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Ministère de l’Enseignement Supérieur et de ‫وزارة اﻟﺘﻌﻠﯿﻢ اﻟﻌﺎﻟﻲ واﻟﺒﺤﺚ اﻟﻌﻠﻤﻲ‬

la Recherche Scientifique
Université Ferhat ABBAS- Sétif 1 ‫سطﯿف‬-‫ﺟـﺎﻣﻌﺔ فرحﺎت عﺒﺎس‬
Faculté des Sciences de la Nature et de la Vie ‫ﻛﻠﯿﺔ عﻠوم اﻟطﺒﯿﻌﺔ واﻟﺤﯿﺎة‬
Département des Etudes de Base ‫ﻗﺴﻢ اﻟﺟذع اﻟﻤشﺘرك‬

Polycopié de cours :
Immunologie Générale
Destiné aux étudiants de 2ème année Biotechnologie

Présentée par :

Dr. ALLOUNI R

Année Universitaire : 2020-2021


Dr. ALLOUNI Rima 2020-2021
1. 2. Notion d’immunologie
1.2.1. Immunité

L'immunité (im-munus : im, particule latine marquant la négation ; munus : charge, impôt,
immunitas : dispense ou exemption de charge) désignait initialement la résistance d'un organisme vis-
à-vis d'un agent infectieux auquel il est exposé. Cette définition s'est ensuite élargie à l'ensemble des
réactions tendant à éliminer des substances étrangères. Actuellement, l’immunologie est définie comme
étant l’étude des défenses de l'organisme contre toute situation potentiellement délétère pour l'hôte
(nuisible pour la santé, et pouvant même entraîner la mort) : i. Combattre le "non soi" comme les
microorganismes pathogènes responsables d’infections et ii. Éliminer les cellules du "soi" stressées,
endommagées ou pathogènes (cellules cancéreuses ou infectées par des virus, par exemple).

1.2.2. Système immunitaire

Le SI est constitué d’un ensemble d’organes, de cellules et de molécules dont la distribution


couvre les différents points de l'organisme, et qui coopèrent pour l’élaboration de réponses immunes
capables d’éliminer les agents infectieux. Ce système protège l’organisme contre quatre grands groupes
de pathogènes définis selon les mécanismes immunologiques développés contre eux et selon leur habitat
naturel (extra- ou intracellulaire) : 1. Les bactéries, les parasites et les champignons extracellulaires, 2.
Les bactéries et les parasites intracellulaires, 3. Les virus (intracellulaires) et 4. Les vers parasites
extracellulaires.

1.2.3. Immunité naturelle et immunité spécifique

L'immunité met en jeu deux processus apparus successivement au cours de l'évolution des espèces :

L’immunité non spécifique (naturelle/innée), d'action immédiate, qui fait intervenir des cellules responsables
de la phagocytose. Elle utilise les fonctions d’exclusion du revêtement cutanéo-muqueux et la mise en jeu de
signaux d’activation entre des ensembles de molécules plasmatiques (complément, coagulation) et des
cellules (polynucléaires neutrophiles, macrophages et cellules NK). Cette immunité conduit notamment à la
réaction inflammatoire.

L’immunité spécifique (acquise/adaptative), qui se développe en quelques jours et dépend de la


reconnaissance spécifique de la substance étrangère, prélude à sa destruction ; elle garde le souvenir de la
rencontre. Cette immunité implique la reconnaissance de constituants appelés antigènes (Ag) par des
molécules complémentaires très diversifiées (récepteurs d’antigènes) appelés anticorps. Les récepteurs
antigéniques sont aussi présents sur des cellules de l’immunité spécifique ; les lymphocytes T et B et sont
appelés respectivement TCR (T cell receptor) et BCR (B cell receptor). Cependant, la reconnaissance
antigénique dans le cas des TCR ne peut s’effectuer seulement si l’Ag est présenté par une molécule de CMH.

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2. Ontogenèse du système immunitaire

2.1. Organes du système immunitaire

Le SI est formé d’organes individualisés et de tissus entre lesquels circulent des cellules de
l’immunité naturelle et de l’immunité adaptative, dites cellules immunocompétentes. Par le biais de
mécanismes de communication perfectionnés (impliquant des molécules solubles et membranaires), le
SI est capable de produire et de réguler des réponses effectrices susceptibles de protéger l’organisme
hôte.
Le système lymphoïde est composé de deux types d'organes lymphoïdes (fig.1):
- Les organes lymphoïdes primaires ou centraux (moelle osseuse et thymus) sont le site majeur de la
lymphopoïèse où les lymphocytes se différencient, deviennent matures en acquérant leur compétence
(notamment l’expression des immunorécepteurs, BCR et TCR).
- Les organes et tissus lymphoïdes secondaires ou périphériques comprennent des organes encapsulés
ou organes systémiques (ganglions lymphatiques et rate) et des accumulations de tissu lymphoïde
distribuées principalement au niveau des muqueuses (organes muqueux) ; il s’agit de sites de capture et
de présentation de l’Ag aux différentes cellules participant à la réaction immunitaire.

Figure 1. Les organes lymphoides du système immunitaire.

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2.1.1. Organes lymphoïdes centraux (primaires)

2.1.1.1. Moelle osseuse

a. Définition
La moelle osseuse correspond au tissu présent dans la partie centrale des os ; mais seule la moelle
osseuse présente au niveau des os courts et plats (sternum, côtes, vertèbres, os iliaques, voute du crâne,
épiphyses proximales de l’humérus et du fémur, …), possède une activité hématopoïétique
(Hématopoïèse), autrement dit la capacité de produire les différentes lignées de cellules sanguines. En
effet seuls ces os possèdent encore de la moelle osseuse rouge constituée de cellules souches
hématopoïétique multipotentes (CSH), en opposition à la moelle osseuse jaune constituée de cellules
graisseuses (adipocytes) (fig.2). Ces cellules souches multipotentes ont la capacité de se multiplier à
l’infini et de se différencier en un large éventail de cellules.

Outre sa fonction d'organe producteur, la moelle permet également la maturation des lymphocytes B.

La moelle osseuse est également constituée de cellules stromales qui constituent un tissu de soutien
permettant la multiplication et la différenciation des cellules souches hématopoïétique.

Remarque : l’équivalent de la moelle osseuse chez les vertébrés est la bourse de Fabricius (qui produit les
lymphocytes B).

Figure 2. Schéma représentant la moelle osseuse des os longs.


b. Hématopoïèse
L'hématopoïèse est le processus physiologique permettant la création, la différentiation et le
renouvellement de toutes les cellules du SI, les globules rouges et les plaquettes, à partir des CSH
multipotentes. Les différentes proliférations et différenciations qui caractérisent l’hématopoïèse sont
sous le contrôle, central et périphérique, de cytokines et de facteurs de transcription. L’hématopoïèse

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est, en effet, très régulée pour garantir les taux cellulaires d’équilibre propres à chacun des types de cellules
sanguines. Les divisions cellulaires et les différentiations sont équilibrées par la mort cellulaire programmée ou
apoptose.
A partir des CSH naissent deux précurseurs à l’origine de deux lignées cellulaires. La lignée
myéloïde donne, en plus des érythrocytes et des plaquettes, les monocytes / macrophages (MΦ), les
polynucléaires neutrophiles (PNN), les polynucléaires éosinophiles (PNE), les polynucléaires basophiles
(PNB), les mastocytes et les cellules dendritiques (DCs). La lignée lymphoïde donnenaissance aux
lymphocytes T, aux lymphocytes B et aux cellules NK (Natural Killer cell, ¢NK) (fig.3).

En outre, il est actuellement bien établi que les DCs peuvent être d’origine myéloïde (mDCs)
comme elles peuvent être d’origine lymphoïde (DCs plasmacytoïdes, pDCs).

Figure 3. Origine de cellules de système immunitaire.

2.1.1.2. Thymus
Le thymus est un organe lymphoïde primaire (lympho-épithélial), reposant sur le cœur, qui va
croître jusqu’à la puberté puis diminuer par la suite mais sans disparaître totalement . Il est constitué de deux
lobes séparés par une cloison et entourés d'une capsule. Chaque lobe thymique est divisé en lobules par
des travées conjonctives. L'irrigation est assurée par des vaisseaux provenant des artères thoraciques.
Chaque lobule comprend deux zones :

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-Une zone périphérique, le cortex, peuplé de "thymocytes corticaux" qui sont produits par la
multiplication des pro-thymocytes qui ont quittés la moelle osseuse.
-Une zone médullaire (médulla) qui contient, en densité plus faible, des lymphocytes T immatures
différenciés (fig.4).
On trouve, tant dans le cortex que dans la médulla, des cellules épithéliales, des cellules dendritiques et des
macrophages :
Les cellules épithéliales produisent des hormones thymiques qui influencent la maturation des thymocytes.
D'autres, dans la médulla, forment des agrégats appelés corpuscules de Hassal.

Les cellules dendritiques et les macrophages sont des cellules présentatrices d'antigène (CPA).

Figure 4. Anatomie et développement de thymus.


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2.1.2. Organes lymphoïdes périphériques (secondaires)

2.1.2.1. Rate

La rate est un organe abdominal intra-péritonéal, situé dans l’hypochondre gauche. Elle n’est pas
branchée sur la circulation lymphatique, mais sur la circulation sanguine (son rôle est important dans
l'épuration du sang). C’est le plus grand organe lymphoïde (environ 12 x 7 x 4 cm, un poids de 200 g).
On y distingue :

▪ La pulpe rouge (plus de 80% du volume de la rate) est à la fois un site de destruction des hématies
sénescentes et un réservoir d’hématies injectables par contraction de la rate.
▪ La pulpe blanche (moins de 20% du volume de la rate) se compose de tissu lymphoïde prenant la forme

de manchons gaines lymphoïdes périartériolaires (PALS, Periarteriolar lymphoid sheaths) contenant


essentiellement des lymphocytes T. Autour de la pulpe blanche on trouve une zone marginale au sein de
laquelle des lymphocytes B s'assemblent avec des cellules dendritiques pour former des follicules (fig.5A).

2.1.2.2.Ganglions lymphatiques
Le système lymphatique est constitué de vaisseaux lymphatiques, où s’écoule la lymphe, et de
ganglions lymphatiques. La lymphe est un liquide interstitiel résultant de la filtration du plasma du sang
à travers la paroi des capillaires sanguins. De petits capillaires lymphatiques s’ouvrent dans les espaces
tissulaires et récupèrent la lymphe pour la transporter à des vaisseaux lymphatiques de plus en plus gros.
Ces derniers ramènent la lymphe vers les ganglions lymphatiques : organes lymphoïdes secondaires
dispersés le long des vaisseaux lymphatiques.
Les ganglions lymphatiques sont répartis dans tout l’organisme (environ 1000 ganglions).Ce sont
de petits organes arrondis ou réniformes de 1 à 15 mm de diamètre entourés d'une capsule, percée
de vaisseaux lymphatiques afférents qui déversent la lymphe au niveau de sinus, au niveau desquels la
lymphe traverse ensuite tout le ganglion pour finalement ressortir par les vaisseaux lymphatiques efférents
au niveau du hile.
Les ganglions lymphatiques ont une double fonction : l'élimination des micro-organismes
pathogènes par la phagocytose des MΦ et le développement des réponses immunitaires spécifiques
(agrégation, activation et prolifération des lymphocytes T et B). Le parenchyme ganglionnaire comprend
trois zones successives (fig.5B) :

▪ Le cortex est une zone B-dépendante correspondant à la partie la plus externe comportant les follicules

lymphoïdes primaires et secondaires caractérisés par la présence de lymphocyte B, de macrophages, et de


cellules dendritiques folliculaires (CDF):
▪ Le paracortex est une zone T-dépendante riche en lymphocyte T et en cellules présentatrices d’antigènes

(cellules dendritiques interdigitées ou CDI). C’est dans cette zone que les LT et LB passent du sang vers
les ganglions, et c’est là que se produisent les interactions entre les LT et les cellules dendritiques, ainsi
qu’entre les LT et les LB.

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▪ La médulla est une zone mixte dans laquelle on trouve lymphocytes B et T, plasmocytes et macrophages.

La lymphe apporte les antigènes au ganglion (microbes, cellules anormales) où ils sont captés par les CPA qui les
présentent aux lymphocytes T. Si la réponse est humorale, les lymphocytes Th migrent vers les follicules du cortex
: la coopération Th-B active des lymphocytes B qui deveniennent des plasmocytes.

2.1.2.3. Tissus lymphoïdes associés aux muqueuses

Le tissu lymphoïde associé aux muqueuses encore dénommé MALT (mucosal associated lymphoïd
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tissue) assure la protection de plus de 400 m de muqueuses exposées aux risques de l'environnement :
muqueuse oculaire, respiratoire, digestive, urogénitale… On y remarque une prépondérance de la réponse
humorale sur la réponse cellulaire avec une production considérable d'anticorps appartenant à l'isotype IgA.
Ces anticorps sont capables de traverser les muqueuses donc d'en assurer la protection (fig.5C).
Dans le tube digestif, des îlots lymphoïdes disséminés dans la muqueuse intestinale, appelés
plaques de Peyer, lorsqu'ils sont volumineux, constituent le GALT (gut associated lymphoïd tissue). Le
GALT contient à lui seul plus de cellules immunitaires que tout le reste de l'organisme, il renferme les
cellules "M", porte d'entrée pour l'échantillonnage des Ag et des pathogènes capturés par transcytose.
A l'entrée des voies aériennes supérieures se trouvent les amygdales et les végétations adénoïdiennes
désignées par le sigle BALT (bronchus associated lymphoïd tissue).

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Figure 5. Structure des organes lymphoïdes secondaires, A : la rate, B : les ganglions lymphatiques et C : les
tissus lymphoïdes associés aux muqueuses (MALT).

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2.2. Cellules du système immunitaire

2.2.1. Système CD

CD ou cluster of differentiation, classe de différenciation associée à un numéro (tab.1); il s’agit de


marqueurs de surface cellulaires, utilisé pour identifier le type de cellule, le stade de différenciation et
l’activité des cellules (certaines sont des récepteurs, des glycanes, des molécules d’adhésion cellulaire
(CAM), des enzymes membranaires, etc., et d’autres dont la fonction est encore inconnue).
Tableau1 : Quelques exemples de marqueurs de surface CD.

CD1 = molécule du complexe majeur d'histocompatibilité (CMH) qui présente des molécules de lipides.
CD3 = caractérise les lymphocytes T, transduction de signal du TCR.
CD4 = caractérise les lymphocytes T-Helpers et Monocytes.
CD5 = fonction inconnue.
CD8 = caractérise les lymphocytes T cytotoxiques.

CD14 = récepteur du LPS (Ag de surface des bactéries gram ), interagit avec le Toll-like Receptor 4 (TLR4), ce qui
provoque la synthèse et la migration dans le noyau du facteur de transcription NFκB.
CD16 = caractérise les cellules NK, récepteur de faible affinité pour la région Fc des IgG (FcγRIII).
CD21 = CR2 des cellules B, récepteur du C3d et du virus d’Epstein-Barr (mononucléose et certains cancers).
CD28 = récepteur sur les cellules T pour la molécule B7 de co-stimulation des CPA.
CD40 = transduction du signale d’activation des cellules B (CD40L = CD154 des T H).
CD360 = récepteur de l’interleukine 21, IL-21R.

2.2.2. Cellules de l’immunitaire naturelle

2.2.2.1.Les phagocytes
Les phagocytes ou cellules phagocytaires sont les éboueurs de l’organisme, capables d’endocyter des
bactéries et des cellules mortes ; on parle de phagocytose. Parmi eux on compte les macrophages, les cellules
dendritiques, et les polynucléaires (Fig. 3).

a) Monocyte
Les monocytes sont des cellules rondes, ou ovales, circulant dans le sang et dont le diamètre peut
dépasser les 25 µm. Leur durée de vie est de quelques jours à quelques mois. Ils contiennent des
granulations basophiles dites azurophiles (contenant plusieurs variétés d'estérases, de lipases et de
péroxydases). Après leur production dans la moelle osseuse, les monocytes migrent dans la circulation
périphérique où ils séjournent de quelques heures à quelques jours, avant de migrer dans les tissus par
diapédèse (passage transendothélial) et de se différencier en macrophages.
b) Macrophage
Les macrophages (MΦ) ont une durée de vie plus longue. Dans un tissu, un monocyte subit donc
des modifications morphologiques et fonctionnelles qui le transforment en MΦ (la taille, par exemple,
est augmentée de 5 à 10 fois) (fig.6). Selon leur localisation, les MΦ, dénommés cellules de Küpfer dans le
foie, microglie dans le cerveau, cellules mésangiales dans le rein, ostéoclastes dans l’os, etc. Ce sont des
cellules riches en lysosomes, leur membrane plasmique est pourvue d’un grand nombre de récepteurs. Leurs
sécrétions sont également nombreuses : protéines du complément, facteurs de coagulation, fibronectine,
interférons, IL-1/IL-6, TNF (Tumor necrosis factor), chimiokines etc.

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Les macrophages présentent les récepteurs membranaires CD4, B7 et CCR5, pratiquement tous les
PRR membranaires, et les molécules de classe 1 et 2 du CMH.

Figure 6. Stades de maturation des phagocytes mononucléaires.

c) Cellule dendritique (CD)

La cellule dendritique est une cellule immunitaire présentant des expansions cytoplasmiques appelées
des dendrites, et présente dans l’ensemble des tissus de l’organisme, plus spécifiquement au niveau de
l’épiderme (fig.7), et au niveau du thymus. Elle a deux origines, soit myéloïde en dérivant du monocyte,
soit lymphoïde.

La cellule dendritique a différent rôle dans la réponse immunitaire :

• Elle joue le rôle de cellule phagocytaire et de cellules présentatrice d’antigène, lui permettant
d’activer les lymphocytes (B et T) présents au niveau des organes lymphoïdes secondaires. Elle
a donc un rôle principal dans l’activation de la réponse immunitaire adaptative. En effet une fois
l’antigène phagocyté et présenté, la cellule dendritique quitte son lieu de résidence et migre vers
les organes lymphoïdes secondaires. Au niveau de l’épiderme elle est capable de s’insérer entre
les cellules épithéliales et ceci car elle exprime les mêmes molécules d’adhérences que celles
présentent au niveau des jonctions intercellulaires.
• Au niveau du thymus elle joue un rôle essentiel dans le maintient de la tolérance au soi, dans la
sélection négative des lymphocytes T.
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Les cellules dendritiques présentent pratiquement tous les PRR membranaires, et les récepteurs
membranaires CD4, B7 et les molécules de classe 1 et 2 du CMH.

Figure 7. Schéma représentatif d’une cellule dendritique de l’épiderme.

d) Polynucléaires ou granulocytes

Les polynucléaires ou granulocytes sont des leucocytes ayant pour origine la moelle osseuse.
Attention leur appellation « polynucléaire » est a due à une erreur historique, en effet ces cellules ne sont
pas polynucléées mais présentent des noyaux polylobés. On en distingue trois types (fig.8) : les
neutrophiles, les basophiles et les acidophiles, qui portent leur qualificatif de la propriété de leur
cytoplasme et qui présentent des rôles distinct.

▪ Les polynucléaires neutrophiles sont les plus nombreux dans le sang. Ils ont un rôle principal dans la

phagocytose et sont attirés sur le lieu de l’infection par les chimiokines libérées par les macrophages et
les autres cellules présentes. Il passe ainsi par diapédèse du vaisseau sanguin vers les tissus conjonctifs
cibles. Contrairement aux autres cellules phagocytaires, les polynucléaires neutrophiles meurent suite à
la phagocytose (<24 heures).

▪ Les polynucléaires basophiles sont les moins nombreux et jouent un rôle essentiel dans les réactions

d’hypersensibilité immédiate (allergie) et retardée par expression des récepteurs de surface pour le Fc des
immunoglobulines IgE. Lorsqu’ils rentrent en contact avec des allergènes ils déversent le contenu de leurs
granulations, l’histamine qui active la réaction inflammatoire. Dans leurs granulations on trouvera
également de l’héparine qui empêchera la coagulation sanguine et qui augmentera la perméabilité des
capillaires, augmentant la réaction inflammatoire et facilitant la diapédèse. Leur durée de vie est de 5 à 7
heures.
▪ Les polynucléaires acidophiles (ou éosinophiles) ont une action antiparasitaire en déversant sur eux le
contenu de leurs granules, et jouent un rôle mineur dans l’allergie. Leur durée de vie est de 4 à 5 heures
dans la circulation sanguine, puis 8 à 12 jours dans les tissus.

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Figure 8. Schémas montrant la morphologie typique des granulocytes.


2.2.2.2. Mastocyte

Le mastocyte est une variété de leucocytes jouant un rôle primordiale dans les allergies. Il est
habituellement situé au niveau des tissus conjonctifs, des poumons, des ganglions lymphatiques, de la
rate et bien évidemment de la moelle osseuse où il est produit (fig.9a).

Le mastocyte contient des granulations contenant de l’histamine, de l’héparine, de la sérotonine et des


enzymes diverses. Tout comme le polynucléaire basophile, le mastocytes a donc plusieurs effet :
activation et amplification de la réaction inflammatoire, diminution de la coagulation sanguine,
augmentation de la perméabilité des capillaires facilitant la diapédèse.

Le mastocyte exprime des récepteurs membranaires aux fragments constants (Fc) des immunoglobulines
E (IgE) qui ont également un rôle caractéristique dans les allergies. Lorsque le mastocytes, complexés
avec ces IgE dirigé spécifiquement contre un allergène, rentre en contact avec cet allergène, il y a
dégranulation, provoquant des réactions allergiques qui peuvent être très grave parfois même jusqu’à
des chocs anaphylactiques.

2.2.2.3. Cellule NK (Natural Killer)

La cellule NK fait parti des lymphocytes car elle découle du progéniteur lymphoïde au niveau de la
moelle osseuse. La cellule NK est caractérisée par la présence de granules lytiques de perforine et granzyme
et sa demi-vie est de 7 à 10 jours (fig.9b et c).
Les cellules NK sont de grands lymphocytes granuleux ni T ni B puisque ne portant aucun des
- - + +
marqueurs B ou T (elles sont TCRαβ CD3 , CD56 , N-CAM ). Les cellules NK expriment des

récepteurs de faible affinité pour le fragment Fc des IgG (FcγRIII ou CD16). Lorsque ces anticorps (Ac)
reconnaissent un Ag fixé sur une cellule-cible, ils permettent la fixation de la cellule NK et le
déclenchement de son activité cytotoxique, c'est la cytotoxicité cellulaire Ac-dépendante ou ADCC
(pour antibody-dependant cellular cytotoxicity) (fig.10).

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La destruction des cellules cibles implique une balance entre des signaux activateurs (KAR, killer
activating receptors) et des signaux inhibiteurs (KIR, killer inhibitory receptors), et elle se fait par le
biais du système perforine / granzymes ou par induction de l’apoptose impliquant des récepteurs de la
mort (Fas/FasL et TRAILR /TRAIL, Tumor necrosis factor related apoptosis inducing ligand, membre
de la superfamille des TNF possédant une homologie avec le FasL). Les cellules NK sécrètent des
cytokines et des chimiokines inflammatoires pour recruter et activer d’autres cellules de l’immunité
innée.

b c
a

Figure 9. Schémas de représentation des cellules (a : mastocytes, b et c : Naturel Killer).

Figure 10. Les cellules NK font de la lyse cellulaire qui dépend d’une balance entre des
récepteurs activateurs et des récepteurs inhibiteurs.

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2.2.3. Cellules de l’immunitaire spécifique

Les lymphocytes sont les cellules majeures de la réponse immunitaire spécifique qui font partis
des leucocytes. Ils sont principalement de deux types :

2.2.3.1.Lymphocyte T

Les lymphocytes T (LT) dont la lettre T provient du Thymus, dans lequel les LT arrivent à maturité
sont caractérisés par la présence d’un TCR qui leurs permettent de reconnaître des fragments antigéniques.
Les lymphocytes ont différentes localisations suivant leur stade de maturité, ils sont d’avantages présents aux
niveaux des organes lymphoïdes secondaires, du sang et de la lymphe lorsqu’ils ne sont pas encore activés,
et ont une localisation ubiquitaire lorsqu’ils sont activés.

Le lymphocyte T est responsable de l’immunité cellulaire, qui vise à détruire les cellules pathogènes, que
ça soit des bactéries ou des cellules cancéreuses. En plus du TCR, le lymphocyte T est caractérisé par le
cluster de différentiation CD3 ainsi que le CD4 ou le CD8, CD2 (récepteur des clusters CD48 et CD58
présents sur les cellules présentatrices d’antigènes), CD28 (récepteur des clusters CD80 ou B7-1, et
CD86 ou B7-2), CD45 et CD154 (ligand de CD40 (CD40-L) que l’on trouve à la surface des cellules
présentatrices d’antigènes), etc.

On distingue plusieurs types de lymphocytes T :

- Les LT CD8 qui évolue en LT cytotoxique.


- Les LT CD4 qui donneront des LT helper (ou auxiliaires).

2.2.3.2.Lymphocyte B
Les lymphocytes B (LB), dont la lettre B provient de la bourse de Fabricius qui est un organe
d’oiseaux dans lequel les LB arrivent à maturité. Chez l’Homme, les lymphocytes B arrivent à maturité dans
la moelle osseuse. Ils sont caractérisés par la présence d’un BCR qui leurs permettent de reconnaître des
fragments antigéniques, les récepteurs membranaires B7 et des clusters de différenciation CD19, CD21,
CD35, CD45, CD80 (ou B7-1 est le ligand de CD28 présent à la surface des lymphocytes T), CD81 et
CD86 (ou B7-2 est le ligand de CD28 présent à la surface des lymphocytes T), etc.
Le lymphocyte B est responsable de l’immunité humorale, qui vise à produire les anticorps
spécifiques de l’agent pathogène.

Le lymphocyte B aura 2 destinées :

- Soit des plasmocytes qui sécrètent les anticorps solubles qui iront se fixer sur l’antigène (opsonisation),
facilitant ainsi la phagocytose. Ces cellules ne présentent pas d’anticorps membranaires.
- Soit des lymphocytes B mémoire qui expriment à leur surface les anticorps spécifiques d’un antigène,
permettant une réponse plus rapide si une seconde infection se présente.

Le lymphocyte B joue également le rôle de cellule présentatrice d’antigène et présente donc les molécules
de CMH II, en plus des molécules de CMH I.
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2.2.4. Cellules à l’interface entre les deux systèmes

2.2.4.1. Cellule NKT

La cellule NKT (pour « Natural Killer T ») est une cellule intermédiaire entre la cellule NK et le
lymphocyte T. Elle fait parti des lymphocytes car elle découle du progéniteur lymphoïde au niveau de
la moelle osseuse, mais contrairement à la cellule NK, elle présente un TCR bien qu’il soit quasiment
invariant, autrement dit c’est le même sur toutes les cellules NKT, mais elle ne présente ni CD4, ni CD8.

Le TCR présenté par les cellules NKT est caractéristique dans le sens où il reconnait les lipides et les
glycolipides présentés par des molécules structurellement proches des molécules de classe 1 du CMH,
les CD1d qui sont également invariant. Parmi les lipides reconnus on compte les glycosphingolipides
d’origine bactérienne, ou d’origine endogène produit lors de l’interaction avec des bactéries.

2.2.4.2. Lymphocyte T γ-δ

Les LT-γδ sont des lymphocytes T particuliers caractérisés par l’expression d’un TCR-1 associé à un
CD3 mais ne présentant ni CD4, ni CD8. Il est beaucoup plus rare que les LT présentent un TCR-2.

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III. Complexe majeur d’histocompatibilité (CMH)

Le Complexe Majeur d’Histocompatibilité (CMH) de l’homme appelé également système HLA


pour (Human Leucocytes Antigen), ce terme désigne un ensemble de gènes étroitement liés sur un même
chromosome (complexe), identifié initialement par ces effets majeurs dans le rejet des greffes
(histocompatibilité).

Les gènes du CMH sont répartis en trois classes (fig.15):

- Les gènes de classe 1 codent pour les molécules de classes 1 du CMH. Les plus importants sont les
gènes HLA-A, HLA-B et HLA-C.
Différents individus, parmi une espèce donnée, ont légèrement différentes formes, allèles, de chaque gène
de CMH classe 1. Ce phénomène d’avoir des formes multiples et stables d’un même gène dans une
population est connu sous le terme de polymorphisme. Le CMH est le système génétique le plus
polymorphique du corps.

- Les gènes de classe 2 codent pour les molécules de classes 2 du CMH. Les plus importantes sont les
gènes HLA-DP, HLA-DQ et HLA-DR dans la région D.
De même façon que les gènes de molécules classe 1, les gènes codant pour les molécules de classe 2
présente un polymorphisme génétique.

- Les gènes de classe 3 codent pour des molécules n’intervenant pas dans la présentation de l’antigène.

Figure 15. Les gènes qui codent pour les molécules de CMH classe 1 et 2.

3.1. Complexe majeur d’histocompatibilité de classe I (CMH-I)


3.1.1. Caractéristiques

Les molécules du CMH-I sont présentes sur toutes les cellules nucléées de l’organisme (donc pas les
globules rouges) à des taux variables (expression la plus importante au niveau des lymphocytes). Ces cellules
ont pour fonction de présenter les molécules d’Ag à une série de lymphocyte T, les LT-CD8 qui deviendront
des LT cytotoxiques.

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3.1.2. Structure des molécules du CMH-I

Une chaine de l’hétérodimère, notée α, elle englobe trois des quatre domaines extracellulaires et
une portion transmembranaire et intracytoplasmique de la molécule. Les deux premiers domaines de
l’extrémité N-terminal forme le site de liaison du peptide et elle supporte seule tous le polymorphisme
de la molécule. Cette chaine α est associée de façon non covalente à une chaine protéique, la β2-
microglobuline, monomorphe, totalement extracellulaire et beaucoup moins volumineuse (fig.16).

3.1.2.1. La chaîne α (ou chaîne lourde) est codée par les gènes HLA-A, HLA-B et HLA-C. D’un poids
moléculaire de 45000 Da, elle est composée de 340 AA et comporte trois parties :
-Extracellulaire formée de 3 domaines globulaires de 90 AA environs notés successivement α1, α2, α3.
La région de liaison au peptide antigénique ou région PBR (pour Peptide Binding Region) est formée par
les domaines α1 et α2 qui forment une cavité dans laquelle ira se loger le peptide antigénique et α1 ne
présente pas un pont disulfure.
-Transmembranaire, hydrophobe, de 20 AA.
- Intracytoplasmique, carboxyle terminal, de 30 à 40 AA, très hydrophile.
3.1.2.2. La chaîne β (ou chaîne légère), d’un poids moléculaire de 12000 Da, elle est totalement
extracellulaire et s’associe de façon non covalente au niveau du domaine α3 et est la région qui fixe
le CD8. Un seul domaine renfermant un pont disulfure. Une grande homologie (80%) existe entre les
séquences de différentes espèces. Bien que non polymorphe, c’est un composant essentiel de la
molécule nécessaire à sa stabilité et à son expression à la surface cellulaire. qui est non-
polymorphique, autrement dit elle est la même pour tout le monde. Elle est codée par un autre gène
non présent dans le CMH et assure un maintient de la conformation.

Figure 16. Structure du complexe majeur d’histocompatibilité classe I.

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3.2. Complexe majeur d’histocompatibilité de classe II (CMH-II)

3.2.1. Caractéristique

Les molécules du CMH II codées par ces gènes sont présentes sur un nombre de cellules beaucoup
plus restreint : les monocytes, les macrophages, les cellules dendritiques, les lymphocytes B et les cellules
épithéliales du thymus. Ce sont les cellules présentatrices d’antigènes qui ont pour fonction de présenter les
molécules d’Ag à une série de lymphocytes T, les LT-CD4 qui deviendront des LT helpers (ou LT auxiliaire.
3.2.2. Structure des molécules du CMH II

Les molécules de classe II sont formées de deux chaines protéiques α (PM :33000 Da) et β (PM :
28000 Da). Chaque chaine se compose de deux domaines (α1 et α2, β1 et β2) extracellulaire qui sont
associées de manière non covalente et qui sont cette fois-ci codées toutes les deux par le CMH, d’un

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segment transmembranaire et d’une partie intracytoplasmique. Parmi ces 4 domaines, seul α1 ne présente
pas un pont S-S et comporte 85 AA (95 AA pour les autres) (fig.18).
Le site de liaison des peptides antigéniques est formé par l’association des deux domaines α1 et β1 qui
forment une cavité dans laquelle ira se loger le peptide antigénique et est donc partagé par les deux chaines
constitutives de la molécule HLA de classe II.
La région immunoglobuline like est formée par les domaines α2 et β2 est la région qui fixe le CD4.

Figure 18. Structure du complexe majeur d’histocompatibilité classe II.

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IV. Notion d’antigènes et d’immunoglobuline

4.1. Notion d’antigène

L’immunogénicité et l’antigénicité sont des propriétés immunologiques apparentées mais


distinctes.
L’immunogénicité est la capacité d’un antigène à induire une réponse immunitaire humorale et/ou à
médiation cellulaire.
L’antigénicité est la capacité d’une molécule à interagir spécifiquement avec une molécule de
reconnaissance immunitaire telle qu’Ac.
Bien que tous les immunogènes soit des antigènes, tous les antigènes ne sont des immunogènes.

4.1.1. Déterminants antigéniques ou épitopes


Les épitopes sont les régions immunologiquement actives d’un immunogène qui se lie aux
récepteurs membranaires.
Un épitope correspond à une zone de 1 à 3nm de diamètre, soit 15 à 18 acides aminés pour une
protéine, soit 5 à 6 oses pour un polysaccharide.
Les antigènes possèdent habituellement à leur surface un grand nombre de déterminants qui peuvent être
différents les uns des autres (chacun étant capable d’induire la production d’un Ac spécifique) ou au
contraire être des structures répétitives. En réponse à l’introduction de cette Ag dans un organisme, on
aura donc la production d’ne famille d’Ac, l’antisérum obtenu est dit : polyclonal.
Les différents types d’épitopes :

4.1.1.1. Les épitopes séquentiels


C’est la partie de l’Ag en structure linéaire (15 à 18 AA qui se suivent), reconnue indépendamment
de la structure tertiaire du segment considéré (les anticorps dirigés contre des épitopes séquentiels les
reconnaîtront même si la protéine native est dénaturée).
4.1.1.2. Les épitopes non séquentiels (conformationnels)
Ces épitopes sont composés de parties qui se suivent en 3D (les anticorps dirigés contre des épitopes
non séquentiels ne reconnaissent plus ces derniers si la protéine est dénaturée).

4.1.2. Conditions de l’immunogénicité


L’immunogénicité est déterminée, en partie par 4 propriétés de l’immunogène :
4.1.2.1. Caractère étranger
Lorsqu’ un Ag est introduite au sein d’un organisme, son degré d’immunogénicité dépend de degré de son
caractère étranger (généralement plus la distance phylogénétique entre 2 espèces est grande, plus ladisparité
structurale entre elle est forte).
Ex : L’albumine sérique bovine (BSA) qui est un Ag expérimental courent, n’est pas immunogène lorsqu’elle
est injectée à une vache, mais elle est fortement immunogène lorsqu’elle est administrée à un lapin.

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4.1.2.2. Poids moléculaire


Plus le volume d’une molécule est grand, plus en principe son pouvoir immunogène est puissant.
Les meilleurs immunogènes tendent à avoir une masse moléculaire de 100.000 Da. Les molécules ayant un
poids moléculaire de 5000 à 10000 Da sont de mauvais immunogènes.
4.1.2.3. Composition chimique
Il faut une certaine diversité dans la structure pour obtenir l’immunogénicité.
Ex : Les homopolymères synthétiques tendent à manquer l’immunogénicité.
Les copolymères de taille suffisante, lorsqu’elles contiennent plusieurs AA différents, sont immunogènes.
L’addition d’acides aminés aromatiques tels que Tyrosine ou Phénylalanine, augmente considérablement
l’immunogénicité des polymères synthétiques.
4.1.2.4. Sensibilité à l’apprêtement et à la présentation de l’Ag
Les macromolécules qui ne peuvent pas être dégradées et présentées associées à des molécules du CMH sont
de mauvais immunogène.
Ceci peut être illustré avec des polymères de D-aa qui sont des stéréoisomères des L-aa. Etant donné que
les enzymes de dégradation présente à l’intérieur des CPA ne peuvent dégrader que des protéines contenant
des L-aa, les polymères D-aa ne peuvent pas être apprêtés et sont donc des immunogènes faibles.
4.1.3. Catégories d’antigènes

4.1.3.1. Allergènes

Un allergène est une substance ou une particule capable de provoquer une réaction allergique chez un sujet
préalablement sensibilisé lorsqu'il est à son contact (le plus souvent par contact avec la peau, inhalation, ou
ingestion).

4.1.3.2. Xénoantigènes

Les xénoantigènes sont des antigènes provenant d’une espèce différente de celle du sujet immunisé.

4.1.3.3. Alloantigènes

Les alloantigènes sont des antigènes provenant d’un individu de la même espèce mais génétiquement
différent du sujet immunisé.
4.1.3.4. Autoantigènes

Les autoantigènes sont présents sur les cellules du sujet immunisé. Le système immunitaire est parfois
tellement désorienté qu'il monte des réponses immunitaires contre l'organisme auquel il appartient.

-Selon leur mode d’action, il y a deux types d’antigènes : les antigènes complets et les antigènes
incomplets.

4.1.3.5.Antigènes complets : peuvent induire une réaction immunitaire par eux-mêmes (ex. un
microorganisme)

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4.1.3.6. Antigènes incomplets (haptènes)


Ce sont des substances à habituellement de faible poids moléculaire, non antigéniques par elles-mêmes
mais pouvant le devenir lorsqu’elles sont couplées à des macromolécules porteuses (carrier).

-Les antigènes peuvent être classés selon leurs caractéristiques de liaison (nombre total de sites et nombre
de sites différents):

4.1.3.7. Antigène univalent et uni-déterminé


Possède un seul épitope à la surface qui est capable de se lier à un anticorps. Les haptènes sont
univalentes et uni-déterminées.
4.3.8. Antigène multivalent et uni-déterminé
Possède au moins deux épitopes du même type sur une molécule d’antigène.
4.3.9Antigène multi-déterminé et univalent
Présente plusieurs épitopes de différents types, mais seulement un de chaque type sur une molécule
d’antigène. La plupart des antigènes protéiques tombent dans cette catégorie.
4.3.10. Antigène multi-déterminé et multivalent
Présente plusieurs épitopes de différents types et plus d’un épitope de chaque type par molécule
d’antigène. Les protéines ayant des multiples sous-unités identiques, ainsi que des protéines réticulées et des
cellules entières, tombent dans cette catégorie (fig.20).

Figure20. Structure d’un antigène.

4.2. Notion d’immunoglobulines (anticorps)


4.2.1. Définition
Les immunoglobulines (Ig) ou anticorps (Ac), sont des glycoprotéines qui sont produites par les
plasmocytes en réponse à un immunogène, sont tout à la fois présente sur la membrane des lymphocytes
B comme éléments du récepteur pour l’Ag (BCR), et d’autres part sous forme secrété soluble, pour se
combiner avec l’Ag qui leur correspond ; ce sont le support de la réponse immunitaire spécifique
humorale. L’électrophorèse du sérum montre que les Ig sont hétérogènes. Cette hétérogénéité a permis,
notamment de définir 5 classes d’Ig : IgA, IgD, IgE, IgG et IgM.

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4.2.2. Structure de base des immunoglobulines


4.2.2.1.Chaînes lourdes et légères

Les immunoglobulines ont une structure commune formée de quatre chaines polypeptidiques :

- Deux chaînes légères (L : Light) identiques (25kD). Il existe 2 types de chaînes L : κ ou λ (environ
60% et 40%, respectivement) et une immunoglobuline contient un seul type de chaine légère soit κ
ou λ, mais jamais les deux.

- Deux chaînes lourdes (H : Heavy) identiques (50-70kD), le séquençage des aminoacides a révélé 5
types de chaine lourde (α, δ, μ, ξ, γ), chacune est appelée isotype. Les chaines lourdes d’un Ac donné
déterminent la classe de cet Ac : IgA (α), IgD (δ), IgE (ξ), IgG (γ) et IgM (μ).

Les chaînes lourdes et légères, d’une part, et les deux chaînes lourdes, d’autre part, sont maintenues
ensemble par des ponts-disulfures inter-chaînes ainsi que des liaisons non-covalentes (fig. 21).
Remarque : Le nombre et les positions précises des liaisons disulfures inter-chaines diffèrent selon les classes et
sous classes des Ig.
4.2.2.2.Régions Variables (V) et Constantes (C)

Les chaînes polypeptidiques L et H possèdent :

- Des régions N-terminales (les premiers 110 aminoacides) d’une chaine légère ou lourde varient
grandement dans les Ig, ces segments sont appelés : régions variables (VL) dans les chaines légères et
(VH) dans les chaines lourdes.
- Les régions de séquence relativement constantes qui font suite aux régions variables ont été
dénommées : régions constantes (CL) pour les chaines légères et (CH) pour les chaines lourdes
(fig.21).
Remarque : Les sites de fixation des carbohydrates sont limités à la région constante.

4.2.3. Structure fine des immunoglobulines

Les chaines lourdes et légères des Ig sont organisées en unités homologues d’environ 110 aa
appelées domaines, au sein desquelles se trouve une liaison disulfure intra-chaine.
-Les chaines légères contiennent un domaine variable (VL) et un domaine constant (CL).
-Les chaines lourdes ont un domaine variable (VH) et trois ou quatre domaines constants (CH1, CH2, CH3
et CH4) selon la classe d’Ig (fig.21).
4.2.3.1. Domaines des régions variables
Les séquences des acides aminés des domaines VL et VH révèlent que la variabilité de la séquence est
concentrée dans plusieurs régions hypervariables. Chez l’homme trois régions hypervariables appelées
régions de complémentarité CDR (Complementarity Determining Region) sont présentes dans la

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chaine lourde comme dans la chaine légère. Le reste des domaines VL et VH présente moins de variations
; ces segments sont regroupés sous le terme d’armature Fr (Framwork region) (fig.21).
4.2.3.2. Domaines des régions constantes
Ces domaines prennent à part déférentes fonctions biologiques déterminées par la séquence des
Aa de chaque domaine.
- Les domaines constants CL et CH1 aident à maintenir les domaines variables VL et VH ensemble en
raison de la liaison disulfure inter-chaine entre eux.
- Une région flexible charnière (Hinge region) riche en proline s’intercale entre les domaines C H1 et
CH2 dans l’IgA, IgD et IgG responsable de la flexibilité de ces Ig à travers les deux bras Fab (Fragment
antigen binding) qui peuvent prendre des angles variés lorsque l’Ag se fixe. Le nombre des liaisons disulfure
inter-chaines dans la région charnière varie selon les différentes classes d’Ig.
- Les chaines lourdes des IgA, IgD et IgG contiennent trois domaines constant, ainsi une région
charnière, tandis que les chaines lourdes de l’IgE et IgM contiennent quatre domaines constant, mais pas de
région charnière. Les domaines CH2 des IgE et IgM occupent la même position de la région charnière dans
les autres classes d’Ig.
- Les domaines CH2 des IgA, IgD et IgG et les domaines CH3 des IgE et IgM sont les sites de fixation
des oligosaccharides.
- Le domaine C-terminal des chaines lourdes est appelé CH3/ CH3 dans l’ IgA, IgD et IgG et CH4/
CH4 dans l’ IgE et IgM.

-
Figure21. Structure de l’immunoglobuline.

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4.2.4. Fragmentation d’immunoglobuline : relations structure/fonction

Les fragments d’immunoglobulines générés par protéolyse se sont révélés très utiles
pour comprendre les relations structure/fonction des immunoglobulines.

4.2.4.1. Fragments Fab et Fc

La digestion de l’immunoglobuline par la papaïne casse la molécule d’immunoglobuline au niveau


de la région charnière (fig.22). Cela conduit à la formation de deux fragments identiques qui
contiennent une chaîne légère et les domaines VH et CH1 d’une chaîne lourde. Ces fragments ont été
appelés Fab car ils contiennent les sites de liaison à l’antigène.

La digestion par la papaïne génère aussi un fragment qui contient le reste des deux chaînes lourdes
contenant chacune les domaines CH2 et CH3. Ce fragment a été appelé Fc (Fragment cristallisable) car
il cristallise à froid et qui a des fonctions biologiques très importantes.

4.2.4.2. Fragment F(ab')2

Le traitement des immunoglobulines à la pepsine conduit à un clivage de la chaîne lourde après le pont
disulfure localisé entre les deux chaînes lourdes, ce qui conduit à la formation d’un fragment contenant
les deux sites de liaison à l’antigène (fig.22). Ce fragment a été appelé F(ab')2 car il est bivalent. La région
Fc de la molécule est digérée en courts peptides suite au traitement à la pepsine. Le fragment F(ab')2 se
lie à l’antigène mais ne porte pas les fonctions de l’anticorps.
Remarque : Le fragment F(ab’)2 est capable de précipiter les Ag, contrairement aux fragments Fab.

Figure 22. Fragments d’immunoglobulines générés par protéolyse.

4.2.4.3.Réduction par un agent réducteur (mercaptoéthanol)


Clive irréversiblement les liaisons disulfures. Pour une Ig, cette réduction produit deux
chaines lourdes (H) et deux chaines légères (L).

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4.2.5. Fonctions effectrices des immunoglobulines


Les régions variables des Ig sont les sites de liaison avec l’Ag, la région constante de la chaine
lourde est responsable d’interaction avec d’autres protéines ou cellules dont résultent les fonctions
effectrices :
4.2.5.1. Opsonisation
Est l’augmentation de la phagocytose de l’Ag par les cellules phagocytaires (exp : les
macrophages, les neutrophiles) à travers la présence sur les surfaces de ces dernières les récepteurs du
Fc (FcR) qui reconnaissent la région Fc de la plupart des Ig.
4.2.5.2. Activation du complément
IgM et la plupart des sous classes d’IgG peuvent activer le complément (groupe de protéines qui
peuvent perforer la membrane cellulaire). Un important produit dérivé de l’activation de complément
est le fragment C3b qui se lie au complexe Ag-Ac. De nombreux types cellulaires comme macrophage
ont des récepteurs du C3b et se lient aux complexe Ag-Ac auxquelles le C3b est fixé, cette liaison
conduit à la phagocytose du complexe.
4.2.5.3. Cytotoxicité à médiation cellulaire dépendante des anticorps
La liaison d’un Ac fixé à des cellules cibles (exp : cellules infectés par virus) aux FcR des
neutrophiles, macrophages et surtout les NK, peut provoquer la mort cellulaire par libération des
molécules toxiques.

4.2.6. Classes d'immunoglobulines

Les immunoglobulines peuvent être divisées en cinq classes différentes selon les séquences en acides
aminés des régions constantes des chaînes lourdes : IgM, IgD, IgG, IgE et IgA. (fig.23).

- Il existe 4 sous-classes de l'isotype IgG : IgG1, IgG2, IgG3 et IgG4.

- Il existe 2 sous-classes de l'isotype IgA : IgA1 et IgA2.

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Figure 23. Immunoglobulines, structure et fonction.

Le tableau 2 illustre les principales caractéristiques des différentes classes d'immunoglobulines.

Tableau 2. Principales caractéristiques des différentes classes d'immunoglobulines.

Paramètre Classe d'immunoglobuline (Ig)

Isotype IgM IgD IgG Ig E IgA

Structure quaternaire Pentamère Monomère Monomère Mon omère Monomère ou dimère

Appellation de la chaîne Μ δ γ Ε α
Lourde

Masse molaire (kDa) 900 – 970 180 - 185 146 - 165 1 88 160 - 395
Localisation Lymphocyte B Lymphocyte B Lymphocyte B Basop hiles - Muqueuses - sécrétions
masto cytes

Temps de demie-vie dans 5 – 10 3 7 - 23 2,5 6


le sérum (jours

Activation Du Fort Non Oui (sauf IgG4) Non Non


complément

Passage dans le placenta - - + - -

Autres propriétés Anticorps agglutinants présentes à la Responsable de Rôle fond amental Première ligne de
et neutralisants (virus - surface des LB, l’opsonisation et dans l’hyper- défense au niveau des
bactéries) par coexprimées de l’ADCC sensibilité de type I sécrétions contre
opsonisation avec IgM = (antibody dependant ou imméd iate bactéries et virus =
récepteur cellular cytotoxicity (anaphyla xie) immunité locale
cellulaire pour Immunité anti-
les antigènes Acs neutralisants: parasitaire en
IgG antitoxine synergie avec les
éosinophiles.

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4.3. Système complément

4.3.1. Définition

Le système du complément est un ensemble des protéines ayant pour la plupart une activié
enzymatique, et qui s’active en cascade pour participer aux mécanismes de défense naturels de l’hôte
et à la phase effectrice de la réponse immunitaire spécifique.
Les protéines qui composent le complément sont essentiellement synthétisées sous forme inactive
par les hépatocytes du foie, bien que des quantités significatives soient produites par les monocytes,
macrophages et les cellules épithéliales.
Les composants du complément sont désignés par des numéros (C1….C9), par des lettres(facteur
B et facteur D). Les fragments peptidiques formés par l’activation d’un composant sont dénommés par
des lettres minuscules. Dans la plupart des cas le petit fragment résultant d’un clivage d’un composant
est désigné « a » et le gros par « b » (ex : C3a, C3b ; a part une exception : C2a est le gros fragment du
clivage).
Les fragments de complément entrent en interaction avec un autre fragment pour former des
complexes fonctionnels. Ces derniers sont doués d’une activité enzymatique, sont surlignés (ex : C4b2a,
le C3bBb).
4.3.2. Rôles du complément

❖ Premier mécanisme de défense contre l’infection, par 3 outils :


- Lyse directe des agents infectieux par formation du complexe d’attaque membranaire (CAM = les
composants C5 a C9) à activité cytolytique (il fait un "trou" dans la membrane de la cellule cible),
- Opsonisation : le système activé recouvre la surface cellulaire d’un nombre très important de
molécules, ce qui favorise la phagocytose.
- Activation cellulaire notamment réaction inflammatoire : production de nombreux fragments de
clivage au cours des premières étapes de l’activation du complément, notamment les
anaphylatoxines C3a et C5a.
❖ Transport et élimination des complexes Ag-Ac (RI spécifique), et maintien en solution, pour éviter
leur précipitation dans les tissus (notamment rénal)
❖ Modulation de la réponse immunitaire spécifique : interface en RI innée et acquise.

4.3.3. Activation du complément

- Les étapes initiales de l’activation du complément, qui se terminent par la formation du C5b, peuvent
se produire selon la voie classique, la voie alterne ou la voie lectine. Les étapes finales, qui conduisent
à l’attaque des membranes, sont les même dans toutes les voies.

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4.3.3.1. La voie classique

L’activation est généralement anticorps dépendante : par la formation de complexe Ag-Ac.


Seules les IgG1, IgG3, les IgM, et faiblement les IgG2 sont capables d'entraîner la cascade des
évènements.
L’étape initiale de l’activation implique les composants : C1, C4, C2, C3 et C5.
Le C1 est un complexe macromoléculaire qui représente l’unité de reconnaissance constitué du
C1q er de deux molécules C1r et deux C1s maintenus ensemble en un complexe (C1qr2s2) stabilisé par
les ions Ca++ (fig. 25). Le C1q est constitué de 18 chaines polypeptidiques groupées par 3 chaines pour
former 6 bras « bouquet à six fleurs » dont les extrémités à têtes globulaires se fixent au Fc des Ac (CH3
pour IgG, CH4 pour IgM).

Figure 25. Le composant C1 du complément (complexe constitué de C1q, C1r et C1s).

-Chaque molécule de C1 doit se lier au moins 2sites Fc des Ac (2 IgG sont nécessaire alors qu’un seul IgM
suffit) pour qu’une interaction C1-Ig stable se forme.
-L’activation par la fixation du composant C1q par ses têtes globulaires sur le fragment Fc de l’Ac. Cette
fixation induit un changement conformationnel du C1 r qui se convertit en une forme active, le C1r qui clive
alors le C1s en enzyme actif le C1s. Le C1s a deux substrats C4 et C2.
-Le C1s agit sur le C4 pour former deux produits de dégradation C4a et C4b ; dans un deuxième temps, le
C1s clive le C2 en deux produits C2a et C2b. Le C2a se fixe au C4b pour former la C3 convertase C4b2a.
-la C3 convertase clive le C3 en C3a et C3b. Certaines C3b diffusent puis ils recouvrent les complexes
immuns (Ag-Ac) et les Ag particulaires, se comportant ainsi en opsonines ; et certains C3b se lient au
complexe C4b2a pour former la C5 convertase C4b2a3b, qui clive le C5 en C5a et C5b, ce dernier qui va se
fixe sur la membrane cellulaire et s’attache au C6 pour initier la formation du complexe d’attaque
membranaire (CAM) (fig.26).
-Chaque clivage libère un petit fragment : C4a, C2b et C3a qui agissent sur les cellules inflammatoires.

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4.3.3.2. La voie alterne


Elle est indépendante des Ac pour cela elle est un constituant du système immunitaire naturel.
Cette voie implique 4 protéines sériques : le C3, le facteur B, le facteur D et la properdine. Elle est
activée dans plupart des cas par divers constituant de la surface des cellules étrangères. Le C3b peut se
lier à une autre protéine appelée facteur B qui sert de substrat à une protéine enzymatiquement active
appelée facteur D. Ce dernier clive le facteur B lié au C3b et libère Ba et forme le C3bBb ayant l’activité
de C3 convertase (analogue du C4b2a de la voie classique). L’activité convertase du C3bBb n’a qu’une
demi-vie de 5 minutes, sauf lorsque la properdine se lie à lui, ce qui le stabilise et porte la demi-vie de
son activité à 30 minutes. Le C3bBb clive le C3 non hydrolysé pour produire d’avantagele C3b qui se
lie à lui, ce qui génère le complexe C5 convertase C3bBb3b (analogue du C4b2a3b de la voie classique)
qui hydrolyse par la suite le C5 pour générer le C5a et le C5b, ce dernier se lie à la surface cellulaire
étrangère (fig.26).

4.3.3.3. Voie des lectines

Les lectines sont des protéines qui se lient aux carbohydrates. La voie des lectines, comme la
voie alterne ne dépend pas d’un Ac pour son activation ; cependant son mécanisme ressemble à la voie
classique car après l’initiation, il conduit à travers le C4 et C2 à la production d’une C5 convertase. Cette
voie démarre avec la protéine MBP (Mannose Binding Lectin) qui est structurellement trèsproche
de C1q. C1s et C1r sont remplacé par les protéines MASP-1 et MASP-2 (MBP associated serine
protease) et qui va se fixer sur des résidus mannose présent à la surface des agents pathogènes. Sa
fixation sur des mannoses de bactéries active 2 sérine-protéases MASP1 et MASP2 ou MASP3 qui
clivent et activent C4 et C2 (fig.26).

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Figure 26. Les étapes initiales de l’activation du complément par voie classique, alterne et lectine.

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4.3.3.4. Voie finale commune : formation du complexe d’attaque membranaire

La séquence terminale de l’activation du complément implique le C5b, C6, C7, C8 et le C9 qui


interagissent de façon séquentielle pour former un large « pore » ou « canal » transmembranaire appelé
le complexe d’attaque membranaire (CAM) qui rompt la membrane de la cellule cible. Le C5b issue
de l’activité de C5 convertase et qui se lie à la membrane cellulaire fournit un site de liaison pour le C6
et forme un complexe stable le C5b6, ce dernier se lie au C7 donnant le C5b67 suivi de l’addition de C8
qui génère le complexe C5b678. L’étape finale de la formation du CAM consiste en la liaison et la
polymérisation de 10 à19 molécules de C9 (molécules semblable à la perforine) au complexe C5b678.
Le CAM complet est constitué d’un complexe C5b678 entouré d’un complexe poly-C9. La cellule ne
peut pas maintenir sa stabilité osmotique, et elle est tuée par entrée massive d’eau (choc osmotique)
(fig.27).

Figure 27. Les étapes finales d’activation du complément (formation du CAM).

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