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SYNTHÈSE HISTOIRE DE LA MUSIQUE 602

MUSIQUE ROMANTIQUE
INTRODUCTION
Etymologie  de l’adjectif au substantif (origine all) vient du mot roman
 monde romain
 histoires, épopées (inventions littéraires)
né dans le monde germanique
présent en Angleterre, Italie et plus tard en France

Préromantisme allemand “sturm und drang” (passions humaines tempétueuses)

Thèmes romantiques
 Mythe du héros (Beethoven)
 Nature (sentiment de beauté)
 Nuit et monde des rêves 
 Amour, passion
 Orientalisme sans aller forcément sur place (colonialisme)
 Art et politique (nationalisme)
 Fusion des arts
 Vérisme: courant artistique proche de la réalité

Caractéristiques générales:
Débute avec les œuvres de la dernière période de Beethoven.
Continuité stylistique avec classicisme mais structure des modèles au service de l’expression → contenu prioritaire
sur la forme 
 Mission prioritaire
Expression des sentiments
Exaltation de la sensibilité 
Émouvoir et surprendre
 
 Liberté de l’art individuel : liberté de créer son propre style/langage et exprimer ses propres sentiments 
 Recherche de l’originalité, rejette normes et formes stéréotypées héritées du classicisme
 Redécouverte des œuvres du passé = historicisme (Bach)

Nationalisme:
Campagne napoléoniennes → aspiration à l’indépendance nationale
 Opéra Nabucco (italien >< autrichien)
 Wagner et la culture germanique 

Nouveautés:
Elargissement de la forme: gigantisme, orchestre massif 
Virtuosité exacerbée
Perfectionnement technique pour les instruments: 
 timbres variés
 pistons/clés
 nouveaux instruments: cor anglais, saxophone,...
Chromatisme → expressivité 

1
Inspiration littéraire → fusion des arts (lied forme symphonique)
Genre et formes classiques transformés et élargis

NOSTALGIE ET NUIT ROMANTIQUE

FRANZ SCHUBERT 1797/1828


Compositeur et pianiste viennois
Répertoire : musique de chambre, sonate pour piano, 9 symphonies et une 10 e inachevée 
Créateur du lied: 600 lieder et 3 cycles célèbres :
 La belle meunière
 Le chant des cygnes
 Voyage d’hiver

Poète: Schiller, Goethe, Miller


Thème des poèmes: nature, amour malheureux, mort, solitude
Schubertiades: soirée avec aristocrates lors desquelles il joue ses pièces avant publication

Le lied
Poème de plusieurs strophes mis en musique. 
Au départ, piano + chant. 
Origine populaire 

a. Strophique

 durée brève 
 conçu à partir d’un thème principal simple exploité dans toute la chanson (même thème
mélodique pour toutes les strophes)

Nur wer die senhsucht kenst Schubert


Roman de Goethe : Les années d’apprentissage de Wilhem Meister, raconte vocation théâtrale, parcours amoureux
Senhsucht = Capacité imaginaire pour quelque chose de connu éprouvé dans le passé (languissement) ou d’inconnu
auquel on aspire (aspiration).
Schubert, très inspiré par cette thématique, composa six versions différentes sur le même poème.

Le lied est strophique.

A >< B A
douleur liée au passé nostalgique, TEMPO souffrance extrême vécue au
désir contemplatif, tristesse présent, sentiment charnel du Retour à la
temps présent proposition initiale

→ + lent → motifs plus rapide

Intensification dramatique

Accompagnement : arpèges descendants signifient le bonheur passé.


Dernière version écrite sur ce poème : rythmes 6/8, climat nostalgique, mineur, structure plus complexe ABCA’.

b. Durchkomponiert

 Orchestre soutient la voix du soliste 


 Par extension, le lied pour voix soliste et orchestre ou lied symphonique apparaissent à la fin
du 19e s. Ils contribuent à l’extension du genre et au gigantisme.
2
 Prolongement de la tradition du lied pour chant et piano en France avec Fauré fin 19è s. et
Debussy, Poulenc au 20è s.

MAHLER (1860 - 1911)


Né en Moravie, famille israélite - langue allemande 
Double carrière :
 Compositeur, l’été dans sa maison de campagne, plusieurs années pour concevoir une œuvre symphonique
 Chef d’orchestre d’opéra 

Directeur de l’opéra de Vienne, capitale culturelle à l’époque


Dix ans plus tard, coups du destin
 perte de son poste (attaques antisémites) 
 mort de sa fille aînée (mère = Alma Schindler)  
 découverte maladie incurable
Direction du Matropolitain Opera et de l’orchestre philarmonique à New York.

Très malade, il revient à Vienne et y décède.

Der Abschied de Mahler: le chant du crépuscule


Dernière pièce des chants de la Terre 

Lied symphonique, durchkomponiert

1e poème Marche funèbre 2e poème


“Dans l’attente d’un “L’adieu de l’ami”
ami”
Do m / Do M et Sib M Do m - réexposition Do m / Do M

Climat pastoral et cantabile Désire d’échapper au monde pour Macabre, quasi religieux, univers
Description réaliste du crépuscule entrer dans le rêve, aspiration à fictif aspirant au rêve, idée de
de la vie l’éternité printemps perpétuel (renouveau)

Final
Musique meurt, passage vers l’au-
delà et retour à la Terre.
Vers l’effacement sans vouloir finir
pour donner une impression de flou
et l’illusion d’un éternel retour.
Alternance musique et silence ;
présence et absence ; fusion et
séparation ; vie nouvelle et mort,…

Variations d’état d’âme sur mélodies champêtres et bucoliques 


 hautbois, flûtes = oiseaux qui chantent

Histoire : Poète attend son ami (double du moi?) qui lui dit adieu à la tombée du crépuscule
Hymne à la gloire de la Terre et au renouveau printanier. L’éternel retour ouvre un nouvel horizon.
Mahler accepte sa mortalité, prêt à dire adieu.

Longueur de la pièce : métaphore de la croyance de Mahler en l’éternité.

3
Symphonie fantastique Berlioz (1830)
“Episode de la vie d’un artiste”, 1830 date clé : année d’insurrection, révolution française, société opprimée
 Musique à programme (ne pas confondre avec musique à poésie)
 basé sur un texte lu par un narrateur
 programme extra musical qui sous-titre la musique 

 Autobiographie: raconte la passion amoureuse d’un artiste lié à la mort


 Forme cyclique, leitmotiv = idée fixe de l’artiste amoureux rejeté
 5 parties qui retracent la descente aux enfers

Le songe d’une nuit de sabbat (dernière partie de symphonie)


Sabbat des sorcières (ici bien aimé = sorcière) 
L’artiste sous opium, se voit au sabbat au milieu de monstres et sorcières réunis pour ses funérailles 
Cris → musique fantastique, leitmotiv clarinette piccolo grotesque
Sonnerie des cloches “Dies irae” parodique 
Abolit conventions : langage orchestral tumultueux, vacarme

FRÉDÉRIC CHOPIN (1810/1849)


Né en Pologne, vivra à Paris 
Tournées en Europe, préfère salons au grandes salles 
Compose essentiellement pour piano à Nohant, résidence d’été
 Formes traditionnelles: sonates, études, préludes
 Nouvelles formes: nocturnes, ballades, impromptus
Amours contrariés avec G. Sand
Piano >< Liszt (fait sonner comme un orchestre). Chopin recherche le raffinement du toucher
Rubato avec accompagnement régulier

Nocturne Op 27 n°2 
Nuit : source de refuge, hors du monde réel, thématique omniprésente
Phrasé mélodique et écriture inspirés du belcanto et de ses ornements lyriques 

Libertés rythmiques 
Le rubato trouve son origine dans les débuts de l’opéra notamment les récitatifs chantés de Caccini
 rubato linéaire → liberté du chant avec accompagnement en mesure 
 rubato vertical → toute la structure ralentit ou accélère

Chez Chopin, le rubato se manifeste par des groupes impairs de notes et des syncopes.

LA VIRTUOSITÉ ROMANTIQUE
Etymologie : vir,virtus = homme  → lié à l’héroisme 
Commence à se développer à l’âge baroque (sonate, belcanto, concerto) 
Grande virtuoses du 19è s. : Paganini, Liszt, Weber
Manuels et méthodes comme ceux de Czerny
Progrès technique instrumental : notamment au piano dont la mécanique devient plus lourde pour intensifier le son
(fascination pour l’instrument). Facteur de piano : Erard, Pleyel

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FRANZ LISZT (1811/1886)
Pédagogue, écrivain, chef d’orchestre, carrière exceptionnelle, grande production orchestrale, grande culture
Né en Hongrie, immigre à Paris
Concertiste, invente le “récital”, tournées en Europe

Célèbre à Paris, a des contacts dans le milieux


 Aristocratiques : Comtesse Marie d’Angoult
 Artistiques : Delacroix (peintre)
 Littéraires : Balzac, Victor Hugo (littéraire) 
Amitié : Chopin, Berlioz, Wagner
Passion pour la littérature →  poème symphonique 

Virtuosité : Liszt fut un enfant prodige doté d’une technique pianistique brillante. Il composa beaucoup pour le
piano, notamment des études visant à renforcer les 10 doigts. Il vise une virtuosité transcendante dépassant les
limites humaines et le statut d’artiste roi, de génie. Il composa deux concertos pour piano extrêmement virtuoses.

Piano-orchestre : faire sonner le piano (octaves aux 2 mains, trémolos à la basse, pédale, diversité des registres)

Style hétéroclite, œuvres diversifées, inspiration de thèmes populaires : musique tzigane, hongroise

La Campanella, études d’exécution transcendante d’après Paganini - Liszt 


Fascination de Liszt pour la virtuosité de Paganini
Thème repris du 2ème concerto, 1er mvt de Paganini
Jeu virtuose extrême: arpèges, saut d’octaves, trille interminable, notes répétées (cloches, sonorité cristalline), sauts
périlleux
Favorise souplesse et force

Totentzang ou La danse macabre - Liszt


Sorte de concerto pour piano et orchestre
Pas publié de son vivant

Genèse de l’œuvre : inspiration picturale de la fresque “Le triomphe de la mort” qui lui inspire une danse macabre.

Monde imaginaire et diabolique


Indication de sonorité cor de chasse au piano, conception piano-orchestre
Glissandos représentent coups de feu qui coupent la vie 

JOHANNES BRAHMS 1833 – 1897


Equilibre entre expressivité du romantisme et esprit du classicisme, fut défenseurs des formes.
Famille de condition modeste, père musicien.

 1853
Accompagnateur du violoniste Reményi, tournées en Allemagne du Nord
Rencontre Schumann, Liszt et le violoniste Joachim
 1962
S’installe à Vienne définitivement où il deviendra chef de la société philarmonique de Vienne
Est une célébrité internationale

Querelle esthétique : musique se suffit à elle-même (Brahms) >< fusion des arts (Nouvelle école allemande, Liszt,
Wagner)

Répertoire : Musique de chambre, lieder, concertos, symphonie. Maîtrise l’art de la variation et du développement.
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CONCERTO POUR VIOLON BRAHMS
Collaboration avec Joachim, ami et conseiller violoniste de Brahms, composé à son intention

Tradition du concerto : la cadenza pour laquelle le soliste improvise un passage virtuose. Il réutilise alors des
éléments rythmiques et mélodiques du mouvement.
Ici, la cadence n’est pas composée à la fin du premier mouvement.

Concerto virtuose: trille, polyphonie, passage rapide, doubles cordes


Tradition formelles, forme sonate ABA
Influence de Beethoven 

RICHARD WAGNER (1813/1883)


Vie romanesque: voyage, tournées comme chef d’orchestre, rencontres amoureuses 

S’est consacré à l’opéra, grande figure du romantisme allemand. A écrit des ouvrages théoriques sur l’opéra, des
drames musicaux (Tristan et Yseult)
Thèmes qui l’inspirent : mythes germaniques et légende du Moyen-Age

Appel à un monde germanique


nationalisme
antisémitisme assumé: pamphlet attaque compositeurs juifs 
compositeur emblématique du parti fasciste hitlérien

Lien avec le philosophes Schopenhauer et Wietzsche

A la fin de sa vie, construction du théatre de Bayreut conçu pour représenter ses oeuvres 
nommé Festspielhaus, maison de festival
qualités acoustiques
possibilités mécaniques
orchestre placé dans une fosse inventée par Wagner 

Sa musique: 
Procédé du leitmotiv → illustre personnage, sentiments, symboles ; permet de rapprocher le livret et la musique
Chromatisme + instrumentation riche et variée

Conception d’art total - Gesamtkunstwerk


 Réunion ou fusion des arts réunis dans le drame musical (musique, art visuel, poésie,…)
 Tous les arts sur le même pied d’égalité, pas d’excès
 // conception philosophique où le social, la politique, le religieux et l’art forment un tout
 Wagner conçoit tous les éléments de ses opéras : écrit les textes, compose la musique, donne des
indications de mise en scène et de décors
 A la manière du théâtre antique 

Tristan et Yseult - Richard Wagner


Rôle de l’orchestre symphonique : exprimer ce qui se passe sur scène et ce que ressentent les personnages.
Antithèse : si l’action est statique, la musique est en mouvement.

Wagner laisse libre cours à sa passion musicale

Résumé : Tristan ramène Iseult sur son bateau. Ils sont amoureux mais leur relation est sans issue car Iseult est
promise au Roi Marke avec lequel elle se marie. Malgré le mariage, la passion amoureuse est toujours aussi forte
entre eux, le vassal du Roi tue donc Tristan.

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Prélude de l’acte I

Les préludes : Liés au drame avec lequel il s’enchaîne ; Joués rideaux fermés ; Comportent des leitmotive qui seront
réentendus => la musique anticipe le drame

-          Eléments dominants : HARMONIE ET CHROMATISME

 Chromatisme (appogiatures, notes étrangères) exprime le chaos, l’angoisse et plonge l’auditeur dans le
manque d’une consonance stable
 Harmonie Modulation continue, attente prolongée du retour à la tonalité principale
 Accord de Tristan Appogiatures qui se résolvent sur des notes instables

Ces éléments ont pour effet :

1. Métaphore du désir inassouvi des deux amants, antithèse amour/haine


2. Inachèvement perpétuel, ambiguïté entre stabilité et instabilité; vide et plein 
3. Musique tonale est poussée dans ses retranchements

Hymne à la nuit – acte II

 Duo et fusion des amants


 Thème de la nuit éternelle
 La mort et l’amour dont l’issue est fatale sont liés. Les amants aspirent à une relation qui ne peut se
concevoir qu’au-delà de la vie.

Les autres tendances novatrices dans l’opéra du 19e s

Le 19e s. marque le fin des formes traditionnelles de l’opéra seria, du singspiel et plus tardivement de l’opéra bouffa
au profit de l’opéra continu (plus d’alternance récitatif/air).

Sujets des opéras romantiques :

1- l’amour passion, impossible et lié à la mort


2- les conflits politiques qui expriment les idées de liberté nationalistes. L’opéra s’identifie aux nations
en pleine construction (Allemagne, Italie) et aux peuples en quête de liberté.

Deux grands compositeurs d’opéras romantiques : Verdi et Wagner.

L’orchestre s’agrandit et s’enrichit de nouveaux instruments puissants. Les voix de l’opéra romantique deviennent
plus fortes et poussées pour pouvoir surmonter l’orchestre (sopranos dramatiques, ténors,…).

GIUSEPPE VERDI (1813 - 1901)


 Issu d’une famille modeste, il conçoit des personnages d’opéras pauvres et laissés pour compte.
 Musique : Grand compositeur d’opéra romantique dramatique. Il se libère des conventions de l’opéra
baroque.
Il prend une part active dans l’élaboration des livrets sans pour autant concevoir des œuvres totales. Il
s’intéresse aux caractères psychologiques des personnages, à leur destinée et aux drames qu’ils vivent.
Conception italienne de l’opéra : la musique en première place.

 Politique : S’engage politiquement dans un processus révolutionnaire et devient le symbole de la lutte pour
l’indépendance nationale. Son nom est composé des initiales du Roi d’Italie. Il doit faire face à la censure
notamment pour ses œuvres Rigoletto et Nabucco.
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 Inspirations littéraires : Shakespeare, Dumas, Victor Hugo,...
Influence de Verdi

 Tradition lyrique italienne: 


Goût prononcé pour le chant, développement du bel canto, utilisation de formules d’accompagnement typiques,
structure à numéros alternant récitatif, air, duo, chœur et ensemble.

 Grand opéra français:   


Caractère grandiloquent, grandes fresques historiques, utilisation de grands chœurs, scènes particulièrement
spectaculaires avec ballet

 Drame wagnérien: 
Notion d’art total, idée de fusion entre la poésie du livret et la musique dans un déroulement continu, renonçant à la
fragmentation italienne. Chromatisme pour exprimer la tension.

Evolution vers la notion de drame musical :

 Continuité du discours musical, les scènes s’echaînent


 Abandon de la forme traditionnelle au profit du contenu
 Elimination des formes closes ou répétitives
 Abandon du bel canto
 Autonomie de la voix par rapport à l’orchestre dont le rôle n’est plus d'accompagner mais bien d’exprimer
les sentiments des personnages 
 Nouveaux sujets : concentration sur la psychologie des personnages, histoire dramatique évoluant vers la
catastrophe.

La Traviata, 1853

Opéra réaliste, figure de la courtisane

Inspiration : La dame aux camélias, roman de Dumas racontant l’amour d’un jeune bourgeois pour une courtisane.

Histoire : Entretenue par un baron, la courtisane Violetta, malade, rencontre Alfredo Germont lors d’une fête. Elle
souhaiterait vivre avec lui à la campagne mais le père d’Alfredo la supplie de rompre. Violetta cède et fait croire à
Alfredo qu’elle le quitte pour retrouver le baron. Alfredo est fou de rage. Alors que Violetta est sur son lit de mort,
Alfredo et son père viennent lui rendre visite et demandent pardon.

Acte II : Il sacrifizio 


Confrontation entre Violetta et le père Germont qui lui demande de renoncer à Alfredo pour éviter le scandale.
Violetta refuse.
Argument de Germont : L’amour et la beauté fanent avec le temps

Otello, 1887

Inspiration : Shakespeare

Histoire : Otello est un chef de guerre maure. Il retrouve son épouse Desdémone en pleine tempête sur l’île de
Chypre. Il est victime de son lieutenant Iago qui le persuade de l’infidélité de son épouse et en fabrique les preuves.
Otello, fou de jalousie, tue Desdémone avant d’apprendre la vérité et de se tuer à son tour.

Exemple de continuité dramatique : le monologue du héros Dio mi potevi, scagliar 


Désespéré, Otello se lamente sur la perte de son amour. Il exprime sa douleur à travers un motif mélodique à la
manière d’un ostinato qui illustre son obstination.

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La parole scénique:
Concept de geste scénique : nouveau lien entre musique et geste scénique ; Importance du jeu théâtral et de la
déclamation en musique.
Influence du courant littéraire Vérisme sur l’opéra italien : sujets proches de la réalité et du quotidien des gens.

L’OPÉRA SLAVE - TCHAÏKOVSKI


Opéra Eugène Onéguine, 1879

Air de Lenski : Assis près d’une souche d’arbre, Lenski évoque sa jeunesse passée, son amour pour Olga et la tristesse
de ne plus la revoir si le destin de n’épargne pas lors de son duel contre Onéguine. Il sent qu’il va mourir, accepte son
destin et médite sur la mort.

L’OPÉRA-COMIQUE
L’opéra-comique est destiné aux bourgeois désireux de se divertir. Ce style alterne des dialogues parlés sans
musique et du chant. Il devient sérieux au 19 e s afin de se rapprocher du genre dramatique dominant.

Carmen – Bizet, 1875


Inspiré d’une douvelle de Mérimée
Résumé : La gitane Carmen travaillant dans une fabrique de cigares séduit le militaire Don José. Elle l’incite à se
joindre à des contrebandiers et finit par être assassinée par lui quand elle avoue qu’elle aime le toréador Escamillo.

Scandale : Erotisme, la gitane séduit et se joue des hommes.

Musique : Couleurs exotiques, chants et danses des gitans andalous, les danses habanera et seguidilla

Pourquoi est-ce un opéra-comique ? Ce drame réaliste n’a rien de comique et se situe dans cette catégorie car il est
destiné à être joué à l’opéra-comique, la salle Favart à Paris.

L'OPÉRETTE
- Spectacle satirique de caractère joyeux et léger qui apparaît au 19 e s. à Paris.
- Réunit des aires, des dialogues parlés, des chœurs et des danses populaires
- But : divertir le public lassé par les opéras romantiques
- Se répand aux USA et donne naissance aux comédies musicales

Grand compositeurs illustre de l’opérette : Jacques Offenbach et son opérette Orphée aux enfers (french cancan),
parodie de la société et de la mythologie

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LA SYMPHONIE FIN DE SIÈCLE
L’orchestre prend de l’ampleur et se diversifie : jusqu’à 100 musiciens, nouveaux instruments, percussions variées
Travail d’instrumentation plus élaboré : mélange de timbres, recherche de couleurs sonores diversifiées
Aspect grandiose

Au 19ème siècle, la symphonie romantique s’oriente dans deux directions héritées de Beethoven
1- Symphonie romantique 2- Symphonie à programme et poème symphonique
Musique dite “pure” car uniquement instrumentale, ne Exploite un support littéraire comme fil conducteur, le
s’inspire pas de textes littéraires. Ne pas se fier aux titres but est l’illustration musicale du texte poétique.
évocateurs. Uniquement instrumental, pas de chant pour évoquer le
texte.

S’inscrit dans la continuité de la symphonie classique Grande liberté structurelle, instrumentale et


avec un souci d’expressivité romantique, relâchement harmonique
de la forme.

Généralement en 4 mouvements Un seul mouvement qui contient plusieurs parties ou


épisodes.

1- Richard Strauss – Zarathoustra, poème symphonique


Inspiré de Ainsi parlait Zarathoustra, Nietzsche

Extrait : Le lever du soleil – L’astre solaire et la lumière sont vénérés. Zarathoustra profère ses idées (celles de
Nietzsche) en regardant le soleil.

Note sur le poème symphonique : Apparaît vers 1850 sous l’impulsion de Liszt, considéré comme le créateur du
poème symphonique. Celui-ci estime que les contraintes formelles et la forme rigide (structure en 4 mouvements)
ne permettent pas m’expression de sentiments subjectifs et fugitifs.

Richard Strauss : Allemand du sud, il fut chef d’orchestre et compositeur. Son œuvre se caractérise par une
orchestration développée et l’utilisation d’instruments marginaux.

2- Les symphonies de Mahler


Mahler (1860 – 1911)
Son œuvre se répartit en 2 grands genres: 
 Une quarantaine de lieder
 10 symphonie dont une inachevée (Extrait : Marche funèbre et Adagietto de la 5e symphonie)

Caractéristiques générales de son style musical


Gigantisme de ses symphonies par leur durée
Effectif instrumental très important
 usage de toutes les familles d’instruments 
 recherche de la particularité des timbres en intégrant des instruments inusités (orgue, mandoline,
harmonium,...)

Son style musical suit des constantes dans ses œuvres : 


 Structure et formes libres (n'obéissent pas au schéma traditionnel en 4 mouvements), tempo souple
 Mélange de populaire et de savant : recours aux musiques populaires, folkloriques, danses,…
 Procédé cyclique de thèmes mélodiques : thème se répète identique dans les différents
mouvements pour assurer homogénéité et unité de l’œuvre
 Usage du chromatisme dans un langage tonal

 S’inspire de la littérature dans plusieurs symphonies 


Textes de Nietzsche, Goethe,... Sujets littéraires : l’homme, la nature, l’amour, la mort,...
10
LA MUSIQUE MODERNE
HISTOIRE POLITIQUE
Première guerre mondiale mène à la fin des grands Empire. Contexte de tension internationale d’avant-guerre :
colonialisme, montée des nationalismes, développement industriel

Régimes politiques
 fascistes en Espagne (guerre civile de 1936), Portugal et Italie
 communiste (révolution en 1917) puis staliniste en URSS                              Le stalinisme imposé
l’esthétique du réalisme socialiste : refus de la modernité et retour à l’académisme du 19 e s.
 nazi en Allemagne (Hitler prend le pouvoir en 1933)

Conséquence : Censure des artistes et atteinte à la liberté d’expression. La modernité et


l’émancipation des arts sont mis à mal.

Deuxième guerre mondiale


Guerre froide

MYTHE DE LA NOUVEAUTÉ                                                                    


PARIS VIENNE BERLIN

Volonté de se démarquer des traditions Recherche de voies nouvelles


romantiques

L’impressionnisme : recherche de sonorité, Le postromantisme (Mahler et Strauss)


de couleurs et d’impressions (Debussy,
Ravel)

La tendance de Satie et des «six»: L’expressionnisme atonal : style de Dadaïsme : cabarets


simplicité, esthétique du café-concert l’école de Vienne : Schoenberg, Berg et
Webern

Le néoclassicisme : retour à une esthétique Le dodécaphonisme : la série de 12 sons : Kurt Weil (collaboration avec
du passé : Stravinsky Schoenberg et ses disciples. Brecht) et Communisme avec
Eisler.

1. NOUVELLES TENDANCES EN FRANCE

CLAUDE DEBUSSY 1862 – 1918


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 Né d’un milieu modeste, fait ses études en piano et composition au Conservatoire de Paris
 Inspirations littéraires : compose des mélodies inspirées de textes de ses amis poètes Mallarmé, Louÿs,
Baudelaire, Rimbaud, Verlaine
 Fréquente Stravinsky, Chausson et Satie.
 Voyages en Russie, pèlerinages à Bayreuth, séjour à la villa Médicis

Son oeuvre

 Pièces pour piano seul, musique orchestrale, œuvres scéniques ainsi que l’opéra Pelléas et
Mélisande.
 Grand révolutionnaire du langage musical où prévalent l’imagination et l’intuition pour amener
l’auditeur à la contemplation.

Langages et style caractéristique

 Prélude à l’après-midi d’un Faune : inspiré de Mallarmé, une des premières oeuvres qui ouvre à la
modernité (liberté et couleurs)

Recherche de couleur Libertés

Recours à de nouveaux types de gammes et sonorités Absence de thèmes générateurs au profit de brefs motifs
orientalisantes gammes par tons et gammes répétés librement
pentatoniques, modes
                                                                    Liberté de la forme
Diversité des timbres grâce à l’instrumentation (structure mise de côté)

Harmonie colorée perd son rôle fonctionnel, accords Grandes libertés rythmiques : recours à des structures
colorés qui s’enchaînent librement périodiques

Debussy et l’impressionnisme musical : 

 Courant trouvant son origine dans la peinture (Monet) visant à restituer une impression/atmosphère à un
moment précis. 
 Prédilection pour le thème aquatique

Debussy et l’exotisme musical

 Inspirations orientales découvertes lors de l’exposition universelle de 1889  : le gamelan (orchestre  de


percussion et rythmes balinais), gamme pentatonique, modes orientaux
 Sources antérieures : Moussorgski 
 Reflète la volonté de s’émanciper de la tonalité
 Procédés stylistiques orientaux assumés et repris avec fidélité

Symbolisme dans l’oeuvre de Debussy

 Mouvement émergeant en France, fin 19e s. amenant le spectateur ou l’auditeur à ressentir et reconnaître
un sentiment grâce à des symboles et métaphores
 Resserre les liens entre les arts : les poètes symbolistes (Mallarmé, Baudelaire, Verlaine) inspirent les
compositeurs (Debussy, Ravel, Fauré) qui exploitent le musicalité des mots.

Extraits analysés :

Reflets dans l’eau

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 Thématique du reflet eau/lumière
 Les accords répétés d’octave en octave qui s’estompent représent les reflets
 Les modifications rythmiques représentent la déformation de l’image (dûe au reflet) 
 Arpèges à la main droite représentent les remous 

La cathédrale engloutie

 Quintes donnent une ambiance pseudo-médiévale


 Tous les registres du clavier sont utilisés ce qui donne une sonorité d’orgue de cathédrale 
 Serait inspiré d’une légende selon laquelle une vieille aurait fut aspirée sous les flots et de laquelle
n’émergeait que la cathédrale lors des marées basses.

Pagodes

 Sonorités orientales : musique balinaise 


 Thème pentatonique 

La mer
Illustre le spectacle de la nature 
Idée de flou donnée par le sous-titre esquisse, objectif d’inachèvement et de rêve
Oeuvre orchestrale symphonique en trois mouvements liés par un thème cyclique : 
1. De l’aube à midi sur la mer
2. Jeux de vagues (prolifération de motifs, modes, arabesques, arpèges, rythme de Boléro)
3. Le dialogue du vent et de la mer (thème du vent au hautbois, thème cyclique à la trompette, final =
mer déchaînée et cut)                
Pelléas et Mélisande 

Inspiré de la pièce de théâtre écrite par Maurice Maeterlinck, adaptée en livret d’opéra par Louÿs. La création fait
scandale : Maeterlinck s’estime dépossédé et le public n’approuve pas.

Résumé de l’histoire : Pelléas et Mélisande s’aiment malgré le mari de Mélisande, Golaud, dans le Royaume
d’Allemonde, monde indéterminé. 

Nouvelle conception de l’opéra : déclamation chantée, il s’agit d’un drame lyrique 

Symbolisme : exemples de symbole : l’anneau perdu par Mélisande symbolise le lien qui unit l’Homme à son destin ;
la grotte symbolise l’inconscient. 

Extraits

1.       Le prélude dans la Forêt : couleur instrumentale, Golaud et Mélisande, perdue dans la forêt vont se
rencontrer

2.      La lecture de la lettre : déclamation chantée :  Lettre de Pelléas lue par Geneviève évoquant le mariage
de Mélisande et Golaud

3.    La chanson des cheveux : l’univers du conte et de l’image féérique, utilisation du silence comme moyen
d’expression pour accentuer l’attente et le mystère, modes. Mélisande peigne ses cheveux en haut d’une
tour, ils tombent et emprisonnent Pelléas qui les caresse. 

L’opéra inspira également Fauré, Schoenberg et Sibélius

ERIK SATIE 1866 - 1925

Pour gagner sa vie, est pianiste dans des cabarets et bar parisiens
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Musique dépouillée, pure et légère
Prône l’individualité de chaque créateur, libre de ses goûts, défend la liberté d’expression.

Humour contestataire : Satie est anarchiste, anti-bourgeois, se moque de l’académisme. Il ne se prend pas au
sérieux et refuse les conventions musicales traditionnelles.

Lien particulier avec l’art visuel pictural et cinématographique : Composition de musique de film pour le cinéma
dadaïste (Entr’acte). Il ouvre la musique à une nouvelle fonction : musique d’ameublement, de décoration.

La musique légère

Le ragtime, une des premières formes liées à la naissance du jazz, rendue célèbre grâce à Jopplin connaît un grand
succès au 20e s en France. Il inspire Satie, Debussy et Stravinsky.

Extrait : Le Picadilly, ragtime pour piano 

Le groupe des 6 

Groupe de compositeurs français rassemblés autour de Jean Cocteau, actif dans le bouillonnement artistique
parisien de l’entre-deux-guerres. Certains ont composés des musique de films (Honegger, Milhaud, Poulenc, Satie).

Le ballet réaliste Parade

 Collaboration avec Jean Cocteau qui écrit l’argument, Picasso qui conçoit les décors et costumes cubistes
ainsi que Massine, chorégraphe.
 Musique inspirée du jazz, du cirque et de la comédie musicale
 Histoire : parade avant un spectacle d’art forain : Parade d’un prestidigitateur chinois, Petite fille américaine
(ragtime)
 Appolinaire qualifie l’oeuvre de surréaliste 
 Scandale de la représentation : oeuvre dadaïste, bruitisme (présence de machine à écrire, coup de révolver
et sirènes dans l’orchestre)

MAURICE RAVEL 1875 - 1937 


 Influence de Debussy : orchestration subtile, impressionnisme, recherche de couleurs, exotisme, harmonie
sensorielle. Leur divergence : Ravel n’est pas symboliste et recherche un jeu pianistique coloré (pédale).
 Respect des formes traditionnelles du passé (quatuor, pavane, valse)
 Orchestrateur novateur : attache une grande importance aux choix des timbres et à la couleur des registres,
grande diversité des instruments.
Il orchestre ses pièces pour pianos ainsi que des oeuvres du passé.
 Influences espagnoles
 Inspiré par tous les types de danses : baroque (menuet), populaire espagnole (boléro), modernes, valses

Daphnis et Chloé 

 Ce ballet s’intitule Symphonie chorégraphique 


 Fut commandé par les ballets russes
 Présence d’un choeur sans paroles  
 Plusieurs versions de l’oeuvre : écrite premièrement pour le piano puis adaptée en deux suites pour
orchestre 

L’enfant et les sortilèges 

 Féerie lyrique inspirée d’un poème de Colette


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 Conte initiatique : histoir d’un enfant rencontrant des objets fictifs inanimés puis des animaux humanisés 
 Palettes sonores : instruments particuliers (flûtes à coulisse, piano luthéal, eoliphone = machine à vent),
traitement vocal diversifié (onomatopé, cris, …), effets sonores (flaterzunge) 

Duo des chats 


Le jardin : Ton parodique. L’enfant se retrouve avec des arbres, oiseaux (flûtes), vent (flûte à coulisse), les
rainettes (onomatopées TSK), gémissement des arbres (eoliphone). 

2. L’ÉCOLE DE VIENNE

 Vienne, centre artistique important atteint son sommet de créativité en 1900 dans les domaines artistiques
et littéraires.
 Romantisme musical, psychanalyse, expressionnisme en peinture occupent une place importante. 
 L’élan musical est donné par la nouvelle école de Vienne (Berg, Schoenberg, Webern) qui cherche des voies
nouvelles au niveau du langage musical. Cette école se base sur les compositeurs du passé (Beethoven,
Mahler, Brahms,...) 

ARNOLD SCHOENBERG (1874/1951) 


 Figure importante du 20ème siècle et chef de file de la nouvelle école de Vienne 
 S’applique par lui-même à étudier le répertoire en autodidacte, professeur de Berg et Webern
 A l’époque, décalage entre les mélomanes cultivés et les innovations de la musique viennoise vers
l’atonalisme.
 Schoenberg est actif à Vienne avant son exil forcé aux USA en 1933 dû à la montée du nazisme et d’Hitler
qui qualifiait sa musique de “dégénérée”.

Sa carrière de compositeur se divise en 3 périodes: 


 Post-romantique
 Expressionnisme atonal
 Dodécaphonisme 

1. Période post-romantique

Schoenberg avait un style proche de celui de Mahler


 
 Gurrelieder (1900/1910) : Prélude
 Oeuvre pour soliste, choeur et orchestre
 Fortement enraciné dans le romantisme
 Thème de l’amour/mort : deux amants meurent sur l’île de Gurre, poème basé sur une
légende danoise.
 Évoque la nature consolatrice au crépuscule

2. Expressionnisme atonal

Le courant expressionniste apparaît avant la 1ère guerre mondiale. Expression des sentiments troublants ou
angoissés, ambiance morbide et lugubre.

Au niveau du langage musical: 


 Rupture avec la tonalité. 
 Sons non hiérarchisés et dépourvus de liens entre eux. 
 Absence de moment de repos car le schéma harmonique tension-détente est aboli 

Quatuor à corde avec soprano op 10 de Schoenberg, 4e mouvement Eloignement 


 Première oeuvre à opter vers l’atonalisme
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 Oeuvre autobiographique sur le plan personnel (deuil suite à l’histoire d’amour qu’a connu son épouse) et
musicale (métaphore de sa trajectoire musicale : se tourne vers l’atonalité bien que ce quatuor soit bien
ancré dans la tonalité.

Conception ou crise du beau 


 Volonté de faire progresser son art en privilégiant des notions nouvelles d’inconscient et d'intériorité.
 Influence de la psychanalyse de Freud 
l’impacte des théories du rêve ; 
la pulsion de la mort ; 
les 3 topiques (le ça, le moi et le surmoi) 
 Antithèse entre 
la beauté intérieure (quête du beau, de l’authenticité qui s’acquiert en renonçant aux traditions) 
la beauté extérieure (apparence de la forme)

En résumé : Schoenberg se dirige vers de l’art qui puise dans l’imaginaire et l'inconscient en s'écartant du schéma
beau/laid. 
Schoenberg invente le concept de mélodie des timbres dans laquelle il distingue hauteur et couleur sonore. Pour
composer, il enchaîne les notes selon leur couleur. 

Farben de Schoenberg (1912) 


 3ème pièce des 5 pièces pour orchestre
 Nouvelles libertés, blocs sonores colorés
 Impression d’immobilisme due à une succession d’accord
 Lignes polyphoniques relaient des timbres différents sur la même note dans un procédé de tuilage 
 Thème rudimentaire de 3 notes chromatiques et un contrepoint 
 Farben = l’accord changeant : L’accord change mais l’instrumentation et demeure ce qui donne une illusion
acoustique (impression de changements de timbres est fausse) 
 Pas d’anarchie harmonique. On a juste de nouveaux moyens de repères : motifs, nuances, rythmes 

Schoenberg et le peintre Kandinsky deviennent amis. Ils évoluent ensemble : la phase atonale de Schoenberg
correspond au passage à l’art abstrait chez Kandinsky.  

Pierrot lunaire de Schoenberg (1912)


 Oeuvre composée de 21 mélodrames pour voix et formation de chambre, emblématique de
l’expressionnisme
 Provient d’un recueil de poème du belge Albert Giraud
 Pierrot incarne l’artiste et la lune la poésie 
 Se situe dans le subconscient et le rêve 
 Nouveau style vocal: le sprechstimme ou sprechgesang : Technique vocale proche de la parole mais dont la
palette peut s’élargir du chant au cri. L’intelligibilité du texte est préservée tout en musicalisant les poèmes. 

3. Dodécaphonisme
Nouveau système d’organisation musicale basée sur l’ensemble des 12 demi-tons de la gamme chromatique par
Schoenberg.
 Parfaite égalité entre les 12 sons 
 Répétition de séries de sons dans leur intégralité (pas de répétition d’un son précis)
 D’abord la série déterminée se présente dans l’ordre choisi et peut ensuite se répéter sous différents
aspects :
 série de base: du son 1 à 12
 série rétrograde : du son 12 à 1
 série inversée (inversion des intervalles) 
 récurrence de l’inversion

 Schoenberg espère mettre au point une nouvelle organisation de la musique qui répond au besoin du
changement et de l’évolution du langage. 
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Prélude pour piano op 5
 Premier mouvement d’une suite baroque 
 Faire du neuf (dodécaphonisme) avec du vieux (forme reconnues : prélude, pour ne pas désorienter
l’auditeur) 
 Parallèle avec le peintre Kandinsky : retour à l’ordre : forme géométriques qui structurent l’espace pour le
Peintre et dodécaphonisme qui organise le temps musical pour Schoenberg

La musique de Schoenberg est jugée élitiste. Elle est opposée aux idées des républicains de gauche qui préfèrent
une musique légère, activiste et militante s’opposant à l'extrême droite. Les enjeux idéologique et cette nouvelle
fonction sociale de la musique oriente et influence la création de l’époque. 
L’arrivée du nazisme au pouvoir en 1933 donne le coup de grâce au dodécaphonisme. Les oeuvres dodécaphoniques
(jugées de dégénéré et “judaïque”)  sont interdites et condamnées. Schoenberg émigre alors aux USA et mène une
campagne contre le 3ème Reich notamment avec ses compositions.

ALBAN BERG (1885/1935)


 Issu d’une famille bourgeoise viennoise 
 Ami et disciple de Schoenberg 
 Trait caractéristique de sa création est le recours aux formes du passé (Suite lyrique pour quatuor à cordes
et Concerto pour violon à la mémoire d’un ange) et les passages tonals dans un contexte complexe et
structuré
 Se distingue avec ses écrits où il analyse sa démarche et la musique dodécaphonique
 Oeuvres importantes et étapes de sa composition :
1. Période Tonale : Lieder
2. Période Atonale : l’opéra expressionniste Wozzeck
3. Période dodécaphoniste : Lulu, opéra inachevé 

Wozzek, opéra expressionniste 


Génèse de l’oeuvre : Opéra en 3 actes inspiré d’une pièce de théâtre de Büchner basée sur un fait réel, l’exécution
d’un soldat au 19e s. L’opéra conte la triste destinée d’un soldat humilié et trompé par sa femme. 

Caractéristiques musicales :
- Oeuvre majoritairement atonale hormis quelques passages tonales
- Recours aux formes classiques : berceuse, marche militaire, …
- Palette vocale riche : récitatif chanté, cris, sprechgesang, ton bouffe, ..
- Orchestre joue un rôle actif dans le drame

Parallèle avec la psychanalyse : Wozzek, souffrant d’hallucinations, est un anti-héros qui évolue dans une société
malade. Le sujet de l’opéra est basé sur la folie et l’irrationalité.
Analyse de l’acte I, scène 3 : Musique militaire, Berceuse de marie à son enfant et arrivée de Wozzek

Suite lyrique pour quatuor à cordes de Berg (1927) - Mouvements 1, 3 et 6


L’oeuvre est purement instrumentale lors de sa création en 1927. Un manuscrit crypté comportant une portée pour
voix soprano est retrouvé 50 ans plus tard. Les paroles sont tirées d’un poème de Baudelaire. 

Musique : 
 Usage d’une série initiale empruntée au strom lied II, et de séries dérivées
 Le cheminement va du plus simple au plus dense. 
 Un motif mélodique sert de matrice en se déployant dans le morceau 
 Volonté de narrativité   

Troisième mouvement : 
 Allusion aux amours clandestins entre Alban Berg et Hanna Fuchs

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 Utilisation d’un motif récurrent élaboré à partir de leurs initiales : Alban Berg et Hanna Fuchs (ABHF qui
donne SIb/La/Fa/Si)
Sixième mouvement : 
 Utilise d’une citation de l’opéra Tristan et Isolde qui renvoie à l’amour adultère, à l’amour impossible
 Utilisation d’un sonnet de Baudelaire ayant pour thème la mort et le temps 

ANTON WEBERN (1883/1945)


Suit l’enseignement de Schoenberg
Chef d’orchestre et directeur de théâtre notamment à Vienne 
Socialiste, ses oeuvres sont qualifiées de “dégénérées” par les nazis
Sa création tend vers un réductionnisme caractéristique
 durée très brève
 rapport de notes à notes
 intervalle de silence très important 
 série dodécaphonique
 Utilisation d’un langage allant à l’essentiel
Ses oeuvres donnent une impulsion décisive aux générations de compositeurs de l’après-guerre
Il meurt tué accidentellement par un soldat américain.

Variation  I pour piano de Webern (1936) 


Traitement des silences structurels, ils s’incorporent aux phrases comme des éléments de l’articulation → intensité
immobile 
Matériau sonore homogène  : A partir d’une série de base, il écrit des variations d’une façon sérielle et circulaire. Il
exploite des structures en miroir dans lesquelles la symétrie joue un rôle important.

Défense de la musique dodécaphonique: Adorno

Pour Adorno, le dodécaphonisme a un potentiel d’évolution contrairement au “retour à” (néo-classicisme) pratiqué


notamment par Stravinsky
Adorno compare ces deux compositeurs dans son ouvrage Philosophie de la musique
 Schoenberg: symbole de progrès
 Stravinsky: symbole de régression 

3. TENDANCES PARALLÈLES EN ALLEMAGNE

Le dodécaphonisme et l’idée de l’art pour l’art restent des phénomènes limités à l’école de Vienne (Schoenberg,
Berg, Webern,...) 
Berlin, foyer intense de créativité
D’autres styles émergent en marge de l’école de Vienne: 
 Essor de la musique légère : Les songs de Kurt Weill sont des chansons populaires
influencées par le jazz qui interviennent pendant le déroulement d’une pièce de théâtre
 L’art prolétaire : musique engagée, militante dite “utilitaire” 

4. BÉLA BARTÔK - LE “FOLKLORE” ET LA MUSIQUE SAVANTE

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Introduction générale au métissage des musiques dites populaire et savantes  

Musique populaire:
 Terminologie : 
 Musique folklorique
 Musique ethnique ou ethnomusicologie 
 Musique du monde

 Tradition et transmission orale


 Sens de l’improvisation et de la variation
 Rythmes et modes caractéristiques

Musique populaire à travers la musique classique:  


 Depuis le 18è s. la musique classique tente de s’inspirer des caractéristiques des musiques orales du
terroir :
 Chansons empruntés à l’opéras slaves (Moussorgski, Janecek)
 Fascination des musiques tzigane (Liszt, Brahms) 

 Le passage de l’oral à l’écrit fait changer le statut de la musique de populaire à savante. Ce processus est
celui qui conduit du pluriel anonyme à la singularité de l’oeuvre datée, située géographiquement et
culturellement. 

 Le compositeur qui part d’une re-création du folklore est alors un créateur contrairement à un compositeur
qui crée sa musique avec son propre matériel
 Plusieurs manière de recréer la musique populaires: 
 Chemin intuitif: Ravel évoque l’Espagne sans avoir recours au folklore proprement mais avec
la sensibilité française. 
 Volonté nationaliste ou identitaire: et non par nécessité véritable
 Emprunt direct du folklore: le compositeur concentre tout l’intérêt sur le folklore 
 Création mixte ou “folklore synthétique”: Bartok crée un langage à partir des composition
folkloriques
 Assimilation: le folklore devient l’idée du compositeur (mélodies des “ballets russes” de
Stravinsky)

BARTOK 1881 - 1945 -  MÉLANGE DU POPULAIRE ET SAVANT


Né en Hongrie du Sud en 1885 dans un contexte politique oppressante.
Au moment où l’Europe connaît une montée des dictatures, la Hongrie s’allie avec l’Allemagne nazie. Bartok décide
alors de s’exiler à New York 5 ans avant sa mort (1940)
Oeuvre comprenant en grande partie de la musique instrumentale: 
 pièce pour piano
 quatuors à cordes
 pièces pour orchestre

 Domaine lyrique, a composé un unique opéra: “Le château de Barbe Bleu”

Pour régénérer sa musique, Bartok se sert des musiques hongroises populaires. 


→ Il collecte de chants populaires du monde rural de manière scientifique avec son ami Kodaly. 
→ Il découvre qu’il existe une musique “authentique” hongroise qui n’est pas celle des Tsiganes
(contrairement à ce que pensait Liszt qui affirmait que la musique hongroise provenait des musiques
tziganes). 
→ Au départ, sa motivation est nationaliste (valorisation du patrimoine hongrois). Par la suite, Bartok
voyage en Europe de l’Est et s’intéresse à d’autres folklores. Il est considéré comme l’un des fondateurs de
l’ethnomusicologie.
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Métissage de son langage:
Sa musique est une synthèse entre l’écriture savante et populaire. 
La musique populaire l’incite à exploiter de nouveaux rythmes, mélodies et timbres (dépasse le principe de tonalité,
modes pentatoniques) sans pour autant négliger les modèles classiques (écriture polyphonique et chromatique).

La musique d’inspiration populaire: des emprunts directs au “folklore imaginaire”


On peut voir une gradation dans les étapes de l'élaboration allant de l’emprunt à l’inspiration.

 Emprunt direct: publication direct de chanson ou de mélodie provenant du folklore   


 Elaboration de motifs musicaux tirés de ce matériau populaire: la mélodie empruntée constitue la part la
plus importante de la composition
 Création dans le style populaire ou “folklore imaginaire”: Il y a une recherche d’équilibre entre la mélodie
empruntée et les parties inventées
 Folklore latent: inspiration, plus aucune indication d’origine 

Allegro Barbaro (1911)


Pièce pour piano seul (utilisation percussive du piano)
Accords dissonants avec un rythmes obsédants, pulsation frénétique, caractère primitif
Structure classique ABA

Les six danses folkloriques roumaines - Danse avec un bâton  


Il existe deux versions 
1e pour violon et piano qui atteste d’une pratique plus orale, 
2ème pour piano : la danse est stylisée, origine rurale remémorée, destinée à être entendue en concert
Utilisation du folklore authentique : emprunt direct 

Rhapsodie pour violon et piano no°1


Verbunkos danse de recrutement dans l’armée interprétée traditionnellement par les tsiganes.
Schéma lassu/ friss = lent/ rapide

Quatuor à corde n°6 (1939)


Composé dans un environnement sombre avec beaucoup de tension politique.
Un thème cyclique Mesto (triste) apparaît au début de chaque mouvement. Ce thème devient de plus en plus
important jusqu’au final.
3ème mvt : burletta après la partie Mesto (à l’origine, burletta = forme d’opéra qui s’apparente à la comédie en
Angleterre), pizz à la Bartok 

Musique pour cordes, percussion et célesta (1936)


A la fin de sa vie, Bartok crée des oeuvres mûres 
 sonorité raffinées
 proportion harmonieuse
 combinaison rythmique asymétrique
 recherchant des modes ou une bitonalité
Oeuvre à la demande du mécène Paul Sacher
Musique savante 
Recherche l’équilibre et la symétrie avec une disposition symétrique de l’orchestre

1e mouvement : le thème est un sujet de fugue dont les entrées se succèdent pour aboutir à un climax
(point culminant du mouvement) suivi d’un decrescendo (palindrome). 
3e mouvement : schéma de la forme en arche A/B/C/B/A et une instrumentation originale (timbale,
xylophone, cordes et célesta).

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Le nombre d’or, nombre irrationnel qui exprime un rapport de proportion idéal formant un canon de beauté
 Utilisation de la suite de Fibonacci (le nombre d’or) : La série de Fibonacci y est présente par le nombre de
mesures qui respectent le nombre d’or 

Bartók : synthèse
Populaire et savant : le folklore, élevé au rang de musique savante, l’inspire et est source de modernité
Techniques instrumentales 
Langage : distance avec la tonalité et utilisation des modes du folklore
Beauté noire/expressivité sombre et rythmes impulsif

5. IGOR STRAVINSKY - DE LA MODERNITÉ RUSSE AU NÉOCLASSICISME

STRAVINSKY 1882 - 1971 


 Collaboration avec Diaghilev, fondateur des Ballets russes pour lesquels il compose.
 Cosmopolite : Il s’installe en Occident : Paris, Berlin, Suisse puis aux USA
 Oeuvre diversifiée : ballets, oeuvres concertantes, opéras, musique de chambre
 Période d’inspiration de musiques populaires russes
 Période néoclassique de 1920 à 1950 avec Pulcinella, The Rake’s Progress
 Période Dodécaphonique de 1951 jusqu’à sa mort, il vit alors aux USA

La musique russe face à l’Occident


La musique russe de l’époque n’est pas toujours rattachée au territoire. Beaucoup de compositeurs quittent l’URSS
pour poursuivre leur carrière en Occident. D’autres, attachés à leurs racines comme Chostakovitch y restent malgré
la dureté du régime politique. 

Le ballet L’oiseau de Feu - 1910

Conte russe : Un jeune prince met fin à la domination maléfique de l’ogre Kastchei grâce à la plume magique d’un
oiseau féérique. Il s’unit ensuite à une princesse qui était captive. 

Grand succès de l’oeuvre, notoriété en France. 

Tableaux analysés :
 Introduction : Atmosphère de sortilèges, les tierces majeures et mineures s’enchaînent dans un intervalle
triton 

 Le jardin enchanté de Kastchei : glissando des cordes en harmoniques naturelles pour illustrer le monde
imaginaire 

 Supplications de l’oiseau de feu : l’oiseau est accompagnés de mélodies chromatiques aux bois et d’arpèges
rapides à la flûte piccolo qui représentent l’envol de l’oiseau. Le cor annonce la présence du prince.

 Khorodove, la ronde des princesses : mélodie populaire empruntée à un recueil de chanson de son maître
Rimski-Korsakov, compositeur russe.

 Ronde infernale du Roi Kastchei et de ses gardiens : figures syncopées répétées

 Berceuse de l’oiseau de feu : fondée sur une mélodie populaire 

Le ballet Le sacre du printemps 


1913 : date clé, ouverture vers la modernité. 

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Parallèle entre l’art rythmique de Stravinsky et le cubisme chez Picasso. 

Histoire élaborée avec le peintre et décorateur Nicolas Roerich : rite païen, sacrifice d’une jeune fille pour honorer la
Terre. 
Dimension archaïque : violence du rite et des pulsions collectives. 

Le scandale : 
 Chorégraphie brute de Najinski : postures voûtées et non conventionnelles 
 Les danseurs incarnent des personnages primitifs de tribus slaves à l’apparence presque bestiale.

 Extraits : 
Premier tableau L’adoration de la Terre
 Introduction : Mélodie populaire lituanienne au basson qui se renouvelle constamment. Tessiture aiguë du
basson pour accroître la tension.
 Augures printaniers et danse des adolescentes : usage percussif des cordes, des accords appartenant à des
tonalités et modes différents exercent une grande tension.
Deuxième tableau : Le sacrifice 
 Danse sacrale : fin du ballet et cut final
Métrique particulière : syncopes, changements de mesure, mesures asymétriques, contretemps 
Simplicité du matériau thématique 
Complexité harmonique 

Phase transitoire : L’histoire du soldat - 1918


Il s’agit d’un mélodrame conté (narration séquencée et rythmée), dansé et joué, fruit d’une collaboration avec
l’écrivain Ramuz. 
L’histoire, mythe de Faust revisité, pacte avec le diable :
Sur le chemin du retour, un soldat muni de son violon (symbole de l’âme) rencontre le diable qui tente de le
détourner de son chemin. Le soldat accepte d’échanger son violon contre un livre magique qui devrait lui apporter la
fortune. Le soldat est malheureux, détourné de sa voie. Il rencontre une princesse, danse avec elle et vit un moment
de bonheur passager. Ils se marient et rentrent dans le village natal du soldat. Là, le diable entraîne le soldat en
enfer. 

La musique 
 Effectif réduit : contraintes économiques et idée de théâtre ambulant
 Langage éclectique 
- Danses comme le tango, le ragtime, la valse
- Proche d’une esthétique jazzy et d’une ambiance foraine 
- Choral de Bach
- Contrastes rythmiques : alternances métriques 
- Instrumentation : recherche de couleurs et choix selon le potentiel sonore

 Extraits 
 La marche du soldat : alternances métriques, accords staccato, contrebasse en contre-temps.
 Petits airs au bord du ruisseau : leitmotive du violon joué spiccato (archet rebondit)
 Le petit concert : Superposition de mesures régulières et irrégulières
 Petit choral 
→ Principe de réutilisation : Évocation du choral Ein feste burg ist unser Gott lui même inspiré d’une
mélodie de Luther
→ Structure : Petit choral - Intervention du diable - Grand choral pour mettre en avant l’opposition
entre le sacré et le diabolique.
 La danse triomphante du diable : Le violon a changé définitivement de propriétaire. Le diable est
victorieux, la musique s’efface au profit de la danse macabre. Virtuosité de la percussion.

Période néoclassique
Ce courant naît en France durant l’entre-deux-guerres avec Satie et le groupe des six. 
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Grandes lignes 
 Opposition à la complexité de l’école de Vienne ; au gigantisme des oeuvres post-romantiques
 Langage tonal clair et simple, pulsation régulière
 Puise son inspiration dans les formes du passé (symphonie et concerto) et chez les compositeurs baroques 
 Relier le passé dans le présent en le réactualisant, idée de reconstruction culturelle : sujet antiques
reviennent au goût du jour

Pulcinella 1920 
 Ballet chanté commandé par Diaghilev qui lui suggère de plagier l’esthétique baroque de sonates en trio et
d’opéras de Pergolèse.
 Histoire : Amours d’une jeune fille fasciné par le séducteur Pulcinella. 

 La musique : Mélodies et basse continue de Pergolèse sont arrangés et transposés sous forme de suite
orchestrale baroque pour une formation chambriste. 

The Rake’s progress


Opéra inspiré d’une série de tableaux à thèmes moralisateurs La carrière du débauche de Hogarth. Grand succès.

Histoire et parallèle avec le mythe de Faust : Tom Rakewell délaisse son épouse Anne Trulove pour aller chercher son
héritage, une petite fortune. Il mène une vie de débauche initiée par le personnage diabolique Nick Shadow. Il doit
rendre des comptes au diable qui réclame son âme et le condamne à la folie.

Inspirations 18e s. : Opéra de tradition mozartienne (alternance de récitatifs chantés, airs et choeurs), clavecin,
langage tonal

 Extraits 
 Monologue d’Anne Trulove No word from Tom : récitatif et air, inspiration mozartienne de par la
forme
 Scène du cimetière, une tombe est ouverte, duo entre Nick et Tom How dark, how dark and dreadful
is this place : Nick réclame l’âme de Tom. Au début, prélude sombre (quatuor à corde) reflétant le
désespoir de Tom suivi d’un rire sarcastique de Nick.

Stravinsky, résumé
 Temps musical : amplification et élision de motifs rythmiques
 Langage harmonique: tonal, modal, bi ou poly-tonal
 Motifs mélodiques et rythmiques (blocs d’accord) 
 Sonorités nouvelles : détournement de certains instruments comme les percussions
 Sources d’inspiration multiples : musique polyphonique russe, baroque/classique, sérielle avec le
dodécaphonisme.

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