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Cahiers de recherches médiévales et

humanistes
Journal of medieval and humanistic studies 
Comptes-rendus | 2009

J.S. Mackley, The Legend of St Brendan. A Comparative


Study of the Latin and Anglo-Norman Versions
Silvère Menegaldo

Édition électronique
URL : http://journals.openedition.org/crm/11466
DOI : 10.4000/crm.11466
ISSN : 2273-0893

Éditeur
Classiques Garnier
 

Référence électronique
Silvère Menegaldo, « J.S. Mackley, The Legend of St Brendan. A Comparative Study of the Latin and Anglo-
Norman Versions », Cahiers de recherches médiévales et humanistes [En ligne], Comptes-rendus, mis en
ligne le 22 février 2009, consulté le 15 octobre 2020. URL : http://journals.openedition.org/crm/11466
 ; DOI : https://doi.org/10.4000/crm.11466

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J.S. Mackley, The Legend of St Brendan. A Comparative Study of the Latin and ... 1

J.S. Mackley, The Legend of St


Brendan. A Comparative Study of the
Latin and Anglo-Norman Versions
Silvère Menegaldo

RÉFÉRENCE
J.S. Mackley, The Legend of St Brendan. A Comparative Study of the Latin and Anglo-Norman
Versions, Leiden – Boston, Brill (The Northern World 39), 2008, 350p.
ISBN 978-90-04-16662-2.

1 A première vue l’intérêt majeur de cet ouvrage – finalement décevant – est de proposer
la première étude comparée et systématique – sous un angle toutefois bien spécifique,
celui du fantastique – des deux principales versions de la Navigation de saint Brendan, la
version première en langue latine (dont l’édition de référence reste actuellement celle
de C. Selmer) et la version anglo-normande de Benedeit (récemment rééditée chez
Champion), première traduction en langue vernaculaire de ce récit appelé à connaître
un succès exceptionnel durant tout le Moyen Âge. Si l’idée de comparer ces deux textes
n’est évidemment pas nouvelle et avait déjà été envisagée dans différents ouvrages ou
articles, JSM a indéniablement le mérite d’être le premier à mener cette comparaison
de façon systématique, ce que reflète bien le plan de l’ouvrage : après en effet une
introduction évoquant rapidement les objectifs de l’étude et les travaux antérieurs (où
l’on s’étonne pour le moins de voir figurer en première ligne l’opuscule de P. Bouet, qui
ne constitue essentiellement qu’une anthologie d’extraits à l’usage des classes), puis un
premier chapitre présentant les deux textes dans leur contexte culturel et historique
(c’est une bonne synthèse des travaux antérieurs, quoique parfois confuse sur certains
points, comme celui du genre), l’ordre des trois chapitres suivants emboîte celui du
récit, soumettant tous ses éléments considérés comme fantastiques à un examen
minutieux et précis.

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2 En dépit de remarques intéressantes manifestant une très bonne connaissance des deux
textes, en dépit aussi d’un travail de comparaison marquant bien la différence entre la
version monastique latine et le « roman hagiographique » (formule de R.F. Jones, citée
p. 41) de Benedeit (voir le récapitulatif p. 235-238), la démonstration, trop univoque, ne
m’a pas semblé convaincante. Si la grille de lecture (pour l’essentiel tirée de l’
Introduction à la littérature fantastique de T. Todorov) qu’utilise JSM n’est pas contestable
en soi (encore que les spécialistes de la question pourraient certainement en discuter),
elle paraît appliquée de façon bien trop systématique à son objet, en particulier quand
l’auteur veut absolument mettre en évidence dans le déroulement de la Navigation une
gradation conduisant de l’étrange au fantastique, du fantastique au merveilleux puis à
un « au-delà de la compréhension ». Bien plus, la catégorie même de fantastique,
utilisée à propos de la Navigation, me semble pour le moins problématique : non
seulement parce qu’elle est bien évidemment inconnue des textes eux-mêmes (à
l’inverse de celles de merveille ou de miracle, que JSM utilise également, mais sans
jamais les interroger), mais surtout parce que, comme l’a bien montré je crois F. Dubost
dans ses Aspects fantastiques de la littérature narrative médiévale (Champion, 1991, p.
455-459, à propos du bestiaire de la Navigation), elle ne peut pas adéquatement
s’appliquer à un récit où tout ce qui sort de l’ordinaire est explicitement ou
implicitement référé à la puissance divine.
3 Relativement courte, l’étude est complétée par deux appendices dont l’utilité peut
paraître douteuse (un exposé concernant les traditions manuscrites des deux textes,
reprenant pour l’essentiel les conclusions de C. Selmer et d’E.G.R. Waters ; une
traduction anglaise de la version de Benedeit, alors qu’il en existe déjà au moins deux
dans cette langue) et par une bibliographie certes fournie pour ce qui concerne les deux
textes étudiés, sans être toutefois complète (n’y figurent pas les travaux de M. Cavagna,
M. Lecco ou S. Sobecki, notamment), mais où l’on s’étonne surtout – pour un travail qui
prétend s’intéresser au fantastique dans la littérature médiévale – de ne voir apparaître
nulle part l’ouvrage de F. Dubost ci-dessus cité.
4 Cette publication déçoit, en somme, d’autant plus qu’elle a été précédée en 2006, chez le
même éditeur et dans la même collection, par un excellent recueil d’études consacrées
à la Navigation, sous les auspices de G.S. Burgess et de C. Strijbosch.

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