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I. À quoi peuvent bien servir les sciences sociales?

D’abord, il faut qu’on sache définir les sciences sociales pour procéder à leur principale utilité
dans la vie. Alors, il s’agit d’une démarche de compréhension de l’univers, des humains, de
tous ce qui nous englobe dont la réalisation sera effective au terme d’une longue période.
Néanmoins, les recherches à court terme sont également effectués, mais c’est généralement
compliqué de parvenir à un résultat précis après une courte période d’observation, de
compréhension et d’expérimentation des faits concernés. C’est le cas, par exemple, de la crise
sanitaire du coronavirus,

De même, le problème avec le financement s’y pose, car les recherches sont extrêmement
dispendieux. Cela peut être fondé par des acteurs publics ou privés. (ajouter) En France, c’est
notamment l'Agence nationale de la recherche (ANR) qui promeut et finance des recherches
française. Or, ce n’est que possible pour des sujets immédiats nécessitant des réponses objectifs le
plus rapidement possible.

Max Weber (né le 21 avril 1864, mort le 14 juin 1920), un fondateurs de la sociologie allemande, a
formulé une définition des sciences sociales. Selon lui, la science fait de ce qui est évident, un
problème C’est-à-dire, qu’elle remet en question tous ce qu’on aurait pu concevoir comme un
truisme.

Afin d’affermir la société comme une science à part, consacre de nombreuses publications à des
questions d’épistémologie de la discipline sociologique. « L’objectivité de la connaissance dans
les sciences et la politique sociales 1904 », « Economie et Société 1922 », « L’éthique protestante
et l’esprit du capitalisme ».

Les sciences sociales analysent ce qui est et nous fournissent des approches de ce qui devrait
être. Dans le premier cas, c’est là a priori une approche dite ontologique. Dans la Métaphysique
d’Aristote, il déclare : « Il y a une science qui étudie l’être en tant qu’être ainsi que les attributs
qui lui appartiennent de par sa nature propre. Elle ne se confond avec aucune des sciences dites
particulières. En effet, aucune de celles-ci n’étudie de manière générale l’être en tant qu’être.
Découpant une partie de l’être, elles n’étudient les attributs que de cette partie. Ainsi opèrent par
exemple les sciences mathématiques[2]  »
Quant à Émile Durkheim, le fondateur de la sociologie française :

« La science, écrivait-il, commence dès que le savoir, quel qu’il soit, est recherché pour lui-même. 
Sans doute, le savant sait bien que ses découvertes seront vraisemblablement susceptibles d’être
utilisées. Il peut même se faire qu’il dirige de préférence ses recherches sur tel ou tel point parce
qu’il pressent qu’elles seront ainsi plus profitables, qu’elles permettront de satisfaire à des besoins
urgents. Mais en tant qu’il se livre à l’investigation scientifique, il se désintéresse des
conséquences pratiques. Il dit ce qui est ; il constate ce que sont les choses, et il s’en tient là. Il ne
se préoccupe pas de savoir si les vérités qu’il découvre seront agréables ou déconcertantes, s’il est
bon que les rapports qu’il établit restent ce qu’ils sont, ou s’il vaudrait mieux qu’ils fussent
autrement. Son rôle est d’exprimer le réel, non de le juger. » [DURKHEIM É., Éducation et
sociologie (1938), PUF, Quadrige, Paris, 1989, p. 71].

Réponses :

Ainsi, on pourrait constater que les sciences sociales nous permettrons d’écrire objectivement des
faits, de se poser des questions, de réfléchir sur une multitude des sujets ou même de déconstruire
des représentations de l’univers. Tout en restant complètement impassible, en se détachant
entièrement de toutes considérations morales ou religieuses pour que notre recherche soit le plus
neutre possible. Selon la conception de Durkheim, la science nous devrait donner des résultats de
son analyse sans y porter son jugement personnel.

En plus, l’utilité social des sciences sociales repose donc sur la cohésion, l’égalité et la solidarité
des humains. Ces derniers sont en réalité tous différents, mais ils constituent des groupes qui
portent des caractéristiques, des croyances, des ambitions ou des professions semblables.

De même, à travers des sciences sociales, le fonctionnement de notre société pourrait être éclairé
et compris. Or, on n’arrive guère à comprendre notre monde dans lequel nous vivons.
Il y a une grande différence entre le fait, le résultat et l’opinion. En posant des principes de
l’objectivité et de la subjectivité, on peut bien distinguer ces trois éléments qui font partie des
sciences sociales. Même si, ce dernier ledit élément ne rentre pas dans la recherche scientifique qui
s’efforce à écrire des faits et parvenir des résultats le plus objectivement possible. Le fait est sans
doute objectif, dès qu’il n’est pas détourné de la réalité par les jugements personnelles.

Objectivité - object Il y a un détachement de toutes considération morales et religieuses.

Au cœur des sciences sociales est cette objectivité, qui a été largement développé par Max Weber
sous la dénomination neutralité axiologique.

Subjective - subjet

«  N’y a-t-il pas des situations problématiques de la vie quotidienne qui mettent en cause cette
utilité pour des citoyens? »

Les dissymétries sociales, les préjugés, voire les méfiances envers les scientifiques sont de plus en
plus accentués pendant les dernières années. La pandémie mondiale que je viens de citer au-dessus,
n’a qu’aggravé des inégalités de manière considérable. (apartheid, pass sanitaire, contrôle policier
dans les quartier défavorisés) Toutefois, notre société est désormais plus égale qu’elle n’aie jamais
été. (ajoute, droit de vote, homme femme)
Bien que notre civilisation de XXIè siècle soit indubitablement le plus pacifique que tous les autres
développées à partir de la première civilisation en Mésopotamie, on est dans le système de défiance
généralisé.
Langage médiatique utilisée actuellement a la tendance de détourner des faits de la réalité en
baisant complètement le sens propre à ce fait. La crise des réfugiés a engendrée une surutilisation
des mots réfugiers et migrants sans pour autant les utiliser de manière correcte. Il y a une grande
difference entre ces derniers. D’une part, le mot refugies, fait réfèrence aux demandeurs d’asile qui
vient d’un pays menacé par la guerre ou la crise humanitaire. De l’autre part, le mot migrant,s fait
référence aux individus qui quittent son pays d’origine pour un autre quels que soient les raisons de
cet départ.
En outre, lors des manifestations des gilets jaunes,

L’usage galvaudé de mot liberté est aussi utilisé notamment dans les programmes politiques, qui a
complètement dévié de sa réelle définition.
Populisme

Pour quoi dans les pays autoritaires les sciences sociales sont-ils menacés?

§3 Les différences entre l’objectivité et la subjectivité

Max Weber, dans l’ouvrage « Le savant et le politique », il défend la nécessité d’une séparation
nette entre la politique et la science. Selon lui, les jugements de valeurs subjectives doivent être
impérativement exclus de toute recherche scientifique.

II. Les sciences sociales sont des sciences comme les autres ? La tendance
mimétique à l’égard des sciences

Les sciences sociales sont le fruit de la lutte séculaire entre la religion et la science. Dès
l’Antiquité, les philosophes nous fournissent de leur explications du monde, qui ont
diamétralement changés au fil du temps. On ne peut point se baser sur leur vision pour ne pas se
laisser induire en erreur, mais on pourrait en prendre une leçon à bon escient. Puisque, les
croyances, les opinions, les mœurs changent. En revanche, le principal besoins de survivre reste
immuable. Les sciences sociales nous donc conduisent à avoir l’esprit critique. Personne ne peut
nous convaincre que les réponses des experts scientifiques sont totalement incontestable. La
scientificité pourrait donc être éventuellement mis à tort. Elle est en perpétuelle évolution
corollairement avec la société qui l’influence. Toutefois, cette évolution n’est ni générale ni
linéaire. . (les exemples, heliocentrismus, la gravitation, amerique, dieu)
La sciences sociales se sont développées au XIX. siècle des oppositions entre subjectivité et
objectivité, et entre individualisme et collectivisme. De même, la philosophie a largement contribué
à définir ce qui est la science, ce qui relève de la conscience et de l’inconscience, voire ce qui est
inné. Dans la science, on s’intéresse plutôt aux méthodes qu’aux objets, car un objet analysé par
des économistes pourrait éventuellement être la source d’intérêts des sociologues, des politologues,
voire des psychologues.

Karl Jaspers (23 février 1883 – 26 février 1969) un psychiatre et philosophe germano-suisse
représentatif de l’existentialisme. Il a mis en lumière trois caractéristiques pour définir ce qui est la
science dans la revue « l’idée d’Université  » :

• La connaissance de la science

Une méthodique, par quel voie est-elle acquise. Le fruit d’un processus, mais cette connaissance est
limitée dont le résultat ne sont valable qu’à l’intérieur de celui-ci.
L’on parle de la cumulativité de la science. Quant à l’opinion, c’est un croyance irréfléchie dans le
cadre déterminé.

• Une certitude contraignante

Elle s’impose à tout intelligence, qui sont donc obligés de l’accepter. De même, elle s’oppose à la
conviction, qui repose essentiellement sur l’opinion.

• La connaissance scientifique

C’est un valeur universelle, qui est admis partout sans réserve. En se défaisant de ses opinions et de
ses convictions. Les sciences sociales font partie des sciences molles contrairement aux sciences
dures (mathématiques, physiques.

Il y a des théories contradictoires qui démontre que les sciences n’arrivent pas se mettre d’accord.
Ce sont des idéologies dont la conception peut flotter d’un courant à l’autre (pensées
keynésiennes ou libérales, par exemples). On ne peut pas donner des résultats précis. On n’est pas
en capacité de faire des prédictions. On met en évidence des probabilités, des présupposés dont
l’auteur n’en est pas responsable. Il existe des filières scientifiques et littéraires (abstrait).

B. L’espace dans lequel les sciences sociales évoluent est pour nous essentiel.

Selon Jean-Claude Passeron (26 novembre 1930), « raisonnement sociologique » (un sociologue
et épistémologue), « les sciences sociales sont les sciences historiques (cumulatives) ».

L’histoire est le clé de tous les recherches. Sans elle, on ne comprendra pas le monde dans lequel
nous vivons. Cela signifie qu’à chaque fois, qu’on donne un résultant, on doit tenir compte de
contexte correspondant à notre domaine de recherche. Ce contexte est historique et spatiale, sans
ce cadre-là, notre résultants ne signifierait rien. Il s’agit de « distique », c’est-à-dire qu’on produit
quelques choses qui ne peut pas être compris que dans un contexte spécifique.

On ne peut pas comprendre ce qui se passe actuellement sans de prendre en compte les événements
passées. On devrait faire des comparaison entre ce qui est et ce qui était en se situant dans un
espace bien précis pour pouvoir produire un résultants favorables de manière le plus objectivement
possible. Néanmoins, cela devrait être un peu nuancé, car la société mute, les conceptions
changent, pour cette raison-là, il ne faut pas se basé sur la passée, mais seulement d’en prendre
quelques analyses de façon critique et objective. Afin qu’on puisse comprendre le monde dans
lequel nous vivons.

Il existe plusieurs espaces de raisonnement scientifiques :

1. Dans lequel évoluent les sciences logico-formeles (mathématique, logique, informatique)

Elles sont admise par tous le monde. Ils sont basés sur un axiome de départ. C’est un « principe
servant de base à une démonstration, principe évident en soi » – lui-même dérivé de άξιόω (axioô),
« juger convenable, croire juste ») C’est une proposition non démontrée, utilisée comme
fondement d’un raisonnement ou d’une théorie mathématique.

2. Raisonnement expérimental (chimie, physique, biologie)


Les sciences basées sur des expérimentations. En répliquent, en reproduisant des mêmes
expériences, on obtient les même résultats.

Dans cet deuxième cas, on produit des résultats dits « nécessaires », la vérité nécessaire à un
moment donné, c’est-à-dire ce qui ne peut pas être autrement à ce moment-là dans un contexte
spécifique.

3. Les sciences sociales (histoire, sociologie, anthropologie)

Ils travaillent sur les faits, qui ne peuvent pas être des vérités nécessaires. C’est le fruit de la
conjonction des facteurs. La réalité sociale ne se reproduit pas. Il n’existe pas des vérités
scientifiques, qui produisent des résultats définitifs.

On produit des présomptions, autrement dit des propositions qui sont tenues comme vraies jusqu’à
la preuve de contraire. Ils ne peuvent pas être vraie ni universellement ni temporairement. Elles
sont situées dans un espace de raisonnement assertorique, basées sur l’observation du monde qui
nous englobe.

C’est un régime de la probabilité, et non de la fausseté ou de la vérité. Les sciences sociales


peuvent éventuellement être mises en question. Puisque, le monde social évolue, il y a des sciences
sociales qu’on ne pouvait pas traiter auparavant. Cette transformation de l’univers est inévitable.
On parle également d’un débat, d’une discussion dans les sciences sociales. Celles-ci analysent de
manière très précis, réduit les individues à une seule de cette dimension, ce qui suppose une
réduction d’un individu, mais il y a aussi l’idée de le faire malgré l’individue lui-même.

C’est-à-dire, d’enfermer leurs adversaires dans une identité figée, restreinte, inamovible. Il s’agit
d’essentialisation, donc de poser une étiquette, généralisation d’un trait naturel, ramener un
individu à un donné stable (un sexe ou un couleur de peau) pour ensuite éteindre à tout catégorie
partageant ce même donné, établir à partir de là, une hiérarchie entre différente catégorie.

Il faut y préciser un langage spécifiques dont le contexte, le temps, les personnes concernées, en
observant, en expliquant, en essayant de comprendre les faits analysés. C’est un travaille de
compréhension.
Les sciences sociales se construisent contre les croyances. Ces sont des sciences de la probabilité
et de la falsifiabilité. Une vérité n’est jamais définitivement vraie.

Karl Popper (1902 – 1994) un philosophe des sciences. Il est auteur de la «  logique de la
découverte scientifique »  : « On ne peut jamais démontrer la vérité, mais on peut débusquer
l’erreur. On peut dire qu’un fait est scientifique, mais non qu’il est vrai ».

Dans la Vienne de l’après première guerre mondiale, il est attiré par le marxisme, adhère pendant
quelques mois au communisme, pour rejeter définitivement par la suite ce corpus de pensée qui se
prétend scientifique.

Survient alors le nazisme qui, le fait émigrer, mais aussi le pousse à élaborer une critique globale
des idéologies historicistes ayant engendré politiquement les systèmes totalitaires. Entre-temps, il a
découvert la pensée d’Einstein, ce qui l’avait conduit à publier en 1934 La logique de la
découverte scientifique.
La, se trouve la problématique initiale d’une pensée qui s’est étendue par la suite en écrits et en
notoriété. Popper, en effet, part d’une analyse de la violence dans son rapport à la vérité, issue de
ces expériences politiques traumatisantes.

«  Nous ne pouvons aspirer à la vérité scientifique et nous le faisons. La vérité reste la valeur
fondamentale. Mais nous ne pouvons pas atteindre la certitude. Il nous faut renoncer à la
certitude » L’avenir est ouvert, op. Cit.

«  La science n’est pas un système d’énoncés certains ou bien établis, non plus qu’un système
progressant régulièrement vers un état final. Notre science n’est pas une connaissance (épistémé)
elle ne peut jamais prétendre avoir atteint la vérité ni même l’un de ses substituts, telle la
probabilité. Nous ne savons pas, nous ne pouvons que conjecturer. » La logique de la découverte
scientifique, Paris, Payot, 1973, p. 284

Plus la science comporte d’interdits, plus elle nous renseigne. C’est cette réfutabilité ou
falsification qui va être érigée par Popper en règle universelle de tout savoir rationnel, le
faillibilisme ou la rationalité critique.

La formulation des conjectures réfutables, obéissant à la procédure : problèmes, théories,


confrontation à l’expérience, élimination des erreurs, proposition de nouvelles théories.
Le faillibilisme - réalisme – reconnaissance d’une certaine existence autonome de la réalité face à
l’esprit humain, la confrontation des théories à la réalité, de manière négative, en mettant en
évidence les erreurs de la théorie. Il cite souvent Alfred Tarski pour définir la vérité
(correspondance entre une proposition et les faits non pas comme certitude de la vérité, mais de
l’erreur).

La négativité – source de progrès de la connaissance

« Le progrès de la science n’est pas dû à l’accumulation de nos expériences, non plus à une
utilisation toujours améliorée de nos sens (…) C’est toujours nous qui formulons les questions à
poser à la nature. (…) Enfin, c’est nous encore qui donnons la réponse à donner à la question
posée à la nature – après avoir longuement et patiemment essayé d’obtenir d’elle un non sans
équivoque. » La logique de la découverte scientifique, Paris, Payot, 1973, p. 286

Une théorie universelle ne peut être justifiée par l’expérience, mais seulement réfutée par elle.
Pour discerner aussi clairement l’erreur dans la confrontation expérimentale des théories, il faut
pour le moins posséder déjà un minimum de connaissance objective de la vérité. Un prisonnier
de l’impact historique du cartésianisme-kantisme.

En conclusion, les sciences sociales sont une science. Elles se contredisent et ont une
interprétation différentes. Elles doivent être mise à distance, il y a un mécanisme de
déconstruction pour comprendre la singularité des choses. On se pose beaucoup de question. Le
contexte est essentiel. Les scientifiques ne sont pas responsable de leurs réponses.

§1 L’origine des sciences sociales

Dès l’antiquité, on les associe à des considération morales, politiques, philosophies. Les
philosophes et penseurs sont menées des réflexion sur la meilleure cité, sur le meilleur régime
politique, sur la mode d’organisation de la société, par les construction politiques.

Si la philosophie antique dans sa dimension sociale était centrée sur l’imbrication entre morale et
politique, la philosophie médiévale est principalement tournée vers une morale et une métaphisique
théologique. Dans une société primitive, fondamentalement rurale et guerrière, l’intellectualité est
représentée par les hommes d’Eglise dont le centre d’intérêts n’est pas pour l’essentiel
l’agencement de la cité terrestre. Saint Thomas d’Aquin, réalise un monument de la science
théologique, la résurgence intelligente de l’aristotélisme dans un contexte chrétien. La naissance
progressive des pouvoirs royaux et nationaux au sein de l’Occident s’est accompagnée d’attitudes
intellectuelles et politiques parfois outrées à l’égard de la papauté et de l’Église par réaction contre
les conceptions théocratiques. Le développement des villes, lieux des pouvoirs nouveaux supplante
la structure économique et politique de la féodalité rurale, le pouvoir politique central et
périphérique déploie progressivement son existence, sa puissance et sa division des tâches dans un
processus général de développement de la complexité sociale. C’est Machiavel qui ouvre l’ère
mythologique de la modernité bientôt suivi d’autres penseurs-philosophes du politique comme
Hobbes, Locke ou Rousseau. Il s’agit d’une pensée développant systématiquement une conception
immanente de l’homme, remplaçant la transcendance de la religion. Cette naissance de l’idéologie
moderne s’étend bientôt à l’économie, avec l’école classique anglaise dont la figure centrale est
Adam Smith. En fait, il ne s’agit ni de politistes ni d’économistes à proprement parler, mais de
penseurs du social, de philosophes de la société, de sociologues avant même la naissance du terme.
Le phénomène démocratique qui commence à s’accomplir avec les révolution américaine et
française se traduit dans les faits par le recours généralisé au système électif pour l’accès au
pouvoir. La « démocratisation » entraîne semblablement une certaine diffusion sociale du savoir
politique. Celle-ci est centrée sur le droit. L’éclosion de la science politique moderne se réalise
donc, dans un premier temps, par le droit public, à la charnière de la normativité philosophique et
de la technicité sociale (Jean-Luc Chabon, Introduction à la politique, PUF, 1991, p. 57 à 98)
Mandeville, Smith, Bentham, la physiocratie en France, pensent une nouvelle société autour de
l’activité économique conçue comme source de jouissances pour l’humanité. Stuart Mill, Marx, les
socialistes fabiens, recomposent ces attitudes initiales en fonction des dysfonctionnements du
système capitaliste libéral réel. Les théories du social sont largement tributaires du cartésianisme de
Hobbes, d’une certaine vision mécanicisée et mathématisée de la société. Il suffit de lire Condorcet
ou Bentham pour y découvrir l’importance de la mathématique sociale. Les sciences sociales ont
été dominées pendant

Le développement de l’esprit humain a connu sa notoriété en Grèce antique (la naissance d’une
véritable pensée philosophique et scientifique).

• Notamment, Platon  (428-347) « inégalités, aristocraties » ou Aristote (384-322) « la


majorité, les prémices de la démocratie »
• Au Moyen Age, Thomas More « Utopie » cité ideal, pour que les hommes vive en
harmonie, ont la liberté suffisante, et la politique qui fonctionne
• A la Renaissance, Nicolas Machiavel « Le prince » manipulation rationnel, la meilleure
manière de gouverner, péjorativement interpréter

• Les penseurs des Lumières, Jean-Jacques Rousseau (1712 – 1778), John Locke (1632-
1704), Charles Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu (1689 – 1755)
« contrat social », ce dernier est un précurseur de la sociologie.

On classe, décrit, applique la vigueur et l’objectivité, on remet en cause la divinité.

Les étapes : 1. Déconstruction 2. Compartiment 3. Classement 4. Hiérarchie, délimitation précis


des méthodes

L’objectivité signifie de décrire ce qui est, et non ce qui doit être. On ne se place pas de point de
vue de la morale, on fait des observation stricto sensu. On rentre parfois dans la complexité.

Il faut savoir appliquer « la décentration ». On utilise ce concept pour décrire un mouvement pour
sortir nous-même de milieu dont nous observons. Les sciences sociales a hérité des conceptions de
la renaissance, de la grande découverte, etc.

Notamment, Jean Piaget, un épistémologue et psychopédagogue suisse (Neuchâtel 1896-Genève


1980), qui travaillait principalement sur les enfants, a montré la nécessité de la décentration du
sujet dans son ouvrage « Epistémologie des Sciences de l’homme » :

« il convient dès l’abord de distinguer le sujet individuel, centré sur ses organes des sens ou sur
l’action propre, donc le « moi » ou sujet égocentrique source de déformations ou illusions possibles
de nature « subjective » en ce premier sens du terme ; et le sujet décentré qui coordonne ses actions
entre elles et avec celles d’autrui, qui mesure, calcule et déduit de façon vérifiable par chacun et
dont les activités épistémiques sont donc communes à tous les sujets (…).
Or, toute l’histoire de la physique est celle d’une décentralisation qui a réduit au minimum les
déformations dues au sujet égocentrique pour la subordonner au maximum aux lois du sujet
épistémique, ce qui revient à dire que l’objectivité est devenue possible et que l’objet a été rendu
relativement indépendant des sujets. »

Anthropologie, ethnographie et ethnologie

L’ethnographie est le domaine des sciences sociales qui étudie sur le terrain la culture et le mode
de vie de peuples ou milieux sociaux donnés. Cette étude était autrefois cantonnée aux populations
dites alors « primitives ». Par la suite son champ s'est étendu à tout peuple ou milieu : l'ethnogra-
phie peut par exemple étudier le milieu geek, la pratique de la recherche mathématique, etc.

Le mot ethnographie est composé du préfixe « ethno » (du grec έθνος, peuple, nation, ethnie) et du
suffixe « graphie » (au grec γράφειν, écrire), pour signifier description des peuples.

Son objectif relève de l’observation et d’interaction des faits sociaux de manière qu’ils soient ex-
pliqués. C’est une discipline, une science qui s’intéresse à l’observation. Celui-ci s’intéresse à l’ob-
servation des groupes et du peuple dans sa domaine et dans sa manière agir, il collecte des don-
nées, travaille sur le terrain et fait une enquête participante.

L’ethnographie se trouve dans l’anthropologie et l’ethnologie. Ces derniers sont composés de logos
ce qui signifie le discours, donc ceux-ci relèvent de la raison, de la logique qui découle de la capa-
cité d’utilise une langue. Aujourd’hui, avec l’influence anglo-saxon, l’ethnologie s’est substituée
par l’anthropologie.

Ethnologie élabore des hypothèses qui a cédé sa place à l’anthropologie. Le terme anthropologie
vient de deux mots grecs, anthrôpos, qui signifie « homme », et logos, qui signifie science, parole,
discours. L'anthropologie constitue jusqu'au XIXe siècle une branche du savoir philosophique pla-
çant l'homme au centre de ses préoccupations mais, avec la naissance des sciences sociales, le
terme change de sens pour désigner essentiellement la nouvelle science.

La démarche anthropologique «  prend comme objet d’investigation des unités sociales de faible
ampleur à partir desquelles elle tente d’élaborer une analyse de portée plus générale, appréhen-
dant d’un certain point de vue la totalité de la société où ces unités s’insèrent » Mondher Kilani,
Introduction à l’anthropologie, Lausanne, Payot, 1992, p. 33.
L’étude de l’homme dans sa totalité qui va se constituer à la suite de l’ethnologie de façon sponta-
née. C’est une science qui se développe au XIX. siècle. Elle dépasse ce qui existait jusqu’au là.
Les récits de voyage et des découvertes des grandes explorateurs y ont contribué. Elle a une conno-
tation exotique, colonialiste dont il y a une tendance à s’en méfier, car elle nourrit des idéologies
(ex. tendance culturaliste, raciste, etc.)

L’origine

En passant une longue période chez un groupe (des indigènes de Brasil, des tribus indiens par
exemple), en acceptant de partir ailleurs pour observer et vivre avec ce groupe. Désormais, la di-
mension de découverte est assez réduite. En revanche, elle se trouve dans différents milieux institu-
tionnelles (ex. prison, secte, ghetto américain, police, arme, même profession). Elle s’intéresse aux
groupes singulaires, aux fonctionnement de ces groupes (comment naissent-ils et meurent-ils, par
exemple).

Progressivement, elle a forgé des méthodes de travail.

Jean-Pierre Olivier de Sardan

« La rigueur du qualitatif. L'anthropologie comme science empirique »


https://www.persee.fr/doc/espat_0339-3267_2004_num_84_1_4237

Il a fait une principale distinction entre les sciences molles et dures. Il met en évidence des
méthodes qualitatives dont on utilise de manière systématique. Notamment en anthropologie, il y a
une situation difficile. Puisqu’il faut recueillir beaucoup de données, les interpréter et analyser de
manière systématique et logique.

Comme cela est typique pour des sciences sociales, l’on utilise la méthode comparative. On
compare des groupes, on les analyse de manière précise, on les compare avec des autres groupes,
on les différenciant, on cherche une totalité explicative.

(lire page 22 Histoire et Race)

Afin qu’on puisse comprendre le fonctionnement de l’homme dans sa totalité et les rapports dont il
entretient.

Maurice Godelier est l'un des tout premiers partisans de l'intégration du marxisme à l'anthropolo-
gie. Son expérience du terrain est riche des sept années passées parmi les Baruya en Papouasie-
Nouvelle Guinée entre 1967 et 1988. Il intervient sur de nombreux sujets au cœur de la compré-
hension du monde contemporain : les relations hommes/femmes, l'économie, l'imaginaire, entre
autres.

L’ancien directeur scientifique du département des sciences de l’homme et de la société du CNRS,


et auteur d’un classique de l’anthropologie, Métamorphoses de la parenté (Fayard, 2004)

« Au fondement des sociétés humaines : ce que nous apprend l'anthropologie » 2007

L’objet de comparaison entre les réponses dont les humains nous apportent,
ex. « Quels sont les rapports des individues avec des invisibles, les ancêtres, les esprits, le
dieu ? »

«  Quelles sont les formes et figures des pouvoirs qui s’exercent dans les sociétés et sont pensés
comme légitime ?  » (Nikolas Kouloglou l’apparition des « zones grises » comme conséquence de
la
violence accrue. Étude des cas : l’état de Sinaloa au Mexique et le département de caqueta en
Colombie)

«  Comment naît-elle ou meurt-elle  ? Cela pourrait paraître anodin, mais l’histoire de société
médicalement accrue et transformer des évènements, on bascule dans le domaine public, tout ce qui
relève de la vie privé se trouve de plus en plus impacté et instrumentalisé par l’intervention de
l’Etat.

«  Quels sont les formes de richesses et de monnaie ? La manière dont les individues fonctionnent,
la monnaie est en question (y a-t-il le tronc ou système don contre don – forme d’échange générale
et même contre service) Même si, notre société est capitaliste.

«  Comment pense-t-elle à la nature qui l’entoure et comment agis-elle ? Notre comportement


schizophrénique inconsciente met en péril tous ce qui nous entoure …. :(

L’enquête de l’altérité – compréhension de l’homme et son rapport


L’enquête de premier – d’abord observer et amalgamer ses propres donnés

Méthode participante
L’anthropologue va vivre et se familiariser avec le groupe à l’intérieur de celui-ci, mais l’observe
des différences de l’extérieur.

- Groupe étranger – apprendre leur langue pour comprendre des subtilités de celui-ci
- Oralité et enregistrement
- Les données verbal et orales
- Les difficultés d’interpréter, de traduire et de saisir tout
- Comme dans tous les sciences sociales – le carnet de terrain dans lequel il exprime
systématiquement tous les impressions et entretiens
- Outil largement utilisé, constitué un réseaux des privilégies d’informateur précieux
- Parfois, il est éloigné de tous ce qui est scientifiquement le plus marginaux
- Les hommes sont plus enclins d’y participer
- L’accès aux groupes pourrait être parois un entrave pour nous – SDF, les gens isolés, les
personnes âgés, ce qui répond, ce qui ont envie, ce qui sont disposés plus culturellement,
scolairement, linguistiquement – porte-parole de groupe

Au XIX siècle, les récit ont été confondus avec la littérature. L’anthropologie doit démonter qu’elle
soit la science. Il faut la légitimiser au sein des sciences. C’est notamment Claude Lévi Strauss
qui en a beaucoup contribué.

Il est un anthropologue majeur de XIX siècle dont l’ouvrage « Tristes tropique » dans la collection
terre humaine – Jean Malaurie, présente des résultant d’une enquête scientifique accessible
facilement aux tous. L’objectif est de sensibiliser largement public à l’anthropologie, de livrer les
souvenirs et les impressions d’un voyage au sein des sociétés traditionnelles. Il a côtoyé des années
les Indiens en Brésil - Caduveo Bororo Nambikwara Tupi-Kawahib

Les Indiens du Brésil incarnaient une altérité humaine non touchée par l’Occident, engageant Lévi-
Strauss dans une vaste méditation philosophique sur la façon d’être au monde, qui fait résonner les
longues ondes de la crise de l’Occident jusqu’à aujourd’hui.
Il précise le triple décentrement nécessaire, lorsqu’on essaye de travailler sur l’autre. On change
le lieu, le temporalité, le classe social, l’argent dont il dispose n’a aucune valeur.

L’incipit de "Tristes tropiques" : "Je hais les voyages et les explorateurs". Il voulait se
désolidariser de cette vogue des voyages et des explorateurs de la salle Pleyel où allait le tout Paris.
Pour l'ethnologue le voyage n'est pas un but mais un moyen. Ce qui compte est ce que nous
rapportons comme connaissances et informations. Ce n'est pas le côté touristique.
Il s’y oppose à tous les stéréotypes communs.

Ethnocentrisme – on juge des comportement à propos de notre propre jugement. Or, le rôle
d’anthropologue est se mettre à distance des choses dont l’on observe pour pouvoir reconstituer des
faits de façon objective et logique. Il faut donc appliquer la décentration et la neutralité
axiologique. (Emile Durkheim dans l’éducation et sociologie ou Max Weber dans le savant et le
politique).

Linguistique moderne

Elle est indissociable d’anthropologie (structuraliste – CLS). «  Qui dit homme dit langage, et qui
dit langage dit société. » phrase de Claude Lévi-Strauss. C’est un raisonnement, l’étude scienti-
fique de langage humain. Il existe différentes formes de langue. Celle-ci est l’essentiel pour le dé-
veloppement de l’anthropologie et l’ethnographie, il mesure tous les mécanismes pour les com-
prendre. Elle repose sur la phonologie et sémiologie qui permet d’appréhender la diversité des
langues en formant une structure des langue.

A l’origine de cette discipline est Ferdinand de Saussure. Il la distingue des convections et de la


parole (exercice concrets de la langue). C’est un système des signes qui est issu de relation entre si-
gnifiant (son) et signifiée (sens).

Linguistique est donc formé d’un langage qui dégroupe des langues dans différents niveaux en les
décomposant en sous disciplines.

Structuralisme procède de l’application du modèle linguistique dont la posture est scienti-


fique. Par exemple, la structure de la parenté de Claude Lévi-Strauss.

On l’applique une méthode à une autre discipline. Comme une langue, celle-ci peut être un sys-
tème de communication, reposant sur des alliances.

On essaye de trouver le sens dans cette structure. Les règles de mariage vont assuré la circulation
des femmes au sein d’un groupe – dont on étudie même en sociologie – qui va fonder des sociétés,
à partir de moment, où on accepte de donner sa femme à une autre groupe.

Cela permet la communication entre eux. Les méthodes – croyance, mythe, structure divine
Pierre Bourdieu « Domination masculine » il est nécessaire d’y repérer un schéma constituant le
fonctionnement de la société berbère de Kabylie par rapport à la nôtre.

Va-t-on finir à trouver – méthode rigoureuse – permet de clarifier des différents points communs.
La science qualitatif, il faut ramener aux choses la simplicité pour qu’elles soient plus facilement
appréhendées.

Dans les années 1960, un courant holiste qui se développe dans plusieurs domaines. Il s’agit de
structuralisme qui récence tous les progrès humains. L’application des méthodes qui généralisent
le traitement des données. Les principaux représentants sont notamment Jacques Lacan (psychana-
lyse), Michel Foucalt (surveiller et punir), Roland Barthes (post-structuraliste et la sémiologie lin-
guistique), ou philosophie Louis Althusser.

L’individue est noue ou agit par les structures, qui ne peut être compris qu’en décelant ses struc-
tures. Le caractère novateur très critiqué s’inscrit sous forme de Guerre de Vietnam, domaine de
sociologie, remis en cause de domination coloniale. Ce contexte historique est précis.

Ce nouvel paradigme dans les sciences sociales permet de développer des approches diffé-
rents des individues :

1. La théorie évolutionniste (contesté, fallacieuse)

Celle-ci repose sur le chemin linéaire de l’histoire de l’homme, qui va fractionner en différentes
étapes en partant des sociétés dites primitives aux sociétés dites socialisées. Sous-jacent que tous
les sociétés tentent vers une société socialisée. On n’en parle plus, elle a été écartée aux alentours
de 2GM (communisme, colonialisme et racisme).

Une pensée du début de XVIII siècle qu’on appelle « science naturel » de Darwin en 1859 (Origine
des espèces). Néanmoins, c’est une erreur scientifique. Elle évolue des enclosures des classes so-
ciales.

La fin de XVIII et le début de XIX. siècle, une tradition ethnographie nouvelle, inconnue, pas
moyens de comparer, de connaître tous les cultures, les description achevé.

Les typologies n’étaient qu’un sommaire pour appréhender des sociétés primitives, difficilement
appréhendée dans sa complexité, la tendance d’essentialisée et regroupée tous les sociétés dans le
même cadre.
Aux XVIII naît l’archéologie préhistorique, qui développe des formes très élaborés, qui n’a rien à
voir des théories évolutionnistes (les idées qui forment des lois, qui s’appliqueront de façon linéaire
à tous les sociétés).

L’utilisation de manière idéologique – survalorisation des sociétés plus développées, de légitimiser


le colonialisme et de cantonner le type de comportement en vertu de sa supériorité.

https://www.csustan.edu/sites/default/files/History/Faculty/Weikart/Darwinism-in-Nazi-Racial-
Thought.pdf

2. Diffusionnisme (tomber en désuétude)

Le fin de XIX siècle, elle est condamnée pendant la 2GM – méthode culturel sont apparues par dif -
fusion, par le contact avec des autres cultures. Elle est largement limitée, ne concerne que le foyer
de diffusion. Chaque société est susceptible d’adopter des éléments à montrer. L’absurdité d’isole-
ment – migration – développement des sociétés. La diffusion des inventions les uns aux autres.

Théorie germanique et autrichienne au début de XX siècle, Franc Boas est représentant de ce cou-
rant aux EU, un anthropologue allemand. Il est la première grande figure de l'anthropologie à reje-
ter l'évolutionnisme. Souvent considéré comme l'un des principaux représentants de l'école améri-
caine du diffusionnisme car il a été l'élève de Friedrich Ratzel (il est le premier géographe à avoir
formulé la notion de Lebensraum) qui en est le « fondateur », il prendra rapidement ses distances
avec ce mouvement pour développer une pensée personnelle novatrice à l'origine de l'ensemble de
l'anthropologie culturelle américaine. À l'origine de cette rupture, son introduction des concepts de
relativisme culturel et de particularisme historique en anthropologie. Il fut à l'origine de toute une
génération d'anthropologues américains dont Alfred Louis Kroeber, Robert Harry Lowie, Edward
Sapir, Ralph Linton, Margaret Mead et Ruth Benedict.

Celle-ci condamne la notion de rase et approche entre des peuples primitifs et socialisés. Dans les
sciences sociales, le but est d’observer, de décrire et de comprendre. L’emprunt – on n’a pas forcé-
ment capacité d’inventer ...c’est par la circulation des cultures qu’on propage des inventions. Elle
donne contrepied à l’approche évolutionniste.

3. Fonctionnaliste (courant assez hégémonique au début de XX. siècle)


Au Royaume-Uni, le travail de terrain et le contact prolongé avec les tribus observées s’imposent
progressivement comme une des caractéristiques fondamentales de la discipline. En 1922, l’intro-
duction des Argonautes du Pacifique occidental de Bronisław Kaspar Malinowski (1884-1942)
marque un tournant en théorisant la méthode d'observation participante. Là où le recensement
de la culture matérielle constituait la base du travail ethnographique, Malinowski insiste sur la né-
cessité de s’immerger en profondeur dans la culture des sociétés observées.

L’installation chez l’habitant, l’adoption du mode de vie, l’apprentissage de la langue deviennent


des préalables indispensables à la compréhension du « point de vue de l’indigène ».

On s’intéresse aux fonctions – A QUOI CA SERT ?

« Mythe, science et croyance » il faut les mettre en relation qui constitue un tout fonctionnel. Il
montre que dans chaque société, l’objective principale est de satisfaire des besoins (sexualité,
connaissance, sécurité, croyance…).

Depuis 1922, il affirme qu’aussi étranges soient-elles, les mœurs des sociétés doivent s’expli-
quer par leur présent et non par leur passé. Ensuite, il répète sans cesse que leurs institutions,
leurs mythes, rites et croyances doivent être rapportés les uns aux autres, car ils forment des touts
fonctionnels, c’est-à-dire tournés vers un même but.

En 1944, Malinowski laissera derrière lui un testament théorique (Une théorie scientifique de la
culture) notifiant que le but ultime de la culture est de satisfaire les besoins humains universels
(sexualité, protection, religion, connaissance). Ses deux sources d’inspiration sont des sociologues :
Herbert Spencer pour la notion de fonction, et Émile Durkheim pour son approche totalisante
des faits sociaux.

Il est allé plus loin – observe, décrit de manière précise dans le livre mentionné ci-dessus (ADPO).
L'ouvrage est consacré à l'étude des Trobriand, un peuple qui vit sur l'archipel des îles Tro-
briand  au Nord-Est de la Nouvelle-Guinée. Aujourd'hui, Les Argonautes du Pacifique Occidental
est l'archétype de la méthode ethnographique consistant à étudier de manière descriptive et analy-
tique, sur le terrain, des mœurs et des coutumes de populations déterminées

L’échange symbolique permet de passer par tous les îles, parce que ce biais permet de communi-
quer et de créer par conséquent des interrelations. Ils ont le mémoire commun qui sont a priori sé-
paré, mais cela permet de stimuler l’économie. Même si, il n’y a pas le monnaie au sens propre,
mais il y a des formes de hospitalités.
Marcel Mauss, né le 10 mai 1872 à Épinal et mort le 10 février 1950 à Paris, est généralement
considéré comme le « père de l'anthropologie française ». Il a écrit « essai sur le don », un
échange symbolique constituant un fait social totalisant, au-delà ce qui est donné, il y a une struc-
ture commune.

4. Culturalisme

Il s’oppose aux courants français. Il existe des cultures différentes, chaque culture est spécifique et
c’est la culture qui explique des différentes cultures entre des individues, qui considère que
chaque culture donnée modèle une personnalité individuelle typique, une structure psycholo-
gique, un comportement, des idées, une mentalité particuliers.

Le culturalisme est né aux États-Unis sous l'impulsion principale de Ruth Benedict, Ralph Linton,
Abram Kardiner, Margaret Mead et Cora Du Bois. Il tente une description de la société sous les
points de vue conjugués de l'anthropologie et de la psychanalyse, psychosociologie, ethnopsycho-
logie…

Chaque culture est organisée selon ses traits saillants, caractérisant des spécificités de chaque indi-
vidue. Il est critiqué pour survaloriser des traits culturels d’une par rapport aux autres. Il doit
toujours être utilisé dans un contexte précis bien défini.

La science politique

A partir de moment où celle-ci est devenue une filière universitaire à part entière. Elle s’utilise
toujours au singulier, existe aujourd’hui indépendamment des autres sciences. Auparavant, elle
était utilisée dans les sciences juridiques, mais elle s’est autonomisée de ces dernières.

La science le plus récente, elle a dû mal de se faire une place légitime.


L’objet a deux difficultés. D’abord, elle a plusieurs sens, et ensuite, ce n’est pas un fait, mais c’est
un type de relation qui fait intervenir la notion de pouvoir.

A. POLITIQUE DANS LA LANGUE FRANCAISE

1. La politique – aspect critique, vulgaire, faire de la politique, gérer des cam-


pagne

2. Le politique – philosophie, plus respectueuse, une réflexion sur la meilleure cité

« Une fois, n’est pas coutume »

A. POLITIQUE AU SENS ANGLO-SAXON

1. Politics – sociologie politique, ce qui se passe dans l’Etat, des procédures qui
concernent l’administration, l’assemblée, les jeux politiques, le positionnement social,
manière dont la personnalité politique se reproduit, la compétence pour l’accès au pou-
voir, l’étude de programme électoral, les clivages sociaux – aspect institutionnel

2. Policy – au pluriel, politiques publiques, manière dont l’Etat va traites des pro-
blèmes dans différents segments, manière dont elles sont menées, publicité, loi, si elles
sont voulues ou non, projection, les moyens mis en œuvre, les effets attendus, produits
des effets ou non, parfois produits des effets qui n’était pas ciblés

3. Polity – philosophie de droit, la théorie politique, analyse des institutions des


choix qui sont faits ce qu’on autorise ou non, manière de se mettre d’accord

Jean Leca “L’État entre politics, policies et polity ou peut-on sortir du triangle des Bermudes ?”

La deuxième difficulté – un type de relation qui fait intervenir la notion de pouvoir, qui
s’interroge sur la légitimité de celui-ci, sur la manière dont il s’exerce.
Cela pose la question de domination, sur le fonctionnement de la société dans son évidence,
comment se construit-il et comment maintient-il ?

Discours de la servitude volontaire Livre d'Étienne de La Boétie


Comment se fait-il que les gens obéissent et se soumet volontairement  ?

C’est un processus de légitimation des politiques, la notion de pouvoir et d’autorité.


L’autorité est attachée aux fonctions alors que le pouvoir s’exerce dans une relation.

Max Weber « économie et société » trois types d’autorité – légal/rationnel, traditionnel et


charismatique

1. Légal et rationnel

Ce type est fondé sur le droit, repose sur un ensemble de règle qui peuvent être appliqué
indifféremment à chaque individue – IMPERSONNEL – ils sont soumis aux règles, non pas aux
personnes, repose sur les compétences, la personne n’est pas le propriétaire de sa fonction.

INTERCHANGEABLE – émane de sa qualité en vertu du quelle on accepte à l’obéir.


BUREAUCRATIE – les parties politiques, associations, fonctionnaires dont les titulaires de ces
fonctions disposent d’une autorité, non pas de pouvoir – CONTINUITE ET EFFICACITE

2. Traditionnel

Un souverain qui dispose d’une légitimité, l’autorité est associée à une personne, repose sur la
bonne volonté personnelle qui détient celui-ci (reine Elisabeth II. – elle a l’autorité, mais ne dispose
guère de pouvoir).

3. Charismatique
Un caractéristique extraordinaire, une relation entre leader et foule (moutons qui suivent un
prophète sans en rendre compte parfois), cela est instable, les émotions s’évanouissent.

L’unanimité - notamment au moment d’une crise – Charles de Gaulle – incarné une personnalité
charismatique

Introduction aux sciences sociales J. - L. Chabot

Comment l’homme se différencie-t-il des autres animaux et comment les sciences de la société de
l’homme sont-ils différents des sciences des sociétés animales ?

Cette première question repose sur l’anthropologie, la deuxième nous dirige vers un problème
irrésolu due à notre capacité limitée d’appréhender complètement le monde.

Selon Aristote : Aussi l’homme est-il un animal civique, plus social que les abeilles et autres
animaux qui vivent ensemble. La nature, qui ne fait rien en vain, n’a départi qu’à lui seul le don de
la parole, qu’il ne faut pas confondre avec les sons de la voix. Ceux-ci ne sont que l’expression de
sensations agréables ou désagréables, dont les autres animaux sont, comme nous, susceptibles.
Aristote, La politique, Paris, Denoël-Gonthier, 1980, p. 16

L’homme partage cependant avec certains animaux le fait de vivre en société. C’est notamment
l’ordre sociétal des abeilles qui fascinent les philosophes depuis l’aurore des civilisations antiques.
Aujourd’hui, les spécialistes s’intéressent plus à l’étude zoologique des fourmis, dans laquelle on
pourrait découvrir une division de travail assez élaborée entre des fourmis chasseuses, récolteuses,
défoliatrices, amazones, camouflées, légionnaires, etc. (PASSERA Luc, L’organisation sociale des
fourmis, Toulouse, Éditions Privat, 1990)

L’un des fondateurs historique, Thomas Hobbes, a dit que la société est une pure invention
artefactuelle de la volonté humaine : La nature est si bien imitée par l’art de l’homme, en ceci
comme en de nombreuses autres choses, que cet art peut fabriquer un animal artificiel. (…) L’art va
encore plus loin, imitant cet ouvrage raisonnable et le plus excellent de la Nature, l’homme. Car par
l’art est créé ce grand Léviathan appelé République (Common-wealth), ou Etat, qui n’est rien
d’autre qu’un homme artificiel, quoique d’une stature et d’une force supérieures à celles de
l’homme naturel, pour la protection et la défense duquele il a été destiné, et en lequel la
souveraineté est une ame artificielle, en tant qu’elle donne vie et mouvement au corps entier...(…)
les pactes et les conventions par lesquels les parties de ce corps politique ont en preier lieu été
faites, réunies et unifiées, ressemblent à ce Fiat ou au Faisons l’homme prononcé par Dieu lors de
la création.

HOBBES Thomas, Léviathan Traité de la matière, de la forme et du pouvoir de la république


exxlésiastique et civile, 1651, Introduction

Cela illustre une rupture entre la nature crée par dieu et la société crée par les humains.

Adam Smith, l’auteur de La richesse des nations constate un certain penchant naturel, commun à
tous les hommes...qui les porte à trafiquer, à faire des trocs et des échanges d’une chose pour une
autre (…) et on ne l’aperçoit dans aucune autre espèce d’animaux, pour lesquels ce genre de contrat
est aussi inconnu que tous les autres

SMITH Adam, Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, 1776, Trad.
Française 1949. Paris, Garnier-Flamarion, 1999
C’est donc ce qui différencie les sciences sociales des autres sciences. Les sciences sociales
s’orientent vers l’étude de l’homme vivant en société à un moment donné.

J.-L. Chabon, Introduction aux sciences sociales, 2e édition, l’Harmattan, 2006, p. 12

La société humaine est un ensemble complexe à l’égard duquel les volontés humaines de
changement n’ont d’effet que dans la longue durée et dans les limites de structures humaines
fondamentales et incompressibles. Elle ne peut souscrire à une représentation de la société réduite à
son instance politique transformant l’humanité par la révolution et par le droit : on ne change pas
une société par décret ni par violence

Épistémologie

Les sciences sociales se sont développées lentement, ce n’est qu’à partir du XVIII sciècle, au cours
de siècle des Lumières, qu’on peut voire une bouleversement des paradigmes. D’abord, en imitant
la science physique moderne, qui ne prenait pas en compte

Neutralité axiologique – il ne doit pas se laisser guider dans ses recherches par des jugements de
valeurs.

L’origine
Cet concept provient des pays anglo-saxonne (Russell, Popper). Étymologiquement, il est composé
d’ « épistémé » et « logos », autrement dit, la raison du discours scientifique.
Selon Gilles Gaston Granger, auteur de l’article « Epistemologie » de l’Encyclopédie, considère la
philosophie anglo-saxonne, comme étant la « théorie de la connaissance », et celle des philosophes
français (Antoine-Augustin Compte ou Henri Poincaré) se borne à la vérification des sciences.

La notion d’épistémé – cette théorie des paradigmes a été étendue analogiquement aux sciences
humaines et sociales pour décrire une logique de cohésion sociales et idéologique propre à telle ou
telle époque et à telle ou telle société humaine ou ère culturelle.
À la manière de Marx, il n’y aurait pas de vérité en soi, il n’y aurait que des discours
historiquement repérables, produisant pour une époque des effets de vérité.

La théorie des paradigmes – Thomas Kuhn (The structure of scientific revolutions, Chicago, 1970,
trad. Franç., Fayard, 1973)
La science évoluerait au cours des périodes longues avec quelques interruptions successives de
stabilisation, liée à l’inertie enendrée par l’institutionnalisation de la communauté scientifique.

La sédimentation du savoir.
C’est l’accaparement du concept de science au singulier par une discipline scientifique.

« Tout est relatif, voilà le seul principe absolu... » A. Compte sur la connaissance scientifique.
L’évolution de l’humanité. Celle-ci connaîtrait successivement les âge théologique, philosophique
et positif. Seul cet dernier, serait proprement scientifique.

Savoir relatif et savoir absolu

« L’activité subjective est conçue comme un moment essentiel de la vérité objective » (Hegel,
Science de la logique, Lasson, t. 1, p. 52)
Le progrès de la connaissance se fait par contradictions successives. Le philosophe est le médium.
Il y a des conjugaison d’une vérité historique relatif.

La contradiction entre historicisme absolu et permanence d’un savoir scientifiques


Un savoir scientifique reflète la réalité actuellement
Tout débat peut aboutir au scepticisme, à la négation d’une vérité commun. Comme l’affirmait
Thomas Kuhn.

La connaissance scientifique n’est qu’une partie de la connaissance en général.

Madeleine Grawitz, Jean Leca « Traité de science politique, PUF, 4 vol., 1985, Introduction
générale, vol. 1) Le savoir scientifique ne se construit pas nécessairement en opposition au sens
commun, mais en l’assumant pour le dépasser.
Platon, Cratyle, Paris, Garnier-Flammarion, 1967, n 146, p. 472

« Alors comment une chose qui n’est jamais dans le même état pourrait-elle avoir quelque
existence ?...En outre, elle ne pourrait pas non plus être connue de qui que ce soit, car au moment
où l’on s’en approcherait pour la connaître, elle deviendrait autre et différente, de sorte qu’on ne
pourrait plus connaître sa nature ou son état. Il n’y a évidemment pas de connaissance qui
connaisse ce qui n’est dans aucun état… Mais on ne peut même pas dire, Cratyle, qu’il y ait
connaissance, si tout change et si rien ne demeure fixe, car, si cette chose même que nous appelons
connaissance ne cesse pas d’être connaissance, alors la connaissance peut subsister toujours et il y
a connaissance. Mais si la forme même de la connaissance vient à changer, elle se change en une
autre forme que la connaissance et, du coup, il n’y a plus de connaissance, et, si elle change
toujours, il n’y aura jamais de connaissance, et pour la même raison il n’y aura ni sujet qui
connaisse ni objet à connaître. Si, au contraire, le sujet connaissant subsiste toujours, si l’objet
connu subsiste, si le beau, si le bien, si chacun des êtres subsistent, je ne vois pas que les choses
dont nous parlons en ce moment aient aucune ressemblance avec le flux et le mouvement »

Le sujet et l’objet
L’objejt connu est une réalité extérieure à l’homme que celui-ci peut pénétrer par ses facultés
sensistives et rationnelles (réalisme). Cet objet n’est pas la réalité elle-même, ais sa représentation
interne au sujet connaissant (idéalisme).

Emmanuel Kant, Critique de la raison pure, trad. Franç. Par A. Tremesaygues et B. Pacaud, PUF, 3
éd., 1963, p. 68 «  quant à ce que peut être la nature des objets en eux-mêmmes et abstraction faite
de toute cette réceptivité de notre sensibilité, elle nous demeure tout à fait inconnue. Nous ne
connaissons que notre mode de les percevoir... »

René Descartes
René Descartes est un mathématicien, physicien et philosophe français, né le 31 mars 1596 à La
Haye-en-Touraine, aujourd'hui Descartes, baptisé le 3 avril 1596 dans l'église Saint-Georges de
Descartes, et mort le 11 février 1650 à Stockholm. L’idée centrale de lui consiste à ériger une
science les mathématiques ou la géométrie en méthode de la philosophie, à proposer de faire en
sorte que la méthode d’une des sciences du réel devienne la méthode de la totalité de la
connaissance du réel (méthodologique).
« a nosse ad esse valet consequentia, l’être découle du connaître »

Le postulat « Cogito ergo sum » Je pense donc je suis à partir duquel il va construire son
explication du réel, de manière démonstrative. Le je ou moi pensant centre la connaissance sur le
sujet en l’enfermant en lui-même, en faisant de la pensée, le premier connu, le glissement vers
l’idéalisme est inéluctable.

Le monde matériel est réduit à de l’étendue dont seule la géométrie peut rendre compte.

Promoteur de la philosophie moderne, la figure emblématique. Copernic, Képler et Galilée ont


opéré dans les sciences physiques la jonction entre l’observation et l’usage de plus en plus
généralisé des mathématiques. Sur le plan de la théologie, les mouvements de la réforme
protestante concourent à forger une attitude de l’esprit qui, partant de la religion, va s’étendre à
l’ensemble des domaines où elle s’exerce.

La légitimisation de la foi par la lecture individuelle de la bible favorise l’individualisme dans les
autres activités humaines.

Fidéisme – une séparation entre raison et foi, qui, en cas de conflit, fait prévaloir la dernière, ce ui
n’est pas sans rapport avec le dualisme kantien ultérieur.

Leibniz (1646-1716) et Wolff (1670-1754) – subjectivisme, c’est-à-dire le centrage de la


connaissance jusqu’au risque d’enclosure, sur le sujet au détriment de l’objet.

Le concept de transcendantal (utilisé par Kant) signifie que l’instance porteuse de sens n’est pas la
réalité extérieure au sujet connaissant, mais l’ensemble des lois internes à l’esprit de celui qui
connaît, l’autoconnaissance de la raison, autrement dit, le transcendantal, c’est ce qui immanent au
sujet connaissant mais qui est sensé transcender la réalité connue, la connaissance ne se rapporte
pas aux objets observables, mais à la structure interne de la pensée du sujet connaissant, ce que
Kant appelle les concepts, puis les jugements a priori.

Ce qui est transcendant, et non pas transcendantal, demeure dans la pensée kantienne pour désigner
ce qui existe en soi.

Kant affirme que « nous ne pouvons absolument rien savoir ».

Emmanuel Kant « Critique de la raison pure, trad. Franç. Par A. Tremesaygues et B. Pacaud, PUF,
3 ed., 1963, p. 270
«  J’entend pas idée un concept rationnel nécessaire auquel nul objet qui lui correcponde ne peut
être donné par les sens. »

La morale kantienne ne peut provenir de la réalité extérieure, mais des lois a priori internes au sujet
pensant et agissant « impératif catégorique » l’idée de devoir, loi de la raison, fait subjectif
rationnel...dans la conscience.

La science serait une connaissance sensible, mesurable de la réalité à partir de l’activité


structurante de l’esprit humain. La philosophie, tantôt subjectives imaginaires, tantôt cherchant à
donner raison de quelques choses sans en avoir les moyens. Les sciences sociales, étudie les
humaines agissant dans une société donnée.

A. Compte

Il poursuit son explication du processus de la connaissance par une dialectique du sujet et de


l’objet, qui suppose l’existence de l’objet en soi, une réalité objective indépendante de l’esprit qui
le pence : « Notre construction fondamentale de l’ordre universel résulte donc d’un concours
nécessaire entre le dehors et le dedans. Les lois réelles, c’est-à-dire les faits généraux, ne sont
jamais que des hypothèses assez confirmées par l’observation. » Ibid., p. 382

Auguste Compte, Cours de philosophie positive, t. I, p. 3. « L’esprit humain, par sa nature, emploie
successivement dans chacune de ses recherches trois méthodes de philosopher dont le caractère est
essentiellement différent et même opposé, d’abord, la méthode théologique, ensuite, la méthode
métaphysique et, enfin, la méthode positive. De là trois sortes de philosophies, ou de systèmes
générux de conceptions sur l’ensemble des phénomènes, qui s’excluent mutuellement. La première
est le point de départ nécessaire de l’intelligence humaine, la troisième, son état fixe et définitif, la
seconde est uniquement à servir de transition. »

« Chacun de nous, en contemplant sa propre histoire, ne se souvient-il pas qu’il a été


successivement...théologien dans son enfance, métaphysicien dans sa jeunesse et physicien dans sa
virilité ? »

La théorie des sciences selon Compte est liée à ce processus historique aux fondements
scientifiques si faibles, bien que son objet obéisse à la loi logique du passage de l’universel au
particulier, des mathématiques applicables à tout le connaissable à la physique sociale ou
sociologie dont l’objet spécifique est constitué par les faits humains, l’humanité aurait entre-temps
développé successivement l’astronomie, la physique, la chimie et la biologie ou physiologie. Plus il
aborde l’étude systématique de l’âme dont la morale.

Genèse de l’aristotélisme
Le développent de l’esprit humain a connu sa notoriété en Grèce antique. D’abord, les
présocratiques ont tentés de construire une réflexion à partir de connaissances physiques
élémentaires mêlées aux mythologies et cosmogonies contemporaines. Ensuite, les sophistes se
replient sur eux-mêmes pour faire du savoir soit un instrument de lucre et de pouvoir dans la cité,
soit du philosophe pensant l’auteur de ce qui est. Face à cet ego-centrisme philosophique, Socrate
relance la quête de vérité, éveilleur d’esprit, pédagogue, formateur d’une école dont le disciple le
plus célèbre est Platon. En revanche, Aristote, disciple à son tour de Platon, ne développe pas sa
pensée en réaction par rapport à celle de son maître, il n’y pas nécessairement un rapport
dialectique d’opposition entre les deux philosophies, mais, simultanément, celle d’Aristote apparaît
comme une maturation et un accomplissement de la démarche philosophique grecque antérieure,
malgré les limitation de la connaissance scientifique.

• La connaissance sensible ou intellectuelle ?

Aristote apporte des réponses vraisemblables aux problématiques de la connaissance humaine


posées par ces premiers philosophes.
Platon conteste le fait que la connaissance scientifique puisse être à l’origine d’une connaissance
par les sens. Parménide voyait en toute chose la continuité de l’être, il y a une connaissance
intellectuelle qui porte sur une autre réalité, qui ne change pas. Cette réalité est immuable. Pour
Héraclite pour qui tout était devenir, la réalité est perceptible par les sens, une connaissance
instable, découlant de l’opinion.

Pour Aristote, les idées sont immanentes à la réalité sensible, la structure intelligible, le monde,
celui que nous percevons par les sens. Toute connaissance procède de l’expérience sensible, dont
l’aboutissement est le concept.

Les principes de la science sont acquis par l’expérience moyennant l’activité de notre intelligence.
Les concepts sont élabotés par abstraction des sensations, de la même manière, les principes
surgissent par induction à partir d’un ensemble complexe de perceptions répétées.
La sciance est l’ensemble des conclusions démontées à partir de ces principes moyennnant les
syllogismes (partant des effets pour parvenir aux causes ou vice-versa. Contrairement à l’opinion
qui se fonde sur des propositions probables et discutables par les voies de la dialectique, la science
est une connaissance certaine par les causes (universelle, nécessaire).

Aristote classe les sciences en trois groupes – les sciences spéculatives (recherche le savoir en tant
que tel, physique (sciences naturelles), mathématiques, métaphysique – embrasse toute la réalité -
etre), la science éthique, les sciences productives. Les sciences sociales selon la classification
d’Aristote relèvent des deux premiers groupes.

L’épistémologie scolastique
La puissance de développement et de déploiement de la foi chrétienne au détriment de la culture
antique qui est mise en désuétude. La philosophie se tourne autour des hommes d’Eglise
« scolastique ». Enfin, un conceptualisme réaliste, dont saint Thomas d’Aquin est l’un des
représentants les plus notoires. Il va conjuguer les thèses aristotéliciennes avec celles du néo-
platonisme, au service de l’explication théologique.
Le néo-aristotélisme du réalisme Thomiste

L’histoire qui du fait qu’elle est sensée ne porter ue sur le singulier et le contingent n’est pas
considérée comme une science, tandis que la philosophie de l’histoire en est une, en permettant
« l’application finale du savoir philosophique au développement singulier des événements
humains ». Jacques Maritain, Pour une philosophie de l’histoire, Paris, Seuil, 1959, New York,
1957, p. 28 J. Maritain « le fait demeure que le stimulant premier du savant est le désir de connaître
la vérité. La croyance en l’existence de la mystérieuse réalité de l’univers précède la recherche
scientifique dans l’esprit du savant, et une aspiration à atteindre cette réalité dans ses intimes
profondeurs est naturellement latente en lui. »

Les sciences sociales contemporaines sont donc le produit complexe et variable de la double
inspiration épistémologique de l’idéalisme et du réalisme.
J. - L. Chabot, Introduction aux sciences sociales, 2 edition, Harmattan, 2006, p. 73
Développement des sciences sociales

« Le sens commun, la connaissance scientifique, l’approche philosophique »

L’affirmation selon laquelle « le soleil se lève ou se couche » procède historiquement d’une non-
perception directe par les sens de la mobilité de la terre et d’une perception de positions différentes
du soleil, interprétées comme une mobilité obéissant à une courbe régulière d’un bout à l’autre de
l’horizon. Dans cette hypothèse la connaissance scientifique a déjoué l’apparente certitude de
l’observation vulgaire.

La perception du phénomène reste la même, c’est son interprétation qui a changé, impliquant le
problème des causalités, la simple perception des sens perçus atteint avec certitude des
phénomènes. C’est le jugement sur le fait perçus qui peut se tromper, et ce jugement lorsqu’il
s’effectue selon des modalités scientifiques est plus sûr que celui du profane.

La révolution des sciences modernes va provenir des mathématiques, à commencer par la physique
dès les XVI et XVII siècles. La philosophie tend à devenir progressivement un discours de plus en
plus éloigné et même étranger aux sciences de la nature, pour se reporter vers une création
imaginaire dont les sciences sociales vont constituer un champ d’application privilégié. La société
se présénte comme un objet bien plus maléable pour satisfaire aux création pures de l’esprit que la
nécessaire soumission aux lois du réel impliquée par le travail du savant physicien ou son
équivalent. Les sciences s’autonomisent, en fragmentant des domaines, en développant leur
connaissance spécifique de tel ou tel champ de la réalité, encouragées par les succès de
l’application des mathématiques à la physique, stimulées par le progrès d’une vision immanente
du monde dans l’élite dirigeante de la société. A partir du XVIII siècle en Europe, les
préoccupations de l’élite ‘intellectuels, législateurs, éducateurs) se centrent sur l’ici-bas, la
déchristianisation ultérieures amplifient le phénomène.

Les sciences sociales partagent avec les sciences de la matière ce qui est générique et s’en diffèrent
par ce qui est spécifique. Selon l’approche épistémologique réaliste, les sciences sociales comme
les sciences de la matière ont pour objet l’étude d’une réalité indépendante du sujet
connaissant. Il y a des structures sociales et anthropologiques universellement stables dans le
temps et dans l’espace.

« La spécificité des sciences sociales réside dans les méthodes qui sont à la fois
semblables à celles des sciences dures (méthodes quantitatives) et à la fois
différentes (méthodes historiques, philosophiques, sociologiques…).

Leur capacité heuristique se situe à la charnière des lois de l’univers, l’homme


compris, et de la liberté humaine dans sa dimension sociale, aussi bien dans le
faire que dans l’agir. » p.86

Aide-mémoire, Science sociales, A. Beitone, Ch. Dollo, J. Gervasoni, Ch. Rodrigues, 7 e édition,
2012, Dalloz

Chapitre I Epistémologie des sciences sociales


La gnoséologie « la théorie de la connaissance », comment les hommes construisent-ils leurs
connaissances ?

Le discours scientifique est caractérisé par une exigence de cohérence interne et par une volonté de
corrobation par confrontation au réel.

(Karl Popper) « corrobation » vérification, validation d’une hypothèse

« Epistémologie » l’étude critique des principes, dew hypothèses et des résultats des diverses
sciences, destinée à déterminer leur origine logique, leur valeur et leur portée objective » A.
Lalande
Querelle des méthodes

Section I Idéalisme et matérialisme

§1 Idéalisme
Depuis la philosophie de Platon, il existe des idées qui sont des FORMES PARFAITES et qui
préexistent à l’expérience. Le cercle parfait (idéal) permet d’apprécier le cercle dessiné (sensible).

Le monde des idées (LOGOS) a une existence en soi – une réalité supérieure à la réalité du monde
sensible qui est en grande partie illusoire « mythe de la caverne de Platon »

On accède à la connaissance vraie par la RAISON et LANGAGE (expression des formes) - La


querrelle des universaux – homme

G. Berkeley ou G. W. Hegel

Kant a fait une révolution épistémologique – dépasser les limites de l’empirisme et de l’induction –
il existe des catégories a priori de l’entendement – requises pour comprendre les expérience.

La science n’est ni raison pure ni perception pure.

§2 Matérialisme
La réalité matérielle existe indépendamment de la pensée. Pour K. Marx : « Le mouvement de la
pensée n’est que la réflexion du mouvement réel, transporté et transposé dans le cerveau de
l’homme  »

- Démocrite et Epicure

- Liée à l’essor de la connaissance scientifique – celle-ci repose la distinction entre l’objet à


connaître et le sujet connaissant.

- LE MATERIELISME DIALECTIQUE de Marx et Engels (1820 – 1895) vise à dépasser


l’opposition (scolastique entre idéalisme et matérialisme) – LA PRAXIS (transformation de
la réalité, sur l’autonomie relative des idées et révélateur de cette volonté de concevoir un
matérialisme compatible avec le rôle actif de la pensée humaine dans la construction des
connaissances.

- V. I. Lénine « Matérialisme et empiriocriticisme » - caractère imparfait des connaissances +


rôle inachevé de la production des connaissances scientifique
- G. D’Occam « on ne doit pas admettre plus d’entités que ce qui est absolument nécessaire »
- une règle de parcimonie – volonté de construire des connaissances positives et de
s’affranchir de la pensée scolastique.

Section II. Empirisme et rationalisme

La réflexion sur l’origine de la connaissance va donner lieu à des développements du débet qui
oppose E et R.

§1 Rationalisme
R. Descartes (1596-1650) seule la raison peut fonder nos connaissances « discours de la méthode ».
La vérité s’impose avec la force de l’évidence.

§2 Empirisme
F. Bacon (part des faits pour arriver aux axiomes et qui part des axiomes pour arrives aux faits), J.
Locke (1632- 1704), D. Hume (1711-1776), les connaissances naissent des perceptions.

Les sciences logico-formelles – axiomatiques (logique, géométrie algèbre)

Les sciences de l’empirie – ont un objet dont elles visent à rendre compte (physique, géologie,
sociologie)

Section III. Positivisme et scientisme

§1 Positivisme

Auguste Compte (1798 – 1857) en est le propagandiste le plus connu et le plus explicite
J. S. Mill (1806 – 1873), E. Durkheim (1858 – 1917), Bernard (1813 – 1878)

Pour Compte, celui-ci est lié à l’émergence de l’âge de la science caractéristique de ETAT POSITIF
qui succède, dans la LOI DES TROIS ETATS à ETAT THEOLOGIQUE et à ETAT
METAPHYSIQUE.

- Liée à la confiance dans le progrès de l’humanité


- A la croyance dans les bienfaits de la rationalité scientifique
- Connaissance repose sur l’observation de la réalité et non sur des connaissances a priori
- Une connaissance est positive quand elle vise à rendre compte de ce qui est
- Un discours normatif énonce ce qui doit être

Christian Baudelot et Roger Establet « Règles de la méthode sociologique », distinguent deux sens
du mot positivisme :
1. Appliquer aux faits sociaux les méthodes et les principes des sciences de la nature.
Distanciation, objectivation, mesures, construction du fait, administration de la preuve,
énoncé d’hypothèse et validation, raisonnement expérimental, etc..
2. De nature philosophique, consiste à établir par induction des lois générales qui régissent
la diversité des sociétés.

J. Bouveresse «  la négation de la valeur cognitive des jugements de valeur et des énoncés


normatifs, et la foi en l’unité fondamentale de la méthode de la science »

§2 Scientisme

Ce n’est pas un discours épistémologique, mais un ensemble d’opinions, de croyances et de


jugements politiques.

- Confiance excessive dans les progrès de la science,


- Une conception selon laquelle la connaissance scientifique doit permettre d’échapper à
l’ignorance
- Importance à l’éducation
- Pouvoir politique doit être confié aux savants

Section IV. Matérialisme rationnel et rationalisme critique

Au début des années 1930 paraissent deux ouvrages essentiels : « Le nouvel esprit scientifique » de
G. Bachelard (1884 – 1962) et « Logique de la découverte scientifique » de K. Popper (1902-
1994).
Ils affirment la possibilité d’accéder à une connaissance objective et le rôle actif du sujet dans la
construction du savoir.
Popper « La science naît dans les problèmes et finit dans les problèmes »
Bachelard « La démarche scientifique réclame …la constitution d’une problématique. Elle prend
son départ réel dans un problème, ce problème fut-il mal posé. »

§1 Le nouvel esprit scientifique de G. Bachelard


Il critique l’inductivisme et de l’empirisme. Il parle d’une philosophie du non. La science se
construit contre l’évidence, contre les illusions de la connaissance immédiate. Produire des
connaissances nouvelles c’est donc franchir des obstacles épistémologiques.

« Scientifiquement, on pense le vrai comme rectification historique d’une longue erreur, on pense
l’expérience comme rectification de l’illusion commune et première »

- Epistémologie concordataire « pas de rationalité à vide, pas d’empirisme décousu ».

- Rationalisme appliqué ou matérialisme rationnel

§2 Karl Popper – conjectures et réfutations


Il remet en cause l’idée de vérification. La vérification d’une hypothèse, même par un grand
nombre d’expériences, ne permet pas de conclure à la vérité de cette hypothèse.

- Une proposition scientifique est donc une proposition réfutable et non encore réfutée

- La démarche de conjectures et de réfutations qui permet de faire croître les connaissances


scientifiques « réfutationisme »

- Critiqué par I. Lakatos – heurisitique potive (ce qu’il faut chercher et à l’aide de quelle
méthode) et une heuristique négative

Empirisme – une philosophie, une théorie de la connaissance, mais l’inductivisme – une règle
méthodologique du travail scientifique (conception épistémologique normative, on ne peut et on ne
doit construire des connaissances que sur la base de l’observation sans ide préconçue du réel.

L’induction – démarche intellectuelle qui consiste à procéder par inférence probable, consiste à
aller du singulier au général et des effets à la cause.
Section V. L’histoire des sciences

§1 Thomas Kuhn et les révolutions scientifiques

§2 La fécondité des débats scientifiques

Section VI. Sciences sociales et sciences de la nature

§1 W. Dilthey et la spécificité des sciences de l’esprit


§2 Les critiques du dualisme diltheyen
§3 Objectivité, objectivisme, objectivation

Section VII. Holisme méthodologique et individualisme méthodologique

§1 Holisme méthodologique
§2 Individualisme méthodologique
§3 Tentative de dépassement

Section VIII. La sociologie des sciences

Chapitre 2 Méthodologie des sciences sociales


Section I Confrontation aux faits et validation empirique

§1 L’objectivité scientifique
§2 Les faits sociaux
§3 Validation empirique et causalité en sociologie
A. Validation empirique
B. Causalité en sociologie
C. Statistique et principes de causalité

Section II Les méthodes quantitatives – l’enquête par questionnaire


Section III Les méthodes qualitatives
§1 Observation
§2 Entretien
Jusqu’au 19 siècle – sociologie et philosophie ont partagé un lien de parenté. L’idée de son mot
existe bien longtemps. Aristote définissait l’homme comme animal politique. L’individue sont
façonné par la société dans laquelle ils vivent. Dès lors qu’on s’intéresse par la manière dont nos
comportements sont influencés par l’environnement sociale, on fait la sociologie – l’étude des faits
sociaux. On n’échappe pas des faits sociaux. On vit en société - Nous sommes tous partie prenant
de comportement, de pratique, de manière de penser – largement déterminé par la société dans
laquelle on vit. C’est une réalité objective – scientifique. Durkheim a voulu donner une cadre
scientifique aux faits sociaux. Au 19. Siècle – engouement pour les sciences – Pastor
microbiologique, Mendeleïev – tableau périodique des éléments, Darwin – théorie de l’évolution.

Il voulait faire de la sociologie une science. Il fallait imiter les modèles des autres sciences – définir
un objet d’études spécifiques – mettre une méthode rigoureuse

Les réticences – à la différence des autres sciences – la sociologie ne porte pas sur des réalités
matériels – faits social ce n’est pas un objet concret. OR, tous les sujets de 19 – ont porté sur un
objet palpable – mesurer, poser, observer avec microscope, décomposer – laboratoire - expérience

Mais fs – ce n’est pas corporel

FS – ce sont des fs qui façonnent les individues et ce non pas l’inverse - sociologie nierait la liberté
des individues ?

Pas des réalités matériels – trajectoire d’une planète autour de soleil – orbite – mesurer tous –
pourtant l’orbite d’une planète ce n’est pas matériel – résultat d’une interaction entre des objets
matériel (science n’étudie donc que des choses matériels) ou autrement la gravitation (c’est une
force, or cette force, on peut la mesurer, calculer, réelle, pourtant ce n’est pas matérielle, on ne peut
pas la voire, on peut qu’observer des effets)

Un fait social, c’est exactement la même chose. Ce n’est pas une réalité matérielle, c’est une force
qui agit sur les réalités matériels – les individues – qui ce traduit matériellement dans les usages,
les comportements des individues. Les faits sociaux environnent des individues et les soumettent
à une influence invisible – une réalité agissante – il faut considérer des faits sociaux comme des
choses – la gravitation – ce qui possède une extériorité par rapport à l’esprit – on peut étudier
qch scientifiquement qui existe à l’extérieur de nous. On fait la science sous l’objectivité – qui
existe indépendamment de notre esprit et de notre intériorité.

La langue – fait social – communiquer (avoir en commun)


Monnaie – fait social + tradition + religion (repose sur les croyances communes qui débouches
sous les pratiques communes) – mode – manière être commective – influencer leur comportement
– linguistique, vestimentaire – qui se manifeste à travers des comportements

« Toute manière de faire, fixée ou non, susceptible d’exercer sur l’individue une contrainte
extérieure, ou bien encore, ce qui est générale dans l’étendue d’une société donné, tout en ayant
une existence propre (existe au-delà de chaque individue qui le fait exister, qui le constitue -
police), indépendante de ses manifestations individuelles. »

AUTONOMIE PAR RAPPORT AUX INDIVIDUES QUI LE CONSTITUENT

UN TOUT NEST PAS IDENTIQUE A LA SOMME DE SES PARTIES

IL EST QUELQUES CHOSES DAUTRE ET DONT LES PROPRIETES DIFFERENT DE


CELLE QUE PRESENT LES PARTIES DONT IL EST COMPOSE

La production des propriétés nouvelles qui caractérisent le fait social. Dans le groupe famille,
amical, on adopte un comportement – selon les codes et l’usage qui définissent ce groupe – ce
n’est pas l’usage de chaqu’un – ce sont des usages propres au groupe – comportement que les
individues n’adopteraient pas en tant que des individues isolés.

Gustave Le bon Psychologie des foules – individues perdent son discernement - tentent aux
comportements primitifs – solidarité

2 Les individues créent des faits sociaux – ne tombent du ciel – Durkheim rétroagissent sur les
individues – en se formant les faits sociaux acquièrent un pouvoir coercitif – poussent à se
conformer – réalité extérieur et indépendant des consciences individuelles –

Chapitre IV. Science politique et pouvoir


politique et Etat

Plus récemment, s’est constitué une science politique comme discipline institutionnalisée. Celle-ci
étudie les phénomènes politiques de divers points de vue.
Au sens de « polity » (du grec polis qui désigne la cité) concerne l’ensemble des acteurs et des
institutions qui concourent à organiser la vie de la cité, à réguler les conflits, à exercer un
pouvoir, etc. LE POLITIQUE – objet d’étude

Au sens de « politics » désigne la vie politique, la compétition entre des acteurs individuels ou
collectifs dans le but d’exercer ou d’influencer le pouvoir « faire de la politique »

Au sens de « policy » un programme d’action qui se veut cohérent au service d’un objectif
déterminé « politique générale du gouvernement ou de la politique des transports, de la santé…
politique d’innovation d’une entreprise...

Le pouvoir

- Une capacité légale à exercer une compétence, à prendre une décision exécutoire, on
s’intéresse aux fonctions du pouvoir (législatif, exécutif, judiciaire) et aux organes
détenteurs du pouvoir (parlement, gouvernement, tribunaux).
- Le pouvoir comme attribut d’une personne ou d’un groupe - approche substantialiste,
décrivant la structure, les fonctions, les activités de l’Etat
- Insiste sur leurs capacités à contrôler les relations humaines par l’établissement de règles

Le pouvoir comme relation sociale

Selon R. Dahl, le pouvoir est une relation interindividuelle asymétrique, est aussi pour M. Crozier.

Les formes du pouvoir

- Injonction ou de coercition – repose sur le recours à la contrainte physique, sur le recours à


la contrainte morale, à des normes juridiques
- Influence – repose sur le recours à la persuasion, voire à la manipulation, résulte de l’action
d’une autorité légitime
Pouvoir, domination et légitimité

M. Weber (1864-1920) distingue le pouvoir et la domination : « pouvoir, la puissance, signifie toute


chance de faire triompher au sein d’une relation sociale sa propre volonté même contre des
résistances », et « la domination, signifie la chance de trouver des personnes déterminables prêtes à
obéir à un ordre de contenu déterminé »

Il distingue trois types de légitimité : la légitimité traditionnelle, charismatique et rationnelle-légale

L. Lagroye (1936-2000), on peut souligner que l’un des objectifs de la science politique est de
comprendre pourquoi les groupes dominés se soumettent à la domination – « La domination est
donc inséparable du travail des dominants pour justifier, légitimer, idéaliser un rapport social qui
place les dominés sous leur dépendance et garantit à eux-mêmes une position sociale avantageuse
et privilégiée »

H. Arendt (1906-1975), distingue l’autorité de la contrainte et de la persuasion.


L’autorité – requiert l’obéissance, mais elle exclut le recours à la force, exclut le recours à la
persuasion et à l’argumentation qui suppose l’égalité entre les agents concernés, pour qu’il y ait
autorité, il faut que celui qui commande et celui qui obéit partagent un même système de valeurs et
reconnaissent la hiérarchie qu’il implique.

Pour F. Dubet « Toute autorité doit être en mesure de se justifier, de démonterer qu’elle est efficace
et juste »

Le pouvoir politique existe lorsque – il concerne l’ensemble du groupe social, repose sur le
consentement direct des membres, dispose des moyens matériels et moraux pour s’imposer, porte
la responsabilité de l’avenir du groupe social.

G. Balandier : « pas de société sans pouvoir politique, pas de pouvoir sans hiérarchies, et sans
rapports inégaux instaurés entre les individus et les groupes sociaux »

Etat
C’est une personne morale de droit public souveraine, constitué d’un territoire, d’une population et
d’un gouvernement. C’est une institution qui exerce sa souveraineté sur un territoire et une
population.

La souveraineté est la capacité de l’état à faire la lois sans être subordonné à une puissance
supérieure. Dans l’ordre international, la souveraineté d’une Etat suppose qu’il soi indépendant.
Pour J.-J. Rousseau « Il est de l’essence d’une puissance souveraine de ne pouvoir être limitée, elle
peut tout ou elle n’est rien »

- Se complexifie dans la mesure où certains Etats consentent à des transferts de souveraineté


et où le développement d’une gouvernance mondiale soumet les Etats à des règles
juridiques internationales ou à des autorités supranationales.

Etat

M. Weber « une communauté humaine qui, dans les limites d’un territoire déterminé, revendique
avec succès pour son propre compte le monopole de la violence physique légitime »

Chapitre politique V. citoyenneté et


comportements politiques

Cela repose sur la socialisation politique et leur analyse renvoie à la question des formes de la
participation politique des individus. Celle-ci a pour objectif d’agir plus ou moins directement, sur
la sélection du personnel politique ou les actions qu’il entreprend.

- Participation conventionnelle (électorale – exercice du droit de vote)


- Non conventionnelle – des activités plus protestataires – exercice des droits de pétition, de
manifestation et de grève, occupations de locaux, séquestrations, actes de désobéissance
civiles)
- Partisane – relations avec des partis ou des élus, participations aux campagnes électorales,
adhésions partisanes, activités militantes
La participation politique se transforme – montée de l’abstention, plus grande volatilité des
comportements électoraux, montée de la participation protestataire…

La socialisation politique regroupe les mécanismes et processus de formation et de transformation


des systèmes individuels de représentations, d’opinions et d’attitudes politiques. On distingue deux
types de socialisation politique – initiale qui concerne les enfants et les adolescents, secondaire qui
concerne les adultes

Le processus de socialisation

- Un processus interactif (les individus ne sont pas de récepteurs passifs) et continu (ne
s’arrête pas à la fin de l’adolescence),

- Identité politique se construit non seulement durant l’enfance, formant un fond de carte
pour A. Percheron, mais aussi tout au long de la vie des individus, en fonction des
changements de leurs conditions sociales et des événements politiques qu’ils sont amenés à
connaître (guerres, révolutions, élections…)

3 agents essentiels de socialisation politique – famille, école, média

- Le contenu des programmes d’enseignement (histoire, instruction civique, sciences


économiques et sociales, philosophie)

- L’apprentissage de la participation (élection de délégués..) et des relations de pouvoir

- Les relations entre pairs – la participation des lycéens et des étudiants aux manifestations de
rue

Socialisation politique et déterminismes sociaux

Pour G. Almond, S. Verba, G. B. Powell, représentants du courant fonctionnaliste, la socialisation


politique est un mécanisme de régulation qui, par transmission de la culture, permet une
reproduction du système politique et le maintien de la paix dans la société civile.

Aux Etats-Unis – D. Easton (Children in the political system, 1969) met l’accent sur les fonctions
de la socialisation politique et sur la capacité de la socialisation à permettre au système politique de
se maintenir en place

- Une phase de sensibilisation à l’univers politique


- Une phase de personnalisation

- Une phase d’idéalisation des figures d’autorité perçues comme bienveillantes ou


malveillantes

- Une phase d’institutionnalisation au cours de laquelle l’enfant rationalise sa perception du


système politique

Pour P. Bourdieu – assure la reproduction de l’ordre de domination déjà établi

Socialisation politique, acteurs et stratégie

- Pour un enfant qui découvre la politique – cela contribue à son insertion dans différents
groupes d’appartenance, par la construction de son identité politico-sociale et par la
formation de compétences (qualification des situations politiques, représentation de la vie
politique, maitrise des niveaux de décision),

- Débouche sur la formation d’une identité idéologique partisane, résultant de l’existence


d’une pluralité de cultures au sein de la société globale

- Identité idéologique partisane peut se construire de façon conflictuelle du fait de cette


pluralité de cultures

La socialisation politique des jeunes

Pour A. Muxel, la socialisation politique est à saisir à travers l’existence de deux logiques
concurrentes :

- Une logique d’identification selon laquelle les individus intègrent essentiellement les
normes et les valeurs politiques des générations passées,

- une logique d’expérimentation selon laquelle les individus font œuvre d’une relative
autonomie vis-à-vis des générations passées et de novation en matière de normes et de
valeurs politiques.

De point de vue de la formation des valeurs et des normes politiques, elle souligne que la famille
continue de jouer un rôle déterminant plus particulièrement en matière de positionnement sur une
échelle gauche et droite « sept jeunes sur dix reconnaissent s’apparenter à une même appartenance
idéologique que celle de leurs parents ».

La conjoncture historique et politique a aussi un rôle actif dans la construction de l’identité


politique.

Système de partis, modes de scrutin et représentation

Les système de partis

Selon J. M. Denquin, il existe trois types de systèmes de partis dans les régimes démocratiques :

- système bipolaire – système dans lequel deux forces dominent la vie politique – plusieurs
partis coalisés ou d’un seul parti (bipartisan – parti conservateur et travailliste en Grande-
Bretagne), un tel système permet aux électeurs de disposer généralement d’une grande
clarté des choix et de peser fortement sur la sélection des équipes politiques

- système multipolaire (Italie jusqu’à une époque récente) est un système où plus de deux
partis ont la possibilité réelle d’accéder au pouvoir, les alliances y sont fragiles, ce qui
implique généralement une instabilité gouvernementale, les électeurs disposent toutefois
d’un plus large éventail de choix que dans le système bipolaire

- le système de parti dominant – cas de partis sociaux-démocrates dans les pays scandinaves,
la Suède jusque dans les années 1970 – un parti domine la vie politique, malgré l’existence
d’autres partis, cette domination peut conduire à un immobilisme de la vie politique et
sociale du pays

Les modes de scrutin (Moyen de vote qui consiste à déposer un bulletin dans une urne.)

Le scrutin majoritaire

- à un tour (GB), le ou les candidats (scrutin uninominal ou de liste) ayant obtenu le plus
grand nombre de suffrages exprimés est ou sont proclamés élus – on peut donc être élu sans
avoir eu 50% - un infime mouvement d’opinion peut provoquer un bouleversement majeur
dans la représentation politique (« effet de swing »)
- à deux tours – dispose que pour être élu au premier tour, un candidat ou une liste doit avoir
recueilli la majorité absolue des suffrages exprimés et, dans certains cas, un pourcentage du
nombre d’inscrits, si aucun candidat, ni aucune liste n’ont obtenu au premier tour la
majorité absolue, il y a « ballotage », un second tour est organisé, au terme duquel est élu le
candidat ou la liste qui a recueilli le plus grand nombre de voix (en France, le scrutin
majoritaire à deux tours a été instauré pour les élections législatives sous la V République, à
l’exception de celles de mars 1986 qui se sont déroulées au scrutin proportionnel à la plus
forte moyenne

Le scrutin à la représentation proportionnelle

- rp intégrale – une circonscription électorale unique coïncidant avec l’ensemble du pays


(mode d’élection des députés au Parlement européen de 1979 à 1999 en France) – le
problème réside dans le fait qu’il n’instaure pas un lien direct entre l’élu et son électorat – a
pour but d’obtenir une représentation politique totalement conforme à la répartition des
suffrages
- rp approchée implique que le territoire est découpé en circonscriptions, ce qui résout en
partie le problème de la déterritorialisation des élus

Dans ces deux types – pour pouvoir participer à la répartition des sièges, les listes doivent
généralement atteindre un certain pourcentage des suffrages exprimés (5% par exemple), ce qui
permet d’éliminer les plus marginales – le calcul s’effectue en deux temps :

- une première attribution des sièges est effectuée à partir d’un quotient électoral qui peut être
déterminé à l’avance ou, être calculé en divisant le total des suffrages exprimés par le
nombre de sièges à pourvoir,
- attribution des restes

Selon M. Duverer, il existe une relation entre mode de scrutin et systèmes de partis

Le mode de scrutin proportionnel – favorise le multipartisme et la représentation effective de partis


indépendants les uns des autres – utilisé notamment lors des élections européennes et des élections
régionales en France – par ailleurs – on peut relever sa capacité à représenter les minorités – en
mars 1986 – ce mode de scrutin a conduit à une représentation du Front national – avec moins de
10% des suffrages exprimés, il a obtenu 35 députés à l’Assemblée nationale (soit environ 6% des
députés).

Le mode majoritaire à un tour, utilisé en GB pour la désignation des membres de la CHAMBRE


DES COMMUNES permet de dégager une majorité stable et cohérente, mais altère très
sensiblement la diversité de la représentation politique, selon M. Duverger, le scrutin majoritaire à
un tour favorise la mise en place d’un bipartisme.

A deux tour – permet de dégager une majorité stable tout en assurant une relative diversité de la
représentation politique – permet de développer de partis multiples – au premier tour –
interdépendants – alliance au second – conduisant ainsi à une bipolarisation de la vie politique
« droite/gauche en France »

L’experience de la V République confirme que ce mode de scrutin renforce la majorité et affaiblit


les minorités. Ainsi alors que le parti socialiste perd la moitié de ses voix entre les élections
législatives de 1986 et celles de 1993, il voit le nombre de ses sièges divisé par quatre.
Réciproquement, la droite (RPR UDF DIVERS DROITE) totalise au premier tour de 1993, 44%
des suffrages exprimés, mais se voit attribuer 84% des sièges, à l’inssue du second tour.
Ainsi, en juin 2002, la droite remporte 70% des sièges à l’Assemblée avec moins de 44% des
suffrages exprimés au premier tour.

La participation électorale

Le vote est généralement considéré comme relevant de la participation politique conventionnelle.


En effet, il suppose une adhésion à la communauté politique (dimension identitaire du vote). La
participation électorale se mesure par le pourcentage d’électeurs ayant voté lors d’un scrutin (taux
de participation électorale).

Elle permet de mesurer d’une part, l’intérêt des citoyens à l’égard du scrutin et du système
politique et d’autre part, le degré d’intégration sociale des individus.
L’absence de participation électorale se traduit par deux types de comportement ;
l’abstentionnisme et le défaut d’inscription sur les listes électorales.

Le taux d’inscription sur les listes électorales est fonction de la plus ou moins grande intégration
des individus à la collectivité confirmant la dimension identitaire du vote. Ainsi, ce taux augmente
avec l’âge, avec le niveau de diplôme, avec l’existence d’une activité professionnelle et avec la
pratique religieuse.

ABSTENTIONNISME

Cela se mesure à la proportion des individus inscrits sur les listes électorales mais qui ne
participent pas au scrutin. Cette mesure est cependant problématique. Parmi les abstentionnistes,
certains le sont involontairement (changement de domicile), d’autres sont recensés à tort (faux
inscrits, erreurs d’inscriptions)

L’ANALYSE POLITIQUE DE LABSTENTIONNISME

Dans le cadre de cette analyse, il s’agit d’expliquer le comportement des abstentionnistes par des
raisons politiques.

L’abstention est d’autant plus forte que :

- la fréquence des consultations est élevée,

- la notoriété des candidats est faible,

- les programmes politiques sont peu différenciés,

- le résultat de l’élection semble acquis,

- les électeurs sont peu vonvaincus de l’importance du scrutin (enjeu institutionnel et


politique), déterminée en parte par les efforts de mobilisation des candidats et par la place
que lui accordent les médias,

- cela explique une participation différenciée suivant les scrutins (élection présidentielle,
municipale, législatives, régionales, cantonales, européennes)

Lors des élections présidentielles de 2012, le taux d’abstention est relativement faible (20,2%). En
revanche, lors des législatives qui suivent, nombre d’électeurs considèrent que les jeux sont faits et
le taux d’abstention est plus de deux fois supérieur (42,8%)
P. Bréchon, La France aux urnes, La Documentation française, site du ministère de l’Intérieur

L’ANALYSE SOCIOLOGIQUE DE LABSTENTION

Dans une étude devenue classique, A. Lancelot (abstentionnisme électoral en France) montrait que
la participation électorale était positivement corrélée avec l’intégration sociale des individus (lieu
de travail, pratique religieuses, appartenance syndicale et associative, etc).

On constate toujours, par exemple, que le taux de participation est plus élevé dans les petites villes
et les cantons ruraux qu’en zone urbaine. De même, lors des élections européennes de 2009, les
cadres se sont moins abstenus que les ouvriers, les diplômés de l’enseignement supérieur moins
que les sans diplôme….Cette analyse a été enrichie et complexifiée par des travaux récents qui
cherchent à rendre compte de la montée significative de l’abstention que l’on constate en France et
dans de nombreux autres pays.

Cela n’est pas synonyme de dépolitisation. Au constraire, comme le fait remarquer P. Bréchon, on
assiste à une montée de l’intérêt pour la politique : « A l’automne 1962 32% des Français
déclaraient s’intéresser beaucoup ou assez à la politique contre 18 % en mars 1967, 20% en janvier
1969 quelques mois après mai 1968, 46% en mars 1978, 31% en novembre 1989, 48% en juin
1997, 42% en avril 2002, 57% en mai 2002 (l’effet Le Pen), 50 % en avril 2003, 49% en avril 2007
et 62% en juin 2007 »

Par ailleurs, on constate que l’abstentionnisme systématique reste stable – la montée de l’abstention
est donc liée à un abstentionnisme intermittentent.

Lors des élections présidentielles et législatives de 2007, neuf électeurs sur dix ont voté à l’un des
quatre tours au mois, par contre, le taux d’abstention lors du premier tour de la législative a atteint
un niveau record – abstentionnisme de conjoncture qui est lié principalement aux enjeux politiques
de vote.

Les variables sociologiques qui expliquent le vote et l’abstention restent pertinentes, mais au
niveau individuel, le vote apparaît de plus en plus comme un choix souverain et moins comme un
devoir impérieur.
LE PARADOXE DE LELECTEUR

Dans une perspective fondée sur la rationalité instrumentale, ce qui est paradoxal, comme l’a
souligné A. Pizzorno, c’est que les citoyens se rendent aux urnes. En effet, chacun d’eux peut se
dire que sont vote n’influencera pas le résultat de l’élection. L’avantage du fait d’aller votes est
donc nul. Par contre le vote a des coûts (il faut s’informer, aller au bureau de vote, renoncer à un
week-end ou rentrer..) Le calcul coût-avantage devrait donc conduire chaque électeur à ne pas aller
voter par effet d’agrégation à un taux de participation nul.

Ce résultat a été établi par A. Downs en 1957, pour lui, la décision de voter d’un électeur rationnel
dépend de l’équation suivante pB-C. Où p est la probabilité que le vote de l’électeur soit décisif, B
le gain que l’électeur peut retirer de l’élection et C le cout de sa participation au vote. Comme p est
très proche de zéro, le rapport cout avantage du vote est nécessairement négatif.

R. Boudon met en avant le rôle de la rationalité axiologique – lorsque l’électeur adhère aux valeurs
démocratiques il s’efforce d’adopter un comportement cohérent avec ces valeurs et il se rend aux
urnes.

Pour rendre compte du comportement des abstentionnistes, il faut distinguer – les abstentionnistes
hors-jeu (un interet faible, nul pour la politique, peu diplômés, appartiennement à des catégories
sociales défavorisées, vivent dans un environnement urbain dégradé…)

Selon C. Braconnier et J.-Y. Dormagen : « les milieux populaires occupent une place toujours plus
réduite au sein du corps électoral effectif ».

- un faible niveau d’intégration

- l’existance d’un « cens caché » D. Gaxie

Si le vote censitaire n’existe plus, tout se passe comme si certains individus, du fait de leur faible
niveau de capital culturel, avaient un sentiment d’incompétence politique qui les conduit à
l’abstentionnisme.

Les abstentionnistes dans le jeu – ont des caractéristiques socioculturelles proches de celles des
votants, mais ils se montrent mécontents de l’offre politique, expriment une méfiance à l’égard du
personnel politique et des partis. Ils sont souvent plus à gauche que la moyenne des électeurs, sont
imliqués dans la vie associative et se déclarent plus souvent que la moyenne disposs à participer à
des activités poitiques non conventionnelles – abstentionnisme anti-politicien
Ces abstentionnistes dans le jeu contribuent à l’abstentionnisme intermittent.

L’âge influe sur le fait de voter ou de s’abstenir. Le lien entre âge et vote peut être représenté par
une courbe en U. Les individus très âgés (plus de 70 ans) votent moins que la moyenne (difficulté à
se déplacer, isolement social). Les jeunes (18 -25) votent aussi moins que la moyenne.

Progressivement que les jeunes s’intègrent dans la société (emploi, constitution d’une falille,
habitat stable) leur tendance à voter augmente. – A. Muxel « moratoire électoral » de la jeunesse
qui est renforcé par le fait que les jeunes se montrent davantage critiques à l’égard du système
partisan et du personnel politique.

LEXPLICATION DU VOTE

Pour rendre compte des comportements électoraux, on combine généralement quatre types
d’approches – écologique, psychosociologique, sociologique et le modèle du choix rationnel

L’approche écologique

Dans le livre d’A. Siegfried Tableau politique de la France de l’Ouest. Il montre que dans les zones
où domine le sol granitique et donc l’abondance de l’eau, on trouve un habitat dispersé de fermiers
et de métayers travaillant sur de grandes propriétés foncières.

Les grandes propriétaires, ont une influence politique forte de même que le clergé. Dans ce
contexte écologique, le vote à droite est dominant. Dans les régions calcaires où les ressources en
eau sont plus rares, domine une agriculture de petits propriétaires indépendants qui vivent
regroupés dans des villages, qui osnt plus éloignés de l’influence du clergé et qui voten
généralement à gauche.

Les travaux d’E. Todd ont montré le lien entre les types de structures familiales et les
comportements électoraux.

Le lien entre espace géographique et vote change au fil du temps. La Bretagne a longtemps voté à
droite est aujourd’hui fortement marquée par le vote socialiste. A l’inverse, le midi rouge est
républicain – sud-est par un vote assez marqué à droite – 2012

LAPPROCHE PSYCHOSOCIOLOGIQUE

L’origine – dans les années 1950 au sein de l’université du Michigan « paradigme du Michigan ».
La variable clé – identification partisane – les individus manifestent un attachement d’ordre affectif
à un parti et à ses dirigeants
Cela résulte de la socialisation familiale – les individus héritent, en quelque sorte, de la proximité
avec un parti politique – variabels individuelles et psychologique

- identification partisane résiste à l’effet des mouvements de mobilité sociale

- contestée car elle est liée au cadre bipartisan des Etats-Unis et à une période marquée par
des leaders de partis aux images fortes (Eisenhower pour les répulicains, Kennedy pour les
démocrates)

- on assite à une montée des électeurs indépendants qui refusent de se définir dans ce cadre-là

En France, compte tenu de la relative instabilité du système de partis, c’est le clivage gauche droite
qui semble jouer un rôle essentiel. – hérité dans le cadre familial

F. Goguel que la droite est le parti de l’ordre et la gauche le parti du mouvement.

N. Bobbio, le clivage droite gauche est centré sur la question de l’égalité – gauche considère que
les inégalités ont une origine sociale et que l’Etat a un rôle essentiel dans la lutte pour l’égalité

La droite – les inégalités ont une origine naturelle et relèvent de la responsabilité individuelle

- relativisé par l’émergence de partis (MODEM) ou d’enjeux (environnement)

LAPPROCHE SOCIOLOGIQUE

A l’université de Columbie aux Etats-Unis par l’équipe de P. Lazarsfeld à partir de l’étude de la


campagne présidentielle de 1940. Les auteurs montrent que le vote s’explique principalement per le
statut socioéconomique des individus et par leur appertenance religieuse – le vote républicain est
plus élevé chez les protestants, les individus de statut socioculturel élevé et dans les zones rurales –
démocrate symetrique

Le rôle décisif de ces variables lourdes de la sociologie électorale a été confirmé par de
nombreuses études notamment, pour la France, par les travaux de G. Michelat et M. Simon.

Le statut socioéconomique – en règle générale plus le statut économique est élevé plus les
individus ont des chances de voter à droite – le patrimoine joue un rôle plus important que le
revenu.

Les salariés votent en moyenne plus à gauche que les indépendants et les cadres fils d’ouvriers
votent plus à gauche que les cadres fils de cadres ou d’indépendants. Les salariés du public votent
aussi en moyenne plus à gauche que les salariés du privé.
La religion – les catholiques pratiquants réguliers votent plus à droite que la moyenne est les
individus qui se déclarent sans religion votent plus à gauche

L’âge – si l’age a une influence importante sur la participation électorale, il ne joue pas un rôle
significatif quant aux choix électoraux – en effet générationnel lié aux expériences politiques –
génération 68, génération Mitterrant…

Le genre – les femmes ont voté plus à droite les hommes – gender gap

En France la situation s’est devenue inversée aujourd’hui, en raison du fait que le vote d’extrême
droite est un vote très masculin.

Lors du premier tour des élections présidentielles de 2002, si les femmes avaient été les seules à
voter, Jospin serait arrivé en seconde position (non JM LE PEN). De même, en 2007, si seules les
femmes avaient voté, Ségolène Royal aurait été élue.

Les valeurs – dans la mouvance de R. Inglehart, les travaux de G. Grunberg et E. Schweisguth


mettent l’accent sur la dynamique des valeurs au sein des sociétés contemporaines. Ils insistent
notamment sur la distinction entre le libéralisme économique (attachement au marché, à
l’entreprise privée, à une intervention modérée de l’Etat) et le libéralisme culturel (valeurs
universalistes, refus de la peine de mort, attitude tolérante à l’égard de l’homosexualité,
condamnation du racisme…) Les électeurs qui adhèrent au libéralisme, économique et sont
réticents à l’égard du libéralisme culturel votent plutôt pour des partis conservateurs. Les électeurs
qui sont critiques à l’égard du libéralisme économique et qui adhèrent au libéralisme culturel votent
plutôt à gauche. A l’occasion des élections présidentielles de 1988, 1995, 2002, ces auteurs ont
montré que l’on assistait à une tripartition de l’espace politique. A coté de la droite et de la gauche
on trouve les électeurs d’extrême droite qui se caractérisent par une hostilité à l’égard du
libéralisme culturel et une faible adhésion au libéralise économique (protectionnisme, hostilité à
l’Europe et à la mondialisation…)

70% des ouvriers votaient à gauche ou à l’extrême gauche lors des élections législatives de 1978.
Ils ne sont plus que 38% lors des élections présidentielles de 2007.

Le statut socioprofessionnel reste déterminant – selon B. Cautrès et N. Mayer – lors des élections
présidentielles de 2002, la probabilité de voter à gauche est trois plus forte pour un salarié du
public que pour un indépendant.

LE MODELE DU CHOIX RATIONNEL


Repose sur l’idée que les comportements électoraux ont un caractère plus individuel que collectif –
au vote fondé sur l’appartenance (sociale, religieuse…) se substituerait un vote sur enjeu.

Les votes exprimés vont dépendre de la façon dont l’électeur juge la compétition électorale, les
avantages qu’il peut retirer du résultat du scrutin tant sur le plan économique que du point de vue
des valeurs auxquelles il adhère. Ce nouvel électeur serait donc plus individualiste et aurait de ce
fait un comportement plus changeant. L’élévation du niveau d’éducation, l’abondance de
l’information, l’affaiblissement des appartenances collectives – expliquent l’émergence et l’impact
de cet électeur rationnel.

L’analyse en termes de marché politique s’appuie sur les travaux de l’Ecole de Virginie et
noramment ceux de G. Tullock, JM Buchanan, Tolison – il existe une offre politique de la part des
partis et du personnel politique qui visent à maximiser les chances de remporter les élections. – se
comportent comme des entreprises – cherchent à accroitre leur part de marché

- cela conduit notamment à souligner l’importance des comportenements clientélistes (offre


de mesurer susceptibles d’entraîner l’appui de telle ou telle catégorie d’électeurs et surtout
le soutien des groupes de pression ..)

- théorème de l’électeur médian – une tendance au rapprochement des programmes politiques

Le CEVIPOF mis en place une enquête de panel – en 2007 a montré que les électeurs – image des
candidats prend le pas usr leur positionnement – le contenu de leur programme – être honnête,
susciter de l’inquiétude, comprendre des gens, avoir l’étoffe d’un président..l’image positive de N.
Sarkozy s’est améliorée au cours de la campagne – victoire

« voter est un droit, c’est aussi un devoir » - la participation conventionnelle

Les autres formes – la participation protestataire – du début des années 1970 eux EU –
manifestations contre la guerre du Vietnam, lutte contre la ségrégation raciale…

- concerne la participation à des manifestations, des grèves, des pétitions, des activités
d’occupation de locaux, des activités illégales ou violentes – actions collectives – remettent
en cause l’ordre établi, les institutions existantes, le pouvoir en place ou la politique qu’il
mène 
- parfois, la violence politique ne peut pas être clairement identifiée comme extérieure à la
participation légitime – cas de la Resistance en France, de l’opposition à l’apartheid en
Afrique du Sud

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