Vous êtes sur la page 1sur 10

Chapitre 5: Techniques de transmission

1-Quelles sont les différentes techniques de transmission ?

L'information peut être soit analogique (ex. voix) soit numérique (ex. bits). Nous nous
intéressons dans cette partie à la transmission d'éléments binaires. Dans l'ordinateur, le
signal est numérique et utilise deux tensions pour représenter le bit. Le signal
correspondant à la séquence binaire et circulant sur le support de transmission est soit
un signal analogique soit un signal numérique. Le choix est fait selon les caractéristiques
du support et ceux du signal à transmettre. La technique de transmission numérique est
appelée Transmission en Bande de Base tandis que la transmission analogique est
appelée Transmission par Transposition de Fréquence.

2-Comment s'effectue la transmission en bande de base ?

Dans cette technique, l'information est directement codée par des tensions et le signal
généré est transmis sur la ligne. Cette transmission est celle effectuée au sein de
l'ordinateur. La transmission directe de ce signal (suite de 0 et 5 volts) sur un support de
transmission peut être envisagée mais différents éventuels problèmes de transmission
conduisent à considérer une autre solution de codage. Voilà quelques uns de
ces problèmes:

Pour résoudre un ou plusieurs de ces problèmes lorsqu'ils risquent de se poser, différents


codages ont été proposés. Nous décrirons dans ce paragraphe uniquement deux familles de
codage: le codage NRZ et le codage biphase (manchester).

* Codage NRZ (No Return to Zero):

Dans ce codage, l'état 0 volt n'est pas utilisé. Un bit est codé par une tension (+V ou -V).
NRZ est très simple à mettre n oeuvre mais ne résout pas tous les problèmes (en particulier
la bande de fréquences et la synchronisation). En réalité, lorsque ce code est utilisé en
transmission synchrone, le signal d'horloge est transmis sur une ligne à part, ce qui limite
son utilisation sur des distances relativement courtes pour le raccordement de
périphériques d'ordinateurs.

Le code NRZ le plus simple est


le NRZ-L (Level):
d(i)=0 V(i)=+V
d(i)=1 V(i)=-V

Le NRZ-L est utilisé dans la RS-


232en logique inversée: "1" étant
compris entre -3v et -15v et le "0"
étant compris entre +3v et +15v

1
NRZ-L est utilisé dans la norme RS232 (port série). Il y a toutefois un autre problème qui
apparaît avec ce type de codage: une éventuelle inversion de fils lors de certains
raccordements conduisent à une inversion d'états et par conséquence à une erreur
d'interprétation. Pour remédier à ce problème, les codages différentiels sont utilisés. Ces
codages consistent à coder un bit avec un état en fonction de l'état précédent, c'est à dire
avec présence de changements d'états (transitions) ou non.
Deux codes NRZ différentiels existent: le NRZ-M (Mark) avec la transition pour le bit 1 et
le NRZ-S (Space) avec la transition pour le bit 0. On parle aussi de NRZ-I (Inverted).

NRZ-M:
d(i)=0 V(i)=V(i-1)
d(i)=1 V(i)=-V(i-1)
NRZ-S:
d(i)=0 V(i)=-V(i-1)
d(i)=1 V(i)=V(i-1)

* Codage biphase (Manchester):

Dans ce codage, un bit est codé avec deux états (V' et V''). La présence d'une transition
pour chaque bit permet une très bonne synchronisation et évite la présence des basses
fréquences. Par contre, elle a un inconvénient: doublement de la bande de fréquences de
base (ex. Débit à 10 Mbps correpond à une raidité de modulation de 20 Mbauds).
Le problème d'inversions de fils peut se poser ici aussi et conduit à mettre en place des
codes biphases différentiels.

Voilà les différentes équations de codage possibles:

Biphase-L: Codage utilisé dans le réseau Ethernet


d(i)=0 V'(i)=+V V''(i)=-V
d(i)=1 V'(i)=-V V''(i)=+V
Biphases différentiels:
La transition au début pour le codage du bit
pour le bit 0
d(i)=0 V'(i)=-V''(i-1) V''(i)=-V'(i)
d(i)=1 V'(i)=V''(i-1) V''(i)=-V'(i)
pour le bit 1
d(i)=0 V'(i)=V''(i-1) V''(i)=-V'(i)
d(i)=1 V'(i)=-V''(i-1) V''(i)=-V'(i)
La transition au milieu pour le codage du bit
pour le bit 0
d(i)=0 V'(i)=-V''(i-1) V''(i)=-V'(i)
d(i)=1 V'(i)=-V''(i-1) V''(i)=V'(i)
pour le bit 1
d(i)=0 V'(i)=-V''(i-1) V''(i)=V'(i)
d(i)=1 V'(i)=-V''(i-1) V''(i)=-V'(i)

2
Comment s'effectue la transmission par transposition de fréquence ?

La transmission par transposition de fréquence consiste à utiliser un signal sinusoïdal de


base dont les caractéristiques (amplitude, fréquence, phase) sont modifiées en fonction de
l'information à transmettre. C'est le codage par modulation.

Modulation en amplitude d'un signal


analogique

Cette technique est utilisée lorsque la Bande Passante du support ne permet pas de
transmettre directement le signal d'origine. Elle est aussi utilisée pour des supports Large
Bande dans le cas de partage de la Bande Passante. Plusieurs codages sont possibles:
modulation d'amplitude, de fréquence, de phase ou d'une combinaison de ces paramètres.
Il est possible de coder le bit comme le dibit ou le tribit... Cette multivalence permet
d'augmenter le débit.

3-Quelles sont les étapes de la numérisation ?

Le signal analogique est transformé en un signal numérique grâce à un équipement


appelé codec qui délivre une suite de données binaires. Le signal numérique est transmis et
à l'arrivée, l'opération inverse est effectuée. Il s'agit de reconstituer correctement le signal
sachant que la transformation analogique/numérique engendre toujours des pertes. La
numérisation résulte des études effectuées par Nyquist et Shannon. C'est la technique
MIC (Modulation par imulsion et codage) ou PCM (Pulse Code Modulation).

Pour illsutrer les étapes de la numérisation, nous allons prendre l'exemple du


réseau téléphonique. En effet, le signal de la parole (que nous appellerons signal
téléphonique) fut le premier à être numérisé pour être transmis sur un réseau

3
appelé RNIS (Réseau Numérique à Intégration de Services) ou ISDN (Integrated Services
Digital Network). La technique MIC consiste en trois étapes fondamentales:

 L'Echantillonnage: Le signal analogique est un signal continu qui par définition


contient un nombre infini d'éléments. L'échantillonnage consiste à prélever un
nombre déterminé d'éléments (échantillons) qui seront suffisants pour reconstituer à
l'arrivée un signal analogique de qualité. Les différentes études ont montré qu'il
suffit d'échantillonner à deux foix la fréquence supérieure contenu dans le signal.
Ainsi, pour un signal de la parole où l'information est contenue dans une bande de
4000 Hz (0-4000), un échantillonnage à 8000 Hz suffit (c'est à dire toutes les 125
µs). Echantillonner à une fréquence plus faible conduit à un signal restitué de
mauvaise qualité, et un échantillonnage plus élevé augmente le volume de données à
transmettre sans une augmentation significative de la qualité.
 La Quantification: Elle consiste à donner à chaque échantillon une valeur prise
dans une échelle de valeurs. L'erreur effectuée dans l'approximation est appelée
bruit de numérisation. Ce bruit ayant une répercussion importante pour les faibles
niveaux, l'échelle n'est pas une échelle linéaire. Pour le signal téléphonique, 256
niveaux ont été retenus.
 Le Codage: Chaque échantillon sera codé sur un ensemble de bits. Pour permettre
le codage des différentes valeurs, 8 bits sont nécessaires.

Ainsi, pour le signal téléphonique (4000 Hz), nous avons 8000 échantillons/s (8000 Hz)
codés sur 8 bits/échantillon. Cela donne 64 000 bits/s. Un canal à 64 kbps est nécessaire
pour transmettre un signal téléphonique de base. Pour réduire le débit, une autre
technique de codage appelé MIC différentiel ou DPCM (Differential Pulse Code
Modulation) consiste à coder chaque échantillon avec la différence vis-à-vis de
l'échantillon précédent et non plus avec une valeur absolue. Ainsi, un codage sur 4 bits de
la différence peut amener à un débit de 32 kbps (4*8000).

4
4-Quels sont les avantages de la numérisation ?

Les avantages de la numérisation sont nombreux. Les plus importants sont:

 Fiabilité de la transmission: L'information transmise étant une séquence binaire,


les valeurs représentés par un signal appartiennent à un ensemble discret et limité
(un bit a deux valeurs, un dibit a 4 valeurs, un tribit 8 valeurs...). Ainsi,
contrairement à une source d'information analogique, il est possible d'utiliser des
techniques à seuil lors de la déformation du signal transmis (qu'il soit anlogique ou
numérique). Après reconnaissance par discrimination, le signal est regénéré (répété)
offrant ainsi une transmission fiable.
 Banalisation de l'information transmise: Indépendemment de la source,
l'information transmise correspond à des séquences binaires. Ainsi, le support
véhicule un type d'information: le bit. Ce dernier peut aussi bien représenter du
texte, de la voix, de l'image (fixe ou animée). Par conséquent, au lieu de constituer
un réseau par type d'information, il est possible de constituer un réseau multiusages.
 Compression: Les algorithmes de compresion informatiques pourront être utilisés
dès la phase de numérisation terminée. Dans ce cas, il est possible de choisir entre
tel ou tel algorithme selon le contenu informationnel d'origine.
 Cryptage: De la même façon que la compression, il est possible d'appliquer des
techniques de cryptage issus du monde informatique.
 Protection contre les erreurs: Lorsque l'application le permet (pas de contrainte
temporelle élevée), des techniques de protection contre les erreurs peuvent être
mises en oeuvre offrant ainsi encore plus de fiabilité.

5-LA TRANSMISSION EN BANDE DE BASE


On appelle codage, l’opération qui fait correspondre à un symbole appartenant à un
alphabet, une représentation binaire (codage à la source). On désigne par
transcodage,oucodage en ligne, l’opération qui consiste à substituer au signal numérique
(représentation binaire) un signal électrique mieux adapté à la transmission (figure 1).
Cette transformation est réalisée par un codeur/décodeur appelé Émetteur/Récepteur en
Bande de Base.

Figure 1: Adaptation de signal

5
6-Les principaux codes utilisés

En symétrisant le signal par rapport au potentiel de référence (0 volt), on diminue la


composante continue. Pour cela, on représente les 1 (ou les 0) par une valeur + V et
les 0 (ou les 1) par – V. Ce codage élémentaire connu sous le nom de code NRZ (No
Return to Zero, non-retour à zéro) est à la base de tous les codes (figur 2).
Cependant, le spectre de ce signal est relativement large. Il présente un maximum de
puissance à la fréquence zéro, ce qui correspond à une composante continue
importante.

Figure 2 : Codage du signal numérique

Avec une transition au milieu de chaque temps bit, le codage Manchester (figure 3)
remédie à l’absence d’information de synchronisation. La transition est croissante
pour les 0, décroissante pour les 1. Le sens des transitions est significatif, ce qui pose
des problèmesen cas d’inversion des fils de liaison. Multipliant les transitions,
le codage Manchester a un spectre très large, il est utilisé dans les réseaux locaux de
type Ethernet sur câble coaxial. La bande passante du support y est importante et
gratuite et l’inversion de fils impossible.

Figure 3 : Codage Manchester du signal numérique

6
Le codage Manchester différentiel (figure 4) résout le problème d’inversion des
conduc-teurs. Chaque transition, au milieu du temps bit, est codée par rapport à la
précédente. Si le bit à coder vaut zéro la transition est de même sens que la
précédente (Dw = 0), si le bit est à 1 oninverse le sens de la transition par rapport à
celui de la précédente (Dw = p). Ce codage résout la plupart des problèmes posés,
mais son spectre est relativement large. Il est utilisé dans les réseaux locaux de type
Token Ring.

Figure 4 : Codage Manchester diffirentiel

Pour réduire le spectre on peut, à partir du Manchester simple, supprimer une


transition sur deux, que celle-ci soit ou non significative, on obtient alors le code
dit Delay Mode ou Miller (figure 5). En appliquant cette règle, on constate que les 1
ont une transition au milieu du temps bit et les 0 pas de transition. Mais un 0 suivi
d’un 0 a une transition en fin du temps bit.

Figure 5 : Codage Miller du signal numérique

7
7- LA TRANSMISSION EN LARGE BANDE
En transmission large bande, le spectre du signal numérique est translaté autour d’une
fréquence centrale appelée porteuse. La translation de spectre résout les deux problèmes
posés par la transmission en bande de base : dispersion du spectre (étalement du signal) et
la monopolisation du support qui interdit le multiplexage. Elle est réalisée par un organe
appelé modulateur. En réception le signal doit subir une transformation inverse, il est
démodulé. Le modem, contraction de modulation/démodulation, est un équipement qui
réalise la modulation des signaux en émission et leur démodulation en réception.

Figure 6: Transmission par translation de fréquence

La modulation d’amplitude
La modulation d’amplitude établit une correspondance entre l’amplitude d’un signal
sinusoïdal et la valeur d’un signal numérique. Les variations d’amplitude du signal modulé
sont alors l’image du signal modulant. Pour retrouver le signal d’origine (signal
numérique), il suffit d’interpréter l’enveloppe du signal modulé (amplitude). C’est la
démodulation (figure 7).

Soit, le signal source ou signal à transmettre, supposé sinusoïdal de fréquence f0,son


spectre est représenté par une seule raie, et Pp le signal modulant ou porteuse supposé
luicaussi sinusoïdal

8
figure 7: Transmission ASK

La modulation de fréquence
Dans ce type de modulation, on associe à une valeur binaire (0,1, ou 01,10...)
une fréquence particulière (figure 8). En réception, un filtre permet la restitution de la
valeur binaire d’origine. La technique de la modulation de fréquence est particulièrement
simple à mettre en œuvre. Elle est très résistante aux bruits, mais la grande largeur du
spectre du signal résultant la limite au faible débit comme pour le modem V.23 utilisé par
le Minitel.

Figure 8: Transmission FSK

La modulation de phase
En modulation de phase, on associe une valeur binaire à un signal dont la phase est fixée
par rapport à un signal de référence. Dans la figure 9, la valeur binaire 1 est associée à un
signal en phase avec le signal de référence, et la valeur binaire 0 à un signal déphasé de
180◦.Lareprésentation est bivalente : modulation de phase à deux états ou BPSK, Binary
Phase Shift Keying.

9
Figure 9: Transmission ASK

Exercice d’application:

On envoie la suite de bits : 01001110. Quels sont les signaux correspondants en NRZ, RZ, bipolaire
NRZ, bipolaire RZ, biphase cohérent, biphase différentiel ?

Solution :

10

Vous aimerez peut-être aussi