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MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT RÉPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE

SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE

UNION-DISCIPLINE-TRAVAIL

SUPPORT DE COURS DE
Génie Civil option, Bâtiment

LICENCE
Génie Civil-Bâtiment

FLODO Kouassi Athanase,

‘’Enseignant Fonctionnaire’’ en GÉNIE CIVIL-BÂTIMENT

O DOCTORANT en Sciences de L’Education, Option Pilotage et Evaluation dans


les Systèmes Educatifs (PESE)

O INGÉNIEUR de Conception (IC.) en Infrastructures et Transports (TP);


Support de Cours d’AEP & ASSAINISSEMENT

PLAN DU COURS

OBJECTIF GÉNÉRAL : ................................................................................................................................................... 2


OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES : ................................................................................................................................... 2
CHAPITRE 1 : CANALISATIONS D’EVACUATION ET RACCORDEMENT DES APPAREILS SANITAIRES .......... 3
I. DEFINITION ............................................................................................................................................. 3
II. DESCRIPTION DES CANALISATIONS D’EVACUATION DES EAUX ................................................ 3
III. ORIGINES DES EAUX USEES ............................................................................................................... 3
IV. IDENTIFICATION DES APPAREILS SANITAIRES DES PIECES ET LEUR RACCORDEMNT ................ 4
CHAPITRE II : TERMINOLOGIE EN AEP & ASSAINISSEMENT ................................................................................. 5
CHAPITRE III : PRODUCTION D’EAU DE LA STATION DE TRAITEMENT DE L’EAU POTABLE (SODECI) ......... 7
I- EXHAURE ................................................................................................................................................ 7
CHAPITRE IV : TYPE DE RESEAU URBAIN : RESEAU RAMIFIE ET RESEAU MAILLE ............................................ 13
I- STRUCTURE DES RESEAUX ..................................................................................................................13
II- RESEAU D’ALIMENTATION EN EAU POTABLE ................................................................................18
III- RECOMMANDATIONS TECHNIQUES .............................................................................................20
IV- RESEAU D’ALIMENTATION EN EAU POTABLE ................................................................................26
CHAPITRE V : RESEAUX D’ASSAINISSEMENT ........................................................................................................ 30
I- GÉNÉRALITÉS........................................................................................................................................30
II- BUT ......................................................................................................................................................30
III- LES DIFFÉRENTES ETAPES DE CONSTITUTION DE LA FILIÈRE OU DU RÉSEAUX D’ASSAINISSEMENT
............................................................................................................................................................30
1. Les eaux pluviales ......................................................................................................................33
2. Les eaux usées domestiques ...................................................................................................34
3. Les eaux usées industrielles ......................................................................................................34
IV- TYPES DE RÉSEAUX ...........................................................................................................................34
V- CONSTITUTION DES SYSTEMES D’EVACUATION...........................................................................35
VI- PRINCIPES DE CONCEPTION D’UN RESEAU D’EVACUATION ...................................................36
CHAPITRE VI : DESCRIPTION DE LA STATION D’EPURATION ............................................................................. 39
CONCLUSION ........................................................................................................................................................ 43

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P1/44
Support de Cours d’AEP & ASSAINISSEMENT

OBJECTIF GÉNÉRAL :

Ce module d’AEP & ASSINISSEMENT destiné aux auditeurs (apprenants) en Bâtiment, vise à
intégrer les notions et maniements techniques en Adduction en eau potable (Production-Adduction-
Alimentation) et en réseau d’assainissement.

OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES :

A la fin de ce module, les apprenants devraient être capables de :

♣ de Identifier les canalisations d’évacuation et raccordement des appareils sanitaires;


♣ de connaître la terminologie en AEP & en assainissement;
♣ d’identifier type de réseau urbain : réseau ramifie et réseau maille;
♣ de décrire les réseaux d’assainissement ;
♣ de décrire la station d’épuration.

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P2/44
Support de Cours d’AEP & ASSAINISSEMENT

CHAPITRE 1 : CANALISATIONS D’EVACUATION ET RACCORDEMENT DES APPAREILS SANITAIRES

I. DEFINITION
Les canalisations d’évacuations des eaux sont des tuyauteries généralement en matière plas-
tique (PVC) véhiculant les eaux pluviales et les eaux des appareils sanitaires d’un bâtiment pour être
envoyées hors des habitations.

II. DESCRIPTION DES CANALISATIONS D’EVACUATION DES EAUX

1) Descente d’eau ménagère


Canalisation d’allure verticale servant à évacuer les eaux ménagères.

2) Collecteur d’appareil
Canalisation d’allure horizontale qui recueille les eaux usées des appareils sanitaires pour les
raccordés aux tuyaux de chute ou de descente des eaux usées.

3) Chute
Appelée aussi chute d’aisance, c’est une canalisation d’allure verticale qui assure unique-
ment l’évacuation des eaux des W.C.

4) Chute unique
Canalisation d’allure verticale qui permet d’évacuer les eaux ménagères et les eaux des
W.C.

5) Descente d’eau pluviale


Canalisation d’allure verticale assurant l’évacuation des eaux de pluie.
6) Collecteur principal
Canalisation d’allure horizontale collectant les eaux des différentes chutes ou tuyaux de des-
cente d’un bâtiment pour les conduire aux réseaux d’égouts extérieurs.

III. ORIGINES DES EAUX USEES

Les Eaux usées(EU) sont des eaux provenant des appareils sanitaires autres que les W.C.
Les Eaux Vannes(EV) proviennent seulement des WC.
Les Eaux Ménagères(EM), sont celles provenant des Eviers, des Lavabos ou lave-mains, des
baignoires, des bidets et appareils ménagers).
Les Eaux Pluviales(EP) proviennent des eaux de pluie

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P3/44
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Les Eaux industrielles proviennent des productions industrielles : points d’eau, citernes d’eau, et
autres sources industrielles.

IV.IDENTIFICATION DES APPAREILS SANITAIRES DES PIECES ET LEUR RACCORDEMNT

1- Correspondance des appareils sanitaires aux différentes pièces


i. Salle de Salle d’Eau : Douche- WC- Lavabo- Bidet
ii. Salle de Bain : Baignoire – Lavabo – Bidet- WC
iii. Cabinet de Toilette : Lave main – WC – Bidet – Urinoir
iv. Cuisine : Evier – Lave main

2- Raccordements des tuyauteries (conduites) aux appareils sanitaires.


2.1- Conduite d’Alimentation
Pour les raccordements des tuyauteries d’alimentation aux appareils sanitaires, seule
l’alimentation du WC est en cuivre de Ø10x12. Les autres appareils sont raccordements en Ø 12x14.

2.2- Conduites d’évacuation


S’agissant des raccordements des tuyauteries d’évacuation aux appareils sanitaires, chaque
appareil sanitaire se raccorde à la tuyauterie d’évacuation d’un diamètre donnée.

N° Appareils sanitaires Diamètre de raccordement


de la tuyauterie
1 Douche Ø 50 sortie 75
2 Lavabo –Lave main Ø 32
3 WC Ø 100 sortie 110
4 Bidet Ø 32
5 Evier Ø 40
6 Baignoire Ø 40

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P4/44
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CHAPITRE II : TERMINOLOGIE EN AEP & ASSAINISSEMENT

Conduite publique : conduite primaire ou secondaire la plus proche du bâtiment sur laquelle l’on
fait la prise d’eau pour alimenter le bâtiment.
Branchement d’eau général : conduite amenant l’eau de la concession distributrice sur l’appareil
de mesure ou d’arrêt général.
Robinet d’arrêt général : robinet placé sur le branchement d’eau général et commandant
l’arrivée de l’eau de tout le bâtiment desservi.
Compteur général : compteur placé sur le branchement d’eau général enregistrant la totalité de
la consommation de ce branchement.
Robinet de vidange : robinet de puisage permettant, après la fermeture d’un robinet d’arrêt,
d’évacuer toute l’eau remplissant les tuyauteries commandées par ce robinet (pays froid).
Ceinture principale ou conduite principale : tuyauterie d’allure horizontale partant du compteur
général, généralement placée au plafond du sous-sol et sur laquelle sont raccordées les prises par-
tielles d’alimentation des divers services.
Ceinture d’étage (d’appartement) ou conduite d’étage : tuyauterie d’allure horizontale partant
d’une colonne montante située au niveau soit du sol, soit du plafond des pièces d’un appartement
ou d’un étage et permettant d’alimenter en eau les appareils de cet appartement ou de cet étage.
Colonne montante : tuyauterie verticale partant soit de la ceinture principale, soit d’une nourrice
et sur laquelle sont raccordés les branchements distribuant l’eau dans les étages.
Compteur divisionnaire : compteur placé sur un des branchements desservant une partie de
l’installation et indiquant la consommation d’eau du ou des appareils situés sur ce branchement.
Branchement d’appareils : tuyauterie partant d’une conduite d’étage ou d’une colonne mon-
tante et amenant l’eau directement aux appareils d’utilisation.
Colonne descendante : tuyauterie verticale partant de la ceinture principale et sur laquelle sont
raccordés les branchements distribuant l’eau dans les différents étages depuis le haut. C’est le sys-
tème de distribution dit ‘’en parapluie’’, système dans lequel la ceinture principale est reportée à
l’étage le plus élevé du bâtiment.
Conduite d’alimentation : c’est tout tuyau transportant l’eau de l’appareil de mesure ou d’arrêt
général jusqu’à un appareil d’utilisation.
Conduite d’alimentation : c’est tout tuyau transportant l’eau de l’appareil de mesure ou d’arrêt
général jusqu’à un appareil d’utilisation.
Nourrice : renforcement du diamètre d’une tuyauterie d’alimentation d’eau, sur laquelle sont re-
groupées des prises partielles d’alimentation des divers services ainsi que leur robinet d’arrêt et de
vidange, afin de centraliser en un point la manœuvre des robinets d’arrêt et de départ.
Anti bélier : c’est un dispositif situé généralement au point le plus haut d’une colonne montante
en vue d’atténuer les chocs produits par les brusques variations de pression de l’eau.
Le Branchement d’eau général : C’est une conduite amenant l’eau de la compagnie des eaux
sur l’appareil de muse ou d’arrêt général.
Le Branchement appareil : C’est une tuyauterie partant d’une conduite d’étage ou d’une co-
lonne montante et amenant l’eau directement aux appareils d’utilisation.

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P5/44
Support de Cours d’AEP & ASSAINISSEMENT

Le Robinet d’arrêt général : C’est un robinet placé sur le branchement d’eau général et com-
mandant l’arrivée de l’eau de tout le bâtiment desservi.
Le capteur général
C’est un compteur placé sur le branchement d’eau général enregistrant la totalité de la con-
sommation de ce branchement.
Le Compteur divisionnaire
C’est un compteur placé sur un des branchements desservant une partie de l’installation et indi-
quant la consommation d’eau du ou des appareils situés sur ce branchement.
La Colonne montante
C’est une tuyauterie verticale partant de la ceinture sur laquelle sont raccordés les branchements
distribuant l’eau dans les étages
La conduite principale ou ceinture principale
C’est une tuyauterie d’allure horizontale partant du compteur génal, généralement placé au pla-
fond du sous-sol et sur laquelle sont raccordées les prises partielles d’alimentation des divers services.
La Conduite d’étage d’appartement ou ceinture d’étage d’appartement
C’est une tuyauterie d’allure horizontale partant d’une montante située généralement au niveau
soit du sol soit du plafond des pièces d’un appartement ou d’étage et permettant l’alimentation en
eaux des appareils de cet appartement ou de cet étages.
La Conduite d’alimentation
C’est tout tuyau transportant l’eau de l’appareil de mesure ou d’arrêt général jusqu’à un appareil
d’utilisation.
L’assainissement a pour objet d’assurer l’évacuation de l’ensemble des eaux pluviales et usées
ainsi que leur rejet dans les exutoires naturels par des modes compatibles avec les exigences de la
santé publique et de l’environnement.

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P6/44
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CHAPITRE III : PRODUCTION D’EAU DE LA STATION DE TRAITEMENT DE L’EAU POTABLE (SODECI)

I- EXHAURE

L’Exhaure est un endroit où l’on capte l’eau brute. On y trouve la TOUR DE PRISE d’une profon-
deur variante de 17m composée d’éléments permettant de véhiculer de l’eau à la station de pro-
duction. Il s’agit, notamment des deux pompes immergées, dont l’une a un débit de 150 m3/h et
l’autre a 123 m3/h, solidement fermées. L’Exhaure dispose d’un débit de 70m3/h.

Cependant, la HMT et les pentes peuvent influencer le débit d’exploitation des pompes.

Aussi, si la hauteur d’utilisation est inférieure à la hauteur définie par la pompe, alors on peut
avoir un bon rendement. Si la hauteur d’utilisation est supérieure à la hauteur définie par la pompe,
alors on peut avoir un rendement faible.

Si HN < HE alors Q Faible 20m<50m alors 8 m3/h pour GEP (Groupe Electropompe immergée
ou de reprise), 7 m3/h
Si HN > HE alors Q Rentable 50m>50m alors 3 m3/h pour GEP, 5 m3/h.

Ces deux pompes sont rattachées aux conduites en acier de Ø150 avec les équipements hy-
drauliques de sécurité ou de protection. Ces pompes aspirent l’eau et refoule de l’eau brute à la
station de traitement. Cependant, leur fonctionnement se fait de façon alternative, c'est-à-dire,
pendant qu’une fonctionne, l’autre est en position d’attente pour relayer l’autre en cas de panne
ou d’interruption. Elle fonctionne également à l’aide de courant (électricité) par les câbles électri-
ques.

L’Exhaure est aussi composée de :


♣ la retenue d’eau (le barrage) et de la tour de prise ;
La tour de prise est constituée de trois (3) compartiments qui sont: le compartiment de dégrillage, le
compartiment du captage et le compartiment du trop-plein.

On a trois(3) niveaux de captage de l’eau dans la tour de prise : le niveau haut, le niveau
moyen, et le niveau bas.

C’est le niveau haut qui est utilisé pour le traitement de la station car, il est moins chargé.
Le trop plein, lui aussi s’étend sur 15m de profondeur.
La tour de prise est commandée par les pompes de refoulement et celles ci-sont commandées
par la station de traitement de l’eau.
La tour de prise comporte aussi une règle graduée qui sert de graduation du niveau de l’eau
de 60m à 69m.

Aussi, la tour de prise peut être entourée par des gardes-four, composés d’un collecteur qui
peut être un tuyau en acier ou en fonte de ∅150 à 300mm qui conduit de l’eau à la soupape de
sureté pour être stockée. Celle-ci conduit l’eau à son tour par un tuyau en fonte de ∅ 200 à 300 jus-
qu’à la station de traitement au niveau de la vasque d’arrivée d’eau brute.

I. STATION DE TRAITEMENT

1- Présentation de la Station de Traitement de l’eau

La station de traitement peut être composée d’une station classique (Station mécanique en
Génie Civil d’un débit de 5020m3/h), variant et/ou une station modulaire (système automatisé) d’un
débit de 20m3/h, variant également. Ces deux systèmes disposent impérativement différents niveaux
ou compartiments de processus de traitement. Ces différents niveaux sont constitués en plusieurs
compartiments et de bâches de traitement et d’ajouts de réactifs et d’un Labo d’Analyse Physico-
chimie. La station modulaire de marque SANIFITUR SA, est composée de circuits électroniques et hy-
drauliques, d’un schéma synoptique électronique, d’un tableau de bord écran tactile.

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P7/44
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NB : La station modulaire de Bongouanou a un coût total de 200 millions FCA financé par le
Gouvernement à travers le projet PPU.

2- Explication des différents niveaux de processus de traitement

Les compartiments ou bâches de traitement


De l’exhaure on arrive à la vasque d’arrivée d’eau brute par un tuyau en fonte de diamètre
300mm réduits en diam.200. Lieu d’injection de l’eau pour le traitement allant dans la floculation
permettant d’avoir des flocs.

2.1- 1ère étape : La coagulation-floculation

La floculation est une opération qui consiste à ajouter des réactifs pour glutiner les matières so-
lubles et les fines particules (pour les rendre denses). Une fois les particules regroupées, on les appelle
les flocs. Les réactifs comme le permanganate de potassium et le sulfate d’alumine (AlSO3) préoxy-
dent les matières avant le traitement. Le vaste d’arrivée d’eau brute est en acier Ø200. On a le
compartiment Coagulation-Floculation doté du floculateur à chicane ou à hélice. Pour le cas du
floculateur à chicane, on a des planches de 6m de profondeur où il se produit une réaction chimi-
que. Ce compartiment reçoit deux produits de traitements qui sont le charbon bioactif et le sulfate
d’alumine. Le charbon bioactif injecté permet de neutraliser les odeurs (la pollution) et le sulfate
d’alumine favorise la coagulation-floculation, sert à clarifier l’eau morte (les flocs). Il se produit une
réaction chimique qui est la coagulation-floculation.

L’hypochlorite de calcium ou permanganate de potassium ajouté pour neutraliser


l’ammonium, le fer et le manganèse contenu dans l’eau, favorise aussi une bonne coagulation-
floculation.
L’hypochlorite de calcium ajouté au 2/3 du compartiment autre que le charbon bioactif renforce la
grosseur des flocs. On peut avoir les débits des pompes doseuses :
o pour le sulfate d’alumine: 25l/h
o pour l’hypochlorite de calcium 27l/h.
o Pour la désinfection 17 l/h.
NB : Ces débits peuvent varier selon les usines de traitement.

Le processus de la coagulation-floculation a pour objectif de réduire la couleur et la turbidité


de l’eau en éliminant les matières en suspension.

Il consiste à ajouter des produits chimiques dans l’eau (sulfate d’alumine) pour détruire les charges
électriques des colloïdes. Cette destruction des charges favorisera la formation (l’agglomération ou
le rassemblement) des particules en flocons volumineux et décantables (qui se déposent dans le
fond du bassin appelé décanteur sous l’action de leur propre poids).

Le floculateur est le premier compartiment composé d’une turbine ou des chicanes qui mé-
lange l’eau avec le produit et achemine cette eau, arrive vers le décanteur pour la phase de dé-
cantation.

Le décanteur comporte une conduite en PVC Ø 300 perforée qui sert d’interconnexion entre le flo-
culateur et le décanteur.

2.2- La décantation

La décantation est une opération qui permet d’éliminer les particules qui tombent au fond de
l’eau. Elle consiste à séparer les particules formées de l’eau qui se fait sous l’action du poids de cha-
que particule. Pour que la décantation soit bonne, la vitesse de chute des particules doit être supé-
rieure à la vitesse du temps de séjour dans le décanteur. On appelle temps de séjour, le temps que
met l’eau pour traverser le décanteur.

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P8/44
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La partie dégagée appelée le surnageant continue au compartiment suivant le Filtre à sable


grâce aux goulottes de récupération pour l’envoyer au filtre à sable et subir l’étape de filtration.

2.3- La filtration
On parle de filtration lorsque l’eau traverse une couche de sable (1 m d’épaisseur) et ainsi les
particules contenues dans l’eau restent à la surface. Le filtre est doté d’une chambre et de bizélures
couvert de sable et constitué de deux(2) ventilations. Pour le lavage, on utilise le suppresseur d’air et
de l’eau. Les bizélures vont recueillir l’eau filtrée. Cette eau traitée arrive dans le réservoir de stocka-
ge appelée bâche d’eau traitée pour subir l’étape de la désinfection et de la neutralisation.

2.4- La Désinfection (stérilisation)

Pour la désinfection, une fois l’eau à la sortie reçoit un désinfectant comme le sulfate
d’alumine, la chaux éteintée pour la rendre stérile. A cette étape, les germes pathogènes sont élimi-
nées suite à l’injection dans l’eau de produit chimique.

La désinfection a pour but de détruire les micro-organismes pathogènes qui existent ou suscep-
tibles d’exister dans l’eau. Elle peut se faire en début de filière et utilise des désinfectants.

La désinfection chimique consiste à injecter dans l’eau à traiter des produits chlorés (chlore et déri-
vés) capables d’éliminer les microbes. La SODECI utilise surtout l’hypochlorite de calcium. Quelques
stations utilisent le bioxyde de chlore ou le chlore gazeux.

Les pays développés combinent l’ozone et le chlore, d’autres procédés utilisent les rayons Ultra-
violets (UV).

2.5- La Neutralisation
Elle permet de ramener le PH de l’eau à l’équilibre afin qu’elle soit ni agressive ni incrustante.
La neutralisation consiste à injecter de ‘’l’eau de chaux’’ dans l’eau à traiter afin d’éliminer sa ten-
dance à percer les canalisations ou à se déposer au fond des conduites jusqu’à boucher les tuyaux.

2.6- Le saturateur (petit réservoir conique)

Le saturateur sous la forme de conception d’un petit château, a une forme cylindrique et
permet d’obtenir de l’eau de chaux saturée. Elle dilue 1,5 g de chaux. L’eau de chaux est envoyée
pour neutraliser l’acidité de l’eau (l’eau de giclage).

2.7- La bâche d’eau traitée

La bâche d’eau traitée avec l’interrupteur à flotteur commande les pompes de l’exhaure et
de reprise. Cette bâche fait 200 m3 d’eau dans certain cas et voir plus dans certains cas. Et
l’hypochlorite de calcium plus l’eau de chaux ajoutée rassure la neutralité de l’acidité de l’eau. A
cette bâche d’eau traitée, on assiste à la neutralisation. Pendant le la neutralisation l’eau désinfec-
tée ne doit pas être alcoolisée mais doit donner un goût agréable à l’eau. A cet effet le PH de l’eau
part de 0 à 14. Il faut ramener le PH (Potentiel d’Hydrogène) entre 6,5 ≤ PH ≤ 7,5 recommandé par
l’OMS pour le traitement de l’eau.

Cependant, la SODECI en utilisant la proportion du PH de 6,7 à 7,5 atteint une moyenne consi-
dérable pour la potabilisation de l’eau. Retenons que notre eau traitée ne doit pas être basique car
elle peut détériorer les conduites et y laisser les dépôts. L’eau traitée ne doit absolument pas être
basique, ni acide, elle doit donc être équilibrée.

2.8- La vanne de vidange


La vanne de vidange est composée d’une vanne et d’un orifice qui permet d’évacuer la
boue.

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P9/44
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2.9- La salle des machines

A la salle des machines, nous avons un certain nombre de machines telles que les pompes de
reprises (refoulement), les pompes de lavage et de suppresseur d’air, l’ensemble appelé les pompes
de surface.
La pompe reliée par un accouplement au moteur est composée ou assemblée par une tuyau-
terie d’aspiration et de refoulement. .

Sur la conduite de refoulement est monté un manomètre à pression permettant de lire la pres-
sion dans la conduite. L’Antibélier lui, permet d’amortir les coups de bélier.

Pour son fonctionnement, la pompe, aspire et refoule l’eau au château d’eau en tuyau en acier ou
en fonte de ∅300 mm. Dans cette de machine, on y trouve aussi, une armoire de commande pour la
gestion des systèmes électriques et l’instincteur en cas d’incendie.

Rôle des pompes :


♣ La Pompe de reprise : Elle aspire et refoule l’eau à la population, son débit est de
60m3/h ;
♣ Les pompes de lavage : Elles jouent le rôle de lavage et de rinçage des filtres ;
♣ Les suppresseurs : ils envoient l’air dans le filtre pendant le rinçage des filtres ;
♣ Les salles de commande : elles disposent des pompes doseuses, les bacs de préparation
de l’usine.

2.10- La salle des réactifs

Dans la salle des réactifs, nous avons les produits chimiques permettant de traiter l’eau :
L’hypochlorite de calcium en granulé ou en bidon (grain est un désinfectant très dange-
reux) ;
Le sulfate d’alumine en granulé de 50kg clarifie l’eau et joue un rôle très important ;
La chaux combat l’agressivité de l’eau et améliore le PH ;
Le Charbon bioactif ;
Le permanganate de potassium ;
La dolomie en granulé (sac de 50kg joue le même rôle que la chaux ;
Le chlore-gazeux et résiduel ;
Le bioxyde de chlore etc.

2.11- Le mini labo d’analyse et d’essai

Le mini-labo est un lieu permettant d’analyser l’eau par le chimiste pour vérifier la potabilité de
cette eau. La SODECI a opté que le PH soit variant de 6,7 et 7,5, afin de ne pas détruire les canalisa-
tions.
Mais, l’OMS recommande que le PH soit compris entre 6,5 à 8,5 et conseille 0 à 5 NTU (la turbidité) et
pour la couleur 0 à 15 UCV (Unité de Couleur Vraie).
Par conséquent, le mini-labo est composé :
o d’un appareil de floculation ;
o des réactifs d’analyse ;
o des appareils d’analyse ;
o des verreries pour des essais.

3- Définition des termes


3.1- Le Prétraitement

C’est un traitement physique ou mécanique qui a pour but d’extraire de l’eau brute des maté-
riaux ou objets divers (corps flottants, feuilles, plantes aquatiques, cailloux, sable…) qui pourraient
provoquer des obstructions dans les différentes unités de l’installation. Cette situation pourrait nuire à
l’efficacité ou à l’exécution des traitements ultérieurs.

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P10/44
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Le procédé consiste à faire passer l’eau à travers une ou plusieurs grilles en série afin d’éliminer
tous ces corps selon leur taille. C’est ainsi que nous aurons le dégrillage, le dessablage, le tamisage…
Les crépines des pompes d’eau brute font office de grilles.

3.2- La Clarification

C’est l’étape au bout de laquelle l’eau devient claire. Elle comporte trois procédés qui sont la
coagulation, la décantation et la filtration. La ligne pilote : c’est lorsque la bâche d’eau traitée est
pleine, elle communique aux pompes de la tour de prise de stocker ou de s’arrêter.

NB :

L’eau de puits n’est pas potable car elle n’est pas souterraine et elle n’a subit aucun traite-
ment.
La couleur blanchâtre de l’eau constatée au niveau des robinets est due à la pression d’air
contenue dans les conduites. Elle ne constitue aucun danger pour la consommation.
Au niveau de toutes les stations de traitement, il n’ya pas de grande différence dans leur fonc-
tionnement, cependant c’est le dosage des produits en rapport avec le type d’eaux à traiter
(eaux de surfaces plus ou moins chargées, et les eaux souterraines déjà libérées des flocs ou
éléments solides) qui se différencient dans toutes les stations de traitement, sinon les étapes de
traitement sont les mêmes.
L’eau desservie par le château d’eau sert la population par effet de sa hauteur. Aussi, le châ-
teau d’eau est toujours situé au point le plus élevé de la ville. Cependant, si le site identifié
pour la position de l’ouvrage est déjà très élevé ou supplante les habitations, on peut décider
de le poser à même le sol comme celui de Bongouanou.
La SODECI subit couramment un contrôle de la part de l’ONEP, de l’Institut d’Hygiène Publique
et d’une entreprise avec laquelle elle a sous-traité pour se contrôler.
♣ Le fonctionnement normal d’une station de traitement est de 20h par jour.
♣ On a le chlore qui garantit la potabilité de l’eau, par conséquent, si l’on sent l’eau de javel
dans l’eau pendant la consommation, alors cette eau est bonne ou potable.

Quelques données de traitement de la station

DÉBITS DES Groupes Electropompes


(GEP DE REPRISES) VALEURS DES PRODUITS
Pompes Débits PH 7,17
Groupe EP de reprise I 60 m3/h Chl 1,35 g/l
Groupe EP de reprise II 60 m3/h MN 0,03 mg/l
Production moyenne/jour 1000 m3 NH4 + 0,04 mg/l
DÉBITS DES GROUPES DOSEUSES (GEP DE REPRISES Couleur 10 UCV
SA & Hypo)
Groupe doseuse SA 25 l/h Al3+ …..mg/l
Groupe doseuse Préchloration 27 l/h CSA 100g/l
Groupe doseuse désinfection C. Hypo 15g/l
TAUX DE TRAITEMENT VOLUMES DES BACS/MASSES
Sulfate d’Alumine 50 g/ m3 SA =2000l / 200kg
Préchloration 8 g/ m3 Hy = 1500 / 225 kg
Désinfection 5 g/ m3

o Il faut retenir que ces valeurs peuvent varier de chaque station de production et de traite-
ment de l’eau.
En définitive, pour qu’une eau naturelle devienne potable, chaque paramètre non conforme
aux normes nécessite un traitement spécifique. Les procédés mis en œuvre sont fonctions des carac-
téristiques à corriger ou les éléments à éliminer.

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P11/44
Support de Cours d’AEP & ASSAINISSEMENT

Après les différentes étapes du traitement, l’eau est stockée à la station dans une bâche
d’eau traitée avant d’être envoyée directement chez les abonnés ou transiter par des réservoirs
d’équilibre (château d’eau) à l’aide de pompes de refoulement.

Sur les différents réseaux de distribution, la qualité de l’eau doit être conforme à la réglemen-
tation. Cela nécessite donc un contrôle permanent.

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P12/44
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CHAPITRE IV : TYPE DE RESEAU URBAIN : RESEAU RAMIFIE ET RESEAU MAILLE

I- STRUCTURE DES RESEAUX


L’eau est distribuée aux consommateurs par des réseaux de conduites locaux, à l’intérieur de la
zone à alimenter.
Les principaux éléments d’un réseau de distribution sont: les conduites, les branchements et les
pièces spéciales (Coudes Tés, vannes, compteurs, Bouches d’incendie,…)

Selon la liaison entre les différents tronçons on distingue deux types de réseaux:

1- Le réseau ramifié

C’est un réseau dans lequel les conduites secondaires (et parfois primaires) sont réunies de fa-
çon à former une ou plusieurs boucles. Les conduites secondaires sont reliées à leurs deux extrémités
sur les conduites maîtresses.
L’eau circule dans les deux sens (existence de deux réservoirs) ce qui permet de diminuer le
diamètre des canalisations (conduites) et d’isoler un tronçon en réparation sans coupure générale.
Dans ce cas, un soin particulier doit être porté au choix des emplacements des vannes afin de per-
mettre l’isolement des tronçons à réparer sans devoir interrompre la distribution. (Fig.1)

L’écoulement est plus régulier et, sa disposition en circuit fermé amorti les coups de béliers. Par ail-
leurs, cette propriété réduit la formation des dépôts dans les conduites.

2- Le réseau maillé

On part du réservoir pour aller aux points de puisage, l’eau parcourant les canalisations dans un
sens.
Ce réseau comprend une ou plusieurs conduites principales sur lesquelles sont branchées les condui-
tes secondaires. Ces dernières desservent les différents bâtiments.

L’eau part du réservoir pour aller au point de puisage en circulant toujours dans le même sens dans
les canalisations. Ce type de réseau a l’avantage d’être peu coûteux. Comme inconvénient, il re-
quiert la coupure (l’arrêt) totale de l’eau en aval d’un point de réparation. (Fig.2)

Réseau ramifié (fig1) Réseau maillé (fig2)

3- Description
3.1- Réseau ramifié
L’eau circule dans les tronçons dans un seul sens: des conduites principales vers les conduites
secondaires
Avantage : économique
Inconvénient : Manque de sécurité (en cas de rupture d’une conduite principale tous les les abon-
nés situés à l’aval seront privés d’eau)

3.2- Réseau maillé


Dérivé du réseau ramifié par la connexion des extrémités des conduites permettant une ali-
mentation de retour.

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P13/44
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Avantage: Plus de sécurité (en cas de rupture d’une conduite il suffit de l’isoler et tous les
abonnés situés à l’aval seront alimentés par les autres tronçons) avec une répartition plus uniforme
de pression et du débit.
Inconvénient: Plus coûteux et plus difficile à calculer.
• Réseau mixte: Mélange d’un réseau maillé et d’un réseau ramifié.
• Réseau étagé: Réseaux à alimentations distinctes : Eau potable et eau non potable.

En générale en utilise un réseau maillé dans les zones urbaines et un réseau ramifié dans les
zones rurales.
L'architecture du réseau de distribution
L'architecture des réseaux est variable. Il est courant de distinguer deux architectures caractéris-
tiques :
• Réseaux ramifiés
• Réseaux maillés
Définition : Réseaux ramifiés

Les réseaux ramifiés sont les ré-


seaux les plus simples. Ils ne répon-
dent qu'au besoin strict d'amener
l'eau au point de livraison.

Pour un point de livraison, l'eau suit


un parcours unique.
Réseau de distribution ramifié

AVANTAGES INCONVENIENTS
Maîtrise des sens d'écoulement : l'hydraulique est maîtrisée sans Une rupture de conduite implique
calculs ni étude approfondie. une interruption de service.
Le renouvellement de l'eau n'est
assuré que par la demande à
l'aval.
Un réseau ramifié présentant les longueurs minimales de pose
permet d'avoir un coût d'investissement minimal.
Les longues branches pour des
faibles demandes engendrent
donc une stagnation de l'eau.
Remarque :
On remarquera que ces architectures sont très souvent caractéristiques de réseaux de type rural.
Toutefois, il est encore courant d'envisager cette structure de réseau pour des structures neuves, par
exemple lors de la création d'une zone résidentielle.

Schéma d'un réseau ramifié pour une zone résidentielle

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P14/44
Support de Cours d’AEP & ASSAINISSEMENT

Définition : Réseaux maillés

Les réseaux maillés, plus complexes, sont


caractérisés par des parcours de l'eau
multiples pour un même point de livrai-
son.

Ils sont souvent le fruit de l'histoire. Nés


ramifiés, certains réseaux connaissent
des ajouts de conduites qui connectent
des conduites en créant des mailles
(boucles).
Réseau de distribution maillé

AVANTAGES INCONVENIENTS
La multiplication des conduites engendre
Maintien de la distribution en cas de rupture, car le che-
un volume de réseau plus élevé. Ainsi, le
min fermé peut être pallié par un autre. L'exploitation en
temps de résidence global de l'eau est
est alors plus aisée.
notablement augmenté.
Certains tronçons peuvent voir leurs ex-
L'eau pouvant se partager sur plusieurs parcours, les dé- trémités en équilibre de charge. Ceci
bits qui transitent dans les tronçons sont réduits. implique que le renouvellement de l'eau
ne peut se faire que par la demande et
Les vitesses d'écoulement sont alors plus faibles et engen- non par des transits d'un secteur à un au-
drent moins de pertes d'énergie (moins de pertes de tre. Ceci se caractérise alors par une sta-
charge (cf cours 2). Ainsi, plus le réseau est maillé, moins il gnation locale qui peut provoquer des
y a de pertes de pression. dépôts et une aggravation du goût de
l'eau.
Le sens d'écoulement devient parfois dif-
ficile à prévoir. Il est fréquent de constater
des inversions de sens d'écoulement dans
une journée.
Le linéaire de réseau étant plus important,
le coût d'investissement est plus élevé.
Remarque :
Les réseaux maillés peuvent être complexes, et le degré de maillage variable sur un même territoire.

Ce réseau est composé d'une seule boucle qui des-


sert des antennes ramifiées.

Ce type de réseau est le résultat de connections en-


tre des branches principales. On parlera alors de
bouclage de réseau.

Ce sont des structures généralement présentes en


Réseau maillé à une seule boucle sites ruraux ou semi-ruraux.

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P15/44
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Ces réseaux présentent de multiples boucles.

Leur degré de maillage extrêmement élevé les rend


confortables à exploiter. Ils illustrent parfaitement les
réseaux urbains.

Exemple d'un réseau d'une ville de quelques milliers d'habitants. On peut observer la mixité de nature
entre ramifiée et maillée. Ce résultat est le compromis établi entre investissement, développement et
efficacité d'exploitation

Les éléments constitutifs d’un réseau sont :


• Les ouvrages de captage de ressources
• Les ouvrages de traitement
• Les ouvrages de stockage (réservoirs, bâches)
• Les conduites et leurs matériaux et diamètres
• Les pompes et leurs accessoires
• Les organes de régulation (stabilisateurs)
• Les appareils d'exploitation (vannes, purges, vidanges..)
• Les branchements (alimentation d'un client)
• Les appareils de protection contre l'incendie

Hypothèses de calcul

Les mêmes principes fondamentaux évoqués pour les conduites d’adduction s’appliquent aus-
si pour les canalisations: pertes de charges linéaires, singulières, lignes piézométriques,…

Débit : L’estimation des besoins de l’agglomération la plus précise possible. Le calcule hydrau-
liques des canalisations se fait avec le débit de pointe horaire.

Il faut vérifier la condition d’incendie. Le débit d’incendie à prévoir au point le plus défavora-
ble du réseau est de 60 m3/h (17 l/s). On tient compte de plusieurs incendies en même temps dans
le cas d’une grande ville ou en cas de risques élevé d’incendie.
Pression: Les réseaux doit satisfaire les conditions de pression suivantes:

∗ Une charge minimale de 10 m aux robinets les plus élevés


∗ Un charge maximale de 60 m (limitation des fuites et des bruits par les coups de
∗ Bélier). Si une telle pression devait se manifester il faut prévoir des réducteurs de
∗ Pression ou un réseau étagé.

Aussi le réseau doit être calculé pour fournir les pressions aux sols suivants:

∗ 18 m pour un étage, 22 m pour 2 étages


∗ 26 m pour 3 étages, 36 m pour 5 étages 40 m pour 6 étages 44 m pour 7 étages 31 m pour 4
étages
Pour les immeubles plus élevés les propriétaires se trouvent obliger d’installer dans le sous-sol
des surpresseurs.
Les canalisations équipées de bouches d’incendie devront pouvoir fournir en cas d’incendie une
pression supérieure à 10 m.

Choix du diamètre:

Dans les tronçons avec bouche d’incendie: Ø min= 100mm

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P16/44
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La vitesse d’eau dans les conduites de distribution sera entre 0,6 et 1,2 m/s. la vitesse inférieure favori-
sent les dépôts solides, des vitesses excessives favorisent les fuites et des coups de bélier.

En cas d’incendie en tolère une vitesse jusqu’à 2,5 m/s

Vérification de la condition d’incendie:

o Il s’agit de refaire le calcul du réseau, avec les mêmes diamètres, en ajoutant un ou plusieurs
débits d’incendie (17 l/s) aux points sensibles du réseau.
o Il faut vérifier alors que les vitesses dans tous les tronçons est inférieure à 2,5 m/s et que les
pressions dans tous les nœuds est supérieure à 10 m.
o Le nombre des débits d’incendie à ajouter dépend de l’importance de la ville et de son ris-
que aux incendies.
o Si ces conditions ne sont pas vérifiées, on modifie les diamètres de certains tronçons et on re-
commence les calculs dès le début.
Pose des canalisations:

• Les tuyaux utilisés dans les réseaux de distribution sont les mêmes utilisés pour les conduites
d’adduction, mais généralement on utilise les conduites en matières plastiques (PVC, Poly-
éthylène) pour les diamètres inférieurs à 400 mm, et le BP, fonte, PRV pour les diamètres supé-
rieurs à 400 mm.
• Les conduites de distribution sont généralement enterrées sous les trottoirs de 1 à 1,5 m de
profondeurs.
Exceptionnellement pour les grands diamètres et pour les petites ruelles on peut poser les conduites
sous la chaussée. Dans le cas d’une rue importante, une canalisation peut être posée sous chaque
trottoir, pour éviter la traversée de la chaussée pour chaque branchement.
Garder une distance minimale (0,2 à 0,5 m) des autres canalisations (conduites d’assainissement,
câbles électriques, câble téléphonique,…).

Branchements:
• L’alimentation en eau des consommateurs se fait par des petites ramifications appelées
branchements.
• Le diamètre de ces branchements est déterminé en fonction du débit nécessaire à
l’alimentation de l’abonné. En général pour un abonné particulier on utilise de DN 15 mm.
• Actuellement on utilise des conduites en PEDH pour le raccordement de l’abonné à la
conduite de distributions.

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II- RESEAU D’ALIMENTATION EN EAU POTABLE


1- Différents systèmes

RESEAU RAMIFIE ou ARBORESCENT ou en ANTENNE

Économique mais manquant de souplesse: une rupture prive d'eau


tous les branchements en aval.

RESEAU MAILLE

Ce système rend possible, par un simple jeu de robinets-vannes, l'ali-


mentation en retour et permet ainsi d'isoler uniquement le tronçon dé-
fectueux.

2- Amélioration d'un réseau ramifie


Le réseau est souvent du type ramifié à partir d'un point unique de prise sur le réseau général.

Ces dispositions peuvent être améliorées par raccord de 2 ramifications ou par la création d'un
deuxième point de piquage sur la canalisation principale

Ces améliorations permettent de limiter le diamètre en cas d'utilisation dans la défense contre
l'incendie.

réseau à améliorer amélioration par raccord de 2 ramifications amélioration par 2ème


point de piquage

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P18/44
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3- Intégration d’un réseau dans le réseau existant


6

9
1 Point de raccordement (té de raccor- 1
dement. manchon de prise en charge ) 8 7
4
2 Canalisation principale 3 2
1
3 Prise d'incendie (poteau. bouche. ré-
serve) 5
4 Té de dérivation
réseau existant
5 Canalisation secondaire, antenne
6 Branchement particulier

7 Bouche d'arrosage. Lavage

8 Eventuellement dispositif complémen-


taire: régulateur de pression. Réducteur
de pression aval

9 Robinet vanne

1. LES BRANCHEMENTS
1 1 Réseau de distribution

3 5 2 Prise en charge avec robinet d'arrêt


2
4 3 Canalisation de branchement

4 Compteur avec robinet d'arrêt

5 Réseau de l'abonné

4- Prise en charge avec robinet d'arrêt (2)

Système composé d'un collier fixé par serrage sur la canalisation, sur lequel est posé un robinet
d'arrêt permettant le percement de la canalisation en service; ceci est utilisé pour les canalisa-
tions de petits diamètres («40 mm) mais, un système analogue permet des branchements en
charge sur des diamètres beaucoup plus importants.

Le robinet d'arrêt, « quart de tour », est enterré et commandé par une bouche à clé.

Canalisation de branchement (3)


Elle est en PVC ou polyéthylène de 20 à 40 mm de diamètre quelque soit le matériau.

Compteur avec robinet d'arrêt (4)


Il marque la limite de prestation du service gestionnaire (compteur compris) et est précédé
d'un robinet d'arrêt de l'installation privée. Il est gélif, comme le réseau, et il convient de le protéger. Il
doit être installé en limite du domaine privé et rester libre d'accès au service gestionnaire. Il est re-
commandé l'installation d'un clapet, à l'aval du compteur, pour éviter les retours d'eau.

5- Conditions d'exploitation des ouvrages

De même que la voirie, le réseau d'eau peut être public (appartenant à la collectivité locale)
ou privé (appartenant à l'association des copropriétaires par exemple).

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P19/44
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Le choix du statut juridique du réseau doit être fait, au moment de son étude, en accord avec
la collectivité locale et, éventuellement, avec le service gestionnaire qui détermineront les condi-
tions techniques auxquelles il doit satisfaire afin d ' être rétrocédé.

En général, le statut du réseau est le même que celui de l'espace sous lequel il est posé ; des
choix différents peuvent cependant être effectués pour des raisons techniques, économiques ou
d'exploitation ; des précautions doivent être alors prises :

servitude de passage de réseau public sous emprise privée ou inversement,


permission de voirie pour réseau privé sous voie publique,

La limite de propriété du réseau est définie par le compteur (inclus) qui constitue aussi la limite
d'exploitation du réseau public.

6- Mise en œuvre du projet

6.1- Conception du réseau


Elle comprend les phases suivantes :

∗ évaluation des besoins ;


∗ analyses des possibilités de raccordement aux réseaux existants, impact sur son
fonctionnement et définition des aménagements à réaliser ;
∗ choix du système et tracé de principe ;
∗ dimensionnement.

6.2- Évaluation des besoins

∗ besoins des ménages: ils varient fortement en fonction de la situation géographi-


que, du climat, de l'importance des jardins privatifs, du revenu moyen des ména-
ges :
200 à 250 I/hab/jour en habitat individuel groupé avec petits jardins ;
250 à 300 lhab/jour en habitat individuel isolé.
∗ défense incendie: débit minimal est de 60 m3/h soit 17 l/s sous 1 bar (0,1 MPa)

6.3- Analyse des possibilités de raccordement aux réseaux existants

L'augmentation des débits entraîne des pertes de charges supplémentaires, c'est-à-dire une di-
minution de pression qu'il faut connaître pour évaluer les difficultés de desserte de l'opération elle
même et les perturbations éventuelles induites à l'extérieur ; ces perturbations et difficultés peuvent
nécessiter des aménagements complémentaires :

soit sur le réseau général en augmentant la capacité du réservoir, installer des suppresseurs,
nouveau forage, etc.
soit sur le réseau propre à l'opération en installant un suppresseur pour l'opération par
exemple.

6.4- Choix du tracé


Le réseau suit le plus souvent la voirie.

III- RECOMMANDATIONS TECHNIQUES

1- Dimensionnement des canalisations

Une méthode simplifiée consiste en l'évaluation des débits le long des canalisations puis des per-
tes de charge en fonction des diamètres choisis.

estimation du débit de pointe : utilisation de formules empiriques fonction du nombre de loge-


ments
estimation de la .pression de service et des pertes de charges

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P20/44
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La pression de service (Ps) chez l'usager est la différence entre la cote piézométrique (Pz) du ré-
seau principal au droit du branchement et l'altitude (H) du point de passage le plus élevé diminuée
en outre des pertes de charges(Jint) propres au branchement : compteur + réseau intérieur.

Ps = Pz - (H + Jint) ; elle doit être comprise entre 1 bar et 6 bars.

choix des diamètres


o si la pression disponible est faible (< 2 bars) : réduire les pertes de charges donc aug-
menter les diamètres mais avec une vitesse de l'eau toujours > 0,5 m/s pour le débit
de pointe ;
o si elle est forte (4 bars ou plus) : réduire les diamètres avec v < 2,5m/s ;
o si réseau assure la défense incendie : 100 mm minimum ;
o canalisation de distribution doivent avoir un diamètre > 40 mm
o dans les petites opérations, éviter d'avoir trop de diamètres différents.
vérification des débits pour la défense-incendie

2- Dispositions constructives

choix des matériaux: PVC ou polyéthylène


les points singuliers :
o les vannes ou robinets-vannes de sectionnement permettant d'isoler un tronçon de ré-
seau ;
o les purges placées aux points bas du réseau ;
o les ventouses aux points hauts pour évacuer les éventuelles poches d'air lors du rem-
plissage des canalisations.
o .les anti-béliers généralement situés au point de production ou de surpression.
Tous ces éléments sont placés sous bouches à clé ou dans des regards de visite.

pose des canalisations :


o la couverture du terrain varie de 0,80 m à 1,20 m mais peut atteindre 2 m dans certai-
nes régions particulièrement froides (haute montagne).
o les conduites ne sont pas auto-butées donc nécessitent la mise en place de massif de
butée aux changements de direction, de diamètre et extrémités pour reprendre les
efforts dues à la poussée de l'eau sous pression ;
o les épreuves d'étanchéité sont faites à une pression supérieure de 50% à Ps ;
o le plan de récolement doit être établi en tranchée ouverte.

L’eau est distribuée aux consommateurs par des réseaux de conduites locaux, à l’intérieur de
la zone à alimenter.
Les principaux éléments d’un réseau de distribution sont: les conduites, les branchements et les
pièces spéciales (Coudes Tés, vannes, compteurs, Bouches d’incendie,…)
Selon la liaison entre les différents tronçons on distingue deux types de réseaux:

2.1- Le réseau ramifié

C’est un réseau dans lequel les conduites secondaires (et parfois primaires) sont réunies de
façon à former une ou plusieurs boucles. Les conduites secondaires sont reliées à leurs deux extrémi-
tés sur les conduites maîtresses.

L’eau circule dans les deux sens (existence de deux réservoirs) ce qui permet de diminuer le
diamètre des canalisations (conduites) et d’isoler un tronçon en réparation sans coupure générale.
Dans ce cas, un soin particulier doit être porté au choix des emplacements des vannes afin de per-
mettre l’isolement des tronçons à réparer sans devoir interrompre la distribution. (Fig.1)

L’écoulement est plus régulier et, sa disposition en circuit fermé amorti les coups de béliers. Par ail-
leurs, cette propriété réduit la formation des dépôts dans les conduites.

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P21/44
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2.2- Le réseau maillé

On part du réservoir pour aller aux points de puisage, l’eau parcourant les canalisations dans
un sens. Ce réseau comprend une ou plusieurs conduites principales sur lesquelles sont branchées les
conduites secondaires. Ces dernières desservent les différents bâtiments.
L’eau part du réservoir pour aller au point de puisage en circulant toujours dans le même sens dans
les canalisations. Ce type de réseau a l’avantage d’être peu coûteux. Comme inconvénient, il re-
quiert la coupure (l’arrêt) totale de l’eau en aval d’un point de réparation. (Fig.2)

3- Description

3.1- Réseau ramifié


L’eau circule dans les tronçons dans un seul sens: des conduites principales vers les conduites
secondaires
Avantage : économique
Inconvénient : Manque de sécurité (en cas de rupture d’une conduite principale tous les les abon-
nés situés à l’aval seront privés d’eau).
3.2- Réseau maillé
Dérivé du réseau ramifié par la connexion des extrémités des conduites permettant une alimen-
tation de retour.
Avantage: Plus de sécurité (en cas de rupture d’une conduite il suffit de l’isoler et tous les abon-
nés situés à l’aval seront alimentés par les autres tronçons) avec une répartition plus uniforme de
pression et du débit.
Inconvénient: Plus coûteux et plus difficile à calculer.
• Réseau mixte: Mélange d’un réseau maillé et d’un réseau ramifié.
• Réseau étagé: Réseaux à alimentations distinctes : Eau potable et eau non potable.

En générale en utilise un réseau maillé dans les zones urbaines et un réseau ramifié dans les
zones rurales.
L'architecture du réseau de distribution

L'architecture des réseaux est variable. Il est courant de distinguer deux architectures caractéristi-
ques :
• Réseaux ramifiés
• Réseaux maillés
Définition : Réseaux ramifiés

Les réseaux ramifiés sont les réseaux les


plus simples. Ils ne répondent qu'au
besoin strict d'amener l'eau au point
de livraison.

Pour un point de livraison, l'eau suit un


parcours unique.

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P22/44
Support de Cours d’AEP & ASSAINISSEMENT

Réseau de distribution ramifié

AVANTAGES INCONVENIENTS
Maîtrise des sens d'écoulement : l'hydraulique est maîtrisée Une rupture de conduite implique une
sans calculs ni étude approfondie. interruption de service.
Le renouvellement de l'eau n'est assu-
ré que par la demande à l'aval.
Un réseau ramifié présentant les longueurs minimales de pose
permet d'avoir un coût d'investissement minimal. Les longues branches pour des faibles
demandes engendrent donc une
stagnation de l'eau.
Remarque :
On remarquera que ces architectures sont très souvent caractéristiques de réseaux de type rural.
Toutefois, il est encore courant d'envisager cette structure de réseau pour des structures neuves, par
exemple lors de la création d'une zone résidentielle.

Schéma d'un réseau ramifié pour une zone résidentielle


Définition : Réseaux maillés

Les réseaux maillés, plus complexes, sont caractéri-


sés par des parcours de l'eau multiples pour un mê-
me point de livraison.
Ils sont souvent le fruit de l'histoire. Nés ramifiés, cer-
tains réseaux connaissent des ajouts de conduites
qui connectent des conduites en créant des mailles
(boucles).
Réseau de distribution maillé

INCONVENIENTS
AVANTAGES
Maintien de la distribution en cas de rupture, La multiplication des conduites engendre un volu-
car le chemin fermé peut être pallié par un au- me de réseau plus élevé. Ainsi, le temps de résiden-
tre. L'exploitation en est alors plus aisée. ce global de l'eau est notablement augmenté.
L'eau pouvant se partager sur plusieurs par-
cours, les débits qui transitent dans les tronçons Certains tronçons peuvent voir leurs extrémités en
sont réduits. équilibre de charge. Ceci implique que le renouvel-
lement de l'eau ne peut se faire que par la deman-
Les vitesses d'écoulement sont alors plus faibles de et non par des transits d'un secteur à un autre.
et engendrent moins de pertes d'énergie (moins Ceci se caractérise alors par une stagnation locale
de pertes de charge (cf cours 2). Ainsi, plus le qui peut provoquer des dépôts et une aggravation
réseau est maillé, moins il y a de pertes de pres- du goût de l'eau.
sion.
Le sens d'écoulement devient parfois difficile à pré-
voir. Il est fréquent de constater des inversions de
sens d'écoulement dans une journée.
Le linéaire de réseau étant plus important, le coût
d'investissement est plus élevé.

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P23/44
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Remarque :

Les réseaux maillés peuvent être complexes, et le degré de maillage variable sur un même terri-
toire.
Ce réseau est composé d'une seule boucle qui des-
sert des antennes ramifiées.

Ce type de réseau est le résultat de connections en-


tre des branches principales. On parlera alors de
bouclage de réseau.

Ce sont des structures généralement présentes en


Réseau maillé à une seule boucle
sites ruraux ou semi-ruraux.

Ces réseaux présentent de multiples boucles.

Leur degré de maillage extrêmement élevé les rend


confortables à exploiter. Ils illustrent parfaitement les
réseaux urbains.

Exemple d'un réseau d'une ville de quelques milliers d'habitants. On peut observer la mixité de nature
entre ramifiée et maillée. Ce résultat est le compromis établi entre investissement, développement et
efficacité d'exploitation

Les éléments constitutifs d’un réseau sont :

• Les ouvrages de captage de ressources


• Les ouvrages de traitement
• Les ouvrages de stockage (réservoirs, bâches)
• Les conduites et leurs matériaux et diamètres
• Les pompes et leurs accessoires
• Les organes de régulation (stabilisateurs)
• Les appareils d'exploitation (vannes, purges, vidanges..)
• Les branchements (alimentation d'un client)
• Les appareils de protection contre l'incendie

Hypothèses de calcul

Les mêmes principes fondamentaux évoqués pour les conduites d’adduction s’appliquent aus-
si pour les canalisations: pertes de charges linéaires, singulières, lignes piézométriques,…

Débit : L’estimation des besoins de l’agglomération la plus précise possible. Le calcule hydrau-
liques des canalisations se fait avec le débit de pointe horaire.

Il faut vérifier la condition d’incendie. Le débit d’incendie à prévoir au point le plus défavora-
ble du réseau est de 60 m3/h (17 l/s). On tient compte de plusieurs incendies en même temps dans
le cas d’une grande ville ou en cas de risques élevé d’incendie.
Pression: Les réseaux doit satisfaire les conditions de pression suivantes:

∗ Une charge minimale de 10 m aux robinets les plus élevés


∗ Un charge maximale de 60 m (limitation des fuites et des bruits par les coups de
∗ Bélier). Si une telle pression devait se manifester il faut prévoir des réducteurs de
∗ Pression ou un réseau étagé.

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P24/44
Support de Cours d’AEP & ASSAINISSEMENT

Aussi le réseau doit être calculé pour fournir les pressions aux sols suivants:

∗ 18 m pour un étage, 22 m pour 2 étages


∗ 26 m pour 3 étages, 36 m pour 5 étages 40 m pour 6 étages 44 m pour 7 étages 31 m pour 4
étages
Pour les immeubles plus élevés les propriétaires se trouvent obliger d’installer dans le sous-sol
des surpresseurs.
Les canalisations équipées de bouches d’incendie devront pouvoir fournir en cas d’incendie une
pression supérieure à 10 m.

Choix du diamètre:

Dans les tronçons avec bouche d’incendie: Ø min= 100mm


La vitesse d’eau dans les conduites de distribution sera entre 0,6 et 1,2 m/s. la vitesse inférieure favori-
sent les dépôts solides, des vitesses excessives favorisent les fuites et des coups de bélier.
En cas d’incendie en tolère une vitesse jusqu’à 2,5 m/s
Vérification de la condition d’incendie:

o Il s’agit de refaire le calcul du réseau, avec les mêmes diamètres, en ajoutant un ou plusieurs
débits d’incendie (17 l/s) aux points sensibles du réseau.
o Il faut vérifier alors que les vitesses dans tous les tronçons est inférieure à 2,5 m/s et que les
pressions dans tous les nœuds est supérieure à 10 m.
o Le nombre des débits d’incendie à ajouter dépend de l’importance de la ville et de son ris-
que aux incendies.
o Si ces conditions ne sont pas vérifiées, on modifie les diamètres de certains tronçons et on re-
commence les calculs dès le début.
Pose des canalisations:

• Les tuyaux utilisés dans les réseaux de distribution sont les mêmes utilisés pour les conduites
d’adduction, mais généralement on utilise les conduites en matières plastiques (PVC, Poly-
éthylène) pour les diamètres inférieurs à 400 mm, et le BP, fonte, PRV pour les diamètres supé-
rieurs à 400 mm.
• Les conduites de distribution sont généralement enterrées sous les trottoirs de 1 à 1,5 m de
profondeurs.
Exceptionnellement pour les grands diamètres et pour les petites ruelles on peut poser les conduites
sous la chaussée.
Dans le cas d’une rue importante, une canalisation peut être posée sous chaque trottoir, pour éviter
la traversée de la chaussée pour chaque branchement.

Garder une distance minimale (0,2 à 0,5 m) des autres canalisations (conduites d’assainissement,
câbles électriques, câble téléphonique,…).

Branchements:

• L’alimentation en eau des consommateurs se fait par des petites ramifications appelées
branchements.
• Le diamètre de ces branchements est déterminé en fonction du débit nécessaire à
l’alimentation de l’abonné. En général pour un abonné particulier on utilise de DN 15 mm.
• Actuellement on utilise des conduites en PEDH pour le raccordement de l’abonné à la
conduite de distributions.

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P25/44
Support de Cours d’AEP & ASSAINISSEMENT

IV- RESEAU D’ALIMENTATION EN EAU POTABLE

1- Différents systèmes

RESEAU RAMIFIE ou ARBORESCENT ou en ANTENNE

Économique mais manquant de souplesse: une rupture prive d'eau


tous les branchements en aval.

RESEAU MAILLE

Ce système rend possible, par un simple jeu de robinets-vannes, l'ali-


mentation en retour et permet ainsi d'isoler uniquement le tronçon dé-
fectueux.

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P26/44
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2- Amélioration d'un réseau ramifié

Le réseau est souvent du type ramifié à partir d'un point unique de prise sur le réseau général.
Ces dispositions peuvent être améliorées par raccord de 2 ramifications ou par la création d'un
deuxième point de piquage sur la canalisation principale
Ces améliorations permettent de limiter le diamètre en cas d'utilisation dans la défense contre
l'incendie.

réseau à améliorer amélioration par raccord de 2 ramifications amélioration par 2ème


point de piquage
3- Intégration d’un réseau dans le réseau existant
6

9
1 Point de raccordement (té de raccor- 1
dement. manchon de prise en charge ) 8 7
4
2 Canalisation principale 3 2
1
3 Prise d'incendie (poteau. bouche. ré-
serve) 5
4 Té de dérivation
réseau existant
5 Canalisation secondaire, antenne
6 Branchement particulier

7 Bouche d'arrosage. Lavage

8 Eventuellement dispositif complémen-


taire: régulateur de pression. Réducteur
de pression aval

9 Robinet vanne d’arrêt

2. Les branchements
1 1 Réseau de distribution
2 Prise en charge avec robinet d'arrêt
3 5
3 Canalisation de branchement
2 4 Compteur avec robinet d'arrêt
4
5 Réseau de l'abonné

Prise en charge avec robinet d'arrêt (2)


Système composé d'un collier fixé par serrage sur la canalisation, sur lequel est posé un robinet
d'arrêt permettant le percement de la canalisation en service; ceci est utilisé pour les canalisa-
tions de petits diamètres («40 mm) mais, un système analogue permet des branchements en
charge sur des diamètres beaucoup plus importants.

Le robinet d'arrêt, « quart de tour », est enterré et commandé par une bouche à clé.

Canalisation de branchement (3)


Elle est en PVC ou polyéthylène de 20 à 40 mm de diamètre quelque soit le matériau.

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P27/44
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Compteur avec robinet d'arrêt (4)


Il marque la limite de prestation du service gestionnaire (compteur compris) et est précédé
d'un robinet d'arrêt de l'installation privée. Il est gélif, comme le réseau, et il convient de le protéger. Il
doit être installé en limite du domaine privé et rester libre d'accès au service gestionnaire. Il est re-
commandé l'installation d'un clapet, à l'aval du compteur, pour éviter les retours d'eau.

4- Conditions d'exploitation des ouvrages

De même que la voirie, le réseau d'eau peut être public (appartenant à la collectivité locale)
ou privé (appartenant à l'association des copropriétaires par exemple).

Le choix du statut juridique du réseau doit être fait, au moment de son étude, en accord avec
la collectivité locale et, éventuellement, avec le service gestionnaire qui détermineront les condi-
tions techniques auxquelles il doit satisfaire afin d ' être rétrocédé.

En général, le statut du réseau est le même que celui de l'espace sous lequel il est posé ; des
choix différents peuvent cependant être effectués pour des raisons techniques, économiques ou
d'exploitation ; des précautions doivent être alors prises :

servitude de passage de réseau public sous emprise privée ou inversement ,


permission de voirie pour réseau privé sous voie publique,
La limite de propriété du réseau est définie par le compteur (inclus) qui constitue aussi la limite
d'exploitation du réseau public.

Mise en œuvre du projet

a. Conception du réseau
Elle comprend les phases suivantes :
∗ évaluation des besoins ;
∗ analyses des possibilités de raccordement aux réseaux existants, impact sur son
fonctionnement et définition des aménagements à réaliser ;
∗ choix du système et tracé de principe ;
∗ dimensionnement.

b. Évaluation des besoins

∗ besoins des ménages: ils varient fortement en fonction de la situation géographique, du


climat, de l'importance des jardins privatifs, du revenu moyen des ménages :
- 200 à 250 I/hab/jour en habitat individuel groupé avec petits jardins ;
- 250 à 300 lhab/jour en habitat individuel isolé.
∗ défense incendie: débit minimal est de 60 m3/h soit 17 l/s sous 1 bar (0,1 MPa)

c. Analyse des possibilités de raccordement aux réseaux existants

L'augmentation des débits entraîne des pertes de charges supplémentaires, c'est-à-dire une
diminution de pression qu'il faut connaître pour évaluer les difficultés de desserte de l'opération el-
le même et les perturbations éventuelles induites à l'extérieur ; ces perturbations et difficultés peu-
vent nécessiter des aménagements complémentaires :

∗ soit sur le réseau général en augmentant la capacité du réservoir, installer des suppres-
seurs, nouveau forage, etc.
∗ soit sur le réseau propre à l'opération en installant un suppresseur pour l'opération par
exemple.
d. Choix du tracé
Le réseau suit le plus souvent la voirie.

5- Recommandations techniques

5.1- Dimensionnement des canalisations

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P28/44
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Une méthode simplifiée consiste en l'évaluation des débits le long des canalisations puis des
pertes de charge en fonction des diamètres choisis.

estimation du débit de pointe : utilisation de formules empiriques fonction du nombre de lo-


gements
estimation de la .pression de service et des pertes de charges
La pression de service (Ps) chez l'usager est la différence entre la cote piézométrique (Pz) du ré-
seau principal au droit du branchement et l'altitude (H) du point de passage le plus élevé dimi-
nuée en outre des pertes de charges(Jint) propres au branchement : compteur + réseau intérieur.

Ps = Pz - (H + Jint) ; elle doit être comprise entre 1 bar et 6 bars.

choix des diamètres


o si la pression disponible est faible (< 2 bars) : réduire les pertes de charges donc aug-
menter les diamètres mais avec une vitesse de l'eau toujours > 0,5 m/s pour le débit
de pointe ;
o si elle est forte (4 bars ou plus) : réduire les diamètres avec v < 2,5m/s ;
o si réseau assure la défense incendie : 100 mm minimum ;
o canalisation de distribution doivent avoir un diamètre > 40 mm
o dans les petites opérations, éviter d'avoir trop de diamètres différents.
vérification des débits pour la défense-incendie
5.2- Dispositions constructives

choix des matériaux: PVC ou polyéthylène


les points singuliers :
o les vannes ou robinets-vannes de sectionnement permettant d'isoler un tronçon de ré-
seau ;
o les purges placées aux points bas du réseau ;
o les ventouses aux points hauts pour évacuer les éventuelles poches d'air lors du rem-
plissage des canalisations.
o .les anti-béliers généralement situés au point de production ou de surpression.
Tous ces éléments sont placés sous bouches à clé ou dans des regards de visite.

pose des canalisations :


o la couverture du terrain varie de 0,80 m à 1,20 m mais peut atteindre 2 m dans certai-
nes régions particulièrement froides (haute montagne).
o les conduites ne sont pas auto-butées donc nécessitent la mise en place de massif de
butée aux changements de direction, de diamètre et extrémités pour reprendre les
efforts dues à la poussée de l'eau sous pression ;
o les épreuves d'étanchéité sont faites à une pression supérieure de 50% à Ps ;
o le plan de récolement doit être établi en tranchée ouverte.

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P29/44
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CHAPITRE V : RESEAUX D’ASSAINISSEMENT

I- GÉNÉRALITÉS

L'assainissement des eaux usées est devenu un impératif pour nos sociétés modernes. C’est
aussi assainir les eaux usées rejetées par le consommateur après utilisation
C’est la collecte puis l'épuration des eaux usées avant de les rejeter dans le milieu naturel, afin
de les débarrasser de la pollution dont elles sont chargées.

Il ne faut pas confondre le traitement des eaux, qui a pour fonction de les transformer en eau po-
table, et l'assainissement des eaux usées rejetées par le consommateur après utilisation. L'assainisse-
ment des eaux usées a pour objectif de collecter puis d'épurer les eaux usées avant de les rejeter
dans le milieu naturel, afin de les débarrasser de la pollution dont elles sont chargées.
Les différentes sortes d'eaux usées que l'on peut trouver sont :
∗ Les eaux domestiques appartenant essentiellement aux salles de bains, puis les cuisines char-
gées de graisses, de détergents, de solvants, etc;
∗ Les eaux industrielles peuvent contenir des solvants, des métaux lourds, des hydrocarbures,
etc…,mais aussi des produits toxiques ;
∗ Les eaux pluviales peuvent être chargées d'impureté au contact de l'air, puis en ruisselant ;
des résidus déposés sur les toits et les chaussés des villes (huile de vidange, carburants, résidus
de pneus, métaux lourds, etc ;
∗ Les eaux vannes appartenant essentiellement aux rejets de toilettes, chargés de diverses ma-
tières organiques azotées et de germes fécaux.

Le réseau d'assainissement des eaux usées d'une agglomération a pour fonction de collecter ces
eaux pour les conduire à une station d'épuration. Les canalisations transportant les eaux chargées
de pollution s'encrassent assez vite, donc elles font l'objet de visites de curages périodiques.
L’entretien des ouvrages annexes comprend notamment le curage des bouches d'égout, l'entretien
des bassins de retenu, des portes de relèvement des eaux usées (pompe de relevage) et des bran-
chements. Une exploitation efficace du réseau suppose un travail rigoureux et permanent du per-
sonnel qualifié du service d'assainissement.
II- BUT

Il permet d’assurer la collecte des eaux, leur drainage et leur évacuation.


Un assainissement privé se prévoit au moment de la conception du projet d’habitation qui dépend :
de la surface disponible ;
de la disposition et de l’implantation des éléments tels que clôture, arbres, accès ;
de la perméabilité du sol.
de la pente du terrain
de la présence ou non d’un exutoire
de la présence ou non d’une nappe d’eau souterraine a faible profondeur.
de l’emplacement de la maison
du niveau de sortie de la conduite par rapport à celui de la zone d’épandage
III- LES DIFFÉRENTES ETAPES DE CONSTITUTION DE LA FILIÈRE OU DU RÉSEAUX D’ASSAINISSEMENT

Etape 1 : LA COLLECTE
Elle Consiste à acheminer les eaux usées domestiques provenant des différents équipements de
l'habitation vers le prétraitement.
Cette étape est assurée par la fosse septique toutes eaux. Elle va dès lors recevoir toutes les eaux
usées de la maison (EU, EV).

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P30/44
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Etape 2 : PRETRAITEMENT (en général fosse toutes eaux)


Retient les matières solides et les déchets flottants. Attention, les eaux en sortie de fosse contiennent
encore 70% de la pollution initiale.
Etape 3: VENTILATION
Elle permet l'évacuation des gaz de fermentation de la fosse toutes eaux.
- l'entrée d'air s'effectue à partir des canalisations de collecte des eaux usées.
- la sortie d'air s'effectue par une conduite connectée en aval des équipements de prétraite-
ment.
Etape 4 : TRAITEMENT
L’épuration : Après leur passage dans la fosse, les eaux seront épurées par un épandage sou-
terrain réalise dans le sol.
L'épuration s'effectue dans le sol. L'effluent est dispersé dans le sol existant ou dans des maté-
riaux rapportés. Là, au cours de l'infiltration, les microorganismes présents dans le sol dégradent la
pollution apportée.

Etape 5 : EVACUATION
Les eaux épurées peuvent être évacuées par :
• infiltration dans le sol (solution à privilégier) ;
• rejet vers un site naturel ou aménagé (à titre exceptionnel) ;
• rivière, canal, fossé ;
• puits d'infiltration (dérogation préfectorale).
Cette étape peut se faire en deux manières :
o Soit par les tuyaux d’épandage (à condition que les éventuelles eaux souterraines protégées)
o Soit par rejet vers le milieu hydraulique superficiel (fossé, cours d’eau retenues, mer…), soit par
l’intermédiaire d’un puits filtrant.
o Il va aussi assurer l’évacuation de l’eau à travers le sol tout au long de l’écoulement de celle
–ci dans le réseau de tuyaux aménagés à cet effet.
3.1- Bac à graisses

Lorsque la longueur des canalisations entre les eaux des cuisines et la fosse septique est impor-
tante, il est préférable d’interposer un bac a graisses qui a pour fonction de retenir les graisses
contenues dans les eaux de cuisines. Cette graisse devra être retirée régulièrement pour éviter le
colmatage du bac 200 à 300 litres. La pose : il sera placé le plus près possible de l’habitation.
3.2- Fosse septique
Elle est constituée de 2 parties dont les volumes respectifs sont de 2/3 et 1/3,
∋ La première partie reçoit les eaux, dans ce compartiment, les matières vont flotter à la surface
de l’eau pour fermer une croûte ou les microbes aérobies vont progressivement la détruire.
∋ La deuxième partie reçoit les effluents liquéfiés et prêts à être évacués vers l’épurateur.
∋ La pose : la fosse sera placée le plus près possible de la maison.
3.3- l’épandage
• Il assure le rôle d’épurateur grâce aux microbes anaérobie qui vont ainsi transformer les matiè-
res liquéfiés en nitrate ou nitrite soluble.
• Les appareils seront placés sur un lit de sable d’une dizaine de cm d’épaisseur.
Remarque
En zone d’habitat dispersé, des systèmes d’assainissement sont mis en place pour chaque habi-
tation (assainissement individuel) ou pour un petit groupe d’habitations (assainissement autonome).
Un zonage délimite les zones d’assainissement autonome. Si la mise en œuvre des travaux relève des
particuliers, la commune est cependant obligée d’en assurer le contrôle. Si elle le souhaite, elle peut
également prendre en charge l’entretien, avec évidemment une contrepartie financière des parti-
culiers concernés.

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P31/44
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Chaque jour, vous utilisez de l’eau pour la vaisselle, la douche, la lessive, les WC... Ce sont les
eaux usées domestiques. Après usage, ces eaux sont polluées et doivent donc être épurées avant
d’être rejetées dans le milieu naturel.

De manière générale, dans une agglomération, ces eaux usées sont collectées par le biais de Ré-
seaux collectifs séparatifs et épurées en station d’épuration. Cependant dans certains cas, un autre
type d’assainissement est envisagé.

L’assainissement non collectif, également appelé assainissement individuel ou Assainissement auto-


nome ou privé, consiste alors à traiter les eaux usées de votre habitation sur votre terrain. Par assai-
nissement non collectif, on désigne toute installation d’assainissement effectuant la collecte, le pré-
traitement, l’épuration et le rejet des eaux usées domestiques des immeubles non desservis par un
réseau public d’assainissement. Cet assainissement est réalisé sur une parcelle selon des techniques
qui dépendent principalement de la nature du sol et de la surface disponible.

Il ne faut pas confondre le traitement des eaux, qui a pour fonction de les transformer en eau
potable, et l'assainissement des eaux usées rejetées par le consommateur après utilisation. L'assainis-
sement des eaux usées a pour objectif de collecter puis d'épurer les eaux usées avant de les rejeter
dans le milieu naturel, afin de les débarrasser de la pollution dont elles sont chargées.
Le réseau d'assainissement des eaux usées d'une agglomération a pour fonction de collecter
ces eaux pour les conduire à une station d'épuration. Les canalisations transportant les eaux char-
gées de pollution s'encrassent assez vite, donc elles font l'objet de visites de curages périodiques.
L’entretien des ouvrages annexes comprend notamment le curage des bouches d'égout, l'entretien
des bassins de retenu, des portes de relèvement des eaux usées (pompe de relevage) et des bran-
chements. Une exploitation efficace du réseau suppose un travail rigoureux et permanent du per-
sonnel qualifié du service d'assainissement.
Selon la nature de l’habitat et le choix de la collectivité, on distingue deux grands types
d’assainissement :

L’assainissement non collectif (individuel ou autonome)


En zone d’habitat dispersé, des systèmes d’assainissement sont mis en place pour chaque ha-
bitation (assainissement individuel) ou pour un petit groupe d’habitations (assainissement auto-
nome). Un zonage délimite les zones d’assainissement autonome. Si la mise en œuvre des travaux
relève des particuliers, la commune est cependant obligée d’en assurer le contrôle. Si elle le sou-
haite, elle peut également prendre en charge l’entretien, avec évidemment une contrepartie fi-
nancière des particuliers concernés.

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P32/44
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L’assainissement collectif

En zone urbaine ou d’habitats regroupés, les eaux usées, collectées dans un réseau
d’assainissement sont traitées en station d’épuration

1- Rôle
Ce sont des ouvrages qui ont rôle de collecter, de diriger, d’évacuer les effluents venant des
constructions et du milieu naturel (pluie).

2- Ouvrages de traitement
2.1. Le regard simple (de visite)
Il permet le nettoyage et le débouchage éventuel du réseau. Le regard simple se place :
- au pied de chaque chute (ou a proximité) ;
- à chaque changement de pente ou de direction de canalisation ;
- à chaque intersection de canalisation.
2.2. Le regard décanteur
Il est utilisé le plus souvent pour les bâtiments industriels et permet de retenir les corps solubles.

2.3. Le regard siphoïde


Il est placé avant le raccordement à l’égout, chaque fois que les odeurs des eaux vannes (E.V)
et les odeurs des eaux usées (E.U) risquent de monter.

2.4. Le séparateur à graisse


Elle assure le traitement des eaux vannes avant de les jeter dans le milieu naturel.

2.5. Les puits filtrant


Ils assurent l’évacuation et la diffusion dans le sol des eaux traitées.

2.6. La fosse septique


Elle assure le traitement des eaux vannes avant de les jeter dans le milieu naturel.

2.7. L’épandage souterrain


Il assure l’épuration et l’évacuation des eaux dans le sol perméable. Il est constitué de drains
disposés en éventail.

Le système d’assainissement des eaux usées ‘’COLLECTIF’’ est utilisé surtout en ville. Il se divise
en quatre étapes, parfois cinq. On achemine tout d’abord les eaux usées d’une ville jusqu’à une
station d'épuration* par les égouts.
En zone urbaine ou d’habitats regroupés, les eaux usées, collectées dans un réseau d’assainissement
sont traitées en station d’épuration.

L’assainissement consiste en :
La collecte et l’évacuation des eaux de ruissellement ;
La collecte et l’évacuation des eaux utilisées pour les besoins humains ;
La collecte et l’évacuation des déchets d’origines humaines et animales ;
Au traitement de ces différents effluents et leur rejet dans le milieu naturel.

1. Les eaux pluviales


Les eaux pluviales sont en principe des eaux très peu polluées. Si elles ne sont pas correcte-
ment évacuées, l’eau non absorbée peut provoquer une érosion nuisible si le ruissellement est trop
fort.

Si par contre, cette eau stagne (terrain plat ou creux), elle peut entraîner une pollution par mélange
avec les déchets et favoriser le développement des moustiques et des autres vecteurs de maladies.

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P33/44
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2. Les eaux usées domestiques


Ces eaux sont constituées :

1) des eaux usées ménagères avec une pollution peu concentrée (les eaux grises)
2) des déjections humaines qu’on appelle aussi eaux noires ou eaux vannes.
Ces eaux présentent des dangers importants pour l’hygiène. Elles peuvent propager des maladies
par contamination des sols donc des sources. Elles favorisent la prolifération des insectes, des ron-
geurs donc des maladies.

3. Les eaux usées industrielles

Elles contiennent des pollutions très diverses :

Pollutions chimiques dangereuses pour l’environnement et la santé des populations. Elles sont
difficilement traitées par le milieu naturel ;

Pollutions bactériologiques provenant des industries agroalimentaires ; elles peuvent être traitées
avant d’être rejetées dans la nature.

Conditions d’évacuation des eaux


Un bon système d’évacuation doit répondre à certaines conditions pour être fonctionnel :

Le sol superficiel ne doit pas être contaminé


Il doit permettre de protéger les sources et les nappes
Il faut tenir compte du mode de vie, des habitudes, et du revenu des utilisateurs.
Il faut choisir le terrain de sorte qu’il n’y ait pas de risques d’inondation
Il ne faut pas qu’il y ait de possibilité de saturation par la nappe en hautes eaux ;
Prévenir les odeurs
Les « excrétas »ne doivent pas être accessibles aux animaux, surtout aux mouches.

IV-TYPES DE RÉSEAUX
Le système d’assainissement peut être individuel ou collectif :
• Unitaire ;
• Séparatif ;
• Pseudo-séparatif
1- BUT
L’assainissement collectif doit répondre à trois (3) objectifs :
protéger la santé des individus ;
éliminer les nuisances en supprimant les eaux stagnantes ;
sauvegarder la qualité du milieu naturel et en particulier celle de l’eau.

2- PRINCIPE DE BASE

Les EU doivent être collectées pour éviter la dissémination des germes pathogènes :
elles seront éloignées dans les habitations pour éviter les risques de nuisance ;
enfin un traitement sera mis en œuvre avant de les rejeter dans le milieu naturel.
Cette étape consiste à enlever les plus gros déchets qu’il y a dans l’eau (dégrillage), à éva-
cuer le sable et le gravier qui sont au fond d’un bassin de décantation (dessablage) et à recueillir les
huiles qui sont à la surface du bassin (dégraissage).
Des produits chimiques sont ensuite ajoutés dans l’eau pour que les matières qui restent au
fond se transforment en boue

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P34/44
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Les matières organiques* encore présentes dans l’eau vont être décomposées par des bactéries
aérobies. En leur donnant un surplus d’oxygène, elles peuvent agir plus efficacement. Les matières
sont alors transformées par les bactéries et forment à leur tour une boue.

En procédant par une décantation, l’eau épurée est séparée des boues produites par les trai-
tements précédents. Les boues sont dirigées vers un lieu de traitement.

Si c’est nécessaire, des traitements supplémentaires sont effectués pour enlever le phosphore
de l’eau et pour la désinfecter afin qu’elle soit dépourvue de bactéries ou de virus.

B- LE RESEAU DE COLLECTE DES EAUX USEES:

Les réseaux de collecte ou “égouts” ont pour fonction de recueillir les eaux usées de toutes origi-
nes et de les acheminer vers les stations d’épuration. Il en existe deux types : réseau unitaire et sépa-
ratif.

V- CONSTITUTION DES SYSTEMES D’EVACUATION

Les systèmes d’évacuations sont généralement constitués par deux(2) types de réseaux :
- Les réseaux pour les canalisations intérieures ;
- Les réseaux pour les canalisations enterrées (extérieures) ;
Les réseaux d’égouts aboutissent après le traitement à des points de rejet qu’on appelle exutoire.
L’écoulement des eaux dans l’ensemble se fait par gravité (gravitaire). On dénombre deux princi-
paux systèmes dans les réseaux enterrés :
Les réseaux séparatifs ;
Les réseaux unitaires.

1. Le RÉSEAU UNITAIRE

Appelé tout à l’égout, c’est un système qui rassemble la totalité des eaux usées et de ruissel-
lement dans un réseau unique d’évacuation.

Il reçoit, en mélange, les eaux usées (E.U & EV) et les eaux pluviales. Toutes les EU, EV et EP
sont raccordés à un seul égout. C’est celui qui équipe la plupart des centres villes ;
La précaution à prendre consiste à placer le regard de contrôle de façon qu’il n’y ait
pas de risque de débordement en cas d’orage ;
Les diamètres sont conditionnés par les débits d’eaux pluviales aux regards desquelles
les eaux usées sont très faibles.
∗ Ce système à l’avantage d’être simple aussi bien en ce qui concerne la réalisa-
tion d’un réseau public que celle de la déserte des maisons (un seul ouvrage pour
un seul branchement particulier, ville ou immeuble).
∗ Il a l’avantage de n’exiger que la construction d’un seul réseau.
Cependant présente deux inconvénients :

Il nuit au bon fonctionnement de la station(en saison pluvieuse) ;


Pendant la sécheresse la faiblesse du débit d’eaux usées entraine des dépôts
dans la canalisation.

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E.U
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Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P35/44
Support de Cours d’AEP & ASSAINISSEMENT

2. Le RÉSEAU SÉPARATIF
Le réseau séparatif est constitué de deux canalisations spécialisées. L’une évacue les eaux de
pluie avec un diamètre très important compte tenu de la quantité d’eau à évacuer en cas de pluie
(abondante).

Plus récent, il est composé de deux collecteurs séparés, un pour les eaux usées, un autre pour
les eaux pluviales c'est-à-dire il comporte deux canalisations : une pour les eaux usées et une pour les
eaux de pluie.

o Ce système assure les meilleures conditions d’écoulement des eaux ;


o L’égout séparatif facilité l’écoulement des eaux.
o La tête du réseau d’évacuation peut se faire simplement à partir de caniveaux.
L’autre réseau destiné aux eaux usées sera d’un diamètre beaucoup plus faible. Les dimen-
sions de la station de traitement ne recevant que les usées seront plus petites. Le débit étant peu
variable.

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E.P E.U
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VI-PRINCIPES DE CONCEPTION D’UN RESEAU D’EVACUATION

Votre réseau d’évacuation dépend, en premier lieu, du système d’évacuation du réseau public.
Il existe deux types d’égouts :

o les égouts unitaires, qui collectent les eaux de pluie, les eaux vannes et les eaux usées ;
o les égouts séparatifs, qui collectent séparément les eaux de pluie et les eaux usées (eaux
ménagères et eaux vannes).
Dans le cas d’un assainissement individuel, c'est-à-dire une fosse septique, les eaux de pluie sont reje-
tées vers le milieu naturel et les eaux usées vers le dispositif d’assainissement. En ce qui concerne le
réseau d’évacuation intérieur, vous avez le choix entre deux possibilités :

le système de descentes et chutes séparées ;


le système de chute unique.
Dans un réseau d’évacuation avec des descentes et chutes séparées, les eaux ménagères et
les eaux vannes sont collectées dans les canalisations distinctes qui ne rejoignent qu’au niveau du
collecteur principal.

Chacun de ces canalisations est prolongées hors combles, dans le même diamètre, afin d’être venti-
lée (ventilation primaire). C’est l’organisation la plus courante et la plus simple à mettre en œuvre
pour un réseau d’évacuation intérieur. L’évacuation par un système de chute unique, collectant
eaux ménagères et eaux vannes, est également possible. Normalement, il est nécessaire d’être
couplé à une ventilation secondaire, ce qui complique énormément la conception et la réalisation
du réseau d’évacuation.

Cependant, il existe un système de chute unique sans ventilation secondaire. Dans ce cas,
l’absence de ventilation secondaire doit être palliée par l’emploi de culottes spéciales chute uni-
que, conçues pour éviter l’effet de piston dans les canalisations.

Sur commune donnée, il existe 2 types de réseau :

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P36/44
Support de Cours d’AEP & ASSAINISSEMENT

• Réseau Gravitaire : système "classique" composé d'un collecteur, en général en PVC, de 200
mm de diamètre.
Les effluents s'écoulent gravitairement par ce collecteur. Ce type de réseau dessert les
communes.

• Réseau Sous-vide : c'est une technique alternative au réseau gravitaire. Il intervient dans des
contextes particuliers, tels que l'absence de pente suffisante permettant aux effluents de
s'écouler gravitairement, ou en présence de nappe phréatique à faible profondeur. C'est le
cas à Garennes sur Eure, situé en fond de vallée. Le réseau doit alors être parfaitement étan-
che pour éviter que les remontés de nappe s'infiltrent dans le collecteur.
1- Points de rejet
Les principaux points de rejet des effluents sont :
- La mer ;
- Les lacs et les rivières(le cas le plus fréquent) de manière noyée pour empêcher la formation
des déchets nauséabonds sur les rives ;
- Sur ou sous le sol après certaines dispositions.

Eaux Station de REJET


traitement
Usées(E.U) (Exutoire)
REJET D’EGOUT

NB: On distingue :
Les Eaux Pluviales (E.P) dans les caniveaux pour être évacuée dans un réseau urbain.
Les E.U et E.V dans un regard tampon puis dans un égout.
Les Puits Perdus (P.P) pour l’exutoire (EU) vers la fosse de relevage.
Les Trémies : Point de branchement des EP-EU-EV.

Pour le plan du sous-sol :

On prévoit les canalisations dirigées vers les égouts ou caniveaux à travers les regards de visi-
te ;
Les regards sont prévus au sous-sol pour le Bâtiment à étage :
- Regard vers caniveaux (EP) ;
- P.P pour la fosse de relevage (EU) ;
- F.S pour la fosse de relevage(EV) vers réseau urbain.
Tous ces dispositifs sont orientés dans un égout et dirigé vers le Réseau urbain.

Les canalisations sont orientées vers les réservations (différentes gaines) pour les colonnes de
descentes ou montées.
La hauteur maximale de chute (canalisation) qu’on prévoit du R.D.C à l’étage est de 3m.
La loi sur l’eau a renforcé la responsabilité des communes sur la création, l’entretien et la sur-
veillance des réseaux d’assainissement.
La police des réseaux fait partie des responsabilités des Mairies : un règlement
d’assainissement doit être rédigé :

tout raccordement non domestique doit préalablement être autorisé par la commune, celle-ci
n’étant pas obligée de traiter les eaux usées non domestiques. L’autorisation fixe les caractéristi-
ques que doivent présenter les eaux usées non domestiques admises dans le réseau collectif.
Une surveillance du respect des prescriptions de l’autorisation de raccordement doit être mise en
place.

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P37/44
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2- les traitements d’épuration des eaux usées.


Ils sont réalisés dans les stations d’épuration. On y dégrade et sépare les polluants de l’eau
(particules et substances dissoutes) par des procédés physiques, chimiques et biologiques, pour ne
restituer au milieu aquatique qu’une eau de qualité suffisante au regard de la capacité d’accueil
du milieu récepteur.

Les procédés mis en œuvre sont multiples : ils reposent sur le principe de la séparation gravitai-
re (?) entre l’eau et les particules polluantes. Pour éliminer les substances dissoutes, une biomasse
animale microbienne les transforme, croît, puis s’agglomère en flocs (ou amas), qu’il est alors possi-
ble de séparer de l’eau par gravité, flottation ou plus rarement par filtration.

Sur commune donnée, il existe 2 types de réseau :


• Réseau Gravitaire : système "classique" composé d'un collecteur, en général en PVC, de 200
mm de diamètre.
• Les effluents s'écoulent gravitairement par ce collecteur.
• Ce type de réseau dessert les communes.
• Réseau Sous-vide : c'est une technique alternative au réseau gravitaire. Il intervient dans des
contextes particuliers, tels que l'absence de pente suffisante permettant aux effluents de
s'écouler gravitairement, ou en présence de nappe phréatique à faible profondeur. C'est le
cas à Garennes sur Eure, situé en fond de vallée. Le réseau doit alors être parfaitement étan-
che pour éviter que les remontés de nappe s'infiltrent dans le collecteur.

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P38/44
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CHAPITRE VI : DESCRIPTION DE LA STATION D’EPURATION

Les eaux usées ménagères, industrielles et agricoles sont acheminées jusqu’à la station
d’épuration, qui se situe le plus souvent à l’extrémité d’un réseau de collecte. L’eau est alors en par-
tie traitée avant d’être rejetées dans le milieu naturel.

« L’objectif de la station d’épuration n’est pas de rendre l’eau potable mais acceptable par la na-
ture. Les eaux sales provenant des égouts sont tout d’abord filtrées pour éliminer les débris. En les
laissant ensuite reposer, on peut facilement récupérer les graisses qui flottent et les particules solides
qui coulent. Il ne reste qu’à introduire des bactéries dans les bassins. Elles vont se nourrir des derniers
déchets avant de couler. L’eau, enfin propre, peut retourner à la nature. »

L’accès à une eau propre est une chance :

« Près de 3 milliards de terriens ne disposent pas d’un système d’assainissement de l’eau En France,
60% des communes nettoient leurs eaux sales dans les stations d’épuration. En Afrique et en Asie, les
eaux usées sont souvent déversées dans la nature… là ou se baignent les enfants : choléra et ty-
phoïde y creusent leur lit. »

La situation de certains pays est donc grave :

« L’Afrique et l’Asie sont les deux plaies de l’eau. En Afrique soit l’eau manque comme au Sahel, soit
elle abonde comme en Afrique centrale mais l’eau utilisée est toujours sale : 15% des africains seu-
lement ont un réseau d’assainissement. En Chine, 50% des fleuves sont gravement pollués. »

On peut distinguer trois opérations principales dans le traitement de l’eau :


Une station d’épuration rassemble une succession de procédés qui permettent, petit à petit,
de purifier l’eau.
le pré traitement et le traitement primaire qui comprends le dégrillage (qui élimine les déchets
volumineux), le dessablage (qui permet d’extraire les sables), le déshuilage (qui débarrasse
l’eau de ses corps gras) et la décantation primaire ou la boue est récupérée au fond du bas-
sin.
Le traitement secondaire se fait le plus souvent de manière « biologique », mais une voie
« physico-chimique » peut la remplacer ou s’y ajouter. Le traitement physico-chimique per-
met une meilleure coagulation des boues et favorise notamment la fixation des phosphates
provenant des engrais ou des activités agricoles. Le traitement secondaire comprend
l’oxygénation (de l’oxygène est inséré dans l’eau pour la défaire des substances graisseuses
restantes) et la décantation secondaire (qui permet d’extraire une deuxième quantité de
boue).
Le traitement des boues s’effectue parallèlement aux traitements de l’eau (avec la boue ré-
coltée dans les bassins de décantation et durant la clarification).

Voici les 5 grandes étapes à retenir au niveau du fonctionnement d’une station d’épuration :

FONCTIONNEMENT DE LA STATION D’EPURATION

1ère étape : le dégrillage


Les eaux usées qui sortent de ta maison sont acheminées jusqu’à la station d’épuration par des
réseaux d’assainissement.
Elles passent alors à travers un dégrilleur, une sorte de tamis, qui les débarrasse des matières
grossières et inertes (chiffons, morceaux de bois, plastiques, feuilles,...). Après le nettoyage des grilles,
les déchets sont évacués avec les ordures ménagères. Le tamisage, qui utilise des grilles avec de
plus faibles espacements, peut compléter cette phase du prétraitement

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2ème étape : le dessablage et le déshuilage

Les étapes suivantes permettent de débarrasser l’eau des matières qui n’ont pas été arrêtées
par le dégrillage.
Grâce à la réduction de vitesse de l’écoulement, il est possible de récupérer. Les sables (par
pompage) et les graisses (qui sont raclées en surface)
Les eaux s’écoulent d’abord dans un premier bassin (appelé le « dessaleur ») où les matières plus
lourdes que l’eau (sables, graviers,...) se déposent au fond. Puis elles passent dans un deuxième bas-
sin, ou les graisses seront récupérées en surface. Les bassins sont équipés d’un pont automoteur et de
pompes aératrices. Ces pompes, installées le long de chaque ouvrage, diffusent de fines bulles d’air
qui favorisent la remontée des graisses et corps flottants en surface.
Le pont automoteur assure un raclage de surface pour pousser les flottants sur des goulottes et
bâches de pompage.
Les produits récupérés sont évacués en vue d’un traitement ultérieur. (Traitement des boues) Les
eaux sont alors évacuées et continuent leur assainissement dans la station.

3ème étape : le traitement biologique


C’est la partie essentielle du traitement. Elle consiste à reproduire, mais en accéléré, le processus
naturel qui existe dans les rivières.
Les eaux arrivent dans un bassin où se sont développées des bactéries. Ces êtres vivants micros-
copiques vont digérer les impuretés et les transformer en boues. Ces techniques se réalisent avec
oxygène (aérobies) ou sans oxygène (anaérobies). En France, c’est le procédé des boues actives
(avec oxygène) qui est le plus répandu.
4ème étape : la clarification
Cette étape consiste à séparer l’eau des boues ou des résidus secondaires issus de la dégrada-
tion des matières organiques.
Cette décantation est opérée dans des bassins spéciaux, les "clarificateurs". Les boues se dépo-
sent au fond du bassin, où elles sont raclées et évacuées. L’eau débarrassée de 80 à 90 % de ses
impuretés subit alors des analyses et des contrôles avant d’être rejetée dans le milieu naturel.

5ème étape : le traitement des boues

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Une station d’épuration produit 2 litres de boues résiduaires par habitant et par jour. Les boues
récupérées lors de la décantation, le traitement biologique et la clarification doivent être traitées.
Il existe plusieurs formes de boues :
Les boues physico-chimiques (qui sont produites dans les stations physico-chimiques).
Les boues dites primaires, qui est le résultat de la décantation des matières en suspension
contenues dans les eaux usées brutes. (Celles récupérée après le traitement primaire)
Les boues secondaires sont formées à partir de la charge polluante dissoute durant la pé-
riode de dessablage et de déshuilage. (Celles récupérée après le traitement secondaire)
Les boues "mixtes" formées par les boues primaires et secondaires. Elles vont subir un traite-
ment de stabilisation biologique.
Ces boues sont généralement utilisées en agriculture comme engrais.
Une fois sèches, elles peuvent également être incinérées ou mises en décharge (solution plus coû-
teuse). Voici un schéma qui résume bien ces 5 grandes étapes :

Le contrôle du système d’assainissement : l’auto surveillance


L’exploitant de la station d’épuration va se livrer à une série de mesures pour évaluer l’efficacité de
l’épuration de l’eau et du traitement des matières produites par l’épuration (comme la boue).
Il va aussi s’assurer du respect des normes de rejets, et surveiller l’ensemble de l’installation pour
détecter les éventuelles anomalies.
Un rapport de fonctionnement contenant ces mesures est établit chaque mois et chaque année par
l’exploitant de la station d’épuration.
Ce rapport est ensuite envoyé à la police de l’eau et à l’agence de l’eau.
Le préfet peut augmenter les exigences de l’auto surveillance. Il peut par exemple prendre de nou-
velles mesures ou les raffermir concernant certains polluants. Il peut aussi imposer une surveillance du
milieu naturel accueillant l’eau traitée.
Les services chargés de la police des eaux auprès du préfet vérifient la qualité du dispositif de
surveillance mis en place par l’exploitant. Cette vérification s’opère à deux niveaux :
par le contrôle des documents tenus par l’exploitant ;
par des visites sur place pour constater la validité des informations transmises.

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SCHEMA GENERAL D’UNE STATION DE TRAITEMENT

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CONCLUSION GENERALE

L’Adduction en Eau potable et l’assainissement constitue un module indispensable pour le


Technicien supérieur spécialisé en bâtiment. Ce module permet de répondre à court et à long terme
aux besoins techniques et aux différentes responsabilités afférentes à son métier.

Il paraît donc judicieux d’appréhender les différentes notions techniques pour coordonner efficace-
ment les travaux de chantiers de BTP.

Athanase Kouassi FLODO, Ingénieur en Génie Civil, option : Infrastructures et Transports P43/44

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