On entend par source du droit, les procédés par lesquels s’élaborent les règles de droit.
Il existe en effet, pour « fabriquer du droit », diverses techniques, d’ailleurs en nombre limité :
l’élaboration spontanée, qui aboutit à la règle coutumière, l’élaboration par l’autorité
publique, qui aboutit à la règle écrite dont la loi est le prototype ; en fin l’élaboration par le
juge, qui aboutit à la règle jurisprudentielle, les divers systèmes juridiques- selon le temps et
les pays- recourent de façon très inégale à ces procédés, accordant la prépondérance à l’un ou
à l’autre.
Mais, dans les années récentes, les sources du droit, en matière administrative comme,
d’ailleurs, dans l’ensemble de discipline juridiques, ont connu de profondes mutations. Elles
sont multipliées, diversifiées, et leur importance respective a changé, tant pour les sources
nationales que pour les sources internationales, qui ont pris une importance croissante.
Pour les sources nationales, la constitution, dont l’autorité était longtemps restée plus
théorique qu’effective, a vu sa primauté s’imposer dans les faits. La constitution a transformé
dans une large mesure les rapports de la loi et du règlement, et la montée des sources écrites a
sensiblement atténué le rôle, jusque-là capital, de la jurisprudence et des sources non écrites.
On étudiera successivement, dans cette section, les sources écrites et les sources non écrites.
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les articles de la constitution, le préambule ainsi que le droit international maintenu en vigueur
par le Préambule.
1. L’article1 à l’article11
2. L’article12 à l’article35
3. L’articles36 à 40
4. L’article41à 46
B. Le préambule de la Constitution
2. Le contenu du préambule
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Le préambule de la constitution de l’union des Comores de2001 révisée en 2009 proclame des
principes de droit et de d’égalité approprié au peuple comorien. On pourrait ainsi lever au
rang de principe à valeur constitutionnel :
- L’islam religion d’Etat ;
-l’attachement du peuple comorien aux institutions fondé sur l’Etat de droit, de la démocratie
et de la bonne gouvernance ;
-Les principes et droits fondamentaux tels qu'ils sont définis par la Charte des Nations
Unies, celle de l'Organisation de l'Unité africaine, le Pacte de la Ligue des Etats Arabes, la
Déclaration Universelle des Droits de l'Homme des Nations Unies et la Charte africaine des
Droits de l'Homme et des
Peuples, ainsi que les conventions internationales notamment celles relatives aux droits de
l'enfant et de la femme.
- la solidarité entre l'Union et les îles et entre les îles elles-mêmes,
-l'égalité des îles en droits et en devoirs,
- l'égalité de tous en droits et en devoirs sans distinction de sexe, d'origine, de race, de
religion ou de croyance,
-l'égalité de tous devant la justice et le droit de tout justiciable à la défense,
-La liberté et la sécurité de chaque individu sous la seule condition qu'il n'accomplisse aucun
acte de nature à nuire à autrui,
- le droit à l'information plurielle et à la liberté de la presse,
- les libertés d'expression, de réunion, d'association et la liberté syndicale dans le respect de la
morale et de l'ordre public,
- la liberté d'entreprise, ainsi que la sécurité des capitaux et des investissements,
- l'inviolabilité du domicile dans les conditions prescrites par la loi la garantie de la propriété
sauf utilité ou nécessité publiques constatées conformément à la loi et sous condition d'une
juste indemnisation,
- le droit à la santé et à l'éducation pour tous,
- le droit de l'enfant et de la jeunesse à être protégés par les pouvoirs publics contre toute
forme d'abandon, d'exploitation et de violence,
- le droit à un environnement sain et le devoir de tous à sauvegarder cet environnement
Ce sont, avec la constitution, qui leur donne leur assise, les sources écrites nationales du droit
administratif. L’étude de l’élaboration de la loi, œuvre du Parlement, relève du droit
constitutionnel, et n’a donc pas de place ici. Par contre, le règlement est un acte de l’exécutif.
Mais les relations entre l’une et l’autre appellent un examen approfondi. Deux catégories
d’organes ont, dans l’Etat, la compétence pour poser les règles générales : d’une part le
législateur, d’autre part certaines autorités relevant du pouvoir exécutif, à l’échelon national
ou local. C’est cette différence d’origine qui fonde la distinction de la loi et du règlement : la
loi est l’acte élaborée par le parlement, détenteur du pouvoir législatif, le règlement est l’acte
à portée générale élaboré par une autorité exécutif. La distinction tient donc à l’autorité dont
l’acte émane ; elle n’est pas d’ordre matériel, puisque, dans les deux cas, il s’agit d’actes qui
ont, en principe, la même nature de règle générale. Aussi dit-on parfois que les règlements
sont « des lois matérielles ».
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Il en résulte de ces définitions que les rapports entre loi et le règlement vont varier avec les
rapports établis par le régime constitutionnel entre pouvoir législatif et pouvoir exécutif. La
primauté constitutionnelle du parlement par rapport au gouvernement a pour corollaire la
subordination rigoureuse de la règle posée de par celui-ci à la règle voté par le parlement.
La distinction traditionnelle se fait au niveau des organes. La loi est une entreprise du
parlement, tant disque le règlement est un travail de pouvoir exécutif.
1. La loi
Œuvre du parlement, la loi est l’expression directe de la volonté générale ; elle se défini
comme l’œuvre du pouvoir législatif : elle est alors voté par le parlement.
La loi est l’œuvre du parlement. C’est une règle de droit écrite, générale et permanente,
adopté par le parlement selon la procédure législative dans le domaine de la compétence
établie par la constitution. Qu’il s’agisse, en effet, d’un texte d’initiative gouvernemental
(projet de loi, déposé par le gouvernement) ou d’un texte d’initiative parlementaire
(proposition de loi, émanant du parlement), la loi doit être discuté et voté par le parlement.
On parle des lois parlementaires. Il y a une hiérarchie constitutionnelle entre les lois.
Convient-il de présenter d’abord les lois organiques : ce sont des lois dont l’intervention est
expressément prévu par la constitution et qui constituent donc des mesures d’application de la
constitution. Ces lois sont soumises à la cour constitutionnelle pour vérification de leur
constitutionnalité. Il y a aussi les lois ordinaires : il y a plusieurs types de loi ordinaires qui
ont toute la même autorité juridique mais qui se distingue par leur objet. Exemple : la loi de
finance définit le budget de l’Etat.
A côté des lois parlementaire, on parler des lois référendaires. C’est la possibilité du peuple
de voter des lois. On peut utiliser le referendum dans trois domaine : l’adoption de projet de
loi qui porte sur l’organisation du pouvoir publics, l’adoption de projet loi visant à autoriser la
ratification d’une convention internationale et l’adoption de loi « portant réforme relative de
la politique économique et sociale de la nation et au service public qui y concoure.
2. Le règlement
Acte de portée générale et impersonnelle édicté par les autorités exécutives compétentes.
Cette notion regroupe, en réalité, différentes sortes de textes qui se situent, les uns par
rapports aux autres, dans un ordre hiérarchique plus marqué que celui des lois et qui
correspond aux hiérarchies internes de l’autorité publique. En France la constitution de 1958
confie le pouvoir règlementaire au premier ministre : art21. Mais le chef de l’Etat signe des
décrets que la constitution réserve à sa place et ceux qui ont délibéré en conseil des ministres.
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hiérarchique de celui-ci. Au premier rang se trouve les arrêtés ministériels, ensuite viennent
les arrêtés des préfets. En fin les arrêtés municipaux pris par les maires.
1. Le domaine de la loi
Elle pouvait, dans le régime antérieur, intervenir en toutes matières, elle est enfermée dans un
domaine délimité par les articles 89, 90 et 91 de la constitution de 2001 révisé en 2018. Ces
textes énumèrent limitativement les matières pour lesquelles le législateur est compètent.
L’article89 détermine celle dont « la loi fixe les règle concernant » (les droits civiques et les
garanties fondamentales ; la liberté, le pluralisme et l’indépendance des medias ; les sujétions
imposées aux citoyens en leurs personnes et en leur biens ; le régime des associations et des
partis politiques ainsi que le statut de l’opposition ; la nationalité, l’état et la capacité des
personnes, le droit de la famille, les successions et libéralités ; la détermination des crimes et
délits ainsi que les peines qui leur sont applicable ; la procédure pénale ; l’amnistie ; la
création des nouveaux ordre de juridiction ; le droit du travail ; le droit syndical, le droit de la
sécurité et de la protection sociale ; la fiscalité ; le régime d’émission de la monnaie).
2. Le domaine du règlement
D’après l’article92, « les matières autre que celle qui sont du domaine de la loi ont un
caractère règlementaire ». Le domaine du règlement se déduit donc à contrario, de
l’énumération des matières législatives données aux articles 89, 90 et 91.
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Il ressort des actes édicté par l’exécutif et qui peuvent acquérir force de loi.Au terme de
ces actes vont avoir la même valeur juridique que la loi. Il y a là les régimes exceptionnels.
Il y a deux types d’aces de cette nature :
On parle d’abord les ordonnances de l’article 12-4 de la constitution de 2001 révisé en 2009.
Le parlement peut habiliter le gouvernement à prendre des mesure qui sont normalement du
domaine de la loi pendant un temps déterminé et dans des matières déterminés. L’ordonnance
doit être autorisée dans son principe par voie législative. Si elle est ensuite ratifiée par le
parlement elle aura alors valeur de loi. Si elle n’est pas ratifiée, l’acte restera un acte
administratif unilatéral.
A. Définition et fondement
B. Titulaires
Pour l’Etat, la réforme constitutionnelle de 2018, confirmant sur ce point celle de 2013,
attribue le pouvoir règlementaire au président de la république. Au titre de l’article54 le
président de l’Union « exerce le pouvoir réglementaire ». Dans ce cas, les règlements qui
prennent la forme de décrets en conseil de ministre doivent être signés par le président de la
république.
Les ministres ne possèdent pas en propre un pouvoir réglementaire général. Ils participent
seulement, par l’exercice du contreseing, à celui du président.
Pour les collectivités territoriales, certains textes de loi reconnaissent aux organes des
collectivités locales le pouvoir de statuer par voie générale pour tout le territoire où s’exerce
leur compétence, dans les limites qui découlent du principe de légalité.
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P2.Les sources non écrites
I. La jurisprudence
La jurisprudence est ensemble des décisions rendues par une justice. Lorsque la solution du
litige peut se déduire d’un texte de loi ou de règlement, le juge procède à l’interprétation de ce
texte.
A côté des règles qu’il élabore lui-même, le juge administratif affirme, depuis 1945,
l’existence de « principe généraux du droit administratif » dont il sanctionne la violation par
l’administration. Ces principes sont empruntés pour la plupart, soit à la tradition libérale de
1789(égalité des citoyens devant l’autorité publique, liberté de conscience,..) soit au
préambule de la constitution, soit aux nécessités de la vie sociale (continuité de service
public, contrôle du supérieur sur les actes de l’inferieur), soit aux impératifs de l’équité
(principe de l’enrichissement sans cause). Le contrôle exercé par le conseil d’Etat sur la
légalité des règlements portant sur d’autre matières que le droit administratif l’a amené à
élargir la portée de la notion, et à énoncer les principes généraux de droit civile, de droit
pénal, des procédures civile et pénale, de droit du travail, sur la base desquels il censure les
règlements qu’il méconnaissent. Plus récemment, c’est une convention internationale ( la
convention de Genève de 1951 sur le statut des réfugiés).
Les principes généraux du droit ont une force obligatoire à l’égard de l’administration : ceux
des actes qu’ils transgressent sont annulés, et peuvent, s’ils ont causé un dommage, engager la
responsabilité administrative. Ils sont donc valeur de droit administratif. Ils sont applicables
même en l’absence des textes écrits. Ils ne sont pas de règles coutumières : les juges ne
réfèrent pas à la tradition. S’agit Ŕ il des règles jurisprudentielles librement créé par lui.
Les traités internationaux font partie des sources de la légalité dont le respect s’impose à
l’administration. Les traités internationaux sont directement pris en considération par la
constitution dont L’article12-3 dispose que « les traites ou accords régulièrement ratifiés ou
approuvés sont dès leur publication une autorité supérieur à celle des lois de l’Union, sous
réserve, pour chaque accord ou traité, de son application par l’autre partie ».
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Principe fondamental de l’action de l’administration, selon lequel l’administration ne peut
agir qu’en conformité avec le droit. L’administration doit respecter les règles de droit en
vigueur. Les règles que doit respecter l’administration sont nombreuses. La légalité doit donc
être comprise au sens large. En font partie : les règles constitutionnelles, les règles
internationales les règles législatives et réglementaires, et enfin les règles jurisprudentielles
Pour saisir la portée, il est nécessaire de se demander en quoi l’action de l’administration est
limitée ?
En principe, l’administration est liée au droit et son action sera contrôlée par le juge.
A. Pouvoir discrétionnaire
L’administration dispose d’un pouvoir discrétionnaire lorsque le droit, en lui attribuant une
compétence, la laisse libre d'apprécier en fonction des circonstances si et comment elle doit
l’utiliser. L'exemple classique est le pouvoir d’appréciation des jurys d'examens ou de
concours sur les qualités et aptitudes des candidats.
B. Compétence liée
Le contrôle du juge étant un contrôle de l’égalité d’un acte administratif.Le contrôle du juge
varie selon que l’administration dispose d’un pouvoir discrétionnaire pour prendre sa
décision ou d’une compétence liée. À partir de ces modalités de prises de décisions, le juge
exerce un contrôle normal ou restreint.
A. Le contrôle restreint
Lorsque l’administration prend un acte administratif selon son pouvoir discrétionnaire, le juge
administratif va opérer « un contrôle restreint » ou dit de l’erreur manifeste
d’appréciation. Il s’agit pour le juge administratif d’apprécier les faits à la base de la
décision. Cependant, l’administration peut commettre une erreur grossière, flagrante,
repérable dans la qualification des faits, qui a fondé sa décision.Le juge administratif va
contrôler la disproportion manifeste dans le choix opéré par l’administration.Cette technique a
l’avantage de préserver le pouvoir discrétionnaire dans la mesure où une simple erreur ne
suffit pas, et de garantir les droits des individus, puisque l’Administration sera sanctionnée si
elle commet une erreur grossière.Ainsi, ce type de contrôle se manifeste en matière de
sanction disciplinaire des agents publics.
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B. Le contrôle normal
Il ne faut pas oublier que la loi pose, par définition, les règles générales qui auront à
s’appliquer à des situations concrètes. Or, celle-ci peuvent être différentes les unes des
autres.Par conséquent, le juge est obligé de décider si la situation ou l’objet sur lequel porte le
litige relève ou non de la catégorie visée par le texte.Par exemple, Le terme véhicule que la
loi utilise pour transférer de la compétence administrative à la compétence judiciaire le
contentieux des accidents causés par les véhicules publics s’applique-t-il aux avions
militaires ? Une voiture à bras est Ŕelle un véhicule ?
En pareille hypothèse, le droit détermine les conditions dans lesquelles l’Administration peut
et doit agir, à charge pour l’Administration de se demander si la situation à laquelle elle est
confrontée y correspond et ainsi prendre ou pas la décision prévue. Dans certaines situations,
le juge administratif s’autorise à approfondir son contrôle normal, en recherchant si
l’Administration n’a pas commis d’erreur dans cette opération, c’est-à-dire n’a pas mal
qualifié les faits. Par exemple, l’Administration ne peut prendre une sanction à l’encontre
d’un agent publicqu’en cas de faute de ce dernier. Le juge devra donc vérifier si les faits
invoqués peuvent être qualifiés de faute, autrement dit rentrent dans la catégorie juridique «
faute ». Ici, le contrôle de la qualification juridique des faits est donc possible parce que le
droit détermine, à l’avance, des normes juridiques de référence suffisamment précises
auxquelles comparer les faits.
L’administration est-elle soumise au droit quelles que soient les circonstances ? Les textes
eux- même prévoient, au profit des autorités administratives, certaines extensions de
compétence dans des hypothèses de péril public (régime de l’état de siège et de l’état
d’urgence) mais il n’y a pas, dans ce cas, atteintes au principe de l’égalité, puisqu’ c’est la loi
qui a prévu et organisé ce régime.
A : L’état de siège
Il peut être appliqué par décret sur tout ou partie du territoire en cas de menace étrangère ou
d'une insurrection à main armée (révolte ou de putsch). L’état de siège aboutit à un transfert
des pouvoirs de police à l’autorité militaire et des restrictions aux libertés publiques allant au-
delà de ce qu’autorise le droit commun.
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B : L’état d’urgence :
C’est un régime de restriction des libertés publiques pouvant être appliqué sur tout ou partie
du territoire. Des pouvoirs de police accrus sont, dans ce cadre, confiés au gouvernement et
au préfet, pour faire face à un « péril imminent résultant d'atteintes graves à l'ordre public »
ou « d'événementsprésentant par leur nature et leur gravité le caractère de calamités
publiques ». Plus délicats sont les problèmes soulevés par la théorie jurisprudentielle dites des
circonstances exceptionnelles.
Dans certaines hypothèses qui sont tout à fait exceptionnelles, l’administration est tout de
même obligée d'agir, mais le juge tolère que dans ces circonstances, l’administration se
dispense du respect de certaines règles. Il s’agit d’un assouplissement de la légalité qui ne la
fait pas disparaître pour autant.
- L’autorité administrative est dispensée de l’observation de celles des règles légales qui
compromettraient son action, elle peut agir au- delà de sa compétence normal
- L’autorité administrative est liée par la « légalité de crise ». De cette légalité, les
éléments fondamentaux concernent, d’une part le but poursuivi, d’autre part les
moyens mis en œuvre doivent être adaptés à ce but.
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