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Les Ottomans à Alger / la mosquee Ketchoua / Mme Hacini Chikh N

La mosquée de ketchaoua

La médina d’Alger, ville millénaire, a connu différentes civilisations dont la plus marquante
est celle des ottomans entre le XVIe et le XIXe siècle qui a défini la forme définitive de la
médina, qui s’est traduite sur le plan urbain et architectural, par la construction de plusieurs
édifices publics monumentaux particulièrement les édifices religieux. La mosquée de
ketchaoua aurait été construite si l’on se réfère au premier acte habous attestant l’existence
en 1612 au lieu-dit le plateau des chèvres d’où le nom de ketchaoua en turc.
- Remaniée sous le règne du gouvernement du dey Hassan puis remaniée en 1746
- Réquisition en 17 décembre 1831 en 1832 affectée au culte catholique cathédrale
saint Philippe
- Reconversion en mosquée en 1962

Situation
La Ketchaoua était l’une des plus prestigieuses mosquées de la ville, les habitants d’Alger y
été très attachés ; sa décoration somptueuse et son aspect monumental consacrait
l’architecture ottomane à Alger. Pratiquement collée au palais Hassan Pacha et à quelque
mètres de la résidence ‘Dar Aziza’, cette mosquée occupait une place privilégiée dans la
ville ; Située dans la basse Casbah entre la ville en hauteur et une zone qui regroupe ‘El Jnina’
ancienne résidence du Dey, les deux autres grandes mosquées de la ville (Djamaa el Jdid et
Djamaa El Kébir). La mosquée de ketchaoua est desservie par les grandes rues marchandes,
et faisait partit du coeur de la ville.
Vue en plan de la mosquée

Mosquée de 1794 du dey Hassan, telle que constatée par Ravoisier (v.1842)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mosqu%C3%A9e_Ketchaoua

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Les Ottomans à Alger / la mosquee Ketchoua / Mme Hacini Chikh N

La mosquée originelle se caractérisait par une grande salle de prière mesurant vingt mètres
sur vingt-quatre, avec un espace carré central d’environ douze mètres de côté couvert par une
coupole octogonale sur trompes en coquilles. Des galeries bordaient cet espace central et
comme dans la mosquée d’Ali Bitchnîn, elles étaient doubles, à l'opposé du mihrâb.

Période de la colonisation française : la cathédrale Saint-Philippe


Conversion cultuelle : édifice mosquée – fonction cathédrale

Plan des travaux de réaménagement prévus en 1842 par Amable Ravoisier ; ils ont été réalisés
partiellement. Les extensions Est et Ouest sont représentées en hachuré et sont réalisés en
supplément du bâtiment carré central d'origine.

Plan de la cathédrale Alger 1860 Archives nationales France

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Les Ottomans à Alger / la mosquee Ketchoua / Mme Hacini Chikh N

La mosquée de Ketchaoua fut convertie au culte chrétien en 1832. Cette conversion fut
contestée par la communauté musulmane ainsi que par quelques parties dans le camp même
des nouveaux occupants. Cette contestation s’est appuyée sur le cinquième paragraphe du
traité de capitulation d’Alger du 5 juillet 1830 qui stipule que la liberté de la religion et donc
le maintien des lieux de culte des musulmans.
https://www.institut-numerique.org/ii-chapitre-ii-mosquee-ketchaoua-cathedrale-saint-
philippe-50d48f6c3e58e

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Les Ottomans à Alger / la mosquee Ketchoua / Mme Hacini Chikh N

La mosquée Ketchaoua avant sa conversion en 1832,


d’Après une lithographie de Lessore et Wyld. / Coupe de la mosquée Ketchaoua, Amable Ravoisié, 1839
Source Georges Marcais . 1926-1927.

Lucien Golvin donne une description générale de cet édifice bâti « sur plan barlong, environ
24/20 m, la salle de prière comprenait un espace carré de 11,50 m de côté, que coiffait une
vaste coupole octogonale sur trompes en coquilles ; des galeries bordaient cet espace
central… elles étaient doubles, à l’opposé du mihrâb. Ces galeries étaient coiffées de
coupoles secondaires, séparées par des arcs doubleaux ; toutes reposaient sur des pendentifs.
Tous les arcs, de forme brisée outrepassée, étaient supportés par de grosses colonnes à vastes
chapiteaux… le minaret de la mosquée était plaqué d’émail et l’intérieur décoré avec de
grandes inscriptions en caractères arabes avec le mihrab à l’orient de la salle carrée
entourée de colonnes de marbre d’Italie ».
Tous les arcs, de forme brisée outrepassée1, étaient supportés par de grosses colonnes à vastes
chapiteaux bulbeux, ils ont leur partie supérieure meublés de feuilles d’acanthe et leur partie
inférieure, de cannelures.

1
L'arc outrepassé ou arc en fer à cheval est un arc qui dessine un arc de cercle plus grand que le demi-cercle

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Références bibliographiques
Rachid Bourouiba “Apports de l’Algérie a l’Architecture religieuse Arabo-Islamique », OPU,
1986.
https://www.institut-numerique.org/ii-chapitre-ii-mosquee-ketchaoua-cathedrale-saint-philippe-
50d48f6c3e58e

Georges Marcais . Manuel d'art musulman. L'architecture, Tunisie, Algérie, Maroc, Espagne, Sicile.
Paris, éditions Auguste Picard, 1926-1927.

Lucien Golvin Le legs des Ottomans dans le domaine artistique en Afrique du Nord,
Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée Année 1985 39 pp. 201-226.

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