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La Revue de médecine interne 29 (2008) 596–605

Carrefour des spécialités

Diagnostic précoce des spondylarthropathies


Diagnosis of early spondyloarthritis
E. Pertuiset
Service de rhumatologie, centre hospitalier René-Dubos, 6, avenue de l’Île-de-France, B.P. 79, Pontoise, 95303 Cergy-Pontoise cedex, France
Disponible sur Internet le 23 avril 2008

Résumé
Propos. – Les spondylarthropathies (SpA) regroupent un ensemble de maladies, dont la plus connue est la spondylarthrite ankylosante (SPA),
ayant des caractéristiques communes. Les SpA dites indifférenciées peuvent évoluer vers la SPA. En France, la fréquence des SpA pourrait être
la même que celle de la polyarthrite rhumatoïde (PR). La SPA a un retentissement important sur la qualité de vie et la fonction des patients et
engendre des coûts socioéconomiques pour la société.
Points forts. – Le diagnostic de SPA est porté avec un retard de cinq à huit ans en moyenne. Cela est dû au fait que la SPA est définie par
la sacro-iliite radiographique qui n’est pas un signe précoce. L’intérêt d’un diagnostic plus rapide est justifié par la volonté d’améliorer la prise
en charge, mais aussi par la disponibilité de nouvelles méthodes d’imagerie (IRM, échographie) et par l’efficacité des traitements anti-TNF. Les
systèmes de critères existants (New York, Amor, ESSG) sont des critères de classification. Leur sensibilité est insuffisante pour faire un diagnostic
de SpA récente. Plusieurs groupes étudient les moyens d’améliorer le diagnostic précoce. L’équipe berlinoise a proposé, pour les patients souffrant
de lombalgies inflammatoires, un algorithme utilisant les signes cliniques, radiographiques, biologiques et, quand nécessaire, le HLA-B27 et l’IRM
des sacro-iliaques. Mais ce système reste théorique et a été trouvé peu performant par l’équipe de Maastricht. De plus, il ne prend pas en compte
les patients débutant une SpA par une atteinte extrarachidienne.
Conclusion. – Seul le suivi de cohortes prospectives de SpA récentes permettra de répondre à la question des critères du diagnostic précoce (IRM,
échodoppler des enthèses), mais aussi aux questions relatives à l’évolution, au pronostic et à l’influence d’une prise en charge plus rapidement
intensive.
© 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Abstract
Purpose. – Spondyloarthritis (SpA) encompass different diseases with common characteristics, ankylosing spondylitis (AS) being the most
typical. Undifferentiated SpA may evolve into AS. In France, SpA and rheumatoid arthritis could have the same prevalence. AS has a profound
impact on the quality of live and function of patients as well as social and economic consequences for the society.
Key points. – There is a mean delay of five to eight years between onset of symptoms and diagnosis of AS. This is due to the fact that radiographic
sacroiliitis is delayed. The purpose of an earlier diagnosis is emphasized by the need for a better management, the new diagnostic method including
magnetic resonance imaging and ultrasonography, and by the efficacy of anti-TNF therapy. The current criteria (New-York, Amor, ESSG) are
classification but not diagnostic criteria. Their sensitivity is insufficient for an early diagnosis of SpA. Several groups are studying methods to
ensure an early diagnosis. The group of Berlin has proposed, for patients suffering inflammatory chronic back pain, an algorithm using clinical,
radiological and biological signs with, if necessary, search of HLA-B27 and MRI of sacroiliac joints. But this system is theoretical and the group
of Maastricht found it of little effectiveness. Furthermore, it does not take account patients with symptoms beginning out of the spine.
Conclusion. – We believe that only the follow-up of cohorts constituted of patients with early SpA will enable us to improve our knowledge
regarding diagnostic criteria and new tools for early diagnosis, as well as outcome, prognosis and early management of SpA and AS.
© 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Spondylarthrite ankylosante ; Spondylarthropathie ; Diagnostic ; HLA-B27 ; Imagerie par résonance magnétique ; Échographie

Keywords: Ankylosing spondylitis; Spondyloarthritis; Diagnosis; HLA-B27; Magnetic resonance imaging; Ultrasonography

Adresse e-mail : edouard.pertuiset@ch-pontoise.fr.

0248-8663/$ – see front matter © 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.revmed.2008.01.027
E. Pertuiset / La Revue de médecine interne 29 (2008) 596–605 597

1. Introduction • le traitement par AINS (ainsi qu’une rééducation) devrait être


débuté et poursuivi chez les patients symptomatiques dès le
La spondylarthrite ankylosante (SPA) est un rhumatisme diagnostic porté ;
inflammatoire chronique classé parmi le groupe des spondylar- • dans les SPA réfractaires aux AINS, les anti-TNF sont
thropathies (SpA) [1]. Elle nécessite, par définition, l’existence d’autant plus efficaces que la maladie est récente [11].
d’une sacro-iliite radiographique [2]. Le terme de SPA fait
référence à l’ankylose rachidienne osseuse qui est tardive et Cette prise en charge thérapeutique plus précoce et plus adap-
inconstante. Actuellement, le terme de spondylarthrite est de tée ne peut qu’améliorer la qualité de vie de patients jeunes
plus en plus utilisé [3] car il permet de classer des patients et socialement actifs. On pourrait en espérer une diminution
sans ankylose et souvent sans sacro-iliite radiographique mais des conséquences socioéconomiques et la possibilité de stopper
avec une atteinte clinique axiale et éventuellement des signes l’évolution vers l’ankylose.
inflammatoires infraradiographiques d’atteinte sacro-iliaque ou
vertébrale. En ce sens, la spondylarthrite est une SpA avec 2. Le concept des SpA
atteinte axiale, sans que le critère radiographique soit exigé.
Mais il existe aussi des SpA sans atteinte axiale, dont la Le concept de SpA regroupe des entités auparavant consi-
présentation clinique est donc différente, et qui posent des dérées comme distinctes : SPA, rhumatisme des maladies
problèmes diagnostiques non strictement superposables aux inflammatoires colo-intestinales ([MICI] : maladie de Crohn
SpA avec atteinte axiale. Cette distinction, souvent impré- et rectocolite hémorragique), rhumatisme psoriasique (RPS),
cise dans la littérature internationale, sera faite ici autant que arthrites réactionnelles, auxquelles se sont ajoutées les SpA à
possible. début juvénile et les SPA indifférenciées [1]. Les SpA ont en
Si la SPA a été décrite en 1898 par Pierre Marie à partir commun leur association avec l’antigène HLA-B27 [1], mais
d’observations de formes sévères [4], elle fut longtemps sous- elles avaient été reconnues avant la découverte de cette associa-
estimée, même si elle fait partie de la liste des affections de tion sur la notion d’agrégation familiale et sur un ensemble de
longue durée prises en charge à 100 % par la sécurité sociale caractéristiques communes : atteinte inflammatoire du squelette
française. La SPA est une maladie sévère par son retentissement axial et périphérique, inflammation caractéristique des enthèses
sur la fonction, la qualité de vie et la vie professionnelle [2,3,5]. (enthésite), atteintes systémiques (cutanée, digestive, oculaire,
Elle engendre des coûts financiers directs et indirects importants cardiaque, urétrale) et atteinte inflammatoire des articulations SI
[3]. [1]. Le rôle physiopathologique direct de l’antigène HLA-B27
Le délai diagnostique de la SPA peut être très long. Toutes a été démontré dans le modèle animal du rat transgénique pour
les études, même les plus récentes, montrent que le délai entre le les molécules HLA-B*2705 et la ␤2-microgobuline humaines,
début des symptômes et le diagnostic de SPA est de cinq à huit modèle chez lequel se développe spontanément une maladie
ans en moyenne. Plusieurs facteurs expliquent ce délai [1,6,7] : proche des SpA humaines et dont la survenue est dépendante de
le caractère peu spécifique des lombofessalgies qui constituent le l’existence de la flore bactérienne commensale [3]. Mais l’HLA-
symptôme révélateur le plus fréquent, le caractère inconstant de B27 ne contribue que pour 40 % à la susceptibilité génétique
l’inflammation biologique, la méconnaissance de la maladie, la de la SPA et d’autres gènes interviennent. Le gène du récep-
sous-estimation de sa prévalence, et le caractère tardif des signes teur à l’IL-23 (IL23R) contribue pour 12 % à la susceptibilité
radiographiques, notamment de la sacro-iliite dont la fréquence génétique de la SPA : plusieurs variants mononucléotidiques de
dépend de la durée d’évolution de la SPA [8,9]. La sacro-iliite IL23R sont associés comme facteurs protecteurs ou favorisants
radiographique est donc assez peu utile au diagnostic précoce la SPA, comme cela vient d’être rapporté très récemment [15],
de la SPA. De plus, depuis la découverte de l’efficacité de la et cela à l’instar des MICI ou du psoriasis, apportant un nouvel
phénylbutazone en 1954, le traitement de la SPA n’avait pas éclairage génétique de grand intérêt au concept des SpA.
évolué, jusqu’à la mise en évidence récente de l’efficacité des La SPA représente un mode d’évolution possible des SpA
traitements anti-TNF␣ [10]. Cela explique que de nombreux indifférenciées [11].
patients n’étaient pas adressés au spécialiste. Au sein des SpA, le RPS occupe une place particulière,
De nombreux auteurs insistent actuellement sur la néces- notamment du fait de son grand polymorphisme clinique et de
sité d’un diagnostic plus précoce de la SPA et des SpA en l’existence de critères diagnostiques propres. La question de
général [6,11–13]. Le développement des nouvelles méthodes la réalité et de l’identification du RPS a été posée récemment
d’imagerie laisse espérer que cet objectif puisse être atteint, avec par Dougados, qui a souligné la nécessité d’études épidémiolo-
en premier lieu l’imagerie par résonance magnétique (IRM) giques spécifiques sur les relations entre psoriasis et maladies
des sacro-iliaques (SI). Il est important de raccourcir le délai articulaires [16].
diagnostique des SpA [14] pour plusieurs raisons :
3. Les critères de classification de la SPA et des SpA
• un diagnostic correct effectué précocement évite des explo-
rations inutiles et des traitements inappropriés ; Les critères de New York modifiés en 1984 [17] restent la
• les patients ayant une SpA récente ont un degré d’activité référence pour le diagnostic de SPA qui nécessite l’existence
et de douleurs au moins égal à ceux ayant une maladie plus d’une sacro-iliite radiologique (Tableau 1) [2,9]. Leur sensibi-
évoluée ; lité a été estimée à 83 % et leur spécificité à 98 % [18]. Mais
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Tableau 1 Tableau 3
Critères de classification de la spondylarthrite ankylosante (SPA) : critères de Critères de classification des spondylarthropathies de l’European Spondylar-
New York modifiés (1984) [17] thropathy Study Group (ESSG) (1991) [20]
Critères cliniques Critères majeurs
Lombalgies avec raideur de plus de trois mois, améliorées à l’effort, Douleurs rachidiennes inflammatoires (douleurs du rachis lombaire,
mais ne cédant pas au repos dorsal ou cervical avec au moins trois des cinq critères suivants :
Limitation des mouvements du rachis lombaire à la fois dans le plan début avant 45 ans, début progressif, améliorées par l’exercice,
frontal et sagittal raideur matinale, durant depuis plus de trois mois)
Limitation de l’ampliation thoracique par rapport aux valeurs Synovites asymétriques ou prédominantes aux membres inférieurs
normales corrigées pour l’âge et le sexe
Critères mineurs
Critère radiologique Antécédent familial de spondylarthropathie
Sacro-iliite radiologique : Psoriasis
bilatérale de grade ≥ 2 OU unilatérale de grade 3 ou 4 Urétrite, cervicite ou diarrhée aiguë survenue dans le mois précédant
l’arthrite
Diagnostic
Entérocolopathie inflammatoire chronique
SPA définie : critère radiologique + au moins un critère clinique
Douleurs fessières à bascule
SPA probable :
Enthésopathie (achiléenne ou plantaire)
Présence des trois critères cliniques
Sacro-iliite radiologique (stade ≥ 2 si bilatéral, stade ≥ 3 si
Ou critère radiologique sans aucun de ces critères cliniques
unilatéral)
Diagnostic de spondylarthropathie s’il existe au moins : un critère
majeur + un critère mineur
il s’agit de critères de classification qui ne sont pas adaptés à
un diagnostic précoce du fait de la nécessité du critère radio-
logique et du caractère tardif de signes comme la limitation de une sensibilité de 86 % et une spécificité supérieure à 87 % [2].
l’ampliation thoracique. De plus, le critère radiologique de cette Pour la SPA, leur sensibilité est de 94 % et leur spécificité de
classification est critiquable car il est difficile de distinguer les 87 % [18]. Mais quand ces critères sont utilisés dans des SpA
sacro-iliites de stade 1 et 2, la marge d’erreur étant d’au moins évoluant depuis moins d’un an, la sensibilité n’est que de 68 %
20 % [9]. même si la spécificité reste de 93 % [2,20]. Dans une étude espa-
Il existe deux systèmes de critères de classification des SpA, gnole, le pourcentage de patients répondant initialement à des
les critères proposés par Amor (Tableau 2) en 1990 [19] et les cri- critères de SpA et considérés comme ayant effectivement une
tères européens de l’European Spondylarthropathy Study Group SpA après cinq ans d’évolution était de 46 % pour les critères
(ESSG) de 1991 [20] (Tableau 3). Dans les critères de SpA, la de l’ESSG et de 76 % pour les critères d’Amor [21]. De même,
sacro-iliite radiographique devient un élément facultatif. Les cri- dans les résultats préliminaires d’une étude française portant
tères de l’ESSG ont été validés dans différentes populations avec sur des SpA précoces, la sensibilité et la spécificité des critères
de l’ESSG sont respectivement de 54 et 60 % [22]. Tous les
Tableau 2 systèmes existants sont des critères de classification et non des
Critères de classification des spondylarthropathies d’Amor (1990) [19] critères de diagnostic ; ils ne sont pas appropriés au diagnostic
Signes cliniques ou antécédents Coefficients
précoce des SpA [2,9,11,23].
Douleurs nocturnes lombaires ou dorsales et/ou raideur 1
matinale dorsale ou lombaire 4. Épidémiologie des SpA et devenir des SpA
Oligoarthrite asymétrique 2 indifférenciées
Douleurs fessières uni- ou bilatérales, douleurs fessières 1
à bascule
Doigt ou orteil « en saucisse » 2 Il existe une étroite corrélation entre la prévalence de HLA-
Talalgie ou autre enthésopathie 2 B27 et la fréquence de la SPA dans une population donnée
Iritis 2 [11]. En France, une enquête épidémiologique réalisée dans
Urétrite non gonococcique ou cervicite moins d’un mois 1 plusieurs régions en 2001 a retrouvé une prévalence des SpA
avant le début de l’arthrite
Diarrhée moins d’un mois avant de début de l’arthrite 1
de 0,30 % chez l’adulte, prévalence identique chez la femme
Présence ou antécédent de psoriasis et/ou de balanite 2 et chez l’homme, et identique à celle de la polyarthrite rhuma-
et/ou d’entérocolopathie chronique toïde (PR) [24]. La prévalence y était de 0,19 % pour le RPS et de
Signe radiologique 0,08 % pour la SPA. Compte tenu de la méthodologie de l’étude,
Sacro-iliite radiologique 3 la prévalence des SpA en France pourrait être de 0,40 % [24].
≥ stade 2 si bilatéral OU ≥ 3 si unilatéral
La prévalence de la SPA est plus élevée en Norvège (0,41 % de
Terrain génétique la population adulte) [25] et plus faible en Grèce (0,03 %) [26].
Présence de l’antigène HLA-B27 ou antécédent familial 2
Aux États-Unis, la prévalence de la SPA a été estimée à 0,21 %
de pelvispondylite, de syndrome de Reiter, de psoriasis,
d’entérocolopathie chronique et celle du RPS à 0,25 %.
Sensibilité au traitement La SPA est une maladie débutant chez le sujet jeune, entre 15
Amélioration en 48 heures des douleurs par 2 et 40 ans, en moyenne à 26 ans [11,27]. Dans la SPA, il existe
anti-inflammatoires non stéroïdiens et/ou rechute rapide une prédominance masculine avec un rapport homme/femme
(48 heures) à leur arrêt
d’environ 2/1 [2,11]. Mais si l’on se réfère au concept de
Diagnostic de spondylarthropathie si score total ≥ 6
SpA, on observe autant de femmes que d’hommes [13,24].
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Le retard diagnostique est d’environ huit ans dans des études D’après nos connaissances actuelles, les facteurs pronos-
récentes réalisées en Allemagne [27] et en Norvège [25]. Ainsi le tiques péjoratifs de la SPA sont les suivants : un début précoce, le
diagnostic était porté à l’âge de 33 ans en moyenne chez les sexe masculin, l’existence d’une coxite, le tabagisme, un métier
patients HLB27+ et de 39 ans chez les patients HLA-B27− physique, une mauvaise efficacité des AINS [11,31,32]. Les
[27]. syndesmophytes et l’ankylose vertébrale sont les principales
Il existe un délai de plusieurs années entre le début des rachial- caractéristiques de l’atteinte structurale vertébrale de la SPA,
gies inflammatoires et l’apparition de la sacro-iliite radiologique y compris dans la mesure du score modified Stokes Ankylosing
[9]. Dès 1988, une étude longitudinale effectuée chez 88 patients Spondylitis Spinal Score (mSASS). Le principal facteur prédic-
ayant des signes cliniques évocateurs de SPA mais sans sacro- tif de l’évolution structurale à deux ans est l’importance des
iliite radiologique avait montré l’apparition d’une sacro-iliite lésions structurales lors de l’évaluation initiale [33].
radiologique dans 36 % des cas à cinq ans et 59 % à dix ans [9]. Il existe certaines différences dans le phénotype de la SPA
La normalité des radiographies au stade précoce de la SPA ne selon le sexe. Les données de la cohorte californienne Pros-
signifie pas l’absence de lésions inflammatoires, que ce soit sur pective Study of Outcomes in Ankylosing Spondylitis (PSOAS)
les articulations SI ou sur d’autres sites du squelette axial. qui comprend 302 hommes et 100 femmes ayant une SPA avérée
Pour le diagnostic précoce, il est nécessaire de s’intéresser évoluant depuis au moins 20 ans, montrent que l’atteinte rachi-
au concept de SpA. Kumar et al. [28] ont montré, dans une série dienne radiographique est moins sévère chez la femme [34].
de patients ayant une SpA indifférenciée évoluant depuis moins Mais malgré cela, il n’existe pas de différence dans le degré du
de deux ans, que l’évolution à long terme (11 ans) se faisait vers handicap fonctionnel. Cela semble signifier que l’atteinte articu-
une SPA dans 68 % des cas. Dans une étude brésilienne [29] laire périphérique est plus importante chez la femme et/ou que
ayant porté sur 68 patients atteints d’une SpA indifférenciée évo- le retentissement fonctionnel axial est plus important chez la
luant depuis plus longtemps (cinq ans en moyenne), le diagnostic femme que chez l’homme, à degré égal de lésions structurales.
après deux ans de suivi était : SpA indifférenciée dans 75 % des Avec une prise en charge classique, les patients atteints de
cas, SPA dans 10 % des cas, RPS dans 2 % des cas (rémission SPA ne semblent pas bien contrôlés. Ainsi, une étude britan-
dans 13 % des cas). La sacro-iliite doit être considérée comme un nique transversale effectuée à Leeds en 2001–2003 [5] chez
marqueur d’ancienneté et non comme un marqueur d’activité ou 213 patients ayant une SPA évoluant depuis près de 20 ans en
de sévérité. L’équipe berlinoise a proposé que tous les patients moyenne et suivis dans un centre de référence, montre que le
ayant une SpA avec des signes cliniques d’atteinte axiale soient score d’activité BASDAI est supérieur ou égal à 4/10 dans 64 %
regroupés au sein d’une même entité nosologique dénommée des cas, et qu’il existe un handicap fonctionnel et une altération
SpA axiale, qu’ils aient ou non une sacro-iliite radiologique [9]. significative de tous les paramètres de la qualité de vie. De plus,
il existe un retentissement professionnel avec 19 % des patients
5. Retentissements de la SPA ayant perdu leur emploi et 10 % ayant été mis en retraite antici-
pée du fait de la SPA. Parmi les patients travaillant, la moitié est
L’évolution de la SPA est variable [2]. La SPA a souvent été en situation de précarité potentielle. Dans une étude belge, 75 %
considérée comme une affection de bon pronostic et d’évolution des patients ayant une SPA définie, traitée de manière conven-
fluctuante. Mais il existe une réduction de l’espérance de vie pour tionnelle, avaient un score BASDAI supérieur ou égal à 4/10
les patients ayant une SPA évoluant depuis plus de dix ans. Le [35].
handicap fonctionnel augmente avec l’ancienneté de la maladie. Les données récentes montrent que le pronostic fonctionnel
De plus, il n’y a pas de parallélisme strict entre les lésions struc- de la SPA est moins bon que ce qui était écrit [2]. La majorité du
turales visibles sur les radiographies du rachis et la fonction ou la handicap fonctionnel apparaît au cours des dix premières années
mobilité rachidienne. La SPA entraîne des douleurs chroniques, d’évolution. De 10 à 30 % des patients perdent leur travail du fait
une asthénie, une raideur rachidienne, une altération de la qua- de leur maladie. Le nombre de jours d’arrêt de travail est corrélé
lité de vie et peut être responsables d’uvéite antérieure aiguë, avec l’activité de la maladie et est plus important quand il existe
de coxite destructrice, d’ankylose rachidienne progressive pou- une atteinte articulaire périphérique associée. Le coût financier
vant toucher les trois segments rachidiens, d’ostéoporose et d’un total moyen de la SPA (coûts directs et indirects) a été estimé
handicap fonctionnel sévère [1,2,6,27]. entre 6700 et 9500 dollars au début des années 2000. Dans une
L’asthénie est un symptôme méconnu mais très fréquent de la étude récente faite en Allemagne chez des patients suivis par des
SPA [30]. Elle fait partie des paramètres d’évaluation qu’il faut rhumatologues [36], le total des coûts annuels directs et indirects
recueillir sur une échelle visuelle analogique (EVA) d’après les induits par la SPA et la PR était respectivement de 13 513 euros
recommandations de l’OMS [2]. Cette EVA de la fatigue est et de 15 637 euros. Le retentissement socioéconomique de la
la première question du Bath Ankylosing Spondylitis Disease SPA est donc important [3].
Activity Index (BASDAI) qui évalue l’activité de la SPA et
dont elle représente 20 % de la valeur. Dans une étude récente 6. Nouveaux traitements de la SPA
menée en Hollande chez 812 patients atteints de SPA, l’EVA
de la fatigue du BASDAI était supérieure à 5/10 chez 53 % des Trois agents anti-TNF␣ sont utilisés dans la SPA :
patients [30]. L’asthénie est associée à l’activité de la SPA, au l’infliximab, l’adalimumab et l’étanercept [11]. Les études ran-
retentissement fonctionnel, à l’état de santé global et mental. domisées, en double insu contre placebo, ont démontré, chez des
Elle altère différents aspects de la qualité de vie. patients atteints de SPA évoluant depuis de nombreuses années,
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une efficacité importante à six mois sur les douleurs, la fonction, Les douleurs thoraciques doivent aussi faire évoquer le
l’activité de la maladie et les marqueurs biologiques [37–39]. diagnostic de spondylarthrite [2]. Les douleurs des ceintures,
Les résultats sont homogènes, les taux de réponse ASAS20 sont hanches et épaules, prédominent au début de l’évolution dans
de 57–60 % sous anti-TNF et de 20–22 % sous placebo. Une 15 % des cas [2]. L’interrogatoire doit rechercher : un antécé-
étude d’observation, ayant porté sur 291 PR et 62 SPA a montré à dent familial de SpA, une uvéite antérieure aiguë, des douleurs
trois et six mois un degré d’efficacité des anti-TNF cliniquement d’enthésopathies inflammatoires périphériques (talalgies bilaté-
supérieur dans la SPA par rapport à la PR [40]. Les essais ont rales et d’horaire inflammatoire), un épisode de doigt ou d’orteil
été poursuivis en ouvert et montrent la persistance de l’efficacité en saucisse, une efficacité rapide des anti-inflammatoires non
sur des périodes de trois ans pour l’étanercept et cinq ans pour stéroïdiens (AINS) et/ou une rechute rapide à leur arrêt. Dans
l’infliximab [11,41]. Les anti-TNF améliorent la qualité de vie d’autres cas, le tableau révélateur est celui d’une oligoarthrite
et la fonction [11]. L’infliximab augmente les capacités profes- périphérique asymétrique, voire d’une monoarthrite, touchant
sionnelles et diminue le nombre d’arrêts de travail [42]. L’arrêt surtout les genoux et les chevilles.
de l’anti-TNF entraîne une rechute plus ou moins rapide de la
SPA chez la quasi-totalité des malades et l’efficacité de l’anti- 8. Valeur des critères biologiques
TNF est la même lors de sa reprise [11]. Les SPA répondant le
mieux aux anti-TNF sont les plus récentes, celles avec une CRP Dans une population de SPA étudiée à un instant donné, la
plus élevée, des anomalies inflammatoires à l’IRM et des lésions vitesse de sédimentation (VS) et la protéine C réactive (CRP)
structurales moins évoluées [11]. Dans les SpA indifférenciées, sont augmentées chez 45 et 38 % des patients ayant une atteinte
les premières études montrent une efficacité de l’infliximab [43] axiale isolée, et chez 62 et 61 % des patients ayant une atteinte
et l’étanercept [44]. périphérique [2]. Dans les formes débutantes de SpA, cette fré-
L’infliximab et l’étanercept diminuent les lésions inflamma- quence ne dépasse pas 50 % [50]. La corrélation entre l’activité
toires vertébrales à l’IRM [45–47]. Mais contrairement à la PR, de la maladie et les marqueurs de l’inflammation est limi-
nous ne savons pas actuellement si les anti-TNF peuvent inhiber tée [11]. Dans une étude internationale ayant porté sur 191
la progression des lésions structurales de la SPA [11]. Les don- patients atteints de SPA [51], la corrélation entre VS, CRP
nées les plus récentes viennent d’être rapportées par l’équipe et mesures d’activité (EVA médecin, EVA malade, BASDAI)
berlinoise [48]. Il s’agit d’une cohorte de 33 patients traités était faible. Il n’y avait pas de supériorité de la VS ou de la
pendant quatre ans par infliximab. L’évolution radiographique a CRP.
été comparée à celle observée antérieurement dans la cohorte L’association de l’antigène HLA-B27 et des SpA est forte
OASIS. S’il est difficile de comparer ces deux cohortes, les [1]. La prévalence de HLA-B27, qui est de 8 % dans la popu-
caractéristiques des SPA y sont proches. Malgré l’infliximab, lation témoin d’Europe occidentale, est augmentée dans toutes
on observe une progression des lésions structurales qui touche les SpA : 90 % dans la SPA et 70 % dans les SpA indifférenciées
seulement les patients qui avaient déjà une atteinte structurale. [18]. Cette prédisposition génétique peut varier selon les diffé-
Mais la progression radiologique sur quatre ans est plus faible rents groupes ethniques chez lesquels la prévalence de HLA-B27
que dans la cohorte OASIS. Il est donc possible, dans les limites est variable, avec un gradient Nord–Sud. Si la recherche de
méthodologiques de cette comparaison, que le traitement anti- l’antigène HLA-B27 n’est pas nécessaire au diagnostic de SPA
TNF ralentisse la progression des lésions ankylosantes. [1,2], cette conception se doit d’être fortement nuancée dans le
domaine du diagnostic précoce des SpA. Chez un sujet jeune
7. Éléments cliniques du diagnostic précoce souffrant de lombalgies inflammatoires chroniques, la présence
de HLA-B27 augmente la probabilité d’avoir une SPA s’il
Le diagnostic de SpA doit être évoqué aussi bien chez la n’existe pas de sacro-iliite radiologique [2]. Certains estiment
femme que chez l’homme, avant l’âge de 40 ans. Le signe ini- que la recherche de l’antigène HLA-B27 est un paramètre très
tial le plus fréquent est la lombalgie chronique inflammatoire utile s’il est utilisé à bon escient, car il est objectif et peu coûteux.
[2,14]. Toutefois, ce caractère inflammatoire n’est ni constant Il s’agissait du paramètre le plus puissant dans la classification
ni spécifique. De plus, la sémiologie de l’inflammation est de l’ESSG pour distinguer les SpA des autres pathologies [14].
d’interprétation variable. L’équipe berlinoise [49] a étudié un Si ce paramètre n’a pas été retenu par l’ESSG, cela provient de
groupe de 213 patients âgés de moins de 50 ans et ayant des la volonté de fournir un système sans élément biologique. Pour
lombalgies anciennes, soit en rapport avec une SPA, soit des Braun, la recherche de HLA-B27 est un élément important pour
lombalgies communes. Ils proposent d’individualiser quatre le diagnostic précoce des SpA [11].
éléments sémiologiques de l’inflammation : raideur matinale
supérieure à 30 minutes, amélioration avec l’exercice mais pas 9. Méthodes d’imagerie traditionnelle
avec le repos, réveil douloureux dans la seconde partie de la
nuit, fessalgies à bascule. En utilisant les critères pour la classi- La sacro-iliite radiologique et les syndesmophytes vertébraux
fication, la présence d’au moins deux des quatre critères a une ne sont pas des signes précoces de la SPA et le délai dans
sensibilité de 70 % et une spécificité de 81 %. En tant que critères la détection des signes radiographiques de la SPA contribue
diagnostiques, le risque relatif de SPA est de 12,4 si le patient au retard diagnostique de la SPA [11]. Dans la classification
présente au moins trois des quatre critères (mais la sensibilité de New York [2] l’atteinte radiographique des SI est classée
est faible). de manière subjective en cinq stades : 0 = normal ; 1 = suspicion
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Tableau 4
Résultats de la cohorte berlinoise de lombalgies suspectes de spondylarthropathie (SpA) [13]
Cohorte SpA axiale Possible SpA Groupe : pas de SpA
(n = 350) n = 159 (45,5 %) n = 32 (9 %) n = 159 (45,5 %)
SPA (Rx +) n = 80 (23 %) SpA avec Rx normales n = 79 (22,5 %)

Âge moyen (ans) 40 (16–75) 40,5 (17–71) 33,8 (17–61) 35 (20–61) 43,8 (16–75)
Ancienneté des symptômes (ans) 10,7 (0,3–45) 4,6 (0,1–35) 6,6 (0,1–20) 10,1 (0,1–50)
Sexe masculin 48,6 % 60 % 50,6 % 50 % 36,5 %
HLA-B27+ 61,1 % 87,5 % 83,5 % 62,5 % 36,5 %
Score BASDAI* – 4,1 4,1 4,2 –
Score BASFI** – 3,6 2,8 2,1 –
IRM des SI + – 87,5 % (28/32) 87,9 % (51/58) – 1,5 % (1/68)
IRM rachis + – 50,8 % (8/16) 40,9 % (9/22) – –

BASDAI : Bath Ankylosing Spondylitis Disease Activity Index ; BASFI : Bath Ankylosing Spondylitis Functional Index ; SI = sacro-iliaques.

de sacro-iliite ; 2 = sacro-iliite modérée ou minime ; 3 = sacro- Néanmoins, la technique d’analyse par IRM des SI n’est pas
iliite certaine ; 4 = ankylose sacro-iliaque. Il existe une consensuelle [8] et l’IRM des sacro-iliaques n’est pas standardi-
importante variabilité inter- et intraobservateur dans le diag- sée ni pour sa technique ni en ce qui concerne son interprétation
nostic de sacro-iliite sur ces clichés [2]. Le grand cliché [50]. La valeur prédictive positive des anomalies IRM des SI sur
lombopelvien de De Sèze est le plus adapté, car il permet une le développement d’anomalies radiologiques à trois ans est de
bonne visualisation des SI. Mais les radiographies des SI sont 60 % [55].
indispensables, même à un stade précoce, car 20–30 % des Le score des lésions IRM du rachis, appelé score ASs-
patients développent une sacro-iliite radiographique dans les piMRI [45,56] comporte un score de chronicité et un score
deux premières années suivant le début des symptômes [11]. d’activité, ce dernier n’ayant pas été étudié dans les formes
De plus, la radiographie reste la méthode la plus performante récentes de SPA. Les anomalies inflammatoires vertébrales sont
pour détecter l’évolution structurale des lésions chroniques des sensibles au changement puisqu’elles diminuent sous anti-TNF
SI et du rachis. Selon des recommandations d’experts français [45–47]. Maksymowitch a montré la fréquence en IRM de
[7], le diagnostic de SPA nécessite de réaliser en premier lieu l’atteinte inflammatoire de l’arc postérieur des vertèbres dor-
une radiographie du bassin de face en antéropostérieur et des cli- sales et lombaires (articulations interapophysaires postérieures,
chés du rachis lombaire de face et de profil. Si les radiographies costovertébrales, costotransversaires), ces anomalies nécessitant
montrent une sacro-iliite bilatérale, il n’y a pas lieu de demander de réaliser des coupes horizontales et latérales [41].
d’autre imagerie à visée diagnostique. Dans la cohorte de 350 patients soufrant de lombalgies chro-
La tomodensitométrie (TDM) des SI est supérieure aux radio- niques récemment rapportée par l’équipe berlinoise [13], la
graphies et au moins égale ou supérieure à l’IRM pour visualiser sensibilité de l’IRM des SI était de 88 % dans les spondylarthrites
les lésions structurales chroniques [8,52,53]. Elle semble plus infraradiographiques et de 87,5 % dans les spondylarthrites
spécifique mais est moins sensible que l’IRM [1], ce qui fait avec sacro-iliite radiographique. La spécificité de l’IRM était
qu’elle est moins performante que l’IRM pour le diagnostic pré- bonne, car présente chez 1,5 % des patients non classés en
coce [2,11]. Dans certains cas, la scintigraphie osseuse peut être spondylarthrite. De même, la sensibilité des anomalies inflam-
utile dans le diagnostic précoce d’une SpA, car elle peut montrer matoires à l’IRM du rachis était de 41 et de 50 % respectivement.
des hyperfixations osseuses aux sièges des enthésites et visualise Mais les spondylarthrites de cette cohorte n’étaient pas récentes
l’ensemble du squelette [11]. (Tableau 4).
À ce jour, nous disposons de peu de données sur la réelle
10. IRM valeur diagnostique de l’IRM dans les spondylarthrites récentes
et ces données sont discordantes. Dans une étude danoise effec-
L’IRM permet de visualiser précocement les lésions inflam- tuée chez des patients présentant des rachialgies inflammatoires
matoires des SI et des structures vertébrales [11]. Pour cela, évoluant depuis 19 mois, 95 % des patients avaient des anoma-
plusieurs conditions sont requises notamment : les séquences lies inflammatoires ou structurales des SI à l’IRM. Le degré de
doivent comporter une suppression de graisse comme la cette atteinte à l’IRM n’était pas corrélé avec la présence de
séquence short tau inversion recovery (STIR) et éventuellement l’antigène HLA-B27 [57,58]. Les résultats préliminaires d’une
des séquences en T1 avec injection de gadolinium [2] ; les AINS cohorte française de 81 patients ayant des signes axiaux ou péri-
doivent avoir été arrêtés dans la semaine qui précède l’IRM ; il phériques évocateurs de SpA récente (39 SpA, 42 non-SpA)
faut étudier le rachis dorsal et lombaire (les lésions IRM étant [59] montrent que l’IRM combinée des SI et du rachis lombaire
plus fréquentes au rachis dorsal que lombaire) [54] ; le lecteur a une sensibilité de 44 % et une spécificité de 95,6 % pour le
doit être expérimenté. Un des principaux signes est la mise en diagnostic de SpA. Dans une cohorte hollandaise de 68 patients
évidence d’un œdème osseux sous-chondral (SI) ou au contact ayant des lombalgies inflammatoires évoluant depuis moins de
des enthésites. deux ans [60], où 84 % avaient une SpA selon les critères de
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l’ESSG (dont 20,6 % répondaient aux critères de New York), la algorithme (Fig. 1). Ce système a été établi à partir des publi-
sensibilité pour le diagnostic de spondylarthrite des anomalies cations de la littérature et n’a pas été validé sur une cohorte de
inflammatoires à l’IRM des SI n’était que de 32 %. malades. L’objectif était d’établir un diagnostic de SpA axiale
Selon des recommandations d’experts français [7], l’IRM des chez des patients souffrant de lombalgie chronique (supérieurs
SI est indiquée quand les radiographies des SI sont normales à trois mois) de type inflammatoire. Ils ont pris en compte
ou douteuses. L’IRM rachidienne peut aussi être indiquée dans systématiquement les données cliniques, biologiques et radio-
l’évaluation diagnostique chez un patient ayant des lombalgies graphiques, mais aussi l’intérêt potentiel de HLA-B27 et de
inflammatoires. D’autres auteurs pensent qu’il n’est pas cer- l’IRM des SI. Il a été calculé, à chaque étape, la probabi-
tain que l’IRM des SI puisse vraiment améliorer le diagnostic lité du diagnostic de spondylarthrite en fonction des signes
précoce de la SPA [6]. présents aux examens demandés. Une probabilité supérieure
ou égale à 90 % a été considérée comme permettant de por-
11. Échographie ter le diagnostic de spondylarthrite certaine, une probabilité
de 80 à 89 % comme permettant de porter un diagnostic de
L’échographie est plus sensible que l’examen physique pour spondylarthrite probable. Devant des lombalgies inflamma-
diagnostiquer les enthésites des membres inférieurs qui sont toires sans signe radiographique, la présence d’au moins trois
caractéristiques des SpA [61]. D’Agostino et al. [62] ont recher- autres signes cliniques de SpA permet de porter ce diagnos-
ché si l’hypervascularisation de l’enthèse pouvait être mise tic. Dans les autres cas, la recherche de l’antigène HLA-B27
en évidence spécifiquement par échographie mode B couplée est nécessaire et si besoin l’IRM des SI. Les mêmes auteurs
au doppler puissance (PDUS). Une première étude transver- [50] ont proposé une démarche diagnostique spécifique pour
sale chez 164 patients atteints de SpA et 64 témoins a montré le médecin généraliste : devant une lombalgie chronique débu-
l’existence d’une enthésite périphérique chez 98 % des malades tant avant l’âge de 45 ans, le généraliste doit rechercher
et a confirmé que les sites les plus souvent atteints étaient le le caractère inflammatoire des lombalgies et/ou demander la
tendon d’Achille et l’aponévrose plantaire. Le caractère dis- recherche de l’antigène HLA-B27. S’il existe au moins un
tinctif d’une enthésite chez les patients atteints de SpA était la de ces deux éléments, il adresse le patient au rhumatologue.
présence anormale d’une vascularisation au doppler puissance, Amor [4] pense que l’algorithme n’est pas vraiment utile et
au site d’insertion corticale de l’enthèse (81 %). À partir de la propose d’ajouter dans sa classification l’existence de lésions
combinaison des modifications échographiques en mode B et du inflammatoires des SI en IRM au sein du critère radiolo-
doppler puissance, cinq stades échographiques d’enthésites (1, gique.
2a et 2b, 3a et 3b) ont été définis [61]. L’équipe de Maastricht [60] a rapporté la valeur diagnostique
La même équipe a rapporté les premiers résultats (124 pre- des différents systèmes existants dans une cohorte de 68 patients
miers patients inclus) d’une cohorte prospective de patients ayant des lombalgies inflammatoires évoluant depuis moins de
ayant une suspicion de SpA selon cinq tableaux cliniques : deux ans (médiane 18 mois). Il existe des biais de sélection dans
rachialgies inflammatoires, arthrites, enthésites/dactylite, uvéite cette cohorte. Les pourcentages de patients répondant aux diffé-
HLA-B27+ et terrain familial de SpA [22]. Un diagnostic for- rents critères étaient les suivants : 84 % pour l’ESSG, 71 % pour
mel a été porté chez 81 patients : 39 SpA et 42 non-SpA. les critères d’Amor, 65 % pour les critères de Berlin. Cinquante-
La sensibilité et la spécificité de l’examen PDUS vis-à-vis du trois pour cent des patients répondaient aux trois systèmes de
diagnostic de SpA est de 87 et 90 % respectivement [22]. Une critères de SpA (ESSG, Amor, Berlin). Une SPA (critères de
équipe espagnole a rapporté au congrès 2007 de l’ACR une New York) était présente chez 14 patients (20,6 %). La sensi-
étude prospective de l’échographie des enthèses, en utilisant le bilité de HLA-B27 était de 46 % et celle de l’IRM des SI de
score the Madrid Sonography Enthesitis Index (MASEI), dans la 32 %. Dans cette cohorte, l’intérêt diagnostique de HLA-B27 et
démarche diagnostique de SpA chez 52 patients atteints de lom- de l’IRM des SI était faible et les critères de Berlin ont été moins
balgies inflammatoires et/ou d’arthrites périphériques [63]. Ils performants que ceux de l’ESSG et d’Amor. Cela était lié à une
ont observé que par rapport à l’application de l’algorithme de forte corrélation entre HLA-B27, sacro-iliite à l’IRM, sexe mas-
Berlin, l’échographie permettait de requalifier 17 % des SpA, culin et sensibilité aux AINS. Une inflammation sacro-iliaque
son intérêt étant grand chez les patients à radiographies nor- en IRM était présente chez 52 % des patients HLB27+ mais
males, non porteurs de l’HLA-B27 et n’ayant que un ou deux chez seulement 16 % des patients HLB27−. Dans cette cohorte,
des signes cliniques de SpA. L’évaluation de l’échodoppler pour l’IRM n’était positive que dans 18,5 % des cas à radiographies
le diagnostic précoce de SpA nécessite donc d’être poursuivie normales [60].
et approfondie [6]. La cohorte berlinoise de 350 patients souffrant de lombalgies
12. Établir de nouveaux systèmes pour un diagnostic chroniques (supérieure à trois mois) ayant débuté avant l’âge
précoce de 45 ans qui vient d’être rapportée [13] est très instructive et
les principales données sont présentées au Tableau 4. Mais il ne
12.1. Diagnostic de spondylarthrite devant un patient s’agit pas de spondylarthrites récentes. Malgré cela, la moitié des
souffrant de lombalgies inflammatoires patients ayant une SpA axiale avait une forme infraradiologique.
Le score d’activité était identique entre les spondylarthrites avec
En 2004, l’équipe berlinoise [14] a proposé un nouveau ou sans atteinte radiographique. La sensibilité et la spécificité
système de diagnostic des spondylarthrites reposant sur un de l’IRM des SI étaient très bonnes.
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Fig. 1. Algorithme proposé en 2004 par l’équipe de Berlin [14] pour le diagnostic de spondylarthropathie (SpA) chez les patients souffrant de lombalgies chroniques
(supérieurs à trois mois).
Pr : probabilité du diagnostic, SpA : spondylarthropathie, SPA (spondylarthrite ankylosante).

12.2. Diagnostic de spondylarthropathie devant un patient ou suspectée. Cela empêche, à ce jour, toute conclusion sur la
ayant une atteinte périphérique valeur réelle des critères existants et sur l’utilité des examens
proposés. De telles cohortes ont été récemment mises en place,
D’autres équipes ont choisi d’aborder le problème du comme la cohorte Devenir des spondylarthropathies indifféren-
diagnostic précoce des SpA sous un angle différent de l’équipe ciées récentes (DESIR) en France. Seule leur analyse permettra
berlinoise, c’est-à-dire en prenant en compte les différents la validation des critères diagnostiques, l’établissement de cri-
modes d’entrée dans la maladie. Ces autres modes d’entrée, tères pronostiques, une meilleure connaissance de l’évolution
où le patient ne présente pas de lombalgies, sont les arthrites et du pronostic des SpA axiales et/ou périphériques. Elles
périphériques, les douleurs d’enthésites et/ou une dactylite, une pourraient aussi permettre d’évaluer l’efficacité d’interventions
atteinte extra-articulaire comme une uvéite chez un sujet porteur thérapeutiques plus intensives et plus précoces sur le devenir
de l’HLA-B27 [22]. De même, il n’est pas rare que le diagnostic clinique et radiologique.
de SpA soit recherché chez un sujet ayant un antécédent familial
de SpA. Dans toutes ces situations, il est nécessaire d’étudier Références
l’apport diagnostique des radiographies, de la recherche de
l’HLA-B27, de l’échographie et de l’IRM. Il est possible que [1] Khan MA. Update on spondyloarthropathies. Ann Intern Med
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