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Chapitre 1 :

Introduction - Notions de Base

1.1 Questions préliminaires


1.1.1 Qu’est-ce qu’un fluide ?
On peut rencontrer la matière sous trois formes principales 1 :
– l’état solide ;
– l’état liquide ;
– l’état gazeux.
Un fluide est un liquide ou un gaz.
1.1.2 Quelles sont les différences entre un fluide et un solide ?
La matière est constituée de particules de très petite taille qui sont des atomes (figure 1), des
molécules ou des ions. Dans un solide, ces particules sont fortement liées entre elles par des
forces électrostatiques et occupent ainsi des positions fixes dans l’espace. Par conséquent, un
solide possède une forme bien déterminée. Pour le déformer, il faut lui appliquer une contrainte
mécanique très grande.
Dans le cas des fluides, ces forces sont moins intenses, si bien que les particules sont mobiles
dans l’espace. Par conséquent, le fluide peut se déformer spontanément et ne possède pas de
forme propre

Fig 1 :La disposition des atomes en différentes phases (a) solide, (b) liquide, (c) gaz
1.1.3 Quelles sont les différences entre un gaz et un liquide ?
La principale différence entre un gaz et un liquide est que les particules constituant un liquide sont
jointives alors que dans le cas d’un gaz ces particules sont beaucoup plus espacées les unes des autres.
Cette différence a les deux conséquences suivantes :
– Il est possible de réduire le volume qu’occupe un gaz en le comprimant alors que c’est impossible
avec un liquide (les particules sont déjà jointives, il est impossible de plus les rapprocher) ;
– Un gaz va occuper tout le volume qui lui est offert alors qu’un liquide va épouser la forme du récipient
qui le contient en laissant une surface libre (voir figure 2).

Fig 2 : Différence de comportement d’un


gaz et d’un liquide dans un récipient
1.1.4 Qu’est-ce que la mécanique des fluides ?
La mécanique des fluides est la branche de la physique qui s’intéresse à l’étude des forces et
des énergies mises en jeu dans les fluides ainsi qu’aux caractéristiques des écoulements
1.1.5 A quoi sert la mécanique des fluides ?
Le champ d’application de la mécanique des fluides est extrêmement large et varié. En effet,
dès qu’on se trouve en présence d’un fluide en écoulement et que l’on veut comprendre ou
prévoir son comportement, il faut faire appel à la mécanique des fluides. On peut ainsi citer
les domaines d’application suivants qui démontrent cette grande variété :
▪ L’écoulement du sang à l’intérieur des veines et artères ;
▪ Les prévisions météorologiques qui doivent tenir compte de la circulation des masses d’air ;
▪ L’étude aérodynamique et de l’écoulement de l’air ou de l’eau autour des véhicules ;
▪ Le dimensionnement d’un réseau d’eau urbaine ;
▪. . .
En traitements des eaux, les fluides en circulation sont omniprésents. Il est donc nécessaire de
comprendre ce qui se passe lors de leur écoulement afin de concevoir, dimensionner et choisir
convenablement les réseaux dans lesquels ils circulent. La mécanique des fluides permettra
ainsi :
▪ De déterminer le diamètre optimal d’une conduite ;
▪ De choisir la pompe qui permettra de satisfaire aux conditions requises pour la circulation
d’un fluide dans un réseau donné, dans une station d’osmose inverse, dans un bassin de
coagulation, de floculation, de décantation, ...
▪ De prévoir la consommation d’énergie et les pertes de charge dans les filtres, dans les coudes,
et les différentes singularités, …
▪ ...
1.2 Quelques propriétés des fluides
1.2.1 Masse volumique
Les fluides (liquide ou gaz) sont pesants. Cela signifie qu’un volume donné de fluide représente
une masse une bien définie. On peut ainsi définir pour chaque fluide une grandeur appelée
masse volumique qui est le rapport de la masse m de fluide et du volume V qu’occupe cette
masse.
m kg 
=
V  m 
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Table 1. Masses volumiques de fluides usuels


Fluide ρ(kg/m3)
Eau 1000
Eau de mer 1020-1030
Mercure 13600
Air (à 20 °C et P=Patm) 1,2
Vapeur d’eau (à 100°C et P=Patm) 0,6
Ethanol 789
Huile végétale 910-940
Essence 700-750
Kérosène 780-820
Rq 1 : densité
Afin d’éviter les problèmes d’unités lorsqu’on donne la valeur de la masse volumique d’un
fluide, on a introduit la notion de densité. La densité d’un fluide est définie comme le rapport
de la masse volumique de ce fluide sur la masse volumique de l’eau.

d = fluide


fluide
eau

Rq 2 : Notion de fluide compressible/incompressible


On sait très bien qu’il est possible de comprimer un gaz. Par exemple, si l’on emprisonne de
l’air dans une seringue, on peut faire varier le volume occupé par cette masse d’air en exerçant
une pression sur le piston. La même opération est impossible avec un liquide. On dit que les
gaz sont compressibles alors que les liquides sont incompressibles.

Rq 3 : la masse volumique des liquides dépend légèrement de la température. Cependant la


masse volumique des gaz est énormément influencée et par la pression et par la température.
Pour un gaz parfait.
PM
=
RT
P la pression du gaz exprimée en Pascal (Pa),
T la température du gaz exprimée en °K,
R la constante des gaz parfaits qui vaut 8,314 J/mol.°K
M la masse molaire du gaz exprimée en kg/mol.
1.2.2 Notion de Débit
Dans le secteur industriel, il est essentiel de pouvoir connaitre la quantité de matière qui
circule à l’intérieur des différents éléments du procédé (conduites, pompes, filtres, ...). Par
conséquent, il est nécessaire de définir la notion de débit.
La quantité de matière qui s’écoule à travers une section de passage pendant un temps donné
est appelée débit.
Si cette quantité de matière est exprimée par une masse alors on parlera de débit massique Qm.
m kg 
Qm =
t  s 
Si elle est exprimée par un volume alors on parlera de débit volumique QV.
V m 3 
Qm =
t  s 
m : masse du fluide [kg]
V : volume du fluide [m3]
t : temps de passage [s]

Fig 3 : Fluide en écoulement dans une conduite


Rq 1 : Relation entre débit massique et débit volumique
Qm =   Q V
Rq 2 : Relation entre débit et vitesse
QV = U  S et Qm =   U  S
  D2
S est la section de passage égale à S = pour une conduite cylindrique de diamètre D.
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U est la vitesse moyenne du fluide dans la conduite.

Rq 3 : conservation de débit
Prenons le cas d’une conduite avec changement de section (figure 4)

Fig 4 : Conduite avec changement de section


En régime permanent
Il y a toujours conservation du débit massique qu’on écrit :
Qm1 = Qm2
La conservation de débit volumique n’est assurée que si le fluide est incompressible
1  QV1 = 2  QV2
si 1 = 2 (fluide incompressible)
alors Q V1 = QV2 (conservation de débit volumique)
1.2.2 Viscosité
La viscosité d’un fluide traduit la plus ou moins grande facilité avec laquelle le fluide peut
s’écouler ou être pompé. Elle est en quelque sorte une mesure des frottements.
On distingue :
▪ La viscosité dynamique ou viscosité absolue notée µ [poiseuille : Pl] [1 Pl=1 Pa.s]
En pratique on emploie souvent une autre unité appelée Poise et notée Po avec
1Po=0,1 Pa.s =0,1 Pl

 m 2 
▪ La viscosité cinématique notée υ avec  =
  s 
Une autre unité est souvent employée, c’est le stokes, noté St avec 1 St = 10-4 m2/s
1.2.2 Pression de vapeur saturante
La pression de vapeur saturante appelée aussi tension de vapeur est la pression à laquelle
un fluide passe de l'état liquide à l'état gazeux (ou de l'état gazeux à l'état liquide) pour une
température donnée (table 2).
Un liquide comme l'eau peut se transformer en vapeur à pression ambiante par apport de
chaleur, mais il est possible de faire cette transformation sans varier la température en abaissant
la pression ambiante au-dessous de la pression de vapeur saturante.

Table 2. Pression de vapeur saturante de l’eau de à différentes températures


Température (°C) Pression de saturation (bar)
-10 0,00260
-5 0,00403
0 0,00611
5 0,00872
10 0,0123
20 0,0234
30 0,0425
40 0,0738
50 0,1235
100 1,01
150 4,758
200 15,54
250 39,73
300 85,81
1.3 statique des fluides : équation de l’hydrostatique
Pour exprimer à l’aide d’une relation mathématique l’évolution de la pression au sein d’un
fluide au repos, il convient de respecter les hypothèses suivantes :
▪ Le fluide doit être au repos ;
▪ Le fluide doit être homogène.
Si maintenant, on considère au sein de ce fluide homogène et au repos, deux points distincts 1
et 2, d’altitudes respectives z1 et z2,

Fig 5 : Points au sein d’un fluide homogène et au repos

Alors on peut écrire la relation suivante


P1 + fluide  g  z1 = P2 + fluide  g  z 2
Rq1 : Approximation dans le cas des gaz
Puisque les masses volumiques des gaz sont très faibles en comparaison de celles des liquides.
Par conséquent, dans un gaz, la pression variera très peu avec l’altitude. On pourra donc
considérer que dans un gaz la pression est partout la même.

Rq2 : Interface entre deux fluides


Il est très courant de rencontrer deux fluides en contact comme un gaz au-dessus d’un liquide
(de l’air au-dessus de l’eau par exemple) ou un liquide léger surnageant sur un liquide plus
lourd avec lequel il n’est pas miscible (huile sur de l’eau par exemple). Cette surface de contact
est, pour un liquide au repos, plane et horizontale. On l’appelle aussi interface.
On aura alors la propriété suivante : la pression est identique de part et d’autre de l’interface.

Dans cet exemple nous pouvons écrire :

▪ Dans le fluide 1
PA + 1  g  z A = PC + 1  g  z C

▪ Dans le fluide 2
PA + 2  g  z A = PB + 2  g  z B

▪ Cette expression est fausse


PB + 2  g  z B = PC + 1  g  z C

1.4 dynamique des fluides parfaits : équation de Bernoulli


Soit un écoulement de fluide dans une conduite, dans le cas où (figure 6) :
▪ Le fluide incompressible
▪ Le régime est permanent,
▪ La conduite ne contient pas de machine (ni pompes, ni turbines, ni compresseurs, …)
▪ Les frottements (les pertes de charge) sont négligés
L’équation de conservation de l’énergie, appelée aussi l’équation de Bernoulli s’écrit :
Sous forme d’énergie (J/m3) ou (Pa) :
1 1
P1 + U12 +   g  z1 = P2 + U22 +   g  z 2
2 2
Sous forme de charge (m) :
P1 U12 P U2
+ + z1 = 2 + 2 + z 2
g 2g g 2g

Fig 6 : Bilan d’énergie entre 2 points d’une conduite

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