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FLAGELLOSES DIGESTIVES

ET GENITO-URINAIRE

1
Dr DOU Serge
MA-UFRSMA
L3-2021
2 GENERALITES
 Protozoaires caractérisés par la présence de flagelles ±
M.O. comme organes de locomotion
 reproduction exclusivement asexuée
 2 formes habituelles
-FV mobile: manifestations pathologiques, fragile dans
le milieu extérieur
-F kystique: tous les flagellés sauf Trichomonas;
responsable de la dissémination et de la contamination
humaine
3 GENERALITES

 7 espèces de Flagellés digestifs et génito-urinaire


 6 dans la TD: Giardia intestinalis, Trichomonas
tenax, T. intestinalis, Chilomastix mesnilii,
Embadomonas intestinalis, Enteromonas hominis

 1 dans les voies génito-urinaires: T. vaginalis

 2 espèces pathogènes: G. intestinalis, T. vaginalis


4

GIARDIOSE
5 OBJECTIFS

 Décrire l’agent pathogène


 Citer les modes de contamination
 Enumérer les facteurs favorisants
 Donner la posologie des principaux médicaments
utilisés
 Citer les moyens de prévention
6 INTRODUCTION

= Giardiase ou Lambliase: protozoose


 présence dans l’intestin grêle de Giardia lamblia ou
Giardia intestinalis

 Fréquence variable 7-50% selon les régions


 Maladie du péril fécal
 Asymptomatique +++
 Tout âge mais particulièrement chez les enfants
→troubles sévères → syndrome de malabsorption
7 HISTORIQUE

 1681: 1ère observation de G. duodenalis par Antoine


Leeuwenhoek

 1882: définition du genre Giardia par Johann en


l’honneur d’Alfred Giard

 1915: renommage en G. Lamblia par Charles Wardell


8 EPIDEMIOLOGIE

Agent pathogène
Taxinomie
Phylum : Sarcomastigophora
Sous-phylum : Mastigophora
Classe : Zoomastigophorea
Ordre : Diplomonadida
Famille : Hexamitidae
Genre : Giardia ou Lamblia
Espèce : G. intestinalis
9 EPIDEMIOLOGIE

Agent pathogène
Morphologie
 Forme végétative = trophozoïte = forme de
multiplication
 10-20 µm de long sur 6-10 µm de large et 2-4 µm
d’épaisseur
10 EPIDEMIOLOGIE

Agent pathogène
Morphologie
 De face : comparable à une toupie, un masque de
carnaval ou à un cerf-volant.
-partie antérieure et sur la face ventrale: présence d’une
dépression réniforme contenant 2 noyaux
-axostyle: élément de soutien divisant le corps en 2
parties symétriques longitudinalement avec 2 corps
para-basaux
11 EPIDEMIOLOGIE

Agent pathogène
Morphologie
 De profil : aspect d’une cuillère, d’un croissant.
 Déplacement grâce à 8 flagelles
-une paire dans la partie antérieure
-deux paires dans la partie moyenne
-une paire dans la partie postérieure
 Habitat: muqueuse duodénale ; formes fragiles, très
sensibles à la dessiccation, retrouvées dans les selles
diarrhéiques
12
13
14 EPIDEMIOLOGIE
Agent pathogène
Morphologie
 Forme kystique = forme de résistance, de
dissémination et contamination humaine
 ovoïde, immobile avec une paroi à double contour et
un pôle plus arrondi que l’autre
 1 faisceau de flagelle en « S » allongé
 12-14 µm de long sur 7-10 µm de large
 Kyste jeune: 2 noyaux
 Kyste mûr: 4 noyaux +++
15
16
17 EPIDEMIOLOGIE
Mode de contamination
 Directe: +/- par les mains sales

 Indirecte: +++ par ingestion de kystes mûrs via des


aliments souillés ou eau de boisson souillée

 Contamination liée au péril fécal; pratiques sexuelles


oro-anales
18 EPIDEMIOLOGIE
Réservoir de Parasite

 Homme

-Homme malade

-Porteurs asymptomatiques
19 EPIDEMIOLOGIE
Cycle évolutif: parasite monoxène
 Trophozoïtes (muqueuse duodéno-jéjunale) →
multiplication par scissiparité → fragiles dans le
milieu extérieur → présence dans les selles
diarrhéiques
 Si conditions du milieu intestinal défavorables →
immobilisation → transformation en kystes à 2 puis à
4 noyaux → élimination avec les selles → ingestion
avec les aliments →lyse des coques par les sucs
digestifs →trophozoïtes
20
21 EPIDEMIOLOGIE
Facteurs favorisants:

 Généraux
*résistance du kyste
-climat chaud et humide
-la dessication
-la chloration de l’eau
-inoculum: dose minimale 10-100 kystes
-manque d’eau potable, de système d’évacuation des
excrétas
22 EPIDEMIOLOGIE
Facteurs favorisants:

 Individuels
-hypochlorhydrie gastrique
-hypogammaglobulinémie: IgA ++
-malnutrition
-hygiène défectueuse
-promiscuité: source d’épidémies (familles, crèches, …)
-profession: agriculteurs, jardiniers avec engrais humain
23 EPIDEMIOLOGIE
Répartition géographique:

 parasitose cosmopolite

 plus répandue en zone tropicale comme toutes les


parasitoses liées au péril fécal.

 individus de tout âge, mais surtout enfants


24 PHYSIOPATHOLOGIE

 Fixation des FV sur la muqueuse duodéno-jéjunale →


altération des entérocytes → atrophie villositaire →
utilisation des nutriments et acides biliaires par les FV
→ malabsorption: graisses et vitamines liposolubles
(Vit B12)
25 MANIFESTATIONS CLINIQUES

 Asymptomatique (70% des cas)


 Manifestation différente chez l’adulte et chez l’enfant
 Porteurs asymptomatiques = disséminateurs
 Incubation: 7-21 jours
 Début habituellement progressif mais parfois brutal
 Tableau de gastro-entérite aiguë
 Diarrhée: +++ faite de 5 à 10 selles / jour sans
épreinte ni ténesme
26 MANIFESTATIONS CLINIQUES
Chez l’adulte:

 selles pâteuses, rarement diarrhéiques, matinales et


post-prandiales
 douleurs abdominales sans localisations précises,
calmées parfois par des vomissements
 véritable duodénite chronique parasitaire parfois
 Complications: cholécystite
➔Point de vue pratique, penser à une giardiose chez un
malade qui est nauséeux et émet des selles pâteuses
27 MANIFESTATIONS CLINIQUES
Chez l’ enfant:

Troubles intestinaux plus intenses


 douleurs péri-ombilicales
 selles souvent fréquentes, sémi-liquides, mousseuses,
nauséabondes, de couleur chamois
 association : anorexie, nervosité, urticaire
 véritables syndromes de malabsorption intestinale
(vitamines) et un retard de la croissance staturo-
pondérale (évolution chronique)
28 DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE

*EPS: à répéter car il existe des périodes de négativité


dans l’émission des kystes
*Techniques utilisées:
-Prélèvements: selles, tubage duodénal
-examen direct: trophozoïtes mobiles et kystes
-techniques de concentration telles que la technique de
Ritchie (kystes)
-Enterotest*
29 TRAITEMENT

 Traitement de toute giardiose authentifiée par la


découverte de parasites
-dérivés imidazolés
Métronidazole (Flagyl®) : comprimé à 250 mg, 500 mg et
en suspension buvable 50 mg/ ml pendant 5-7 jours à
renouveler 10 -20 jours plus tard :
250 mg 3 fois par jour chez l’adulte
25 mg/Kg 3 fois par jour chez l’enfant
30 TRAITEMENT

 Tinidazole

 Secnidazole

 Ornidazole

 Albendazole: 400 mg / j pendant 5 jours


PROPHYLAXIE
31
Collective

-traitement systématique du patient

-dépistage et traitement des porteurs asymptomatiques

-désinfection des eaux de boisson

-lutte contre le péril fécal

-enquête systématique dans l’entourage

-interdiction de l’utilisation d’engrais humain


PROPHYLAXIE
32
Individuelle

-nettoyage soyeux des crudités

-filtrer l’eau de boisson si nécessaire

-hygiène des mains

-hygiène alimentaire
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TRICHOMONOSE
URO-GENITALE
OBJECTFS
34

 Décrire l’agent pathogène


 Citer les modes de contamination
 Enumérer les facteurs favorisants
 Donner la posologie des principaux médicaments
utilisés
 Préciser les moyens de prévention
INTRODUCTION
35

-protozoose vénérienne, MST


-bénigne +++
-cosmopolite
-fréquente: 1ère cause d’IST dans le monde
Trichomonas vaginalis (stricte des voies urogénitales)
-atteinte prédominante des femmes
-hommes porteurs asymptomatiques ++ → taux de
transmission lors des rapports sexuels: 80 %
INTRODUCTION
36

-association fréquente à d’autres germes: C. albicans,


gonocoque, VIH
-responsable de RPM et petits poids de naissance
-augmentation de la prédisposition au VIH
EPIDEMIOLOGIE
37

Agent pathogène
Taxinomie
Phylum : Sarcomastigophora
Sous-phylum : Mastigophora
Classe : Zoomastigophorea
Ordre : Trichomonadida
Famille : Trichomonadidae
Genre : Trichomonas
Espèce : T. vaginalis, parasite strictement
humain
EPIDEMIOLOGIE
38

Agent pathogène

Morphologie
-Uniquement sous la forme végétative
-arrondi ou ovalaire
-15-30 µm de diamètre
-très mobile: 3-4 flagelles antérieurs libres et un flagelle
récurrent → membrane ondulante: ½ de la cellule
EPIDEMIOLOGIE
39

Agent pathogène

Morphologie
-noyau ovalaire antérieur
-1 corps parabasal incurvé sur le noyau
-axostyle: dépassant la cellule en arrière
-1 blépharoplaste
40
41
EPIDEMIOLOGIE
42

Mode de contamination
 →Transmission directe (absence de kyste) et en
milieu humide: contact sexuel +++

 Transmission indirecte rare via linges et objets de


toilette, sièges des WC,
EPIDEMIOLOGIE
43

Cycle évolutif

 homme et femme
→femme:
-nécessité d’imprégnation oestrogénique suffisante
pour implantation vaginale
-sinon refuge au niveau des glandes de Skène et de
Bartholin, vessie, urètre → repères échappant au
traitement (récidive)
➔jeune fille et femme âgée
EPIDEMIOLOGIE
44

Cycle évolutif
→homme:
-sillon balano-préputial
-urètre
-vésicules séminales
-prostate

Surface des muqueuses uro-génitales → multiplication


par scissiparité; cycle à un seul hôte en passant d’un
sujet atteint à un sujet sain et directement pathogène
EPIDEMIOLOGIE
45

Facteurs favorisants
-Troubles hormonaux: pilules contraceptives, grossesse,
ménopause
-Alcalisation du pH des sécrétions vaginales (normal:
3,8-4,5)
-Flore associée: Gonocoque, staphylocoque,
streptocoque
-Humidité

Répartition géographique: → cosmopolite


MANIFESTATIONS CLINIQUES
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-nombreux porteurs sains surtout chez l’homme

-rôle pathogène net dans les 2 sexes

-maladie de l’adulte
MANIFESTATIONS CLINIQUES
47

Chez la femme: 2 tableaux


 vulvo-vaginite aiguë +/-
-leucorrhées abondantes, fluides, mousseuses,
jaunâtres ou verdâtres, d’odeur fétide
-prurit vulvaire intense
-inflammation douloureuse de la vulve entraînant une
dyspareunie (douleur à la pénétration lors des
rapports sexuels)
-brûlures à la miction
MANIFESTATIONS CLINIQUES
48

Chez la femme: 2 tableaux


 vulvo-vaginite subaiguë +++
-examen gynécologique très douloureux
-muqueuse vaginale très inflammatoire (piqueté
hémorragique, rouge)
-parfois ulcérée et hémorragique

➔absence de traitement, évolution traînante avec


accalmie et recrudescence après les règles
→complications rares: urétrite, cystite, salpingite
49
MANIFESTATIONS CLINIQUES
50

Chez l’homme
 asymptomatique+++
 Urétrite aiguë: écoulement purulent, permanent, une
dysurie, une pollakiurie et des urines troubles

 Urétrite subaiguë: léger suintement ou goutte


matinale, prurit du méat urinaire, mêmes troubles
urinaires mais avec des urines en général claires

→complications rares: prostatite, épididymite,


hémospermie
51
52 DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE

 Mise en évidence du parasite dans les prélèvements


-Sécrétions vaginales (écouvillonnage sous spéculum) et
de l’urine matinale chez la femme
-Sécrétions urétrales et urine matinale chez l’homme
 Techniques utilisées:
-état frais: sécrétions, culot de centrifugation des urines
-frottis de sécrétions coloré au May Grunwald Giemsa

 PCR
53 TRAITEMENT

 Imidazolés :
-Métronidazole (Flagyl®)
-voie orale : 8-10 mg/Kg/jour pendant 10 jours
-chez la femme: prescription en plus d’un comprimé
gynécologique tous les soirs au coucher pendant 10
jours (Exemple : Flagy : 1 cp vaginal par jour)

 Ce traitement local est le seul prescrit au cours du 1er


trimestre de grossesse
54 TRAITEMENT

 Imidazolés :
-Tinidazole (Fasigyne 500 ®), Secnidazole (Flagentyl ®)
et ornidazole (Tiberal ®) : 30 mg/ Kg en une prise (2g
en prise unique par voie orale)

 Traitement minute à préconiser


 Nécessité de traiter simultanément le ou les
partenaires sexuels
55 PROPHYLAXIE

 Précautions habituelles concernant toutes MST:


-éviter les toilettes intimes fréquentes
-éviter les rapports sexuels tous azimuts
-se protéger contre les rapports sexuels douteux
-abstinence sexuelle avant la guérison complète
-traitement simultané du patient et de son ou ses
partenaires sexuels
-utilisation des objets de toilette personnels

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