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DESCRIPTION DU MODULE

TITRE : INITIATION TELECOMS : Durée 30H


LIGNES DE TRANSMISSION

POPULATION CONCERNEE : Etudiants en License

PREREQUIS : Environnement technique des télécommunications

OBJECTIF GENERAL

A l’issue de ce cours, l’étudiant est capable de décrire les différentes lignes de


transmission utilisés dans les télécommunications et leurs caractéristiques, l’organisation des
liaisons de transmission et enfin les problèmes de propagation des ondes dans ces milieux.

OBJECTIFS INTERMEDIAIRES :

- Situer la transmission dans les réseaux des télécommunications


- Connaître le but de la transmission
- Comprendre les signaux transmis et leurs caractéristiques
- Connaître les unités de transmission
- Décrire les lignes homogènes en insistant sur les paramètres d’une ligne de
transmission (paramètres primaires, paramètres secondaires)
- Décrire les différents types de supports de transmission, leurs défauts et limites

ENSEIGNANT : Dr S. I. Maxime M. DEDO

Tél : 97969618 WhatsApp : +8618256952583

Email : dedomax58@yahoo.com / maximededo@gmail.com

1
SOMMAIRE

PAGES
INTRODUCTION……………………………………………………….3

CHAPITRE I GENERALITES………………………………………..4
I-1 Les conditions essentielles de la chaîne de transmission……..4
I-2 Les signaux à transmettre………………………………………5
I-3 Systèmes de mesures – Unités de transmission……………….12

CHAPITRE II LES LIGNES HOMOGENES………………………23


II-1 Généralités………………………………………………...23
II-2 Les paramètres primaires d’une ligne homogène………..24
II- 2.1 Les paramètres primaires longitudinaux……………………24
II-2 .2 Les paramètres primaires transversaux………………….....26
II-2 .3 Schéma équivalent d’une ligne homogène…………………27
II- 3 Les paramètres secondaires d’une ligne homogène……28
II-3-1 L’impédance caractéristique Zc……………………………29
II-3-2 L’exposant linéique de propagation……………………….33
II-3-3 Problèmes de propagation des ondes……………………….43

CHAPITRE IIi LES SUPPORTS DE TRANSMISSION…………44


III-1 Caractéristiques d'un support de transmission…………..44
III-2 Différents types de supports de transmission………….....45
III-3 Défauts et limitation des supports………………………..67

CONCLUSION…………………………………………………………

2
INTRODUCTION
La transmission d’une information nécessite un support. Il faut que le support soit
adapté à l’information à transmettre. A chaque information à transmettre correspond à un
support déterminé. Les supports de transmission doivent permettre la transmission correcte
des bandes de fréquences dont la largeur varie suivant la nature du signal à transmettre. Un
support de transmission se comporte généralement comme un filtre passe bande ne laissant
passer que les signaux dont les fréquences sont comprises entre une fréquence basse (Fb) et
une fréquence haute (Fh). Il est clair que pour les signaux dont la densité spectrale présente
une forte composante aux voisinages de la fréquence nulle, une grande partie de l’information
ne sera perdue. La même remarque est valable pour les signaux présentant des composantes
hautes fréquences (>fh).

Gabarit d'un filtre passe bande modélisant une ligne de transmission.


La bande passante est égale à : BP = Fh - Fb.

Mais il y a plusieurs signaux à transmettre : il faut choisir des supports correspondant à


chaque type de signaux. En effet, les caractéristiques des signaux à transmettre ne sont pas
toujours compatibles avec celles des supports de transmission utilisés. La structure du cours
est développée en trois chapitres :
Au chapitre 1, nous nous intéresserons aux généralités qui permettront de mieux
connaître les conditions essentielles de la chaîne de transmission, les signaux à transmettre
et enfin les unités de transmission.
. Le chapitre 2 évoquera les lignes homogènes. Nous nous concentrerons principalement
sur les paramètres primaires et secondaires.
Le chapitre 3 se penchera sur les supports de transmission, ses défauts et limites

3
CHAPITRE I LES GENERALITES

I-1 Les conditions essentielles de la chaîne de transmission


La chaîne électrique de transmission, reliant au cours d’une conversation téléphonique les
deux combinés téléphoniques de deux abonnés quelconques A et B, doit pour donner lieu à
une bonne communication, satisfaire un certain nombre de conditions essentielles :
● L’échange d’information entre deux points distants doit se faire sans perte et sans
déformation.
● L’échange d’information doit se faire dans les deux sens : de A vers B et de B vers
A : elle doit être bilatérale.
● la puissance des courants téléphoniques reçue à chaque extrémité doit être
suffisante afin que les deux correspondants s’entendent de façon satisfaisante.
● la reproduction à une extrémité de la chaîne de la parole émise à l’autre extrémité
doit être fidèle que possible sans déformation, ni distorsion de manière que chaque
abonné puisse non seulement comprendre les paroles de son correspondant, mais encore
reconnaître et identifier sa voix.
● Les informations échangées sur une ligne ne doivent pas être perçues par diaphonie
sur les lignes voisines de façon que soit assuré le secret des conservations. Elles ne doivent
être gênées, ni par les informations échangées sur ces lignes voisines, ni par les perturbations
d’origine extérieure.
L’échange de ces informations sera réalisé à l’aide d’une liaison bilatérale constituée d’un
émetteur et d’un récepteur pour chaque sens de transmission et reliés par des supports de
transmission.

Emetteur Récepteur

Récepteur Emetteur

Type de liaison bilatérale

Ces propriétés conditionnent la structure générale entrant dans la constitution de la chaîne de


transmission

4
AI-2 Les signaux à transmettre
Les signaux à transmettre sont des signaux électriques caractérisés par l’amplitude, la
phase, la fréquence fondamentale et les harmoniques dont les variations représentent celles
de l’information en fonction du temps.
Toute information subit des transformations avant d’être transmise. On distingue deux
types de machines de transformation
- une machine de transformation émettrice
- une machine de transformation réceptrice
Ces machines appropriées convertissent,
- à l’émission : les informations en signaux électriques,
- à la réception : les signaux électriques en informations

Exemple
N°1
Le microphone transforme l’information à l’émission en signal électrique
Le haut-parleur transforme à la réception le signal électrique en information

Parole Téléphonique Parole


●●
●●●●
●●●
P
●●●
●●●●●

SONS Signal électrique SONS


P
Microphone Haut parleur

Musique Radiophonique Musique


P

N°2

IMAGE FIXE TELECOPIEUR TELECOPIEUR


ou Signal ou
(Texte photo dessin) IMAGE FIXE
BELINOGRAPHE BELINOGRAPHE
électrique

5
N°3

Signal électrique
IMAGE ANIMEE ●●
de télédiffusion ●●

RECEPTEUR TV
CAMERA

N°4

Frappe au
clavier Texte imprimé
Signal électrique
TEXTE ECRIT
Télégraphique
Téléimprimeur Téléimprimeur

N°5

Signal électrique de transmission de données


Données

Ordinateur
Terminal Ou
Ou Terminal
Ordinateur

Les signaux transmis sont des signaux vocaux, téléphoniques, télégraphiques, de


transmissions de données, de systèmes de signalisation, de radiodiffusion, de
télévision, etc ……

6
I-2.1 Le signal vocal
Pour une bonne reproduction fidèle des ondes émises, il faut que la transmission
soit faite dans la bande 20 à 20.000 HZ.
Les sons sont engendrés par la vibration de l’air, elle-même causée par la vibration
des cordes vocales. Les sons émis durant une conversation téléphonique, sont transformés
par des équipements d’extrémités en signaux électriques périodiques.

I-2.1.1 Représentation temporelle et spectrale d’un signal périodique

La figure ci-dessous montre que la résultante de trois ondes sinusoïdales donne un


signal périodique non sinusoïdal (fréquences respectives Fo, 3Fo ,5Fo, 7Fo ---
amplitudes respectives A, A/3, A/5, A/7)
Nous admettrons que la réciproque est vraie (Théorème de Fourrier) et que tout
signal périodique peut-être décomposé en ondes sinusoïdales dont le nombre et les
caractéristiques (Amplitude – Fréquence) dépendront de la forme de ce signal. Il faut
remarquer que l’une des composantes a même période que le signal périodique. On l’appelle
la « fondamentale ». Les autres composantes ont des périodes sous-multiples de la période
de la fondamentale. On les appelle les « harmoniques »

Remarque
Un signal vocal est un signal complexe décomposé en une somme de fonctions
sinusoïdales (Fo, nFo et (n+1)Fo avec n ≠ 0)
Le terme BF (Basses fréquence) s’appelle fondamentale de fréquence Fo et
Les termes de fréquences multiples s’appelle harmonique de fréquence nFo.
Dans cette classification on trouve
- des termes pairs (fondamentale Fo) 2Fo, 4Fo + 6Fo ….
La fondamentale contient la majorité de l’énergie
- des termes impairs (harmonique nFo) 3Fo, 5Fo + 7Fo

7
I-2.1.2 Représentation spectrale du signal vocal

A
A
3 A
5

0
f 3f 5f Hz

L’amplitude des harmoniques décroît avec leur rang (c’est-à-dire que, si la fréquence
augmente, l’amplitude diminue. En transmission, on ne transmet pas toutes les raies : cela
implique une réduction de la bande de fréquence à transmettre.
Remarque :
Le signal électrique le plus simple à décomposer par Fourrier est le signal sinusoïdal

I-2.1.3 Caractéristiques d’un son

Un son est caractérisé par 3 paramètres fondamentaux : l’intensité, la hauteur et le timbre :


- L’intensité est la caractéristique qui fait dire qu’un son est fort ou faible. Elle
dépend de l’amplitude de la vibration.
- La hauteur est la caractéristique qui fait dire qu’un son est grave ou aigu. Elle
dépend de la fréquence fondamentale F.
Le timbre est la caractéristique qui permet de distinguer deux sons de même
intensité et de même hauteur. Il dépend des fréquences et des amplitudes relatives
des harmoniques.

I-2.2 Signaux téléphoniques


Les signaux téléphoniques sont inclus dans les signaux vocaux. L’UIT-T recommande de
transmettre seulement la bande 300 -3 400Hz dans laquelle on retrouve la quasi-totalité de
la fondamentale (netteté élevée du signal à 90%) et les harmoniques suffisantes pour
donner un bon timbre.

I-2.2.1 Représentation de la bande téléphonique

En téléphonie, on représente la bande téléphonique 300 – 3 400Hz par le triangle


suivant :

8
f
f1 f2
0
300Hz 3400Hz

La pointe du triangle représente la fréquence la plus basse.

La représentation de la bande téléphonique ne nous renseigne pas sur la répartition de


l’énergie.
Sur les circuits téléphoniques utilisés pour la conversation, on transmet la bande 300-
3 400Hz, ce qui permet une intelligibilité de 85%. On peut réduire la bande téléphonique
pour avoir une bonne netteté. Dans la bande téléphonique (300-3 400Hz), les fréquences
les plus importantes sont celles comprises entre 500 et 1 200Hz ; c’est pourquoi les
mesures de référence sur les circuits sont faites soit à 800Hz, soit à 1000Hz.

Bande utile : 500 ≤ Bande téléphonique ≤ 1200

En transmission, on transmet plusieurs voies simultanément. Toutes ces voies sont


couplées pour former la bande de base (BB) qui est adaptée à l’équipement radio (FH)

I-2.3 Les signaux de signalisation


Ce sont des informations nécessaires à l’établissement des communications (. les signaux
d’appel, de numérotation, de recherche d’itinéraires), de taxation, de fin de communication,
d’occupation, de gestion du réseau, de surveillance du trafic, etc……….
Dans le réseau numérique actuel, la signalisation est transmise sous forme de bits occupant
des emplacements réservés dans la trame MIC. Cependant la signalisation voie évolue
maintenant vers la signalisation sémaphore pour qui il est dédié un réseau distinct de celui des
circuits téléphoniques. Ce réseau est aussi utilisé pour la gestion du réseau téléphonique. Cette
signalisation est en particulier utilisée par les autocommutateurs pour dialoguer entre eux par
l’intermédiaire des points sémaphores et en utilisant un code spécial (CCITT n°7). La mise en
place du réseau sémaphore est une composante essentielle du développement du RNIS

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Le RNIS offre maintenant un canal numérique spécifique à 16 bits/s (canal D) supportant
la signalisation en phase d’établissement de la communication, puis divers services en mode
message pendant la communication.

I-2.4 Les signaux de la Radiodiffusion


En radiodiffusion, les exigences sont plus grandes car il est nécessaire que les sons
musicaux émis par les instruments de musique, soient fidèlement transmis.
La radio utilise la bande 20 HZ - 20 KHZ ; mais pour une grande fidélité, on
utilise 20HZ -10KHZ.
En analogie, il faut quatre voies téléphoniques pour une voie radio

Représentation de la bande radio

20HZ 20 000 HZ

I-2.5 Transmission de la TV
En télévision, on transmet les images et les sons. Le nombre d’images par seconde
à transmettre pour assurer la persistance lumineuse sur la rétine est de 25
La version utilisée est fonction du nombre d’images par seconde. La bande de fréquence
nécessaire est aussi fonction du nombre d’images à transmettre par seconde. Il existe deux
grandes versions :
- la version 819 lignes (image à 819 lignes)
La fréquence maximale à transmettre est égale à 11, 2 MHZ
- la version 625 lignes (image à 625 lignes)
La fréquence maximale à transmettre qui est égale à 6,5 MHZ, est la plus utilisée au Bénin.

Exercice
Soit L le nombre de lignes horizontales. La fréquence de la télévision est : F =16,66L2.
Déterminer F pour L = 625 et L= 819

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I-2.6 Les signaux télégraphiques
Soit un signal électrique provenant d’un téléimprimeur.
Variation en fonction du temps
Le signal observé dans ce cas est un signal rectangulaire dont l’amplitude crête à crête
est constante et égale à 96V. Ce signal est aléatoire

Ui
+ 48v

96v
0
t

- 48v

Les informations sont codées et transmisses sous forme de signaux binaires (« 0 »


ou « 1 » ) . La largeur de la bande nécessaire dépend du nombre d’informations
élémentaires « 0 » ou « 1 » à transmettre en une seconde : 2 400 bit/s, 4 800 bit/s , 9600
bit/s . Une voie numérique permet un débit de 64 Kbit/s
I-2.7 Transmission des données
C’est de la télégraphie à grande vitesse
I-3 Systèmes de mesures - Unités de transmission

Il est souvent nécessaire de connaître la puissance ou la tension existante en un point


d’une chaîne de transmission. Pour mesurer les signaux sur une ligne de transmission, on peut
faire une mesure directe de tension avec un voltmètre ou de puissance avec un wattmètre
Il est plus commode d’exprimer une valeur de tension ou de puissance par référence à une autre :
ces deux valeurs étant exprimées dans la même unité. Par commodité, on utilise des quantités
logarithmiques qu’on exprime en BEL (B) ; DECIBELS (dB) ; NEPERS (N) ; DECINEPERS
(dN)
L’utilisation de cette notation dB ou Neper permet de simplifier les calculs relatifs au
puissance en transformant les produits et les quotients en somme et soustraction .
On utilise les logarithmes Népériens pour définir les puissances en NEPER et ses sous-
multiples DECINEPERS (dN).

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On utilise les logarithmes décimaux pour exprimer ou définir les puissances en
(Bels (B) et ses sous –multiples décibels (dB)
On se sert de la notation :

ln V’
NEPER : Pour exprimer un rapport de tension V

Pour exprimer un rapport de puissance 1 Ln P’


2 P

DECINEPER : Pour exprimer un rapport de tension 10ln V’


V

Pour exprimer un rapport de puissance : 5ln P’


P

BEL : Pour exprimer un rapport de tension : 2 log V’


V

Pour exprimer un rapport de puissance :log P’


P

DECIBEL : Pour exprimer un rapport de tension : 20log P’


P

Pour exprimer un rapport de puissance : 10log P’


P

Le BEL et le NEPER sont appelés unités de transmission. Le système décimal est désormais
le seul système légal. La notation NEPER est de plus en plus abandonnée au profit de la
notation BEL.

I-3.1 Correspondance entre les deux unités de transmission


La correspondance entre les deux systèmes est obtenue facilement grâce à la règle de
conversion :
1 NEPER correspond à 0,8686 BEL
1 BEL correspond à 1,151 NEPER

12
I-3.2 Relation entre la puissance et la tension
Considérons deux points A et B sur une ligne homogène terminé sur son impédance
caractéristique Zc
P P’

V V’ Zc

A B

Il y a égalité entre les rapports de puissance et de tension en chacun de ses points. Les
rapports sont exprimés en unités de transmission NEPERS ou BEL

log P’ = 2 log
V’
P V

1 ln P’ = ln V’
2 P V

Remarque : Le Bel exprime les rapports de tension ou de puissance trop important. On utilise
couramment son sous- multiple le décibel qu’on note « dB »

I-3.3 Affaiblissement – Gain


Si l’on exprime les rapports des puissances en unité de transmission du point B par
rapport au point A, deux cas peuvent se présenter :

1er cas : puissance au point B est > à la puissance au point A

PB > PA 10log PB >0


PA

Le gain s’écrit G = 10log PB On dira qu’on a un gain entre A et B


PA

13
2ème cas : Puissance au point B < a la puissance au point A
Le rapport 10log PB <0
PA

L’affaiblissement s’écrit : a = 10log PB On dira qu’on a un affaiblissement entre A et B


PA

Exemple : La puissance mesurée en A est P = 1W


La puissance mesurée en B est P’ = l mW
Déterminer l’affaiblissement du signal en ligne.
Solution

-3
a = 10ln PB = 10ln 10 = - 30 dB
PA 1

a = 30 dB

L’affaiblissement est de 30 dB
Exemples particuliers

P = 10 10log10 =10 dB P = 10n 10log 10n =10n dB


P’ P’

P =2 10log2 = 3 dB V
P’ =2 20 log2 = 6 dB
V’
Conclusion
Un rapport 2 est égal à 3dB en puissance et 6 dB en tension

I- 3.4 Grandeurs de référence -- NIVEAUX

Afin de rendre opérantes les définitions précédentes, il est nécessaire de définir les
étalons de mesure des puissances appelés « grandeurs de références » et de quantifier cette
comparaison en indiquant les grandeurs de mesure appelées « Niveaux ».

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I- 3.4.1 Grandeurs de référence
• La référence de puissance est par convention de milliwatt (mW) qui est du même
ordre de grandeur que les puissances effectivement transmises.

• La référence d’impédance est une résistance pure de 600Ω qui représente


en moyenne l’impédance d’une ligne d’abonné.

• La référence de tension est par définition la tension qu’il faudrait appliquer aux
bornes de l’impédance de référence pour qu’elle dissipe une puissance égale à la
puissance de référence :

2
P= V eff V eff = 10-3.600 = 0,6
2

R
Veff= 0,775V
Tension de référence U=77510-3 V

• La référence d’intensité

I-3.4.2 Niveaux
Niveaux absolus de puissance : Notation dBW

Si l’on prend le Watt comme unité de mesure, le niveau de puissance absolu NP d’un
signal en un point M sera, exprimé en unité de transmission, le rapport de la puissance PM
mesurée en Watt en ce pt à la puissance de référence qui est le Watt.

Np = 10 log PM (W)
1(w)
Applications
1) Exprimez en dBW une puissance absolue de 10 W

2) Exprimez en dBW une puissance absolue de 0,5 W


10
10W = Np =10 log = 10dBW 10W = 10dBW
1

15
1/2 1
0,5W = 10 log = 10ln = - 10log2
1 2

= -3 dBW

0,5W = -3 dBW

3) Exprime en dBW une puissance absolue de 1mW

-3
1mW = 10log 10 = 10log 10-3 = -30log 10
1
= -30 dBW

1mW= - 30dBW

Exemples particuliers
Une puissance absolue de 1W exprimée en dBW équivaut à

10 ln 1 = 10log 1 = 0dBW
1

1W = 0 dBW

Si Np, (niveau absolu de puissance) exprimé en dBW est positif, la puissance absolue est
supérieure au Watt.
Si Np exprimé en dBW est négatif, la puissance absolue est inférieure au Watt.
Le dBW est rarement utilisé en transmission car cette expression fait appel à des puissances
élevées très supérieures au watt, ce qui est rarement le cas en transmission C’est pour cette
raison qu’on lui préfère la notation dBm

16
Niveaux absolus de puissance :Notation dBm "m comme mW"

Les mesures effectuées en téléphonie ont révélé que la puissance moyenne d’un signal
téléphonique est de 1 mW. C’est donc cette valeur qui sera utilisée comme une unité de
puissance en téléphonie et en transmission.
Donné le niveau absolu de puissance Np en un pt M c’est exprimé en unité de
transmission, le rapport de la puissance PM mesurée en mW en ce point à la puissance de
référence qui est le mW

Np = 10 log PM (mW)
(dBm) 1mW

Pour rappeler que la puissance de référence est le mW, on affecte l’indice m à la notation
dB « dBm «

Exemples
1) Exprime en dBm une puissance absolue de 10mw

10 mW = 10 log PM (mW) = 10 dBm


1mW

2) Exprimer en dBm une puissance absolue de 0,5 mW

0,5 mW = 10 log 1/2mW = 10ln1 = - 3dBm


1mW 2

Exemples particuliers
1) Une puissance absolue de 1mW exprimée en dBm équivaut à

10 ln 1 = 10log1 = 0 dBm
1

1mW = OdBm

17
2) Une puissance absolue de 1W exprimée en dBm équivaut à

3
10ln = 10 10log 103 = 10x3log 10 = 30dBm
1

1 W = 30 dBm
Remarque
D’après ce qui procède

1 mW = 0 dBm
OdBm =- 30dBW
1 mW = -3 0dBW

1 W = 0 dBW OdBW =+30dBm


1 W = + 30 dBm

Le niveau absolu de puissance permet d’établir une correspondance avec l’expression en


milliwatt de la puissance

mW en dBm

1000 +30 dBm


100 +20 dBm

10 +10 dBm

2 +3dBm

1 + 0 dBm

0,5 -3 dBm

0 ,1 -10 dBm

0 ,01 -20 dBm

18
Si Np exprimé en dBm est positif la puissance absolue est supérieure au mW
Si Np exprimé en dBm est négatif la puissance inférieure au mW
Résumé

Np (dBm) = 10 log PM (mW)


1mW

Np (dBW) = 10 log PM (W)


1W

Niveaux absolus de tension


Soit le circuit électrique ci- dessous comprenant un générateur d’impédance interne 600 Ω
de f em E ( ∞ ) tel qu’une résistance de 600 Ω branchée à ses bornes dissipe une puissance
de 1 mW

600 Ω
● ●
Résistance interne

Utilisation 600 Ω = R
E

● ●

Pour que la résistance dissipe une puissance de 1 mW, la ddp V à ses bornes doit être :

U U2
P= UI or I = P=
R R

U2 PR
P= U2 = PR U=
R

Applications numériques U= 10-3 x 600 = 0,775V

19
Cette tension U égale à 0,775 V est choisie comme tension de référence pour définir
le niveau absolu de tension. On l’appelle niveau zéro

Tension de référence U=77510-3 V


Notation dB
Donner "le niveau absolu de tension" Nt en un point M c’est exprimé en unités de
transmission, le rapport de la tension U mesurée en ce point M à la tension de référence
0,775 V

(volts)
Nt = 20 log V
dB 77510-3 (volts)

Cette définition conduit à la notion de générateur normal. On appelle générateur de référence.


ou générateur normal une source d’impédance interne 600Ω, de f e m E = 1,55 v

600 Ω
● ●

Utilisation 600 Ω
600 Ω -3
V= 775,10 Volt

● ●

Généralement, les appareils de mesure donnent des niveaux de tension lorsque la mesure se
fait aux bornes d’une impédance de 600 Ω.

I-3.4.3 Relation entre Np et Nt:


On peut établir une relation entre le niveau de puissance absolu Np et le niveau de tension Nt
en un point d’impédance Zr
Soit un point quelconque M sur un circuit

●M

V Zr

20
● La tension vaut V, l’impédance vue de ce point est Zr. La puissance apparente
s’exprime par: P = V2eff
Zr
● On a d’autre part la relation suivante entre les grandeurs de référence :
10-3 = (0,775)2
600

Le niveau absolu de puissance s’écrit alors :


Np= 10 log P = 20 logVeff - 10 log Zr
-3
10 0,775 600

Np = Nt - 10 log Zr
600

Notons que, s’il n’est pas aisé de mesurer des puissances de l’ordre du milliwatt ; par
contre, on peut mesurer des tensions avec assez de précision au moyen d’hypsomètre
(voltmètres étalonnés en dB par rapport à 0,775V). La relation précédente permet de
déduire d’une mesure de tension, la puissance en un point du circuit. Pour les
impédances les plus courantes, le terme collectif : vaut

Np = Nt + 10 log 600
Z

Exercice Calculer les termes correctifs des impédances 600 Ω, 150 Ω, 75 Ω,

Si Zc = 600Ω
Dans ce cas il n’y a pas de terme correctif

Np = Nt

Zc = 150 Ω
Pour une Zc = 150Ω, le terme correctif est 6 dB

Np = Nt + 6 dB

21
Zc = 75 Ω
Le terme correctif est de 9 dB

Np = Nt + 9 dB

I-3.5 Niveau relatif – dBmo

I-3.5.1 Niveau relatif


Si l’on choisit arbitrairement un point o d’une ligne comme point de référence, la tension
Vo mesurée en ce point comme tension de référence et la puissance Po comme puissance de
référence, on définit le niveau relatif de puissance (respectivement de tension) en un point A
comme la quantité :

N
pr =10 log PA (en dBr) Par suite Ntr = 20 log VA
Po Vo

L’épithète, (relatif) n’a de sens que dans la mesure où on a fixé un point de référence, appelé
point de niveau relatif zéro. Le niveau relatif de puissance s’écrit aussi :

N
pr = 10 log P - 10 Log Po = NpA - Npo
10-3 10-3

On aurait trouvé de même pour la tension Ntr = Nta – Nto’ soit la différence des niveaux absolus
mesurés en ce point et au point de référence.

I-3.5.2 Le niveau absolu de puissance en un point de niveau relatif zéro


Le niveau absolu de puissance d’un signal auxiliaire (pilote, puissance perturbatrice,...
) mesuré en un point de niveau relatif O, est un niveau relatif de puissance du signal auxiliaire
( pa) par rapport au signal principal mesuré en ce point (Pp) :
N(dBmo) =10 Log Pa = 10 Log Pa- 10Log Pp
Pp 0,001 0,001

Niveau absolu de niveau absolu de


puissance du puissance du
signal auxiliaire signal principal

22
Il vient donc : N(dBmo) = Na(dBm) – Np(dBm)

23
CHAPITRE II LES LIGNES HOMOGENES

II-1 Généralités

II- 1.1 Représentation d’une ligne de transmission


Une ligne de transmission peut se caractériser par un quadripôle passif symétrique

I1 I2
Ligne de
Origine V1 Transmission Extrémité
V2

Deux coefficients complexes (ou quatre grandeurs réelles) sont nécessaires pour définir ce
quadripôle: Zc (impédance caractéristique) et ( γ exposant linéique de propagation)

II- 1.2 Définition9-


Une ligne est dite homogène lorsque toutes ses parties prises de proche en proche sont
identiques entre elles. Une ligne homogène est une ligne décomposable en une somme de
quadripôles identiques, symétriques et élémentaires composés des constantes linéiques R, L,
C , G.

. Une ligne homogène est constituée soit d’une paire symétrique (deux conducteurs de
cuivre isolés), soit d’une paire coaxiale (deux conducteurs métalliques concentriques séparés
par un isolant).

24
II-1.3 Les paramètres de transmission

On appelle paramètre d’une ligne de transmission, l’ensemble des grandeurs


électriques qui définissent complètement les propriétés de cette ligne du point de vue
de la transmission. On distingue deux sortes de paramètres :
* les paramètres primaires qui sont des grandeurs électriques résultant de la nature
physique du câble, dépendent du mode de construction (caractéristiques des matériaux utilisés,
position géométrique des conducteurs (de chaque fil et de chaque paire dans le câble)) etc.
* les paramètres secondaires qui sont des grandeurs vectorielles mesurables
directement sur une ligne de longueur quelconque et qui caractérisent l’adaptation ou le
rendement de la ligne.

II-2. Les paramètres primaires d’une ligne homogène


On distingue deux sortes de paramètres primaires
II-2.1 Les paramètres primaires longitudinaux
-Résistance linéique : R’= R Ω/m
l

4 l
- En basse de fréquence : : R = p l = π σd2 ρ Ω/m résistivité
S
σ S/m conductivité (=1/ ρ)
d m diamètre
S m2 section (=πd2/4)
l m longueur

Exemple : fil de cuivre (σ = 58.106 S/m), Ǿ 1 mm, longueur 1km > R = 22Ω

- En haute fréquence (> 100 kHz) : un effet électromagnétique repousse les lignes de courant
vers la surface du conducteur (effet de peau) : la section utile (section réellement parcourue
par le courant) diminue, donc la résistance augmente. On montre que (en unités SI) :

R= µ0µr f µ0 H/m perméabilité du vide = 4π. 10-7


πσ d µr perméabilité relative du métal
f Hz fréquence
Exemple : pour le même fil de cuivre que précédemment (µr =1), on trouve R’ = 0,083 f

à partir d’une fréquence f > 70 kHz).


NB : pour une ligne bifilaire ou pour un câble coaxial, les résistances des deux conducteurs
s’ajoutent.

25
Variation de la résistance linéique avec la température

Exemple :
Pour le cuivre ρ = 1.72 10-8Ω.m pour T° = 20°c
La résistance linéique varie également suivant la température

RT°C = R20°C [1 + α20°C (T°C – 20°C) ]

Avec :

• R20°C = résistance à 20°C


• α20°C = coefficient de température à 20°C. (pour le cuivre α20°C= + 0.0038)
• T°C = température du matériau en °C.

Expérimentalement, α20°C est constant aux basses fréquences. Aux fréquences élevées,

α20°C décroit. Ce phénomène est appelé effet pelliculaire

Inductance linéique
L’inductance propre d’une ligne est le quotient du flux (flux engendré par cette ligne
et qui traverse la surface due à la longueur et à l’écartement des fils) par le courant circulant
dans le conducteur. L = Φ/ I
Lorsqu’on divise L par la longueur de la ligne, on obtient l’inductance linéique L’.
L
Pour une ligne bifilaire on a :: L’= l H/m

µ0µr 2D d d 2D
Ligne symétrique L’=
: L’= 0,92log 10 d µ H/m
π ln d
D

Ligne dissymétrique à plan d 4h


h>> d L’= 0,46log 10 d µ H/m
de masse

D
Ligne coaxiale :L’= µ0µr ln D d D L’= 0,46log 10 d µ H/m
2π d

26
II-2.2 Paramètres primaires transversaux

Capacité linéique : C’= C


S/m
l
12εr
Ligne symétrique : C’= 2D Pf/m
log10
d

Ligne dissymétrique à plan 24εr


C’= 4h pf/m
log10
de masse d

C’= 2πε0εr C’=


24εr
Ligne coaxiale : ln
D D pf/m
d log10
d

La perditance linéique ou la conductance linéique :

L’admittance mesurée entre les deux conducteurs s’écrit :


A = 1/R +1/1/jCω
A = G + jCω ,
G est la perditance ; c’est l’inverse de la résistance d’isolement. Elle est mesurée
en Mho.
Cw est la susceptance
En courant alternatif, l’admittance comprend deux parties :
- Une partie indépendante de la fréquence :
La perditance linéique d’une ligne est la partie réelle de l’admittance mesurée
entre les deux conducteurs par unité de longueur. Elle s’exprime par ;

G’= G S/m
l
Elle est l’inverse de la résistance d’isolement mesurée en courant continu. G’= 1/R’ avec R’
souvent supérieur à 104 MΩ /Km.. Mais en cas d’humidité, R’ pourrait descendre à 1 MΩ
/Km. G’ est un paramètre très important pour les lignes aériennes.
La perditance étant en parallèle sur la capacité, le calcul de perditance d’un système se fait
exactement comme s’il s’agissait de capacité.

27
La conductance transversale par unité de longueur caractérise les pertes diélectriques
dans l’isolant entre les deux conducteurs. Elle est essentiellement caractérisée par la
nature de l'isolant et est également fonction des conditions climatiques (humidité,
température,..) et de l'état de l'isolant.
- Une partie qui croît avec la fréquence, due à l’imperfection du diélectrique
utilisé dans la construction du câble
Applications
Sur les circuits aériens en fils nus, elle dépend de la qualité des isolateurs et de l’humidité
de l’air ambiant.

Sur les circuits en câble, elle dépend de l’angle de perte des isolants tel que tan(a) = G /C
. Elle est en général négligeable pour les diélectriques utilisés et pour des fréquences inférieures
au GHz.

En pratique pour une ligne neuve, G est négligeable lorsque la fréquence est inférieure à 1MHz

G = 2.π.f.C/Q où C = capacité linéique en F/m,

f = fréquence en Hz

Q = facteur de qualité (inverse de l’angle de perte).


(Polyéthylène : Q = 5000)

- Exemple : ligne téléphonique à paire torsadée :


L’= 0,5 mH/km ; C’= 50nF/km ; R’= 100Ω/km ; G’= 0,01 S/km

II-2.3 Schéma équivalent d’une ligne homogène

Dans une ligne de grande longueur, on peut considérer chaque conducteur à la fois
comme une self et comme l'armature d'un condensateur. Mais, comme l’inductance et la
capacité sont uniformément réparties, un tronçon de ligne ressemble en fait à la figure ci-
contre.

28
Ldx Cdx Ldx
● ●

Cdx Cdx

● ●

Pour être complet, le schéma devrait prendre en compte la résistance des conducteurs et celle
du diélectrique, sans eux la ligne est considérée comme étant sans perte.

En considérant les constantes linéiques R’, L’, C’, G’ on est amené à adopter un modèle
de représentation de la ligne par élément différentiel de longueur dx :

Un élément de longueur dx de ligne est équivalent à un circuit comprenant :


- Une résistance Rdx auteur des pertes ohmiques dans les conducteurs (dw = RI2dx ).
- Une self Ldx auteur de la force électromotrice d’induction dans les fils produite par le
courant variable qui les parcourt. (dw = LI2dx/ 2).
- Une capacité Cdx entre les conducteurs.(dw = CV2dx/2).
- Une perditance Gdx due à l’imperfection de l’isolement.

III-3 Paramètres secondaires d’une ligne homogène

Les paramètres primaires ne peuvent être mesurés que sur de très courtes longueurs de
ligne. Dans les calculs de transmission, on utilise d’autres systèmes de paramètres, les
paramètres secondaires, qui permettent de cerner mieux les questions d’adaptation ou de
rendement et sont mesurés directement sur une ligne de longueur quelconque. On

29
distingue deux paramètres secondaires de la ligne homogène :
- l’impédance caractéristique
- l’exposant linéique de propagation

II-.3.1 Impédance caractéristique de la ligne homogène

Une ligne homogène de longueur infinie, peut être représentée par une succession infinie de
quadripôles élémentaires composés par les paramètres primaires de la ligne.

II-.3.1.1 Représentation d’une ligne infiniment longue

On note Zo, l'impédance vue à l'entrée de la ligne infinie. (borne 00)

Si on sectionne le circuit aux bornes 1-1 (en aval du 1° élément) on observe encore vue de ces
bornes une impédance Z0, car la partie restante est toujours composée d'une succession infinie
de quadripôles identiques.

Si le 1° élément est raccordé, en sortie, à une impédance égale à Zo, les caractéristiques
électriques de la ligne restent inchangées.

Soit le schéma équivalent de la ligne:

30
Z2 x Zo
L'impédance présentée par ce circuit est : Z00 = Z1 + Z2 + Zo

Elle doit valoir nécessairement Z0.

Z2 x Zo
è Z0 = Z1 + soit : Z0² - Z1.Z0– Z1.Z2 = 0
Z2 + Zo

Z Z12 + 4 Z1 x Z2
1+
è Z0 = avec Z1 = (R+j.L.ω).dx et
2

1
Z2 =
(G +j.C ω).dx

R+ jLω
1 (R + jLw)2 d2x + 4
è Z0 = 2 . [( R+jL.ω).dx + G + jCω ]

Si l'on considère une infinité d'éléments dx tendant vers 0, l'impédance obtenue correspond à
l'impédance de la ligne homogène.

R+ jLω
è Zo = G + jCω or Zo = Zc

Cette impédance s’écrit Zc et s’appelle impédance caractéristique

II-3.1.2 Définition de l’impédance caractéristique

L’impédance caractéristique Zc représente l’impédance que l’on mesure à l’origine d’une


ligne de la longueur infinie (jamais le cas) ou de longueur finie mais dont l’extrémité est
reliée à une impédance égale à Zo

II-3.1.3 Applications

Pour une ligne de transmission réelle (avec pertes), l'impédance caractéristique


est un nombre complexe :

31
où R et G sont respectivement la résistance et la conductance de pertes par unité de longueur.

Dans le cas des lignes bien construites, on peut toujours, aux fréquences vocales,
négliger en première approximation la perditance G devant la susceptance Cw

1- Evolution de l’impédance caractéristique d’une ligne téléphonique en fonction de la


fréquence

Courbe ci- contre :

Cette courbe montre que pour une fréquence de 800Hz, l'impédance caractéristique de la ligne
est de 600 Ω.

Remarque

L'impédance caractéristique de la ligne téléphonique reliant l’abonné au commutateur est fixée


par convention en Europe à 600 Ω et (900 Ω aux U.S.A) pour une fréquence de 800Hz.

2 Cas d’une ligne de transmission à forte réactance ( lignes sans perte à haute fréquence

Dans le cas des lignes sans perte, on néglige l'influence de la résistance R et de la


conductance G: devant jLw et jwC. L'impédance caractéristique d'une ligne de transmission
idéale (c'est-à-dire sans perte) devient réelle et s’exprime par :

Zc = Rc = L
C
où L et C sont respectivement l'inductance et la capacité par unité de longueur de la ligne.
32
Elle est indiquée dans les catalogues des constructeurs. Elle dépend :

• des dimensions des conducteurs, et de leur espacement ;


• de la constante diélectrique de l'isolant, dans la ligne coaxiale.

Valeurs typiques de l'impédance caractéristique :

• 50 ou 75 Ohm pour une ligne coaxiale ;


• 300 ohms pour une ligne bifilaire.

3 – Cas d’une ligne à faible réactance (câbles non chargés ou urbains)

Dans ce cas on néglige Lw devant R; d’ où R est très grande, G est aussi négligeable
Zc devient :
R > Lw Zo = R -jR -j x R
jCw = =
Cw Cw

π
-
4
R
Zc = (1-j) 2Cw R
= 2Cw

L’impédance dans le cas des câbles non chargés est capacitive

Exercice d’application
Calculer Zc (impédance caractéristique) à 800 Hz d’un circuit réel aérien en fil de 3 mm armé
de 300 mm. On donne : w = 5000
R = 4 ,97Ω
L = 2,36 mH
G = 1,11 mho
C = 4,92 mM.F

33
II-.3.2 Exposant linéique de propagation

II-.3.2.1 Equation de propagation des ondes

Pour l'étude des lignes de transmission, on utilise généralement la théorie des lignes.
Pour ce faire, on introduit les notions de courant, de potentiel ou encore d'impédance d'une
ligne. En tenant compte des pertes électriques dans les conducteurs, on introduit une
résistance R en série avec l'inductance linéique. On supposera que la propagation se fait le
long de l'axe Oz, dans le sens des z croissants.

On appellera U la tension entre les deux conducteurs (entre l'âme et la gaine dans le cas
d'une ligne coaxiale), et I le courant dans un conducteur.

Zc est l’impédance caractéristique de la ligne et U et U’ les potentiels respectifs des


conducteurs.

Z1
i i- i’ B
A ●
i'
U U’ ● U – U’
Z2

● ●

UB –UA = (U-U’) –U = -U’ = -iZ1 = - i(R+jLw )dz = dU)


dU(z)/dz = - i.(R +jLw)

IB-IA = (i-i’)-i = - i’ ≈ - U/Z2 = - U (G +jCw)dz = di


dI(z)/dz = - U (G +jCw)

L'impédance caractéristique de la ligne prenant en compte les deux types de pertes s'écrit
alors: Zc = [(R + jwL) / (G + jwC)]1/2 et les équations reliant la tension au courant deviennent

dU(z)/dz = - i(z).(R +jLw)

di/dz = - U(z) (G +jCw)

34
Une seconde dérivation des deux équations précédentes nous conduit aux équations
suivantes

En posant γ2 = (R+jLω) (G + jCω), on a


d2I /dz2 = I γ2
d2 U/ dz2 = Uγ2
Ces deux équations sont des différentielles de propagation dites équations des
télégraphistes.

Ce sont des équations différentielles du second ordre à coefficient constant et à second


membre nul, qui admettent une équation caractéristique

r2 - γ2 = 0 avec γ (exposant linéique de propagation) = [(iωL + R)(iωC + G)]1/2

L’équation caractéristique a une racine double r = + γ ou r=-γ

Leur solution mathématique est de la forme :,

U(z) = Ae- γz + Be γz

I(Z = [Ae- γz – Be γz] / Zc

A et B sont des constantes complexes et γ est égale à

γ2 = LCω2 pour une ligne sans pertes


γ2 = - (R + jLω)(G + jCω) pour une ligne à faibles pertes

II-.3.2.2 Interprétation des solutions de l’équation des télégraphistes

Enfin les solutions de l’équation des télégraphistes s’écrivent


U (z) = U1 e-γz + U2 e+γz
I (z) = I1e –γz + I2e +γz

U(z) est la somme de deux ondes (onde incidente ou onde directe) et de l’onde réfléchie.
35
1) Une ligne de transmission propage en sens inverse et à la même vitesse deux ondes
périodiques de mêmes fréquences :
- une onde incidente v1e-γz
- une onde réfléchie v2e+γz

- l’onde incidente
Elle propage dans le sens des z croissants ; elle est émise par le générateur de tension et elle
s’éloigne de celui-ci à la vitesse V avec une amplitude qui décroît exponentiellement avec la
distance. Cette décroissance de l’amplitude est une conséquence ohmique de la ligne

- L’onde réfléchie
Elle est caractérisée par le deuxième membre de l’équation. L’onde réfléchie se propage dans
le sens des z décroissants L’onde réfléchie a pour origine la réflexion de l’onde incidente sur
la terminaison de la ligne.

Conclusion

Dans les lignes de transmission, il peut exister des réflexions, dues à des discontinuités. Le
mode de propagation dans la ligne est alors décrit par la superposition d'une onde "aller" en
e-gz et d'une onde "retour" en egz et les tensions et les courants devront être pris de la forme
plus générale Ae-gz + B egz (A, B = cst).

II- 3.2.3 Vitesse de phase, vitesse de groupe

Elles se définissent ainsi :


- la vitesse de phase est la vitesse de propagation d’une onde pure dans un milieu
quelconque. Elle apparaît dans les équations de propagation comme le rapport :

Vφ = ω
β
- étant donné une ligne téléphonique ou circule une somme de signaux sinusoïdaux de
fréquences différentes, la vitesse de groupe est la vitesse de l’enveloppe du paquet
d’ondes. C’est aussi la vitesse de transport de l’énergie électromagnétique. Elle est
définie par :
36
Vg = dω

Sur la courbe w(β), appelée diagramme de dispersion, les vitesses de phase et de groupe
apparaissent immédiatement

ω
sans
dispersion

avec dispersion
M
Pent ug

β
o

Les pentes u et ug donnent respectivement les vitesses de phase et groupe. Lorsqu’il n’y a pas
d’absorption d’énergie dans la ligne, w(β) est une droite et la vitesse de phase est
indépendance de ω: on dit qu’il n’y a pas de dispersion.

II- 3.2.4 Coefficient de propagation ou exposant linéique de propagation


C’est le deuxième paramètre secondaire de la ligne homogène.
L’exposant linéique de propagation γ est un nombre complexe de la forme

γ=α+jβ

α : Affaiblissement linéique de propagation ou atténuation linéique

α est le cœfficient linéique d’affaiblissement de la ligne ; il est souvent exprimé en Np


/ km (Np =Neper)

β: Déphasage linéique de propagation ou constante de phase

Les paramètres primaires L et C de la ligne imposent un déphasage du signal


sinusoïdal. Celui-ci est caractérisé par le paramètre β exprimé en rad/km.

37
Pour une ligne uniforme de longueur x, le coefficient de propagation est :

Le coefficient de propagation nous informe sur la fonction de transfert qui lie la tension de
sortie (en un point x) U(x) à la tension d'entrée U(0) est :

La fonction de transfert est:

Exercice d’application

N°1 Calculer Rc et l’affaiblissement apporté par une cellule en T sachant que : R1= 600Ω
et R2 = 1200Ω

N°2 Soit Uo la tension à l'origine d'une ligne téléphonique homogène chargée à son
extrémité et soit Ue la tension reçue à l'extrémité de la ligne. Déterminer l’affaiblissement
linéique de cette ligne téléphonique.

II- 3.2.5 Applications

Dans le cas général d'une ligne avec perte, les relations liant les paramètres primaire et
secondaire s’écrivent :

et

38
● Ligne à faible réactance

(Vraie en basse fréquence)


Si on admet que la perditance G est négligeable

L'affaiblissement et le déphasage varient comme f ; on aura donc une distorsion


d'affaiblissement et de phase. Tous les harmoniques ne sont ni atténués ni déphasés de la
même façon. En téléphonie classique (vocale) ces distorsions sont largement tolérées.

● Ligne à forte réactance (ligne sans pertes)

Les pertes dues aux défauts d’isolation et aux pertes diélectriques sont très faibles. La
valeur de G sera souvent négligeable.

Les paramètres secondaires se résument à :

et

La ligne sans pertes se caractérise par : R = 0, G = 0. On en déduit que :


- le coefficient γ se réduit à γ= jω L’C’ donc :
w ω
- le coefficient α est nul : pas d’atténuation
- le coefficient β vaut β= ω L’C’
1
V= ω = L’C’
On en déduit que la vitesse vaut : β = cte

Une ligne sans pertes est non dispersive

39
II-.3.2.6 Coefficient de réflexion de la ligne

Les expressions générales de la tension, du courant à l'abscisse z sont respectivement:

U(z) = U1e-γz + U2eγz

I(z) = [U1e-γz – U2eγz] / Zc

avec pour une ligne sans pertes

γ2
= LC2 Zc = (L/C)1/2

et pour une ligne à faibles pertes

γ2
= (R + jLω)(G + jCω) Zc = [ (R + jωL ) / ( G + jωC)]1/2

Par définition, le coefficient de réflexion de la ligne est défini comme le rapport entre l’onde
réfléchie et l’onde incidente de tension, soit à l’abscisse Z

Be yz B
p(Z) = = e2yz
Ae -yz A

On déduit le coefficient de transmission à l’abscisse Z= 0

B
p(0) = = p(z)e -2yz
A

40
II-.3.2.7 Impédance ramenée

On appelle l ’impédance à l’abscisse z, le rapport de la tension et du courant à cette abscisse

U(z) Ae -yz + Be yz
Z(z) = = Z0
I(z) Ae -yz – Be yz

On utilise aussi parfois l’impédance réduite définie par : Zr (z) = Z(z) / Zc

Divisons le numérateur et le dénominateur par Ae –yz dans l’expression de l’impédance ramenée

L’impédance en z s’exprime à partir du coefficient de réflexion par :

1 + p(z)
Z (z) = Zc
1 – p(z)

On en déduit l’expression de l’impédance en z = 0

1 + p(0) 1 + p(z)e -2yz


Z(0) = Zc = Zc
1 – p(0) 1 – p(z)e -2yz

Cette impédance est appelée l’impédance ramenée dans le plan z = 0. En remarquant que le

cœfficient de réflexion p(z) s’écrit aussi à partir de


Z(z) 1 + P (z)
=
Zc 1 – P (z)

Z(z) - Zc
p(z) =
Z(z) + Zc

On obtient :
Z(z) + Zc th(yz)
Z(0) = Zc
Zc + Z(z) th (yz)

41
III-.3.2.8 Caractérisation expérimentale d’une ligne de transmission

En chaque point, on peut déterminer l’impédance d’une ligne de transmission.

L’impédance Ze, vue à l’entrée de la ligne, est fonction de :

- l’impédance caractéristique Zc
- l’impédance de terminaison Z(T)
- et de la longueur de la ligne L

Elle s’exprime par: Z(T) + Zc tanh(yL)


Z(L) = Zc
Zc + Z(T) tanh (yL)

Ier cas : la terminaison est un courtcircuit : Z(T) = 0

L’impédance mesurée à l’entrée sera égale à :

Zcc = Zc tanh(yL)

2ième cas : la terminaison est un circuit ouvert : Z(T) = 00

L’impédance mesurée à l’entrée sera égale à :

1
Zou = Zc
tanh(yL)

Des deux mesures, on obtient

Zcc
Zc = Zccx Zou et tanh (yL) = = Zou

Pour des lignes de faibles longueurs, cette impédance Zc est imprécise puisque les impédances

mesurées tendent vers des extrémums (zéro pour Zcc et l’infini pour Zou )

II-.3.2.9 Etude de quelques cas particuliers

Il est aussi utile de se rappeler des valeurs du coefficient de réflexion dans quelques cas
particuliers:
1er cas : la ligne est terminée sur son impéqance caractéristique Zc

42
( Z(z) = Zc (charge adaptée): ρ=0 Pas d'onde retour)
Lorsque la ligne est chargée par son Zc, il n’y a donc pas de réflexion. Une seule onde se
propage le long de la ligne à la vitesse v = dans le sens croissant de z du générateur vers
la terminaison. On dit alors qu'on a adaptation d'impédance. Dans ce cas, il n'y a pas d'onde
retour et tout ce passe comme si la ligne était de longueur infinie.
V(z) = V1e-γz +0
L’amplitude de l’onde décroit exponentiellement avec la distance

Pour les lignes sans perte (α = 0), l’amplitude est pratiquement constante. Toute l’énergie
du générateur se retrouve au niveau de la charge

2eme- cas : la terminaison est en court-circuit


- Z(z) = 0 (court-circuit) : ρ = -1 Réflexion avec inversion de phase
La totalité de l’énergie de l’onde incidente est renvoyée par le courtcircuit vers le
générateur. Lorsque l’onde qui se propage, atteint la terminaison, toute l’énergie qu’elle
transporte ne peut pas s’y dissiper car ( P = RixI or R = 0 P = 0 ) . L’onde est obligée
de rebrousser chemin sous forme d’onde réfléchie
Aux bornes du court-circuit, la tension est nulle ( V = ZI = 0 ). On en déduit que la
tension de l’onde réfléchie annule celle de l’onde incidente. Donc il y a un déphasage de ...
c’est-à- dire que les deux ondes sont en opposition de phase. La somme de la tension réfléchie
et celle de la tension incidente est une onde stationnaire dont l’amplitude varie entre 0 et
2V1

3ième cas : la terminaison est en circuit ouvert


- Z(z) = ∞ (circuit ouvert) ρ =1 Réflexion sans changement de phase
Le courant est nul à la terminaison. 'e courant incident et le courant réfléchi ont la même
valeur absolue et de signe opposé à tout instant

4ième cas : la terminaison est en quelconque


Z(z) quelconque
On sait qu’une ligne en courtcircuit ou ouverte ne transmet aucune énergie. Le courant et
la tension à son extrémité sont en quadrature et l’énergie est purement réactive P = Visin
Si une ligne est terminée sur Zc, elle transmet toute l’énergie à la charge Z(z) : le courant
et la tension sont en phase

43
Entre ces deux extremes ou toute l’énergie est absorbée ou refoulée, il existe des régimes
intermédiaires résultant d(une superposition d’un régime progressif et d’un régime
stationnaire ( régime pseuso stationnaire) . Le courant et la tension l, l e long de la ligne, ne
s’annulent plus à des distances réqulières

III-.3.3 Phénomènes affectant la propagation des ondes

La propagation des ondes est un domaine de la physique s'intéressant aux


déplacements des ondes électromagnétiques dans les milieux. On distingue généralement
deux catégories de propagation :

• La propagation dans l'espace libre (vide, air, milieu massif comme le verre, etc.)
• La propagation guidée (fibre optique, guide d'onde, etc.)

Toutes les ondes sont sujettes aux phénomènes

• de réflexion lorsqu’il y a rupture du milieu de propagation.


• de réfraction lorsqu’il y a changement dans les propriétés du milieu de propagation.
• de diffraction lorsque l’onde rencontre un obstacle de taille voisine de sa longueur
d’onde.
• d’interférences lorsqu’il y a cohérence entre des ondes qui se superposent.
• de polarisation.

44
CHAPITRE III LES SUPPORTS DE TRANSMISSION

L'objet de ce chapitre est de présenter les différents types de supports de transmission


utilisés dans les télécommunications. Les propriétés, caractéristiques et performances de
chacun seront étudiées ainsi que leurs domaines d'applications privilégiés. Cependant, une
attention particulière sera consacrée aux supports utilisés en bande de base. Nous y étudierons
successivement, les câbles à conducteurs métalliques ; les guides d’ondes, l’espace libre et
les fibres optiques.

III-1 Caractéristiques d'un support de transmission

Pour que l'information soit transportée avec la plus grande fidélité possible, de la source
vers le destinataire, le support de transmission doit présenter les caractéristiques suivantes :

● le support ne doit pas déformer le signal transporté. Ce dernier peut être


éventuellement atténué.
● l'information transportée ne doit pas être altérée par des perturbations indésirables
tels que le bruit ou la diaphonie.

La qualité d'une transmission sera définie par le rapport signal sur bruit R=S/B. S :
étant la puissance du signal utile et B la puissance du bruit. Ce rapport peut être également
donné en dB, dans ce cas RdB=10log10(S/B).

Le taux d'erreur introduit par la ligne de transmission et le débit de la ligne seront


définis en fonction du rapport R.

● La bande passante du support doit inclure le spectre fréquentiel du signal


transporté.

En plus de ces caractéristiques, le support doit offrir :

● Le débit d'information le plus élevé possible.

45
Le débit binaire théorique (D) d'un canal de transmission est donné par l'expression:
D= BP.log2(1+R). Avec BP, la bande passante du canal et R le rapport signal sur bruit. Le
débit binaire s'exprime en bit/s.

● Le prix de l'infrastructure le plus faible possible.

Le support répondant à toutes ces exigences n'est malheureusement pas encore disponible. La
recherche d'une solution économiquement viable passera souvent par l'adaptation du signal
transmis au support utilisé par le biais de différentes techniques de traitement du signal telles
que : le codage, la modulation, l'égalisation, etc.

III-2 Différents types de supports de transmission

Suivant le mode de propagation du signal, on distingue : les câbles à conducteurs métalliques,


les guides d’ondes, l’espace libre et les fibres optiques.

III- 2.1 Les câbles à conducteurs métalliques ( les lignes métalliques)

On désigne par lignes métalliques, les lignes de transmission utilisant des conducteurs
métalliques en Cuivre ou Aluminium isolés au papier ou au polyéthylène et enfermés dans une
enveloppe étanche en plomb ou en Alu ; elles-mêmes protégées éventuellement par une
armature en acier ou une gaine en polyéthylène. Les lignes métalliques représentent les supports
les plus utilisés pour la transmission en bande de base. Elles sont regroupées suivant leur
géométrie, et divisées en deux grandes catégories :

● Les câbles à paires symétriques constitués de deux conducteurs identiques. Aussi


appelées paires torsadées ou paires téléphoniques.

● les câbles à paires coaxiales constitués de deux conducteurs cylindriques


concentriques séparés par un isolant.

III-.2.1.1 Câbles à paires symétriques

Les paires symétriques sont constituées de deux conducteurs parfaitement identiques


et isolés l'un par rapport à l'autre par un diélectrique et le tout est protégé par gaine et
éventuellement blindé. Plusieurs paires peuvent être enfermées dans le même câble. Le nombre
de paires dépend principalement de l'application envisagée. Dans le cas des réseaux locaux on
46
utilise généralement des câbles à 4 paires. Afin de réduire les phénomènes de diaphonie, chaque
paire est torsadée sur elle-même. Dans le cas de câbles à plusieurs paires, les pas de torsade
sont différents pour éviter toute imbrication d'une ligne dans l'autre et donc éliminer le couplage
capacitif.

Câble à trois paires torsadées

. Selon le mode de codage, on distingue :

- les câbles à paires (les paires téléphoniques) dont chaque paire est constitués par
deux fils isolés, torsadés ensemble.

- les paires torsadées, moyennant un blindage supplémentaire, peuvent présenter


de très bonnes caractéristiques et elles sont de plus en plus utilisées dans les
réseaux locaux informatiques au détriment des câbles coaxiaux. L'impédance
caractéristique la plus répandue dans le domaine des réseaux locaux est Zc=100
Ω définie dans le protocole 10BaseT qui spécifie 5, catégories. On trouve d'autres
variantes telle que 150 Ω utilisée dans les réseaux Token Ring (IBM) ou encore
120Ω dans les réseaux télécoms
- Les câbles à quartes étoiles sont utilisés sur des réseaux à grandes distances et
sont exploités en HF jusqu’à 500 km ; les diamètres les plus souvent rencontrés
sont de 0,4 mm à 1,2 mm. Les contenances de ces câbles peuvent aller jusqu’à
2688 paires pour les conducteurs de diamètre 0,4mm.
- Les câbles à quartes DM ou quartes à paires combinables : dans ces paires
combinables, la première paire torsadée avec un premier pas, la deuxième paire
torsadée avec un deuxième pas et la troisième paire torsadée avec un troisième pas

Les dispositions de torsade permettent d’éviter les problèmes d’induction ou de réduire les
phénomènes d’induction entre circuit.

47
III-2.1.2 Les câbles à paires dissymétriques ou câbles coaxiales

Une paire coaxiale est constituée de deux conducteurs concentriques. Le conducteur intérieur
(cœur), qui est presque toujours en cuivre, est centré à l'aide d'un diélectrique assurant son
isolation par rapport au conducteur extérieur. Ce dernier qui est relié à la masse peut être en
cuivre ou en aluminium et se présente soit sous forme de tresse (figure ci-dessous) ou sous
forme de ruban enroulé hélicoïdalement ou longitudinalement autour du diélectrique.

Il est caractérisé par le rapport D/d où :

• D est le diamètre interne du conducteur


périphérique (tresse en cuivre).

• d est le diamètre du conducteur intérieur


en cuivre.

Le conducteur extérieur rempli un rôle d'écran (cage de Faraday), les pertes par rayonnement
sont nulles et les parasites ne peuvent induire des courants dans l’espace inter-conducteur.

II-2.1.2.1 Différents types des câbles coaxiaux

Les impédances caractéristiques des câbles coaxiaux utilisés en transmission sont Zc=75Ω et
Zc= 50Ω Les premiers sont généralement utilisés en large bande (transmission téléphonique
grandes distances ou TV par câble) alors que les seconds sont principalement utilisés en bande
de base. Notre intérêt se portera donc sur les câbles 50 Ω.

48
Les câbles coaxiaux principalement utilisés en téléphonie sont de 2 types :

Type paire Diamètres Impédance(Ω) Affaiblissement Capacité (paires)

d = 1.2mm,
1.2/4.4 75 à 1M Ω. 5.4dB à 1 dB 4-6-12-18-24-48
D = 4.4mm

d = 2.6mm,
2.6/9.5 75 à 2.5M Ω. 3.9dB à 2.5 dB 4
D = 9.5mm

- Pour tous les câbles coaxiaux, le rapport des diamètres D (conducteur


d
extérieur sur conducteur intérieur) est constant ( 3,6) 2
3,6 est la valeur pour laquelle l’affaiblissement de la paire coaxiale est minimale. Ce sont des
câbles qui doivent resister aux hautes pressions et à l’effort de traction.
Le câble est different suivant l’emplacement de pose. On distingue :
- des câbles de grand fond (câble posé en profondeur)
- des câbles de petit fond.
- Les paires coaxiales sont normalisées
● 1,2 / 4,4 et 2,6 / 9,5 sont exploitées à 12 MHZ (largeur de bande pour les
circuits 2700 voies )
● 2,8 / 10,2 sont exploitées à 60MHz (10.800voies)
60 MHz est la largeur de bande occupée par un MUX de 10.800 voies.
Les paires coaxiales sont utilisées à partir de 60 KHz jusqu’à 60 MHz

Matériaux utilisés
- polyéthylène pour la matière protectrice
- acier pour les conducteurs.
(conducteur extérieur sur conducteur intérieur) est égal à : 3,6.

49
Autres câbles utilisés en télécommunication

Affaiblissement dB/100m
Diamètre
Type Impédance(Ω) pF/m Diélectrique
30MHz 10MHz 400MHz ext.

RG58U 50 95 9 16.1 39.5 5 PE


RG59B/U 75 67 7.9 11.2 23 6.2 PE

Dans les réseaux Ethernet, deux types de câbles coaxiaux sont définis dans les protocoles
10Base2 et 10Base5.

● Le protocole 10Base2 définit un câble sous le nom RG59 aussi appelé Ethernet fin. Ce
câble doit présenter les caractéristiques suivantes :

- impédance caractéristique Zc=50Ω,


- vitesse de propagation théorique v=0,8c, avec c=300 000km/s
- Diamètre du câble =5mm

10Base2 signifie que le réseau doit assurer un débit de 10 Mbits (10), utilise une
transmission en bande de base (Base) et que la longueur maximale d’un segment est 200m (2).

● Le protocole 10 Base 5 définit un câble sous le nom RG11 aussi appelé Ethernet épais
(ou jaune). Ce câble possède 4 blindage consécutifs ce qui permet d’accroître l’immunité aux
perturbations électromagnétiques. Il doit présenter les caractéristiques suivantes :

- impédance caractéristique Zc=50Ω,


- vitesse de propagation théorique v=0,78c,
- Diamètre du câble =10mm.

10Base5 signifie que le réseau doit assurer un débit de 10 Mbits (10), utilise une transmission
en bande de base (Base) et que la longueur maximale d’un segment est 500m (5).

III-2.1.2.3 Applications

- Multiplexage fréquentiel, signaux vidéos


- Le câble coaxial est employé pour véhiculer des signaux hautes fréquences. Il
possède une bande passante élevée et une faible atténuation pour les fréquences <

50
100 MHz. Au-delà de 100MHZ, l'atténuation devient plus importante et il faut
prévoir des câbles coaxiaux hyperfréquences. (1 à 20 GHz)

III-2.1.2.3 Connectique

Les câbles sont terminés par des connecteurs BNC, Les machines sont connectées au réseau
par des T et des bouchons 50Ω qui permettent de fermer des circuits ouverts pour assurer
l’adaptation d’impédance du réseau.

Connecteur BNC

Bouchon

51
III-2.2 Les guides d’ondes

Les guides d’ondes sont des supports de transmission qui permettent de véhiculer le
signal depuis les équipements radio jusqu’à l'aérien (antennes hertziennes)
Ces guides d’ondes sont des tubes métalliques qui permettent de canaliser la propagation
de l’onde électromagnétique. Il existe des guides d’ondes : circulaires, rectangulaires,
elliptiques, carrés.

III- 2.3 L’espace libre


L’espace libre est un milieu de propagation des ondes électromagnétiques (ondes
radioélectriques et des ondes hertziennes).Il sert du support de transmission pour les liaisons
radio électriques.

.III-2.3.1 Les liaisons radioélectriques

Les liaisons radioélectriques utilisent la propagation des ondes électromagnétiques dans l'air
libre. Elles ont l'avantage de ne pas nécessiter de lourds travaux d'infrastructure. Cependant le
support utilisé est commun à tout le monde. Les bandes de fréquences représentent donc une
ressource rare et leur utilisation est réglementée par des organismes officiels nationaux et
internationaux. Etant donné que les bandes de fréquences utilisées sont imposées, le signal à
transmettre sera toujours transposé en fréquence par modulation. De ce fait, ce type de
support n'utilise jamais la transmission en bande de base. Notre étude ici se limitera à donner
les principales caractéristiques des liaisons par faisceaux hertzien et par satellite.

.III-2.3.1.1 Liaisons par faisceaux hertziens

On appelle Faisceaux Hertziens (FH) les supports de transmission qui utilisent les ondes
radio –éclectiques de fréquence élevée pour établir des liaisons point à point à l'aide
d'antennes directives. La directivité du faisceau est d'autant plus grande que la longueur
d'onde utilisée est petite et que la surface de l'antenne émettrice est grande. A l’exception de
quelques systèmes qui fonctionnent dans les bandes de fréquence de 70-80 MHZ et 400- 470
MHZ, les faisceaux hertziens utilisent des fréquences supérieures à 2 GHZ. Le faisceau
hertzien est de type pseudo-4 fils. Les deux sens de transmission sont portés par des
fréquences différentes. Pour des raisons de distance et de visibilité, le trajet hertzien entre
l'émetteur et le récepteur est souvent découpé en plusieurs tronçons, appelés bonds, reliés par

52
des stations relais qui reçoivent, amplifient et remettent le signal modulé vers la station
suivante.

Compte tenu des caractéristiques radioélectriques, les FH peuvent être classés en deux
catégories :
- Faisceaux hertziens en visibilité directe,
- Faisceaux hertziens transhorizon

.III-2.3.1.1.1 Faisceaux hertziens en visibilité directe

On appelle liaison en visibilité directe, une liaison dans laquelle le trajet entre antennes
d’émission et de réception est suffisamment dégagé de tout obstacle pour que les phénomènes
de diffraction sur le sol soient négligeables. Les faisceaux hertziens utilisant ce principe sont
appelés : faisceaux hertziens en visibilité directe.
Constitution d’une liaison hertzienne en visibilité directe

Une liaison hertzienne doit comporter dans chaque sens de transmission : un modulateur, un
émetteur, deux antennes, un récepteur, un démodulateur.

1 2 1
Coaxial MOD EM REC DEM
OD Coaxia
l
Liaison mono latérale
1 – Infrastructures hyperfréquences : guides d’ondes, antennes
2 - Atmosphère
Les fonctions de ces divers éléments ne feront pas l’objet de ce cours.
Pour avoir un dégagement suffisant du trajet radioélectrique, les antennes des
faisceaux hertziens en visibilité directe doivent être placées sur des points hauts : au sommet de
tours ou de pylônes.
Une liaison hertzienne peut être unilatérale ou bilatérale :

53
● Les liaisons unilatérales sont très fréquentes en transmission TV, elles sont
aussi de règle pour les déports d’images de radars ;
● Les liaisons de téléphonie, de télex, transmission de données sont
bilatérales. Pour réaliser une liaison hertzienne bilatérale, on associe sur les même itinéraires
deux liaisons monolatérales de sens inverses. Les deux sens d’une liaison bilatérale utilisent
souvent les mêmes antennes qui fonctionnent à la fois à l’émission et à la réception

MOD EM REC DEMO


D

DEMO REC EM MOD


D

La distance maximale entre deux antennes successives est d’environ 50km.


Une liaison hertzienne peut comporter plusieurs bonds ; dans ce cas les stations extrêmes sont
dites stations terminales et la ou les stations intermédiaires sont appelées stations relais.

C
A B
REC DEM
MOD EM REC EM
OD

DEM REC EM MOD


REC EM
OD

Station terminale Station relais Station terminale

Rôles des stations relais dans une liaison hertzienne

Dans une liaison hertzienne en visibilité directe, les stations relais jouent deux rôles
principaux :
- une fonction optique entre les deux stations qui l’encadrent ;
- une fonction d’amplification. Le signal reçu à la station relais est amplifié avant
. D’être réémis
Si la station relais est passive (composée de miroir plan pour réfléchir l’onde), la fonction
amplificatrice n'est pas remplie.

54
III-2.3.1.1.2 Faisceaux hertziens transhorizon

Ils utilisent la diffusion et la diffraction des ondes électromagnétiques dans les zones
turbulentes de la troposphère pour établir la liaison entre les antennes. (ne feront pas l’objet de
ce cours).

Zône turbulente

III-2.3.2 1iaisons par satellites

Une liaison par satellite permet de transmettre sur de très grandes distances des
communications téléphoniques, de la télévision, des transmissions de données.
Ce sont également des liaisons hertziennes à très grandes distances utilisant des satellites à
relais de transmissions

55
Les satellites permettent de réduire le nombre de points hertziens grâce à leur grande
couverture. Ils sont utilisés en télécommunication pour les liaisons intercontinentales et
nationales pour les applications nécessitant la couverture de grandes zones géographiques
telles que le GPS, la télévision par satellite, la téléphonie mobile etc. Les fréquences utilisées
se situent entre 4 et 15 GHz.

Techniquement, les liaisons par satellite peuvent se substituer complètement aux faisceaux
hertziens mais l'importance des coûts de maintenance des satellites limites leur utilisation à
des d'applications spécifiques.

Les télécommunications par satellites utilisent essentiellement comme bandes de fréquences :

• Bande C : 4 à 6 GHz
• Bande Ku : 12 à 14 GHz

La liaison se fait également à vue, le satellite doit être visible en même temps par les deux
stations intéressées par la communication.

III-2.3.2.1 Constitution générale d’une liaison par satellite


Une liaison par satellite est composée de trois ensembles :
- Les stations terriennes
Elles sont chargées d’émettre et de recevoir les ondes porteuses
- L’espace libre
L’espace permet la propagation de l’onde électromagnétique dans laquelle l’information à
transmettre a été incluse.
- Le satellite
Le satellite sert de relais dans la liaison
La Fréquence montante est différente de la fréquence descendante (utilisation d’une même
antenne)

56
Réception Emission
FM1 FD1
FD2 FM2

Station B : Sénégal
Station A : Bénin REC FD1
Emis FM1 Emis FM2
REC FD2

57
III-2.3.2.2 Les principaux types de satellites

. On distingue 3 types principaux de satellites :

- LEOs : les satellites à orbite basse de défilement


- MEOs : (Medium Earth Orbiting Satellites)
- GEOs :les satellites géostationnaires

• Les satellites géostationnaires (GEOs) :

Placés à 35 870km d'altitude, ils apparaissent fixe pour un observateur situé sur la terre.

(placés sur un plan équatorial, ils tournent à une vitesse angulaire égale à celle de la
Terre)

Une famille de trois satellites espacés de 120° est capable de couvrir l'ensemble des
surfaces habitées par la planète.

Ils sont utilisés pour les réseaux de télécommunications car ils couvrent une zone très
étendue.

Un GEOs permet d'assurer 25 0000 appels de mobiles et 30 0000 appels de postes fixes.

Débit binaire des GEOs : jusqu'a 155Mbits/s

• Les satellites à orbite basse (LEOs) ou moyenne (MEOs) :

Les satellites LEOs (Low Earth Orbiting Satellites) tournent autour de la terre à une

altitude de 700 à 1600 km (orbite basse) et les satellites MEOs (Medium Earth Orbiting

Satellites) ont une altitude inférieure à 13000 km.

Ils occupent des trajectoires qui se décalent à chaque rotation autour de la Terre.

Ils présentent une puissance d'émission relativement faible mais un temps de transit

court, ils sont donc adaptés pour la téléphonie mobile.

Débit binaire des LEOs : 16kbits/s à 155Mbits/s

Débit binaire des MEOs : 9.6kbits/s à 38.4kbits/s

Les caractéristiques de ces 3 types de satellites sont résumées dans le tableau suivant :

58
GEOs MEOs LEOs

Altitude 36000 km 13000 km De 640 à 1600km

Applications Diffusion radio et Téléphonie mobile, Téléphonie mobile,


TV, VSAT transmission de transmission de
données à faible débit données

Débit binaire Jusqu'à 155 Mbit/s De 9.6 à 38.4kbits/s De 2,4 à 155 Mbits/s

Durée de vie 10 à 15 ans 8 à 10 ans 8 à 10 ans

Temps de transit 0.25 à 0.5s 0.1s 50ms

III-2.4 Les fibres optiques

III-2.4.1 Constitution d’une fibre optique

La fibre optique est constituée d’un cylindre de verre ou de plastique très mince entouré d’une
gaine généralement de même matériau mais présentant un indice de réfraction optique plus
faible. Le tout est protégé par une gaine extérieure.

59
Figure II.1: Constitution d’une fibre optique

Le revêtement est une couche de plastique qui entoure la fibre optique pour la renforcer,
elle aide à absorber les chocs et permet une protection complémentaire contre des courbures
excessives.

L'armature en fibres permet de protéger le cœur contre les forces d'écrasement et les tensions
mécaniques excessives lors de l'installation.

La gaine extérieure complète la protection mécanique du cœur, elle est généralement


de couleur orange, certains types présentent des couleurs noire ou jaune.

III-2.4.2 Caractéristiques des fibres optiques

Les principales caractéristiques qui ont assuré le développement de la fibre optique et qui en
ont -fait le support privilégié pour les liaisons grandes distances et hauts débits sont :

• une bande passante très large, ce qui autorise des débits de transmission très
élevés ;
• une faible atténuation, ce qui autorise des liaisons à grande distance ;
• une insensibilité aux perturbations électromagnétiques, ce qui garantit une diaphonie
nulle et une grande sécurité contre les intrusions ;
• Un poids et des dimensions très réduites, ce qui permet d'insérer dans le même
câble un nombre très important de lignes.

III-2.4.3 Différents types des fibres optiques.

60
La fréquence normalisée V est donné par la relation :

V = ou λ : représente la longueur d'onde de la lumière utilisée.

d : le diamètre du cœur de la fibre,

ON : l'ouverture numérique de la fibre.

Suivant les dimensions du cœur et les valeurs des indices n1 et n2, on peut classer les fibres en
deux catégories :

• Pour V < 2.4 : La fibre ne comporte qu'un mode de propagation, elle est appelée fibre
monomode.
• Pour V >> 2.4 ; La fibre est appelée multi mode et se divise en deux sous-catégories :
o Fibre multi mode à saut d'indice
o Fibre multi mode à gradient d'indice

Fibre optique multi mode à saut d'indice

C'est un guide d'onde dont le diamètre du cœur est grand devant la longueur d'onde. L'indice de
réfraction varie brusquement quand on passe du cœur à la gaine. Le guidage de la lumière se
fait suivant des lignes brisées.

Le diamètre du cœur peut atteindre quelques centaines de µm, le diamètre de la gaine est
supérieur mais du même ordre de grandeur.

Fibre optique multi mode à gradient d'indice

61
La gaine possède un indice de réfraction progressif, celui de l'âme est plus grand que celui de
la périphérie, le faisceau lumineux suit une trajectoire d’allure curviligne. Le faisceau lumineux
change de direction moins brusquement lors du rebond ce qui diminue les pertes.

• n(0) = indice de réfraction au centre de la fibre optique, soit : n(0) = n1.


• n(a) = indice de réfraction de la gaine, soit n(a) = n2.
• a = rayon du cœur de la fibre optique.
• α = paramètre de profil d’indice @2.

Fibre optique monomode

Le diamètre du cœur est inférieur à 10µm de telle sorte que le parcours de la lumière devient
presque longitudinal.

Le diamètre de la gaine est compris entre 50µm et 125 µm.


Ce type de fibre nécessite une source de lumière quasiment monochromatique. (diode Laser)

NB on peut avoir aussi des fibres en câbles

62
Dans la pratique, ces types de fibres ont un diamètre de cœur compris entre 30 et 80 µ et un
diamètre extérieur allant de 100 à 200 µ.

Quelques données :

• Fibre multi mode à saut d'indice: Débit limité à 50Mbit/s et un affaiblissement d'environ
10dB/km.
• Fibre multi mode à gradient d'indice : Débit limité à 1Gbit/s et un affaiblissement
d'environ 10dB/km.
• Fibre monomode : Débit supérieur à 1Gbit/s et un affaiblissement d'environ 0.5dB/km.

Ces valeurs sont données à titre d'exemple pour fixer les idées. Il est à noter que
l'affaiblissement dépend de la longueur d'onde utilisée, on trouve par exemple des fibres
monomodes avec un affaiblissement de 0.2dB/km à 1550nm et 0.35dB/km à 1300nm. Le débit
quant à lui est généralement donné en fonction de la longueur de la fibre. Pour une même fibre
le constructeur garantit un débit de 40Gbit/s pour une longueur de 3km alors que pour une
longueur de 1000km le débit garanti n'est plus que de 2.5Gbit/s.

II-2.4.4 Synoptique d'une liaison par fibre optique

L'interface optique d'émission permet de convertir le signal électrique en un signal optique


en utilisant une diode émettrice à semi-conducteur.

L'interface optique de réception permet de convertir le signal optique en un signal électrique


en utilisant une photodiode ou un phototransistor.

63
Détail d'une liaison :

Câble d’installation

Câble de ligne

(1)
(2) (3) (4)

Point de Connexion ou Epissure Détecteur


Source connexion

Tête de câble
Equipement terminal Equipement terminal
de ligne de ligne

(1) Interface électronique et traitement du signal


(2) Module optoélectronique d’émission
(3) Module optoélectronique de réception
(4) Interface et traitement du signal
(5) Récepteur (éventuellement)

- Module optoélectronique d’émission émet un signal infrarouge de longueur

d’onde λ compris entre 0,76 µ et 400µ (0,76 µ < λ < 400 µ) ; Ce signal est fourni
par une diode LASER (amplificateur de courant. La diode LASER transforme le
signal électrique en signal lumineux qui va émettre des infrarouges.
- d’un support de transmission (fibre optique)
- Module optoélectronique de réception va agit sur la photo diode qui
transformera la lumière en signal électrique

III .2.4.5. Raccordement des fibres optiques

Dans l'établissement d'une liaison par fibre optique, on est contraint de relier :

64
• La source émettrice à la fibre optique. (fibre amorce)
• Les fibres optiques entre-elles.
• La fibre optique au récepteur optique.

On distingue 3 méthodes de raccordement des fibres optiques :

• Jointage
Consiste à souder deux fibres entre-elles, bout à bout, par fusion des matériaux
constituants en utilisant une fusionneuse automatique. (affaiblissement
0.15dB maxi.)
• Epissurage
Consiste, comme précédemment à assembler bout à bout deux fibres, et de coller le tout
par l'apport d'une colle spéciale de même indice optique que les fibres à
raccorder.(affaiblissement 0. 3dB maxi.)
• Connexion amovible
Consiste à utiliser deux pièces mécaniques qui s'emboîtent ou se vissent pour amener
les deux fibres en vis-à-vis.

Les connecteurs les plus utilisés sont :

Les connecteurs à baïonnette ST ou ST2

Les connecteurs à encliquetage de type 'push-pull' SC connecteur SC

• Ces connecteurs sont appelés à être remplacés par un nouveau connecteur F0 en cours
de validation.
• Chaque connecteur contribue à l'affaiblissement de la liaison, en général 0.15 à 0.3dB.

III-2.4.6 Pertes liées aux défauts de positionnement

Le paramètre qui a freiné l'extension de la fibre optique aux réseaux locaux est le coût et la
complexité de la connectique. En effet les convertisseurs optique/numérique sont encore
coûteux et la réalisation des raccords reste encore une opération de grande précision. Dans ce
qui va suivre on s'intéressera aux origines des pertes de puissance au niveau de la connectique
et des raccordements.

65
• Lorsqu'on raccorde deux fibres, ces pertes sont liées à :

- Ecart radial entre les deux fibres

- Ecart axial entre deux fibres

- Ecart angulaire entre deux fibres

Les pertes de puissance dans une liaison fibre optique

Si la fibre en elle même présente une atténuation très faible, les pertes dues à la connectique,
au niveau des raccords et au niveau de l'injection du faisceau lumineux, peuvent être très
importantes si des précautions ne sont pas prises au niveau de l'installation et du choix du
matériel. Les pertes peuvent être de plusieurs origines :

• Pertes d'épaissurage

La réalisation de fibres de plusieurs km résulte toujours de la mise bout à bout de tronçons plus
courts. A chaque jonction, le raccordement entre deux tronçons va présenter 4 types de défauts
tous combinables entre eux.

• Pertes liées aux diamètres des cœurs

Ces pertes sont données en fonction des deux diamètres par l'expression suivante :

• Pertes liées à l'écart axial

Ces pertes sont données en fonction de la distance (l) entre les deux fibres, de l'indice de
réfraction des fibres (n), du diamètre des fibres (D) et de la longueur d'onde utilisée :
66
• Pertes liées à l'écart radial

Ces pertes sont données par l'expression :

Où d est la distance entre les axes des deux fibres.

• Pertes liées à l'écart angulaire

Ces pertes sont données par l'expression :

Hypothèse : On suppose un même diamètre entre les deux fibres.

• Pertes de Fresnel

Elles sont liées à la différence d'indice optique du milieu qui baigne la face d'entrée de
la fibre optique et le cœur de la fibre optique.

Pe = puissance émise

Pt = puissance transmise

Soit no l'indice optique du milieu où est plongée la face d'entrée de la fibre et n1 l'indice
du cœur.

• Pertes par réflexion

67
Elles sont liées aux pertes de Fresnel. Supposons une onde lumineuse qui se propage
dans un milieu où se produit une discontinuité d'indice optique. (coupure locale de la
fibre, défaut de raccordement entre deux fibres...)


• La puissance réfléchie Pr est donnée par : Pr = Pi - Pt

III- 3 Défauts des supports de transmission


Les supports de transmission présentent immanquablement des défauts qui apportent
une gêne plus ou moins importante suivant le type de transmission associé aux supports.

III-3.1 Distorsion d’affaiblissement

III-3.1.1 Définition
Lorsque l’affaiblissement est fonction de la fréquence, on dit alors qu’il y a distorsion
d’affaiblissement.
● Leur affaiblissement augmente comme la racine carrée de la fréquence, d’où le
graphe suivant :
(dB/km)

Δa 2

f1 f2 (kHz)

Δa est d’autant plus élevé que la bande de fréquence à transmettre est plus large.

68
● La distorsion d’affaiblissement reste faible jusqu’à 0,8Fo, puis augmente très
rapidement :

dB

0,3 34 f(KHZ)

A la réception, il faut impérativement restituer les valeurs relatives d’amplitudes du signal


émis. Il importe donc de savoir corriger cette distorsion d’affaiblissement lorsqu’elle prend
des valeurs trop importantes.

III-3.1.2 Correction
Pour corriger ce défaut, on dispose de deux systèmes :
a) Insertion d’un égaliseur passif plus ampli à gain fort : on insère en aval de la
ligne un quadripôle passif composé de cellules (appelé égaliseur) dont la courbe
d’affaiblissement est l’inverse du tronçon à corriger ; on place ensuite un ampli à gain plat de
façon à ramener l’affaiblissement à zéro où à quelques dB.

Ampli à
gain plat
Q
égaliseur

b) Insertion d’un complément de longueur plus ampli égaliseur


L’égalisation est ici réalisée par un amplificateur dont la courbe de réponse fixe est l’inverse
de l’affaiblissement de la ligne. Entre la ligne et l’ampli est placé un complément de longueur
qui amène la ligne équivalente à une longueur fixe :

CL

69
Cette correction s’effectue surtout lorsque l’on transmet une large bande de fréquences. C’est
le cas des systèmes analogiques sur paires symétriques et sur paires coaxiales.

III-3.2 La distorsion de phase


Pour restituer fidèlement le signal émis, il est également nécessaire de retrouver, à la
réception, les mêmes valeurs relatives de phases qu’à l’émission inhérentes aux composantes
du signal, autrement dit, le temps de propagation doit être le même pour chacune d’elles.
Lorsqu’il n’en est pas ainsi, on dit que le support de transmission présente de la distorsion de
phase.

Β (w)
L
tg =
Vg
tg
ou encore

1 w
tg linéique =
Vg

Pour qu’il n’y ait pas de distorsion de phase, le temps de propagation de groupe doit être le
même pour toutes les composantes.

L’oreille humaine, étant très peu sensible aux variations de phase, la distorsion de phase
n’est pratiquement jamais corrigée sur les liaisons téléphoniques.
Mais lorsqu’on se propose d’assurer la transmission de certains signaux numériques,
et notamment de signaux de données, cette correction devient aussi importante que la correction
de la distorsion d’affaiblissement.
c) Correction
On trouve le plus souvent des correcteurs actifs, d’affaiblissement négligeable, pouvant
être insérés à des endroits quelconques de la chaîne.

III- 3 .3 Distorsion de non linéarité

70
La distorsion de non linéarité se traduit par une diminution de la netteté et par une
production d’harmoniques (produits d’intermodulation) qui occupent de manière parasite le
spectre du signal émis. Le bruit d’intermodulation peut provenir de la saturation d’inductances
mais est dû en général à la non linéarité des amplificateurs utilisés dans les systèmes de
transmission.

Correction
Certains matériels onéreux appelés réducteurs de bruit d’intermodulation peuvent atténuer
la distorsion de non linéarité. Ils sont utilisés sur les câbles sous-marins. En général on se
contente d’en éliminer la cause, en évitant, notamment, la saturation des éléments de la liaison

III-3.4 Les bruits


Le bruit est un signal aléatoire s'ajoutant au signal utile pendant la transmission. Suivant sa
puissance il peut être une source d'erreur non négligeable. Il existe plusieurs types de bruits
a) Le bruit thermique
On minimise ses effets en utilisant des composants de haute technologie en relation avec
une qualité de transmission donnée.
b) Le bruit impulsif
Il se présente sous forme de tensions perturbatrices, de valeur élevée et de courte durée.
Il est dû à la diaphonie entre circuits voisins, surtout quand ceux-ci sont parcourus par des
courants continus à fort niveau.
Correction :
En fait ce bruit impulsif fait l’objet de mesures uniquement en transmission de données.
On minimise ses effets en choisissant judicieusement les paires, destinées à véhiculer la
transmission de données, à l’intérieur du câble et en améliorant le mode de fabrication des
câbles (écrans électromagnétiques, etc.)
c) Le bruit additif : il s'ajoute au signal indépendamment de celui-ci. Il peut donc être
facilement caractérisé en absence du signal utile.
d) Bruit de diaphonie
Il est détaillé dans le paragraphe diaphonie ci-dessous

III-3.5 La gigue de phase

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Il s’agit de modulations parasites de la phase des signaux, causées par les équipements
de transmission. On distingue deux types de gigue :
La gigue rapide, due à l’instabilité de certains équipements de génération de
fréquence des systèmes à courants porteurs.
La gigue lente, due à une modulation de la phase des signaux par les courants
d’alimentation à 50Hz.
On les corrige par l’amélioration des équipements et celle du découpage vis-à-vis des
alimentations.

III-3.6 Diaphonie
Considérons deux circuits identiques fermés sur leur impédance caractéristique Zc. A une
extrémité du circuit (1), on introduit un générateur et à l’extrémité opposé du circuit (2), un
voltmètre :

I1

S
V1 (1)
Zc
Zc

I3 I2

V
(2) Zc
Zc V3 V2
Paradiaphonie Télédiaphonie

Lorsqu’on réalise ces mesures sur un câble, on constate qu’une partie de l’énergie
injectée au départ de la paire (1) se retrouve à l’arrivée sur la paire (2). Ce phénomène
s’appelle la diaphonie.
Elle est caractérisée par l’affaiblissement diaphonique Ad :

1 1
Ad = log V1 I1 ou Ad = log V1 I1
2 V2 I2 2 V3 I3 72
Le circuit (1) est appelé perturbateur et le circuit (2) perturbé. On distingue deux types
de diaphonie.
Quand la perturbation a lieu sur l’extrémité éloignée de (2), c’est la télé diaphonie, et
sur l’extrémité proche, la paradiaphonie.

III-3.6.1 Définitions

La diaphonie est la perturbation du signal transporté par un autre signal utile mais
transmis sur une ligne voisine.

Paradiaphonie, la diaphonie mesurée à la même extrémité

Télédiaphonie, la diaphonie que l’on mesure lorsque l’émetteur et le récepteur sont


branchés à des extrémités différentes

III-3.6.2 Les causes de la diaphonie sur les paires symétriques.

Elle est due aux déséquilibres des paramètres primaires, principalement de capacités.
Elle provient également des couplages par induction mutuelle (couplages électrostatiques
et électromagnétiques) :

M: coefficient d’induction entre (1) et (2)


Ad = log 2 Zc
Mω Ad : diminue quand w augmente

III-3.6.3 Diaphonie dans les câbles coaxiaux

Le champ électromagnétique à l’extérieur du câble coaxial est nul ; il ne devrait donc pas y
avoir de diaphonie possible entre deux paires. En fait, le champ électrique à l’extérieur du
conducteur extérieur n’est pas nul. Il va donc induire un champ électrique sur le conducteur
extérieur des paires voisines, ce champ va agir comme une f.e. m perturbatrice et produire un

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courant de diaphonie.
Mais, plus la fréquence des courants est élevée, plus l’effet pelliculaire est important et plus le
champ induit est faible. Donc contrairement aux paires symétriques, la diaphonie pour les
câbles coaxiaux diminue quand la fréquence augmente

III-3.6.4 Lutte contre la diaphonie


Elle revêt plusieurs aspects :
Equilibrage des paires utilisées en haute fréquence : la principale cause étant le
déséquilibre de capacité entre paires, on croise les paires et éventuellement on ajoute des
condensateurs pour réduire ou éliminer les déséquilibres.
Cas des systèmes « 4 fils : » deux solutions sont possibles :
● séparation des sens de transmission en utilisant deux câbles différents
● dans un même câble en choisissant les paires ou même en utilisant des
torons différents séparés par des écrans.

Conclusion
Compte tenu de l’existence de ces nombreux défauts, il est défini, pour chaque type de
transmission, des gabarits ou normes, inhérents à chaque distorsion ou défaut, et à l’intérieur
desquels doivent s’inscrire les différentes variations des paramètres étudiés.

Références :

- Electromagnétisme, Induction, Propagation, Rayonnement, J-P. Lecardonnel


- Transmission, Propagation Et Rayonnement, André Vander Vorst, De Boeck,
1998
Webographie
- www.ta-formation.com/acrobat-modules/lignes.pdf
- wndw.net/pdf/wndw-fr/chapter4-fr.pdf
- ks27442.kimsufi.com/telechargements/ligne.pdf
- telice.univ-lille1.fr/fileadmin/general/publi/LICENCE-COURS_B-1.pdf

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