Explorer les Livres électroniques
Catégories
Explorer les Livres audio
Catégories
Explorer les Magazines
Catégories
Explorer les Documents
Catégories
PERSPECTIVE D’AMÉNAGEMENT
DE L’ESPACE NATUREL SUR LE
PLATEAU DE LAUZELLE
Jean-Claude Mangeot
2
C’est une triste chose de penser
Victor Hugo
3
Remerciements
Je remercie tous les professeurs - Philippe Baret, Eric Leboulenger, Pierre André, Olivier Baudry - et
les professionnels du méter que j’ai approchés et qui m’ont aidé à réaliser ce travail.
A Stephan Van de Walle pour son courage à toute épreuve et ses compétences.
A tous les anonymes à qui j’ai parlé de mon projet et qui maintenant regardent leurs assietes de
manière diférente.
Le problème reste immense mais c’est ensemble que nous avons fait un pas en avant.
4
Introduction - Proposition
Ce travail se veut anticonformiste. Il aimerait juste vous emmener vers des réflexions et des
voies différentes et peut-être gommer des dogmes et des manières de vivre. C’est une analyse
sur ce que devrait être l’Ecologie appliquée. Nous devrions simplement imaginer un autre
scénario où l’on peut vivre sans artifice, en gaspillant le moins possible d’énergie, de temps
de vie et en limitant notre impact sur l’environnement. L’avenir de l’homme ne se joue pas
uniquement sur un seul critère : une urbanisation à tout prix. N’utiliser qu’un minimum
d’énergie fossile en diminuant drastiquement les déplacements est d’ailleurs une idée qui se
répand de plus en plus. Eradiquer totalement les intrants chimiques est une solution idéale et
prônée par de nombreux scientifiques. La solution existe. Osons-la.
Rendons ses lettres de noblesse à notre façon de cultiver la terre. Appuyons-nous sur les
erreurs du passé pour ne plus commettre les mêmes. Ces erreurs, riches en enseignement,
nous permettent de suivre d’autres chemins. Ce travail bousculera probablement des idées
bien implantées. Ne faudrait-il pas, en toute humilité, réapprendre à vivre en harmonie avec la
nature ? Ceci n’est pas incompatible avec notre idée de confort et de bonheur. Nous pouvons
tous ensemble tenter de réaliser cet idéal. Nous avons en nos murs la science et le savoir.
Osons «l’agro-sylvo-pastoralisme».Tout un art, certes. Mais un art de vivre en harmonie avec
le vivant, tout en l’améliorant. Une vie d’homme à l’écoute de la terre, de l’eau, du vivant. Un
seul but : le bien-être de tous.
Nous devons rechercher un écosystème plurifonctionnel, basé sur le respect de la terre, de son
sol et de son sous-sol. L’agro-pastoralisme et l’agro-foresterie peuvent être intimement
mélangés pour une agriculture biologique viable et durable et une culture en harmonie avec le
principe même des lois de la terre et non dictés par le mercantilisme.
Choisissons de cultiver la terre sans la détruire plutôt que de la perdre. Ce n’est pas un rêve
mais une proposition réalisable. Pas un pari mais juste une manière de sacraliser son
5
e n v i r o n n e m e n t .
6
Le but : permettre à tout le monde de se nourrir sainement, tout en restaurant un équilibre
n a t u r e l .
Nous pouvons imaginer amener à la porte de Louvain-la-Neuve, différentes cultures
biologiques, en respectant le sol et la nappe phréatique. Une culture pérenne en laissant un
sol propre à nos enfants. Les gens s’élèvent de plus en plus contre la malbouffe et l’agro-
business : 837 additifs1 chimiques alimentaires autorisés par l’Europe. N’est-ce pas le rôle
d’une Université que de montrer qu’une autre solution existe ? Elle pourrait ainsi devenir le
phare de cette technique alimentaire. Le concept est, somme toute, relativement simple. Il faut
se dégager de l’agro business et penser à nourrir tous les gens qui nous entourent en cultivant
sans apport chimique.
Différents pays comme la France, le Japon ou l’Allemagne s’ouvrent de plus en plus à cette
technique respectueuse de la vie.
Retrouvons une ferme capable de répondre aux demandes de plus en plus nombreuses des
habitants de Louvain-la-Neuve et de ses environs et devenons, nous aussi, un pays d’avant-
garde. La terre, nous l’avons. Le savoir, nous l’avons. L’expérience, elle existe. Certes, il
faut de l’audace. Nous avons les cerveaux et les outils pour concevoir une solution innovante
doublée d’un fonctionnement à long terme. Le développement durable est avant tout
scientifique et pratique.
Cette audace se basera sur une exploration déjà défrichée dans de nombreux ouvrages et
revues, où la science, la technique, le social sont unis pour la même cause.
1
« Le livre noir de l’agriculture Isabelle Saporta »
7
ORGANIGRAMME REPRESENTANT LA DYNAMIQUE ENTRE
L’UCL / LA PRODUCTION (maraîchage, sylviculture, fruiticulture,
élevage) / LES CITOYENS (consommateurs)
8
Voici un aperçu des différentes propositions développées dans ce
travail pour argumenter sur ce qu’il est possible de réaliser.
Techniques énergétiques
Lagunage, Recyclage
Association de plantes
Ma vision de la ferme
Comment procéder ?
9
Développement de chaque proposition.
Notre idée est la suivante : les plantes cultivées sans pesticide (fongicide et insecticide) ni
engrais améliorent le sol. La diversité des plantes est un gage de bonne santé de
l’environnement.
Le sol ayant été occupé par une mono culture, puis par un golf, il en résulte qu’une masse
relativement importante d’intrants a été amenée.
Phot
o 1 - J-Cl. Mangeot
Plusieurs années seront nécessaires pour que les traces de produits induits par ce genre de
cultures disparaissent mais ce n’est pas dramatique (voir analyses en annexe).
10
Le fait de cultiver différentes plantes en culture associée va permettre aux racines de chacune
de se partager plusieurs strates et de puiser les sels minéraux nécessaires. La
phytoremédiation est la meilleure réponse pour nettoyer le sol. L’assolement par parcelles
sera aussi être privilégié pour ne pas épuiser le sol.
Les arbres fruitiers plantés à raison de cinquante arbres/hectare donneront de l’ombre et une
protection contre le ravinement éolien et pluvial. L’humus obtenu par la décomposition de
leurs feuilles enrichira la terre.
Une faune muscinale importante et variée se développera (vers de terre,…). Cette faune est
presque inexistante dans l’agriculture traditionnelle à cause des intrants chimiques répandus
sur le sol et du tassement dû aux engins lourds (prof. Pierre Abeels Génie rural)
Des analyses dans les sols (bassin de rétention d’eau et dépressions) ont été pratiquées par un
géologue (voir addendum page 37 et suivantes). Elles montrent que la pollution n’est
heureusement pas trop importante aux endroits les plus sensibles du golf mais doit attirer
notre attention. La simazine, un perturbateur endocrinien, est présente et pose question. Ce
n’est pas la DMA qui importe, mais bien le moment où le produit est ingéré, qui rend cette
molécule dangereuse.
Toutes les matières vertes récoltées et transformées en compost (voir point 14) permettront
d’avoir un sol suppressif et d’améliorer celui-ci (cf. Marjolaine Visser professeur en écologie
à l’ULB) « Suppressivité : qui fait référence aux micro-organismes antagonistes s’attaquant à
un pathogène particulier comme un hyperparasite ou antibiose ».
Il est primordial de respecter les eaux de surface car la nature du sous- sol de notre région est
telle que toute forme de pollution va se retrouver très rapidement au niveau de la nappe
aquifère. L’UCL, de par ses captages, a une responsabilité vis-à-vis des générations futures, et
doit permettre un accès à une eau de qualité.
Les analyses pratiquées en 2012 tentent à démontrer que la pollution à la simazine au niveau
du captage 4 est en augmentation, alors qu’elle devrait être en diminution. La simazine
perturbe l’action des lymphocytes, elle diminue et attaque le système immunitaire.
11
(Marie Monique Robin « Notre poison quotidien » Arte édition) Site INERIS France (Institut
National de l’Environnement et des Risques Industriels).
Plastiques,
Phtalates Dibutyl phtalate
cosmétiques
Détergents, plastiques,
Alkylphénols Nonylphenol
pesticides
Sources de
Hydrocarbures combustion: fumée de
aromatiques cigarette, émission des Benzo(a)pyrène
polycycliques moteurs diesels,
incendies
Transformateurs PCB, Arochlor
Polychlorobiphényls
électriques
Résiduels de stockage, DDT, Dieldrine, Chlordane
Anciens pesticides
pollution rémanente
Atrazine, Ethylène,
Agriculture, simazine, thiourée,
Autres pesticides nettoyages urbains, Heptachlor, Lindane,
jardins particuliers Malathion
Le choix d’une culture saine s’impose donc et va entraîner d’emblée un apport d’eau de
surface de meilleure qualité. La ressource en eau de qualité pour l’Université sera
sauvegardée. Cette ressource se chiffre à un million d’euros par an.
12
Je pense que la création de petites retenues d’eau, mises en place, si nécessaire, pour arroser
les cultures, va limiter le pompage dans la nappe phréatique. De plus, par cette façon de
cultiver, le besoin en eau sera limité et seule une eau de pluie de qualité percolera dans le sol.
Le fait de ne pas utiliser d’engrais chimiques se révèle bénéfique pour la faune. Ce n’est plus
à prouver. La faune étant ainsi protégée, les champs seront dotés naturellement de moyens
pour combattre les nuisibles spécifiques aux légumes. Les précieux auxiliaires de culture, que
sont, par exemple, les oiseaux insectivores, les batraciens et les coccinelles indigénes,
remplaceront les pesticides. Hérisson, belette, hermine, renard, fouine favoriseront une
diminution drastique de la perte économique due aux rongeurs. Une culture en respect total
avec sa faune indigène.
Des abris et des niches écologiques seront créés. Ainsi, des nichoirs pour oiseaux insectivores
seront disposés partout, dans et autour de l’exploitation .Toute cette approche favorisera aussi
la sédentarisation des prédateurs utiles à l’agriculture mise en place. Vue la diversité, tout ce
petit monde va pouvoir évoluer en totale harmonie avec le maraîcher et devenir son partenaire
privilégié.
Mais il faut des règles élémentaires strictes pour éviter la prolifération des prédateurs qui ne
doivent pas devenir source de problème (renards, fouines). Nous aurons besoin à ce sujet de la
compétence de spécialistes (zoologues en particulier). Des plans de protection seront à prévoir
et à réaliser.
Il faudra imaginer des poulaillers entièrement hermétiques et fermés chaque nuit. Des chiens
dressés pourront vivre avec les volatiles et les protéger (expérience personnelle). Une
multitude de dispositions existent déjà. Il ne faut pas être imprévoyant en cette manière. En
une nuit tout un travail peut être anéanti à cause d’une négligence. Des plans seront élaborés
avec l’unité « Ecologie ». Les zoologues pourront étudier la dynamique des populations et
dispenser leurs conseils pour que poules et prédateurs potentiels puissent vivre sur le même
territoire sans dégât.
Ils nous conseilleront sur la manière d’attirer et de fixer les rapaces nocturnes et diurnes pour
combattre les rongeurs. Ces derniers seront simplement régulés grâce à notre aptitude à
13
favoriser la protection de la zone agricole mais aussi de son attractivité. Il est important de
savoir que les rongeurs, les taupes en particulier, permettent à l’eau de s’infiltrer plus vite
dans le sol sans raviner, grâce à leurs galeries. Ces véritables petits drains permettront aux
eaux pluviales de percoler dans le sol plus rapidement et ainsi d’éviter que certaines zones de
culture soient inondées.
L’apiculture pourrait devenir aussi une activité complémentaire avec notre conception de
l’agriculture diversifiée. Ce sera là aussi une retombée économique rentable et bénéfique pour
la bonne santé de l’environnement et le bonheur des consommateurs. A l’heure où les
apiculteurs tentent en vain d’attirer l’attention du monde sur l’importance mais aussi hélas sur
la disparition des abeilles, l’apiculture pourra se pratiquer à grande échelle et apportera une
diversité de produits. Si l’on compte en moyenne 25 kilos de miel par ruche et dix
ruches/hectare, un créneau économique supplémentaire rejoint notre but de fournir des
produits sains à notre ville. Le bois de Lauzelle tout proche et cette culture bio-cohérente
seront complémentaires pour la vie écologique environnante.
Pour réduire la dépense énergétique, il faut d’abord diminuer le transport. Pourquoi ne pas
imaginer un marché à l’intérieur même de la ferme carrée. Une grande partie des Néo-
louvanistes qui se rendront à la ferme pour acheter les produits des champs auront à peine un
kilomètre à parcourir. Par ailleurs, de par la proximité champs-ferme, ces produits seront
2
. cfr : émission sur ARTE du mardi 16 octobre 2012 : « Les moissons du futur (Marie Monique Robin) »
14
d’une fraîcheur absolue, le temps entre la récolte des produits et le rendu aux consommateurs
étant en conséquence réduit. Donc plus de fraîcheur !
L’emploi de chevaux, d’ânes ou de mules pour le travail des champs, sera privilégié autant
que possible et donc moins de dépenses en énergie fossile. Pas d’achat de matériel lourd dont
on connaît l’effet de tassement sur les sols « génie rural Prof Pierre Abeels », ni d’impact
négatif sur le budget. Le génie civil apportera une aide précieuse à l’élaboration et à la
conception d’engins agricoles propres et légers. Ce n’est pas une utopie que d’imaginer des
machines qui fonctionnent à l’électricité. Des prototypes existent déjà.
Des scientifiques nous annoncent des lendemains sans pétrole. Soyons avant-gardistes. C’est
le rôle de l’Université de préparer les jeunes à faire face.
Les jeunes agriculteurs pourront explorer de nouvelles pistes dans la recherche génétique,
animale ou végétale, et dans le strict respect des lois de la nature. La fraîcheur et la qualité
des produits seront l’emblème de cette ferme.
Faisons feu de tout bois pour répondre à l’appel du Professeur Philippe Baret et du Professeur
Yvan Larondelle lancé dans le Télé-moustique du 22 mars 2013 : « Vous voulez savoir ce
qu’on mange ? »
Je vous propose ce que plus de 15% du marché alimentaire demande : manger sain et local.
Reprenons l’adage. : «Mens sana in corpore sano», et la base première de la bonne santé est
assurée. Bien se nourrir est primordial et je citerai ici l’ouvrage de Marie Monique
Robin « Notre poison quotidien » (page 65) où l’on apprend que chaque européen
15
emmagasine de par son alimentation 500gr de pesticides par an. Pour une pomme il faut
compter « 36 traitements par an avant d’être vendue » (source INRA).
Nous ingurgitons, par repas, plus de dix pesticides, dont des perturbateurs endocriniens !
Claude Reiss, biologiste, insiste lui aussi sur ce problème : la principale source d’intoxication
est d’origine alimentaire. « Manger sain info ou intox », France 5 - Eric Wastiaux le 20
octobre 2013.
Il nous faudra des maraîchers, des arboriculteurs, des éleveurs, des vendeurs, … toutes ces
personnes travailleront en étroite collaboration. Les retombées collatérales seront étonnantes.
Il faudra au moins une personne temps plein par hectare, hiver comme été, pour travailler. Cf.
Professeur Maarten Roels KUL lors de sa conférence « Le maraîchage en ville ». Cette
proposition de culture amènera dix équivalents-temps plein en vitesse de croisière pour une
surface de 10 hectares de terres cultivables. Nous devons aussi tenir compte des saisonniers
engagés pour les récoltes. Cet étonnant lieu de travail permettra aux étudiants en agronomie
de venir puiser l’expérience des pionniers. Des stages et des cours pourront être organisés. De
la théorie à la pratique en quelque sorte.
Principes historiques.
16
4. Favoriser la diversité génétique.
5. Promouvoir les processus et services écologiques.
6. Assurer l’autonomie des agriculteurs et la souveraineté alimentaire
Principes méthodologiques
Principes socio-politiques
Toutes sortes de volatiles (poulets, dindes, pintades, oies, canards,…) seront élevés avec les
déchets et les sous-produits de la ferme. Un système de tournante (les volailles passent d’une
parcelle à l’autre) sera mis en place pour fertiliser le sol. Il est important de rappeler que les
fientes de poulet sont cinq fois plus riches en azote et en acide phosphorique que n’importe
quel engrais biologique (Petit guide n°352 « le jardin bio »). Chaque parcelle sera clôturée et
bien délimitée. Un abri hermétique sera construit au milieu d’un ensemble de quatre
parcelles. Ainsi, nous aurons la possibilité de lâcher nos producteurs d’azote et de phosphore
dans telle ou telle parcelle, sans bouger l’abri de place (voir dessin ci-dessous).
17
Après chaque passage des volailles, un petit engin rotatif passera sur le sol débarrassé de tous
végétaux inopportuns par le « picorage » des poulets et le « bioculteur » pourra tout de suite
semer (voir photos n°2 et 3). Ainsi, nous transformons en engrais bio, puis en viande, les
pertes causées par la récolte. Les poulets ont aussi cette faculté de dévorer les limaces et
autres insectes indésirables, ce qui sera une préparation pour les futurs semis et un rude souci
en moins pour le maraîcher.
18
Photo 3 - J-Cl. Mangeot
19
de pomme, cidre, compote artisanale… La porte est ouverte à toutes les nouvelles
idées.
La vente se fera sur place, dans la cour de la ferme, ou au marché local. La mise en
pratique incombera aux producteurs en fonction des récoltes et des saisons. Nous
pourrions imaginer quelque chose de connu comme « les paniers verts bio ».
Tous les produits dérivés, miel, confitures, jus de fruit, œufs, poulets sont
envisageables et trouveront logiquement acquéreurs.
20
Les restaurants des environs et les restaurants universitaires qui se ravitailleront à la
ferme pourront se targuer de l’enseigne « BIO the full » de La ferme de Lauzelle.
Innover, oser, conseiller, inventer, protéger, transmettre, nous rentrons là dans le rôle
réel d’une Université. Rappeler à tous que l’agriculture est source de vie et non de
destruction ou de pollution, et montrer le chemin est un véritable chalenge.
L’Université est un phare à portée nationale et internationale ; grâce à leurs
compétences, un grand nombre de professeurs et de « bioculteurs » issus de cette
Université lui rendront hommage. Il serait dommage en effet que l’Université ne
reflète pas le désir de nombreux concitoyens et n’emboite pas le pas à ce qui se réalise
déjà à petite échelle. Elargissons notre vision en permettant à une ville entière de se
nourrir sainement grâce à l’agro-écologie.
Ce petit bois, patrimoine de l’UCL- qui est sous statut Natura 2000 et qui doit donc
être protégé contre toute forme de pollution- est particulièrement sensible à tout ce qui
touche ses lisières. Nous amenons à ses frontières une culture biologique variée et
haute en couleur. Ce sera une union sans heurt entre une certaine forme de nature
sauvage et la culture des hommes. L’une devenant complémentaire de l’autre. Un
mariage heureux. La forêt agira en coupe-vent et les cultures écologiques la
protégeront.
21
matières organiques rendra la ferme autonome en gaz ou du moins diminuera
sensiblement la facture. De toute façon, le recours à l’énergie extérieure sera
fortement réduit. L’installation de serres est prévue pour les semis et le bon
développement des plants. Les serres consomment évidemment de l’énergie mais le
coût sera atténué par l’éolien et le photovoltaïque.
Le génie civil pourra, tout imaginer, tout améliorer, tout tenter. Des étudiants
trouveront là matière à réflexion pour leur sujet de mémoire.
Des lagunages seront mis en place pour la filtration des eaux sales (nettoyage de
légumes, sanitaires...) : des bacs bétonnés et connectés récupéreront cette eau chargée
qui sera filtrée par les plantes dans les lagunages (voir photos n° 4, 5 et 6).
L’eau filtrée sera dirigée vers un dernier bac puis pompée. Les maraîchers, grâce à
cette technique du lagunage et aux petites retenues d’eau dans les dépressions,
pourront se ravitailler en eau propre.
22
Photo 4 - J-Cl. Mangeot
23
Photo 5 - J-Cl. Mangeott
24
Recycler sur place tous les déchets verts, comme le font déjà les communes pour leurs
espaces verts, est un plus pour la qualité du sol. L’utilisation des matières organiques
venant de différents services -GPex, entreprises de jardinage et même particuliers- sera
un apport non négligeable d’éléments pour le compostage en vue d’un enrichissement
régulier des sols cultivés.
Tous les déchets verts, non utilisés par les animaux, seront transformés en terreau pour
la fertilisation. Ce sera un terreau de qualité pour les pépinières et plus
particulièrement les semis.
A cela s’ajoute un gain financier pour l’UCL qui ne devra plus payer pour évacuer les
déchets de tontes et d’élagages. Le fait de recycler et/ou de broyer tous les déchets
verts représentera un gage de savoir-faire en la matière.
Les associations entre plantes permettront de réaliser des cultures sans engrais
chimique. Une vraie dynamique entre plantes. Ainsi le haricot (légumineuse) capte
l’azote de l’air et le fixe dans le sol. Les potirons bloquent l’évaporation de l’eau grâce
à leurs larges feuilles. Certaines plantes (tournesol, moutarde) favorisent la filtration
des nitrates. Etc.
25
Et voilà d’autres exemples plus précis d’associations défavorables entre plantes :
26
27
28
Les « bioculteurs » pourront jongler avec une centaine d’espèces comestibles
différentes puisqu’une multitude d’associations sont admises. Les lauréats du concours
(voir chapitre 16) devront nous soumettre leur vision et leur manière de gérer. Un
enrichissement à toutes les échelles.
Une piste financière attractive sera lancée. Les maraîchers devenant presque « d’utilité
publique » nous pourrions imaginer une location réduite pour les terres. Une
diminution des taxes communales pourrait être envisagée et négociée. Des
économistes pourraient nous éclairer en la matière. Ne pas étrangler dès le départ,
avant d’avoir vu le jour.
L’orientation des terres et leur fertilité (limon pur) permettent d’imaginer sans aucun
risque une production extensive très productive de légumes. La plantation d’arbres à
haut rendement comme le Noyer Régia assurera une récolte de fruits. Lorsque l’arbre
arrivera à maturité, il sera alors vendu pour sa valeur marchande. Différents arbres
fruitiers seront eux aussi plantés à large écartement (voir photo n°7).
29
Photo 7 - J-Cl. Mangeot
Les animaux seront nourris avec les déchets verts, les graines, les légumes et fruits qui
ne seront pas retenus pour la vente. Il n’y aura aucune perte comme dans la culture
traditionnelle où 40% de la production est perdue dès la récolte : voir documentaire
France3 - lundi 7 octobre 2013 « Tout peut changer, gaspillage alimentaire ».
30
Les gallinacés passeront d’une parcelle à l’autre ce qui aura comme avantage d’avoir
une terre fertilisée par leurs déjections et débarrassée de semences indésirables.
L’élevage sera repensé en termes de symbiose agricole (faune, fleurs, arbres).
La mise en pseudo-jachère des terres ne se traduira pas par une perte de revenu
puisque une culture se fera à la suite d’un élevage. Chaque sorte de légumes
contribuera à fertiliser et équilibrer la chimie du sol. Le but : atteindre une vraie
biocénose. Une utopie Non. Une symbiose entre la nature et l’homme qui pour une
fois est acteur et protecteur. Le fait de planter des arbres à très large écartement
limitera l’ombre portée sur le sol et d’un autre côté protégera les cultures contre un
soleil trop agressif (voir photo n°8).
31
Photo 8 - J-Cl. Mangeot
32
18. Parlons « Chiffres ».
Quelques exemples :
Il est évident qu’il est impossible de vendre 120.000 salades ! Il est donc essentiel de
mélanger différents légumes et d’échelonner judicieusement les cultures pour pouvoir
maintenir la rentabilité économique et un bon suivi dans le circuit de distribution. La
production de fruits via les haies (ces fruits arrivant à maturité plus vite que ceux des
arbres haute tige) constituera aussi un apport non négligeable.
Il est relativement difficile d’afficher une matrice objective sur les prix, mais au vu des
chiffres repris ci-dessus, on peut conclure que l’affaire sera viable et même rentable.
(cf. Hubert Del Marmol article : « La ferme du futur » dans la revue « espace-vie » n°
234 page 4 du 24 septembre 2013).
Le salaire mensuel d’un homme pour un hectare cultivé écologiquement varie entre
1.700 et 2.000 euros net (chiffre du Prof. Maartens).
33
19. En pratique – Comment procéder ?
8 - Produire dès le début des légumes à croissance rapide (salades, épinards, tétragone,
haricots, carottes, oignons…).
34
20. Avantages et Inconvénients.
1 Avantages.
2 - Nourriture saine.
3 - Un écosystème protégé.
6 - Empêcher un dictat de la «mafia agricole» sur l’emprise des terres. Lire la revue
Marianne n°21 page 35 du 27 juillet au 2 août 2013 «Notre agriculture se meurt en
s i l e n c e »
2 Inconvénients.
1 - Pour le spéculateur le prix de l’immobilier à court terme sera toujours plus attractif
que la productivité de la terre.
35
Conclusion générale.
36
Bibliographie
Ouvrages :
Jean-Marie Pelt « Cessons de tuer la terre pour nourrir l’homme ! Pour en finir avec
les pesticides » - Editions Fayard - 2012
Revues :
Filmographie :
37
« Le monde selon Monsanto » de Marie -Monique Robin « Une multinationale qui
vous veut du bien » - Arte Editions
Conférences :
38
Addendum : Golf de Louvain-la-Neuve
Analyses effectuées.
Rapport réalisé par Stéphan Van de Walle (géologue, ayant suivi une
1. Méthodologie.
-Des prélèvements de sols pour déterminer s’il y a une pollution aux métaux
-Des prélèvements d’eau pour montrer s’il y a une contamination aux produits
produits m’a été communiquée par Jean-Claude Mangeot. Je crois qu‘il est
janvier 2009. Les analyses ont été réalisées dans le laboratoire BEAGX de la
2. Métaux lourds.
39
2.1 Grille d’analyse.
L’interprétation des résultats est basée sur le décret sol (AGW 24/11/2011) de
obligatoire.
40
Arsenic Cadmium Cobalt Chrome Cuivre Nickel Plomb Zinc
S1 6 0,25 7 44 12 21 25 64
S2 8 0,28 6,3 41 10 20 18 45
S3 9 0,25 7,2 42 11 20 17 52
S4 7 0,23 7,7 38 7 18 18 44
S5 9 0,24 5,4 40 9 16 18 48
V a l e u r d e 12 0,2 34 14 24 25 67
référence
d’intervention
2.3 Interprétation.
L’analyse des résultats du tableau du point précédent montre qu’il n’y a pas de
référence est une valeur moyenne qui peut varier d’un endroit à l’autre.
3. Produits phytosanitaires.
41
L’interprétation des résultats est basée sur le Code de l’eau qui a été édité par la
Région Wallonne. Il est important de préciser que ce Code n’a pas pour objectif de
montrer l’utilisation ou non des produits phytosanitaires mais de donner des normes
de qualités environnementales pour ces mêmes eaux. D’autre part, ces normes sont
déterminées sur base d’une campagne d’échantillonnage annuelle ce qui n’a pas été
réalisé dans le cas qui nous intéresse mais les valeurs obtenues permettent d’avoir
une indication.
chromatographie en phase gazeuse). Ces LOQ pour les produits analysés sont
42
Simazine (µg/l) Atrazine (µg/l) Linuron (µg/l)
LOQ Simazine= 0,2 µg/l; LOQ Atrazine= 0,1 µg/l; LOQ Linuron= 0,3 µg/l
3.3 Interprétation.
Concernant l’atrazine, un seul échantillon est positif. Celui-ci a été prélevé dans la
mare en face du club house du golf. Mais la concentration est en-dessous des
provenant de l’arrosage du golf et recueillies par drainage et sachant que ces eaux
étonnant de retrouver de l’atrazine dans la mare. La nappe aquifère est connue pour
être polluée à l’atrazine à hauteur de 0,3 µg/l (chiffre du service GTPL de l’UCL) à
comparer avec la concentration de 0,1 µg/l de la mare, qui est plus faible. En
43
conclusion, on peut raisonnablement penser qu’il n’y a pas d’utilisation d’atrazine sur
le Golf.
Concernant le linuron, aucun échantillon n’a dépassé la limite de détection qui est
de 0,3 µg/l. Les normes environnementales du Code de l’eau sont 0,2 µg/l (moyenne
conclusion, il serait sans doute intéressant de faire de nouvelles analyses avec une
prélevé dans une mare temporaire au fond du parking du golf (voir photo 1) et qui est
44
Photo 2 - Deuxième mare d’où provient l’échantillon E4
Les teneurs mesurées varient entre 0,5 et 0,9 µg/l. Les normes environnementales
du Code de l’eau sont 1 µg/l (moyenne calculée sur une année) et de 4 µg/l
potentiel.
Comment expliquer la présence d’un produit interdit d’utilisation depuis 2008 dans
1) que, hors de l’eau, la simazine se dégrade en une centaine de jours (chiffres repris
dans la littérature) ?
2) que, la seule source possible de simazine (hors utilisation du produit) est la nappe
45
aquifère située à 30 m de profondeur qui est polluée à hauteur de 0,1 µg/l (chiffre du
service GTPL de l’UCL) qu’il faut comparer avec les 0,9 µg/l de l’échantillon E2 ?
explicable. La seule source possible de simazine est l’herbe qui provient du golf, et
qui est en décomposition autour de la mare. Cette hypothèse doit être vérifiée auprès
mare étant alimentée de la même manière que la celle face au club house. Mais la
nappe aquifère qui alimente cette mare est polluée à hauteur de 0,1 µg/l à comparer
avec les 0,5 µg/l de l’échantillon E4. La différence de concentration entre les deux
de l’environnement. Très toxique pour tout organisme aquatique, il peut entrainer des
effets néfastes à long terme. Cette substance est interdite de vente depuis 2008.
46
4. Conclusion.
Dans l’état actuel des choses, des anomalies concernant un des produits
Le Bois de Lauzelle, qui a son statut de zone protégée, se doit d’être préservé des
pollutions, d’autant plus si celles-ci ont pour origine des produits dont
l’utilisation est interdite depuis quelques années. Il n’est pas normal que la
47
Annexe
48
TABLE DES MATIÈRES
Introduction - Proposition........................................................................................................ 5
Différentes propositions développées dans ce travail pour argumenter sur ce qu’il est possible de
réaliser..................................................................................................................................... 8
Bibliographie......................................................................................................................... 35
49
50
Addendum : Golf de Louvain-la-Neuve 37
Analyses effectuées.............................................................................................................. 37
1. Méthodologie............................................................................................................37
2. Métaux lourds...........................................................................................................38
2.1 Grille d’analyse......................................................................................................38
2.2 Tableau des résultats............................................................................................38
2.3 Interprétation.........................................................................................................39
3. Produits phytosanitaires.........................................................................................400
3.1 Grille d’analyse....................................................................................................400
3.2 Tableau de résultats...........................................................................................400
3.3 Interprétation.......................................................................................................411
4. Conclusion ...........................................................................................................465
51