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Un certain nombre de faits parmi les suivants ont été 2.3. La biomasse : l’énergie des pauvres
constatés et ont suscité un intérêt croissant dans
À l’échelle mondiale, l’Agence internationale de l’éner-
l’énergie biomasse :
gie (AIE) estime le taux de biomasse à 14 % de la
• elle contribue à la réduction de la pauvreté dans les 22
consommation énergétique totale. Le taux de com- Les paragraphes suivants sont
pays en développement ;
bustibles fossiles (pétrole, gaz naturel, et charbon) tirés de : Dossier thématique
n°11, Renewables 2004. Kare-
• elle répond aux besoins énergétiques en perma- dans le monde s’élève à 79 %. kezi, Stephen et al. : Traditional
nence, sans transformation onéreuse des installations ; Biomasse Energy : en amélio-
Cependant, au niveau régional, la part de biomasse rant son utilisation et en transi-
• elle peut être stockée et elle est disponible de ma- tant vers une utilisation
énergétique par rapport à la consommation énergé-
nière flexible ; énergétique moderne.
tique totale, varie de façon significative. Les régions
• elle peut fournir de l’énergie sous toute forme selon en développement (Afrique, Asie et Amérique Latine) 23
Elle est en grande partie neutre
les besoins des personnes (combustibles liquides et ont des taux record de consommation énergétique de en émissions de CO2. Seul est
gazeux, chaleur et électricité) ; émis le dioxyde de carbone qui
biomasse en comparaison aux régions développées. a été absorbés par les plantes
• elle peut améliorer l’élimination des déchets au ni- lors de leur croissance. Pour le
De plus, dans les pays développés (Organisation de bilan de CO2, le fait que le bois
veau des communes et fournit en même temps de pourrisse en forêt ou qu’il soit
Coopération et de Développement Économique,
l’énergie ; brûlé ne change rien.
OCDE), on a constaté pendant les 30 dernières an-
• elle est pauvre en dioxyde de carbone 23 ; et nées une légère augmentation de la part de biomasse
• elle peut aider à rendre les terres jusqu’alors im- énergétique alors que les pays non membres de
productives et dégradées, cultivables en augmentant l’OCDE montraient une diminution.
la biodiversité, la fertilité du sol et la rétention d’eau.
En règle générale, la diminution de la part en énergie
Des statistiques disponibles indiquent que le taux de biomasse a été plus importante dans les régions dont
biomasse dans la consommation énergétique mon- le taux de développement économique est élevé.
diale est resté à peu près stable ces 30 dernières an- Ainsi, l’Asie a-t-elle réduit sa dépendance en bio-
nées. L’énergie biomasse représentait respectivement masse de 48 à 25 % pendant la période 1971-2001,
14 % et 11 % de la consommation énergétique finale alors que l’Afrique la diminuait de 62 à 49 % pendant
dans le monde en 2000 et 2001. ce même laps de temps.
Figure 2 6
Zones de végétation Sénégal Source : CSE 2009 : annuaire de l’environnement
27
Projekterschließung Senegal.
Erneuerbare Energien und
ländliche Elektrifizierung. Län-
derreport & Marktanalyse. Par
Rolf Peter Owsianowski: Bun-
desministerium für Wirtschaft
und Technologie, GTZ, p.40.
32
Figure 2 7
Transport de bois
combustible
Figure 2 8
Vendeuses de charbon
de bois à Kaolack
2.5. La crise du bois combustible forêts et arbres. Au stade 2, la demande en bois éner-
gie dépasse l’offre, une surutilisation des ressources
2.5.1.Les étapes de la crise du bois énergie biomasse prend place. A cela s’ajoute l’agriculture ex-
La crise du bois énergie a été étudiée dans de nom- tensive qui aggrave la disparition des ressources.
breux pays dans le monde. Il y a des similitudes frap- Si la biomasse en tant que source d’énergie renouve-
pantes, peu importe que nous considérions les pays lable est surexploitée, la revanche de la nature inter-
africains, asiatiques ou d’Amérique latine. vient : le développement de la couche de végétation
L’historique des problèmes de la biomasse en Europe est détruit et il en résulte une destruction de la base
pendant le Moyen Âge révèle quelques similitudes. écologique à moyen et long terme. L’érosion du sol
Cependant cela concerne non pas les besoins pour la peut être dû à l’effet du compactage du sol sur des
cuisson mais pour la construction navale qui provo- grandes surfaces, ou bien du ruissellement incontrôlé
quent la désertification dans les pays méditerranéens. des eaux de surface, ou bien encore à cause des me-
sures de conservation qui n’auraient pas été suffi-
Mais principalement on a pu observer des étapes si-
samment bien observées. Mais toutes ces causes
milaires dans toutes les régions du monde.
individuelles sont en relation directe avec l’abattage
Dans le système traditionnel d’approvisionnement en incontrôlé des arbres et par conséquent les dégâts
bois énergie durable (stade 1), l’offre en bois naturel causés à la couche.
est de loin supérieure à la demande. La consomma-
Comme la pénurie de bois augmente, de plus en plus
tion de bois énergie ne diminue pas les ressources en
de personnes se tournent vers les déjections comme
33
combustible domestique accélérant ainsi les dégâts • l’augmentation de la population qui nécessite un ac-
environnementaux car elles manquent dorénavant de croissement de la production ; et
fertilisants pour les champs et la fertilité des sols est • la baisse des rendements compensée par une aug-
réduite. mentation des surfaces cultivées.
Au stade 3, l’approvisionnement en bois naturel est En effet, après quatre siècles de stagnation, la popu-
réduit de façon drastique et la population doit se tour- lation du Sénégal connaît depuis une centaine d’an-
ner vers d’autres alternatives, comme les résidus agri- nées une progression constante avec une nette
coles et les formes modernes d’énergie domestique accélération depuis 25 ans passant de 3 millions en
comme le kérosène, le gaz de pétrole liquéfié (GPL) 1960 à 12 millions aujourd’hui. Ce phénomène consti-
ou l’électricité (voir section 2.6. Les stratégies pour tue un changement radical dans la relation “homme –
combattre la crise du bois énergie). espace“ et représente un élément déterminant en ma-
tière de gestion des ressources naturelles. L’espace
Au stade 3 de la crise du bois énergie, on voit aussi
autrefois infini se trouve en voie de saturation relative.
que les sources d’énergies renouvelables deviennent
Le système de production fondé sur la reconstitution
de plus en plus acceptées depuis que les combusti-
de la fertilité par jachères naturelles de longue durée
bles traditionnels issus de la biomasse sont si rares et
(15-25 ans) n’est plus adapté car consommateur d’es-
onéreux que ces nouvelles formes d’énergie devien-
pace. Le temps de jachère est de plus en plus court
nent économiquement viables.
(moins de trois ans), parfois les champs sont cultivés
Pour exploiter durablement l’énergie de la biomasse sans relâche. Ceci entraîne un appauvrissement des
bois – aussi bien pour les besoins domestiques que terres. Les rendements diminuant, pour conserver la
pour les usages de construction et de fabrication de même production, les paysans choisissent d’étendre
meubles etc. – il va falloir introduire à ce stade des les surfaces cultivées. Ceci est rendu possible par
mesures sociales en matière de sylviculture et de une main d’œuvre disponible au niveau des unités de
plantation de bois après que les forêts naturelles aient production et par des terres libres prises sur les es-
été détruites. paces forestiers.
2.5.2.Crise du bois combustible au Sénégal Lorsqu’il y a saturation du terroir villageois, les popu-
lations peuvent décider de migrer et ainsi occuper les 28
Les principales causes de la dégradation des forêts Les paragraphes suivants
espaces interstitiels entre les finages villageois (zones sont tirés de : Mise en aména-
sont nombreuses et variées. Elles sont dues à trois
sylvo-pastorales), voire même les forêts classées (le gement participatif des forêts.
principales causes : Bilan d’une expérience réussie
cas le plus exemplaire est la colonisation de la forêt au Sénégal. Par Chesneau,
• les causes naturelles (sécheresse et ses corollaires de Patha en Casamance). Les conséquences directes Christophe ; Bodian, Mamadou
Lamine et Decleire, Yanek.
comme l'érosion éolienne, la salinisation, l'acidifica- sont d’une part la disparition des forêts qui sont les PSACD. Décembre 2002.
tion, etc.) ; zones de pâturage et de productions de multiples pro-
• les causes anthropiques (feux de brousse, exploi- duits mais aussi la multiplication des conflits fonciers
tation abusive des ressources forestières, l’extension notamment entre éleveurs et agriculteurs autour d’une
des terres agricoles, surpâturage, etc.) ; et ressource forestière commune. Cependant, la limita-
• les causes d'ordre institutionnel et juridique (régle- tion des aires de culture et l’augmentation de la po-
mentation inexistante, non ou mal appliquée, incohé- pulation va obliger les paysans à une intensification
rente, etc.). qui permettra une augmentation des rendements.
Une différentiation chiffrée entre ces facteurs n’a pas Les paysans sont obligés de trouver un équilibre entre
encore été entreprise. Il manque ainsi des informa- les espaces agricoles et forestiers. Ces deux espaces
tions détaillées sur l’ampleur et les causes du phéno- qui ont une utilisation et un mode de gestion spéci-
mène de la déforestation au Sénégal. fique sont étroitement liés dans le système de pro-
duction et sont ainsi tous deux indispensables. Par
L’extension des terres agricoles est sans aucun doute
exemple les animaux allant pâturer durant la journée
une des raisons principales de la déforestation 28.
et étant parqués la nuit dans les champs réalisent un
Celle-ci est la conséquence de :
transfert de fertilité.
34
Les feux de brousse font partie du “paysage“ des sa- tions riveraines qui trouvent dans la forêt un ensem-
vanes sèches et les espèces sont assez adaptées au ble de produits indispensables à leur survie mais cela
feu. Il est surprenant de constater que même en sai- est aussi inquiétant au niveau national notamment pour
son sèche, un mois après le passage d’un feu de nou- l’approvisionnement des ménages en combustibles li-
velles feuilles vertes apparaissent sur les arbustes. gneux.
Cependant si le feu passe chaque année, comme
D’après une étude du Centre de Suivi Écologique, les
c’est devenu le cas dans de nombreuses forêts, il re-
forêts au Sénégal couvraient une superficie de 12,7
présente un véritable fléau. Il brûle la régénération na-
millions d’hectares soit 64,5 % du territoire national,
turelle, endommage les grands arbres qui peuvent en
en 1981. En 1990 cette superficie serait passée à 11,9
mourir et détruit le fourrage herbacé qui constitue la
millions d’hectares, ce qui correspondrait à une ré-
principale source d’alimentation pour les animaux.
gression du couvert forestier de 80.000 ha/an. Selon
Le surpâturage est lui dû à une augmentation du la FAO, ce rythme se serait ralenti à 40.000 ha/an. (Fo-
cheptel et à la diminution des espaces sylvo-pasto- rest Resources Assessment 2010).
raux. Cependant il est rare de rencontrer des zones
de surpâturage proprement dites. En effet, les éle-
veurs assurent une gestion optimale des pâturages. Figure 2 9
Les zones “surpâturées“ sont souvent des zones de Dégradation des zones forestières au Sénégal
passage de transhumants.
29
culièrement dévastateur de par sa concentration
PAN/LCD, 2004. Plan d’ac- spatiale et son intensité. Dans les années 60, plus de
tion national de lutte contre la
désertification. Rapport
80 % du charbon de bois était produit autour de Thiès
2004. D’après : Définition de et dans la région du Sine Saloum (70 à 200 km de
la Forêt au Sénégal , dans le
cadre des mécanismes de Dakar). Vers la fin des années 80 déjà, plus de 80 %
mise en œuvre de la Conven- de la production totale de charbon de bois se situait
tion Cadre des Nations Unies
sur les Changements Clima- dans les régions de Tambacounda et de Kaolack (voir
tiques. Ministère de l’Environ-
la section 2.9.1.).
nement, de la protection de
la nature, des basins de ré-
tention et des lacs artificiels /
Les impacts écologiques et sociaux de la production
Direction de l’environnement du charbon peuvent être attribués à la production réa-
et des établissements clas-
sés. Par Niang, Amsatou ; lisée autour des villages. Suite à une coupe, la pres-
Thomas, Ibrahima ; Kaire, sion continuelle exercée par les villageois compromet
Maguette. Décembre 2009.
la bonne régénération de la forêt. Les villageois ne
peuvent pas attendre les 4 à 12 ans, nécessaires à la
forêt pour repousser, pour aller chercher les produits
dont ils ont besoin. De plus, les bûcherons n’épar-
gnent aucune espèce, pas même celles utiles aux
paysans comme le Cordyla pinnata (Dimb) par exem-
ple.
Les conséquences directes de cette dégradation des Source : Evolution du potentiel des forêts du Sénégal de 1965 à
1994 (source Eros Data Center/CSE, 2004)
espaces forestiers sont importantes pour les popula-
Une autre étude chiffre la superficie totale de terres
dégradées au Sénégal à environ 12,5 hectares. La
principale cause de dégradation serait l’érosion hy-
drique29.
35
Figure 2 10 demande en bois énergie peut être diminuée de ma-
Dégradation des terres au Sénégal nière considérable, si l’on se préoccupe de distribuer
de façon massive ces cuisinières.
31
Programme pour la promo-
tion des énergies renouvela-
bles, de l'électrification rurale
et de l'approvisionnement Figure 2 11
durable en combustibles do-
mestiques
Régénération naturelle de
la forêt de Dankou
32
Citons à titre d’exemple le
Projet Sénégalo-Allemand de
Reboisement de la Zone
Nord (1975-1980), le PA-
GERNA (1993- 2003), le PSPI
(1994-2004) ou le PERACOD
(depuis 2004). Source : GIZ / Kamikazz
Le PERACOD, programme
pour la promotion des éner-
gies renouvelables, de l’élec-
trification rurale et de
l’approvisionnement durable
en combustibles domes-
tiques, a pour objectif d’amé-
liorer l’accès des populations
rurales aux services énergé-
tiques modernes. L’accent
est mis sur les énergies re-
nouvelables, particulièrement
Figure 2 12
sur des systèmes solaires et Pare-feu au niveau
l’utilisation durable des com- d’une forêt aménagée
bustibles non-fossiles.
Figure 2 13
Réunion de
sensibilisation au village
Figure 2 14
Production du charbon
de bois dans une zone
aménagée
Figure 2 15
Les technologies de
transformation de la biomasse
Source : PERACOD, inspiré par Wim C. Turkemberg, ‘les technologies énergétiques renouvelables’
39
Figure 2 16
Cornue industrielle pour
la production de charbon
Puisque les deux composantes de la pyrolyse peu- 2.9. Améliorer les technologies
vent être optimisées de façon indépendante l’une de de la biomasse traditionnelle
l’autre dans des cornues, la fabrication industrielle
moderne de charbon est toujours effectuée au moyen L’utilisation de la biomasse traditionnelle concerne
de cornues. Alors que la fabrication traditionnelle de avant tout la combustion du bois énergie, des résidus
charbon à l’aide de cornues modernes a des rende- agricoles et des déjections animales. D’un point de
ments compris entre 35 et 45 %, ceux des fours se si- vue technique, la combustion signifie normalement :
tuent dans la fourchette en dessous des 25 %. • un faible rendement de la conversion énergétique ;
La gazéification est la transformation thermique d’un • un impact environnemental élevé (fumées, etc.) ; et
solide combustible en présence d’un composé ga- en conséquence
zeux (O , air, CO2, vapeur d'eau, etc.). Le but de la
2
• d’importants risques de problèmes de santé.
gazéification est généralement de convertir le solide
Les techniques de carbonisation traditionnelles ont
en vue de l'obtention d'un mélange gazeux combus-
également un faible rendement énergétique.
tible. Elle se distingue donc de la pyrolyse, opération
thermique s'effectuant en l'absence de gaz réagissant Transiter vers une utilisation de la biomasse moderne
avec le solide, et de la combustion dans laquelle la améliore généralement le rendement et ainsi par
plus grande partie du carbone contenu dans le solide conséquent réduit la consommation énergétique. Si-
est transformée en CO2. multanément la sécurité énergétique augmente et les
impacts négatifs sur l’environnement dus à l’utilisation
Le gaz produit à partir de ces cornues peut être brûlé
de l’énergie sont réduits.
ou utilisé dans des moteurs à combustion intégrée
pour produire de l’électricité. 2.9.1. Améliorer les techniques
Pour résumer cette section, l’introduction des fours à de la production de charbon de bois
charbon éprouvés doit être considérée comme un vé- Une possibilité pour améliorer les technologies tradi-
ritable moyen pour ralentir les dégâts environnementaux tionnelles de transformation de la biomasse et effec-
causés par la fabrication traditionnelle du charbon de bois.
40
tuer des économies d’énergie considérables est la ligneux était pendant des années basé sur un sys-
production de charbon de bois à partir de bois, dans tème de quotas de charbon annuellement distribués
des meules améliorées. aux organismes d’exploitants forestiers agréés (coo-
pératives forestières en général).
La dissémination des techniques de meules amélio-
rées a été initiée en Afrique il y a plus de deux dé- Les approvisionnements se faisaient à partir des
cennies sans véritable réussite. Une raison essentielle zones de production (Tambacounda et Kolda). Dakar
à cela réside dans le fait qu’il n’y a pas de véritable ex- est un centre important de consommation qui se
ploitation forestière durable à grande échelle. En gé- trouve à environ 500 km. Il n’existe pas de données
néral, la matière première (le bois) est gratuite ou son fiables sur la part de la production nationale de char-
exploitation est calculée sur la base du produit final, le bon de bois consommée à Dakar.
charbon de bois, et non pas sur la base de la matière
première, le bois, comme c’était le cas des quotas au
Figure 2 17
Sénégal. Par ailleurs les effectifs réduits d’agents des
Evolution du front charbonnier
Eaux et Forêts ne permettent pas le contrôle régulier au Sénégal depuis les années 60
des activités des exploitants forestiers sur le terrain. Il
faut également noter le fait que les véritables exploi-
tants forestiers, les coopératives forestières, se trou-
vent dans les centres urbains (Dakar, Touba, Kaolack,
Ziguinchor etc.) et envoient sur le terrain des ma-
nœuvres (Surga). Ceux-ci n’ont donc aucune raison
et aucune motivation d’économiser de la matière pre-
mière. Souvent cette main d’œuvre non qualifiée coûte
moins chère qu’une main d’œuvre ayant bénéficié
d’une formation dans les techniques de carbonisation
améliorée. Par ailleurs, les utilisations de meules amé-
liorées comme la meule Casamance qui est recom-
mandée au Sénégal, nécessitent obligatoirement des Source : PERACOD
investissements financiers puisqu’il faut payer le ma-
tériel et la construction d’une cheminée. En 2008, le gouvernement du Sénégal a pris l’initia-
33 tive de domicilier la totalité de la production de char-
Pour que les meules améliorées aient un succès, il
SIE 2007 Sénégal.
bon dans les zones aménagées. De ce fait, les
faut la mise en place des mesures d’accompagne-
quantités qui sont annuellement exploitées sont dic-
ment comme les réglementations sur l’abattage des
tées par les possibilités des forêts. Ce processus de
arbres et le paiement de redevances sur le bois sur
rationalisation de l’exploitation forestière est accom-
pied. C’est seulement à partir de ce moment, que les
pagné par un processus de décentralisation avec le
avantages comparatifs de la meule améliorée se ma-
transfert de compétences aux Collectivités locales et
nifesteront.
la responsabilisation et l’organisation des populations
Au Sénégal, on espère que la nouvelle politique qui locales pour une prise en charge des aménagements.
vise à domicilier l’exploitation de bois énergie dans En 2009, le gouvernement du Sénégal a pris égale-
les zones aménagées (exploitation durable), incitera ment un arrêté portant abandon du système d’attribu-
davantage les charbonniers à une utilisation plus éco- tion des quotas aux organismes d’exploitants
nomique de la matière première. forestiers, prenant effet à partir de 2010. Ceci doit fa-
L’approvisionnement des ménages en combustibles voriser l’implication des acteurs locaux dans la ges-
tion des ressources.
Figure 2 19
Meule Casamance étape 4
(processus de carbonisation)
4 ème étape : après avoir allumé le four dans la chemi- exemple à Madagascar, soutenue par la coopération
née centrale (point d’allumage), des gaz peuvent allemande : un taux d’efficacité des foyers à bois tra-
s’échapper par la cheminée faite de bidons d’huile. ditionnels de 12 % est choisi comme référence ; la
On ouvre des appels d’air tous les 3 mètres autour de transformation du bois en charbon et l’utilisation du
la meule. Cela permet de réguler l’air dans la meule charbon au moyen de technologies traditionnelles
afin de conditionner la carbonisation. Le processus de (meule et foyers) conduisent à des pertes d’énergie
carbonisation requiert la présence des charbonniers. importantes allant jusqu’à 73 %. Par contre, les pertes
Après la cuisson (disparition des fumées), la chemi- d’énergie sont complètement compensées en recou-
née est démontée et la meule est laissée à refroidir. rant aux nouvelles technologies.
Figure 2 21
Typha dans le delta
du fleuve Sénégal
Source : PERACOD
44
D’autres conséquences néfastes sont l’inaccessibilité Potentiel exploitable : Le typha recouvre une superfi-
des eaux douces pour les populations riveraines pour cie supérieure à 6 500 hectares, cela représente un
abreuver le bétail ou accéder à la pêche, la diminution potentiel moyen d’environ 900 000 tonnes de bio-
des superficies cultivables et la prolifération des ma- masse fraîche. La valorisation énergétique de cette
ladies hydriques. Les tiges bouchent les canaux d’ir- biomasse fraîche permettrait de produire environ 65
rigation et de drainage qui mènent aux plantations de 000 tonnes de biocharbon, soit 37 000 TEP 37, repré-
riz ou de canne à sucre. sentant aussi 94 000 tonnes de crédits de CO2.
37
Tonne d’équivalent pétrole
38
Calcul PERACOD juin 2010
Figure 2 22
Biocharbon à base de
typha, Pro-Natura
Source : PERACOD
45
De manière générale, il est nécessaire pour toute pro- balle de riz au Sénégal. Dans la vallée du fleuve Sé-
duction de biocharbon d’agglomérer les fines de négal, seulement 30 % de la production du paddy est
charbon après le processus de carbonisation pour usinée dans des rizeries d’une certaine taille où la
ainsi faciliter la combustion et le transport. Les tech- balle peut être stockée et valorisée. Les 70 % restants
niques d’agglomération sont de deux types : les tech- sont consommés par les producteurs ou bien usinés
niques de compression et le bouletage. La fabrication au niveau de petite décortiqueuses (environ 350 sur la
nécessite de mélanger la fine de charbon vert avec vallée) et ne sont donc pour l’instant économiquement
un liant, cela peut être de l’amidon, de la gomme ara- pas exploitables.
bique, de la mélasse ou de l’argile. Les briquettes hu-
Utilisation actuelle : Peut-être dû à ces inconvénients,
mides passent ensuite dans un séchoir pour en
il n’existe à ce jour pas de véritable utilisation pour la
éliminer l’eau, de sorte qu’elles soient assez solides
balle de riz au Sénégal. Elle est parfois incinérée pour
pour pouvoir être utilisées dans les fourneaux do-
éloigner les moustiques des troupeaux puisque la
mestiques.
combustion en état brut est lente et produit beaucoup
Dans le cas du biocharbon Pro-Natura, on procède à de fumée qui agit comme répulsif anti-moustique.
l’agglomération à l’aide de la mélasse. Les briquettes
Elle est à la fois utilisée comme combustible et comme
humides sont par la suite séchées dans un séchoir.
isolant à l’air pour la carbonisation du bois dans des
Le site de production semi-industrielle de Pro-Natura petites meules dans la région du fleuve (à noter que la
a pu profiter d’un financement dans le cadre du MDP. carbonisation du bois dans la zone est illégale). Par-
II est prévu d’y produire environ 800 tonnes de “char- fois elle est aussi vendue comme son de mauvaise
bon vert“ par an. qualité pour l’alimentation du bétail en Mauritanie et
au Sénégal.
Une autre utilisation potentielle du typha est pour la
fabrication de matériaux d’isolation. Le matériau d’iso- Malgré les quelques inconvénients, la balle de riz offre
lation à la base de roseau égalise les performances un potentiel intéressant et on mène des expériences 39
Projekterschließung Senegal.
du matériau synthétique. En utilisant une technique et au Sénégal et à l’étranger pour mieux exploiter son
Erneuerbare Energien und
des machines adéquates, la production du matériau potentiel de combustible alternatif. ländliche Elektrifizierung. Län-
derreport & Marktanalyse. Par
d’isolation pour le marché sous-régional pourrait pré-
Potentiel exploitable : Les récoltes annuelles de paddy Rolf Peter Owsianowski: Bun-
senter un potentiel intéressant pour des entrepre- desministerium für Wirtschaft
dans le delta du fleuve Sénégal s’élèvent à 215 000 und Technologie, GIZ.
neurs. Ceci est également d’une grande importance
tonnes. Ceci représente un potentiel de 13 000 tonnes
énergétique puisque environ 40 % de l’électricité pro- 40
de balle de riz valorisable au niveau de rizeries. La va- Calcul PERACOD juin 2010
duite au Sénégal est utilisée à des fins d’isolation et
lorisation énergétique de cette biomasse permettrait
pour le chauffage de l’eau 39. Si on commençait à iso-
de produire environ 8 000 tonnes de biocharbon (1,6
ler des bâtiments avec la biomasse, ceci aurait des
% de la consommation annuelle de charbon de bois
conséquences positives sur la consommation d’élec-
au Sénégal 40) soit 4 560 TEP, représentant aussi 116
tricité à l’échelon national.
000 tonnes de crédits de CO2.
2.9.2.2. La balle de riz
Projections à court terme de la Stratégie Énergie
La balle de riz est issue du décorticage du riz paddy. Domestique du Sénégal :
La balle de riz recouvre le grain de riz paddy et est
Le producteur de biocharbon BIOTERRE utilise une
séparée de lui lors du décorticage. Elle est très riche
technique de granulation. Un appui de l’UEMOA a
en cellulose brute (40 %) et en silice (20 %), de sorte
permis l’installation d’une unité de production semi-in-
qu’elle est fortement déconseillée en alimentation
dustrielle à Ross Béthio où la capacité de production
même animale.
annuelle de biocharbon à partir des balles de riz de-
Il se pose plusieurs problèmes à la valorisation de la vrait atteindre 500 tonnes par an.
Figure 2 23
Agglomérateur pour la fabrication
du biocharbon, Bioterre
Source : Bioterre
région de Diourbel, où elle exploite une petite unité de million de tonnes de crédits de CO2.
production avec une capacité de production de 150
Les coques au niveau des huileries sont directement
tonnes par an. Dans ce site de fabrication, on exploite
valorisées. En conséquence, seules les coques au ni-
les déchets d’arachides mélangés à l’argile.
veau de petites unités restent disponibles à l’utilisa-
tion ultérieure par d’autres exploitants. Elles
2.9.2.3. Les coques d’arachide
présentent aujourd’hui, en théorie, un potentiel de va-
Le poids de la coque d’arachide représente environ lorisation estimé à environ 65 000 tonnes de coques.
un quart du poids de la gousse entière. La teneur en Transformées en biocharbon, on obtiendrait environ
cendres est relativement faible (2 à 5 %) mais elle est 27 000 tonnes ce qui représente environ 5,5 % de la
riche en éléments alcalins. Aujourd’hui la culture consommation annuelle de charbon de bois au Séné-
d’arachide recouvre une superficie d’environ 77 000 gal 41.
41
hectares qui produit en moyenne 700 000 tonnes
Calcul PERACOD juin 2010 Projections à court terme de la Stratégie Énergie
d’arachides par an. Les huileries Sunéor (ex-SONA-
Domestique du Sénégal :
COS) et NOVASEN achètent la majeure partie de cette
récolte, respectivement environ 400 000 et 40 000 L’usine CARBOSEN à Kaolack, une unité de produc-
tonnes. Le volume restant est traité dans de petites tion industrielle, devra produire jusqu’à 1 800 tonnes
décortiqueuses, géographiquement dispersées. de biocharbon par an en valorisant ainsi 7 000 tonnes
de coques vides.
Utilisation actuelle : Les coques sont principalement
utilisées comme combustible dans les chaudières au Il s’agit d’une joint venture entre l’huilerie NOVASEN
niveau des huileries (Sunéor) mais également pour la et l’entreprise hollandaise CARBO (fabricant de fours
fabrication industrielle de biocharbon de l’entreprise à haut rendement), soutenue par la coopération au
CARBOSEN (NOVASEN). Elles sont également utili- développement hollandaise.
sées comme compost, comme litière dans la filière
Les coques d’arachide sont transformées en logs à
avicole et pour le fumage du poisson.
l’aide d’une extrudeuse et par la suite carbonisés
Potentiel exploitable : La superficie des cultures ara- dans de grands fours à haut rendement.
chidières exploitées permet de calculer un potentiel
moyen de 175 000 tonnes de coques par an. La valo-
risation énergétique de cette biomasse permettrait de
produire environ 73 500 tonnes de biocharbon (20 %
de la consommation annuelle de charbon de bois au
Sénégal), soit 42 000 TEP représentant également 1
47
Figure 2 24
Usine Carbosen
transport des coques d’arachide
Figure 2 25
Transformation des
coques en logs à l’aide
d’une extrudeuse
Figure 2 26
Coques d’arachides
compactées carbonisées
Utilisation actuelle : Les pailles de mil et de sorgho Il ne s’agit pas de la biomasse dans son état primaire
sont utilisées pour l’alimentation animale. Elles servent mais d’une revalorisation de la biomasse transformée
aussi à lutter contre l’érosion des sols et l’ensoleille- énergétiquement au préalable. D’après une étude du
ment quand, après la récolte, les tiges sont couchées PERACOD, la poussière de charbon de bois qui se
sur le sol et laissées en place. Cette technique per- dépose généralement au fond des sacs représente
met aussi de restituer la fertilité au sol. Avant la mise 15 % de la production de charbon de bois. On peut
en culture elles sont brûlées et participent ainsi à la ainsi valoriser un déchet à haute valeur énergétique
minéralisation des sols. qui jusque là restait inexploité et polluait les environs
des parcs à charbon.
Potentiel exploitable : Les cultures de mil, sorgho et
maïs recouvrent une superficie d’environ 1,1 million Utilisation actuelle : Aujourd’hui seule l’entreprise
d’hectares, cela représente un potentiel moyen d’en- BRADES à Saint-Louis exploite ce potentiel et fabrique
viron 4,5 millions de tonnes de biomasse sèche. des briquettes de biocharbon à partir de résidus de
charbon de bois et d’argile. Dans la ville de Saint-
La valorisation énergétique de cette biomasse per-
42 Louis seulement, 2,5 tonnes de résidus de charbon
Rendement de carbonisation mettrait de produire environ 1,6 million de tonnes de
de bois peuvent être récupérées par le BRADES en
= 30 % et augmentation de
biocharbon 42 (326 % de la consommation annuelle de
poids de 20% pour l’agglo- moyenne par mois.
mération charbon de bois au Sénégal 43) soit 912 000 TEP, soit
23,2 millions de tonnes de crédit de CO2. On projette pour l’avenir une production annuelle de
43
Calcul PERACOD juin 2010 120 tonnes par an pour cette unité de production
Les tiges de céréales offrent un potentiel théorique im-
semi-artisanale qui vise à augmenter sa productivité
44 mense, mais jusqu’à ce jour il n’existe pas d’initiatives
Calcul PERACOD juin 2010 horaire à travers un PPP avec la GIZ.
pour leur exploitation énergétique. Et comme elles ont
aussi un rôle important de fertilisant, leur exploitation Les deux matières primaires, le poussier et l’argile,
énergétique est à évaluer de manière prudente pour mélangées à l’eau, sont compactées en forme de
ne pas priver les sols de cette source vitale. boudins à l’aide d’un agglomérateur motorisé appelé
Rotor Press et ensuite séchées au Soleil.
2.9.2.5. Les tiges de coton
L’avantage du mélange à l’argile est l’augmentation
Les résidus restent dans les champs après la récolte de son temps de combustion. Le charbon a ainsi un
du coton. En général, les tiges sont brûlées sur les meilleur rendement et son utilisation est plus écono-
champs même. Leur disponibilité est également for- mique. La présence des plaquettes d’argile réduit
tement dépendante des conditions de collecte et de également l’émission de gaz carbonique et contribue
transport ainsi que de la saisonnalité des cultures ainsi aux objectifs de Kyoto.
(forte disponibilité en avril-mai).
Potentiel exploitable : Il n’existe pour l’instant pas de
Utilisation actuelle : De nos jours, les tiges de coton prévisions sur le potentiel exploitable pour l’ensemble
ne sont pas mises en valeur au Sénégal. du Sénégal.
Figure 2 27
Fabrication du biocharbon
à l’aide du Rotor Press
Source : PERACOD
Figure 2 28
Séchage au Soleil
Source : PERACOD
Figure 2 29
Cuisson avec du biochar-
bon à base de poussier
de charbon
Source : PERACOD
50
2.9.2.7. Resumé encore eu de véritable transfert de technologies vers
les pays du Sud. Souvent ce sont aussi les coûts de
La valorisation de biomasse en combustible engen-
production élevés qui ne permettent pas d’être
dre des effets bénéfiques pour le développement du-
concurrentiel sur le marché. Cet inconvénient peut
rable local car elle permet la création des emplois et
être plus facilement contourné par les unités de pro-
d’activités génératrices de revenus en aval par la re-
duction semi-industrielles et industrielles que par les
vente du biocharbon.
petites unités de production artisanale.
Figure 2 30
Carte des principaux tonnages de résidus 2.9.2.8. Technologies de production de biocharbon
disponibles selon les régions du
Sénégal en 2003 En fonction du potentiel existant, on a vu l’introduction
de différentes technologies et filières de production
de biocharbon au Sénégal :
Figure 2 31
Carbonisation artisanale
“3 fûts“ en milieu rural
Source : PERACOD
51
de production industrielle pour la fabrication du bio- dimension microscopique, elles peuvent pénétrer fa-
charbon à base de Typha. cilement dans les poumons et sont par conséquent
considérées comme particulièrement nuisibles à la
2.9.3. Les foyers améliorés santé humaine.
Dans pratiquement tous les pays en développement, Le taux de mortalité en Afrique subsaharienne, lié à la
on introduit couramment des foyers améliorés afin de présence de gaz fumigènes dans les habitations,
réduire la consommation de bois combustible et de ré- s’élève à 4,3 % et représente ainsi, après le manque
duire les risques sur la santé issus de la combustion d’hygiène (5,9 %), le deuxième risque le plus impor-
des combustibles dans des équipements de cuisson tant pour la santé lié à l’environnement 45. D’après
traditionnels comme les trois pierres. l’OMS, environ 5 400 personnes décèdent chaque
Les trois pierres ont l’efficacité énergétique la plus année au Sénégal à cause de la pollution intérieure
basse parmi tous les équipements domestiques de des habitations. Cela touche plus particulièrement les
cuisson : environ 90 % de l’énergie déployée par la femmes et les enfants.
combustion ne contribue pas à la cuisson mais part Les foyers améliorés dégagent moins de fumée no-
en fumée. cive et ont ainsi un avantage significatif sur le plan de
Les foyers à économie d’énergie représentent l’exem- la santé publique car leur utilisation permet aux mé-
ple le plus important des technologies éprouvées de nagères d’éviter certaines maladies liées aux infec-
biomasse traditionnelle. Dans de nombreux pays afri- tions respiratoires et des yeux. 45
World Health Report: Reducing
cains elles présentent un intérêt primordial. Au Sénégal divers acteurs du sous-secteur des com- Risks, Promoting healthy life.
bustibles ont développé, chacun dans son domaine World Health Organisation. Ge-
Au Sénégal, plus de 75 % des ménages utilisent les neva 2002
fourneaux traditionnels à bois et à charbon de bois. d’intervention, des projets et programmes de diffusion
46
La fumée dégagée lors de la combustion nuit grave- des foyers améliorés 46 depuis le premier choc pétro-
Les paragraphes suivants sont
ment à la santé des ménagères. lier de 1974. tirés de : Promotion des foyers
améliorés dans les zones d’in-
On estime que l’exposition à la fumée par combustion Quant aux types de foyers améliorés, on en distingue tervention du Peracod. Projet
foyers améliorés Sénégal –
de la biomasse représente la cause la plus importante essentiellement deux catégories : FASEN. Rapport provisoire. Mi-
nistère de l’Énergie et des
de pollution pour l’homme sous forme de particules • les modèles fixes massifs auto construits (foyer Mines. PERACOD. Janvier
en suspension respirables. Les particules ont un dia- “Ban Ak Suuf“ et le foyer “trois pierres“ amélioré), es- 2006.
mètre d’au moins 10 micromètres. En raison de leur sentiellement destinés aux zones rurales ; et
Figure 2 32
Dégagement de fumée
lors de la cuisson
traditionnelle
Source : PERACOD
52
Figure 2 33
Foyer amélioré “Ban ak suuf“
Source : PERACOD
• les foyers améliorés métalliques transportables: le fusé avec le soutien du projet PAGERNA de la GIZ. Au
foyer métallique “Sakkanal“ à bois, le foyer métallique total, 28 000 “Ban ak Suuf“ ont été construits dans la
“Jambar“ (“Diambar“) à charbon de bois, et un mo- région de Kaolack. L’approche auto construction a été
dèle semblable au “Sakkanal“ mono marmite fabriqué poursuivie.
en Gambie, qui sont en général destinés aux zones
Le projet “Ban ak suuf“ a joué un rôle précurseur dans
urbaines et péri-urbaines.
le domaine de la sensibilisation aux économies de
Parmi les pionniers de l’introduction des foyers amé- combustibles tant au niveau des décideurs politiques
liorés au Sénégal, figure le CERER. A partir de 1980, que celui des populations et en introduisant une ap-
il a encouragé l’utilisation des foyers améliorés à tra- proche participative à travers la formation de forma-
vers le programme “Ban ak Suuf“. À l’époque, on teurs issus directement des groupes cibles.
considérait que la mise au point de foyers fabriqués à
Mais de manière générale, le foyer “Ban ak suuf“ s’est
partir d’argile et de sable, aptes à être auto construits
avéré plutôt un échec, il n’a pu pénétrer le milieu rural
et à moindre coût devraient permettre de supplanter
et n’a pas pu se faire accepter par les ménagères.
le foyer traditionnel “3 pierres“ peu efficace et incom-
mode à l'usage. L'expérience sur le terrain a été tout Compte tenu des difficultés rencontrées dans la fa-
autre. brication et/ou dans la diffusion, le foyer “trois pierres
améliorées“ (3PA) fût adopté à la place du “Ban ak
Les premiers modèles diffusés en milieu rural et semi
Suuf“. Ce modèle 3PA était déjà diffusé au Burkina
urbain étaient des cuisinières massives à bois et à
Faso et au Niger.
charbon, faites d'un mélange d'argile et de sable, ap-
pelées communément les cuisinières “Ban ak suuf“ Une autre approche dans l’histoire des foyers amélio-
(paille et sable en wolof). Plusieurs modèles étaient rés au Sénégal était l’introduction du foyer “Sakkanal“
mis au point par le CERER, avec ou sans cheminées (économie en wolof) en 1984, un modèle de fourneau
comprenant un ou plusieurs foyers. Les modèles so- métallique, conçu sur la base du foyer malgache tra-
phistiqués de construction difficile ont été progressi- ditionnel portatif, en vue de répondre aux besoins des
vement abandonnés au profit d'un modèle de base ménages urbains.
jugé plus simple. En général, le rendement de ces Le premier modèle “Sakkanal“ mono marmite mis au
fours permet des économies de combustibles de 35 à point permet une économie de charbon de 47 à 50 %
40 %. par rapport au modèle malgache. Le seul inconvé-
Entre 1997 et 2003, le même type de foyer a été dif- nient qu'il présente, est, comme son nom l’indique,
53
Figure 2 34
Fourneau amélioré Jambar
qu'il n'accepte qu'une seule taille de marmite. Ce qui cativement les dépenses énergétiques. L’utilisation du
a conduit le CERER à développer le modèle multi mar- foyer Jambar à la place d’un foyer malgache permet
mite un peu moins performant (35 à 45 %) mais mieux de ramener la consommation journalière moyenne
adapté aux besoins des ménages urbains. d’une famille de 3 Kg à 1 Kg de charbon, soit une éco-
Par la suite, toute une gamme de modèles “Sakkanal“ nomie de l’ordre de 30 %. Pour un même rythme d’uti-
a été fabriquée selon la taille de la marmite et selon le lisation, le Jambar a une durée de vie de 3 ans, contre
• le fourneau “Sakkanal“ mono marmite ; Grâce aux fourneaux améliorés, les émissions de gaz
• le fourneau “Sakkanal“ multi marmite ; et à effet de serre sont réduites. Le remplacement d’un
fourneau traditionnel par un fourneau amélioré permet
• le fourneau “Sakkanal“ mixte bois /charbon de bois.
de réduire les émissions de CO2 de 1,2 tonne par an.
Le fourneau “Rocket“ à bois et charbon de bois est
construit en céramique avec une enveloppe métal-
Figure 2 35
lique, avec des techniques pour réduire la fumée no-
Efficacité de différents modes de cuisson
cive pour la santé. Comme son prix est plus élevé que
le prix du fourneau Jambar, il n’a pas vraiment pu per-
cer au Sénégal.
Le Jambar existe également dans de différentes Légende : énergie en MJ transférée à la marmite par kilo de
tailles selon l’usage et la taille de la marmite. combustible utilisé
Figure 2 36
Cuisson avec un fourneau
Diambar à bois
La fabrication des foyers améliorés est assurée par Par le terme méthanisation, on désigne la fermenta-
des menuisiers métalliques formés au préalable. La tion de substances organiques en l'absence d'air ou
promotion des fourneaux améliorés participe au dé- d'oxygène, à laquelle sont associées diverses bacté-
veloppement local car sa vente génère de nouveaux ries anaérobies, dont la composition dépend des ma-
revenus pour les opérateurs privés. tières premières organiques et des conditions propres
au processus (températures et pH). La matière orga-
Les dernières années ont vu des résultats encoura-
nique dégradée se retrouve principalement sous la
geants pour la distribution des foyers améliorés au Sé-
forme de biogaz (à plus de 90 %).
négal. La vente de foyers améliorés à Dakar et dans
le Bassin Arachidier entre 2007 et 2010, soutenue par Cette fermentation se produit naturellement dans les
le PERACOD s’élève à plus de 110 000 foyers. Le chif- marais et les rizières ou dans les décharges conte-
fre absolu au Sénégal doit être encore plus élevé nant des déchets organiques mais peut être aussi
puisque ce calcul ne prend pas en compte des pro- provoquée artificiellement dans des digesteurs.
ducteurs qui ne sont pas recensés par le PERACOD.
Le biogaz est produit à partir de ressources variées :
Chaque année, l’utilisation des foyers améliorés à
éléments organiques provenant de déchets (gaz de
charbon de bois permet de générer des économies
décharge), eaux usées communales (gaz d'égout),
d’argent importantes (environ 1,2 milliard FCFA par
déchets organiques industriels, déchets ménagers et
an).
issus de la branche commerciale, mais également ré-
La pénétration des foyers améliorés au Sénégal laisse sidus et plantes énergétiques provenant de l'agricul-
encore à désirer malgré les efforts des différents pro- ture.
jets. Avant le programme PERACOD, d’autres projets
La production naturelle de biogaz fait partie intégrante
se sont investis dans la diffusion de ces équipements
du cycle biogéochimique du carbone. Les bactéries
de cuisson modernes. Il faut entre autres se rappeler
produisant du méthane (méthanogènes) sont le der-
des expériences des projets ATI (USAID) et PRO-
nier maillon de la chaîne des micro-organismes qui
GEDE (Banque Mondiale) dans les années 1990 et
dégradent la matière organique et renvoient les pro-
2000.
duits en décomposition à l’environnement. Par consé-
quent, il s’agit d’une source d’énergie renouvelable.
2.10. La biomasse moderne Comme nous l’avons déjà vu dans le cas de la pyro-
lyse, la digestion de la biomasse peut s’effectuer sous
2.10.1. Le biogaz forme d’une technologie basique (figure 2-36) ainsi
2.10.1.1. Vue d’ensemble que sous une forme ‘high-tech’ (figure 2-37).
Figure 2 38
Unité de production de
biogaz industrielle en
Allemagne
Le dispositif à flotteur
production théorique) à partir des déjections animales lions de m3 (23 000 TEP) 52. 51
sur la base des chiffres de 1998. Source:http://www.idrc.ca/fr/ev-
Les excrétions humaines 109807-201-1-DO_TOPIC.html
[consulté le 23 mars 2010 à
Sur un an, les productions de biogaz à partir des dé-
Un obstacle à l’exploitation énergétique des excré- 10h56]
chets animaux seraient :
tions humaines (fèces, urine) est la défaillance des 52
Production théorique de biogaz : 2 233 millions de m , 3 systèmes sanitaires au Sénégal. La plupart des mé- En sachant qu’une tonne de
matière sèche produit 180 m3
soit 1 250 480 TEP49. nages au Sénégal ne dispose pas d’accès à un égout de biogaz.
ni à une fosse septique qui pourrait être vidangée.
Production accessible de biogaz : 933 millions de m3,
Même la capitale Dakar écoule la majeure partie de
soit 522 480 TEP.
ces excrétions directement dans la mer sans passer
Les déchets de type industriel par un système d’épuration. On ne compte que la sta-
Ici, plus spécialement, le potentiel des déchets des tion de traitement de Cambèrene pour traiter une par-
abattoirs a été examiné de près . D’après les chiffres
50 tie des eaux usées de Dakar.
de l’année 1999, on pourrait obtenir : Pour calculer le potentiel en production de biogaz,
Une production théorique égale à la production ac- seule la population urbaine a été prise en compte. En
cessible: 95 000 m3, soit 53 TEP pour les déchets so- estimant la quantité de déjections à 0,07 tonnes de
lides et 125 000 m3, soit 70 TEP pour les déchets matière sèche par personne et par an, on a supputé
liquides. une production théorique de biogaz de 267 millions
de m3, soit 149 700 TEP et une production accessible
60
de biogaz de 123 millions de m3, soit 68 900 TEP. annuellement 1 769 GWh d’électricité en sachant que
1 m3 de biogaz (60 % de méthane) peut produire 1.3
Il y a lieu d’indiquer que la méthanisation des déchets
kWh d’électricité. Cependant, le potentiel énergétique
humains procure non seulement de l’énergie et du
en matière de production d’électricité ou de chaleur
compost propre, mais assure surtout un traitement
des déchets industriels, agricoles ou communaux n’a
biologique et hygiénique peu coûteux des matières
pas encore été examiné profondément de nos jours
fécales.
au Sénégal.
Des structures communautaires comme les internats,
Aujourd’hui, l’État sénégalais n’opte pas pour une ap-
les marchés, les centres hospitaliers, les camps mili-
proche industrielle, mais pour une approche village au
taires, les prisons constituent des sites contrôlés où la
niveau des ménages.
production de biogaz à partir des déchets humains
est possible. Le Sénégal a lancé un programme national de biogaz
domestique dont la phase pilote s’étendra de 2010 à
Dans des pays secs comme le Sénégal, la possibilité
2013. La zone d’intervention est le Bassin Arachidier,
technique d’épurer les eaux usées de communautés
plus précisément les zones de Fatick, Kaolack et Kaf-
à travers un filtrage par le sable existe. Dans un tel
frine et la zone péri urbaine de Dakar.
système de filtrage, les ménages et entreprises écou-
lent leurs eaux usées et matières fécales à l’aide d’un L’objectif est l’installation de 350 biodigesteurs jusqu’à
canal de ceinture dans un bassin de décantation in- la fin de l’année 2010 et de 8 000 appareils supplé-
cliné qui sert à produire du biogaz qui est par la suite mentaires jusqu’à 2013.
capturé et peut par exemple alimenter des moteurs.
Le modèle retenu est un modèle à dôme fixe qui a
Les eaux sont par la suite épurées à travers un filtre
déjà fait ses preuves en Amérique Latine, au Burkina
lent à sable qui peut consister de jusqu’à 7 segments.
Faso et au Rwanda. Selon la taille du ménage, des
L’eau s’écoule à la partie inférieure après avoir per-
modèles de différentes tailles allant de 4 à 12 m3 se-
colé à travers la masse du sable. Les eaux ainsi épu-
ront utilisés.
rées peuvent servir à des fins d’irrigation.
Les populations ciblées au Bassin Arachidier sont les
En résumé, selon les estimations, le Sénégal dispose
ménages possédant un cheptel bovin et pratiquant
d’un potentiel moyen annuel de production de biogaz
l’élevage intensif, c’est-à-dire qu’ils associent déjà éle-
accessible provenant par ordre d’importance des :
vage et agriculture et où les animaux passent la nuit à
• déjections des animaux : 933 millions de m3, soit domicile (le problème de collecte de bouse ne se
522 480 TEP ; pose donc pas).
• excrétions humaines : 123 millions de m3, soit 68
L’utilisation du digestat pour lutter contre la dégrada-
900 TEP ;
tion des sols dans la zone sera encouragée par les
• ordures ménagères : 41,4 millions de m3, soit 23 000 autorités.
TEP ; et
2.10.2. Les biocarburants
• déchets d’abattoir : 0,22 millions de m3, soit 123
TEP. 2.10.2.1. Vue d’ensemble
Soit au total 1 360,62 millions de m3 de biogaz ou 761 Le biodiesel et le bioéthanol sont actuellement les
783 TEP. deux principaux biocarburants dans le monde.
En théorie, cette quantité de biogaz pourrait générer Le bioéthanol a comme base la biomasse contenant
du sucre, de l’amidon ou de la cellulose. La produc-
tion se fait en plusieurs étapes : extraction du sucre,
amidon ou cellulose, fermentation, distillation, rectifi-
cation et déshydratation.
61
Le biodiesel a comme matière de base des parties sylvicoles au lieu des plantes utiles.
des plantes oléagineuses, comme par exemple des
La plupart de la production agricole se trouve dans
graines (colza, tournesol, soja et autres), les noyaux
les pays en voie de développement et les pays émer-
de palmiers ou des noix. Après l’extraction d’huile à
gents. Ceci représente un grand potentiel pour l’éco-
partir des plantes oléagineuses, l’huile est estérifiée
nomie agricole de ces pays mais constitue aussi
en biodiesel dans un site de production chimique.
certains risques. Pour ne pas répéter les erreurs du
Les biocarburants sont principalement utilisés dans le développement de la première génération des bio-
domaine du transport. Ils couvrent aujourd’hui à peu carburants, l’utilisation actuelle de ces résidus doit
près 1,5 à 2 % des besoins en carburants de trans- être prise en compte – dans beaucoup de pays en
port .
53 voie de développement, les résidus agricoles et syl-
vicoles sont utilisés comme combustible domestique
À la mode au début des années 2000 où ils furent
ou comme fertilisant. Avant même d’engager le pro-
considérés comme la grande solution pour satisfaire
cessus d’exploitation en biodiesel, cette utilisation ac-
les besoins énergétiques du secteur du transport et
tuelle doit être prise en considération ainsi que les
furent produits massivement aux Etats-Unis et au Bré-
conséquences potentielles sur l’environnement pour
sil, les biocarburants de première génération sont
arriver à une vraie exploitation durable.
désormais critiqués comme fausse solution, gour-
mands en énergie, néfastes pour la forêt à cause de
2.10.2.2. La filière biocarburants au Sénégal
défrichements, concurrents de la production alimen-
taire et partiellement responsables de la hausse des Le Sénégal a introduit un programme national des bio-
prix des denrées alimentaires de base. carburants.
Figure 2 41
Jatropha curcas
Source : R. K. Henning ;
www.Jatropha.org
63
Figure 2 42
Extraction d’huile des
graines de jatropha
des conditions difficiles et en plein Soleil mais leur ren- D’autres pays d’Afrique de l’Ouest, comme le Ghana
dement dépend quand même de la fertilité des sols. ou le Burkina Faso, ont pris de l’avance sur le Sénégal
dans l’exploitation du jatropha et de grandes entre-
En dehors de programmes de fabrication de biodiesel
prises multinationales s’investissent dans le secteur.
à grande échelle, le tabanani peut être utilisé à des
Des voix critiques craignent que ce modèle de grande
fins communautaires pour faire tourner des pompes
plantation détruise la petite paysannerie et pousse les
et d’autres moteurs au niveau communal.
agriculteurs indépendants à devenir ouvriers agri-
Dans un cas optimal d’exploitation, les résidus du coles.
pressage pourraient même être utilisés pour fabriquer
En résumé on peut dire que comme pour tout le sec-
du biocharbon ou du biogaz et, avec les derniers dé-
teur des biocarburants, l’introduction de nouvelles cul-
chets de ce processus utilisés comme engrais, on ar-
tures à une grande échelle doit être maniée avec la
riverait à une exploitation véritablement équilibrée de
plus grande prudence et en pondérant les avantages
cette plante. Cependant il n’y a pas encore d’expé-
et inconvénients.
riences à ce niveau au Sénégal.
Le programme national jatropha du Sénégal repose
Même sans exploiter ces dernières possibilités d’uti-
sur les principes suivants :
lisation, cette plante représente pour beaucoup un
énorme potentiel énergétique pour l’avenir. • fixation du prix au producteur suffisamment rému-
nérateur pour susciter l’intérêt des planteurs ;
D’autres critiquent le rendement pauvre par hectare
• la majorité des parts du capital des sociétés ou en-
cultivé et la culture de cette plante pourrait supplanter
treprises doit revenir aux opérateurs privés sénéga-
des cultures vivrières autant que les autres biocarbu-
lais dans tous les domaines d’intervention de la filière
rants. S’il est vrai que la plante peut pousser presque
biocarburant ;
partout, elle ne donne cependant son meilleur rende-
ment que sous des conditions optimales, c’est-à-dire • l’affectation des terres est du ressort des collectivi-
sur les terrains irrigués, qui sont donc privilégiés par tés locales par conséquent pas de bail ni cession aux
les grandes entreprises. Ainsi, le jatropha se retrouve promoteurs de biocarburant.
en concurrence directe avec les cultures pour l’ali- Il est envisagé de planter 321 000 hectares au Séné-
mentation. gal. Ce chiffre découle du nombre des communautés
64
rurales au moment de l’élaboration du programme 57. échelle ont été menées auparavant pour exploiter la
Il était prévu que chaque communauté rurale amé- plante au Sénégal dont celle du PROGEDE qui a été
nage et exploite son propre hectare. L’objectif est d’at- primée lors du ‘’Development Market Place’’, organisé
teindre, à long terme, une production de 1 190 000 par la Banque Mondiale en 2006. Le PROGEDE pro-
000 litres d’huile jatropha en état crue dont on pourrait cède depuis 2003 à des plantations de jatropha pour
obtenir 1 134 000 000 litres de biodiesel traité. Ce chif- la production de biocarburant. La prime avait permis
fre équivaut à la consommation nationale de Diesel l’acquisition de plateformes multiservices fonctionnant
tout usage confondu (carburant voitures, combustible avec l’huile de jatropha.
pour la Senelec et également carburant pour les pi-
Le programme national tient compte du fait que la cul-
rogues) au moment de l’élaboration du programme.
ture du jatropha ne doit pas concurrencer les cultures
Elle devrait donc pouvoir, en principe, remplacer les
vivrières. Les plantes se trouvent surtout au niveau
importations de Diesel.
des haies ou au niveau des cultures associées mé-
Une fois que la production aura atteint des dimensions langées avec des cultures vivrières.
vraiment significatives, une introduction du produit au
niveau national est envisagée mais pour pouvoir com-
mercialiser le biodiesel à l’échelle nationale, il faudra,
encore une fois, un cadre légal et réglementaire bien
57
défini.
Entre temps ce chiffre s’est
vu en hausse.
À ce jour, on estime les surfaces cultivées à environ 15
58 000 hectares 58. La plupart de plantes ont été plantées
Au mois d’avril 2010. Le re-
censement exact se trouve en 2007, de sorte qu’il n’y a pas encore de récoltes
encore en cours. pour ces cultures. Diverses expériences à petite