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NOTIONS DE PSYCHOLOGIE

INTRODUCTION

La recherche en psychologie a des applications immédiates et essentielles sur


les questions et problèmes que nous rencontrons au quotidien : notre santé physique
et mentale, notre capacité à créer et à maintenir des relations proches, à apprendre
et à évaluer. Tout étudiant qui commence le cours de psychologie a en tête un
certain nombre de questions. Certaines de ces questions proviennent de leur
expérience personnelle (ex : ce cours va – t-il m’apprendre à mieux me connaître  ?)
et d’autres proviennent des articles en psychologie publiés dans la presse populaire
(ex : Est-il vrai que les aînés sont les plus conservateurs ? les femmes sont-elles
toujours les meilleurs parents que les hommes ?).
La recherche en psychologie fournit un flot continu d ’informations sur les
mécanismes élémentaires qui contrôlent les processus mentaux et
comportementaux. Au fur et en mesure que de nouvelles idées remplacent ou
modifient les anciennes, nous sommes continuellement intrigués et mis au défi par
les multiples facettes de la nature humaine. La première étape de cette découverte
sera une quête scientifique de la compréhension. Nous nous enquerrons du
comment, du quoi, du quand et du pourquoi du comportement humain, ainsi que des
causes et des conséquences des comportements que nous pouvons observer chez
nous, chez les autres et chez les animaux. Nous expliquerons pourquoi nous
pensons, ressentons et nous nous comportons comme nous le faisons. Qu ’est-ce qui
nous rend unique et différent des autres ? et pourtant, pourquoi nous comportons-
nous souvent comme les autres ? Sommes-nous formés par l’hérédité ou bien par
notre expérience personnelle ? Comment l’agressivité et l’altruisme, l’amour et la
haine, la folie et la créativité peuvent-ils cohabiter dans cette créature complexe
qu’est l’animal humain. Voilà autant de questions auxquelles nous tenterons de
répondre au cours de diverses séances de ce cours de psychologie générale.
Vu la créature complexe qu’est l’animal humain, l ’on a tenté de la
comprendre. Il a été question de l’affiliation de l ’homme avec les animaux
qui a constitué un premier moyen puissant pour contourner les
considérations éthiques des anciens philosophes. Il est objet à beaucoup
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de maladies identiques, il se nourrit et s’intoxique par beaucoup de


substances similaires, d’où il devenait possible d ’étudier l’homme par
certains animaux interposés. Si l’homme était conçu comme la continuité
des animaux supérieurs, il était compris qu’une science naturelle de
l’homme incluant son propre comportement d’adaptation devait être
possible. C’est donc à la suite de ce constat que l ’on peut situer le
développement de la psychologie.

a. L’importance de l’étude de la psychologie


Dans la vie courante, nous nous préoccupons de connaître les autres et aussi
de les examiner. C’est ce qui nous rend capable de communiquer avec eux, d ’agir
sur eux et avec eux. Mais suffit-il de connaître les autres pour agir sur eux ? La
réponse est certes non, car en plus de connaître les autres, il faut se connaître soi-
même parce que le comportement des autres est aussi fonction de ce que nous
sommes. La première manière de connaître les autres est empirique et intuitive.
C’est ce qui fait croire à beaucoup de gens qu ’ils sont psychologues et qu ’ils n ’ont
pas besoin d’étudier la psychologie.
En réalité, cette connaissance n’est pas suffisante surtout lorsque on veut
amener les autres à agir tel qu’on le souhaite. En fait, la situation des relations entre
deux personnes est toujours complexe et délicate. D ’abord chacune a ses
caractéristiques propres et sa vision de la relation à établir. Ensuite, en situation
d’action, les hommes changent de manière spécifique. En outre, la vie avec les
autres comporte des aspects pathologiques. C’est pourquoi, en plus de la
connaissance empirique et intuitive, il faut une connaissance approfondie de la
psychologie de monsieur et madame tout le monde, il faut une psychologie des
initiés, une psychologie scientifique qui résulte des études patiemment menées d ’où
l’importance de l’étude de la psychologie.

b. Objectifs du cours
La vie de l’homme est essentiellement une vie avec. Au cours de son
existence, l’homme passe le plus clair de son temps, d ’activités au sein des
institutions donc en interaction avec les autres. Le juriste, l ’enseignant, le
gestionnaire, l’homme de développement, le manager, bref tout professionnel traite
en permanence avec d’autres personnes. Donc, il mène une vie de relation et la
réussite dans son activité passe par la connaissance des autres sans lesquels, il
n’existe pas.
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Ce cous a pour objectifs de donner aux étudiants des connaissances de base


sur le comportement de l’homme (normal) afin qu ’il puisse tirer le plus grand profit
des relations humaines à la base de la vie, au sein des institutions en particulier et
dans la société en général.
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Chapitre premier

GENERALITES SUR LA PSYCHOLOGIE

1.1. Définition
Etymologiquement, le terme Psychologie vient du grec : psukhê et logos qui
signifie discours ou étude de l’âme. Le mot psychologie revêt plusieurs significations,
il peut désigner une discipline scientifique ; c’est alors l’étude scientifique des faits
psychiques ou faits de conscience. Le qualificatif psychique renvoie au
fonctionnement mental.
De nombreux psychologues cherchent la réponse à cette question
fondamentale : qu’est-ce que la nature humaine ? La psychologie répond à cette
question en observant les processus qui existent chez les individus, ainsi que les
forces qui agissent dans l’environnement physique et social. A la lumière de ces
observations, on définit la psychologie comme l ’étude scientifique du comportement
des individus et de leurs processus mentaux. D ’autres disent que c ’est l ’étude
systématique et scientifique des comportements et des processus mentaux. Le
comportement est le moyen par lequel les organismes s ’adaptent à leur
environnement. Le comportement est synonyme d’action. L ’objet de la psychologie
est l’observation du comportement des humains et certaines espèces animales.
Sourire, pleurer, courir, frapper, parler et toucher sont des exemples simples de
comportement que l’on peut observer.
Les psychologues examinent ce que l ’individu fait et comment il le fait, dans
un cadre comportemental donné et, plus largement, dans un contexte social et
culturel.
Les chercheurs en psychologie reconnaissent également qu ’ils ne peuvent
pas comprendre les actions humaines sans comprendre également les processus
mentaux, les opérations de l’esprit humain. La plupart des activités humaines sont
des événements privés internes : penser, planifier, raisonner, créer et rêver. De
nombreux psychologues pensent que les processus mentaux représentent l ’aspect le
plus important de la question psychologique. Ainsi, les chercheurs ont élaboré des
techniques ingénieuses pour étudier les événements et les processus mentaux pour
rendre ces expériences privées plutôt publiques.
La combinaison de ces sujets définit la psychologie comme un champ unique.
Dans les sciences sociales, les psychologues se rencontrent surtout sur le
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comportement des individus, tandis que les sociologues étudient le comportement


des personnes dans un groupe ou une institution et, enfin, les anthropologues se
consacrent au contexte plus large du comportement dans différentes cultures.
Cependant, les psychologues utilisent les résultats d ’autres chercheurs. Ils ont des
intérêts communs avec les sciences de la vie, plus particulièrement avec celles qui
étudient les processus cérébraux et les bases biochimiques du comportement. Les
questions des psychologues concernant le fonctionnement de l ’esprit humain font
partie du domaine en pleine évolution des sciences cognitives, et ont des points
communs avec la recherche et la théorie dans ces différents domaines :
informatique, intelligence artificielle et mathématique appliquées. Enfin, en tant que
science thérapeutique avec des liens avec la médecine, l ’éducation et le droit, la
psychologie cherche à améliorer le bien-être de chaque individu et celui de la
collectivité.
La psychologie comme discipline poursuit une série d ’objectifs à savoir
décrire, expliquer, prévoir et contrôler le comportement. Ces objectifs forment la base
de la démarche psychologique.
- Décrire ce qui se passe : la première tâche de la psychologie est de faire des
observations précises sur le comportement. Les psychologues appellent ces
observations des données. Les données comportementales sont des rapports
d’observations du comportement des organismes vivants, qui notent les
conditions dans lesquelles ces comportements ont lieu.
- Expliquer ce qui se passe : tandis que les descriptions doivent rester fidèles à
l’information visible, les explications vont délibérément au-delà de l ’observation.
Les psychologues veulent découvrir comment le comportement fonctionne.
Pourquoi rions-nous de situations différentes de ce à quoi nous nous attendons  ?
quelles conditions peuvent mener quelqu ’un à tenter de se suicider ou à
commettre un viol ?
En psychologie, les explications reconnaissent souvent que la plupart des
comportements sont influencés par une combinaison des facteurs. Certains facteurs
proviennent de l’individu comme par exemple le patrimoine génétique, la motivation,
le degré d’intelligence ou l’estime de soi. Ces déterminants internes disent quelque
chose de particulier sur l’organisme. D ’autres facteurs proviennent de l ’extérieur.
Supposons qu’un enfant essaie de plaire à un professeur pour obtenir une
récompense ou qu’un automobiliste coincé dans un embouteillage devienne frustré
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et hostile. Ces comportements sont largement influencés par des événements


extérieurs à la personne.
- Prévoir ce qui se passe : les prévisions en psychologie sont des affirmations sur
l’éventualité future d’un certain comportement ou d ’une relation donnée. Souvent,
l’explication précise des causes sous-jacentes à un comportement permettra au
chercheur de prévenir précisément un comportement futur.
- Contrôler ce qui se passe : pour de nombreux psychologues, le contrôle est
l’objectif le plus important. Le contrôle signifie faire en sorte qu ’un comportement
ait lieu ou pas, l’initier, le prolonger, le stopper ainsi qu ’influencer sa forme, sa
force ou son taux d’occurrence. L’explication des causes d ’un comportement est
convaincante si elle permet le contrôle de ce comportement.
La conception de la psychologie a évolué et aujourd ’hui, elle est de plus en
plus définie comme la science du comportement de l ’homme et éventuellement
d’autres animaux supérieurs. Elle étudie chez l ’homme les fonctions psychiques et
les processus mentaux tels que : la perception, la mémoire et l ’intelligence. En
d’autres termes, la façon consciente ou inconsciente dont les êtres humains sentent,
pensent, apprennent, connaissent.
La psychologie moderne se donne pour tâche de recueillir des données
objectives et quantifiées sur le comportement et sur l ’expérience afin d ’en faire la
synthèse dans les théories psychologiques. Ces théories aident à comprendre, à
expliquer et dans certains cas à infléchir le comportement des individus.
En conclusion, nous définissons la psychologie comme l’étude du
comportement humain et animal ainsi que des processus conduisant à sa
production.

1.2. Domaines d’application de la psychologie


Nous définissons la psychologie comme la science qui étudie le
comportement et l’activité mentale. Cependant, les activités des scientifiques dans
n’importe quel champs (domaine) d’un effort concerté, orienté vers un but ne relèvent
pas simplement de la définition du champ mais dépendent d ’une complexe histoire
sociale. Aussi, nous comprenons mieux la psychologie en regardant ce que les
psychologues font réellement. Un grand nombre de psychologues de niveau
supérieur travaillent dans les établissements d ’enseignement supérieur, dans les
écoles, dans les bureaux gouvernementaux, dans les agences privées, dans les
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affaires, les industries, les cliniques et les centres de guidance. Ceux qui pratiquent
en privé offrent leurs services au public moyennant honoraires.
La grande diversité des domaines de l’entreprise, où les psychologues
donnent des consultations révèlent l ’étendue de champs d ’application de la
psychologie.
Les principaux enseignements théoriques de la psychologie retiennent les branches
suivantes :
- La psychologie générale : elle étudie les phénomènes psychiques chez l ’homme
adulte et normal, abstraction faite des différences individuelles.
- La psychologie animale : étude du comportement des animaux par curiosité
scientifique ou pour éclairer des points obscurs du comportement de l ’homme. On
parle actuellement de biologie du comportement ou Ethologie pour désigner l ’étude
du comportement de l’animal dans son milieu naturel dont l ’un de grands meneurs
est Konrad Lorenz.
- La psychologie génétique ou du développement : qui se propose de décrire et
d’expliquer l’évolution des phénomènes psychologiques qui s ’opèrent au cours de
l’existence dès la conception jusqu’à la vieillesse. Elle peut se limiter à certaines
portions de la vie, on parle ainsi de la psychologie de l ’enfant et de l ’adolescent, de
l’adulte, du troisième âge, …
- La psychopathologie : c’est l’étude des déviations de la vie psychique, des troubles
affectant cette vie.
- La psychologie sociale : elle s’intéresse aux interactions sociales et à leur influence
sur le comportement individuel.
- La psychologie différentielle : étudie les différences interindividuelles autrement dit
le comportement selon qu’il dépend des variables genre, âge, race, … et intra
individuelles. Actuellement, ce qui intéresse la psychologie différentielle, c ’est
l’intelligence et l’affectivité.
- La psychologie industrielle : étudie le comportement de l’homme en milieu
industriel. Elle se préoccupe de rendre le lieu de travail attrayant, plus satisfaisant et
plus productif pour les travailleurs et pour l ’employeur.
- La psychologie judiciaire : elle cherche à améliorer la compréhension des
problèmes en milieu carcéral (fermé, prison, …), en vue d ’une réinsertion sociale
harmonieuse des détenus et pour prévenir la récidive.
La liste n’est pas exhaustive.
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1.3. Les méthodes en psychologie


La psychologie utilise un arsenal des méthodes en vue de rassembler les
faits concernant les comportements humain et animal.
Les principales méthodes utilisées sont :
1. L’introspection : ce terme vient d’une combinaison des éléments  : intro = dedans
et aspicere = regarder.
Cette méthode consiste pour un sujet à tourner son attention ou son regard vers
l’intérieur de lui-même afin de se rendre compte de ses propres états de conscience.
Le sujet fait attention aux faits de sa vie intérieure et les rapporte verbalement. Son
but est d’amener l’individu à se découvrir. Cette méthode comporte certaines limites.
En effet, elle ne permet pas une grande objectivité parce que le sujet est le seul à
rendre compte de ses états, elle ne peut donc être appliquée à tous les domaines de
la psychologie.
2. L’extrospection : cette méthode consiste à l’observation extérieure des faits
psychiques par d’autres personnes ou sujets que l ’observateur lui-même. Elle
recouvre donc le sens propre du concept observation. Observer, c ’est considérer
avec attention en vue de découvrir ou d’étudier un phénomène.
L’observation peut être provoquée ou spontanée. L ’observation provoquée prend le
nom d’observation expérimentale.
L’extrospection présente les avantages suivants :
- Elle garantie une plus grande objectivité, les phénomènes externes pouvant,
en effet, être observés par plusieurs ;
- Elle a un champ d’application beaucoup plus vaste que l ’introspection  ;
- Elle permet une plus grande précision tout en fournissant des données plus
facilement mesurables.
Toutefois, cette méthode est sujette à des limitations certaines. D ’une part, elle peut
souffrir de l’équation personnelle, du préjugé dans l ’interprétation du fait observé, ce
qui peut entamer (entailler, mordre,…) son objectivité. L ’extrospection est incapable
d’atteindre directement certains phénomènes inconscients.
3. L’expérimentation : une expérience consiste en une intervention active destinée à
provoquer dans des conditions définies, des phénomènes à étudier. Ainsi,
l’expérimentation consiste à observer les manifestations d ’un comportement à partir
de l’action de l’expérimentateur. L’expérimentation se fonde sur la manifestation
d’une variable (indépendante) en vue d ’observer les effets sur une autre variable
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(dépendante). Ici, on isole un phénomène pour observer les répercussions de ce


phénomène sur le comportement. On crée donc une situation artificielle.
Notons que dans l’observation expérimentale, il y a l ’expérimentateur qui provoque
tandis que dans l’observation spontanée  : le phénomène se produit de soi sans
l’expérimentateur.
4. L’enquête : elle s’applique à une situation douteuse en recourant à un
questionnaire ou à l’interview.
5. La méthode clinique : le terme clinique vient du grec Kline pour dire lit et par
extension le lit du malade.
Par méthode clinique, on entend l’ensemble d’observations réalisées au chevet du
malade. Elle consiste donc à observer systématiquement un individu de manière
approfondie pour saisir sa situation et éventuellement intervenir. On l ’appelle aussi
méthode de Survey ou méthode de cas.
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Chapitre deuxième

LE COMPORTEMENT

2.1. Notion
Au sens psychologique, le comportement ``behaviour`` est compris comme
une adaptation ou une somme d’adaptations acquises ou innées que l ’individu,
durant le cours de sa vie personnelle, développe en réaction aux conditions
changeantes de son milieu.
Ainsi, la vie psychologique se distingue de la vie organique qu ’étudie la
physiologie, la biologie ou l’anatomie, et constitue l ’appropriation du comportement
aux conditions permanentes ou changeantes du milieu physique, biologique et
social.
En fait, au niveau psychologique, le comportement est généralement une
réponse à une situation c’est-à-dire à un ensemble des conditions cohérentes entre
elles.
Du point de vue strict, le comportement renvoie à des activités d ’un organisme qui
peuvent être observées. Ex : un monsieur qui marche, mange, roulant sur son vélo,
criant, … tous ces verbes décrivent des formes de comportement.
Les observations de comportement peuvent être orientées ou non orientées.
Le psychologue cherche à travers les observations objectives à trouver
l’ordonnancement (systématisation) dans tout comportement. Il convient de se
rappeler que le but de la psychologie est de déterminer les conditions auxquelles
l’être (humain ou animal) s’adapte et la recherche du mécanisme et des lois de cette
adaptation.

2.2. Le schéma comportemental


Tous les ajustements, ceux de l’homme comme ceux de l ’animal, les plus
compliqués comme les plus simples sont décomposables en deux éléments : la
réponse ou l’acte, d’une part, et le stimulus (stimuli) ou situation qui déclenche cette
réponse, d’autre part.
La formalisation de la relation entre ces deux éléments conduit à obtenir un schéma
comportemental.
Le schéma simpliste des premières écoles de la psychologie mettait en évidence le
fait que la réaction est fonction directe ou unique de la stimulation.
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Formellement : S  R où S est le stimulus et R est la réaction ou réponse.


Le schéma S  R a été critiqué du fait qu’un stimulus appliqué à plus d ’une
personne ne conduit pas forcément à la même réaction (ex : musique de Ok JAZZ et
Fally Ipupa). Ainsi, les apports de la psychologie moderne, surtout des théories sur la
personnalité ont conduit à l’enrichissement du schéma initial en y intégrant
l’organisme ou la personnalité.
S  O  R ou S  P  R où S = stimulus, O/P = organisme/personnalité
R = réponse ou réaction
Dans ce schéma, une place est accordée au rôle que l ’organisme ou la personnalité
joue dans l’élaboration de la réaction que manifeste l ’individu.
Ainsi, une même stimulation appliquée à deux organismes différents peut donner lieu
à deux réactions différentes. Dans ces deux schémas, la psychologie behavioriste se
préoccupe essentiellement de la réaction.
En définitive, le comportement humain ne peut pas être saisi d ’un point de vue
mécaniste car les facteurs qui commandent aux réactions sont généralement
complexes. Il inclut les facteurs de l’environnement social. L ’expérience de l ’individu,
le moment, la projection sur le résultat attendu, … interviennent pour déterminer la
réaction.
C’est pourquoi on parle des situations. Le mot réponse dans le schéma
comportemental désigne au sens restreint toute modification des muscles, toute
sécrétion glandulaire provoquée par l ’action du stimulus.
Le plus souvent, le psychologue a affaire à des réponses plus complexes ou à des
groupes de réponses simultanées, donc à des actes, c ’est-à-dire à des systèmes des
réponses intégrées dont l’unité est reconnue par le langage qui les désigne par des
noms spécifiques comme marcher, manger, voir, sentir, écrire, …
Le terme stimulus a un sens plus riche en psychologie qu ’en physiologie. Il désigne
toute excitation en provenance soit du milieu extérieur, soit du milieu interne.
En psychologie, le stimulus c’est tout élément qui déclenche le processus conduisant
à la manifestation d’un comportement.

2.3. Classification des comportements


Les possibilités humaines de réaction sont tellement vastes qu ’il peut paraître
impossible de les classer. Il est pourtant important de tenter cette classification
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grossière pour le besoin de compréhension. Ici, bien entendu, on s ’occupe très peu
de fonction, de conséquences ni des caractères descriptifs de comportement.
Schématiquement, on essaie de subdiviser le comportement selon deux
critères : la manifestation et l’origine.
Selon la manifestation, on distingue les comportements explicites des
comportements implicites.
Les comportements explicites sont des réponses directement observables, patentes
(différents de latentes) c’est-à-dire ouvertes, apparentes. Ex  : mouvements des
lèvres, mimique,…
Certaines réponses de l’organisme ne sont pas directement observables parce
qu’elles sont par nature internes. Dans ce cas, on parle des réponses implicites.
Selon l’origine, les comportements se répartissent en comportements innés et en
comportements acquis. Les réponses ou comportements innés sont hérités c ’est-à-
dire spécifiques et indépendantes de l’expérience du sujet.
Elles sont généralement précoces, et si toutes ne sont pas forcément présentes à la
naissance, du moins toutes celles qui existent déjà à la naissance sont innées. C ’est
le cas des instincts et des réflexes.
Les réponses acquises sont apprises. Elles sont dépendantes dans leur existence de
contacts répétés que l’organisme a eu avec son milieu.
Autrement dit, elles sont liées à l’histoire et à l ’expérience de l ’individu. On peut ainsi
croiser ces deux critères et obtenir les combinaisons suivantes :
Innées Acquis
Explicite
Implicites

2.4. Les déterminants du comportement


Le comportement est le produit de trois composantes : le système nerveux,
l’hérédité et le milieu.
1. Le système nerveux
Le SN est l’ensemble des structures anatomiques caractéristiques du règne
animal impliquées dans la réception et dans la transmission des informations
provenant de l’environnement, dans la commande des muscles et autres organes
effecteurs ainsi que dans la coordination de diverses fonctions vitales. L ’étude du
système nerveux constitue la neurophysiologie. Le SN est le centre de commande
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de notre comportement sous toutes ses formes : réflexe, instinct, pensée abstraite,
exécution, motricité, …Le SN se compose de deux parties  : le système nerveux
central et le système nerveux périphérique. Le premier est la partie constituée par la
boîte osseuse comprenant le crâne et le tronc cérébral. Il regroupe donc le centre
nerveux c’est-à-dire le cerveau et la moelle épinière. Le deuxième comprend les
différents nerfs qui partent du SNC pour innerver le reste de l ’organisme. On peut
également distinguer deux types de SNP sur base de leur fonctionnement :
- Le SN Somatique : qui reçoit et traite les informations en provenance des organes
de sens et contrôle les postures et les mouvements de l ’organisme.
- Le SN autonome ou végétatif : qui fonctionne indépendamment de tout contrôle
volontaire et régule la respiration, la digestion, les réactions cardiaques, …Le
système nerveux autonome se scinde en deux notamment :
•Système nerveux sympathique (médiateur en cas de problèmes) gère le
comportement dans les situations de danger.
• Système nerveux parasympathique (gardien de la maison) qui gouverne le
comportement et les processus internes dans les circonstances normales.
Le tissu nerveux comprend plusieurs types de cellules mais la cellule nerveuse
proprement dite est le neurone. Il a pour rôle, par l ’intermédiaire de ses
prolongements cellulaires, les dendrites, de recueillir et de conduire l ’information
nerveuse au sein de centre nerveux pour le traitement.
Le neurone véhicule donc les informations d’une zone de l ’organisme à une autre
sous forme d’impulsion nerveuse de nature électrique.
Des organes vers le cerveau, l’information est conduite par les neurones sensitifs ou
des nerfs afférents et du cerveau vers les organes, l ’information est transportée par
les nerfs efférents ou neurones moteurs.
Le cerveau est sans contexte la centrale du psychisme humain ou animal. Plusieurs
preuves abondent et démontrent cette affirmation.
- La complexité du SN entraîne une complexité du psychisme. En effet, l ’espèce
humaine qui a le cerveau le plus complexe et le plus volumineux de toutes les
espèces a aussi le psychisme le plus riche et l ’intelligence la plus prodigieuse
qui existe sur la terre.
- Pour atteindre l’achèvement de leur complexité, les cellules nerveuses
prennent beaucoup de temps après la naissance. C ’est pour cela que les
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branches animales au cerveau complexe connaissent une enfance


relativement prolongée.
- Toute destruction ou lésion grave d’une partie du cerveau s ’accompagne
d’une perturbation du comportement ou à l ’extrême du coma.

2. L’hérédité
L’hérédité est l’ensemble des propriétés transmises des ascendants aux
descendants par l’entremise des éléments cellulaires appelés``gènes``. Ces
propriétés ou caractères héréditaires peuvent être le groupe sanguin, la couleur des
yeux, cheveux, du pelage, …Certains caractères héréditaires sont dits liés au sexe.
Dans le cas d’une hérédité liée au sexe, les gènes responsables du caractère
correspondant sont portés par les chromosomes X. Le chromosome portant très peu
de gènes est dit muet.
L’une de plus grandes contributions au développement des études sur
l’hérédité fut la distinction établie en 1911 par le Botaniste Danois Wilhelm
Johannsen entre le génotype et phénotype.
Le génotype se rapporte aux gènes qu ’un organisme est capable de transmettre à la
génération suivante, tandis que le phénotype correspond à l ’apparence physique,
aux caractères visibles dépendants de ces gènes.
Le phénotype peut refléter directement et simplement le génotype. Mais si un
organisme possède un gène dominant et un gène récessif, le phénotype correspond
au caractère dominant masquant la présence du gène récessif, comme l ’avait
constaté Mendel. Il apparaît clairement, qu ’on ne peut établir d ’emblée une liaison
directe entre les gènes et ce qu’un individu fait.
Tout ce dont on peut être sûr ce que le gène contrôle le fonctionnement des tissus et
des organes d’un corps et ainsi la façon dont le corps fonctionne sur le plan
physiologique.
On sait aussi que ce fonctionnement du corps affecte largement le comportement.
C’est à partir de cela qu’on peut voir la liaison entre les gènes et le comportement.
L’importance du rôle que joue l’hérédité sur le comportement dans le développement
de l’individu peut être saisie à travers certaines observations  :
- la similitude intellectuelle et le développement chez les vrais jumeaux ;
- la présence de certains talents chez les individus ayant le même ancêtre.
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- Le caractère sexuel : on sait par exemple que les hommes et les femmes
diffèrent non seulement biologiquement mais aussi psychologiquement.
Ainsi, le caractère sexuel hérité des parents détermine fortement le caractère et le
tempérament.

3. Le rôle du milieu
On oppose généralement l’hérédité au milieu. Par ce dernier terme, on sous-
entend non seulement le milieu extérieur c ’est-à-dire physique mais aussi le milieu
intérieur ou biologique.
a. Le milieu intérieur : presque tous les organes du corps ont une liaison avec le
comportement de l’individu. Cependant, certains organes sont plus impliqués dans le
comportement que d’autres. C’est par exemple les organes de sens, le cerveau et
les effecteurs c’est-à-dire les muscles et les glandes. Les glandes sont des cellules
qui produisent une sécrétion. Il existe deux grandes catégories de glandes selon la
façon dont la sécrétion est libérée : les glandes exocrines et endocrines.
Les glandes exocrines libèrent leur sécrétion par l ’intermédiaire d ’un canal ou d ’une
cavité. Les glandes endocrines rejettent leurs sécrétions appelées``hormones``
directement dans le sang. Leur fonctionnement est complexe et se fait sous la
dépendance de l’hypophyse (qui se trouve au niveau de la base du crane). Par
l’intermédiaire de l’hypophyse, ces glandes sont commandées par l ’hypothalamus.
Elles sont nombreuses et jouent un rôle important dans la croissance, la digestion, le
fonctionnement du système nerveux et les fonctions sexuelles.
Le milieu intérieur ne se limite pas seulement aux glandes. Les muscles effecteurs
font également partie intégrante du milieu interne. Il y a aussi la nourriture qui, venue
du milieu extérieur, sera assimilée et deviendra le sang, les vitamines, les acides
aminés, … pour faire désormais partie du milieu intérieur.
b. Le milieu extérieur ou environnement : par environnement, on entend
l’ensemble des conditions externes qui influencent de différentes manières le
comportement de l’individu c’est-à-dire son développement, sa croissance et le
processus entier de la vie. Il existe donc une multitude de facteurs qui peuvent ainsi
influencer l’individu. On peut les grouper en facteurs d ’environnement physique et
facteurs d’environnement social.
-L’environnement physique externe : il faut entendre ici, toutes les conditions
géophysiques, tous les objets animés ou inanimés qui nous entourent et qui peuvent
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constituer des stimuli externes. C’est ordinairement grâce aux sens que les stimuli
agissent sur notre comportement.
Dans la plupart de cas, l’action de l’individu est fortement influencée par ce qu ’il voit,
entend ou sent. Ainsi, la vie est une réponse continue et continuelle à la stimulation.
En même temps que l’homme peut changer ou modeler l ’environnement extérieur, ce
dernier agit sur lui et le change. Bien plus, les facteurs extérieurs peuvent dans
certains cas influencer certains éléments héréditaires.
-L’environnement social : tout ce que nous avons dit concernant le comportement
jusqu’ici se rapporte à peu près aussi bien à l ’homme qu ’à l ’animal. En effet, malgré
son prodigieux cerveau, l’homme ne serait pas différent de l ’animal s ’il n ’y avait
aucun autre élément qui intervenait. Il s ’agit de la culture. L ’homme est donc un
animal culturel.
La culture se définit comme un ensemble organisé de comportements acquis ou
transmis, caractéristiques d’une société particulière.
Parmi ces comportements acquis et transmis, il faut citer les conduites sociales (ex :
les interdits, tabou, les lois), fabrication des outils, la fonction symbolique (la langue,
l’écriture,..) et la fonction d’apprentissage.
Dès sa venue au monde, l’individu trouve un cadre socialement organisé c ’est-à-dire
une société avec des normes qu’il doit respecter.
Ici, l’homme est compris comme un organisme biologique qui rencontre quelque
chose de non biologique avec lequel il entre en interaction.
Le rôle de la société sur l’individu apparaît évident quand on sait qu ’il est impossible
à l’enfant de survivre sans bénéficier de l ’aide de ses parents. La famille constitue
ainsi une première organisation sociale que l ’enfant trouve à sa portée. Viendront
ensuite les amis, les voisins, l’école, l’entreprise, le groupe culturel, …
L’effet de la culture sur le comportement de l ’individu se manifeste sous divers
aspects, attitudes religieuses, croyances, opinions, modes de vie, …
A une échelle plus réduite, le groupe influence le comportement de l ’individu et celui-
ci à son tour peut influencer le groupe.
Quoi qu’il en soit, chaque être humain porte en lui la combinaison des effets de
l’hérédité et du milieu dans lequel il vit. Hérédité et milieu ont donc sur l ’individu un
rapport de complémentarité et non celui d ’opposition car on ne peut concevoir un
individu sans héritage génétique, comme on ne pourrait le concevoir sans culture
(ensemble des éléments organisés acquis et transmis).
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Chapitre troisième

LES ETATS DE CONSCIENCE

3.1. Notion
En étudiant la perception du monde à travers nos sens, nous accédons à
beaucoup d’informations sur les conditions de la conscience dans l ’état normal de
veille. Mais, certains problèmes de conscience restent à discuter.
La psychophysiologie nous apprend que la conscience n ’a pas de localisation
précise dans le cerveau. L’écorce cérébrale toute entière contribue à sa formation et
surtout sa partie frontale.
Du point de vue moral ou éthique, la conscience c ’est la faculté de distinguer
entre le bien et le mal dans le cadre de conduite associé avec l ’idée que l ’on pourrait
agir en conformité. C’est donc la conformité à son sens de conduite juste.
Du point de vue étymologique, la conscience vient du latin conscientia. C ’est une
connaissance subjective de ses états.
Par définition, la conscience est une intuition par laquelle l ’individu éprouve (se
rassure), d’une certaine manière et de façon immédiate ses propres états et ses
propres actions au fur et à mesure qu’il les vit.
La conscience est ainsi une activité de connaissance du sujet sur lui-même, sur ses
activités, sur son action. En d’autres termes, c ’est le degré de connaissance interne
qui accompagne nos impressions et nos actions.
Bref, conscience signifie savoir qu’on sait, qu’on agit.

3.2. Les niveaux de conscience


Tout ce que nous faisons n’est pas saisi avec le même degré de conscience. Il
y a donc des conduites dont nous sommes conscients et des conduites dont nous ne
pourrons être conscients qu’après un effort et de conduites essentiellement
inconscientes.
Les conduites essentiellement inconscientes sont celles qui ne peuvent jamais être
portées à notre conscience. Nous ne pouvons les connaître que chez autrui et du
dehors mais difficilement chez nous-mêmes.
Aussi bien, l’Electro-encéphalographie (EEG) que l’introspection amène à distinguer
parmi les conduites conscientes deux niveaux principaux de conscience.
19

1° La conscience spontanée :
C’est la conscience du vécu tel qu’il se présente de façon immédiate par la
perception. Par elle, nous avons de façon implicite une connaissance de notre corps.
C’est cette connaissance qui apparaît sans un effort.
2° La conscience réfléchie :
Elle suppose un dédoublement, un retour sur elle-même. C ’est une forme de
connaissance explicite. Elle implique un effort reconnu comme tel de la part de
l’individu. Elle organise notre personnalité et renforce le contact que nous avons avec
le monde extérieur.

3.3. Variété des états de conscience


Les états de conscience peuvent être regroupés en plusieurs catégories. Les
principales catégories sont :
1° Les états relatifs à la veille (>< du sommeil) :
L’état de conscience de veille normal dans lequel nous pouvons rapporter
précisément ce qui se passe tout autour de nous, n’est que l ’un de nombreux états
de conscience.
D’autres états inclus la fatigue, le délire, l’intoxication et l ’extase.
a. L’état vigil normal (vigilance)
La conscience vigile n’est pas en soi un état simple. Nous pouvons être
attentifs ou inattentifs. Nous pouvons être en train de regarder, de voir, d ’écouter,
d’entendre, de parler ou de planifier ou peut être de faire tout cela à la fois. Notre
perception est sélective. Nous ne réagissons pas également à tous les stimuli qui
nous parviennent mais nous focalisons sur un petit nombre. Cette focalisation
perceptive est appelée attention. A travers le phénomène d ’attention, nous nous
fixons sur les stimuli sélectionnés et résistant aux stimuli distracteurs.
L’inattention ou la distraction n’est donc pas l ’absence d ’attention mais c ’est plutôt la
focalisation de notre perception sur un stimulus autre que celui qui aurait pu recevoir
notre concentration.
Dans la vie de tous les jours, nous sommes capables de fixer notre attention en
même temps sur plusieurs objets à la fois. Notre remarquable habileté d ’agir ainsi est
appelée ``cocktail party``.
20

b. La fatigue et l’épuisement
Un exercice musculaire hardi produit un nombre de changements
physiologiques reconnaissables accompagnés des expériences subjectives de
lourdeur, de peine, de désir, de repos ou de sommeil.
Phénomène d’alarme physiologique, la fatigue résulte d ’un fonctionnement excessif
de l’organisme. Qu’elle soit mentale ou physique, elle produit à peu près les mêmes
effets : baisse de rendement et de qualité de travail, gêne, douleur, impression de
faiblesse.
La fatigue aigüe est en général une bonne fatigue. Facilement repérable, elle
provient de l’exercice ou du travail. La fatigue chronique ou fatigabilité est
permanente. Elle se manifeste même après un effort minime. Le plus souvent, elle
est diffuse à la fois physique et mentale. Si la fatigue produite n ’est pas assez
profonde, la récupération est rapide et avec le repos, le travail peut être réalisé avec
des performances satisfaisantes. Plus, des changements profonds s ’installent avec
un effort soutenu, cela conduit à l ’épuisement. Dans le cas de la fatigue et de
l’épuisement, nous sommes en face des résultats du travail physique réel. Beaucoup
de symptômes de léthargie peuvent avoir d ’autres causes qui sont d ’origine
psychosomatique ou neurologique. La perte de sommeil entraîne aussi de la fatigue.
c. Le délire
Il est caractérisé par des idées fausses, des déviations dans la perception et
le jugement de délire n’est pas l’erreur. Ce n’est pas la logique qui est en cause mais
l’accord avec le réel. Le délirant est autistique, enfermé dans ses contradictions
imperméables aux évidences. Le délirant éprouve comme venant de l ’extérieur, ce
qui lui appartient à propre, il attribue à autrui ses propres tendances.
Ex : - L’homme attribue l’infidélité à sa femme, alors que c ’est lui qui est infidèle et
projette son infidélité aux autres.
- L’alcool peut conduire au délire, la personne peut se mettre à beaucoup
parler.

2° Les états intermédiaires


a. Le sommeil et le rêve
L’état qui est communément opposé à la veille c ’est le sommeil parce qu ’il est un
état de grande baisse de conscience et d’activité.
21

Du point de vue biologique, c’est un état restaurateur, mais il n ’est pas si simple. Le
sommeil ne vient pas simplement quand le processus corporel résultant des activités
vigiles le requiert, car une personne peut choisir de dormir ou de rester éveillée. Le
sommeil n’est pas totalement inconscient car au réveil, on peut se rappeler des
rêves. Il n’est pas totalement reposant car certaines personnes parlent ou marchent
pendant le sommeil.
Il n’est pas non plus aléatoire parce que certaines personnes se décident de
se réveiller à une heure donnée et le font. Donc, on peut programmer le sommeil. De
toutes les façons, on ne dort pas de façon continue.
Un cycle normal de sommeil passe par des phases comprenant notamment : la
phase d’endormissement, le sommeil léger, le sommeil profond et le sommeil
paradoxal. L’arrivée du sommeil paradoxal est un phénomène cyclique, celui-ci dure
environ 20`. Cinq ou six cycles ont en général lieu pendant le sommeil. Le sommeil
paradoxal est également appelé``sommeil REM (Rapid Eye Mouvement).
Le rêve est une forme d’activités mentales qui a lieu pendant le sommeil. Il
s’agit d’une suite d’images et des phénomènes psychiques qui surviennent pendant
qu’on dort. Bien qu’incohérent, au réveil, les éléments d ’un rêve peuvent présenter
une unité qui, cependant plus affective qu ’intellectuelle.
La plupart de rêves ont la forme d’histoire entrecoupée faite en parties de souvenirs
avec des fréquents déplacements des scènes.
L’expérience visuelle est présente dans presque tous les rêves. Plusieurs
explications, plusieurs théories ont été formulées en rapport avec les rêves.
Pour certains théoriciens, ce sont les plus souvent des excitations sensorielles
perçues lors du sommeil qui constituent les pensées et les éléments du rêve. Pour
d’autres, le rêve traduit l’état physiologique de la personne qui dort.
La psychanalyse avec Freud, a montré que les images perçues pendant la journée,
les souvenirs et nos états affectifs alimentent aussi nos rêves. Pour la psychanalyse,
les rêves ont un contenu manifeste et un contenu latent (caché) qui renvoie à
d’autres choses qu’aux simples images. Ce contenu latent est fait des désirs
inconscients et les images oniriques ( en rapport avec le rêve) renvoient à des
interprétations.
Ex : - Quelqu’un qui dort et il y a un réveil à son côté, il croira qu ’il est dans l ’église
pendant le rêve.
22

- Lorsqu’on rêve, nous rêvons notre situation physiologique voire même


psychologique.
b. Le somnambulisme et le cauchemar
Le somnambulisme est un sommeil anormal profond dont les rêves sont
accompagnés de la perception et de l’activité motrice observable. Dans le cas des
rêves accompagnés de la parole, on parle de ``somniloquie`` (ici, l ’individu dort en
parlant, marchant, …).
Dans le cas de cauchemar, le sujet se réveille brusquement en proie à un sentiment
d’anxiété. Cet éveil s’accompagne des attitudes de peur, des cris, des pleurs,
d’angoisse, …
En général, l’oubli intervient immédiatement.
c. L’hypnose
C’est un sommeil artificiel provoqué par l’action d ’un hypnotiseur. Elle apparaît
comme un engourdissement de la conscience. Elle n ’abolit ni l ’attention ni la
perception ni le tonus musculaire. Le sujet hypnotisé peut faire de gestes qui lui sont
commandés et même concevoir des postures inconfortables qui rappellent la
catalepsie (incapacité de pouvoir manifester un mouvement).

3° Les effets de drogues


Les drogues ont été utilisées depuis les temps anciens pour empoisonner ou
pour guérir, pour soulager la douleur, pour produire le sommeil ou les hallucinations.
Le terme drogue vient du Néerlandais drog pour dire chose sèche, du latin drogia
pour signifier dragée. C’est un ingrédient ou une matière première employée pour les
préparations médicamenteuses confectionnées en officine (laboratoire) de
pharmacie.
Il existe plusieurs classifications de drogues notamment la classification de l ’OMS et
du manuel statistique de diagnostic. Une classification plus générale répartit les
drogues en six classes :
1. Les opiacés : qui rassemblent les drogues dérivées de l’opium.
2. Les hypnotiques sédatifs : utilisés pour soulager l’anxiété et induire le sommeil.
3. Les stimulants : qui procurent une forte sensation de bien être et renforcent
l’énergie (ex. cocaïne)
4. Les hallucinogènes : qui provoquent des hallucinations, des troubles de la
perception et de la pensée.
23

5. Les cannabis : (plante qui vient du canna = chanvre), tiré d ’une plante appelée
cannabis sativa.
6. Les produits inhalés : qui produisent des effets de presseurs au niveau du
système nerveux central.
24

Chapitre quatrième

LA FRUSTRATION ET CONFLIT

4.1. Notion
Les circonstances de la vie impliquent inévitablement le stress. Le stress est
une réaction de tension qui influence les émotions, les processus cognitifs et la
condition physique de la personne qui les subit. C ’est un médecin canadien d ’origine
Hongroise Hans Selye qui a découvert ce phénomène physiologique et lui a attribué
le nom de stress. Le stress, syndrome général d’adaptation, désignait à l ’origine la
réponse ou réaction non spécifique de défense se déroulant à l ’origine à l ’intérieur de
l’organisme.
La signification du terme s’est ensuite élargie pour englober l ’agent
responsable de cette réaction. Les causes du stress sont extrêmement nombreuses,
variables d’un sujet à l’autre et non spécifiques. Les symptômes typiques du stress
sont : la nervosité, l’anxiété, l’hypertension, les problèmes digestifs, l ’insomnie, la
consommation excessive d’alcool ou de drogue, l’agressivité, …
En effet, dans notre vécu de chaque jour, nos besoins ne sont pas toujours
aisément satisfaits. Il y a des obstacles qui doivent être vaincus, de choix à faire et
de délai à respecter. Chacun d’entre nous tend à développer des voies et
caractéristiques de réponses lorsque nos tentatives pour atteindre le but désiré sont
bloquées. La nature de ce modèle de réponses aux situations qui se présentent
détermine, dans une large mesure, l’adéquation de notre ajustement à la vie.
Le mot``conflit`` revêt plusieurs acceptions. En général, il s ’applique à un bloc
de mécanismes normaux de la prise de décision de sorte qu ’un individu ou un
groupe éprouve des difficultés à opérer son action. Le conflit est un état dans lequel
un sujet est partagé entre des sentiments ou des exigences contradictoires ou
encore il est soumis à l’influence de force d ’ordre moral opposé et de puissance à
peu près égale.
La psychanalyse parle de conflit lorsque chez un individu s ’oppose des exigences
internes contraires. Le conflit peut être manifeste.
Ex : Entre un désir et une exigence morale ou encore entre deux sentiments
contradictoires. Un individu peut être partagé entre l ’amour et la haine  : quoi
choisir ?
25

Il peut être latent pouvant alors s’exprimer de façon déformée dans le conflit
manifeste et se traduit par la formation des symptômes, de désordre de la conduite,
de trouble du caractère.
Pour la psychanalyse, le conflit est inhérent à la nature humaine.
En psychologie, on appelle ``conflit`` une opposition entre plusieurs sujets ou
plusieurs groupes ou encore à l’intérieur d ’un même sujet une opposition entre les
forces ou des tendances contraires.

4.2. Les types des phénomènes conflictuels


La vie est une somme d’expériences. Parfois, l ’individu est appelé à vivre deux
ou plusieurs expériences simultanément, ce qui exige de lui plusieurs actions
cohérentes et également simultanées.
L’essence du conflit réside dans le fait de l ’embarras que le sujet éprouve dans le
choix qu’il doit effectuer entre toutes ces situations qui se présentent à lui. Kurt
Lewin a conclu à trois types de situations conflictuelles :
1° Le conflit approche - approche ou attraction – attraction
Le conflit surgit dans une situation où le sujet est placé entre deux buts de valence
positive c’est-à-dire deux choses désirables dont il faut faire un choix. Faire un choix
implique un renoncement puis qu’on ne peut pas prendre les deux à la fois.
Ex : Viande et poisson : ou c’est le poisson ou la viande or toutes les deux lui sont
favorables.
+S+
2° Le conflit évitement – évitement ou répulsion – répulsion
Il s’agit d’effectuer un choix entre deux situations comportant chacune une valence
négative de même force. Le fondement de ce conflit est qu ’il faut opérer un choix
entre deux alternatives également non attractives.
- S -
Ex : Une fille dont ses parents sont totalement dictateurs qui lui imposent un
garçon : ou bien c’est le garçon ou bien le couvent. Or la fille, et le couvent et le
garçon, elle ne veut ni l’un ni l’autre.
3° Le conflit attraction – répulsion ou approche – évitement
Beaucoup d’incitations sont à la fois positives et négatives. Le sujet est à la fois
attiré et répulsé. L’attitude envers un but à la fois désiré et non désiré traduit la
situation type de véritable conflit appelée aussi `` situation ambivalente``.
26

 S

Le même objet vous attire et le même objet vous repousse.


Ex : Il y a 5000$ dans cette maison là (ça attire) en même temps, on vous dit que la
maison est entourée des câbles électriques dangereux (ça vous repousse).
Dans notre société, les conflits approche – évitement sont les plus tenaces et les
plus difficiles à résoudre.
Ex : La femme dont le mari n’a plus du boulot.
En plus de ces trois situations, qui sont centrées sur l ’individu, on peut également
discerner trois phénomènes conflictuels selon les agents impliqués. Ainsi, un conflit
peut être individuel, organisationnel ou inter organisationnel.
Du point de vue psychologique, le conflit individuel peut être intra individuel
ou interindividuel.
Le conflit intra individuel met souvent aux prises deux rôles liés aux statuts tenus par
un même individu.
Ex : - Vous êtes enseignant, parmi les élèves, il y a votre propre fils ; en corrigeant
les copies, le fils Albert obtient 0, ses petits frères qui se chamaillent, or en tant
qu’enseignant, quand l’enfant obtient 0 c’est toujours, mais en tant que parent (avec
les frais académiques, les petits,….).
- Un homme amène des effets de vol à la maison. Sa femme ayant le rôle
d’épouse et celui de chrétienne se demande s ’il faut dénoncer l ’acte commis par le
mari ou pas.

4.3. Réactions individuelles aux conflits


Partant du postulat que le conflit représente un déséquilibre dans le système
ou dans l’organisme, on peut établir que la réaction la plus naturelle de chaque
individu à l’égard d’un conflit est de chercher à le résoudre. Mais cette résolution
peut donner lieu à plusieurs comportements, les uns adaptés, les autres non
adaptés qui ont des conséquences certaines sur l ’équilibre recherché.
L’état psychique et psychophysique lié à la déception éprouvée par le sujet dans
l’impossibilité de satisfaire ou de voir satisfaire une demande pulsionnelle est
appelée ``frustration``. C’est la tension psychologique engendrée par un obstacle qui
empêche le sujet d’atteindre un but ou de réaliser un désir.
27

Selon Sigmund Freud, l’impossibilité d ’atteindre un but n ’est pas toujours


vécue de manière consciente. Elle peut être inconsciente tout comme le but que l ’on
n’atteint pas peut relever de l’inconscient. L ’état de frustration se caractérise par des
réactions physiques mesurables. La tolérance à la frustration c ’est-à- dire le seuil au
dessous duquel aucune réaction de frustration n ’est décelable peut varier
considérablement en fonction des individus. En clair, la frustration apparaît quand il y
a un obstacle sur la voie conduisant à l ’obtention d ’un résultat désiré. C ’est donc une
privation ressentie et reconnue comme telle par l’individu du fait d ’un obstacle
clairement identifié.
Ex : - Venant du cours, arrivé à la maison et croyant qu ’on mangerait et réellement à
travers la fenêtre, on voit la nourriture mais malheureusement il n ’y a pas moyen de
manger car la porte est fermée.
- Le sentiment qu’on éprouve faute de quoi on n ’a pas été retenu à un poste car
on n’a pas de diplôme alors qu’on avait déjà réussi au test.
Un comportement inadapté ou une dépression peut provenir d ’expérience
répétée de frustration. Quand un individu est bloqué dans l ’atteinte d ’un objectif,
lorsqu’il est en proie à un conflit, il peut réagir immédiatement ou il peut développer
des attitudes vers l’incertitude ou la prise de risque.
Les différentes réactions possibles sont :
1. L’agression dirigée : la frustration conduit souvent l’individu à s ’attaquer
directement à l’objet source de la frustration.
2. L’agression déplacée : fréquemment, l’individu ne peut exprimer de façon
satisfaisante son agression contre la source d’agression.
Parfois, la source est vague et non tangible. Parfois, la source est plus puissante,
alors ne sachant qui attaquer, il s ’enflamme et cherche quelque chose d ’autre sur
lequel déverser son trop plein de colère.
Ex : Papa défend à la fille de ne pas répondre au rendez-vous, comme elle ne peut
pas s’attaquer à papa si un petit frère osait lui parler, elle s ’attaque à lui ou à elle  ; le
petit qui, s’attaquera peut être au chat, …
3. L’apathie : souvent, l’individu est abattu. Il sent toutes ses forces l ’abandonner. Il
est incapable de réagir.
Ex : Une femme informée d’un coup que son mari vient de mourir ne sait plus ou
bien pleurer ou bien se tuer.
28

4. La fantaisie : si la réalité n’est pas assez malléable et ne permet pas à un


individu d’atteindre son but, il peut se sauver par la fuite dans un monde
imaginaire, dans un monde de rêve où abondent succès et couronnent des
efforts.
Ex : Une femme ne sachant plus se tenir à cause de l ’infidélité de son mari, se
confie à Jésus disant qu’elle s’est mariée à Jésus, elle va à la prière chaque jour,
intersession, …
5. La projection : elle consiste en une expulsion, à un rejet sur des personnes et
des choses extérieures des sentiments, des désirs refusés à l ’intérieur. L'individu
attribue ses propres défauts à d’autres personnes.
Ex : - Un jeune coureur derrière les jupons dit toujours ou imagine que sa petite
sœur sort et fait la même chose ;
- Aujourd’hui si je ne donne plus, c’est parce que les gens m ’ont déçu.
6. L’amoindrissement : un sujet frustré peut se consoler et retrouver l’équilibre en
diminuant la valeur des autres.
Ex : Un étudiant qui se dit qu’il est juste auprès de ses parents à cause de son
échec soit disant que ceux qui ont réussi l ’on fait par cafouillage c ’est-à-dire par
corruption.
7. La rationalisation : c’est un mécanisme qui consiste à justifier par d ’autres causes
une conduite ou un comportement non acceptable. L ’individu se donne un
ensemble de motifs les plus acceptables pour expliquer son comportement.
Ex : Une fille du quartier qui se croit la star du quartier. Maintenant lors d ’un discours
au quartier, elle n’est pas invitée ; ainsi elle se dit qu’elle ne pouvait pas accepter
d’assister car elle n’est pas de leur classe sociale.
8. La formation réactionnelle : elle permet de se défendre contre les tendances
refoulées en développant des attitudes ou des traits de caractères exactement
opposés à ceux qui sont combattus.
Ex : Un avare qui change en un généreux.
9. La sublimation : c’est un mécanisme réussi qui consiste à remplacer un
comportement socialement inacceptable par un comportement accessible
socialement.
Ex : Un verseur de sang qui devient chirurgien.
29

10. La compensation : La compensation est un grand effort, visant à surmonter une


faiblesse ou un échec dans une activité, en excellant soit dans une activité
différente soit dans une activité similaire.
Une forme spéciale de compensation connue sous le nom de surcompensation
consiste en une tentative de denier (contester, nier) une faiblesse en essayant
d’excéder là où on est faible.
Ex : Un individu faible dans un domaine fournit d ’effort pour devenir brillant dans ce
domaine.
11. L’identification : lorsqu’une personne ne parvient pas au but que lui assignent ses
tendances, il peut élargir son ``moi`` en insérant un autre qui a plus de succès
dans une activité similaire.
Ex : Un enfant qui s’identifie au joueur Mechack tend à imiter toute activité de ce
dernier.
30

Chapitre cinquième

LA VIE AFFECTIVE
L’aspect affectif des phénomènes comprend les émotions et les sentiments.
La phase affective est, en effet, directement liée aux tendances. Le déséquilibre que
déclenchent les tendances et l’équilibre rétabli qui détermine leur activité qui se
manifeste au sujet sous forme de peines ou de plaisir sont les deux formes
fondamentales de la vie affective.
Selon la psychologie élémentaire, la vie affective se réduit à deux éléments
fondamentaux : le plaisir et la peine. Mais la psychologie introspective en distingue
trois : émotion, sentiment et passion.

5.1. Les émotions

5.1.1. Définition
Le mot émotion vient du latin``emovere`` pour signifier agiter, mettre hors de
soi, troubler, exciter, mouvoir hors de, …
Parmi les différentes définitions de ce terme, nous pouvons retenir : l’émotion est une
expérience affective, intense occasionnée par une perception, une idée, une
situation subjectivement importante.
C’est donc, un état psychique se caractérisant par un bouleversement physiologique
et affectif.
En psychologie, l’émotion est considérée comme un état affectif agréable,
pénible ou mixte lié à la satisfaction ou à la non satisfaction de nos tendances.
De façon générale, l’émotion est un état de conscience agréable ou pénible produit
par des modifications organiques brusques d’origine interne ou externe.
De façon spécifique, ce terme est utilisé pour désigner une réaction comportant des
modifications physiologiques comme des variations du pouls ou de l ’activité
hormonale ou une augmentation de la température corporelle qui stimule l ’individu et
le prépare à agir.
Quant à son orientation, elle apparaît comme une réaction de protection qui
vise à la défense de l’individu. Elle est donc, normalement adaptée à ce but.
L’émotion se manifeste généralement sous deux formes  :
1° Sous forme physiquement observable :
31

Donc comme une réponse ouverte ou externe. Elle peut ainsi se manifester sous
différentes manières : arrêt ou accélération de la respiration, battement cardiaque
accéléré, pâleur ou rougeur, relâchement du sphincter, sécheresse de la bouche,
bégaiement, sudation, …
2° Sous forme de réactions psychologiques subjectives
L’émotion peut présenter, selon les individus plusieurs manifestations d ’ordre
psychologique telles que : désordre mental, perte de la logique dans les idées,
trouble de la mémoire, …

5.1.2. Importance des émotions


Sans émotion, la vie humaine n’aurait pas beaucoup de sens et l ’homme
ressemblerait à une machine qui tourne de la même façon, monotone tous les jours.
Sans émotion, la vie serait fade (sans goût). S ’il n ’y avait ni joie, ni tristesse, ni
espoir, ni appréhension, ni triomphe, ni échec, l ’expérience humaine perdrait sa
chaleur et sa coloration. Les émotions assaisonnent les différents moments de la vie
des individus en société.
Grâce aux émotions, la vie n’est pas monotone, donc les émotions jouent un grand
rôle dans la vie.

5.1.3. Classification des émotions


Plusieurs points de vue peuvent être adoptés lorsqu ’on tente de classifier les
émotions. Généralement, deux points de vue émergent :
Un premier point de vue considère les événements de façon bipolaire en plaisant et
déplaisant. Une autre façon suggère la primauté de l ’acceptation et du rejet, de
l’approche et de l’évitement comme la base de l ’émotion.
Un deuxième point de vue se fonde sur l ’intensité des événements et établit des
paires des mots tels que colère- rage ; peur- horreur, …Cette perspective consacre
l’idée de continuité dans les états affectifs. Une typologie plus générale distingue  :
1° Les émotions primaires
Il s’agit des émotions dont les causes sont simples et qui sont observables
chez tous les individus. Elles sont déclenchées en réaction immédiate à une
stimulation externe ou par un processus subjectif et indirect comme la mémoire,
l’association ou l’introspection,…
32

Le psychologue américain John Watson a mené des expériences qui prouvent que
les bébés peuvent éprouver (ressentir) les trois émotions primaires de base qui
sont : la joie, la colère et la peur. Il a également démontré que ces réactions
émotionnelles peuvent être conditionnées. Lorsqu ’ un individu murit, la part des
stimuli externes dans ses réactions émotionnelles diminue. Ces stimuli deviennent
alors également plus complexes. Cette catégorie regroupe les émotions suivantes :
- La joie : c’est une émotion délicieuse, difficile à cacher, ressentie
généralement lorsque nos désirs s’accomplissent ou lorsque un événement
heureux nous arrive.
- La liesse : manifestation de joie intense avec emportement, d ’habitude
caractéristique de foule.
- Le contentement : état d’une personne qui ne désire rien plus, rien de mieux
que ce qu’elle a. Donc, c’est plus que la joie.
- La colère : c’est une émotion d’approche qui résulte de la non réalisation d ’un
but. C’est une réaction généralement violente à l ’endroit de tout ce qui nous
empêche d’atteindre un événement heureux ou de voir nos désirs s ’accomplir.
- Un tollé : c’est un mouvement collectif d’indignation et de colère avec
emportement (protestation collective).
- La peur : c’est une émotion d’évitement qui se rapporte à une chose que l ’on
considère comme devant être funeste (qui ne fait pas du bien). Elle implique
l’absence du courage devant le péril (danger).
- L’angoisse : malaise caractérisé par un sentiment de forte peur accompagnée
de sensation physique désagréable.
- L’anxiété : malaise psychique dû à l’anticipation d’un danger réel ou
imaginaire. C’est donc une peur anticipée d ’un événement avenir.
- L’inquiétude : c’est une agitation d’esprit, une absence de calme intérieur (on
manque la quiétude) causée par la crainte des dangers dont on est menacé
ou qu’on pressent.
- La phobie : c’est une peur obsédante de certains objets ou de certaines
choses. Ainsi, on parle de l’agoraphobie pour parler de la peur des espaces
vides ou de se sentir seul.
- La claustrophobie : c’est la peur des endroits fermés différente de la
xénophobie (haine des étrangers).
- L’effroi : est une peur d’une grande intensité (frayeur).
33

- Le chagrin : c’est une émotion de la perte de quelque chose de cher. Le


chagrin se distingue de la joie, de la colère et de la peur, en ce qu ’il est passif
alors que les trois autres sont actives. Le chagrin peut être ressuscité et
transposable à la vue des certaines circonstances rappelant l ’objet perdu.
2° Les émotions relatives à la stimulation sensorielle
Cette catégorie regroupe principalement le plaisir et la douleur. Les émotions
relatives à la stimulation sensorielle occasionnent des sensations physiques ou
physiologiques agréables ou désagréables.
Le plaisir est une émotion positive qui se rapporte surtout à l ’esprit et peut être
personnel, voire caché.
La douleur est une émotion de répulsion consécutive à une sensation des malaises.
En d’autres termes, la douleur est toujours liée à l ’idée de la souffrance. Toutefois, ce
terme ne doit être confondu au dégoût. Le dégoût implique un état de répulsion par
rapport à certains objets et renferme l’idée d ’éloignement. La satisfaction est un état
de bien être qui résulte de l’obtention de ce qu ’on attend.

5.1.3. Les phases de l’émotion


A sa phase initiale, l’émotion est un trouble non différencié ou un
comportement de surprise, déclenché par un stimulus inattendu et consistant en une
modification rapide de la position du corps. Compte tenu de ce caractère brusque et
intense, on parle de l’émotion choc ou choc- émotionnel.
L’émotion- choc, comme réponse à une situation, peut ainsi être analysée sous trois
angles : sous l’angle de comportements globaux, sous l ’angle de l ’expression faciale
et sous l’angle de troubles physiologiques occasionnés par cet état.
Les comportements globaux enregistrés lors des émotions traduisent des réactions
d’urgence mobilisant toutes les fonctions de l ’organisme en vue de faire face à la
situation.
Selon le cas, les comportements observés sont : la surprise, l’immobilisme, les
cris, la fuite, le syncope (évanouissement ou tomber dans les pommes). Même s ’il
s’avère parfois sans grande corrélation avec le contenu de la conscience,
l’expression faciale comme la tonalité de la voix sont des indications faciles des états
émotifs.
Au plan physiologique, les émotions déclenchent un ensemble des troubles
organiques, moteurs et digestifs.
34

Après l’émotion- choc, l’émotion se qualifie, elle prend, dans la conscience et dans
l’expression, une forme typique et spécifique à l ’émotion en terme d ’attitudes,
d’expression.

5.2. Les sentiments

5.2.1. Notion
La distinction entre l’émotion et le sentiment n ’est pas aisée à établir. Souvent,
on discrimine entre l’émotion choc et l ’émotion sentiment. L ’expression émotive se
limite aux aspects comportementaux, aux dispositions physiologiques qui les sous-
tendent.
Les sentiments, affirme Pierre Janet, sont des comportements ayant pour but, une
régulation qui est apportée aux conduites naturelles et aux différentes actions de
l’homme. Donc, un sentiment peut se définir comme un état affectif agréable ou
désagréable de longue durée, moins intense mais relativement stable.
La différence entre émotion et sentiment réside au niveau d la durée et de l’intensité.

5.2.2. Catégories des sentiments


On distingue généralement trois catégories des sentiments.
1° Les sentiments interindividuels :
Il s’agit des sentiments qui prennent cours (qui interviennent) sur fond de la
relation entre les individus. Il s’agit entre autre de la sympathie, sentiment de
tendresse que l’on manifeste à quelqu’un d ’autre, avec une certaine compréhension.
L’empathie : c’est le fait de ressentir avec la même intensité, ce que l ’autre ressent.
Dans cette même catégorie, on peut également évoquer :
-L’orgueil : c’est une opinion très avantageuse, le plus souvent exagérée qu ’une
personne a de sa valeur personnelle ou dépend de la considération due à autrui.
- L’amour : c’est un sentiment de tendresse, empreint de bienveillance qui pousse à
aller vers quelqu’un ou quelque chose et en général à vouloir le bien de l ’autre.
- La haine : sentiment violent qui pousse à désirer le malheur de quelqu ’un ou à lui
faire du mal. C’est donc une aversion (antipathie) violente que l ’on éprouve à l ’égard
de quelque chose.
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- La honte : sentiment de gêne éprouvé par scrupule (doute, hésitation) de


conscience. C’est aussi un sentiment pénible de son infériorité, de son indignité ou
de son abaissement dans l’opinion des autres.
- Le remords : sentiment douloureux accompagné de honte que cause la conscience
d’avoir mal agit.
- La culpabilité : sentiment par lequel on se sent responsable (coupable) d ’une
mauvaise situation.
- La jalousie : sentiment hostile qu’on éprouve en voyant un autre posséder un
avantage qu’on ne possède pas ou qu’on désirerait posséder exclusivement.

2° Les sentiments sociaux :


Ce sont des sentiments qui concernent les groupes auxquels nous
appartenons ou que nous prenons comme référence. Le nationalisme, le patriotisme
ainsi que tous les ``ismes`` liés à l’exaltation des valeurs en rapport avec
l’appartenance au groupe. Ces sentiments se développent bien souvent sur
l’exclusion de l’autre.

3° Les sentiments supérieurs :


Ce sont des sentiments qui sont liés à un idéal et donc à certaines valeurs qui
transcendent (qui dépassent) les barrières humaines.
Ex : - Qui ne considère pas l’appartenance à un groupe ethnique, société, …C ’est
notamment le sentiment du beau, du vrai, du religieux,…
- Sans regarder l’origine, les chrétiens s’appellent  `` frères``.

Remarque :
Les sentiments peuvent être superficiels ou profonds ; ainsi l’héroïsme est
profond ex : Patrice Lumumba, Jeanne d’Arc,…
Dans l’étude des états affectifs, il y a un état intermédiaire entre l ’émotion et le
sentiment, c’est la passion. Il est assez puissant pour dominer la vie de l ’esprit par
l’intensité de ses effets ou par la permanence de ses actions. La passion apparaît
comme une synthèse de l’émotion et du sentiment. Elle prend donc l ’intensité chez
l’émotion et la stabilité chez le sentiment.
La passion est donc un état affectif très intense de longue durée et stable.
36

En somme, la passion est une inclinaison exclusive tyrannique qui envahit


toute la personnalité et refoule les tendances qu ’elle ne réussit pas à subordonner.
Elle nait brusquement et par cristallisation. La passion diminue tous les autres états
affectifs et rend l’individu indifférent à tout. Elle agit sur l ’intelligence et la volonté.
37

Chapitre sixième

LA PERSONNALITE

6.1 Généralités
La personnalité est, en psychologie, un ensemble des traits qui caractérisent
la structure intellectuelle et affective d’un individu et qui se manifeste dans son
comportement. Les théories insistent sur différents aspects de la personnalité et
interprètent différemment les aspects relatifs à son organisation, à son
développement et ses manifestations dans les comportements. Une des théories les
plus influentes est la théorie psychanalytique. Sigmund Freud a montré que les
processus inconscients régissent une grande part du comportement.
Une autre théorie émane du behaviorisme (John Watson, le père de ce dernier).
Cette conception représentée par les penseurs comme B.F.Skinner met en avant
l’influence de l’apprentissage. Selon Skinner, le comportement est largement
déterminé par ses conséquences. S’il est récompensé, il se produit. S ’il est puni, la
probabilité qu’il réitère (répété) est moins grande.
La personnalité tire son origine du latin, persona qui signifie``masque``, que
les acteurs portent pendant les présentations théâtrales. La personnalité est donc le
degré élevé du moi ou de l’individualité. C ’est l ’ensemble plus ou moins défini,
l’organisation dynamique des aspects morphologiques, affectifs et cognitifs de
l’individu.
L’étude de la personnalité est ainsi celle de l ’individu vu comme un tout et ses
relations entre cet individu et les autres dans le cours normal de la vie.
Si nous voulons étudier un individu durant un moment déterminé, il nous livre une
gamme des comportements très étendue. A chaque moment, il fait quelque chose,
dormir, manger, écrire, se promener, jouer, travailler, chanter,…
Ainsi, nous allons chercher à connaître ce qui revient le plus souvent. Par exemple :
il est souvent ou occasionnellement nerveux, malade, gentil, intelligent,…
Une personnalité est ainsi faite des différents aspects qui lui sont caractéristiques et
distincts. On parle alors de trait de personnalité (ce qui revient souvent dans son
comportement).

6.2 Formation de la personnalité


L’interaction de l’hérédité et de l’environnement se trouve au fondement de la
formation de la personnalité. Dès leur plus jeune âge, les enfants diffèrent
38

considérablement les uns, les autres en raison des variables héréditaires ou facteurs
liés aux conditions de la grossesse et de la naissance.
Certaines formes de psychopathologie sont en partie héréditaires. Tout comme
l’influence héréditaire, les événements qui marquent le développement de l ’enfant
ont plus ou moins d’effets sur la personnalité future de l ’enfant.
Nombreux sont les psychologues qui considèrent qu ’il existe des périodes critiques
dans le développement de la personnalité. Ainsi, les progrès du langage sont très
rapides pendant une période déterminée tandis que le sentiment de culpabilité se
développe particulièrement pendant une autre période.
La plupart de spécialistes s’accordent sur l ’importance cruciale de
l’environnement familial sur le développement de la personnalité. La façon de
satisfaire les besoins primaires de l ’enfant en bas âge et le mode d ’éducation
ultérieure peuvent laisser des traces indélébiles (ineffaçables). On pense que
l’apprentissage de la propreté trop précoce ou trop sévère peut conduire à une
personnalité rebelle par exemple.
On insiste aussi sur le rôle de tradition sociale et culturelle dans le développement de
la personnalité.

6.3 Notions d’individualité et du moi


Qui parle d’individu sous entend l ’individualité qui est l ’aspect organique de la
personne. On comprend par là que l’individu est un être vivant étudié ou appréhendé
comme un tout, fait des parties et que ces parties sont solidaires les unes des autres,
coopèrent et fonctionnent en dépendance les unes des autres.
Quand on se situe à un degré inférieur, l ’individualité renvoie à un contenu
physiologique et physique qui fait l’être vivant. On existe indépendamment des
autres, on a une spécificité qui nous différencie des autres, donc un échantillon
unique irremplaçable.
Au plus haut degré de cette compréhension se trouve la notion de la
personnalité. Lorsqu’on se réfère à l’affirmation de l ’individu en tant que soi même
c’est-à-dire différent des autres, on peut alors parler du ``moi``. L ’apport du milieu et
de l’éducation est important dans le développement du moi qui consiste en une
intégration en vue d’une maîtrise de toutes les activités psychophysiologiques du
sujet. Les premières à être intégrées sont les activités sensorielles et motrices puis
les activités affectives et enfin les activités mentales.
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On distingue généralement trois sortes de ``moi``.


1° Le moi physique
Il est constitué de notre physiologie sous son double aspect génotype et
phénotype, mais c’est surtout sous l’aspect phénotype que l ’extérieur voit notre corps
grand ou petit, beau ou laid,… Ce corps, l ’individu le ressent aussi comme faisant
partie intégrante de lui-même. Il a le sentiment qu ’avec ce corps, il peut agir sur les
choses, il peut l’utiliser pour gagner des compétitions, pour se promener.
En ce sens, le moi physique c’est l’ensemble du corps, fait des organes de sens et
de toutes ses parties physiologiques décrivables en même temps que l ’apparence
extérieure. Le moi physique est très important dans les relations extérieures car c ’est
lui qui existe aux yeux des gens qui nous voient ou qui nous fréquentent et en face
desquels nous évitons de paraître ridicules ou déplaisants.
Des disgrâces (faits) physiques sont souvent à l’origine de beaucoup de problèmes
psychologiques ; complexes d’infériorité, timidité, angoisse, autisme (replis sur soi).
Ex : Les gens se jugent de la mal formation physique, soit en laideur sont atteints par
un complexe d’infériorité.
Il convient de noter que de ce point de vue, les vêtements et tout ce que nous
portons ou possédons prolongent notre moi physique et acquièrent ainsi une valeur
sociale certaine.
Donc, le moi physique ne s’arrête pas à l’intérieur de l ’individu, les habits, …
constituent son moi physique ; ce que quelqu’un possède prolonge son moi
physique. A partir des habits que nous portons, l ’extérieur peut nous juger de léger,
fort,…

2° Le moi psychique
Il est la synthèse, l’unité de tous mes états mentaux. C ’est en d ’autres termes,
la constellation d’attitudes, des sentiments que je ressens comme miens, comme
faisant partie de mon expérience. Le moi psychique se rapproche de la notion de la
personnalité.

3° Le moi social
Les influences certaines (sûres) que la société a sur la formation de la
personnalité de ses membres peuvent aider à distinguer trois formes de moi social.
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- Le moi social imposé par la société : c’est celui que nous revêtons aux yeux
d’autrui par le rôle social que nous jouons devant lui. La plupart de nos
comportements sont façonnés par l’opinion publique, par la valeur que le
monde extérieur nous accorde.
Ex : Dans la société, nous sommes étudiant, professeur, ministre, …de tout ceci il y a
ce que l’on ne peut plus faire.
Le rôle nous impose certains comportements et on parle ainsi du moi imposé par la
société.
- L’idéal du moi : la société intervient encore dans la formation de la
personnalité de ses membres en leur indiquant des modèles à suivre ou à
imiter. Ces modèles constituent l’idéel du moi ou le moi idéal. Les parents
donnent le modèle à suivre.
- Le moi intime : c’est celui que nous gardons pour nous même ou pour notre
entourage le plus familier, le plus intime, il est donc la facette encore naturelle
que nous pouvons garder de notre moi général malgré les vicissitudes et les
impératifs de la société. On est tel dans telle société et on n ’est pas tel dans
telle autre société.

6.4 Les troubles de la personnalité


Notre comportement est influencé à la fois par nos fréquentations, notre
éducation, nos habitudes, hérédité et nos expériences. Il arrive à tout le monde de
faire des excès dans un sens comme dans l ’autre mais par de fois, cela se
transforme à véritable problème de santé.
Ex : Le calme exagéré, le rire,…. les gens commencent à se demander.
Le DSM (Manuel Statistique de Diagnostic) outils de classification des troubles
propose cinq axes dans la saisie des problèmes qui troublent les individus. Il s ’agit
respectivement des axes ci-après :
- Axe 1 : Les troubles mentaux
- Aye 2 : Les troubles de la personnalité et le retard mental
- Axe 3 : La santé physique
- Axe 4 : Les stress psychosociaux et l’environnement
- Axe 5 : Le fonctionnement global
Les troubles de la personnalité sont définis par des caractéristiques communément
appelées`` traits de personnalité`` qui sont des modalités durables d ’entrer en
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relation avec, de percevoir et de penser, son environnement et soi même qui se


manifestent et dans un large éventail de situations sociales et professionnelles. Les
traits de personnalité ne sont considérés comme des critères pour diagnostiquer des
troubles que quand ils sont rigides et inadaptés c ’est-à-dire qu ’ils envahissent des
situations personnelles et sociales diverses et qu ’ils entraînent une souffrance ou
qu’ils nuisent au fonctionnement social professionnel ou dans d ’autres domaines
importants. Par ailleurs, la stabilité à travers les années et dans différentes situations
est un critère important pour le diagnostic d’un trouble de la personnalité.
Les traits de personnalité doivent ainsi être distingués des éléments qui apparaissent
pour une période limitée en réponse à des situations de stress spécifiques.
On distingue du point de vue de la classification du DSM-IV, les troubles
suivants :
1. La personnalité paranoïaque : caractérisée par une méfiance soupçonneuse
envers les autres dont les intentions sont interprétées comme malveillantes
(hostiles).
Ex : On veut du mal à quelqu’un, il soupçonne tout le monde de mauvais, il doit
chercher à savoir d’où provient la nourriture, l’eau, …il soupçonne tout le monde,
manque de confiance.
2. La personnalité schizoïde : caractérisée par un détachement des relations
sociales et une restriction (réserve) de la variété des expressions émotionnelles. Ce
type de personnalité est dépourvu de la capacité ou du désir d ’aimer ou de nouer des
relations sociales.
3. La personnalité schizotypique : caractérisée par des compétences réduites dans
les relations avec les proches (absence d’amis proches), par des distorsions
cognitives et perceptuelles et des conduites excentriques. Elle est caractérisée par
des idées de référence, par des croyances bizarres ou des pensées magiques qui
influent sur le comportement, par des perceptions inhabituelles.
4. La personnalité antisociale : caractérisée par un mépris et une transgression des
droits d’autrui, incapable de respecter les lois, par une incapacité à se conformer aux
normes sociales, par une tendance à tromper, par l ’impulsivité, de l ’irritabilité et de
l’agressivité, un mépris inconsidéré pour sa sécurité et celle d ’autreui, absence de
remords.
5. La personnalité Borderline : caractérisée par une impulsivité marquée et une
instabilité de relations interpersonnelles, de l ’image de soi et des affects.
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Il s’agit d’une personne qui peut se fâcher et devient gentil à la fois, il passe d ’un état
à l’autre facilement.
6. La personnalité histrionique : caractérisée par des réponses émotionnelles
excessives et une quête d’attention. En éprouvant son émotion, il faut qu ’il se fasse
voir, il veut se faire voir par tous, il attire l’attention de tous vers lui.
7. La personnalité Narcissique : caractérisée par des fantaisies ou des
comportements grandioses, un besoin d’être admiré ou manque d ’empathie
8. La personnalité évitante : caractérisée par une inhibition sociale, par des
sentiments de ne pas être à la hauteur et une hypersensibilité au jugement négatif
d’autrui. Il s’agit d’une personne qui évite de s ’engager, a l ’impression qu ’il n ’est pas
capable de faire quelque chose.
9. La personnalité dépendante : caractérisée par un comportement soumis et lié à
un besoin excessif d’être pris en charge. Elle veut que les autres s ’occupent d ’elle.
10. La personnalité obsessionnelle-compulsive : caractérisée par une préoccupation,
par l’ordre, la perfection et le contrôle.
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Bibliographie

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Citeau JP et Britrian BE (1999), Introduction à la psychosociologie, Paris, A. Colin.
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