).
monstres marins, de navires, d’animaux, d’habitants
Christophe Colomb
Contenu du chapitre
Le tour du monde
et la découverte
et l’exploration
à la découverte
de Bougainville
Les Européens
de l’Amérique
et découverte
Itinéraires de
du Pacifique
Grand Angle
James Cook
Savoir-faire
Situation 1
Situation 3
Situation 2
Ouverture
du Monde
de l’Autre
voyage
Lancement + +
Partie 1 : Les Européens et les Grandes Découvertes
a. le monde connu au 15e siècle + + +
b. les innovations de la navigation + +
Partie 2 : La découverte de l’Amérique, 12 octobre 1492
a. les Portugais dans l’Atlantique + + +
b. les voyages de Christophe Colomb + + + +
c. la conquête de l’Amérique + + + + +
Partie 3 : L’exploration de l’océan Pacifique
a. les premiers voyages + + +
b. les expéditions scientifiques + +
c. Européens et indigènes + + + +
Partie 4 : Les Européens et l’inventaire du monde
a. un monde fini + + +
b. la civilisation occidentale + +
c. la domination européenne + + + +
• Enfin, la soif d’or et de minerais précieux est une ■ Le contact entre Européens et Amérindiens entraîne
motivation importante et l’objet des préoccupa- des conséquences néfastes pour ces derniers :
tions continuelles de Colomb au cours de ses qua- – appropriation des terres et pillage des ressources
tre voyages. par les Espagnols ;
■ L’évangélisation, la conquête de nouveaux territoires et – l’évangélisation des indigènes et le paiement d’un
l’accumulation d’une énorme masse d’or et d’argent consti- tribut sont obtenus par la coercition et l’usage de
tuent autant de vecteurs de l’affirmation de la grandeur des la force ;
souverains espagnols, dans le contexte de la rivalité avec – travail forcé dans les mines et dans les planta-
les Portugais et les autres puissances européennes. Rapi- tions agricoles ;
dement, les souverains espagnols font reconnaître par le – populations décimées par l’introduction de nou-
pape Alexandre VI leur souveraineté sur les terres conquises velles maladies et les épidémies qu’elles entraînent
(traité de Tordesillas, 7 juin 1494 – 2 p. 34). (près de 80 % des Amérindiens selon les estima-
tions), les guerres de conquêtes et les mauvais trai-
tements liés au travail forcé.
Question 2 : Les difficultés du voyage et de la conquête [3 à 5,
Atlas 4] La découverte de l’Amérique marque le début de l’ex-
pansion espagnole (destruction des empires aztèques et
■ Le voyage vers l’Asie par l’Ouest est une aventure
incas) et de la colonisation du continent par les Euro-
risquée. La traversée de l’Atlantique constitue une
péens (notamment premier empire colonial français).
20
3e voyage Trinidad, delta de l’Orénoque et le nouveau monde constitue une étape décisive
(mai 1498 - (côte du Venezuela) dans l’émergence d’une économie monde. La capture
novembre 1500) de l’Amérique par l’Europe procure à cette dernière un
4e voyage Honduras, Nicaragua, Costa avantage décisif.
(mai 1502 - Rica, Panama, Îles Caïman
novembre 1504)
3. Démarche proposée
■ Les connaissances géographiques de Colomb repo-
sent sur les cartes du monde dressées au 15e siè- 1. L’état des connaissances sur le monde et le projet
cle [2 p. 27] qui ignorent le continent américain de C. Colomb : Trois continents connus et la possibilité
et font de l’Atlantique et du Pacifique un même d’atteindre l’Asie par l’Ouest. Des ambitions économi-
océan. Par l’ouest, Colomb veut atteindre la Chine ques, religieuses et politiques [1, 4, 2 p. 27, Atlas 4].
(Cathay) décrite par Marco Polo en faisant escale au
2. Voyages et découvertes : une aventure individuelle
Japon (Cipango).
et collective : L’esprit d’aventure et les progrès des tech-
Colomb, navigateur, aborde le continent par les côtes niques de navigation. La conquête des terres [2 à 5, 1
qu’il longe. Il peut rarement s’avancer dans les terres, p. 26, Atlas 4].
sauf dans quelques îles comme Hispaniola (Haïti/Saint-
3. Les conséquences de la découverte de l’Améri-
Domingue). Jusqu’à sa mort, il pense avoir longé les
que : Pour les Amérindiens. Pour les Européens. Pour la
côtes de la Chine et de l’Inde alors qu’il longeait celles
connaissance du monde [2 à 6, Atlas 4, 3 p. 27].
de l’Amérique centrale. C’est pourquoi la carte tracée
par son frère Bartolomé [4] place les Antilles face
à l’Asie qu’il relie au Nouveau Monde par un isthme.
4. Informations
Christophe Colomb a « découvert » l’Amérique mais il
n’a pas réellement conscience de sa découverte.
complémentaires
– M. Lequenne, Christophe Colomb, Amiral de la mer
Océane, Découvertes Gallimard n° 120, 1991.
2. Réponse à la problématique – 1492, Christophe Colomb, film de Ridley Scott.
■Si la découverte est l’affaire des navigateurs, le profit – C. Colomb, La découverte de l’Amérique, Maspero,
et le contrôle de l’empire sont celle des souverains. Les 1981.
découvreurs prennent possession des terres au nom des
souverains. La souveraineté sur les terres découvertes
pages 30-31
e
■ Au 18 siècle, par la durée et la distance, le tour du
Question 1 : Les enjeux du tour du monde de Bougainville
[1 à 3, Biographie 6] monde demeure, malgré les progrès de la construction
navale, un exploit technique. De nombreuses escales
■ Louis-Antoine, comte de Bougainville, est un « hon-
sont nécessaires. Les équipages doivent affronter des
nête homme » de son siècle qui dispose de qualités en
difficultés de plusieurs ordres :
rapport avec les missions confiées, un gentilhomme
français (mondain, aimable en société, apprécié des – la navigation dans des zones inconnues (peu de
femmes, ouvert d’esprit…) bien introduit à la cour et cartes, d’informations concernant les vents ou les
dans les salons parisiens (élève de d’Alembert). C’est courants, les distances à parcourir, les escales pos-
aussi un érudit, curieux d’esprit, qui dispose du sens sibles et la position des terres), à une époque où le
de l’observation et de connaissances scientifiques uti- calcul de la longitude est encore incertain ;
les à l’expédition : mathématiques, mécaniques, géo- – la contrainte de la distance dans le vaste Pacifi-
métrie et astronomie, sciences naturelles. C’est enfin que (20 000 km d’Est en Ouest) où les îles sont peu
un militaire (nommé capitaine de vaisseau par faveur nombreuses ;
royale), un homme d’action (fermeté, courage) qui a – le problème du ravitaillement en eau et en nour-
l’expérience des voyages. Il a résidé à Londres et parle riture. La malnutrition (carence en produits frais)
couramment anglais, a été en contact avec l’amiral affaiblit l’équipage et entraîne de graves maladies
Anson, explorateur des côtes américaines du Pacifique (scorbut). L’Étoile, navire de commerce aux larges
en 1740-1744, a été l’aide de Montcalm au Canada). cales, peut contenir une grande quantité de maté-
C’est l’homme de la situation pour diriger le premier riel et de vivres, mais durant un voyage aussi long,
grand voyage scientifique français (présence de Com- les denrées périssables se détériorent rapidement et
merçon et Verron) et commander un équipage d’envi- les famines peuvent survenir.
ron 300 hommes. – les contacts parfois difficiles avec les popula-
■ Les objectifs fixés par les commanditaires (le roi tions locales (indigènes ou puissances européennes
Louis XV et Choiseul, ministre des Affaires étrangères) colonisatrices) dont on ne connaît pas toujours les
sont politiques, économiques, scientifiques : usages et les intentions (Tahitiens accueillants et
Papous agressifs). La Compagnie hollandaise des
– reconnaître les régions inconnues de l’océan Paci-
Indes dispose d’un exclusif qui interdit aux navires
fique entre Amérique et Asie ;
étrangers d’accoster dans ses comptoirs.
– prendre possession de nouvelles terres au nom de
la couronne de France [1] ;
– trouver des points stratégiques pour les escales Question 3 : Le paradis tahitien [4, 5, doc. 3 p. 40]
des navires (ravitaillement, base militaire) et éta-
■ Bougainville rapporte une impression très favorable de
blir de nouvelles routes commerciales ;
Tahiti, tant du lieu que de ses habitants. Le récit du
– identifier les ressources, rechercher des épices et Voyage autour du monde contribue à diffuser l’image d’un
des métaux précieux ; « paradis terrestre » et d’un « bon sauvage » qui fait écho
– rapporter des échantillons et des dessins de la aux idées des Lumières (Rousseau) sur les bienfaits de
faune et de la flore. l’état de nature (« toutes les apparences du bonheur »).
Il s’agit de progresser dans la connaissance du monde, – Un cadre idyllique : la diversité des ressources
d’affirmer (dans un contexte de concurrence avec l’Angle- utiles pour l’alimentation (canne à sucre, fruit..)
terre, la Hollande ou l’Espagne) la puissance de la France ou l’industrie textile (teintures), une abondance
et d’enrichir la couronne. naturelle qui exempte l’homme d’un travail pénible
(état de nature), un climat agréable (frais, pas trop
humide), un paysage qui correspond aux canons
22
pages 32-33
24
2 Mappemonde Parallèles, points cardinaux, lignes des Roses des vents, bateaux, Auteur et date en médaillon
(sans Océanie rhumbs, zones climatiques, océans, arbres, villages, citadelles, croix
et l’Amérique du ports, toponymes (continents, pays…), (Jérusalem), écussons
N-O) fleuves et lacs, ligne de partage du
monde
4 Amérique, Parallèles et méridiens, pôles, Montagnes, navires, poissons Titre, noms des navigateurs,
continents océans, ports, fleuves, toponymes (monstres), ancre, paysages, commentaires en latin
polaires (continents, pays…) navigateurs avec des cartes à la
main
5 Océan Pacifique Parallèles, points cardinaux, lignes des Roses des vents, bateaux, vagues, Auteur et date en médaillon,
rhumbs, océan (sous ensembles), ports, Navigateurs, mappemonde en noms des navigateurs,
toponymes médaillon commentaires en allemand
26
par les Européens au travers des voyages de découver- La mappemonde de Desceliers (3 p. 27) est reproduite
tes effectués entre le 16e et le 18e siècle. en grand format pp. 8-9.
30
32
Situation 2 Nantes
Contenu du chapitre
Saint-Domingue
et le commerce
La 1re abolition
de l’esclavage
La Compagnie
noirs marrons
française des
Grand Angle
triangulaire
Savoir-faire
Situation 1
Situation 3
Ouverture
en France
Atlas
Plan de L’essentiel
Lancement + +
Métropole
■ Mais il profite aussi à d’autres acteurs :
rives du Scorff, maritime et l’activité
– en particulier, la Compagnie des Indes orienta- fleuve visible sur de la Compagnie des
les [3 page 52], à qui le Roi accorde le monopole le tableau), Nantes Indes : construction
du négoce dans les mers Orientales et de nombreux navale ; armement,
« privilèges » : des possessions à gérer et gouver- avitaillement, et
ner (« concédé et octroyé en toute propriété, jus- désarmement des
tice et seigneurie »), le « pouvoir de naviguer et de navires ; entreposage
négocier à l’exclusion de tous nos autres sujets », et ventes des
l’exemption de droits ; marchandises
rapportées par ses
– mais aussi le port de Lorient* dont l’activité (visi- bateaux
ble sur le tableau) bénéficie de l’implantation de la
Indes orientales : – Contribution
Colonies ou comptoirs de la France
(ou provenance des marchandises)
34
pages 46–47
36
2. Réponse à la problématique
■ Le port de Nantes est le premier port négrier français. Le
Chapitre 3 ■ Le premier empire colonial français, du 16e au 18e siècle 37
– puis elle progresse régulièrement de 50 % dans ■ C’est une vaste exploitation agricole (200 à 300 hec-
chacune des deux tranches de 24 et 22 ans qui sui- tares en moyenne), propriété privée d’un planteur ou
vent (1743-1767-1789). « habitant », visant une rentabilité maximale grâce à
l’emploi d’une main–d’œuvre servile. Elle se caractérise
■ On peut facilement (faire) construire un graphique.
par :
■ On constate qu’en 1789, la production sucrière de
1. une organisation spatiale rationnelle (voir docu-
Saint–Domingue représente près de 80 % de la produc-
ment complémentaire sur le site compagnon)
tion sucrière totale des Antilles. En fait elle représente
aussi 50 % de la production mondiale de sucre et occupe – trois groupes de bâtiments séparés : la maison du
le 1er rang mondial à cette date. maître (propriétaire ou gérant appelé aussi régis-
seur) ou « grande case » implantée sur une hau-
teur et « au vent » pour ne pas subir les fumées
Question 2 : Une population de plus en plus fragmentée et et les effluves des usines ; les bâtiments industriels
déséquilibrée [2, 3, Atlas 9]
à proximité d’un cours d’eau et des cultures ; les
■ La fracture est multiple : « cases nègres » près des usines et des champs mais
– entre Blancs et Noirs ou métis pas trop éloignées de la surveillance du maître ;
– entre personnes libres et esclaves – les terres mises en culture (ici des pièces de
canne à sucre comme l’indique le plant de taille
– le pourcentage d’affranchis reste faible par rap-
non réaliste sur la gauche), les jardins vivriers, les
port au nombre d’esclaves (il ne cesse de diminuer
pâturages pour le bétail.
de 1618 à 1764, de 10 % à 2,6 % pour remonter à
6 % à la veille de la Révolution). 2. une structure très hiérarchisée : à sa tête, le
planteur ou régisseur ; sous ses ordres, le comman-
■ En un siècle, le rapport numérique s’inverse entre les
deur (un esclave, habillé différemment et toujours
deux groupes : de minoritaires, les Noirs deviennent
représenté avec un fouet) chargé de faire travailler,
largement majoritaires.
de surveiller et de punir les autres esclaves [5] ; les
1618 : 1 esclave pour 2 Blancs esclaves répartis en esclaves domestiques (les moins
1700 : 2 esclaves pour 1 Blanc mal traités), esclaves à talents (chargés de l’entre-
38
3. Démarche proposée
Question 4 :
L’insurrection de Saint–Domingue [1 à 6, Atlas 10] 1. L’essor des colonies : esclaves et plantations :
contexte, évolution de la population et de la produc-
■ De 1791 à 1793, Saint–Domingue est en proie à une tion [2 et 3, Atlas 9]
révolte générale des esclaves [chronologie + Atlas 10]
qui éclate le 22 août 1791 (les colons ayant rejeté le 2. Une organisation au service de la production :
décret du 15 mai 1791 accordant les droits de citoyens organisation de l’espace et du travail [1, 4 et 5]
aux hommes de couleur nés de père et mère libres 3. Un système impitoyable mais menacé : pénibilité
[Essentiel en image page 55]). du travail, châtiments, révoltes [4 à 6, Atlas 10]
■ Le texte-titre (« Histoire de ses révolutions »), l’in-
troduction et l’image se complètent dans une vision
très négative des événements (point de vue du colon) : 4. Informations
on visualise les scènes d’émeute (meurtres de Blancs complémentaires
par des esclaves noirs munis de machettes, nombreux Document 1 : Plantation idéale aux Antilles
foyers d’incendie, fuite des Blancs toutes générations
confondues…). (voir document complémentaire sur le site compa-
gnon)
■ Les conséquences de cette révolte sont multiples :
À mettre en relation avec le document 5 page 54.
– l’économie de plantation est durement touchée ;
– les structures de la société sont bouleversées : dès
1793, les commissaires de la République sur place Document 5 : « Le châtiment des quatre piquets » de Marcel
ont pris sur eux de décréter l’abolition de l’escla- Verdier, 1843
vage, avant que celle–ci ne soit votée à Paris par la
Site à consulter :
Convention le 4 février 1794 [1, 3, 6 pages 50–51] ;
http://www.arte.tv/fr/Image–historique–du–
– la « perte de la colonie », pressentie par les obser- mois/2067252.html
vateurs dès le 1er septembre 1791 [7 page 51] est
effective en 1804.
La première abolition
de l’esclavage en France
Étudier un événement pages 50–51
42
3. Réponse à la problématique
Voir réponse à la question 5.
3
4 Les Lumières, la Révolution française
p
et l’Europe
Ouverture de chapitre pages 58-59
des philosophes des Lumières et des révolutionnaires, d’ouverture mais aussi en deuxième position si l’on
nouveaux acteurs d’un monde nouveau qui repose sur tient compte de l’ordre chronologique des documents
l’homme et ses droits naturels en ce dernier quart du de cette double page ou aussi en bilan de la séquence
18e, l’un des plus brillants de l’histoire européenne. pour ce qui concerne la France.
Il convient de donner à l’événement historique toute
sa place (nuit du 4 août) mais surtout de faire pren- Document 2 : La diffusion de l’électricité révolutionnaire
dre conscience à l’élève des permanences (les régimes
■ Cette gravure présente un sans-culotte maniant une
monarchiques en Europe) et des ruptures (la révolu-
tion française) qui influenceront les siècles suivants machine électrostatique et ses conséquences sur les
et le jeune citoyen qu’est le lycéen. souverains européens. L’étude de cette gravure peut
suivre deux axes, scientifique d’une part, politique
Les principes de liberté, d’égalité et de fraternité sont d’autre part.
les pivots des trois situations :
– Les travaux sur l’électricité de Volta, de Lavoisier
– liberté et égalité politique dans le combat mené et de Newton sont étudiés dans les académies des
par les philosophes contre l’absolutisme, sciences y compris à l’académie royale des scien-
– liberté de conscience, égalité et fraternité dans ces (Louis XVI y reçoit Franklin). La circulation des
leur lutte contre le fanatisme et pour la tolérance, estampes, des gravures et surtout des planches de
– liberté d’expression et égalité des droits dans les l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert rappelle
acquis de l’été 1789. que le Siècle des Lumières est aussi un siècle de
progrès techniques. Ces derniers ont permis aux
Européens de partir à la conquête du monde et d’en
2. Analyse des documents répertorier toutes les richesses.
Document 1 : Le jeu de l’oie révolutionnaire
– Le sans-culotte (avec son bonnet phrygien bien en
vue) contribue à sa manière aux progrès de l’huma-
■ Dans le but d’instruire le peuple, le jeu de l’oie reproduit
nité en apportant aux peuples européens les acquis
l’enchaînement des épisodes révolutionnaires et la rup- de la Révolution française (la Déclaration des droits
ture avec l’Ancien Régime. Sans entrer dans le détail des de l’homme, la Constitution républicaine, la liberté,
63 cases, l’élève peut tout d’abord analyser les éléments l’égalité et la fraternité). Coalisées contre la républi-
hors du jeu proprement dit : les piques des sans-culottes, que française, les monarchies européennes et le pape
les banderoles tricolores et le bonnet phrygien, symbo- sont renversés par l’électricité révolutionnaire.
les de la nouvelle France contribuent à forger l’imaginaire
politique du peuple. Le parcours débute par la prise de
la Bastille et se termine par l’Assemblée Nationale. Les Document 3 : Salon de Madame Geoffrin
conquêtes de la nuit du 4 août sont largement représen-
■ Les salons, au même titre que les académies litté-
tées par le permis de chasser important pour améliorer
raires, jouent un rôle important dans la diffusion des
l’alimentation (3), l’abolition des droits féodaux (8), de la
idées philosophiques. Assistaient à ces réunions, orga-
dîme (10), de la corvée (17). Cependant celle-ci ne figure
nisées essentiellement par des femmes de la noblesse,
pas explicitement contrairement à d’autres événements
les élites culturelles des Lumières, des nobles libéraux
politiques comme le retour du roi à Paris (21) et son
ou des avocats mais peu de représentants de la bour-
arrestation à Varennes (60). La personne du roi est éga-
geoisie économique.
lement évoquée dans la vignette sous le bonnet phrygien
46
franc-maçonnerie,
France avant 1789
Contenu du chapitre
et protestants en
Situation 2 Juifs
Grand Angle La
philosophes et
La Déclaration
des droits de
l’homme, …
Savoir-faire
Diderot, les
Situation 1
Situation 3
Ouverture
1789
Atlas
Plan de l’essentiel
Lancement +
autocratie [4] souverains lettrés, ques européens sur le plan politique [3], administratif
modernisation de [4] et culturel [Atlas 11 et 14]. La seconde phrase du
l’administration texte établit un lien direct entre L’Esprit des lois et le
[4] mais privilèges Nakaz. Les souverains aiment se faire représenter en
accordés à la noblesse train d’écrire et entourés de livres [5]. Ils s’appuient
et maintien voire
sur la raison et le progrès scientifique – Catherine II a
augmentation du
lu Quesnay [4]. Les écrits des philosophes sont diffu-
servage [bio. 8]
sés dans toute l’Europe par l’intermédiaire des salons
■ La mise en relation des cartes [3 et atlas 11] mon-
[3 page 59], des bibliothèques, des académies royales
tre pour l’une la situation minoritaire de la monarchie [Atlas 14] ou des loges maçonniques [3 p. 72]. La
parlementaire anglaise qui s’est réformée un siècle circulation des idées des Lumières est aisée au sein
plus tôt (Glorieuse révolution de 1688) et pour l’autre d’une Europe où depuis les universités médiévales, les
la situation paradoxale de la monarchie absolue fran- intellectuels communiquent dans la langue française,
çaise héritière de Louis XIV (non influencée par le langue des élites. Les cours royales de Prusse et de
despotisme éclairé et pourtant patrie de Montesquieu Russie où sont reçus, entre autres, Voltaire et Diderot
et de Diderot). Les deux plus anciennes monarchies sont le théâtre d’expériences menées par les despotes
européennes présentent deux modèles politiques dif- éclairés surtout sur la modernisation des États et sur
férents. l’éducation.
Il est possible de montrer les liens entre Humanisme et
Question 2 : L’absolutisme contesté par les philosophes
Lumières à l’aide des cartes [3 page 12, Atlas, 1, 11
des Lumières [2 et 4, bio 14 et 20]
et 14].
■ Diderot penche pour une monarchie tempérée par
la Lettre sur les aveugles fut lui-même victime de l’ar- mêmes [6], par les contraintes locales [4 et 6]. Les
48
pages 62-63
1. Réponses aux questions combat des Lumières bâti sur la raison « juge raison-
nable » contre les préjugés des juges reposant sur
Question 1 : Des minorités religieuses exclues et persécutées
« l’illusion » et le « fanatisme » des religieux. Voltaire
[1 à 6, bio 18]
présente comme un fait établi l’hostilité du peuple de
■ Le portrait de Louis XVI peut être exploité en tran- la rue à l’égard des non catholiques (« le fanatisme
sition avec la situation précédente. Le souverain de du peuple »). Cette affaire est révélatrice, d’une part
droit divin porte le collier et la croix de l’ordre du du sort réservé aux protestants, et d’autre part de
Saint-Esprit et la main de justice repose près de sa l’engagement des philosophes des Lumières, particu-
couronne. Dans une France où la religion catholique lièrement de Voltaire contre l’intolérance religieuse.
est la religion officielle, il est difficile, du fait des pra-
tiques clandestines, de chiffrer exactement les non
catholiques. Par ailleurs, les réalités et les statuts Question 3 : Vers l’égalité des droits et la citoyenneté
des juifs sont différents d’une région à une autre [6]. [2, 3 et 7]
Le point commun entre les juifs (environ 40 000) et ■ Au milieu du 18e siècle, 800 000 Français ne sont
les protestants (700 à 800 000) est d’être maintenus pas catholiques et n’ont donc pas d’existence légale.
dans un état d’infériorité, soumis à des lois particu- En 1784 Louis XVI supprime la taxe corporelle pour les
lières (lieu de résidence bien défini pour les juifs), juifs et demande en 1787 à Malesherbes de s’occuper
des réglementations discriminatoires (couleur jaune du sort des communautés juives. L’Édit de 1787 bien
des vêtements) et des taxes spéciales comme la taxe que comportant des connotations négatives comme le
corporelle [3 et 4]. Ils ne sont reconnus ni en tant terme « sectes » constitue à la fois un point de rupture
que membres d’une communauté religieuse ni en tant avec la politique précédente [1] et un point de départ
que sujets de droit. Leurs religions étaient réprouvées pour une lente reconnaissance de l’existence civile
[5]. Ainsi, depuis la révocation de l’Édit de Nantes en des protestants. Cet édit va permettre la régularisa-
1685, les protestants résistent passivement en n’allant tion officielle de milliers de mariages et de baptêmes
pas la messe ou activement en assistant à des offices réalisés lors des assemblées du Désert. Ces deux édits
clandestins en plein air [5]. Assister à ces assemblées royaux voient la situation des juifs et des protestants
du Désert était passible de galères pour les hommes et évoluer favorablement, sur le plan humain et social,
de prison pour les femmes. mais l’exercice du culte leur est toujours interdit
(d’où les guillemets de cet édit dit de tolérance). Le
roi demeure, selon la formule consacrée, le lieutenant
Question 2 : Le combat des Lumières contre le fanatisme
de Dieu et dans une France encore profondément reli-
et pour la tolérance [1, bio 25]
gieuse la religion catholique « jouira, seule, dans notre
■ Voltaire met en avant l’idée de tolérance (terme Royaume, des droits et des honneurs publics ». Ces
utilisé par le vitrier [4] et repris dans l’édit de 1787 édits traduisent l’évolution des mentalités à l’égard
[7]). de ces minorités religieuses moins de dix ans avant
■ Il commence par un argument mathématique (une la Révolution française et l’engagement des philoso-
seule voix) puis il remet indirectement en cause la phes comme Voltaire et Diderot qui ont œuvré pour
partialité des juges dont certains « pénitents blancs » le progrès de la tolérance religieuse dans la société
sont catholiques et profondément hostiles aux protes- française.
tants surtout depuis la révocation de l’Édit de Nantes
en 1685. Selon le philosophe, Calas était condamné
d’avance parce que protestant. Les juges n’ont pas 2. Réponse à la problématique
retenu les éléments favorables à Calas (propos de ses
■ Dans la France de l’Ancien Régime dirigée par un
enfants, pas de témoin oculaire). L’attitude coura-
monarque absolu de droit divin, la confusion est
geuse de Calas à l’instant de sa mort renforce selon
grande entre État et Église, entre monarchie et catho-
le philosophe son innocence. Voltaire symbolise le
50
(en référence à l’épisode biblique de l’Exode) carac- – « Les juifs en France, reconnus ou persécutés
térise la vie religieuse des protestants après l’Édit de depuis 2000 ans », Historia thématique n° 87, jan-
Fontainebleau (1685) jusqu’à l’Édit dit de tolérance, fév. 2004.
promulgué en 1787 et appliqué en 1788. Cette période – « Juifs de France », Les collections de l’Histoire
de plus d’un siècle est divisée en deux temps : Hors-série n° 10, janvier 2001.
– de 1685 à 1760, conversions forcées, persécu- – D. Roche, « Les protestants : leur histoire, leurs
tions et résistance (révolte des Camisards) mais valeurs, leur influence », Historia thématique
aussi exil de plus d’un quart des Huguenots (surtout n° 109, sep.-oct. 2007.
des industriels, des négociants et des artisans) vers – Musée du Désert dans les Cévennes : http://
les Pays-Bas et les États allemands ou l’Amérique museedudesert.com
du Nord. – Article « Réfugiés » dans L’Encyclopédie de Diderot
– après 1760, une répression moindre ; refus cepen- et d’Alembert.
dant de certains prêtres d’inscrire les mariages et les
pages 64-65
52
ancre la naissance politique de la Nation dans le temps. – article 2 : « résistance à l’oppression » (Diderot et
Cette Nation aura en 1790 un nouveau cadre territo- Voltaire)
rial avec les départements aux compétences unifiées – article 3 : souveraineté nationale (Diderot)
(Atlas 12 et 13). Fin de l’Ancien Régime et début d’une – article 6 : volonté générale (Rousseau)
France nouvelle, sa portée a largement débordé le cadre – article 7 : (Diderot et Voltaire)
national et l’année 1789. La prise de la Bastille et La – article 16 : séparation des pouvoirs (Montesquieu)
Déclaration des droits de l’homme et du citoyen sont
– l’œil dans le triangle qui symbolise la raison, la
des monuments de l’Histoire nationale mais également
conscience et l’égalité
une référence universelle. Près de deux siècles plus tard,
la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen est ■ Les systèmes politiques anglo-saxons :
retenue par 75 % des Français comme le meilleur sym- – L’Habeas Corpus anglais dans les articles 7, 8 et 9
bole de la République française (sondage SOFRES pour
– La Déclaration des droits des insurgés américains
le Figaro magazine de mars 1985). Elle est classée par
et les Constitutions des États américains dans le
l’UNESCO au patrimoine de la mémoire mondiale.
préambule, avec le mot bonheur mais aussi par la
présentation et le contenu des articles
2. Réponses aux questions – La monarchie parlementaire anglaise dans les
Question 1 : L’été 1789 [1 et 2] articles 6 et 16 avec le rôle de la nation et la sépa-
ration des pouvoirs.
Auteurs Les députés de l’Assemblée Nationale,
soit les représentants de la Nation : ■ Les révolutionnaires de l’été 1789 :
des nobles libéraux, des bourgeois et – la femme de gauche habillée en bleu et en rouge
des membres du clergé gagnés aux (couleurs de la ville de Paris dont le peuple a pris
idées des Lumières la Bastille et de fait a brisé ses chaînes) a conquis
Nature Premier texte constitutionnel, composé sa liberté et est devenue la source du pouvoir (cou-
d’un préambule et de 17 articles, texte ronne sur la tête)
de référence
– la pique au centre, symbole du peuple en armes
Contexte Été 1789 avec des moments cruciaux
et du sans-culotte (4 p. 70), entourée d’un faisceau
comme la prise de la Bastille le
14 juillet [1], l’abolition des privilèges traduisant l’unité de la Nation
le 4 août favorisée par la Grande Peur – le bonnet phrygien qui dans l’Antiquité était porté
[pages 64 et 65] par les esclaves affranchis
– la femme de droite représente l’Assemblée Natio-
Question 2 : Des idéaux et des symboles [2]
nale, avec le sceptre du pouvoir levé vers la raison
Les influences sont multiples : et la justice, et indique par son doigt que celles-ci
■ La philosophie des Lumières en quelques exemples : ont guidé les rédacteurs du texte.
– préambule avec les « droits naturels », « bonheur
de tous » (Rousseau)
54
Certaines charges sont illustrées dans le jeu de l’oie Ce document montre que les décisions prises lors de la
[1 page 58]. Ce graphique montre à l’élève que ces nuit du 4 août ont été suivies de conséquences dans
charges encore plus lourdes les années de disette sont le monde rural entre autres. Après la nationalisation
une réalité mathématique supportée par le paysan au des biens du clergé en novembre 1789, ses terres ont
profit des 2 ordres privilégiés. Il lui reste un peu plus été redistribuées en petits lots, acquis par les pay-
du tiers du produit de son travail pour vivre. L’élève sans, mais le diagramme montre que c’est surtout la
peut mieux cerner les raisons de la révolte paysanne bourgeoisie qui a profité de cette nationalisation. Les
et de sa violence [5 page 65]. nobles émigrés ont perdu une partie de leurs terres.
Le document 2 page 74 ne proposait que quelques Le mélange de termes français et allemands s’explique
extraits d’un cahier de doléances. Celui-ci montre à par la diffusion de la langue française dans l’Europe des
l’élève que les mêmes revendications ou espoirs étaient Lumières. Comme l’explique l’expression inscrite au bas
énoncés dans des cahiers d’origines géographiques dif- de l’affiche, les révolutionnaires allemands adoptent
férentes. Le partage entre « valeurs traditionnelles » et les emblèmes (Wappen) des sans-culottes parisiens :
« valeurs nouvelles » traduit l’état d’esprit d’une France le bonnet (Mütze) phrygien, l’arbre de la liberté, la
encore féodale par certains aspects comme la per- cocarde, l’écharpe (Shärpen), le transfert de la cou-
sonne du roi et le poids de l’Église catholique mais ronne (Krone) au peuple de la ville (Bürg mauern).
qui commence à se laisser influencer par les idées des En 1793, la France devenue une république exporte
Lumières, une France à mi-chemin entre tradition et sa révolution de l’autre côté du Rhin, ce qui mènera
changement. Ce document peut soit servir de jonc- à la rupture entre la France et les autres monarchies
tion entre les deux parties de cette page soit dresser européennes.
une photographie des préoccupations des Français en À relier au (4) et à l’image (page 71) qu’il annonce.
1789. À noter le poids important de la personne royale
par rapport aux autres valeurs, confirmé par le fait que
dans les cahiers de doléances de nombreux rédacteurs 2. Essentiel en image pages 69 et 71
s’en remettent à Louis XVI pour trouver des solutions
1. Des « droits naturels » réclamés, jeu de cartes de Jaume et
à leurs problèmes. Ce document est à rapprocher de Dugoure, vers 1792.
la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen
[page 67]. Cet ensemble de cartes à jouer constitue un bilan des
acquis de la Révolution française et traduit en image
56
3
5 Nourrir les hommes
Ouverture de chapitre pages 76-77
alimentaire dans
L’agro-business
aux États-Unis
subsaharienne
Grand Angle
Savoir-faire
Du champ à
alimentaire
Situation 1
Situation 3
alimentaire
La sécurité
Situation 2
La sécurité
l’assiette :
en Afrique
la planète
Ouverture
le monde
à nourrir
Atlas
Plan de L’essentiel
Lancement + + +
c. un système agroalimentaire + + + + + +
b. la transition alimentaire + + +
c. le commerce international + + + + +
si on note une légère augmentation pour le blé) alors Question 3 : Le dilemme alimentaire [3, 4, 6 et 7]
que la population augmente rapidement. La population
a plus que doublé entre 1901 et 1965 et la croissance
■ Dans le dilemme alimentaire, l’Inde indépendante a
s’accélère après l’indépendance [1]. La population résolument opté pour la 2e solution et fondé sa politi-
urbaine quadruple entre 1901 et 1965 et l’urbanisation que de sécurité alimentaire sur la souveraineté alimen-
s’accélère après 1941. taire. C’est la dimension géopolitique de la révolution
verte. L’Inde fait le choix de l’autonomie en réduisant
■ Pour nourrir sa population et surmonter le risque de
ses importations alimentaires et en intensifiant sa mise
famine, l’Inde doit importer des céréales ce qui favo- en valeur pour augmenter sa production agricole et
rise la population urbaine et entrave le développement nourrir sa population. Cette politique protectionniste
agricole. va de pair avec le maintien d’une population agricole
L’Inde doit trouver un moyen d’augmenter considé- importante [Atlas 15 et 16] et le choix du subvention-
rablement sa production agricole pour faire face à la nement pour approvisionner la population urbaine.
croissance démographique (défi alimentaire).
■ Pour augmenter la production agricole, l’Inde choisit ■ Le bilan doit prendre en compte les volets sociaux,
la voie de l’intensification. Il s’agit d’augmenter les économiques et environnementaux du développe-
rendements plutôt que les surfaces cultivées dans un ment durable [Rabat B). La révolution verte a rempli
pays de forte densité où la population agricole domine en grande partie ses objectifs en termes de sécurité
(pression foncière forte, [2] p. 86). Les investisse- alimentaire. L’augmentation des rendements a permis
ments publics, qui jouent un rôle déterminant dans une augmentation de la production, surtout pour les
la révolution verte, concernent les intrants : usage de céréales (le blé plus que le riz), moins pour les pro-
semences et variétés de céréales (blé et riz) améliorées téagineux qui constituent pourtant la base de l’ali-
(instituts de recherche), utilisation d’engrais chimi- mentation indienne. La politique alimentaire de l’Inde
ques (consommation multipliée par 15 en 30 ans), est une réussite en matière agricole, mais moins en
développement de l’irrigation (barrage, puits et forage matière alimentaire : l’augmentation de la production
individuels [5]) qui permet 2 ou 3 récoltes annuelles de céréales est moindre que celle de la population (la
(eau en saison sèche). production céréalière par habitant stagne, [1] p. 80) ;
la part de la population sous-nutrie reste au-dessus de
■ À ces 3 piliers s’ajoute une politique institutionnelle
la moyenne mondiale (surtout les enfants et les fem-
de subvention et de soutien des prix (Food Corporation mes). La priorité accordée à la production céréalière
of India) : achat par l’État du grain à un prix garanti s’est effectuée aux dépens d’autres productions (pro-
dans les régions excédentaires (incitation à investir téagineux, oléagineux). L’Inde demeure une exception
pour produire plus), constitution de stocks de sécurité sur le plan de la transition alimentaire (Mots-clés p.
puis redistribution à des prix subventionnés [6] dans 87), l’importance du végétarisme s’explique par les
les régions déficitaires, dans les villes et dans les cam- facteurs culturels et par le prix de la viande (1 kg de
pagnes pauvres (Public Distribution System). poulet correspond à 2 jours de salaire d’un ouvrier
■ La révolution verte conjugue donc un volet produc- agricole), la consommation moyenne de lait est infé-
tiviste et un volet social. Le système alimentaire de rieure à la moyenne mondiale.
62
1. Réponses aux questions riture). Ces différentes raisons interagissent les unes
sur les autres et constituent un système.
Question 1 : La situation alimentaire de l’Afrique
[1, 3, 5 et 7, Atlas 18] – une faible productivité : des rendements inférieurs
à ceux d’autres agricultures liés à la faiblesse des
■ L’Afrique est le continent qui connaît la plus mau-
moyens techniques, mécanisation et engrais peu
vaise situation alimentaire ([1] p. 84) et il a été dure-
utilisés [6]
ment touché par les émeutes urbaines de 2008 (hausse
des prix). Chronique, la sous-alimentation touche 1/3 – des investissements insuffisants dans l’agriculture
de la population ([4] p. 88). Par ailleurs, alors que [3]
la situation alimentaire tend à s’améliorer à l’échelle – la concurrence commerciale internationale : agri-
mondiale, elle se dégrade en Afrique [1]. La transition cultures des pays ayant une meilleure productivité
alimentaire (Grand Angle pp. 90-91) n’est pas amorcée et offrant des produits alimentaires meilleur marché
et les céréales demeurent la base du régime alimen- (rôle des subventions), politiques alimentaires natio-
taire (Atlas 18 et [5] p. 91), alors même que la pro- nales qui favorisent les importations bon marché au
duction céréalière régresse en Afrique (20 % depuis les détriment des productions locales ([5] p. 85)
années 1960). Les rythmes de production imposés par – la part des cultures consacrées aux exportations
les conditions climatiques entraînent des problèmes [7]
de soudure des récoltes et les excédents ne sont pas – une structure de petites exploitations ([2] p. 86)
suffisants pour tenir toute l’année. La situation est qui ne favorise pas les économies d’échelle et une
pourtant variable d’un pays à l’autre [5] : elle s’améliore formation souvent insuffisante des agriculteurs
au Burkina Faso, reste fluctuante en Afrique du Sud et
– l’insuffisance des infrastructures pour distribuer,
Côte d’Ivoire, se détériore gravement dans les pays en
conserver et transformer les denrées alimentaires,
situation de crise ou de conflits comme la République
faciliter les échanges entre régions
démocratique du Congo ou le Zimbabwe.
– des aléas climatiques et des sols fragiles qui nui-
sent à la régularité des récoltes
Question 2 : Une Afrique subsaharienne agricole – l’instabilité politique, les crises et les conflits
[4, 7 + L’essentiel en image p. 89, Atlas 15 et 16]
qui entravent l’approvisionnement des populations
■ L’agriculture joue un rôle déterminant dans l’écono- (destruction des récoltes et des infrastructures,
mie africaine : elle occupe la majorité de la population manque de main-d’œuvre, réfugiés…)
active [Atlas 16] et représente une part importante du – la pauvreté de la population qui ne stimule pas
PIB [Atlas 15]. Environ 70 % de la population africaine la demande.
vit de l’activité agricole. L’Afrique présente une struc-
ture agraire duale : avec une agriculture vivrière (auto-
consommation ou vivrier marchand) et une agriculture Question 4 : Vers une agriculture durable ? [2 à 4, 6]
destinée à l’exportation et source de devises ; avec
une masse de petites exploitations familiales (souvent ■ L’agriculture africaine est aujourd’hui une agriculture
moins de 2 ha) et quelques grandes exploitations très en mutation, confrontée à une crise multiforme, qui
performantes (forte capacité d’investissements qui doit prendre en compte plusieurs facteurs : l’effondre-
autorise la mise en valeur de vastes superficies). ment du prix des matières premières agricoles, l’exten-
sion des terres cultivées liée à l’explosion démographi-
que, l’urbanisation croissante, la faiblesse des États.
Question 3 : Une situation complexe
[3, 5 à 7 et [5] p. 85, [2] p. 86] ■ L’exemple du Burkina Faso montre l’intérêt du déve-
■ À l’échelle de l’Afrique, plusieurs raisons peuvent
loppement d’une agriculture locale, plus intensive, sti-
mulée par des projets à petite échelle, qui contribue à
expliquer l’état d’insécurité alimentaire (quantité de
mieux satisfaire les besoins alimentaires.
nourriture disponible et difficulté d’accès à cette nour-
64
66
1. Introduction plein fouet par la hausse brutale des prix des denrées
alimentaires de bases (céréales).
■ L’objectif est de s’appuyer sur la démarche inductive
pour approcher, in situ, les différents attributs d’une ■ La mise en relation de la carte de la sous-alimenta-
notion complexe dont la compréhension est centrale tion dans le monde ([1] p. 84) avec celle de la popula-
pour une bonne maîtrise du sujet d’étude Nourrir les tion agricole [Atlas 16] montre que la sous-alimenta-
hommes. La sécurité alimentaire peut s’appréhender tion chronique sévit essentiellement dans les pays où
selon différents champs conceptuels et elle se décline la part de la population active agricole est importante.
selon des aspects quantitatifs, qualitatifs, sanitaires, On peut bien parler de désordres alimentaires.
commerciaux. Aborder cette question permet de poser
la question des politiques alimentaires, des choix Question 2 : Le Sénégal et la crise alimentaire en 2008
effectués par différents acteurs (dont les États), du [2, 3, 5]
développement durable. ■ L’exemple du Sénégal montre que la question de
la sécurité alimentaire se pose autant en termes de
production et de ressource qu’en termes de commerce
2. Réponses aux questions
international et d’approvisionnement.
Question 1 : La sous-alimentation dans le monde [1 à 3, 5] ■ Jusqu’en 2008, le Sénégal a choisi de privilégier les
importations alimentaires à bon marché pour nourrir sa
■ Les pays dont la part de la population sous-alimen-
population (intégration dans le commerce internatio-
tée est supérieure à 25 % se trouvent en majorité en
nal et situation de dépendance). La hausse brutale des
Afrique subsaharienne, en Asie et en Amérique latine.
prix et le gel des exportations par son principal four-
Il s’agit souvent d’une sous-alimentation chronique.
nisseur limitent ses possibilités d’approvisionnement
Quelques pays sont plus sévèrement touchés : Haïti,
alimentaire. Pour nourrir sa population, il se tourne vers
Nicaragua, Panama, République Démocratique du
une politique de production locale qui vise à réduire la
Congo, Sierra Leone, Liberia, Érythrée, Yémen, Mada-
dépendance et à rechercher l’autosuffisance alimentaire.
gascar, Tadjikistan, Cambodge, Corée du Nord… On
Cela passe par une politique de soutien à l’agriculture
retrouve assez nettement une opposition Nord-Sud en
locale, par des investissements dans les infrastructures
observant la carte.
et le matériel agricole (charrues, motopompes d’irriga-
■ Les émeutes de la faim correspondent à des situations tion…), par une augmentation importante des surfaces
de crise aiguë et de famine. Leur localisation est en cultivées, par le retour à des cultures locales tradition-
grande partie similaire à celle de la sous-alimentation nelles (fonio), par une politique de subventions agrico-
importante : majoritairement en Afrique, en Asie et les. Cette politique permet, dans un premier temps, de
en Amérique centrale. On note cependant en 2008 la doubler la production de céréale. Elle nécessite cepen-
présence d’émeutes dans des pays ordinairement moins dant de faire appel à l’aide internationale.
frappés par le fléau de la sous-alimentation : Argen- ■ Noter qu’en échange de l’aide accordée (prêt sur
tine, Mexique, Maroc, Cameroun, Égypte, Indonésie. La 20 ans), l’Inde a obtenu du Sénégal la mise à disposition
hausse des prix des céréales a pénalisé les pays impor- de 240 000 ha de terres cultivables (land crabbing).
tateurs de céréales (dilemme alimentaire [4] p. 78).
■ La réponse apportée par le Sénégal réside dans une
Les émeutes ont touché les grandes villes, et non plus
modification de la politique alimentaire qui privilégie
seulement les espaces ruraux. La population urbaine
désormais la souveraineté alimentaire sur les importa-
(notamment les classes moyennes) a été frappée de
tions bon marché (dilemme alimentaire [4] p. 78).
68
70
72
3
6 L’enjeu énergétique
Ouverture de chapitre pages 92-93
1. Commentaire du sommaire ■ Le sommet dit « C40 » sur le climat qui s’est clôturé le
21 mai 2009 à Séoul a rassemblé les maires de 80 grandes
L’enjeu énergétique est un des enjeux majeurs du monde
villes du monde, qui se sont engagés à réduire les émis-
actuel : il conditionne à la fois la bonne marche de
sions de gaz à effet de serre et à augmenter leur capacité
l’économie mondiale et le confort de vie des popula-
de lutte contre le réchauffement climatique. Ces villes
tions. La production et la consommation énergétiques
consomment 75 % de l’énergie mondiale, et sont responsa-
mettent aussi en jeu des questions de géopolitique et
bles de l’émission de 80 % des gaz à effet de serre (GES),
de développement durable : accessibilité, émissions de
bien qu’elles occupent seulement 2 % du territoire.
gaz à effet de serre (GES)… La Chine présente un cas
instructif où se croisent toutes ces problématiques. Le ■ La Corée du Sud présente la plus forte densité de popula-
Moyen-Orient comme la Russie ne sont pas à étudier tion d’Asie (486 hab/km2 en 2007). Elle est le 10e consom-
seulement sous l’angle géopolitique pour leur place de mateur mondial d’énergie (énergies fossiles à 83 % ;
fournisseurs incontournables, mais aussi sous l’angle du importations à 97 %) et le 5e importateur de pétrole.
développement durable pour leur manière d’exploiter
l’énergie, de la consommer et d’en utiliser la rente. À ces
questions s’ajoute celle du recours à d’autres énergies Document 2 : Plate-forme pétrolière offshore en mer du Nord,
dans la zone norvégienne, 2008
que les énergies fossiles, dites énergies renouvelables
(EnR) dont il faut envisager les atouts et les limites. ■ Une plate-forme pétrolière offshore est une gigantes-
Quant au Grand Nord, il révèle l’âpre lutte qui s’engage que installation (à comparer à la taille du supertanker)
pour la domination de territoires aux potentialités éner- à la fois industrielle et résidentielle. Chaque implanta-
gétiques alléchantes, à la faveur de la rétractation de la tion représente une prouesse technologique (construc-
banquise... due aux GES. tion, transport, arrimage, fonctionnement). L’exploita-
tion des gisements offshore dans tous les fonds marins
de la planète (de la mer du Nord et de la mer de Chine
2. Analyse des documents aux golfes du Mexique et de Guinée) révèle le poids
■ Trois éléments essentiels de l’enjeu énergétique sont des hydrocarbures, énergie fossile encore incontourna-
pointés ici : la consommation d’énergie accrue par ble (autre plate-forme visible en arrière-plan).
la croissance urbaine et les besoins des pays émer-
gents, le recours persistant aux hydrocarbures par des
Document 3 : Centrale nucléaire de Cruas-Meysse, en Ardèche
moyens de plus en plus sophistiqués et la tentation du (France), 2008
nucléaire pour éviter une dépendance trop forte aux
importations d’énergie. ■ Située le long du Rhône (dont l’eau sert au refroi-
dissement du réacteur), la centrale nucléaire occupe
148 hectares sur les communes de Cruas (dont on
Document 1 : Séoul, la nuit, Corée du Sud, 2008 aperçoit le vieux village et les carrières de ciment)
et de Meysse. Mise en service entre 1984 et 1985, elle
■ Cette photo permet d’observer la concentration
fournit en moyenne 4 à 5 % de la production nationale.
urbaine des besoins en énergie : circulation automo-
En 2008, les 4 réacteurs de la centrale, d’une puissance
bile, enseignes lumineuses, éclairage (rues, bureaux,
unitaire de 900 mégawatts (MW), ont produit 23 mil-
logements), équipements électroménagers, etc. Avec
liards de kWh, soit environ 40 % des besoins annuels de
une population de 11 millions d’habitants intra muros,
la région Rhône-Alpes.
la capitale de la République de Corée est une ville ten-
taculaire, la 3e ville la plus peuplée au monde. Plus de ■ On remarque, près des tours de refroidissement de
3 millions de véhicules y circulent, ce qui entraîne des 155 mètres de haut (panaches de vapeur d’eau), deux
embouteillages quotidiens au-delà de minuit. des trois éoliennes de 3 MW, qui permettent d’alimen-
74
3. Démarche et parcours
possibles
Exemple d’organisation sur la base d’une séquence
de quatre heures (on est libre d’élaborer une
séquence plus courte).
Séance 1 = Partie 1 ⇒ Situation 1 Séance 4 = Partie 4 ⇒ Situation 2 ou Situation 3 ou
Séance 2 = Partie 2 ⇒ Situation 1 ou Situation 2 ou Grand Angle
Situation 3 En dehors de la Situation obligatoire choisie, le Sujet d’étude doit être
traité dans son intégralité en prenant appui sur les autres doubles-pages
Séance 3 = Partie 3 ⇒ Savoir-faire
(voir tableau).
Quand la banquise
Contenu du chapitre
durable en Chine
(EnR), énergies
développment
renouvelables
en Russie, un
enjeu majeur
Moyen-Orient
Grand Angle
Savoir-faire
Situation 1
Situation 3
convoitises
L’or noir du
Situation 2
Énergie et
Ouverture
d’avenir ?
attise les
L’énergie
Énergies
Atlas
Plan de L’essentiel
Lancement + +
c. un monde énergivore + + + + + +
b. flux et dépendance + + + + + +
c. sécurité de l’approvisionnement et risques
+ + + + + +
technologiques
Partie 3 : Des sources d’énergie alternatives ?
a. la variété des EnR +
76
Question 4 : Deux défis majeurs : indépendance charbon et en ayant recours à de coûteuses impor-
et développement durable tations d’hydrocarbures. Elle doit ainsi affronter deux
■ Assurer son indépendance et sa sécurité énergé- contraintes majeures : une forte dépendance vis-à-vis
tiques en exploitant davantage ses ressources natio- de ses fournisseurs et une dégradation de l’environ-
nales et en diversifiant à la fois ses ressources et ses nement incompatible avec le développement durable,
fournisseurs (ouverture vers l’Amérique latine, l’Iran, notamment à cause de ses émissions de CO2.
le Soudan...) ;
■ Opter pour un développement durable en réduisant 3. Démarche proposée
sa consommation (réduction de l’intensité énergétique :
pour produire 1 dollar de valeur ajoutée, on consomme 1. Constat : besoins et consommation en hausse.
3 fois plus d’énergie en Chine que la moyenne mon-
diale) ; en développant les EnR (hydroélectricité, pro- 2. Quelles ressources ? Quelles contraintes ? Des
duction de charbon propre). richesses mais des déséquilibres (territoriaux, envi-
ronnementaux...)
3. Comment faire face ? Diversification des fournis-
2. Réponse à la problématique seurs, essor des EnR et progrès technologiques
pages 96-97
1. Réponses aux questions lieu à des guerres longues ou larvées, dont la consé-
quence est souvent de compromettre... l’accessibilité
Question 1 : Une région au cœur des exportations de pétrole
de cette ressource ! [4].
[1 et 2, Atlas 20]
■ Pour ce qui est des principaux pays exportateurs,
■ Principales régions d’importation : les trois pôles de
mis à part la Russie, le Mexique et le Kazakhstan, ils
la Triade (Amérique du Nord dont États-Unis et Canada,
appartiennent tous à l’OPEP : parmi les 11 États mem-
Europe occidentale et Japon) et les pays émergents
bres cités, on compte 6 États du Moyen-Orient, qui
d’Asie (Chine, Corée du Sud, Taiwan et Singapour sur-
en constituent donc la majorité et dont le poids dans
tout, Inde aussi), c’est-à-dire des pays déjà, ou de plus
les décisions (à propos de la fixation des quotas de
en plus, industrialisés et urbanisés.
production ou des prix) est donc considérable. Les
■ Tout en étant des régions productrices de pétrole pays exportateurs sont donc largement tributaires de
(pays classés par ordre décroissant du solde énergéti- l’intervention ou de la situation des pays du Moyen-
que [2]), l’Amérique du Nord et l’Europe sont les plus Orient : il en va des recettes (ou rente pétrolière) et du
déficitaires et, par conséquent, contraintes à importer budget de ces États [6], donc de leur croissance et de
du pétrole ; il en va de même de la Chine. leur développement.
■ Principales régions d’exportation : le Moyen-Orient, ■ La Une de Courrier International [5] suggère quel-
très loin devant l’Afrique (Algérie, Tchad, Nigeria, ques-unes des conséquences à venir de cette volatilité
Angola, Gabon) et l’Amérique centrale et du Sud (Mexi- des prix du pétrole, surtout quand ils sont à la hausse
que et Venezuela). (« quand le baril de brut vaudra 200 dollars ») comme
■ Le Moyen-Orient compte 6 producteurs majeurs : Ara-
pendant l’été 2008 en France, avec environ 1,5 euro
bie saoudite, Iran, Émirats Arabes Unis, Irak, Koweït, le litre de SP 95 : « moins de voyages » (trop chers),
Qatar. « plus d’inflation » (hausse des prix à la consomma-
tion comme en 1973), « plus d’inégalités » (entre pays
D’autre part, c’est au Moyen-Orient que se trouvent, et riches et pays pauvres), « plus de conflits » (rivalités
de loin, les plus grosses réserves mondiales connues de dans l’approvisionnement).
pétrole [Atlas 20]. C’est donc, actuellement et poten-
tiellement, une région d’exportation majeure. Mais la corde du pendu, fabriquée avec le tuyau de la
pompe à essence transformée en nœud coulant, sym-
bolise aussi plus largement la dépendance « fatale » de
Question 2 : Un producteur incontournable [2 3, 4 et 6] nos sociétés modernes à cette source d’énergie.
■ Les pays importateurs sont donc dépendants du
78
pages 98-99
(milieu répulsif – glace, forêt –, investissements diversifier leurs sources d’approvisionnement quand on
élevés, technologie sophistiquée…) au-delà du cer- constate le taux de dépendance de certains États :
cle polaire (Timan Pechora), en Sibérie orientale ou – totale ou presque pour les États baltes, la Fin-
à Sakhaline (voir aussi pages 106-107) ; lande et la Slovaquie ;
– exportations par transport maritime limitées par la – aux trois-quarts ou presque pour la Grèce, la
présence de mers entièrement ou à moitié fermées République tchèque et la Hongrie ;
(mer Caspienne, mer Noire et mer Baltique) ou prises – de plus de la moitié pour l’Autriche et la Pologne ;
par les glaces (de la mer de Kara à la mer d’Okhotsk) ; – d’un tiers pour l’Allemagne ;
– tensions géopolitiques (délimitation des ZEE en – d’un bon quart pour la France (qui importe son
mer Caspienne). gaz d’Algérie).
80
et puissance politique. En effet, sa production éner- mettent d’observer la densité et la complexité des
gétique place la Russie en tête des producteurs et des réseaux d’oléoducs et de gazoducs. La carte 22 com-
exportateurs mondiaux d’hydrocarbures, alors que ses plète la carte 3 et ouvre vers l’Asie orientale ; elle per-
ressources sont loin d’être toutes exploitées. Mais le met de préciser les aspects géopolitiques, notamment
bilan énergétique est mitigé à cause de points noirs à travers les routes de l’énergie.
comme une consommation et des coûts d’exploitation
■ Document 4 : La carte 1 permet de localiser ce pay-
élevés, un environnement dégradé, une population qui
sage en Sibérie occidentale. Le gisement de Tioumen
ne profite pas de la rente énergétique. Au regard du
est situé en pleine taïga ; les vastes taches sombres
développement durable, la gestion de l’énergie en Rus-
des forêts de conifères contrastent avec les champs
sie ne semble ni viable (économie/environnement),
de neige et donnent une idée des « conditions clima-
ni vivable (environnement/société), ni équitable
tiques ». Ici les installations industrielles sont dissé-
(société/économie).
minées dans la nature (plusieurs autres sites, réser-
voirs de pétrole à droite). Moins facile à transporter
3. Démarche proposée et à stocker que le pétrole, car il est moins dense, le
gaz doit pour ce faire être refroidi dans des usines de
1. Des hydrocarbures facteurs de puissance : produc- liquéfaction afin de perdre du volume, puis regazéifié,
tion, exportations, contexte géopolitique [2, 5 et 6, ce qui est coûteux. Cela explique aussi que les pays
Atlas 20 et 22 et rabat A] consommateurs ne se constituent pas de réserves de
gaz suffisantes.
2. Des ressources difficiles à mettre en valeur : dis-
tances, climat, coûts... [1, 3, 4 et 6]
3. Une gestion énergétique peu (compatible avec 5. Pistes
le développement) durable : est-elle viable ? vivable ? P. Marchand, Atlas géopolitique de la Russie, Éditions
équitable ? [3 et 7, Atlas 19 et 21] Autrement 2007
Questions 3 et 4 : D’une EnR à l’autre : atouts et limites * Le cas de l’énergie nucléaire [2] :
des EnR [1 à 5] ■ Cette énergie est souvent présentée comme un recours
■ Atouts communs : Les EnR sont dites « propres » [2], pour assurer l’indépendance énergétique des États et
car elles ne génèrent pas de rejets polluants (pas de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES).
CO2 par exemple). Elles sont en principe inépuisables Pourtant, elle n’est :
puisque dues à des flux ou des cycles (mouvement du
– renouvelable, qu’en partie : le minerai (dont les stocks
vent, cycle de l’eau…) contrairement aux énergies fos-
sont eux aussi « finis ») utilisé est l’uranium (souvent
siles dont il existe un stock « fini », donc épuisable.
enrichi) qui doit être retraité (uranium, plutonium) afin
■ Autres limites : Les EnR « restent aujourd’hui les d’être réutilisé et donc devenir « durable » ;
plus chères » [2]. La production de certaines d’entre
– pas tout à fait « propre » : elle n’émet pas de GES
elles coûte cher et contribue même aux émissions de
mais produit des déchets radioactifs qu’on est obligé
CO2 : c’est le cas de l’hydrogène, par exemple.
de conditionner avant de pouvoir les entreposer dans
■ De plus, la part des EnR dans la production d’énergie des conditions très strictes (confinement ou stockage
est encore faible [2 page 102] : moins de 14 % de la géologique) afin de préserver la sûreté nucléaire ;
production d’énergie primaire dont 11 % due au bois.
82
2. Réponses aux questions De très nombreux acteurs, d’horizons très variés, s’in-
Question 1 : Le Grand Nord, hostile mais prometteur
téressent au Grand Nord :
[1 à 4, Rabat B] – les États riverains (États-Unis, Canada, Danemark/
Groenland, Norvège, Russie) ou situés à proximité
Le Grand Nord, comprend tous les territoires (terres-
(Islande, Suède) ;
tres et marins) situés entre le cercle polaire arctique et
le pôle Nord (voir début de la réponse 2). – les compagnies pétrolières (et leur nation) :
ExxonMobil (É-U), SODECO (Japon), ONGC Videsh
Handicaps : Ltd. (Inde), Rosneft-Astra et Gazprom (Russie),
– milieu hostile et répulsif : « sous la banquise », Total (France) ; « porte-parole du gazier russe »
« immensités gelées », « environnement subarctique – des gouvernements, des organisations internatio-
difficile » nales : gouvernement russe (« Moscou »), ONU ou
– implantation et circulation difficiles, nécessitant « communauté internationale », OPEP, Union euro-
des engins à la technologie sophistiquée : « plates- péenne
formes adaptées à la banquise », « pétroliers assis- – des agences ou bureaux d’études (économiques,
tés de brise-glaces » [voir 1, 2 et 6] scientifiques) : agence gouvernementale américaine
– statut juridique de l’Arctique : « eaux internatio- Geological Survey ; Arctique Climate Assessment
nales, « patrimoine commun de l’humanité » (ACIA)
Atouts : Les acteurs sont donc liés au monde politique ou éco-
– ressources importantes d’hydrocarbures : « champs nomique ou scientifique.
de gaz et/ou de pétrole offshore », « réserves extrac-
tibles estimées à 1 milliard de barils de pétrole et
Question 3 : Une zone très disputée [3 à 7]
490 milliards de m3 de gaz naturel », « trois plates-
formes », « complexe énergétique » On parle de « guerre froide » en référence à la fois à
– richesses potentielles : « 25 % des réserves mon- l’histoire et au climat.
diales d’hydrocarbures au nord du cercle polaire », L’expression « guerre froide » évoque un conflit sans
« nouvel eldorado », « gisements de pétrole et de affrontement direct à dominante idéologique qui a
minerais (diamant, or, argent, plomb, cuivre, zinc) », opposé l’URSS au monde occidental de 1947 à 1991.
« plus de 10 milliards de tonnes d’hydrocarbures, Aujourd’hui il s’agit d’une concurrence acharnée à
l’équivalent des réserves du golfe Persique »
86
3
7 Le développement inégal
Ouverture de chapitre pages 108-109
1. Commentaire du sommaire
somm
m L’observation du cliché ne permet pas réellement de dis-
tinguer la nature de l’occupation humaine à Gaza et en
■ L’inégalité du processus de développement est un
Egypte ; on devine néanmoins des espaces urbanisés vers
thème majeur de ce programme de géographie. Dans ce
le Nord de Gaza (taches bleues) et des espaces agricoles
chapitre, l’accent est mis sur l’articulation des échelles
constitués d’une multitude de petites parcelles irrégu-
afin de mieux comprendre comment les dynamiques de
lières dont la couleur sableuse révèle l’aridité du milieu
développement produisent des disparités socio-spatiales.
naturel, surtout en Égypte. Le contraste avec l’organisa-
L’étude des territoires, centrée sur l’observation carto-
tion de l’espace en Israël est saisissant : territoire totale-
graphique, révèle les inégalités socio-spatiales dans
ment mis en valeur, occupation agricole intensive avec de
l’Union européenne, les nouvelles ségrégations socia-
grandes parcelles de cultures irriguées (reconnaissables à
les en Afrique du Sud ; quant au choix d’Istanbul, il
leur forme circulaire et à leur quadrillage serré).
nous permet de découvrir la complexité du développe-
ment urbain d’une mégapole, entre Orient et Occident.
Le savoir-faire met l’accent sur la distinction entre Document 2 : Paraisopolis, Sao Paulo
deux notions incontournables : croissance et déve-
loppement. Le chapitre se clôt par une réflexion sur ■ Un mur de clôture sépare une résidence à l’architec-
les gated communities, une forme urbaine en pleine ture audacieuse, offrant une piscine privative sur la
expansion qui fragmente les territoires, des Nord terrasse de chaque appartement, et la favela de Parai-
comme des Sud. sopolis qui regroupe près de 70 000 habitants. Si les
maisons de ce bidonville sont montées en briques, les
toitures sont essentiellement constituées de tôle ondu-
2. Analyse des documents lée. On distingue également la chaussée non asphal-
tée. Cette image met donc face à face deux mondes :
■ Ces trois photographies permettent d’insister d’em-
celui de la misère, de la promiscuité et de l’insalubrité
blée sur l’intérêt de l’approche mutiscalaire, essen- et celui de la richesse et de la sécurité.
tielle dans ce sujet d’étude, à travers trois échelles
différentes : locale (un quartier d’une ville du Brésil),
nationale - ou internationale - (Égypte, Israël et Gaza), Document 3 : Le monde, la nuit
mondiale (le Monde, la nuit). ■Cette image recomposée (il ne fait pas nuit partout au
même moment et la terre est ronde) permet de mettre
Document 1 : Des frontières visibles (Égypte, Israël, Gaza)
en évidence l’inégal développement dans le monde au
■ La photographie aérienne permet de distinguer les moyen de l’éclairage diffusé par les espaces urbanisés.
trois territoires : à l’Ouest l’Egypte, au Nord la bande On peut amener les élèves à localiser puis à nommer :
de Gaza et au Sud-Est Israël. – les principales aires géographiques : Amérique du
Nord, Europe, Moyen-Orient, Inde, Chine, Japon…
Mer
Méditérrannée
– les grandes agglomérations : Rio de Janeiro, Buenos
Bande
Aires, Johannesburg, Le Cap…
de GAZA
L’observation permet de mettre aussi en évidence :
– la littoralisation importante des hommes et des acti-
vités,
ISRAEL
– une opposition Nord / Sud très marquée
EGYPTE – des zones d’ombre marquant la ruralité, les espaces à
fortes contraintes (zones désertiques chaudes ou froi-
des, forêts tropicales…)
88
barrios cerrados...
Des inégalités à
développement
territoriales en
agglomération
Afrique du Sud
Istanbul, une
communities,
Territoires et
Grand Angle
Savoir-faire
fragmentée
Situation 1
Situation 3
Situation2
Ouverture
en Europe
Fractures
Gated
Atlas
Plan de L’essentiel
Lancement + +
Partie 1 – La mesure du développement inégaL
a) croissance et développement + + +
b) indicateurs pertinents + + +
c) conditions de vie + + + + + +
Partie 2 – Des Nord et des Sud
a) fracture Nord/Sud + + + + + +
b) Nord hétérogène + + + +
c) diversité des Sud + + + + +
Partie 3 – Au Nord comme au Sud : des inégalités à toutes les échelles
a) nationale + + + + +
b) régionale + + + + +
c) locale + + + + +
Partie 4 – Comment réduire ces fractures ?
a) aides au développement + +
b) stratégies de développement + + +
c) accès aux droits fondamentaux + +
1. Réponses aux questions – Croissance très forte (au moins 4 fois la moyenne
européenne) : Lettonie, Estonie, Lituanie
Question 1 : Les disparités socio-spatiales en Europe [1, 3]
– Croissance forte (au moins 3 fois la moyenne
■ Ces deux cartes permettent de relever des disparités
européenne) : Slovaquie, Bulgarie
socio-spatiales fortes entre et dans les territoires euro-
– Croissance soutenue (environ le double de la
péens. Elles sont observables à plusieurs échelles :
moyenne européenne) : Hongrie, Roumanie, Slové-
– à petite échelle (entre États) : le centre historique nie, Pologne
de l’Europe (France, Allemagne, Benelux…) plus
actif [1] et plus riche [2] s’oppose à des périphéries Ces documents montrent les efforts consentis par ces
multiples, en particulier celles composées des pays pays pour rattraper leur retard économique.
d’Europe centrale et orientale (Pologne, Slovaquie,
Hongrie, Roumanie…) Question 3 : Les atouts de l’Est [2]
– à moyenne échelle (régions) : des inégalités [1]
comme par exemple : Atouts Faiblesses
• l’exposition au chômage plus forte au Sud, Sud- – main-d’œuvre – économie tournée
Ouest, Nord et Est de la France bon marché et peu vers les exportations :
• l’opposition entre Nord et Sud de l’Italie revendicative accroissement de la
– croissance économique dépendance économique
• l’inégal développement entre Ouest et Est de l’Al-
forte – marché intérieur faible
lemagne
– spécialisation dans la
construction automobile
(savoir-faire) ; présence
Question 2 : La croissance de l’Est de l’Europe [4, 5]
des plus grandes marques
■ La photographie de Varsovie met en évidence le dyna- automobiles : PSA,
misme urbain qui touche la capitale. Des gratte-ciel Volkswagen, Skoda
(Hôtel Intercontinental, Warsaw Financial Center) font
face au Palais de la culture et de la science (PKiN),
le long de l’avenue Emilii Plater. Ce dernier, « don du => En Roumanie, plusieurs milliers de salariés de DACIA,
peuple soviétique à la nation polonaise », a été achevé filiale de Renault qui fabrique la Logan, ont fait grève
en 1955. C’est aujourd’hui le sixième plus haut gratte– en 2008 pour réclamer 65 % d’augmentation de salaire
ciel européen. Un site internet lui est totalement dédié : (salaire moyen = 288 euros). Par ailleurs, la crise
http://www.pkin.pl actuelle conduit de nombreuses entreprises à rapatrier
sur leur territoire national leurs unités délocalisées.
Au premier plan, 5 grues marquent l’immense chantier
du Zlote Tarasy (les « terrasses d’or »), ensemble archi-
tectural de 225 000 m2 composé aujourd’hui d’une tour Question 4 : L’UE et le développement de ses territoires [6 et
de bureaux de plus de 100 mètres de haut, de deux com- atlas 25]
plexes de bureaux de 12 étages chacun, de huit salles de
cinéma, d’un parking de quatre niveaux et d’une galerie
■ Photographie : Un panneau indique clairement le pro-
commerciale de 250 boutiques. Le dôme de verre de ce jet de réhabilitation de la route européenne E85 pour
temple de la consommation couvre 10 500 m2. L’inaugu- un montant global de près de 13 millions d’euros. Cette
ration a eu lieu le 7 février 2007. image illustre l’action de l’Union européenne en matière
d’aide au développement des infrastructures routières
■ Le graphique montre le dynamisme économique dont
dans les anciens pays de l’Est, ici en Bulgarie.
font preuve un grand nombre de pays dans l’Est de
l’Europe :
■Carte des ensembles géopolitiques : Les anciens pays
de l’Est sont regroupés en deux sous-ensembles, les
90
3. Démarche proposée
1. Une Europe à plusieurs vitesses ? Un centre
et ses périphéries / critères du développement inégal
[1, 3, Atlas 25]
2. Quels sont les atouts de l’Est européen ? [2, 4
et 5]
3. Comment réduire les inégalités socio-spatia-
les ? Rôle de l’Union Européenne ; place des PECO en
Europe : marge ou avenir ? [Tous documents]
1. Réponse aux questions : La ville reflète une forte forte ségrégation socio-
spatiale : « les mélanges raciaux sont extrêmement
Question 1 : Les provinces
mineurs », « la ville se barricade » [7].
« blanches » [1, 4, 5]
92
94
Docs.
ment avec les différents paramètres de mesure du Croissance Développement
développement et porter un regard distancié par
rapport aux chiffres en général ;
1 Pauvreté par
– distinguer les indicateurs qui relèvent du quan- département
titatif (production de la richesse nationale) et du Inégalités de revenus
qualitatif (niveau et qualité de vie). par région
2
PIB ppa
2. Réponses aux questions
Question 1 : Identifier les documents 3 Indice de Gini
[2 à 6] IDH
4 Répartition des
Territoires Échelles Données
Docs.
richesses (% du PIB
étudiés géogra- représentées ppa mondial)
phiques
5 PIB/habitant
France Départe- Pauvreté en % IDH
Part du PIB mondial
2 mentale Inégalités de
Régionale revenus
Union Régionale PIB en euro et en Question 3 : Mettre en relation les documents : l’exemple de la
3 européenne européenne ppa France [2, 3, 4]
États Mondiale Indice de Gini ■ L’ensemble est composé de quatre cartes à trois
4 du monde IDH échelles différentes :
Grandes Mondiale % du PIB ppa – nationale (grande échelle) : données représentées
5 régions mondial par département et par région
du monde – européenne (échelle moyenne)
Chine, Inde Nationale Population – mondiale (petite échelle)
Brésil, PIB/habitant ■ La comparaison des deux cartes de la France permet
Mexique Part du PIB mondial de confirmer des inégalités fortes entre départements
Afrique IDH d’une part, entre régions d’autre part :
du Sud Nombre de FTN
6 – la forte pauvreté touche en particulier le pour-
Dépenses militaires
tour méditerranéen, quelques départements au
Part (en %) dans la
Sud-Ouest (Dordogne, Lot-et-Garonne, Tarn-et-
recherche mondiale
et les exportations Garonne), au centre (Corrèze) et les départements
de marchandises situés au Nord.
96
98
1. Mexicali et Calexico
■ L’occupation est dense et la population visible est
très jeune (sans doute non scolarisée et dans un état
■ Photographie prise à la hauteur de la frontière États-
sanitaire précaire).
Unis-Mexique. L’objectif est orienté vers l’Ouest. De ce ■ L’image illustre l’immense écart existant, au sein
fait le Mexique est situé à gauche (au Sud) et les États- même d’une ville du Sud, entre les classes sociales très
Unis à droite (au Nord). Les deux États sont séparés au défavorisées et celles qui ont réussi économiquement.
premier plan par un canal d’irrigation.
Le cliché de cette frontière montre donc Mexicali (à
gauche) et la Californie américaine (à droite), avec la
ville de Calexico dans le lointain.
Gated communities,
barrios cerrados… pages 122-123
La question des résidences fermées illustre une forme • Les classes sociales
contemporaine de cloisonnement des villes. Observé – très aisées : « ville tranquille et cossue », à l’abri des
d’abord aux Etats-Unis, ce phénomène de fragmen- « indésirables », « très huppées », « ghettos dorés »
tation du territoire urbain est ancien mais connaît, – depuis peu, les classes moyennes et moyennes supé-
aujourd’hui, et dans le monde entier, une croissance et rieures.
une diffusion exponentielles. Réservée d’abord à une
élite, cette forme d’habitat urbain (de la taille d’une • Les motivations
résidence à celle d’une ville) est de plus en plus acces-
– environnement soigné et protégé
sible aux classes moyennes. Ce communautarisme, par-
fois confessionnel, soutenu par des valeurs sécuritai- – désir de se retrouver « entre soi » (même niveau de
res, présente-t-il une nouvelle forme de ghettoïsation vie, même loisirs)
de la ville ?
– qualité des équipements (club house, tennis, par-
cours de golf)
2. Réponses aux questions – tranquillité et sécurité, enfermement volontaire
(barrières, surveillance)
Question 1 : Les catégories de gated communities [1, 6]
100
La croissance des résidences fermées touche les États- • la présence de portes (plus de trente pour une dizaine
Unis, l’Amérique latine (barrios cerrados), l’Asie, l’Afri- de lotissements !)
que et l’Europe, c’est-à-dire des pays du Sud et des • la voirie à accès contrôlé et réservé.
pays du Nord, quel que soit le régime politique (Etats-
Unis, Chine).
– croissance qui s’accompagne d’une diversification des Pour aller plus loin…
formes urbaines des gated communities [1 page 122 du
livre de l’élève]. La diffusion spatiale des résidences fermées en France
en 2002
• Limites
– On peut prendre appui sur la caricature de Chris Lane Aires ou Nombre de Pourcentage
unités résidences des résidences
[5] qui met en évidence deux idées essentielles : la
urbaines fermées fermées sur
ghettoïsation (enclos) et l’esprit sécuritaire (crainte d’implantation l’ensemble des
du danger représenté par le loup). constructions
– Cette nouvelle forme urbaine interroge quant à la Paris 41 7
dérive communautariste (confessionnelle…) car elle Toulouse 36 46
véhicule des valeurs contraires aux principes mêmes de
Côte d’azur 14 16
notre société (républicaine). Elle est en contradiction
totale avec la mixité sociale puisqu’elle « ghettoïse » Dijon 12 36
les classes sociales. Montpellier 10 23
Marseille/Aix- 8 19
en-Provence
Un autre regard Lyon 7 6
sur les documents
Bordeaux 6 19
Les documents iconographiques de la double page évo-
quent l’enfermement communautaire comme étant un
aspect essentiel de cet aménagement urbain. On peut En 2002, 18 régions métropolitaines sur 22, et le tiers
suggérer aux élèves de relever les différentes représen- des aires ou unités urbaines, sont concernées par la
tations de la fermeture : construction de résidences fermées.
– Dans le document 2, c’est le panneau sur la grille Le tableau ci-dessus montre que cette nouvelle forme
d’entrée de la résidence (indiquant la « Neighborhood d’habitat est implantée majoritairement dans le Sud de
Watch Community » et reprenant les couleurs rouge et la France. Toulouse a la plus forte proportion de rési-
blanc des panneaux d’interdiction), qui a pour fonc- dences fermées par rapport à la construction locale.
tion de dissuader tout étranger (pictogramme de l’ac- L’explication tient en partie au fait que le promoteur
cès interdit aux voleurs). La présence de personnes immobilier qui a lancé ce type de programme en France
armées derrière la grille complète l’idée sécuritaire. est situé dans cette agglomération (entreprise Monné-
Decroix).
3
8 Les sociétés face aux risques
p
102
de la pauvreté
Le paludisme,
hauts risques
naturels dans
poubelles du
Contenu du chapitre
Le couloir de
Pays du Sud,
la chimie, au
une maladie
Grand Angle
Savoir-faire
sud de Lyon
Situation 1
Situation 3
Les risques
Situation 2
un delta à
Ouverture
l’île de La
Réunion
Nord ?
Atlas
Plan de L’essentiel
Lancement + +
Partie 1 : Du risque à la catastrophe
a. des populations vulnérables + + + + + +
b. la perception par les hommes + +
c. des risques à toutes les échelles + + + + + +
Partie 2 : La diversité des risques
a. les risques naturels + + + + +
b. les risques technologiques + + + +
c. les risques sanitaires + + +
Partie 3 : Des sociétés inégales face aux risques
a. la gestion des risques + + + + + + +
b. les risques au Nord + + + +
c. les risques au Sud + + + +
Partie 4 : Nouveaux risques : un danger mondial ?
a. la responsabilité humaine + + + + + +
b. le principe de précaution + + + + + + +
c. réchauffement global et développement durable + + + + + + +
3. Démarche proposée
pages 128-129
pages 130-131
Question 1 : Les contraintes naturelles [1, 4, 6, 7 et atlas 27] ■ LES MOYENS mis en œuvre sont des aménagements
hydrauliques :
■ Les habitants du Bangladesh vivent dans un « plat
pays drainé par 230 rivières » et situé au ras de l’eau – construction de 9 143 km de digues le long des
[1, 3 et 7] ; ils sont soumis à des contraintes naturelles rivières, depuis 1988 [3]
fortes qui aggravent leur vulnérabilité : – digues en amont et en aval, digues en projet, au
– la mousson [4] centre et au nord du pays [7]
– les cyclones [7] – deux ouvrages de dérivation, en amont du Gange
et du Brahmapoutre [7]
– les tsunamis [atlas 27]
– de nombreuses stations de pompage, au centre et
Les territoires soumis à de fréquentes inondations sont au nord-est du pays [7].
très peuplés (densité souvent supérieure à 1 000 habi-
tants /km2) [6].
■ LES LIMITES de ces aménagements entraînent leur
remise en cause :
– l’eau retenue par les digues remonte plus en
Question 2 : Les conséquences des risques [1, 2 et 5] amont
– les inondations sont plus fortes
Conséquences Conséquences
humaines économiques – l’eau s’écoule avec plus de difficulté (« cloaques
insalubres ») [3].
– Nombreux sans – Pertes
abri : destruction des d’infrastructures :
habitations routes, ponts, écoles,
hôpitaux… (13,7 % du
2. Réponse à la problématique
– Nombreuses
victimes : 30 millions PIB) ■ Situé dans le delta formé par la confluence du Gange
de personnes touchées – Mise en place d’une et du Brahmapoutre, le Bangladesh est drainé par
(plus de 20 % de la aide alimentaire 230 rivières. La plus grande partie du territoire est
population), 800 morts située à une dizaine de mètres au-dessus du niveau
– Maladies hydriques : de la mer.
diarrhée, dysenterie…
■ Peuplé de 140 millions d’habitants, avec des den-
– Déficit alimentaire
sités dépassant souvent 1 000 habitants/km2, ce
=> coût humain et financier important pour le pays
pays en développement est soumis à des contraintes
climatiques (mousson, cyclones) qui engendrent de
Question 3 : Les responsabilités humaines
véritables catastrophes humaines et dont le coût éco-
[3, 6 et Atlas rabat B]
nomique est colossal. Des aménagements hydrauli-
ques très importants ont permis de limiter les risques
■les fortes concentrations de population sont situées mais le réchauffement climatique qui conduit, entre
dans les zones soumises aux aléas climatiques. autre, à une élévation du niveau de la mer, place ce
■ le réchauffement climatique (imputé aux activités pays dans une situation particulièrement périlleuse.
anthropiques) accroît la vulnérabilité des habitants Les rapports les plus alarmants présentent les habi-
(prévision d’une montée des eaux de 50 cm). tants du Bangladesh comme les futurs premiers réfu-
giés climatiques.
■ en revanche, contrairement aux idées admises jus-
que-là, la déforestation de l’Himalaya n’explique pas ■ La mousson caractérise un système de vents saison-
complètement les inondations en aval, selon le PNUD. niers dans les régions tropicales. La terre s’échauffe et
se rafraîchit plus rapidement que la mer. Au printemps,
108
■ Ce dossier permet d’établir des relations entre les ■ Les faits relatés portent sur le transfert des déchets
sujets d’étude (la question du transfert des déchets dangereux des pays du Nord vers les pays du Sud, et sur
permet d’enrichir la question du développement iné- leurs conséquences. Le titre de la double-page problé-
gal car elle s’inscrit dans les relations Nord/Sud) ; matise ce constat qui met en exergue la subordination
avec le thème général du programme (le traitement des pays en développement, explicitement considérés
des déchets s’inscrit pleinement dans la problémati- comme les dépotoirs des pays riches (« poubelles »).
que du développement durable des sociétés). Éviter ■ Les ensembles géographiques concernés :
le transfert des déchets du Nord vers le Sud implique
forcément leur diminution et leur recyclage par ceux Au Nord : pays industrialisés [3] dont la France [1 et 6],
qui les produisent. Il permet aussi d’aborder une situa- pays du Golfe, Europe, Australie, Amérique du Nord, Corée
tion géographique complexe : l’étude des acteurs, de du Sud et Japon.
leurs motivations et des moyens mis en œuvre s’avère Au Sud : Inde, Pakistan, Bangladesh, Vietnam, Chine
incontournable. La condamnation du transfert Nord/ et Hong Kong, Taïwan, Singapour Indonésie, Philip-
Sud des déchets conduit à des solutions radicales mais pines.
qui ne vont pas de soi parce que le recyclage rapporte
de l’argent, que des États corrompus peuvent encoura-
ger ce commerce…
Acteurs
Échelles
Encourageant ce commerce Souhaitant le limiter
Locale – (indirectement) la population pauvre qui survit
grâce au maigre salaire versé (2 euros par jour) ou ///
à la location de matériel (ouvriers, agriculteurs)
[1, 4]
– les 12 000 personnes qui en vivent à Alang [1]
Nationale / – les pays recycleurs Greenpeace France
Régionale – les ports et les sites de démantèlement [1 à 5] (campagne Toxiques mettant
en cause les gouvernements du
Nord) [3]
Mondiale les pays du Nord qui masquent la réalité en – le Programme des Nations Unies
évoquant un « recyclage » ou qui fuient des coûts pour l’environnement (PNUE)
de gestion trop élevés [3] – les 103 pays des Nations Unies
qui ont ratifié la Convention
internationale de Bâle
[3 et Atlas 29]
110
Ce document constitue la synthèse des connaissances Document 5 : Les sites classés Seveso en France
à posséder pour distinguer un « événement » d’ori-
Cette carte montre la forte corrélation entre la pré-
gine naturelle ou anthropique et sa perception par les
sence des sites Seveso et la concentration de popu-
sociétés qui lui donnent alors son statut de risque,
lation.
voire de catastrophe.
Cette corrélation est remarquable en particulier dans
Il regroupe par ailleurs quatre notions majeures : aléa,
les territoires suivants : Région parisienne, vallée de
enjeu, vulnérabilité, risque. La « valeur » de chacun
la Seine, Picardie, Nord, Alsace, vallée du Rhône (de
dépend du cas étudié (type de risque, niveau de déve-
l’amont à l’aval)…
loppement du pays…).
– Le paludisme est une maladie pouvant être mor- Les principales régions du monde touchées sont :
telle. Il est dû à des parasites transmis par les piqû-
– l’Amérique centrale et la moitié nord de l’Améri-
res de moustiques infectés.
que du Sud
– Un enfant en meurt toutes les trente secondes.
– l’Afrique subsaharienne (sauf Afrique du Sud,
– Il y a eu 247 millions de cas en 2006, à l’origine Namibie et Botswana)
de près d’un million de décès, pour la plupart des
– le Sud de la péninsule arabique (Yémen, Oman)
enfants africains.
– Turquie et Iran
– Le paludisme est une maladie évitable dont on
guérit. – la péninsule indienne
– Environ la moitié de la population mondiale est – les littoraux de l’Asie orientale.
exposée au risque de paludisme, en particulier dans
les pays à faibles revenus. Question 3 : Le paludisme, une épidémie ? [3 et 5]
– Les voyageurs venant de régions exemptes de palu- Une épidémie désigne l’augmentation rapide de l’inci-
disme et se rendant dans des zones «sensibles» sont dence d’une pathologie en un lieu donné sur un moment
particulièrement vulnérables. donné, sans forcément comporter une notion de conta-
– Le paludisme a des répercussions économiques et giosité.Une endémie, qui est la présence habituelle
peut entraîner une baisse du taux de croissance allant d’une maladie dans une zone géographique (prévalence
jusqu’à 1,3 % dans les pays fortement affectés. positive, incidence stable) peut se développer en épidé-
mie si les conditions environnementales le permettent.
On parle d’épidémie au regard du nombre d’humains
Question 1 : les facteurs de développement du paludisme [1,5]
touchés : 40 % de la population mondiale, 500 millions
Le paludisme est favorisé par des conditions sanitaires de personnes gravement atteintes. En 2003, les agen-
déplorables : eau stagnante, habitat délabré (bidon- ces des Nations-Unies estimaient que 3 000 enfants
ville), manque d’hygiène. succombaient par jour.
114
pages 142-143
116
Initiateurs Les élus du CAVL (sous le patronage de) Les élus du CAVL (sigle présent 5 fois sur
l’UNSS972 (Union nationale du sport l’affiche)
scolaire – Section Martinique) Avec le soutien de :
La MDL (maison des lycéens) – l’institution scolaire : présence de l’adresse
Avec le soutien de : du site Internet de l’académie
– l’académie (logo en haut à gauche)
– sponsors connus : Orange, Crédit agricole,
Conseil régional de Martinique, Kiwanis Club
Schœlcher (*)
Public ciblé Les élèves des lycées de Martinique Tous les élèves concernés par leur orientation
Actions Des compétitions sportives en équipes Des conseils pour aider les élèves à « choisir
proposées (football, handball et basket) leur voie »
pages 144-145
118
pages 146-147
1. Réponses aux questions devoirs de chacun » [3]. Il est intéressant de noter que
la notion de droits y a fait son apparition. Ce règle-
Question 1 : Les principaux devoirs des élèves
ment intérieur « s’impose à tous élèves, personnels
■ Jusque dans les années 1960, les élèves ont princi- et parents d’élève » [4]. D’après le Bulletin officiel de
palement des devoirs à l’école et au lycée. La carica- l’Éducation nationale spécial n° 8 du 13 juillet 2000,
ture de Daumier souligne la discipline et l’obéissance « le règlement intérieur permet la régulation de la vie
des écoliers qui se traduisent par « un profond senti- de l’établissement et des rapports entre ses différents
ment de respect pour [le] maître » et « un ordre par- acteurs. Chacun des membres doit être convaincu à la
fait dans [l’] établissement » [1]. En 1845 et 1846, la fois de l’intangibilité de ses dispositions et de la néces-
célèbre revue Le Charivari publie une série de dessins sité d’adhérer à des règles préalablement définies de
de Daumier, intitulée « Professeurs et moutards », alors manière collective. Ainsi que cela ressort de l’article 3
que la question des rapports entre enseignement public du décret du 30 août 1985, le règlement doit contenir
et privé fait l’objet d’âpres discussions dans la presse les règles qui s’appliquent à tous les membres de la
comme au Parlement. Daumier ne prend pas parti pour communauté éducative ainsi que les modalités selon
l’une ou l’autre des institutions, mais se contente d’une lesquelles sont mis en application les libertés et les
étude des mœurs scolaires de l’époque. Son côté irrévé- droits dont bénéficient les élèves. »
rencieux apparaît puisque l’élève fait un pied de nez au
maître et à son supérieur alors qu’ils ont le dos tourné
et qu’ils discutent de discipline… Question 3 : Les devoirs des lycéens
120
pages 148-149
■ L’étendue et l’importance du problème ressortent ■ La force de ces deux affiches vient de la sobriété à la
d’informations sur les lieux et les acteurs impliqués, et fois des images et des textes.
sur les données chiffrées.
122
pages 150-151
124
pages 152-153
■ Les sondages d’opinion montrent que les Français ne ■ Fin juillet 2006, Harry Roselmack présente son pre-
sont pas favorables à des mesures de discrimination mier journal télévisé, le « 20 heures » de TF1. Depuis
positive instituant des quotas de places réservées aux septembre 2004, Audrey Pulvar présente Soir3. Tous
minorités quelles qu’elles soient. Pourtant, les iné- deux sont originaires de Martinique.
galités de traitement excluent de nombreux Français – http://www.afrikara.com/index.php?page=conte
originaires d’outre-mer ou issus de l’immigration, que nu&art=1324&PHPSESSID=47d75f99f0d0371d80cf8
ce soit pour l’accès aux études, pour l’obtention d’un 07f07b8b2ea
emploi ou d’un logement. Les responsables politiques – http://www.indigenes-republique.org/spip.php?
ont convenu de faire appliquer à la fois les lois existan- article359
tes et des mesures d’égalisation sociale ou territoriale,
plutôt que de créer de nouvelles formes d’inégalités.
3. Démarche proposée
pages 154-155
tent en quête d’une mythique treizième colonie qui La cour de cassation précise que « La Cène de Léonard
porterait le nom de « Terre » tandis que les cylons se de Vinci reprise par la marque Marithé et Françoise Gir-
lancent à leur poursuite pour les exterminer. baud dans la campagne de l’été 2005 n’avait pas pour
vocation d’outrager les fidèles de confession catholi-
Pour en savoir plus : http://www.battlestargalactica-
que ». [5]
online.com/
■ Les ressemblances entre le tableau original de Vinci
et les deux publicités sont : Question 3 : L’Homme de Vitruve détourné [6, 7, 4 p. 15]
– Le nombre de personnages : 13 dans deux cas (La ■ Dans les deux cas, l’œuvre de Léonard de Vinci qui
Cène et la pub de Marithé et François Girbaud) ; est détournée est L’Homme de Vitruve. Les principales
– La disposition et l’attitude de la plupart des per- ressemblances sont :
sonnages. Ils sont assis et regardent vers le centre – La position du personnage avec ses quatre bras et
de la composition (Jésus ou sa représentation) ; ses quatre jambes ;
– Tous les personnages sont derrière une longue – L’écartement des bras et des jambes, copie l’œu-
table ; vre de Vinci ;
128
pages 156-157
Pour Contre
Arguments le développement rural l’insécurité alimentaire
– elle offre de nouveaux débouchés pour – elle détourne les terres agricoles de la
l’agriculture production alimentaire
– elle diminue les risques et accroît la – elle est responsable de la flambée des prix
rentabilité des activités agricoles des denrées alimentaires (émeutes de la
– elle réduit la pauvreté du monde rural faim en 2008)
– elle revitalise l’économie et les – elle menace la production vivrière
communautés rurales
l’environnement
– elle réduit les émissions à effet de serre
– elle atténue les effets négatifs du
changement climatique
l’énergie
– elle renforce la sécurité énergétique
– elle propose un carburant bon marché
Protagonistes – syndicat d’agriculteurs – associations pour le développement et
– États contre la faim
– ONG
– syndicat d’agriculteurs
■ On note que certains arguments sont en fait des habitudes alimentaires (transition alimentaire) qui
contre-arguments opposés aux arguments de la partie accroît la demande pour certaines denrées » ;
adverse : – « les biocarburants sont responsables de la hausse
– « les biocarburants sont responsables de la hausse des prix des denrées alimentaires » → « la culture
des prix des denrées alimentaires » → « la hausse des des biocarburants ne détourne qu’une partie infime
prix s’explique par des pénuries dues aux conditions des terres de la production de denrées alimentaires,
climatiques défavorables et à la transformation des ce ne peut donc être qu’un facteur marginal ».
130
5. Pistes
2. Réponse à la problématique – L’Atlas de l’environnement, Le Monde diplomatique
■ La production et l’utilisation des biocarburants HS, 2007.
comme substituts à d’autres carburants à base de – Y. Veyret, P. Arnoult, Atlas des développements
pétrole font l’objet d’un débat de société de dimension durables, Autrement, 2008.
mondiale qui oppose plusieurs protagonistes et mobi- – Site à consulter www.fao.org : Rapport sur La
lise des engagements individuels ou collectifs. Les situation mondiale de l’alimentation et de l’agricul-
termes du débat touchent deux questions essentielles ture – Biocarburants : perspectives, risques et oppor-
liées au développement durable : celle de la sécurité tunités, 2008.
Dossier 8 ■ Les biocarburants en débat 131
pages 158-159
Question 1 : Les contraintes des NTIC dans les pays du Sud ■ Sur le plan économique, l’OLPC est critiqué car ses
[2, 4 et 5] performances techniques sont faibles.
■ La première contrainte est celle du prix de vente de ■ Sur le plan politique, le transfert de technologie
l’ordinateur : un ordinateur à 100 dollars (ou euros) Nord / Sud est contesté par des États comme l’Inde
est mis en production. Dans un contexte économique ou la Chine qui considèrent cet ordinateur comme un
et social où ce prix demeure inaccessible à la plupart « défi à leur autorité ». L’OLPC serait au service des
des Africains (« équipement de base prohibitif »), idéaux occidentaux...
650 000 commandes ont été réalisées dans le monde :
sa diffusion s’est donc limitée à un nombre modeste
Question 4 : D’autres technologies pour accéder à l’information
de pays (dont : Pérou, Uruguay, Mexique, Mongolie,
dans le Sud ?
Afghanistan, Haïti, Rwanda).
Les élèves peuvent citer au moins deux appareils sym-
■ La seconde contrainte réside dans la diffusion très
boliques :
limitée de l’Internet en Afrique. Outre le coût de l’ap-
pareil, sa manipulation n’est pas à la portée de cha- ■ Le téléphone portable
cun.
Il sert bien sûr à relier les hommes entre eux dans
des contrées plus ou moins difficiles d’accès. Mais il
Question 2 : Les domaines d’application des NTIC [1 à 5] permet également :
■ Des solutions sont proposées dans les domaines sui-
– le transfert de données informatiques via SMS
vants : (exemple du Cam, petit logiciel à installer dans
le téléphone et qui permet d’enregistrer des don-
– la santé : achat d’unités de télémédecine en Afri-
nées avant de les envoyer sur un serveur qui les
que. La coopération franco-africaine est mise en
traitera – système utilisé en Inde pour gérer le
œuvre au nom d’une « solidarité numérique » par
micro-crédit)
le biais du Fonds mondial de solidarité numérique
(FSN). [1] – la limitation des accidents en mer, l’information
sur les prix du poisson (choix du port de débarque-
– l’éducation : l’OLPC (One Laptop Per Child) a une
ment), la prévention des inondations, des maladies,
fonction éducative ; il est destiné aux enfants. [2,
etc.
4 et 5]
– la communication et le développement [3] : la Malgré l’opposition de certains opérateurs, l’idée de
page d’accueil du portail des TIC au Burkina Faso téléphones connectés via wifi est envisagée. La mise
illustre bien les multiples enjeux des TIC pour le en réseau d’acteurs serait un indéniable progrès.
développement des pays africains. Il s’agit de : ■ Le poste radiophonique :
- développer la communication et l’information – il diffuse les informations du service public d’in-
(« un villageois crée sa propre radio ») formation, mais aussi de nombreuses radios libres ;
- permettre « le désenclavement numérique » et – dans de nombreux pays africains, la radio prend le
réduire la fracture Nord-Sud relai de la tradition orale
- organiser et réguler le secteur informel en – il a pour avantage d’être utilisable par / pour un
matière de nouvelles technologies groupe de personnes (c’est le média roi en Afri-
Le bandeau situé à gauche montre l’association des TIC que).
avec les grands secteurs économiques et politiques du
pays : la gouvernance, l’agriculture, l’éducation (déjà
citée), les télécentres…
132
Indicateurs
Croissance Progrès social
- PNB / RNB - IDH
- PIB ppa - indice de Gini
DÉVELOPPEMENT
INÉGAL
Disparités socio-
spatiales entre les
territoires
(ségrégation / fragmentation)
Réduisent
Aides au développement :
ONG, FMI, Fonds structurels européens /
ajustements structurels
Stratégie de développement :
quel(s) modèle(s) ?
Accès aux droits fondamentaux :
droit au développement (ONU, 1986)
Entraîne
Solution Problème
Consommateurs : Fournisseurs :
notion
Pays industrialisés et MOYEN-ORIENT,
émergents : É-U, UE, Accessibilité RUSSIE...
CHINE...
Géopolitique
Maîtrise de la
consommation
Arme politique
Diversification des
(tensions et conflits) :
énergies et des
MOYEN-ORIENT,
fournisseurs
RUSSIE...
Essor des EnR