I *,
f’
’. .
P, DUBLIN
Directeur de recherches ORSTOM
Laboratoire de culture in vitro, GERDAT, Montpeiiier *
1 NTR OD U CTI0.N
Jusqu’à une date récente, les recherches sur la le caféier Arabusta. C’est un caféier hybride FIde
culture de tissus végétaux avaient été limitées pres- C. arabica et de C. caneplzora, créé par Capot en
que uniquement aux plantes des pays tempérés. Côte d’Ivoire. Pour des raisons génétiques, démon-
Depuis quelque temps, ces types de recherche ont trées par ailleurs expérimentalement, ce caféier
été étendus aux plantes tropicales et, à l’heure hybrjde ne peut être reproduit de façon conforme
actuelle, il existe plusieurs exemples pratiques de que par voie végétative.
l’utilisation des techniques de culture in vitro dans Toute multiplication par graines conduit à un .
l’amélioration génétique des plantes tropicales éclatement génétique, débouchant alors sur des
utiles. populations très hétérogènes et non exploitables
Les cultures de tissus peuvent présenter diffé- au plan économique.
rents aspects, différentes formes, en fonction des Au terme de sa sélection, tout caféier adulte,
organes mis en culture et en fonction du type de tête de clone nouvellement sélectionné ne fournit
développement imposé à ceux-ci. Parmi ces diffé- qu’un nombre réduit de boutures orthotropes
rentes formes, la multiplication végétative in vitro utilisables pour la reproduction végétative.
est, sans aucun doute, la plus répandue et celle A l’heure actuelle, il faut donc un temps considé-
qui a le plus contribué au développement que con- rable entre le moment oh le tête de clone Arabusta
nait aujourd’hui l’emploi de ces techniques. est sélectionné et’celui où le taux de multiplication
Chez le caféier, la multiplication végétative in vitro en condition horticole aura atteint un niveau
constitue un des thèmes principaux de recherche suffisant pour que ce nouveau clone puisse passer
sur la culture de tissus de ces végétaux. en grande culture.
On doit à Staritsky d’avoir pour ainsi dire ouvert En conséquence, toute technique qui permettra
la voie à la multiplication végétative in vitro du d’augmenter, dès le début, le taux de multiplica-
caféier, par sa découverte de plusieurs cas d’em- tion conforme d’un caféier tête de clone et d‘accé-
bryogenèse somatique chez C. canephora en 1970. lérer ainsi l’installation des jardins de bois de bou-
Depuis, plusieurs auteurs, Harn, Söndahl.., ont, turage présente un intérêt réel pour l’amélioration
avec des succès différents, expérimentg les tech- génétique de ces plantes.
niques de culture iiz vitro dans la multiplication Les recherches que nous avons entreprises, en
végétative des caféiers. vue de la mise au point d’une technique de multi-
La plupart de ces travaux ont été effectués sur plication végétative in vitro de 1’Arabusta et autres
Arabica, espèce autogame, dont la reproduction caféiers répondent à cette préoccupation.
conforme par graines peut facilement être obtenue. Ces recherches ont été orientées dans deux .
Le présent travail a été rkalisé principalement sur directions :
o La Dremière orientation comporte l’induction
.
de bourgeons et de tiges néoform ‘
Exposé presenté au 9‘ colloque scientifique intemational
sur le cafe, Londres, juin 1980. turage iir vitro. %:
* Centre Gerdat, BP 5035, 34032 Montpellier Cedex. 0 -La deuxième orient
Cote :ß -
Date 7 119 MA\ V%!
I
1
I
+ >
L
?
c.
En raison du dimorphisme végétatif des caféiers Dans tous les cas, les résultats ont été décevants ;
cultivés, les boutures chlorophylliennes des rami- sur milieu agar, on assiste dans les quelques jours
fications orthotropes sont les seules utilisables au qui suivent la mise en place des explants àune pullu-
plan pratique. lation de bactéries qui conduit B une mort plus
ou moins rapide des explants.
Les bourgeons orthotropes de ces boutures très
L‘emploi de produits anti-oxydants (cystéine,
fragiles sont cependant bien protégés par les sti-
DIECA, DTT *) pour combattre l’action des
pules.
phénols (toujours abondants chez les Canephora et
Plusieurs tentatives de culture in vitro de nœuds les Arabusta), d’antibiotiques et de bactéricides
de ces tiges orthotropes ont été faites dans le but pour détruire les bactéries, n’ont pas amélioré de
de promouvoir le développement des bourgeons façon satisfaisante les résultats.
orthotropes restés latents, et d’obtenir des tiges L‘obtention in vitro de tiges à partir de bourgeons
orthotropes, débarrassées de tout germe, utili- orthotropes déjà existants s’étant révélée difficile
sables en bouturage in vitro. et d’une rentabilité insuffisante, les recherches
Ces essais ont été réalisés sur substrats divers furent alors orientées vers l’induction de tiges
(agar, vermiculite, pont de papier filtre). Des essais néoformées, à partir de fragments d’entre-nœuds
de culture de bourgeons isolés ont également été débarrassés de leurs stipules et donc plus faciles B
faits. désinfecter que les fragments de nœuds.
Les explants constitués de fragments d’entre.: Dans tous les cas, le p H a été ajusté à 5,6 avant
nœuds orthotropes jeunes de 1 cm de long sont - addition .de l’agar, les milieux ont été autoclavés
placés verticalement, l’extrémité radicale plongeant à 115 O C pendant 20 min.
dans le milieu. Pour combattre les brunissements qui appa-
La désinfection des explants est faite par un trem- raissent aux extrémités des explants et qui sont
page (30 min) dans une solution à 10 % d’hypo- dus à l’oxydation des phénols, on a utilisé des
chlorite de Ca (220”) additionnée de quelques actions combinées du froid, de l’obscurité et d’anti-
gouttes de Tween 80, suivi de trois rinçages à l’eau oxydants (20-30 g de cystéine dans les milieux de
stérile. culture).
Quatre milieux minéraux de base ont été expé- Par rapport au milieu témoin MS, les milieux
rimentés : deux comprenant les macro-éléments 30K et 45K de Margara sont caractérisés par :
de Murashige et Skoog, deux autres basés sur les une teneur en azote total plus faible,
o
Cléments de milieux N30K et N45K de Margara.
un rapport NH4/N égal 5 1/5, donc plus
6
i
1 Composition minerale (en meq/l) des milieux de Murashige et Margara
K
Dénomination du m i l i e u NO3- H2P04- SO4- Cl- K+ Ca++ Mg++ NH~++
Total
Milieux N30K et N45K de J. Margara (1978) en mg/l Le complexe vitaminique de Morel, le plus sou-
vent utilisé, a quelquefois été remplacé par un
Constituants N301.. N45E mélange d’Inositol (100 mg/l) et de thiamine
(4 mg/Q ’
NH4N03 480 720
Les contrôles sont effectués au bout de six se-
Ca (NO3 124H20 5 90 9411
maines et on note le nombre d’explants ayant
RN03 1.313 1.8lY
fourni au moins un bourgeon, le nombre et le
MgS047H23 246 246
développement des bourgeons par explant.
KHZP04 136 131,
Les résultats obtenus ont été groupés dans les
KC1 74,; 372, J
tableaux I à V (p. 284 à 286j.
Les bourgeons néoformés in vitro se développent
rapidement et deux à trois mois après la mise en
culture des explants, les tiges issues de bourgeons
Milieu de Murashige et Skoog (1962) néoformés atteignent un dévelogpement suffisant
pour être prélevées et découpées en boutures.
Constituants mgll moll1 Ces boutures sont mises, en conditions aseptiques,
NH4N03 1.650 20,b mol
successivement :
KN03
1.900 18,8 mol 1) sur milieu d’induction de racines,
CaC122H20 440 2,99 mol 2) sur milieu de développement des racines,
MgS047H20 370 1,50 mol 3) sur terreau en conditions ordinaires de cul-
m2p04
170 1,25 mol ture, où la bouture enracinée se développe en plan-
tule.
6,2 100 p o l
H3B03
MnS044H20 22,3 100 p o l Le milieu de base d’induction de racines est
ZnS047H20 896 29,9 p o l composé de la solution d’déments minéraux de
KI 0,83 5,0 p o l
Murashige et Skoog, diluée de moitié et addition-
Ra2M042H20 0,25 ?.,O3 pmol née de vitamines de Morel, de kinétine 1,O mg/l,
CuSO 5H O
4 2
0,025 0,100 pmo1 de saccharose 10 g/1 et d’une auxine.
COCL26H20 0,025 0,105 p o l Trois auxines de rhizogenèse ALA, AIB et ANA
FeS047H20 27,8 100 plol ont été essayées à des concentrations variant entre
Na2EDTA2H23 37,3 100 pmo? 0,1 mg/l et 5 mg/l.
On constate, pour toutes ces auxines et en parti-
culier pour l’ANA, que, au-delà de 2 mg/l, il y a
apparition de signes évidents de toxicité se tradui-
Pendant toute la durée des expériences, les sant par une diminution du taux d‘enracinement,
explants recevaient un éclairement de 4.000 lux, doublée de tuméfaction exagérée des racines.
suivant un régime 12 h/nuit et 12 h/jour, les tempé- L‘ANA, comparativement aux deux autres
ratures des salles de culture étaient de 26 & 1 OC ’ auxines AIA et AIB, conduit à des racines plus
pour l’une et 28 1 “C pour l’autre. tuméfiées, de coloration ivoire et dont l’émission
Dans ces conditions, on a successivement mis est toujours précédée par la formation d’un cal
à l’épreuve l’action : plus ou moins développé.
a du saccharose, Les résultats les plus satisfaisants en ce qui con-
e des macro-éléments minéraux, cerne le taux d‘enracinement, l’abondance et I’as-
e des auxines (AIA-AIB-ANA), pect des racines ont été obtenus avec un mélange de
e des cytokinines (kinétine, adénine, BAP, ANA et AIB dans la proportion de :AIA : 1,5 mg/l,
IPA), AIB : 0,5 mg/l.
e de divers constituants organiques (glycine, Dès que les boutures ont émis des racines de
glutamine, extrait de malt). quelques millimètres de long, elles sont alors trans-
‘ 283
a, I
TABLEAU I
Action de quatre milieux (macro-Climents) sur le taux de nioformation de bourgeons
chez les cafiiers cultivés
13 1 797
R
45K 24 O
24 24 8 33,3 B
30K 4 22,2 U
MS/ 24 18
7 30,4
23
Ms 24
- - - - S
T
A
96
_. 78 20 25,8
Total
13 L 15,4
45K 24
24 23 13 55,O
30K 12 50,O
24 24
16 4 25 ,O
Els 24
- - - 39,l
96 73 29
Total
22 7 31,8
45K 24 20,8
24 24 5
30K 4 17,3
MSì, 24 23
23 5 21,7
MS 24
- - - -
92 21 23 ,O
Total 96
8 40,O A
45K 24 23
14 63,5 R
30K 24 22
12 54,5 A
"SI, 24 22
B
23 10 44,4 U
24
MS
- - - 50,5 ,
S
T
96 87 44
Total A
Vitamines de Morel
M i l i e u de b a s e : Micro MS
Fe EDTA E x t r a i t d e m a l t 400 m g / l
BAP 1,0mgll Saccharose 30 g/l
TABLEAU RÉCAPITULATIF
Action comparée de quatre milieux (macro-élkments) SUT le taux de n h f o m a t i o n
chez les caféiers cultivés
---
TABLEAU II
Action de la tenem en saccharose SUla néoformation de boWFons
chez 1'Arabusta
Taux de
Traitement Nombre
e x p liannit ts i a l Nombre
v i v ea xn pt sl a n t s Nombre explants
a v e c bourgeon (70)
néoformation
-" 2
MB + SAC 10 g / l 48 3L 632
48 38 14 36,8
MB + SAÛ 30 g i l
48 36 ;J 83,3
ME + SAC 50 g l l
MB + SAC 100 g / l
.-
48 -7 h 5 20,8
ft5rées sur milieu de développenient des racines, dont sont alors transférées sur terreau ordinaire où elles
la composition est identique à celle du milieu d’in- poursuivent leur développement en plantule.
duction de racines, niais oÙ les auxines de rhizo- Quelques mois après ce transfert en conditions
genèse précédentes ont été supprimées. ordinaires de culture, la jeune plantule a acquis un
Le substrat du niilieu de développement raci- développement suffisant pour affronter les aléas
naire peut êIre de l’agar ou mieux encore de la d’une mise en plein champ.
vermiculite. I1 est à remarquer que la souche d’origine, qui a
Au bout de huit à dix semaines de séjour sur fourni les premières tiges néoformées, peut conti-
milieu de développement racinaire, les boutures nuer à fournir de nouvelles tiges pendant un temps
TABLEAU III
Action de diverses cytokinines et auxines
utilisées séparément et en combinaison sur les néoformations
de bourgeons chez 1’Arabusta
MB BAP 1 , 0 m g l l 24 lß
+
A I A 1,O mg/l
11,l
TABLEAU IV
Action de diRérentes concentrations de BAP en présence de macro-éléments divers,
sur la néoformation de bourgéons chez 1’Arabusta
24 22 2 930
MB1
MB1 + BAP .1,0 24 16 15 93,7
MB1 + BAP 5,O 24 22 18 81,8
MB1 + BAP 1 0 , O . . 24 23 13 65,O
- - -
Total 72 56 46 79,3
MB2 + BAP 1,0 24 20 i4 70,O
Mß2 + BAP 5,O 24 22 20 90,9
MB2 + BAP 10,O 24 22 16 72,7
- - -
Total 72 69 50 78,l
MB3 + BAI’ 1,0 24 23 10 50,O
Maj + BAP 5,O 24 24 20 83,3
MB3 + BAP 10,O 24 12 10 83,3
- - -
Total 72 56 40 7i,4
MB3
45) PIS Te EDTh,Vltamlncs de Horel, Glyclne :,O. Ext. m a l t 400, Sacc. 30
285
Y
TABLEAU V
Actinn de substances organiques diverses dl
sur la néoformation de bourgeons chez 1’Arabusta 51
Taux de
Nombre i n i t i a l Explants avec
Traitements néoformation
explants Explants v i v a n t s bout g e o n s
(Y.)
M i l i e u de b a s e 48 32 14 43,7
HB .t e x L r a i t de m a l t 48 36 26 68,4
400 mgil
M B + g l y c i n e 2 mg/l 48 38 8 21,o
MB + e x t r a i t de m a l t 48 26 22 84,6
1.000 m g l l
MB + g l u t a m i n e 100 m g / l 48 22 16 72,7 sa
MB + a d é n i n e 40 m g l l 48 36 32 aa,a
de
NB = Milieu d e base Vitamines d e Morel
: Macro N 3 0 K
Micro MS S a c c h a r o s e 30 g / l
di:
Fe EDTA BAP 1,0 m g l l en
mi
et
pratiquement illimité à condition de renouveler formés et accroître d’autant le coefficient de mul-
de temps à autre le milieu de culture. tiplication offert par cette technique.
Après chaque prélèvement de tiges, de nouvelles Ces techniques d’induction de bourgeons in
tiges apparaissent ; il se forme alors une véritable vitro pourront également être utilisées lors des ’
EMBRYOGENÈSE SOMATIQUE
-
P
La deuxième voie examinée dans la recherche Le milieu de base, pour ces recherches sur I’em- f.
d’une technique de multiplication ‘végétative in bryogenèse somatique, était constitué par la solu- E
vitro des caféiers fut celle de l’embryogenèse soma- tion minérale de Murashige et Skoog, additionnée
tique. des vitamines de Morel. fJ
Contrairement à la néoformation, qui n’avait Quatre auxines, AIA, AIB, ANA, 2,4 Dydeux .M
jamais fait l’objet de recherche chez le genre cytokinines : kinétine et benzyl-adénine ont été M
Coflea, l’embryogenèse somatique chez ces végé- mises à l’épreuve à des concentrations variant entre
taux est connue depuis 1970. 0,05 mg/l et 2 mg/l. I-!
Nos recherches sur l’embryogenèse somatique Les explants ont pendant toute la durée de l’ex- M
ont été effectuées principalement chez l’hybride périence été maintenus à un éclairement de 4.000 lux N
r \
1) Une phase d'induction de cal, celle-ci se les feuilles cotylédonaires,
déroule 2 la lumière, pendant quatre six semaines, la zone hypocatylaire,
sur un milieu constitué par : la ou les racines pivotant es.^
Q milieu de base MS,
Au bout 'de huit à douze semaines en phase 3,
o saccharose 30-40 g/l, les embryons somatiques atteignent un développe-
auxine (0,5 à 1 mg/l). ment suffisant pour Ctre repiqués sur terreau en
2) Une phase de différenciation des embryoïdes, condition ordinaire de culture.
celle-ci se déroule í?i la hmjèrey sur un milieu com- A ce stade, la plantule somatique rappelle par-
posé de : faitement une plantule sexuée, mais dont la partie
e milieu de base MS entier ou dilué de moitié, hypocotylaire serait anormalement courte.
e saccharose 20 g/l, En phase d'induction, les explants produisent
o BAP 1 mg/l, des cals dont les vitesses de croissance, la structure
sa durée est de huit à dix semaines. et les potentialités embryogènes varient selon les
3) La troisième phase est celle de développement auxines utilisées et les niveaux de concentration
des embryons en plantules. Sa durée est d'environ de celles-ci.
dix semaines. Le milieu de développement des L'acide naphtalène acétique (ANA) conduit à
embryons est composé de la solution des Cléments des cals translucides, hyperhydriques, à croissance
minéraux de Murashige et Skoog, diluée de moitié rapide, mais dont les taux de survie sont toujours
et additionnée de : faibles. Ces cals prennent une coloration grisâtre
o vitamines de Morel, qui évolue rapidement vers le marron.
0 AIA 0,5 mg/l, En présence de 2,4 D à la concentration de
o kinétine 0,l mgIl, 0,l mg/l, les cals deviennent très rapidement friables
o saccharose 10 mg/l. et cotonneux. L'AIA et I'AIB conduisent à des cals
Cette troisième phase peut être précédée par un dont les vitesses de prolifération sont inférieures A
passage en milieu liquide, agité, ce qui accélère la celles des cals développés sur ANA ou 2,4 D.
dissociation et le développement des embryons au Ces cals issus de milieu à base de AIA ou AIB
moment de leur repiquage sur milieu solide de sont tantôt granuleux avec de nombreuses protubé-
développement . rances, tantôt friables et d'un blanc presque argenté.
Au cours de cette phase 3, l'embryon somatique, Pour les concentrations d'AIA ou d'AIB supé-
qui comportait une zone racinaire surmontée de rieures à 2 mg/l, il y a apparition de racines dans
deux petites feuilles cotylédonaires, se développe, 50 % des explants m i s en culture.
les feuilles cotylédonaires s'élargissent et s':talent, Les potentialités embryogènes de ces cals sont
la zone racinaire différencie une ou plusieurs variables selon les auxines utilisées (tableaux VI.et
racines pivotantes et on distingue dans la plantule VIO.
ainsi constituée :
TABLEAU VI
Taux d'embryogenkse somatique chez l'kabusta, Sur milieu de base Ml32 additionné de différentes auxines
-
Total
Traitements Nombre e x p l a n t s
Taux
embryogenëse
--
embryonsavec Explants E x p l a n t s avec Taux
en %
embryons %
MB
2
+ ANA 0,5 24 O O
MB2 + ANA 1,0 24 O O
72 1 1,4
MB
2
+ ANA 2,O 24 1 491
MB + A I B 0,s 24 7 29,l
2
ME2 + AIB 1,O 24 5 20,8 72 12 16,6
Ma2 + AIB 2,0 24 O c
287
TABLEAU VI1
Taux d’embryogenèse somatique chez I’Arabusta
sur milieu de base MB4 additionné de diffirentes auxines
et sur explants préalablement induits e n neoformation
Total
E x p i a n t s avec Taux
Traitements Nombre d ’ e x p l a n t s
embryon ’
d embryogenèse
E x p l a n t s avec
Explants 7.
embryon
Parmi les quatre auxines testées en phase d’in- sur cal grisâtre spongieux, sur cal compact et mar-
duction, c’est I’AIA qui donne les meilleurs résul- ron, sur cal friable et légèrement chlorophyllien,
tats, tant par le taux d’embryogenèse, que par la sur cal spongieux friable à haute fréquence em-
régularité de développement des embryons. bryonique.
Cette supériorité de I’AIA se manifeste dans le B e nombreux cas d’embryoïdes ont été observés
développement morphologique des embryons. Les sur cal d’explants préalablement induits en néo-
embryons issus d’explants induits en phase I sur formation. Ces embryoïdes apparaissent à la base
I’AIA sont toujours bien constitués avec zone raci- des explants, quelquefois au sein même du milieu
naire et zone cotylédonaire, bien proportionnées. de culture.
Les embryons issus d’explants induits SUT ANA Laissés sur milieu de différenciation à base de
ont quelquefois un développement disproportionné, BAP, les premiers embryons formés donnent nais-
. avec zone racinaire très importante, tandis que sance directement à de nombreux embryons fils,
les cotylédons ont disparu ou sont réduits à de ceux-ci aJparaissent toujours au niveau de la zone
simples protubérances. racinaire. Ce processus d’auto-multiplication con-
Les premières manifestations d‘un processus duit rapidement à un nombre impressionnant
d’embryogenèse somatique ont généralement eu d’embryons somatiques à partir d’un même explant.
lieu au bout de trois à quatre mois de mise en cul- En règle générale, l’embryogenèse somatique
ture pour les explants issus d’hypocotyle de jeunes est souvent liée à un processus de vieillissement des
plantules, et au bout de cinq à six mois pour les cals doublé d’une diminution et d’un arrêt de la
explants issus de tiges orthotropes de caféier adulte. synthèse auxinique.
11 s’agit alors de protubérances de forme globu- Ce schéma se retrouve également dans certains
laire, d’une coloration très blanche, contrastant cas d’embryogenèse somatique chez I’Arabusta,
fortement avec la coloration marron des cals d’où ce sont les cas d’embryogenèse sur cals marron,
elles émergent. vieux et d’aspect plus ou moins nécrotique.
Dans certains cas, les premières manifestations Quelques cas de cals spongieux, très fortement
d’embryogenèse somatique peuvent être très pré- embryogènes, correspondant aux types HSFE de
coces et se produire au bout de huit semaines de Söndahl ont été trouvés ici aussi. Ces types à
mise en culture. Ces cas précoces sont toujours hautes potentialités embryogénétiques sont moins
associés à un processus de néoformation antérieur. fréquents que les autres cals embryogènes, et leur
Les embryoïdes apparaissent donc sur cals de délai d’apparition est beaucoup plus long.
coloration, de structure et de développement divers, Chez I’Arabusta, l’embryogenèse somatique ap-
28s
paraît comme un phénomène particulièrenxnt blcment induit en néoformation. Dans ce cas, I’em-
facile à déclencher. I1 est souvent lié au tissu de cal bryogenèse apparaît comme compétitive du pro-
en voie de vieillissement ou au tissu de cal préala- cessus de rhizogenèse.
DlSCUSSlON ET CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
CAPOT (J.). - L’amélioration du caféier en Côte d’Ivoire. Ann. Rev. PIant Physìdl. (Palo Alto), 25, 1974, p. 135-
Les hybrides <( Arabusta >>.Café Cacao Thé (Paris), 166.
vol. XVI, no 1, janv.-mars 1972, p. 3-17. MONACO (L. C.), SONDHAL (M. R.), CARVALHO (A.),
HERMAN (E. B.), HAAS (G. J.). - Clonal propagation of CROCOMO (O. J.), SHARP (W. R.). - Applications
C.arabica L. from callus culture. Horfscience (St. Jo- of tissue culture in the improvement of coffee. In
seph, Mich.), vol. 10, no 6, déc. 1975, p. 588-589. Plant Cell Tissue and Organ Culture. J. Reinert et
Y . P. J. Bajaj ed., Springer Verlag (Berlin), 1977,
MARGARA (J.). - La multiplication végétative de la bette- p. 109-129.
rave (Betta vulgaris L.) en culture in vitro. C . R. SONDHAL (M. R.), SHARP (W. R.). - High frequency
’ Acad. Sci. (Paris), t. 285, s6rie D, 1977, p. 1041-1044. induction of somatic embryos in cultured leaf explants
of Coffea arabica. 2. Pfianzenphysiol. (Stuttgart), vol.
MURASHIGE (T.), SKOOG (F.). - A revised medium for 81, 1977, p, 395-408.
rapid growth on bio-assays with tobacco tissue cultures.
PhjJSiOl.Plantar. (Copenhague), 15, 1962, p. 473-497.
STARITSKY (G.). - Embryoid formation in callus culture
tissue of coffee. Acta Bot. Neerl. (Leiden), vol. 19,
MURASHIGE (T.).-Plant propagation through tissue cultures. no 4, 1970, p. 509-514.
DUBLIN (P.). - Multiplication végétative in vitro DUBLIN (P.). - Vegetative multiplication of Ara-
de 1’Arabusta. Café Cacao Thé (Paris>, vol. XXIV, busta in vitro. Café Cacao Thé (paris), vol. XXTV,
n o 4,oct.-déc. 1980, p. 281-290, fig., tabl., réf. no 4,oct.-déc. 1980, p. 281-290, fig., tabl., réf.
“LeC. arabica et le C. canephora sont les deux espèces C. arabica and C. canephora are the most important
les plus importantes parmi les caféiers cultivés. species of the cultivated coffee trees.
Dans le but d’associer les caractéristiques d’intérêt With the aim of combining the characteristics of
289
\
de chacune de ces espèces, un hybride téiraploïde (C. importance of each of these species, a tetraploid hybrid
arabica x C. caiicphora) mieux connu SOUS le nom (C. arnbica )I C. curwphora), better known under its
d’Arabusta a été créé en C6te d’Ivoire. name of Arabusta, has been created in Ivory Coast.
La reproduction des gtnotypes de valeur de cet The reproduction of valuable genotypes of this
hybride interspécifique ne peut éire obtenue que par interspecific hybrid can only be achieved by vegetative
voie végétative. multiplication.
Des recherches sur la multiplication végttative in
vitro de 1’Arabusta ont été entreprises, dans le but Research on the ifi vifro vegetative multiplication
d’accélèrer la diffusion des clones de valeur Arabusta of Arabusta has been undertaken with the object of
nouvellement sélectionnés. distributing newly-bred Arabusta clones of value.
Ces recherches ont été orienttes dans plusieurs direc- This research was oriented in several directions :
tions : bouturage íri vitro de tiges issues de bourgeons in vitro propagation by cuttings of stems derived from
orthotropes préexistants ou néoformés, induction d‘em- pre-existing or newly-formed orthotropic buds, induc-
bryogenèse somatique. tion of somatic embryogenesis.
En raison des difficultés (désinfection, oxydation...)
d’obtention de tiges à partir de bourgeons d6jà exis- Because of difficulties (disinfection, oxidation) in
tants, une technique d’induction de bourgeons n6o- obtaining stems from already existing buds, a tech- J
formés sur fragments d’entre-nœuds orthotropes a été nique of induction of newly-formed buds on ortho-
mise au point. tropic internode fragments has been developed.
Des embryons somatiques, capables de se dévelop- Somatic embryos, capable of developing into
per en plantules, ont été obtenus par des voies fort plantlets, have been obtained by very different means.
différentes,
Comparativement au bouturage in vitro, I’embryo- By comparison with in vitro cutting propagation,
gencse somatique offre un coefficient de multiplication somatic embryogenesis gives a very high multiplica-
considérablement important. tion coefficient.
I1 importe, pour dècider du choix de la meilleure To choose the best method, the degree of confor-
méthode, de tester le degré de conformité des caféiers mity of the coffee trees derived from each of these
issus de chacun de ces procédès. procedures must be tested.
Zur Entscheidung der Wahl der besten Methode ist Comparativamente a la reproducción por estacas in
es wichtig den Grad an Konformität der aus jedem vifro, la embriogénesis somática ofrece un coeficiente
dieser Verfahren hervorgegangenen Kaffeebaume zu de multiplicación de considerable importancia.
testen. Parece importante, para decidir en cuanto a la opción
del mejor método, proceder al ensayo del grado de
conformidad de los cafés procedentes de cada uno de
estos procedimientos.