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LP MEED – IUT KOUROU

Module EEP SALLE de Travaux pratiques Durée : 2 H

Objectifs de la séance
Principe de fonctionnement ;
Constitution ;
Fréquence et vitesse de synchronisme ;
Le glissement ;
Modélisation d’un MAS ;

Introduction
Le moteur asynchrone triphasé (M.A.S), d’une puissance de quelques
centaines de watts à plusieurs mégawatts est le plus utilisé de tous les moteurs
électriques.
Son rapport coût / puissance est le plus faible.
Associés à des onduleurs de tension, les moteurs asynchrones de forte puissance
peuvent fonctionner à vitesse variable dans un large domaine.
Dans le domaine des énergies renouvelables, il est essentiellement utilisé par sa capacité
à tourner à vitesse constante notamment pour les éoliennes, à démarrer en charge tout
en fournissant un bon couple (centrale hydraulique), et pour sa robustesse alliée à un
entretien réduit (absence de collecteur).

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GENERALITES SUR LE MOTEUR ASYNCHRONE

La compréhension des procédés de variation de vitesse ne peut pas se


faire sans une connaissance des moteurs asynchrones.
Il est nécessaire d’identifier les paramètres influant sur le couple et la vitesse
afin d’étudier les moyens de les faire évoluer.

Principe de fonctionnement

Le stator produit un champ tournant à partir de trois bobines


décalées de 120°, alimentées en triphasés.
La vitesse de rotation de ce champ tournant, appelée vitesse de synchronisme
est égale à :

f
ns =
p

n s :vitesse de synchronisme (trs - 1 )


f :fréquence de synchronisme (Hz)
p : nombre de paires de pôles

Sous son influence, le rotor est le siège de forces électromotrices


selon la loi de Faraday.
Le circuit rotorique étant fermé, il est parcouru par des courants induits
(appelés courant de foucault) qui selon la loi de lenz, produisent un couple
s’opposant au déplacement du champ tournant par rapport au rotor.
Le rotor ne pouvant tourner à la même vitesse que celle du champ
tournant, il apparait un glissement :

n s -n
g = Þ n =n s (1-g)
ns

g : glissement
n : vitesse de rotation du rotor (trs - 1 )

La fréquence des courants rotoriques est telle que : fr=g.f


Exemple :
Si f = 50Hz et g = 2%, alors la fréquence fr est égale à 1Hz.

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Bilan des puissances

stator rotor

Ptr = C.Ws Pmec= C.W Pu= Cu.W


Pa

pméca
pjr
pjs pfs

Pa : Puissance absorbée
Pa = Ö3.U.I.cosj (W)

Ptr : Puissance transmise au rotor


Ptr = Pa - pjs - pfs = C.Ws
pjs : pertes joules statorique (W)
pfs : pertes fer statorique (W)
C : couple électromagnétique (Nm)
Ws : vitesse angulaire du champ tournant (Ws = 2p Ns) (rds-1)

Pmec= Puissance mécanique transmise au rotor


Pmec= Ptr - pjr = C.W
pjr : pertes joules rotoriques (W)
W : vitesse angulaire du rotor (rds-1)

Pu= Puissance utile transmise par le rotor


Pu= Pmec - pméca = Cu.W
C : couple utile (Nm)
pméca : pertes mécaniques (W)

Remarques :
- Les pertes fer au rotor sont négligeables car elles sont liées à la fréquence
des courants rotoriques qui est très faible (fr = g.f)
- Les pertes joules rotoriques varient en fonction du glissement.
pjr = Ptr - Pmec
pjr = C (Ws -W) = C.g.Ws
pjr =g.Ptr

Lorsque le glissement augmente, les pertes rotoriques augmentent


proportionnellement, ce qui détériore le rendement du moteur asynchrone.

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Modélisation du moteur asynchrone triphasé

La modélisation est une étape importante dans l’étude de la variation de


vitesse des moteurs asynchrones triphasés.
En régime nominal, il peut être assimilé à trois transformateurs
monophasés (un par phase) comme ci-dessous.

R1 L1 I1 I2 L2

I10
Ptr Þ
V1 Rf L E1 E2 R2/g

Im
m

R1 : résistance au stator
Elle représente les pertes joules statorique pjs
R2 : résistance au rotor
Remarque :
R2/g représente la puissance Ptr transmise au rotor

L1 : inductance de fuite au stator


L2 : inductance de fuite au rotor

Rf : résistance des pertes fer


Elle représente les pertes fer pf

L : inductance magnétisante
Elle représente la magnétisation du circuit magnétique

I10 : courant à vide

Im : courant de magnétisation (produit le flux)

E1 : fem aux bornes d'un enroulement statorique


E2 : fem aux bornes d'un enroulement rotorique

m : rapport de transformation
m = E2 / E1

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LE COUPLE ELECTROMAGNETIQUE

Expression du couple électromagnétique

Hypothèses d'étude :
- l'impédance au stator est négligée : V1 = E1
- les pertes mécaniques sont négligées : C » Cu

A partir du bilan des puissances, il est possible d'écrire :


C = Ptr / Ws
C = 3.(R2/g).I2² / Ws

Ws = vitesse angulaire du champ tournant

D'après le schéma équivalent


I2= (mV1) / Ö((R2/g)²+(L2.w)²)

w = pulsation électrique

3.(R2/g) (mV1)²
C=
Ws (R2/g)²+(L2.w)²

Avec , w = p.Ws (f = p.ns ,avec w = 2pf et Ws = 2p ns), on peut en déduire


l'expression suivante :
[3p(mV1)²] (R2/g)
C=
w (R2/g)²+(L2.w)²

Caractéristique électromécanique C = f(n)

A partir de l'expression précédente, il est possible de démontrer l'allure


de la caractéristique C = f(n) suivante :

C
(Nm )

0 ns
n (trmin-1)
g
0

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Fonctionnement aux vitesses supérieures à ns


Lorsque n > nS, la machine asynchrone fonctionne en génératrice.
L'allure de la caractéristique devient négative comme ci-dessous. Ce
fonctionnement est utilisé lors des phases de ralentissement avec les
variateurs de vitesse ou dans les éoliennes.

C
moteur Générateur

ns n

g 1 0

Constitution d’une éolienne

Couple maximal

A partir de l'expression du couple et en résolvant l'équation dC/dg = 0, il


est possible de montrer que le couple est maximal lorsque le glissement
répond à la condition :

R2
g =
L2w

On en déduit l'expression du couple :


3p (mV1)²
Cmax =
2L2 w²

Pour un moteur donné, la valeur du couple maximal ne dépend que


du réseau d'alimentation (V et f).

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Point de fonctionnement

Le point de fonctionnement correspond à un fonctionnement stable.


Il coïncide avec l'intersection des courbes du couple moteur et du couple
résistant : C = Cr.

C Point de fonctionnement
(N m) Cmax

Cr

0 ns n (trmin-1)
Risque d'instabilité Stable

g 1

Sur la courbe de couple on distincte deux zones :


- une zone où le point de fonctionnement est stable,
- une zone où le point de fonctionnement risque d'être instable.

Exemples :

Si n augmente, Si n augmente,
Alors Cr > C, Alors C > Cr,
n diminue et revient au point de n augmente et s'éloigne du point de
fonctionnement initial. fonctionnement initial

Si n diminue, Si n diminue,
Alors Cr < C, Alors Cr > C,
donc n augmente et revient au point donc n diminue et jusqu'à l'arrêt du
de fonctionnement initial moteur.

Le fonctionnement est stable. Le fonctionnement est instable.

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Zone utile (ou de fonctionnement)

La zone utile correspond à la zone stable.


Le fonctionnement est d'autant plus stable que la pente du couple est
verticale.

Expression du couple dans la zone utile :


Dans la zone utile, le glissement est faible.
Si g tend vers 0,
(R2/g)²+(L2.w)²® (R2/g)²
C ® K.[(R2/g) / (R2/g)²]

On peut en déduire à partir de l'équation du couple que C® K [g/R2] .


La caractéristique du couple s'apparente alors à une droite.

Structure de moteur asynchrone


• Rotor bobiné : On peut accéder à ces bobinages par l’intermédiaire de
trois bagues et trois balais.
Ce dispositif permet de modifier les propriétés électromécaniques du
moteur.

• Rotor à cage d’écureuil : Les extrémités de ces barres sont réunies


par deux couronnes également conductrices.
On dit que le rotor est en court-circuit.

Symboles :

Moteur à
rotor
bobiné : Moteur à
Cage
D’écureuil :

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Remarque : Moteurs à haut rendement énergétique

Que dit la réglementation concernant les moteurs électriques ?

Au 1er janvier 2015, le règlement n°640/2009 portant application de


la directive concernant les exigences relatives à l’écoconception des
moteurs électriques mis sur le marché de l’U.E. passe une nouvelle
étape :
• Tout moteur électrique à induction triphasé à cage
d’écureuil, mono vitesse 2, 4 et 6 pôles entre 7.5 kW (inclus) et 375
kW, 50 et 50/60Hz, d’une tension nominale maximale de 1000V
doivent être IE3 ou IE2 avec un variateur de vitesse.
Moteur asynchrone Leroy Somer.

Au 1er janvier 2017, ces mêmes moteurs électriques, à partir de 0,75kW (inclus) jusqu’à
375 kW devront être IE3 ou IE2 avec un variateur de vitesse.

IE 1, IE 2, IE 3…. C’est quoi ?


La norme CEI 60034-30 (2008) définit trois classes de rendement internationales IE
(International Efficiency) pour les moteurs asynchrones triphasés mono-vitesse.

La norme prévoit également une classe IE 4 (Super Premium) au rendement encore


supérieur à celui de la classe IE 3.

Exemple de plaque signalétique moteur asynchrone triphasé IE 4

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Plaque signalétique

Figure 1

Exercices d’application
Exercice 1 : moteur asynchrone
Un moteur asynchrone tourne à 965 tr/min avec un glissement de 3,5 %.
Déterminer le nombre de pôles du moteur sachant que la fréquence du réseau est f = 50 Hz.
𝑓 50
𝑛! = 1000 𝑡𝑟/ min 𝑑 " 𝑜ù 𝑝 = = = 3 𝑝𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑝ô𝑙𝑒𝑠 𝑑𝑜𝑛𝑐 6 𝑝ô𝑙𝑒𝑠
𝑛! 16,66

Exercice 2 : moteur asynchrone triphasé


Les enroulements d'un moteur asynchrone triphasé sont couplés en triangle.
La résistance d'un enroulement est R = 0,5 Ω, le courant de ligne est I = 10 A. Calculer les pertes
Joule dans le stator.
𝑃#! = 3. 𝑅. 𝐽$ = 𝑅. 𝐼 $ = 0,5. 10$ = 50 𝑊

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Exercice 3 : démarrage « étoile – triangle » d’un moteur asynchrone


Dans ce procèdé de démarrage, le stator est couplé en étoile pendant le démarrage, puis en
triangle pour le fonctionnement normal.

1. Montrer que le courant de ligne consommé en couplage étoile est trois fois plus petit qu’en
couplage triangle.
2. On admet que le couple utile du moteur est proportionnel au carré de la tension. Montrer que
le couple utile est divisé par trois pendant la phase de démarrage.
3. Quel est l’avantage du démarrage « étoile – triangle » ? Quel est son inconvénient ?

Exercice 4 : moteur asynchrone


Les tensions indiquées sur la plaque signalétique d'un moteur triphasé sont :
400 V / 690 V 50 Hz
(Cela signifie que la tension nominale aux bornes d’un enroulement est de 400 V).
Quel doit être le couplage du moteur sur un réseau triphasé́ 230 V / 400 V ?

Couplage triangle Δ

Et sur un réseau triphasé 400 V / 690 V ?

Couplage étoile 𝜆

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Exercice 5 : Moteur d’une fraiseuse


La plaque signalétique du moteur asynchrone d’une fraiseuse porte les indications suivantes :
3 ∼ 50 Hz
∆ 220 V 11 A
Y 380 V 6,4 A
1455 tr/min cos 𝝋 = 0,80

1- Le moteur est alimenté par un réseau triphasé 50 Hz, 380 V entre phases.
Quel doit être le couplage de ses enroulements pour qu’il fonctionne normalement ?
Couplage étoile

2- Quel est le nombre de pôles du stator ?


Vitesse de synchronisme : 1500 tr/min
𝑓 50
𝑃= = = 2 𝑝𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑝ô𝑙𝑒𝑠 𝑑𝑜𝑛𝑐 4 𝑝ô𝑙𝑒𝑠
𝑛! 25
3- Calculer le glissement nominal (en %).
𝑛! − 𝑛 25 − 24,25
𝑔= = = 0,03 𝑑𝑜𝑛𝑐 3%
𝑛! 25

4- Un essai à vide sous tension nominale donne :

- puissance absorbée : Pa = 260 W - intensité du courant de ligne : I = 3,2 A

Les pertes mécaniques sont évaluées à 130 W. La mesure à chaud de la résistance d’un enroulement
du stator donne r = 0,65 𝛀.

En déduire les pertes fer 𝑃%! . (Pour cet essai, les pertes joules rotorique seront négligées)

𝑃& = 𝑃#! + 𝑃%! + 𝑃#' + 𝑃(é*& = 3.0,65. 3,2$ + 𝑃%! + 0 + 130

⟹ 𝑃%! = 260 − 20 − 130 = 𝟏𝟏𝟎 𝑾

5- Pour le fonctionnement nominal, calculer :

- les pertes par effet Joule au stator 𝑃#!

𝑃#! = 3. 𝑅. 𝐼+$ = 3.0,65. 6,4$ = 80 𝑊

- les pertes par effet Joule au rotor 𝑃#'

𝑃#' = 𝑔. 𝑃,' = 0,03. W𝑃& − 𝑃#! − 𝑃%! X = 0,03. (3370 − 80 − 110) = 95,4 𝑊

- le rendement 𝜂

𝑃- 𝑃,' − 𝑃#' − 𝑃(é*& 3180 − 80 − 130 2970


𝜂= = = = = 0,88
𝑃& 𝑃& 3370 3370

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- le couple utile Tu

𝑃- 2970
𝐶- = = = 19,4 𝑁𝑚
Ω 2. 𝜋. 1455
60

Exercice 6 : Caractéristique du moteur asynchrone

La caractéristique mécanique d'un moteur asynchrone est donnée ci-dessous :

Ce moteur entraîne un compresseur dont le couple résistant est constant et égal à 4 Nm.

1-1- Le démarrage en charge du moteur est-il possible ?


Oui car le couple utile au démarrage du moteur (6 Nm) est supérieur au couple résistant (4
Nm).

1-2- 1-2- Dans la zone utile, vérifier que Tu = - 0,12n + 120

1-3- 1-3- Déterminer la vitesse de rotation de l'ensemble en régime établi.


En régime établi, le couple utile compense exactement le couple résistant :
Tu = Tr. Tu = -0,12n +120 = Tr = 4 Nm d’où n = 967 tr/min

1-4- Calculer la puissance transmise au compresseur par le moteur.

2- Ce moteur est maintenant utilisé pour entraîner une pompe dont le couple résistant est donné en
fonction de la vitesse de rotation par la relation suivante :

𝑇! = 10"# . 𝑛$ 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑇! 𝑒𝑛 𝑁𝑚 𝑒𝑡 𝑛 𝑒𝑛 𝑡𝑟1𝑚𝑖𝑛.

2-1- Représenter sur le graphique précèdent la courbe Tr (n).

2-2- En régime établi, déterminer la vitesse de rotation de l'ensemble ainsi que le couple utile du
moteur.

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