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European Journal of Scientific Research

ISSN 1450-216X / 1450-202X Vol. 159 No 3 June, 2021, pp.23 - 38


http://www. europeanjournalofscientificresearch.com

Contribution à la connaissance des plantes aromatiques utilisées


dans la production du moût sucré et du Tchapalo, deux boissons
traditionnelles de Côte d’Ivoire

Dolourou Diarrassouba
Correspondances, Université Félix HOUPHOUËT BOÏGNY de Cocody
Département de Pharmacologie des Substances Naturelles
Laboratoire de Pharmacodynamie Biochimique, UFR Biosciences
Université de Cocody, Abidjan Côte d’Ivoire
E-mail: dolouroud@gmail.com, 07 07 04 72 60 /05 56 41 07 36

Karamoko Ouattara
Université Félix HOUPHOUËT BOÏGNY de Cocody
Département de Pharmacologie des Substances Naturelles
Laboratoire de Pharmacodynamie Biochimique, UFR Biosciences
Université de Cocody, Abidjan Côte d’Ivoire
E-mail: ouattkara@yahoo.fr, 07 78 26 47 39

Dio Dramane Dembele


Laboratoire de Biotechnologie, Agriculture et Valorisation des Ressources Biologiques
UFR Biosciences, Université de Cocody, Abidjan Côte d’Ivoire

Solange Aka
Laboratoire de Microbiologie et Biologie des Aliments, UFR STA
Université Nangui Abrogoua d’Abidjan

Abou Tuo
Laboratoire de géographie urbaine, UFR Géographies
Université Alassane OUATTARA, Bouaké, Côte d’Ivoire

Issa Bagre
Université Félix HOUPHOUËT BOÏGNY de Cocody
Département de Pharmacologie des Substances Naturelles
Laboratoire de Pharmacodynamie Biochimique, UFR Biosciences
Université de Cocody, Abidjan Côte d’Ivoire

Abstract

Une étude ethnobotanique a été conduite dans cinq communes de Côte d’Ivoire
(Abobo, Cocody, Yopougon, Bondoukou et Korhogo) auprès des brasseuses de tchapalo en
vue de connaître les espèces végétales utilisées dans la production du moût sucré et du
tchapalo. Les enquêtes réalisées à l’aide de questionnaires ont permis d’inventorier cinq
plantes aromatiques utilisées dans la production du moût sucré et du tchapalo. L’espèce
Grewia venusta était la plus connue et la plus utilisée (73%) suivie d’Adansonia digitata
(15 %), Abelmoschus esculenta (6%), Ceiba pentandra (3%) et de Fagara zantholoïdes
Contribution à la connaissance des plantes aromatiques utilisées dans la production
du moût sucré et du Tchapalo, deux boissons traditionnelles de Côte d’Ivoire 24

(1%). Parmi les différentes parties de ces plantes, les écorces étaient les plus utilisées
(81%) suivies des feuilles (13%) tandis que les tiges étaient faiblement utilisées (1%) par
les brasseuses. La solution de plantes utilisée dans la production du tchapalo s’obtenait par
broyage des écorces fraîches (84,8%) ou par délayage de la poudre des feuilles dans l’eau
(15,2%). Les brasseuses estimaient que la solution de plantes aromatiques sert à une bonne
préparation du moût sucré et du tchapalo. Car, elle permet à la maîsche de se déposer sans
se coller à la marmite (29,01%), de filtrer et clarifier le tchapalo. En plus de favoriser la
production du moût sucré et du tchapalo, elles ont affirmé que les plantes aromatiques sont
destinées à l’alimentation et jouent aussi un rôle thérapeutique pour les consommateurs.
Ces plantes soignent plusieurs maladies tels que les maux de ventre, l’hypertension, le
paludisme, les diarrhées, l’ulcère. En fonction de l’origine et du groupe ethnique, les
plantes aromatiques étaient différentes d’une commune à une autre mais aussi, au sein du
même groupe ethnique où la prononciation des noms était différente d’une communauté à
une autre. Cette étude constitue une source d’informations qui pourra servir de base à des
études pharmacologiques pour l’évaluation de l’efficacité thérapeutique de ces plantes.

Motsclés: Ethnobotanique, Andasonia digitata; Abelmoscus exculenta; Ceiba. pentandra;


Grewia venusta; Fagara zantholoïdes ; Moût sucré ; Tchapalo

Abstract

An ethnobotanical study was carried out in five communes of Côte d'Ivoire (Abobo,
Cocody, Yopougon, Bondoukou and Korhogo) among the tchapalo brewers in order to
know the plant species used in the production of sweet must and tchapalo. Surveys carried
out using questionnaires made it possible to inventory five aromatic plants used in the
production of sweet must and tchapalo. The species Grewia venusta is the most well known
and used (73%), followed by Adansonia digitata (15%), Abelmoschus esculenta (6%),
Ceiba pentandra (3%) and Fagara zantholoides (1%). Among the different parts of these
plants, bark is the most well known and used (81%) followed by leaves (13%), while stems
are little used (1%) by brewers. The plant solution used in the production of tchapalo is
obtained by grinding the fresh bark (84.8%) or by diluting the leaf powder in water
(15.2%). The brewers believe that the herbal solution is used for a good preparation of the
sweet must and the tchapalo. This is because it allows the maize to settle without sticking
to the pot (29.01%), to filter and clarify the tchapalo. In addition to promoting the
production of the sweet must and the tchapalo, the aromatic plants are used for food and
also play a therapeutic role for consumers. These plants treat several diseases such as
stomach aches, hypertension, malaria, diarrhoea, ulcers... Depending on origin and ethnic
group, aromatic plants differ from one commune to another. But also, within the same
ethnic group where the pronunciation of names differs from one community to another.
This study is a source of information that can be used as a basis for pharmacological studies
to evaluate the therapeutic effectiveness of these plants.

Keywords: ethnobotanic, Andasonia digitata; Abelmoscus exculenta; Ceiba. pentandra;


Grewia venusta ; Fagara zantholoïdes ; Sweet must; Tchapalo.

1. Introduction
L’homme a toujours mis à contribution la nature pour satisfaire ses besoins vitaux. Il a aussi appris à
connaître et établir une relation avec les êtres vivants de son milieu (Ekué et al., 2008). De son milieu
de vie, il tire une protection, la nourriture, une source d’énergie, un habitat et des soins (Guigma et al.,
25 Dolourou Diarrassouba, Karamoko Ouattara, Dio Dramane Dembele,
Solange Aka, Abou Tuo and Issa Bagre

2012; Guimbo et al., 2012 ; Soro et al., 2014 ). A l’époque de la cueillette, les plantes sauvages ont été
les premières sources principales de l’alimentation humaine. Toutefois, elles ont été abandonnées par la
population au profit des plantes étrangères introduites (Shumsky et al., 2014). En effet, la
méconnaissance, la rareté des plantes aromatiques alimentaires et l’absence de données scientifiques
sur ces espèces pouvant justifier leur consommation et leur sauvegarde sont quelques raisons avancées
par les populations (Mangambu et al., 2012).
En Afrique, certaines céréales telles que le mil, le sorgho et le maïs sont transformées en
boissons alcoolisées ou non alcoolisées. Le processus de transformation de ces produits comprend une
étape essentielle de brassage facilitée par les jus des extraits de plantes aromatiques. Les plantes
utilisées pour la production de ces boisons procurent de multiples propriétés aux populations qui
diffèrent selon les cultures de ces peuples. En effet, ces boisons souvent attachées aux traditions
d’hospitalité et de convivialité, font partie du savoir-vivre de la plupart des familles et servent à sceller
des relations entre les individus. Les plantes utilisées pour tous ces services de compléments
alimentaires et/ou d’ingrédients sont soit cultivées, soit sauvages (Malaise, 2004 ; N’Dri, 2010). A
l’instar des autres pays de la sous-région, en Côte d’Ivoire, le sorgho est généralement transformé en
une bière traditionnelle appelée « tchapalo ». Dans son processus de production, le jus de certaines
plantes est utilisé lors de l’étape du brassage comme clarifiant. Certains auteurs affirment que le
clarifiant diffère, suivant les groupes ethniques. Ce jus est un agent gélatineux ou mucilagineux qui
améliore la floculation et la filtration des matières insolubles en suspension (Chevassus-Agnes et al.,
1976). Il est obtenu par broyage et macération dans l’eau de l’écorce de certains arbustes tels que
Anogeissus Léocarpus (N’da & Coulibaly, 1996) ou de la tige d’Hibiscus esculentus (Asiedu, 1989).
Certaines ethnies utilisent la sève de différents arbres, en particulier Triumfetta sp. (Chevassus-Agnes
et al., 1976).
Avec la forte diversité floristique de la Côte d’Ivoire, plusieurs chercheurs ont déjà décrit
certaines plantes en rapport à leurs utilisations par les populations locales (Adou et al., 2006 ; Kouamé
et al., 2015 ; Ouattara et al., 2016). Pour la connaissance des plantes aromatiques utilisées dans la
production du moût sucré et du tchapalo en Côte d’Ivoire, très peu de données sont disponibles à ce
jour. L’objectif de ce travail vise à répertorier toutes les plantes aromatiques utilisées dans la
production du moût sucré et du tchapalo dans trois villes de la Côte d’Ivoire afin de déterminer le
niveau de connaissance, le degré de consommation, la méthode de préparation et d’utilisation de ces
plantes par les populations locales. Pour atteindre cet objectif une enquête ethnobotanique de
perception des brasseuses du moût sucré et du tchapalo a été entreprise dans deux communes de
l’intérieur et trois communes du district d’Abidjan.

2. Matériel et Méthodes
2.1. Présentation de la Zone D’étude
L’étude a été réalisée dans trois villes de la Côte d’Ivoire. La ville d’Abidjan située au sud entre 5° 18'
34″ de latitude Nord et -4° 0' 45″ de longitude Ouest. A Abidjan, trois communes ont été enquêtées.
Deux villes de l’intérieur du pays, Korhogo (9° 27′ 41″ N, -5° 38′ 19″ O) et Bondoukou (8° 02′ 23″ N,
-2° 47′ 54″O) situées respectivement au Nord et au Nord-Est de la Côte d’Ivoire à 575 km et à 625 km
d’Abidjan ont été visitées (Figure 1). Trois communes ont été visitées dans la ville d’Abidjan (Abobo,
Cocody et Yopougon). Ces communes sont celles de production massive du moût sucré et du tchapalo
dans la ville d’Abidjan (Aka et al., 2014) et les villes du Nord sont les villes d’origine de production
massive du moût sucré et du tchapalo.
Contribution à la connaissance des plantes aromatiques utilisées dans la production
du moût sucré et du Tchapalo, deux boissons traditionnelles de Côte d’Ivoire 26

Figure 1: Carte géographique des sites d’études

2.2. Matériel
2.2.1. Matériel Technique
La collecte de données a été réalisée à l’aide de fiches d’enquêtes ethnobotaniques, de sachets
plastiques et d’anciens journaux pour la conservation des échantillons de plantes aromatiques utilisées
dans la production du moût sucré et du tchapalo dans ces trois villes de la Côte d’Ivoire.
L’enregistrement des informations complémentaires a été réalisé à l’aide d’un carnet de notes et
différentes prises de vues ont été réalisées avec un appareil photo numérique de type Nikon Coolpix
S2900 (20.1 mégapixels). L’ensemble des données ont été saisies sur les fichiers Excel à l’aide d’un
ordinateur portable.

2.2.2. Matériel Végétal


Ce matériel est constitué d’espèces végétales recensées dans les cabarets au niveau des différents sites
visités dans les trois villes étudiées de la Côte d’Ivoire.

2.3. Méthodes
2.3.1. Enquête Ethnobotanique
L’enquête a été basée sur le recueil des données d’informations sur la connaissance et l’utilisation des
plantes aromatiques par les brasseuses de tchapalo. Les interviews directs (Tahri et al., 2012) face à
face ont été réalisés avec les responsables de chaque site de production du tchapalo dans les cinq
communes visitées (Abobo, Cocody, Yopougon, Korhogo et Bondoukou). Dans chaque commune, 30
brasseuses de tchapalo ont été soumises à notre questionnaire ; soit un total de 150 personnes.
27 Dolourou Diarrassouba, Karamoko Ouattara, Dio Dramane Dembele,
Solange Aka, Abou Tuo and Issa Bagre

2.3.2. Identification des Plantes Utilisées par les Brasseuses


Au cours de l’enquête, les noms vernaculaires des espèces de plantes utilisées par les brasseuses ont été
notés. Un herbier a été constitué avec un échantillon de chaque plante puis transporté au Centre
National Floristique (CNF) de l’Université Félix HOUPHOUËT BOIGNY de Cocody – Abidjan. Les
différents usages médicinaux de ces plantes ont été demandés aux brasseuses à traves le questionnaire.

2.2.3. Traitement des Données


Les données recueillies sur les fiches d’enquête ont été saisies sous Microsoft Excel qui a également
servi pour le tracé des graphes. Les informations collectées auprès des brasseuses ont permis de
déterminer la fréquence de citation de chaque espèce de plante selon la formule de Fah et al. (2013).

Nombre de citations de l’espèce


Fréquence de citation =
Nombre total de citations de toutes les espèces

3. Résultats
3.1. Connaissance et Utilisation des Plantes Aromatiques dans la Production du Moût sucré et du
tchapalo selon les Espèces
Les données de l’enquête sur la connaissance des plantes aromatiques par les brasseuses sont
présentées par la Figure 2. La majorité des brasseuses a affirmé connaître les plantes aromatiques et les
utiliser (99%) dans la production du moût sucré et du tchapalo. Cinq principales plantes ont été
répertoriées. La plus connue et utilisée a été l’espèce Grewia venusta (73%), suivie d’Adansonia
digitata avec 15 % des affirmations. Les plus faibles taux ont été observés avec Abelmoschus esculenta
(6%), suivi de Ceiba pentandra (3%) et Fagara zantholoïdes (1%). Deux personnes enquêtées (1%)
ont affirmé ne pasutiliser de plante dans la fabrication du moût et du tchapalo.

Figure 2: Répartition des plantes aromatiques utilisées dans la production du moût sucré et du tchapalo par les
productrices enquêtées
Contribution à la connaissance des plantes aromatiques utilisées dans la production
du moût sucré et du Tchapalo, deux boissons traditionnelles de Côte d’Ivoire 28

3.2. Connaissance et Utilisation des Plantes Aromatiques dans la Production du Moût Sucré et du
Tchapalo par les Brasseuses selon les Communes
Les résultats de la distribution de la connaissance et l’utilisation des plantes aromatiques dans la
production du moût sucré et du tchapalo présentés à la Figure 3 ont montré que les fréquences varient
d’une commune à une autre. L’espèce Grewia venusta est la plus utilisée dans la plupart des
communes avec des taux respectifs de 100% pour Yopougon, 96, 7% pour Abobo, 83,3% pour
Cocody, 33,3% pour Korhogo et 92,6% pour Bondoukou (Figure 3). Dans la commune de Korhogo,
les brasseuses ont affirmé utiliser fréquemment toutes les espèces, avec l’espèce Adansonia digitata
comme la plus abondante (41,7%) suivie de Grewia venusta avec 33,3%. Adansonia digitata est plus
utilisée à Korhogo que dans toutes les autres communes. Abelmoschus esculenta est utilisée à Cocody
(13,3%) qu’à Korhogo (10%). De même que l’espèce Ceiba pentandra est utilisé à Korhogo (8,3%)
qu’à Bondoukou (3,7%). Seule les brasseuses de la commune de Korhogo ont affirmé utiliser l’espèce
Fagara zantholoïdes (5%).

Figure 3: Répartition de la connaissance et utilisation des plantes aromatiques dans la production du moût
sucré et du tchapalo selon les communes enquêtées

3.3. Connaissance et usage des Plantes Aromatiques Selon les Parties Utilisées dans la Production
du moût Sucré et du tchapalo
La connaissance et l’utilisation des plantes aromatiques selon les parties utilisées sont représentées à la
Figure 4. Environ, 81% des enquêtées ont affirmé que les écorces sont les parties les plus connues et
utilisées suivies des feuilles (13%). En revanche, les brasseuses ont affirmé que les tiges sont
faiblement utilisées (1%). La combinaison des différentes parties des plantes aromatiques est
également faiblement utilisée. L’usage de feuilles et écorces représentait 3% tandis que celle des
feuilles, tiges et fruits était de 1%.
29 Dolourou Diarrassouba, Karamoko Ouattara, Dio Dramane Dembele,
Solange Aka, Abou Tuo and Issa Bagre

Figure 4: Connaissance et utilisation des différentes parties des plantes aromatiques

3.4. Connaissance et Utilisation des Parties des Parties des Plantes Aromatiques selon les
Communes
La répartition de la connaissance des parties des plantes aromatiques utilisées selon les communes
enquêtées est représentée dans la Figure 5. L’analyse a indiqué que les écorces des plantes sont les plus
utilisées dans toutes les communes. Dans les communes de Yopougon et de Bondoukou, toutes les
brasseuses enquêtées ont raconté qu’elles utilisent seulement les écorces (100%). Seulement à Cocody,
3,33% et 10% des enquêtées ont prétendu utiliser respectivement les tiges et les fruits. Dans la
commune d’Abobo, 96,67% des brasseuses ont utilisé les écorces tandis que 3,33% ont associé les
écorces aux feuilles. Dans celle de Korhogo, 54,24% des brasseuses ont utilisé les écorces, 38,98% les
feuilles, 5,08% les feuilles associées aux écorces tandis que 1,69% ont fait une combinaison de
feuilles, tiges et fruits.
Contribution à la connaissance des plantes aromatiques utilisées dans la production
du moût sucré et du Tchapalo, deux boissons traditionnelles de Côte d’Ivoire 30

Figure 5: Parties des plantes aromatiques utilisées selon les communes

3.5. Lieu D’approvisionnement des Plantes Aromatiques par les Brasseuses Interrogées
Le mode d’approvisionnement en plantes aromatiques utilisées dans la production du tchapalo et du
moût sucré est représenté par la Figure 6. La majorité des brasseuses interrogées (74,3 %) a affirmé
payer ces plantes aromatiques au marché avec les commerçantes spécialisées dans ce domaine.
Certaines s’en procuraient dans les champs ou jardins (16,17 %) et enfin d’autres récoltaient ces
plantes aromatiques spontanées (9,53 %) en brousses.

Figure 6: Lieu d’approvisionnement des plantes aromatiques


31 Dolourou Diarrassouba, Karamoko Ouattara, Dio Dramane Dembele,
Solange Aka, Abou Tuo and Issa Bagre

3.6 Mode D’obtention et D’utilisation de la Solution des Plantes Aromatiques dans la Production
du tchapalo
Les brasseuses ont mentionné que l’obtention de la solution utilisée dans la production du tchapalo se
fait selon deux modes. Le premier mode consiste à broyer les écorces fraiches dans l’eau. Le broyat
obtenu est ensuite malaxé pour retenir le jus visqueux de la solution de la plante. Ce mode d’obtention
qui représentait 84,8 % est le plus utilisé par les brasseuses. Le second mode qui utilise la mixture des
poudres de feuilles (15,2%), consiste à délayer la poudre de la plante aromatique dans de l’eau, bien
homogénéiser et attendre 15 mn pour utiliser le jus visqueux obtenu. Les modes d’utilisation des
plantes aromatiques dans la production du moût sucré et du tchapalo sont le jus visqueux de l'écorce
macérée et de la poudre de feuille avec respectivement 76,6% et 23,4%.

Figure 7: Mode d’utilisation des plantes aromatiques

3.7. Rôle et Fonction cité de la Plante dans la Production du Moût sucré et du tchapalo
Toutes les brasseuses rencontrées ont mentionné que les plantes aromatiques servent à une bonne
préparation du moût sucré et du tchapalo. Environ 29,01 % des productrices ont estimé que les plantes
permettent à la maîsche de se déposer sans se coller à la marmite (figure 7). En outre, 16,23% et 24,07
ont avoué que les plantes filtrent et clarifient le tchapalo. Quant aux autres brasseuses, elles ont affirmé
que les plantes aromatiques servent à filtrer et clarifier aussi bien le moût sucré que le tchapalo.

3.8. Connaissance et Utilisation des Plantes Aromatiques Selon les Maladies Soignées
De façon générale, les plantes aromatiques sont destinées à l’alimentation et jouent aussi un rôle
thérapeutique pour les consommateurs. Les données d’enquêtes nous indiquent que plusieurs maladies
sont soignées par les plantes aromatiques utilisées dans la production du moût sucré et du tchapalo
(Figure 8). Les maladies les plus citées sont : l’amélioration de l’état de sanitaire des enfants de 0 à 5
ans (31 %), suivie de l’amélioration des maux de ventre à (16,7 %) et de l’hypertension à (12 %).
Contribution à la connaissance des plantes aromatiques utilisées dans la production
du moût sucré et du Tchapalo, deux boissons traditionnelles de Côte d’Ivoire 32

Figure 8: Rôle de la plante dans la production du moût sucré et du tchapalo

Figure 9: Maladies soignées par les plantes aromatiques utilisées dans la production du moût sucré et du
tchapalo
33 Dolourou Diarrassouba, Karamoko Ouattara, Dio Dramane Dembele,
Solange Aka, Abou Tuo and Issa Bagre

3.9. Noms Vernaculaires des Plantes Aromatiques Utilisées selon les Groupes Ethniques
Les brasseuses ont affirmé que les appellations des plantes aromatiques recensées diffèrent d’une
commune à une autre et aussi d’une ethnie à une autre. Egalement, dans la même ethnie, selon la
prononciation, les noms étaient différents d’une communauté à une autre. Les noms vernaculaires des
cinq plantes enquêtées selon les cinq communes sont consignés dans le tableau 1.

Tableau 1: Tableau des quatre familles de genres obtenus

Nom scientifique de Partie Autres


Communes Ethnie Nom vernaculaire
la plante utilisée utilisations
Bohboh Grewia venusta Yiol Ecorce Sauce, médicinale
Adansonia digitata Tinfa Feuille Sauce, médicinale
Lobi
Abobo Grewia venusta Yiol Ecorce Sauce, médicinale
Pouguili Grewia venusta Yiol Ecorce Sauce, médicinale
Sénoufo Grewia venusta Sionfiw Ecorce Sauce, médicinale
Koulango Grewia venusta Kamaga, Malin Ecorce Sauce, médicinale
Lobi Grewia venusta Kamaga, Yiol Ecorce Sauce, médicinale
Bondoukou Loron Grewia venusta Kamaga, Yiol Ecorce Sauce, médicinale
Ceiba pentandra Sionfiw Feuille Sauce, médicinale
Sénoufo
Grewia venusta Fanfiw Ecorce Sauce, médicinale
Bohboh Grewia venusta Bérèmè Ecorce Sauce, médicinale
Boussanga Grewia venusta Yiol Ecorce Sauce, médicinale
Dagari Grewia venusta Sarlou, Voilou Ecorce Sauce, médicinale
Groussi Grewia venusta Salga, Yiol Ecorce Sauce, médicinale
Cocody Abelmoschus exculenta Pouoh, Sarlou Tige +fruits Sauce, médicinale
Lobi Adansonia digitata Tinfa Feuille Sauce, médicinale
Grewia venusta Fletrie, Sarlou, Voilou Ecorce Sauce, médicinale
Abelmoschus exculenta Mannan Tige + fruits Sauce, médicinale
Mossi
Grewia venusta Sarlou, Voilou, Yiol Ecorce Sauce, médicinale
Lobi Grewia venusta Yiol Ecorce Sauce, médicinale
Abelmoschus exculenta Tohguélé Tige + fruits Sauce, médicinale
Fagara zantholoïdes Djéganw Feuille Sauce, médicinale
Korhogo
Sénoufo Adansonia digitata Jintiwari, Feuille Sauce, médicinale
Ceiba pentandra Blawari, Feuille Sauce, médicinale
Grewia venusta Fanfiw, Sionfiw, Ecorce Sauce, médicinale
Yopougon Lobi Grewia venusta Yiol Ecorce Sauce, médicinale

4 Discussions
Les données de l’enquête sur la connaissance et l’utilisation des plantes aromatiques ont montré que la
majorité des brasseuses connaissent et les utilisent avec un taux de 99% dans la production du moût
sucré et du tchapalo. Cinq principales plantes sont connues et utilisées par les brasseuses des cinq
communes. Grewia venusta représentait l’espèce la plus connue et la plus utilisée avec 73%, suivi
d’Adansonia digitata avec 15 %. Les plus faibles taux ont été observés avec Abelmoschus esculenta
(6%), suivi de Ceiba pentandra (3%) et Fagara zantholoides (1%). La connaissance et l’utilisation des
cinq plantes aromatiques s’expliqueraient par le fait que la production du moût sucré et du tchapalo se
transmet de génération en génération et de façon orale. Les plus connues et utilisées avec une
fréquence variant de 50 % à 100 % représente seulement que 0,2 % des plantes cités, celle
moyennement connues et utilisées avec une fréquence variant entre 20% et 50% représente que 0,4%
des plantes cités et les faiblement connues et utilisées avec une fréquence inférieure à 20 % ne
représentent que 0,4% des plantes citées. Ces résultats corroborent avec ceux de Kouamé et al. (2015)
et de Vroh Bi et al. (2014), qui ont montré une répartition des plantes spontanées en trois groupes et
l’existence d’intérêts alimentaires de ces diverses espèces. Cependant peu sont connues et peu
Contribution à la connaissance des plantes aromatiques utilisées dans la production
du moût sucré et du Tchapalo, deux boissons traditionnelles de Côte d’Ivoire 34

exploitées. Cette sous-exploitation pourrait s’expliquer par la transmission orale de la culture


alimentaire qui se perd par une vie de plus en plus citadine. Enfin, par la propagation des cultures
vivrières aux détriments des plantes spontanées alimentaires sans oublier l’urbanisation rapide de
campagnes (Tra Bi et al., 2015 ; Dossa et al., 2015).
Les résultats de la connaissance et l’utilisation des plantes aromatiques dans la production du
moût sucré et du tchapalo variaient d’une commune à une autre. La plupart des communes utilisaient
l’espèce Grewia venusta avec les taux respectifs de 100% pour Yopougon ; 96,7% pour Abobo ; 83,3%
pour Cocody, 33,3% pour Korhogo et 92,6% pour Bondoukou. Quant aux autres espèces, elles sont
toutes fréquemment utilisées par la population de la commune de Korhogo dans la production, avec
l’espèce Adansonia digitata la plus abondantes (41,7%) suivie de Grewia venusta avec (33,3%).
Abelmoschus esculenta était plus utilisée à Cocody (13,3%) qu’à Korhogo (10%). De même que
l’espèce Ceiba pentandra était plus utilisée à Korhogo (8,3%) qu’à Bondoukou (3,7%). Seule la
commune de Korhogo utilisait l’espèce Fagara zantholoïdes à 5 %. Cette différence de connaissance et
d’utilisation des plantes aromatiques d’une commune à une autre pourrait s’expliquer par la différence
de culture et de civilisation d’une région à une autre et aussi d’une commune à un autre selon Dossa et
al. (2015). Le nombre élevé d’espèces végétales utilisées à Korhogo pourrait s’expliquer par la forte
diversité des plantes alimentaires cultivées ou spontanées alimentaires rencontrées dans cette région.
Cette diversité pourrait être aussi favorisée par les facteurs climatiques. Cependant avec la pression
démographique entrainant la raréfaction des ressources végétales, les populations s’approprient donc
les aliments sauvages qui n’étaient pas traditionnellement acceptables selon Bediakon et al. (2018). Par
ailleurs, la situation géographique de la commune de Korhogo en savane où tous les arbustes sont
facilement exploitables pour compenser les besoins alimentaires, pourrait aussi expliquer l’abondance
des espèces végétales utilisées dans la production du moût sucré et du tchapalo.
La connaissance et l’utilisation des plantes aromatiques selon les parties utilisées ont montré
que les écorces sont les parties les plus connues et utilisées avec 81%, suivies des feuilles avec 13 %.
L’utilisation importante des écorces pourrait s’expliquer par le fait que les brasseuses ont besoin
d’exsudat de la plante en quantité qui ne peut s’obtenir qu’avec une quantité suffisante d’écorces et non
de feuilles ou des autres parties de la plante. Nos résultats sont contraires à ceux de Lakouété et al.
(2009) ; Zerbo et al. (2011), Diatta et al. (2013) et Offoumou (2015). Ces auteurs ont montré que les
feuilles représentent les parties les plus utilisé par la population. Ces différences de résultats pourraient
s’expliquer par la différence des domaines d’étude. En effet, ces auteurs ont travaillé sur les plantes
médicinales destinées à la consommation directe après préparation. Cependant nos travaux ont porté
sur des plantes aromatiques dont la solution ou exsudat obtenue est utilisée pour la préparation de la
boisson. Par contre, les autres parties sont très faiblement utilisées simplement ou en combinaison
(tiges 1% ; tiges +fruits 2% ; Feuilles + écorces 3%). La combinaison de feuilles, tiges et de fruits n’est
pas utilisée par la population pour la production du moût sucré et du tchapalo contrairement aux études
de Kouamé et al. (2015) et N’guessan et al. (2009). Ces auteurs ont montré que les combinaisons de
feuilles, de tiges et de fruits ou l’usage de la plante entière existent et sont les plus consommées par la
population. La répartition de la connaissance des parties des plantes aromatiques utilisées selon les
communes enquêtées indique que les écorces des plantes sont les plus utilisées dans toutes les
communes. Dans les communes de Yopougon et de Bondoukou, toutes les brasseuses rencontrées
utilisaient seulement les écorces des feuilles (100%). Les tiges et les fruits sont utilisés seulement à
Cocody avec respectivement 3,33% et 10%. Dans la commune d’Abobo, 96,67% des brasseuses
utilisaient les écorces tandis que 3,33% associaient les écorces aux feuilles. Dans celle de Korhogo,
54,24% des brasseuses utilisaient les écorces, 38,98% les feuilles, 5,08% associaient les feuilles aux
écorces tandis que 1,69% faisaient une combinaison de feuilles, tiges et fruits. Ces résultats
s’expliquent par la prédominance des recettes mono spécifiques qui est confirmée par Monnet (2013).
Il révèle que 92,59% des recettes sont mono spécifiques. Pour les autres parties telles que les feuilles,
elles sont utilisées par la population de Korhogo dans la production, avec l’espèce Adansonia digitata
la plus abondantes 16,96%. La combinaison tiges et/ou fruits de l’espèce Abelmoschus exculenta est
35 Dolourou Diarrassouba, Karamoko Ouattara, Dio Dramane Dembele,
Solange Aka, Abou Tuo and Issa Bagre

utilisée à Korhogo qu’à Cocody à 1,85%. La combinaison de parties feuille plus tiges plus fruits ne
s’utilisait seulement qu’à Korhogo (0,62 %). Korhogo était la seule commune où toutes les parties des
plantes aromatiques sont utilisées pour la production du moût sucré et du tchapalo. Les résultats des
parties utilisées par commune selon les données d’enquêtes pourraient se référer aux mêmes
explications que précédemment. Cependant, Dibong et al., (2011) affirme que l’association des parties
des plantes est la pratique très courante dans la pratique Africaine.
Le mode d’approvisionnement en plantes aromatiques utilisées dans la production du tchapalo
et du moût sucré a été majoritairement (74,3%) représenté par l’achat des écorces au marché ou avec
les femmes ou les vendeurs ambulants qui viennent les approvisionner dans leur cabaret (lieu de
production et de vente du tchapalo). Certains s’en procurent dans les champs ou jardins (16,17%) et
enfin d’autres récoltent ces plantes aromatiques spontanées (09,53%) en brousses. Le fort taux
d’approvisionnement au marché ou par achat s’expliquerait par l’objectif d’utilisation qui est de vendre
le produit obtenu et récolter des gains. Mais aussi par le manque de terre cultivable pour les braseuses.
En effet, ces plantes constituent un revenu additionnel important pour de nombreux ménages qui se
sont spécialisés dans la vente des plantes spontanées (Masinda et al., 2013), c’est le cas de l’écorce de
Grewia venusta en Côte d’Ivoire.
Deux modes d’obtention de la solution se présentent à travers les données de l’enquête. La
mixture des écorces avec une fréquence de 84,8%, s’obtient par broyage des écorces fraiches dans de
l’eau, puis le broyat est malaxé pour obtenir le jus visqueux. Lorsque l’écorce est sèche, elle est
trempée dans de l’eau, ensuite broyé puis malaxé pour obtenir le jus visqueux de la plante. Quant à la
mixture de la poudre des feuilles représentant 15,2%, consiste à délayer la poudre de la plante
aromatique dans de l’eau, bien homogénéiser et attendre 15 mn pour utiliser le jus visqueux obtenu.
Ces résultats pourraient s’expliquer par l’objectif à atteindre à travers l’utilisation de la plante. Dans le
cadre de la production du moût sucré et du tchapalo, seul le jus visqueux de la plante est utilisé. Le
malaxage de l’écorce est repris plusieurs fois dans l’eau pour extraire l’exsudat afin de l’utiliser. Le
mode de préparation était légèrement différent de ceux de la médecine traditionnelle que sont la
décoction, le pétrissage, le broyage et l’expression. En effet, Sahli et al. (2010), Benkhnigue et al.
(2011) et de Zerbo et al. (2011) ont montré que le décocté est la forme pharmaceutique la plus
sollicitée. En plus de la décoction, il est bon de révéler que le broyage (30%) et l’expression (22%)
sont des modes fréquemment utilisés pour les plantes alimentaires. Selon Salhi et al. (2010), la
décoction permet de recueillir le plus de principes actifs et atténue ou annule l’effet toxique de
certaines recettes.
Les résultats des modes d’utilisation des plantes aromatiques sont respectivement le jus
visqueux de l'écorce macérée (131) et le jus visqueux de la poudre de feuille (40) avec des taux
respectifs de 76.6% et 23.4%. L’étude relative au mode de consommation des plantes spontanées
aromatiques a révélé que la majeure partie des aliments ont toujours été cuire. En effet, les feuilles et
les graines sont utilisées en grande partie pour la confection des sauces. En outre, certains organes
subissent d’autres transformations (séchage, mixture, fermentation, …) avant d’être utilisé comme
aliments (Millogo et al., 1996).
Toutes les brasseuses enquêtées affirmaient que les plantes aromatiques servent à une bonne
préparation du moût sucré et du tchapalo. Parmi elles, 29,01% estiment que les plantes permettent à la
maîsche de se déposer sans se coller à la marmite. Entre 16, 23% et 24,07% des productrices supposent
que les plantes filtrent et clarifient le tchapalo. Quant aux autres elles pensent que les plantes
aromatiques servent à filtrer et clarifier aussi bien le moût sucré que le tchapalo. Ces résultats
confirment bien la non-maîtrise du rôle exacte de la plante dans la production du moût sucré et du
tchapalo.
De façon générale, les plantes aromatiques servent à l’alimentation, en plus elles jouent aussi
un rôle thérapeutique pour les consommateurs. Les maladies citées par les productrices ont montré que
les plantes servent à améliorer l’état de santé des enfants de 0 à 5 ans avec 31 %, suivi des maux de
ventre avec 16,7% et l’hypertension avec 11, 9%. Nos résultats corroborent ceux de Bené et al., (2016)
Contribution à la connaissance des plantes aromatiques utilisées dans la production
du moût sucré et du Tchapalo, deux boissons traditionnelles de Côte d’Ivoire 36

qui ont trouvé dans les recherches que les affections infantiles (51,79%) et obstétriques (26,79%) sont
les plus traitées par les plantes du Département de Transua. Dans les pays tropicaux en général et en
Afrique sub-saharienne en particulier, l’intérêt des plantes aromatiques pour l’alimentation des
populations rurales est très largement reconnu (Ambé et al., 2001 ; Zerbo et al., 2012). Il est bien
connu que dans la plupart des pays de l’Afrique, ces plantes spontanées sont utilisées en périodes de
soudure comme un substitut aux protéines végétales et constituent de véritables sources de
compléments nutritionnels (Amouzou et al., 2006). Les appellations des plantes aromatiques recensées
diffèrent d’une commune à une autre et aussi d’une ethnie à une autre. Egalement, dans la même ethnie
selon la prononciation, les noms peuvent changer d’une communauté à une autre.

5. Conclusion
Cette étude a permis de montrer que la flore diversifiée de la Côte d’Ivoire regorge une importante
richesse de plantes aromatiques utilisées pour la production du moût sucré et du tchapalo. Au total,
cinq plantes aromatiques ont été recensées dans les cinq communes de la Côte d’Ivoire chez les
brasseuses enquêtées. Elles se retrouvent en abondance dans la savane et dans les champs. Les écorces
et les feuilles restent les parties des plantes aromatiques les plus connues et les plus utiliser dans la
production du tchapalo et du moût sucré des communes enquêtées. Elles sont utilisées à des fins
alimentaires par la population enquêtée en plus de quelques utilisations en médecine traditionnelle. La
mixture et cuisson reste le mode de transformation et consommation la plus employée et un
approvisionnement des parties utilisées sur les différents marchés du nord de la Côte d’ivoire des pays
voisin reste le plus apprécié. Les cinq plantes citées par les brasseuses enquêtées sont de trois familles
différentes Adansonia digitata et Ceiba pentandra de la famille Bombacaceae, Grewia venusta et
Abelmoschus exculenta de la famille Malvaceae et Fagara zantholoïdes de la famille des Rutaceae. La
famille la plus dominante dans la production des boissons traditionnelles est la famille Malvaceae. Il
serait bénéfique d’approfondir les recherches sur les caractéristiques phytochimiques et nutritionnelles
de ces plantes aromatiques.

Conflits D’interets
Tous les auteurs n’ont déclaré aucun conflit d’intérêts.

Contributions Des Auteurs


DD est l’investigateur principal et a participé à la planification et à la réalisation de l'enquête. DD, IB
et DIO DEMBELE ont effectué la saisie et l'analyse des données. AGS, TA et OK ont contribué au
processus de rédaction. Tous les auteurs ont lu et approuvé le manuscrit final.

Remerciements
Ce travail a été réalisé dans le cadre de la valorisation des plantes aromatiques utilisées dans la
production du moût sucré et du tchapalo en Côte d’Ivoire. Nous tenons à remercier le Dr Tra Bi du
Centre Nationale Floristiques (CNF) d’Abidjan, les productrices de tchapalo.
37 Dolourou Diarrassouba, Karamoko Ouattara, Dio Dramane Dembele,
Solange Aka, Abou Tuo and Issa Bagre

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