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Analyse et Conception des

Systèmes d’Information (ACSI)


Dr Abdou MAIGA

03. Modèle Conceptuel de


Données (MCD)
© Maiga, 2019
1. Concepts de base
Un SI est définie par deux composantes :
les données qui constituent l’aspect statique
les traitements qui constituent l’aspect dynamique.
Merise décrit les données indépendamment des traitements.
Au niveau conceptuel
on élabore pour les données, le modèle conceptuel des données
(MCD)
pour les traitements, le modèle conceptuel des traitements (MCT).
L’objectif poursuivi par le MCD est la définition et
l’élaboration de la structure globale des données de manière
indépendante de toute contrainte organisationnelle ou
technologique. La structure est appelé modèle conceptuel
des données.
Le modèle entité-association utilisé par merise permet de
1. Concepts de base
Le modèle entité-association utilisé par merise permet de
décrire le monde réel le plus naturellement possible.
L’analyse d’une organisation quelconque nous permet de
constater qu’on est à chaque fois en présence d’entités
(employés, clients, fournisseurs articles ...) et d’associations
ou relations entre ces entités.
1. Concepts de base
L’entité
Une ENTITE est un objet concret ou abstrait qui a une
existence propre, qu’on peut cerner et définir
indépendamment de tout autre objet. Une entité est aussi
appelée INDIVIDU.
Exemples d’entités concrète :
• Le client Kouassi Jean,
• Le fournisseur Ouattara Alassane,
• L’exemplaire du livre « COMPRENDRE MERISE »
• Une table, une machine ... etc.
Exemples d ’entités abstraites :
• Le service achat d’une société,
• La classe d’étudiants MIAGE 1 OU ASSRI 1,
• L’UA « Analyse et Concetion de Systèmes d’Information ».
1. Concepts de base
L’entité
L ’ensemble des entités de même nature est appelé TYPE
D’ENTITE ou ENTITE TYPE. L’ensemble des clients de
l’entreprise constitue le type d’entité « client ». L’ensemble
des employés de l’entreprise constitue le type d’entité «
employé » ... etc.
Par abus de langage on parle d’entité lorsqu’on veut
signifier type d’entité.
1. Concepts de base
L’association
Une association est une relation qui existe ou qui met en
liaison deux ou plusieurs entités.
Une association est dite binaire lorsqu’elle met en relation
deux entités, elle est n-aire lorsqu’elle met en jeu plusieurs
entités.
« Mohamed est marié à Fatima » l’association mariage lie
les deux entités Mohamed et Fatima.
« L’étudiant Konan Ibrahim appartient à la classe MIAGE 1
» est l’expression d’une relation d’appartenance.
1. Concepts de base
La propriété
Les propriétés décrivent l’entité ou l ’association. Elles
apportent l’information utile et nécessaire au système
d’information.
L’entité client est décrite par les propriétés : Code client,
nom, téléphone ...
Pour chaque entité, il faut est impératif de trouver une
propriété particulière qu’on appelle clé ou identifiant et qui
permet de désigner chaque occurrence de manière unique.
Par exemple le numéro de la carte nationale d’identité (N°
CNI) permet de distinguer sans ambiguïté chaque citoyen.
Autrement dit il ne peut pas y avoir deux individus ayant le
même N° CNI.
1. Concepts de base
Une entité est représentée par un rectangle barré à
l’intérieur duquel on inscrit, dans sa partie supérieur le nom
de l’entité et dans l’autre la liste des propriété en prenant
soin de souligner l’identifiant.
L’association est schématisé par un ovale barré. Dans la
partie supérieure, on inscrit le nom de l’association et dans
l’autre, la liste des propriétés.

Les entités ETUDIANT et CLASSE liées par une association d’appartenance. On peut
facilement lire qu’un étudiant appartient à une classe ➔ relation binaire.
1. Concepts de base
Remarques
On peut avoir plusieurs classes d’associations sur
les mêmes classes d’entités.
Ex : PROPRIETAIRE(PERSONNE, VOITURE)
et CONDUIRE(PERSONNE, VOITURE)
On peut avoir une classe d’association sur une
seule classe d’entités (on parle d’association
‘réflexive’). On ajoute souvent dans ce cas des noms de
rôles pour distinguer les deux occurrences.
Ex : CONJOINT(PERSONNE, PERSONNE)
PERSONNE
époux
CONJOINT
épouse
1. Concepts de base
On peut avoir une classe d’association définie sur n
classes d’entités (association n-aire ou d’arité n ou
de dimension n ou à « n pattes »).
Ex: COURS(MATIERE, CLASSE, PROF)

Attention : les arités élevées sont rares. Elle


dénotent souvent des faiblesses dans l’analyse.

arité 2 : 80%
arité 3 : <20%
arité > 3 : 
1. Concepts de base
Propriété : donnée élémentaire permettant de
caractériser les entités et associations
Ex : nom, prénom, adresse propriétés de
PERSONNES

PROFESSEUR MATIERE
COURS
Nom, Jour, Refmat,
Prénom, Heuredeb, Intitulé
Adresse, Heurefin
Age

CLASSE
Refclasse,
Numsalle
2. Les cardinalités
Le MCD doit être complété par les cardinalités qui
apportent des information importante sur les associations.
Dans le MCD précèdent (Etudiant-Classe), on ne peut pas savoir à
partir du schéma si un étudiant peut appartenir à une ou plusieurs
classes. On ne peut pas non plus savoir si une classe contient un ou
plusieurs étudiants.
Les cardinalités permettent d’ajouter ces précisions quantitatives.
De chaque côté de l’association, pour chaque entité
intervenant dans l’association, on définit des cardinalités
minimum et des cardinalités maximum.
min : indique le nombre minimum d’intervention d’une entité dans
une association.
max : indique le nombre maximum d’intervention d’une entité
dans une association.
2. Les cardinalités
Reprenons l’exemple précédent pour mieux comprendre :
On sait q’un étudiant ne peut appartenir qu’à une et une seule
classe.
Une classe peut contenir plusieurs étudiants.
2. Les cardinalités
Une cardinalité minimum à 0 signifie qu’il est possible
d’observer (un jour) une occurrence d’entité sans
occurrence d’association.
Donc 4 combinaisons possibles :
0,1 au plus 1
1,1 1 et 1 seul
1,n au moins 1
0,n un nombre quelconque

Ex: PROPRIETAIRE(PERSONNE [0,n],


VOITURE [1,1])
Une personne a 0 à n voitures; une voiture a 1 et 1
seul propriétaire.
2. Les cardinalités
CONDUIT(PERSONNE [0,n], VOITURE [1,n])
Une personne conduit 0 à n voitures; une voiture est
conduite par 1 à n personnes.

Représentation graphique :
Sens de lecture destination
source
PERSONNE VOITURE
0,n PROPRIETAIRE 1,1

!! Dans les méthodes anglo-saxonnes la cardinalité est


placée du côté opposé à l’entité source !!
2. Les cardinalités
COURS(MATIERE [1,n], CLASSE [1,n], PROF[1,n])
Un prof. a 1 à n cours dans la semaine, une matière a 1 à
n cours dans la semaine, une classe a 1 à n cours dans la
semaine.

PROF MATIERE
COURS
Nom, 1,n Jour, Refmat,
1,n Intitulé
Prénom, Heuredeb,
Adresse, Heurefin
Age
1,n
CLASSE
Refclasse,
Numsalle
2. Les cardinalités
Difficultés : choix entre entité et association ?
1) Solution avec association

CLIENT PRODUIT

nocli, 1,n commande 0,n noprod,


nomcli désignation

Dans cette première solution la commande n’est pas une


entité gérée pour elle même. Elle existe tant que le client et
le produit existent.
Ce peut être le SI du domaine ‘fabrication’ : on a juste
besoin de savoir que les produits sont destinés à des
clients.
2. Les cardinalités
2) Solution avec entité
PRODUIT
CLIENT
noprod,
nocli, désignation
nomcli
COMMANDE
1,n 1,n 0,n
passe 1,1 porte
nocde
datecde

Dans cette seconde solution, les commandes sont


identifiées (identifiant nocde) et décrites : on les gère
en tant que telles.
Ce peut être le SI du domaine financier.
2. Les cardinalités
Quelques ‘critères’ de choix :
Une entité a une existence propre et un
identifiant.
Une association n’existe que si ses
extrémités existent et n’a pas d’identifiant
explicite.
Une entité peut être associée à d’autres
entités, une association non.
2. Les cardinalités
Difficultés : choix des cardinalités
0, n ou 0, n ou
CLIENT LOCAL
1, n ? 0,1 ?
LOCATION

Un client peut il avoir 0 location ? Est-ce encore un client ?


Un local peut il être loué plusieurs fois ? Non si la base
représente une situation instantanée et si le local n’est pas
partageable. Oui si on gère un historique ou si le local est
partageable.
Les cardinalités sont élément essentiel pour définir la
sémantique des données, pas une « décoration »
accessoire. Derrière cette notion on trouvera des
contrôles (par le SGBD ou les programmes).
2. Les cardinalités

Pour une situation donnée, il n’existe pas


une «solution» unique.
Un modèle exprime un point de vue et
reflète des besoins en information.
Le bon modèle est celui qui est
accepté par les personnes concernées
par le projet.
3. Les dépendances fonctionnelles (DF)
On dit qu’une propriété B dépend fonctionnellement d’une
autre propriété A et on note : A → B et on dit aussi que A
détermine B si la connaissance d’une valeur de A détermine
une et une seule valeur de B. Autrement dit à une valeur de
A correspond toujours une et une seule valeur de B. La
réciproque n’est pas vraie.
Exemple :
• Le numéro CNI est unique pour chaque citoyen, il détermine le nom
et toutes les autres informations concernant la personne. Le nom ne
peut pas déterminer le N°CNI, car on peut trouver deux personne
portant le même nom (KOUAKOU) avec des numéros CNI différents.
La source d’une dépendance fonctionnelle peut se composer
d’une concaténation de deux ou plusieurs propriétés.
N°Commande + Code Produit → Quantité commandée
3. Les dépendances fonctionnelles (DF)
Dépendances fonctionnelles élémentaires
Une dépendance fonctionnelle A→B est élémentaire si aucune
partie de A ne détermine B. On ne peut pas trouver une partie de A
qui détermine B.
• N°CNI,Nom →Prenom n’est une DF élémentaire car le N°CNI suffit
pour déterminer le prénom
Dépendance fonctionnelle directe
A---->B est directe s’il n’existe pas de propriété C tel que A---->C
et C---->B, Autrement dit la dépendance fonctionnelle n’est pas le
résultat d’une transitivité.
• Matricule professeur → Code matière et
• Code matière → Nom matière
• Matricule professeur → Nom matière résulte de Matricule professeur
→ Code matière → Nom matière
3. Les dépendances fonctionnelles (DF)
Clé de l’entité
Une clé est une propriété particulière dont dépend
fonctionnellement de manière élémentaire et directe toutes les
autres propriétés de l’entité. Elle permet d’identifier de manière
unique chaque occurrence de l’entité. Le code article par exemple
est la clé de l ’entité « article ».
4. Règles de normalisation
Le MCD doit être raffiné par vérification et application des règles
suivantes :
PREMIERE FORME NORMALE 1FN :
Une entité est en 1FN si toutes les propriétés sont élémentaires et il existe au
moins une clé caractérisant chaque occurrence.
NB : propriété élémentaire : correspond à une donnée qui ne résulte pas d’une
concaténation de propriétés .
DEUXIEME FORME NORMALE 2FN
Une entité est en 2FN si elle est d’abord en 1FN et toutes les dépendances entre
la clé et les autres propriétés sont élémentaires.
TROISIEME FORME NORMALE 3FN
Une entité est en 3FN si elle est en 2FN et toutes les propriétés dépendent
directement de la clé.
FORME NORMALE DE BOYCE-CODD
Si une entité possède un identifiant concaténé, un des éléments composant son
identifiant ne doit pas dépendre d’une autre propriété.
5. Construction du MCD
La construction du MCD passe par les étapes suivantes :
Recueil des informations
Construction du dictionnaire des données
Epuration du dictionnaire
Dépendances fonctionnelles
Elaboration du MCD
Amelioration du MCD
5. Construction du MCD
5.1 Recueil des informations
Toutes les informations concernant le sujet doivent être
rassemblées en procédant à des interviews avec les
utilisateurs qui sont touchés de près ou de loin par
l’application.
Il est important aussi de prendre des copies de tous les
documents de travail et d’avoir la structure des fichiers
existants qu’il soient manuels ou informatisés.
Les règles de gestion doivent être clairement définies.
5. Construction du MCD
5.1 Recueil des informations
Exemple

Règles de gestion :
• RG1 : Un client peut passer une ou plusieurs commandes ou aucune.
• RG2 : Une commande peut concerner un ou plusieurs produits.
On établit la liste des propriétés à partir des documents pour
construire le dictionnaire des données.
5. Construction du MCD
5.2 Construction du dictionnaire des données

• (1) A : alphabétique N : numérique AN : alphanumérique


• (2) E : élémentaire CO : concaténé CA : calculé
• (3) M : mouvement SIG : signalétique SIT : situation
5. Construction du MCD
5.2 Construction du dictionnaire des données
1. Données mouvement :
Elles résultent de circonstances spécifiques, elles n’existent que parce qu’un
événement a eu lieu.
• La quantité d’un produit commandée à la suite d’une commande effectuée.
• Le nombre de passagers dans un avion lors d’un vol.
2. Données signalétiques ou stables
Ce sont les données qui demeurent généralement inchangées . Elles ne peuvent
être modifiées quelque soit les circonstances.
• Date et lieu de naissance .
3. Données de situation :
Ce sont les données qui varient avec le temps ou suivant les périodes.
• Le crédit d’un compte client dans une banque
• La température constamment variable avec le temps.
5. Construction du MCD
5.3 Epuration du dictionnaire
Lorsqu’on définit les propriétés, on peut faire des erreurs
d’interprétation en créant par exemple des propriétés
synonyme ou polysèmes.
Deux propriétés synonymes désignent le même objet : N° client et
code client, TVA et Taxe.
Une propriété est un polysème si elle désigne plusieurs objets :
Nom pour nom client et nom fournisseur. Qté pour qté
commandée et Qté livrée.
L’épuration du dictionnaire consiste à détecter et à éliminer
les synonymes et les polysèmes.
5. Construction du MCD
5.4 Graphe des dépendances fonctionnelles
On extrait du dictionnaire des données la liste des propriétés qui ne
sont ni concaténées ni calculées. On éliminera dans notre exemple les
propriétés ADRESSE , MONTANT et TOTAL.
On examine les dépendances fonctionnelles et on en déduit le graphe
des dépendances fonctionnelles :
5. Construction du MCD
5.5 Elaboration du MCD
5. Construction du MCD
5.5 Elaboration du MCD
Les arcs terminaux obtenus à partir des propriétés élémentaires
définissent les entités. Les origines de ces arcs sont les identifiants ou
clés des entités.
Les arcs restants représentent les relations. Les propriétés restantes
sont affectées aux relations.
5. Construction du MCD
5.5 Amélioration du MCD
La suppression des associations transitives
Toute association pouvant être obtenue par transitivité de n autres
associations peut être supprimée.
Facture 1,1 1,n Commande
concerne

1,1
1,1 obtenue_par
associée_a
1,n
Représentant
1,n

On supprime l'association associée_a, car elle peut être


obtenue par transitivité sur les associations concerne et
obtenue_par
5. Construction du MCD
5.5 Amélioration du MCD
Les Contraintes d’Intégrité
Les CI définissent des propriétés qui doivent être
vérifiées par les données de la base.
1. Contraintes liées au schéma
1.a Contrainte d’identifiant
Les valeurs prises par l’identifiant sont uniques et toujours
définies.
1.b Contraintes de cardinalité
Les cardinalités portées par les entités membres
d’association imposent des nombres minis et maxis
d’occurrence dans l’association.
Une cardinalité mini de 1 rend l’existence d’une occurrence
d’entité dépendante de l’existence d’une occurrence d’une
autre entité.
5. Construction du MCD
5.5 Amélioration du MCD
Les Contraintes d’Intégrité

Station 0,n a lieu 1,1 Compétition

NomStat RefCompet

Une compétition ne peut exister que si la station où


elle se déroule existe
Une station peut exister de manière indépendante de
toute compétition.
6. Exercice d’Application (1/2)
On considère le système d’information de l’Université
Polytechnique (UPB) au cours d’année scolaire.
Un étudiant s’inscrit à une ou plusieurs unités d’enseignement
(UE). Plusieurs contrôles peuvent être effectués dans une UE.
Il existe une note par contrôle et une moyenne enregistrée par
UE. On désire connaître les enseignants responsables d’une
filière et un cycle, d’une UE ainsi que ceux qui interviennent
dans une UE. Certaines UE sont substituables c’est-à-dire que
l’on peut obtenir une UE ou obtenir un ensemble d’UE
équivalent. Une unité de valeurs correspond à un cycle d’une
filière pour une inscription. Un enseignant peut être plusieurs
fois responsable. Une UE peut ne pas être ouverte. Plusieurs
enseignants peuvent intervenir dans une UE .
6. Exercice d’Application (2/2)
Un étudiant peut être inscrit dans plusieurs cycles. On
considère la liste des types d’attributs : mat-étudiant, note
d’un contrôle d’une UE pour un étudiant , date-inscription,
nom-étudiant, moyenne par étudiant et UE, mat-enseignant,
nom-enseignant, nom-cycle, nom-filière, no-cycle, no-ue,
nom-ue,credit-ue, adresse de l’étudiant , no-contrôle, no-
filière , date-contrôle , coefficient du contrôle dans l’ue .
1) Dictionnaire des données
2) Graphe des dépendances fonctionnelles
3) Etablir le MCD

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