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Préambule

L'hydrologie est l'une des sciences les plus anciennes, mais son évolution a été extrêmement lente
dans l'histoire de l'humanité. On peut expliquer cette lenteur par le fait que l'épanouissement
d'une discipline est toujours fonction des besoins du moment et des problèmes particuliers que
peut causer son ignorance. L'hydrologie a été, en fait, l'une des dernières disciplines à être
incorporée à un programme de formation universitaire. En effet, c'est seulement en 1912, que le
professeur H.W.King offrit, à titre expérimental, le premier cours d'hydrologie à l'université de
Michigan. Le véritable essor de l'hydrologie a commencé à partir de 1930. Le développement
agricole, industriel et social des dernières années et la croissance démographique accompagnée
d'une amélioration notable du niveau de vie ont obligé ingénieurs et planificateurs à penser
sérieusement à l'éventualité d'une pénurie d'eau à plus ou moins court terme. A mesure que les
besoins nouveaux exigeaient des volumes d'eau de plus en plus grands et que la pollution
industrielle faisait son apparition, réduisant ainsi les disponibilités hydriques, les gens comprirent
qu'une étude approfondie de cette ressource était urgente afin d'assurer et de planifier son
utilisation de façon optimale et rationnelle pour les années à venir.

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CHAPITRE I

Le Cycle et Bilan Hydrologique

1- Présentation de la Science hydrologique :

2- L’eau dans la planète

3- Cycle et processus hydrologiques

4- Les facteurs du mouvement de l’eau :

5- Le Bilan hydrologique

6- Conclusion sur le bilan hydrique

7- Bassins et ressources en eau au Maroc

Exercices sur des exemples de bilan :


 bilan d'un réservoir de surface
 bilan d'un aménagement multiréservoir

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CHAPITRE I
LE CYCLE ET BILAN HYDROLOGIQUE

1- Présentation de la Science hydrologique:

La question de la disponibilité de l’eau ,tant quantitative que qualitative,pose un des problèmes


majeurs auquel fait face l'humanité au cours de ce siècle et des siècles à venir et est au centre des
préoccupations actuelles de l’homme . Des statistiques ont permis d’ estimer en effet qu'un habitant
sur cinq de la planète n'a pas accès à l'eau en suffisance et seulement un sur trois a une eau de
qualité. Dans ce contexte, on conclue que le suivi et l'analyse spatio-temporelle du cycle de l'eau par
une mesure quantitative et qualitative de ses éléments ainsi que le contrôle par une mesure continue,
des autres caractéristiques de l'environnement qui influent sur l'eau constituent la base essentielle
pour toute étude d’aménagement et de réflexion pour une gestion rationnelle de l’eau et un
développement durable de cette ressource précieuse bien qu’apparemment abondante.

D’une façon large , L'hydrologie a été définie par « la science qui étudie les eaux
terrestres, leur origine, leur mouvement et leur répartition sur notre planète, leurs propriétés
physiques et chimiques, leurs interactions avec l'environnement physique et biologique et
leur influence sur les activités humaines. »
Cette définition est très générale car elle couvre un très grand nombre de branches telle l’hydraulique
souterraine ou hydrogéologie , l’hydrologie fluviale , la météorologie , l’océanographie …, qui sont
actuellement enseignées indépendamment.

Dans ce cours, on va s’intéresser à l’hydrologie de surface s’articulant autour de l’hydrologie


opérationnelle de l'ingénieur, et dont les disciplines météo climatologie et géologie servent de base.
On notera également que les données hydrologiques représentent un grand champ d’application aux
traitements probabilistes , statistiques et numériques...

L’hydrologie opérationnelle traite de l'aspect pratique de l’évaluation des composantes hydrologiques


pour une meilleure connaissance des ressources en eau d'une région donnée .Elle s’intéresse au
traitement de l’information hydrologique observée pour une analyse de l’évolution spatio-temporelle
des processus hydrologiques et pour la conception des ouvrages hydrauliques dans un objectif de
gestion de la ressource eau et de protection contre les catastrophes naturelles : inondation et
sécheresse .

2- L’eau dans la planète :


L’eau apparaît comme une ressource abondante. Elle occupe, en effet, près des 3/4 de la surface de
notre planète. Ainsi, la terre, vue de l'espace, apparaît comme une planète recouverte en grande
partie d'eau (planète bleue). La réserve totale d'eau y est de 1 342 409 250 km3. Les océans occupent
une superficie à peu près égale à 70% de la surface du globe et en représentent 97% de la masse
totale d'eau. On peut encore remarquer que la superficie des terres émergées de l'hémisphère Nord
est deux fois supérieure à celle de l'hémisphère sud.
La distribution quantitative des eaux sur terre fait apparaître que les eaux douces ne représentent
qu'environ 3% du volume total des eaux du globe, confinée dans plusieurs milieux. Elles se
répartissent dans les glaciers (77,2%), le sol et le sous-sol (22,5%), les lacs, rivières et fleuves (0,3%)
et l'atmosphère (0,03%). Elles se retrouvent donc à plus que 99% dans les calottes polaires, les
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glaciers et les eaux souterraines de grandes profondeurs qui représentent des réserves d'eau douce
difficilement accessibles. ( source : Medhycos .mpl.ird.fr)
Toutefois, dans certaines régions montagneuses, dont les Alpes, les eaux de fonte alimentent la
plupart des cours d'eau et le débit des fleuves est étroitement lié au taux de fonte des glaciers.
On notera que les eaux souterraines occupent le 2ème rang des réserves mondiales en eau douce
après les eaux contenues dans les glaciers. Elles dépassent largement les eaux continentales de
surface. Leur apport est d'autant plus important que, dans certaines parties du globe, les populations
s'alimentent presque exclusivement en eau souterraine par l'intermédiaire de puits, comme c'est le cas
dans la majorité des zones semi-arides et arides. On doit cependant garder à l'esprit que plus de la
moitié de l'eau souterraine se trouve à plus de 800 mètres de profondeur et que son captage demeure
en conséquence difficile et onéreux.
Les eaux continentales de surface (lacs d'eau douce, rivières, fleuves, etc.) sont, à l'inverse des
eaux souterraines, très accessibles. Par contre, elles sont quantitativement infimes et représentent une
ressource susceptible d’être facilement polluée malgré l'effort fait depuis plusieurs années pour en
améliorer la qualité.
Quant aux eaux météoriques, elles peuvent paraître quantitativement très modestes, du moins dans
certaines régions. Néanmoins, elles constituent une étape essentielle du cycle de l'eau.
Rappelons enfin que l’eau existe sous forme de trois états : l'état solide (glaces, neige et grêle), l'état
liquide, chimiquement pure ou chargée en solutés (mers, lacs, fleuves et rivières, nuages, sols) et l'état
gazeux à différents degrés de pression et de saturation (vapeur dans l'atmosphère).
Le changement de phase de l'eau dépend essentiellement de la température et de la pression mais
aussi du degré de pollution de l'atmosphère.
Composante principale de notre environnement, Les eaux, sont en constante circulation sur la terre
et subissent des successions de transformation d'état.
L'importance de ces modifications fait de l'eau le principal véhicule de transport des éléments
physiques, chimiques et biologiques.
Les précipitations annuelles moyennes sont estimées sur les océans à 870 mm pour 970 mm
d'évaporation et sur les continents à 670 mm pour une évaporation de 420 mm et un écoulement de
250 mm.

3- Cycle de l’eau et Processus hydrologiques

L’eau conditionne la vie et l’équilibre sur Terre. Les transformations de l'eau sous ses différents états
sont organisées dans la nature et comprennent différents processus.
L'ensemble de ces processus forme le cycle hydrologique. C'est un mécanisme naturel qui assure la
production de l'eau douce. C’est, en fait, un concept qui englobe les phénomènes du mouvement et
du renouvellement des eaux sur la terre tel que le schématise la figure 1-1 ci-dessous.

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Figure 1-1 : Représentation du cycle hydrologique
Source : http://www.ac.ucl.ac.be/hydr/cycle.html

 Grâce à l'énergie solaire, l'eau s'évapore des plans d'eau (océans, lacs, rivières, retenues,...), de
la surface du sol humide, de la végétation (transpiration des plantes).

 Cette vapeur d'eau contenue dans l'atmosphère est transportée sur de grandes distances grâce
à la circulation atmosphérique générée par un déséquilibre hydrodynamique de l'atmosphère
duquel résultent les vents.

 L'élévation d'une masse d'air humide permet le refroidissement général nécessaire pour
l'amener à saturation et provoquer la condensation de la vapeur d'eau sous forme de
gouttelettes constituant les nuages, en présence de noyaux de condensation.

 Puis la vapeur d'eau, transportée et temporairement emmagasinée dans les nuages, est
restituée par le biais des précipitations aux océans et aux continents sous forme de pluie,
neige, grêle, rosée,...
Cette précipitation est perdue pour tout usage utile à l'homme lorsqu'elle tombe sur les
mers et océans. Cependant elle joue un rôle primordial à toute forme de vie lorsqu'elle se
produit sur les continents. Et les phénomènes suivants en découlent :
 Une partie de l'eau issue des précipitations est interceptée par la végétation. Une portion sert
à remplir les dépressions de surface du sol (stockage Superficiel ) . Ces quantités retenues
sont souvent groupées sous le terme "rétention de surface". Les volumes d'eau servant à
ces fins finissent par s'évaporer pendant ou après la pluie et sont donc perdus à tout usage
utile à l'homme.

 Dès que la pluie atteint le sol, l'infiltration se produit : c'est la pénétration de l'eau dans
les sols perméables. La portion infiltrée sert à augmenter l'humidité du sol au bénéfice de
la végétation ou chemine vers les couches plus profondes pour alimenter la réserve d'eau
souterraine : figure 1-2
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Figure 1.2 Les processus physiques en hydrologie

 Les quantités d’eau absorbées par le sol et par le couvert végétal sont restituées à
l'atmosphère par transpiration des plantes et évaporation des sols . On désigne
conventionnellement ces pertes par L'évapotranspiration .
 L'eau non restituée à l'atmosphère migre sous forme :
 d'écoulements de surface rapides (fleuves, rivières), transitant parfois par des
zones de stockage naturels (étangs, mares) ou artificielles (retenues, barrages) ;
Selon le sol et les conditions initiales d'humidité, il existe une capacité d'infiltration maximale qui ne
peut être dépassée même si la source d'eau est illimitée au niveau de la surface. Donc si la pluie se
produit à un taux qui dépasse cette capacité d'infiltration, le surplus s'accumule en surface et s'écoule
au gré des pentes : c’est l'écoulement de surface Hortonien aussi appelé écoulement par
dépassement de la capacité d’infiltration.
Ce ruissellement fait monter le niveau de l'eau dans les lacs et les cours d'eau qui absorbent ainsi
temporairement une partie du ruissellement pour satisfaire cet emmagasinement.
 d'écoulements souterrains lents intervenant après infiltration.
Ces eaux sont souvent stockées en profondeur dans des réservoirs constitués de roches poreuses et
perméables formant les aquifères.

Une variation d'emmagasinement souterrain se reflète par un changement de niveau de la nappe


phréatique. A cause du relief du sol et de la géologie des terrains, la nappe phréatique n'est pas
nécessairement horizontale ce qui crée des écoulements souterrains dans le sens du gradient
maximum. L'eau peut ainsi retourner en surface vers les cours d'eau et les lacs ou vers la mer. C'est
ainsi que les cours d'eau sont alimentés en période de beau temps, une fois le ruissellement de
surface terminé : c'est l'apport de base
 Si elles ne sont pas utilisées par l'homme, les eaux de surface et les eaux souterraines se
déchargent finalement dans la mer ou l’océan . Et le cycle de l'eau se poursuit : ce sont les
milieux marins et terrestres qui par évaporation et évapotranspiration humidifient les masses
d'air véhiculées par les vents. Par condensation, il y a formation de nuages et à nouveau
précipitations sur les continents et les îles, et bien évidemment sur les océans eux-mêmes.

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Une telle représentation du cycle hydrologique est nécessairement simplifiée et idéalisée. Il faut
réaliser que tous ces phénomènes se produisent simultanément et à des taux variables dans le temps
et que certains sont intermittents. Le problème posé est donc essentiellement non permanent et très
complexe.

4- Les facteurs du mouvement de l’eau :

Le cycle de l’eau constitue un équilibre dynamique complexe qui met en jeu des quantités d’énergie
très importantes. L'énergie solaire, à travers le rayonnement solaire, entre dans les différents
domaines où se produit le cycle de l'eau : l'atmosphère, l'océan et la lithosphère. Un transport
d'énergie et de masse a lieu , d'une part, entre l'Océan et l'atmosphère ,et d'autre part ,entre la
lithosphère et l'atmosphère . Un transport de masse et d'énergie a lieu dans l'océan lui-même.

D’autres facteurs interviennent, à des degrés plus ou moins importants, dans le mouvement de l’eau
dans la nature :
 L'énergie thermique du soleil produit une circulation de l'air dans l'atmosphère, en raison du fait
que la surface terrestre est réchauffée de façon inégale.
 La force de gravité est responsable des phénomènes de précipitations, de ruissellement,
d'infiltration et de courant de convection.
 L'attraction solaire et lunaire est à l'origine des marées et des courants marins.
 Les différences de pression atmosphérique occasionnent les déplacements horizontaux de l'air.
Les vents sont eux-mêmes responsables du mouvement des couches superficielles dans les lacs et
les océans.
 Les forces intermoléculaires dans le sol provoquent les phénomènes capillaires ainsi que la
viscosité et influencent donc la vitesse d'écoulement.
 Finalement, l'homme agit aussi directement dans le processus du mouvement et de
transformation de l'eau. Son action peut conduire à une meilleure gestion de cette ressource
naturelle, mais elle peut aussi causer de nombreux problèmes, notamment en perturbant le cycle
hydrologique, tant au niveau quantitatif que qualitatif.
En effet ,L’ensemble de la communauté scientifique est d’accord sur le principe que l’équilibre
actuel est très fragilisé par des perturbations naturelles et d’autres d’origine anthropique humaines
.
Pour les perturbations naturelles, ce sont essentiellement les variations de l’activité solaire ou
encore l’activité des volcans.
Pour ce qui est des perturbations humaines, elles sont de plus en plus nombreuses :
 Les hommes ont multiplié les barrages hydroélectriques qui perturbent les systèmes
fluviaux, en réduisant les apports aux océans. Au barrage d’Assouan, les apports d’eau et de
sédiments sont maintenant insuffisants.
 Les détournements d’écoulement interbassins : de bassins excédentaires vers des bassins
déficitaires.
 L’assèchement des grands marais et des zones humides, le drainage et l’irrigation
agricole
 Les grandes déforestations équatoriales. L’Amérique du Sud a perdu 40% de ses forêts
originelles, l’Asie du Sud-est environ 45% et l’Afrique équatoriale et centrale environ 65%.
Ce qui débouche à des modifications du climat localement.
 L’extension des zones urbanisées, dont la perméabilité est beaucoup plus faible qu’à l’état
naturel, donc il y a une accentuation des crues et des étiages.
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 Les grands aménagements des cours d’eau, les canalisations pour supprimer les zones
d’inondations, mais cela provoque des accentuations des vitesses de crues et des échanges
nappes/rivières.

Ces activités modifient les caractéristiques hydroclimatiques de la planète, il y a des


problèmes de compensation et les prévisions sont difficiles à faire. Le cycle de l’eau est
en train d’évoluer. Les problèmes sont plus accrus lorsque l’on travaille à l’échelle du
bassin versant.
5- Bilan hydrologique :

La notion du cycle hydrologique est associée à un espace physique bien défini. Celle-ci conduit à y
établir un bilan hydrologique s'exprimant par un équilibre entre les apports et les sorties du système
et s'étalant sur une période de temps fixée.

Par rapport au système physique, il est d'usage de travailler à l'échelle d'un bassin versant. C’est le
champ spatial qui représente le cadre géographique dans lequel se déroule le cycle de l'eau dans la
lithosphère. Pour l'hydrologue, c'est le bassin versant défini par sa structure physique (surface, relief,
forme, pentes, géologie, couverture végétale- occupation des sols) et par sa capacité à stocker et à
conduire l'eau (réseau hydrographique, système aquifère) ainsi que par les quantités d'eau qui s'y
écoulent. (Entité structurelle définie en détail au chapitre 2).

Le temporel introduit la notion de l'année hydrologique. En principe, cette période d'une année est
choisie en fonction des conditions climatiques, ceci afin d'introduire les variations saisonnières des
réserves d'eau dans les nappes d'eau superficiels et souterraines. L’année hydrologique peut débuter à
des dates différentes de celle du calendrier ordinaire. Au Maroc à climat océanique, l’année
hydrologique débute au mois de septembre, celle des pays à climat de mousson (régions tropicales)
débute au mois d’Avril.

En vue de la gestion des ressources en eau d'un bassin , l’hydrologue est emmené à établir un
bilan d'eau ou budget d'eau (flux moyens annuels) pour chaque région géographique en liaison avec
les données physiques, climatiques, socio-économiques et de qualité des eaux recensées sur ce
bassin.

Le bilan hydrologique s'exprime par le principe de la conservation de la masse appliquée à la


ressource eau disponible dans le système physique étudié. Ce principe s'écrit d'après la loi de
continuité classique : (I - 0) = dS/dt

I = entrées par unité de temps = Apports


0 = sorties par unité de temps
dS/dt = variation de l'emmagasinement dans le temps.

 Les apports d'eau reçus par le système peuvent être les précipitations (apports internes)
et/ou les importations de l’extérieur ( infiltration pour une nappe souterraine ).

Dans les apports internes, on peut avoir à distinguer entre les apports bruts constitués par les
précipitations totales observées, et les apports nets constitués par les précipitations effectives ou
nets qui sont effectivement entrés au système (précipitations moins l’interception ).

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Les apports d'eau d'origine externe correspondent aux volumes d'eau des affluents du cours d'eau à
l’amont du système défini ou des nappes souterraines, dépendamment de la nature du système
physique étudié (recharge artificielle d’une nappe, lâchers d’un barrage de stockage vers un
compensateur).

 Les sorties intègrent tous les flux sortant du système : évaporation, évapotranspiration réelle,
infiltration, écoulements à travers une section donnée de la rivière ou de l'aquifère, lâchers
contrôlés (si elles existent) pour des utilisations humaines (irrigation, pompage, production
électrique).
On conclut alors que l’établissement du bilan en eau d'un bassin versant, sur une période de temps
donnée, suppose que l’on puisse estimer les quantités d'eau qui y entrent et qui en sortent.
Dans le cas d’un bassin versant topographique, sans ouvrage de stockage à l’exutoire, Le bilan
hydrologique peut s’exprimer schématiquement par la relation :
P = E + Q + I+ U + dS
P : précipitation E : évaporation + évapotranspiration réelle
Q : écoulement par l’exutoire , U : Utilisation humaine contrôlée
I : infiltration et dS : variation de stock d’eau en surface

Figure 1-3 Les processus sur un système hydrologique :


Source : http://www.ac.ucl.ac.be/hydr/cycle.html
Les variables apports, sorties sont exprimées habituellement en unités linéaires par unité de surface.
La difficulté principale de ce bilan est la quantification des variables. Ces derniers peuvent être
estimés par des mesures in situ, par l'utilisation de formules empiriques ou parfois par simulation
mathématique ou physique du phénomène. La mesure de chacune de ces composantes est nécessaire
sur une période de temps de plusieurs années, pour pouvoir dresser un bilan hydrique significatif .

6 - Conclusion sur le bilan hydrique


L'application de la méthode du bilan hydrique est limitée par la difficulté de quantifier les variables.
Effectivement, les processus hydrologiques sont difficiles à observer et mesurer directement sur le
terrain. On notera aussi que les erreurs de mesure éventuelles des termes de l'équation hydrologique
simplifiée se répercutent directement sur les valeurs calculées par bilan. Devant ces imprécisions, on
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suggère l'emploi de cette méthode dans le cas d'un avant-projet par exemple, pour vérifier l'état du
système et surtout la validité (la fiabilité) des mesures.

Enfin un bon dimensionnement, sécuritaire et économique, et une bonne exploitation des


ouvrages hydrauliques nécessitent obligatoirement des études hydrologiques généralisées au niveau
de tous les bassins versants du pays. Ce qui permettra de dresser les inventaires des ressources en
eau de surface et souterraines dans les différentes régions : données nécessaires pour apporter une
nouvelle vision de gestion de la demande en eau et de la rationalisation de sa consommation. Dans
ce cadre, le débat national sur l’eau organisé en novembre 2006 par le MATEE( Ministère de
l’Aménagement du Territoire ,de l’Eau et de l’Environnement) doit proposer les grandes orientations
à opérer pour le renouvellement de la politique de l’eau qui s’adapte au contexte du Maroc : une
politique de concertation , ouverte à tous les acteurs et au grand public

7-Bassins et ressources en eau au Maroc :

Le Maroc dispose, selon le niveau de connaissance actuel, basé sur des résultats provisoires des
études récentes réalisées par les Agences des Bassins Hydrauliques et les Directions Régionales
Hydrauliques, d’un potentiel de ressources en eau naturelle, estimée en année moyenne à près de 22
Milliards de m3, réparti par bassin selon le tableau 1-1 :
Source : Débat National sur l’Eau– Plate Forme – Nov 2006

Tableau 1-1 :

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Figure 1.4 Les Bassins Hydrauliques du Maroc

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TD Chap 1 : Bilan hydro

Exercice 1/
L'étude hydrologique d'un réservoir de 400 Km² de superficie, construit sur un cours d’eau donné,
montre que le débit d'alimentation du réservoir est de 20 m3/s, et les lâchers pour consommation
est de 16 m3 /s. Si les grandeurs hydrologiques mensuelles mesurées au niveau de la région sont
 pertes totale par infiltration de 25 mm
 précipitation moyennes de 45 mm
 évaporation moyenne de 105 mm
Estimer le changement mensuel d'emmagasinement dans le réservoir.

Exercice 2:
Dans un barrage de stockage de surface moyenne inondée de 50 000 ha reçoit une précipitation
annuelle de 500 mm et des apports d’écoulement annuel du cours d'eau de 100 Mm3. Le volume
annuel de turbinage de 80 Mm3 est récupéré dans un barrage compensateur à l'aval pour être
utilisé dans l'irrigation à hauteur de 50 Mm3 et en eau potable et industrielle à hauteur de 20 Mm3
La variation du stock dans le barrage de stockage à la fin de l'année est de 15 Mm3 .
On demande de déterminer:
 le volume de l'énergie exclusive?
 la hauteur de l'évaporation en mm?
 la lame d’eau écoulée si la surface du bassin versant est de 4000 km²?
 le cœfficient d’écoulement moyen annuel

Exercice 3:
Pour l’ année 2001 (une année = 31.6 106 sec) , les données suivantes sont disponibles pour un
bassin versant de 100 km2 : Précipitations = 1000 mm ; Evaporation et évapotranspiration réelle
= 500 mm ; Débit moyen annuel observé à l’exutoire du bassin est de 2.0 m3/s
a- Calculer la variation de stock ∆S dans ce bassin et en déduire le stock à disposition à la fin
de l’année 2001 en admettant un stock initial de 23.2 Mm3. Conclure .
b- L’année suivante , alors que les valeurs moyennes des précipitations et de l’évaporation et
évapotranspiration ont été sensiblement les mêmes, le débit moyen annuel a diminué.
Quelle est la conséquence sur ∆S ??.
Dans le cas où ce stock correspond à des réserves d’eau souterraines, Expliquer ce
phénomène

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Prof N.SERHIR -EHTP- - 12 - Chap1
1 Cycle de l’eau à l’échelle du MAROC : moyenne sur la Période 1949- 2000

150 milliards de m3
121 Milliards de m3
EVAPO-TRANSPIRATION

29 Milliards de m3 9 Milliards de m3
RESSOURCES EN EAU RESSOURCES EN EAU
GLOBALES NON MOBILISABLES

20 Milliards de m3
RESSOURCES EN EAU
MOBILISABLES

16 Milliards de m3 4 Milliards de m3
EAU DE SURFACE Eaux souterraines
MOBILISABLE

Cycle de l’eau à l’échelle de la France :

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ANNEXE : Cycle de l'eau

Précipitation :
Neige, pluie, grêle, etc.

Nuages et
condensation
S’évapore (Atteint la végétation)
- Interception - Nuages et
condensation

Atteint le sol

D
Déficit d’écoulement Ecoulement E

S’évapore sur le sol Ecoulement superficiel


(rivières)

S’infiltre

Absorbée par les plantes et Ecoulement


transpirée par les végétaux souterrain
- Transpiration ( nappes)

Evaporation de l’eau dans le sol-

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