Objectif de la séquence :
Décrire le processus d'Analyse financière et/ou de Diagnostic financier
Savoir-faire
Evaluation de la santé financière d’une organisation
Activités
2.1 Production de 2 cartes mentales (1 = objectif de diagnostic:/§2132) (2ème, démarche/§214)
2.2 Etude de cas 1 (retraitement)
2.3 Etude de cas 2 (analyse de structure et des activités)
2.4 Etude de cas 3 (analyse de l’équilibre financier)
2.5 Etude de cas 4 (Tableau de flux de trésorerie)
Sources bibliographiques :
André FARBER, Marie-Paule LAURENT, Kim OOSTERLINCK, Hugues PIROTTE, Finance 2ème édition, Collection Synthex
PEARSON Education , 2009,
Dov Ogien, MAXI FICHES de Gestion Financiere de l'Entreprise, DUNOD, 2008,
Hubert de La Bruslerie, Analyse Financière : Information financière, diagnostic et évaluation, 4ème édition DUNOD, 2010
Jean-Guy Degos, Stéphane Griffiths, Gestion Financière, de l'Analyse àla Stratégie, EYROLLES, Editions d'Organisation, 2011
INTRODUCTION
Les analyses financières des entreprises servent à mieux évaluer leur santé financière et à analyser en
détail les chiffres contenus dans le bilan et dans le compte de résultat.
Ces analyses peuvent être menées en interne, dans un but d’optimisation et d’amélioration d’une
entreprise ou pour régler une problématique en particulier.
Elles peuvent également être faites par d’autres sociétés ou personnes tierces à l’entreprise.
En général, ce sont des concurrents ou des partenaires de la société (clients, fournisseurs etc…) qui
veulent se renseigner sur la politique financière de la société et s’assurer de sa santé économique.
Ce processus doit fonctionner de manière continue pour assurer un emploi optimal des
moyens mis en œuvre : travail et capital. Or, les flux physiques d'entrée (les achats) et le flux
physique de sortie (les ventes) interviennent de manière discontinue.
Le fonctionnement régulier du cycle d'exploitation est assuré par la détention de stocks
qui assurent l'écoulement continu des biens.
Si plus détaillé :
Le cycle d’exploitation
Le cycle d'investissement :
Le cycle d'investissement désigne toutes les opérations relatives à l'acquisition où la
création des moyens de production incorporels (brevets, fonds commercial…), corporels
(terrains, machines,…) ou financiers ( titres de participation …).Il englobe également la partie
immobilisée de l'actif de roulement (stocks, créances,…).
L'investissement s'analyse en une dépense immédiate et importante dont la contrepartie et
l'espérance de liquidités futures issues des opérations d'exploitation.
Le cycle d'investissement est par définition un cycle long, dont la durée dépendra de l'activité
de l'entreprise, du rythme de l'évolution technologique et de la stratégie poursuivie.
Si plus détaillé :
Le cycle d’investissement
D'une manière générale, les agents économiques échangent des biens et services au
moyen de la monnaie. Ces échanges se caractérisent d'un côté par un transfert de biens ou de
services, et de l'autre par des transferts monétaires.
On désigne sous le nom de "flux" les transferts de biens ou de monnaie effectués au cours
d'une période donnée entre deux agents économiques, alors qu'on entend par "stock" la
quantité de biens ou de monnaie mesurée à un moment donné.
Les notions de flux et de stocks constituent donc la base des états financiers de l'entreprise, et permettent
d'en décrire la structure financière.
1- Les notions financières de flux :
On distingue généralement trois types de flux ; les flux de résultats, les flux de trésorerie et les
flux de fonds.
a- Les flux de résultats :
Ces flux concernent les produits et les charges au sens de la comptabilité générale.
Parmi ces flux, certains donnent lieu à des encaissements ou des décaissements, tel est le cas
des ventes, des achats, impôts,… D'autres flux n'ont aucune incidence sur la trésorerie,
exemple les dotations aux amortissements. Les flux de résultats concernent toutes les
opérations économiques ayant une incidence sur l'enrichissement de l'entreprise.
2- Les stocks :
Les stocks désignent les quantités de biens ou de monnaie mesurées à un moment donné. Ils
correspondent donc au stock d'emplois et de ressources consignés dans le bilan ;
ce dernier est un document qui permet de déterminer ponctuellement la situation financière de
l'entreprise.
A. Le diagnostic économique
1. Définition
Le diagnostic économique permet d’apprécier l’évolution du marché sur lequel évolue l’entreprise, de la positionner
en termes de parts de marché et d’apprécier ses forces et ses faiblesses. Notons que pour réaliser ce type de
diagnostic, la difficulté est triple car l’analyste devra :
– identifier les critères pertinents dans le cadre du diagnostic ;
– évaluer le niveau idéal auquel l’entreprise devrait se situer ;
– obtenir de l’information pertinente sur chaque item développé dans le cadre du diagnostic.
De nombreux organismes tels que EUROSTAF fournissent aux entreprises des études de marché, de la
concurrence, du positionnement des produits, etc., plus ou moins précises et actualisées.
Si l’information est très dense et structurée dans un secteur comme celui de l’automobile,
fortement concentré et organisé, elle est beaucoup moins riche dans le secteur des entreprises de nettoyage, qui est un marché
très atomisé et peu organisé.
2. Méthodologie du diagnostic économique
Les démarches retenues par les analystes sont souvent descriptives et apparaissent le plus souvent sous la forme
de « check-lists » qui balayent à l’aide d’un très grand nombre de variables l’ensemble des activités de l’entreprise.
Pour réaliser ce diagnostic économique, l’analyste découpe généralement l’entreprise en fonctions et évalue, avec
un système de notation plus ou moins élaboré, les performances de l’entreprise
Exemple
En France, un grand cabinet d’expertise comptable, le Cabinet Secafi Alpha, a élaboré, pour
ses missions de diagnostic, une grille d’appréciation. Elle consiste à affecter, pour chaque critère faisant l’objet d’une évaluation,
un classement de 1 (point fort pour l’entreprise et opportunité pour le marché) à 4 (point faible pour l’entreprise et menace pour
le marché).
Nous fournissons, à titre d’exemple, le résultat d’une entreprise de presse, leader dans son secteur.
En ce qui concerne l’information sur les ressources humaines, l’entreprise dispose, si elle compte plus de 300
salariés, du bilan social, véritable base de données sociales de l’entreprise, qui lui fournira des données
quantitatives sur son propre personnel. Souvent considéré comme un outil statistique obligatoire, sans valeur
stratégique et opérationnelle, ce document recèle pourtant des informations utiles à l’analyste sur la pyramide des
âges, les rémunérations, les mouvements du personnel, la formation, la sécurité, etc. Par contre, aucune information
n’apparaît sur les compétences, les savoirs, les savoir-faire et les systèmes de motivation.
En ce qui concerne les ruptures technologiques, l’évolution des produits, des composants et des matières utilisés,
l’analyste financier devra s’entourer d’experts pour apprécier le positionnement technologique de l’entreprise, car il
n’a pas nécessairement les connaissances spécifiques relatives à ce domaine d’activité.
La flambée du coût de l’énergie a conduit les constructeurs aéronautiques à remplacer des pièces traditionnellement construites
en aluminium par des alliages composites beaucoup moins lourds pour économiser le carburant et plus résistants à la chaleur.
Si de nouveaux débouchés s’offrent ainsi à des entreprises, les chocs technologiques peuvent mettre en difficulté celles qui
profitaient, par le passé, de situations confortables.
B. Le diagnostic financier
L’analyse financière a pour objectif de « faire parler les chiffres » et de parvenir à émettre un jugement sur les forces
et les faiblesses de l’entreprise sur le plan financier. Contrairement au diagnostic économique pour lequel l’analyste
doit rechercher des informations pertinentes, le diagnostic financier s’appuie sur des informations normées
disponibles : bilan, compte de résultat, annexe, tableau de financement.
Par conséquent, la difficulté n’est pas de trouver l’information mais de la traiter selon une méthodologie propre à
révéler les forces et les faiblesses de l’entreprise, le risque étant d’enchaîner des remarques descriptives sans les
mettre en relation, sans trouver le fil conducteur qui conduira à établir les liens de causalité.
L’analyse financière doit suivre un enchaînement logique permettant d’aborder différentes étapes, comme il apparaît
dans le schéma suivant :
1. La création de valeur
La valeur est au cœur de la préoccupation financière et l’objectif d’une entreprise est d’en créer, c’est-à-dire d’être
capable de réaliser des investissements dont le taux de rentabilité dégagé est positif et correspond aux attentes de
l’investisseur.
Comment l’entreprise passe-t-elle de l’activité à la profitabilité ? En d’autres termes, comment réussit-elle, à partir de
son métier, à dégager un résultat d’exploitation positif ?
Notons qu’une diminution du chiffre d’affaires n’indique pas obligatoirement une baisse de l’activité. En effet, avec la
tendance à la diminution des prix, les quantités vendues peuvent croître avec une réduction des prix de vente, ce qui
peut conduire à une baisse du chiffre d’affaires.
Dans le même ordre d’idée, sur un marché fortement concurrentiel, l’incapacité pour l’entreprise à répercuter les
hausses du prix des matières premières sur les prix de vente peut conduire à une augmentation des consommations
en provenance de tiers, ce qui entraînera une diminution de la valeur ajoutée et par conséquent, in fine, une
réduction de la profitabilité.
Selon le secteur d’activité, les moyens mis en œuvre sont plus ou moins importants. Ainsi, la structure financière
sera le reflet des moyens en immobilisations et en fonds de roulement dont l’entreprise aura besoin pour son
exploitation. Véritables barrières à l’entrée, les immobilisations nécessitent un renouvellement plus ou moins régulier
et l’effort d’investissement ne sera pas le même par exemple, dans une industrie capitalistique, où la technologie
conditionne la performance, et dans le secteur du conseil où l’effort doit être axé plutôt sur le recrutement des
collaborateurs.
Malgré la forte demande d’acier dans le monde, les entreprises sidérurgiques hésitent à investir dans des moyens de production
supplémentaires car le retour sur investissement est particulièrement long. En effet, le secteur n’est pas à l’abri d’un
retournement conjoncturel, ce qui compromettrait la rentabilité finale de l’investissement.
Les deux facteurs de production, capital et travail, se retrouvent dans les comptes mais l’un est à l’actif du bilan (le
capital) alors que seul le coût du travail apparaît dans le compte de résultat. La valeur des individus, les savoirs, les
savoir-faire et les savoir-être ne sont nullement inscrits à l’actif des bilans alors que la politique en matière de
ressources humaines conditionne souvent le positionnement technologique de l’entreprise.
3. L’optimisation
L’analyse de la rentabilité de l’entreprise, c’est-à-dire le rapport entre la profitabilité et les moyens mis en œuvre,
complète l’analyse précédente de l’activité et de la profitabilité. Elle est mesurée par rapport à un indicateur d’activité
(taux de marge) ou par rapport aux capitaux engagés (taux de retour sur investissement).
Une entreprise A située dans l’industrie réalise un chiffre d’affaires de 100 et un résultat de 5 mais nécessite des
investissements de 100. Une entreprise B située dans le conseil a un chiffre d’affaires de 50 avec un résultat de 2,5 et des
investissements de 10. Le taux de marge est identique mais les capitaux investis ne sont pas les mêmes. Pour un investisseur,
le secteur du conseil a un retour sur investissement plus intéressant.
Notons enfin que les perspectives de rentabilité sont étroitement liées aux risques pris par l’entreprise. Ces derniers
sont conditionnés par les attentes des actionnaires. Les performances de l’entreprise sont donc à rapprocher de ces
dernières.
Le marché des capitaux est un marché concurrentiel et ce qui satisfait un actionnaire peut en décevoir un autre.
La notion de rentabilité est donc relative et dépendante des objectifs des investisseurs.
Ayant répondu à ces quatre questions, le chef d'entreprise peut faire une synthèse en détectant les points
forts et les points faibles de son entreprise.
De ce fait ces éléments peuvent être résumés dans les étapes suivantes :
- Etablir un diagnostic sur la santé économique et financière de l'entreprise étudiée à la date
de l'arrêté des derniers comptes disponibles et sur ses perspectives à court et à moyen terme.
- Caractériser les types de risques que constitue l'entreprise pour ses banquiers et évaluer l'importance
de ces risques.
- Prendre le cas échéant, position en tant que banquier sur une demande de crédit ou sur la viabilité et
le niveau de risque d'un projet de développement et de financement attaché.
Î Externes à l'entreprise :
- Fournisseurs
- Clients
- Concurrents
- Secteur d'activité
- Environnement macro-économique
- Marché de l'entreprise.
• Informations comptables :
Î Bilan comptable retraité ou bilan fonctionnel, soit au bilan financier.
Î Compte de produits et charges d'où on va dégager l'état des soldes de gestion ;
Sur la base de ces documents on établira les ratios relatifs à chacun d'eux.
3ème étape : Sélection des outils d'analyse financière les mieux adaptés aux objectifs poursuivis :
Î Equilibre financier
Î Solvabilité
Î Risque économique et financier
Î Rentabilité
Î Croissance
Î Autonomie financière
Î Flexibilité financière.
4ème étape : Diagnostic financier (atouts et handicaps)
¾ Atouts :
Î Flexibilité
Î Rentabilité élevée
Î Bonne liquidité
Î Forte croissance
¾ Handicaps :
Î Baisse des résultats
Î Baisse de chiffre d'affaires
Î Insuffisance de ressources stables
Î Insuffisance d'investissement
Î Dégradation de la trésorerie
Î Surendettement, etc…
5ème étape : Pronostic et recommandations :
Î Perspectives d'évolution
Î Recommandations.
Dans une association ou dans une commune, la définition de la performance n’est pas la même que dans une entreprise. Si les
comptes doivent être équilibrés, la recherche du profit n’est pas un objectif en soit, l’équilibre des comptes suffit. Par contre, si
les seuls objectifs d’équilibre sont exigés dans une association, les possibilités d’endettement ne seront pas les mêmes que pour
les entreprises. En conséquence, un endettement normal dans une entreprise pourra être considéré comme excessif dans une
association.
De plus, la notion de performance ne sera pas la même selon que l’on considérera le point de vue de l’actionnaire, qui sera
fortement intéressé par le retour sur investissement de son placement, ou celui du banquier, qui s’interrogera sur le risque de
non-recouvrement des fonds prêtés à l’entreprise. Quant au salarié, les perspectives d’emplois, d’augmentation de salaires, etc.,
sont parfois contradictoires avec les objectifs de profit de l’actionnaire.
Au-delà de ces différents axes de réflexion, il existe généralement trois grandes approches en analyse financière.
Sur un marché en fort développement, une légère augmentation du chiffre d’affaires peut être considérée comme une perte de
compétitivité commerciale puisque l’entreprise fait moins bien que le marché. Se contenter d’une simple croissance du chiffre
d’affaires serait une grave erreur d’appréciation.
Pour les sociétés de location d’appartements qui disposent d’un parc important d’immeubles d’habitation, l’approche par
composants et la prise en compte du prix de cession pour évaluer la base d’amortissement nécessaire au calcul des
amortissements (obligatoire depuis le 1er janvier 2005) ont eu un impact important sur la présentation des comptes et par
conséquent sur les calculs de rentabilité.
La comparaison entre plusieurs éléments est une forme de classement et comme dans une classe d’étudiants, la
notation d’une entreprise est relative, c’est-à-dire qu’elle se fait par rapport aux autres. Elle pourrait donc induire une
appréciation négative alors que les performances de l’entreprise ou du secteur d’activité sont bonnes dans l’absolu.
Dans le groupe Total, en 2005, le secteur de la chimie affiche un taux de rentabilité des capitaux investis de 11 %. Une
comparaison avec les autres activités d’extraction pétrolière ou de raffinage et de distribution de carburant du groupe Total
n’aurait pas de sens car ces activités affichent des taux de retour sur investissement de 40 % et de 28 %.
3. L’analyse normative
L’histoire des entreprises, comme des individus, amène à la production de normes : les hommes d’Europe du Nord
mesurent en moyenne 1,78 m, les familles urbaines ont en moyenne moins de deux enfants, le délai de règlement
des fournisseurs dans les pays latins est supérieur à 45 jours en moyenne, etc.
L’analyse normative consiste à confronter les résultats de l’entreprise avec les normes moyennes de son secteur
d’activité. Elle prolonge naturellement l’analyse comparative puisqu’elle s’effectue sur un échantillon statistique large.
Le risque est de penser qu’il existe des normes idéales alors qu’elles ne sont que le fruit de l’observation. De
nombreuses entreprises ont bâti leur succès sur leur originalité.
Il convient donc de se méfier des jugements hâtifs.
Pendant les mois qui ont précédé l’éclatement de la bulle boursière en 2000, les marchés financiers affichaient une exigence de
rentabilité financière pour l’actionnaire de 15 %. Cette « norme » financière ne tenait compte ni de l’évolution des marchés, ni
des capacités des groupes à générer des gains de productivité. Pour respecter la norme, nombre d’entreprises ont pris des
décisions stratégiques suicidaires.
L’enseignement français de la comptabilité dissocie la comptabilité financière qui enregistre les charges par nature et
la comptabilité analytique qui a pour objectif la détermination des coûts. Cette dernière est, d’ailleurs, souvent
présentée comme un retraitement de la comptabilité générale et non pas comme un modèle comptable autonome,
comme c’est le cas dans les pays anglo-saxons.
Les analyses sont généralement effectuées sur les trois dernières années, mais il peut être intéressant de disposer de cinq
années.
o Le compte de résultat et le tableau des soldes intermédiaires de gestion permettent d'analyser les principaux indicateurs de
l'activité de l'entreprise, de dégager les soldes et de calculer les agrégats représentatifs de sa rentabilité : Présentation et
analyse du compte de résultat et Capacité d'Autofinancement).
o L'analyse des bilans de l'entreprise permet :
∗ la détermination de l'affectation des résultats, qui traduit la politique de distribution des dividendes.
∗ l'appréciation de l'équilibre financier de l'entreprise.
Cette analyse est effectuée selon trois méthodes :
DEMARCHE
Recueilli et preparé par Jean Maurice RAZANAKOLONA Page 13
IST-D/FOAD MEO SQ 2 : Analyse financière & diagnostic 2021
C'est pour atteindre ces objectifs qu'il est habituel de procéder à un certain nombre de retraitements et reclassements des
données comptables. Par ailleurs, la pratique de l'analyse financière conduit généralement à pratiquer certains regroupements
visant à faciliter la présentation de l'information et la réalisation du calcul des principaux agrégats financiers.
La détermination des retraitements à effectuer dépend des problèmes et des particularismes comptables rencontrés par
l'analyste. Elle doit en tous cas être ajustée en fonction de deux principes :
‰Le principe de la permanence des méthodes comptables (ou principe de fixité).
L'analyste devra vérifier que ce principe a bien été respecté (exemple : pas de changement dans la méthode de valorisation des
stocks).
Si cela n'était pas le cas, il faudrait :
⇒ déterminer et apprécier les raisons qui ont amené un changement dans les méthodes comptables
⇒ faire les retraitements nécessaires afin d'éliminer de l'analyse les effets pervers de tels changements.
‰Le principe d'importance relative ; les retraitements ne se justifient que s'ils ont un caractère significatif au niveau d'information
recherché.
Ces principes étant posés, nous allons examiner ci-après les principaux retraitements, tout en notant que l'essentiel de ceux-ci
concernent les bilans, l'introduction dans le PCG des soldes caractéristiques de gestion ayant considérablement limité les
besoins de retraitement du compte de résultat.
b) Le retraitement des loyers de crédit-bail ; Inclus comptablement dans les «Autres Services Consommés», les loyers de
crédit-bail doivent, dans le compte de résultat retraité, être retranchés de ceux-ci pour être portés pour partie avec les
amortissements, pour partie avec les frais financiers. En effet, en l'absence de retraitement, la pratique du crédit-bail aurait pour
conséquence de minorer la Valeur Ajoutée et l'Excédent brut d'exploitation. En pratique le retraitement du crédit-bail est assez
complexe car il touche à la fois au compte de résultat et au bilan (cf infra).
La valeur comptable des actifs figurant au bilan s'écarte nécessairement de leur valeur réelle, en vertu du principe de
nominalisme (comptabilisation des immobilisations au coût historique). En général, la valeur comptable des immobilisations, du
fait de l'inflation, est plutôt sous-évaluée. Il arrive cependant que figurent parmi les actifs incorporels certains postes qui ont été
immobilisés pour permettre l'étalement des charges ou de frais, mais que ne constituent pas effectivement des immobilisations,
contribuant de ce fait au gonflement apparent des actifs. Par exemple les frais d'établissement sont généralement considérés
par l'analyste financier comme des non-valeurs ou actifs fictifs. Une solution du même type peut être adoptée pour le fonds
commercial, quoiqu'en principe celui-ci ne figure au bilan que s'il a été acquis.
Sont généralement considérées comme des non-valeurs les actifs suivants :
∗ capital souscrit non appelé
∗ frais d'établissement
∗ charges à répartir
∗ primes de remboursement des obligations
∗ écarts de conversion actif.
Il est souhaitable de soustraire de l'Actif et des Fonds propres cet ensemble de non-valeurs.
En ce qui concerne les écarts de conversion actif, compte tenu de l'existence par symétrie des écarts de conversion passif, le
retraitement est en principe le suivant : on procède à une compensation entre les deux, en retranchant la différence («écarts de
conversion actif» - «écarts de conversion passif») du montant des fonds propres et en les faisant disparaître du bilan. Si les
écarts de conversion passif sont supérieurs aux écarts de conversion actif, le niveau des fonds propres se trouve donc majoré
par ce retraitement.
Les biens acquis en crédit-bail n'appartiennent pas juridiquement à l'entreprise avant l'exercice de la levée d'option.
Conséquemment, ils ne figurent pas au bilan. Le montant des engagements de crédit-bail doit figurer dans l'annexe, et la part
des redevances dans les loyers en renvoi au pied du compte de résultat.
La généralisation de la pratique du crédit-bail, en particulier pour les immeubles et équipements productifs, a conduit les
analystes financiers à pratiquer de plus en plus souvent le retraitement des biens en crédit-bail au bilan des entreprises.
Ce retraitement permet en effet de rendre comparables des entreprises qui choisissent des modes de
financement de leurs investissements différents (emprunt, crédit-bail). Il ne sera à effectuer que lorsque le montant du crédit-bail
est significatif par rapport au montant total des immobilisations.
Le principe de ce retraitement est l'assimilation du bien pris en crédit-bail à un bien acquis normalement, assorti d'un
financement par emprunt. Au compte de résultat, la redevance, traitée comptablement en « charges externes » (compte 61) sera
retraitée pour partie en « amortissements », pour partie en « frais financiers ».
Au bilan, l'actif sera majoré de la valeur résiduelle du bien, et le passif d'un montant correspondant d'emprunt. La difficulté
principale est d'établir une cohérence entre le montant des loyers et les composantes de leur retraitement : amortissements, frais
financiers et remboursement.
Il existe deux méthodes de retraitement, la première étant la plus simple et la plus utilisée.
‰La méthode préconisée par la Banque de France consiste à calculer, sur la base de la valeur vénale à la signature du
contrat, un montant théorique d’amortissement », correspondant à ce que l'on aurait pratiqué sur une immobilisation acquise.
Les frais financiers sont alors calculés par différence. Le montant de cet « amortissement » correspond au montant du «
remboursement ». Cette méthode est relativement facile à appliquer mais fait apparaître des frais financiers fixes alors que le
capital restant dû décroît.
‰La méthode préconisée par l'Ordre des experts comptables consiste à reconstituer, parallèlement au calcul des «
amortissements » théoriques, à taux d'intérêt fixe, le montant du remboursement et des frais financiers pour chaque échéance.
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IST-D/FOAD MEO SQ 2 : Analyse financière & diagnostic 2021
Mais il apparaît alors un écart entre les amortissements techniques et les remboursements. Ce retraitement est en outre délicat,
car il suppose la prise en compte, rétrospective, des retraitements de l'ensemble des années courues.
Remarque
Les principaux retraitements décrits ci-dessus étant effectués, il est usuel de procéder à un certain nombre de regroupements,
facilitant la présentation et l'analyse des états financiers, regroupements que nous préciserons dans les chapitres traitant du
compte de résultat et du bilan.
c) Effets escomptés et non échus ;
L'escompte commercial est un des moyens auquel peut recourir une entreprise pour satisfaire un besoin de trésorerie. Le
montant des effets escomptés et non encore échus apparaît dans l'annexe.
Afin de
• mesurer le véritable volume du crédit accordé à la clientèle,
• mettre en évidence les besoins de trésorerie réels de l'entreprise,
• rendre comparables des situations ou des entreprises qui auraient des stratégies financières à
court terme différentes,
• prendre en compte l'engagement né envers la banque en vertu du droit cambiaire, jusqu'à
l'échéance de l'effet et au règlement du débiteur,
il est nécessaire de réintégrer ces effets escomptés et non échus
- à l'actif : dans les effets à recevoir
- au passif : dans les concours de trésorerie.
22221 Reclassement
Devant le nombre de chiffres et de lignes que comporte un bilan, il faut, pour les besoins de l'analyse, s'efforcer de synthétiser
en regroupant dans une même enveloppe les éléments homogènes.
Le fondement de l'analyse bilantielle étant l'étude de la solvabilité, et donc de la synchronisation du rythme des entrées de
liquidités et du rythme des décaissements, les reclassements doivent permettre de mettre en évidence la maturité des encours
du bilan, c'est-à-dire :
∗ le degré de liquidité des éléments de l'ACTIF
∗ le degré d'exigibilité des éléments du PASSIF
a) Le Bilan Financier
Par rapport au bilan comptable, le bilan financier se caractérise, en plus des retraitements évoqués
précédemment par :
• une présentation en valeur brute de l'ensemble des postes de l'Actif. Cela a pour objet d'effacer l'incidence des techniques
d'amortissement et de provisions retenues par l'entreprise sur son équilibre financier. De plus, cette présentation permet
d'effectuer des comparaisons entre les entreprises, quelques soient leurs politiques en matière d'amortissement et de provisions,
• la ventilation des créances et des dettes entre celles directement liées à l'exploitation courante et celles « hors exploitation»;
• l'introduction de la notion de Ressources Propres, qui regroupe outre les fonds propres
traditionnels, l'ensemble des amortissements cumulés et des provisions.
Un bilan financier se base sur les 3 mots clés :
• Liquidité ;
• Exigibilité ;
• Solvabilité.
Au PASSIF :
Un reclassement peut s'avérer utile en cas de «concours de trésorerie cachés» - il s'agit de retards excessifs dans le
règlement des dettes vis a vis de certains fournisseurs et vis à vis de l'Etat et des organismes sociaux (caisses de retraites,
Caisse de Prévoyance), ces retards servant à couvrir des difficultés importantes de trésorerie.
Il est en général difficile d'identifier clairement les concours de trésorerie et surtout de les détacher des dettes à CT ordinaires.
Deux méthodes sont possibles :
* la première consiste à placer en «hors Exploitation» toutes les dettes présentant un caractère «anormal», de manière à ne
conserver dans l'analyse des postes liés à l'exploitation que les éléments jugés «normaux» ;
* la seconde consiste à calculer un montant théorique des dettes à court terme
d'exploitation et de soustraire ce montant aux dettes réelles. La différence est affectée en hors Exploitation.
• Les Concours de Trésorerie
Cette rubrique regroupe les divers concours de trésorerie obtenus par :
♦ des concours bancaires courants,
♦ des effets escomptés non échus,
♦ des soldes créditeurs de banque.
Avant d’entamer le passage du bilan comptable au bilan financier et faire les retraitements et les reclassements, on
doit définir d’abord qu’est-ce qu’un bilan financier et quels sont ses éléments constitutifs.
anomalies qui existent au sein de cette dernière et de prévoir son avenir économique »
En conclusion après cette revue sur les généralités qui apportent des
éclaircissements sur les éléments-clés de notre sujet de recherche, nous avons ainsi étudié des
généralités sur l’analyse financière avant d’essayer de donner les idées élémentaires concernant le
diagnostic.
Cette étude nous a permis d’acquérir de profondes connaissances théoriques sur l’analyse financière d’une
manière générale en mettant l’accent sur la structure d’un bilan comptable et les retraitements à appliquer
pour élaborer un bilan financier.
Nous tenterons par la suite d’exposer les diverses méthodes d’analyses préconisées dans le processus de
diagnostic financier.
Chaque entreprise a besoin de connaitre sa situation financière actuelle et de la comparer à celle des
années précédentes pour mettre l’accent sur les prévisions. La gestion financière met à la disposition des
entreprises, quels que soient leurs classifications, tous les moyens qui facilitent cette analyse.
Nous allons essayer également de présenter les principales méthodes permettant d’apprécier ou de suivre
l’évolution de la situation financière d’une entreprise, fondée sur la détermination du fonds de roulement,
besoin en fonds de roulement, la trésorerie, ainsi que les différents types de ratios qui facilitent des
comparaisons temporelles et spéciales. Ensuite, de dynamiser l’analyse de l’équilibre financier en
comparant l’évolution des composantes du bilan d’un exercice à l’autre et de dresser un tableau des flux de
trésorerie et d’emplois et de ressources. Enfin, nous allons voir comment un responsable financier va agir
pour mener une analyse de l’activité et mesurer la rentabilité de l’entreprise.
22322 Définition
« Le fonds de roulement net représente la marge de sécurité financière pour l’entreprise et une garantie de
remboursement des dettes à moins d’un an pour les financiers. Il est un indicateur de sa solvabilité et son
risque de cessation de paiements.».
Nous constatons, de ce fait que plus le fonds de roulement est élevé plus les disponibilités
de l’entreprise sont importantes et la marge de sécurité financière de celle-ci est plus élévée.
Lorsque les dettes d’exploitation ne couvrent pas le montant des stocks et des
créances, un besoin de financement d’exploitation apparaît. L’entreprise doit recourir à des
ressources permanentes constituées par le FR pour financer ce besoin, d’où l’appellation
besoin en fonds de roulement.
• Définition
« Le besoin en fonds de roulement correspond à la part de l’actif circulant qui ne
peut être financé par des dettes à court terme et qui doit être financée par des capitaux
permanents.»4.
Le besoin en fonds de roulement est le résultat des décalages dans le temps :
- Décalage entre les achats et les ventes, ceux-ci entrainent la constitution du stock ;
- Décalage entre les produits comptables (exemple : les ventes) et les paiements correspondants qui
donnent naissance à des créances
Le besoin en fonds de roulement reflète la capacité de l’entreprise à générer les ressources nécessaires au
financement de son cycle d’exploitation sans miser ses ressources internes.
Remarque
Nous distinguons deux types de besoin en fonds de roulement :
Le besoin en fonds de roulement d’exploitation (BFRE) ;
Le besoin en fonds de roulement hors exploitation (BFRHE).
• Définition
La situation de la tresorerie « exprime le surplus ou l’insuffisance de marge de
sécurité financière après le financement du besoin en fonds de roulements.»5.
Donc la trésorerie de l’entreprise joue un rôle fondamental dans l’entreprise. Elle réalise l’équilibre
financier à court terme. Toutes les opérations réalisées par l’entreprise se traduisent par une
entrée ou une sortie de trésorerie qu’il s’agisse d’opérations d’exploitation, d’investissement ou de
financement.
2ème méthode
La trésorerie est la différence entre le fonds de roulement net et le besoin en fonds
de roulement.
• Interprétation de la trésorerie
Le tableau suivant synthétise les différentes combinaisons théoriques possibles pour
l’interprétation de la situation de trésorerie ;
Les différentes situations possibles pour la trésorerie
sur un des nombreux aspects de l’entreprise qu’il souhaite mettre en valeur : rentabilité, indépendance
financière…etc.
Pour construire un ratio, certaines règles doivent être respectées :
Le ratio doit être significatif mieux que les grandeurs constructives ;
La sélection des ratios dépend de la nature de l’entreprise ;
Les deux grandeurs composantes d’un ratio doivent être homogènes.
On peut classer les principaux ratios selon la nature des informations utilisées pour leur calcul et selon les
caractéristiques par la classification suivante :
- Les ratios de structure financière ;
- Les ratios de gestion (rotation) ;
- Les ratios de rentabilité.
La solvabilité de l’entreprise est mesurée par son niveau d’endettement et par sa capacité à faire face aux
changements résultants des dettes contractées.
L’analyse de la solvabilité et de la liquidité de l’entreprise peut être réalisée à partir des ratios suivants :
• Le ratio de liquidité générale : C’est le rapport entre l’actif circulant et les dettes à
court terme. Il mesure la capacité de l’entreprise à rembourser ses dettes à court terme par
la transformation de l’actif circulant en liquidités. Le ratio de liquidité générale se calcule
comme suit :
• Le ratio de liquidité réduite : C’est le rapport entre les valeurs réalisables majorées
des valeurs disponibles et des dettes à court terme. Il mesure la capacité de l’entreprise à
Recueilli et preparé par Jean Maurice RAZANAKOLONA Page 38
IST-D/FOAD MEO SQ 2 : Analyse financière & diagnostic 2021
rembourser ses dettes à court terme par ses valeurs réalisables et ses valeurs disponibles.
Le ratio de liquidité réduite se calcule comme suit :
• Le ratio de rotation des stocks : Il indique le nombre de rotations des stocks dans
l’exercice. Il renseigne sur l’importance du temps d’écoulement de ces derniers. Plus ce
ratio est important, plus les stocks sont utilisés rapidement. Le temps de stockage est donc
court, ce qui est en principe un signe de bonne gestion. Le ratio de rotation des stocks se
calcule comme suit :
Tels que :
• Le ratio de rotation des crédits fournisseurs : Le ratio de rotation du crédit fournisseurs mesure
la durée moyenne du crédit accordée à l’entreprise par ses fournisseurs. Pour cela, les règlements
des fournisseurs doivent être supérieurs à la durée que donne l’entreprise à ses clients pour
recouvrer ses créances. Le ratio de rotation des crédits fournisseurs se calcule comme suit :
Les ratios de rentabilité mesurent la performance générale de l’entreprise et, par conséquent, les résultats
de différentes décisions prises par les gestionnaires. Ces ratios intéressent particulièrement les
investisseurs et les gestionnaires.
Le ratio de rentabilité financière : C’est la rentabilité des capitaux propres, si elle est élevée, et
notamment si elle est supérieure aux taux d’intérêts pratiqués. Dans le marché financier, l’entreprise n’aura
pas de difficultés, si nécessaire à augmenter ses capitaux propres. ce ratio intéresse surtout les associés, il
mesure la rémunération des actionnaires.
Il se calcule comme suit :
Le ratio de rentabilité économique : Ce ratio ne tient pas compte de l’impact de la structure financière ou
de la fiscalité sur les résultats. C’est un véritable ratio de rentabilité car il établit un rapport entre deux flux
et un stock il se calcule comme suit :
Il faut noter enfin que cette technique d’analyse a souvent la préférence des analystes extérieurs à
l’entreprise, alors que les services financiers de l’entreprise doivent le plus souvent traiter les données
brutes pour répondre aux exigences de la gestion financière.
24 L’effet de levier
241 Notions
Pour P.RAMAGE « L’effet de levier concerne donc le niveau de l’évolution du résultat net par rapport à la
variation du taux d’endettement. En effet, plus une entreprise emprunte pour investir, plus sa dette
financière est importante ».
La notion d’effet de levier est basée sur celle de la rentabilité. Il s’agit en l’occurrence de comparer la
rentabilité économique de l’entreprise au cout des capitaux empruntés. Il mesure l’impact positif ou négatif
de la politique d’endettement de l’entreprise.
Si la rentabilité financière (RF) est supérieure à la rentabilité économique (RE) => « RF > RE »
l’endettement joue un rôle positif.
Si la rentabilité financière (RF) est inférieure à la rentabilité économique (RE) « RF < RE»
l’endettement joue un rôle négatif.
Ce sont des indicateurs de l’activité de l’entreprise qui résument la situation commerciale, le niveau du
résultat et du bénéfice et le volume de la production.
252 La marge commerciale
Selon Brusler
« La marge commerciale n’a de sens que pour les entreprises qui ont une activité commerciale de
distribution de produits revendus en l’état. Cette activité peut être la seule exercée par l’entreprise. Elle
concerne aussi les entreprises mixtes qui ont à la fois une activité industrielle et commerciale.»11.
Le coût d’achat des marchandises vendues s’obtient lui-même à partir des achats de marchandises
corrigés des variations de stocks de marchandises.
La marge commerciale donne une information sur le profit brut procuré à l’entreprise par les seules
activités commerciales. Dans le commerce et la distribution, « la marge a une importance considérable.
Elle est suivie dans le temps soit en valeur absolue, soit sous forme d’une grandeur relative, le ratio ou le
taux de marge (sur ventes). »13.
mise en pratique d’une politique rationnelle de gestion commerciale et de promotion des ventes. Elle influe
aussi, professionnellement sur le chiffre d’affaires, dans la recherche du seuil de rentabilité.
c. Problèmes liés à la marge commerciale
Dans la pratique, il n’y a pas de problème car l’inventaire permanant permet l’obtention de la marge
commerciale sans difficultés. Le problème se pose pour les entreprises qui pratiquent l’inventaire
intermittent. Dans ce dernier cas, le calcul des consommations ne s’obtient que par la formule suivante.
253 La production de l’exercice
C’est un solde qui concerne uniquement les entreprises industrielles. Il représente l’ensemble de produits
qui ont subi une transformation au sein de l’entreprise. La valeur de cet agrégat regroupe à la fois des
produits finis enregistrés au prix de vente et des produits semi-finis comptabilisés aux coûts de fabrication.
Ce solde permet de mesurer le niveau des réalisations de l’entreprise et sa capacité d’offre d’un bien final
destiné au marché. C’est l’indicateur de la capacité de production de l’entreprise et de l’efficacité de ses
fonctions d’offre. Il acquit son importance du fait que les bénéfices sont conditionnés d’abord, par
l’augmentation des produits et surtout l’évolution de la production de l’exercice.
254 La valeur ajoutée
« La valeur ajoutée (VA) exprime la capacité de l’entreprise à produire des richesses dans ses activités
économiques. Elle est déterminée par la différence entre la production et consommations de biens et de
services en provenance de tiers. Ces consommations sont des réductions à néant de richesses qu’il faut
imputer, dans le cadre d’un processus de transformation, sur la production de l’exercice et sur la marge
commerciale.»14.
« La liste des consommations intermédiaires à déduire est celle qui résulte du Compte de résultats après
retraitement. En particulier, on prendra garde à ôter des consommations intermédiaires, les loyers de
crédit-bail, les charges liées au personnel intérimaire et dans certains cas, celles de sous-traitance. Ces
corrections visent à éliminer le choix des méthodes d’exploitation de l’entreprise.»15.
La valeur ajoutée détermine la création de richesses économiques qui dérive de la mise en œuvre par
l’entreprise de facteurs de production (capital, main-d’œuvre, savoir-faire …).
Cette notion a une grande importance au niveau macroéconomique car elle permet, en agrégeant la valeur
ajoutée des entreprises d’une branche ou d’un secteur, d’en évaluer l’apport à la production nationale.
La valeur ajoutée incarne la richesse crée qui peut ensuite être redistribuée aux parties prenantes à
l’intérieur ou à l’extérieur de l’entreprise. Il s’agit donc d’un solde dont le contenu est plus économique que
financier.
Une valeur ajoutée faible signifie que l’entreprise fait beaucoup appel à la sous-traitance. Toutefois, une
valeur ajoutée qui se réduit dans le temps peut s’expliquer par une baisse des ventes qui sont dues à des
problèmes conjecturels ou internes à l’entreprise.
Un EBE négatif, signifie que l’entreprise doit faire face à des charges liées à son financement et
investissement au détriment de sa rentabilité. Une insuffisance brute d’exploitation peut avoir comme
origine, des faillites, des charges de personnel trop importantes ou une valeur ajoutée très faible.
« Le résultat d’exploitation est un pur flux d’exploitation. Ce n’est pas un flux de fonds car il intègre dans
son calcul des charges et des produits comptables calculés. C'est-à-dire des postes de dotations et de
reprises liées aux amortissements et aux provisions.»17.
Pour obtenir le résultat courant avant impôt, on ajoute (ou en retranche) aussi la quote-part de résultat sur
opérations faites en commun.
« En termes de diagnostic, le résultat courant est censé être reproductible. Dans l’hypothèse d’une
structure financière inchangée, d’une politique d’amortissement stable et de maintien des conditions
économiques générales de l’entreprise, il est appelé à se rénover. C’est la fragilité (précarité) de la notion
de résultat courant car la politique financière de l’entreprise, et donc le cout de l’endettement, ne peuvent
pas être supposées stables dans une comparaison sur plusieurs années. On sait que les taux d’intérêt
évoluent et qu’une partie des charges et des produits financiers peut être liée à des éléments
exceptionnels. Sous réserve de ces précautions, l’analyse financière peut comparer le résultat courant
d’une année sur l’autre.»
L’entreprise fait appel à plusieurs sources de financement qui se divisent en sources externes et sources
internes. Les sources externes comprennent les apports des actionnaires, les emprunts auprès des
bailleurs de fonds et les subventions de l’Etat. Les sources internes comprennent les différents bénéfices
dont la capacité d’autofinancement constitue la source exclusive.
* Définition
La capacité d’autofinancement (CAF), représente le montant des ressources réelles (ou surplus monétaire)
dégagé par l’activité propre de l’entreprise
Cette capacité d’autofinancement est généralement affectée au maintien ou au développement du potentiel
économique de l’entreprise.
Pour P.RAMAGE « Elle est définie aussi comme l’excédent des produits encaissables sur les charges
décaissables, et comme la somme du bénéfice de l’exercice et des charges non calculées qui ne
correspond pas à des décaissements.»21.
* Calcul de la capacité d’autofinancement
La CAF peut être calculée à partir de l’EBE (soustractive) ou être reconstruite à partir de résultat du
l’exercice (additive) :
Cet excédent exprime donc la valeur monétaire de la richesse créée par l’entreprise. Il permet notamment
de rembourser les emprunts, de verser des dividendes, d’autofinancer une partie des investissements, etc.
Dans la plupart des cas, les flux de trésorerie de l’activité comprennent la majeure partie de votre flux de
trésorerie. Si vous êtes gérant d’un restaurant par exemple, le FTA est le résultat de vos ventes
auxquelles l’on soustrait les dépenses (liées aux matières premières, les équipements, le loyer, la masse
salariale, etc…).
Les flux de trésorerie de l’investissement (FTI) Les flux de trésorerie de l’investissement intègrent les
flux de trésorerie provenant de l'achat ou de la vente d'actifs (les biens physiques, tels que les biens
immobiliers ou les véhicules, et les biens non physiques comme les brevets) en utilisant des fonds
disponibles, et non des dettes.
Pour évaluer les FTI, vous pouvez utiliser cette formule : Flux de trésorerie de l’investissement (FTI) =
acquisitions d’immobilisations incorporelles et corporelles – acquisitions d’entités (titres de
participation) + cession d’immobilisations incorporelles et corporelles + cessions d’entités (titres
de participation)
Pour les TPE et PME, les FTI ne constituent généralement qu’une faible part des flux de trésorerie de votre
entreprise. Mais vous devriez tout de même le surveiller car il peut avoir un impact sur votre fonds de
roulement.
A noter : lorsque vous dépensez des liquidités pour un investissement, ces liquidités sont converties en un
actif de valeur égale. Ils ont une valeur monétaire, mais ils ne correspondent pas à des fonds disponibles
(or dans ce contexte, les seuls actifs qui nous intéressent sont les fonds disponibles).
Les flux de trésorerie de financement (FTF) Les flux de trésorerie de financement concernent les
produits et charges provenant des emprunts et des fonds propres. Autrement dit, les FTF
correspondent au calcul des revenus générés et des actifs dépensés dans le cadre des activités de
financement. Il peut s’agir par exemple du remboursement d’une partie d’un prêt bancaire, de l’intégration
d’un nouvel investisseur au capital ou encore du recours à une ligne de crédit. Le calcul ci-dessous vous
permet d’obtenir la valeur des FTF : Flux de trésorerie du financement (FTF) = Augmentation de capital +
Emprunts moyen et long terme – Remboursement des emprunts moyen et long terme +/- variation des
prêts réalisés par les actionnaires – dividendes versés.
La capacité d’autofinancement (CAF) Cet indicateur, parfois sous-estimé par les gérants d’entreprise,
traite uniquement de l’activité réalisée par une société. La capacité d’autofinancement permet de
déterminer si l’entreprise a réussi à générer plus d’argent qu’elle n’en a dépensé via son activité, et donc
de savoir si son modèle économique est rentable. En pratique, la capacité d’autofinancement équivaut à
l’ensemble des ressources brutes disponibles à la fin d’un exercice. In fine, la société pourra s’en servir
pour : · évaluer sa santé financière de l’entreprise (avec l’appui d’autres indicateurs financiers tels que le
cash flow) · financer certains investissements · rembourser une partie des emprunts · évaluer le montant
des dividendes à verser aux associés
Le flux de trésorerie disponible (Free Cash Flow) Vous pouvez aussi devoir évaluer le flux de trésorerie
disponible (ou « Free Cash Flow » en anglais), à savoir les liquidités restantes une fois que la cession
d’actifs, les éventuels investissements, le BFR et les impôts sur l’exploitation aient été soustraits. La
formule du flux de trésorerie disponible est la suivante : Flux de trésorerie disponible = flux de trésorerie de
l’activité (FTA) + flux de trésorerie de l’investissement (FTI) Il est également possible de détailler la formule
du free cash flow de la manière suivante : Flux de trésorerie disponible = EBE + cession d’actifs –
investissement + variation du BFR – impôts sur le résultat d’exploitation.
La variation du BFR L'excédent de l'actif sur le passif est appelé le fonds de roulement de l'entreprise
(BFR). On appelle donc « variation du fonds de roulement » (BFR) la différence entre le fonds de
roulement de deux périodes distinctes (par année, par trimestre ou par mois). Pour calculer le BFR, il suffit
de soustraire le passif à court terme de l’actif à court terme.
La variation du fonds de roulement est incluse dans le flux de trésorerie d'exploitation puisqu'une
entreprise augmente ou diminue généralement son actif et son passif à court terme pour financer ses
activités courantes. Il existe deux scénarii possibles :
• Augmentation de l’actif à court terme : il s'agit d'une sortie de fonds. L'entreprise a dû débourser
de l'argent pour acheter des actifs supplémentaires.
• Augmentation du passif à court terme : il s'agit d'une rentrée de fonds. Les dettes
supplémentaires, telles que les dettes à court terme, fournissent des liquidités à l’entreprise.
Comment interpréter les variations du BFR pour une entreprise ? Selon l’historique et la stratégie
visée par l’entreprise, il est généralement possible d’expliquer ces variations de la façon suivante :
• lorsque la variation du fonds de roulement est négative, cela peut signifier que l'entreprise investit
massivement dans ses actifs à court terme ou réduit considérablement ses passifs à court terme ;
• à l’inverse, si la variation du fonds de roulement est positive, l'entreprise vend des actifs courants
ou augmente ses passifs courants.
Pour de nombreuses entreprises en phase de croissance, les variations BFR correspondent
essentiellement à des dépenses d'investissement : il s'agit de liquidités que l'entreprise décide d’investir
pour se développer. Une entreprise doit ainsi calculer cette variation du BFR pour s'assurer qu'elle dispose
d'un fonds de roulement suffisant ou qu'elle n’entre pas en pénurie de fonds.
réduction de la valeur d'un actif, l'amortissement ou l'étalement des paiements sur plusieurs périodes
comptables).
• Investissements (net) / Chiffre d'affaires : mesure la part des revenus allouée à l'investissement
CONCLUSION
Telle est la séquence 2 de notre module