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La Revue de médecine interne 31 (2010) 29–40

Carrefour des spécialités

Apport de l’échographie dans les rhumatismes inflammatoires (polyarthrite


rhumatoïde, pseudopolyarthrite rhizomélique et spondylarthropathies)
Contribution of ultrasonography in inflammatory rheumatic disorders (rheumatoid arthritis,
polymyalgia rheumatica and spondyloarthropathies)
N. Boutry ∗ , A. Cotten
Service de radiologie ostéoarticulaire, hôpital Roger-Salengro, CHRU de Lille, université de Lille-2,
boulevard du Pr.-J.-Leclercq, 59037 Lille cedex, France
Disponible sur Internet le 30 juin 2009

Résumé
L’échographie peut être très utile aux diagnostics positif et différentiel des rhumatismes inflammatoires (polyarthrite rhumatoïde [PR], pseudo-
polyarthrite rhizomélique [PPR], spondylarthropathies) et si nécessaire, au suivi thérapeutique (PR). Plus tardivement, l’échographie peut aider
au diagnostic de certaines complications périphériques (ruptures tendineuses, kystes synoviaux, bursites superficielles. . .) et à la prise en charge
thérapeutique infiltrative (PR, spondylarthropathies). Dans cet article sont abordées les principales manifestations échographiques des rhumatismes
inflammatoires mais également la place de l’échographie par rapport aux autres techniques d’imagerie (imagerie par résonance magnétique [IRM]
notamment).
© 2009 Société nationale française de médecine interne (SNFMI). Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Polyarthrite rhumatoïde ; Échographie ; Imagerie par résonance magnétique nucléaire ; Pseudopolyarthrite rhizomélique ; Radiographie ; Spondylar-
thropathies ; Système musculosquelettique

Abstract
Ultrasonography may be very useful for the positive and differential diagnosis of inflammatory rheumatic disorders (rheumatoid arthritis [RA],
polymyalgia rheumatica [PMR] and spondylarthropathies) and if necessary, for the treatment response evaluation (RA). Later in the course of the
disease, ultrasonography may help in diagnosing some peripheral complications (tendinous ruptures, synovial cysts, superficial bursitis. . .) and
is useful to guide corticosteroid injections (RA, spondylarthropathies). This article addresses the main ultrasonographic features of inflammatory
rheumatic disorders and the role of ultrasonography relative to other imaging modalities (especially magnetic resonance [MR] imaging).
© 2009 Société nationale française de médecine interne (SNFMI). Published by Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Keywords: Rheumatoid arthritis; Ultrasonography; Magnetic resonance imaging; Polymyalgia rheumatica; Radiography; Spondylarthropathies; Musculoskeletal
system

Les progrès technologiques récents effectués dans le domaine 1. Polyarthrite rhumatoïde (PR)
des ultrasons et, en particulier, l’apparition des sondes haute
fréquence, ont permis d’accroître la résolution spatiale et la réso- La PR est le plus fréquent des rhumatismes inflammatoires
lution en contraste de l’échographie. Cette technique d’imagerie chroniques. Elle affecte principalement les articulations syno-
laisse entrevoir des perspectives intéressantes dans la prise en viales du squelette appendiculaire et du rachis cervical supérieur
charge des rhumatismes inflammatoires, qu’il s’agisse de la et très peu les enthèses, contrairement aux spondylarthropathies.
polyarthrite rhumatoïde (PR), de la pseudopolyarthrite rhizo-
mélique (PPR) ou des spondylarthropathies. 1.1. Physiopathologie

Multifactorielle, elle fait intervenir différents facteurs,


∗ Auteur correspondant. probablement intriqués : génétiques, immunologiques, psycho-
Adresse e-mail : nboutry@chru-lille.fr (N. Boutry). logiques et environnementaux. Leur conjonction aboutit, entre

0248-8663/$ – see front matter © 2009 Société nationale française de médecine interne (SNFMI). Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.revmed.2009.03.365
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autres, à un dérèglement de l’immunité à médiation cellulaire articulaires, des ténosynovites et des bursites. Les anomalies
dont la membrane synoviale constitue l’élément cible. Une morphologiques (cf. infra) et l’importance de la vascularisation
prolifération synoviale inflammatoire se développe au sein des synoviale (et de l’inflammation) s’apprécient respectivement en
articulations (synovites articulaires), des gaines tendineuses mode B et en mode Doppler couleur ou énergie [2,3]. L’injection
(ténosynovites) et des bourses séreuses (bursites). Agressive, intraveineuse d’un produit de contraste échographique peut être
elle est secondairement responsable des érosions osseuses, de utile pour mieux apprécier cette hypervascularisation synoviale
la chondrolyse et à plus long terme, de la destruction articulaire [4,5] mais elle est peu utilisée en pratique courante. Plus récem-
et périarticulaire. ment, le mode harmonique tissulaire a également démontré son
intérêt potentiel dans cette indication [6].
1.2. Anatomopathologie
1.4.1. Synovite articulaire
L’inflammation synoviale est importante. Elle se caracté- Elle se traduit par la présence d’un tissu hypoéchogène (par
rise par une prolifération vasculaire et une néo-angiogénèse, comparaison à la graisse sous-cutanée) intra-articulaire, faible-
une hyperplasie synoviale (pannus rhumatoïde), une nécrose ment compressif sous la sonde (Fig. 1a) [7]. En mode Doppler,
fibrinoïde et la sécrétion de diverses substances, notamment de celui-ci renferme un hypersignal couleur (Fig. 1b) [7]. Un épan-
cytokines pro-inflammatoires et d’enzymes protéolytiques. chement articulaire, anéchogène, mobilisable sous la pression
de la sonde et non vascularisé en mode Doppler, lui est par-
1.3. Épidémiologie clinique fois associé. Toutes les articulations du poignet (radio-ulnaire
distale, radiocarpienne et intracarpienne) (Fig. 1b), métacar-
La PR prédomine chez la femme (sex-ratio de 3/1 à 4/1), du pophalangiennes (MCP) (Fig. 1a) et métatarsophalangiennes
moins entre 40 et 60 ans [1]. Elle débute aux poignets, aux mains (MTP) peuvent être affectées.
et aux avant-pieds, et peut se manifester cliniquement par :
1.4.2. Ténosynovite
• une mono-, une oligo- ou une polyarthrite chronique ; Elle se manifeste par un épaississement péritendineux cir-
• des polyarthralgies d’horaire inflammatoire ; conférentiel, hypoéchogène, plus ou moins vascularisé en mode
• une ténosynovite ; Doppler, parfois associé à un épanchement liquidien ténosy-
• une raideur articulaire matinale. novial (Fig. 2). Le tendon peut être d’aspect morphologique
normal (échostructure homogène, hyperéchogène) ou présenter
Elle évolue par poussées successives, vers la polyarthrite bila- des signes de tendinose débutante (aspect hétérogène avec plages
térale et symétrique. Au fil du temps, la destruction articulaire hypoéchogènes intratendineuses) (Fig. 2). Toutes les gaines
et les lésions capsulotendinoligamentaires sont responsables de tendineuses peuvent être affectées mais le tendon du muscle
déformations et d’un handicap fonctionnel sévère. extenseur ulnaire du carpe (Fig. 2) et les tendons des muscles
fléchisseurs des doigts sont les plus souvent touchés.
1.4. Apport de l’échographie
1.4.3. Bursite
Au stade de PR débutante, l’échographie permet de diagnos- Elle apparaît sous la forme d’une collection plus ou moins
tiquer les synovites articulaires, les ténosynovites et les bursites bien limitée, plus ou moins compressible, au contenu souvent
et, plus difficilement, les érosions osseuses (Tableau 1). Elle hétérogène. Ses parois sont, dans notre expérience, générale-
est supérieure à la clinique dans la détection des synovites ment très vascularisées en mode Doppler (Fig. 3). Elle peut être

Tableau 1
Sites à explorer en échographie et principales anomalies à rechercher dans l’exploration des rhumatismes inflammatoires débutants.
PR PPR Spondylarthropathies

Poignets et articulations MCP ± IPP Ceinture scapulaire Enthèses des membres inférieurs
Synovites articulaires Bursite subacromiodeltoïdienne Enthésites
Ténosynovites Ténosynovite bicipitale Bursites
Érosions osseuses (versants radial de M2 et ulnaire de M5) Synovite glénohumérale (postérieure)
Articulations MTP Ceinture pelvienne
Synovites articulaires Bursite trochantérienne
Ténosynovites Synovite coxo-fémorale (antérieure)
Érosions osseuses (versant latéral de M5)
Bursites inter- et sous-capitométatarsiennes
± Autre(s) site(s) en fonction de la clinique ± Autre(s) site(s) en fonction de la clinique ± Autre(s) site(s) en fonction de la clinique
Exploration de préférence bilatérale Exploration bilatérale Exploration bilatérale

PR : polyarthrite rhumatoïde ; PPR : pseudopolyarthrite rhizomélique ; MCP : métacarpophalangienne ; IPP : interphalangienne proximale ; MTP : métatarsophalan-
gienne ; M : métacarpe ou métatarse.
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Fig. 1. a : synovites chez des patientes ayant une polyarthrite rhumatoïde (PR) débutante. La coupe échographique sagittale en mode B révèle une distension hypoécho-
gène des récessus articulaire métacarpien (astérisque simple) et phalangien (astérisque double) témoignant d’une synovite de l’articulation métacarpophalangienne
(MCP). M3 : tête du troisième métacarpien ; P1 : base de la phalange proximale ; b : synovites chez des patientes ayant une PR débutante. La coupe échographique
sagittale en mode Doppler énergie montre une distension hypoéchogène des articulations radiocarpienne (astérisque simple) et intracarpienne (astérisque double)
témoignant d’une synovite du poignet. L’hypersignal couleur témoigne du caractère vascularisé de la prolifération synoviale. R : radius ; L : lunatum ; C : capitatum
(tiré de Boutry N, et al. AJR 2007;189:1502–9).

située n’importe où, notamment entre (bursites intercapitométa- • le versant ulnaire de la tête du cinquième métacarpien ;
tarsiennes) (Fig. 3) ou sous (bursites sous-capitométatarsiennes) • les articulations interphalangiennes proximales (IPP) ;
les têtes métatarsiennes, ou en arrière du calcanéus (bursite rétro- • le bord latéral de la tête du cinquième métatarsien (Fig. 4c).
calcanéenne).
Au stade de PR avérée et traitée, l’échographie des mains et
1.4.4. Érosions osseuses des poignets peut être utile au suivi thérapeutique des patients
Elles se présentent sous la forme d’un défect osseux aux en objectivant une diminution de l’épaisseur synoviale chez
contours anfractueux, visible dans deux plans distincts [7], par- les patients répondeurs mais aussi et surtout, une diminu-
fois comblé par du tissu synovial, hypoéchogène, vascularisé tion de la vascularisation synoviale (et donc de l’importance
en mode Doppler. Les érosions osseuses sont difficiles à mettre de l’hypersignal couleur) [8–11]. L’utilisation d’un produit de
en évidence au carpe et aux troisième et quatrième articulations contraste échographique permettrait de mieux différencier les
MCP, même avec une sonde de type « club de golf ». D’autres synovites actives, vascularisées, des synovites inactives [4].
sites, fréquemment concernés par la PR, sont en revanche plus L’échographie est confrontée, plus encore que l’IRM, au pro-
accessibles : blème de reproductibilité des mesures sachant que le type de
machine utilisé (sensibilité du mode Doppler, préréglages) et
• le processus styloïde ulnaire (Fig. 4a) ; l’expérience de l’échographiste sont des facteurs à prendre
• le versant radial de la tête du deuxième métacarpien (Fig. 4b) ; en compte. Plusieurs travaux laissent néanmoins entrevoir des
perspectives très intéressantes en termes de sensibilité et de
reproductibilité [10,11]. L’échographie peut également recher-
cher, chez un patient symptomatique bien que traité, une

Fig. 2. Ténosynovite du poignet chez une patiente ayant une polyarthrite


rhumatoïde (PR) débutante. La coupe échographique transversale en mode Dop-
pler énergie objective un épaississement hypoéchogène (astérisques) autour
du tendon du muscle extenseur ulnaire du carpe. Ce dernier apparaît discrè- Fig. 3. Bursite intercapitométatarsienne chez une patiente ayant une polyarthrite
tement hétérogène. Notez l’importante hyperhémie péritendineuse. t : tendon rhumatoïde (PR) débutante. La coupe échographique sagittale en mode Doppler
du muscle extenseur ulnaire du carpe ; U : ulna (tiré de Boutry N, et al. AJR énergie montre une collection (astérisques) bien limitée, hétérogène, aux parois
2007;189:1502–9). très vascularisées (cliché du Dr G. Morvan, Paris).
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Fig. 4. a : érosions osseuses chez des patientes ayant une polyarthrite rhumatoïde (PR) débutante. La coupe échographique transversale en mode B révèle une
érosion osseuse du processus styloïde ulnaire (flèche) en rapport avec une ténosynovite de l’extenseur ulnaire du carpe (son tendon est entouré d’un épaississement
hypoéchogène [astérisques]). t : tendon du muscle extenseur ulnaire du carpe ; U : ulna (tiré de Boutry N, et al. AJR 2007;189:1502–9) ; b : érosions osseuses chez
des patientes ayant une PR débutante. La coupe échographique frontale en mode B montre une érosion du versant radial de la tête du deuxième métacarpien (flèches).
Notez également la synovite articulaire et la lame d’épanchement liquidien associées (astérisques). M2 : tête du deuxième métacarpien ; P1 : base de la phalange
proximale (tiré de Boutry N, et al. Radiodiagnostic I–II – Squelette normal – Neuroradiologie – Appareil locomoteur EMC 2008, sous presse) ; c : érosions osseuses
chez des patientes ayant une PR débutante. La coupe échographique frontale en mode B objective une érosion du bord latéral de la tête du cinquième métatarsien.
M5 : tête du cinquième métatarsien (tiré de l’article « Polyarthrite rhumatoïde de l’adulte » Boutry N, et al. EMC 2008, sous presse).

synovite articulaire profonde (épaule, coude, hanche, cheville) lorsque celles-ci intéressent des structures anatomiques super-
(Fig. 5). ficielles (ruptures tendineuses, kystes synoviaux (Fig. 6),
À un stade tardif, l’échographie est très utile pour recher- bursites superficielles, nodules rhumatoïdes (Fig. 7)). Enfin,
cher certaines complications liées à la maladie, en particulier l’échographie peut servir à guider une infiltration de corticoïdes,
intra-articulaire, péritendineuse (Fig. 8a), intrabursale ou intra-
kystique (Fig. 8b).

1.5. Place de l’échographie par rapport aux autres


techniques d’imagerie

1.5.1. Polyarthrite rhumatoïde débutante


1.5.1.1. Les radiographies. Les radiographies demeurent
indispensables pour rechercher des érosions osseuses, typi-
quement marginales, et plus rarement, un pincement articu-
laire (formes purement chondrolytiques). L’hypertransparence
osseuse et la tuméfaction des tissus mous périarticulaires sont
en revanche d’interprétation plus subjective. Ces radiogra-
phies explorent facilement les petites articulations du squelette
appendiculaire (poignets, articulations MCP et IPP, articula-
tions MTP), les premières touchées, et d’autres articulations
éventuellement symptomatiques. Elles sont également très
Fig. 5. Synovite du coude chez une patiente symptomatique sous traitement. Sur
la coupe échographique sagittale en mode Doppler énergie, la fossette olécra- utiles au diagnostic différentiel (cf. infra). Elles manquent
nienne est occupée par de la prolifération synoviale, hypoéchogène (astérisques). toutefois de sensibilité au début de l’affection. L’apparition
Notez l’hyperhémie intra- et périarticulaire associée. H : humérus ; O : olécrane. de nouvelles molécules comme les biothérapies anti-TNF␣
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Fig. 6. Kyste poplité chez une patiente ayant une polyarthrite rhumatoïde (PR) évoluée. La coupe échographique sagittale en mode panoramique montre un volumineux
kyste poplité au contenu hétérogène développée à la face profonde du chef médial du muscle gastrocnémien. CFM : condyle fémoral médial.

1.5.1.2. L’IRM. L’IRM s’est progressivement imposée comme


l’examen de référence lorsqu’il s’agit de diagnostiquer une
PR débutante. Grâce à son contraste tissulaire élevé, l’IRM
objective les synovites articulaires, ténosynovites, bursites et
érosions osseuses. Elle est supérieure aux radiographies dans la
détection des érosions osseuses [12,13] et permet d’objectiver
l’œdème osseux, considéré classiquement comme un stade
préérosif [13,14]. L’IRM possède également une valeur pro-
nostique, en détectant précocement les formes agressives de PR
caractérisées par des synovites articulaires importantes, de nom-
breuses érosions osseuses et surtout, un œdème osseux extensif
[15,16].

Fig. 7. Nodule rhumatoïde chez une patiente ayant une polyarthrite rhumatoïde
1.5.1.3. L’échographie. L’échographie est également supé-
(PR). La coupe échographique sagittale du talon révèle un nodule rhumatoïde rieure aux radiographies dans la détection des érosions
sous la forme d’une masse (têtes de flèches) bien limitée, globalement hypo- osseuses, du moins aux doigts et aux avant-pieds [17–20],
échogène, développée au sein du coussinet adipeux plantaire. C : calcanéus. mais moins performante que l’IRM [17,19]. A contrario,
l’échographie permet d’explorer, plus confortablement qu’en
capables d’enrayer la prolifération synoviale (et par consé- IRM pour le patient, le poignet, la main et l’avant-pied,
quent, l’apparition des érosions osseuses) a donc favorisé éventuellement de manière bilatérale. Sa valeur pronostique
le développement d’autres techniques d’imagerie (imagerie n’a pas encore été clairement établie (d’autant qu’elle est
par résonance magnétique [IRM] nucléaire et plus récem- incapable de détecter l’œdème osseux) ni sa place par rap-
ment, échographie) pour aboutir au diagnostic le plus précoce port à l’IRM. Le recours systématique à l’IRM devant
possible. toute suspicion clinique de PR débutante n’apparaît guère

Fig. 8. a : infiltration de corticoïdes sous contrôle échographique chez des patients ayant une polyarthrite rhumatoïde (PR). Chez ce patient présentant une ténosynovite
de l’extenseur du troisième rayon digital résistante au traitement médical, la coupe échographique transversale en mode B montre le positionnement de l’aiguille dans
la prolifération ténosynoviale (astérisques). Le tendon est par ailleurs augmenté de volume et hétérogène (tendinose). TE : tendon du muscle extenseur du majeur ;
M3 : tête du troisième métacarpien (tiré de l’article « Polyarthrite rhumatoïde de l’adulte » Boutry N, et al. EMC 2008, sous presse) ; b : infiltration de corticoïdes sous
contrôle échographique chez des patients ayant une PR. Chez cette autre patiente présentant un kyste poplité symptomatique, la coupe échographique transversale
en mode B montre le bon positionnement de l’aiguille au sein du kyste.
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envisageable et l’échographie pourrait permettre de mieux 2.1. Physiopathologie


sélectionner les patients nécessitant cette IRM complémen-
taire. Elle demeure encore aujourd’hui controversée (origine géné-
tique, infectieuse ou endocrinienne) [24], même si l’on connaît
1.5.2. Polyarthrite rhumatoïde avérée et traitée la relation étroite existant entre PPR et maladie de Horton
1.5.2.1. Les radiographies. Les radiographies permettent de (artérite inflammatoire temporale du sujet âgé), la PPR pou-
suivre l’évolution dans le temps des érosions osseuses et du vant accompagner ou précéder la maladie de Horton. La PPR
pincement articulaire. Diverses méthodes de cotation radiogra- s’accompagne d’une inflammation synoviale (synovites, ténosy-
phique (Sharp, Larsen . . .) existent mais les radiographies sont novites, bursites) et/ou périarticulaire. Celle-ci demeure limitée,
peu sensibles à la reconstruction osseuse apparaissant sous trai- par comparaison à celle de la PR, et n’entraîne pas de destruction
tement et ne prennent pas en compte la synovite articulaire, articulaire et périarticulaire.
laquelle est censée régresser chez les patients répondeurs.
2.2. Anatomopathologie
1.5.2.2. L’IRM. L’IRM a démontré son utilité dans le cadre du
suivi thérapeutique mais nécessite une injection de gadolinium L’inflammation synoviale est modérée. Elle se caractérise par
par voie intraveineuse [21–23]. La diminution de la proliféra- une prolifération vasculaire et une infiltration synoviale par des
tion synoviale et de sa vascularisation constituent des marqueurs macrophages et des lymphocytes T [25].
fiables de l’efficacité thérapeutique.
2.3. Épidémiologie clinique
1.5.2.3. L’échographie. L’échographie est également capable
La PPR survient de manière élective chez le sujet âgé, à
de participer au suivi thérapeutique des patients (cf. apport de
partir de 50 à 65 ans [26,27], et son incidence augmente avec
l’échographie) mais sa place par rapport à l’IRM n’est pas encore
l’âge. Elle serait un peu plus fréquente chez la femme que chez
établie.
l’homme [24]. Elle débute classiquement par des arthralgies
et/ou des myalgies bilatérales des ceintures. La ceinture sca-
1.5.3. Polyarthrite rhumatoïde évoluée pulaire (70–95 % des cas) est plus fréquemment touchée que la
À un stade plus tardif, le bilan d’imagerie repose principale- ceinture pelvienne (50–70 % des cas) [24]. L’état général est sou-
ment sur les radiographies des petites et grosses articulations vent altéré. Des manifestations périphériques, isolées (environ
synoviales du squelette appendiculaire et du rachis cervical, un tiers des cas [24]), ou associées à l’atteinte proximale (envi-
exception faite des complications liées à la maladie ou aux traite- ron deux tiers des cas [24]), peuvent également survenir, dans
ments reçus (corticoïdes en particulier) qui peuvent nécessiter le 12 à 45 % des cas [28]. Elles traduisent des synovites des petites
recours à l’IRM ou à l’échographie (cf. apport de l’échographie). et grosses articulations du squelette appendiculaire, des téno-
synovites et/ou des bursites. D’autres aspects cliniques peuvent
1.6. Diagnostics positif et différentiel ainsi être rencontrés :

Le diagnostic positif repose sur des arguments cliniques, bio- • une oligo- ou une polyarthrite chronique ;
logiques et radiologiques. D’autres pathologies inflammatoires • des polyarthralgies d’horaire inflammatoires ;
(spondylarthropathies et notamment rhumatisme psoriasique, • des tuméfactions articulaires ou périarticulaires ;
PPR, lupus, syndrome de « remitting seronegative symmetri- • un syndrome du canal carpien ;
cal synovitis with pitting edema » [RS3PE]) ou mécaniques • un raideur articulaire matinale ;
et microcristallines (arthropathie à pyrophosphate de calcium • des cervicalgies inflammatoires. . . [24,28,29].
dihydraté, goutte, arthrose digitale érosive plus rarement)
peuvent simuler cliniquement et/ou radiologiquement une PR 2.4. Apport de l’échographie
débutante. La mise en évidence d’érosions osseuses margi-
nales en imagerie (radiographies, IRM, échographie) constitue La sémiologie échographique des synovites articulaires, des
un argument important en faveur du diagnostic car les syno- ténosynovites et des bursites s’apparente à celle de la PR
vites articulaires, les ténosynovites et les bursites peuvent se (cf. chapitre correspondant), mais l’épaississement synovial est
rencontrer de manière non spécifique dans des pathologies moindre, moins vascularisé en mode Doppler.
inflammatoires telles que PPR ou lupus érythémateux disséminé À la ceinture scapulaire (Tableau 1), l’échographie peut
(LED). La distribution des lésions en imagerie est également révéler, au cours de la PPR non traitée, une bursite subacro-
importante pour différencier une PR débutante d’un rhumatisme miodeltoïdienne bilatérale (96 % des cas) (Fig. 9), une synovite
psoriasique (cf. spondylarthropathie séronégatives). glénohumérale bilatérale (45 % des cas) ou une ténosynovite
bilatérale du chef long du muscle biceps brachial (72 % des cas)
2. Pseudopolyarthrite rhizomélique (PPR) (Fig. 9) [30,31]. La bursite subacromiodeltoïdienne bilatérale
serait très évocatrice du diagnostic (sensibilité : 93 % ; spécifi-
La PPR est un syndrome clinique du sujet âgé habituellement cité : 99 % ; valeur prédictive positive : 98 %), de même que la
caractérisé par des douleurs inflammatoires des ceintures. ténosynovite bilatérale du chef long du muscle biceps brachial
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Les grosses articulations synoviales du squelette appendi-


culaire et les gaines tendineuses, notamment des doigts et des
chevilles, peuvent également être affectées par la PPR [31]. En
échographie, les genoux, les poignets et les chevilles sont res-
pectivement le siège d’une synovite dans 38, 18 et 10 % des
cas tandis que les tendons des muscles fléchisseurs et exten-
seurs des doigts sont le siège d’une ténosynovite dans 38 et
18 % des cas [31]. De manière plus anecdotique ont été rap-
portées des enthésopathies, axiales [35] ou périphériques [31] ;
une bursite rétrocalcanéenne [36] et une fasciite du muscle
deltoïde [37]. Toutes ces anomalies sont bien visibles en écho-
graphie, la fasciite deltoïde se traduisant par un aspect en
« rails » du muscle sur les coupes échographiques longitudinales,
du fait de l’épaississement du tissu conjonctif intramuscu-
laire [37]. Les bursites interépineuses cervicales et lombaires
Fig. 9. Bursite subacromiodeltoïdienne chez un patient ayant une PPR. La coupe n’ont pas encore fait l’objet d’une description échographique
échographique transversale en mode B objective une distension liquidienne de (mais devraient a priori être accessibles à cette technique
la bourse subacromiodeltoïdienne (BSAD). Notez également l’épaississement d’imagerie).
de la gaine du tendon du chef long du muscle biceps brachial (astérisques).
H : humérus ; TB : tendon du chef long du muscle biceps brachial.
2.5. Place de l’échographie par rapport aux autres
techniques d’imagerie
(dont la gaine tendineuse communique avec la cavité articulaire)
[30,32]. En pratique, l’échographie n’est pas toujours réalisée
Les radiographies n’ont pas d’intérêt. En revanche,
avant l’instauration du traitement et la prévalence d’une bursite
l’échographie et l’IRM peuvent être utiles au diagnostic positif.
subacromiodeltoïdienne bilatérale semble moins élevée dans
Ces deux techniques d’imagerie peuvent détecter des synovites
notre expérience. En outre, compte-tenu de l’âge avancé des
articulaires, des ténosynovites et des bursites, non spécifiques.
patients et de la fréquence des ruptures de la coiffe des rota-
L’IRM peut également révéler, contrairement à l’échographie,
teurs dans cette population, la coexistence d’anomalies bursales
la présence éventuelle d’une inflammation des tissus mous
et articulaires n’est pas toujours synonyme de PPR. Le contexte
juxtacapsulaires [38–40]. Elle permet aussi la détection de bur-
clinique, le caractère bilatéral des anomalies et l’atteinte éven-
sites interépineuses cervicales (C5-C6, C6-C7) ou lombaires
tuelle de la ceinture pelvienne sont autant d’arguments précieux,
(L3-L4, L4-L5) [29]. L’échographie offre cependant des avan-
mais non formels, en faveur du diagnostic positif de PPR.
tages indéniables par rapport à l’IRM, notamment lorsqu’il
À la ceinture pelvienne (Tableau 1), l’échographie peut révé-
s’agit d’explorer un patient rapidement, idéalement avant
ler une bursite trochantérienne bilatérale (90 % des cas) (Fig. 10),
l’instauration du traitement (et la régression de l’inflammation),
une synovite coxofémorale bilatérale (41 % des cas), une bursite
ou d’étudier dans le même temps les ceintures scapulaire et
de l’iliopsoas bilatérale (25 % des cas) ou une bursite ischia-
pelvienne. En pratique, l’apport de l’imagerie et en particulier,
tique bilatérale (10 % des cas) mais elle serait moins performante
de l’échographie, n’est pas clairement définie. Cet apport nous
que l’IRM dans leur détection [33,34]. Comme pour la ceinture
paraît limité dans le diagnostic positif de PPR, d’autant que les
scapulaire, la présence de ces anomalies n’est pas forcément
anomalies rencontrées en échographie ne sont pas spécifiques et
synonyme de PPR et seule l’existence d’une bursite trochanté-
se rencontrent fréquemment dans une population vieillissante.
rienne bilatérale serait évocatrice du diagnostic [33].
L’échographie pourrait être plus utile pour le diagnostic diffé-
rentiel (PPR versus PR), en objectivant une atteinte marquée des
petites articulations synoviales du squelette appendiculaire, en
faveur d’une PR.

2.6. Diagnostics positif et différentiel

Le diagnostic positif est basé sur la clinique et la réponse thé-


rapeutique. Il demeure un diagnostic d’élimination et implique
d’écarter d’autres diagnostics :

• une PR ;
• un lupus ;
Fig. 10. Bursite trochantérienne chez une patiente ayant une PPR. La coupe • une spondylarthropathies ;
échographique frontale en mode B objective une distension liquidienne de la • une polymyosite ;
bourse trochantérienne superficielle (astérisques). GT : grand trochanter. • une néoplasie ;
36 N. Boutry, A. Cotten / La Revue de médecine interne 31 (2010) 29–40

• une hémopathie ; 3.4. Apport de l’échographie


• un syndrome RS3PE. . .
Au stade de spondylarthropathie séronégative débutante
3. Spondylarthropathies l’échographie permet de diagnostiquer les enthésites (et éven-
tuelles bursites associées) et arthrites périphériques (Tableau 1).
Les spondylarthropathies regroupent la spondylarthrite anky- Elle est supérieure à la clinique dans la détection des enthésites
losante, le rhumatisme psoriasique, les arthrites réactionnelles, périphériques [41–43] mais ne peut explorer de manière satisfai-
les arthrites associées aux entérocolopathies inflammatoires sante les enthèses axiales (glutéales et ischiatiques exceptées).
chroniques et les spondylarthropathies indifférenciées. Elles
3.4.1. Enthésite périphérique
affectent les articulations synoviales du squelette axial et/ou Les enthèses des membres inférieurs sont les plus touchées,
appendiculaire, les articulations cartilagineuses et les enthèses dans 56 à 85 % des cas en échographie [41–43], en particulier
(sites d’insertion osseuse des tendons, ligaments, capsules arti- celles du tendon patellaire (59 % des cas) (Fig. 11a), du ten-
culaires et fascias). don calcanéen (79 % des cas) et de l’aponévrose plantaire (74 %
des cas) (Fig. 11b) [42]. Les enthèses des membres supérieurs
3.1. Physiopathologie (tendons épicondyliens latéraux et médiaux, muscle deltoïde,
ligaments collatéraux des doigts (Fig. 11c)) sont plus rarement
Comme pour la PR, la physiopathologie des spondylar- affectées [42,44]. En mode B, la sémiologie échographique de
thropathies demeure incertaine : facteurs génétiques (présence l’enthésite associe (à des degrés divers) un aspect hypoéchogène
de l’antigène HLA B27) et/ou environnementaux (bactériens ou hétérogène de l’enthèse avec disparition de l’échostructure
notamment). Toutes ces affections ont cependant en commun normale, fibrillaire hyperéchogène ; un épaississement éven-
l’atteinte inflammatoire de l’enthèse (ou enthésite). tuel de l’enthèse ; des érosions corticales ; des enthésophytes
et plus tardivement, des ossifications cicatricielles (Fig. 11)
3.2. Anatomopathologie [41,42,45,46]. Une bursite (cf. chapitre sur la PR) peut être
associée en cas d’enthésite active (Fig. 12). En mode Doppler,
L’enthèse (fibrocartilagineuse notamment) constitue la cible une vascularisation est détectée au sein de l’enthèse, à proxi-
privilégiée des spondylarthropathies. L’enthésite évolue classi- mité de la corticale osseuse. Sa présence est corrélée de manière
quement en trois phases : variable à la symptomatologie clinique [41,43,47]. Cette vascu-
larisation peut être isolée (absence d’anomalie morphologique
• une phase d’ostéite sous-chondrale ; de l’enthèse en mode B) [42] mais cette éventualité est rare dans
• une phase érosive ; notre expérience. L’enthésopathie n’est pas spécifique des spon-
• une phase d’ossification cicatricielle. dylarthropathies mais se rencontre également, bien que plus
rarement, chez des patients atteints de PR (14 à 38 % des cas
L’inflammation osseuse se propagerait secondairement à la [42,48]), d’arthrose [49] ou chez des sujets témoins (10 % des
synoviale (synovite non spécifique). cas) [42]. La topographie de l’hyperhémie détectée en mode
Doppler (au voisinage de la corticale osseuse et non à distance),
3.3. Épidémiologie clinique l’atteinte simultanée de plusieurs enthèses périphériques et la
présence éventuelle de bursites inflammatoires associées sont
Les spondylarthropathies prédominent chez l’homme jeune, des arguments précieux en faveur d’une origine inflammatoire
entre 30 et 50 ans. Elles débutent au rachis et aux sacro-iliaques et non mécanique.
(spondylarthrite ankylosante notamment et rhumatisme pso-
3.4.2. Dactylite psoriasique
riasique) et/ou aux extrémités (rhumatisme psoriasique). Elles Responsable d’un doigt ou orteil en « saucisse », elle peut se
peuvent se manifester cliniquement par : manifester en échographie par :

• des douleurs lombaires ou des douleurs de fesse d’horaire • une périostite (spicules échogènes jouxtant la corticale
inflammatoire ; osseuse ou aspect de double corticale osseuse) ;
• une mono- ou une oligoarthrite chronique asymétrique (doigt • une enthésite des ligaments collatéraux des doigts (Fig. 11)
ou orteil en « saucisse » en cas de rhumatisme psoriasique) ; ou du tendon du muscle fléchisseur profond des doigts ;
• des talalgies d’horaire inflammatoire ; • une synovite des articulations interphalangiennes distales
• une raideur rachidienne ou articulaire matinale. (IPD) ;
• une ténosynovite isolée des fléchisseurs superficiel et profond
Des manifestations extra-articulaires (cutanées, oculaires. . .) des doigts (Fig. 13) ;
sont également possibles. Les spondylarthropathies évoluent • un épaississement inflammatoire sous-cutané d’une pulpe
plus lentement que la PR, par poussées entrecoupées de digitale ou de tout un rayon digital [50,51].
rémissions, vers l’enraidissement rachidien (spondylarthrite En pratique, l’échographie nous semble nettement inférieure
ankylosante) et/ou articulaire, et parfois, la destruction articu- aux radiographies pour détecter la périostite (et à l’IRM, seule
laire (rhumatisme psoriasique). capable de révéler l’œdème osseux souvent associé).
N. Boutry, A. Cotten / La Revue de médecine interne 31 (2010) 29–40 37

Fig. 11. a : enthésites périphériques chez des patients ayant un rhumatisme psoriasique débutant. La coupe échographique sagittale en mode panoramique montre
un important épaississement hypoéchogène du tendon patellaire à son insertion proximale (flèche double) témoignant d’une enthésite patellaire proximale. Notez
également la présence d’enthésophytes (tête de flèche) au sein du tendon, caractéristique des spondylarthropathies. P : patella (tiré de Sans N, et al. J Radiol
2005;86:1834–44) ; b : enthésites périphériques chez des patients ayant un rhumatisme psoriasique débutant. La coupe échographique sagittale en mode panoramique
montre un épaississement hypoéchogène de l’aponévrose plantaire à son insertion calcanéenne (flèche double) témoignant d’une enthésite plantaire. Notez également
la présence d’enthésophytes (têtes de flèche) associés. À distance de l’enthèse, l’aponévrose plantaire retrouve un aspect morphologique normal (flèches). C :
calcanéus (tiré de Boutry N, et al. AJR 2007;189:1502–9) ; c : enthésites périphériques chez des patients ayant un rhumatisme psoriasique débutant. La coupe
échographique coronale en mode Doppler énergie objective un épaississement hypoéchogène du ligament collatéral radial de l’index avec discrète hyperhémie
intraligamentaire associée témoignant d’une enthésite digitale. Comparez à l’aspect échographique normal du côté opposé, fibrillaire, hyperéchogène (flèches). P1 :
phalange proximale ; P2 : phalange intermédiaire (tiré de Boutry N, et al. AJR 2007;189:1502–9).
Au stade de spondylarthropathie séronégative avérée et À un stade tardif, comme pour la PR, l’échographie est très
traitée, l’échographie peut être utile pour juger de la régression utile pour rechercher certaines complications (ruptures tendi-
des arthrites périphériques (cf. PR) ou plus difficilement, de la neuses, kystes synoviaux . . .) ou guider une infiltration locale
régression de l’hyperhémie au sein des enthèses pathologiques de corticoïdes.
[52,53].

Fig. 12. Bursite rétrocalcanéenne chez un patient ayant une spondylarthrite


ankylosante débutante. La coupe échographique sagittale en mode Doppler éner- Fig. 13. Dactylite psoriasique. La coupe échographique transversale en mode
gie révèle une distension de la bourse rétrocalcanéenne (astérisque) par de la Doppler énergie montre l’épaississement hypoéchogène (astérisques), vascula-
prolifération synoviale hypoéchogène, vascularisée, et de l’épanchement liqui- risé, de la gaine des tendons des muscles fléchisseurs des doigts. FS : tendon
dien anéchogène, non vascularisé. C : calcanéus : tc : tendon calcanéen (tiré de du muscle fléchisseur superficiel des doigts ; FP : tendon du muscle fléchisseur
Sans N, et al. J Radiol 2005;86:1834–44). profond des doigts.
38 N. Boutry, A. Cotten / La Revue de médecine interne 31 (2010) 29–40

3.5. Place de l’échographie par rapport aux autres 3.5.2.2. L’IRM. L’IRM est la seule technique capable
techniques d’imagerie d’authentifier (voire de quantifier) la régression de
l’inflammation au squelette axial (rachis et articulations sacro-
3.5.1. Spondylarthropathie séronégative débutante iliaques) [55–60] et appendiculaire [61,62], chez les patients
3.5.1.1. Les radiographies. Les radiographies des articula- répondeurs, même si cette régression ne semble pas empêcher
tions sacro-iliaques, du rachis thoracolombaire ou du squelette secondairement la survenue d’ossifications cicatricielles.
appendiculaire (en fonction de la symptomatologie clinique)
sont indispensables pour rechercher des érosions osseuses, 3.5.2.3. L’échographie. L’échographie semble avoir peu de
typiquement hyperostosantes, et d’autres signes de proli- place dans le suivi thérapeutique, par comparaison à l’IRM.
fération osseuse (périostite, ostéocondensation). Le scanner
peut être utile en complément des radiographies pour confir- 3.5.3. Spondylarthropathie séronégative évoluée
mer ou infirmer une sacro-iliite radiographique. Comme À un stade plus tardif, le bilan d’imagerie repose prin-
pour la PR débutante, les radiographies manquent de sen- cipalement sur les radiographies (articulations sacro-iliaques,
sibilité au début de l’évolution de la maladie et là aussi, rachis thoracolombaire, squelette appendiculaire en fonction
l’IRM et l’échographie peuvent permettre un diagnostic de la symptomatologie clinique), les complications liées à la
précoce. maladie (rachidiennes principalement) pouvant nécessiter le
recours à l’IRM, au scanner ou à l’échographie (cf. apport de
3.5.1.2. L’IRM. L’IRM est l’examen de référence pour diag- l’échographie).
nostiquer précocement l’inflammation de la moelle osseuse
sous-chondrale des articulations sacro-iliaques (et la syno- 3.6. Diagnostics positif et différentiel
vite associée) ou celle des coins vertébraux, à l’endroit où
s’insèrent les fibres périphériques du disque intervertébral (fibres Le diagnostic positif repose sur des arguments cliniques
de Sharpey) [54,55]. Elle est également très performante pour et radiographiques. L’atteinte inflammatoire axiale peut faire
détecter, notamment au cours de la spondylarthrite ankylo- discuter une affection mécanique et dégénérative du rachis
sante, l’atteinte inflammatoire de l’arc postérieur des vertèbres ou une spondylodiscite infectieuse débutante. Dans ce cas,
(articulations zygapophysaires, costovertébrales et costotrans- l’IRM (et non l’échographie) est utile au diagnostic différentiel :
versaires). Les enthésites axiales (par exemple, les insertions une sacro-iliite concomitante, la topographie (coins verté-
ligamentaires rachidiennes postérieures) et périphériques (par braux, arcs postérieurs) et le caractère pluriétagé des anomalies
exemple, l’insertion calcanéenne de l’aponévrose plantaire) de rachidiennes et l’absence d’épaississement des tissus mous para-
même que les bursites qui leur sont parfois associées, sont bien vertébraux sont autant d’arguments en faveur d’une étiologie
visibles, grâce notamment à l’utilisation des séquences avec inflammatoire. L’atteinte inflammatoire périphérique peut faire
suppression du signal de la graisse. L’IRM corps entier précise discuter d’autres affections inflammatoires (rhumatisme pso-
également la distribution et l’étendue des lésions inflammatoires riasique versus PR débutante notamment) ou mécaniques et
[55] mais cette technique est encore peu répandue. microcristallines (cf. chapitre sur la PR). L’absence de raré-
faction osseuse périarticulaire (voire une ostéocondensation)
et la présence d’érosions osseuses marginales hyperostosantes
3.5.1.3. L’échographie. L’échographie est supérieure aux sur les radiographies sont évocatrices d’un rhumatisme psoria-
radiographies dans la détection des enthésites et arthrites péri- sique. L’échographie peut également apporter des arguments en
phériques [41–43]. Elle est également supérieure à l’IRM dans ce sens, en révélant des enthésites périphériques des membres
la mise en évidence des anomalies morphologiques débutantes inférieurs et beaucoup plus difficilement, des signes de périostite
de l’enthèse (disparition de l’architecture fibrillaire normale) ou d’enthésites des doigts. En IRM, la topographie des anoma-
mais dans notre expérience, lorsque l’enthésite est très précoce lies de signal de l’os et des tissus mous peut être évocatrice
et qu’il n’existe pas encore d’anomalie morphologique en du diagnostic : atteinte des articulations interphalangiennes dis-
échographie, l’IRM est la seule technique capable d’objectiver tales ; extension bien au-delà des structures capsulosynoviales
l’œdème de la moelle osseuse adjacente à l’enthèse, souvent ou sans rapport avec elles (périostite et/ou enthésite), le tout
extensif. C’est toutefois, comme pour la PR débutante, un n’étant jamais observé au cours de la PR.
moyen simple et rapide d’explorer l’ensemble des enthèses En conclusion, l’imagerie des rhumatismes inflammatoires
périphériques (d’autant que l’enthésite peut être asymptoma- débutants reste basée sur les radiographies (PPR exceptée).
tique) et de mieux sélectionner les patients nécessitant une prise Celles-ci permettent une exploration globale et sont très utiles au
en charge diagnostique plus lourde. diagnostic différentiel. Elles manquent toutefois de sensibilité
au début de l’évolution. L’échographie et l’IRM sont à l’heure
3.5.2. Spondylarthropathie séronégative avérée et traitée actuelle des techniques d’imagerie utiles aux diagnostics posi-
3.5.2.1. Les radiographies. Les radiographies, parfois com- tif et différentiel (PPR comprise), mais leur place respective
plétées du scanner des articulations sacro-iliaques, apprécient demeure à préciser, l’IRM étant beaucoup moins accessible que
l’importance des anomalies osseuses structurales (érosions, l’échographie. À un stade ultérieur, l’échographie peut être utile
hyperostose réactionnelle, ankylose) et leur évolution dans le au suivi thérapeutique (PR), à la prise en charge diagnostique
temps, mais celles-ci se constituent très lentement. de certaines complications périphériques (ruptures tendineuses,
N. Boutry, A. Cotten / La Revue de médecine interne 31 (2010) 29–40 39

kystes synoviaux, bursites superficielles . . .) (PR, spondylar- carpus at presentation predicts radiographic joint damage of the hands and
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