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Le Gage de Chair

Le Gage de Chair

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Le Gage de Chair

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Le Gage de Chair

SANDRA B.

Le Gage de Chair

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Le Gage de Chair

Titre original : LE GAGE DE CHAIR


Collection Kmerquin ®
Photo de couverture : WADLY Concept
reproduction : AK-Inf.

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2015
Chronique d’une rencontre dangereuse

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Le Gage de Chair

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Le Gage de Chair

CHAPITRE I

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Le Gage de Chair

Ouoooyyyooooooo, yiéééééé papalééééééééé


Yiéééé nguè mfeu laaaaa hééééééééé
Que quoi a fait quoi ??? Quand ? Comment ??? Maman !!! Maman ???
Papa est où ???
Quand on m’avait appelé de Douala pour m’annoncer sa mort je n’avais
pas cru que c’était possible.
Je l’avais laissé en santé, il allait à son champ tous les jours, il ramenait à
manger constamment. Il gérait très bien soirée sa boutique, il faisait ses
comptes normalement.
Que s’était-il passé pour que subitement on apprenne qu’il était mort au
champ ?
Quelles abeilles l’avaient piqué ? Mbeuhh nouvelles abeilles ?
J’étais inconsolable mais à la vue de l’état de ma mère j’ai dû me ressaisir.
L’AVC la calculait.
J’ai essuyé mes larmes du revers de la main.
Mes bagages étaient à même le sol dans la cour de la concession.
Trois cases, une maison principale, la sienne, elle était un peu plus mo-
derne et plus grande que la maison de ses femmes.
Papa avait trois femme, il n’en restait plus que deux de toute façon, ma
mère la deuxième et la troisième femme, Ma Kata. Elle s’appelait Cathe-
rine mais les prénoms prenaient une autre forme ici au village
Dieu merci j’avais un prénom qui faisait déjà office de sobriquet : Nina,
donc j’étais dispensé des Niiiiii qui deviendraient plus tard Maaniiiiii.
J’étais Nina tout court.
La coépouse de maman était le DG de méchancetécam de Badenkop.
Elle m’avait traumatisé avant mon départ et elle avait été l’une des raisons
principales de mon départ chez ma tante à Douala.
Tellement méchante qu’un jour lasse de vivre ses injustices, ses insultes,
ses manigances contre ma mère, je l’ai insulté et on s’est battu.
Je ne l’avais pas raté, elle-même a encaissé sa quantité le jour-là.

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Papa l’a très mal pris et c’est comme ça que la relation privilégiée que
nous avions s’est vu cassée.
Même pour payer mes études c’était la bagarre, même quand j’étais en
vacances chez nous, à mon retour c’est à peine si il me donnait même l’ar-
gent pour rentrer sur Douala.
Dieu merci, je vendais pendant le jour du marché des vêtements que je
prenais à Bafoussam et ça me donnait un peu d’argent de poche.
Bref Ma kata était la fille d’un des plus grands sorciers de Badenkop, tout
le monde le savait, ou papa jouait seulement les aveugles oohh ? C’est lui
seul qui savait.
N’est-ce pas le voilà aujourd’hui qui était bien au froid à la morgue de
Bafoussam ??? Qui savait si elle connaissait quelque chose sur ça ?
J’ai consolé maman du mieux que je pouvais.
J’étais l’ainée, sa confidente, son amie. On se disait beaucoup de chose
avant mon départ, même ses problèmes avec papa elle se confiait à moi.
J’ai essayé de trouver les mots, déjà pour qu’elle ne se roule plus au sol
le deuil était sorti déjà depuis deux jours mais dès qu’elle m’a vu, ça a ra-
fraichit la page des pleurs là.
On a pleuré ensemble, je l’ai maintenu serré dans mes bras, toutes deux
assises au sol, au milieu de quelques mamans qui ont repris en chœurs le
refrain de nos lamentations.
Papa était bel et bien partit.
La présence de tous ces notables, de ses amis, de mes tantes et oncles, me
le confirmait au cas où besoin était.
Maman s’est endormi contre moi, pendant que je réfléchissais à quoi allait
ressembler cette nouvelle vie.
J’avais trois petits frères : qui allait payer leurs études ? Moi-même en 1
ère année à l’ESSEC de douala je voyais claire ? Nous étions au mois de
Novembre et je n’avais même pas encore payé haaap sur mes frais de sco-
larités.

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Maman m’avait dit que les enfants n’avaient même pas tous leurs four-
nitures, mon Dieu quelle situation…
Le soir nous avons fait la réunion pour l’organisation du deuil.
Comme papa était quelque chose à la chefferie là, on ne devait pas trainer
avec son corps à la morgue, il l’avait d’ailleurs refusé, donc son deuil a
été programmé pour le WE qui suivait, après validation de cette date par
le chef.
J’ai croisé ce soir-là, la fameuse Maa Kata entourée de sa famille, même
bonjour là je ne lui ai pas moi dit.
Quand elle m’a vu elle a fait semblant de pleurer encore le deuil, je voulais
d’abord la ndem mais les gens étaient là, autour de nous. J’ai pleuré mon
petit malin avec elle, même si finalement je me suis retrouvée entrain de
pleurer franchement. En matière de douleur en Afrique, au Cameroun et
particulièrement à Badenkop, en ce genre de ce jour-là, « l’Ennemiage »
ne compte pas, tout le monde pleurait sa quantité et avait mal.
A quelques jours du deuil, on a organisé comme on a pu le deuil et on
avait une dernière réunion avant l’enterrement.
En fait quand je dis « on », je n’y était pas pour grand-chose, la famille
était là pour ça, certains de mes camarades de classe souhaitaient venir,
mais je me refusais de leur donner des informations exactes parce que vu
que le budget du deuil semblait ne pas suffire, je ne savais pas trop com-
ment les recevoir.
On avait même du liquider la boutique de papa, mais la famille de papa
n’avait rien donné à maman pour organiser le deuil avec sa famille, elle
avait eu certes des aides mais le truc la sentait le roussi, de plus à l’école,
on ne se doutait pas de ma condition si modeste. Donc pas question de
faire voyager des gens derrière moi
Je venais de toute façon de commencer l’université, mes nouveaux amis-
là n’étaient pas si proches que çadonc je les ai barré.
Seule mes deux amies du village, qui elles faisaient encore le BACC al-

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laient être là, Germaine et Antoinette.


Elles venaient de toute de façon tous les jours, tous les soirs, elles ve-
naient m’assister et on causait, j’en profitais pour leur parler un peu de
ma vie la bas.
Avec ma tante de douala, je gérais seulement car elle avait un caractère
difficile, quand elle démarrait les engueulades tout le quartier l’entendait
mais après elle continuait comme si de rien n’était, sans rancune.
Je faisais tout pour ne pas lui déplaire mais c’était plus facile à dire qu’à
faire.
Financièrement aussi elle ne m’aidait pas vraiment, j’avais mon plat de
nourriture mais je devais marcher à pied pour aller à l’école et serrer les
intestins en attendant le retour, ça c’est quand mes miettes de vacances
finissaient.
La maintenant ça allait encore être plus dur avec maman qui n’avait que
sa petite parcelle à cultiver, et trois enfants à charge.
Le vendredi nous sommes allés à Bafoussam pour la levée de corps, mon
papa chéri, papa Marcel n’était plus vrai vrai.
Dans sa maison, il y’avait une grande photo de lui, mal imprimée, enca-
drée, ou il était vêtu de sa tenue traditionnelle, la tenue qu’il mettait lors
des grands évènements à la chefferie, avec son chapeau en pagne bleu,
bordure rouge.
Il arborait toujours cette tenue avec fierté, je m’en souvenais bien même.
Mon papa..

Nous avons pris la voiture maman, mes frères, et certaines de ses sœurs.
L’autre femme aussi se déplaçait avec sa famille, les amis, chacun se dé-
brouillait pour se rendre à Bafoussam et de là, après la levée, on était sup-
posé rentrer directement au village pour l’enterrer le samedi matin.
Ça a été l’une des épreuves les plus difficiles de ma vie, principalement
quand il a fallu accompagner maman pour le revêtir dans la salle-là, on

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était avec mon oncle, le frère ainé de papa et sa tante, elle-même déjà très
âgée.
Il était là, méconnaissable, son corps avait changé et ça a suscité l’indi-
gnation de son oncle qui en patois s’est exclamé en disant, ça ce n’est pas
naturel, onva chercher et on va trouver.
Je n’arrivais pas enlever mes yeux de la scène, il était recouvert d’un drap
blanc, un père que j’avais laissé bien en forme, « zéro » la vie avait chanté
quelqu’un vraiment il ne mentait pas.
Maman a failli s’évanouir même trois fois mais dans la tradition elle de-
vait être là, pour l’habillement de son mari.
Papa avait une distinction à la chefferie mais sa part n’était pas au niveau
des notables suspects dont on ne devait même pas voir le corps-là, voilà
pourquoi, elle avait l’obligation d’être là, et elle avait intérêt à être forte
car le veuvage l’attendait fort fort elle et sa coépouse, et ça ne riait pas.
Elle allait pleurer, fallait-pas être pressé.
Elle avait neuf jours, sans se laver, assise au sol, en mangeant et buvant
des décoctions, tout en jurant qu’elle n’était rien dans la mort de son mari.
Surtout avec la façon dont sa belle-famille l’avait maté, elle s’étant marié
jeune-là. Elle en avait vu de toutes les couleurs avec sa belle-maman et
jusqu’à sa mort, celle-ci ne cessait de la martyrisé, lui donnant toutes
sortes de travaux pénibles, lui exprimant ouvertement son mépris, bref
ma grand-mère était une dure, même si elle n’aimait pas notre mère, elle
aimait lorsqu’on allait lui rendre visite à Denkeng, un quartier de Bande-
kop ou elle vivait.
Je suis ressortie de ma rêverie quand on nous a demandé de sortir pour
commencer la messe.
La petite morgue de l’hôpital Régional était pleine, Papa avait eu à tra-
vailler à Bafoussam dans le cadre d’un projet de production industriel de
Haricot vert, donc il avait beaucoup de relation dans la ville.
La levée était très éprouvante, nous tous les enfants de mon père de ses

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différentes femmes, étions là.


C’était aussi une occasion pour nous de tous se rassembler et je me rendais
à quel point on se ressemblait, on était tous élancés comme papa, seule-
ment que moi j’étais brune comme ma mère et rondelette, plus le temps
passais plus je prenais du poids et peu importe les pseudos efforts que je
me forçais de croire que je faisais, chaque année je m’illustrais brillement
en longueur et surtout en largeur.
Après la levée nous sommes directement repartis au village, il n y’avait
plus moyen d’avoir de la, place dans la voiture dans laquelle je suis venue,
donc j’ai dû demander à partir avec un ami de papa, c’était un grand com-
merçant, il avait des quincailleries un peu partout et c’est lui qui gérait la
station au carrefour reliant Badenkop à Bangou.
C’est même lui qui s’est proposé pendant que je demandais à maman
pourquoi ma place avait été occupée, elle m’a répondu que les gens étaient
juste entré comme ça dans la voiture en discutant les place avant qu’il
n’intervienne :
- Ma fille, ton papa était mon ami, allons au village. Patience hein
? ton père était un homme bien et respecté, Dieu saura veiller sur vous
- Merci aa-pa (variante de papa)
Je l’ai suivi et sa femme et quelques personnes nous ont rejoint, je me
suis faite toute petite derrière pendant que le cortège prenait la route.
Moins d’une heure plus tard nous étions au village, le corps de papa ins-
tallé dans le salon.
Les femmes en train de préparer la veillée.
A un moment j’ai suivi une conversation un peu bizarre entre ma maman
et le grand frère de papa, ils ont baissé le volume à mon passage mais
connaissant maman quelque chose la perturbait franchement.
Elle en avait même les larmes aux yeux, la seule chose que j’ai entendu
c’est « laissez-moi d’abord enterrer mon mari je vous en prie » puis elle
a encore engagé les pleurs, si je restais à coté mon oncle allait me chasser

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donc j’ai attendu qu’il s’éloigne pour aller voir maman en latcho.
- Maaa ça va ?
- Nina ça va ou ? ton père m’a laissé au carrefour et tes oncles veu-
lent me finir avec une histoire que je ne comprends pas, une histoire de
dettes
- Ekié comment ça ?
- Laisse ma fille enterrons ton père, c’est ça le plus important.
- Aka qu’ils ne te dérangent pas, eux ils croient que tu vas prendre
l’argent ou pour payer la dette ?
- Je ne sais pas, et je ne crois même pas à tout ça, ils veulent seule-
ment me nuir comme d’habitude, pourquoi moi et pas ma coépouse ?
- On te demande de rembourser ?
- Hum…
Elle a juste poussé ce soupir mystérieux avant qu’on ne vienne l’inter-
rompre pour une histoire de marmite.

Nous avons pleuré papa comme nous pouvions, il n y’a pas eu d’incident
majeur.
Beaucoup de monde, des gens de la ville, des jeunes, des vieux, quelques
personne que je n’avais pas vu depuis longtemps.
Après le deuil j’ai du rester au village les neufs jours pendant lesquelles
ses femmes observaient la tradition du veuvage.
Je devais veiller sur les enfants de la concession, préparer tous les jours,
allé couper la nourriture au champ. Ca me rappelait ma vie avant mon dé-
part pour douala.
J’étais entrain d’accumuler les cours à rattraper, en première année de
science éco, il y’avait beaucoup à écrire.
Mon tonton qui avait eu la discussion avec maman, ne passait pas un jour
sans passer à la maison, me posant toute sorte de question.
Tu fais quoi ? tu n’envisages pas de te marier ?

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- Pas pour le moment tonton, je poursuis mes études


- Mais ton père avait peut être un autre plan non ?
- Je ne sais pas tonton mais il m’a toujours encouragé
- Je prendrais soin de ta mère
Son « prendrais soin » sonnait un peu bizarre, les bamilékés avaient leur
tradition la que le frère récupérais la mère et comme ma mère était encore
jeune brune et belle la c’est comme si il l’a calculait et ca m’énervait.
J’ai décidé de dire à maman de ne même pas tenter à sa sortie, sans savoir
qu’un coup de massue bien préparé m’attendais à sa sortie la.
J’ai d’abord été surprise de constater qu’une bonne partie de la famille
résidente au village s’était déplacée.
Il y’avait une réunion, on va dire « d’urgence » car ca avait l’air sérieux.
Je n’ai pas pu parler à maman mais quand je ma voyais il était clair qu’elle
savait de quoi il était question.
Dans la disposition des siège de la réunion je me suis rendue compte que
j’étais installée un genre un peu au centre, à coté de ma mère.
C’est alors que mon oncle, chef de famille a pris la parole.
Après 5 minutes d’éloges de mon papa, il est arrivé au cœur du sujet.
Mon père avait des dettes, principalement une grosse dette, très très grosse
dette, dette pour laquelle il avait signé une reconnaissance et avait posé
un gage.
habaaa ; j’entendais ca en direct et mon cerveau aussi développait en
temps réel sa part de version :
On n’avait plus de maison ? Plus de champ ? La boutique partait ?quoi
???
Il a expliqué, développé puis il a donné le nom de la personne à qui papa
avait pris cet argent, il voulait investir dans le café, mais on ne savait pas
ce qu’il en avait fait, c’était près de 20 millions de franc CFA.
J’ai entendu la somme la j’ai failli glisser et « tomber Emmanuel » de ma
chaise.

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20 millions de qui ???? Emééééé, on allait rembourser ca que comment


non ? En vendant quoi ? En cultivant quoi ???
Il a encore parlé longuement, en promettant qu’il allait savoir comment
l’argent la avait fait, il disait que son frère n’était pas un inconscient et
que sil il y’avait un problème sur l’argent la, quelqu’un allait mourir.
Bref moi j’étais même distraite, je manipulais mon téléphone quand sou-
dainement j’ai entendu mon nom et j’ai vu les yeux de tous le monde bra-
qués sur moi.
J’avais raté quelque chose, je l’ai senti quand j’ai vu le regard plein de
larmes et désolé de maman sur moi. Maaaassa, j’ai sursauté
- J’ai fait quoi ???
- LE monsieur te veut en échange de cette dette et ton père avait
signé qu’il avait la possibilité de prendre soit une de ses femmes, soit sa
fille en cas de non remboursement. Il le faisait surtout pour garantir son
honnêteté par pour vendre sa famille
- Paa Jules attends d’abord un peu…. Tu veux dire quoi ? n’allonge
pas trop ce que tu dis ca me perd, tu veux par la dire que quoi ?
- Que tu appartiens désormais à la famille Souop Tajui. C’est une
bonne famille et ils te prendront comme une des leurs
- Qu quoi ??? Appartenir ca veux dire quoi ?? Souop Tajui le quin-
caillier la ?
- Oui le quincailler, sur le papier c’est dit que tu appartiens, je ne
sais pas ce que ca veux dire mais c’est quelqu’un de bien, c’est un privi-
lège, surtout si il te prend comme épouse
- Comme quoi ??? maman !!!!!
Maman avait baissé les yeux, elle manquait d’argument et moi aussi,
c’était comme un mauvais rêve.
Je me suis levée pendant que mes tantes essayaient d’intervenir les uns
après les autres pour me convaincre du bien caché derrière la démarche
de mon père

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- Je m’en fous de vos pactes, je rentre sur douala immédiatement


Je me suis tournée pour aller dans la case de maman prendre mon sac pen-
dant que mon oncle a envoyé un cousin m’arrêter.
Je nageais en plein cauchemar, j’ai poussé mon cousin la fort il est allé
tomber loin derrière
Maman m’a demandé de me calmer, elle a grondé, et quand elle parlait je
me calmais car elle parlait rarement
- Je vais parler avec Nina
Voila la dernière phrase qu’elle a dite avant de se lever, le dos vouté, le
visage vieillit.
Moi-même je suis sortie les abandonnant à leur réunion la, je suis allée
prendre de l’air.
Il se faisait déjà tard mais je connaissais un petit coin personnel non loin
du cour d’eau.
J’avais grandit au village donc ca ne m’effrayait même pas un peu malgré
le noir noir de la nuit.
J’y suis restée pendant 15 minutes, en manipulant mon téléphone, ce
n’étais pas loin de la route, juste derrière un arbre.
Pendant que j’y étais j’ai entendu des pas, comme si quelqu’un passait en
route.
J’ai vite éteint la lumière de mon téléphone.
Fallait pas non plus tenter le diable.
Les pas se sont arrêtés, puis je les ai sentis se rapprocher.
Pas les histoires des blancs qu’on dit que le clair de lune la, a Badenkop
c’était constamment le foncé de lune.
J’ai retenu ma respiration et j’ai senti quelqu’un traverser, il s’est dirigé
non loin et ensuite la personne s’est mise à jouer avec de l’eau.
Il y’avait de la lumière dans sa zone, une torche allumée.
J’ai enlevé mes san-con et sur la pointe des pieds je me suis éloignée.
La peur avait d’abord failli me finir mais apparemmentc’était quelqu’un

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qui voulait aussi prendre de l’air, ou alors faire sa part d’incantation.


Je suis rentrée nu-pieds et j’ai trouvé maman assise dehors
- Viens t’asseoir Nina
Je me suis assise
- Tu sais que ton père a toujours été sage, c’est vrai qu’il t’en vou-
lait, je ne sais pas pourquoi il a mis nos noms dans ce papier.
- Nos noms ??
- Oui parce que si ce n’est pas toi, c’est moi qu’on prendra, ou alors
la malédiction s’abattra sur notre famille, tu étais ou quand on lisait le
contrat la ? m’a-t-elle demandé agacée
- je ne sais pas
Je me sentais perdue, triste dépassée, surtout que maman savait comment
me parler et comment se faire comprendre
- Maman que dois je faire, c’est pour devenir quoi la bas ? travailler
ménagère pendant combien d’année pour payer 20 millions.
- Je ne sais pas ce que ce monsieur veut exactement mais j’irai le
voir demain et je te dirai, ok ?
Voila, j’attendais la prochaine instruction, mais avec la forte envie de
plier bagage.
Cette tentation m’a taraudé toute la nuit, mais le jour s’est bien vite levé
dans la case de ma maman, la fuite n’était pas une solution, je devais en
trouver une autre et j’allais seulement trouver, fait quoi fait quoi.

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CHAPITRE II

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Ma mère est sortie tôt le matin quand je me suis réveillée elle n’était plus
la.
Mama le froid ooohhhh, je n’ét ais plus habituée, encore moins ha-
bituée au lit en bambou sur lequel je venais de passer ma nuit.
D’ailleurs j’avais fait de ces kankan cauchemars… et puis ce sentiment
d’angoisse qui ne me quittait pas depuis que je sentais que mon départ de
Badenkop ici la pouvait être différé et renvoyé à la même date que l’arri-
vée du Christ.
Aka qui ??? Ai-je pensé ? Je n’étais pas le genre qui voyait une situation
venir avec les yeux, j’attaquais mes choses moi de front, c’était ca mon
caractère et j’allais le conserver.
J’ai arrangé toutes mes affaires j’avais mes dos de transport car mes co-
pines m’avaient faroté bindi pour le deuil, j’étais prête.
Je me suis lavée et j’ai mis mon jean qui me serrait jusqu’à couper mon
petit bidon de ventre en deux. J’ai mis un haut ample, le pull et j’ai posé
le sac à la porte.
Ce tour ci ca ne sortait pas comme ca allait sortir, ca allait sortir comme
moi j’allais faire sortir ca. Les affaires de « ca sort comme ca sort » la
étaient hors contexte.
Mes petits frères se sont levés en cherchant quoi manger, comme la nour-
riture était la brosse à dent et le dentifrice au village la, on cherchait à
manger avant de penser même à brosser ses dents, j’ai rallumé le feu qui
s’était éteint tardivement dans la nuit et j’ai mis la marmite de Tchou-tom
(pilé pomme de terre + haricot+huile rouge)
Pendant que ca chauffait, j’ai entendu ma belle-mère coépouse de maman
engagé un bavardage chap chap.
- Ohhh vous venez pour me poursuivre dans mes rêves, je vais te
tuer, toi et ta fille, je vous ai vu, bablabablablablablabla
Celle la me cherchait hein ? elle m’avait un peu oublié apparemment et
elle tombait même très mal. L’affaire du vendeur de clou la m’énervait

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d’abord un genre que, donc son petit show du matin la allait produire au
delà de ses prévisions.
J’ai finit de servir à manger aux enfants et j’ai porté mon banc que j’ai
posé dehors, que mama parle, je suis la.
Elle balayait sa cour en lançant des piques, des sorcières un peu codés
comme si elle ne parlait plus de nous.
Moi sorcière ? ? Elle m’avait vu ou ? je savais d’abord qu’on écris sor-
cellerie avec quoi ???
Hum….
La ou j’ai su qu’elle était sage c’est quand le volume de sa voix a consi-
dérablement baissé. Ma tension montait petit à petit et elle a du le sentir
Maman est rentrée quelques temps plus tard.
Elle a tiré le banc à coté de moi et elle s’est assise.
- Nina ?
- Oui Ma’a ?
- Est-ce que j’ai déjà dit ou fait quelque chose qui pouvait te laisser
penser que je ne te voulais pas du bien ?
- Non ma’a
En parlant j’ai vu ses yeux posés sur mon sac à l’entrée de la porte
- Si je n’ai jamais voulu ton mal alors promets moi que tu vas
m’écouter, et bien même, promets le moi, jure le moi sur la tête de ton
père, sur ma tête, jure la
- Ekié maman, je jure sur la tête du mort et sur la tête du vivant ?
finalement le « jurage » la c’est sur la têtedles mort ou des vivants ?
- Nina !!!! je sais que tu connais répondre vite, que tu es intelligente
mais ce n’est pas ce que je veux maintenant. Prends tes affaires tu vas
t’installer chez cet homme. Lui-même n’est pas la, mais sa famille, sa
femme et ses enfants sont prévenus et savent qu’ils doivent bien t’accueil-
lir…
Ton père avait donné même la terre ou nous vivions, même son champ

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que je cultive et ce pqpq accepte de nous laisser ca à condition que toi tu


viennes
Je suis d’abord restée bouche-bée en la regardant avant de dire :
- Hein mère ??? ooopeumtaaaa, ma part est venue…
J’ai tapé les mains en signe de dépassement en cherchant sur son visage
un signe qui pouvait me laisser croire qu’elle n’était pas sérieuse à 100%
mais malheureusement elle l’était
- Maa donc tu es partie arranger là-bas que j’avais accepté ? je
t’avais envoyé ? c’est devenu quoi ?
Elle a dosé ma bouche que tchach !!! en se fâchant.
Elle a engagé en patois ou elle me disait que depuis toujours on ne peut
pas me parler, trop de têtutesse :
- Aujourd’hui ton père est mort et on devait se comporter comme
des adultes, toi précisément.
Est-ce qu’il était fou ? noooonnn, il a toujours été sage de son vivant, ca
veux dire que même dans cette décision la il savait que c’est ce qui était
le mieux, ou alors il pensais rembourser mais quoi qu’il en soit, ou je suis
allée regardée ce matin on me dit que si tu n’y vas pas, on va finir par
nous enterrer les un après les autres car la ou ils étaient allés signer c’était
un pacte.
Pendant qu’elle parlait, une larme calée dans le coin de mon œil gauche
patientait tranquillement, larme de frustration, sa gifle la m’avait d’abord
tentionné mal mauvais, en plus elle était entrain de me glacer par ses dires.
Finalement elle a coulé pendant que je parlais
- Maman donc on ne peut rien faire a part que j’aille la bas m’ins-
taller, je serai quoi la bas tu dis ? sa femme ?
- Je n’ai rien entendu dire de tel, je ne sais même pas ce que ce pa-
pier stipule exactement tout ce que je sais c’est que après être allé chez
ma tante pour qu’elle voit l’affaire ci je me suis rendue chez Souop Tajui.
Sa femme m’a reçu poliment mais elle ne connaissait pas plus cet histoire

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dans les détails que moi, son mari l’a juste appelé pour dire que nous al-
lions passer, qu’il renoncait à prendre le chez nous mais qu’au lieu de la
mère, c’est la fille qui devait venir. il a précisé qu’il reviendrait dans une
semaine et qu’il fallait que tu sois déjà la. S’il te plait « ma mère » ne ré-
pond pas, s’il te plait, je t’en supplie. Garde ton sac dedans et prends
quelques jours de réflexion, je ne te force pas, si toi tu ne pars pas, moi
j’irai. Je connais le sens de l’honneur de ton papa et je connais nos valeurs,
une dette est une dette et ca a ses conséquences qu’on le veuille ou non,
ton papa ces dernière années ne se confiait plus à moi comme avant, donc
je ne peux même pas savoir ce qu’il a fait de l’argent la, ce n’était pas
dans la petite boutique la, je ne sais pas…

Elle s’est levée en répétant les « je ne sais pas » en boucle et en pleurant


et elle est entrée.

Cette réflexion m’a prise des jours, je n’ai pas dormi, je n’ai presque pas
mangé, au point ou le quatrième jour elle venu me dire de manger, elle
m’a tendu 5000 FCFA en me demandant de rentrer sur douala.
Sa main tremblait, tout son corps tremblait, Elle avait beaucoup maigri,
sur son visage, les traits de fatigue, de stress lui donnait l’air encore plus
vieille, mais elle ne cessait d’aller au champ et de faire son devoir de
maman.
- Non maman tu n’iras pas la bas à ma place, car je sais que c’est
ca que ut veux faire, on va trouver une autre solution
- Mais il n y’en a pas, Paa Jules m’a dit hier soir que Souop Tajui a
encore appelé.
Mon oncle la venait constamment à la maison surtout en soirée, il em-
menait parfois un régime de banane, du manioc, du vin de palme.
Sa façon d’être aussi régulier la a commencé à attiser mes soupçons. C’est
vrai que la coutume l’autorisait à récupérer les femmes de son frère mais

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il n’avait même pas laissé le temps pour elles d’oublier leur mari, en fait
il venait plus voir ma mère.
- Je sais que je dois prendre une décision, j’ai encore deux jours
avant son arrivée maman, garde ton argent.
Je gagnais du temps mais il n y’avait rien d’autres à faire.
J’ai consulté Germaine et Antoinette,
- Hum mama tu seras marié à l’homme le plus riche de ce village ?
- Nooooonnn qui a dit que c’est le mariage ? je ne veux pas y aller
- Mais tu n’as pas le choix tu veux que ta mère mette tes frère ou
pour aller, accepte comme ca on sera ensemble ici, on viendra souvent te
voir, il va te donner une belle maison comme à sa femme, une voiture et
tout. Et puis….. Si il ne fait pas l’affaire la bien, tu as vu ses fils ???
- Germaiiiiinneee !!!!! Yaaaaaaaaaaaa
- Mama quand ses enfants sont au village, nous toutes on a chaud
massa…. Il a trois fils, bon je ne connais pas leur nom mais apparemment
ils viennent fréquemment voir leur mère. Ils travaillent en ville, d’autres
étudient peut être, et puis il a une fille aussi, celle la est encore plus régu-
lièrement ici, je ne sais pas pourquoi, une laide fille même. Aka
- Ekié Germaine tu insultes l’enfant d’autrui pourquoi ?
- Je disais moi ma vérité, tu sais que nous on se dit que les riches
douvent petre beau mais je ne sais pas pourquoi celle la ca l’a raté…
Mes amies m’ont conseillé d’y aller pour sauver ma famille et de la bas
de voir comment le convaincre de me laisser faire ma vie.
On causait comme dans la cour de la concession des parents d’Antoinette
« au camp ».
En rentrant chez moi sur le chemin du retour j’ai pris ma décision, de
toute facon, les choix n’étaient pas variés.
Maman n’était pas encore rentrée du champ quand je suis arrivée, j’ai re-
chauffé la nourriture de la veille que j’ai donnée aux enfants en attendant
qu’elle vienne et qu’on prépare.

25
Le Gage de Chair

Pendant que nous étions dons assise à la cuisine à coté du feu, en attendant
que la sauce d’arachide qui était au feu cuise, j’ai brisé le silence
- Maman je vais aller la bas, toi tu pourras rester prendre soin des
Mabelle, (Mabelle était ma petite sœur)
Elle a marqué une pause
- Demain je vais t’y emmener Nina, tu es une grande fille mainte-
nant, tu sauves ta famille. Je sais que nos Dieux du village ne peuvent pas
t’abandonner, tu vas trouver le bonheur.
Ainsi dit ainsi fait, le lendemain maman et moi nous sommes retrouvés
devant une grande maison avec pour barrière une rangée de sapins, il y’en
avait beaucoup dans notre village.
C’est une jeune fille qui mettait du vernis qui nous a recu poliment, à la
voir j’ai directement su que c’est d’elle que Germaine parlait.
Malgré le froid qu’il faisait elle avait un petit short et un haut col roulé.
Moi je portais un jean, déjà que je n’étais pas venu avec beaucoup d’af-
faires et en haut de ma chemisette, un pull over.
Elle m’a regardé des pieds à la tête sans cacher sa curiosité avant den ous
faire asseoir sur des chaises autour du table dans le jardin de leur maison.
Il y’avait la poussière sur les chaises la jusqu’à mais gênée de demander
un chiffon, je me suis juste assise dessus mon sac serré contre moi.
J’étais tellement mal à l’aise et maman aussi.
Elle n’en avait pas beaucoup parlé à sa famille à elle par peur de les voir
réagir autrement, car il l’a trouvait trop passive face à mon père. Donc
nous y sommes venus comme des bandites, en solo. Sa coépouse nous a
regardé curieusement pendant que nous passions devant la cour pour sor-
tir mais maman ne lui a rien dit et moi non lus.

Nous sommes restés dehors la pendant près d’une heure, avant que la
femme que j’avais vu dans la voiture de ce papa la ne sorte, à voir sa tête
j’ai compris qu’elle n’était pas du tout contente. Ca maman l’avait caché.

26
Le Gage de Chair

Elle m’a regardé attentivement de bas en haut, puis sans s’asseoir avec
nous elle a appelé une autre jeune fille
- Chimène ??? Chimène !!!!
- Oui Taaaa
Une autre jeune fille environ de la même génération que la fille de ce
monsieur et et moi est sortie. Celle a était plus agréable à voir et même à
vivre, ca se sentait à distance.
- Va installer cette jeune fille dans la chambre de derrière.
- Oui Tata
Même pas un bonjour ? Elle n’a même pas fait comme si elle voyait
maman, rien rien.
La Chimène la m’a fait signe de la suivre.
Je me suis retournée pour dire au revoir à maman, elle cachait très mal sa
douleur, et les larmes dans ses yeux.Si cette femme réagissait avec tant
d’animosité comme ca tôt allais-je m’en sortir ?
- Allez viens…
- J’ai suivit Chimène et au lieu d’entrer dans la maison, nous avons
plutôt contourné de l’autre coté de la maison
- ah, j’ai oublié la clé d’ici
Elle est repartie, c’était un tout autre espace, séparé de la maison princi-
pale, à coté il y’avait du bois empilé stocké, certainement pour faire du
feu dans la cheminée que je voyais monter sur la toiture la.
Pendant que j’essayais de regarder autour de moi, elle est revenue avec la
clé et a ouvert une pièce poussiéreuse jusqu’à ce n’était plus bon
- Pourquoi c’est aussi sale ?
Il y’avait des meubles empilés dans une pièce qui semblait être un salon,
et nous sommes entrés pour aller ouvrir une autre porte, celle de la cham-
bre, ma chambre.
- On utilise ca que dans des cas ou il y’a beaucoup d’étrangers ;
mais c fait longtemps, comme le père n’est plus régulier ici, on n’a pas

27
Le Gage de Chair

organisé d’évènement ici.


- Vous vivez ici pendant toute l’année ?
- La maman et moi oui quasiment, elle avait un fait un AVC et c’est
l’air frais du village qui l’a remise en forme comme tu vois la, donc elle
a opté quitté la ville avec tous ses bruits. Je te file le balai et une serpillère,
voila la douche, on puise l’eau dehors, à la pompe tu appuies l’eau coule,
si tu as un problème, cherche moi, je suis entrain de faire le ménage.
Elle voulait partir mais je l’ai retenu par le bras, je paniquais. Et elle était
la seule dans cet environnement qui me rassurait
- Chimène s’il te plait j’ai un peu peur, je ne connais personne et la
maman la n’a pas l’air contente de me voir, s’il te plait je ne sais pas trop
comment me comporter…
Elle a sourit en me regardant
- C’est vrai que ta venue a fait beaucoup beaucoup de bruit et que
pour certains tu n’es pas du tout la bienvenue, mais j’ai entendu que papa
arrive, je lui fais confiance pour mettre tout le monde à sa place.
- Et dis moi… tu sais pourquoi je suis la ? je viens travailler, il
veut….
- Je ne sais pas, peut être que maman le sait mais moi non, s’il
l’avait dit à Rachel je l’aurai su car elle me dit tout mais la, je ne sais pas,
la voila qui m’appelle je remonte.
Elle m’a laissé seule, face à mes peurs, face à mon destin.
Je me suis assise ne pouvant réfréner l’envie d’éternuer, toute cette pous-
sière n’était pas bon pour l’organisme. Mais je ne trouvais pas la force de
me lever pour nettoyer.
Affalée sur le lit j’ai essayé de réfléchir, mais bon une heure après je
n’avais pas tellement avancé.
J’ai pris mon seau et ma serpillère et je me suis engagée dans le travail.
Dieu merci il y’avait du savon près de la pompe, j’ai puisé l’eau et j’ai
engagé.

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Le Gage de Chair

Nettoyage complet, toiles d’araignée, poussières, les toilettes, le sol, les


murs, j’ai tout ciré et cet espace a pris une autre couleur, pas suffisamment
forte pour colorer ma vie qui me semblait on ne peut plus obscur à l’heure
la.
Après tout ce ménage malgré la faim qui tiraillait mon ventre j’ai lancé
mes habits sur le lit en guise de drap et j’ai posé la tête sur l’oreiller, pieds
toujours au sol, je n’avais pas dormi de la nuit donc j’étais très fatiguée.
Je ne sais combien de temps ce sommeil la a duré mais c’est Chimène qui
est venu me réveiller.
- Mange un peu, j’ai caché en solo les deux morceaux de poisson
frits et le baton ci, la mère la est riche mais sa nourriture hein ? tu touches
ce sont les problèmes, pourtant parfois on jette même.
Elle m’a tendu ca dans le papier aluminium avant de me proposer de la
rejoindre dehors, elle lavait les habits.
- Tu n’as pas de drap ? ouvre l’armoire ci, je crois qu’il y’a les vieux
draps qu’elle envoyait quand elle vivait encore à Yaoundé.
- Effectivement il y’en avait, ainsi que des serviettes.
- J’ai pris une paire malgré l’odeur du renfermé et j’ai fait mon lit,
j’ai mangé ce poisson délicieusement frit et je suis sortie aider Chimène
dans sa tache.
Elle oscillait entre la nourriture qui était au feu et les habits qu’elle lavait.
Dieu merci aucune de ces femmes n’est venue derrière pendant que nous
y étions.
Après ca je suis rentrée dans ma chambre, midi est passée, l’après midi,
même pas un geste de cette maman me disant de venir les retrouver, même
pas un plat de nourriture à part ce que Chimène m’avait emmené dans les
back back.
Je suis restéedans la chambre jusqu’au soir, sans même savoir ce qui se
passait, Chimène est juste venir me dire que la maman l’avait envoyé don-
ner à manger à une de ses tantes, j’aurai souhaité l’accompagner mais

29
Le Gage de Chair

nous avons convenu de ne pas prendre de risque, mieux j’attendais au cas


ou elle m’appelait.
Ce qui n’a pas tardé, aux environs de 16h, j’ai entendu cogner à la porte
puis la personne a ouverte.
Le temps que je me lève du lit elle ouvrait déjà la porte de ma chambre.
Je n’ai pas su ou me mettre.
C’était une femme d’âge assez avancée, ca se voyait qu’elle avait été ma-
lade mais son visage avait des traits forts, limite même un peu masculins,
elle avait d’ailleurs une voix rauque.
- Assied toi !!!
Je me suis rassise
- Tu t’appelles comment ?
- Nina madame
- Et tu connais mon mari ou ?
- Je ne le connais pas
- Ne tente même pas de me mentir, tu viens de douala n’est ce pas
? il a ouvert beaucoup de choses à douala ces temps ci…
Elle était menaçante dans son ton et me faisait peur
- Je ne connais pas votre mari
- C’est toi qu’on a porté le jour du deuil la non ?
- Oui madame c’était ma première fois de vous voir ainsi que votre
mari
Elle m’a regardé fixement
- Ne vois pas mon état de santé ou mon age, je suis très dangereuse,
les bêtises que vous faites aux vieilles femmes la dehors on ne me fait pas
ca et tu le découvriras rapidement, si tu es sage plies tes bagages et dis-
parait de ce village.
Je n’ai pas répondu, j’avais la tête baissée, si elle savait à quel point je
souhaitais vraiment disparaitre la. Je suis restée silencieuse et elle s’est
retournée en disant

30
Le Gage de Chair

- Sois sur tes gardes, je ne partage pas et je ne partagerais jamais,


peu importe les moyen qu’il faudra employer.
C’est ainsi qu’elle est sortie.
Ca avait que cuit sur moi, mon père avait cherché moi j’ai trouvé massa.
Tout ca le ventre affamé hein ? je voulais rentrer chez moi, je voulais ren-
trer chez moi à tout prix, la assise sur mon lit, c’était ma seule pensée,
mais la raison m’est revenue, il fallait que je vois ce monsieur, que je lui
demande ce qu’il me voulait, comment et pendant combien de temps je
pouvais rembourser cette dette, j’étais prête à tout.
Mais il était sensé revenir le lendemain, entre temps je devais trouver un
moyen de m’alimenter et de charger mon téléphone, en discutant même
par sms avec ma copine ca pouvait me distraire.
Je suis allée chez Guépard acheter le pain et les bananes, j’ai mangé en
rentrant à la nouvelle maison.
J’étais tentée d’aller dans mon petit coin à coté de la source mais je ris-
quais de rentrer trop tard, car la bas je m’oubliais très facilement.
Quand je suis revenue à la concession, il y’avait une voiture garée, en plus
de celles que j’avais trouvé depuis le matin.
Il y’avait aussi des cris, une dispute, une homme, une femme, elle et
..son mari ???
C’était surtout elle qu’on entendait
- Elle va sortir de cette maison, si c’est ta bordelle, je n’accepte pas
C’est de moi qu’on parlait ???
Je n’entendais pas ses réponses
- Tu n’es jamais la, je vais voir comment tu vas gérer ce qui va se
passer ici derrière toi
J’ai ralentit dans un angle ou j’entendais mieux ce qui se disait…
- J’ai décidé qu’elle restera ici et elle restera Agnès, ne me fatigue
pas, j’ai fait un long voyage, sers moi à manger….
- J’ai entendu des pas et je suis allée rapidement dans ma chambre.

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Le Gage de Chair

Je redoutais une rencontre avec lui, peut être allait-il venir dans ma cham-
bre ? Qu’allais t-il me demander ? Comment allais-je pouvoir gérer la fu-
reur de sa femme ? Beaucoup de question pour peu de réponse.

Je me suis même endormie finalement réveillée par une présence… dans


ma chambre…
J’ai sursauté.
- Bonsoir ma fille..
Comment avais je pu m’endormir ?

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Le Gage de Chair

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Le Gage de Chair

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Le Gage de Chair

CHAPITRE III

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Le Gage de Chair

Je me suis redressée en vitesse et j’ai essuyé du revers de main la petite


bave sur la comissure de mes lèvres.
- Bonjour monsieur
- Appelle-moi papa mon enfant…
Je n’ai pas répondu, je le fixais droit dans les yeux pour contrôler tous ses
mouvements, pour lire en lui ses intentions.
- Pourquoi on t’a mise dans ce magasin ? je vais demander que tu
intègres une chambre dans la grande maison
En quelques secondes le visage de sa femme m’est apparu en colère ++.
- Non aapa ca va, je suis bien ici me suis-je exclamée.
Il m’a regardé encore pendant quelques secondes.
- Je sais que mon épouse n’est pas facile à vivre, ni ma fille, ni
même mes fils mais j’espère qu’avec le temps tu t’habitueras. Je vais de-
mander qu’on vide tout ce qu’il y’a ici, qu’on refasse la peinture et qu’on
réaménage comme ca tu seras confortable en attendant…
- Quoi ?
Je n’ai pas pu m’empêcher de répondre, la partie la m’intéressais trop.
Il a sourit…
- Tu as du caractère, je le sens en toi, je sens qu’on ne va pas s’en-
nuyer dans cette maison.
- Je suis la pour quelque jours après ca j’irai en Europe pour deux
trois semaines, on parlera mieux à mon retour pour l’instant tu dois t’ac-
commoder. J’ai été un ami à ton papa donc ne te fais pas de souci, je pren-
drais soin de toi, ma femme est très jalouse, possessive et dure de
caractère, j’espère que tu sauras l’apprivoiser.
C’est le chien sauvage ??? Me suis-je demander. J’ai finit d’apprivoiser
le droit qui me tapait la bas à l’école il fallait que je vienne apprivoiser sa
femme ici ??
- Fais-moi une liste de tout ce dont tu as besoin, je verrai comment
organiser ca, vraiment assis pour ton papa.

36
Le Gage de Chair

- Merci
Je ne lui faisais pas confiance, encore moins en sa gentillesse la, il voulait
me tromper avec le jouet alors que la piqure au sens propre comme au
sens figuré m’attendait. Les pères riches piqueurs de fesse qui garait à la
FAC constamment la.
- Il te faut une télé ici
- Svp est ce que je peux rentrer chez moi, je faisais mes études, je
l’ai fait parce que maman me l’ demandé mais je ne suis pas bien ici, je
ne suis pas prête à me marier, je ne connais personne, votre femme me
déteste, je sais que papa vous devais mais je peux travailler et vous rem-
bourser vous savez, même si je dois travailler pendant combien de
temps…
Il m’a bien laissé finir tout ce que j’avais à dire avant de prendre son temps
pour répondre.
- Ton père était un homme bien t’ai-je dit et tu n’as aucun souci à
te faire…, j’ai l’air d’être un vieil homme mais j’ai encore le cœur solide,
je saurai prendre soin d’une belle femme comme toi…
En parlant il a fait un pas en avant et moi j’ai tiré mes fesses sur le lit en
marche arrière.
- Papaaaaaaaa
C’était sa fille qui venait de pousser la porte comme si elle était innocente
alors que je savais que c’était sa mère qui l’avait envoyé
Elle a embrassé son père qui était visiblement très content de la voir
- Tu étais ou quand je suis arrivée Carole ? même quand tu décides
de revenir au pays te reposer tu es toujours en balade ???
- Noooonn, je discutais au téléphone avec Jérémie en faisant
quelques pas, c’est relaxant mais parfois on s’ennui, heureusement que
Yves et les autres arrivent la semaine prochaine, on va moins s’ennuyer,
surtout avec Raoul…
- Allez y doucement, je vous préviens, j’espère qu’ils feront du

37
Le Gage de Chair

temps comme chaque année parce moi j’en ai pour deux semaines mini-
mum.
- Je pense qu’ils vont attendre jusqu’à la messe d’action de grâce
de Grand-mère, ils viennent aussi pour ca. Tu viens on va au salon, maman
y est
Pendant tout le temps ou ils discutaient elle ne m’avait même pas jeté un
coup d’œil.
Il s’est tourné vers moi, me faisant un petit signe avant de se retourner
pour suivre sa fille
- Papa cette fille fout quoi chez nous ? tu as vu à quoi elle ressemble
? paaapaaa !!!!
Sa voix disparaissait pendant qu’elle débitait ses « sataneries » la.
Elle n’avait même pas peur de parler de moi en ma présence de cette
façon. Quelle sale éducation !! Me suis-je dit.
Je n’avais plus sommeil, du coup, assise sur mon lit j’ai réfléchis et réflé-
chis et re-réfléchis.
Le lendemain, des hommes sont arrivés très tôt pour le nettoyage et les
réfections comme il avait promis. Et j’ai été appelé pour prendre le petit
déjeuner avec elle.
J’avais déjà pris ma douche et je m’étais bien habillée assez bien de
façon assez présentable pour ne pas me faire d’avantage insulter par les
riches la. Chimène est venue m’appeler
- Viens on va manger, quand tonton est la tout le monde doit être à
table, il ne supporte pas que d’autres soient traités comme ses enfants et
d’autres comme des bonnes
- Et pourquoi quand elle part toi tu ne manges plus avec eux ?
- Ekiééé, donc tu ne l’a pas vu les un jour si que tu as fait ici ? quand
nous mangeons ensemble c’est comme si elle va même vomir, attends tu
vas voir non ? allons-y.
Le petit déjeuner était servie à la véranda de l’avant de la maison, la table

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Le Gage de Chair

était chargée de pleins de chose, les bas jus oohh, les bah pains oohh, les
lait oohh, et les bah saucisson ooohh, si ce n’était pas dans une environ-
nement tendu j’aurai fait la fête du saucisson la..
Tout le monde était assis, il ne restait que Chimène et moi
- Nina, bonjour, prends place
- Bonjour Monsieur, madame, bonjour
J’ai salué tout le monde sans lever les yeux dans leur direction, bien sur
personne ne m’a répondu.
C’est les tsuiippppp et les hummm qui nous ont bercé pendant tout le
repas, je n’osais même pas chercher à savoir d’où ca venait, je n’attendais
que l’occasion de quitter la table.
Dès que Chimène s’est levé pour commencer à débarrasser, je l’ai suivit.
- Nina, nous allons sortir, j’ai une course à Bafoussam, je veux que
tu m’accompagnes, retrouve moi à la voiture dans 30 minutes, je m’en
vais me changer.
- C’est à ce moment que j’ai osé lever les yeux par curiosité pour
savoir ce qu’il partait changer sur lui.
Il était en short, un T-shirt vieux dont le col était même déjà décolleté,
hééé mes frère bams oooohhh, il lui manquait des vêtements ???
Dès que sa femme a entendu qu’il m’emmenait quelque part elle n’a
même pas attendu que je parte
- Tu l’emmènes ou ???
- A Bafoussam
- Faire quoi ?
- Mais Agnès tu commences à me fatiguer, n’ai-je pas le droit de
faire ce que je veux et de prendre pour femme qui je veux ? tu sais très
bien que je devais le faire, aujourd’hui tu n’es plus très en forme, tu ne
sais pas qu’en la prenant bien elle peut te soutenir dans ta maladie et pren-
dre soin de toi ? pourquoi tu es aussi entêtée ?
- Je ne veux pas d’aide, femme de quoi ? tu ne l’épouseras jamais,

39
Le Gage de Chair

jamais, elle peut être ta fille


- Et alors ? tu ne sais pas que c’est monnaie courante ? tous mes
amis ont de jeune femme avec qui ils vont dans les grands-milieux, je suis
libre de faire mes choix
- Tu mens !!!! Souop Tajui je te dis que tu mens, ce n’est que sur
mon corps mort que ca va se passer comme ca.
Je ne voulais même pas entendre plus, je devais voir maman pour lui dire
qu’avec la femme la je me sentais en danger vrai vrai, elle ne manquait
aucune occasion de me promettre toute sorte de maux et j’allais rester
comme ca ? si je mourrais la j’allais dire que je meurs de quoi ? habb-
baaaaaa.
30 minutes plus tard, il klaxonnait devant sa voiture et Chimène a crié
mon nom.
Je suis sortie rapidement et je suis montée discrètement, Dieu merci sa
femme n’était pas dans les environs.
Pendant qu’il engageait la marche arrière j’ai entendu.
- Papa je viens avec toi, j’ai besoin de me relaxer, hop, elle était
dans la voiture.
En silence nous avons pris la route.
Arrivé à Bafoussam je n’avais toujours pas pu résoudre l’équation il
m’emmène la pour faire quoi.
Arrivée au marché A, il a garé.
- Carole je vais devoir aller vérifier mes magasins, vous allez des-
cendre ici, Nina tu vas faire tes courses, les habits, les chaussures, ce dont
tu as besoin. On se retrouve ici aux environs de 14h, si à midi tu as faim
ou tu veux souffler, il y’a ici en face du marché la bas un restaurant
En parlant il à sortir une enveloppe qu’il m’a remise
J’étais choquée et étonnée, un peu fière quand même gars, faut pas que je
mente aussi pour faire ma fière.
L’enveloppe la était dodue.

40
Le Gage de Chair

Je suis sortie de la voiture pendant que j’entendais sa fille lui parler.


Je suis entrée par la première entrée avant qu’il ne me dise que « yiéyyyyy,
j’ai confondu l’enveloppe, je t’ai donné pour la marchandise qu’on devait
acheter dans le magasin… »
Je ne comptais en aucun cas l’épouser mais son argent venait de me sé-
duire, même si je savais que je n’allais jamais accepter ses avances.
Un cœur m’a dit que ma mère, tu ajoutes la dette sur la dette ? un autre
cœur a dit que tu n’es pas fatigué de marcher sans caleçon ??? Garde
même l’argent ca t’aidera à épargner les 20 millions.
J’ai cherché un petit coin et j’ai compté l’argent, c’était 200 000 FCFA
net net.
J’ai séparé, j’ai mis 150 000 de côté et j’ai décidé d’utiliser 50 000 FCFA
pour mes courses, car de toute façon il fallait qu’il voit des paquets dans
mes mains.
Le marché était rempli de toute sorte de chose, je me suis fais plaisir avec
beaucoup de joie, j’ai même oublié un instant ma situation, je discutais
les prix fort fort, j’essayais et je réessayais.
Quand la discussion ne donnait pas je faisais semblant de partir pour que
le commerçant m’interpelle que « madame donne l’argent ».
Quand il ne m’appelait pas et que je tenais à la marchandise, je rentrais
avec la honte en disant
- Hum, tu me refuses la chaussure hein ?
- Non ma copine ce n’est pas le prix, ton prix n’est pas bon, tu
ajoutes combien ?
C’est comme ca que ca relançait le débat, et on engageait de nouveau le
débat.
13 heures m’a trouvé dans les transactions et finalement les 50 000 étant
finies, moi-même tiraillée par la faim, je suis ressortie tout en contrôlant
en même temps mes paquets et mes miettes bien fourrées dans mon sac à
main.

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Le Gage de Chair

Je suis allée m’asseoir dans le restaurant en face et j’ai commandé le pou-


let rôti avec les frites de pommes.
Mama combien d’année que je ne m’étais pas offert un tel plaisir.
Quand on m’a servit j’ai laissé ce qu’ils appellent fourchette et couteau
la, aucune viande n’allait rester sur mes os, j’ai zaaahhh ca correctement
et bien jusqu’à lécher mes doigts avant de les laver dans les toilettes, j’ai
payé 2000 fcfa, le jus compris dedans et je suis sortie attendre le père la.
Une idée m’est venue dans la tête, celle de d’acheter de quoi manger, cho-
colat, beurre, le pain, le lait parce que comme ce monsieur partait la fa-
mine allait seulement me tuer la bas.
Je suis entrée dans un super marché, comme une vrai fille aussi, j’ai mis
des choses dans le petit panier la avec assurance, la tête haute, fière. J’ai
gardé la tête haute jusqu’à moment ou une petite barrière qui s’était vo-
lontiers tournée à mon entrée à refuser de tourner.
Comme je ne connaissais pas alors utiliser ma tête dans un genre de si-
tuation la il fallait me voir mettre la force sur ca pour pousser. Ma vantar-
dise était finie une fois.
Je prenais encore l’élan pour foncer bien pousser ca en traitant leur truc
la de défectueux quand j’ai entendu derrière moi
- Madame vous faites erreur, ca c’est l’entrée, allez de l’autre coté
vous payer et c’est la sortie
- Merci.
Avec la honte je suis allée payer.
J’ai regardé mon téléphone, merde 14h05.
J’étais en retard, j’ai couru et je me suis tenue ou il fallait.
Il est arrivée à 14h15 mais nous avons attendu la Carole la pendant 1
heure, il l’appelait elle ne décrochait pas.
Finalement elle arrivée
- Papa excuse moi, je faisais des courses et je n’ai pas vu le temps
passé.

42
Le Gage de Chair

Nous avons démarré pour Badenkop.


Quand nous sommes arrivés, mon petit derrière la, était très bien, à part
l’odeur de la peinture, ils avaient nettoyé, ils ont mis une petite télé, les
canapés qui étaient empilés la on les a nettoyé et équiper le salon, il y’avait
même un petit frigo dans un coin, une petit armoire dans la chambre,
j’avais de quoi classé mes vêtement dedans.
J’ai failli me prendre à ce jeu et me sentir confortable mais un cœur m’a
dit que ma fille, ta vie n’est pas la deuxième femme de ce vieux, tu n’es
pas une marchandise vendue à 20 000 000 FCFA et ne te complais pas
dans cette situation.
Je me suis ressaisie et à la nuit tombée je suis discrètement allée voir
maman avec l’argent qui me restait pour lui demander ce qu’il fallait faire.
Je l’ai trouvé entrain de discuter avec le frère de papa pendant qu’il man-
geait.
Lui la hein ???
J’ai salué et je me suis assise quelques instants croyant qu’il allait aller
dans la grande maison pour nous laisser parler, le gars a lui signer que
l’indien.
- Maman accorde moi quelques minutes s’il te plait
- Nina ca se passe comment chez ton mari m’a demandé mon oncle
- Quel mari ? tu as mangé ma dote quand ? ce n’est pas mon mari,
je ne suis pas mariée
Maman m’a tiré par le bras
- Ne parle pas à ton oncle comme ca, ca ne présente pas bien
On a décalé dans un coin isolé
- Maman il fait quoi chez toi tous les jours ??
Elle a esquivé ma question
- Comment ca se passe la bas ?
- Ahh… sa femme veut me tuer seulement, lui-même est arrivé, il
est gentil, il m’a emmené à Bafoussam et m’a remis de l’argent, voila ce

43
Le Gage de Chair

qui reste.
Je lui ai expliqué comment et pourquoi j’avais dépensé tout ca.
- C’est à toi, garde le, tu veux que je te dise d’en faire quoi alors
que c’est pour toi
- Je n’en veux pas, tiens maman prends soin des enfants avec, je lui
ai tendu l’enveloppe
- C’est combien ?
- 100 quelque chose, environ 137 000 FCFA
- Ok ; prends ta part, le reste on va se battre avec. Ce mariage pour-
rait être un très bon mariage si tu es sage ma fille
Elle a insisté et finalement j’ai pris les 37 000 du haut et lui ai remis le
reste.
Ma mère avait ses conceptions des mamans du village la, ce d’autant plus
qu’elle venait d’encaisser 100 000. C’était facile ? je la comprenais aussi
d’une certaine façon
Quand je suis arrivée à la maison, mes affaires avaient été pillées, mes
nouveautés étaient toutes déchirées, mes chaussures aussi, c’était même
pire qu’avant car tout ce que j’avais de bien ils ont aussi coupé ca à l’aide
de la lame.
Bien entendu personne n’allait reconnaitre l’avoir fait.
J’ai caché et j’ai enlevé mon cœur sur ca.
Après quelques jours, il est partit, Dieu merci sans m’avoir demandé de
coucher avec lui ou même un truc comme ca, c’était ma chance, je redou-
tais ca plus que tout.
Avant qu’il ne parte je lui avais demandé la possibilité de mettre une ser-
rure car je sentais le danger la à distance, mais ca n’avait toujours pas été
mis, résultat, je n’avais plus rien.
J’ai appelé Chimène pour qu’elle constate
- C’est la sorcière la et sa mère, ne cherche même pas loin, elles
m’ont éloigné avec une fausse course, tu vas faire quoi maintenant ?

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Le Gage de Chair

- Rien mama, je méritais d’abord ? je veux partir d’ici, j’e ne peux


pas épouser l’homme la, je veux aller fréquenter, vraiment
- Hum, mieux de toi, moi je ne sais même pas ou commencer, vrai-
ment. Je m’en vais faire les chambres, les enfants de monsieur arrivent
ce WE
- Chimène dis-moi, ils sont gentils ?
Elle a sourit
- Ils sont polis et beaux, doux avec leur mère et leur sœur, à part le
plus jeune que quand ca pique ca tête la il fait ce qu’il veut. Mais comme
ils ne me voient pas, donc je ne peux pas moi dire si ils sont gentils.
- Haaaannn ook, si ils découvrent que leur père veut une femme
peut être cette fois ci on va me tuer seulement de bastonnade…

En parcourant la chambre je me suis rendue compte que mes affaires aussi


avaient été fouillés, même ma bible, sur qu’elles cherchaient le reste d’ar-
gent que m’avait donné le père la.
Le lendemain c’est elle qui m’a réveillé, Maa Soop Agnès.
- A compter d’aujourd’hui Chimène va se reposer et c’est toi qui va
prendre soin de toute la maison, de préparer à manger etc…. donc sors
rapidement, commence par les assiettes la dehors
Il n’était que 6 heures du matin avec un froid sauvage, mes doigts allaient
se gêler. Chimène ne lavait jamais les assiettes aussitôt encore moins de-
hors, ca allait de mal en pire.
J’ai travaillé toute la journée, sans manger, jusqu’à elle m’a fait laver des
draps qui n’étaient même pas sales.
En fin de journée, même la force de manger je n’avait plus.
J’ai rapidement lavé la robe que j’avais sur moi, elle avait échappé parce
qu’elle était séché sur la porte de la chambre et mon agresseur ne l’avait
pas vu.
Le lendemain ce n’était plus 6 heures, mais plus tôt, j’ai du laver le sol

45
Le Gage de Chair

plusieurs fois parce que la fameuse Carole se plaisait à verser du jus au


sol par « accident », marcher avec ses chaussures.
Le troisième jour n’en pouvant plus je suis sortie très tôt le matin, c’était
le samedi.
Je suis allée voir maman.
En arrivant à la concession j’ai trouvé entrain de lancer le ndjin ndjim (le
jujube) devant notre porte en faisant des incantations.
Ahh mofff midééé
J’ai rassemblé toute la force qui me restait, j’ai pris une accélération le
genre que à peine elle entendait les pas derrière elle à peine j’étais déjà
sur elle, je l’ai poussé, elle, son njin ndjim, ses incantation jusqu’à ils sont
partis tombé.
- Sorcière, ta sorcellerie la retourne contre toi, je t’ai attrapé, tu fais
quoi devant notre porte à 5 heures du matin, la nuit n’est même pas encore
tout fini.
- Tu m’as jeté au sol ?? attends je me lève je vais te montrer
- Attends je vais t’aider à te lever comme ca tu me montres bien tu
as compris non ? je t’attends
C'est-à-dire que j’étais déjà prête jusqu’ààààà.
Notre porte s’est ouverte
- Nina il y’a quoi ?
- Ta fille m’a tapé non ?? voila la deuxième fois, elle me tape, elle
va seulement me tuer
Elle a foncé sur moi, pendant que j’enfonçais bien mes pieds dans le sol
pour garder l’équilibre, maman l’a intercepté en route en l’arrêtant par la
taille
- Je l’ai attrapé entrain de jeter le njin ndjim devant ta porte et elle
te maudissait
- C’était pour la bénédiction, pour protéger la concession
- On t’ignore n’est ce pas ? békwékwepkwep !!!! je t’ai raté walaye.

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Le Gage de Chair

Fais du mal à ma mère on ne va pas te dire


- Calme-toi Nina !!!
Maman l’a calmé et elle est rentré chez elle non sans me promettre la
mort, de toute façon j’étais déjà habituée, tout genre de menace pesait sur
ma tête à l’heure la.
J’ai expliqué à maman ma souffrance, j’ai refusé d’y retourner, la mal-
traitance la me dépassait.
- Nina pardon mama supporte, c’est pour un temps, je viendrais la
voir
- Maman je ne pars plus la bas hééé, je te dis je ne veux plus aller
la bas héééé
Maman a commencé à me raconter les épreuves qu’elle a traversé avec
sa belle famille, son courage, sa force.
- Maaa moi je n’ai pas ta force la, je t’ai dé jà dit ca
- Elle m’a servit à manger après avoir réchauffé la nourriture, mon
premier vrai repas depuis le bon poulet roti la.
Après ca je me suis levée pour partir, sur qu’elle croyait que j’allais la
bas, les gens la allaient manger leur sol sale comme ca aujourd’hui, qui
??? C’était devenu quoi ? Je me suis dirigée vers la source, ma source de
repos, j’avais ma petite cachette, mais je n’avais pas de pagne donc je me
suis moi assise à même l’herbe, au pied d’un arbre.
Ceux qui puisaient l’eau ne pouvaient pas me voir, je priais qu’ils finissent
vite et disparaissent.
Malgré le froid je me sentais bien et un petit sommeil m’a prise, j’ai posé
la tête sur l’arbre.
Quand je me suis réveillée, j’étais frigorifiée et mon téléphone montrait
11 heures.
De toute facon il fallait y aller, même si elle me disait quoi. J’avais peur.
C’est dans cette pensée que je suis sortie précipitamment de la brousse
manquant de me faire renverser par un véhicule à qui j’ai fait perdre le

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Le Gage de Chair

contrôle.
Depuis que la « belle-mère » avait fait goudronné les routes du village la
les chauffards filait jusqu’à.*
Il est allé freiner loin pendant que moi je suis allée tombée en sens inverse
tellement j’avais paniqué.
Un monsieur est sorti de la voiture.
Il venait de la ville frais frais ca se voyait au vu de ses airs.
- Vous vous croyez même ou ? Aïe !!! je me suis fait mal massa
- Vous aussi vous sortez comme ca, c’est vrai qu’on est au village
mais quand même.
Il était grand, large carrure. Il sentait le parfum
- Ca va aller ?
- Ca va, en fuyant je me suis écorchée sur l’arbre ci, mais ca va,
merci
Il est resté indécis et après il est remonté dans sa voiture.
J’ai moi prolongé one two one two jusqu’à ma nouvelle demeure, il
y’avait du bruit, des voitures, plusieurs personnes assises à la véranda.
J’ai « sciencé » comment je pouvais contourner et entrer dans la barrière
des sapins pour sortir derrière la maison. Pendant que j’implémentais mon
plan j’ai reconnu la même voiture qui avait failli m’écraser la, il était la…
En franchissant la barrière la mon pied est calé d’un coté et le sol s’en-
fonçait m’empêchant de vite traverser.
Pendant que j’essayais de m’extirper j’ai entendu mon nom
- Maman voila la Nina la qui essaie de s’introduire en cachette
Tout le monde s’est levé de la table la pour venir regarder sur le coté de
la maison ou je me donnais en spectacle.
J’ai tiré mon pied de toutes mes forces pour finir par atterrir au sol la
robe en l’air.
La honte, j’ai vite tiré ca et pendant que la maman la s’avançait vers moi
comme si elle allait seulement me taper.

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Le Gage de Chair

J’ai couru rapidement dans ma chambre. Mieux elle et moi on se gérait


seuls à seuls, mais devant les hommes et les filles que je voyais la, et puis
il y’avait aussi le monsieur qui avait faillit « m’accidenter », nooonnn la
honte…..

J’ai respecté de justesse le code trois suites par semaine, même comme
un peu en retard mais sinon voila la moyenne qu’on aura pour un départ.
.
Mon rythme de boulot c’est la mort, désolée pour le long silence.
Bisous, bisouuuuuuuuuuus

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Le Gage de Chair

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Le Gage de Chair

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Le Gage de Chair

CHAPITRE IV

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Le Gage de Chair

C’est ainsi que la femme la m’a bien martyrisé le jour ou j’étais calée
dans le portail la, elle m’avait sommé de ressortir laver toute la maison,
malgré que mon unique vêtement était déchiré.
Ses enfants étaient tous joyeux, tous relax, et me regardaient sans me voir,
Dieu merci car j’avais honte.
Plus les jours avançaient plus elle multipliait les coups pour m’humilier
et même sa fille s’y mettait.
Chimène essayaient de me consoler, de m’aider quand ils n’étaient pas la
pour que le travail aille vite, avant leur retour.
Finalement j’ai résolu de partir de cette maison la, coute que vaille, certes
j’aimais maman et j’imaginais bien qu’elle allait souffrir mais gars, c’était
trop pour moi.
Il me fallait juste contacter ma tata pour lui parler de ma situation puis je
pars.
Il me fallait trouver l’occasion d’acheter quelques vêtements pour pouvoir
me déplacer, j’ai choisi le jour de mon départ : le jour de leur évènements
la, la messe d’action de grâce de leur grand-mère, toute leur famille avait
prévu se rassembler pour l’évènement, pendant les festivités j’allais pren-
dre mes Kako et partir moi, le temps d’avoir un excellent plan pour aller
recommencer mon school la bas, le problème étant que je n’étais pas très
sure de la réaction de ma tante.
Je n’ai pas tardé à le savoir
- Jamais Nina, tu vas rester dans ton mariage et je vais appeler ta
mère pour lui dire ce que tu planifies de faire, tu crois que c’est n’im-
porte-qui qui a le privilège d’être dans la famille ou on t’a prise la ???
certes tes études ne sont pas à négliger mais demande à ton mari de t’en-
voyer à l’école, on connait bien sa réputation, il ne va pas refuser.
Pour elle c’était clair qu’il était mon mari, pour tout le monde apparem-
ment, pourtant je ne connaissais rien du mariage, ni même de l’homme.
Je n’avais jamais eu une certaine intimité avec les hommes, malgré que

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Le Gage de Chair

mes copines fussentplus avancées dans la chose je ne m’étais pas préci-


pitée et ca ne me dérangeait pas, même si je ne l’avouais pas pour ne pas
faire fille vieux jeu.
Chaque soir j’allais toujours dans mon coin, ou l’après-midi, j’y allais me
ressourcer, chercher la force d’avancer.
Un soir en rentrant j’ai entendu une conversation de la famille sur moi,
on se moquait de moi, c’est surtout leur sœur qui me traitait de tous les
noms, même si parfois ses frères riaient, ils essayaient de lui dire mais
non, ce n’est pas gentil Carole, allons… Laisse la tranquille.
J’ai pu m’acheter quelque vêtements et j’ai trouvé le moyen de verrouiller
ma chambre quand je sortais, de toute façon j’avais tellement
à faire et je travaillais lentement parce que j’étais constamment fatiguée
et sous-alimentée.
J’avais maigri malgré les boites de lait sucré que j’achetais pour me sentir
un peu forte.
Un soir c’est Carole qui est venue m’appeler avec un sourire en coin qui
m’a semblé bizarre.
- Maman t’appelle au salon
Au salon ???
Je n’y entrais presque jamais, juste quand il fallait faire le ménage, j’allais
encore aller trouver quoi la bas ?
Leur père était sensée arriver d’ici peu est ce pour ca qu’il y’avait toute
cette agitation ?
Je me suis levée et j’ai guetté dans mon petit miroir cassé la tête que
j’avais ma tête était toute vieille et c’est en me regardant que j’ai pris la
décision d’aller couper tous les cheveux la le lendemain.
A défaut d’avoir du temps et des moyens pour me coiffer, j’allais enlever
tout ca, comme ca si j’étais même laide la le père la allait changer com-
plètement ses plans sur moi.
Je me suis tout de même arrangé et je suis montée dans l’autre apparte-

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Le Gage de Chair

ment.
Grande fut ma surprise de trouver assis au salon la mère, et ses enfants, il
n y’a que Chimène qui n’était pas la, ils étaient assis, avec la mine grave.
Leur mère avait pleuré et pleurait même encore, ou j’avais encore fait
quoi oohh ?
Quand je me suis assise, un des trois garçons, je crois que c’était celui du
milieu il a pris la parole.
Je ne les avais jamais approché d’aussi près, eux ils ressemblaient vrai-
ment aux enfants de riche la qu’on disait la, ils étaient bien habillés, beau,
propres, pas l’autre kengué laide fille qui s’acharnait sur moi la.
- Bonjour Nina, nous t’avons appelé parce que depuis que nous
sommes arrivés nous pensions que tu étais la pour aider maman à la mai-
son, que tu gagnais ton pain quotidien ainsi mais ce soir elle nous a fait
d’autres révélations après l’appel de papa, comme tu peux le voir, nous
voulons essayer de comprendre sans te juger, sans jeter la pierre à qui-
conque, que se passe t-il entre notre père et toi ?
Mama c’était plus compliqué que je ne le croyais merde… j’allais répon-
dre quoi devant ces gens ci ? je n’avais même jamais trop eu le courage
de parler ne face d’hommes, surtout des hommes comme eux, les JCD,
jeune cadre dynamiques que je voyais souvent à Douala la, eux ils avaient
toujours des belle ngas dans leur voiture et ne regardait pas mon genre de
fille ci.
Ils m’ont regardé fixement tous les trois pendant que leur mère faisait
comme si elle va seulement mourir, le plan !!!
Qu’allais-je dire ? Moi-même je n’y comprenais pas grand-chose !!!
- Merci de m’avoir passé la parole monsieur, je ne sais pas comment
vous répondre.
C’était la première fois qu’il m’entendait parler et j’ai vu la mine surprise
des garçons, ils ont levé les sourcils au même moment, j’avais surement
l’air moins bête par mon ton et le français que j’utilisais. J’ai du coup

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Le Gage de Chair

ajouté alors ma part


- En effet, je suis revenue ici au village pour le deuil de mon papa,
et je m’attendais à l’enterrer et à repartir continuer mes études à douala
comme je le faisais avant qu’il ne meure mais on m’a informer que mon
père avait contracté une dette et que dans le contrat il me donnait en ma-
riage ou alors comme propriété de votre père, je n’en sais pas plus que
vous et je ne suis pas plus confortable que votre mère qui me prends pour
une rivale et me traite comme telle.
Les pleurs de crocodile sont finis sur la mère la
- Tu viens faire comme si toi-même tu n’as pas organisé ca alors
que c’est depuis douala que tu couches avec mon mari, tu penses que je
ne le sais pas ? je n’ai pas seulement voulu vous dire, j’ai vu ses messages,
comment ils ont organisé cette histoire, je l’observe bien, Carole peut té-
moigner nous qui avons vécu avec elle
J’ai sorti mes torches pour le regardé que hein la mère ?
Elle a même ajouté l’émotion sur ca hein ? Si tu la voyais tu allais avoir
pitié, jusqu’à dire comment ce sont les même choses qui lui avaient donné
l’AVC, que c’était ma présence mes messages qui l’avaient rendu malade.
Moi ????
J’ai essayé de me justifier, celui qui parlait apparemment s’appelait Sté-
phane, l’ainé que je reconnaissais comme le monsieur de la route la s’ap-
pelait Yves et le dernier on l’appelait Junior, lui il était apparemment le
vrai tombeur des femmes, dans ses allures, sa démarches, ses expressions,
son sourire…
Finalement l’ainé Yves a pris la parole, avec une voix toute douce et
calme.
- Nina ca va, tu peux repartir te reposer, je pense que c’est avec papa
que nous devrions avoir cette conversation mais maman je ne pense pas
que le traitement que tu lui affliges plairait à papa ou soit même humain,
je ne vois jamais cette fille manger

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Le Gage de Chair

- Ekiééé Yves, tu es fou ???? tu prends la défense de quoi comme


ca ? on te dit que notre mère est malade à cause d’elle et toi
- Carole de quel droit tu vas élever le ton pour me parler ??? baisse
d’un ton petit et essaye de réfléchir avant de parler, je n’aime pas ta façon
de la traiter comme si elle était un animal c’est quelle histoire ???
La sœur et la mère ont ouvert les yeux grands comme ca, pendant que le
dernier souriait et celui du milieu fronçait les sourcils, les mystères des
familles n’étaient pas facile à percer, ni à interpréter, j’aurai aimé com-
prendre la réaction de chacun et même celle de mon défenseur mais je ne
comprenais rien
- Ne parle pas à ta sœur comme c s’il te plait Yves, ne me rends pas
plus malheureuse que je ne le suis
Carole murmurait dans sa gorge mais ca se sentait qu’elle disait des choses
pas très belles à entendre, finalement je me suis retirée en entendant der-
rière moi « pétasse ».
L’affaire la a sonné dans ma tête un genre la, je ne sais pas pourquoi,
c’était comme si elle avait touché un côté de mon cerveau un genre. Les
intentions avec lesquelles je me suis retournée !!! C’est Dieu seul qui sait,
l’atmosphère s’est électrifié du coup, il n y’a que Junior dont le sourire
s’est encore plus élargie.
C’est à ce moment que j’ai su que la Carole la était une peureuse, au lieu
qu’elle en profite pour continuer à m’insulter comme ca, ca monte encore
ma tension je règle ses compte, elle s’est tue comme si ce n’était pas elle
qui m’avait insulté, c’est sa mère qui a pris la parole
- Et tu te retournes pour faire quoi ???
- Madame que le respect que je vous donne ne vous laisse pas pen-
ser que je ne suis pas une personne à part entière, je vous ai obéi, je me
suis rabaissée plus que je ne l’aurai fait même devant ma mère, j’ai en-
caissé ce que je ne pouvais penser possible d’encaisser, mais que ca s’ar-
rête la, ce n’est pas vous qui m’avez nourrit jusqu’ici et même aujourd’hui

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Le Gage de Chair

vous ne le faites pas, donc ca va, et si ma présence vous met si mal à l’aise
sachez que dès ce soir je prends mes affaires et je m’en vais chez nous,
vous n’êtes pas les seules à avoir une maison, aussi belle fusse telle.
Sans trop chercher comment tous allaient réagir je suis partie dans ma
chambre, j’ai rassemblé toutes mes maigres affaires la et j’ai remis dans
ma petite valise, direction case familiale.
Je savais déjà à ce moment la que ce plan avait été foireux, je n’allais pas
rester pour attendre de savoir quel était le plan du père le jour qu’il allait
m’annoncer la date du mariage, tout comme je sentais ces personnes
prêtes à tout pour en finir avec moi.
J’allais m’imposer à ma mère, je ne lui laissais pas l’occasion de choisir
comment ma vie allait se passer. Si la dette la devait me tuer, j’étais prête
à mourir une fois.
Et puis de la maison, j’allais appeler ma tante à douala pour lui dire que
j’arrivais continué mes études.
Quand je suis arrivée, maman m’a regardé m’avancer, à voir mon visage
tout rouge, mes yeux gonflés, ma tête, la maigreur de mon corps, je crois
qu’il y’a eu un déclic.
- Entre Nina repose toi, tu n’es pas un objet et je ne vais pas te ven-
dre comme tel, c’est finit.
Quel soulagement !!! Je pensais qu’elle allait encore essayer de me
convaincre mais non, rien du tout.
Je suis restée à la maison un, deux, trois jours, sans aucune nouvelles de
l’autre côté.
Ca m’a rassuré, peut être qu’au fond il avait compris que ce n’était pas
ma place.
Je priais chaque jour pour cela, et je tremblais à caque fois que quelqu’un
s’approchait de la maison.
Maman ne m’a plus parlé de ca, ou elle avait les news ou pas oooh ? Ou
alors elle était concentrée à écouter mon oncle lui conter fleurette ? Il ne

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Le Gage de Chair

se cachait même pas, il voulait franchement laver la veuve et même s’il


ne parlait pas, ma présence l’emmerdait royalement, car ca le limitait dans
ses plans.
Quand il a voulu trop parlé maman lui a demandé de ne pas se mêler, que
je n’allais pas mourir au nom d’une dette et qu’elle allait rencontrer elle-
même ce monsieur.
La seule chose qu’il a dite c’est que
« Nos choses du village ne sont pas des choses à prendre à la légère, vaut
mieux éviter une malédiction que de la laisser s’abattre sur nous avant de
chercher à réagir, tu sais que ce qui liait ton mari à ce monsieur était pro-
fond, même si tu fais semblant »
Maman n’a pas voulu en entendre plus et elle était sortie de la cuisine, le
forçant à se taire.
Quand j’ai appelé ma tante elle m’a dit que je ne pourrai pas revenir parce
que elle et son petit copain avait décidé d’habiter ensemble vu que j’étais
sensée me marier et rester au village, du moins voila la version des faits
qu’elle avait.
Il me fallait trouver un autre moyen de vivre à douala, surtout que j’avais
déjà payé, j’allais seulement continuer.
J’ai essayé de contacter pendant quelques temps les mais que j’avais,
certes nous n’étions pas proche mais étant en difficulté j’essayais de me
rabaisser pour leur demander de m’héberger.
Personne n’avait son chez lui donc la plupart m’ont répondu que les pa-
rents ne seraient pas d’accord.
J’étais déjà prête à partir, il fallait seulement que je sache ou quand maman
et mon petit-frère sont tombés malade ensemble, en quelques jours la ma-
ladie s’est franchement accélérée, mon petit frère était anémié, il ne man-
geait presque plus, au départ c’était le palu, on a parlé de le transférer à
l’hôpital à Bafoussam pour le transfuser.
L’argent même faisait défaut, comment allait-on pouvoir l’y emmener ?

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Le Gage de Chair

Maman elle-même n’était pas en état de se déplacer pour aller voir même
des gens qu’elle connaissait pour avoir un peu d’argent et il fallait réagir
en urgence.
Très tôt j’ai appelé Chimène :
- Allo Chimène bonjour
- Bonjour Nina comment ?
- Ca va, le père est la ?
- Oui, et il est très fâché, il accuse ses enfants de t’avoir chassé et
ca crée des problèmes vu que la messe d’action de grâce est d’ici le WE
- Je veux le voir, ma mère et mon frère sont très malade, je veux
qu’il m’aide
- Hum et ut vas faire comment avec tout le monde qu’il y’a autour
?
- Toi fais moi seulement signe quand il sort je vais l’attendre même
en route, il est bon il va nous aider.
On a convenu qu’elle allait me biper et ce matin la je suis sortie me placer
à un endroit ou j’étais sure à 100% que j’allais voir sa voiture passer.
Quand elle m’a bipé je me suis levée d’un caillou ou j’étais assise en re-
trait et je me suis mise en route.
J’ai vu sa voiture monter la colline qui sortait de leur zone et quand il m’a
vu il s’est arrêté.
Il n’était pas seul, il était avec son fils, le deuxième, Stéphane.
Je ne savais pas comment parler mais vu l’urgence de la situation je me
suis lancée.
- Bonjour tonton, je t’en prie ne te fâche pas si j’ai quitté la maison
sans te dire, je savais que ca allait te fâcher et je te demande pardon.
Maman est malade, mon frère est malade, on doit le transfuser à Bafous-
sam dès aujourd’hui mais même 5 francs nous n’avons pas, j’ai besoin de
ton aide papa, sauve la famille de ton ami
Je ne savais pas très bien quelle aurait été sa réaction donc j’ai juste at-

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Le Gage de Chair

tendu en prière.
- Stéphane s’il te plait descend prendre l’autre voiture et tu vas faire
ce que je t’ai dit, je vais à Bafoussam avec cet enfant.
Je n’ai pas du tout aimé le regard que son fils m’a lancé ni la moue qu’il
a faite mais il n y’avait pas de temps pour gérer les détails.
Il m’a demandé de monter et nous sommes allés prendre mon petit frère
au centre de santé, maman aussi nous a suivit, à Bafoussam elle avait plus
de chance de recevoir un meilleur traitement.
En chemin, pendant que je croisais les doigts pour que tout se passe bien
et que je disais merci à Dieu pour l’aide mon petit-frère s’est mis à suffo-
quer dans mes bras.
On l’appelait Petit Papa.
Il respirait bizarrement, bruyamment, bref je ne comprenais pas.
- Maman Petit papa respire mal, il fait du bruit
- Comment ca ?
Elle m’a répondu avec une voix faible, elle-même fatiguée après des jours
de souffrance, elle on lui avait parlé de Typhoïde et elle vomissait beau-
coup.
- Je te dis qu’il respire comme si quelque chose bloque sa poitrine
Je me suis dit peut être je m’inquiète pour rien, mais c’est quand finale-
ment, je n’ai plus senti son corps bouger que j’ai compris que c’était plus
sérieux que je ne le pensais.
- Maman il ne respire plus !!!!
J’ai crié ca de toutes mes forces et maman a coté de moi tête sur la vitre
a trouvé la force de se retourner précipitamment et le prendre dans ses
bras.
Elle a secoué, et secoué encore, puis elle a poussé un cri en se laissant
choir sur le dossier de la chaise, pendant que Souop Tajui nous demandait
de nous calmer que bientôt nous serons à l’hôpital.
A quoi bon ?
- Petit Papa venait de mourir….

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Le Gage de Chair

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Le Gage de Chair

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Le Gage de Chair

CHAPITRE V

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Le Gage de Chair

Nous sommes arrivés comme des fous à l’hôpital de Bafoussam, je suis


sortie avec petit papa dans les mains en courant avec l’espoir que quelque
chose pouvait changer mais rien n’y a fait.
Les infirmières l’ont pris, elles ont essayé de le ranimer, elles nous ont
laissé à l’extérieur ou les gens s’asseyaient pour attendre, maman était ef-
fondré et c’est Monsieur Souop qui essayait de la calmer, moi j’étais sans
le mot, assise dans un coin, le coté de gauche de ma tête reposait sur la
paume de ma main, je pleurais en silence.
Qu’allait-il arrivé au cœur de maman si il s’avérait que Petit-papa était
vraiment mort, dans son état pouvait-elle supporter ca ?
Puis en regardant M. Souop soutenir maman essayant de la rassurer et
mettre la pression au corps médical j’ai étendu ma réflexion…
Etait-ce la malédiction qui reposait sur le contrat qu’il avait signé avec
mon père qui avait pris la tête d’une personne déjà ? Est ce que ca allait
prendre la tête de la deuxième ?
Est-ce que j’étais la cause de ce malheur ?
Cette pensée m’a faite trembler de tous mes membres.
Après quelques minutes, sans grande surprise, un docteur est sorti et je
l’ai vu secouer la tête en signe de défaite en discutant avec Souop Tajui.
Mama a poussé un cri strident avant de s’effondrer et d’être conduite de
toute urgence par les infirmières à l’intérieur.
Il m’a rejoint…
- Toutes mes condoléances ma petite, sois forte. Dieu veut éprouver
pendant un temps ta famille mais sois forte.
Comme je ne répondais pas il a continué
- On va devoir mettre ton petit frère à la morgue je pense, et puis
tu vas rester auprès de ta mère
J’ai hoché la tête.
Il a géré ce qu’il fallait gérer pendant que moi j’étais toujours assise au
même endroit.

65
Le Gage de Chair

Puis on m’a orienté près de ma mère.


Elle était sous-perfusion, le corps médical avait déjà reçu son premier car-
net et on lui avait fait des prises de sang pour des examens complémen-
taires.
- Je fais une course et ensuite je vais rentrer au village, avant de par-
tir je repasserai. Tu as prévenu les autres ?
- Non pas encore, je vais faire un transfert pour les appeler, merci.
- Nooonn, je te ferai ce transfert, donne moi ton numéro, je n’avais
pas constaté que tu avais un téléphone.
Je lui ai donné le numéro et quelques temps plus tard j’ai pu appeler la
famille.
Les gens que j’informais au téléphone étaient choqués, une des cousines
de maman s’est directement mise en route, ainsi que le frère de papa, c’est
comme ca qu’à son réveil, elle était déjà bien entourée et soutenue.
Je souffrais profondément dans mon cœur, personne ne s’en rendait
compte mais je me sentais coupable, le regard même de mon oncle me le
confirmait.
Pendant que maman essayait de leur expliquer ce qui s’était passé, à petits
pas je me suis retirée de la chambre pour chercher un coin obscur et me
laisser aller.
Ce jour la j’ai pleuré plus que j’avais pleuré le deuil de mon père, je ne
pleurais pas seulement un deuil, j’en pleurais trois, celui de papa, de mon
petit frère et celui de ma liberté car ce jour j’ai pris la décision d’arrêter
tout ca, si c’était à cause de moi et de cette dette que mon petit frère avait
perdu la vie et que maman était en chemin, il n y’avait rien à faire, j’allais
retourner dans cette maison et accepter et supporter leur traitement.

C’est ce que je fis quelques jours plus tard, après qu’on ai rapidement fait
les obsèques de Petit-papa.
Ma tante gardait maman à Bafoussam pendant que moi je prenais soin

66
Le Gage de Chair

des autres à la maison.


C’est quand maman est sortie de l’hôpital qu’on a pu enterrer mon petit-
frère. Elle était amaigrie mais elle semblait un peu plus en forme, on lui
avait prescrit une série de médicament à prendre.
C’est l’ami de papa la qui a payé tous les frais, morgue, comme hôpital,
comme cercueil, tout, même l’hospitalisation de maman et ses médica-
ments.
On a pleuré petit papa en famille, on n’allait pas de nouveau déplacer
touuuuuus ceux qui à peine venait d’être la pour le deuil de papa, on a
vraiment simplifié le truc, un deuil sobre ou la coépouse de maman faisait
comme si elle était tellement éprouvée, je me demandais seulement quel
était son degré de sincérité, car elle semblait être vraiment très impliquée.
Quand M. Souop Tajui partait du deuil ce jour, je l’ai interpellé pour lui
dire que j’étais prête à revenir.
Il ne m’a pas posé de question mais m’a juste dit
- C’est chez toi la bas, peu importe ce qu’on te dit ou comment on
t’influence, je viendrais te chercher ici demain dans la journée comme ta
maman va mieux.
- Ok, merci beaucoup de nous avoir aidés, grand merci. A demain.
- A demain ma chérie
Chérie ah ???
Le lendemain, mon petit sac était de nouveau prêt pour retourner, je n’ar-
rivais même pas à regarder maman dans les yeux.
Elle restait la prostrée, sans parler, sans expression dans son visage, elle
ne me parlait pas.
Je me suis demandée si elle m’en voulait, certainement oui, voila pourquoi
le lendemain matin, quand tout était prêt je lui ai dit
- Maman je retourne chez Souop Tajui, je ne reviendrais plus.
Elle a juste hoché la tête sans me regarder sans me poser de question.
Mon téléphone a sonné, il était presque la, je me suis avancée et il m’a

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Le Gage de Chair

trouvée en route.
Après ses salutations nous sommes repartis chez lui, de loin on pouvait
voir des femmes travailler dehors, elles lavaient les assiettes, les mar-
mites.
On était dimanche, je me suis souvenue que la messe d’action de grâce
avait eu lieu, mais il y’avait encore des porcs, et chèvres attachés dehors,
pourquoi ?
Malgré les regards pleins de curiosité des mamans qui travaillaient la, je
me suis dirigée derrière, lui à mes trousses.
J’avais porté un kaba de maman vu que je n’avais plus beaucoup de vê-
tements.
En passant j’ai eu le sentiment qu’on m’observait mais je n’ai pas su qui
vu que je ne pouvais lever la tête.
Quand on est arrivé dans ma chambre, il est entré avec moi.
L chambre était intacte, telle que je l’avais laissé sauf qu’il y’avait des
choses sur le lit.
- Voila ce que je t’ai ramené d’Europe, c’est vrai que je vais repartir
pour quelque jour avant les funérailles le WE prochain mais je voulais te
faire plaisir et aussi mieux te connaitre avant de partir
- Mieux me connaitre ?
- Ouiii, pourquoi pas ? tu as peur de moi ?
- Euh… je vous en prie, je viens de perdre mon père, mon petit-
frère, je sais de quoi vous parlez mais moralement je ne suis pas prête.
- Je te comprends très bien, je te comprends ma chérie, prends le
temps qu’il faudra, je n’ai plus l’impatience et la fougue de mes 20 ans,
donc ca ne me dérange pas d’attendre.
Oufff je venais de gagner du temps la
- Pourquoi est tu parti la dernière fois ? tu étais mal à l’aise ?
- Oui, je souhaitais vous en parler vos enfants et votre femme ont
fait une réunion sur la raison de ma présence, et puis je souhaiterais aussi

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Le Gage de Chair

avoir une clé de cette pièce parce que mes affaires ont été déchirées
- Quelles affaires ?
- Tous mes vêtements
J’ignorais qu’il allait entrer dans une colère terrible.
- Une réunion que je n’ai pas convoquée dans ma maison ? Ce n’est
pas possible ca !!! ce n’est pas possible !!
Il est sorti avec précipitation.
Il était assez grand, un peu en surpoids, surtout au niveau du ventre, il
était fatigué comme tout homme de son âge, peut être même encore plus
avec ses multiples activités et déplacement.
Je me faisais toujours une idée de l’homme à qui j’offrirai ma virginité et
vraiment à aucun moment ca ne ressemblais au genre de père la.
Pendant que je lançais un coup d’œil très peu intéressé sur les vêtements,
chaussures et parfums qu’il m’avait ramené, une femme que je ne connais-
sais pas est venue me dire que je devais me rendre dans la maison.

Avant d’y entrer j’entendais déjà les voix tonner, le père Souop était sau-
vagement en colère.
Sa fille essayait de s’expliquer, les garçons, il n y’en avait que deux étaient
silencieux et leur mère n’était pas la, l’ainé aussi n’était pas la.
Il était entrain de leur dire que jusqu’à nouvel avis il était chez lui et faisais
ce qu’il voulait.
Je mourrai d’embarras, surtout que toutes les maters de dehors la était
bien intéressée par ce qui se passait. Mon embarras s’est empiré quand il
a dit
- Carole demande des excuses à Nina pour avoir coupé ses affaires,
parce que je sais que c’est toi
- Quoi ??? à cette machin chouette la ? elle te manipule papa, per-
sonne n’a rien coupé, elle a vendu ses affaires pour avoir des miettes, ja-
mais, qui demander par….

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Le Gage de Chair

- Splassshhhhhhhhhhhhhhhh
Une gifle magistrale venait d’atterrir sur elle, la tension était à son pic,
mon mal être s’est transformé en malaise, j’avais peur de perdre connais-
sance devant eux tous. Ou elle allait que réagir comment oh ?
J’ai vu son frère qui ne m’aimait pas beaucoup la amorcé une petit geste
en avant, avant d’opter finalement de se recaler dans son siège en me lan-
çant un regard furieux.
Carole quant à elle a éclaté en sanglot tellement fort que surement même
loin la bas au camp, centre du village.
Son père n’a même pas eu un peu pitié, il a tourné son dos et est entré
dans le couloir, ne me laissant aucun autre choix que de filer aussi en solo,
j’allais rester la encore faire quoi ?
Chimène est revenue le soir avec Madame Souop.
Je n’ai pas su à quel moment elle a été au courant de ma présence mais
ma nuit fut paisible.
Chimène m’a apporté à manger et c’est elle qui m’a donné le compte
rendu de la messe d’action de grâce.
Ca avait été super on préparait maintenant les grands funérailles, pour dé-
terrer son crâne et faire les traditions.
Le lendemain quand il est revenu me voir, je lui ai demandé la permission
de préparer ma propre nourriture, d’avoir ma propre plaque à gaz, ce qu’il
m’a bien sur accordé, jusqu’à me donner de l’argent pour aller faire mon
marché.
Je ne sais pas si sa femme m’évitais, mais elle n’était presque jamais de-
hors quand moi je sortais.
Finalement le père la a voyagé pour quelques jours et pendant son absence
j’ai eu l’étrange visite de son fils, le deuxième.
Je pensais qu’il venait me faire des problèmes donc quand j’ai ouvert la
porte je me suis tenue devant
- Oui ?

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Le Gage de Chair

- Ca va ?
- Oui merci, que puis-je ?
- Nooonnn rien, ne sois pas sur la défensive, je souhaitais m’excuser
pour notre réaction excessive. Considères moi comme un ami, parfois
nous souhaitons protéger notre mère, vu que sa santé est fragile mais je
t’ai observé tu es une fille bien
- Merci
Je me demandais pourquoi lui qui des trois semblait me repousser le plus
avais changé d’avis, les menaces de leur père ?
- Ecoute je vais prendre un peu d’air si tu veux on marche un peu,
maman ne se sent pas bien donc elle est couchée dans sa chambre, elle ne
pourra pas faire un arrêt cardiaque en nous voyant marcher et rigoler en-
semble. En parlant il a fait une grimace qui m’a arraché un sourire, le pre-
mier sourire depuis fort longtemps.
J’ai été tentée et je lui ai demandé de me laisser le temps de mettre quelque
chose aux pieds.
Je l’ai suivit et nous avons marché, marché.
Nous sommes passés devant l’entrée de ma cachette secrète mais je n’ai
pas voulu lui montrer, nous avons marché pendant une heure.
Beaucoup de silence car je n’étais très encline à répondre à ses questions,
il l’a senti et s’est tût. J’ai beaucoup apprécié le geste et en se séparant je
l’ai remercié et je me suis excusée pour le silence
- Je viens de passer des moments très difficiles, beaucoup de chan-
gement, tu m’excuseras de n’avoir pas été de meilleure compagnie.
- Oh non pas de souci, je te comprends, on a appris ce qui t’es arrivé,
la prochaine fois j’espère que tu seras plus gaie.
- Je l’espère aussi.

Par ma réponse j’avais ouvert la porte pour une prochaine fois.


Deux jours après nous sommes encore allés faire quelques pas, il m’a

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parlé de leur famille, de sa mère aussi. La façon dont il en parlait ca se


sentait qu’il l’aimait de tout son cœur. Il m’a aussi parlé du funérailles de
leur grand-mère qu’on allait taper, jusqu’à me convaincre de ne pas m’iso-
ler dans la chambre mais de me joindre à la famille.
Ce que j’ai fait ce jour.
Depuis son retour, Pa’a Souop n’avait pas franchit le pas de ma porte, cer-
tainement le stress de l’organisation.
J’avais appris qu’il était la par Chimène mais qu’il était très mobile.
Il a envoyé Chimène me donner un ensemble en bazin brodé, mais je
n’avais aucune envie de mettre ca.
Dans les vêtements qu’il m’avait ramené il y’avait une robe noir fleurie
de blanc, son tissu était léger mais j’avais une veste grise avec laquelle
j’avais prévu de la mettre.
Le vendredi précédant l’évènement, il y’avait beaucoup d’agitation, beau-
coup de personne venues de la ville, au point ou certains on dit dormir au
salon des appartements que j’occupais
C’est ce que j’ai finalement mis le matin avant de sortir me rendre dans
la cour, on devait aller faire la cérémonie la ou elle avait été enterré, avant
de revenir la finir à la maison avec la collation et les danses et tout.
Je suis montée à pied petit à petit au lieu ou cette maman s’était mariée,
dans ma concession de sa famille. Ce n’était pas très loin.
Quand je suis arrivée j’ai trouvé déjà installé le frère de Carole, celui qui
m’avait rencontré en route la, il était la, tout de noir vêtu avec des lunettes
noires.
Je me suis assise dans un coin et j’ai constaté que même sans voir ses
yeux son visage était braqué en ma direction.
Ca m’a mise mal à l’aise, car il n’avait jamais manifesté un quelconque
intérêt, pourquoi ce matin ?
Quelques secondes plus tard, Stéphane, le frère ainé de Junior s’est ap-
proché par derrière avec une familiarité un genre.

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Il m’a fait la bise pendant qu’Yves lui ne ratait apparemment aucune


miette.
Il s’est assis et ce n’est que quand da petite sœur est arrivé avec sn père
qu’il s’est levé.
Pendant toute le déroulement des funérailles, je regardais à distance.
Si j’étais en forme j’aurai appelé mes copines mais la je ne voulais pas
bavarder.
Pendant que j’y pensais quelqu’un m’a parlé dans le dos
- Nina c’est ca ?
- Oui…
C’était Yves, le frère ainé de Stéphane de Carole
- Bonsoir
- Bonjour
- De quoi te parlais mon frère ?
- De tout et de rien, pourquoi ?
Il avait des lunettes toutes noires et je ne parvenais pas à lire une expres-
sion sur son visage.
- Non je voulais juste savoir, tout va bien. Allez- vous épouser mon
père ?
- Heu… je ne sais pas
Il m’a regardé, me fixant directement dans les yeux, ca m’a fait penser à
notre première rencontre, il y’avait une once d’appréciation qui était passé
dans ses yeux mais depuis ce jour la, il m’avait ignoré complètement.
On s’est aperçu encore pendant que les gens mangeaient la maison après
les cérémonies traditionnelles. Il était isolé à une table, lui qui était si
proche de ses frères et sœur la je ne comprenais pas pourquoi il s’était au-
tant mis en retrait.
Quand la nuit tombait déjà Stéphane est venu me voir
- Nina, s’il te plait accompagne-moi, je sais que tu es fatiguée mais
j’ai besoin de compagnie, ma fiancé m’a quitté et j’ai besoin de parler

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N’est ce pas mami gentil je lui ai demandé de s’avancer et moi je l’ai sui-
vit.
Je lui ai montré ma cachette en signe de compassion, cet endroit et le bruit
de l’eau apaisait.
- Waouh, tu connais un endroit aussi bien et je ne l’ai jamais sur ?
- On n’a pas été proche, voila pourquoi…
Nous avons causé un toute petit peu.
Puis il m’a donné un jus en plastique qu’il avait en main, c’était la grena-
dine, ce que j’aimais.
- Tiens bois, tu n’as pas beaucoup mangé pendant la soirée ca va te
donner de forces
- Il m’avait vraiment observé, je n’avais pas beaucoup d’appétit.
- J’ai bu deux gorgées et nous avons continué notre conversation.
C’est quand finalement j’ai finit la bouteille que je me suis rendue compte
que quelque chose n’allait pas, ma tête tournait et le rythme s’accentuait.

- Stéphane je suis mal, ma tête tourne, j’ai froid


- Tout doux bébé, laisse toi aller.
Je voulais demander que laisser aller ou ? mais ma bouche n’articulait
plus, j’ai senti le froid de la pierre ou je m’asseyait sur mon dos et la der-
nière image que j’ai vu ou alors le dernier bruit c’est lui discutant avec
quelqu’un qui avait la voix de Carole.
M’étais-je fais piéger ????

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CHAPITRE VI

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Quand je me suis réveillée, j’étais complètement perdue, je me sentais


étouffée, mal à l’aise donc du coup je me suis mise à réagir violemment
pour me retrouver libre, c’est comme si j’étais en prison.
- Shuuuuuuuuuuuuuuttttt
Le shuuuutttt la sortait d’où ??
Tout était noir ou on était mais je sentais que j’étais tout de même sur une
surface confortable, un lit ????
J’ai poussé un cri en me relevant de toute mes forces, j’étais ou ? Avec
qui ? Jusqu’à il me disait même que shuuuuuuuuuuuttt, c’était le
shuuuuuuttt de quoi ???
- Vous êtes qui ???
Je suis précipitamment descendue de ce qui semblait être un lit, j’ai senti
le carreau froid sous mes pieds, Ekiééé, c’était sérieux ooh, ma peur était
grandissante, mais tout était noir, je ne savais ou fuir.
Je me suis collée contre un mur ultra glacé avant d’avancer d’une voix
tremblante
- Qui êtes-vous ? que me voulez vous ???
La personne n’a pas répondu et je l’ai entendu faire un mouvement
- Si vous avancez je vais vous faire quelque chose
J’ai seulement entendu d’une voix que je ne connaissais même pas mais
que je sentais moqueuse répliquer :
- Comme tu t’es défendue tout à l’heure avec Stéphane non ?
Aaaahh oui !! Stéphane, c’est avec lui que j’étais ouiiiii , et j’avais même
entendu sa sœur parler.
Mes souvenirs sont revenus pendant qu’une petite lumière a apparu dans
la pièce.
Grande fut ma surprise de voir qui j’avais en face de moi…
- Yves ????
Il a eu un air surpris puis son visage est revenu normal
- Pourquoi as tu été aussi naïve ??

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Le Gage de Chair

- Naïve comment ? votre mère vous a demandé de vous associer à


trois pour me kidnapper ? vous allez me tuer ?
- Ne raconte pas d’histoire, tu t’es volontairement jeté dans la
bouche du loup qui te voulait du mal alors si j’étais dans le coup je n’allais
pas risquer de me faire manger par les moustiques de tout un village pour
te sauver.
Tiens… il m’avait sauvé ? que voulait me faire ces gens.
Il a voulu s’approcher je suis rentrée encore en arrière dos au mur.
- Ne vous approchez pas, expliquez moi ce qui s’est passé. On est
ou ?
- Je ne m’approche pas, les toilettes sont derrière vous, s’il vous
plait puis je y aller ??
J’ai balbutié très embarrassée
- Oui bien sur, pardon.
Il est passé devant moi, je n’avais jamais vu Yves, le premier fils de Souop
Tajui d’aussi près, bon sauf le jour ou il m’avait vu à la source. Il m’avait
l’air un peu plus mince, peut être le stress des célébrations de ces derniers
jours.
Nous étions dans une minuscule chambre qui semblait être une chambre
d’hôtel.. Du village ?
Il y’avait un petit hôtel au camp mais je n’y étais jamais entré, apparem-
ment c’était la ou nous étions.
Quand il est ressorti je m’étais reculé de la porte de la toilette.
- Nina, ne fais plus confiance de cette façon, tu as faillit te mettre
dans une situation, en fait tu t’y es même mise, et moi j’ai pris le risque
d’avoir de sérieux problème avec ma mère en ta sauvant, d’ailleurs, j’en
ai toujours eu avec elle.
Une lueur de tristesse a furtivement brillé dans ses yeux.
A les voir discuter ensemble et tout la je ne pouvais même pas imaginer
qu’il avait des problèmes avec elle, ou alors le fait qu’il ait pris ma défense

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l’autre fois n’avait pas plu à cette femme oohh ???


- S’il vous plait que me veulent-ils, ils voulaient me tuer ?
- Pas jusque la, mais vu la violence avec la quelle mon frère a réagit
quand quelqu’un s’est opposé j’ai été choqué.
- Euh… il a su que c’était vous ??
- Bien sur que non !! j’ai réagit rapidement et dans le noir, ma petite
sœur effrayée s’est enfuit en criant et ca a semé la panique de tous les
cotés, mais il m’a suivit en voiture et j’ai nous cacher malgré que tu pesais
énormément sur mes bras
Il voulait alors dire que je suis grasse ??? J’avais même maigrit hein ?
- C’est votre mère qui les a envoyés ??
- Bien sur qui penses tu qui pourrait avoir un plan bizarre comme
celui la, même Carole n’a âs assez d’intelligence pour penser à tourner ce
genre de film dans sa tête. Maman est très jalouse, possessive et partiale,
et elle a des limites repoussées par rapport à beaucoup de personnes la
dehors donc que…
Je me sentais complètement perdue car je ne savais même plus quoi faire,
ou aller, après ca, est ce que j’allais encore repartir la bas comme si de
rien n’était ?? nooonn je ne pouvais pas, bon j’allais aller ou maintenant
alors ?
Pendant que je réfléchissais il m’a demandé de m’asseoir
- Aucun problème est sans solution, assied toi, tu as faim ?
Je savais même encore si j’ai faim ?
- Ecoute Nina, c’est bien Nina non ?
J’ai hoché la tête
- Je sentais bien que quelque chose se préparais c’est pourquoi je
vous ai suivit, dans ton endroit ou tu aimes tant aller maintenant la situa-
tion est ce qu’elle est et il faut chercher des solutions et se battre, tu en
gagnes et rien et ca ne t’avance en rien de rester prostré la comme ca, une
chose est sure c’est que tu ne peux plus repartir la bas ni épouser mon

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Le Gage de Chair

père car ta dote était déjà prévue pour le WE d’après les funérailles.
J’ai écarquillé les yeux surprise
- Parce que tu croyais que maman voulait finir avec toi pourquoi ?
- Mais si je ne repars pas la bas, la malédiction…
- Moi franchement je pense que ces choses attrapent ceux qui se
laissent manipuler par ces croyances. Ca existe, je respecte mais que ca
ne nous pousse pas à nous jeter dans un trou sans explication. Tu veux
épouser mon père ? tu aimes mon père ??? Réponds !!!!
Tout d’un coup il était devenu agressif un genre
- C’est obligé ?? je te dois une réponse ??
- Je veux savoir ce qu’il y’a déjà eu entre vous, je veux savoir !!!
- Ekiééé on t’a envoyé finir le travail des agresseurs la ? lâche mon
bras, en quoi ca te regarde jusqu’à tu presses mon bras.
Il était assis à côté de moi et il me serrait le bras, il a directement relâché
sa pression
- Excuse-moi
Voila la dernière phrase qu’il a dite avant de commencer à se chausser, il
allait quelque part ? je voulais bien lui poser la question mais pas moyen
vu comment on venait de s’échauffer.
Quand il envoyait la main pour prendre les clés de sa voiture sur une toute
petite table en faux bois
- Rien ne s’est passé entre votre père et moi
Je l’avais de nouveau vouvoyé, ca a même sonné bizarre dans mes
oreilles. Il a fait comme si je n’avais rien dit et il a ouvert la porte
- S’il vous plait, ne me laissez pas seule ici…
Il s’est arrêté devant la porte la quelques secondes avant de se retourner.

- Mets tes chaussures, on va chercher quelque chose à manger, re-


trouve moi dehors et fais vite.
A peine il a parlé qu’il est sortit.

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Le Gage de Chair

Sans poser de question j’ai mis mes pieds nus vite vite et je suis sortie.
C’était un petit motel ou les chambres étaient en haut et en bas il y’avait
la maison du propriétaire et une petite réception, mais quand nous sommes
passés personne n’était la.
Nous avons pris une descente et quelque part dans un coin était garée sa
voiture, la même qu’il avait quand nous sommes rencontrés à l’eau la.
Nous y sommes entrés, trouver alors quelque chose à manger dans un vil-
lage comme celui la était mission impossible, je suppose que c’est pour-
quoi il a directement pris la route de Bapa,
Nous avons roulé dans la nuit pendant un moment sans rien voir de spé-
cial, pour finalement s’arrêter dans un semblant de boulangerie dans une
station, je ne savais pas très bien ou on était, il m’a demandé de rester
dans la voiture.
J’avais un peu peur mais j’ai respecté sa consigne.
Quelques minutes plus tard j’ai vu une voiture qui m’a semblé être une
des voitures qui était dans le Parc des Souop Tajui passer sur la grande
route en vitesse, puis freiner bruyamment au point ou les pneus ont crissé.
Mon cœur s’est mis à battre pendant que je laissais mes fesses coulisser
sur le siège pour disparaitre rapidement du champ de vu des personnes
qui étaient dans la voiture.
J’ai d’ailleurs entendu la voiture faire marche arrière.
Si je restais la dedans quelque chose pouvait venir me trouver massa.
Je me suis dirigée toujours en bas du coté chauffeur et j’ai ouvert le por-
tière, sans plus vraiment calculer ce qui se faisait derrière moi.
Je suis sortie toujours baissée et j’ai foncé dans le noir qui environnait la
petite station « Kam Oil ».
Je me suis cachée derrière cet espace malgré les herbes qui me piquait les
pieds.
J’ai entendu des voix.
J’aurai souhaité me rapprocher pour voir qui étaient ces gens et si il sortait

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Le Gage de Chair

vraiment de chez les Souop, mais il ne m’a même pas fallu cet effort.
J’ai entendu la voix de Yves, de Stéphane, et puis une autre voix encore,
que je ne reconnaissais pas, m’avait-ils vu ??? je ne pense pas.
Je suis restée cachée jusqu’à ce que j’entende ces gens repartir et Même
Yves aussi.
Je me suis mise à paniquer, il partait comme ca que moi j’allais faire com-
ment ? sans argent sans rien, je voulais sortir courir pour lui dire que je
n’étais pas loin mais Stéphane pouvait être entrain de roder, surtout si il
avait vu quelqu’un dans la voiture, je suis restée la pendant environ 15
minutes, avant de sentir les pas de quelqu’un sortant par je ne sais quel
mystère de derrière moi.
C’était beaucoup trop d’émotion, de frayeurs, de situations éprouvantes
pour moi, je n’ai pas pu retenir le cri hystérique qui est brusquement
monté de mon cœur pour ma gorge..
J’ai lâché ca de toute mes forces.Mourir c’est mourir c’est vrai mais
j’avais fait le choix de mourir en criant.
- Heyyyy Tais toi !!! C’est moi !!!!
Il venait de mettre la main en appuyant fort sur ma bouche tout en m’im-
mobilisant pendant que je me débattais.
- N’aie pas peur, tu es une petite fille courageuse, je suis bluffée
que tu sois sortie de la voiture avant que mes frères ne te voient
- Ils ne m’ont pas vu ? je ne pense pas, ce n’est pas éclairé par ici,
tu es descendu à quel moment ?
Je lui ai raconté.
- Ecoute on ne peut plus rentrer ensemble à Badenkop, on va pren-
dre un hôtel à Bangangté pour la nuit, je vais repartir chercher les affaires
la bas et je te retrouve
J’avais de plus en plus peur de rester seule mais je ne le lui ai pas dit
Il était comme ma bouée de sauvetage et avec lui je me sentais plus pro-
tégée que je ne l’avais été pendant toutes ces années.

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Le Gage de Chair

Nous avons encore roulé et je me suis endormie la tête posée sur le dossier
de la chaise.
- Nina nous sommes arrivées, réveille toi.
J’ai eu de la peine à sortir de mon sommeil, puis finalement j’ai ouvert
les yeux.
De la peine parce que je faisais un rêve, qui me plaisait et Yves était de-
dans, ou alors du moins quelqu’un qui lui ressemblait. Et ce rêve m’a fait
me réveiller avec un sentiment bizarre, un sentiment de faiblesse, d’atta-
chement envers lui. Ca m’a même énervé, car ce n’était ni l’heure ni le
jour, ni la personne.
Il était la pour me sauver et m’aider, fallait- pas extrapoler.
Je suis descendue de la voiture devant un hôtel qui méritait son appellation
d’hôtel mille fois plus que le truc ou on était à Badenkop la.
Ensemble nous sommes allés à la réception.
Le réceptionniste semblait être content d’avoir des clients et nous dévisa-
geait comme si il était sur de ce qu’on allait faire la bas dans la chambre
la, tsuiiipppp. Grande fut sa déception quand Yves a demandé une
deuxième chambre juste collée à la mienne.
Nous sommes montés, il m’a mise dans ma chambreet je suis directement
entrée dans les toilettes. Envie pressante de faire pipi, je me serai allée à
bien plus si la situation n’était pas aussi complexe, donc je serrais seule-
ment, un bruit pouvait quitter ma toilette aller sonner dans sa part de
chambre la bas.
La douche la me faisait rêver, même comme il faisait bien froid, je voulais
à tout prix essayé les jolis serviettes blanches la, mais comment me laver
quand il était dans la pièce ? J’ai juste banni l’idée la, j’allais jongler une
toilette la et ressortir, ce que j’ai fait, seulement qu’en ressortant, tout sem-
blait calme, il semblait avoir rejoint sa chambre, donc je pouvais prendre
cette fameuse douche.
Je l’ai fait en quelques secondes et je me suis essuyée vigoureusement,

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Le Gage de Chair

comme toute fille du village qui se respectait, quand je suis sortie pour
m’habiller lui aussi entrait dans ma chambre, j’ai sursauté ainsi que lui
- Pardon, je m’excuse.
Il a refermé la porte me laissant embarrassée.
C’était d’abord une minuscule serviette qui ne faisait même pas le tour,
donc à peine la moitié de mon corps était couverte, quel ndem.
J’ai lavé mes sous-vêtements vu que c’était les seuls que j’avais et je me
suis rhabillée sans priant pour qu’au petit matin ce soit sec et que je les
remette. De toute façon personne n’allait s’en rendre compte.
J’ai tiré les draps et la couverture qui sentait le propre, et je me suis cou-
chée.
Je me disais que j’allais rester éveillée car surement il allait repasser mais
finalement je n’ai pas su quand je me suis endormie.
Tout ce que je sais c’est qu’à un moment dans la nuit j’ai sursauté, la lu-
mière était éteinte.
J’ai fouillé à tâtons l’interrupteur la jusqu’à ma part est venue , mais fi-
nalement je l’ai retrouvé, quand j’ai allumé, j’étais seule dans ma cham-
bre, je n’avais aucune idée de l’heure qu’il était.
Je me suis levée, le carreau du sol était glacial.
J’ai voulu ouvrir la porte de ma chambre pour voir ce qui se passait mais
elle était fermée à clé, pourquoi j’étais enfermée, j’ai forcé fatiguée rien,
je me suis mise à secouer la porte et à la taper, je pensais qu’il y’avait une
défaillance ou alors on me séquestrait même ooohhh, ouvrez la porte,
ouvre la porte !!!
Le fait d’être enfermée comme ca faisait très peur, c’est comme si j’étais
dans un film ou les murs se rapprochaient de moi et ou on allait bientôt
relâcher un gaz tuant.
Du coup je ne respirais même plus bien, l’air ne suffisait plus.
Sans aucun doute le genre de bruit ci allait réveiller tout l’hôtel.
Quelques secondes plus tard, j’ai entendu la porte d’à coté s’ouvrir

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Le Gage de Chair

- Nina calme toi, regarde en bas de ta porte au pied, la clé y est.


C’était Yves, j’ai baissé les yeux et j’ai vu qu’il avait glissé une petite clé.
Je l’ai prise et j’ai ouvert la porte avec précipitation, je voulais de l’air.
- Merci, je n’ai pas vu que c’était la
- Oui, hier tu t’es endormie, j’ai tout fait pour te réveiller mais tu
ne te réveillais pas.
Pendant qu’il parlait j’ai imaginé la scène, j’espère qu’il ne s’était pas ap-
prochée de près, je n’avais pas de soutien, ma robe était légère et je dor-
mais très mal, dans de ces postures…
- Merci beaucoup
- De rien.
- Il était à la porte, moi de l’autre coté de la porte
On n’avait plus rien à se dire mais il est resté la et moi aussi je suis restée
la.
Son regard était tellement braqué sur moi que j’ai baissé les yeux.
Mes seins se dressaient derrière ma robe d’une façon scandaleuse, c’était
indécent purée.
Si il voyait ca il allait penser que je souhaitais le séduire, mais c’était trop
tard, car quand je l’ai regardé ses yeux s’était déjà posé sur ca et son re-
gard avait changé…

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CHAPITRE VII

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Le Gage de Chair

Quand j’ai vu son regard, l’intensité ca m’a fait un truc, une espèce de
frisson a parcouru mon corps et mon bas ventre a eu un peu chaud.
Fallait vite trouver un sujet de conversation car j’étais très mal à l’aise.
- Euh, les affaires dans l’autre hôtel, tu as pu récupérer ??
- Je voulais bien récupérer mais j’étais très fatigué, peut être je vais
profiter du fait que je sois éveillé pour y aller, donc je pense que je vais y
aller tout de suite et aller cogner à la porte du monsieur
- Ok
Ok la nous sommes calés sur place, toujours face à face.
Puis il s’est mis à s’avancer vers moi comme mes tétons se dressaient en-
core plus fièrement l’un l’autre.
Quand son corps n’était plus qu’à quelques millimètres du mien j’ai pu
sentir son odeur de près, mon Dieu, c’était trop chap, et puis il était grand,
son corps dominait le mien, ca ressemblait à ce que je lisais souvent dans
les quelques rares Harlequins de 1900wèèèè qui arrivaient à Badenkop.
- Nina…
Voila la dernière chose qu’il ait dite avant de pencher vers moi, avant que
je ne me rende compte moi-même j’avais déjà soulevé mes pieds du sol,
pour tendre ma bouche.
Ses lèvres était moyenne, pas très épaisse mais loin d’être fine, donc
quand il les a posé sur ma bouche je m’attendais peut être à des baisers
doucement doucement, comme dans les films mais ou caïïï ??
En quelques seconde sa langue était déjà dans la mienne, il m’a étouffé
avec un genre d’embrassade, c’est comme si le feu parcourait mon corps,
un courant bizarre.
Une envie extrêmement pressante faire pipi m’a arrêté une fois la la la .
Sa main s’est posé sur mon sein, mais au lieu qu’il appuie aussi comme
son bisou la cette fois si je n’ai pas senti sa main, juste ses doigts sur mes
tétons.
- Ashhhhhh

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Le Gage de Chair

Je m’étais exclamée sans m’en rendre compte, c’était…. Un genre.


Beubeula, je ne pouvais plus supporter le pipi la, je me suis arrachée de
ses bras sans explications et j’ai couru dans les toilettes, peu importe ce
qu’il allait penser je ne voulais pas mouiller le sol d’autrui et me souiller
devant lui.
J’ai fermé la porte et je me suis assise sur le pot.
le fameux pipi la ne voulait même pas sortir,le feu dans mon bas ventre
ne se calmait pas.
J’ai entendu des pas, peut être qu’il allait penser que je le repoussais…
ou alors je le repoussais sans savoir ? Les blancs parlaient souvent de l’in-
conscient, bref, j’ai forcé puis je suis sortie.
Silence total, ma porte était rabattue.
J’ai voulu sortir pour voir s’il était rentré dans sa chambre mais je n’en ai
pas eu le courage.
Je me suis recouchée.
Trouver le sommeil alors il y’avait moyen ? J’ai repensé à ce qui s’était
passé, à lui, à ses doigts sur mes tétons, l’envie la est revenu mais je
n’avais pas vraiment le courage de l’assumer, je me suis endormie.
Le lendemain matin je me suis réveillée tout doucement. Le moral était
bas, j’étais accablée par ce que j’allais devenir. Je ne pouvais plus rentrer
en arrière et j’étais presque sure que toute ma famille allait y passer à
cause de ce contrat. Comment gérer ca ??? Si ma mère apprenait que je
m’étais enfuie elle allait me prendre pour une méchante, irresponsable,
sans cœur fille, mais je priais de toutes mes forces qu’elle comprenne que
j’avais été obligée et qu’elle puisse trouver un marabout capable de stop-
per ca ou même une solution avec une de mes cousines.
Je ne pouvais plus repartir à douala, mais j’avais une amie avec qui on
était à Badenkop au lycée, chaque fois elle me proposait toujours de venir
lui rendre visite à Yaoundé, je ne connaissais pas Yaoundé, mais je savais
qu’elle vendait dans une boutique. La boutique d’un riche de notre village

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Le Gage de Chair

aussi, c’était la boulangerie, l’idée m’est venue d’aller la bas et de voir si


elle pouvait aussi m’aider à trouver un petit travail pour que je puisse
m’en sortir et reprendre mes études.
Cette pensée a légèrement diminué mon mal être de ce matin la et quand
j’ai entendu du bruit à ma porte, j’étais déjà lavé, et propre.
Malheureusement je n’avais ni crème du corps ni même un petit p
arfum, rien rien. Heureusement que le savon de la douche la sentait bon
mais mon corps état blanc et ma peau sèche comme celle du serpent.
C’était le monsieur de la réception.
- Euh, Monsieur vous attends en bas, pouvez vous descendre ?
Oui merci.il a regardé surpris le lit que j’avais déjà fait, il croyait que
j’étais une villageoise qui ne savait pas faire le lit ??? c’est après que j’ai
compris qu’à l’hôtel ce sont les employés qui s’en chargeait. Moi je me
vantais de l’avoir fait..
Je suis descendue et j’ai trouvé Yves assis dans la petite salle restaurant
de l’hôtel.
Il avait une tasse devant lui et avait les yeux braqués sur la petite télé qui
était allumée perchée sur une étagère fixée au mur.
- Bonjour
- Bonjour Nina
Il m’a regardé furtivement avant de reposer ses yeux sur la télé ou Euro-
news donnait les infos de l’heure.
- Commande ton petit déjeuner, on doit partir ce matin, j’ai une réu-
nion à Bafoussam…
- Heu…. Je voudrais aller à Yaoundé.
Cette fois ci il a tourné son regard vers moi et m’a regardé surpris
- J’ai une amie la bas, je vais aller la voir et peut être travaillé
Il a hoché la tête et l’a retourné vers la télé
Il m’énervait même dis donc maintenant il faisait comme si rien ne s’était
passé.

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Le Gage de Chair

J’ai commandé ce que je voulais et j’ai mangé, si lui le café le rassasiais


c’était son problème la bas.
- Je croyais que ta famille était à douala, ton école et tout
Il avait ré-ouvert la conversation sans pour autant de regarder
- Oui mais ma tante ne voudra plus de moi, ni même aucun membre
de la famille, vu que j’ai fuit mon mari et exposé ma famille
- Je vois… et tes études
- Je en sais pas je vais d’abord pouvoir mettre un peu d’argent de
coté
- Et ton ami habite ou ?
- Je connais son lieu de service, j’irai la bas, je voudrais arriver tot
à Yaoundé. Pourrait-tu m’aider pour le bus s’il te plait
- Oui, bien sur, mais je vais à Yaoundé après ma réunion, je pourrai
t’y déposer. Je suis bqsé à Douala mais j’ai quelqu’un à voir avant de
continuer.
- Merci beaucoup beaucoup
J’ai fini de manger et nous avons pris la route pour Bafoussam.
J’avais la même robe qui avait déjà des tâches et de boue dus à mon éva-
nouissement dans la forêt la et puis la poussière aussi, alors que lui était
nickel dans son pantalon marron et sa chemise noir à rayure marron,
orange.
Quand nous sommes arrivés à Bafoussam il a garé devant un autre hôtel.
- Descendons, tu vas m’attendre ici pendant que j’irai en réunion,
ok ?
J’ai hoché la tête.
Moi qui croyais qu’à Baganté c’était le sommet j’ai encore vu une autre
cartouche d’hôtel.
En une journée, le gars la m’avait déjà fait découvrir trois standings d’hô-
tel différent, c’était grisant.
Nous sommes montés dans la chambre, et puis il a fouillé ses affaires pour

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Le Gage de Chair

me tendre une autre robe.


- Met celle-ci car je suppose que tu n’es plus très à l’aise avec la
tienne vu qu’elle n’est plus propre
- Effectivement, merci beaucoup.
Il avait vu que ma robe était sale.
Sa robe à lui était plus une robe de soirée qu’autre chose mince.
Bleu, courte mais pas trop, un joli tissu un peu brillant avec une découpe
à la taille.
- Tu l’as acheté ou ???
- Je l’avais gardé pour l’offrir à Carole mais bon si ca peut te ser-
vir….
Oui ca pouvait me servir, parce que la je n’avais même pas haaap pour
dire que j’achète les habits.
Je suis allée dans la toilette pour me changer.
Je me suis regardée au miroir, c’était comme un film, moi dans cette si-
tuation, je ne pouvais m’imaginer un truc pareil quelques temps aupara-
vant.
Je me suis habillée et la robe m’allait très bien, on aurait dit qu’il connais-
sait ma taille, pourtant sa sœur était tout de même plus mince que moi !!!
- Merci beaucoup
- Elle te va super bien
- Merci
J’avais les yeux baissés à cause de la gêne et de timidité.
Son téléphone a sonné, apparemment on l’appelait pour lui dire qu’on at-
tendait que lui.
Il a répondu « j’arrive » puis il s’est rapidement changé.
Il a mis une chemise blanche pendant que je regardais son torse en solo,
il était « un homme », il inspirait « l’homme » je en savais pas comment
décrire, le « mari » je dirai même.
Je l’ai vu mettre un truc qu’il a roulé sous ses aisselles avant de mettre sa

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Le Gage de Chair

chemise, puis il a déboutonné son pantalon pour enfiler.


Tous ces gestes la faisaient grossir la boule que j’avais dans la gorge et
dans mon ventre et je ne perdais aucune miette.
- Nina ?
Il m’avait attrapé c’est sur
- Oui ?
- Pourquoi tu t’es enfuie hier ?
- Je je je … ne sais pas
- Si je t’embrasse encore aujourd’hui tu vas fuir ?
- Je ne sais pas
Il s’est approché de moi, sa ceinture non fermée, elle clignotait pendant
qu’il marchait.
Je suis restée immobile, pétrifiée et il est venu de nouveau m’embrasser.
Cette fois ci c’était léger, alors que moi je voulais l’autre de Bagangté la,
quand il voulait persister dans son bisous léger la j’ai plus ouvert la bouche
en me rapprochant d’avantage de lui.
Il a compris apparemment
le message car il m’a serré contre lui en m’embrassant et m’embrassant
encore.
Maaaaammaaa, c’était bon ooooohhhhh.
Je voulais respirer mais je ne voulais pas décoller ma bouche de la sienne,
donc l’air que je pouvais attraper dans de maigres intervalles était vital.
Il a passé les mains dans mon dos et s’est mis à me caresser le dos, de
haut en bas.
Puis ses mains se sont posées sur mes fesses dont il a parcouru les ron-
deurs plusieurs fois avant de les plaquer fort contre lui, ou plutôt contre
la bosse perceptible à traver son pantalon.
Il a gémit, puis ensuite il a passé les mains en dessous de ma robe.
Mes cuisses, mes fesses, mon dos, ses mains allaient partout et chez moi
ca n’allait pas, je tremblais de tout mon corps, mes pieds refusaient de

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Le Gage de Chair

plus en plus de me porte, je ne faisait qu’entendre « Nina nous on va te


lâcher ooohh », je me suis agrippée sur lui et il a du sentir que mes jambes
me faisaient des infidélités.
Il m’a poussé de son corps et toujours en s’embrassant et on s’est retrouvé
au pied du lit.
Juste quand il était question de s’allonger son téléphone a encore sonné
avec insistance
- Merde !!!!! La réunion !!! je reviens Nina. Il m’a fait un dernier
baiser sur le front. Ne sors pas, si tu as faim commande on vient te donner,
attends moi ici, ne bouge pas !!!!
Le charme avait été rompu et il semblait avoir peur que je me volatilise
J’ai secoué la tête en signe d’assentiment et je l’ai regardé s’habiller et
sortir.
On avait aucune information l’un de l’autre.
Les âges, le parcours scolaire, les loisirs, la couleur préférée, bref on ne
se connaissait pas, mais je n’avais qu’une idée en tête, c’est de l’attendre
pour qu’on reprenne ou on s’était arrêté.
Avenir ooh, passé oooh, je refoulais, je ne voulais pas que quelque chose
vienne me perturber un genre, toutes ces émotions la je devais en connaitre
la fin, le sommet.
Peut être que j’allais enfin comprendre de quoi mes copines parlaient
quand elles parlaient d’amour, de sentiment amoureux, de passion, d’émo-
tion et de ….sexe…
Après son départ, je n’avais vraiment pas faim vu que j’avais sonné un
solide petit déjeuner, donc je suis amusée à prendre une autre douche, ce
n’était pas tous les jours que l’eau sortait du mur dans mon quotidien. J’ai
allumé la télé, la climatisation, malgré qu’il ne faisait pas si chaud que ca
et je me suis couchée, couverture jusqu’à ma tête.
Quel confort !!.
J’aimais la musique donc Trace Africa m’a bercé jusqu’à ce que j’entende

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Le Gage de Chair

quelqu’un à la porte.
Qui était ce ? Je n’avais aucune notion du temps, car pas de téléphone ni
de montre, mais deux bonnes heures étaient passées quand même.
Peut être que c’était Yves après tout.
Je me suis levée en allant sur la pointe des pieds vers la porte.
Je m’attendais à ce que la personne toque encore avant que je n’ouvre
donc j’ai collé mon oreille pour entendre, c’est alors que..
- Allo Yves, je suis devant la porte de ta chambre, tu es ou ? fais
signe je dois te voir, je traine dans les environs.
J’ai entendu les pas de la personne s’éloigner.
C’était une voix de femme mais je ne pouvais la reconnaitre, en plus à
travers la porte c’était moins perceptible.
Quelques temps plus tard, environ une heure plus tard je dirai, Yves est
revenu.
Il avait une façon différente de frapper à la porte donc j’ai reconnu sa
frappe one time, j’ai ouvert.
Dès qu’il est entré sans même attendre que je ferme bien la porte il m’a
attiré contre lui et m’a embrassé comme quelqu’un qui avait une soif qui
était sur le point de le tuer.
Il m’a serré fort contre lui
- La porte ai-je protesté bouche contre la sienne.
Lui-même l’a fermé
- J’ai pensé à toi pendant toute ma réunion, si tu avais un téléphone
je t’aurai fait des textos tout le long, d’ailleurs je t’en ai gardé un.
Mais apparemment il n’était pas question de découvrir quel était ce télé-
phone à ce moment la.
J’avais autant envie, sinon même plus de ses attouchements, se rappro-
chement, ce moment intense, je mourrai d’envie d’endécouvrir tout les
contours et je lui faisais confiance dans ce sens.
Je me suis laissée allé à caresser même son dos et sa tête pendant qu’on

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Le Gage de Chair

s’embrassait.
Tout mon corps tremblait dans ses bras et il a du s’en rendre compte car
il s’es tarrêté et a posé sa tête sur la mienne
- Ca va ???
Son souffle me réchauffait le visage
J’ai hoché la tête sans trop avoir le courage de la regarder dans les yeux.
- Tu as peur ?
- Non
Il m’a laissé et il a enlevé sa veste, il a déboutonné sa chemise pendant
que moi j’étais la sur place ne sachant pas si dans ce genre de cas moi-
même je devais enlever ma part oh, ou aller prendre une position maniaka
sur le lit oh, ou même aller l’aider à enlever sa part oohhh
- Détends-toi Nina, tu es crispée et ca me donne le sentiment que je
te force. Viens on va regarder un peu de télé si tu veux
Il a enlevé sa chemise et toujours en pantalon il s’est glissé dans le lit et
il a soulevé la couverture en tapotant ma place pour m’inviter à venir en-
trer, je ne me suis pas faite prier, j’aimais son approche car mine de rien
le fait que c’était ma première fois constituait un blocage que je m’effor-
çais de dominer tant que je pouvais.
C’est comme ca que je me suis retrouvée tout au chaud contre lui, son
parfum net net dans mon nez.
- On regarde quoi ?
- J’aime la musique
- Aah je vois pourquoi tu es sur Trace, moi j’aime le foot. CE qu’on
va faire c’est que je veux juste voir les résultats des matchs récents et puis
après on écoute la musique d’accord ???
- Ok
Il m’a fait monter un tout petit peu pour que je me retrouve la tête posée
sur sa poitrine et il a zappé.
C’était trooooopp bien, trooopp même. J’en arrivais à oublier l’inoubliable

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Le Gage de Chair

: que ma situation n’avait ni devant ni derrière, qu’il y’avait peut être des
têtes en jeu ou alors que quelque chose de mal pouvait même m’arriver.
Je me sentais en sécurité avec lui, très confortable, bien, optimiste, peut
être qu’il allait m’aider à y voir plus claire, on ne sait jamais me suis-je
dit.
Pendant qu’il voyait les résultats sportifs, je me suis mise à passer la main
timidement sur la poitrine sur laquelle j’étais couchée.
Il a grogné de satisfaction et il a prise ma main pour la poser sur son men-
ton, sur sa barbe naissante, apparemment il aimait quand on touchait cette
partie la.
Je l’ai caressé, je passais mes ongles et je jouais avec la sensation de la
pointe de ses barbes dans l’intervalle qu’il y’avait entre ma chair et mes
ongles.
Je lui ai même fait un bisou dans le cou et il s’est retourné pour prendre
mes lèvres pendant que sa main est passée en dessous de ma robe qui était
même déjà remontée sur mes cuisses.
Il s’est mis à caresser mes cuisses, mon ventre, ma taille, au niveau de la
poitrine la robe serrait donc il remontait hors de la robe et me touchait à
travers le tissu.
Je respirais fort tout en essayant de ne pas afficher mon désir et mon gout
pour ce qui se passait.
Il a posé la tête dans mon cou puis sa main est redescendue ouvrant d’une
geste doux.
Il a passé la main par le haut de mon sous-vêtement et il m’a seulement
évanouie.
C’est tout ce que je peux dire.
J’ai sursauté jusqu’à j’ai mordu ma langue, ca m’a bien fait mal, il y’avait
un gout salé dans ma bouche, preuve que je saignais.
Yves s’est mis à me caresser très très doucement, ou il faisait que quoi
ooohh ? C’est Dieu seul qui sait, mais je sentais ca partouutt dans mon

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Le Gage de Chair

corps, jusque dans la tête.


- Ma puce tu es mouillée, j’aime ca…
De son bras sur lequel j’étais couché, il m’a fait rouler d’avantage contre
lui pour continuer la caresse qu’il m’administrait. Je n’ai pu retenir le pre-
mier cri, puis le deuxième, à un niveau ca n’allait plus, je ne pouvais plus
me taire, j’avais même oublié que quelqu’un pouvait m’entendre.
Mais il faisait rouler son doigts quelque part, sur le petit milieu la.
Je me sentais plus que mouiller, j’en avais même honte car c’est comme
si ca coulait même pour mouiller les draps.
A un moment il a enlevé sa main et même l’autre sur laquelle j’étais cou-
chée.
Il a enlevée son pantalon, son caleçon blanc qu’il a jeté sur la moquette à
côté.
Je voulais bien le regarder, bien voir son truc mais la honte ne me laissait
pas, donc je n’ai même pas levé les yeux.
Il s’est recouché, m’a enlevé ma robe par le haut de ma tête, ensuite mon
slip, comme c’était même le genre de slip serré serré la avec l’élastique
des chinois la, c’était alors facile ?
Je l’y ai aidé, puis il a dégrafé mon soutien.
J’avais des seins qui malgré l’âge et la grosseur était restés comme ceux
d’une petite fille, c’est l’avantage qui couvrait les trace de vergetures que
j’avais au niveau des fesses, vu mes variations de poids.
Il a été ébloui par mes seins et il a posé sa bouche dessus, je sentais son
sexe contre mon corps sans pour autant en deviner la mesure. Mes copines
et moi on savait qu’il y’en avait de toutes les tailles, donc je m’interrogeais
quand même depuis que lui moi et on flirtait un peu.
Sa langue sur mes seins était encore un autre panel de sensation, le corps
humain était tellement sensible !
A un moment il a joint les deux, sa langue en haut, sa main en bas.
J’ai poussé un cri qui l’a poussé à m’étouffer de sa bouche

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Le Gage de Chair

- Doucement chérie, tu vas alerter les voisin ahahahahahah


Ca l’amusait
- Tu es prête ??? tu as envie de moi ?
J’avais peur mais j’ai secoué la tête en signe de oui , un truc m’a dit pour-
quoi tu ne lui as pas dit que c’était ta première fois ?
L’autre truc m’a dit : Aka il n’est pas obligé de savoir, serre seulement le
cœur il ne saura pas.
Il ne saura pas hein ???
Il a sorti un préservatif que je l’ai entendu mettre.
J’ai ouvert les jambes pendant qu’il se hissait sur moi, instinctivement
mes jambes se sont refermés un genre
- Sois relax ma puce, j’ai envie de toi, de te faire l’amour durant
toute cette journée.
J’ai encore ouvert les pieds et j’ai compté de un à trois en serrant fort les
yeux, je me préparais à supporter la douleur la, j’étais déjà préparée.
D’un coup de reins Yves s’est avancé en moi.
A moofff midééé, j’ai poussé un cri strident, je l’ai poussé le gars a même
atterrit au sol sans être préparé.
Je lui avais sorti la « condition » des filles bams grandies au village.
J’avais d’abord une force dans les bras dont moi-même j’étais consciente.
Lui-même savait maintenant.
C’est la douleur la que mes copines me disaient que pas trop mal ? ca pas-
sait vite ???
Malééééé, c’est comme ci le gars la avait arraché la chair la bas avant que
je ne le pousse.
- Que se passe t-il Nina ???? Noooooonnnn, C’est ta première fois
?
La honte a faillit me tuer, les larmes même étaient déjà monté dans mes
yeux, j’ai caché ma face de l’autre côté pendant que la douleur diminuait
petit petit en bas.

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Le Gage de Chair

- J’ai juste cru que tu étais étroite et qu’il fallait entrer avec un peu
d’énergie, je ne savais pas.
Je sentais qu’il s’était levé du sol et s’approchait du lit.
Je me suis mise à pleurer vrai vrai, je l’avais embarrassé jusqu’à le pous-
ser, je m’en voulais, j’avais ressenti trop mal, ca m’énervait, bref tout
m’énervait, ce n’était pas comme le gout de quand il me touchait la, l’autre
ci était difficile gars, qui allait supporter ca ???
- Nina ???
Il s’est recouché derrière moi
- Viens contre moi, ca va aller, tu as compris hein ??? C’est finit
mon bébé, c’est finit
C'est-à-dire le genre de calmage qui donne même encore l’envie de pleurer
la, il m’a prise contre lui et j’ai encore engagé pendant qu’il me calmait.

A un moment la porte a encore fait toc toc toc


- Purée c’est qui ???
Il s’est exclamé, agacé par cette intrusion dans le doux équilibre dans le-
quel nous baignons, du coup je me suis souvenue que quelqu’un l’avait
cherché, j’ai murmuré
- Il y’a quelqu’un qui était ici je l’ai même entendu t’appeler
- Ah oui, j’ai eu un message vocal mais je ne l’ai pas écouté, c’était
qui ?
- Je ne sais pas, je ne l’ai pas vu c’était une femme, elle a dit qu’elle
est dans les environs.
Il a froncé les sourcils, s’est habillé rapidement, pantalon, sa chemise avec
laquelle on a voyagé et il a demandé c’est qui ?
- C’est moi, je suppose que je n’ai pas à te donner mon nom, tu re-
connais ma voix.
Elle avait parlé fort, avec un ton bizarre même
Yves n’était pas du tout content, ca se voyait.

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Il a ouvert la porte et s’est mis en travers


- Que me veux-tu ?
- Tu ne me laisses pas entrer ??
C’était une voix de femme, elle minaudait même un genre en lui deman-
dant ca
- Non !! je ne suis pas seul, descendons dans le bar
- Pardon ???

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CHAPITRE VIII

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Le Gage de Chair

Je n’ai presque plus rien entendu, juste des voix qui s’éloignaient.
J’en ai profité pour essayer de rassembler le reste des esprits qui me res-
taient.
Je suis allée laver mon visage pour enlever la trace des larmes. Aucune
fille n’avait jamais été jolie en pleurant, je m’étais d’abord comporté
comme une enfant, alors que j’avais décidé de serrer le cœur, le gars allait
penser que j’étais une fausse femme, ou une petite fille un genre.
Et malgré qu’on se connaissait à peine, je tenais à lui, je tenais beaucoup
à lui, sinon je n’aurai jamais accepté de franchir un tel pas avec lui.
Je ne me suis pas rhabillée, je me suis juste couverte du drap du lit et j’ai
engagé un petit nang réparateur. Une chose que j’ai oublié de préciser
c’est que j’étais une grande dormeuse, mes parents me connaissaient
comme tel.
Je pouvais dormir même 11-12 heures et plus par jour quand je n’avais
rien à faire.
Maman bavardait toujours sur moi qu’une femme ne dort pas trop comme
ca, surtout en journée, mais bon j’aimais ca.
Au milieu de mon sommeil, ou je rêvais même de quoi oohhh ? J’ai senti
la présence d’Yves à mes côtés.
Il m’avait de nouveau soulevé pour me poser contre son torse.
En mi-chemin entre mon sommeil et le réveil je me suis mise à toucher
sa barbe, puis son cou, son torse.
Ca s’était mal passé la première fois mais bon, on pouvait quand même
être un peu proche.
Quand j’ai voulu descendre ma main un genre un genre en bas, il a arrêté
mon geste.
- Madame réveille toi…
J’ai ouvert les yeux pour chercher à comprendre pourquoi il m’arrêtait
- Pourquoi tu ne m’as pas dit que tu étais vierge ? je m’y serai pris
complètement différemment, je n’aurai même jamais fait l’amour avec

107
Le Gage de Chair

toi dans ces conditions


- J’avais un peu honte
- Honte alors que c’est un truc dont on doit se vanter ?? rares sont
les filles qui conservent leur virginité jusqu’à ton âge !!! tu as quel âge ?
- 23 ans et toi ?
- 32 ans, on a faillit faire l’amour sans même connaitre ce genre de
détails, alors que c’était ta première fois, et toi tu ne me dis même pas,
les première fois se doivent d’être mémorable, romantique, même si après
les autres expériences peuvent virer au rouge, au moins la première fois
de chacune doit être spéciale. Anyway, voila ce que je te propose, je peux
annuler ce que j’ai à faire tout la semaine, on peut faire quelques jours ici
avant de penser à la suite, qu’en dis tu ???
- Euh…. Tu n’as pas quelqu’un qui t’attends la bas à Yaoundé, une
copine ? ou même celle qui était à la porte entrain de te demander si elle
peut entrer, jusqu’à connaitre ta chambre ? hum…
Je trouvais ca un peu suspect malgré le fait que je sois vraiment débutante
dans ces choses.
- Non pas vraiment, elle c’est une amie, que je vois souvent dans
mes déplacements, je ne savais pas qu’elle avait vu ma voiture passer dans
la ville, tu n’as pas répondu à ma demande, tu m’accordes la semaine ?
J’avais d’abord le choix ???
J’ai dit oui en souriant, bien sur que j’étais d’accord, j’étais même très
d’accord.
- On va sortir ce soir : on va aller manger, et puis on va boire un
verre quelque part et regarder Bafoussam by night, tu vas mettre ta robe
bleu en attendant qu’on te fasse un bon shopping demain. Pourquoi tu as
la mine si triste ??
- Non non je ne suis pas triste, je me demandais si la bas au village,
tout va bien pour ma mère, on avait dit que mon petit frère est mort à
cause du pacte la donc j’ai un peu peur d’être entrain de la finir un par

108
Le Gage de Chair

un.
- Il ny ‘a pas de mauvaise nouvelle sinon j’aurai appris, j’ai une
oreille la bas, mais je t’ai acheté un téléphone et une puce, tu pourras t’en
servir pour prendre de leur nouvelle, mais discrètement. Ta mère a le té-
léphone non ?
- -oui oui
Il a enlevé un petit carton dans sa veste et me l’a tendu avec une SIM.
- Merci beaucoup
J’allais pouvoir avoir des nouvelles en direct, j’en étais très contente.
Il est revenu se recoucher mais cette fois ci il n’a plus rien tenté.
On a regardé la télé jusqu’à ce qu’à une certaine heure il est allé prendre
une douche et moi de même.
Il était l’heure de sortir et j’avais franchement faim.
Ca me gênait de remettre la même robe vu que lui avait des vêtements de
rechange, mais cette fois la comme je ne pouvais plus remettre encore le
même slip la, je n’ai moi rien mis en bas, priant pour qu’il ne s’en rende
jamais compte.

Nous sommes sortis sous le regard curieux du réceptionniste, bizarrement


je trouvais que tous ces réceptionniste la était bien curieux ou bien trop
intéressés par la vie des gens.
Nous sommes allés manger du poisson braisé quelques part dans un res-
taurant cabaret, il y’avait des musiciens qui animaient le coin, c’était très
bien, surtout que je n’avais pas l’habitude.
J’ai zaaahh le poisson la jusqu’à même Yves m’a confirmé. Pas ces choses
qu’il mangeait avec la fourchette la alors que le sucre du poisson était
dans la tête qu’il fallait attaquer et bien mâcher.
On a pris beaucoup de temps pendant lequel il me posait des questions et
me laissait lui poser des questions auxquelles il répondait volontiers.
J’ai pu ainsi apprendre qu’il travaillait dans les assurances, qu’il avait

109
Le Gage de Chair

monté lui-même sa propre boite, qu’il était basé à Yaoundé mais envisa-
geait s’installer à Bafoussam et Douala.
Je n’ai pas voulu aborder les questions liées à sa famille mais je lui ai de-
mandé pourquoi il m’avait beaucoup regardé le jour ou il avait failli me
cogner
- Mais parce que tu es une jolie fille, et je n’en voyais pas souvent
dans cette zone la lors de mes récents voyages m’a-t-il répondu
Il m’a demandé quels étaient mes ambitions, mes rêves, mes plans
Je lui ai parlé de mes études abandonnées, de mon plan de faire du droit
et devenir Avocate, de l’idée d’aller d’abord à Yaoundé m’installer chez
une amie, travailler et puis voir comment jumeler études et les cours
- Tu es brave, c’est louable car ce n’est qu’en Europe que j’ai vu ce
genre de mentalité
- Ah tu dors ta vie dors, je vais me battre, mais il faut que je sois
sure que tout le monde va bien au village, tu penses que ca va ???
- Oui je pense que ca va, je t’ai dit que parfois ces coutumes sont
plus pour nous intimider et nous pousser à faire ce qui semble plus conve-
nable d’un point de vue traditionnel.
- Je l’espère.
Nous avons écouté tout genre de mélodie, Yves aimait beaucoup la mu-
sique apparemment vu comment il farotait le chantre qui ne faisait que
venir alors sur notre table.
Tout genre d’atalakou tombait, « le couple de l’année », « le parisien et
madame » etc….
Après la bas il se faisait déjà tard
- Tu veux aller en boite ?
- Ouiii, je veux voir, je n’ai jamais été une fêtarde…
Nous sommes sortis et nous avons continué dans une boite chic.
Chic que je connaissais d’abord quelle autre boite ? ca avait l’air féerique
pour moi.

110
Le Gage de Chair

Quand nous sommes installés Yves a pris du Whisky, je me préparais déjà


a boire ma quantité sur ca pour faire aussi moderne quand il m’a stoppé
net.
- Tu ne boiras pas de Whisky, bois du coca
- Ekié et pourquoi ? je ne suis pas si villageoise, je sais qu’on ne
bois pas le top en boite ,.
- Ce n’est pas avec moi que tu vas apprendre à boire du Whisky, tu
as tout à gagné en évitant l’alcool, ca nuit à la santé
- C’est ca même, et toute une bouteille c’est pour qui ?
- Moi…. Et quelques associés qui vont nous rejoindre d’ici peu.
- C’est avec eux que tu causais au téléphone la ?
- Oui oui
Finalement ils nous ont rejoints, c’était deux autres hommes.
Yves m’a présenté par mon nom et eux aussi il m’a donné leur nom mais
je n’ai rien retenu.
Ils se sont assis à coté et on commencé dans leur durs divers en fumant
des cigares. J’aimais bien cette odeur : l’odeur parfumée, glacée, alcooli-
sée et enfumée de la boite.
A un moment, Yves m’a demandé de m’asseoir sur sa jambe parce qu’on
avait envoyé un autre couple près de nous et je me trouvais serrée un
genre.
J’ai laissé tomber ma timidité et je me suis levée pour m’asseoir sur sa
jambe, il a naturellement passé la main sur ma taille en continuant de dis-
cuter lui.
Aucun d’eux ne dansait, pourtant je pensais qu’on venait en boite pour
danser hein ?
Dans la conversation il laissait sa main trainer discrètement contre moi et
à un moment je l’ai senti chercher la trace de mon slip sans la trouver, à
travers ma robe.
- La fille ci ????

111
Le Gage de Chair

Il m’a posé la question surpris et j’ai baissé les yeux en faisant une gri-
mace de honte qui l’a fait éclater de rire
- Tu es dangereuse, comment on ne va pas te prendre fort avec le
genre d’idée la ?? pauvre de moi, pardon descend sur moi tu cherches ta
place ailleurs
Il riait franchement et son rire m’a contaminé
- Je ne descends pas…
Il faisait semblant de me pousser et moi je signais l’indien sur lui.
On s’est marré et après quelques temps il a signalé à ses amis qu’il était
kass et qu’on allait plus trainer
- Ekié on part aussi vite ?
- Ma mère on t’a dit que je suis Jésus pour tenir sur mes jambes une
fille sans caleçon et je suis la tranquille ? mieux je fuis ooohh
- Et c’est la ou tu veux fuir que j’aurai le caleçon ??
- Au moins je pourrai justifier le fait que tu n’aies pas de caleçon,
lève-toi femme !
Il m’a légèrement poussé en avant et je me suis levée.
30 minutes plus tard nous étions à la maison, il était déjà presque 2 heures
du matin.
Je me demandais si on allait continuer ou on s’était arrêté, ou on allait re-
commencer.
A ma grande surprise, il est allé se coucher sagement en short.
Ou le gars voulait même quoi ooh ?
Je me suis aussi couchée tranquillement à coté et j’ai cherché el sommeil,
moi la grande dormeuse le sommeil m’a fuit, un lâcheur, je me suis tour-
née et retournée dans le lit la pendant que lui sa respiration semblait ré-
gulière. Il se prenait même pour qui ? Rien n’est plus frustrant quand une
nga veut un peu et le djo dort paisiblement à côté. Si au moins il pouvait
être doux et gentil, pas dormir un tour comme ca dis donc.
J’ai tourné tourné jusqu’à finalement un petit sommeil est venu.

112
Le Gage de Chair

Mais comme c’était devenu une habitude je me suis retrouvée dans une
situation bizarre.
J’étais entrain de caresser le sexe d’Yves et lui gémissais.
Massa, c’était mon inspiration personnel et lui avait pris ma main et poser
dessus.
On s’est de nouveau embrassé toute feu toute flamme.
Ca allait très vite, les gémissements, les caresses, j’étais complètement
nue, et lui n’avait que son short.
Il m’a hissé sur lui et n’a cessé de me caresser partout partout en appuyant
son bassin par coups réguliers contre moi. Instinctivement j’ai ouvert les
pieds et je me suis retrouvée entrain moi aussi d’osciller sur lui.
C’était trop trop chap, trop même.
Surtout avec sa façon de prendre mes fesses dans ses pommes de mains
pour m’appuyer contre lui.
Tant qu’il avait son short, la situation me convenait parfaitement mais
quand je l’ai vu enlever fébrilement son short c’est la ou mon acteur est
mort, panique générale, je n’avais plus moi la force pour pousser
quelqu’un à 4 heures du matin.
- Je ne voulais pas Nina, mais c’est plus fort que moi, tu me chauffes
depuis qu’on est en boite, n’aie pas peur, je vais essayer de ne pas te faire
de mal, fais moi confiance, ook ??
Hum…
Il m’a embrassé lentement, pendant que j’ai senti ses doigts descendre de
nouveau en bas, la ou la caresse pouvait tuer.
Après m’avoir caressé pendant quelque seconde, j’ai senti sa main se di-
riger plus bas, la ou il m’avait traumatisé, je me suis crispée
- Tout doux ma puce, ca ne te fera pas de mal, ouvre tes jambes et
détends toi, s’il te plait.
J’ai essayé pendant que je sentais son doigts s’insérer en moi..
Il était passé tout doucement et comme promis je ne ressentais pas vrai-

113
Le Gage de Chair

ment de douleur.
Il a fait des mouvements d’entrée et sortie tout en créant une sorte de pas-
sage sur les côté, on aurait dit qu’il exerçait mon vagin à recevoir plus
volumineux que ca.
Ma peur s’est transformée en découverte.
Il fait seulement plusieurs en fois
- Tu as mal ?
- Non
- Tu sens mes doigts en toi ?
- Oui
- je vais bientôt te prendre ma chérie, si tu as mal dis le moi d’accord
?
- Oui…
J’avais peur, pas les blagues.
Il s’est levé il a mis un préservatif et il s’est couché sur le dos.
- Viens sur moi, c’est toi qui va donner le rythme et t’arrêter si ce
n’est plus supportable. Fais moi confiance
Il m’a convaincu et j’ai suivi ses instructions.
Tout doucement c’est moi qui donnais le rythme de l’évolution, pas l’éva-
nouissement qu’il avait failli me provoquer la tout à l’heure.
A un moment je me suis rendue comte que j’avais réussi à le mettre
presque complètement en moi doucement doucement mais la façon dont
il tremblait la c’est comme si il voulait seulement m’attraper par la taille
pour m’expliquer l’affaire la dans les détails.
- Remonte puis tu redescends
Sa voix était enrouée de plaisir.
Pour l’instant je ne sentais ni mal ni bon, j’étais concentrée sur l’aspect
pratique de la chose.
J’ai refait ces gestes plusieurs fois essayant même d’accélérer un peu pour
voir si ca allait faire mal, mais pas vraiment.

114
Le Gage de Chair

- Ca va ? tu ne sens plus mal ?


- Non non
Mes pieds étaient fatigués, je me suis couchée sur son torse.
Nous sommes restés pendant un petit moment lui en moi, moi couchée
sur lui comme ca, puis il m’a retournée et lui s’est retrouvée sur moi.
Les vacances étaient terminées.
J’ai attrapé le drap que je suis prête, tues moi seulement mais il s’y est
pris très doucement.
Il s’est mis à me sucer les seins, l’un après l’autre, toujours en l’intérieur
sans bouger, puis il a encore caressé mon clitoris.
La alors c’est moi qui me suis mise à chercher le « bougeage » la sans
que quelqu’un ne me le propose. Je bougeais mon bassin dans tous les
sens, tellement je sentais le gout monter en moi.
Il a donc commencé à me pénétrer très lentement, sans arrêter son manège,
la folie a faillit me prendre
- Pardon vas-y Yves, s’il te plait c’est trop bon, ou je suppliais même
quoi oohh ? je ne sais pas.
Il s’est mis à bouger avec plus d’énergie pendant que ma tension ne faisait
que monter, je sentais le gout sortir de partout, partout ou mon corps était
en contact avec le sien.
Il a laissé mes tétons pour se coucher complètement sur moi et il s’est mis
à bouger encore plus vite.
Je sentais monter un gout indescriptible que je ne voulais voir s’arrêter
pour rien au monde, donc quand il m’a dit
- Attention le préservatif est peut être cassé je veux voir
Je l’ai bloqué avec mes pieds
- Pitié ne sors pas, je n’en peux plus, c’est trop bien, tout va bien,
continues s’il te plait
Je tremblais et transpirais comment une droguée en lui demandant ca,
j’avais même mal à la tête tellement mes nerfs étaient tendus, je ne voulais

115
Le Gage de Chair

perdre aucune miette


- Vas y s’il te plait
- Ne me fais pas t’enceinter Nina
- Non non il n y’a pas de souci, ma période est loin
Il ne s’est pas fait prier…
Et il s’est mis à bouger encore plus chaud chaud, les cris que j’avais serré
la sont sortis en catastrophe comme le gout la atteignait son sommet, j’ai
crié, crié encore et trembler de toutes mes forces pendant que lui conti-
nuait pour me rejoindre, finalement la même chose qui m’a pris l’a pris,
il a poussé un grognement puissant en disant
- Je viiieeeennnsssss
Puis il s’est mis à tremble en cherchant en entrer plus loin alors qu’il n
y’avait même plus la route.
Déjà j’étais complètement sonnée, sans force, je ressentais même une sen-
sation bizarre de vertige donc quand il s’est retiré et qu’il s’est exclamé
- C’était percé, je te l’avais dit, moi j’étais déjà entrain de partir et
gogo dans un sommeil curieux, je ne sentais plus aucune force en moi,
aucune énergie.
Ce n’est que le lendemain que j’ai retrouvé mes esprits car la porte a de
nouveau fait du bruit, cette fois ci la personne ne venait pas dans la paix
- Yves je sais que tu es la, sors ici, tu es dans la ville tu me snobes
à cause d’elle ? tu es malade, si elle est une femme qu’elle sorte. Ouvre-
moi cette porte rapidement.
Habbbaaa réveil !!!
Il était temps que je m’intéresse un peu au passé sentimentale du gars la,
ca pouvait être un njotteur des fesses des gens comme ca, cette fille parlait
comme si ils avaient vécu la même chose dans cette chambre, et moi qui
venait de lui offrir ma virginité la, m’étais je faite avoir ???

- Monsieur je ne vais pas bouger de cette porte et je vais la massa-


crer et couper ton truc la avant de partir d’ici, sooooorrrssss

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Le Gage de Chair

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Le Gage de Chair

118
Le Gage de Chair

CHAPITRE IX

119
Le Gage de Chair

- C’est qui Yves ?


Il s’est levé et il s’est habillé sans me répondre pendant que l’autre la ne
cessait de frapper de plus en plus fort à la porte.
Une autre voix s’est ajoutée pendant qu’Yves enfilait un-t-shirt
- Madame ici c’est un établissement public et nos clients n’ont pas
à subir votre comportement sauvage, bien vouloir vous mettre dehors
La fille est repartie dans une autre série d’insulte.
Yves à ouvert la porte avec force. J’avais pu me rendre compte que son
visage affichait une colère terrible, je ne le connaissais pas assez pour de-
venir ce qu’il comptait faire. Je me suis bien enfoncée dans la couverture
la au cas où la fille la avait la brillante idée de plonger sur moi. Je n’avais
aucune inspiration pour la bagarre à l’heure la.
Il est sortit et il a fermé la porte derrière
- Tu te crois ou Rose??? tu te crois ou ? de quel droit ?
- Comment ca de quel droit ? à Bafoussam c’est avec moi que tu as
toujours été, subitement tu viens, tu ne m’appelles pas, tu me snobes, je
découvre que tu es la ??? Tu me trompes !!!
- Je te trompe ? toi et moi savions bien que c’était une relation pour
se faire plaisir, tu étais d’accord car même ta situation ne te permet pas
plus !!! et la mienne non plus
- Et alors ??? c’est pour ca que tu vas ramasser la première pute sur
ton chemin et moi tu me mets sur la touche ? on ne me fait pas ca et tu le
sais Yves, tu le sais bien, je ne partirai pas ici sans lui régler son compte
I say hein ? Elle voulait régler le compte de qui comme ca non ? Me suis-
je demandé.
Quelqu’un reste sa part vient, je suis la première pute du chemin ma ???
Mieux je mettais d’abord mon slip, ma robe fleurie que j’avais lavé et elle
avait séché avec la veste, ma tension montait petit petit fallait être prête,
man not know.
A un moment c’est comme si Yves la tenait par le bras pour la conduire

120
Le Gage de Chair

dehors, ou alors c’était le monsieur qui défendait les intérêts de l’hôtel


ooohh, j’ai seulement entendu
- Lâche mon bras
Des bruits comme de bagarres ou de rapport de force, puis la porte de
notre chambre s’est ouverte.
Elle s’était apparemment faufilée dans leurs mains pour réussir à foncer.
J’ai vu une fille jaune comme le soleil, androïde plus plus, mais la colère
l’a rendait laide, ou du moins ca tordait son visage.
Elle a balayé la chambre du regard et m’a trouvé debout du coté des toi-
lettes d’où je sortais.
Hééé je n’ai pas de cyclistes hééé, voila ma dernière pensée avant qu’elle
ne tente une mêlée sur moi.
Moi-même j’étais prête, avec ou sans cycliste j’étais prête à la recevoir
mais elle a été happée par la main puissante de Yves sur son chemin vers
la gloire.
Les cris oooh, les insultes ooohh, les vigil d’en bas sont venus entrer dans
l’affaire et elle qui n’arrêtait pas de crier pendant que moi je me disais
ouf, sauvée de justesse, bref la situation était très très bizarre.
J’étais impatiente de comprendre le fond de cette histoire car la c’était in-
quiétant. Un gars avec qui tu venais de faire pour le première fois et une
fille venait la la la réclamer le droit de propriété jusqu’à il lui répondait
même que toi et moi c’était seulement pour s’amuser.
On s’amusait même avec l’affaire la ???
Ils l’ont maitrisé et l’ont emmené dehors.
Yves s’est tourné vers moi la mine grave et m’a fait un geste d’excuse
avant de sortir de la chambre pour les suivre.
J’y suis restée pendant près de deux heures, sans voir Yves réapparaitre,
ma tension s’est mise à monter considérablement, ca c’était même déjà
la moquerie, j’ai tourné en rond.
Si j’avais son numéro je l’aurai appelé mais la j’étais coincée.

121
Le Gage de Chair

Je me suis rongée les ongles jusqu’à son entrée.


- C’est quelle façon la ? tu me laisses seule ici sans explication, sans
savoir ce qui se passe, sans même que je sache qui est cette fille, pourtant
elle a faillit me finir ici, c’est quoi ???
J’étais très en colère et moi-même le volume de ma voix montait
- Calme-toi Nina !!!
- Non je ne me calme pas, je ne suis pas contente.
S’il y’avait une chose que je savais faire c’est exprimer mon méconten-
tement, tout le monde chez nous le savais, même si tu étais le pape quand
l’heure la arrivait je ne voyais plus ca.
- Calme toi j’ai dit merde !!!!!!
Il avait haussé le ton
- Laisse-moi t’expliquer non ??? Comment veux-tu comprendre
sans me laisser la possibilité de parler ? assied-toi s’il te plait
Je m’étais tue mais mon visage était toujours attaché et c’est avec le visage
la que je me suis assise et je l’ai fixé.
Il s’est aussi assis à côté de moi, moi j’ai reculé pour qu’on ne soit pas
proche.
Il a inspiré tout penaud
- Nina s’il te plait pardonne moi, déjà de un de t’avoir crié dessus
la la la car ta colère est légitime et justifiée et surtout pardonne moi pour
tout ce qui s’est passé. Je ne devais en aucun cas t’imposer une situation
comme celle et si elle est arrivée c’est de ma faute.
Rose est une fille que j’ai connue et fréquentée les 3 dernière années pas-
sées.
Je ne suis pas un coureur de jupon Nina, il faut me croire mais ayant de
l’espace dans ma vie, je me suis parfois laissé aller à des relations ou il
était clair qu’à tout moment ca pouvait s’arrêter.
Elle a un blanc en Europe avec qui elle a eu une fille, elle espère toujours
qu’il va l’épouser donc ensemble nous savions que c’était juste purement

122
Le Gage de Chair

sexuel et amical.

Le gars si parle même de quoi me suis-je demander ?? Donc ils faisaient


pour rien ?
- Ne me regarde pas comme ca, ca se fait et c’est courant, parce que
jusqu’ici je n’ai pas eu le temps d’avoir une relation stable, la dernière
que j’avais est un peu bizarre pour le moment, bref, je t’en parlerai une
autre fois, mais elle n’avait pas le droit de venir comme ca.
- Donc tu couches avec elle pour t’amuser et tu as couché avec moi
à Bafoussam pour la remplacer dans ton amusement alors ???
L’affaire se dessinait clairement dans mes yeux
- Pourquoi tu assimiles ? les cas sont différents, ne te compare pas
Ca a engagé une longue conversation ou il essayait de me convaincre que
je n’étais pas comme elle et qu’il ne pouvait pas s’amuser à faire ce qu’il
avait fait avec moi, de la façon qu’il l’a fait, d’accepter de prendre ma vir-
ginité comme ca sans me considérer plus qu’un coup pour se relaxer.
- Et tu as alors duré comme ca pourquoi ?
- Elle a fait tout une crise, j’ai carrément du la ramener chez elle
après qu’on soit passé à l’hôpital, elle ne respirait presque plus quand nous
sommes partis d’ici.
- Ca veut dire qu’elle t’aimait, mais je me demande comment elle a
fait pour savoir que j’étais avec toi ici
- Bafoussam est une petite ville tu sais, les nouvelles vont vite.
Il a encore pris le temps de s’excuser pour le réveil brutal, pour m’avoir
laissé seule pendant plusieurs heures, j’ai accepté ses excuses, mais j’avais
encore des question à poser, à savoir est ce qu’il comptait la revoir, pour-
quoi il aimait être avec elle, qu’est ce qu’elle avait de différent de moi,
bref les questions de femme mais il m’a demandé de ne plus parler de ce
sujet.

123
Le Gage de Chair

- Je préfère que le temps que nous allons passer ici soit cool, il ne
nous reste que quelques jours, j’avais prévu une série de chose pour cette
journée et cet incident ne va pas nous empêcher de le faire. On oublie
puce ???
Il m’a caressé le visage en le demandant, j’ai mordu ma lèvre et j’ai hoché
la tête.
Je préférais secouer la tête au lieu de dire oui depuis toute petite. Parfois
maman m’allumait même la cops parce que même quand la personne ne
me regardait pas je faisais le même geste pour répondre et ca faisait
comme si on me parle je ne réponds pas.
Je suis restée le regard rivé sur lui comme si j’attendais une question
Il a froncé les sourcils
- Pourquoi me regardes-tu comme ca Nina ?
Je n’en savais rien, il a pris ma main dans la sienne et a croisé nos doigts
- Tu es toujours fâchée ?
- Hmm hmm
- Ok, tu me rassures, il n y’a que ton regard la qui est suspect, tu
veux que je m’occupe de toi ?
C’est le hochement de tête que vous vouliez voir ? Sans honte même,
j’avais goûté, c’était bon dis donc.
il a sourit et s’est approché de plus près me faisant savoir par une pression
contre moi que lui-même en avait envie
- Nina le diable te manipule, on a un long programme, waaaaahhhh,
la fille badenkop ciiii !!!
Il s’est mis de nouveau à m’embrasser, en quelques secondes nos vête-
ments étaient au sol
Yves m’a allongé sur le lit et au lieu de s’allonger contre moi, il s’est plutôt
placé vers le bas du lit et de ses deux mains il a ouvert mes jambes.
Ca m’a directement rappelé un divers avec mes copines, voila l’affaire la
qu’on me faisait, elles m’avaient dit que c’était super.

124
Le Gage de Chair

Mais j’avais honte. Je ne trouvais pas le « Truc » forcément esthétique,


alors ouvrir ca comme ca devant un gars que je connaissais à peine,
hum…
Mais Yves apparemment ne voyait aucun problème avec ca, car il m’a fait
monter assez haut et s’est confortablement installé dans mes jambes.
Quand il a avancé, ou c’est sa langue, ou ses lèvres ou quoi ooohhh, j’ai
eu la chair de poule, je n’avais aucune idée de ce que ca allait me faire
donc j’étais tendue.
Il a passé sa langue « waaapppp » aller « waaaappp » retour, merde. J’ai
commencé à transpirer et à étouffer, si je ne criais pas, je n’allais pas m’en
sortir, j’ai commencé à gémir, mais ca n’allait pas, ou il faisait quoi la bas
ooohhh, je ne me suis même pas rendue compte que je criais déjà fort,
sans même décoller sa bouche de moi il a sourit en parlant,
- Puce baisse le volume…
Est-ce que je faisais alors exprès ???
De toute façon je n’ai pas pu supporter longtemps, je me suis mise à trem-
bler pendant que je sentais un truc dans mes reins faire un tour, passer par
mon urètre remonter dans mon ventre bref c’était un truc génial, ca m’a
fait crier, trembler, tousser, pleurer, ouiii, j’avais des larmes.
Je tressautais et je fuyais avec mon bassin mais il m’a maintenu tout en
continuant à me lécher jusqu’à ce que je me calme.
Pour dire vrai je ne sais pas ce qui s’est passé après parce qu’un sommeil
m’a attrapé la la la .
Je ne me suis réveillée que quelqueq temps plus tard.
- Nina ??? réveille toi, on doit sortir, allez !!!!!!
J’ai gémit, le sommeil était bon oooohhhh mais bon.
Je me suis levée, Ekié, le lit était mouillé.
J’ai sursauté
J’ai essayé de guetter s’il me regardait puis j’ai lancé le drap pour vite ca-
cher

125
Le Gage de Chair

- Tu caches quoi ???


Il a posé la question en riant
- Rien, j’ai caché quoi ?
Ma honte semblait visible
- Tu as honte ???
- Tu as vu ? j’ai pissé au lit ?
- Ahahahahahaha, non madame, tu as arrosé mon visage
- Comment ca ?
- Tu as fontainisé ma face, tu es une femme fontaine, je ne le savais
pas, je pensais que ca n’existait que chez les femmes blanches, et bien
j’en ai découvert une, c’est terriblement excitant.
- Quoi ????
Il m’a expliqué un truc la pour dire que quand j’avais un orgasme j’arro-
sais tout ce qui se trouvait à côté et qu’il en serait ainsi chaque fois, c’est
comme ca que j’étais.

Mon Dieu pauvre des draps que les gens la allait laver
- Je ne peux pas laver ca avant de sortir ???
- Ne t’inquiète pas, ils sont habitués, les draps seront peut être même
secs avant leur passage, on va laisser la clim ok ? va t’apprêter, on sort.
- Je me suis exécutée sans trop savoir ou on allait.
Pendant que j’étais dans la douche il discutait quand je suis sortie il a un
peu baissé le volume, et surtout il parlait un en codant.
Au départ ca n’a pas attiré mon attention, mais à un moment je voulais
bien comprendre.
Il parlait d’un évènement avec la personne, de date, de courses, de plan-
ning, bref c’était comme si c’était l’organisation de quelque chose, à la
fin il a dit Bisous.
Je n’ai d’abord rien dit, c’est dans la voiture que je lui ai posé la question
- Tu parlais avec qui ?

126
Le Gage de Chair

- Une amie
.....
- Et vous parliez de quoi ?
- De son mariage
......
- Han oook
- Tu es jalouse ???
- Aka, moi, je jalouse ? jamais
- Dis donc dis la vérité Nina, ca va faire quoi si tu es jalouse ? tu
me veux pour toi seule ? tu vas me supporter
Il se moquait de moi et finalement c’est moi qui me suis retrouvée entrain
de rire.
Nous nous sommes d’abord arrêtés à l’hôpital.
Il a appelé un médecin qu’il connaissait, après s’être rassuré qu’il était la
il s’est tourné vers moi
- On va aller faire des examens. A partir du moment où on a fait
l’amour et le préservatif s’est rompu je pense que nous devons faire cer-
tains examens, tu ne dois pas t’exposer tu sais, tu as certainement entendue
parler di SIDA et puis il y’a d’autres maladies, hépatite et autres, il faut
être très prudente à l’avenir, tu as compris ????
- Oui… euh donc tu veux vérifier que je n’ai pas ca ???
Il me soupçonnait peut être ?
- Je voudrais peut être même plus te donner la preuve que je ne t’ai
pas infecté car même si ca n’empêche rien, toi tu étais vierge, donc ca di-
minue tes chances d’avoir été infecté
- Haaaaaannnnnnn
Nous sommes allés voir son ami médecin et nous avons subit des prises
de sang.
Dans la voiture il m’a montré son dernier test qui datait de 4 mois
- J’en fais régulièrement pour voyager.

127
Le Gage de Chair

- Bon je t’emmène manger quelque part, tu manges le taro ???


- Ekiéééé, comment tu peux me demander ca massa !!! le genre que
ma sauce ne sort pas du creux la jusqu’à la fin, une pro. Surtout quand il
y’a la chèvre.
He oui !!!! il y’avait la chèvre à gogo, bien rôtie.
Nous avons mangé et bu du vin rouge, cette fois ci il m’a permis d’en
prendre un verre.
C’est la alors ou ca a tout gâté.
Un verre de vin la m’a fait ca dur, il voulait qu’on aille visiter un centre
climatique la après dans l’après-midi mais j’étais bonne jusqu’à ce n’était
plus bon.
J’ai cassé ses oreilles avec le bavardage jusqu’à ce qu’on arrive à l’hôtel.
Même pour descendre de la voiture il m’a soutenu
- Arrgghhh laisse moi, je vois bien, tu te moques de moi, tu n’es
pas bien
Il riait bien même
- Bon je te laisse alors, monte je te rejoins
Il m’a laissé, et le sol s’est divisé en deux niveaux
- Ne me laisse pas pardon Yves, le sol a les étagères
- Le sol a quoi ????
Il a rit jusqu’à s’asseoir au sol pour bien rire pendant que je calais collée
à la voiture.
- Tu salis ton pantalon Rhhoooo, viens me prendre on monte Yves,
moi je n’aime pas ca
- Ca va ca va j’arrive.
Il s’est levé et m’a prise par la main, à chaque pas il me menaçait de me
lâcher jusqu’à finalement nous sommes arrivés dans la chambre.
- Yves il faut que tu me fasses l’amour, le vrai, celui que tu entres
dans moi la, sinon ma tête va toujours tourner, je te jure, j’ai envie jusqu’à.
Tu me fais ca fort, je veux crier !!!

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Le Gage de Chair

Ca a sonné bizarre dans ma tête mais comme le bizarre semblait plus nor-
mal que le normal j’ai sourit en réfléchissant à ce que je venais de dire.
- J’ai cherché j’ai trouvé, Nina !!!! tu veux crier quoi ? Maaaaamaaa
- Viens-la, viens vite. Attends je me déshabille.
J’ai tout enlevé sur moi en étant assise sur le lit et je me suis levée pour
aller me coller à lui, ma bouche contre la sienne
- Tu sais que je t’aime le gars ci ? je ne te connais pas bien hein ?
mais je t’aime beaucoup beaucoup comme ca.
Je me suis moi-même mise à l’embrasser sans chercher en entendre sa ré-
ponses à ma déclaration de saoularde la.
C’est moi-même qui ai envoyé les mains dans son pantalon à travers sa
braguette pour toucher son sexe, je le massais pendant que j’embrassais
son cou, sa joue, son oreille, j’étais déchainée.
J’ai enlevé ses vêtements et je me suis couchée sur le lit en écartant les
pieds.
- Viens alors
L’alcool n’est pas bien au nom.
Le gars m’a regardé comme si j’étais un marabout.
Facon qu’il a foncé sur moi, j’ai senti que je l’avais touché la ou il ne fal-
lait pas.
Quand Yves est entré en moi, j’ai compris que j’avais allumé un autre
Yves.
J’avais demandé fort ? J’ai vu comment on écrit fort le jour la.
Je criais, il s’en foutait, lui qui disait toujours tais toi la, cette fois ci c’était
- Crie plus fort, oui Nina, crie plus fort.
Pauvre des voisins et de l’hôtel le jour la.
C’était une forme du sexe que je ne connaissais pas, sauvage, agressive,
bestiale, j’ouvrais les pieds de toutes mes forces, comme si j’avais du
temps de jeu dans les jambes alors que rien.
C’est le lendemain quand les courbatures m’ont shou le pèpè que j’ai

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Le Gage de Chair

confirmé qu’il ne fallait pas imiter ou improviser n’importe comment.


Finalement Yves qui lui-même était souvent silencieux à crié mon nom
pendant qu’il tremblait sur moi, moi j’avais déjà eu mon tour quelques
minutes auparavant.
Quand avons finit, le lit était sens dessus, sens dessous, mouillé, mais
j’étais déjà lucide.
- Ichhhh, j’ai honte Yves.
- Non mami, tu es trop boonne, tu vas me rendre fou, je suis déjà
perdu, ce n’est plus bon. Je vais te donner un verre de whisky la prochaine
fois, comme ca tu vas voir le sol en trois et me sortir des positions maniaka
ici
- Rhooo, ne te moque pas hein ? le truc la m’a travaillé.
- Pendant qu’on parlait encore son téléphone a sonné.
Il s’est levé tout nu pour aller décrocher et la seule chose qu’il ait dit c’est
« j’arrive ».
Il était vraiment beau, j’aimais son corps, ses hanches… l’homme était
sucré.
- Tu vas ou ?
Ai-je demandé comme il s’habillait en vitesse.
- Rose a des problèmes chez elle, je n’ai pas bien compris mais je
vais voir, peut être qu’elle a fait une crise et elle est seule avec sa fille,
c’est ce que j’ai du comprendre
- On va ensemble ?
- Nooonn, je ne vais pas trainer, toi reposes toi parce qu’on va de
nouveau sortir, aller en boite, boire du Whisky et….
Il a sourit en disant ca puis il m’a fait une bise avant de sortir.
Je devais sortir pour fermer la porte à clé mais mon corps pesait jusqu’à,
j’ai trainé.
Si j’avais su que c’es erreur allait me mettre dans une situation très bizarre
je me serai tranquillement levé pour fermer la porte la dès le départ d’Yves.

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CHAPITRE X

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Le Gage de Chair

J’ai trainé la dans le lit, chose que je savais si bien faire quand j’ai entendu
des pas, puis des voix.
C’était la voix du concierge puis une autre voix que je connaissais bien,
mais je n’ai même pas eu le temps d’énoncer dans ma tête le nom auquel
je pensais quand je me suis rendue compte qu’ils étaient déjà devant ma
porte.
- Ha d’accord, c’est celle de mon frère ? c’est ouvert, je pense qu’il
est la.
J’ai senti que quelqu’un allait pousser la porte la et en une fraction de se-
conde le drap me recouvrait complètement comme si je dormais
- Non monsieur votre frère est sorti, c’est sa compagne qui doit être
la
En disant ca la porte de notre chambre s’était déjà ouverte.
Mon cœur battait pendant que je me demandais ce qui allait se passer.
Est-ce que Stéphane venait voir son frère et allait décider de s’asseoir la
pour attendre ? il se devait quand même de respecter l’intimité de son
frère non ?
- Elle doit être entrain de dormir, elle n’a apparemment pas fermé
à clé, madame ???
Il pensait que qui allait se lever la ?? Je suis restée quiet.
- allons ! je vous montre votre chambre
- Celle d’à côté est libre ?
- Oui, enfin celle après celle qui est juste collée, votre frère ne va
pas trainer.
- Je souhaitais discuter avec lui des formalités du mariage, je ne vais
pas trainer ici.
Ils se sont avancés, j’ai entendu un peu et puis j’ai foncé vers la porte.

J’ai parcouru la chambre du regard, il y’avait la robe que je portais le jour


ou je me suis échappée sur une chaise, même mes pieds nus la étaient la

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Le Gage de Chair

au sol, surement Stéphane se doutait de quelque chose, merde.


Il fallait que je puisse joindre Yves.
J’ai pris le téléphone qu’il m’avait acheté que je n’avais même pas encore
commencé à utiliser.
Sn numéro alors ?
Il avait laissé ses documents, sa malette.
J’ai ouvert pour chercher son numéro.
LA première des choses qui m’a frappé c’est ce billet d’invitation, faire-
part de mariage.
Je l’ai enlevé et j’ai vu la photo des mariés, habatically.
J’ai vu la tête d’Yves collée à celle d’une fille, le mariage était prévu pour
3 semaines environs.
Il avait tout un tas de billet qu’il devait certainement distribuer.
J’ai pensé au coup de fil qu’il avait eu, puis à ce que Stéphane son frère
disait en passant.
Mes mains sont devenues moite, les larmes ont commencé à piquer mes
yeux, le macabo rouge m’est monté à la gorge, je m’étais faite a voir
comme une bleue. D’abord j’étais quoi ???
Il m’avait fait vivre des moments magiques alors qu’il savait qu’il allait
se marier ? merde !!!!
Je n’avais aucune idée de la réaction que j’aurai en le voyant.
Pendant que j’étais la prostrée devant sa mallette, le poignée de la porte
a de nouveau bougé, cette fois ci plus fort
Quelqu’un forçait littéralement la porte la à s’ouvrir
- Ouvre cette porte, je sais que tu es la, j’ai reconnu tes affaires, je
le savais, ouvre cette porte
Silence total
Je me doutais bien qu’il s’était rendu compte que c’est moi mais je ne
pouvais rien faire.
J’avais peur qu’il réussisse à finalement forcer la porte mais après plu-

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Le Gage de Chair

sieurs tentatives il a laissé.


J’ai fébrilement continué ma fouille les larmes aux yeux, un couteau dans
le cœur, je me sentais tellement mal que même la peur que son frère ouvre
la porte n’était plus intense.
On me parlait souvent de la méchanceté de l’homme, du mauvais cœur
de certain etc…. mais je ne pensais pas que c’était à ce point. Il me sauvait
pour profiter de moi à la place de son père ?
J’avais tout abandonné, mis ma vie et ma famille en danger tout ca pour
quelqu’un qui voulait seulement abuser de moi ? De mon innocence ?
Dans son sac il y’avait une poche ou il y’avait de l’argent, je n’ai pas
compté mais une idée a germé dans mon esprit. Le jeu était terminé, il
fallait penser à la réalité.
Je suis allée m’habiller et j’ai emballé dans un petit sac qui lui appartenait
mes quelques affaires.
J’ai compté 50 000 FCFA dans ce qu’il avait et j’ai mis ca dans le même
sac.
Il était temps pour moi de partir, et surtout d’oublier Yves Souop, peu im-
porte comment ca allait me faire mal, je venais de me rendre compte que
c’était juste un rêve et que je venais de me réveiller.
Son argent je ne le volais pas, j’allais le lui rendre de toute façon un jour,
mais il fallait que je m’en aille.
J’ai pris mon téléphone et j’ai composé le numéro de maman, avant d’aller
la ou je voulais m’en aller il me fallait prendre des nouvelles.
Maintenant que j’avais atterrit le sentiment de culpabilité que je ressentais
envers eux est revenu en force.
Ca a sonné mais elle n’a pas répondu, j’ai raccroché pour la rappeler
même étant dans le bus.
J’ai pris mes affaires et j’ai délicatement ouvert la porte.
Malheureusement ca faisait plus de bruit que je ne le souhaitais, malgré
tous mes efforts.

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Le Gage de Chair

Quand j’ai ouvert la porte et j’ai avancé ma tête pour évaluer la situation,
c’est une main tirant mes cheveux qui m’accueillit dehors
- Tu te crois trop sage ?
Il m’a donné une gifle qui m’a balancé moi et mes affaires au sol.Je me
suis vraiment fait mal à l’épaule, j’ai crié de douleur.
Une question est passée furtivement dans mon esprit
- Le gars ci me veut quoi héééé ????
Il se comportait comme si je lui avais fait quelque chose de mal en parti-
culier.
Pendant qu’il s’apprêtait à me faire ce qu’il voulait me faire des clients
ont ouvert la porte de leur chambre.
C’était une aubaine pour moi.
Pendant qu’il a rapidement battu retraite dans sa chambre, j’ai fermé la
porte et je suis descendu en courant dans en courant dans les escaliers.
Mon épaule me chauffait le feu seulement, ou c’était déboité ou comment
ooohh ???
J’ai remis les clés à la réception et je suis partie, tout ca en courant.
Les agences qui partaient à Yaoundé c’était Binam et Confort.
J’ai pris une moto. La belle vie s’arrêtait la.
Il avait plu, le froid était à son pic, mais ca ne réussissait pas à refroidir
ce qui me faisait si mal.
Arrivée la bas, j’ai pris mon ticket 4500 FCFA pour Yaoundé et j’ai at-
tendu cachée dans un coin que le bus commence à charger.
L’idée m’est venue de rappeler maman mais quand j’ai cherché mon té-
léphone, j’ai réalisé que je l’avais perdu quelque part en chemin, il n’était
plus la.
J’ai embarquée finalement après quelques temps et nous avons pris la
route
Je ne saurais expliqué ma peine quand nous quittions la ville de Bafous-
sam.

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Le Gage de Chair

J’y avais vécu des moments magnifiques, intense, beaux, féeriques. Le


genre qu’on a hâte de raconter à ses copines.
J’y avais connu l’amour, le sexe, la passion, oui oui l’amour, car mon
cœur était autant déchiré parce que j’aimais un homme qui m’avait pris
comme une chienne, bref.
J’ai calé ma tête pour forcer le sommeil mais même mon plus grand allié
m’a ndem pendant tout le voyage.
Je m’imaginais sa réaction, il allait peut être pensé que j’étais une vo-
leuse… Mais j’avais bien mis en évidence le faire-part de mariage la, il
allait savoir que je l’avais démasqué.
Mon véritable problème n’étais même plus lui à l’heure la, mais c’était
ce que j’allais vivre la bas à Yaoundé.
Je ne connaissais que le lieu ou Yolande habitait mais je connaissais le
nom de la boulangerie et le quartier, c’était à Emana.
Ma prière était que nous n’arrivions pas trop tard à Yaoundé et qu’elle
soit déjà rentrée chez elle. J’allais dormir ou ???
Finalement nous sommes arrivés environ à 23 heures.
J’étais perdue, apeurée, une aventure à laquelle je n’étais pas du tout pré-
parée.
J’ai été tentée de reprendre un autre bus direction bafoussam et ensuite
Badenkop mais après je me suis ressaisie, j’y étais déjà, autant assumer.
Je me suis renseignée chez un chargeur qui m’a dit de prendre un taxi
pour Emana, Tongolo Emana n’étais pas loin.
Il m’a dit que la boulangerie était en plein goudron, je n’avais qu’à pré-
ciser au taxi que je ne connaissais pas. Ce que je fis.
Arrivée je suis entrée à l’intérieur.
Elle ne faisa.

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CHAPITRE XI

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Le Gage de Chair

Je suis entrée dans la maison de mon patron les yeux tous ronds, j’étais
émerveillée.
C’était une immense maison, encore plus grande que celle du père d’Yves.
On m’a installé dans un salon qui était apparemment la salle de télé pour
les enfants.
Après 30 minutes, un enfant est venu me dire de venir au salon.
- Maman t’appel, elle est au salon
Maman ????
Ekié, je ne la connaissais pas comment ca elle m’appelait ?
Je me suis levée et j’ai suivit l’enfant.
Il y’avait une dame forte de corpulence, jolie qui était assise au salon.
- Bonjour ma petite, viens, ca va ???
- Ca va maman, bonjour
- Ton père m’a parlé de toi comment va ta maman ?
- Ca va bien maman
- Tu n’es pas venue avec tes affaires ?
- Comment ca ?
- Au père qu’on ne doit pas te laisser te débrouiller comme ca, la
maison est assez grande et les enfants sont déjà grands, d’autres iront à
l’université même d’ici peu, viens t’installer ici à la maison on reste.
Hum, l’affaire ci allait encore vite jusqu’à, j’allais me retrouver entrain
de vivre avec cette famille sans les connaitre pour que d’ici peu on entende
encore d’autres nouvelles ? comme une genre de nouvelles me suivaient
déjà fort fort ces temps ci.
J’ai passé tout l’après-midi dans la maison la, elle avait quelques travaux,
je l’y ai aidé.
En partant de la dans l’après-midi, je me sentais moins gêné qu’à mon ar-
rivée, elle m’avait vraiment pris comme un enfant.
Après ca, sans m’y installer c’est devenu un fait récurrent.
Dès que j’avais du temps libre, j’allais la bas, laver les habits, ou alors

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Le Gage de Chair

préparer, bref il y’vait toujours du travail qui m’attendait et moi ca ne me


gênait pas d’aider en retour. Je ne voyais jamais le père la bas, c’est plus
tard que j’appris qu’il avait deux femmes et lui-même il avait sa maison,
il venait le soir chez ses femmes.
Les gens ont murmuré quand je me suis retrouvée à un autre poste à la
boulangerie. Certains disaient c’est sa sœur, d’autres c’est sa copine. Fi-
nalement ils se gardaient de taper un certain genre de divers quand j’étais
la, comme si j’allais seulement courir les trahir chez le boss. Ce n’était
pas du tout mon style même si j’étais la sœur ou la petite la.

Dès mon premier salaire j’ai commencé à envoyer l’argent à maman, je


ne gardais sur moi que les petit avantages que je recevais, entre la maman
la qui me dépannait, les clients qui laissaient des petits-pourboire. Le peu
la m’aidait à contribuer à notre vie quotidienne avec Yolande.
Mon boss me faisait monter régulièrement dans son bureau, pour m’ex-
pliquer ci, m’inclure dans ca, il me demandait aussi comment ca se passait
avec la mère car elle m’appréciait beaucoup, je lui ai répondu que tout al-
lait bien. Lui aussi me donnait des main- levée qui était vraiment d’une
grande aide, j’avais pu ajuster ma garde robe en quelques mois, rien de
luxueux, mais ca allait moyennement.
J’avais toujours le sentiment bizarre qu’il n’avait pas encore dévoilé son
plan et que ca n’allait pas tarder.
A chaque fois que j’entrais dans son bureau j’avais ce sentiment la, puis
finalement un jour il s’est exprimé
- Ni ??
- Oui tonton
- Je t’ai pris comme un père non ?
- Oui tonton
- Je veux vraiment prendre soin de toi, pas les histoires que les
jeunes font juste pour profiter de vous, je ne demande pas beaucoup, juste

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Le Gage de Chair

un d’attention de ta part et un peu de chaleur, ne réponds pas vite, va ré-


fléchir Nina, sois juste sage car je t’aime vraiment beaucoup et mes
femmes savent que je suis libre de prendre qui je veux, va au travail, on
en reparlera.
J’étais choquée, franchement choquée, j’en ai même eu le vertige quand
j’ai repris mon poste de travail.
Je recevais les paiements des clients puis je posais la tête sur ma caisse.
Yolande est venue vers moi
- Qu’est ce qui ne va pas Nina ?
- Mama laisse moi, je ne me sens pas bien, ma tête tourne
- Il y’a quoi ? j’espère que tu n’es pas enceinte hein ? façon je ne
t’ai même pas vu utiliser une serviette depuis que tu es à la maison la
- Noooonnn, juste un truc qui m’a perturbé, je vais t’expliquer.
Quand elle est partie sa remarque a tout de même attiré mon attention,
c’est vrai que je ne calculais pas les histoires de règles la mais j’aurai
quand même du avoir mes règles entre temps, même si mon cycle était
désordonné comment.
J’ai décidé de rentrer et bien me concentrer sur les dates pour savoir ce
qui se passait.
Pendant que je réfléchissais comme ca quelqu’un a fait son entrée, j’ai
d’abord hésité ca lui ressemblait mais en plus mince, avait-il maigrit ?
Je me suis levée rapidement comme il allait dans le frigo des laitages et
boissons, je cherchait du regard ma collègue avec qui je partageais la
caisse mais elle était invisible, merde !!!!
Je ne voulais pas qu’il me croise, pas la, pas comme ca, qu’aurait-il pensé
? voila ma voleuse, une intrigante…
Lui aussi n’avait pas démérité, il s’était marié !!!
Avant que je n’ai pu mettre la main sur ma collègue j’ai entendu crier «
Nina viens servir le client »
J’ai rassemblé mon courage et je me suis retournée.

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Le Gage de Chair

Je suis revenue m’asseoir sans trop lever les yeux espérant je ne sais quoi,
puis finalement j’ai levé la tête.
- Bonjour Monsieur
- Bonjour mademoiselle, Ah !!! c’est ici que vous êtes maintenant
?
Il n’avait aucune expression dans le visage, aucune expression de fami-
liarité, aucune de surprise, de colère, de dégout, on n’aurait pas dit que
lui et moi avions été intime un jour
J’ai calculé sa commande et j’ai encaissé.
Pendant que j’encaissais une belle femme, dont le visage m’est familier
est entré et a parcouru la salle du regard avant de se diriger vers lui
C’était elle !!! sa femme, la femme de l’invitation
- Chéri prends moi des pots de Yaourts Dolait, c’est tout ce qui passe
en ce moment.
Elle a touché son ventre qui semblait effectivement arrondi, ils se sont re-
gardé complices et il a sourit
Maaaaama, j’ai failli m’évanouir de douleur, de jalousie.
Le « Yves » qui avait été si entier avec moi, si vrai, si doux, si détendu,
aujourd’hui il m’affichait son bonheur, sa joie d’être père de cette façon.
Ravalant la larme qui forçait un passage pour mon œil j’ai finit d’encaisser
la tête obstinément basse.
- Merci et bonne continuation mademoiselle
- Merci
Elle était accrochée à son bras et ils sont sortis en discutant.
Dès leur sortie je n’ai pas pu supporter, je me suis levée en courant et je
entrée dans les toilettes.
J’ai vomit tout ce que j’avais avalé, tout en pleurant en même temps.
Ca faisait trop mal dis donc. Trop même.
Quand j’ai finit ma tête était dans un sale état, les yeux rouges et gonflés,
le visage triste, bref, il me fallait seulement créer la maladie pour rentrer

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Le Gage de Chair

de reposer un peu.
Ce que j’ai fait, personne ne pouvait même contester vu ma tête.
Je suis rentrée et j’ai fait le deuil national.
C’est ce jour la que j’ai compris que j’avais vraiment donné mon cœur au
Yves la, c’était plus qu’une histoire de sexe ou d’une semaine. Et puis si
au moins il ne m’avait pas ignoré, même si il s’était fâché ca m’aurait fait
autrement que de le voir m’ignorer comme ca jusqu’à me souhaiter bonne
chance pour la suite.
C’est ainsi que j’ai continué toute la journée à vomir au point ou je me
suis forcée à arrêté de pleurer au cas ou ca contribuait à tourner mon es-
tomac. Et net net quand j’ai arrêté de pleurer, mon ventre s’est aussi calmé.
Yolande m’a trouvé couchée sur le canapé devant la télé
- Ninou ca va ???
C’est comme ca qu’elle m’appelait
- Ca va un peu, tu as vu le monsieur qui est entré la jusqu’à une
femme est revenue le voir la ?
- Hmmmm je ne me rappelle plus hein ?
- C’est avec lui que j’ai passé les une semaine que je t’avais raconté
jusqu’à on a fait pour ma première fois la, jusqu’à j’ai pris ses dos quand
j’ai su qu’il allait se marier la, tu te rappelles ?
- Oui oui ton histoire la non ? c’était lui ??
- Ouii et il m’a ignoré jusqu’à, Ca m’a fait bien mal Yolande
- Tu les connais même ? surement parce que sa femme était la, tu
sais que pour eux leur épouse sont sacrées, le reste la ils s’en foutent. Tu
es blanche Nina, il faut aller à l’hôpital, je n’ai jamais accouché mais je
te soupçonne d’être enceinte.
- Je ne t’ai même pas dit ce que le père me dit
Je lui ai raconté sa proposition et ses sous-entendus
- Hum, ta situation est délicate Ninou, il te faut être sage, tu m’avais
dit qu’avec le djo la tu ne t’étais pas protégé non ?

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Le Gage de Chair

- Le préso s’était cassé


- C’est la même chose, quand je dis que tu dois être sage c’est que
si tu tombes enceinte un : tu risque de perdre ton travail, deux : le père de
l’enfant en te calcule plus, trois : tu vas aller encore ajouter les charges
de ta mère au village et être une bonne cible pour ceux qui ne calculaient
depuis la donc réfléchis bien
- Vraiment c’est terrible Yo, tu décris la situation la un genre un
genre catastrophique
- La vie même est catastrophique, mais je t’envie car moi depuis je
n’arrive pas à concevoir, peu importe le gars avec qui je suis, donc toi fais
attention à toi, ne pense même pas que tu peux moove ca si c’est la
J’allais donc commencer par comment ?
- Attends je vais buy le test que les gars qui vendent les remèdes en
route la vendent ca coute 500.
J’ai cherché les 500 la et je lui ai donné, elle est partie acheter.
C’était un petit papier sur lequel, il fallait uriner le grand-matin.
Toute la nuit j’ai tourné sur le lit en pensant à Yves, si j’étais enceinte de
lui, ca allait ressembler à quoi ? Sa femme enceinte, moi enceinte ?? Mon
Dieu.
Tôt le matin j’ai couru dans la toilette à l’extérieur avec une boite de pot
à défriser TCB vide, J’ai fait ce qu’il fallait et j’ai attendu.
La deuxième barre du positif ne s’est pas faite prier pour apparaitre, j’étais
enceinte +++ de Yves Souop, le gars le plus marié de la ville de Yaoundé.
Yess oohhh

- Yolande réveille toi, je suis finie ma mère, c’est positif, réveille


toi !!!
- C’est comment ?
- Positif jusqu’ààà je fais quoi ???? je suis perdue oooohhhh
- Tu n’es zéro perdue ma sœur, il te faudra seulement du courage et

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Le Gage de Chair

m’écouter, car je vais te donner le conseil d’une grande sœur qui s’est
battu dans la vie pour en arriver la ou elle est. Parfois les gens vont dire
que les femmes sont sans scrupules mais ce sont les hommes qui nous
poussent à cela. Tu sais ce que tu vas faire ? j’ai réfléchis toute la nuit.
- Non Yo dis-moi
- Il faut que tu fasses comme si tu es d’accord pour fonctionner
avec le boss, dès que vous couchez une fois, tu accroches l’enfant la sur
lui et tu lui dis qu’il faut qu’il te loge, te nourrit, prends soin de toi sinon
tu vas aller le trahir à sa femme.
On dit qu’il a peur de la deuxième femme chez qui tu pars la jusqu’à ce
n’est plus bon.

Maaaaama, j’ai confirmé le cerveau de Yolande le jour la, elle me deman-


dait un truc qui me semblait plus qu’impossible, c’était même surréaliste
- Et quand l’enfant va naitre Yolande ? je vais lui mentir sur qui est
son père ??
- A toi de voir, le premier plan c’est qu’il puisse naitre dans de
bonnes conditions.
Le boss ne peut te garder enceinte que si la grossesse la est de lui et qu’il
n’a pas le choix, je ne peux non plus te dire que je peux supporter ta
charge, je n’ai rien à part les 45000 de salaire qu’on nous donne et je paie
déjà la maison 15 000 FCFA l’eau et l’électricite : 2500, je vais faire com-
ment ???
Ce jour la j’ai compris en quoi l’aventure était difficile, il fallait donner
le chapeau aux filles qui s’en sortaient.
J’ai tourné et retourné la question la pendant des jours, j’ai même cru
qu’après m’avoir vu comme ca Yves allait revenir à la boulangerie genre
pour me voir même sans sa femme mais je ne l’ai plus revu.
Finalement je n’avais d’autres choix que ce que Yolande me proposait et
entre temps mon boss aussi me relançait régulièrement pour savoir si je

148
Le Gage de Chair

n’avais pas fini de réfléchir.


Les symptômes aussi s’accéléraient comme pour me mettre la pression,
s’il fallait piéger le père la ca devait se faire avant que ma grossesse la ne
soit visible.
C’est comme ca que je suis montée dans son bureau ce jour la, c’était dans
l’après-midi.
J’avais déjà tout tracé avec Yolande, donc il fallait seulement répéter ce
qu’on avait arrangé
- Bonjour tonton
- Bonjour Nina
- Je suis venue te dire que j’ai compris, tu m’as exprimé tes senti-
ments et moi aussi je commence a ressentir quelque chose, avec l’aide
que tu m’as apporté, comment tu m’as encadré, accepté, intégré même
dans la famille
Mon Dieu je m’écoutais et je me rendais compte que mon côté obscur
était non négligeable, ma voix semblait limpide, claire, vraie, mince !!!
- Mais tonton si on doit être ensemble je ne veux pas que ce soit
chez toi, ou à l’hôtel, ou bien chez ma collègue Yolande
- Je t’écoute ma chérie
C’était déjà devenu ma chérie hein ? Lui il allait être mon Mougou. Je
prenais même un faux plaisir à vouloir me venger, j’avais le sentiment
que cette fois ci c’est moi qui contrôlais.
- Je voudrais une petite maison ou on pourra e voir et je pourrai
m’occuper de toi.
- Hmmmmm ca me fait énormément plaisir, je t’ai dit que je ne
pourrai rien te refuser non ? Va chercher la maison et tu reviens me dire
ce dont tu as besoin pour la prendre et l’équiper. Je ne suis pas pressée de
te connaitre, je veux d’abord ton bien. Désormais quand nous somme seul
tu peux me donner un petit nom
- D’accord bébé

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Le Gage de Chair

« Bandite !! tu n’as pas honte ? » Ma conscience venait de m’insulter


« Akka Mougou !!! n’est ce pas tu as fait on m’a piné njoh, bana bandite,
va te balader avec tes insultes la. »
Moi-même je venais de lui répondre.
Elle ne pouvait pas me parler quand Yves se moquait de moi, ou même
lui parler ?tsuiiiipppppp
C’est comme ca que deux semaines plus tard j’aménageais dans un studio
moderne à Emana, avec tout ce dont j’avais besoin.
Il m’avait fait livrer une télé, un écran plat, une cuisinière, un frigo, le lit,
un petite salle à manger, deux canapés, bref tout ce qu’il fallait. J’avais
acheté des rideaux, des draps et la maison avait été payée pour un an.
Bizarrement je n’en étais pas trop fière mais je me disais priorité à l’en-
fant, il fallait que je m’en sorte.
J’avais aussi pris des choses pour Yolande, elle n’avait pas le fer à repas-
ser, je lui ai acheter aussi des rideaux, des draps, bref des petits trucs.
Quand elle est venue chez moi elle était émerveillée.
- Tu vois ce que je te disais ? ne te reproche même pas un peu car
eux quand ils font du mal il n’en souffre pas. Le père la veut te piner, tu
crois qu’il s’en veut que hééé une jeune fille comme ca qui peut être ma
fille ? rien du tout, il s’en fout donc toi-même il faut avoir le foléré à l’œil
jusqu’à ce que tu accouches bien ton bébé.
Mais la partie la plus difficile du truc n’était pas encore passée.
Je devais accueillir « bébé » pendant le Week-End et je suppose qu’on al-
lait faire quelque chose. Rien qu’en y pensant j’étais dégoutée mais bon.
C’était un papa dis donc, rien à voir avec « mon Yves »…. Le « Yve »s
d’autrui pardon.
Ce WE la il m’a dit ce qu’il voulait manger, du fait qu’il soit diabétique,
je lui ai fait ca et il est venu à la maison.
Il a apprécié ma décoration et ma main de cuisine.
Puis nous sommes allés dans la chambre car il disait vouloir se reposer.

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Le Gage de Chair

Ca avait que cuit sur moi le tour la, c’était extrêmement difficile la vie la
mais bon.
Il s’est couché et m’a demandé de venir me coucher avec lui.
J’ai d’abord éteint toutes les lumières en priant que ca ne dure pas.
Sans mentionné les détails, Dieu merci ca n’a pas duré.
Il ne connaissait aucune piche compliqué, ca se résumait à monter, s’ac-
tiver et quelques 5 minutes plus tard à descendre.
Il avait mis le préservatif mais moi j’avais pour plan de lui dire que ca
s’est cassé.
Surtout que dès qu’il a finit il est entré dans un sommeil comateux.
J’ai tout fait pour que ce que j’avais à dire semble crédible.
Il s’en est allé au petit matin, il semblait heureux et moi…
Je n’en revenais pas, j’avais un fond pas très bien, je venais de me décou-
vrir un côté qui ne plaisait pas beaucoup à ma conscience.
Quand je suis retournée dans la chambre après son départ j’ai constaté
qu’il m’avait laissé une enveloppe dans laquelle il m’avait laissé 200 000
FCFA, en ayant gribouillé un « Merci ma chérie, fais toi plaisir avec ca »
Hé ben…
J’ai envoyé directement 100 000 à maman pour qu’elle commence a re-
taper sa cuisine qui penchait déjà d’un côté.
Le reste j’ai ouvert un compte ou j’ai gardé toutes mes économies.
Dans la semaine il passait assez régulièrement à la maison, car je faisais
toujours à manger pour lui, Dieu merci il ne me demandait plus l’affaire
la, car lui-même n’avait plus la vigueur d’antan, mais au moins je com-
pensais en prenant soin de lui.
Il était toujours au petit soin et était très généreux envers moi.
Yves m’avait brisé le cœur, l’amour pour moi était terminé.
Un mois plus tard je me suis bien préparée ce soir la après lui avoir envoyé
le message.
- Bébé il faut que tu viennes c’est urgent.

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Le Gage de Chair

Le père a débarqué tout heureux d’avoir une jeune minette qui l’appelait
bébé.
J’avais déjà composé un visage de circonstance.
Ma grossesse était déjà à plus de deux mois mais la j’allais lui annoncer
que j’étais enceinte d’un mois.
Quand il est arrivé j’étais d’abord couché kass, comme si c’était la gros-
sesse de 8 mois.
Il s’est assis inquiet
- Bébé j’ai une nouvelle à t’annoncer, je sais que c’est rapide et on
s’était protégé mais je ne vais pas bien du tout, je pense que je suis en-
ceinte.
Depuis hier je soupçonnais même c’est pourquoi j’ai acheté le test ci, voila
ca, c’est positif.
J’avais mon vieux test de from que j’avais fait la.
- Depuis quand tu te sens mal ?
- Juste quelques jours
- Tu es sure que c’est ca ? parce que vous les petits filles la, si tu as
un problème d’argent dis le moi, ne passe pas par une histoire d’avorte-
ment parce qu’avec moi on avorte jamais
- C’est ca je jure
Walaye je me sentais tellement mal dans ce mensonge que j’ai été tentée
à cet instant la d’éclater en sanglots et de me confier à lui, cet enfant n’était
pas le sien. Finalement j’appréciais la compagnie de mon petit pépère la
parce que ca me rassurait et parce qu’il me montrait d’une manière ou
d’une autre qu’il se souciait un peu de moi.
J’avais fuit un père pour venir tomber chez un autre père, c’est le genre
qu’on dit que tu as fuit la guerre pour venir mourir la bagarre au quartier.
Il est sorti aller acheter un test de grossesse et est revenu me le donner
- Fais le test maintenant
- Mais on a dit que c’est le matin non ?

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Le Gage de Chair

- Le matin tu en feras un autre, fais maintenant !!!


Je me suis exécutée et même comme ce n’était pas le matin c’est sortit
positif.
La ou j’ai compris que le père la était sage c’est quand il m’a dit que de-
main on irait chez le médecin
Qui chez le médecin avec un papa comme ca ? Pour que le médecin lui
dise que la grossesse la était de deux mois ? il fallait vite réagir
- Ca veut dire quoi ? tu doutes de moi ? tu me surveilles ? tu trouves
normal que je sois entrain de marcher avec un homme marié à deux
femmes disant que je pars chez le docteur ??? Tsuiiiipppp
- Ok, tu iras donc chez un docteur ou je vais t’envoyer
- Je dis non !!! non c’est non !!! si tu vois que tu veux déjà fuir tes
responsabilité fuis les tranquillement mais moi la je te dis d’abord, je ne
vais te laisser rien vérifier. D’abord je ne t’avais rien demandé, c’est toi
qui a voulu de moi, sors même de ma vie.
Mama j’exagérais encore un genre que moi-même je me demandais que
Nina tu es sure que ca va ???
Il s’est aussi fâché et il est sortit en claquant la porte non sans me traiter
de petite intriguante, que je voulais me jouer de lui et profiter de son ar-
gent.
Je lançais mes mots il lançait sa part
- Vieux profiteur des jeunesses des filles
- Petite escroc va, j’ai fait de toi ce que tu es, il te manque quoi ?
pourquoi tu en veux plus ,qui est le père de l’enfant la
- Toi non ? tu vas nier que tu n’es pas monté sur moi ??? qui m’a
même dit d’accepter un vieux comme toi
- Mon argent n’était pas vieux n’est ce pas
Le père la se défendait jusqu’à je voulais même éclater de rire, j’appréciais
son sens de la répartie et le fait qu’il ait encore du caractère. Le plus amu-
sant c’est qu’il me lavait en Badenkop.

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Le Gage de Chair

Quand il a tapé la porte je suis allée me coucher.


Le lendemain je n’ai eu aucune nouvelle, le surlendemain rien.
Je n’avais pas millions dans mon compte, si il me lâchait, j’allais seule-
ment devoir travailler encore et arrêté d’envoyer des sous au village.
Trois jours plus tard il m’a appelé je n’ai pas décroché, le lendemain en-
core rien, le surlendemain rien, après j’ai reçu un message.
Je suis malade
Je me suis sentie mal et je l’ai rappelé
Il m’a expliqué qu’il avait eu un problème au cœur en rentrant de chez
moi et qu’il était alité chez lui, que je passe.
N’est ce pas me voila dounkoff j’ai pris mes pieds pour aller chez lui, je
connaissais bien sa maison parce qu’on y allait souvent pour prendre ou
un dossier, ou un truc mais je ne sortait jamais de la voiture malgré son
insistance.
Au lieu d’attendre qu’il se rétablisse n’est ce pas me voila qui me suis
pointée devant son portail na ding dong !!!!!
Quand on dit souvent que les hommes mariés la ne faut pas toucher la…

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Le Gage de Chair

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Le Gage de Chair

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Le Gage de Chair

CHAPITRE XII

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Le Gage de Chair

Hum…
J’ai sonné au portail, sans même me demander qui allait ouvrir, c’est vrai
que c’était d’habitude un de ses petit neveux qui lui ouvrait le portail
quand il sonnait mais cette fois la je suis restée bouche bée devant le por-
tail.
Elle était la, je ne connaissais pas sa voix donc quand elle a dit « c’est qui
? » Tout de suite je n’ai pas percuté, j’ai juste répondu Nina.
Quand le portail c’est ouvert je suis tombée sur la femme de Yves…
- Bonjour Mademoiselle, vous voulez ?
Embarrassée jusqu’au cou j’ai répondu que je cherchais mon patron,
j’avais appris qu’il était malade
- Hé ben dis donc !! et vous connaissez sa maison, vous venez chez
lui ? Entrez donc, je lui dirai que vous êtes la
N’est ce pas je suis entrée, en fait je suis entrée parce qu’il n y’avait plus
possibilité de faire marche arrière car à ce moment la j’avais déjà un pres-
sentiment, un mauvais pressentiment.
En avançant, en la suivant, je réalisais qu’elle avait effectivement les traits
de ce monsieur, elle devait être sa fille et si elle était la, ca voulait donc
dire que Yves n’était pas loin, mon Dieu ,quelle situation, dans quoi
m’étais je fourrée non ?
Quand nous sommes entrés dans le salon j’ai vu qu’il y’avait sa femme,
celle qui m’avait si bien accueillit et puis une autre femme, la deuxième
? et puis j’ai vu Yves, il a levé la tête a fait un sourire poli sans plus avant
de replonger la tête dans son téléphone, il devait être entrain de whatsap-
per comme c’était à la mode la.
- Bonjour Maaa
J’ai tendu la main pour la saluer et elle m’a aussi salué, mais elle semblait
perturber. La situation de son mari devait certainement l’inquiéter
- Ca va Nina ?
- Oui tata

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Le Gage de Chair

- C’est le père qui t’a demandé de passer ?


- Oui Maaa, j’ai appris qu’il est malade, je venais le saluer.
J’avais un paquet d’orange en main, j’ai tendu ca à sa fille qui m’a regardé
pendant quelque seconde avant de soupirer un genre et s’en aller.
J’étais assise en face d’Yves, au lieu de me concentrer sur l’environnement
et les dangers qui rodaient tout ma part était que est ce qu’il va lever les
yeux pour me voir, pourquoi est ce qu’il m’ignore à ce point ? Même s’ex-
cuser de m’avoir trompé rien ???
Il a du constater que je le regardais curieusement car il a levé les yeux
mais au même moment sa femme est entrée en me demandant de la suivre
au chevet de son père.
Quand je suis entrée le père là m’a mise dans un genre d’embarras
- Ma chérie tu es venue ???
Sa fille était encore dans la pièce, comment pouvait-il ?
- Bonjour Monsieur
- Laisse les formalités, qu’est ce que je cache à ma petite fille chérie,
je suis un homme et ca me fait plaisir d’être aimé d’une jeune fille qui va
bientôt me donner un enfant, mais n’en parle pas à ta mère hein ? Prin-
cesse, je leur annoncerais en temps opportun quand j’aurai vu ses parents,
je voudrais me marier puis ce sera la dernière.
Au bord de l’évanouissement j’ai vu que sa fille faisait semblant au maxi-
mum de sourire en écoutant son père mais cette nouvelle la dégoutait. Elle
ne devait même pas s’inquiéter car moi-même je jouais que dans son
équipe ce tour la, j’étais encore plus dégoutée.
Elle l’a félicité rapidement la puis elle est sortie
- Comment tu me mets dans une situation bizarre comme ca ?
- Bébé tu me grondes alors que je suis malade ? Regarde comment
mes femmes me négligent, elles sont toutes au salon la bas, je reste seul
ici, quand je suis avec toi ce n’est jamais comme ca, et de plus j’ai réflé-
chis, je veux cet enfant avec toi et je veux t’épouser

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Le Gage de Chair

C’est seulement le film chinois que le pater la tournait.


J’ai un peu fait semblant pour ne pas l’épuiser ou le choquer d’avantage
mais dans mon cœur j’étais résolue à lui dire la vérité et à arrêter tout ça.
Il m’a montré ses médicaments, m’a remis de l’argent, une somme de 500
000 FCFA pour aller faire tous les examens et commencer à acheter des
trucs, j’ai mis ca dans le plastic du kleenex pour bien garder et j’ai mis
dans mon sac.
Puis après quelques temps j’ai pris congé de lui en lui expliquant que je
ne pouvais plus venir le voir la et qu’il fallait qu’il se remette pour qu’on
se voit chez moi.
J’ai ouvert la porte de la chambre et quand je voulais mettre le pied dehors
j’ai vu sa femme que je connaissais, la deuxième qui portait à l’aide de
deux chiffon une ma cocotte ou quelque chose de bouillant se trouvait.
Un bizarre instinct m’a dit que ma copine ci l’eau ci c’est pour te préparer,
son visage était déformé par la colère, j’ai crié et j’ai bondit à l’intérieur
tentant de refermer la porte en vitesse pendant qu’elle versait le contenu
en ma direction.
J’ai senti que malgré ma protection, l’eau l’a m’a prise sur le bras, le pied
droit, la cuisse, dans le cou. Je ne savais à quel degré j’étais brulée, une
douleur cuisante sur tout le corps m’a fait hurler de toutes mes forces pen-
dant que tous les gens de la maison venaient en courant.
Je me suis écroulée et c’est dans cet état qu’on est venu me trouver
- Qu’est ce que tu as fait Maaa Mi ??? Mon Dieu, Nina !!!!
C’était la voix du père.
Yves aussi était à l’embrasure de la porte
Quelqu’un a crié enlevez lui son jean, ca va coller.
Trop tard, en enlevant la peau de ma jambe s’enlevait seulement.
Je me suis retrouvée aux urgences à l’hôpital sans même plus voir la
femme la de mes yeux.
Quand on joue dans la cour des grands on devrait connaitre les règles du

160
Le Gage de Chair

jeu.
J’avais pêché par naïveté, je m’étais lancée dans une vie qui ne me cor-
respondait pas , dont je ne maitrisais les règles, les astuces.
J’ai pleuré tout le long pendant que le chauffeur, plus le jeune homme qui
vivait avec son père m’accompagnait à l’hôpital.
Yves n’avait même pas daigné me prendre dans sa voiture, ils étaient der-
rière. Certainement il savait tout et me méprisait d’avantage.
Sa femme alors qui certainement était allée tout raconter à ses gens la bas
dehors elle-même criait, pleurait et se lamentait, ainsi que l’autre femme,
la première. Elles ne s’étaient pas préparées à une telle violence de la part
de l’autre femme.
A l’arrivée j’avais déjà perdu connaissance tellement la douleur était in-
tenable, j’avais l’impression que certaine partie de mon corps étaient cuite,
le genre que ca pouvait s’émietter la, je me demandais si ca allait gâter
mon corps comme je voyais souvent la dehors.
On m’a admise aux urgences, et quand je me suis réveillée malgré la dou-
leur et la solitude j’ai demandé aux médecins qui étaient entrain de s’oc-
cuper de moi d’appeler ma mère à travers mon téléphone.
Dieu merci mon sac était la, je ne voyais plus personne, ni le chauffeur,
ni Yves, ni l’autre femme, j’étais seule à l’hôpital.
Une infirmière a bien voulu composer le numéro de ma mère et lui donner
toutes les infos.
Maman ne connaissait pas beaucoup Yaoundé donc ma prière était qu’elle
réussisse à se renseigner jusqu’à arriver.
J’ai précisé aux docteurs que j’étais enceinte de quelques semaines et ils
ont semblé inquiets, ils m’ont demandé de signaler si pendant la nuit
j’avais un saignement ou une douleur en attendant que le gynécologue
soit la le lendemain, mais Dieu merci la nuit s’est passée tranquillement
de ce coté la.
J’avais des bandages sur la jambe, le bras, la brulure au niveau du cou

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Le Gage de Chair

était légère donc on avait juste appliqué un baume mais ca faisait mal,
malgré les injections, les perfusions que je recevais, rien n’y faisait, toute
la nuit j’ai gémis sans arrêt.
Maman est arrivée le lendemain en soirée, elle avait pris un taxi pour l’hô-
pital général et s’était renseignée pour la chambre. Quand elle est entrée
dans la pièce le lendemain soir elle a pleuré à chaudes larmes et moi aussi.
J’ai refusé de lui dire les vraies circonstances de cette situation, je lui ai
juste dit que j’avais eu un accident chez moi.
C’est alors qu’elle m’a révélé certaine choses :
- Comme tu vois la Nina en cultivant le chant derrière la cuisine de
ma coépouse, j’ai trouvé quelque chose de bizarre lundi passé, je voulais
d’abord chercher avant de t’en parler sans savoir que ca allait arriver aussi
vite.
J’ai vu elle avait enterré derrière sa cuisine une boite, quand j’ai ouvert la
boite il y’avait de l’eau, avec ta photo trempée dedans, avec deux aiguilles
piquées au niveau de ton bas ventre, avec encore plein de choses dedans,
j’étais dépassée.
On m’a expliqué que c’était une malédiction que tu allais mourir ou noyée
ou alors l’eau allait te tuer d’une certaine façon, tu as vu non ? Et que les
deux aiguilles la c’était par rapport aux enfants, elle tuait les enfants dans
ton ventre. Et puis les autres choses était des malédictions dans les fi-
nances, le mariage et tout. Fais attention à toi ici en ville, tu es mon seul
esport. Moi la bas au village je vais continuer à veiller sur toi mais Nii
pour que quelque chose comme ca arrive il faut que toi-même tes voies
ne soient pas droites.
Parfois par son bon comportement on peut annuler le sort ou les malédic-
tions sans effets, je ne connais pas ta vie mais réfléchis y. Je vais faire
comment pour arriver à la maison, poser mes affaires, me laver avant de
revenir ???
J’ai appelé Yolande, et elle est passée prendre maman en soirée quand elle

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Le Gage de Chair

a finit le travail.
La rumeur s’était déjà répandue je ne sais comment à la boulangerie donc
elle m’a regardé tristement mais on ne pouvait bien causer à cause ma
mère.
Elles sont parties ensemble pendant que je réfléchissais à la découverte
de maman, si c’était sa coépouse et qu’elle calculait aussi ma progéniture
ça voulait dire que je pouvais perdre ma grossesse ?? Nooonn je ne voulais
pas la perdre.
Même si Yves m’ignorait ce que je trouvais vraiment étrange je voulais
garder cet enfant, j’étais prête à être mère, je voulais garder une partie de
lui, cette très belle partie que j’avais vu.
Pendant que je m’angoissais la n’est ce pas c’est comme ca que j’ai senti
une douleur au bas ventre ? depuis que je devais voir le gynéco la rien
n’avait été fait.
Quand j’ai signalé à l’infirmière, c’est comme ca qu’on s’est rendu compte
que j’avais un début de saignement.
On m’a dépêché chez le Gynéco, injections, perfusions, Echographie…
Elle a rapidement intervenu et en s’allant elle est venu me voir.
- Madame vous êtes enceinte de jumeaux. Je vous prie de faire at-
tention car le choc que vous avez subit menace de les faire sortir, reposez
vous, priez, moralement soyez séreine.
Peu importe ce qui vous inquiète pensez à vos enfants.
Pendant votre hospitalisation vous serez suivie tous les jours mais à votre
sortie je vais e nouveau vous ausculter pour vous dire ce qu’il y’aura lieu
de faire. Les saignements ont été arrêtés et les paramètres sont bons. Avez-
vous commencé les visites ??
- Non aucune
- Ok, vous allez commencer pas les examens que je vous prescrirais.
Faites les de préférence au centre pasteur.
Pendant les semaines qui ont suivit ca a été une bataille entre la coépouse

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Le Gage de Chair

la mes enfants et moi.


Je la voyais me menacer dans les rêves, après je sentais des douleurs en
bas, je priais, je parlais aux enfants, je faisais tout pour que la peur ne
m’envahisse pas.
Ce n’est que le chauffeur de mon chaud père la que j’ai vu pendant mon
hospitalisation.
Il venait me donner de l’argent que son patron envoyait et me donnait de
ses nouvelles.
Son état s’était encore empiré avec la scène de la dernière fois la et on
parlait d’AVC, peu à peu il perdait l’usage de ma main droite d’après ce
qu’on me disait.
Ca m’inquiétait car même si je l’avais frappé je l’appréciais tout de même
comme un père.
Ce qu’il m’envoyait était largement suffisant pour mes soins et pour met-
tre de l’argent de côté pour l’accouchement et la layette, donc j’économi-
sais un peu un peu. Pour moi il était clair que j’allais tout faire pour qu’il
sache que les enfants n’étaient pas de lui et j’allais lui demander pardon.
Mon état de santé s’est amélioré petit à petit, je priais les médecins la de
mettre ce qu’il fallait pour que ca ne me laisse pas de cicatrices, voila ma
plus grande frayeur.
Maman est resté à mes cotés pendant tous mon mois d’hospitalisation et
c’est le jour de ma sortie que je me suis décidée à lui dire une partie de la
vérité à savoir que je suis enceinte
- Donc tu pensais que je suis aveugle, je n’ai pas vu ca sur toi ???
fais attention, je t’ai dit ce qu’on t’a fait, prie et change tes voies. La mai-
son la et les affaires la sortent d’où ? avec tout l’argent que tu m’envoies
?
- Maman je travaille non ?
Elle m’a guetté sans conviction avant que nous n’entrons dans le taxi.
Ma peau était encore toute rose mais je devais prendre des injections, des

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Le Gage de Chair

pommades et autres pour mon rétablissement complet. Un traitement qui


allait changer la couleur de ma peau m’ont-il dit.
Arrivés à la maison maman m’a fait savoir qu’elle devait aller s’occuper
des enfants car un mois loin comme ca, son champ était abandonné, la
maison aussi car les enfants étaient chez sa tante.
J’allais devoir me débrouiller seule, j’étais prête, prête à me battre pour
mes enfants.
Les jumeaux d’Yves.
Cette bataille fut plus que difficile…
J’avais arrêté d’aller au travail, ma seule amie était Yolande qui venait
parfois dormir avec moi.
Mes douleurs s’estompaient lentement pendant que je devenais de plus
en plus brune et ca me plaisait. Jusqu’à j’avais moi décidé qu’après le
traitement j’allais chercher un lait qui me maintiendrait ce teint la, j’étais
jaune, complètement jaune.
Tout le monde se retournait sur mon passage malgré mon ventre qui poin-
tait.
Mes cicatrices ont commencé à se faire moins remarquées, je les cachais
de toute façon avec des vêtements longues manches, de longues jupes car
j’étais complexée.
Pendant ma grossesse le seul contact que j’avais avec mon ancien boss
était toujours son chauffeur coursier.
Il prenait de mes nouvelles, voulait savoir comment la grossesse évoluait,
quand je lui ai dit que je voulais parler directement avec lui le chauffeur
m’a dit que dans son état ce n’était pas possible. Il ne pouvait se déplacer
mais demandait toujours de mes nouvelles.
A 6 mois de grossesse j’ai faillit perdre les bébés, puis un jour, je m’en
allais à l’hôpital pour un contrôle, j’ai vu une voiture, celle qu’avait Yves
quand nous étions à Bafoussam, jusqu’ici chaque fois que je le croisais
ils avaient une autre voiture.

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Le Gage de Chair

Mon taxi m’a pris au moment ou je cherchais à vois si c’était bien lui.
J’ai du entrer dans le taxi mais j’ai constaté que la voiture s’était brusque-
ment arrêtée en pleine chaussée avant de redémarrer après un certain
temps.
A vrai dire si c’était lui j’avais de la chance que le taxi me prenne car
j’avais tellement honte de al scène de la dernière fois ou finalement per-
sonne n’était même passé à l’hôpital me rendre visite ou exprimer sa com-
passion.
Avant la fin de ma grossesse j’ai été encore secouée, les bébés menaçaient
de sortir, ma tension était extrêmement élevée, on parlait de circulaire du
cordon, de position siège d’un des bébés, j’avais tout genre de problèmes.
LA prière que j’esquivais et je trouvais ennuyeuse la est devenue mon
pain quotidien, même si ca se résumait à réciter ce que je pouvais réciter.
Les prières ou ont jouait sur son inspiration la je ne connaissais pas, donc
je récitais les psaumes, des prières prises sur le net.
Quand j’ai annoncé à maman que j’étais programmée pour une césarienne
elle s’est dépêchée de venir à Yaoundé.
Elle angoissait encore plus que moi car l’opération était un truc qui sonnait
toujours comme la mort.
Mon ventre était hyper long, pour une primipare les jumeaux ce n’était
pas facile.
Ma layette était modeste parce que je gardais de l’argent pour mon après
accouchement, ce serait difficile pour moi de travailler quelque part, je
ne pouvais qu’avoir un petit truc pour moi-même ou j’allais porter mes
enfants et y aller le matin.
Après l’arrivée de maman elle m’a parlé d’un truc qui m’a gênée
- Nina les rumeurs courent au village et Souop Tajui était à la mai-
son l’autre jour
- Il veut son argent ?
- Il n’a pas demandé directement mais il m’a accusé de t’avoir

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Le Gage de Chair

donné en mariage à Kenmoe le boulanger, il m’a aussi dit que sa femme


t’avait brulé, je ne connais moi pas l’histoire ci et je le lui ai dit. Donc je
te demande si toi tu connais ta tête sur ca et si c’est le type la le père de
tes enfants que j’aille moi-même le voir car je ne connais pas ou tu sors
avec les enfants qu’on fait on ne sait même pas qui est le père. Ce n’était
pas mieux que tu restes au village et tu épouse toi Souop Tajui la ??,
- Maman combien de fois je t’ai dit que ses enfants et sa femme ont
failli me tuer, j’allais mourir là bas ? je ne connais pas l’histoire la je t’ai
dit que je m’étais brûlée.
Je me suis arrêté la
- Quand on parle du père des enfants tu ne parles plus ? tu vas les
élever seule ? tu vas t’en sortir ? je t’ai dit que c’est ta façon de vivre qui
va te sauver ou pas, ca ne sert à rien de prier Dieu et le mensonge est dans
ta bouche comme l’herbe est dans la bouche de la chèvre. Sucré !!! tu vas
mal finir Nina !!!
Le jour programmé pour mon opération est arrivé.
J’avais déjà envoyé les nouvelles à leur « père par nomination forcée »
pour mon opération.
Je suis allée et on m’a attribuée une chambre.
Le lendemain matin 6 heures je passais à la table.
Toute la nuit maman ne m’a pas laissé dormir avec la prière et les chants.
Elle augmentait même mon stress dis donc, mais d’un autre côté je me
sentais en sécurité donc quand on m’a poussé pour le bloc j’étais sereine.
J’avais tout ce qu’il fallait, les vêtements, les serviettes, « le Manyanga »
(l’huile de palmiste raffiné), mes robes de nuit, soutiens d’allaitement,
tout !!! il manquait seulement les bébés.
J’étais dans une chambre de 4 et on m’avait attribué deux berceaux.
L’échographie montrait deux garçons dont j’avais apporté leur draps bleu,
leur bébé chéri (les ensembles laines qui over chauffent les bébés à la nais-
sance jusqu’à ca a un laid petit chapeau comme ça la, un bonnet bizarre

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Le Gage de Chair

qui m’énerve très mal) avec les chaussons jamais à la taille du bébé la.
On m’a fait une anesthésie générale et c’était parti. Je ne saurai dire à quel
moment l’anesthésiste japonais ou chinois je ne sais exactement a pu
m’endormir.
La seule chose dont je me souviens c’est mon réveil avec un sentiment
que j’étouffe.
Je me débattais mais j’étais attachée, je voulais leur dire que je ne respire
pas bien, mais il semblait être serein.
- Calmez-vous madame, calmez vous
Il y’avait un truc sur mon nez qui me donnait une air fraiche comme ca,
je me suis concentrée sur ca et peu à peu l’air a commencé à sufir mais le
sommeil bagarrait avec moi.
- J’ai fait un geste pour demander ou son les bébés, le Gynéco qui
m’a opéré ma fait un signe comme pour dire tout s’est bien passé, repose
toi
J’ai encore replongé dans le sommeil pour me réveiller je ne sais combien
de temps plus tard.
Maman était à coté de moi, je ne voyais pas les bébés ; j’avais vraiment
mal
- Maman j’ai mal
- Ils ont dit qu’ils viennent t’injecter dans quelques minutes, tu as
des injections toutes les 8 heures et voila la perfusion sur ta main, ca va
aller
C’est la ou j’ai constaté que j’étais perfusée.
- Les bébés ?
- Ils sont en néonat comme ils appellent, je ne suis pas permise de
les voir mais ils me disent qu’ils ont des petites infections, qu’ils veulent
faire des vérifications
- Quoi ???
Ma douleur est finie la la la

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Le Gage de Chair

- Maman mes bébé n’ont rien, on m’a dit que les hôpitaux ont des
stratégies pour gonfler les facture des gens, ils créent les fausses maladies
aux nouveaux nés, je veux mes bébés, je veux mes garçons !!!
- Ce ne sont pas deux garçons, c’est un garçon et une fille, le docteur
s’était trompé, je descends voir comment ils vont
Maintenant que j’avais accouché mon angoisse avait changé de cap, je
n’avais plus peur pour ma vie mais pour la leur, Dieu merci en soirée on
me les a ramenés, tout allait bien.
J’avais deux petits boules blanches, la petite fille m’avait fait l’effet de
surprise, le petit garçon ressemblait à quelqu’un que je connaissais bien…
mince, la ressemblance avec Yves pour un nouveau-né était saisissante,
merde !!!
Heureusement que maman ne connaissait même pas les fils Souop la.
C’était un bonheur inimaginable de les avoir la un à ma gauche et l’autre
à ma droite.
J’avais mal, ils me massacraient les tétons à la recherche d’un lait inexis-
tant, je n’arrivais plus à dormir la nuit et ils mettaient tout le monde mal
à l’aise la nuit à l’hôpital mais j’étais heureuse.
J’ai fait une semaine à l’hôpital avant qu’on ne signe ma sortie.
Je devais revenir après une semaine refaire mon pansement jusqu’à cica-
trisation et éviter de trop marcher.
Maman n’avait arrêté des allers-retours entre le marché, la maison et l’hô-
pital pendant les « une semaine » la.
La bouillie le matin pour la montée laiteuse, le Nkui en journée, bref elle
s’occupait très bien de moi.
Et ca a continué à la maison.
Elle a appelé ses cousines qui étaient à Yaoundé et elles sont venus voir
l’enfant même une de ses belles sœur et des amis du feu-père.
Mon sommeil que j’aimais la se faisait rare, parce que dès que je fermais
les yeux, c’était Fanny ou Yves-Roger.

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Le Gage de Chair

Moi seule je connaissais l’affaire du prénom la. Un j’ai donné l’homo-


nyme de ma mère et l’autre celui de mon père.
Maman était aux anges.
Elle prenait soin des petits bébés la comme les œufs.
Elle ne me laissait pas beaucoup m’occuper d’eux ce qui fait que quand
elle a du partir pour aller regarder les autres enfants au village, la souf-
france a faillit tuer.
Les laver oohh, les téter oohh, moi-même chercher à cuisiner ooohh, ca
n’allait pas.
J’ai du mettre les affiches recherche d’une nounou pour pouvoir m’en sor-
tir.
- Mon ex boss a appris que j’ai accouché et m’a envoyé tout genre
de paquet, les couches, l’eau, de l’huile, le riz en sac, des cartons de sa-
vons macabo, de blu « marque de savon en poudre », lait etc...
Et comme c’était des jumeaux, selon la tradition il m’a envoyé de l’argent
pour me faire plaisir.
J’ai supplié le chauffeur de lui dire que je voulais le voir, prendre ses dons
comme ca me gênait, j’ai même envoyé la nouvelle que j’avais besoin de
lui parler au sujet des enfants pour que ca mette la puce à son oreille mais
même jusque la rien, pourtant Yolande m’avait dit qu’il passait de temps
en temps quoique en chaise roulante à la boulangerie et il grondait même.
Il ne voulait apparemment plus me voir. Mais il prenait soin de moi, ca
semblait idéal mais je ne me plaisais pas dans cette situation.
Finalement j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai résolu d’écrire la
lettre pour envoyer ca par son chauffeur.
Je lui ai dit que j’avais menti, en le rencontrant j’étais déjà enceinte et que
je lui demandait pardon. Je lui ai dit que c’était par désespoir que j’avais
menti car j’avais fuit le village pour la ville et je ne savais comment m’en
sortir.
Je n’ai pas trop tiré de long en large ca avec son était fallait pas lui donner

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Le Gage de Chair

du travail avec une longue lettre.


J’ai attendu sa réaction fatiguée, rien du tout, le mois prochain le chauffeur
est revenu avec des provisions et de l’argent
- Tu ne lui as pas donné ma lettre ?

- Si si

- Il n’a pas lu ??

- Je ne sais pas, comme sa vue faiblit la, mais il l’a prise


- Ok.

- Il veut les photos et les noms des enfants

- Hein ?
Cette requête m’a surprise mais j’ai appelé le photographe qui a pris les
photos dans la semaine et j’ai demandé au chauffeur de passer récupérer.
Je n’ai reçu aucun feedback, de lui je recevais toujours de quoi vivre.
Un jour pendant que les enfants dormaient je me suis dit, Nina voila ta
nouvelle vie : pense à trouver un truc à faire, à oublier Yves définitive-
ment, à prendre soin de tes enfants et à penser à rembourser la dette de
Souop Tajui car je sentais que c’était une bombe à retardement qui allait
finir par m’exploser à la face un jour.
Côté sentiment, j’avais pris du poids, j’avais du ventre, mes cicatrices de
brûlures, j’avais noirci alors que je mettais déjà des produits qui me don-
nait une peau jaune et laiteuse, bref, le gars qui allait m’aimer n’était pas
près d’arrivé, donc mieux je me concentrais sur autre chose.
C’est dans ce sens que j’ai organisé ma vie et les choses ont commencé à
se mettre en place petit à petit.

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Le Gage de Chair

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Le Gage de Chair

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Le Gage de Chair

CHAPITRE XIII

174
Le Gage de Chair

Les enfants grandissaient, je n’avais toujours trouvé aucune opportunité


de commerce vu qu’ils étaient deux et encore petits.
Yolande a perdu son travail à cause de son nouveau petit-copain, il passait
son temps à venir la battre la bas au travail, créer des scandales bizarre,
jusqu’à finalement lasse de ces problèmes la directrices l’a mise à la porte.
Ne pouvant plus payer son loyer elle est venue s’installer chez moi.
Ce que M. Kenmoe nous donnait était suffisant pour que nous ne man-
quions pas à manger mais les économies étaient plus difficiles à faire avec
les bébés.
Yves-Roger était plus calme que sa sœur, Fanny elle était colérique, agres-
sive mais un amour quand il s’agissait de jouer et très douce quand il fal-
lait faire le bébé.
Chaque jour je bénissais le seigneur de m’avoir permis de les avoir, et
surtout de m’avoir donné de quoi prendre soin d’eux.
Mon bienfaiteur ne cessait de veiller sur moi, sans rien me demander en
retour, sans envoyer une information particulière.
Avec le temps j’oubliais petit à petit Yves dont je n’avais même plus de
nouvelles.
Un soir, à l’approche de l’anniversaire des bébés, Yolande m’a annoncé
l’arrivée d son frère de Singapour.
J’ai d’abord wanda qu’un camerounais faisait quoi loin la bas, elle m’a
répondu les affaires.
N’est ce pas finalement on l’a invité à la maison ? En fait elle voulait nous
mettre en contact et créée une alchimie.
Il est arrivé ce soir la environ vers 21 heures, les enfants étaient déjà au
lit.
Le gars était « vestimentairement » prêt !!!Leskankan options de Tennis,
avec une culotte kaki, une chemise noir près du corps. Il sentait bon à des
kilomètres, et se prenait alors pour 5000.
Il m’a un tantinet impressionné, surtout que ca faisait longtemps que je

175
Le Gage de Chair

n’avais pas eu à faire avec une jeune, c’est tout embarrassée que j’ai aidé
Yolande à mettre la table.
Il m’a dit combien sa sœur lui avait fait mon éloge, combien j’étais belle,
avec un teint naturel alors que toutes les filles en rajoutaient, sans savoir
que j’avais ajouté ma part aussi hein ? J’ai seulement sourit que merci.
On a passé une excellente soirée qu’il a voulu voir se terminer en boite
mais comment aurai-je pu avec les bébés que j’allaitais même encore.
Yolande a voulu me convaincre de sortir et de laisser les enfants à sa
charge mais j’ai refusé.
Je n’allais pas du tout être confortable étant dehors et mes enfants à la
maison.
Surtout que Fanny ne faisait pas bien ses nuits, elle tétait au moins une
fois et parfois deux fois.
James le frère de Yolande, ou plutôt son cousin pour être plus précis a
flashé sur moi…
Il m’appelait tout le temps, me racontait le programme de sa journée, ses
voyages dans le pays, ses investissements.
Comme j’étais très busy je n’avais pas beaucoup de temps pour sortir le
voir mais il ne semblait pas s’en plaindre.
Il est revenu me voir à la maison la veille de son départ.
Je l’avais marqué, il avait rencontré et couché avec plusieurs filles ici à
Yaoundé mais l’effet que je lui faisais était différent.
C’est comme ca qu’on s’est vu quelques fois, il est repartit. On s’appelait
tout le temps, il était vraiment épris, du moins il semblait l’être, la seule
chose dont il ne parlait pas vraiment c’était de son boulot, de ses affaires.
Il me disait juste qu’il fait dans les affaires de sport, c’est tout.
On a commencé à flirter au téléphone, ca me faisait plaisir, tout semblait
aller.
Pour l’anniversaire des enfants il m’a fait livrer deux nounours géants, un
énorme gateau d’anniversaire, deux petits vélos à trois roues et des vête-

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Le Gage de Chair

ments, je ne sais pas comment il s’était débrouillé pour que ca arrive dans
les temps.
C’est le jour de l’anniversaire des enfants quand j’ai reçu ce gâteau que
pour la première fois Yolande s’est comportée un peu bizarrement.
On avait invité les enfants des voisins, les enfants de sa famille, quelques
enfants de cousins de maman qui était ici mais Yolande répondait un
genre, se comportait bizarre quoi.
J’ai voulu lui demander ce qui n’allait pas mais j’ai laissé tomber.
Les jours suivants tout est rentré dans l’ordre.
Lors que son frère est revenu au mois de Juin elle a repris avec ses in-
trigues bizarre, il était déjà clair que lui et moi on était ensemble. Il avait
parlé de me présenter à sa famille, d’aller à Seme New Beach à Kribi, et
pourquoi pas de me faire voyager. Moi aussi je portais tout ca je racontais
à Yolande
- Mieux de toi, mieux de ceux que leur étoile brille.
- Ekié Yolande comment tu peux dire ca ? toi aussi ton étoile va
briller non ? il y’a un jour pour tout le monde, si ton frère est sérieux je
préfère moi me marier une fois je reste tranquille au lieu de rester la que
je suis derrière le père, derrière le beau-fils etc…
- C’est ca que ej dis, mieux de toi, n’est ce pas voila ma part de
fiancé qui me sauvageait chaque jour jusqu’à si j’ai la calvitie sur la tête
comme c’est sa main connaissait quelque chose sur ma greffe, vraiment
le gars la hein ? je el nourrissais ooh, tout mon argent était pour nous met-
tre à l’aise, regarde alors ma vie aujourd’hui
Ce jour la je lui ai proposé de chercher quoi faire, que j’allais l’aider à se
relancer, elle a retrouvé sa joie.
Le séjour de son frère fut extra. Yolande m’aidait à veiller sur les enfants
car avec Alima aimait bien les voyages.
Alima c’était le prénom du frère de Yolande, la seule chose que je n’aimais
pas trop chez lui, c’était son amour poussé pour la fête et le dehors, alcool,

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Le Gage de Chair

les grosses voitures, les potes qui l’atalakouait tout le temps et puis il ai-
mait flamber, la grosse tête.
Je lui disais toujours à chaque sortie que pourquoi tu dépenses trop comme
ca, on sait qu’il y’aura quoi demain, il me disait de en pas me faire du
souci pour ca. Que quand il était en vacance il aimait s’amuser, car la vie
était trop stressante la bas.
On a fait pratiquement deux semaines dans ce rythme la. La veille de son
départ je l’ai invité à la maison et j’ai eu une conversation sérieuse avec
lui ;
- Chéri tu ne peux pas vivre comme ca et chaque soir tu rentres à
l’hôtel dormir, c’est quel genre ca ?? Ecoute pense à avoir ton petit terrain
ou tu peux construire même un studio comme celui-ci non ? tu vois com-
ment hein Yo ???
- Bien sur, Ali, envoi l’argent on te cherche le terrain et puis on lance
le chantier, le cameroun c’est chez toi et tu vas venir y demeurer un jour
- Chui pas sure hein ? j’ai fait plein d’année de l’autre côté, j’aile le
kmer pour les vacs.
Comme il whitisait même pour un million la on supportait seulement.
- Oui Chéri mais même un studio que tu peux mettre en location
comme on ne sait jamais
- Moi un studio ? Ecoute bébé j’enverrai des sous et puis tu le
construiras, ca pourra t’aider avec les enfants
- Ekiééé Alima, on te parle de quelque chose pour toi et toi tu parles
d’elle ?? c’est quelle histoire
On s’est retournés tous surpris, surtout qu’elle s’était levée précipitam-
ment de la table jusqu’à le top ananas dont il raffolait s’est même un peu
versé
- Mais cousine elle est ma femme et lors de mon prochain voyage
je vais venir l’épouser, hein Chéri, s’il te plait préviens ta mère, je suis
sérieux !!!

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Le Gage de Chair

On a laissé la conversation la comme ca et après son départ j’ai discuté


avec Yolande
- Eu, Yolande, je ne sais pas, je trouve certains de tes comporte-
ments bizarre vraiment. C’est toi qui m’a présenté ton frère et c’est comme
si ca te gêne que ce soit moi qu’il veut épouser, avec qui il veut construire
sa vie, tu crois que si il envoi les dos pour construire on ne sera pas en
haut ensemble ???
- Je ne vois pas de quel comportement tu parles. Je me suis juste
exclamée spontanément car je sais que la famille sera fâchée si c’est à toi
qu’il envoi l’argent de la maison
- Et comment la famille saura ??
- Ahh ca se sait toujours non ?
- S’il te plait tu es mon ami depuis toujours et celle qui m’a accueil-
lit, je ne veux pas que les petites choses comme ca nous sépare. Si tu as
n’importe quel problème dis le moi, si je peux t’aider, je le ferai. Ok ??
Je l’ai flattée comme ca et on a continué comme si de rien n’était.
J’en ai parlé à son frère qui m’a demandé de ne plus tout lui dire dans nos
transactions.
Il m’a dit qu’il allait beaucoup s’appuyer pour moi pour certaines affaires
et que je devais être discrète.
C’est comme ca que trois mois plus tard après que j’ai trouvé un bon ter-
rain en bordure de route du côté d’Awae Escalier il a envoyé l’argent.
C’était 4 500 000 pour 500 m2 un terrai titré.
Quand j’ai reçu l’argent je lui ai demandé à quel nom je devais payer, le
temps qu’il revienne pour qu’on mute en son nom
- Mais chérie tu poses quoi comme question comme ca ? mets en
ton nom
- Tu me confiance à ce point ?
- Je suis un gars du réseau je ne peux pas me tromper sur les gens
avec qui je traite

179
Le Gage de Chair

Je suis allée payer et je lui ai envoyé les papiers par Whatsapp.


Je n’en ai pas parlé à Yolande, juste pour que ca ne s’ébruite pas dans la
famille, apparement il voulait un peu faire ses choses dans le secret, car
sa mère voulait tout contrôler el concernant.
Parfois quand il venait au Cameroun c’est après une semaine qu’il se dé-
clarait au Cameroun officiellement pour avoir un peu de temps.
Il envoyait constamment de l’argent à sa famille et je lui ai demandé d’en-
voyer quelque chose aussi à Yolande mensuellement.
C’est comme ca que quand il m’envoyait ma ration du mois il ajoutait
toujours 30-40 000 pour elle.
Pour moi s’élevait à 200 000 FCFA, je mélangeais ca avec les dos de mon
père.
LA première fois qu’il a envoyé pour Yolande et je lui ai remis elle m’a
demandé comment ca s’est passé pour que je me retrouve entrain de lui
donner cet argent.
Je lui ai expliqué que j’avais convaincu son cousin de prendre soin d’elle
mensuellement.
Elle m’a dit un sec merci en prenant les dos
La ou lui et moi ca commencé un peu à se gâter c’est un jour ou il m’ap-
pel
- Nina ou est le père de tes enfants
He ben ??? j’ai d’abord wanda car je lui avais déjà tout expliqué à ce sujet,
genre il m’avait abandonné sans suite.
- Je t’ai dit qu’on s’est séparé depuis non ?
- Et pourquoi quelqu’un d’autre prends soin de ces enfants ?
- Pardon !!!!
Mon cœur a d’abord vibré seul dans mon ventre ou le cœur vibre dans le
ventre depuis quand oohh ?
- Je répète : pourquoi tu recois fréquemment de l’argent de
quelqu’un d’autre ???

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Le Gage de Chair

Yolaaaaaannnde !!!!!
Yess oohh
- Non ce n’est pas le père des enfants, c’est comme tu peux rencon-
trer quelqu’un et il voit ton bon caractère et il décide de t’aider c’est
comme ca que ca s’est passé, c’était mon patron
- Et…. Tu n’as rien eu avec lui ???
Il y’avait même encore moyen de mentir ??,
- Même si il y’a eu quoi, il n y’a plus rien
- Donc il est bête de s’occuper de toi, écoute nina, si tu veux jouer
la vie, je ne suis pas quelqu’un pour toi, je passe mon chemin
- Nooonnn, ce n’est pas
Na clack !!!!
Il avait raccroché, j’ai tenté de rappeler fatigué, jusqu’à finalement il a
éteint son téléphone.
Yolande était allée passer le WE chez eux, je l’ai appelé elle aussi n’a pas
décroché le téléphone.
J’étais dans tous mes états.
Bébé s’il te plait répond moi…. Rien
Chéri il n y’a rien entre lui et moi c’est toi que j’aime…. Rien
Tu es ma vie amour, ne me fais pas ca s’il te plait, laisse moi t’expliquer
Niet héééé !!!
Je suis restée sans nouvelle pendant plus d’une semaine.
Yolande qui partait pour le WE a tapé 4 jours en plus et elle s’est pointé
le jeudi.
- Je dis hein Yolande, qu’est ce qui t’arrive
- C’est quelle question ca ?
- Comment tu appelles Alima pour lui dire que je sors avec Kenmoé
???
- Je ne lui ai rien dit
- Tu ne lui as rien quoi ? qui savait ca à part toi ?

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Le Gage de Chair

- Je ne sais pas, je ne l’ai pas eu


- Et comment il sait qu’il s’occupe toujours de moi ? vraiment Yo-
lande
- Ecoute Nina j’en ai marre de tes accusations, fiche moi le camp
avec tes choses la, si tu cherches déjà un moyen pour me mettre à la porte,
vas-y je ne mourrai pas, Dieu va me soutenir
Pour cet argument la elle me finissait seulement, je ne pouvais même pas
la mettre dehors à cause de ce qu’elle avait fait pour moi. Donc nous
sommes restées à froid un genre un genre.
J’ai seulement dit à la nounou le lendemain d’être un peu vigileante que
les enfants que je la trouvais bizarre.
Comme les femmes de ménage la s’ennuient ca n’a pas loupé le lende-
main Yolande m’a porté.
- Tu dis que quoi ? qu’on fasse attention à moi ? donc je vais tuer
tes enfants ?
- Je n’ai jamais dit ca, Aimérance !!!!!!
Aimérance n’avait jamais été autant concentrée la bas dans la chambre.
Une autre altercation entre Yolande et moi s’en est suivit.
L’ambiance s’empirait et Alima me manquait.
Je me suis demandé si je l’avais perdu définitivement mais ce qui m’a
calmé c’est qu’il allait au moins m’appeler…
Après 10 bon jours, ou ca n’allait pas du tout, ni à la maison, ni avec lui
il m’a rappelé.
Le jour la j’ai cherché l’inspiration avant de décrocher.
- Allo
- Allo bébé pourquoi tu ne m’as pas appelé depuis ?
- Parce que j’étais fâchée, je ne veux pas partager ma femme
- Je te jure tu ne me partages pas, je ne fais rien avec lui, il est même
malade et ne marche plus, renseigne toi, s’il te plait
- Ca va… ma famille parle déjà, que je porte tout l’argent je donne

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Le Gage de Chair

à une fille, etc… je suppose que c’est ma cousine qui est entrain de vouloir
jouer un genre de jeu la , elle est la ??
- Non non elle est sortie, Ché ca ne va pas ici, je ne me sens pas à
l’aise avec elle. Elle se comporte comme si elle est jalouse ou quoi la,
c’est bizarre.
- Ok, je vais lui parler
- S’il te plait essaie de trouver les mots tu as compris non ? c’est
mon ami, je voudrais qu’on puisse s’arranger
- JE verrai mais sache Nina que je ne veux plus entendre que tu as
salué, je dis même seulement salué un homme, je ne vais pas te dire de ne
plus prendre la pension de cet homme vu que tu dis qu’il envoi seulement
mais si je doute même un peu seulement tu vas arrêter ca.
- J’ai compris Bééé
J’étais au moins soulagée mais l’affaire de Yolande ci me dérangeait fran-
chement.
Elle était ma seule sœur, et amie à Yaoundé.
Certes j’avais sympathisé avec les voisines, une ou deux filles comme ca
mais pas au niveau de Yolande.
Je ne sais pas ce que son frère a organisé mais le lendemain elle m’a de-
mandé pardon pour tout et m’a expliqué qu’elle était un peu jalouse, que
c’est elle qui m’avait vendu chez Alima et qui avait parlé de moi à la fa-
mille mais qu’elle avait compris, on a de nouveau refait la paix.
Deux mois sont encore passés sans problème jusqu’à ce qu’un matin à 6
heures ma porte soit violemment frappé.
- Kong kong kong kong
La seule personne qui venait aussi tôt c’était quand maman venait du vil-
lage. Elle prenait le bus de la nuit et arrivait très tôt.
Je me suis levée, Fanny voulait se réveiller, je l’ai tapoté un peu et j’ai
foncé.
Quand ils me donnaient du répit comme ca pour dormir j’essayais de ne

183
Le Gage de Chair

pas les réveiller tôt.


Les deux marchaient déjà et montaient et descendaient dans tous les sens.
C’était bagarre, sur bagarre, « mamanani » tchoupitchoupptchoupour
tchoup
Et il fallait que dans ca je comprenne clairement d’où était partit le pro-
blème.
Yves-Roger m’appelait « mamaninii » sa seour « mamanani »
Donc comme je disais je me susi donc levée rapidement pour aller ouvrir
la porte
- C’est qui ?
- C’est moi Emma
C’était le chauffeur de M. Kenmoe
J’ai ouvert.
C’est vrai qu’il était déjà en retard ce mois la parce tous les premiers du
mois, il me cherchait toujours, maximum le 3 mais ce tour la on était le
8.
- Emma il y’a quoi tôt le matin comme ca ???
- Le père est mort !!!
- Quoi ???
- Il m’avait dit que si un jour il ferme l’œil que je vienne te prévenir,
il est partit.
Ses yeux étaient rouge, c’est ce jour que j’ai réalisé que Emma la devait
être proche du père la, peut être un petit cousin
J’ai poussé un cri sans me soucier que les enfants la allaient se réveiller.
J’étais une fille qui avait grandit au village donc je savais comment gérer
l’annonce d’un deuil
- Il y’a eu quoi ???
J’ai éclaté en sanglots jusqu’à ma voisine est sortit.
- Mon père est mort ooohh, mon bienfaiteur est partit ooohhh
Ce père qui m’avait aimé comme si j’étais sa fille, est ce que c’était tou-

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Le Gage de Chair

jours à cause des fesses de 5 minutes la qu’il avait autant pris soin de moi
??? Sans se lasser, sa m’oublier, même dans la maladie.
Je me suis jetée au sol en pleurant jusqu’à les enfants sont descendus sur
lit et ont débarqué au salon en pleurant.
Yolande qui dormait sur le canapé aussi s’est réveillé
- Yo ? papa Kenmoé est mort oooohhhh, il m’a aidé et soutenu
quand je suis arrivée ici à Yaoundé.
Souviens-toi Yo, hééé avec tout ce qu’il a fait pour moi, pour ces enfants
- Madame je dois partir, il avait dit que nous devez assister à son
deuil hein ? je vais venir avec le programme
Mes larmes ont d’abord séché que comme l’eau chaude m’avait raté la
c’est l’huile qui allait seulement me frire le tour la
- Emma tu sais ce qui est arrivé la dernière fois non ?
- Depuis cette fois la sa femme n’est plus revenu , nous ne savons
pas, elle a fuit croyant peut être que vous alliez porter plainte
- Emma dit moi : Tu lui avais donné la lettre ??
- Oui madame
- Et tu sais s’il a lu ???
- Je sais
Mon cœur a fait d’abord tandan
- Et il a lu ?
- C’est moi qui lui ai lu ca
La honte m’a d’abord raclé devant le gars d’autrui
- Il a dit quoi ?
- Il n’a rien dit, il n’était pas surpris, il a dit que je lui donne
- Et la photo des enfants ?
- Il a regardé après il m’a demandé si je sais à qui les enfants res-
semblent
Continuer le questionnaire m’a dépassé
- Merci beaucoup Emma

185
Le Gage de Chair

- Je reviendrai avec le programme ou si il y’a une nouvelle je vous


le dirai
Il est repartit.
Toute la journée la j’ai pleuré, parfois ouvertement, parfois dans ma cham-
bre.
J’étais extrêmement reconnaissante pour ce qu’il avait fait et même si je
n’avais plus son aide aujourd’hui, si j’étais intelligente, j’avais de quoi
me débrouiller.
On a fixé son deuil après 2 mois, chez nous on n’enterrait pas les riches
vite vite.
Il fallait d’abord que toutes les castes, les élites, les grandes familles, que
tout le monde soit au courant. Que les tontine se prépare, que le chef
même s’organise et donne une date parce c’était l’un des grands soutiens
du chef.
J’ai prévenu Alima qui ne cachait pas sa joie malgré que ce soit une oc-
casion triste.
- Rhooo, ne blague pas avec, je suis touchée, c’était un papa pour
moi
- Un papa qui monte sur toi ? c’était un chaud oui !!! la sélection
naturelle a été faite : je reste le seul concurrent dans la course, quelle joie
- Mais je t’ai prévenu que je vais partir à son deuil non ?
- Oui mais hum… je vais encore entendre que c’est un autre père «
bams » qui t’a eu là bas
- Akkaaa, ne me met pas la poisse au corps, je n’en veux plus
- J’espère pour toi parce que je viens dans quelques temps hein ? et
je vais d’abord bien te faire l’amour avant d’aller voir ta famille ensuite,
tu me manques.
De ce côté la il ajoutait sa part, parce qu’on sortait beaucoup, il buvait
beaucoup et l’alcool le cassait donc parfois on se retrouvait à dormir sans
rien faite tellement il était kass ; ca m’énervait même parce qu’avec Yves.

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Le Gage de Chair

On faisait tout le temps.


Yves !!! Encore le nom la dans ma bouche ? J’ai essuyé ma bouche.
J’ai organisé mon départ pour le village à ce deuil, je comptais y aller
avec les enfants mais finalement j’ai changé d’avis. Si maman devait être
à ce deuil et moi, qui allait regarder les enfants ? Avec la sorcière la qui
me calculait de tout côté.
J’ai payé la nounou pour qu’elle passe tout le WE à la maison, comme ca
je pouvais en toute tranquillité assisté au deuil de mon feu boss chaud.
Le jour de la levée, c’était un jeudi je me suis habillée en noir.
Comme j’avais eu un peu ces dernières années, j’avais quand même une
garde robe prête, jolie robe noir, une paire de chaussures à petit talon noir,
une paire de lunette noire, je me suis fait un brushing sur mes cheveux
teintés blonds sur les bouts, j’étais belle moi-même je le sentais.
Je m’en foutais de qui allait me reconnaitre la bas, que ce soit Madame
Yves, ou Yves lui-même ou même les femmes de Kenmoé, chez nous le
deuil était pour tout le monde.
Quand je suis arrivée j’étais un peu en avance.
C’était la morgue de l’hôpital Central.
J’étais un peu transpirante parce que n’étant pas véhiculée j’avais marché
le long de la petite rue qui de derrière l’hôpital pour accéder à la morgue.
En marchant ma prière était Seigneur chasse la phobie de la conduite de
ma vie, apprends moi à conduire et donne moi une voiture. C’était beau-
coup de problème à la fois mais ca diminuait les styles de quelqu’un dis
donc, le fait d’arriver toute en sueur.
J’ai bien essuyé mon visage à l’aide d’un kleenex avant d’entrer.
Beaucoup de visage de Bandekop que je connaissais était présents.
Quand quelques minutes plus tard j’ai vu la famille Souop entrée j’ai
baissé les yeux car le père était devant, je ne voulais même pas qu’il me
reconnaisse. C’est vrai que mon teint n’était plus le même mais la diffé-
rence n’était pas très grande, il ne pouvait pas ne pas me reconnaitre.

187
Le Gage de Chair

Je me suis serrée dans un coin de la salle priant pour que la messe com-
mence.
J’ai décidé d’être la dernière à sortir et de ne pas aller devant regarder le
corps.
Yves a fait son entrée, à son bras la fille Kenmoé éplorée, ils sont allés
s’asseoir du côté ou la veuve était.
Il y’avait une chaise vide, certaine attendant la deuxième veuve, mon
bourreau.
Elle a fait son apparition quelques minutes plus tard, en larmes, soutenue
par les membres de sa famille je pense.
De ce côté la il y’avait plusieurs autres garçons, de grands même, et puis
des jeunes aussi.
Certainement les fils et filles, naturels ou adoptifs. Il ne s’était jamais
étendu sur la question de ses enfants, de sa famille, c’est moi qui parlais
plus de moi et des miens.
La sorcière la s’est assise, celle qui voulait me tuer pour un homme, un
vieux même. Est-ce que j’avais tué sa fille pour Yves ??? Mieux de moi-
même que je n’avais pas arraché le père la de leur main.
La famille Souop était au complet, avec la pimbêche de Carole qui se re-
tournait tout le temps, à se demander ce qu’elle cherchait toujours der-
rière.
Elle m’a forcé à baisser la tête comme ca jusqu’à la faim, je n’étais pas
prête, voila tout. Je savais qu’à l’enterrement on allait forcément se croiser
mais la je n’étais pas du tout préparée.
Quand c’est finit et que le corps est sortit direction le domicile, j’ai attendu
un peu avant de sortir.
Quand je traversais les quelques voitures qui restaient la j’ai entendu mon
nom
- Nina !!!!
Je reconnaissais la voix, l’autorité qui en dégageait même comme il

188
Le Gage de Chair

y’avait une pointe de doute dans cette voix.


Je ne voulais pas me retourner mais avant que mes neurones aient transmis
l’information de mon cerveau à mes membres je m’étais déjà retournée.
C’était Yves, avec une mine bizarre sur la face.
Mi choqué-mi surpris
Il est ressortit de la voiture dans laquelle il était et dans laquelle il y’avait
une fille assise devant et des gens derrière, je ne les voyais pas bien.
- Nina ???
Il s’est avancé
- Oui ?
- J’étais embarrassée compte tenu de tous mes secrets qu’il connais-
sait.
- Il m’ignorait souvent, je me suis demandé pourquoi il m’a appelé
cette fois.
Il a fait quelques pas en avant puis il s’est comme ravisé je dirais.
- Ca va ? m’a-t-il murmuré à distance
- Bien merci ai-je répondu avant de me retourner pour continuer ma
route avant que lui-même ne se retourne le premier.
S’il me plaquait là, ca allait trop me choquer donc béta c’est moi qui le
plaquais.
Quand sa voiture m’a traversé sur le chemin de la sortie je suis restée
concentrée devant moi.
Pour aller à la veillée le soir ca m’a demandé beaucoup d’effort.
J’avais trouvé le comportement d’Yves différent, bizarre, mais je n’arri-
vais pas à me l’expliquer.
En soirée il n y’avait plus moyen de me cacher, dès que j’ai pointé ma
tête, c’est les yeux de Carole que j’ai rencontré, je l’ai snobé.
Je n’étais plus la petite fille qu’il avait tenté ou c’était d’assassiner oohh
ou c’était de violer ooohh, j’ai traversé sans un regard toutes ces personnes
et je suis allée m’asseoir au fond.

189
Le Gage de Chair

Grand fut ma surprise quand très tard dans la soirée au moment ou jem’ap-
prêtais même à stopper le taxi J’ai entendu derrière moi
- Nina tu t’en vas ?
- Oui, je suis fatiguée.
J’étais embarrassée mais je le cachais bien.
- C’est tôt on peut marcher un peu ?
- Pourquoi ? depuis tu m’ignores comme si il n y’avait jamais rien
eu, je sais que je me suis mal comportée mais le fait que tu te sois mariée,
que tu aie même organisé ton mariage en me mentant sur ton statut, fran-
chement
- Comment ca ?
- J’ai découvert le billet d’invitation de ton mariage dans ta mallette,
alors que pendant qu’on faisait l’amour tu me promettais mont et mer-
veilles, vraiment.
J’ai faillit pleurer en lui parlant, ca me faisait bizarre de pouvoir lui en
parler comme ca après tout ce temps… mais je ne voulais pas lui parler
des enfants, du tout du tout.
- Ecoute, viens avec moi dans la voiture je vais te déposer et on va
parler. Je m’excuse pour tout le mal que je t’ai fait, je vais t’expliquer
- Et ta femme ?
- N’en parlons pas pour le moment.
Je l’ai suivit dans sa voiture en priant que quelqu’un ne sorte pas du portail
la pour penser que je volais le mari d’autrui.
Yves a démarré la voiture sans parler et dès que nous sommes arrivés dans
un endroit un peu isolé il s’est arrêté.
- Je n’ai jamais cessé de penser à toi, à ton corps, à ton parfum.
One- two-three les lèvres du gars était déjà sur les miennes et sa main sur
mes seins. Akiaaa
J’ai tenté de le repousser, ca me faisait bizarre, pas comme avant la.
- Mais non attends

190
Le Gage de Chair

- Attendre quoi ? on a fait l’amour plusieurs fois non ? qu’est ce qui


nous en empêche ??
Le gars la sortait la nuit ?
- Tu es même malade ??? imbécile !!! tu m’as trompé, menti, piné
pour aller te marier et maintenant tu veux quoi ???
Il ne se sentait même pas coupable et cette tête la m’énervait.
Je suis descendue de sa voiture et j’ai claqué sa porte.
Un salaud comme ca !!! il avait même mis ses craches sur ma bouche.
J’ai essuyé mes lèvres et je suis rentrée. Le gars ne m’a même pas rappelée
par derrière comme dans les films la, rien, il a tourné sa voiture il est lui
go.
Le deuil ci la allait me montrer de toutes les couleurs, je le sentais, je le
voyais.
C’est à ca que j’ai pensé tout le long de la route Yaoundé-Bafoussam.
Il ne valait vraiment pas la peine, je venais de découvrir son vrai visage,
sa vraie nature. Pffffttt, une famille d’apprenti sorcier.
Je suis arrivée au village aux environs de 18 heures.
J’avais gardé tout genre de friandises aux enfants, et puis des chaussures
et des vêtements.
Nous avons trainé à la maison et puis nous sommes arrivés au deuil vers
20h30.
Il y’avait du monde comme à Yaoundé, et une chorale chantait pendant
qu’on servait du café aux gens.
Je me suis assise à côté de maman et nous avons commencé à discuter de
tout et de rien.
Puis elle m’a laissé la quand elle a vu les gens de sa réunion.
J’essayais d’appeler à la maison quand j’ai senti un parfum familier
- Bonsoir Nina
- Tsuiiippppp tu es courageux hein ? encore toi ?
- Pardon ?

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Le Gage de Chair

- Fiche le camp avec tes airs de saint la, tu as finit de vouloir te ser-
vir de moi comme une prostitué dans ta voiture hier ??
Il m’a regardé choqué. Quand je voulais me retourner pour bien l’engueu-
ler en face j’ai vu Yves arriver.
J’ai vu qui ????
J’ai écarquillé les yeux
Yves assis avec moi et Yves qui marchait la devant avec sa femme…
Yves était qui alors ????

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Le Gage de Chair

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Le Gage de Chair

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Le Gage de Chair

CHAPITRE XIIII

195
Le Gage de Chair

- I say hein ??? que m’arrive t-il??


- Nina que t’arrive t-il tu deviens toute pâle et d’ailleurs pourquoi
tu es brune maintenant ?
- Je ne comprends pas.. qui est celui qui passe la et qui est tu ?
- Mon frère ?? tu ne savais pas que j’avais un frère jumeau ???
Le pire c’est qu’il était identique, pas les blagues, les vrais vrais jumeaux,
il n y’a que leur vêtement qui les différenciaient la devant mes yeux
- Qui est tu toi ???
- Je suis Yves
- Et lui ?
- C’est Yves, bon je te donne les précisions : je suis Yves-Bertrand,
lui il est Yves-Roland, mais ceux qui ne nous connaissent pas bien nous
appellent juste Yves sans précision.
Pendant qu’il parlait je me suis levée doucement pour engager une marche
arrière.
Avec qui j’avais flirté à Badenkop ? Qui m’avait sauvé ? Qui avait couché
avec moi ? qui s’était marié ? qui était le père des enfants ?qui était marié
? qui m’avait vu dans des situations bizarres ? qui ?qui ?qui ?
- Tu es qui ?
- Comment ça je suis qui ? je suis celui que tu as dupé et voler ma-
dame !!!!
- Tu ne m’avais pas dit que tu étais jumeaux…. Qui est qui finale-
ment ? je suis confuse merde !!!!
Un mal de tête est venu sur moi un coup.
L’autre Yves s’est approché de nous, la même tête, le même nez, le même
tout, franchement c’était difficile de les distinguer, c’était bluffant.
- Salut Yves, Nina…. Ta bouche est délicieuse tu sais…
Habbbbaaa, l’autre Yves s’est tourné vers moi apparemment étonné par
la remarque de son frère.
- Quelle bouche ??? de quoi parlez-vous ?

196
Le Gage de Chair

- Je ne sais pas, j’ai cru que c’était lui toi ou toi lui, vous m’em-
brouillez même , weeehhhh Seigneur qui m’a envoyez dans la famille ci
hééé ? je suis confuse
LE pire qui pouvait m’arriver m’arriva.
Carole s’est aussi approchée.
- Hé ben le sage et le rebelle, ca vous arrive d’être ensemble ??? Ah
la la la !!! Cette fille est toujours en vie, et en forme à ce que je vois. On
a pris de la couleur, des formes, du gros ventre, tu es enceinte ???
J’ai renvoyé mon ventre à l’intérieur. Effectivement après mon accouche-
ment j’avais un petit bidon la qui s’était installé et que je n’avais pas vrai-
ment combattu.
- C’est ton problème ??? Yves ce n’est pas ce que tu crois, je ne sa-
vais pas que vous étiez jumeaux !!! Donc j’ai pensé que c’était toi
- Mais c’était moi !!!
Celui qui était debout a répondu
- C’était toi qui ?
Son frère venait de renchérir, et plus ils parlaient plus je m’embrouillait.
Carole a apparemment compris que je en savais pas qu’ils étaient deux et
elle est partie dans un fou rire
- Mon Dieu ne me dites pas que vous lui avez refait le coup que
vous faisiez aux filles depuis qu’on était petit, ahahahahaha, elle s’est bien
avoir et et elle s’est faite baisée par les deux ahahahahaha, Si Stéphane
était la, ahahahahaha ilallait savourer cet instant, je m’en vais appeler
maman pour le lui dire.
- Carole !!!! Arrête tes bêtises tout de suite.
- Celui qui était à côté de moi venait de parler
- Tu n’as rien à me dire toi, règles d’abor tes problèmes avec papa,
puis avec maman, puis avec le monde entier avant de venir me répriman-
der, tu n’es pas parfait toi non plus
Il a serré les poings, essayant de se maitriser, je sentais bien qu’il était à

197
Le Gage de Chair

la limite, la situation même était limite dans l’ensemble.


Je me suis levée, cette jouxte familiale la non pour moi. Je me sentais ma-
nipulée, confuse, trahie.
Je pensais qu’il ‘avait trahie, puis moi-même je pensais l’avoir trahie et
maintenant je me trouvais doublement trahie, pourquoi ne m’avait-il pas
dit qu’ils étaient deux ?? A chaque fois c’est un seul que j’avais vu, même
chez eux, dans les réunions familiales, et personne ne m’avait mentionné
ce détail.
- Nina tu vas ou ??
- Oui !! Nina tu vas ou ?
Les deux venaient de poser la question..
C’est la alors ou mon indéfectible bêtise m’a un peu excusée, j’ai baissé
les yeux et j’ai vu que un avait une alliance et l’autre non, ca me permettait
déjà de savoir qui était marié et qui ne l’était pas. C’était un bon début de
solution
- Pourquoi lui demande tu ou elle va ou est ton problème ?
J’ai bien vu que c’est celui qui n’avait pas d’alliance qui a posé la ques-
tion
- J’ai des comptes à te rendre aux questions que je pose ? tu n’as
pas honte de souiller la couche de ton père ? hé bien laisse moi aussi pro-
fiter de ces plaisirs vu qu’elle s’offre à tous qui passent, les vieux, les
jeunes, demande lui d’où sortent les cicatrices de brûlûre sur son corps
pfffftttttt. Je rentre m’occuper de ma femme, elle au moins est digne.
Le gars venait de me faire encaisser trois buts avec nzolo sur ca d’un coup.
Je sentais que Yves ou du moins l’autre à côté encaissait plus qu’il ne pou-
vait supporter. Il fallait arrêter ca et j’ai arrêté ca.
Je suis partie, je suis sortie de la concession presqu’en courant.
Tout était noir, j’avais même laissé on sac à main la bas, mes téléphones,
tout mai je ne pouvais pas revenir.
J’ai trouvé un petit endroit ou il y’avait une roche sur la quelle je pouvais

198
Le Gage de Chair

m’asseoir, j’ai pleuré, et encore pleuré.


J’avais fait des erreurs, ce n’était pas comme ca que ma vie devait être.
Mais était ce une raison pour m’insulter et m’afficher comme ca ? Leur
vie était parfaite ???
Aka, il n’avait qu’à me ficher même le camp.
- Je veux savoir la vérité !!!
Je ne me suis pas retournée, j’avais une idée sur la personne qui était der-
rière moi.
- Arrête de pleurer et explique-moi de quoi mon frère parle. Après
moi tu as couché avec lui ? tu t’es brûlé ou ? est ce que ce qu’il raconte
est vrai. Tu étais avec ce vieil homme qui est décédé ??? Merde ouvre ta
bouche et parle Nina, je t’en prie
Son « je t’en prie » sonnait vraiment comme une supplication, sa voix
avait faiblit.
- Je ne sais pas qui tu es
Voila al seule réponse que j’ai pu lui donner.
J’allais encore me laisser aller la pour qu’après ce soit un troisième Yves
qui sort me dire que c’était lui le bon Yves, ils n’avaient qu’à m’excuser
vraiment.
- C’est moi Nina, c’est moi le Yves avec qui tu as été pendant ce
séjour
- Ton frère m’a dit la même chose donc je ne crois plus en vous,
après vous allez vous moquer de moi avec ta sœur
- Je ne me suis pas moquée de toi, mon frère s’est fait passé pour
moi ; c’est moi avec qui tu étais, je te l’assure, lève la tête
J’ai refusé de lever la tête.
Il est repartit je ne sais ou, me laissant la sur place.
Quelques minutes plus tard, mon sac a atterrit sur moi.
Viens je vais te montrer quelque chose.
Il m’a tiré par la main me forçant à me lever et à le suivre.

199
Le Gage de Chair

Nous nous sommes arrêtés non loin en bordure de route, devant une petite
berline noire et il a ouvert la portière coté opposé au chauffeur et il m’y a
mise
- Je ne veux pas partir, ma mère va me chercher
- Elle s’en remettra.
Il a démarré sa voiture et il a pris la route, ou c’était la route de quel côté
oohh ?
- Nina qu’est ce qui a pu se passer pour que les échos qui parvien-
nent de toi soit autant différent de la personne que j’ai connu ?
- Je t’ai dit que je ne te connais pas toi !!!
- Ca c’est un petit problème.
Nous sommes restés silencieux jusqu’à ce que je me rende compte qu’on
ne faisait que rouler rouler
- C’est quelle histoire, je veux rentrer au deuil, ma mère va s’in-
quiéter, fais demi-tour.
Il ne m’a pas répondu directement c’est après un certain temps qu’il a dit
- On va rentrer
- Merci !!! ai-je répondu.
- Quand nous sommes arrivés dans la ville de Bafoussam, il a viré
du même côté qu’on prenait souvent pour aller dans son petit hôtel la et
a garé en bas
- Tu veux savoir qui est le « Yves » avec lequel tu étais non ? Hé
bien tu vas le savoir et après cela tu vas m’expliquer.
Il a refait la même chose à savoir descendre et venir ouvrir ma portière et
me tirer par le bras
- Laisse-moi
- Dépêche-toi de sortir Nina
- C’est la force ?
- Oui c’est la force, sors !!!
- Ne me gronde pas !!!

200
Le Gage de Chair

- Si je te gronde !!! parce que tu es une petite fille, je te gronde, et


ne me fais pas aller plus loin
- Quand ta sœur faisait son faux courage la ta force est finit je suis
ta moins chère non ?
En gueulant je sortais quand même de la voiture la et je me suis adossée
sur la portière
- Suis moi je vais te montrer quelque chose je t’ai dit, je ne vais pas
t’agresser n’aie pas peur
- Tu ne seras pas le premier de chez vous à m’agresser, ni me trahir,
ou me vouloir du mal, c’est votre spécialité non ?
Il n’a pas relevé mon attaque.
Arrivés nous avons pris le même chemin que nous prenions souvent.
Ca m’a fait bizarre de me retrouver encore au même endroit, les souvenirs
sont montés dans ma tête une fois.
Arrivés dedans c’était pareil que la dernière fois, rie n’avais changé et ap-
paremment il y étais descendue car sa valise était la.
- On fait quoi la ?
- Je voudrais te prouver que c’est bien moi le Yves que tu connais
Euye !!! ca a d’abord donné un genre la dans mes oreilles, je l’ai regardé
et j’ai vu une lueur dans ses yeux qui ne m’a pas du tout inspiré confiance.
Ca veut dire quoi ?
En posant la question il y’avait déjà la sueur sur mon front malgré le froid
et j’ai engagé la marche arrière petit à petit.
- Nina ? s’il te plait viens
Sa voix était d’une telle douceur que je suis repassée en première et tou-
jours doucement j’ai avancé
- Pourquoi tu es partie sans crier gare la dernière fois ? j’avais fait
quelque chose de mal ?
La je savais déjà que c’était lui, lui le Yves de l’autre fois
Une larme a de nouveau rejaillit dans mes yeux déjà rouge depuis le vil-

201
Le Gage de Chair

lage.
- Avant que je ne réponde il m’a tiré contre lui et cette fois ci ce
n’était pas les craches qui mettait sur ma bouche, c’était un vrai baiser,
doux, sucré, tendre.
Mes mains étaient toujours croisées devant moi comme si je n’envisageais
pas participer, il a détaché mes mains et m’a tiré d’avantage contre lui.
Cette fois ci sa bouche s’est faite plus affamée, plus pressante, plus pas-
sionnée.
Mon corps vibrait sous le sien, et je priais qu’il ne s’en rende compte.
C’est comme si j’avais mis pause à ce genre de sensation le jour ou j’étais
sortie de la, avec Alima je ne ressentais pas ca, n’en parlant même plus
de la « une fois » avec feu « chaud pépé ».
Il a posé la main sur mes seins et au lieu de les caresser lentement comme
je m’attendais, il le faisait en tremblant et avec une certaine pression.
- Tu ne reconnais pas le gout de ma bouche ? ma façon de te toucher
????
Sa façon de me caresser rapidement et avec force a accéléré ce qui aurait
du aller plus lentement.
Je ne voulais pas participer, je ne voulais même pas d’abord accepter mais
c’était trop tard, ensuite je ne voulais pas participer mais je n’ai pu résister
à un niveau.
Je me suis mise à gémir, à tenir son cou pour l’embrasser encore et en-
core.
Dans son style il a baissé a envoyé ses mains en dessous et a mon jean au
niveau des cuisses.
Juste la quantité suffisante pour que ses doits puisse prendre possession
de mon clitoris, et de ses environs.
- Tu ne me reconnais toujours pas ? penses tu que je sois mon frère
? mon frère pouvait te faire ressentir ce genre de chose ??? hein ?
En disant hein il a enfoncé ses doigts en moi

202
Le Gage de Chair

Je mouillais gravement, je le sentais bien au passage de ses doigts.


- Est-ce que mon frère sait que quand tu jouis tu es capable d’arroser
le lit, moi je le sais Nina, je le sais, touche mon sexe et dis moi si tu ne le
reconnais pas, touche !!!!
Il a pris ma main et il l’a posé sur son pantalon.
Il était dur comme le pilon
- Caresse-moi Nina et dis-moi comment tu peux confondre bon
sang…
Je l’ai touché et lui-même a détaché son pantalon pour que je puisse en-
voyer la main dedans.
A un niveau là ca n’allait plus, ni chez moi ni chez lui.
J’étais toujours silencieuse, il n y’avait que mes gémissements qui par-
laient pour moi, je remplissais l’atmosphère de ma respiration bruyante.
Il m’a poussé sur le lit fortement et a enlevé mon jean qui peinait même
à sortir, j’avais vraiment kilos en trop.
Mon ventre et mon corps n’étaient plus le même, j’avais des vergetures
et il allait s’en rendre compte. Je ne lui avais pas dit que j’avais accouché,
encore moins que c’était ses enfants. Et puis les cicatrices de brulûres,
était je prête ?
Je l’ai arrêté et je me suis levée pour éteindre la lumière.
- Même ta première fois tu n’as pas fait ca, tu as honte de moi ?
Je me suis juste recouchée et il a continué à me déshabiller.
On s’est de nouveau embrassé encore et il a collé son sexe contre moi
pour me faire comprendre à quel point il en avait envie de moi et me l’a
exprimé
- Tu sais combien je pouvais avoir envie de toi non ? tu le sais non
? regarde comment mon sexe est, tu me sens ?? répond Nina !!!!
- Oui…
- Tu es sure ?
Il s’est encore plus pressé contre moi

203
Le Gage de Chair

- Oui !!!
- Attends je te prends hein ?
Il s’est soulevé de moi, a ouvert mes pieds
- Tu as été sage j’espère, je ne veux pas utiliser de préservatifs pour
toi, j’ai envie de te sentir comme avant Nina, mon Dieu j’étais fou quand
je suis arrivée ce jour la, hmmmmmmmmmmmmmm
Il venait d’entrer en moi.
Son incursion m’a « fait sucré » jusqu’ààààààààààààà, j’ai gémit en même
temps que lui
Tout doucement il s’est mis à bouger, entièrement dedans, entièrement
dehors, puis le bout de sonsexe faisait des petit-aller retours au bord du
mien, Maaaama l’autre la allait me tuer
Je n’ai plus pu me taire
- Oui Yves !!! je sais que c’est toi, oui !!! ne t’arrête pas, ashhhh,
c’est trop bon, je n’ai pas ressenti ca depuis, il n y’a que toi qui peut me
faire ca.
Yaaaaaaaaaaaaa ma copine tais-toi même non ? Est ce que je faisais alors
exprès ???
- C’est bien ma puce, tu sais que c’est moi j’aime ca. Je ne pouvais
pas me jouer de toi, d’autres personnes mais pas toi, tu n’aurais pas du
douter de moi. Arghhhhh, tout le gout est resté en toi.
Il s’est mis à bouger encore plus vite, il touchait le fond
- Je ne veux rien perdre, je veux tout sentir ma puce
J’ai encore plus écarté les pieds.
A un moment il m’a retourné et m’a prise par derrière.
- Nina !!!!! tu as dangereusement pris des formes, regarde tes fesses
!!! Attends
Il a allumé la lumière juste au dessus du lit et je m’en suis rendue compte
juste quand c’était déjà allumé.
- Chéri j’ai besoin de voir tes formes, laisse moi ce plaisir, tu m’as

204
Le Gage de Chair

tellement manqué.
Quand il est entré au lieu de bouger il s’est mis à toucher mes fesses, à en
faire le tour avec ses pommes de mains, à les tâter.
Je voulais éteindre
- N’éteins pas je t’en prie, tu m’excite terriblement dans cette posi-
tion.
C’est comme ca qu’il s’est sucré tout en me faisant du bien.
Quand il allait doucement le plaisir s’accélérait chez moi, donc il jouait
avec son levier de vitesse.
Finalement avant que je ne jouisse il s’est fait prendre à son propre jeu.
- Noooonnnn je ne veux pas jouir, noooonnn, merde !!!
arghhhhhhhhhhhhhhh
Woueeeeehhhhhh
J’ai éclaté de rire vu la façon dont il s’était plaint en jouissant la, il n’était
pas du tout préparé à ca.
Il est sortit de moi
- Tu es vilaine, tu as tourné tes fesses la un genre ca a tiré ca… c’est
venu.
Il s’est couché et m’a fait me retourner pour me retrouver dans ses bras…
- Yves pourquoi tu ne m’as pas dit que tu avais un frère ??
- Il y’a beaucoup de choses que je ne t’ai pas dite, surtout concer-
nant ma famille, je pensais t’en parler un peu plus tard mais je suis rentrée,
je ne t’ai plus trouvée et puis tu as eu ce comportement avec les sous..
- Attends un peu.
Je me suis levée et j’ai pris mon sac à main sur la table.
J’ai récupérer les 50 000 FCFA que j’avais prévus lui donner et je me suis
retournée pour les lui remettre mais j’avais complètement oublié qu’avec
la lumière il allait voir la métamorphose de mon corps.
Mes yeux sont tombés sur ses yeux qui sont tombés sur mon ventre, puis
il a constaté que j’avais effectivement été brulée, je l’ai vu dans son re-

205
Le Gage de Chair

gard.
Il n’a rien dit mais j’ai su qu’il avait vu.
De toute façon je suppose qu’on devait discuter.
Je me suis du coup habillée et lui aussi, l’atmosphère est devenue froide,
froidetout d’un coup.
- Je voudrais d’abord te demander pardon pour l’argent que je t’ai
prise, je n’avais aucune solution, je ne savais pas quoi faire pour m’en
sortir, je n’avais pas un franc
- Ce n’est pas ce qui m’intéressé actuellement Je veux savoir ce qui
s’est passé !!! ne me dis pas que tout ce que mon frère et ma sœur m’ont
dit est vrai !!! Et puis ton corps…

Apparemment l’heure était venue de parler mais qu’étais je vraiment prête


à dire ???

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Le Gage de Chair

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Le Gage de Chair

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CHAPITRE XV

209
Le Gage de Chair

Bon avant je vais moi te parler de moi d’abord, ou plutôt de nous car je
suppose que c’est de la que vient la méprise.
J’ai d’abord soufflé un grand coup, ca me laissait un peu de temps.*
- Voila, Yves et moi sommes les ainés de la maison. Nous avons
grandit ensemble comme tout frère et sœur et à un moment c’était la fu-
sion totale, pendant notre adolescence, au point ou nous nous sommes
servis de notre ressemble pour faire un tas de bêtise. On sortait avec la
même fille, nous allions l’un dans la classe de l’autre, on faisait toutes
sortes de farces, bref voila.
Mais nous avons eu à un moment des problèmes, moi particulièrement
car ma mère avait une préférence marquée pour Yves, et elle me rejetait
carrément. Avec papa qui n’était pas souvent la elle avait la latitude de
faire ce qu’elle voulait, Stéphane alors était son chouchou la mort seule-
ment.
Après le BACC Yves et moi avons fait un accident, c’est moi qui était au
volant de la voiture de papa.
Yves a d’ailleurs faillit perdre sa vie si ce n’était l’intervention de grands
chirurgien.
Moi j’avais aussi été touché et j’ai été opéré mais avec le temps on s’est
remis. Du moins je pensais que ca s’était arrêté la mais c’est après que
j’ai compris que non, elle m’en voulait et me détestait littéralement pour
avoir mis la vie de son fils en jeu.
Après ca il a fallu que je m’éloigne d’elle et papa m’a envoyé à Dakar au
Sénégal pour mes études.
A quelques jours de mon départ, une nuit, Je ne dormais pas, et j’ai dé-
couvert qu’elle avait fait des choses atroces, en fait c’était une conversa-
tion entre elle et papa ou il avait découvert certains dossiers médiaux nous
concernant et il lui demandait des explications. C’était un jour que je n’ou-
blierai jamais car j’ai compris mes dés avaient été jetés avant même que
je ne commence vraiment ma vie, je ne serai jamais comme les autres, ni

210
Le Gage de Chair

comme mes frères.


Voila pourquoi tu ne m’as jamais vu la bas, assis avec eux.
Ce qu’elle a fait papa le savait mais il l’a accepté avec passivité et depuis
ce jour lui aussi je l’ai mis de côté.
Etant à l’étranger, je n’ai plus eu de ses nouvelles, elle faisait semblant
de vouloir me parler quand papa appelait mais je raccrochais toujours.
Après le Sénégal je suis allé en France et puis je suis revenu m’installer
au Cameroun.
J’ai toujours été à part, même avec mon frère cette situation nous a séparé,
surtout qu’avec le temps je me suis rendu compte qu’il était un peu comme
elle voulait qu’il soit, ambitieux, calculateur.
Et je ne sais pas si c’était un complexe mais toutes les femmes avec qui
j’étais, il trouvait le moyen de les séduire et de coucher avec elle, peut
être à cause de la ressemble, donc on ne s’entend pas vraiment actuelle-
ment, encore qu’il a un avantage sur moi.
Donc quand je suis rentré à l’hôtel ce jour, j’ai constaté que la porte était
ouverte, que ton téléphone était tombé au couloir, que ma mallette avait
été fouillée et que le billet de mariage de mon frère était posé sur le lit je
n’ai pas d’abord compris.
J’ignorais déjà de un que tu ne savais pas que nous étions jumeaux car tu
as tout de même habité avec eux. J’ai surtout pensé que tu avais vu les
sous et tu en as profité pour en prendre et te tirer. Bref j’étais en colère
même si je trouvais bizarre que la chambre soit ouverte, le téléphone
tombé et tout.
C’est quand j’ai vu que Stéphane était la que j’ai pensé qu’il t’avait suivit,
bref j’étais confus et je n’ai pas su ou tu as décidé de partir, sans même
attendre d’en discuter avec moi.
On ne prend pas l’argent de quelqu’un sans le lui demander Nina, peut
importe la complexité de la situation ca reste un vol et ce n’est pas hon-
nête. Allais-je refuser de t’aider ???

211
Le Gage de Chair

- Mais je croyais que tu m’avais trompé et tu allais te marier avec


quelqu’un d’autres, et puis ton frère a essayé de me violer dans cette
chambre au point de lever la main sur moi, voila une autre raison pour la-
quelle j’ai fuit.
- Donc ils savaient ou on était certainement
- Apparemment. Je ne sais pas, mais pourquoi m’en veulent-ils au-
tant
- Je t’ai dit que ma mère n’est pas simple et je ne pense pas que
cette persécution soit finie parce que mon père m’a menacé à cause de
toi, on m’a accusé d’avoir pris la femme de mon père, d’avoir salit l’hon-
neur familiale, bref j’en vois des vertes et des pas mûres depuis un certain
temps, je me retrouve seul et mes affaires en sont affectés.
On va revenir sur moi plus tard, que s’est-il passé Nina, quelle vie as-tu
vécu pour que ton nom soit aussi salit. Mon frère peut être pour me nar-
guer, m’a parlé de toi, lui et Carole m’ont dit des choses bizarre, je me
suis dit non !!! Celle que je connais est innocente, elle ne peut pas, mais
ton corps aujourd’hui parle pour toi
- Que t ont-ils dit de moi ?
- Qu’importe ? ce qui compte c’est ce que toi tu dit de toi
De toute façon il fallait que je sois sincère et plus que sincère.
- Yves, certaines choses doivent être vraies parce que pour m’en
sortir j’ai parfois faiblit et je me suis compromise mais maintenant j’ai
changé.
- C'est-à-dire ? je veut des faits !!!! on a dit que tu étais avec ce
vieux qui est mort vrai ou faux ?
- C’est que
- Je ne veux pas de « C’est que » vrai ou faux réponds !!!
- Vrai mais pas comme…,
- Ca va passons à une autre question, le reste la c’est le détail, si tu
as pu faire et bien je suis préparée à toutes sortes de confession mainte-

212
Le Gage de Chair

nant, Franchement !!! Et est ce vrai que cette brûlure c’est sa femme qui
te l’a faite ? j’ai vu les cicatrices sur tapeau quand on faisait l’amour
- Oui, c’est vrai
J’avais confessé avec une toute petite voix honteuse, c’est la maintenant
que je sentais que ce geste était lourd de conséquence et sale, sortir avec
ce papa pour son argent…
- Finalement tu aurais du rester avec mon père, moi qui pensait que
c’était au-delà de tes capacité hé ben !!!! Tu as accouché n’est ce pas ?
- Oui…
Cette nouvelle a semblé le peiner !!!! je voyais bien combien il se maitri-
sait, combien il essayait de cacher sa peine, sa déception.
- Et aujourd’hui tu n’es pas seule je suppose…
- Euh….
- Laisse tes petites manipulations que tu veux me sortir et répond
très vite
- Oui, mais je ne savais pas que tu…
- Ca va !!! et le père de ton enfant c’est le vieux de maintenant, ou
d’avant ???
- Non !!!! le père de mes enfants c’est toi Yves…
Facon qu’il m’a regardé, j’ai encore dit que hein ? J’ai dit quoi ???
Il est entré dans une fâcherie que même les taureaux qu’on relâche dans
les arènes la ne pouvait voir son carreau.
Le Yves qui m’avait fait l’amour doucement, qui m’avait appelé par tout
genre de petit noms a bondit sur ses pieds.
- Franchement Nina, c’est bien ce que je pensais, lève-toi on s’en
va
- Mais pourquoi ? Yves, je te dis la vérité
- Quand je pense qu’étant ton premier amant, tu avais encore une
certaine forme d’innocence, je te vois la me manipuler comme un enfant
je voyais ca comme le film, habba, j’avais dit quoi ? J’avais fait quoi ?

213
Le Gage de Chair

Je me suis levée et je me suis rapprochée de lui les larmes montant dans


mes yeux
- Ekié Yves, tu crois que je te mens ??
Je pleurais parce que je pensais lui annoncer une nouvelle qui allait lui
faire plaisir, je me disais que peut être Fanny et son frère auraient une pos-
sibilité d’avoir leur papa à côté, dans ma tête, je « massais » même déjà
Alima, l’enfant d’autrui, il m’avait déjà appelé au mois 18 fois, je n’avais
pas répondu de toute la soirée.
- Tu mens Nina, tu mens, tu n’es qu’une sale menteuse, tu me mens
depuis le départ, dégage d’ici, je dirai même mieux, va retrouver des vieux
papas qui te pinent la.
Je voulais arrêter sa main il m’a repoussé violemment
- Je t’en prie je ne mens pas
Je me suis mise à pleurer de toutes mes larmes comme un enfant.
Il est resté silencieux un moment puis il a parlé très calmement, trop cal-
mement même.
- La malchance pour toi madame c’est que ton modèle n’est pas cré-
dible, tout simplement parce que je ne peux avoir d’enfant. J’ai subit une
vasectomie il y’a de cela des années aujourd’hui alors madame tu n’as
rien à gagner car ton mugu n’est pas ici, rentrons au deuil, que je vienne
reposer, je suis fatigué.
Il s’est levé et il est sortit directement
Ma tête a fait wouanwouanwouanwouan.
J’étais complètement perdue, parce qu’il venait de me dire, Vaseckeuli
(Vasecquoi ) ???
J’avais alors bu les enfants la dans la sauce du taro qu’il m’avait emmené
manger la ???
- En passant si je faisais l’amour librement comme ca avec toi sans
préservatif c’est bien parce que je savais que je ne pouvais pas t’enceinter,
au-delà de la sécurité sanitaire. Pffftttt, ridicule, tu t’es fait avoir comme

214
Le Gage de Chair

une bleue ma chère


Si vous pouviez voir le dégout sur sa face !!!!
Je ne pouvais pas réfléchir la la la donc je me suis levée mais sans pouvoir
m’empêcher de pleurer, et je suis sortie.
Il m’attendait à la porte et il a fermé derrière moi
- Je ne te mens pas, je ne sais pas ce qui s’est passé
- Hé bien ca t’apprendra à écarter tes pieds dès que le premier venu
pointe son nez : cherche entre ton gars actuel, le feu père Kenmoé, ou
même mon frère car je commence à croire ce qu’il m’a dit à ton sujet,
mais pitié sors de ma vie car je ne suis pas ton bon client
Il est monté dans la voiture et pendant le trajet il n’a plus dit un mot.
J’ai pleuré tout le long et dès qu’on est arrivé à Badenkop je lui ai de-
mandé de me laisser plutôt à la maison.
Mon frère j’ai calculé l’affaire qu’il m’a dit la de tous les côtés ca n’a pas
donné.
J’ai même appelé mon gynécologue mais il était déjà presque 3 heures du
matin, il n’a bien sur pas décroché Je voulais qu’il m’explique aussi l’af-
faire de la vasectomie la, si Yves n’était pas le père qui était donc le père
?????
Ca ne pouvait être el cieux la, car j’étais déjà enceinte, et je n’avais couché
qu’avec Yves avant, sui alors ???
Une idée est passée dans ma tête que donc une des fois ou je couchais
avec lui la son frère aussi s’était fait passé pour lui ???
Le lendemain à 5 heures maman est rentrée pour se reposer un peu avant
l’enterrement, je ne dormais pas mais je ne le lui ai pas fait savoir.
Elle avait arrangé la maison, lisser le sol, les murs, elle évoluait vraiment
avec les travaux comme je lui envoyait l’argent.
Elle avait construit une extension, les enfants avaient leur chambre et elle
la sienne.
- Nina tu vas me tuer un jour, on a séparer une bagarre qui pouvait

215
Le Gage de Chair

mal se terminer à cause de toi ??? les jumeaux Souop Tajui bagarrent à
cause de toi ? alors qu’ils sont mariés et que c’est plutôt à leur père que
tu devais être mariée ??? je parle même comme ca que je vois la ressem-
blance de l’enfant la avec les gars la
Maman c’est le ronflement que vous vouliez entendre ??? Mon moteur
était diésel à l’heure la, j’ai fait semblant d’être dans un sommeil terrible
», profond, passionnant pourtant j’avais tout entendu.
Le lendemain matin avant qu’elle ne se réveille, moi-même je m’étais
déjà lavé, apprêté et je suis allée sur le lieu du deuil dans un coin ou on
ne pouvait pas trop me reconnaitre.
J’avais un foulard qui couvrait ma tête et des lunettes noires.
J’avais pris mon petit bagage en main pour qu’immédiatement après l’en-
terrement je lance dans les bus qui chargeaient Yaoundé.
Mon téléphone a sonné pour la énième fois
- Allo
- Nina !!!
- Oui James
- Pourquoi tu m’appelles par ce nom, alors que Depuis que tu as
connu mon autre nom tu préfères l’autre, tu es avec qui ? tu codes quoi ?
- Personne, je suis au deuil, tu veux que je sois avec qui ?
- Depuis hier que je t’appel ?
- Je suis sortie en laissant mon téléphone à la maison à la charge
- Hum… tu sais que je suis très jaloux non ? j’espère que tu as été
sage et que tes anciens réseaux la ne t’ont pas embrouillé la bas
Si tu savais mon père ai-je pensé
- Non chéri j’ai été sage
- Tu es ou exactement ?
- Au lieu du deuil
- Tam ère est ou ? tu m’as dit qu’elle venait avec toi non ?
- Elle va me retrouver

216
Le Gage de Chair

- Tu rentres quand, ne traines même pas là bas


- Juste après l’enterrement
- D’accord, je vais t’appeler toutes les 30 minutes, si tu ne décroches
pas, tu seras dans les problèmes !!!
J’étais même déjà dans les problèmes. Si il croyait qu’il avait tué en pro-
nonçant le mot problème la il devait savoir que j’en consommais actuel-
lement en dose adulte moi, les problèmes !!!
Sa part était même gérable.
Maman avait dit un truc comme quoi les frères avaient bagarré.
Ou Yves avait dit quoi à son frère ooohh ? Ou ca avait tourné comment
oohh ? Et qui avait dit à maman que c’était à cause de moi.
J’ai encore cherché un endroit bien discret pour me caler pendant toute la
cérémonie qui a commencé vers les 9h30.
J’ai vu les Souop Tajui arriver en compte goutte.
Mais aucune trace des deux frères.
La cérémonie s’est déroulée normalement, sans anicroches. Je n’avais été
remarquée par personne.
Pendant la collation malgré la famine qui me tiraillait le ventre je ne me
suis pas levée, il y’avait plusieurs point de réception.
Quand la réception est finie, Dieu merci je m’étais sérieusement faite dis-
crète.
Alima m’appelait constamment et était content de pouvoir me joindre.
Je lui ai dit que je m’apprêtais à chercher une voiture pour rentrer, même
maman allait seulement recevoir mon coup de fil depuis Yaoundé.
Pendant que je lançais le visage pour guetter par ci par la, j’ai vu que la
fille de Kenmoé, la femme de Yves m’avait repéré et s’avançait contre
moi en colère.
- Woueeeehhh, les problèmes venaient, je les voyais venir sans pou-
voir fuir.
- Tu oses encore venir ici ? sale waka, tu n’as pas honte ? J’apprends

217
Le Gage de Chair

quoi ? que mon père a laissé quelque chose pour tes bâtards et toi ??? aha-
hahahaha, tu es malade !!! Tu es une sorcière et tu n’auras pas notre tête.
On va te combattre jusqu’à notre dernière énergie, pour que tu n’aies rien,
tu t’es servie de lui, il était vulnérable, rendez vous en justice.
Elle a décalé
Habba !!! J’avais encore fait quoi non ???
Elle est revenue
- Si tu es sage lève toi d’ici avant qu’une des femmes de mon père
te croisent, cette fois ci tu en survivras pas, sauve ta vie et va élever tes
bâtards
Je me suis levée précipitamment avec toute la honte. Et comme un mal-
heur ne vient jamais seul, en essayant de sortir j’ai croisé les dites femmes,
celle qui m’avait versé l’eau et l’autre.
Ah mofff midééé, on vous a déjà insulté ???
J’ai fait l’objet d’affichage public, la honte pour ma mère, pour ma fa-
mille, pour tous ceux qui me connaissaient.
Les invités me regardaient avec peine.
Je suis rapidement sortie mon sac à la main.
En passant j’ai vu quelqu’un assis derrière, la mine sombre, la tête bais-
sée.
Il avait assisté à toute la scène.
C’était Yves, j’ai regardé quelques secondes pour voir duquel il s’agissait,
j’ai reconnu son regard, je ne pouvais plus confondre, c’était Yves, mon
Yves.
Il semblait avoir tout capté, on me traitait de frappeuse, d’avoir abusé d’un
vieil homme pour sa fortune, elles m’ont promis la mort et ses dérivés.
Certainement lui comme les autres me maudissaient dans leur cœur.
J’avais tout perdu dans ce village, je m’étais fait toute sorte d’ennemis en
quelques années, l’honneur de ma famille était Sali, je passais pour une
bordelle, un escroc, intéressée, menteuse, calculatrice etc…

218
Le Gage de Chair

LA seule maigre consolation que j’avais c’est mon sac à main contre moi
vibrait, Alima était la, il m’appelait.
Lui était loin de tout ca, de cette page dont j’avais tellement honte que
j’avais hâte de la fermer.
Je n’attendais rien de ce père, je ne savais même pas qu’une rumeur cou-
rait comme ca, je ne voulais même rien, j’avais été honnête avec lui.
Yves allait certainement penser que c’était ce monsieur le père des enfants
et voila pourquoi la rumeur courait qu’il avait laissé de quoi prendre soin
d’eux.
Je suis entrée dans le premier bus que j’ai trouvé.
Quand il a même dit 7000 au lieu des habituel 5500, je n’ai même pas
discuté alors qu’avant la, c’est qu’on allait nous entendre au carrefour le
chargeur et moi.
Ce voyage avait été une catastrophe, j’en sortais bouleversée, détruire de
l’intérieur comme de l’extérieur, mais troublée, troublée par cette histoire
de paternité.
Si ce n’était pas Yves, le Yves que j’avais aimé alors ca ne pouvait être
que son frère, ou alors….
Pffffttt, j’ai calé ma tête, priant Dieu qu’il me donne un sommeil profond,
comateux, jusqu’à mon arrivée à Yaoundé.
Ou caï !!!!
Je n’ai même pas dormi Nikkk koookk.
Je suis arrivée dans la nuit.
Les enfants étaient super content de me voir, ils avaient refusé de dormir,
Yolande et la nounou aussi.
Elles m’ont demandé des nouvelles, j’ai modélisé que c’était parfait, de
toute façon en Yolande j’avais perdu une confidente, elle allait aller me
verser chez son frère très mal.

Quelques jours après mon retour j’ai eu la visite d’un notaire, ou c’est

219
Le Gage de Chair

huissier ou c’est avocat oohh, en tout cas le genre de gens la.


C’est lui qui m’a expliqué que papa Kenmoé en mourant avait fait un
geste en ma faveur.
Il dit que ca a été une erreur de l’homme de main du père la, car il a vu la
souillure publique que j’avais essuyé au village.
Il disait qu’ils n’étaient que deux à le savoir et que surement il a du le dire
à quelqu’un.
J’étais émue parle geste du père la même sans savoir à quoi ca correspon-
dait, je l’ai encore pleuré pendant qu’il m’annonçait la nouvelle.
Il avait acheté le studio la en mon nom ; donc c’était pour moi désormais
et puis il y’avait un peu d’argent, il ne pouvait pas encore m’annoncer le
montant car ca devait être déclaré dans une réunion globale mais le studio
étant en mon nom n’avait rien à voir avec le partage global.
Il m’a exprimé sa compassion quant à la honte publique que j’avais essuyé
puis il est partit me promettant de me rappeler et en me laissant les papiers
de la maison.
J’ai vite caché ca dans ma chambre.
Au moins mes enfants ne manquerait jamais ou dormir me suis-je dit.
Ce soir la j’ai regardé Yves et sa sœur jouer sur moi.
Ils leur ressemblaient, comment pouvait-on vouloir me faire croire que
j’avais bu ca dans l’eau hé ???
Comment ???
Je me suis sentie mal pendant plusieurs jours.
Je trouvais que je payais le prix de mes erreurs trop cher.
D’autres filles jonglaient même plus que ca, mais on ne les souillait pas,
on ne les brûlait pas, on ne les insultait pas comme moi, ma part la ???

J’ai rejeté tous les appels d ma maman qui ont suivit, même ceux de la
famille.
Dès que je reconnaissais ton numéro, tu m’appel je coupe.

220
Le Gage de Chair

Le seul appel que je prenais était celui d’Alima, et j’ai été heureuse d’ap-
prendre sa venue.
- Chérie je serai la dans 21 jours, tu as déjà prévenu tes parents non
? je viendrais parler aux miens et on viendra au moins prendre la liste
Il était ma seule issue pour tout oublier, pour recommencer une vie hon-
nête, vraie et juste.
Je me suis dit que j’allais informer maman après sa venue.
Un soir mon numéro a sonné, je nourrissais les bébés et c’est même Yo-
lande qui a décroch ».
- Oui je vous la passe
- C’est James ? ai-je chuchoté
Elle a secoué la tête et haussé les épaules en signe de je ne sais pas
- Allo
Tchrrrrr je ne voulais parler à personne, tsuiiipppp
- Ou es tu ? je voudrais te voir maintenant
Mon cœur a battu et une de ces peurs est montée sur moi
- Qu.. quoi !!!
- C’est Yves, indique moi ou tu es, j’arrive tout de suite
Yolande me regardait avec ses torches bien allumée comme si la lumière
de la cuisine n’étais pas assez forte
- Je suis chez moi
- Ou ????
Yolande ne voulait perdre aucune miette de cette conversation donc j’ai
fait comme si de rien n’était et j’ai indiqué la maison
- C’est qui ???
- Un ami, il veut me rendre visite, haaaannn ook
Dieu merci elle s’apprêtait à aller à la prière donc j’ai seulement prié pour
qu’ils ne se croisent pas.
Dès qu’elle est sortie j’ai tout fait pour faire dormir les garnements la rien,
ils ne faisaient que jouer sur le lit la.

221
Le Gage de Chair

Jusqu’à finalement il m’a appelé


- Je suis à ton entrée
- Ok j’arrive
Je n’avais aucune idée de ce qu’il voulait, mais je pressentais bien qu’il
ne venait pas pour la paix.
Je l’ai orienté par téléphone jusqu’à ce que j’entende à ma porte toc toc
toc.
Je m’étais changé pour ne pas avoir des vêtements pleins de couscous +
sauce Ngombo que les enfants la venaient de « ndamé ».
J’ai retenu ma respiration avant d’aller ouvrir.
J’avais fuit les problèmes à Badenkop non ? Pourquoi ca me poursuivait
?

222
Le Gage de Chair

223
Le Gage de Chair

224
Le Gage de Chair

CHAPITRE XVI

225
Le Gage de Chair

J’ai ouvert la porte.


Bien évidemment c’était Yves, peut importe lequel c’était Yves.
- Qui est tu ?
- C’est quelle question ca ?? pousse-toi, je dois te parler
Il voulait passer j’ai signé sur la porte que mon ami tu te crois ou ? Je de-
mande que c’est qui ? Quel Yves et que veut-tu ??
Son côté un peu propriétaire du monde entier la il fallait qu’il m’excuse
avec.
- Dis moi qui tu es et ce que tu veux, ici c’est chez moi et j’ai le
droit de laisser entrer qui je veux
- C’est Yves
- Quel Yves ??
- En tout cas pas le père de tes enfants, celui dont tu as essayé de te
servir
- Si tu es revenu avec tes allusions sans sens la, pardon va chez toi
- Excuse-moi, je peux entrer ?
Il essayait de se contrôler et tant mieux car j’en avais déjà assez de passer
pour la mauvaise de la situation.
Il devait bien avoir une méprise quelque part, je n’étais pas sainte, mais
je n’étais pas non plus le suppo de Satan.
- Je voudrais qu’on se parle au sujet de ce dont on a parlé, je ne sais
pas si c’est mon frère qui s’est joué de toi, ou alors c’est toi qui te joue de
moi mais je n’arrive plus à rien faire depuis lors.
Je me suis écartée et je l’ai laissé entrer, il est allé direct s’asseoir sur le
canapé, je voulais lui demander de se déchausser mais après la, j’ai laissé,
fallait pas qu’il se sente chez lui, mieux je brossais moi doucement le tapis
la le lendemain.
J’entendais les bambinos jacasser dans la chambre et je priais qu’ils n’en
sortent pas
- Tu m’excuse, je vais m’occuper des enfants

226
Le Gage de Chair

Il a hoché la tête la mine grave.

- Bon les enfants vraiment comportez vous, je ne vous ai jamais de-


mandé ca mais ce tour ci je ne veux pas que quelqu’un sorte de la chambre
ci, Fanny je m’adresse à toi c’est l’heure de dormir, dodododo fais de
beaux rêves, compte les moutons, bref faites ce que vous voulez mais je
ne veux pas que vous rencontriez votre papa dans de telles conditions, ok
???
Ils me regardaient avec leurs grands et mignons yeux la en se foutant roya-
lement de ce que je leur disais
- Vraiment Yves aide moi, tu connais ta sœur, maitrise la ici, à tout
à l’heure, je dis personne ne sort
Ils gasouillaient en me regardant et en souriant, mais dès que j’ai voulu
franchir la porte, ils ont engagé les larmes à l’unissons
- Hé ha !!! pitié non ? attendez
Je leur ai donné les jouets, rien faire, ils pleuraient
Akkaaa, je suis sortie malgré leur pleurnichages jusqu’à ce que ca se trans-
forme en vrai tsunami.
- Ils vont se calmer, excuse moi
- Ok, comment vas-tu ?
- Quelle question ? après toute la honte que j’ai encaissé la ? n’est
ce pas c’est moi la méchante ? la manipulatrice ? pardon dis ce que tu dis
tu pars, c’est terminé tout ca pour moi.
- Pendant que je parlais mon téléphone posé sur la table devant nous
a vibré
« Mylove » m’appelait avec sa photo et son petit nom bien affiché.
Une photo qui le mettait bien à son avantage.
- Qui t’appel ???
- Mon ami tu n’as pas ta vie ? ta vie est en chantier ???
- Je voulais juste savoir… décidemment, toi tu ne perds rien pour

227
Le Gage de Chair

attendre
- Que j’attendais d’abord quoi ? Yves j’ai accepté personne n’est le
père de mes enfants, je suis une méchante, une intrigante et tout ca va non
? je vais me marier, donner un père à mes enfants et continuer ma vie,
continuez pour vous la bas
Les bébés la s’étaient calmés et je ne m’en étais même pas rendu compte
C’est quand j’ai entendu
Tchouprtochzbnsofpejzdfùmszfklsdù
Que je me suis retournée pour voir Fanny, dans son pyjama et sa couche
qui bombait ses fesses la guetter à travers la porte, ca veux dire que son
frère n’était pas loin
- Entre là bas vite !!!!
Mon instruction a attiré l’attention d’Yves qui s’est retourné en sa direc-
tion
Elle aimait regarder les étrangers, surtout les hommes avec cette pointe
de curiosité la, mais sans jamais les approcher
Pendant que je m’apprêtais à aller les ramener dans la chambre, son frère
l’a chargé et ensemble ils ont atterrit au salon, près de la porte
Elle s’est retourné agacée voulant le griffer et le morde pour exprimer son
mécontentement mais j’ai intervenu avant et je les ai séparé.
- On rentre dans la chambre vite
- Attends !!!
Je me suis retournée pour voir de quoi il parlait
- Emmène les, pourquoi les enfermer dedans seuls, ou il y’a
quelqu’un ?
- Non
Je ne voulais pas qu’il les regarde, il ne méritait même pas de toute façon.
Avant que je n’ai pu les maitriser à deux Yves s’est échappé de mes mains
en courant et en riant, lui n’avait même pas un peu peur des étranger, et à
moi alors d’ouvrir ma large chose que j’appelle bouche pour crier Yves-

228
Le Gage de Chair

Roger viens ici !!!!!

Il était alors obligé de savoir que l’enfant se l’appelait Yves ?? j’ai même
regretté le jour la pourquoi j’avais choisi ce nom…
Il a couru pour finalement atterrir sur le canapé, il était sur le point de co-
gner sa tête sur le bord de la table quand Yves s’est levé précipitamment
pour le sauver.
Pris de peur il a éclaté en larme pendant que sa sœur vaquait elle une oc-
cupation bizarre avec le coin du tapis, elle aimait en tirer les fils.
J’ai couru le prendre dans les bras d’Yves et j’ai levé les yeux furtivement
pour voir s’il n’avait pas vu ce que je ne voulais pas qu’il voit mais son
expression… Je ne l’oublierai jamais, une expression profonde, grave,
triste, émue bref….
- Donc c’était vrai ???
Je me suis laissé choir sur le canapé pour le calmer
- Quoi Yves ?
- Donc c’est vrai que c’est l’un de nous deux ??? S’il te plait Nina
essaie de te rappeler si il n y’a pas une fois ou tu t’es retrouvé avec un
moi qui ne me ressemblait pas, je t’en prie, c’est important… Cet enfant
est notre portrait craché et sa sœur… elle a des airs de ma mère
- Fire !!!! je ne veux même pas les points avant même de dire que
les traits
- Je suis très sérieux !!! je suis venue te voir pour éclaircir cette his-
toire, je voudrais confronter mon frère et qu’il prenne ses responsabilités
envers toi, aujourd’hui quand je vois ces enfants j’ai de la peine à douter,
pourtant en venant je pensais à ce Monsieur Kenmoé comme père de tes
enfants, je souhaiterai porte plainte et quem on frère soit contraint de faire
un test de paternité.
- Test de quoi ? c’est quelle complication ca ? moi je n’ai pas couché
avec des personnes différentes non !!! je refuse cette histoire Yves, la seule

229
Le Gage de Chair

personne avec qui j’étais étais toi, on parlait de nos choses à chaque fois,
lui il est venu me voir quand jusqu’à on a fait ? je ne eux plus savoir qui
est le père, Alima saura prendre soin de nous
- C’est quoi Alima
- C’est quoi que c’est une chose ? C’est mon fiancé
- Avec un nom de fille ???
- C’est ton problème ???
- Si c’est enfant est de mon frère il le restera aucune « allumette »
ne viendra en prendre soin
Il était même fâché mais il ne fallait pas qu’on se chamaille devant les
enfants.
Yves-Roger était concentré sur notre conversation la bien logé dans mes
bras, quand j’ai guetté sa sœur, elle s’était endormie au sol.
- Ecoute s’il te plait Yves, je ne veux plus qu’on parle de ca, les en-
fants ne feront aucun test, je ne vous demande plus rien du tout et je sou-
haiterai qu’on ne se croise plus. Je souhaiterai d’ailleurs que tu partes Yves
s’il te plait
Tout ca me fatiguait, j’avais espéré un instant qu’il s’était ravisé mais la
il voulait seulement faire des problèmes à son frère
- C’est qui Alima ???
- Je t’ai dit de mettre Play sur ta vie et laisser la mienne tranquille
Il a senti que je ne voulais plus discuter il a encore baissé les yeux sur
Yves-Roger, le sommeil avait déjà eu raison de lui, il l’a regardé un instant
avant de se lever et de partir.
Ouuffff Yolande ne l’avait pas croisé Dieu merci.
Je suis allée coucher les enfants et j’ai regardé ma série à Novelas.
Alima m’a fait toute une crise parce que je n’avais pas pris son appel avant
de me confirmer sa date d’arrivée, son billet d’avion était déjà pris.
Après le départ d’Yves j’ai commencé à croire en la version selon laquelle
peut être que je m’étais faite avoir par son frère, car il était très sincère

230
Le Gage de Chair

dans sa démarche et j’avais senti une douleur, une mélancolie bizarre


quand il regardait Yves-Roger.
Je ne voulais pas rentrer à Bafoussam dans mes souvenirs pour chercher
à savoir si j’avais couché avec le frère, le point final était mis et il était
temps pour moi de penser à mon futur avec Alima.
Même si quelque part mon cœur penchait pour Yves, il fallait être réa-
liste.
Je n’ai plus eu de nouvelle d’Yves pendant les semaines qui ont suivi, je
me suis préparée pour l’arrivée d’Alima.
J’ai contacté maman à quelques jours pour lui dire que j’allais venir lui
présenter quelqu’un, quand elle a voulu entrer encore dans les anciens
dossiers la je lui ai dit de laisser d’abord comme ca.
Alima est venu, avec de gros paquets pour moi et les enfants, Yolande a
démarré en force avec ses jalousies habituelles, les mines, les murmures
les comportements bizarres.
Son frère était possessif, amoureux, généreux... Un jour, elle moi ca a
finit par exploser.
- Yolande c’est quoi ton problème ? il est mon mari et doit prendre
soin de moi
- C’est votre problème la bas, mieux de ceux qui sont mariés, n’est
ce pas il t’a doté ? tu ne sais même pas que al famille ta calcule. Tu veux
puiser partout tu penses que je ne suis pas au courant ?
- Au courant de quoi ?
- Que tu reçois des hommes ici derrière moi, que ton père l’a t’a
acheté la maison ci et que mon frère t’a offert un terrain ???
- Tu fouilles mes affaires ??? tu es une jalouse hors pair, Yolande,
je suis déçue
- Il ne va jamais t’épouser, ni prendre soin de ta marmaille, tes bâ-
tards…
- Moi au moins j’en ai

231
Le Gage de Chair

On venait de se faire ca dur avec les mots, elle m’avait blessé, moi aussi
je l’avais blessé.
Elle et moi ca a été tellement dur qu’après son départ je me suis réfugiée
dans la chambre pour pleurer, j’ai appelé son frère.
- Ecoute ca va avec cette histoire, elle va quitter de chez toi, je vais
l’aider à prendre une chambre et elle va se débrouiller et en repartant je
vais voir avec qui je vais te laisser car je ne veux pas que ma princesse
reste seule, ca va non ?
- Je ne sais pas vraiment, je me sens mal, ca vient de partout les
épreuves ces derniers temps, je n’ai pas de temps pour souffler.
- Chéri ca ira après notre mariage je vais te faire voyager pour venir
me voir ici en vacances, après tu redescendras nous lancer nos projets ici
- Ook
Avec lui tout semblait simple, même comme ce n’était pas l’amour pas-
sion, je me sentais en sécurité.
Quand Yolande a pris sa chambre j’ai poussé un ouf de soulagement.
Elle est partie un jour ou je n’étais pas la car depuis notre dernière dispute,
on ne se parlait plus.
Quand je suis rentrée ce soir la j’ai trouvé la nounou à la maison, on a
causé.
Comme les femmes sont ce qu’elles sont elle m’a révélé plein de choses
- Tata elle se moquait de toi quand tu n’étais pas la hein ? que tu
joues les grandes femmes alors que c’est elle qui t’a apprise à te laver
Tata elle a dit que tu rêves que tu va épouser son frère que la maman de
ton fiancé ne va jamais laisser ca se faire et qu’elles attendent la dernière
minute pour se déclarer
Qu’elle a vu toutes tes choses, tata elle fouillait souvent ta chambre hein
? Mais elle me menaçait de ne pas dire
- C’est ca même, toi-même tu en disais rien quand elle parlait n’est
ce pas ?

232
Le Gage de Chair

- Non oohh tata comment tu peux penser ca, j’ai fait quelques er-
reurs mais je ne parlais
De toute façon, elle n’était plus la et c’était un problème en moins.
Le jour où Alima devait me présenter à sa famille a été programmé.
En fait ce n’était pas une présentation solennelle mais il avait prévu de
m’emmener à l’anniversaire de la fille de sa cousine, c’était une première
prise de contact pendant laquelle il comptait dire à ses parents qui j’étais
et quel s étaient ses projets.
Pour cet évènement, j’ai mis une robe en pagne évasée en bas et niveau
genoux, des ballerines orange et j’ai coiffé mes cheveux sagement, bref
j’avais tout pour avoir une apparence agréable.
Il est passé me prendre ainsi que les enfants. J’avais acheté un petit vélo
en cadeau à la petite fille, je voulais plaire à sa famille.
C’est ave appréhension que nous avons garé sur le rebord de la route au
quartier Anguissa.
C’était vers le Lycée.
Il portait Yves et le vélo et moi j’avais Fanny en main.
- Pose le non ? il ne marche pas ???
- Il va se salir, tu devrais porter Fanny aussi
- J’ai même peur hein ? les affaires de belle famille la, hum
- Ne t’inquiète, personne ne me dicte ma conduite, n’aie pas peur
Nous sommes arrivés dans une petite maison où il y’avait déjà plein d’en-
fants et grandes personnes.
Tout le monde a sauté sur lui, tonton James, tonton James !!!! Je me suis
faite discrète pendant que les enfants l’embrassaient et même les grandes
personnes.
Apparemment il y’a beaucoup de personne de la famille à qui il n’avait
pas rendu visite.
Il m’a oublié pendant quelques instants, je me suis effacée..
- Tiens ma youyou, voila le cadeau de Nina pour la petite

233
Le Gage de Chair

On me remarquait enfin
- Salut
J’ai salué sa cousine gentiment pendant qu’elle me faisait un sourire un
peu forcé puis elle s’est rapidement détournée
Je ne pouvais pas la juger car c’était la première fois que je la voyais, si
ca se trouve, c’est comme ca qu’elle était.
Par contre son mari a été très sympa et nous a installés.
- Tes parents ne sont pas la ??
- Non non, juste quelques tantes, celles que tu as salué la
- Elles m’ont regardé bizarre hein ?
- Mais non qu’est ce que tu vas imaginer
Les enfants s’étaient déjà imprégnés et jouait avec les autres enfants, je
gardais un œil sur eux, particulière sur Fanny qui savait être tranchante
quand quelque chose ne lui plaisait pas.
Pendant qu’on servait la nourriture, j’ai vu une silhouette que je recon-
naissais passer dans la cuisine.
Apparemment Yolande était la pour aider sa cousine, pas surprenant que
celle le me regarde ainsi, Yolande avait du me saboter.
Avant qu’on ne lance le discours pour le service d’autres personnes sont
venus parmi lesquelles figuraient ses parents.
Il m’a fait un geste de la main et on s’est levé pour aller vers eux.
J’ai affiché un bon sourire quand il m’a présenté.
- Maman voila Nina, je pense t’avoir parlé d’elle lors de mon der-
nier séjour.
Elle m’a salué avec une indifférence terrible, je me suis sentie un peu bi-
zarre
- Maman tu te rappelles ? Nina, celle dont je t’ai parlé, j’ai des pro-
jets avec elle
Elle a parlé dans leur patois puis elle a demandé en français des nouvelles
de quelqu’un

234
Le Gage de Chair

Il a répondu en patois et j’ai senti que c’était un peu tendu.


A coté l y’avait un monsieur, il m’avait dit que sa mère avait un compa-
gnon car son père était décédé depuis fort longtemps.
C’est le seul qui m’a salué gentiment.
Alima était vexé et ca se voyait
Quand sa mère s’est avancée
- Prends les enfants on s’en va
- Comment on s’en va?
- On rentre, je n’aime pas le mépris et le manque de respect, allons
nous en
- Nooonn ca présente mal, restons un peu, s’il te plait
Je savais qu’il s’agissait de moi, mais je ne voulais pas que ce soit trop
un genre, en plus les enfants allaient pleurer des larmes du futur si je les
enlevais rapidement de cette ambiance, ces moment étaient rare.
On a trainé un peu mais ce n’était pas une bonne idée parce que quand
Yolande est sortie de la cuisine et est passée sans même nous saluer, son
frère s’est levé et lui a administrer une claque
- Yolande tout le monde peut me manquer de respect mais pas toi,
tu es malade ?? tu passes sans saluer qui ??? Idiote !!!
- Les mamans la s y sont mêlées et il était visible qu’on prenait le
parti de Yolande.
- Elle pleurait et faisait tout pour faire le plus pitié possible
Quand j’ai senti que ca pouvait dégénérer je suis allée prendre les enfants
J’avais moi déjà signé le divorce avec le genre de situation ; J’étais déjà
dans la voiture quand il est sortit en tempêtant.
Dans la voiture il était toujours fâché et ne m’a même pas adressé la pa-
role.
Il a reçu un coup de fil et c’est comme ci le coup de fil la a multiplié son
énervement par un million
Il m’a laissé à la maison et voulait s’en aller quand je l’ai abordé avec

235
Le Gage de Chair

douceur
- Chéri pourquoi est ce que tu fâches jusqu’à tu ne me parles pas, je
ne comprenais même pas ce qu’ils disaient
- C’est sans importance, je suis en colère, j’au une affaire qui est
entrain de capoté, ma famille me fait chier alors que c’est moi qui les
prends pour la plupart en charge, hééé merde !!! c’est une sale journée.
- Je dois passer des coups de fil et puis me calmer, je te rappel ma
puce, désolée
Pendant que je lavais les enfants mon téléphone a sonné, je pensais
qu’Alima s’était calmé mais c’est maman qui m’appelait. A sa première
phrase j’ai senti qu’il y’avait un problème.
- Viens au village rapidement Nina, prend le bus de ce soir, urgem-
ment
- Il y’a quoi ???
- Je ne suis plus à la maison, l’ami de ton père est entrain de créer
de sérieux problèmes Nina, il y’a des problèmes ici de sérieux problèmes
avec la famille Souop
Voila la seule chose qu’elle m’adite avant de raccrocher.
N’ayant personne pour garder les enfants, j’ai du les apprêter, j’ai essayé
de joindre Alima mais il était tout le temps en conversation, C’est en cours
de route que je lui ai présenté la situation, il m’a proposé de ne pas prendre
el bus mais qu’on irai avec sa voiture dès le lendemain très tôt.
C’est ce que j’ai fait, peu importe la situation, ca pouvait bien entendre
encore quelque heures.
J’avais le pressentiment que ce problème venait du problème d’argent
avec la famille Souop ou alors des problèmes de frères entre eux toujours.
Mais je me sentais en sécurité n’étant pas seule pour affronter cette situa-
tion.
Alima a dormit chez nous ce jour la ; pendant la nuit il était tout le temps
au téléphone.

236
Le Gage de Chair

Ca me faisait bizarre, à chuchoter, a calculer.


Et même quand je parvenais à entendre c’était des échanges un peu bi-
zarres.
Le lendemain à 6 heures les enfants et moi étions dans sa voiture en di-
rection de Badenkop.
Nous y sommes arrivés vers 12h30, je maitrisais le chemin donc c’était
sans stress pour lui, je lui montrais quelles routes prendre.
J’ai constaté que maman m’avait appelé plusieurs fois mais j’étais hors
réseau
Arrivés à la maison, j’ai croisé la sorcière femme de mon père la.
Ca faisait un bail je n’avais plus de ses nouvelles, depuis qu’elle avait
tenté de me tuer la
Elle a voulu faire comme si tout allait bien,
- Ma fille ooohhh bienvenue ooooohhhh
Jusqu’à elle venait même m’embrasser même, je lai poliment esquivé et
j’ai tendu la main
- C’est ton mari ? haaaannn voila les enfants !!!! nous on est la, en
ville, tu nous oublies !!! il y’a beaucoup de problème ici et ta maman est
enfermée à la chefferie à cause de la dette que tu as refusé de rembourser
parce que tu es allée sortir et faire l’enfant avec un autre père la bas à
Yaoundé
Oooopèèèèè !!! et on voulait me dire que la femme la n’était pas sorcière
??
En même temps Fanny s’agitait sur moi, en même temps j’avais mon sac
en main qui menaçait de tomber, en même temps je m’apprêtais à répon-
dre quand Alima m’a fait un signe.
Il sentait venir le truc
- Chéri, appel ta mère et nous allons la retrouver s’il te plait
LA coépouse de maman est repartie en tapant les mains et en murmurant
des choses, elle je comptais la gérer plus tard, mais la j’avais d’abord

237
Le Gage de Chair

beaucoup beaucoup de choses à gérer.


Si maman était enfermée ca veut dire qu’il fallait rapidement trouver une
solution pour la dette la sinon ca allait encore revenir au point de départ,
moi et Souop Tajui ensemble, après le zizi du fils, la langue de l’autre fils
et ensuite le quoi du le père ???
Cette idée me répugnait.
Je suis allée à la maison voir, l n y’avait personne, comme maman ne fai-
sait pas confiance à sa coépouse, elle emmenait toujours les enfants chez
sa tante quand elle n’était pas la, et la grande maison de papa était fermée,
ce sont les étrangers qui y dormait ou alors le frère de papa qui lavait
maman.
Elle ne m’en parlait pas mais dans la famille tout le monde savait que
c’est lui qui faisait ses mises en forme.
Le réseau n’était pas bon et je suis arrivée en route avant de pouvoir la
joindre. Elle m’a demandé de la rejoindre à la chefferie, qu’on m’y atten-
dait depuis le matin.
J’avais vraiment peur car le truc semblait avoir pris une autre ampleur
Nous y sommes arrivés et je me suis rendue compte que c’était toute une
réunion.
A l’entrée on a envoyé quelqu’un nous orienter, et nous sommes arrivés
dans une salle, dans laquelle était assise plusieurs personnes.
Je reconnaissais quelques notables du village, maman était assise à même
le sol, nu-pieds et son accusateur était en face.
Je ne m’étais pas trompé, l’affaire des 20 millions la allaient sortir.
Alima est resté à l’extérieur parce qu’il fallait veiller sur les enfants.
Ils ont pris la parole, et m’ont informé une fois de plus de l’entente qui
avait été convenu entre mon père et Souop Tajui.
Il fallait que remboursement soit fait, Les notables m’ont informés que
si ce n’était pas fait, les Dieux de ce village s’apprêtaient à frapper fort
dans notre famille.

238
Le Gage de Chair

Quand maman a entendu ca, Ah moff midé, elle s’est engagée dans une
série de roulade et de pleurs au sol.
Souop Tajui était impassible, il n’avait même pas le visage de père gentil
que je lui connaissais la, il semblait vraiment dur
Moi je n’ai pas paniqué, dans mon cerveau je réfléchissais à une issue, à
une solution, la solution était bien quelque part.
Il a ensuite pris la parole
- Cette famille m’a humiliée, voila pourquoi je dis j’attends mon
argent dans un délai de deux semaines, ou alors je prendrai cette femme
et elle sera servante chez moi, jene veux même plus une femme car celle-
ci m’a déshonorée, elle a salit le nom de ma famille ,car mon fils est monté
sur la couche de son père, peut être même mes fils, ma femme est grave-
ment malade à cause d’elle et le pire, Kenmoé mon ami, s’est retrouvé
aussi dans son piège. Ma fille c’est une honte, tu es une honte pour ce vil-
lage, tu as deux semaines, ta mère et toi, j’en ai terminé
Je le regardais fixement, je n’avais pas peur, car je m’étais assez laissée
marché dessus comme ca. C’était Bandekop de quoi qu’on allait m’insul-
ter chaque jour
Je me suis levée, contenant ma colère
- Cher Notable, chez personnes présentes, merci de me donner la
parole même si je me suis imposée. Tout d’abord je souhaiterai dire à mon
père Papa Souop Tajui car tu es un père pour moi et pas un mari que je
m’excuse si je l’ai blessé mais je ne pense pas mériter ces insultes. Je n’ai
jamais partagé sa couche, ni la couche de plusieurs de ses fils et si votre
femme est malade c’est à cause de son mauvais cœur, le cœur lui-même
est fatigué d’être mauvais. Maman et moi remboursons un argent pour le-
quel on ne comprend même pas notre tête, on avait mangé l’argent la
quand ??? seul papa le saura mais quoiqu’il en soit, on va rembourser, et
personne ne deviendra esclave dans votre enfer… votre fille s’en char-
gera.

239
Le Gage de Chair

- Maman m’a dit en patois, tais toi !!! implore plutôt sa miséricorde
- Miséricorde de quoi ? il est Dieu, même si il faut que j’aille vendre
mon âme au diable, mieux mais cette famille ne m’humiliera plus. Fichez
le camp au gens
Ma colère était à son summum, les gens ont commencé à murmurer et à
me traiter de tous les noms je m’en fichais je leur avais déjà tout dit, il
fallait trouver maintenant le moyen de résoudre l’équation « x = 0 = 20
000 000 »
Ils se sont offusqués, et ils ont demandé qu’on me mette dehors pour qu’il
prenne une décision, surtout que je ne faisais que leur répondre, maman
ne faisait que dire tais-toi, ca suffit mais je n’arrivais pas à maitriser le
flot de mon écoulement verbal.
Finalement leur décision est tombée.
On avait trois semaines, trois semaines pendant lesquels maman serait sur
surveillance, Souop Tajui avait payé quelqu’un pour cela et moi je devais
avoir réagit avant, ou alors elle leur appartenait et il pouvait disposer d’elle
comme il voulait.
Moi je ne pouvais même plus la remplacer car il ne voulait plus de moi.
C’est comme ca que nous sommes sortis.
Maman avait la face attachée, je la sentais franchement en colère.
Quand j’ai voulu lui dire que maman je suis en voiture viens on part elle
m’a toisé avant d’accélérer à pieds sans même jeter un coup d’œil à la
voiture.
Elle m’en voulait certainement pour ma grande gueule et moi-même je
m’en voulais mais il ne fallait pas aussi exagérer dis donc, j’étais quand
même un être humain, pas un animal.
Elle ne s’est pas rendu compte que j’étais la avec les enfants et dans la
voiture j’ai juste demandé à Alima
- Allons-nous-en
- On « s’en va nous en » ou comme ca ma mère ???

240
Le Gage de Chair

- A Yaoundé
- Ekiééé, il y’ eu quoi ?
- Je ‘expliquerai s’il te plait allons
- Pardon les enfants ont faim, garons quelques part tu leur sors leur
nourriture et tu m’expliques
- Ca ne pourra être que quelque part devant, il n y’a pas d’endroit
de ce genre ici.
- Nous nous sommes garés dans un petit bar dans un village plus
en avant et pendant que les enfants mangeaient le riz poulet que j’avais
mis dans leur gamelle j’ai raconté toute l’histoire à Alima qui a ouvert la
bouche que hein ?????
Pendant que j’expliquais ma voix a tremblé…
Je sentais que la situation la allait me dépasser et pour une fois je pouvais
la partager avec un homme, celui avec qui j’envisageais partager mes
jours.
Il avait la mine grave pendant qu’il m’écoutait et moi je priais que Sei-
gneur même fais que le gars ci ait le genre de montant la dans son compte
non ? Pardon non Dieu ???
- Hmmmm je vois … Chéri je ne sais quoi te dire car c’est très dé-
licat, on ne parle parle pas de 2000 ni de 20 000 ni de 2 000 000 mais de
20 millions !!!! putain ce n’est pas facile ,c’est une histoire rocambolesque
!!!! doux Jésus…
Il me faudra réfléchir…
- Je sais que ce n’est pas facile et ta présence m’est déjà d’une
énorme secours. J’avais recu ma maison la en héritage après la mort de
mon papa qui me soutenait beaucoup la et puis on m’avait aussi dit qu’il
m’avait laissé un peu d’argent, je n’ai jamais cherché à en connaitre la
suite. Je vais voir à combien je pourrai vendre tout ca, même si je recom-
mence à zéro je m’en fous et je vais voir si j’avais vraiment droit à un hé-
ritage, je mettrais tout ca ensemble même si c’est une partie je viendrai le

241
Le Gage de Chair

supplier.
D’avoir quelques perspectives m’a réchauffé le cœur.
Nous sommes arrivés à Yaoundé aux environs de 23 heures et Alima nous
a laissé à la maison.
Nous ne dormions pas ensemble tous les jours, encore moins quand il était
stressé ou avait beaucoup de travail.
Le lendemain matin à 6 heures mon téléphone a sonné,
- Allo
- Oui Nina
- Oui !!!
Ma réponse était sèche ; j’avais reconnu sa voix et même si ca me faisait
un truc je le masquait bien.
- Je peux te voir en journée ???
- Non nono je serai occupé, je vais sortir toute la journée
Je ne mentais d’ailleurs pas, j’avais prévu contacter un agent immobilier
ou un banque pour avoir de l’argent sur la maison, chercher le bras droit
de feu Pa Kenmoé, son fils pour demander que les dos la étaient que ou
non ???
Je n’attendais que la ménagère pour me déployer
Il m’a dit ok, à plus tard et j’ai raccroché.
On n’avait plus rien à se dire de toute façon…
Plus rien à se dire ??? La conversation ne faisait que commencer car en
rentrant ce soir-là, la ménagère m’a pêché avec un sourire large comme
ca
- Madame le père des enfants est passé prendre les enfants, il a dit
qu’il vous avait appelé héé madame leur père est gentil oooohhhh.

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Le Gage de Chair

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Le Gage de Chair

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Le Gage de Chair

CHAPITRE XVII

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Le Gage de Chair

- Que quoi ?????


- Madame je dis que leur père
- Mouffff !!!!! tu connais leur père ou ? qui t’a dit de donner mes
enfants ? quel père ?? je t’ai déjà montré leur père un jour ?? ou c’est toi
qui arrêtais les pieds le jour qu’on faisait les enfants la ??? Ne blague
même pas avec moi, j’espère en tout cas que c’est une blague que tu me
fais, va me chercher les enfants…
Je priais intérieurement pour que ce soit une blague de mauvais goût mais
quand j’ai vu son visage paniqué j’ai senti qu’elle ne blaguait mais alors
pas du tout
- Quoi !!!!! tu es sérieuse ??? Ou sont les enfants madame ???
Je l’ai secoué par les épaules pendant qu’elle essayait de me dire comment
quelqu’un qui ressemblait à Yves lui a dit que c’est moi qui l’avais en-
voyé
Je me suis ruée sur mon téléphone et j’ai appelé Yves…
Son téléphone ne passait pas
- Les enfants sont partis sans pleurer ?? comment as-tu pu ? leur
^père est jumeaux tu sais que c’est lequel maintenant ? d’ailleurs il nie
même être le père, que m’as-tu fait comme ca ???
J’avais déjà les larmes aux yeux et j’ai couru dans la chambre espérant
les voir entrain de jouer, rien !!!
- Il était avec qui ? il les a pris comme ca ? juste comme ca ???
- Il était avec une dame qui n’avait pas l’air très contente, elle était
dans la voiture et elle a refusé de sortir prendre leur sac
- En plus il les a pris avec les sacs ??
- Oui madame il a dit que c’est pour quelques jours !!!
Celui qu’on appelait Yves la voulait me voir sortir ma vraie couleur, si
c’était vraiment lui, il allait me dire ou il emmenait mes enfants.
Le problème c’est que je n’avais aucune idée de la ou il habitait ici à
Yaoundé, même sa société, je pouvais me souvenir du nom mais sans plus.

246
Le Gage de Chair

J’ai essayé son numéro sans succès toute la soirée.


J’ai aussi essayé de joindre Alima sans succès.
J’avais ouvert un dossier pour l’hypothèque de la maison mais ca allait
prendre un peu de temps selon que mon gestion s’activait rapidement ou
pas, ensuite j’avais essayé de joindre le Tchinda de paa kenmoé la à la
boulangerie mais je n’avais pas pu, j’ai laissé les nouvelles qu’il me re-
contacte.
La nounou s’est assise au sol tout en larmes, essayant de s’excuser, d’ex-
pliquer comment les enfants étaient content de le voir et comment lui-
même était content, un tas de truc qui n’entrait pas dans ma tête.
J’étais seulement au téléphone, cherchant qui appeler pour avoir des in-
formations.
Finalement me souvenant du nom de sa compagnie d’assurance, j’ai lancé
la recherche sur internet de mon téléphone.
Il était situé au Carrefour Bastos, Sa compagnie s’appelait ASSURAX…
Voilaaaaaaaaaaa, dès 6 heures du matin, j’allais aller m’asseoir devant son
bureau, tous ses employés et collègues et partenaires et voisins allaient
nous entendre.
- Pardon rentre chez toi, tu ‘asseois maintenant tu pleures les enfants
la qu’ils sont morts ???
Elle s’est levé toute embarrassée
- A demain madame
- A demain que tu vas venir garder qui ici demain ??
- Madame je vais seulement venir, pardon madame, je demande par-
don, je vais aller à l’église faire des prières et Dieu va nous exaucer…
- C’est mieux pour toi mama, parce que si quelque chose arrive aux
enfants la !!!!
Je n’ai point dormi de la nuit, les téléphones des personnes que je cher-
chais le plus à joindre ne passaient pas, Yves, Alima.
Je me demandais pourquoi Alima était parfois bizarre, on était rentré sans

247
Le Gage de Chair

problème et maintenant il ne m’appelait pas, ni ne répondait à mes mes-


sages.
Un petit sommeil m’a pris vers 5 heures du matin mais j’ai sursauté en
entendant Fanny pleurer….
Mais ce n’était qu’un rêve, elle ne pleurait nulle part.
J’ai pris ma douche rapidement selon mon plan et j’ai fait un sms à Yves.
Si je te croise quelque chose va t’arriver !!! Reviens rapidement me don-
ner mes enfants, je m’en vais m’asseoir devant la porte de ton bureau et
je t’attends.
Et c’est ce que j’ai fait.
Malheureusement à 7 h du matin personne ne pouvait me renseigner sur
ou étaient exactement les bureaux.
Le froid m’a d’abord bien nack avant que les premières personnes ne com-
mencent à sortir, ce n’est que vers les 9 heures la que j’ai pu avoir le ren-
seignement, il était basé dans un immeuble, je me suis donc assise à
l’entrée de l’immeuble, bien en vu.
- Madame vous cherchez quelqu’un ???
- Oui le monsieur des assurances ASSURAX
- Et vous ne montez pas ??
- Non non je vais l’attendre ici, je l’attends bien même, un voleur
d’enfant comme ca, n’est ce pas il a dit que ce ne sont pas ses enfants, un
salop !!!
J’avais l’énergie jusqu’à l’agent de sécurité m’a encore guetté du coin de
l’œil des pieds jusqu’à la tête pour voir si je ne perdais pas un peu le nord.
Je suis restée la jusqu’à 10 heures, puis quand une fille la passait l’agent
l’a interpellé
- Madame cette femme est la pour voir votre patron
Facon qu’elle m’a guetté la, c’était comme si pour elle le genre d’immeu-
ble la ne me convenait pas, ou c’est parce que j’étais assise sur un petit
banc oohh, elle est sure qu’elle me pouvait dans mes vrais dégagements

248
Le Gage de Chair

???
- Vous cherchez ???
- Yves !!!!
- Pour ???
- Ca vous regarde ?????
Elle a m’a méprisé du regard et elle est montée
- Akiaaa
- Akiaaa quoi ???
- Madame si vous sauvagez aussi tous ceux qui peuvent vous orien-
ter la on va faire comment ? Moi-même c’est parce que je suis un homme,
c’est qu’on s’était déjà fait ca dur ici dans les chamailleries, il a volé vos
enfants, est ce que c’est alors tous les Yaoundé qui ont volé vos enfants
ma mère ???
Il avait raison, même avec lui j’étais agressive.
- Je m’excuse mon frère, celle la se vante parce qu’elle travaille
avec lui que c’est quoi ? elle a trop porté quoi sur elle pour me mépriser
?
- Elle n’est pas que son employé, c’est madame patron la bas et tout
le monde le sait
Quand il a dit ca mon cœur a fait Gnakak.
J’ai essayé de contenir ma jalousie mais c’était difficile, moi-même j’avais
Alima non ? il y’avait quoi alors ??? cet argument n’a pas réussi à me cal-
mer, ma colère a triplé, aidée par la jalousie, il voulait prendre mes enfants
pour aller faire papa maman et bb chez eux la bas ?? elle n’accouchait pas
???
11 heures m’a trouvé la quand subitement un monsieur est venu vers moi,
sortant de l’intérieur
- Madame pouvez vous me suivre ? Le patron va vous recevoir
- Quel patron ?
L’agent de sécurité la m’a lancé un regard que ma mère pardon vas-y dou-

249
Le Gage de Chair

cement, je me suis adoucie.


Je l’ai suivit en me demandant comment il savait que j’étais la et par ou
il était passé…
Nous avons pris les escaliers et après plusieurs marches nous nous
sommes arrêtés devant une porte ou il y’avait le nom de sa boite.
Il a ouvert la porte et nous sommes entrés.
Il m’a fait m’asseoir dans une salle ou il y’avait une porte entrouverte, je
pouvais voir sa nga la faire semblant d’être concentré sur son ordinateur.
J’ai fait 10 minutes en étudiant la situation.
Des Messieurs sont entrés, tous plus bien habillé les uns que les autres.
Ils étaient trois.
Ils sont directement entré dans le bureau de la dame en laissant la porte
ouverte, je pouvais bien l’observer et ca m’intéressais.
Elle ne les a pas fait attendre et les a directement conduit dans un bureau
à sa gauche qui semblait être celui du gars la.
Voila la ou ses problèmes allaient commencer.
J’allais rester la attendre qu’il veuille bien me recevoir pendant que mes
enfants étaient je ne sais ou et pendant que la menace planait sur ma mère
pour 20 millions sorti de je ne sais d’où, allant je ne sais ou.
Lui il était la tranquillement travaillant sa part.
Elle est revenue dans son bureau et a appelé par téléphone une femme qui
s’est pointé avec du café, des tasses, du lait sur un plateau.
- J’étais la, je peaufinais ma stratégie quand quelque chose a tiqué
dans ma tête que celui la travaille son argent moi je suis la on veut nous
pendre pour des millions, qui plus est son père !!!
J’ai rassemblé mon inspiration avant de me lever d’un bond et foncer en
direction du bureau la.
En passant ma robe s’est accrochée au poignet del porte de la secrétaire
la, j’ai entendu un bruit de déchirure mais je ne pouvais m’arrêter parce
qu’elle-même s’était déjà levée en criant essayant de me retenir.

250
Le Gage de Chair

J’ai ouvert la porte du bureau la na tchouakkk


- Tu crois que quoi ??? que je vais rester attendre la dehors pendant
que toi tu gères ta vie ?? je veux mes enfants Souop !!!!
Tout le monde s’est arrêté interloqué, il y’avait plusieurs personnes, ca
veut dire que les trois personnes la s’ajoutaient seulement aux autres.
Il y’avait deux blancs et 5 noirs.
Je les gérais ??? j’ai constaté que leur regard allait de ma face à ma taille,
j’ai baissé les yeux et je me suis rendue compte que le poignet de la porte
la avait fait un gros trou.
Je l’ai caché avec mon sac pendant que l’autre là intervenait
- Désolée Messieurs, elle est entrée dans crier gare, je n’ai pas pu
la rattraper
Maaamma, elle avait parlé plus vite que les Français de France
- Madame suivez moi
- Aka fiche le camp, C’est quoi cette manie de vouloir whitiser
même plus que les blancs qui sont assis ici, je suis dans ton bureau ??? Je
dis que je veux mes enfants hééé !!!!
Elle a ouvert les yeux pendant qu’un des messieurs visiblement amusé
s’est levé
- Yves c’est l’heure du déjeuner, j’emmène nos partenaires au Bi-
niou, et puis on reprends à 14 heures, nous te laissons gérer.
Il n’était d’ailleurs pas le seul que cette situation amusait.
Ils se sont tous levés et je me suis écartée de la porte.
Arrivée à mon niveau celui qui avait pris la parole a fait
- Madame ?!
En me faisant un salut auxquels j’ai répondu embarrassée.
Yves est sorti avec eux nous laissant sa femme la et moi dans le bureau.
Je l’ai ignoré et elle a fait pareil jusqu’à son retour.
Quand j’ai entendu ses pas, une peur m’a saisie, le gars la pouvait m’en-
gager comme les blagues dans le bureau la tellement il était en colère.

251
Le Gage de Chair

Une voix me disait


- Ma sœur le tour ci tu n’as pas seulement appuyé mais tu as pilé le
bouton « Déranger »
L’autre voix disait
- Quand lui-même il appuyait sur voler les enfants des gens il pen-
sait que quoi ?
Il est entré et il a frappé la porte paaannn
Mon cœur est tombé dans mon ventre avant de remonter
- Laure sors s’il te plait
- Ecoute elle est entré précipitamment et je pense que c’est elle qui
doit
- S’il te plait !!!! Sors je t’en prie
- Chéri !!!!
Elle est sortie malgré elle pendant que je me disais qu’elle était même
chanceuse.
Facon que le gars la avait les nerfs mieux même quelqu’un se mettait à
distance avant de demander que les enfants la sont ou ???
J’ai d’abord engagé une petite marche arrière… Pendant que je rentrais
je me suis souvenue que je venais chercher mes enfants, j’ai du coup en-
gagé la première.
- Yves, je veux mes enfants, comment as-tu pu ? tu penses que je
dors comment sans savoir ou ils sont ?
Contre toute attente il m’a répondu
- Je sais Nina, je m’excuse un peu pour la méthode, je voulais les
observer de près si je puisse dire, et… je sais que tu t’es sentie mal
- Je n’ai pas compris, c’est toi qui disais que tu n’en es pas le père
et puis soudainement tu passes, les prendre, et la tu es la, ils sont ou ???
- Ne te fais pas de souci Nina, ils sont avec ma femme de ménage,
elle s’occupe de moi depuis plus de 5 ans, ils n’ont pas pleuré une seule
fois, je m’excuse de t’avoir fait angoisser à ce point….

252
Le Gage de Chair

Noonn !!!! il y’avait quelque chose qui clochait, il devaient m’engager


pour avoir gâché sa réunion et moi je devais l’insulter pour avoir volé les
enfants, en aucun cas on ne devait se parler doucement doucement comme
ca, c’était trop doux, trop mou !!!!! J’étais confuse et des larmes sont mon-
tées dans mes yeux…
- Tu as dit que ce n’est pas avec toi que j’ai fait ces enfants non ?
rends-les-moi !!!
- Je sais Nina et ca reste un mystère pour moi parce qu’il nous res-
semble mon frère et moi… Ton vêtement est déchiré… ton intrusion était
digne d’un film hollywoodien, tu n’as pas raté ton entrée
- Rhhooo ne te moque pas de moi, c’est le poignet de la porte qui a
déchiré ca
Il s’est approché comme pour regarder mais il s’est arrêté à quelques cen-
timètres de moi
- Allons chez moi… prendre les enfants
Son Allons chez moi la m’a donné le frisson dans le dos, un truc bizarre
certainement du au fait qu’il me regardait droit dans les yeux, que sa che-
mise était immaculée blanche et que son costume était sur mesure et qu’il
sentait bon, bref, il était la !!!!!
Pendant qu’on se regardait son téléphone s’est mis à sonner mais il est
resté la, sans rien faire, sans rien dire.
- Toc toc toc, le Directeur du Port Autonome en ligne
- Je le rappel, je sors…
Il s’est réveillé comme d’un rêve
- Allons…
Il a pris ses téléphones, clés etc…
Il a ouvert la porte
- Je reviens dans une heure maximum
- Yves je peux te parler ???
- Nina je te retrouve en bas, attends moi s’il te plait

253
Le Gage de Chair

- Donc c’est elle la mère des enfants la et puis tu m’humilies……


…..

Je voulais bien écouter la suite mais dans le couloir il y’avait d’autres em-
ployés qui circulaient et pas moyen d’écouter aux portes.
Il n’a pas trainé et m’a retrouvé en bas.
Il a démarré la voiture et nous sommes allés du côté de Tsinga.
Il habitait derrière le camp sic.
Il a klaxonné et quelqu’un a ouvert le portail
Nous sommes descendus.
J’avais hâte de voir dans quel état étaient mes bébés.
La femme qui s’en occupait est sortie avec un large sourire
Il avait raison elle inspirait confiance.
- Monsieur, bienvenue !!! les bébés sont adorables, le garçon est
vous en version miniature
Je suis descendue de la voiture
- Bonjour madame
- Madeleine voila la mère des enfants
Son sourire s’est ait encore plus large alors que je croyais qu’elle était à
son maximum.
- Bonjour ma fille, les enfants ont été très sage. Je leur ai fait du
coucous de maïs avec la sauce gombo et la ils ont mangé ils dorment.
Venez.
Elle m’a prise par la main et m’a conduite dans une chambre ou il y’avait
un lit une place et demi, on avait mis des oreillers tout le long pour qu’ils
ne tombent pas et comme d’habitude le pied de Fanny était sur la face de
son frère
- Je les réveille ? vous partez avec eux
- Surtout pas, ils détestent ca madame, ils seront grincheux toute la
soirée je vais attendre qu’ils se réveillent.

254
Le Gage de Chair

Je pouvais bien attendre et discuter un peu avec Yves


Elle a servit le repas dans son énorme salon joliment décoré.
Des tons gris, blanc, noir prédominaient. Quelques fleurs quand même
rendaient la chose gaie.
Il est entré dans sa chambre et a juste défilé la chemise de son pantalon et
porté ses sandales
- Tu viens on mange ??
Elle avait fait du couscous sauce gombo crabe.
C’était délicieux et je me suis bien régalée.
Alima ne m’avait toujours pas donné signe de vie.
Après manger, Yves a tiré les rideaux du salon, il a mis la clim et a allumé
la télé
Ses rideaux étaient lourds et ca a créée une ambiance intime et chaude au
salon.
Il est revenu s’asseoir près de moi et il a mis une émission sur TV5.
Pendant que ca passait il a posé la main sur ma cuisse et c’est tombé net
net la ou il n y’avait pas l’habit mais la peau.
Il s’est mis à passer la main dessus négligemment comme si il était trop
concentré.
Une question de femme m’est venue à l’esprit et j’ai fait ce que les
femmes font toujours
- Ta secrétaire qui t’appelle chéri la te disait quoi ? Ma vie l’inté-
resse en quoi ?
- On en parlera plus tard…
Il s’est rapproché de moi et s’est mis à m’embrasser, à m’embrasser
jusqu’ààà
Quand Yves m’embrassait, je sentais que c’est Yves qui m’embrasse, Yves
!!!
- Ta femme de ménage va entrer, les enfants !!!
- Elle ne peut pas, viens s’il te plait…

255
Le Gage de Chair

Il m’a tiré par la main

- Non Yves !!!! tu me fais toujours ca, après je ne comprends plus


rien à ou nous en sommes, ce n’est pas parce que nous sommes attirés
l’un par l’autre hein ?
- Ce n’est que de l’attirance pour toi ???
Il m’a regardé fixement
- Réponds-moi
- Je ne sais pas Yves, tu crées en moi diverses émotions et divers
sentiments
- Chez moi c’est plus que de l’attirance Nina, voila pourquoi je ré-
siste à chaque fois que l’envie me prends de te chercher car je me dis que
tu as certainement ta vie quelqu’un
- Et la tu ne te dis plus que j’ai quelqu’un ?
- Je m’en fous
Il a recommencé à m’embrasser fort fort…
Moyen de lui dire que mon frère comme tu vois la il y’a les mandras, moi-
même je sentais bon sa bouche sur ma part.
Quand il voulait encore me tirer sans sa chambre
- Euh… je ne pourrai rien faire avec toi, j’ai mes règles
Il m’a d’abord regardé que hein ma mère ???
Puis il m’a quand même tiré dans la chambre
Sa chambre était climatisée autant que son salon, le lit n’était pas dressé..
- Ne t’inquiète pas, on ne va rien faire, je veux juste te tenir dans
mes bras
Le « tenir dans les bras » la a pris une tangente jusqu’à à un moment il a
senti que ca n’allait pas
- Pardon Nina sors de mon lit, pardon seulement, je dois retourner
au bureau
C’était de plus en plus difficile de se retenir, je ne pensais même plus à

256
Le Gage de Chair

Alima en faisant mes conneries la, j’étais trop trop bien dans les bras de
Yves putain !!!
- Je m’en vais rassurer mes partenaires à qui tu as shou la Maggie
ce matin, je suis déjà en retard.

S’il te plait reste, le soir je viens vous chercher et vous ramener


J’ai hoché la tête et il m’a encore regardé profondément et il m’a de nou-
veau donné un baiser incendiaire avant de s’habiller.
Dès qu’il est partit mon téléphone a vibré, un message
- Princesse j’ai trouvé une solution pour le problème de ta mère, je
voudrais que tu m’achemines un courrier du côté de la frontière du Nigéria
et puis mes partenaires vont me payer et je pourrai payer la dette de ta
mère…

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Le Gage de Chair

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Le Gage de Chair

259
Le Gage de Chair

CHAPITRE XVIII

260
Le Gage de Chair

Alima m’a appelé mais j’étais embarrassée à l’idée de lui dire ou je me


trouvais.
Les enfants étaient ravis de me retrouver à leur réveil, la femme de mé-
nage s’attendait à ce que nous restions, elle semblait espérer beaucoup de
notre existence mais il fallait revenir à la réalité.
A chaque fois que je croisais Yves après je m’en voulais d’être si faible,
si disponible pour lui c’est l’une des raisons pour laquelle j’ai pris la dé-
cision de m’en aller avec les enfants dès leur réveil.
Il n’avait pas menti, ils allaient tous bien et ne semblait pas avoir subit
une quelconque maltraitance, ou alors un quelconque choc.
Nous avons pris un taxi dépôt pour la maison.
A part la proposition d’Alima je n’avais aucune solution apparente.
Sur la maison je ne pouvais avoir un prêt de plus de 7 000 000 m’avait
dit mon gestionnaire, mais si j’avais un emploi stable j’aurai pu avoir un
meilleur crédit, voila un truc que j’ai pris la décision de régler après ces
épreuves, il me fallait travailler, même si c’était seulement comme secré-
taire comme l’autre vantarde la.
Donc c’était elle sa fiancée ? Il envisageait l’épouser ?
J’y ai réfléchis pendant le trajet, ce que je trouvais bizarre c’est qu’à
chaque fois qu’il me voyait il faisait comme si c’était l’aimant et moi la
pièce de 100 FCFA.
Et puis la deuxième question que je me posais était de savoir pourquoi
exactement il avait pris les enfants, je sentais bien que ce n’était pas une
raison aussi banale que je voulais les voir de près etc…
Des enfants dont il avait nié la paternité il voulait voir quoi sur eux de
près ???
Après un cœur m’a dit que ma mère, on est partit faire le test de paternité
sur tes enfants toi tu es la tu gobes une version des faits sans sens hein
???
Ouiiiiiiiiiiiiiii, je venais de comprendre, c’était ça et il me le cachait et

261
Le Gage de Chair

m’embrouillait.
Mon sang est monté dans ma tête.
J’ai pris mon téléphone et je l’ai appelé
Il m’a envoyé un sms « je suis en réunion »
- La réunion va finir un jour, donc tu prenais mes enfants pour aller
faire le test ADN parce que pour toi je suis une menteuse hein ??? sache
alors que ce ne sont pas tes enfants et ne passe plus jamais devant ma
porte, oublie même mon numéro !!!
J’étais fâchée jusqu’à même les enfants ont senti qu’ils ne devaient pas
engager un genre d’agitation la.
Quand nous sommes arrivés quelques temps après Alima est arrivé à la
maison
Il m’a embrassé chaleureusement puis il a un peu joué avec les enfants
avant d’engager
- Tu étais ou j’ai essayé de te joindre ?
- Et moi donc !! depuis hier que je t’appel, il y’a eu quoi ???
- Non non réunion sur réunion avec des partenaires de part le
monde, j’étais très stressé puis finalement j’ai pu rattraper le coup, mon
partenaire de la bas a foiré le busines et il fallait rattraper, tu as vu mon
message ?
- Oui j’ai vu mais je ne te comprends pas, c’est quelle histoire ca ?
je vais laisser les enfants ou ?
- Calme-toi puce, c’est juste l’acheminement d’une petite corres-
pondance, et puis tu n’iras pas seul, un de mes partenaires va t’accompa-
gner, le problème c’est que je ne lui fais pas confiance et c’est un
document qui vaut près de 50 000 000 FCFA, un correspondant va t’at-
tendre dans la ville qui te sera indiquée, tu lui remettras et tu reprendras
le bus pour rentrer
- Le bus ???
- Oui oui ce sont des cars non ? tu iras jusqu’au nord en train puis

262
Le Gage de Chair

après tu continueras pas bus, moi je vais faire un aller retour au Congo et
puis on se retrouvera, je souhaite que ma femme puisse s’imprégner de
mes affaires, car ma fortune est la sienne, d’ailleurs je pense que ton argent
de poche va passer a 250 000 FCFA car j’estime que tu dois être plus
confortable
Je lui ai posé plus de question et il a essayé de m’expliquer un peu, mais
il m’a promis de se connecter sur internet pour me montrer toutes les so-
ciétés partenaires avec qui il traitait.
Après ce sujet on a continué sur le projet de mariage
- Chéri avec ta famille qui a clairement signifié son refus comment
va-t-on faire ???
- Je ne les gère pas, je pense qu’on va faire au moins la mairie en
solo avant nos départs respectifs, je veux que tu partes en tant que ma
femme dans ce voyage Puce, en t’inquiète pas, fais moi confiance, je
t’aime beaucoup et je te l’ai déjà prouvé n’est ce pas ??
- Oui Oui… mais je ne me sens pas en sécurité dans un voyage
comme ca chéri
- Sois réaliste Nina, tu penses que 20 000 000 de Francs CFA vont
sortir d’où ?? il faut se sacrifier !!! mais tu n’es pas obligée de toute façon
- Non je ne refuse pas, je vais d’abord m’organiser, c’est quand ???
- Dans une semaine
- Si proche ??
- On t’a donné un délai de combien de temps ????
- Deux semaines
- Le paiement va tomber 4 jours après la transaction donc c’est
juste, une semaine ca va,
- Ok, je vais appeler maman pour venir garder les enfants pendant
ce temps
- Ok je contacte mes partenaires pour leur dire que c’est bon.
Il s’est levé et est sorti téléphone à l’oreille.

263
Le Gage de Chair

Je me suis levée pour aller voir ce que les petits la farfouillaient dans la
chambre, de toute façon c’était l’heure du bain, la nuit commençait déjà
à tomber.

J’ai branché le chauffe-eau puis j’ai commencé à sortir leurs affaires de


l’armoire.
Pendant que je jouais avec eux en les déshabillant, j’ai entendu des voix
dehors, Alima avait laissé la porte ouverte
- James ??? il y’a les moustiques dehors
Je l’appelais en sortant quand je l’ai vu dehors, devant la porte, en face
de lui Yves.
Je n’ai pas bien compris mais il semblait qu’Alima avait clairement dit à
Yves de rentrer chez lui, il était dos à la porte
- Yves que fais tu la ??
- J’ai reçu ton sms et je souhaiterai te parler en privé si ca ne te dé-
range pas
- Si si ca l’a dérange, elle sera ma femme dans quelques jours et on
ne se cache rien
- Nina ? je peux parler ?
Yves avait raison, je ne préférais pas qu’il parle. Si je l’engueulais la Alima
allait se rendre compte que j’avais été chez lui, qu’il avait pris les enfants
etc… j’avais omis de lui en parler étant plus intéressée par sa proposition
et les détails
- James, chéri stp excuse moi, je vais m’expliquer clairement avec
lui ici à côté, s’il te plait donne le bain aux enfants, leurs vêtements sont
sur le lit, s’il te plait.
Il a hésité puis il est entré
- Tu viens faire quoi ici ???
Je parlais à voix basse pour n’attirer l’attention de personne, le quartier ci
était d’abord très congossa

264
Le Gage de Chair

- J’ai à te parler, Nina je n’ai pas fait le test ADN des enfants, pas
sans ta permission
- Tu as donc volé mes enfants pourquoi ??? jusqu’à je viens tu
m’embrouille avec les bisous que je ne comprends même pas, ou tu m’as
seulement charmé oohh, c’est détruit au nom de Jésus
- Calme-toi !!! de bien grands concepts !!! je suis venu te dire ce
que j’ai fait et pourquoi je les ai pris, on ne pouvait pas vraiment parler
vu le contexte, enfin vu que tu étais si proche mais voila ce que j’ai fait.
Je ne dis pas que j’ai raison mais si je ne voulais pas que tu saches ou ils
sont je n’allais pas dire à ta nounou que je suis leur père et qu’elle te le
dise. J’ai une tata, une maman qui est comme la mère que je n’ai pas réussi
à avoir.
Je lui ai parlé de cette situation et elle a insisté pour que je vienne lui ren-
dre visite avec les enfants, avant de me donner son conseil, Nina cette si-
tuation m’empêche de dormir de manger, peut être pour toi c’est juste une
histoire que tu peux remplacer le père et faire ta vie comme tu envisages
le faire d’ici peu mais tu es entrain de remettre en question beaucoup de
chose dans ma vie, dans ma famille, c’est important. Alors je sais que je
t’ai offensé je m’en excuse mais ne te fâche pas et ne m’envoie plus des
message incendiaire comme ca, ca ne me plait pas.
- Tu étais obligé de venir en catimini comme ca ?
- Si je venais te dire que je veux les enfants pour aller voir une tata
tu allais seulement dire oui ? puis moi qui avais dit qu’ils ne sont pas les
miens, ca allait sonner comment ???
En fait j’ai passé la nuit avec eux parce qu’ils sont choux, parce que je
me demandais aussi si je n’allais pas faire cet examen tôt le matin au cen-
tre pasteur mais finalement je n’ai pas eu le courage de le faire comme ca
sans ton accord
- Dis plutôt que la bas on a exigé l’accord de la mère
- Nous sommes au Cameroun Nina, rien n’est exigé, il suffit d’avoir

265
Le Gage de Chair

la bonne relation
- Tu veux quoi maintenant ?
- Je voudrais que tu me donnes ton autorisation pour faire ce test
Nina, je t’en supplie car je ne comprends ni comment je peux avoir fait
ces enfants ni à quel moment mon frère a pu coucher avec toi, il y’a un
truc qui doit en sortir, je t’en prie Nina, je sais que j’ai été un peu bizarre
mais je veux le faire
- Je ne sais pas, mon fiancé est dedans on ne peut pas trainer
- Ton quoi ??? je ne te comprends pas, quand je te touche ton corps
réagit comme s’il ne comprenait que le langage de mes mains mais la mi-
nute d’après tu es déjà entrain de coucher avec un autre, la maintenant tu
n’as plus tes règles hein ???
- Laisse moi réfléchir à ta demande, je te le dirai par téléphone et
on va organiser mais parce que tu ne m’as pas fait confiance, parce que
j’ai du me débrouiller seule, avec mes deux enfants sache que le résultat
la ne changera rien, mes enfants resteront les miens seules, je te préviens
- Je respecterai ta décision, merci beaucoup Nina…
Il voulait s’en aller mais après il est revenu sur ses pas
- Ne prends pas de décision hâtives, je ne te demande pas de rester
seule mais ne t’engage pas sans être sure que la personne t’aime vraiment
de tous son cœur
C’est ton problème ? Tu m’as aimé de tout ton coeur on a vu comment ca
a porté le fruit non ? Ai-je pensé
- Ne t’inquiète pas, j’ai pris la bonne décision
Il s’en est allé et après pris mon souffle je suis repartie à l’intérieur.
- Pas besoin de demander qui c’est, ca se voit sur sa face. Je me
rends compte que tu joues double jeu
Et c’était repartit, toute la soirée à convaincre Alima de mon honnêteté,
de mon amour pour lui, jusqu’à je lui ai promis de faire ce voyage pour
lui montrer à quel point nos projets étaient sacrés.

266
Le Gage de Chair

Il a d’abord menacé de suspendre notre projet de mariage puis finalement


après le coucher des enfants je l’ai flatté et il a baissé la garde.
Nous avons passé la nuit ensemble.
Après l’amour, je n’ai pas pu trouver le sommeil, entre le test qu’Yves
voulait faire dont la réponse moi-même m’intéressait au plus haut point
et le mystérieux voyage. C’était vraiment pas désespoir que j’acceptais
ça car je n’avais aucun moyen de trouver 20 millions autrement.
Le lendemain je suis encore repartie à la boulangerie pour voir si je pou-
vais avoir des nouvelles sur l’argent qu’il était supposé m’avoir laissé,
quand j’ai rencontré Emma, le chauffeur et homme de main de Feu Pa
Kenmoé il a semblé embarrassé.
Il m’a demandé de l’attendre quelque part dans un bar à côté.
- Madame ce que je peux vous dire c’est que le père vous a laissé
un bon paquet d’argent mais sa famille a décidé que ca ne va jamais sortir
et ses femmes ont dit que si tu tentes de réclamer quelque chose elles vont
te finir, ma sœur garde la maison la tu enlèves tes yeux sur ca
- Mon frère mon père en mourant a laissé une dette qui veut prendre
ma tête, je ne sais quoi faire, je ne sais pas
En parlant les larmes étaient près de mes yeux, je sentais bien que l’affaire
de voyage la pouvait être dangereux donc j’essayais d’esquiver ca mais il
m’a réitérer son conseil : Enlève tes yeux sur ca et ne réclame rien.
Ce soir la, Alima m’a appelé pour me dire que tout était organisé et que
même pour le mariage on pouvait le samedi avant mon départ le mardi
soir
- Comment nous marier ? je n’ai pas prévenu ma famille, pas de
tenue, c’est trop brusque
- Ta mère vient pour garder les bébés non ? ma chérie je voudrais
que ton nom figure dans mes documents pour que si j’ai un problème tu
puisses me représenter, ou alors jouir de mes biens
- Pourquoi parles-tu comme ca ? que vas t-il t’arriver ???

267
Le Gage de Chair

- Rien rien du tout


- Alima dis moi la vérité, tu es feyman ??? tes histoires d’affaires
que je ne comprends pas la je ne suis pas une enfant, dis moi la vérité dis
donc, je ne vais pas te tuer
- Chérie, je ne dirai pas que mes affaires ont toujours été claire mais
la ou je vais au congo effectivement c’est délicat. Mais ne t’inquiète pas
car ce sera la dernière affaire que je ferai, après cela, on pourra vivre heu-
reux et tranquilles, je vais m’installer au Cameroun.
- Et la ou je pars la tu dis que ca n’a rien de dangereux ??
- Rien rien
- Ok, mais le mariage la, qui sera la ?
- Quelques membres de ma famille, pas beaucoup hein, invite aussi
quelques membres de la tienne, dis à ta mère que je vais te doter dès mon
retour
C’est comme ca qu’on a fixé notre mariage au samedi à venir.
J’étais prête à l’épouser même si la méthode de pressé pressé la me gênait
un peu.
Quand j’en ai parlé à maman avec sa vision de maman qui veut que sa
fille se case, fasse un bon mariage, arrête de faire la une avec les vieux
pères riche et leur fils au village, elle n’a pas posé d’objection surtout
quand elle a su que c’est lui qui allait nous aider pour la dette de 20 mil-
lions la.
Yves m’a appelé plusieurs fois après cela mais je ne lui donnais toujours
pas de réponse favorable, surtout que j’étais un peu occupée avec les petits
préparatifs et de mon voyage et du mariage.
Alima était très présent, très attentionné. Je le sentais préoccupé mais j’es-
sayais de le réconforter, l’encourager. S’il m’avait avoué avoir fait des
trucs pas bien, ca veut dire qu’il était capable de changer et il était prêt à
changer, c’était la le fond de ma pensée.
J’ai fait de courses pour les enfants, écrit des consignes pour la nounou,

268
Le Gage de Chair

Aimérance, car elle était championne en oubli.


J’ai commandé un traiteur pour les quelques personnes qui seraient des
nôtres à la réception dans la salle de réception de l’hôtel de ville.
Comme papa ne vivait plus c’était plus facile de jongler et de faire le civil
comme ca sans dot, mais ca n’a pas empêché Alima de remettre une en-
veloppe de 500 000 FCFA à maman pour qu’elle sente quand même le
mariage de sa fille sur elle.
Alima et moi sommes allés dans les grandes boutiques de l’avenue Ken-
nedy pour lui trouver un costume et moi une robe, pas la longue robe des
filles supposées vierges la hein ? Une simple robe.
C’est lui qui s’est occupé des formalités du maire et on a acheté les al-
liances ensemble.
Le jeudi j’ai envoyé un message pour lui dire qu’on pouvait faire les exa-
mens la le vendredi, je voulais régler cela avant mon départ. Il m’a juste
répondu par un « Ok , je passe vous prendre demain à 7h ?»
- Non demain à 7h on se retrouve directement la bas
J’allais dire à ma mère que c’est qui ???
Il n’était pas question pour moi de semer la confusion dans ma vie à
l’heure la, j’avais une chance de me marier, et de payer une dette astro-
nomique je devais rester concentré.
LA bas sur place Yves avait vraiment une relation pour cela car ca n’a pas
pris 1 heure, les laborantins ont pris les enfants dans leur salle la et
quelques temps après ils sont revenus.
Les petits étaient en larmes, plus à cause de la peur qu’à cause du prélè-
vement de cheveux, ou ongles ou si c’est quoi la encore, dans les films la
salive, les cheveux et les ongles suffisaient et ils m’ont confirmé qu’ef-
fectivement ca suffisait…
Yves est allé à son tour pour le prélèvement.
On n’échangeait pas beaucoup mais je le sentais tendu.
A un moment Alima m’a appelé pour me poser quelques questions sur

269
Le Gage de Chair

l’organisation, les horaires pour mes coiffures et autres, j’ai répondu li-
brement sans savoir qu’Yves étaient complètement concentré sur ce que
je disais. Quand j’ai finit il m’a posé la question
- Tu organises quoi ?
- Moi mariage
Il n’a pas caché sa mine choqué
- Quand ??
- Demain !!!
- Hé ben….
Il a fait une moue dégoutée et il s’est levé en attendant qu’on vienne nous
dire qu’on pouvait partir, notamment son ami qui travaillait la.
Je sentais bien que ca lui faisait de la peine et à moi aussi quelque part
parce que ce mariage la ne rassemblait pas au mariage full en émotions
dont je rêvais, le genre d’émotions que Yves me procurait mais au moins
Alima voulait faire de moi sa femme et avec lui je savais que j’allais être
stable et heureuse, pas les montées descentes et rebondissement qu’Yves
me faisait voir la.
Quand on a finit sans sa voiture il a demandé ou il pouvait nous laisser, je
lui ai dit à la maison.
Silence total jusqu’à notre entrée ou je lui ai demandé de nous déposer
- Oh sorry, j’oubliais que monsieur va te poser des questions, bon
vent à toi Nina, j’espère sincèrement que tu as fait le bon choix
- Merci, bonne chance aussi à toi et à ta fiancée sécretaire
- Elle n’est pas ma fiancée
- En tout cas elle en avait l’air
- Ne noit pas le poisson, tu étais obligée de t’engager aussi vite ??
on essaie à peine de régler un problème toi tu es déjà entrain d’ouvrir tes
pieds pour que quelqu’un d’autres y entre, s’il t’enceinte ??
- Ekié !! C’est mon mari non j’accouche
- Tu accouches que les premiers on a déjà compris leur origine ??

270
Le Gage de Chair

vous les femmes hein ??? vos fesses grattent


- Moufff, quelqu’un partage son en bas la comme toi ??? jusqu’à
même la sécretaire connait sa tête sur ton zizi, maintenant tu viens me
parler hein ???
- Ce n’est pas la même chose, on n’avait pas finit toi et moi
- Haaaaann donc je devais t’attendre non ? Depuis tu me vois la
seule chose que tu fais c’est chercher à me piner, tu ne me dis rien main-
tenant tu viens me culpabiliser j’ai fait quoi ???
- Laisse tomber !!! tu te mets en colère ca stresse les enfants, rentre
et sois heureuse avec lui. Je t’appel pour la suite
- Ne m’appelle même plus
- C’est ca, je ne vais même plus t’appeler

Je suis sortie et j’ai claqué sa portière et lui aussi a démarré et a tapé un


demi-tour le genre qui fait kriiiiiiiiiiiiiiiiiiii, il a accéléré en partant jusqu’à
soulever la poussière.
Ma journée, mon humeur, mon moral était niqué.
Mais je me suis auto motivée pour être prête et je l’étais, le lendemain
pendant que je me coiffais chez maxi à l’Avenue Germaine.
J’avais vêtus les enfants comme des petits rois et reines, tonton Alima
s’était assuré qu’ils soient super biens habillé, même maman, c’est lui qui
lui avait offert sa tenue, un gant en Bazin brodé.
De son côté, juste quelques personnes aussi, et plusieurs de ses amis.
J’ai reçu un sms pendant qu’on me maquillait
- Avec ce qu’on a vécu je ne pensais pas que tu prendrais une telle
décision, j’ai peut être douté mais tu aurais du me comprendre. C’est toi
qui est partit injustement, et puis maintenant si il s’avère que je suis le
père des enfants on va faire comment. de toute façon, bonne chance à toi
dans cette nouvelle aventure Nina.
Yves venait de me « texter ». Je sentais qu’il avait mal à travers son mes-

271
Le Gage de Chair

sage mais que pouvais-je lui dire ??


Après il en a envoyé un autre
Chaque fois qu’on s’est vu je t’ai touché pour savoir qui l’alchimie était
la même mais ton corps et toi m’avez menti, trompé, je ne pensais pas
que tu m’aurais tourné le dos aussi facilement.
Habbaaaa, ma part était venue, je ne voulais pas avoir mal, je ne voulais
pas douter, je sentais qu’il me transmettait son mal être, et des doutes et
regrets avec, j’ai éteint mon téléphone MTN, il n’avait pas mon numéro
orange de toute façon.
- Madame vos yeux coulent ca va gâter le maquillage
- C’est la joie
Quelle joie ?? C’était une nouvelle joie ? Il me faisait mal au cœur, ses
messages me faisaient mal…
J’ai serré le cœur et après quelques coups de fil d’Alima pour s’assurer
que tout allait bien, j’avais déjà digéré.
Quand j’ai dit oui à Alima, le regard que je posais sur lui, était un regard
du genre : Pardon mon père dis moi que je ne me suis pas trompée, j’ai
écouté la voix de la raison cette fois ci, dis moi que tu seras toujours cet
homme sur qui je vais compter, qui prendra soin de moi et mes enfants.
Il avait toujours été la, et avait été fidèle tout au long de la relation, pour-
quoi changerait-il ???
Nous étions environ 20 et le déjeuner à trainé jusqu’à environ 18h.
Ses amis ont organisé un programme de boite et c’est là-bas que nous
avons finis la soirée avant d’aller à l’hôtel Djeuga juste en haut de la boite.
Ce fût la dernière nuit passionnée qu’Alima et moi avons passé avant mon
départ parce que dès le lendemain c’était le stress le stress. Il devait partir,
on devait faire mes réservations et tracer mon itinéraires, il devait me pré-
senter à celui qui était mon guide, et m’expliquer ce que j’avais à faire.
Ca relevait de la plus grande importance et de ce fait il a pris beaucoup
de temps pour tout m’expliquer avant qu’on ne rencontre le guide.

272
Le Gage de Chair

Le guide était géant et noir autant qu’il était humainement possible, il vi-
rait un peu au vert même.
Il semblait venir de la zone du nord mais je ne savais pas exactement de
quelle région.
Son accent me l’a confirmé, il parlait un excellent français mais avec l’ac-
cent wadjo confirmé.
On a travaillé pendant la journée de dimanche, Alima reprenait et reprenait
l’itinéraire, il était précis et insistait sur le détail comme si le fait de pren-
dre telle agence ou telle autre agence, ou encore le wagon lit ou pas dans
le train comptait, il est allé jusqu’à donner le numéro de chambre pour les
wagons lit, ensuite dans quel hôtel nous devions dormir au niveau de Ga-
roua avant de prendre encore la route, j’étais perdue mais mon guide pas
du tout.
Il m’inspirait confiance, et Dieu seul sait que j’avais besoin de confiance.
J’ai dit Aurevoir à mes enfants le lundi soir, j’ai préparé un courrier, ce
courrier était pour une personne, en qui j’avais pleinement confiance mal-
gré que je ne l’avais pas démontré.
C’était un mail, j’ai pris plus d’une heure pour écrire ce mail et une autre
heure pour cliquer sur « envoyez ».
C’était partit et moi le lendemain je serai partie.
J’ai pris une petite bible, le petit nouveau testament, je l’ai mis dans la
poche de mon blouson préparé pour le voyage.
Maman dormait sur le lit avec les enfants. Si elle savait que je prenais ce
risque pour elle….
Alima venait de partir après m’avoir beaucoup encouragé.
Mon départ était prévu pour le lendemain à 18 heures. Alima lui m’a dit
qu’il ne pouvait pas être la en journée, mais qu’il viendrait me donner le
document dans l’après-midi avant mon départ. Il m’a dit que pour des me-
sures de sécurité il n’irait pas m’accompagner mais que tout allait bien se
passer.

273
Le Gage de Chair

Le jour la j’ai compris comment certaines filles en arrivaient à être des


kamikaze, c’était comme une décision ou on voulait faire marche arrière
mais pas moyen.
Cette journée fut l’une des plus difficile de ma vie, j’ai regardé mes en-
fants jouer, ils étaient sans souci…
Mon périple était supposé être d’une durée d’une semaine si tout se passait
bien, je n’avais jamais été aussi longtemps loin d’eux. Comme à son ha-
bitude maman m’a empêché de m’occuper d’eux, quand elle était la, elle
voulait tout faire seule, en ce qui les concernait, trop heureuse d’être
mami.
Comme le diable n’aime pas le vide mental, et la dépression, n’est ce pas
qu’il a injecté une idée en moi…
J’ai tout fait pour la refréner rien.
- Appel le appel le appel le appel le
Ma tête me chantait ca en Ténor, Souoprano, Alto, l’harmonie des voix
était la…
J’ai craqué, j’ai appelé… rien.. ca ne passait pas
Je voulais déjà jubiler que ouééééhh le diable j’ai vaincu quand la chorale
la a repris
- Tu connais le chez luiiii, va un peu voiiiirrrrrr…. Tu vas voyager
qui sait si tout va bien se passer ???
Pour que je culpabilise moins le truc m’a dit
- Va lui dire comment ca va se passer avec les enfants si ca tourne
un genre, ou alors raconte lui-même tes difficultés
L’autre la j’ai tartic que même si vous chantez la dernière phrase ci en 18
voix je ne peux pas barrer quelqu’un pour aller lui parler de mes pro-
blèmes ca fait calculatrices dis donc.
C’est comme ca que je suis sortie, direction Ecole de Police.
Quelque chose de fort m’y attirait, quoi je ne savais pas.
Arrivée devant son portail j’ai sonné….

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Le Gage de Chair

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Le Gage de Chair

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Le Gage de Chair

CHAPITRE XVIIII

277
Le Gage de Chair

J’ai attendu quelques secondes avant de sonner encore.


Puis j’ai entendu des pas.
C’était sa femme de ménage, elle avait des bigoudis sur la tête et appa-
remment n’était pas en service.
- Bonjour, c’est qui ?
- Euh c’est moi, Nina la maman des jumeaux
- Hannnn… mais monsieur euh… je suis embarrassée
- Quoi ???
- Monsieur…
- Il n’est pas la ? je vois sa voiture non ?
J’avais effectivement guetté et je pouvais voir par une fissure l’intérieur,
une partie en tout cas.
- Il est la mais il a dit qu’il ne veut recevoir personne
- Ohhh, il n’est pas seul ?
- Il est seul mais
- S’il te plait dites lui que c’est moi, s’il n’est pas d’accord je vais
repartir
Je vais essayer, attendez un instant
Un instant s’est transformé en dix instants.
J’ai attendu, attendu jusqu’à j’avais mal aux jambes à force de rester de-
bout comme ca, Dieu merci finalement elle est revenue et sans plus parler
elle a seulement ouvert le portail.
- J’ai ouvert la porte central, passez par devant, je suis de repos
aujourd’hui, si vous avez besoin de quelque chose, je vous en prie sortez
m’appeler dans la dépendance de derrière
- Merci
Il était environ 14h quand je suis arrivée.
J’ai monté les quelques marches qui menaient à son salon et j’ai poussé
la porte.
Au salon il n’était pas la, mais il y’avait son ordinateur allumé et un verre

278
Le Gage de Chair

vide.
J’hésitais à m’aventurer plus loin quand il est sortit de la chambre sans
même me lancer un regard et s’est assis sur son canapé devant son ordi-
nateur.
Il était Torse nu avec un jean ouvert à la taille, c’est juste sa braguette fer-
mée qui maintenant le pantalon, et puis ses fesses rondes aussi.
Il a continué à travailler ses choses ou il surfait même oh ? comme si je
n’étais pas la.
- Bonjour Yves
No answer
Je me suis assise sur un fauteuil et moi aussi je suis restée tranquille un
moment avant d’engager
- Je sais que tu m’en veux… et moi aussi je m’en veux.
Il a sourcillé sans même lever la tête. Un genre de geste ironique la que
vois moi l’autre… elle s’en veut maintenant.
- Yves s’il te plait répond moi non ? d’ailleurs je ne sais même pas
pourquoi je suis venue, tu as raison
- Et c’est bien la le problème, je me demande ce que tu fais chez
moi Nina !!! Ton mari est ou ???
- S’il te plait Yves, ce n’est pas de ca que je veux qu’on parle
- Bon parlons, de quoi veux tu qu’on parle
Il a fermé son ordinateur et s’est adossé en croisant les b ras et en me
fixant d’un regard pas du totu amicale ni accueillant.
- Je … je.. ne prenons pas ca comme ca, et ne me met pas la pres-
sion, je veux te parler mais avant je voudrais t’expliquer la raison de mon
geste
- Oui ???
- En fait mon problème avec toi est autre Yves, le premier c’est que
tu as nié pour les enfants alors que je t’avais offert ma virginité, non !!
avant ca même tu ne m’as pas dit pour ton jumeau donc quand je suis par-

279
Le Gage de Chair

tie je croyais sincèrement que tu m’avais menti, bon après maintenant


pour les enfants, tu as nié et j’ai compris que ca n’allait rien donner par la
suite et puis depuis la tu ne t’es plus comporté comme quelqu’un qui pen-
sais avoir une relation avec moi, c’est bizarre.
- Tu viens tu prends les enfants subitement, dès que tu me vois tu
m’embrouilles avec tes mains comme si j’étais un objet
- Ne t’inquiète pas, de ce coté la tu n’as plus de souci à te faire, je
ne vais plus te toucher
Quand il a dit ca, ca m’a fait bizarre, comme si il me rejetait.
- Tu veux dire quoi par la ?
- J’ai dit ce que j’avais à dire, tu disais quoi d’autre ? que tu me re-
prochais quoi ?
- Je t’ai dit, ton comportement et puis tu as quelqu’un dans ta vie,
si tu voulais m’épouser un jour ca se serait su Souop Yves, maintenant tu
m’envois des messages qui me font culpabiliser et me sentir mal. En plus
je ne me sens pas très bien, ca ne va pas
Il m’a regardé pour la première fois, droit dans les yeux
- C’est quoi ? en pleine lune de miel le mariage ne marche pas ?
- Ca ne se passe comme ca, il n y’a pas de lune de miel, ce n’est
pas comme tu crois, sinon je ne serai pas ici. Sais tu que ton père a fait ar-
rêter ma mère par rapport à l’argent qu’il accuse mon père fatigué la ?
- Non non tu ne m’as pas dit
- Et il m’a donné trois semaines pour payer les 20 millions.
- Mais il est fou !!! il en parle toujours ? je pensais que c’était un
truc déjà passé !!!
- Non non et je dois trouver cet argent à tout prix
- C’est pour ca que tu t’es marié ???
- Non, pas ca, mais mon mari, enfin James, va m’aider.
- Haaannn, mais tout va bien dans le meilleur des mondes possibles,
ton problème est ou ?

280
Le Gage de Chair

Il parlait avec ironie et amertume.


Moi je cherchais comment lui dire que j’allais m’aventurer quelque part
et je ne me sentais pas très ne sécurité mais les mots me manquaient, ca
faisait un peu comme si je lui parlais de ca pour qu’il m’aide alors que je
l’avais zappé.
J’ai tout fait je n’ai pas pu lui parler, il était sur la défensive genre toutes
les minutes, tu es chez moi pourquoi alors, finalement même je me suis
tue.
- Je vois que c’était une erreur de venir chez toi, Yves, je m’en vais
Je me suis levée et j’ai remis mes ballerines que j’avais enlevées pour
monter sur son tapis.
Quand je sortais déjà avec la honte je l’ai entendu
- Attends
Je me suis arrêtée sans trop savoir pourquoi il m’arrêtait
- Je m’excuse mais je ne suis pas très en forme je ne voulais pas te
mettre mal à l’aise, tu peux revenir me parler, si tu avais des choses à me
dire
Je suis revenue après avoir hésité quelques minutes
- Tu bois quelque chose ?
- Non ca va aller.
Il a engagé la conversation petit à petit sur d’autres sujet, comme si de
rien n’était et ca me soulageait beaucoup car je me sentais un peu en dan-
ger de façon générale et il me rassurait par sa présence.
Il m’a proposé à manger.
C’était du riz avec du capitaine pané, sauce blanche.
Je l’ai accompagné et nous avons mangé sur nos pieds sur le canapé en
regardant la télé.
Quand nous avons finit, je sentais la glace un peu brisé et je me suis dé-
cidée à lui parler
- Yves, je ne sais pas exactement ce que James fait dans la vie

281
Le Gage de Chair

- James c’est qui ???


Ou il refusait de mémoriser le nom ou il faisait semblant même oh ?
- C’est mon.. celui que j’ai épousé
- Nina dis ton mari le diable quitte derrière toi, je suis un homme et
je sais gérer les situation, tu n’as pas à me ménager, c’est trop tard pour
ca, il a fait quoi ?
- En fait il fait des affaires, et… il me demande d’aller au nord dé-
poser un document pour lui
- Au nord ??? tu blagues ?? Avec Boko Haram qui sévit la ? ce n’est
pas sérieux !!!
- Il a dit que c’est un dossier ou le paiement s’élève à des millions
et on n’attend que ca pour aller régler la facture de ton père
- Celui la je l’emmerde royalement, c’est quoi cette dette magique
qu’il demande à un enfant comme toi ? moi-même qui travaille depuis
payer une dette comme ca va couler ma société en moins de deux. Mais
il est hors de question que tu ailles au nord, ou je ne sais pas ou la déposer
un courrier, c’est n‘importe quoi.
- Les courriers s’envoient par mail, par whatsapp, par facebook, par
pli fermé et il y’a pleins d’agence, c’est quelle histoire ? quelle ville ?
quelle type de courrier, tu voyage comment ?
J’ai essayé de lui expliquer et il s’est exclamé tout scandalisé
- Tu es entrain de te faire avoir par un feyman ma pauvre
- Je ne suis pas ta pauvre et si c’est une histoire pour te moquer de
moi, je peux rentrer chez moi, ca va je vais gérer
- Non ooohh, je m’étonne seulement, donc c’était ce type de per-
sonne ??
- Tu ne le connais pas, je te raconte une histoire, ce n’est pas un ju-
gement de personne, c’est même quoi ?
- Ferme vite ce que tu appelles bouche la bas, tu penses que tu vas
laisser tes enfants à qui jusqu’à une idée pareille t’a même effleurée… ne

282
Le Gage de Chair

m’énerve même pas.


- Ton gars la c’est un bandit, il n’a pas à t’imposer ca, si il t’aime
hein ? qu’il aille lui-même donner le courrier prendre l’argent et venir te
donner, mais toi, crois moi tu ne bougeras pas !!!Même si il faut que j’aille
porter les enfants et je les garde pour te bloquer ici.
Des fois je me demande si tu es seulement naïve, ou tu fais même exprès
!!! tu m’énerve, surtout que je me rends compte que c’est ta naïveté qui
te conduit même dans ce mariage, Nina…
Parfois je m’en veux parce que je sais que tu ne connaissais rien aux re-
lations hommes et femmes quand je t’ai connu. Tu n’as presque pas
changé depuis cette première fois…
Anyway…

Il a continué à regarder la télé calmement.


Alima devait me donner le courrier mais mon téléphone ne sonnait pas.
Je n’avais même pas envie de vite rentrer, ni de l’entendre.

- Comment était ta nuit de noce ???


Habba sa question ma surprise que ou est le rapport avec Boko Haram
non ???
- C’est quelle question ca ???
- Je demande, parce que je me dis finalement que tu essaies de créer
un scoop pour attirer mon attention parce que tu n’es pas satisfaite avec
ton mari !!!
J’ai ouvert les yeux
- Yves tu es malade, je n’ai pas ce genre de problème au point ou je
vais venir plaindre chez toi, pour que tu fasses quoi ?
- Je ne sais pas… C’est ca que je te demande… parce que ton his-
toire la me semble improbable, surréaliste, le fait même que tu ai pensé à
voyager rends ton histoire rocambolesque. Tu veux quelque chose de moi

283
Le Gage de Chair

et malheureusement je n’ai rien à te donner, tu ne vas pas profiter de l’at-


tirance physique que tu crées en moi pour que je compense ton manque
dans ton mariage.
- Tu parles même de quoi Yves ??? parce que tu crois que tu es trop
quoi ? sexuellement Alima me met au septième ciel et je suis épanouie
donc garde tes atouts la pour ta secrétaire promotion canapé la.
- Aka tu racontes Nina, il ne peut rien faire, un feyman a la tête sur
son argent pas les femmes, même quand il te fait l’amour il fait ses cal-
culs
- Dis donc je rentre chez moi, j’ai perdu mon temps Yves, ca va si
tu ne peux pas me donner un bon conseil
- Tu ne rentres nulle part, je ne t’avais pas appelé mais comme tu
es venue la tu vas faire ce qui était au fond de ta tête, tu joues avec le feu
non ? ca va te brûler tu vas expliquer à ton mari ce soir ce qui t’a brûlé.
Je me demandais : mais de quoi parle t-il ?
Je me suis levée pour prendre mon sac et lui aussi s’est levé d’un bond et
s’es approché.
Madame Allumette, tu es venu me tenter… tu vas t’expliquer chez ton
mari quand il se rendra compte que tu viens de coucher avec un homme,
et il le saura parce que je vais laisser des traces.
Yves avait l’air bien sérieux. Ses traits étaient tirés, il n’avait pas la forme
que je lui connaissais, il semblait fatigué.
En parlant il a attrapé un de mes tétons à travers mon chemisier et celui-
ci s’est dressé en me procurant la chair de poule.
L’autre ci il ne fallait même pas que je fasse mes choses que j’attendais
de voir ce qui allait m’arriver.
J’ai poussé sa main et moi-même je me suis reculé violemment
- Laisse-moi Yves !!!!Je ne veux pas tes choses la, chaque fois que
tu me vois c’est pareil, la je suis mariée
Il m’a suivit en arrière

284
Le Gage de Chair

- Si tu es trop mariée tu fais quoi chez moi ???


- Ekié Yves laisse moi.
Le gars était déjà devant moi en tirant mon bras fortement pour m’attirer
à lui.
Je me suis retrouvée devant lui, sur son torse, il voulait m’embrasser, je
me débattais.
- Laisse moi Yves, laisse-moi c’est quoi ?
- Arrête de te débattre Nina, si tu en veux pas ton corps va nous le
dire non, calme toi, tu me griffes.
Je l’avais griffé involontairement et je me suis un peu calmée pour voir si
je lui avais fait mal.
Il a profité de cette accalmie pour poser ses lèvres sur les miennes et il a
soulevé ma robe et utilisé deux doigts pour saisir mon téton, en une frac-
tion de seconde il y était déjà
Il s’est mis à me faire plusieurs baisers sur la bouche que je refusais obs-
tinément d’ouvrir.
Mais son pouce et son index la sur mon sein ne voulait pas mon bien
- S’il te plait laisse-moi alors Yves, je t’en prie…
Ma voix a tremblé, j’étais triste de réaliser à quel point j’étais bien dans
ses bras, je voulais le fuir de toutes mes forces.
Il s’est reculé et a arrangé mon habit sur moi
- Je m’excuse Nina, je suis désolé
Il avait l’air confus, blessé.
- Je me forçais de croire que tu ne l’aimais pas, mais…
Dès qu’il s’est écarté j’ai récupéré mon sac et je suis sortie en flèche.
Le cœur battant, je me suis retrouvée devant le portail. C’était fermé, je
me suis accrochée dessus avant de fondre en larmes.
J’ai posé ma tête dessus pendant un moment.
J’essayais de me contrôler pour ne pas faire du bruit, pour qu’il ne sache
pas que je pleurais.

285
Le Gage de Chair

Mais j’ai senti une main sur mon épaule et sans regarder j’ai su que c’était
lui.
Il m’a retourné contre lui et je me suis laissé faire, la tête posée sur son
épaule.
- Ne pleure pas je ne savais pas que tu l’aimais tan Nina, je ne vais
plus faire ca, je m’excuse
- Je ne l’aime pas tant Yves !!!
Il n’a plus parlé et on est resté la pendant un moment.
C’est moi qui ai levé la tête la première pour l’embrasser.
Je sentais le gout salé des larmes et la sensation gluante de la morve sur
mon nez mais lui apparemment ne gérais pas ca, cette fois c’est lui qui
aurai du me repousser mais il ne l’a pas fait, il m’a laissé l’embrasser, tout
en répondant.
Mais il n’était pas fougueux, il suivait juste mon rythme.
C’est moi qui voulait le faire, je me suis dit que ce serai la toute dernière
fois, j’allais annoncer à Alima que je n’allais pas voyager, j’allais dire à
maman qu’on n’avait qu’à aller assumer la bas, moi-même j’allais aller
en esclavage la à sa place et voila ou l’histoire s’achevait.
Si Alima m’aimait il allait trouver quelqu’un d’autre pour faire le dépla-
cement et après avoir recu le paiement il m’aiderait par amour, pourquoi
fallait-il conditionner le secours qu’il m’apportait alors que j’étais sa
femme ?
Mais j’avais envie de prouver à Yves que même si ca n’avait pas marché,
je l’aimais et je l’aimerais toujours.
J’ai tenu sa main et je l’ai emmené au salon, il me suivait comme un petit
garçon, rien à voir avec le Yves qui contrôlais tout la, celui qui m’avait
déviergé. Il fuyait mon regard et avais la tête baissée.
Je me suis dirigée dans sa chambre ou je lui ai enlevé son jean, avant moi-
même d’enlever ma robe.
Je devais avoir une sale tête.

286
Le Gage de Chair

J’avais essuyé mes larmes mais j’avais souvent de gros yeux rouges après
les larmes.
Il était debout devant moi, je me suis assise devant lui, juste en face de
son sexe et je lui ai retiré son calecon blanc.
Yves était déjà tendu, excité même si son regard restait impassible.
Je l’ai pris dans ma main, et je l’ai caressé pendant un moment avant de
le placer à l’entrée de mes lèvres.
Sa respiration s’est coupée un moment, il semblait surpris.
J’ai posé des bisous dessus avant d’ouvrir la bouche pour le mettre à l‘in-
térieur.
Je ne lui avais pas encore fait ca, en tout cas pas comme ca. Ni même à
quelqu’un d’autre, j’avais refusé de le faire à Alima prétextant que je ne
pouvais pas, mais la c’est moi qui me proposais de le faire, demandez moi
pourquoi je ne pourrai pas répondre.
Yves ne voulait pas gémir je le sentais, il retenait parfois sa respiration,
surtout quand ce que je faisais lui plaisais, je mettais tout au fond de ma
gorge, au point de m’étouffer avant de le retirer, ce truc la c’était sa mort,
et il tremblait à chaque fois que je faisais ca.
Quand j’ai vu qu’il tremblait de plus en plus j’ai eu peur qu’il jouisse
comme ca et je l’ai poussé sur le lit.
Il jouait le jeu et ne prenait aucune initiative.
Je l’ai allongé et je me suis empalée sur lui. Pas peur de grossesse, j’étais
sous pilule, maladie ? J’étais au propre et lui aussi ai-je pensé.
Quand je suis descendue, introduisant Yves en moi, un son est sorti de sa
bouche, à la deuxième descente, ses mains se sont placée sur ma taille, la
troisième fois, il a ouvert la bouche pour gémir.
Il était troublé.
Je me suis arrêté malgré les mouvements qu’il faisait pour que ca conti-
nue, je voulais prendre mon temps et graver chacun de ces instants dans
ma mémoire.

287
Le Gage de Chair

- S’il te plait…
Il me suppliait de ne pas m’arrêter, il avait un visage d’enfant, doux, peiné,
chou.
Je me suis remise à bouger tout en ondulant sur lui, je sentais moi-même
comment quand je descendais il touchait le fond et ca m’excitait de plus
en plus.
A un moment, je me suis écroulée sur lui tellement c’était bon, surtout
qu’il me guidait par les hanche à la vitesse qui lui convenait.
Il m’a fait basculer sur le lit et s’est retrouvé sur moi, mon téton dans sa
bouche, il le suçait goulument.
Il a envoyé une main entre nous et l’a posé sur mon clitoris, pendant qu’il
le caressait, il bougeait lentement toujours mon téton dans la bouche, c’est
la qu’il a tout gâté.
Je lui ai dit toute la vérité
- Yves c’est toi que j’aime, je te demande pardon, je t’aimerai tou-
jours ; aïe…. Tu vas me tuer, c’est trop bon, ne t’arrête pas s’il te plait, je
vais jouir… hmmmmmmmmmmmm
Il a continué comme ca jusqu’à ce que ce que n’en pouvant plus j’ai ex-
plosé…
J’ai crié son nom en jouissant.
Il m’a laissé me calmer avant de me retourner sur le ventre.
Il reprenait le contrôle de la situation.
Je me suis retrouvée sur les genoux, Yves derrière moi pour un très très
long périple.
Yves ne se fatiguait pas, je sentais les gouttes de sa sueur sur mon dos,
j’ai jouit une deuxième fois, et lui c’est bien plus tard qu’il a crié, il voulait
résister mais il ne pouvait plus, il m’a juste dit
- Voila ca, je sais que je ne te reverrai plus, voila ca bébé, voila ca…
Il a tressauté plusieurs fois avant de s’effondrer sur le lit.
Il m’a tiré contre lui et m’a serré très fort, malgré que nous fussions tous

288
Le Gage de Chair

mouillés par la transpiration. La minute qui suivait, il dormait déjà.


Moi je devais partir, aller dire à Alima que c’était annulé, aller prendre
une douche pour effacer les traces d’Yves sur mon corps, faire une prière
pour m’ôter le sentiment de culpabilité que je ressentais, je venais de com-
mettre l’adultère net net comme ca s’écrivait dans la bible. J’avais besoin
de voir mes enfants aussi, tout ca se mélangeait en moi.
Je suis délicatement sortie des bras d’Yves, priant pour qu’il ne se réveille
pas, puis je suis partie.
J’ai poussé son portail et je suis partie.
En route j’ai envoyé un message à Alima
- S’il te plait on doit se parler, je ne peux plus y aller, je ne veux pas
laisser mes enfants et prendre des risques, désolée.
J’attendais son appel immédiat mais rien.
Quand je suis arrivée à la maison, les enfants siestaient maman elle était
au salon, elle regardait la télé.
Je me suis assise avec elle et on s’est mis à causer quand on a toqué à la
porte.
Je me suis levé
- C’est qui ?
- C’est moi, s’il vous plait, c’est monsieur James qui m’envoi
J’ai ouvert la porte en toute confiance quand subitement un monsieur cos-
taud et noir est entré.
Directement il a sorti une arme et l’a pointé.
Maman a hurlé pendant qu’il nous sommait de nous taire.
Je voyais ca comme un film, posté comme une statuette en face de lui.
- Vous partez ce soir pour le train qui va pour le nord, vous avez
déjà reçu les instructions, le voyage a été mis à aujourd’hui pour éviter
tout désistement. Votre valise a déjà été préparée et le guide vous attend
avec, vous n’avez plus rien à prendre, je vais rester avec votre famille
jusqu’à ce que vous ayez transmis le courrier, ensuite dès que nous avons

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Le Gage de Chair

l’information que votre mission est accomplie, je quitterai le chez vous.


Quand il parlait c’est la ou j’ai réalisé qu’il avait une valisette dans sa
main.
J’ai regardé en face de moi, dans le vide pendant des secondes, sans réa-
liser ce qui m’arrivait vraiment

290
Le Gage de Chair

291
Le Gage de Chair

292
Le Gage de Chair

CHAPITRE XX

293
Le Gage de Chair

Dans le train qui embarquait, à côté de mon soi disant guide qui était fi-
nalement plus un ennemi qu’un donneur de direction, je cherchais toujours
à me convaincre que je rêvais.
Il ne m’avait pas adressé la parole mais s’était juste chargé de faire em-
barquer les valises, la mienne et la sienne.
Je n’avais même aucune idée de ce qu’il y’avait dans la mienne et ca sen-
tait le roussi. J’avais tout genre d’imagination : La drogue ? Les ossements
humains ? Les sexes des gens ??? Je me demandais dans quoi Alima avait
décidé de me mettre comme ca. Je n’étais pas en prison, ils m’avaient
laissé mon téléphone
- Je peux appeler ???
- Madame vous zêtes libre… je souis sélément la pour vous montrer
la route après quoi, zé part de mon semin et vous vous partez dans votre
semin.
J’ai appelé Alima, Dieu merci ca a sonné et quelques temps après il a dé-
croché avec une petite voix
- Allo Nina ? tu es ou ???
- Comment ca je suis ou ? tu m’as envoyé un de tes associés mena-
cer mes enfants et moi non ?
- Non Nina, ca a mal tourné, je ne voulais plus que tu partes, avant
même que tu ne m’envois le message, je voulais me rétracter main main-
tenant ce n’est plus possible, ils sont puissant et fort, et ils sont bien cou-
verts par les membres du gouvernement.
- Qui ???
- Je ne peux pas t’en parler maintenant, je dois aller à l’hôpital et
prendre le vol demain pour le Congo, je te promets qu’on va s’en sortir.
- Si avant que tu n’arrives à la frontière, j’ai pu trouver une solution
rentre immédiatement. Tu trouves le moyen de semer ton accompagnateur
tu as compris ??? je te demande pardon Nina, je sais que mon métier est
à risque mais je ne devais pas te mêler à ca. C’est un de mes partenaires,

294
Le Gage de Chair

ami avec qui nous étions en boite une fois qui me met dans la situation
compliquée la. Courage bébé, je ne vais pas bien, bye.
Voila tout ce qu’il avait à me donner comme in formation, et son télé-
phone s’est éteint juste après ça.
J’ai eu peur toute la nuit pendant le voyage. On nous a contrôlés 6 fois.
La présence de Boko Haram dans le nord avait poussé les services de sé-
curité à renforcer leur contrôle.
Des gens étaient arrêté pour défaut de carte d’identité, jusqu’à c’était
même passible de deux ans d’emprisonnement.
Quand ce monsieur avait pointé son arme, les cris de maman avaient ré-
veillé les enfants, ils sont sortis tous paniqué et je me suis précipitée pour
les calmer.
Malheureusement une voiture avec deux autres messieurs à l’intérieur
m’attendait et je suis sortie avec les mêmes vêtements que j’avais sur moi,
sans même prendre la douche après amour.
N’est ce pas me voila qui était en route pour je ne sais ou ???
- SVP on part exactement ou ?
- Pour ca la madame t’inquiète pas, ze maitrise le nord comme ma
poche, veu vous emmener dans un endroit ou vous allez remettre bagase
après on rentre. Missieur votre mari a insisté et m’a beaucoup payé pour
votre sécirité, faut pas s’inquiété, ca va aller. Ze vai vou donner pagne
pour pas que vous attirer mauvais attention sir vous après ca ce sera bien.
- Oh Seigneur
Je n’avais pas l’habitude de lui parler mais la il était mon meilleur ami,
mon seul espoir, Seigneur aide moi, je ne t’abandonnerai plus jamais.
Je n’ai pas pu fermer l’œil pendant tout le voyage.
Nous sommes arrivés à Ngaoundéré au petite matin, enfin environ à 7
heures du matin.
Pendant la procédure de la fouille j’ai constaté que mon guide était super
inquiet.

295
Le Gage de Chair

Il appelait et cherchais quelqu’un qui semblait ne pas être autour.


Il était très nerveux sans me dire exactement pourquoi.
Ce n’était pas encore notre tour mais ca allait finir par arriver.
A un moment il s’est un peu éloigné mais j’ai pu avoir sa conversation
- Allo patron
- …………………..
- Le commissaire n’est pas la et on fouille les bagages bientôt on
va fouiller pour nous
- ………………………
- Ok missieur, z’attends encore
Il s’agitait tout en espérant que je ne remarque pas qu’il y’avait un pro-
blème mais en regardant à nos pieds la valise qu’on m’avait attribué je
savais à 100% qu’il y’avait un truc pas clair mais alors pas clair du tout.
Alima téléphone désespérément éteint. Pour chasser le stress pendant que
la file avançait très lentement, j’ai appelé maman
Elle m’a expliqué que le monsieur la s’était installé au salon et lui disait
que si elle veut aller au marché qu’elle lui laisse les enfants
- Non maman ne pars pas, envoi Chimène non ???
- Il l’a fait repartir le matin comme s’il était un de tes oncles, nous
sommes seuls avec lui.
- Envoi alors la voisine s’il te plait mais ne laisse pas les enfants
seuls avec ce monsieur
- Et toi ? tu es ou ? que se passe t-il ? c’est ton mari ???
- Ca va aller maman, prends bien soin de vous tous, je te rappel.
Mon voisin avait reconnu un monsieur, imposant, important, bien habillé,
il semblait être le commandant de la gare.
Ils ont décalé et ont communiqué brièvement. Le commandant a envoyé
des agents prendre nos bagages et on l’a suivit dans son bureau, un peu
comme si il y’avait un problème mais sa semblait être un plan savamment
planifié.

296
Le Gage de Chair

Nous sommes restés dans son bureau pendant un temps ou il parlait à mon
guide en langue maternelle.
A un moment ils m’ont regardé en parlant, certainement il expliquait qui
je suis avant de re-continuer leur conversation.
Après quelques minutes, il nous a fait sortir toujours avec des agents qui
portait nos bagages et c’est lui qui est allé nous déposé dans une agence
de voyage en direction de Garoua.
Je me sentais mal, j’avais envie de faire pipi, de prendre un douche de
voir mes enfants… et Yves ?...
J’ai aussi pensé à mon mari ; mama mariage android, ca c’était vraiment
du venez voir, ou on me donnait même souvent le matango avant que je
ne prenne mes décisions ooohh
- Qu’est ce qu’il y’a dans le sac la ???
- Ca ne vous regarde pas, suivez moi seulement et si vous voulez
vous mettre à l’aise ou manger acheter ceux dont vous avez besoin ici,
les toilettes sont la bas derrière. On m’a demandé de vous remettre ca pour
la route.
- Il m’a remis une petite liasse de billet avant de regarder devant
lui, impassible.
Malgré la précarité de l’endroit je suis allée dans les toilettes la puis j’ai
acheté un sachet d’eau pour me laver les mains. Je n’avais même pas un
peu faim.
La bas encore il y’a eu fouille des bagages pendant qu’on chargeait mais
les notre sont passés sans être fouillé, Mohammed le guide avait chaque
fois un contact.
Nous avons pris la route, sous une chaleur cuisante, serrés comme des
sardines.
Les commentaires n’en finissaient pas dans le bus, ils parlaient tous en
langue, parfois ca semblait même être des langues différentes, les bébés
pleuraient, les femmes jacassaient.

297
Le Gage de Chair

Le chauffeur lui-même avait une radio avec un volume qui chantait fort
des versets coraniques. J’aurai pris le temps d’observer, de découvrir et
peut être même apprécié le côté exotique de ce périple s’il s’était fait dans
d’autres condition mais la pas moyen, la peur me tiraillait le ventre.
J’ai envoyé un sms à Yves, je ne pouvais pas lui dire que maman était en
danger car j’avais des consignes claires.
- Je m’excuse encore pour tout. Bien des choses à toi
J’ai essayé de fermer l’œil mais c’était difficile avec toutes ses pensées
qui se bousculaient en moi.
Nous avons roulé pendant 4 heures, 3 contrôles en route. L’atmosphère
était tendue dans le grand nord, et les agents du BIR étaient partout.
J’avais seulement peur que ca tourne un genre, qu’il fouille les bagages
et découvrent la tête de quelqu’un ou encore que quelqu’un se fasse ex-
ploser à côté.
Nous sommes arrivés à Garoua vers 14 heures.
Le chauffeur quand l’inspiration de la prière montait sur lui, il ne gérait
pas que les passagers ont chaud ou quoi, il descendait et priait tranquille-
ment.
Arrivés à Garoua un autre type est venu nous prendre dans sa voiture,
même scénario, on est passé sans fouille, et Mohammed était toujours en
relation avec quelqu’un.
Nous sommes allés quelque part, dans une espèce d’hôtel appelé Novo-
tel.
Apparemment on devait s’y reposer pour reprendre la route dans la nuit
avec le monsieur en question.
Ils m’ont pris une chambre et m’y ont accompagné.
J’étais mal à l’aise de les avoir la comme ca dans mon dos pendant que
j’ouvrais la porte mais manifestement, c’était à prendre ou à prendre !!!
Quand je suis entrée dans ma chambre, le monsieur qui nous avait rejoints
a pris mon sac à main et s’est mis à le fouiller à ma grande surprise.

298
Le Gage de Chair

Il a récupérer mon téléphone et l’a mis dans sa poche.


- Vous faites quoi avec mon téléphone ???
- Vous n’en n’aurez plus besoin jusqu’à votre retour, nous avons be-
soin d’une extrême confidentialité, et vous devez vous reposer car ce sera
beaucoup plus difficile que vous ne pouvez l’imaginer

Il parlait bien, sans un accent du nord, il semblait être le genre de personne


cultivé, qui avait fait de grandes études mais qui savait valoriser ses ori-
gines et sa source.
Ils sont repartis en causant comme si ce qu’il venait de m’annoncer n’était
rien
- SVP, je voudrais ma valise pour prendre des affaires…
ils ne m’ont pas répondu mais sont revenus quelques temps plus tard avec
la petite valisette.
J’ai compris qu’ils avaient enlevé ce qui était la marchandise à livrer, la
célèbre mystérieuse marchandise, qui m’emmenait au fin fond du nord
Cameroun.
J’avais de plus en plus peur, j’ai fait le geste de fouiller mon sac et appeler
à la maison avant de me rendre compte que je n’avais plus de téléphone.
Je n’ai plus pu refréner les larmes de frustrations, fatigues, rage, tristesse,
peur qui remplissaient mes yeux.
J’ai pleuré pendant longtemps avant de me résoudre à prendre une douche.
Dans la valise il y’avait des affaires neuves, des pantalons pour la plupart,
des chemises, chaussettes, tennis, torche, trousse de toilette.
Ce qui était bizarre c’est qu’ils avaient pris tout à ma taille.
Je me suis changée jusqu’à me chausser avant de me coucher un instant
sur le lit la.
Les ossements humains… la drogue, voila dans quoi je m’aventurais, j’en
étais très très sure.

299
Le Gage de Chair

Un sommeil agité, perturbé m’a pris pendant un instant les pieds au sol,
le dos sur le lit.
Sommeil pendant lequel je fuyais, il y’avait la guerre partout autour de
moi et personne pour me sauver.
Je me suis agitée sur le lit jusqu’à ce que finalement j’entende la porte ré-
sonner
Toc toc toc
Je me suis levée en sursaut, essuyant la bave qui sortait de la commissure
de mes lèvres
- Qui est ce ???
J’avais peur, je n’avais pas eu le temps de bien gérer la transition entre le
sommeil et la réalité.
- C’est pour vous madame votre repas
C’était la voix d’une femme et j’ai ouvert.
C’était le room service de l’hôtel, certainement ce sont les deux hommes
la qui m’avait commandé à manger.
C’était du riz avec du poulet et une bouteille d’eau fraiche..
Je l’ai remercié et elle s’en est allée.
Malgré combien délicieux semblait cette nourriture je n’ai pas pu avaler
grand-chose.
Mais j’ai tout de même pu dormir jusqu’à ce que j’entende cogner très
fort à ma porte.
Il était temps de reprendre la route, je n’avais pas de téléphone pour re-
garder l’heure mais il faisait tout noir dans la pièce, c’était la nuit mais je
n’aurai pu dire quelle heure il était.
Je me suis levée et j’ai demandé qui c’est
- Madame on doit partir, retrouvons nous en bas dans 30 minutes
30 minutes plus tard, dans un noir absolu nous avons pris la route de je
ne sais d’où.
L’atmosphère semblait tendu et je trouvais que les seules fois ou les deux

300
Le Gage de Chair

la se parlaient c’était agressivement.


J’étais recroquevillée derrière, me demandant pourquoi je leur sentais une
certaine inquiétude.
Ils semblaient ne pas s’être accordé sur certaines choses mais je en savais
pas quoi.
Nous avons roulé pendant plus de deux heures en silence.
Quelques rares camions nous croisaient, les routes n’étaient pas très fré-
quentées dans ces zones.
A un moment il a mis la radio, une radio qui distillait en une langue locale
qui me semblait lugubre, triste.
A un moment, l’un a parlé à l’autre et nous nous sommes arrêtés brusque-
ment.
Ils ont éteint les phares de la voiture et se murmurant certaines choses.
Soudainement j’ai vu à distance des petites lumières clignotantes…
Ils se sentaient en danger…
La police ?? Les coupeurs de routes ?? Boko Haram ??? Rien de tout ce
à quoi je pensais n’était surprenant car c’est ce qui faisait l’actualité du
Grand-Nord.
Mohammed a voulu sortir de la voiture m’ai j’ai constaté qu’un engin
avec un phare se déplaçait en notre direction
- Ils zarrive
Je sentais comment ils étaient paniqué mais ils sont restés tranquilles.
- Happaaaaa, voila ou ma part finissait à Yaoundé, j’allais dire quoi
à mes enfants ? si c’était alors la mort qui venait, on allait commencer
comment ??
A un moment Mohammed a crié Madame fait con si ti vomit, ouvré la
porcière la maintenant !!!
J’étais tellement choqué que je suis calée sur la place
Il s’est tourné rapidement et il a ouvert ma portière poussant ensuite ma
tête dehors

301
Le Gage de Chair

C’est dans cette position que la moto qui venait vers nous nous a trouvé.
C’était la moto de la police, ils étaient deux sur cette moto, armés
jusqu’aux dents.
Ils nous ont approché avec beaucoup de précaution, ils avaient certaine-
ment peur qu’on dégoupille la bombe la qu’on était supposé avoir sur
nous.
L’autre au volant a pris les devant
- Chefs bonsoir, nous somme entrain de voyager La femme du pa-
tron a eu un problème de ventre, voila pourquoi nous avons garé.
Je feignais les vomissements pour que la scène soit crédible, mais surtout
pour qu’ils soient distraits et ne nous fouille pas, je en voulais pas faire la
prison, non moi ooohhh.
Je faisais semblant jusqu’à finalement les vomissements la voulaient sortir
pour de vrai, sauf que je n’avais rien mangé.
Ils se sont approchés et ce que mes compagnons de voyage et moi redou-
tions s’est produit.
Les policiers se sont mis à fouiller la voiture, ils ont d’abord commencé
par la présentation des pièces de la voiture, ensuite pièces personnelles,
ensuite, ouvrez votre sac à main, ce que j’ai fait.
Ils nous ont fait descendre de la voiture pour la fouille.
Je cherchais dans les yeux de mes deux compagnons quelque chose de
rassurant mais ils étaient tout autant stressé que moi, c’est vrai que ca pou-
vait ne pas se remarquer pour ces policiers qui les voyaient pour leur pre-
mière fois mais moi qui les avais vu avant je le sentais.
On a fouillé mon sac, tous les recoins de la voiture, puis ils sont passés à
la malle arrière.
La alors j’ai faillit défaillir.
C’est Mohammed qui a ouvert la male.
A un moment je l’ai senti lui et l’autre touché un peu leur djellaba, je me
suis demandée si ils caressaient leur couteau pour leur donner des conseils

302
Le Gage de Chair

avant de trancher.
Quand les policiers ont pris mon sac pour fouiller, ca n’allait plus.
J’ai faillit faire pipi sur moi, je voulais même crier que au secours, je ne
sais pas ou je vais la, mais rien n’est sortit.
Un des collègues à appelé l’autre pendant qu’il était face à la malle.
Ils se parlaient à voix basse et ils ont tergiversé sur je ne sais quelle ques-
tion avant de nous demander d’avancer et de demander au chauffeur de
faire avancer le véhicule.
Moi j’ai directement su que c’était cuit et que c’était la partie ou comme
le bandit à la droite de Jésus il fallait dire « souviens toi de moi quand tu
seras dans ton royaume Seigneur ».
Je ne sais pas trop ce qui m’a porté jusqu’au barrage ou il y’avait tout un
camp.
Ils ont demandé à Mohammed et l’autre de les suivre pendant que moi
j’étais sous la surveillance d’une policier tout aussi armé que les autres.
A voir sa face on sentait qu’il ne voulait même pas la distraction, même
pas un commentaire.
De toute façon moi-même je voulais trop commenter ?
J’étais bonne pour la prison, la rançon du mariage…. Voila le titre idéal
pour ce film.
Mes yeux étaient fixés en direction du bureau ou il y’avait apparemment
un grand débat.
Finalement je n’ai aucune idée de ce qui s’est passé, même comme j’ai
ma petite idée la, ils sont revenus et sans plus de bavardage, mes compa-
gnons sont entrés dans la voiture me faisant signe d’en faire de même,
nous venions de réussir une autre étape, je en savais toujours pas ce qui
était derrière, ou du moins quelle étaient la dangereuse chose que nous
transportions.
Nous avons repris la route pendant que je me maitrisais pour ne pas de-
mander quel était le problème avec la police, avec ce que nous transpor-

303
Le Gage de Chair

tions.
Mais j’ai rassemblé mon courage à deux mains
- Mohammed Stp que transportons-nous ? ce n’est pas bien de me
laisser voyager comme ca sans explication, rien rien.
- Des informations, voila la seule réponse qu’il m’a donné avant
que nous ne roulions encore pendant des heures.
Ils se parlaient un peu plus qu’avant même si je ne comprenais rien à ce
qui se disait.
A un moment nous avons pris un chemin qui n’était pas du tout gou-
dronné.
Notre voiture a ralentit pour essayer de gérer les cassis au sol.
A un moment on a découvert que la roue s’est percée.
Pendant que Mohammed sortait de la voiture pour vérifier, on a seulement
vu des personnes sortis de quelques coins dans la forêt.
Les machettes en main, les foulards attachés sur le visage, les bâtons, les
gourdins, les couteaux.
Le genre ci que les anglophones disent que c’est quitté la poêle c’est
tombé dans le feu directement.
Il y’a eu panique générale à bord.
Même le chauffeur qui avait l’air de ne jamais perdre le contrôle la a pa-
niqué au volant jusqu’à ce qu’on a faillit cogner un arbre.
Mais ils avaient mis un gros arbre sur le passage un peu plus devant nous
avons été forcé de nous arrêter.
Le cœur battant je les ai attendus se rapprocher, c’était cuit.
Mes bébés adieu, maman prends soin d’eux ooohhh…
La messe était dite !!!!

304
Le Gage de Chair

305
Le Gage de Chair

306
Le Gage de Chair

CHAPITRE XXI

307
Le Gage de Chair

- Restez tranquille, personne n’ouvre la portière.


Instructions données par notre chauffeur dont j’ignorais toujours le nom.
Je l’ai vu sortir quelque chose de sa poche pendant qu’il regardait à travers
le rétroviseur.
Certainement il les voyait s’approcher.
Mohammed aussi a fait un geste et ils se sont parlé en patois.
- Madame ne bougez pas et dès qu’ils ouvrent la portière couchez
vous et ne bougez pas jusqu’à.
J’allais d’abord me lever pour aller ou ? Même si je ne voulais pas me
coucher l’évanouissement allait m’y aider.
J’ai senti un froid terrible dans mes os, j’ai frissonné.
Subitement ceux de l’extérieur ont crié, je ne sais lesquels exactement
mais j’ai entendu le bruit des portières qui s’ouvrent.
Au lieu de plonger comme il m’avait conseillé je n’ai pas pu, j’étais
comme scotché.
C’était comme le film au ralenti.
J’ai vu comment Mohammed et l’autre on pointé leurs armes sans sortir
de la voiture en direction de ceux qui étaient en face d’eux.
Ceux la semblait avoir des machettes, des gourdins, mais je n’ai pas vu
d’armes sur eux.
Ceux sont les bruits de coup de feu qui m’ont sorti de ma torpeur. J’ai
plongé en arrêtant ma tête.
J’ai entendu les coupeurs de route la crier, ils n’étaient pas préparés à une
telle résistance.
A un moment j’ai senti la main de quelqu’un sur moi, on essayait de me
tirer à l’extérieur, j’ai poussé un cri strident pendant que je me débattais
de toutes mes forces en poussant violemment la personne avec les pieds,
finalement une grande série de coup de feu, un bruit de voiture, des pas
de fuites, des cris, l’odeur de la mort, des coups encore, puis : le silence…
Lève ta tête alors… qui ???

308
Le Gage de Chair

Je suis calée comme ca jusqu’à ce que je sente quelqu’un me secouer


- Madame ca va ??? vous êtes blessée ???
Je ne reconnaissais pas la voix la.
Je suis d’abord resté encore un instant avant que la personne ne vienne
me toucher et me relever
- Madame ca va déjà

Quand j’ai regardé je me suis rendue compte que derrière nous il y’avait
une autre voiture, une jeep du BIR, apparemment ils faisaient des pa-
trouilles dans la zone.
Ils étaient vêtus de leur tenue noire.
J’en ai vu certains qui entraient prudemment en brousse pour vérifier pen-
dant que d’autres inspectaient les corps.
A un moment un a crié à son chef
- Il y’en a un qui respire encore
- Embarquez le et le reste de corps entassez ca quelques part.
Je n’osais même pas lever la tête pour compter ni regarder les corps qu’on
disait d’entasser la, une idée germais dans ma tête, je vais dévoiler à
l’agent du BIR la que je me retrouvais la malgré moi et que je voulais ren-
trer.
C’était décidé, je ne pouvais plus continuer, il me fallait juste avouer tout
et rentrer.
Mohammed et notre chauffeur étaient entrain d’expliquer ce qui s’était
passé.
Mes pieds tremblaient, et mon cors avec, j’avais le sentiment que mes
pieds pouvaient me jeter à tout moment.
J’ai entendu comment ils expliquaient avoir désarmé les bandits la pour
se défendre, certainement pour justifier leur possession d’armes.
Cet agent du BIR a tout de même ordonné la fouille de la voiture pendant
qu’il demandait les raisons de notre déplacement.

309
Le Gage de Chair

C’était ma chance, je me suis avancée pour parler et sans savoir comment


le chauffeur là s’est rendu compte que je m’apprêtais à dire ou à faire
quelque chose
- Madame ne faites pas de mouvements vous êtes encore sous le
choc,
Il a foncé vers moi comme si il me portait secours mais la force qu’il a
exercé faisant semblant de me soutenir a faillit briser mes os, pas les
blagues
Il m’a regardé avec l’œil de la mort, j’ai vu mon cadavre dans l’iris de
ses yeux.
Il n’a même pas parlé mais j’ai compris que même si je nous vendais la,
je pouvais dire au revoir définitivement à ma famille, à mes enfants.
Le message était passé.
Il a secoué la tête et m’a remis sur mes pieds.
Il sentait le tabac +++ ou c’était même le banga oh ???
On a rien trouvé dans la voiture comme les autres fouilles, et je me suis
demandéece qu’on transportait que à chaque fouille on ne trouvait rien.
On a pris du temps la bas pendant qu’ils faisaient leur travail, quand on
leur a demandé ce qu’on faisait la ils ont répondu qu’ils allaient me dé-
poser pour voir mon mari qui était un docteur dans un village de la fron-
tière.
Nous n’avons repris la route que peut être une heure plus tard, en direction
d’une des bases du BIR où nous avions à faire une déposition, c’est
comme ca qu’il faisait un froid sec et agressif, j’avais de la peine à respi-
rer, je ne savais pas ou était supposé finir ce voyage. Alima était certaine-
ment tranquille lui quelque part, bon Dieu quel bourbier !!!!
Nooooonnn ma naïveté va finir la si je m’en sors !!!!
Vraiment vraiment !!!
En sortant de la base la, le chauffeur s’est tourné vers moi furieux après
un échange houleux avec Mohammed

310
Le Gage de Chair

- Vous refaites ca je vous descends sur le champ. Vous blaguez avec


lea vie des gens ??? j’ai 9 enfants et je m’occupe de mes 7 sœurs, ne re-
faites plus jamais ca
Il s’avançait vers moi et j’ai progressé en reculons.
Mohammed lui a encore parlé puis il a rebroussé chemin.
- Mohammed s’il te plait, dis moi quand est-ce qu’on va arriver, et
dans combien de temps nous serons de retour.
Il m’a regardé surpris avant de répondre
- Nous avons été retardé mais au petit matin nos y seront
La partie du retour la il n’a pas répondu.
Nous avons repris la route en silence.
J’ai pensé à mes enfants, à ma mère, à mes frères, même à mon frère dé-
cédé, j’ai pensé à mon père…. Je lui en voulais, les parents étaient sensés
protéger les enfants pas les enfoncer. J’en étais la uniquement à cause de
lui, il ne fallait même pas chercher de midi à quatorze heure.
J’ai pleuré en silence pendant qu’on roulait non stop jusqu’au petit matin,
nous étions toujours entrain de rouler.
On s’est arrêté quelque part et j’ai fait pipi dans un coin, eux de même.
Le froid était franchement agressif mais les vitres montés, c’était gérable.
Ils se sont dégourdis pendant que Mohammed cherchait le réseau fatigué
sans succès.
Ils ne m’avaient pas toujours remis mon téléphone et apparemment ils n’y
comptaient même pas.
Quand nous avons repris la route, le soleil a fait surface et je pouvais voir
la savane dans sa splendeur, c’était plutôt sec, signe que le soleil de la
zone la ne blaguait pas.
Après ca, à un niveau ou avons pris une entrée ou on s’est garé et Mo-
hammed est sortit accroché un foulard rouge sur l’antenne en haut de notre
voiture.
Lui et le chauffeur parlait à voix basse et nous roulions très très douce-

311
Le Gage de Chair

ment.
Apparemment nous nous approchions du but.
Après avoir roulé pendant 15 minutes comme ca, nous avons garé et ils
m’ont demandé de descendre, quand je suis descendue, j’ai vu Moham-
med fouiller un tissu dans la voiture et il est venu vers moi me montrant
qu’il allait me bander les yeux
- Il y’a quoi Mohammed ??
- Ce sont les consignes du client, il va venir vous prendre et vous
conduire ou vous devez aller, nos routes se séparent ici. C’est le chauffeur
qui venait de me répondre
- Hein ??? Nooooooonnn, je ne savais pas que c’était ca, je ne suis
rien dedans, je ne sais même pas ce que je viens remettre
- Ils savent ou c’est, c’est dans votre valise, désolée madame, qu’Al-
lah soit avec vous, tout ira bien
Ils ont attaché mes yeux, et m’ont remis la valise dans mes mains.
Mama, même un serpent pouvait en finir avec moi comme un jeu, j’étais
sans défense, à la merci de tous, un cœur me disait que l’affaire ci, c’était
soit la rébellion, soit boko haram, parce qu’on parlait d’eux plus dans le
grand nord, je me suis mise à trembler, et mes secousses ont redoublé
d’intensité quand j’ai entendu notre voiture démarré.
- Pitié ne me laissez pas, pitié pitié, Seigneur aie pitié de moi, aie
pitié de moi, pardon pardon.
Je récitais ca à voix basse comme une litanie en pleurant de mes yeux et
de mon âme.
J’ai senti une présence, comme quelqu’un marcher sur une feuille et avant
que je n’ai pu crier quelqu’un avait déjà mis sa main sur ma bouche pen-
dant que je me suis sentie happée dans les airs.
On m’enlevait et après avoir attaché ma bouche et les mains et je me suis
retrouvée à même le sol dans une voiture
Ces personnes parlaient une langue que je ne reconnaissais pas.

312
Le Gage de Chair

Ils ne me violentaient pas, dans aucun de leur geste j’ai fait face à une
quelconque violence mais je sentais que si je blaguais quelque chose pou-
vait m’arriver.
La voiture nous a terriblement secoués, signe qu’on entrait bien au fond
dans la brousse…
Et le chauffeur filait comme si on nous poursuivait seulement.
Nous avons roulé pendant je ne sais combien de temps, j’avais envie de
vomir, tellement j’étais balancée, je me battais pour ne pas cogner ma tête
mais sans succès car je n’avais aucune idée de mon environnement et
j’avais les mains attachées.
Quand il a freiné brusquement, j’ai roulé et cette fois ci ce n’est pas petit
cognage, ma tête a fait bang et quelqu’un a dit :
- Attention Djibril !!!!!!
On m’a fait descendre de la voiture et quelqu’un m’a tenu par mes mains
liées pour me guider.
J’entendais des bruits, des voix, des mouvements, c’était comme un camp.
J’ai marché pendant quelques minutes puis j’ai entendu détachez la.
Un sauveur ???
On a d’abord détaché mes mains, ensuite mes yeux.
Je voyais flou et j’ai porté mes mains à mes yeux pour les frotter avant de
voir qui était devant moi et ou est ce que j’étais.
C’était un monsieur, un militaire selon sa tenue, grand ; costaud, noir, un
nordiste aussi.
Mais il n’avait pas l’air trop méchant.
Il m’a regardé des pieds à la tête.
- Son sac ???
Ils l’ont lancé devant moi.
Je n’osais même pas regarder autour de moi de peur qu’on me descende
la pour espionnage, moins je voyais mieux je me portais car je sentais que
mes chances de survie étaient très minimes.

313
Le Gage de Chair

Il a pris mon sac, il a sorti un couteau de sa poche et a déchiré mon sac


pour retirer entre deux couture un porte document en plastic ou il y’avait
des papiers dedans.
Il a ouvert les papiers, il a inspecté, c’était comme des factures ou je ne
sais quoi
- Ok colis arrivé à bon port.
Installez la dans une cabane libre et propre, assurez vous qu’elle ait de
l’eau pour se laver et servez lui quelque chose de mangeable, pas vos ha-
ricots infects la, demandez à Habiba de lui faire à manger, nous attendons
les directives du boss pour savoir quoi faire d’elle.
Sans même me regarder de nouveau, il a tourné le dos.
Ils m’ont conduit à travers des gens qui travaillaient, certains le bois, d’au-
tres le fer.
C’est comme si chacun avait quelque chose à aiguiser massa.
Il n y’avait pas de femme, je ne voyais que des hommes, de jeunes
hommes et quelques vieux, on aurait dit qu’ils ne s’étaient pas lavé depuis
car ils n’avaient pas du tout l’air propre.
Aucun d’eux n’a même regardé dans ma direction, c’est comme si j’étais
un non évènement et honnêtement ca m’arrangeait.
Devant une cabane, celui à qui on avait dit de me mettre dans une cabane
propre m’a lancé un balai
- Je ne nettoie pas le sol pour les femmes, débrouille toi toi-même.
Il est ressortit de la pendant que j’essaie d’étudier l’environnement.
Il y’avait un lit de camp avec une moustiquaire dessus, un seau vert, bref
tout était vert, du matériel militaire.
Une cantine posée sur un bois aménagé, ca servait certainement de pla-
card.
Et une petite sortie à l’angle qui donnait sur une petite pièce entourée par
une bâche verte.
Je suis allée regarder et c’était une petite toilette traditionnelle aménagée.

314
Le Gage de Chair

Il y’avait un coin ou se laver et une latrine pour ses besoins.


Voila, c’était mon chez moi provisoire avant mon exécution, le dernier
jour d’une condamnée.
Dans les films mon genre ci ne s’en sortait jamais, jamais-jamais.
Je me suis installée sur le lit, nul besoin d’exprimer mon ressenti.
J’étais morte de peur, je tremblais même sur le lit froid la.
Mon estomac était douloureux, certainement parce que je n’avais pas
mangé depuis près de deux jours.
Tellement de temps mort, depuis mon départ, à chaque fois j’ignorais la
prochaine étape.
Quelqu’un a cogné à la porte et j’ai sursauté.
C’était le même soldat, il est venu me déposer un plat de nourriture, et il
est repartit.
Ca semblait être une nourriture descente, je faiblissais et il me fallait des
forces.
C’était du riz sauce d’arachide avec deux gros morceaux de viande.
Mon estomac m’a dit que ma sœur tu crois que je vais mourir avant mon
temps ?
J’ai senti l’odeur de la nourriture et ca se débrouillait, c’était encore chaud.
J’ai pris la cuillère et avec hésitation j’ai commencé à manger.
Première bouchée, deuxième bouchée, ca passait un peu.
A un moment j’ai été interrompu par une voix qui me semblait familière,
cette voix discutait avec d’autres personnes, mais juste devant ma porte.
J’ai reconnu la voix la… mais il y’avait peu de chance pour que ce soit
lui… Nooooonnn !!!!
J’ai d’abord poussé le plat de nourriture la et je suis allée dans un coin de
la pièce.
Puis les personnes en question sont entrée :
3 soldats, le commandant noir qui avait demandé qu’on m’installe bien,
et puis…. Cette personne sur qui je ne m’étais pas trompé, je ne pouvais

315
Le Gage de Chair

pas imaginer que ca pouvait être lui, jamais jamais.


Comment ca pouvait être lui, dans le grand nord la ??? Responsable de je
ne sais quelle milice, ou même un chef de Boko Haram dans le nord.
Et même si c’était lui, pourquoi je me retrouvais la ? Quel était son rapport
avec Alima ???
Ils n’avaient rien en commun, mais alors rien du tout en commun.
Il semblait dans son élément, habillé comme un vrai chef militaire.
D’ailleurs je n’avais même jamais appris qu’il avait été militaire un jour…
happaaa !!!!
Quand il est entré, il était entrain de regarder les papiers que j’avais eu à
déplacer dans ma valise, ceux qui avaient été retiré.
Il avait la tête baissé et après les avoir examiné, il a levé les yeux et a posé
un regard pas du tout surpris sur moi, pas surpris, mais insensible, un re-
gard méchant, froid, indifférent, mais déterminé.
Mon cœur battait la chamade car je sentais comment mes chances de sortir
de ce gouffre s’amenuisaient de minutes en minutes.
J’ai fermé les yeux pour bien les rouvrir, j’espèrerais être dans un rêve
mais quand j’ai ouvert mes yeux il était la.
Je m’étais faite plus qu’avoir sur ce coup la, Alima devait être de mèche
avec lui, il ne pouvait en être autrement.
Après avoir donné quelques instructions en remettant le papier au com-
mandant noir la il a reporté son attention sur moi.
- Bienvenu dans mon repère Nina, ravi de t’accueillir

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Le Gage de Chair

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Le Gage de Chair

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Le Gage de Chair

CHAPITRE XXII

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Le Gage de Chair

Je savais bien que la démarche du père la n’était pas simple ses histoires
de mariage la, il me calculait effectivement depuis et pour je ne sais quelle
raison.
J’avais devant moi Souop Tajui en chair et en os, habillé comme un vrai
militaire, son ventre devant, ses rides sur la face, en rangers au pied.
La femme que j’avais refusé d’être la, j’allais être ca jusqu’à ma part allait
venir dans la brousse la.
Il m’a sourit
- Enfin tu es arrivée… depuis le temps qu’on t’attendait
On m’attendait ?
- J’espère qu’on t’a bien installé, il faut que tu te sentes à l’aise car
c’est désormais ta demeure ici
- Je voudrais rentrer chez moi, j’ai mes enfants, et je ne sais pas
pourquoi vous me retenez ici, je vous en prie
Je paniquais intérieurement et mon cœur battait très fort, mais dans ses
yeux, je voyais qu’il était sincère, franc, je n’allais pas rentrer.
Je suis tombée sur mes genoux devant lui :
Je vous en supplie, laissez moi retourner prendre soin de mes enfants de
vos petits enfants…
- Bien sur !!! tu as semé la zizanie et le doute entre mes enfants,
voila pourquoi il fallait absolument que je t’enlève près d’eux.
Ta maman et tes enfants rentreront au village et elle prendre soin d’eux la
bas, toi tu en feras d’autre ici
- Pitié
- Donnez lui à manger, elle est toute maigre, qu’on lui prépare ce
qu’elle veut et qu’elle soit bien traitée
Voila la dernière chose qu’il a dite en partant.
Quel cauchemar, plus j’avançais dedans plus j’avais l’impression que ca
ne faisait que commencer.
Je me suis assise après leur départ sur le lit, et j’ai encore pleuré, je pensais

320
Le Gage de Chair

que mes larmes étaient finies mais l’autre la ne finissait jamais, les mys-
tères de Dieu.
Ce jour la personne n’est plus revenue me voir jusqu’ne soirée et moi-
même lasse de fatigue, je me suis couchée sur le lit qui se voulait un tan-
tinet confortable.
Je manquais cruellement de sommeil donc je n’ai pas su à quel moment
le sommeil m’a emporté.
Quand j’ai sursauté c’était déjà le matin, un grand matin même parce que
le dehors semblait ensoleillé.
Il m’a fallu quelques secondes pour me retrouver et me resituer dans le
contexte dramatique qui était le mien.
On avait posé un bidon d’eau à l’intérieur vers ma porte, une serviette
couleur militaire, une brosse à dent neuve et du dentifrice et deux gobe-
lets.
Les portes ne se fermaient pas ; il n y’avait même pas d’abord la porte,
c’était comme des rideaux.
Quand je me suis réveillée, mon corps était couvert de boutons, signe que
les moustiques avaient fait ma fête, comme j’étais dans un sommeil co-
mateux je n’avais pas ressenti leurs piqûres.
J’étais tout simplement mal parti, car le palu n’allait pas me rater, ca avait
même quelle importance ??? me suis-je demandé.
Je suis restée assise pendant un temps avant qu’une jeune femme n’entre
dans ma chambre, elle était même petite je dirai, moi je lui donnais même
14 ans, une fille wadjo
Elle est venue avec une attitude très humble
- Bonjour madame, je suis Zenabou, je veux vous aider
- Bonjour, je n’ai pas besoin d’aide, je veux rentrer chez moi
Elle n’a pas répondu et est restée à distance sans pour autant fait marche
arrière.
Quand j’ai vu qu’elle insistait je me suis tournée vers elle

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Le Gage de Chair

- Que veux-tu ? qui t’envoie ?


- Madame moi j’habite ici, mon mari est dans l’armée ici et on m’a
demandé d’être avec vous, votre ménagère, je vais vous aider à laver vos
habits, à nettoyer votre chambre, vous puiser l’eau et garder vos enfants
quand vous allez accouch…..
- Moufffffffffffffffffff, sors d’ici, je vais faire quoi ??? je veux rentrer
chez moi, Dieu je t’en prie, Seigneur aie pitié de moi.
Et c’était repartie, moi à genoux, devant cette jeune femme qui me regar-
dait avec pitié, je pleurais en priant.
Elle est sortie mais une heure plus tard, elle est venue me retrouver pros-
trée sur le lit
Elle m’a demandé de me lever et j’ai obéit, je suis allée me brosser les
dents, me laver, pendant qu’elle avait sortit une robe de mon sac, jusqu’à
sortir mon sous-vêtement.
Je me suis habillée et elle est ressortie pour revenir plus tard avec un bol
de bouillie et des beignets tous chauds.
Je les aurai apprécié si ce n‘était pas un contexte un peu bizarre.
J’ai tout de même mangé.
- Madame ne soyez pas si triste, je vous en prie, il n’y a pas de si-
tuation sans solution, ayez la foi. Moi ca m’aide beaucoup
- Merci Zenabou
Voila la première phrase que je lui adressais.
Après avoir finit de manger je me suis recouchée pendant que je l’enten-
dais nettoyer la pièce.
J’ai tapé trois jours comme ca, sans voir personne, juste en voyant Zena-
bou entrer et sortir, le quatrième jour, elle m’a proposé de sortir et de s’as-
seoir devant la maison, j’ai accepté.
C’était le même schéma que ce que j’avais vu le premier jour.
C’était tout une industrie, des armes blanches qu’on fabriquait et limait,
le bois, des gens qui montaient et descendaient.

322
Le Gage de Chair

Je ne comprenais pas pourquoi je n’avais pas revu jusque la Souop Tajui,


lui qui m’avait promis le bonheur en tant que sa femme la.
- Zenabou, ou est le chef ? le monsieur qui commande ici ?
- Le grand Chef ne vient que très très rarement mais le commandant
d’ici a voyagé, il voyage beaucoup, tout le temps pour la guerre et pour
sa famille aussi j’ai appris
- Quelle guerre ???
Elle m’a regardé avec étonnement…
Puis elle a lancé un regard un peu craintif aux alentours.
J’avais posé la question apparemment très fort, et le soldat qui gardait ma
porte pouvait m’avoir entendu, j’ai compris sa non réponse.
Je n’aurai jamais imaginé le père d’Yves entrain d’animer une guerre ici
dans le Nord du Cameroun, c’était plus que bizarre.
Les jours sont passés et j’ai vu en Zénabou la possibilité de comprendre
ce qui se passait, pourquoi j’étais la, qui était qui…
Donc chaque jour je lui soutirai une réponse, c’est la ou j’ai compris que
nous étions dans le camp de formation de mercenaires, des personnes
prêtes à combattre, de n’importe quel côté, pour n’importe quelle cause,
bonne comme mauvaise et à n’importe quel prix. Je lui ai demandé si
c’était Boko Haram elle m’a dit que non, du moins ici aussi on entendait
des nouvelles de Boko Haram donc elle n’en savait rien.
Quelques jours après étant assise devant ma porte comme j’avais pris l’ha-
bitude, j’ai vu Souop Tajui arriver, certainement il revenait de Yaoundé,
j’ai pris peur.
Comme il était la, il allait vouloir abuser de moi, voila tout ce qui me pas-
sait par la tête.
Je me suis mise à regarder de gauche à droite cherchant comment
m’échapper en cas des cas, comment fuir ou taper même un gros cailloux
sur sa tête.
Mais il n’est pas venu vers moi, il y’a eu plutôt un rassemblement avec

323
Le Gage de Chair

beaucoup d’autres soldats, ils ont fait une procession, exécuté un chant,
une prière dont je n’ai pas pu saisir la teneur, c’était en foufouldé je pensé,
du moins une langue locale.
Ensuite après tout cela, ils se sont dispersé et Souop Tajui accompagné
d’un groupe se sont dirigés dans la forêt.
Zenabou était allé préparer pour son mari qui lui aussi était quelqu’un du
groupe, il s’occupait d’une division et semblait la rendre heureuse, cette
vie lui plaisait, mais elle craignait la prochaine guerre, car il y’avait un
déplacement prévu pour le Burundi, et un pour la Centrafrique.
Apparemment il y’avait plusieurs autres groupement appartenant au grand
patron était dispersé dans la zone.
Dans tout ce que Zenabou me racontait je me demandais seulement pour-
quoi j’étais la et quand est ce j’allais partir.
Souop Tajui avait déclaré comment j’allais être sa femme mais il n’avait
pas mis pied dans ma chambre entre temps.
J’ai demandé à Zénabou si elle savait quel papier j’avais apporté ou alors
c’était juste pour m’attirer.
Elle m’a promis de m’apporter la réponse et el lendemain elle est venu
toute souriante
- Madame j’ai du être gentil avec mon mari pour vous hein, il m’a
dit que c’était la plan de localisation de la livraison des armes à feu, et le
matériel militaire, ainsi que le connaissement, il a dit que c’est la liste des
quantités et des qualités, après il a demandé pourquoi je lui pose trop de
question comme ca, que je suis trop curieuse, donc pendant ces jours, je
ne pourrai rien vous dire.
Pourtant je mourrais d’envie de mieux comprendre ce qui se passait pour
savoir comment en sortir, est ce qu’Alima leur avait vendu des armes ???
Est ce que Souop Tajui était complice avec lui ? Est ce qu’il savait ou il
m’envoyait ? Est qu’il allait finir par venir dans ma chambre un jour ???
J’avais déjà mis de coté derrière mon matelas une fourchette que j’allais

324
Le Gage de Chair

enfoncer dans son cou la, il n’avait qu’à ne même pas me tenter.
Quelques jours sont passés avant qu’on ne vienne m’annoncer qu’il me
cherchait, le fameux Souop.
Pas qu’il m’attendait dans une chambre comme je craignais, mais les mi-
litaires qui sont venus m’appeler ont mis sur moi une tenue comme la leur,
massa, ca pesait d’abord jusqu’à c’est comme si j’allais tomber pour rien
comme ca, en plus on a marché dans la brousse pendant un moment avant
de déboucher sur ce que j’ai confirmé comme étant un vrai camp de for-
mation, c’était terrible, impressionnant, il y’avait tout un dispositif pour
ces militaires qui s’entrainaient avec acharnement.
- Nina avance toi, tu as meilleur mine, ton père serait content de te
voir maintenant, pas comme à ton arrivée. Ca va ?
Il a voulu toucher ma joue j’ai fait un pas en arrière en le regardant agres-
sivement
- Ce n’est pas un problème, tu seras docile en temps voulu, voila la
ou tu vas faire ta préparation, ton père a toujours voulu que tu sois une
femme forte, et dois te rallier à cette cause, car même si nous gagnons des
marchés, nous avons un but principale, le plus gros marché possible, celui
de notre patrie, et si ton père a vu en toi, cette femme forte alors tu el
seras.
- Tu vas commencer les entrainements avec ces gens tous les jours,
rassemblement 6 heures.
Nous préparons une guerre violente et nous ne voulons pas la per-
dre, même si doit nous couter quoi, le client a payé gros.
Il a appelé un autre qui semblait aussi bien gradé la et il m’a confié, il
s’en est allé.
J’ai regardé ce que les gens la faisaient la bas comme la magie. Ils fai-
saient des exercices, en haut, en bas, couraient dans tous les sens, on vo-
missait seulement les instructions, certains même recevaient des coups et
punitions, les gars étaient noirs, transpirant, à la limite même drogué. Je

325
Le Gage de Chair

me suis même demandé s’ils avaient encore tous leurs noyaux.


C’est comme ca qu’on m’a mis dans une équipe qui trottinait le long du
camp après m’avoir donné un uniforme.
On m’a même plutôt sommé de les rejoindre, j’étais la seule fille, j’ai eu
beau guetter tout autour pour voir si il y’en avait mais il n y’avait aucune.
Je voulais refuser de courir mais il semblait ne même pas avoir place au
dialogue, le Capitaine la s’est dirigé vers moi l’œil menaçant, son bâton
de commandement à la main pendant que le peloton s’éloignait de moi.
- Vous ne courez pas ???? nous ne sommes pas ici chez vous ma-
dame, Avancez immédiatement !!!
Il était menaçant, noir, brillant, costaud, venimeux, j’avais le choix ???
Moi qui détestait la course la, j’ai accéléré, je n’avais aucune chance de
m’en sortir dans leur entrainements la, je le savais, voila pourquoi quand
j’entendais que tel avait présenté le concours de la police ou de l’armée
je lui donnais le café.
Ca a été très difficile pour moi, déjà que je ne comprenais pas ou exacte-
ment on m’emmenait avec tous ces exercices, certes j’avais tout de même
un traitement de faveur car je n’étais pas puni quand je ralentissais, ou je
marchais, et puis quand ca n’allait pas on me laissait m’arrêter.
C’est comme ca que des jours sont passés.
La bas il n y’avait pas le WE ni la semaine, d’ailleurs je n’avais aucune
notion du temps, des jours, des heures, des mois.
Mes enfants me manquaient, ma vie me manquait, je pensais parfois à
Yves, je me demandais si il avait des nouvelles de l’enfant, si il aidait
maman à en prendre soin, elle n’avait personne pour l’aider financière-
ment, et mes enfants étaient de gros mangeurs de bonnes choses. Je me
faisais peu à peu à l’idée qu’ils allaient grandir sans moi.
Mon rendez vous de larmes étais pris tous les soirs et à tous mes réveils,
je souffrais beaucoup moralement, au point ou j’ai pris la décision le len-
demain de ne même pas sortir de ma chambre, leur histoire de réveil et

326
Le Gage de Chair

d’entraiment ou chaque jour j’avais de la peine à me coucher à cause de


multiples douleurs au corps la, c’en était assez.
Lelendemain quand le soldat la est venu me sonner de sortir, je lui ai en-
voyé une insulte la, j’ai senti qu’il a essayé de se maitriser pour ne pas
me donner une bonne gifle
- Je en sortirai pas d’ici aujourd’hui allez le dire à l’ignare que vous
appelez chef la, d’abord vous-même vous êtes un idiot donc fichez moi
le camp
Il est sortit un moment puis il est revenu à la charge :
Madame le commandant a demandé qu’on vous traine de force s’il le faut,
alors SVP habillez vous, apprêtez vous, je ne veux pas vous faire de mal.
J’étais décidée à camper sur ma position, c’est plus tard que j’ai su que la
bas on ne blaguait pas avec les instructions.
Il m’a saisi de force pour me trainer dehors
- Lâchez-moi, je m’habille alors
Je me suis habillée rapidement avant de voir entrer Souop tout furieux
- De queldroit tu mets tout un camp en retard et en mouvement ???
Personne ne désobéi au grand Commandant et si il a dit que tu dois te
joindre à l’équipe alors tu el feras, c’est lui qui décide, et il a décidé que
tu sois sévèrement punie. Prenez-la et attachez-la, pour 15 coups.
Ca a sonné d’abord comme le film dans mes oreilles, c’est au premier
coup de fouet que c’est devenu la réalité.
On m’avait attaché sur un bois comme ca, malgré la tenue militaire qui
était ma tenue de tous les jours, les coups se sentaient sur ma chair comme
si je n’avais rien porter.
J’ai supporté au premier coup mais au deuxième c’était déjà plus que je
ne pouvais supporter, j’ai crié de toutes mes forces que
wouaaaaaaiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
Ca a décuplé les forces de mon bourreau, c’est comme ci il m’arrachait
les chairs du dos.

327
Le Gage de Chair

A un moment je ne pouvais plus crier, ma voix ne sortait plus, j’ai vu une


voiture complètement fumée se rapprocher.
Tout le monde s’est arrêté pendant que Souop Tajui se dirigeait vers elle,
al vitre s’est légèrement baissée, Souop a regardé dans ma direction
comme si ils parlaient de moi et ensuite, la vitre s’est remontée.
Souop est arrivé, j’avais espoir qu’on allait me libérer, les ordres étaient
venus d’en haut mais finalement la mauvaise nouvelle est tombée
- Ajoutez cinq coups

Cette nuit la fut la plus difficile de mon séjour la bas, j’étais blessée dans
le dos, des courbatures partout dans le corps, je n’arrivais pas à trouver
une position qui ne soit pas douloureuse.
Zénabou avait apporté de l’eau chaude pour adoucir mes plaies du dos,
ca m’avait fait du bien mais après j’avais toujours autant mal.
Le lendemain tôt le matin, avant qu’on ne vienne me réveiller, moi-même
j’étais déjà prête pour leur fichu entrainement, je n’avais plus de dos à
faire chicoter donc mieux moi-même je me désignais volontaire pour cou-
rir.
Mais personne n’est venu à ma porte
Quand Zénabou est arrivée, elle m’a expliqué qu’elle avait dit à son mari
que je faisais de la fièvre et la nouvelle avait été transmise apparemment.
Elle m’a sommé de me recoucher et à mis du baume sur mon dos.
Elle s’est assise à même le sol et on a causé pendant très longtemps
- Zénabou, c’est qui celui qui a ajout mes coups la ???
- Je ne l’ai jamais vu mais depuis quelques temps c’est lui qui a été
désigné le grand patron, propriétaire de tout ici
- Dis moi, il n’ya pas un moyen de s’échapper ???
Elle s’est levée précipitamment avant d’aller guetter dehors si quelqu’un
était la.
- Ne parlez plus comme ca, on ne s’échappe pas d’ici vivant

328
Le Gage de Chair

- La forêt est dense, ils connaissent tous cette forêt et ne peuvent


prendre le risque de s’exposer ne laissant quelqu’un partir, donc il faut
vous y faire madame, voila votre nouvel avenir
Elle blaguait… qui allait élever mes enfants ?? Mieux ils me tuaient dans
la brousse la, walaye.
L’avenir de qui ??? Elle et moi on a discuté longuement.
Je lui posais tout genre de question, elle ne se rendait pas compte que plus
elle me détaillait les lieux, les personnes, le fonctionnement plus mon plan
de m’évader se peaufinait.
J’y ai réfléchit toute la journée, je n’ai même pas pu manger parce que
j’avais des nausées.
Quand tout le monde est allé se coucher, je me suis levée doucement dans
le noir, j’avais déjà tout repéré, j’avais dormi habillé d’un vêtement qui
ne se remarquerait pas facilement.
J’ai arrêté mes chaussures en mains parce que je ne voulais pas qu’on
m’entende.
LA sentinelle à ma porte était assise, dormant le menton posé sur sa poi-
trine.
Je suis sortie en faisant attentionnnnn, jusqu’à j’ai réussi à franchir ma
porte.
Je me suis mise à 4 pattes, car à part les mouvements dont Zénabou
m’avait parlé je me doutais bien qu’il y’en avait d’autres.
C’est comme ca que petit à petite, sans faire du bruit, avec beaucoup de
vigilance, j’ai réussi à me retrouver dans la brousse ou on faisait nos en-
trainements.
Quand je suis sortie du camp principale, je me suis levée pour courir
Mes enfants me donnaient la force de braver la peur, vous savez comment
la forêt effraye l’homme noir, j’imaginais tout sorte de sorcellerie à l’était
physique entrain de me suivre.
A un moment la j’ai accéléré, je sentais que j’avais réussi, il fallait seule-

329
Le Gage de Chair

ment que je cherche la route, c’est ce que j’ai fait, j’ai couru, couru couru,
sans me fatiguer, sans m’essouffler, jusqu’à finalement trouver la route
déserte.
Ayant vu la route je me suis dit que c’était mieux de rester cacher, sachant
qu’en journée je pouvais stopper une voiture et rentrer tout avoir, les dé-
masquer.
J’ai cherché un coin et je me suis assise, bagarrant contre l’harmattan, ce
froid sec qui voulait seulement faire exploser mes narines, difficile à res-
pirer.
J’y suis restée recroquevillée contre moi-même jusqu’à ce qu’un petit
sommeil menace de m’emporter.
J’ai été réveillée brusquement par un craquement de feuille derrière moi.
Avant que je n’ai pu réagir, plus de 4 personnes, ont foncé sur moi, je me
suis retrouvée bâillonnée, attachée, une cagoule sur la tête, j’étais tenu en
respect.
Je les ai senti me porte, un m’a porté comme un sac sur son épaule et ils
se sont mis à courir je ne sais dans quelle direction.
Les branches et lianes faisaient ma fête la sur son épaule mais il ne gérait
même pas que ca les ralentit.
On a couru comme ca non stop, tout était noir, leur rythme de course n’a
pas faiblit, je n’ai même pas ressentit leur respiration haletante, c’était bi-
zarre, ou allions nous dans le camp ???
Quand leur route est finie, j’ai seulement senti comment on me déposait
Tchouppppppppppp au sol.
- Enlevez-lui la cagoulela…
J’ai faillit éclater de rire quand j’ai entendu ca, j’étais victime d’halluci-
nation et ca m’amusait.
Ils ont enlevé la cagoule et j’ai regardé autour de moi sans même regarder
qui avait parlé tellement c’était improbable, j’étais malade et ma tête me
lâchait.

330
Le Gage de Chair

J’ai vu un camp identique au notre, c’étai comme un prolongement, il était


encore plus grand, des maisons construites même
- Anna…
J’ai sursauté et je suis devenue glacée, merde alors !!!!
Je l’ai vu et j’ai eu si peur, une peur bleu, terrible, mes yeux voyaient
flous…
Comment était possible ? Il n’était pas mort ??? si si j’avais vu son corps..
Papa…..
J’ai poussé le cri d’une lionne dans la forêt, un cri qui n’avais rien à voir
avec un cri d’humain, avant de perdre connaissance.

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Le Gage de Chair

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Le Gage de Chair

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Le Gage de Chair

CHAPITRE XXIII

334
Le Gage de Chair

Moi qui croyais qu’en m’évanouissant la j’allais me réveiller de ce mau-


vais rêve chez moi avec mes enfants, c’est la même voix qui m’a accueillit
quand je me suis réveillée.
Celle du fantôme…
Je me suis levée brusquement pour fuir, j’étais dans une petite maison,
couchée sur un lit pico au salon.
Il n’a fait aucun geste pour me retenir pendant que je me levais en courant,
lui il discutait au téléphone.
Quand je suis sortie de cette maison, malgré la lumière qui m’aveuglait
j’ai couru mais j’ai très vite été rattrapée par un des soldats à la tête bi-
zarre.
Oui, ils avaient une tête et une forme bizarre, et tous avaient la même par-
ticularité.
Sans broncher il m’a de nouveau happée, et il est allé me déposer sans
brutalité sur le même lit ou j’étais.
Il y’avait un contraste entre son visage noir, déformé, fermé, la force avec
laquelle il m’a ramassée et celle qu’il a utilisé pour me déposer, je m’at-
tendais déjà à une de ces chutes !!!
Mon père, ou c’est même qui ooohh, il était toujours la, assis sur un salon,
le pied croisé, au téléphone.
Le pire c’est qu’il aimait beaucoup cette position, croiser les pieds et
s’adosser sur le canapé, c’était sa position chaque fois à la maison.
Je suis restée la sans bouger jusqu’à ce qu’il se lève pour venir vers moi.
La peur avait déjà dépassé le stade ou on manifeste la, je suis moi restée
stoïque.
- Nina n’aie pas peur, je vais tout t’expliquer, mais avant je voudrais
que tu gardes ton calme.
Je l’ai regardé fixement s’approcher mais quand j’ai vu qu’il voulait s’ap-
procher le genre un pater jusqu’à s’asseoir sur le lit la je suis rentrée en
arrière jusqu’à ce que le mur froid touche mon dos.il est resté debout

335
Le Gage de Chair

Je sais que tu me croyais mort ainsi que ta mère et que vous m’avez beau-
coup pleuré mais je n’avais pas trop de choix, le devoir m’appelait.
J’ai haussé un sourcil que hein père ?? C’est tout ??? Donc tu n’es pas toi
mort ??,
- Ecoute ne me juge pas, car dans peu de temps toi-même tu seras
pleinement une des nôtres et tu auras de sérieuses responsabilités. Si
j’avais eu un garçon grand c’est lui que j’aurai pris mais il était exigé que
ce soit toi
- Quoi ???? donc tu nous as fait croire que tu étais mort ?? on a or-
ganisé ton deuil ??? maman a supporté le veuvage ?? tu m’as fait souffrir
pour une dette que je ne connaissais pas ?? alors que tu étais en vie ???
quelle méchanceté ?? ou alors tu mens, mon père n’était pas méchant, pas
un militaire, mais un simple commerçant, non !!!!
Je n’arrivais pas à le croire…
- Heureusement oui !!! j’ai fait des choix de protections, des choix
de sécurité, des choix mâtures Nina, tu serais déjà morte si je ne t’avais
pas protégé et appelé ici
- Ca veut dire quoi ? morte comment ?
- Si tu avais accepté d’épousé mon ami, tu acceptais ainsi de donner
ta chair pour que nous puissions financer notre organisation, je t’ai laissé
le choix, tu t’en es bien sorti. Je suis Chevalier dans une loge et j’ai suc-
cédé à un très grand Général ici. Pour pouvoir géré ici les aller retour ne
sont pas possible car nous avons beaucoup d’intervention, des essais, des
projets, voila pourquoi tout comme ce Général la j’ai du mourir pour ma
famille et mes amis afin de revivre ici. Ta vie est désormais ici car très
bientôt tu dois êtres à même de diriger une de nos divisions, d’ici peu ce
qu’il te faut pour que tu sois forte, courageuse, invincivle sera mise au
point, en attendant j’attends de toi que tu t’entraines nuit et jour sans re-
lâche.

336
Le Gage de Chair

Pas que tu fasses des gamineries de petites filles, la prochaine fois je te


fais arracher un doit devant tous le monde, et j’en suis capable crois moi,
devant tout ce grand projet, toi et mes sentiments pour toi n’êtes rien.
- Ca se voyait qu’il ne blaguait pas.

Je ne comprenais rien à tout ce qu’il racontait la, c’est comme ci mon cer-
veau n’arrivait pas à décoder tout ca
- J’ai vu ton corps à la morgue, je t’ai vu.
- Tu as cru me voir, ce n’était pas moi mais quelqu’un qu’on a mis
à ma place, nous avaon des personnes capables de donner mon apparence
à n’importe qui et de me donner l’apparence de n’importe qui, voila pour-
quoi quelques fois, je me déplace pour voir ce que ta mère devient.
Elle meurt de chagrin petit à petit
- Dans les bras de mon frère !!! ha !!! quelle tristesse
- Elle n’avait pas le choix, tu nous as laissé dans les problèmes, on
n’a pas eu la paix depuis ton départ, j’ai laissé mes études
- A quoi te serve ces études merde !!! tu n’allais rien faire avec, fais
toi une place ici, oublie tout ce que tu as perdu pour notre cause
- Quelle cause ???
- Aider l’Afrique à lutter contre l’intrusion des blancs, leur idée,
leur manipulation, Boko Haram partage cette vision
- Quoi ????? le groupe qui met les bombes partout partout la ????
- Oui !!! ils le font mais il faut comprendre leur démarche.
Je regardais mon père comme un musulman regarde le porc, je ne com-
prenais rien mais lui il avait l’air tellement serein, sur, content.
Sa famille ? Sa maison ? Sa vie, ses amis ? Il vivait comment ????
Sa cause me semblait insensé, en même temps c’était une secte, en même
temps un groupe anti blanc, en même temps les alliés de Boko Haram, en
même temps des mercenaires ???
Que de versions pour un si grand dispositif.

337
Le Gage de Chair

- Il faut que tu retournes dans ta base, et que tu t’entraines, je vien-


drais te voir de temps en temps, et dès que ce qu’il te faut sera au point tu
seras emmené ici.
Ramenez-la SVP.
- Papa… mes enfants, maman, ma vie, je veux rentrer, je t’en prie,
je te supplie, je en veux pas rester ici, ce n’est pas le chez moi, je ne com-
prends rien, toi qui est mort n’est pas mort, Souop Tajui qui est militaire,
moi qui cours toute la journée, je venais livrer un paquet pour un mari qui
n’en est plus un, je ne comprends plus rien
- C’est moi qui ai envoyé ton mari vers toi, c’est lui qui nous a four-
nit en arme récemment, j’ai tout organisé spirituellement pour que tu sois
la, oublies le, sa mission est terminée, pour le bien de tes enfants, oublie
les aussi sinon tu les mets en danger, nous sommes en guerre Nina, d’ici
peu ce sera un vrai carnage, mais après il y’aura un meilleur Cameroun,
une meilleur nation, un meilleur peuple.
Il me faisait penser à un Hitler en pleine dérision
Quand il a finit il a sifflé la bouche, le même soldat bizarre la est venu
toujours sans prononcer un mot, il m’a pris par la main et nous sommes
de nouveau entré en brousse pour revenir certainement à ma base.
En chemin j’ai parlé au soldat la
- S’il vous plait pourquoi ici vous vous ressemblez comme ca ? vous
êtes frères ??
Tous les soldats à côté de mon père semblaient avoir le même fond, la
même forme, comme des robots, j’étais impressionnée.
Il n’a pas répondu mais me tenait par la main et marchait très vite
- S’il vous plait, les épines me font mal, ralentissons, je vous en prie
Il s’est arrêté et s’est directement baissée devant moi pour regarder mes
jambes et les examiner
- Vous avez des blessures, attendez.
Même sa voix semblait métallique.

338
Le Gage de Chair

Il est allé couper quelque chose et il a appliqué dessus.


J’ai pausé ma main sur son épaule
- Merci beaucoup
- Il a tressaillit et a très vite enlevé ma main sur son épaule.
- Allons-y
Nous avons repris la route et avons débouché sur l’autre camp.
Zénabou s’était fait du souci pour moi, je lui ai dit que j’étais en entrai-
nement dans la brousse et elle m’a cru.
Mon propre père ?? Celui que j’appréciais, je savais que c’était le meilleur
papa du monde.
Je me sentais tellement choquée que je n’ai pas adressé un mot à Zena-
bou.
Je me suis couchée, la tête regardant au mur.
J’avais un feu père qui n’était pas mort, il m’avait manipulé, mis dans
toutes sortes de problèmes pour des raisons dont j’ignorais vraiment la
cohérence, ca n’avait aucun sens pour moi.
Il ne voulait ni l’argent, ni le pouvoir, je ne connaissais pas exactement
leur ennemi et il n’avait pas l’air de manquer d’argent pour pouvoir sub-
ventionner tout ca.
Pendant que j’étais couchée et que Zenabou lavait mes effets sales, j’ai
entendu quelque chose vibrer.
Mon cœur a battu, un téléphone ??? Zenabou avait un téléphone ??,

Je me suis retournée
- Zenabou viens un peu
- Madame tu vas mieux ? il ne faut pas se laisser aller à la tristesse
comme ca
- Merci Zenabou, Zenabou je voudrais que tu sois sincère avec moi,
ce qui a vibré la c’est un téléphone ???
- Oui madame mais mon mari m’a interdit de le faire savoir et de le

339
Le Gage de Chair

donner à quelqu’un formellement interdit


- Ah d’accord
Je m’étais rendu compte qu’il fallait du temps pour la convaincre, j’ai
donc fait comme si ca ne me disait rien et je me suis retournée.
J’avais déjà une idée derrière la tête, peu importe ce que ca me couterait,
j’étais décidée à sortir de ce trou coute que vaille.
Le lendemain très tôt j’étais déjà sur le camp d’entrainement, souffrant
sous les instructions du conducteur.
A me voir faire tous ces efforts personne ne pouvait imaginer que c’était
l’extase d’avoir une idée sur comment m’en sortir qui me donnait cette
force, de toute façon il me fallait apprendre à vite courir et à beaucoup
courir quelque soit le plan d’évasion.
Toute la semaine la je me suis entrainée comme une malade, malgré la
fatigue, la douleur je forcais.
Un soir comme je finissais de prendre ma douche, on est venu m’informer
que je devais me rendre quelque part.
Quand j’ai vu qui était la j’ai su que ce quelque part était la ou il y’avait
mon père car le même qui m’avais ramené était la.
J’ai aussi vu que certaines personnes du camp, prenait la même direction
ou du moins le camp semblait désert.
Je l’ai suivi non sans le saluer.
Il m’a répondu en secouant la tête et nous y sommes allés
- SVP vous vous appelez comment ?
- Il y’a un problème madame ?
- Oui, je ne vois pas bien devant, vous torchez devant vous et moi
alors je marche comment ?
- Pardon..
Nous avancions quand à un moment, il s’est plié de douleur..
Il a gémit
- Ca va aller ??? monsieur ???

340
Le Gage de Chair

Il n’a pas répondu, il s’est encore plus courbé


Puis il s’est mis à respirer fortement, de plus en plus fortement
J’ai posé ma main sur son épaule
- Qu’avez-vous ? je peux vous aider ???
- Allez-vous-en !!!! Allez-vous-en !! courez !!!
- Je cours pour aller ou ? je sais que la route est d’abord par ou ? ,
vous avez mal au ventre ??
Je me suis baissée et j’ai vu comme une lumière qui sortait de ses yeux,
j’ai tremblé de tout mon être
- Allez tout droit, soyez attentive, vous allez suivre le bruit des au-
tres, partez maintenant, et courez tout le long.
J’ai seulement démarré sans demander mon reste.
Cette situation digne d’un film de Spielberg était une énième situation ef-
frayante, la peur était devenu une émotion de tous es jours, au point ou je
m’habituais même déjà à cela, les choses ne m’effrayaient même plus au
premier degré, à partir du moment ou je savais qu’on nageait dans le sur-
réaliste, il fallait s’attendre à tout.
A un moment j’ai entendu un cri strident, déchirant, j’ai encore plus ac-
céléré, pour finalement débouché sur le camp de mon père.
Il y’avait du monde dans la cour, des gens tous vêtus de rouge, je me suis
d’abord arrêté net que ca c’est encore quoi ca ???
Tout le monde avait une bougie et émettait un son guttural, le genre
hmmmmmmmmmmmmmmm.
Il y’avait un grand feu au centre, et en regardant bien il me semblait que
quelqu’un était attaché sur un lit près du feu.
J’ai eu une fois de plus peur.
- Elle est la…..
- Une femme en blanc venait de le déclarer avant de se tourner dans
ma direction, un homme dont j’ai reconnu la carrure comme celle de mon
père habillé lui en rouge comme les autres mais mieux vêtu s’est tourné.

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Le Gage de Chair

- Habillez-la…
On m’a escorté dans une pièce et on m’a revêtu d’un vêtement blanc
comme la prêtresse la, c’est apparemment comme ca qu’on l’appelait.

Quand on m’a ramené dans le cercle la en me donnant une place de choix,


je me suis rendue comte que c’était une jeune fille qui était couchée nue
la au milieu de nous, avec une belle dague posée sur un petit tabouret re-
vêtu d’un coussin blanc.
Je reconnaissais certaines personnes de l’autre camp, et même certaines
personnes du village, malgré que chacun avoir la tête baissé.
Ca avait tout l’air d’un culte satanique ou on allait seulement exécuter la
petite fille qui était couchée la, de très jolis seins, mais les yeux terrassés
par la peur, le feu à côté d’elle devait déjà la chauffer à l’heure la, mais
elle était solidement attachée.

J’étais scandalisée, outrée, répugnée et apparemment on attendait quelque


chose de moi, vu la place de choix qui était la mienne.
Les gens se prosternaient même un genre devant moi quand ils arrivaient.
Donc mon père faisait sa pratique constamment sans gêne ? Il sacrifiait
les gens ???
Je tremblais pendant qu’on lisait un livre qui était sensé être la bible de
leur Dieu ou du diable ooohh.
Après ca la prêtresse s’est levée, dès qu’elle s’est levée, tout le monde est
tombé sur ses genoux
Djawala !!!! L’enfant de qui ? Je la connaissais ou ??
Je n’ai même pas voulu savoir si j’avais à le faire.
Je me suis mise à prier dans mon cœur pendant que le regard de la jeune
fille la me suppliait, m’implorait.
Elle a proféré des incantations en présentant la dague au ciel
Je me suis dit c’est finit pour l’enfant la, que puis je faire pour elle contre

342
Le Gage de Chair

tous ces gens ???


Quand elle a finit de soulever ca elle s’est approcher de moi et me l’a
tendu.
Puis la foule s’est mise a répéter un truc la à l’unissons, je ne comprennais
pas, c’est papa qui m’a murmuré
- Son cœur, son cœur son cœur, son cœur
Et ils m’ont remis la dague la, pour ôter le cœur de quelqu’un, le courage
la allait sortir d’où ???
Je me suis levée toute tremblante, moi tuer ??? Sauf si on m’injectait une
drogue.
La femme la a fait passer une fumée sur moi qui m’a étourdie, je me sen-
tais planée, juste comme cette fumée la était passée.
J’ai regretté d’avoir aspiré cela, je voyais flou, deux, deux, les chants que
la foule élevait me rendait bizarre, comme si je faisais corps avec toutes
ces voix, finalement mettre la dague dans le cœur de la fille la me semblait
moins bizarre, moins curieux.
- Vas-y
La voix de mon père venait de multiplier en 10 dans ma tête, ca ne cessait
de résonner.
J’ai soulevé la dague la sans pouvoir bien localiser ou était le cœur la….
Je tremblais, j’avais froid mais je sentais une adrénaline bizarre, un éven-
tuel plaisir à voir cette fille implorer, crier, pleurer, j’avais même envie
de voir le sang, que m’avait-on fait ???? Quand j’ai pris la décision de
baisser la dague, j’ai eu un conflit interne, ma raison même a refait sur-
face, mais leur chant, la prêtresse qui tournait autour de moi, mon père
qui m’encourageait, l’atmosphère satanique, tout ca me troublait, Seigneur
Jésus !!!!
Voila ce que j’ai prononcé avant de baisser la dague et couper les lianes
qui retenaient la fille la.
Elle avait déjà poussé le dernier cri qu’on lâché avant de rendre l’âme

343
Le Gage de Chair

avant de se rendre compte que je ne l’avais pas tué.


Des cris sont sortis de partout, la fille s’est levé et a enjambé le feu pour
se perdre dans la brousse, avec un groupe de personne à ses trousses, la
prêtresse vociférait en arrêtant ses yeux comme si on l’avait aveuglé.
Mon père était terriblement en colère
- Qui a prononcé ce nom ici ?? tout le monde sait qu’on ne le fait
jamais, tu me déçois Nina
Il s’est levé en colère et est rentré à l’intérieur.
Moi j’ai profité de la dispersion la pour moi aussi reprendre la route, j’al-
lais d’abord attendre quoi ? Allaient-ils lui laisser la vie sauve ? Allaient-
ils la retrouver ? J’ai prié pour elle, Seigneur Jésus protège cet enfant.
J’ai entendu des pas derrière moi et j’ai eu peur, mais quand j’ai vu qui
c’était, c’était mon ami soldat qui m’escortait.
Il allait mieux apparemment, je ne pense pas qu’on lui avait demandé de
m’accompagner
- Ce que j’ai fait est mal pour eux n’est ce pas ?
- Je ne sais pas
- Vous allez mieux
- Oui merci madame
- J’ai peur, je veux rentrer chez moi Seigneur
Je me suis arrêtée et je me suis assise au pied d’un arbre, le clair de lune
aidant, l’environnement n’était pas très effrayant.
Il s’est arrêté mais est resté debout.
Je lui parlais ou alors je parlais seule…
Je lui ai parlé de ma vie avant mon enlèvement, de mes enfants, mes rêves
de petite fille puis lasse de ressasser des souvenirs douloureux je me suis
relevée.
LA nuit fut courte et agitée, le lendemain les consignes étaient claires, un
traitement plus difficile était supposé m’être administrés.
J’ai reçu des coups violents parce que j’étais fatiguée et je n’arrivais plus

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Le Gage de Chair

à courir.
Aucune nouvelle de ce qui s’était passé de l’autre côté ne me parvenait,
mais le regard que les autres me portait était bizarre.
J’ai observé Zénabou, elle avait le tél en général le mercredi.
Ce mercredi la donc je lui ai donné même la couverture à laver pour
qu’elle traine dehors.
J’ai fouillé son sac et j’ai retiré le téléphone le cœur battant.
Mon Dieu je pouvais appeler pour demander de l’aide, Quel joie, quel
bonheur.
LE cœur battant j’ai composé un numéro, je n’arrivais pas à bien me rap-
peler son numéro, Dieu merci il y’avait du crédit dans le téléphone la.
J’ai lancé l’appel et j’ai attendu.
Sonnerie, 1, 2 , 3 fois……. Allo !!!!!

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Le Gage de Chair

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